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Portrait de la communauté Radisson

DIRECTION DE SANTÉ PUBLIQUE Production Emmanuelle Jean-Arsenault et Linda Vallée, consultantes

Coordination Claudine Jacques

Collaboration Marie-Claude McNicoll

Révision Julie Pelletier

Graphisme et illustration Céline Côté

La réalisation de cette recherche a été rendue possible grâce à une subvention du ministère de la Santé et des Services sociaux dans le cadre du Programme de subventions en santé publique

Pour obtenir une copie de ce document, vous adresser au :

CENTRE DE DOCUMENTATION Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James 312, 3e Rue Chibougamau (Québec) G8P 1N5 Téléphone : (418) 748-3575

La forme masculine utilisée dans ce texte désigne, lorsqu’il y a lieu, aussi bien les femmes que les hommes.

Citation suggérée pour ce document DIRECTION DE SANTÉ PUBLIQUE. Portrait de la communauté Radisson, Chibougamau, Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James, Direction de la santé publique, 2005, 24 p.

Dépôt légal - 2005 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISBN 2-922250-44-X Remerciements

La qualité du Portrait de la communauté Radisson est due à l’implication des citoyens et citoyennes qui ont eu à cœur de nous parler des forces ainsi que des enjeux et perspectives qu’ils croient utiles de soulever pour le devenir de la localité. La direction de santé publique tient à remercier tous ceux et celles qui se sont déplacés aux rencontres de discussion et particulièrement, madame Christiane Jalbert, travailleuse sociale au Centre de santé de Radisson, qui a assuré la logistique, ainsi que monsieur Claude Gagné, directeur de la localité, pour la confiance qu’il nous a témoigné tout au long du processus de collecte et de validation de données.

Table des matières

Le contexte ...... 2

La localité et son historique ...... 3

Les particularités socio-démographiques ...... 6

La vie collective et communautaire ...... 9

L’économie locale ...... 13

Les enjeux et perspectives ...... 20

Annexe - Liste des organisations de Radisson ...... 22

Bibliographie ...... 23

1 Ce portrait a été réalisé dans le cadre du Programme de subventions en santé publique, lequel vise à soutenir les projets de recherche en promotion de la santé et en prévention des problèmes. Il a été mené par la direction de santé publique du Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James. Le mandat de la direction de santé publique consiste notamment à soutenir les activités de promotion de la santé et du bien-être, à assurer la surveillance continue de l’état de santé de la population et à protéger la santé de celle-ci. Le portrait de la communauté de Radisson constitue un moyen privilégié d’actualiser ce mandat. Il se veut un outil au service de la communauté afin de mobiliser les différents intervenants des secteurs concernés par la santé et le bien-être de la population.

De façon plus spécifique, ce portrait de Radisson s’inscrit à l’intérieur d’une démarche de type Villes 1 et Villages en santé. Il s’agit d’une approche globale de l’action locale qui considère que la santé passe par le développement harmonieux de la communauté, qu’il s’agisse d’un village, d’un quartier ou d’une ville. Toutes les dimensions de la vie collective sont concernées : l’économie, l’environnement, la vie sociale, la vie culturelle, les loisirs, etc. Le développement dont il est question s’appuie sur la communauté et ses ressources. Il mise sur le renouvellement de la solidarité sociale, le renforcement de la participation, ainsi que la mobilisation et la capacité d’intervention des membres de la communauté. Bref, ce développement est fondé sur et dans la communauté, sur la participation et le partenariat.

Conséquemment, ce portrait documente les différentes composantes de la communauté de Radisson : son histoire, sa démographie, sa vie collective et communautaire, ainsi que son économie. Il soulève aussi les différents enjeux et perspectives propres à la communauté.

La réalisation d’un portrait d’une communauté, quelle qu’elle soit, pose un certain nombre de défis sur le plan de la disponibilité et de la validité des données. Les informations contenues dans ce document proviennent d’abord d’une revue des différents écrits et des sources de données concernant Radisson. Par la suite, deux groupes de discussion, l’un composé de décideurs et l’autre de citoyens, tous représentant divers secteurs de la communauté, ont été organisés. Ils ont contribué à apporter une définition et une compréhension plus fine de la communauté ainsi qu’à soulever des enjeux pour l’avenir. Enfin, le portrait a été bonifié et validé par des informateurs-clés du milieu. Le contexte

2 1. RÉSEAU QUÉBÉCOIS DE VILLES ET VILLAGES EN SANTÉ. La santé c’est aussi l’affaire des municipalités, Mémoire présenté par le Réseau québécois de Villes et Villages en santé à la Commission d’étude sur les services de santé et les services sociaux le 21 septembre 2000. Une communauté née du « projet du siècle » La localité et son historique

La localité de Radisson est située tout au bout de la route de la Baie-James, aux limites des deux grands territoires qui composent la région administrative du Nord-du-Québec : la Baie-James (incluant la Jamésie) et le . Il s’agit de la seule communauté non autochtone du Québec située au nord du 53e parallèle. Cette localité du Moyen Nord québécois se trouve à 1 413 km de Montréal et à 872 km de Val-d’Or en Abitibi-Témiscamingue. Elle est également très éloignée des 2 autres communautés jamésiennes de la Baie-James, les plus proches étant , à 625 km, et Chibougamau, à 792 km (par la route du Nord). , une importante communauté crie d’environ 4 000 résidants, est le village le plus rapproché de Radisson, situé à 125 km, à l’embouchure de la Grande Rivière.

La localité de Radisson fait partie de la Municipalité de Baie-James (MBJ) qui regroupe également les localités de Valcanton et Villebois, et les hameaux de Miquelon et Desmaraisville. La MBJ, créée le 14 juillet 1971, est située entre le 49e et le 55e parallèle dans la région du Nord-du-Québec. Ses 3 limites territoriales correspondent à celles de la Jamésie. Les terres de catégorie I et les villes enclavées de Chapais, Chibougamau, Lebel-sur-Quévillon et Matagami sont exclues de son 4 territoire de 300 000 km2. Radisson a obtenu le statut de localité en septembre 1994. Un premier conseil local a alors été élu. Celui-ci administre la localité en exerçant les pouvoirs qui lui sont délégués par le conseil municipal de la Municipalité de Baie-James. Radisson siège à ce conseil municipal qui entérine les décisions prises localement.

L’histoire de Radisson est intimement liée aux travaux menés sur le territoire de la Baie-James par Hydro-Québec et sa filiale, la Société d’énergie de la Baie James (SEBJ), responsable de la construction des ouvrages hydroélectriques. En effet, la localité a été fondée en 1974 pour accueillir les travailleurs venus réaliser ce qu’on a appelé le « projet du siècle », soit l’aménagement de centrales hydroélectriques le long de la Grande Rivière. La population de Radisson a donc fluctué en fonction des grandes phases de développement hydroélectrique : la construction de LG-2 (maintenant nommée aménagement Robert-Bourassa) qui s’est terminée en 1985, celle de LG-2A achevée en 1992, et celle de LG-1 achevée en 1995.

Par la suite, l’économie locale a misé sur sa diversification en se tournant peu à peu vers, notamment, l’industrie touristique, profitant du fort attrait que présente l’aménagement Robert- 5 6 Bourassa , .

Le nom de la localité a été choisi pour honorer la mémoire de Pierre-Esprit Radisson, un coureur 7 des bois, explorateur, trappeur et le fondateur de la Compagnie de la Baie d’Hudson au 17e siècle .

2. La Jamésie désigne un territoire dont les résidants sont les Jamésiens et Jamésiennes et qui résident dans les municipalités suivantes : Chibougamau, Chapais, Lebel-sur-Quévillon, Matagami et la Municipalité de Baie-James. 3. Les terres de catégorie I sont attribuées à chaque communauté crie et inuite pour leur usage exclusif. Elles sont situées au sein même et au pourtour des villages où Cris et vivent habituellement. 4. MINISTÈRE DES RÉGIONS. Politique de développement du Nord-du-Québec, Québec, Gouvernement du Québec, 2001, p. 3. 5. TOURISME BAIE-JAMES. Nord-du-Québec, Baie-James : Guide touristique officiel 2005-2006, Chapais, Association touristique régionale, 2004, p. 20. 6. COMITÉ DE RELANCE DE RADISSON. Plan stratégique de développement de la Localité de Radisson 1995-2000, Localité de Radisson, Municipalité de la Baie-James, juin 1995, p. 1. 3 7. FRASER, Roxane. Baie-James : Le guide touristique, VLB éditeur, Montréal, 1995, p. 53. Une reconnaissance essentielle au maintien de la localité

Les rôles et fonctions de Radisson ayant, depuis sa création, toujours été déterminés par le développement hydroélectrique du territoire, la fin des grands travaux, en 1995, a marqué un tournant important pour la communauté. Située au cœur d’ouvrages publics majeurs et indispensables à l’ensemble du Québec qui ont nécessité des investissements de plus de 20 milliards 8 de dollars , Radisson a dû redéfinir son positionnement afin de s’assurer d’être une communauté 9 active profitant d’une économie plus diversifiée et d’une qualité de vie enviable . C’est dans cette perspective que la localité s’est dotée d’un plan stratégique de développement 1995-2000 et 2000-2005 permettant d’orienter les actions menant à l’atteinte des objectifs de relance de Radisson. Dix ans plus tard, au terme du second plan stratégique de développement et alors que les travaux de réflexion menant à l’élaboration du plan stratégique 2005-2010 s’achèvent, les informateurs-clés établissent un constat irréfutable : la viabilité de la localité de Radisson est inhérente à une pleine et concrète reconnaissance locale et régionale. Les participants rencontrés lors des groupes de discussion le confirment : ils ne souhaitent pas remettre en question la pérennité de Radisson, mais, selon eux, la réponse apportée par une reconnaissance locale et régionale renouvelée est déterminante pour le devenir de la localité. « Nous voulons continuer d’occuper ce territoire. Mais quelle est la volonté du gouvernement de maintenir les Jamésiens dans le Nord-du-Québec ? Le gouvernement provincial a adopté une Politique de développement du Nord-du- Québec en 2001, mais quelles sont les mesures concrètes assurant ce développement ? » Les informateurs- clés rappellent que dès 1995, la localité s’est donnée pour projet collectif d’être un carrefour de développement nordique. Ce projet se veut rassembleur, porteur d’une vision commune et d’actions concertées. « Nous savons quoi faire pour assurer le développement de notre communauté, mais nous ne réussissons pas à le faire. Peu importe le positionnement adopté, les actions planifiées, etc., tant que Radisson et la région n’obtiendront pas une pleine et concrète reconnaissance politique, nos efforts seront vains. Donnez-nous les moyens d’accroître notre capacité de prise en charge en soutenant et valorisant une occupation viable et harmonieuse du Nord, et nous travaillerons à réaliser notre projet de communauté avec la certitude que notre place est bel et bien ici. »

Les participants aux groupes de discussion estiment que le positionnement de la localité doit être clarifié, plus affirmé et qu’il serait profitable d’être davantage proactif dans cette quête de reconnaissance. « Qu’est-ce que ça veut dire précisément vivre ici ? Comment voulons-nous vivre ici ? Quelles sont nos conditions d’occupation du territoire ? Il faut poursuivre nos représentations en parlant haut et fort pour qu’on nous entende enfin ! » Les informateurs-clés ajoutent qu’ils souhaitent voir les Radissoniens davantage mobilisés autour du projet de communauté qu’est celui d’être un carrefour de développement nordique. Selon eux, une plus grande appropriation collective du bien commun alimentera positivement les efforts s’inscrivant dans la recherche d’une reconnaissance locale et régionale renouvelée.

8. Selon les informateurs-clés de Radisson. 4 9. COMITÉ DE RELANCE DE RADISSON. op. cit., p. 1. Enfin, non seulement les participants aux groupes de discussion croient-ils que le gouvernement devrait soutenir davantage et concrètement le développement de la région, mais également, ils rappellent le grand éloignement de Radisson des bureaux administratifs des services publics (MBJ, Commission scolaire, etc.). Selon eux, ce point de vue extérieur et distant de la gestion de cette offre de services ne permet pas d’avoir une compréhension optimale de la réalité et des enjeux locaux. « Le fait que nos particularités soient méconnues et pas suffisamment reconnues constitue un irritant. » Ils rappellent aussi le manque d’autonomie politique de Radisson qui n’est pas une entité municipale en soi. En 2003, la localité a souhaité accroître son autonomie politique en formulant la demande d’obtenir le statut de ville. Ce projet n’a toutefois pas trouvé suffisamment d’appuis pour se concrétiser. Selon les informateurs-clés, ces facteurs font obstacle à l’obtention d’une reconnaissance juste et équitable, concrète et globale, réaffirmant le souhait de tous de voir assurer la viabilité de la communauté de Radisson.

5 Un début de sentiment d’attachement au milieu à nourrir

L’histoire démographique de Radisson a suivi le calendrier des mises en chantier des ouvrages 10 hydroélectriques . À la fin de ces chantiers, en 1995, la localité a connu une importante baisse de 11 population pour atteindre 352 résidants permanents en 2005 . Selon les participants aux groupes de discussion, le niveau de population actuel de la localité est le minimum acceptable permettant d’assurer le maintien d’une communauté viable. « Radisson ne peut plus se permettre de subir encore une baisse de population, aussi infime soit-elle ! » Ils rappellent que dans ses plus belles années, la localité a compté quelque 2 500 résidants. Radisson a donc toutes les infrastructures pour accueillir une population enviable. « Il ne manque que l’étincelle qui aurait un effet d’entraînement et attirerait sur place de nouvelles familles. »

Après les trente ans d’existence de la localité et la fin des grands chantiers hydroélectriques, les quelques amoureux du Nord et de la communauté y auront pris racine, affirmant ainsi leur 12 13 volonté d’accorder à la localité un statut permanent , . « On sent au sein d’un petit noyau de la population un sentiment d’attachement pour notre milieu de vie. » Selon les participants, une certaine identité radissonienne se développe peu à peu. La communauté se prend de plus en plus en charge, marquant l’appropriation grandissante de certains résidants pour leur bien commun. En effet, les participants rappellent que dans les débuts de la localité, tout était pris en charge par Hydro- Québec, la population n’ayant pas à débourser pour les services, les taxes, etc. En 1995, on estimait que la durée moyenne de résidence à Radisson était de plus ou moins deux ans. À cette époque, à peine 8 % de la population résidait à Radisson depuis plus de cinq ans. En 2000, près de 40 % de 14 la population habite Radisson depuis plus de six ans, dont 18 % depuis plus de 12 ans . D’ailleurs, les participants aux groupes de discussion soulignent les impacts positifs suscités par l’implantation en 2001 du programme de rénovation résidentielle offert par la Société d’habitation du Québec et 15 dont ont profité environ les deux tiers des résidants . « La localité s’est véritablement embellie depuis. Le programme a aussi eu un impact insoupçonné. En effet, il a contribué à accroître le sentiment d’attachement à notre localité chez certains d’entre nous. Les gens ont investi localement dans l’amélioration de leur qualité de vie. C’est maintenant plus beau à Radisson, on s’y sent mieux. » Ainsi, la permanence de Radisson résulte essentiellement de la volonté d’un noyau de résidants ayant 16 choisi la localité comme milieu de vie . Selon les informateurs-clés, il importe maintenant de nourrir ce début de sentiment d’attachement et de faire en sorte que ce noyau de résidants grossisse.

10. COMITÉ DE RELANCE DE RADISSON. op. cit., p. 8. 11. LOCALITÉ DE RADISSON (novembre 2005). 12. LOCALITÉ DE RADISSON. Mémoire présenté à la Commission d’étude sur la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles dans les régions ressources, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, 23 janvier 2003, p. 5. 13. Il est à noter qu’en général, les données concernant Radisson ne tiennent pas compte du personnel d’exploitation d’Hydro-Québec Les particularités socio-démographiques résidant temporairement dans la localité. 14. LOCALITÉ DE RADISSON. Radisson, milieu de vie nordique, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, avril 2002, p. 8-9. 15. Ibid., p. 19. 6 16. Ibid., p. 8. Une localité, plusieurs réalités

En marge des résidants dits permanents de Radisson, on trouve des résidants temporaires qui constituent le personnel d’exploitation et d’entretien d’Hydro-Québec. Ces travailleurs, estimés à 17 environ 421 , sont affectés selon l’horaire huit jours de travail et six jours de congé, commutant par avion depuis le sud du Québec principalement de Rouyn-Noranda en Abitibi- 18,19 Témiscamingue . Les participants aux groupes de discussion déplorent cette situation et ce mode de fonctionnement implanté depuis un certain temps déjà et qui n’encourage pas l’établissement permanent de ces travailleurs et de leur famille dans la localité, non plus que le développement d’un sentiment d’attachement au milieu. « Les façons de faire doivent absolument être revues afin d’accroître les retombées économiques de l’exploitation hydroélectrique sur le territoire et ainsi soutenir davantage le développement local. » Plus encore, les informateurs-clés s’entendent pour affirmer que la communauté n’est pas viable si Hydro-Québec n’améliore pas ses façons de faire pour tenir compte davantage de la réalité locale. « Et cela passe inévitablement par une pleine et concrète reconnaissance locale et régionale. » La société d’État a prévu des modalités dans la lettre d’entente LGR-1 des employés (bureau, métiers et techniciens) du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) du territoire de la Baie-James (LG-1, LG-2, Nemiscau, LG-3, LG-4, LA-1, LA-2 et Brisay), ayant pour objectif de faciliter l’établissement de l’employé qui désire déménager dans la localité de Radisson 20 et s’établir de façon permanente dans la localité . Selon les informateurs-clés, ce programme s’avère malheureusement inefficace, n’ayant que très peu porté fruit jusqu’à maintenant. Selon Hydro- Québec, cinq employés en deux ans s’en sont prévalus.

Par ailleurs, le taux de propriété privée des résidants de Radisson s’établissait à 34 % en 2001, comparativement à 47 % pour l’ensemble des résidants de la MBJ et à 57 % pour ceux du 21 Québec . Cela est notamment dû au fait qu’une partie du parc résidentiel de la localité appartient aux employeurs. Les participants aux groupes de discussion précisent que certains employeurs des secteurs public et privé défraient les taxes municipales de leurs employés installés à Radisson. « Cela n’est pas équitable pour tous. » Selon eux, cette situation crée un malaise au sein de la communauté qui n’aide pas à l’établissement d’un consensus social sur le bien commun. « Certains croient que ceux dont les taxes sont payées par leur employeur ne devraient pas se prononcer sur les affaires publiques touchant la localité. Or, nous vivons tous ici, chacun d’entre nous participant à sa façon à bâtir l’avenir de notre communauté. » Enfin, les informateurs-clés rappellent qu’au sein même de la population permanente de Radisson, on retrouve des résidants qui y habitent pour le milieu de vie, et d’autres, très nombreux, qui y sont surtout pour des raisons professionnelles. Ces derniers ne sont donc le plus souvent que de passage dans la localité, sans pouvoir véritablement développer un profond sentiment d’attachement au milieu. Les participants aux groupes de discussion regrettent que de telles réalités se confrontent quotidiennement au sein de la communauté, nuisant à la cohésion et à la mobilisation sociale.

17. Tableau historique des employés permanents et temporaires Hydro-Québec (juin 2005). 18. COMITÉ DE RELANCE DE RADISSON. op. cit., p. 1 et 8. 19. LOCALITÉ DE RADISSON. Radisson, milieu de vie nordique, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, avril 2002, p. 5. 20. Correspondance d’Hydro-Québec de Mme Nathalie Robichaud, analyste ressources-humaines, équipe la Grande-Rivière, Rouyn-Noranda (novembre 2005). 21. LOCALITÉ DE RADISSON. Radisson, milieu de vie nordique, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, avril 2002, p. 18. 7 Les jeunes et la scolarisation

En 2005, le groupe d’âge dominant à Radisson est celui des 40 à 59 ans, représentant 43 % de la population totale. Ce pourcentage était de 39 % en 2001. Les jeunes âgés de 14 ans et moins sont proportionnellement moins nombreux en 2005 qu’en 2001, soit 20 % comparativement à 23 %. La proportion des Radissoniens âgés de 15 à 19 ans a diminué de moitié entre 2001 et 2005, 22,23 passant de 6 % à 3 % . On remarque donc de façon générale un vieillissement de la population de Radisson et une moins grande présence de jeunes.

On remarque qu’au dernier recensement (2001), le niveau de scolarité de la population de Radisson était relativement élevé par rapport aux autres communautés jamésiennes. La proportion des Radissoniens ayant fait des études universitaires était semblable à celle de l’ensemble du Québec, 24 soit 20 % .

Quant aux jeunes Radissoniens, ils ont la possibilité d’être scolarisés de la maternelle à la dernière année du secondaire à l’école Jacques-Rousseau située à Radisson. Les jeunes qui souhaitent poursuivre des études collégiales et universitaires doivent quitter le milieu, ce qui expliquerait en partie la plus faible représentation du groupe des 15 à 19 ans dans la localité, et donc l’exode des jeunes. Notons que l’école n’offre pas de cours professionnels, et des formations dans le cadre de 25 l’éducation aux adultes ne sont que rarement dispensées , faute d’un nombre suffisant d’inscriptions. Le milieu scolaire de Radisson a subi une importante baisse de sa clientèle durant les dernières années. L’école Jacques-Rousseau enregistre une diminution de 62 % du nombre d’élèves au primaire et au secondaire depuis les dix dernières années, soit entre 1994-1995 et 2005-2006. Pour l’année scolaire 2005-2006, elle compte au total 54 élèves : 34 au primaire et 20 au secondaire. Selon les prévisions de la Commission scolaire, on estime que cette tendance à la 26 baisse est appelée à se poursuivre .

Les participants aux groupes de discussion s’entendent pour dire qu’il est difficile dans de telles conditions (classes jumelées) de maintenir une qualité optimale d’enseignement sur tous les plans. « C’est probablement pour les jeunes que c’est le plus difficile de vivre ici. Ils sont trop peu nombreux et manquent de défis. » Les informateurs-clés précisent que le trop petit bassin de jeunes ne permet pas d’organiser des activités parascolaires, faisant en sorte qu’ils manquent de distractions, d’activités encadrées répondant à leurs besoins. « Les jeunes s’ennuient. Ils ne peuvent pas profiter d’une vraie vie scolaire et parascolaire. C’est pourtant fondamental. Ce sont les jeunes qui le plus souvent convainquent leur famille de quitter tôt ou tard Radisson. Cette problématique est majeure. Des gens partent même s’ils ont une bonne situation professionnelle. » Les participants aux groupes de discussion rappellent que le maintien, la qualité et la diversité des services éducatifs sont des impératifs à la pérennité de la localité et à la préservation d’un milieu de vie sain et dynamique.

22. LOCALITÉ DE RADISSON (novembre 2005). 23. STATISTIQUE CANADA. Recensement 2001. 24. Loc. cit. 25. RÉGIE RÉGIONALE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DU NORD-DU-QUÉBEC. Radisson : pour une ville en santé – Portrait de quartier, Direction de la santé publique, RRSSS du Nord-du-Québec, avril 1998, p. 2. 8 26. COMMISSION SCOLAIRE DE LA BAIE-JAMES, (septembre 2005). La qualité de vie : un équilibre fragile à maintenir La vie collective et communautaire

L’enquête menée au printemps 2001 pour établir le portrait de Radisson nous apprenait que les principaux avantages de vivre dans la localité, selon les répondants, étaient l’environnement sain, la tranquillité du milieu, les loisirs, la chasse et la pêche, ainsi que les emplois intéressants qu’on y 27 trouvait . Les participants aux groupes de discussion s’entendent pour dire que, malgré le contexte actuel de grande fragilité du milieu, Radisson leur offre un bon milieu de vie. « En général, les gens s’y sentent bien. La proximité de la nature et l’environnement peu stressant sont indéniablement des atouts. Les gens en profitent beaucoup en pratiquant des activités de plein air, très appréciées ici. Aussi, les Radissoniens sont des gens ouverts et accueillants. » Toutefois, les participants rappellent que l’extrême éloignement de la communauté contribue au sentiment de déracinement et d’isolement de la population, accentué par le coût élevé des déplacements et le manque d’activités sociales, culturelles, de loisir, etc., notamment destinées aux femmes et aux jeunes. Selon les participants, le contexte de contiguïté dans lequel vivent les Radissoniens peut toutefois tendre à briser cet isolement. « On vit ici, on travaille ici, on sort ici. Nous sommes toujours en contact avec les mêmes personnes. Notre famille devient nos amis, nos voisins, nos collègues. »

27. ST-PIERRE, Dominic et LOCALITÉ DE RADISSON. Portrait de Radisson, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, printemps 2001, p. 44-45. 9 Malgré la tendance exprimée d’assurer la pérennité de Radisson comme milieu de vie, il demeure tout de même des inquiétudes quant à l’avenir de la localité compte tenu du fragile équilibre entre le niveau minimum acceptable de population et la nécessité du maintien d’une offre de services satisfaisante permettant d’assurer une bonne qualité de vie aux résidants. « Une nouvelle baisse de la population entraînera une diminution des services qui elle-même poussera d’autres personnes à quitter la localité. Il faut absolument renverser la vapeur ! » Selon l’enquête menée en 2001, les motifs de départ les plus fréquemment mentionnés par les répondants se rapportaient au ralentissement 28 économique, à la diminution des opportunités d’emploi, ainsi qu’à la diminution des services . Certains répondants ont souligné baser leur réponse sur la situation qui prévalait à Radisson au moment de l’enquête, mais qu’une amélioration de la qualité de vie les inciterait à demeurer plus 29 longtemps dans la localité . C’est dans cette perspective que le plan stratégique de développement 2000-2005 de Radisson proposait une orientation visant à assurer la qualité de vie des citoyens de 30 la localité et la meilleure utilisation possible des infrastructures et services locaux . Les mesures offertes aux Radissoniens pour, entre autres, embellir leur résidence dans le cadre du programme de rénovation résidentielle résultent des efforts mis de l’avant pour concrétiser les objectifs poursuivis par cette orientation.

28. LOCALITÉ DE RADISSON. Radisson, milieu de vie nordique, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, avril 2002, p. 9-10. 29. ST-PIERRE, Dominic et LOCALITÉ DE RADISSON. op. cit., p. 39. 30. CORPORATION DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE RADISSON. Plan stratégique de développement de la Localité de Radisson. Orientations et objectifs 2000-2005. Un projet mobilisateur : « Radisson, un carrefour de développement nordique », Corporation de 10 développement économique de Radisson, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, p. 6-7. Des infrastructures de qualité mais une offre de services ébranlée par la baisse démographique

Les hausses appréciables de population qu’a connues Radisson lors des grandes phases de développement hydroélectrique du territoire ont permis à la localité de voir s’élargir la gamme de services offerts, tant publics que privés. Ainsi, au fil des ans, la localité de Radisson s’est dotée d’équipements et d’infrastructures de qualité pouvant desservir une communauté de quelques 31 milliers de résidants . C’est au cœur de la localité, dans le complexe Pierre-Radisson, que sont regroupées les installations sportives et culturelles. On y retrouve une piscine semi-olympique, un gymnase double (possibilité de badminton, tennis, volley-ball), une salle de musculation et un 32 atelier d’artisanat . À l’extérieur, les Radissoniens peuvent profiter d’un parc récréatif qui offre des terrains de jeux, de balle-molle et de paintball. Aussi, des infrastructures permettent aux résidants de pratiquer le patin à roues alignées, la planche à roulettes, le vélo, la randonnée, la motoneige, le 33 ski de fond, etc.

Au plan de l’offre de services, le niveau critique de population maintenu depuis quelques années à Radisson engendre une pression considérable sur les organisations publiques, le secteur commer- 34 cial, etc. . « Nous sommes actuellement au minimum dans tous les services et nous ne pouvons pas accepter de descendre en deçà ! » Le gouvernement provincial, dans sa Politique de développement du Nord-du-Québec, constatait que l’importante baisse démographique enregistrée à Radisson avait « sérieusement ébranlé les assises économiques et sociales de la localité […] [en plus d’avoir] engendré 35 d’importants effets déstructurants sur le milieu, notamment dans le secteur des services ». Dans ce contexte de fragilité du milieu, on souhaite que le niveau de qualité et de diversité de services requis dans un village nordique tel que Radisson soit soutenu par un financement minimal véritablement adapté à la réalité du milieu, et ce, même en dehors des pointes cycliques occasionnées par les activités importantes entourant les grands projets de développement. Cela est 36 particulièrement vrai pour les services publics .

L’enquête menée au printemps 2001 évaluait le degré de satisfaction des répondants à l’égard des différents services offerts à la communauté. En général, l’offre de services à la population radissonienne était qualifiée de satisfaisante. Les participants aux groupes de discussion soulignent toutefois que « l’offre de services socio-communautaires est relativement limitée. Il serait intéressant d’avoir une plus grande diversité au plan des activités culturelles et de loisirs, notamment pour les activités spécifiquement dédiées aux jeunes. » Par ailleurs, les répondants de l’enquête se déclaraient 37 moins satisfaits des services de santé et d’éducation pour lesquels les attentes sont plus élevées . Les participants aux groupes de discussion confirment que « la santé et l’éducation demeurent des sujets sensibles qui soulèvent toujours la communauté avec beaucoup d’intensité ! Il s’agit d’une préoccupation majeure pour nous, car ce sont des services essentiels durement ébranlés par la baisse de population, alimentant par le fait même les inquiétudes quant à l’avenir de la localité. »

31. LOCALITÉ DE RADISSON. Radisson, milieu de vie nordique, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, avril 2002, p. 5. 32. LOCALITÉ DE RADISSON. 2003, Municipalité de Baie-James, En ligne, , Consulté en août 2005. 33. BUREAU D’INFORMATION TOURISTIQUE DE RADISSON. Quoi faire à Radisson, Bureau d’information touristique de Radisson, p. 1-6. 34. LOCALITÉ DE RADISSON. Mémoire présenté à la Commission d’étude sur la maximisation des retombées économiques de l’exploitation des ressources naturelles dans les régions ressources, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, 23 janvier 2003, p. 6. 35. MINISTÈRE DES RÉGIONS. op. cit., p. 4. 36. LOCALITÉ DE RADISSON. Radisson, milieu de vie nordique, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, avril 2002, p. 17. 37. Ibid., p. 17-18. 11 Les services rendus à la communauté de Radisson ont tous indéniablement une incidence sur la qualité de vie des résidants. Ceux-ci souhaitent au moins maintenir cette qualité de vie, sinon l’en- richir par, entre autres, le déploiement d’une offre de services adéquate et pleinement satisfaisante, assurant ainsi la viabilité de la communauté.

De nouvelles forces collectives au service d’une cohésion et d’une mobilisation sociales à renouveler

L’anticipation d’une hausse des taxes municipales a quelque peu secoué la communauté radissonienne au début de l’année 2005. « Il y a malheureusement à l’heure actuelle un manque de consensus local sur le bien commun. » Bien que la communauté soit divisée sur la question, les participants aux groupes de discussion soulignent que, dans le contexte actuel de grande vulnérabilité et de fragilité du milieu, cette situation a des impacts positifs et qu’elle ouvre la porte à d’intéressantes opportunités. « Nous sommes une population de batailleurs animée par les constantes revendications menées pour conserver nos acquis ! Le malaise a suscité une vive réaction de contestation au sein de la communauté, ce qui est très sain. Cette nouvelle énergie peut être très constructive si elle est bien canalisée. Elle peut permettre d’amorcer le virage souhaité par l’ensemble de la communauté pour assurer le développement harmonieux de Radisson dans toutes ses sphères : économique, sociale, scolaire, etc. » Le moment est approprié, selon les participants, pour rassembler et mobiliser les Radissoniens autour du projet de communauté. « Il faut se servir des nouvelles forces nées de cette conjoncture pour aller plus loin dans notre quête d’affirmation de notre communauté, de reconnaissance. Radisson est un peu comme un enfant qui devient adolescent. Que veut-on et peut-on faire maintenant pour devenir adulte ? »

D’une part, selon les informateurs-clés, cette force mise au service du renforcement de la cohésion sociale doit permettre de renouveler une implication bénévole locale. Les participants aux groupes de discussion le confirment : « En plus de constater un manque de relève bénévole, ce sont le plus sou- vent les mêmes personnes qui s’impliquent bénévolement dans les différentes sphères de la communauté, ce qui explique sans surprise leur essoufflement ». Les informateurs-clés s’entendent pour dire qu’actuellement, « le bénévolat est à son plus bas niveau, ce qui compromet l’accès aux activités com- munautaires et de loisirs qui en sont largement tributaires. » Ils souhaitent qu’un effet d’entraînement soit créé par les nouvelles forces en place, c’est-à-dire que celles-ci nourrissent une implication et une mobilisation collectives menant à la concrétisation et à la viabilité du projet de communauté.

12 L D’autre part, les participants rappellent que pour bien nourrir les forces en place et susciter la pleine participation de l’ensemble des résidants aux affaires collectives, il est aussi important de miser sur ’économie locale des modes de consultation et de diffusion de l’information efficaces et adaptés à la réalité du milieu, permettant une prise de position éclairée. « Non seulement il faut que les gens soient bien informés, mais il faut aussi qu’ils s’informent d’eux-mêmes. On sent parfois un certain manque d’implication de la population à aller chercher toute l’information publique. Il faut dire que les choses se passent beaucoup dans des lieux informels comme sur la rue, en se croisant l’un l’autre. ». Les participants invitent donc à ne pas négliger ces lieux informels de consultation et de diffusion de l’information.

La santé économique des Radissoniens

Selon les participants aux groupes de discussion, Radisson est essentiellement une communauté de travailleurs. « Les gens sont d’abord ici pour travailler. Ce serait très difficile de rester ici sans emploi. Ceux qui n’ont plus d’emploi quittent la localité. » Les participants mettent cependant en lumière un revers à cette médaille : « le fait que tout le monde ait déjà un emploi rend plus difficile le développe- ment économique local. D’où l’importance d’attirer sur place de nouvelles familles, des investisseurs, etc. » Ils rappellent qu’il ne faut pas seulement les attirer, mais également faire en sorte qu’ils s’installent dans la localité de façon permanente. « Plusieurs travailleurs en début de carrière viennent prendre de l’expérience sur le marché de l’emploi local, faisant de Radisson un tremplin professionnel leur permettant ensuite de mieux se positionner ailleurs. Ainsi, une partie de la population locale est instable, marquée par un haut taux de roulement de la main-d’œuvre. » Cette situation, selon eux, est susceptible de nuire aux efforts de cohésion sociale autour du projet de communauté. Aussi, les informateurs-clés estiment que les employeurs doivent être davantage soutenus au plan fiscal par le gouvernement afin qu’ils puissent tenir compte de façon plus réaliste de toutes les considérations liées à l’éloignement lorsqu’ils attirent sur place de la main-d’œuvre (frais de déplacements, de déménagement, etc.). « Cela faciliterait l’installation de familles au sein de la communauté. »

Par ailleurs, Statistique Canada indique que le revenu annuel moyen total (comprenant les revenus d’emploi, les transferts gouvernementaux et d’autres sources possibles de revenus) de la population radissonienne de 15 ans et plus est de 32 136 $, ce qui est plus élevé que pour l’ensemble du Québec, soit 27 125 $. Également, pour la même année de référence, les familles de Radisson profitent d’un revenu annuel moyen total de 62 979 $, soit 6 % supérieur à celui enregistré pour 38 les familles de l’ensemble du Québec, c’est-à-dire 59 297 $ . Les participants aux groupes de discussion font remarquer que face à ces données, il faut tenir compte du coût de la vie qu’ils estiment à environ 30 % plus élevé que dans les régions plus au sud du Québec, notamment à cause des frais de transport et au quasi-monopole commercial.

38. STATISTIQUE CANADA. Recensement 2001. 13 Un devenir qui doit s’appuyer sur des leviers financiers adaptés et une diversification économique

Radisson a mis de l’avant depuis une dizaine d’années des stratégies pour favoriser la consolidation et le développement de l’économie locale ainsi que l’émergence de nouveaux secteurs d’activité économique dans le but d’éviter le déclin du milieu à la suite de l’achèvement des grands travaux d’aménagement hydroélectrique de la Grande Rivière.

Les participants aux groupes de discussion rappellent toutefois que le développement économique local ne peut que s’appuyer sur des leviers appropriés. « Les normes de financement, d’offre de formation professionnelle, etc. doivent être revues afin d’être véritablement adaptées à la réalité locale. Et cela passe indéniablement par une reconnaissance de nos particularités. » À titre d’exemple, les participants confient que le manque d’adaptation des sources de financement dédiées aux promoteurs (subventions, capitaux de risque) rend difficile le démarrage de projets créateurs d’emplois lorsqu’il s’agit d’infrastructures. « La prime de risque est plus élevée à Radisson, car un commerçant ayant fait faillite a peu de chances de voir reprendre son commerce par un autre entrepreneur. » Le contexte entrepreneurial de Radisson présente donc certaines contraintes : marché limité, coûts élevés d’approvisionnement, difficultés de financement, d’attirer sur place des promoteurs, de convaincre les investisseurs de s’engager à long terme dans un contexte 39 d’inquiétudes liées à la baisse démographique . « Aussi, en raison de l’historique de la localité, on ne trouve pas au sein de la communauté radissonienne une forte mentalité entrepreneuriale. » Selon les informateurs-clés, « il est primordial de promouvoir et de soutenir adéquatement l’entrepreneuriat local. Surtout, si la volonté est véritablement de développer le Nord de façon viable et harmonieuse, il ne faut pas seulement soutenir des projets d’entreprise, mais également des projets de développement. » Face à l’ensemble de ces défis, les participants se disent heureux de pouvoir s’appuyer sur d’importants acquis : la Corporation de développement économique de Radisson et la présence d’un agent de développement économique local.

Par ailleurs, voici un bref portrait des différents secteurs d’emploi que l’on retrouve à Radisson.

L’exploitation hydroélectrique

La construction des ouvrages hydroélectriques a constitué la pierre angulaire de l’économie radissonienne. Ce secteur est demeuré très actif depuis la création de la localité jusqu’à la fin des grands travaux en 1995. La localité de Radisson a ensuite vu son activité passer d’une économie de projets de construction à une économie de fonctionnement, d’entretien et de gestion. Les participants aux groupes de discussion le confirment : « Aujourd’hui, les quelques Radissoniens employés chez Hydro-Québec sont surtout affectés à l’entretien et à la maintenance des installations. »

14 39. COMITÉ DE RELANCE DE RADISSON. op. cit., p. 17. Hydro-Québec apporte sur le territoire une importante contribution au plan des taxes municipales et scolaires. En 2001, la Jamésie a perçu d’Hydro-Québec plus de 3,6 M $ en taxes municipales et 40 près de 505 000 $ en taxes scolaires . Selon les informateurs-clés, il est faux de croire que cette contribution, aussi élevée soit-elle, puisse permettre à elle seule de maintenir l’équilibre d’un milieu de vie ou d’assurer la viabilité d’une communauté telle que Radisson. « Il est impératif d’accroître les retombées d’Hydro-Québec dans la région, et notamment par la création d’emplois locaux. »

Au sein du réseau d’Hydro-Québec, Radisson fait partie du secteur des Grands Réservoirs. L’exploitation de ce secteur s’effectue principalement à distance, grâce à des manœuvres télécommandées à partir du Centre d’exploitation régional (CER) de la région la Grande Rivière 41 situé à Rouyn-Noranda . En réalité, tous les ports d’attache des différents corps de métier de la société d’État sont situés à l’extérieur du Nord-du-Québec. Selon les informateurs-clés, cette situation est un obstacle majeur empêchant la région, et notamment Radisson, de profiter des importantes retombées économiques du secteur hydroélectrique. « Le secteur énergétique avec l’imposante présence d’Hydro-Québec constitue une source d’emplois et d’occasions d’affaires qui, jusqu’à présent, a trop peu bénéficié aux habitants de la région », fait valoir la Politique de développement du 42 Nord-du-Québec . De façon générale, on déplore le nombre minime d’emplois permanents créés localement par les activités d’exploitation et d’entretien des installations hydroélectriques. Selon un sondage effectué en 2004, on retrouve 36 emplois chez Hydro-Québec occupés par des résidants permanents sur 395 emplois. Les participants aux groupes de discussion regrettent que très peu de travailleurs de Radisson aient pu profiter de l’ouverture en 2005 des nouveaux postes d’agents de sécurité dédiés à la centrale Robert-Bourassa dans le cadre de l’implantation des nouvelles mesures de sécurité dans les complexes hydroélectriques. Selon les informateurs-clés, les pratiques et modes de gestion privilégiés dans le secteur d’activité hydroélectrique constituent la principale cause du déclin de Radisson.

40. CONSEIL RÉGIONAL DE DÉVELOPPEMENT DE LA BAIE-JAMES. Plan stratégique de développement 2002-2007, Matagami, Conseil régional de développement de la Baie-James, p. 67-68. 41. COMITÉ DE RELANCE DE RADISSON. op. cit., p. 11 et 13-14. 42. MINISTÈRE DES RÉGIONS. op. cit., 2001, p. 13. 15 Les administrations publiques et les services d’enseignement, de soins de santé et d’assistance sociale

Ce secteur regroupe les services gouvernementaux, l’administration municipale, l’enseignement, les services sociaux et de santé ainsi que les organisations parapubliques. Parmi les organisations ayant pignon sur rue à Radisson, soulignons la présence de la Municipalité de Baie-James, de la Société 43 de développement de la Baie-James, de l’école Jacques-Rousseau, du Centre de santé de Radisson , 44,45 de la Société de la faune et des parcs, de la Sûreté du Québec . Selon un recensement local produit en 2004, 19,0 % de la population active de 15 ans et plus de Radisson occupait un emploi 46 dans ce secteur . Les informateurs-clés rapportent que ce secteur connaît une relative stabilité depuis qu’il a traversé au milieu des années 1990 une période de restructuration, étant donné la baisse démographique, se traduisant par des suppressions, des compressions et des fusions de services.

Le secteur privé

LE TRANSPORT Selon un sondage local mené en 2004, 23,0 % des emplois de la localité étaient reliés au secteur du 47 transport et de l’entreposage , dont une partie est en lien avec les activités de l’aéroport de La Grande-Rivière. En effet, Radisson est le lieu le plus nordique accessible par voie routière et les marchandises destinées aux communautés du Nord transitent par l’aéroport La Grande-Rivière. La localité constitue donc un point stratégique de la desserte du Nord-du-Québec.

LE SECTEUR COMMERCIAL Le secteur du commerce de gros et de détail, selon le sondage réalisé en 2004, procure de l’emploi à 23,4 % de la main-d’œuvre radissonienne. Le secteur commercial, comme d’autres secteurs, est affecté par la diminution du bassin de clientèle locale, se traduisant notamment par un manque de variété dans l’offre de produits et services. Les participants aux groupes de discussion l’attestent : « on trouve peu de commerces, peu d’entreprises privées dans la localité ». Les informateurs-clés signalent qu’il n’y a plus qu’une seule épicerie à Radisson depuis 2000, « ce qui a engendré une augmentation des coûts des produits étant donné l’absence de concurrence. » Les participants estiment qu’il serait intéressant que la vente des denrées alimentaires et des articles d’usage courant s’inscrive selon un modèle d’incorporation coopératif. « L’entreprise deviendrait un bien collectif, permettant d’offrir les meilleurs prix possibles et d’optimiser la réponse aux besoins des consommateurs locaux. »

43. Le Centre de santé de Radisson est une installation du Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James. 44. COMITÉ DE RELANCE DE RADISSON. Plan stratégique de développement de la Localité de Radisson 1995-2000, Localité de Radisson, Municipalité de la Baie-James, juin 1995, p. 14-15. 45. ST-PIERRE, Dominic et LOCALITÉ DE RADISSON. op. cit., p. 21. 46. LOCALITÉ DE RADISSON (novembre 2004). 16 47. Idem. LETOURISME ET LE RÉCRÉOTOURISME L’industrie touristique locale profite de deux attraits majeurs : les ouvrages hydroélectriques et les riches espaces naturels. Selon les informateurs-clés, « en plus de permettre une diversification de l’économie locale, cette industrie a pour avantage de mettre Radisson sur la carte ! » Ils ajoutent toutefois qu’elle est dépendante d’un marché essentiellement domestique et saisonnier, soit environ deux mois d’activité touristique par année durant la saison estivale.

Les installations hydroélectriques constituent un important produit d’appel. Les visiteurs ont accès à une exposition permanente et à des circuits guidés. La création du Parc Robert-A.-Boyd, géré par la Société des sites historiques de Radisson, a permis d’ajouter à l’offre un produit touristique complémentaire : une reconstitution du campement d’exploration qui a joué un rôle-clé dans la 48 collecte des données techniques ayant mené à la réalisation du « projet du siècle » . Les retombées économiques d’Hydro-Québec au plan touristique sont significatives dans la région. De 1997 à 2004, en moyenne 11 738 personnes ont visité chaque année la centrale Robert-Bourassa et LG-1. Toutefois, l’année 2005 aura vu une baisse considérable de l’achalandage touristique dans les installations hydroélectriques. En effet, du 1er janvier au 31 août 2005, les centrales avaient attiré 6 405 visiteurs, comparativement à 10 600 durant la même période en 2004, soit une perte de 49 40 % . Les informateurs-clés mettent en cause différents facteurs : le reportage télévisuel sur les lacunes des mesures de sécurité dans les centrales et ses impacts (arrêt complet des visites durant trois mois, diminution de la durée des visites, etc.), la hausse du coût de l’essence, la présence de nombreux feux de forêts dans la région, etc.

D’autre part, le secteur de Radisson, propice au tourisme d’aventure, bénéficie d’un riche potentiel récréatif naturel. La multitude de lacs et de rivières ainsi que la faune et la flore abondantes invitent à la pêche sportive, la chasse d’hiver au caribou, la motoneige, le ski de fond, etc. Différentes infrastructures encadrent l’offre locale de récréotourisme : pourvoirie sur le réservoir 50,51 Robert-Bourassa, sentier de motoneige local, Camping Radisson, etc. . Selon les informateurs- clés, « il serait très intéressant de bonifier cette offre touristique et d’attirer une clientèle durant la saison hivernale par le développement d’un sentier de motoneige transnordique. Cela permettrait aux commerces locaux liés à cette industrie de prolonger leur période d’affaires. »

48. TOURISME BAIE-JAMES. op. cit., p. 19-21. 49. HYDRO-QUÉBEC. Accueil et visites Baie-James. Comparatif des statistiques d’achalandage à la Baie-James, 2005. 50. LOCALITÉ DE RADISSON. Radisson, milieu de vie nordique, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, avril 2002, p. 27-28. 51. COMITÉ DE RELANCE DE RADISSON. op. cit., p. 15. 17 Les informateurs-clés déplorent le fait que l’industrie locale du tourisme et du récréotourisme apporte relativement assez peu de retombées économiques dans la localité, l’une des raisons étant qu’une grande partie du budget des touristes est consacrée au transport. Les participants aux groupes de discussion ajoutent qu’ils espèrent que ce secteur d’activité se développe davantage et que la localité de Radisson soit plus et mieux connue.

Le secteur de la recherche

Durant la période estivale, le Centre d’études nordiques (CEN) réalise des travaux dans le secteur de la localité depuis une douzaine d’années. L’Institut de recherche, un regroupement de recherche de l’Université Laval, de l’Université du Québec à Rimouski et de l’Institut national de la recherche scientifique, eau, terre et environnement (INRS-ETE) implique environ une trentaine de personnes dans la région chaque année. Les travaux en cours concernent l’évaluation de l’hydraulicité à long terme des complexes hydroélectriques et le rôle hydrologique des tourbières, ces vastes milieux humides qui caractérisent la région. Le CEN étudie également les feux de forêts, l’hydrologie des bassins versants, le pergélisol (qui atteint sa limite sud dans les tourbières de la région), le régime trophique des lacs ainsi que les grandes perturbations naturelles par les herbivores (caribous, insectes défoliateurs). Tous ces travaux sont guidés par la trame de fond des changements climatiques, un sujet d’actualité qui nourrit la production scientifique du CEN. L’équipe utilise Radisson comme plateforme logistique pour l’ensemble des travaux réalisés au Nunavik. En effet, l’approvisionnement des équipes et le transport se fait à partir de Radisson. Au plan économique, environ 80 % du budget consenti au CEN est investi dans des services logistiques à partir de Radisson. Le CEN attire aussi à Radisson des équipes de recherche provenant d’autres 52 établissements . Les informateurs-clés précisent que ce secteur d’activité ne crée pas spécifiquement d’emploi à Radisson. Toutefois, la localité vise à en maximiser toujours davantage les retombées 53 économiques .

Les secteurs en émergence

LE SECTEUR MINIER

On estime qu’il existe un potentiel non négligeable de développement de l’activité minière dans le 54 secteur de Radisson . Des travaux d’exploration diamantifère ont déjà été entrepris par Dianor. Aussi, l’entreprise Ressources Minières Pro-Or inc. réalise actuellement des travaux de recherche et développement visant à établir la faisabilité de la mise en production d’un gisement de chromite platinifère au lac Ménarik situé à quelque 45 km au sud de Radisson. Ce gisement a été identifié 55 comme étant l’un des plus importants dépôts de chromite platinifère en Amérique du Nord . « Si ces projets miniers se concrétisaient, ils permettraient de créer des emplois et d’attirer sur place de nouvelles familles », souhaitent les participants qui rappellent toutefois que ce secteur d’activité est généralement instable.

52. Centre d’études nordiques. 53. LOCALITÉ DE RADISSON. Radisson, milieu de vie nordique, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, avril 2002, pp. 25-26. 54. COMITÉ DE RELANCE DE RADISSON. op. cit., p. 18. 18 55. RESSOURCES MINIÈRES PRO-ORINC. s.d. En ligne, , Consulté en novembre 2005. LE SECTEUR AGROALIMENTAIRE

56 Un important projet de pisciculture commerciale est en cours de développement , de même qu’un projet de boulangerie qui vise à distribuer ses produits dans l’ensemble du Nord et du Moyen Nord québécois. Les informateurs-clés précisent que la notion d’avantages concurrentiels est primordiale dans le développement de tels projets novateurs. Or, c’est grâce à ce type d’initiatives que les participants aux groupes de discussion espèrent voir Radisson devenir une véritable plaque tournante pour le développement du Nunavik. « Il y a de la place pour de la créativité à Radisson. Ce qu’il faut, c’est identifier et saisir les meilleures opportunités de développement. Il faut voir grand ! »

Des liens de partenariat essentiels avec les communautés cries

La proximité de Radisson des populations autochtones, en particulier de la communauté crie de Chisasibi, et leur impact économique local notable invitent non seulement à un rapprochement entre les deux communautés, mais à la consolidation et au développement de collaborations et de partenariats équitables, fructueux et tissés selon un mode gagnant-gagnant. Les Radissoniens et les Cris de Chisasibi profitent déjà d’ententes intermunicipales en matière de sécurité publique, d’échanges de services de santé et de quelques partenariats économiques. On reconnaît cependant que les liens pourraient être davantage étoffés et élargis à d’autres domaines : touristique, culturel, 57,58 loisir, etc. . Les participants aux groupes de discussion précisent que « malgré les quelques échanges que nous avons avec les Cris, nous connaissons mal nos voisins. Il faudrait mieux se connaître réciproquement, s’apprivoiser davantage pour mieux s’apprécier. Cela permettrait d’ouvrir les portes à un meilleur dialogue. À l’heure actuelle, les initiatives visant à créer des liens de partenariat ne donnent pas les fruits escomptés, notamment en raison du fait que Chisasibi est une communauté sans alcool et que l’on trouve à Radisson alcool et loteries qui draînent une clientèle crie non négligeable, situation jugée problématique par les autorités cries. » Ainsi, la communauté radissonienne aura à définir plus 59 précisément quel rôle elle souhaite jouer dans l’amélioration de ses relations avec les Cris . « Mais il est certain que nous avons tout avantage à devenir de véritables alliés dans l’occupation et le développement du territoire. »

56. LOCALITÉ DE RADISSON. Radisson, milieu de vie nordique, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, avril 2002, p. 28. 57. COMITÉ DE RELANCE DE RADISSON. op. cit., p. 6, 15 et 22. 58. LOCALITÉ DE RADISSON. Radisson, milieu de vie nordique, Localité de Radisson, Municipalité de Baie-James, avril 2002, p. 21. 59. Ibid. p.23 19 Les forces de Radisson

 La volonté d’assurer la viabilité de la localité, soutenue par un sentiment d’attachement au milieu plus marqué et une conscience accrue du bien commun.

 De nouvelles forces collectives nées d’une conjoncture locale plus difficile ouvrant la voie à une mobilisation sociale renouvelée autour du projet de communauté.

 L’environnement sain, la tranquillité du milieu, les possibilités d’évasion par la pratique d’activités sportives, de loisirs et de plein air, et les efforts d’embellissement de la localité.

 La quantité et la qualité des infrastructures existantes.

 Le niveau de scolarisation relativement élevé chez la population.

 Le potentiel de développement touristique, notamment en raison de la présence des installations hydroélectriques à proximité, ainsi que les opportunités offertes par les secteurs minier, agroalimen- taire, du transport et de la recherche, permettant d’assurer la diversification de l’économie locale.

Les enjeux et perspectives

 La pleine et concrète reconnaissance gouvernementale en faveur d’une occupation viable et harmonieuse du territoire nordique.

 La mobilisation de l’ensemble des résidants autour du projet de communauté « Radisson, un carrefour de développement nordique » qui se veut rassembleur, porteur d’une vision commune de la consolidation et du développement local et soutenu par une cohésion sociale renouvelée.

 La mise en valeur de modes de consultation et de diffusion de l’information efficaces permettant aux Radissoniens de faire des choix éclairés sur tout ce qui concerne la consolidation et le développement de la localité, tout en suscitant leur participation active, leur pleine mobilisation et une plus grande appropriation collective du bien commun.

 Le soutien d’initiatives de prise en charge et d’engagement socio-communautaire visant le renforcement du milieu de vie : bénévolat, entrepreneuriat, etc.

 L’accroissement des retombées économiques locales du secteur de l’exploitation hydroélectrique, notamment par l’augmentation du nombre d’employés d’Hydro-Québec établis de façon permanente à Radisson.

 La consolidation de l’économie locale par la création d’emplois stables et durables et la mise en place de leviers économiques adaptés à la réalité du milieu.

 Le maintien et la consolidation d’une offre de services adéquate, de qualité et diversifiée en santé et en éducation.

 Le développement de partenariats équitables et fructueux avec les communautés cries voisines. Les enjeux et perspectives

20 Liste des employeurs de Radisson Annexe

Les données qui suivent sont tirées d’un sondage téléphonique réalisé par la Localité de Radisson en novembre 2004 auprès de tous les employeurs locaux. Le nombre d’emplois comprend les emplois permanents, temporaires, saisonniers, contractuels et à temps partiel. Type d’industrie Nombre d’emplois Services publics

Hydro-Québec ...... 36 résidants sur les 395 permanents

Construction

Construction Bertrand Godin inc...... 4 Construction Chee-Bee ...... 4 Entreprises Claude Morin ...... 13

Commerce de détails

Atelier inspiration ltée ...... 1 Boutique Arts et Trésors Inouïs ...... 3 Dépanneur Danielle ...... 2 Distribution Radis-Nord...... 13 Extincteurs Radisson ...... 1 Herbalife dist. inc...... 1 Jocus ...... 1 Représentant Canon ...... 1 Souvenirs B.J. (marché aux puces) ...... 1 PétroNor ...... 9 Primes de luxe ...... 1 Produits Avon ...... 1

Transport et entreposage

Air Creebec ...... 2 Air ...... 28 (plus 46 employés sur rotation 23-23) Air ...... 10 Héli Wask ...... 4 Hélicoptère Whapchiwem...... 14 Képa Transport ...... 2 Nav Canada ...... 6 Postes Canada ...... 3 Société de développement de la Baie-James (aéroport) ...... 11 Taxi Radisson ...... 2 Transport Maamuu inc...... 3 Transporteur en vrac ...... 1 Valpiro ...... 11

Industrie de l’information et industrie culturelle

Radio communautaire de Radisson ...... 1 Télébec ...... 5

Finances et assurances

Caisse populaire Desjardins ...... 2

Services professionnels, scientifiques et techniques

Centre d’études nordiques ...... 20 21 Type d’industrie Nombre d’emplois

Services d’enseignement

École Jacques-Rousseau ...... 12

Soins de santé et assistance sociale

Centre de santé de Radisson ...... 12 Centre jeunesse l’Astral de Radisson inc...... 4 Centre de la petite enfance Le Jardin du Nord inc...... 8

Arts, spectacles et loisirs

Expénor ...... 1 Parc Robert A.-Boyd ...... 6

Hébergement et services de restauration

Auberge Radisson & Bar des Seize ...... 17 Bar Le Boréal ...... 5 Le Motel Baie James ...... 1 Le Carrefour La Grande ...... 2 Gîte touristique l’Épilobe ...... 1 Restaurant Jo’s & Mikes ...... 10 Restaurant Radisson ...... 12 À la Cantine ...... 3 Pourvoirie Radisson ...... 4

Administrations publiques

Localité de Radisson ...... 22 Services corporatifs Radisson ...... 1 Société de développement de la Baie-James (bureau) ...... 8 SOPFEU ...... 6 Sûreté du Québec...... 7

Autres services, sauf les administrations publiques

Arseneault électrique inc...... 10 Aubé Pontiac Buick ...... 14 Chenil et toilettage ...... 1 Entreprises G.C...... 1 Gestion ADC ...... 12 Salon Pierrette ...... 1 Salon la panthère noire ...... 1 Services d’entretien Aljanet...... 8 Services de pneus E.M.J...... 2 Services ménagers Roy ...... 2 Services Mckinnon inc...... 5 Sodexho...... 10 Xérox ...... 1 Annexe

22 Bibliographie BUREAU D’INFORMATION TOURISTIQUE DE RADISSON. LOCALITÉ DE RADISSON. Radisson, milieu de vie Quoi faire à Radisson, Bureau d’information nordique, Localité de Radisson, Municipalité de touristique de Radisson, 6 p. Baie-James, avril 2002, 41 p.

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