Affaire Younes : Les Parents Inculpés De Meurtre
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AUJOURD’HUI N˚315 - 66e ANNÉE - SAMEDI 13 NOVEMBRE 2010 Trop d’honneur pour le beaujolais nouveau ? Polémique page 4 ÉDITION DE ROUBAIX Nord éclair - 42, rue du Général Sarrail - 59100 Roubaix - 03.20.250.250 www.nordeclair.fr 1,20€ WATTRELOS Lycée Savary : l’agresseur libéré, procès le 14 janvier Le Roubaisien de 20 ans est soupçonné d’avoir porté un coup de couteau à un élève, mercredi matin. >PAGE 5 BELGIQUE DOTTIGNIES (B) Le site La Redoute fermé en 2011 ? Le but serait de simplifier la logistique en la transférant à Wattrelos. Au total, 89 emplois sont en jeu. >PAGE 7 PETIT DÉJ’ François Pirette, créateur de rire Les émissions de l’humoriste belge battent des records d’audience et ses spectacles font salle pleine. Rencontre. >PAGES 2-3 Affaire Younes : les parents ROUBAIX Des détenus goûtent inculpés de meurtre à la liberté artistique Écroués mardi, les époux Jratlou, parents du petit Younes dont le corps avait grâce à La Piscine été retrouvé il y a un an dans la Lys à Comines, ont appris hier que le chef Un cours d’arts plastiques est dispensé à d’accusation était requalifié en meurtre. Photo archives AFP >PAGE 5 Loos depuis mi-septembre. >PAGES 14-15 AVEC CE NUMÉRO F: 1,20€ Retrouvez - 1113 - votre supplément R 27650 Version Femina 1091422300VD 2 PETIT DÉJ’ 3 www.nordeclair.fr 1140. NORD ÉCLAIR SAMEDI 13 NOVEMBRE 2010 SAMEDI 13 NOVEMBRE 2010 NORD ÉCLAIR www.nordeclair.fr C’est l’humoriste de tous les succès en Belgique. Après sa période « Rien à cirer » avec « Moi dans un hôpital, j’ai besoin de rire. Ruquier, François Pirette - de son vrai nom Thierry Van Cauberg - s’est consacré à faire rire ses compatriotes. À la RTBF puis sur RTL-TVI, ses émissions battent des records d’audience et C’est le malaise qui me pousse à ça » ses spectacles font salle pleine. Ses personnages campent une Belgique un peu déboussolée De ses débuts à la RTBF aux succès ans. Elle est vite devenue la et j’ai rencontré Laurent qui m’a par la mondialisation et ses canulars téléphoniques portent le fer là où ça fait mal. d’audience de ses spectacles diffu- meilleure audience de la RTBF. demandé de rentrer dans l’équipe sés sur RTL-TVI, Pirette revient sur Tout était assez plat à ce mo- de Rien à cirer. Je n’ai jamais vu PROPOS RECUEILLIS PAR ERWAN GUÉHO > [email protected] le chemin parcouru. Sur ce qui fait ment-là en Belgique. Il ne fallait de ma vie quelqu’un travailler rire ou prendre un bide comme ce- pas faire de vagues. Moi ce que je autant que Laurent... et dormir faisais là, qui m’avait été inspiré aussi peu. Tous les jours, il fallait lui des « Niouzes » sur TF1. par le vent de liberté qui venait de fournir pour la radio, la télé et en France, d’un seul coup paraissait plus on faisait la fête ! On avait 30 Comment expliquez-vous votre suc- quasi-héroïque. Je blaguais avec ans. Mais lui, il a continué... cès à la radio dès le dé- tout. Et c’était nouveau par rap- but ? >> Certes, j’aimais rire port aux vieux chansonniers. Et toujours avec Ruquier, il y a eu Pirette : l’homme « Les Niouzes » sur TF1... >> Les mais pas plus que mes parents, mes oncles et tantes. Je ne m’étais Il y avait quand même Raymond De- Niouzes a été un record de flop. pas rendu compte qu'il était sans vos, non ? >> Raymond Devos L’émission n’a duré que cinq doute plus rare que je ne le pen- était tellement décalé, il dénon- jours en septembre 95. Et moi je me suis retrouvé au chômage. sais de rire autant dans une fa- çait les choses avec tellement de Mais j’ai eu de la chance. Une mille. Chez nous, c’était presque poésie. Moi j’étais plus frontal émission de divertissements en une religion. Toute situation était parce que j'étais jeune, très spon- Belgique m’a appelé. Et cela m’a qui fait rire les Belges prétexte à la rigolade. A fortiori, tané, sans vraiment de culture... redonné le goût d’écrire des sket- s’il s’agissait de situation dépri- Vous vous décrivez un peu comme un ches. Dans l’esprit belge. Il a fallu mante ou glauque. Moi dans un Où et dans quel milieu avez-vous Vous pensiez à quoi ? >> J’ai eu jeune con... >> Ah oui, c’était que je sois à Paris pour me rendre hôpital, et c’est le malaise qui me grandi ? >> 18 ans en 1981. C’étaient les an- vraiment cela. J’étais un petit pé- compte qu’être Belge, ça avait Je suis né dans une pousse à ça, j'ai besoin de rire. Le région ouvrière qui est le Bori- nées Séguéla avec son fameux slo- quenaud. L’époque était vraiment une saveur particulière. Que ’’ producteur de la RTBF Jean-Louis très indulgente. J’ai toujours été c’était une identité. J’ai écrit un nage. J’ai passé une partie de ma gan sur Mitterrand et « La force Viseur l’avait sans doute détecté tranquille » ou « Demain, j’enlève très impressionné par la culture spectacle à ce moment-là qui s’ap- vie à Jemappes, près de Mons. Per- et c’est pour cela qu'il m'a proposé pelait J’ai très bien connu chose.Et le bas ». On était très séduit par la des fantaisistes français comme sonne dans ma famille n'était vrai- Quand on a la de faire de la radio. Il m’a confié Jacques Martin ou Jean Yanne. depuis ce spectacle-là, j’ai l’im- pub « made in France ». Et assez ment attentif au monde du specta- chance de vivre en une heure d’émission sur l’an- Les Belges ont une culture litté- pression d’être monté dans un rapidement, après avoir fait l’équi- cle. On n’allait pas au théâtre. Belgique, on ne tenne nationale. Si j’avais eu raire beaucoup moins prononcée Thalys qui m’amène de Paris à Mais c’était le boom de la télévi- valent d’une math sup, j’ai pensé conscience du cadeau qu’il me fai- que les Français du fait notam- Bruxelles et de Bruxelles à Paris à sion en noir et blanc. Mes parents à des études en publicité. En Belgi- l’enfonce pas dans des sait et de la responsabilité que ment des programmes scolaires. une vitesse folle. En Belgique, les me permettaient de la regarder que, on était séduit par tout cela. problèmes qui sont des cela me conférait, je me serais choses se sont emballées. Mes une fois par mois. C’était l’époque J’écoutais aussi l’émission de caprices. Je voulais sans doute bloqué. Cette émis- Comment êtes-vous arrivé chez Ru- spectacles ont alors commencé à sion, qui devait durer quatre se- quier ? >> Pour la RTBF, je suis être diffusés à la télé et à faire des de La piste aux étoiles avec Roger France Inter Le Tribunal des fla- dénoncer cela en faisant grants délires. Cela me paraissait maines, a finalement duré onze allé à une réunion à Radio France records d’audience. ɀ Lanzac. Je ne suis pas né dans extra-terrestre et très jouissif. rire. Le rire est parfois une famille d’artistes. Mais je suis un accélérateur de né dans une famille dans laquelle Ce n’était pas le cas de la radio conscience. UN MOT, UNE PHRASE le rire était précieux. On aimait belge ? >> Quand on écoutait la POSEZ VOS QUESTIONS ET RÉAGISSEZ SUR WWW.NORDECLAIR.FR beaucoup rire. radio de service public en Belgi- ’’ que, c’était Radio Luxembourg en Adamo >> C’est mon grand aîné. dont j’ai été fan dès le début. Une l’artiste que le public. Je suis Votre papa était banquier... >> Oui 1960 ! En écoutant France Inter, Quand j’étais petit garçon, j’habitais année, j’étais dans le jury du festival peut-être l’un des premiers à avoir mais pas un trader ! Il était em- j’avais presque l’impression dans sa rue. Il a exactement 20 ans du rire de Rochefort. Je me suis battu pu convaincre un public belge sans ployé de banque. On a vécu dans d'écouter une radio pirate ! Un de plus que moi et je n’aurais jamais pour qu’il obtienne le prix qui devoir recevoir l’estampille des agences bancaires et ce peu comme si on habitait derrière imaginé qu’un jour je serais son ami. permettait de faire la première partie parisienne. n’était pas spécialement drôle. le Rideau de fer ou comme si on C'est mon patriarche à moi. de l’affiche du gala de clôture. C’est Le théâtre >> Au théâtre, j’aimerais C’était quelqu’un d’un peu sé- était aujourd’hui en Chine et Les frères Taloche >> Mes comme cela qu’il a rencontré Patrick monter L'homme éléphant, ce qui rieux, mon papa et, en même qu’on se débrouillait pour avoir camarades de jeu. Si ce ne sont pas Sébastien. n’est pas du tout mon registre temps, il aimait bien rire. C’est la les connexions internet. Il y avait des frères, ce sont vraiment des La France ? >> Je ne vais pas habituel. un côté clandestin à écouter la ra- seule chose dans le fil de mon en- cousins. rentrer en psychanalyse avec vous La mort >> À éradiquer ! En fance que je puisse rétroactive- dio française. La télé française mais quand on est artiste belge, on même temps, si la mort n’existait Michel Boujenah >> Une rencontre ment rattacher à ce que je fais était encore très formatée, mais la nourrit un réel complexe par rapport pas les choses n'auraient pas de radio française, un délice ! fidèle de vingt ans.