Licence Professionnelle Diagnostic et Aménagement de la Ressource en Eau (2007-2009)
Florian BRU
Étude des usages touristiques et des loisirs sur les retenues hydrauliques du haut bassin de la Dordogne
Analyse des usages, de leurs exigenc es et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
EPIDOR Etablissement Public Interdépartemental du bassin de la DORdogne 24250 Castelnaud la Chapelle Antenne Haute Dordogne 15200 Mauriac Tuteur de Stage : M. Frédéric MOINOT Stage du 04 /05/2009 au 28/08/2009, soutenu le 09/09/20
Remerciements
Je tiens à remercier en premier lieu M. Frédéric MOINOT, Responsable de l’antenne Haute Dordogne, de m’avoir fait confiance et proposé un stage très enrichissant, tant en matière d’acquisition de connaissance, de méthodologie que d’expérience de terrain.
Pour mener à bien cette étude, j’ai eu la chance d’être entouré de personnes compétentes et disponibles qui m’ont nourri de leurs conseils avisés : Viviane BATTU, Sylvie HURISSE, Olivier GUERRI, Mikael THOMAS.
EPIDOR m’a permis de travailler en collaboration avec Erwann GOUEZEC, informaticien chargé du SIG (Système d’Information Géographique) pour la réalisation des bases de données et des cartes de ce document.
Je remercie également M. Bernard LAVIOLETTE, ingénieur d’EDF pour m’avoir fait une visite guidée en une journée de l’ensemble des installations des barrages du complexe hydroélectrique du haut bassin de la Dordogne, ce qui m’a permis de mieux comprendre le fonctionnement hydroélectrique et l’importance énergétique qu’il représente.
Enfin, je souhaite remercier tous les opérateurs locaux qui ont pris le temps de me recevoir au cours de mes enquêtes pour me faire part de leur perception sur leur activité et les problèmes posés par l’exploitation hydroélectrique des retenues de barrages.
Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Sommaire
Introduction...... 1
1. Présentation de l’Etablissement Public Territorial du Bassin de la Dordogne...... 2
2. Contexte de l’étude...... 3 2.1- Le haut bassin versant de la Dordogne...... 3 2.2- Les barrages et le complexe hydroélectrique de la Dordogne...... 5 2.3- Problème du multi-usages des retenues...... 6 2.4- L’opportunité du renouvellement de concession de barrage...... 7
3. Méthodologie...... 9 3.1- Périmètre de l’étude...... 9 3.2- Recherche, analyse documentaire et webliographique...... 10 3.3- Recensement des équipements des retenues...... 10 3.4- Une phase d’entretiens avec les opérateurs locaux...... 11 3.5- Une base de données au service du Système Informatique Géographique (SIG)...... 12
4. Résultats...... 13 4.1- Les usages par retenue...... 13 4.2- Les retenues, un support de développement...... 14 4.3- Les problèmes rencontrés sur les retenues...... 14 4.3-1. Le marnage...... 14 4.3-2. La qualité des eaux...... 15 4.3-3. Les vidanges...... 17 4.3-4. La sécurité...... 17 4.3-5. La responsabilité des gestionnaires...... 18
4.4- L’avis des usagers...... 19 4.4-1. Perceptions des usagers sur les problèmes par catégorie d’usages...... 19 4.4-2. Les besoins des usagers...... 26 4.4-3. Les propositions des usagers pour réduire ces problèmes...... 28
4.5- Les mesures de gestion actuellement mises en place...... 30 4.5-1. Les arrêtés préfectoraux...... 30 4.5-2. Les conventions de cotes touristiques...... 31
5. Discussion
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5.1- Synthèse...... 32 5.2- Exemple d’application de la cote d’usage idéale sur la retenue de Bort les Orgues...... 33 5.3- L’hydroélectricité, un enjeu énergétique fort...... 34 5.4- Loi sur l’eau du 3 janvier...... 35
Conclusion...... 36
Annexes...... 37
Bibliographie...... 56
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Introduction
L’exploitation hydroélectrique des rivières du bassin de la Dordogne, représente depuis plus de 60 ans un enjeu énergétique important. La création de ces barrages hydroélectriques est à l’origine des séries de retenues d’eau sur la Dordogne et ses affluents. La production hydroélectrique génère des fluctuations de niveaux d’eau sur ces retenues (marnage) ainsi que des phénomènes d’éclusées à l’aval des ouvrages.
Cinquante ans plus tard, avec le développement des activités touristiques et des loisirs aquatiques, ces retenues de barrages sont devenues des supports pour le développement touristique de la vallée de la Dordogne. Cependant, lors de la définition du cahier des charges d’exploitation des barrages entre 1935 et 1957, l’ensemble des usages sur ces plans d’eau n’ont pas été forcément pris en compte à la hauteur du développement actuel. Aussi, pour alimenter les débats et prendre en compte ses enjeux au moment de la redéfinition des cahiers des charges d’exploitation et des renouvellements de concession (2010 à 2035), un bilan des usages et des volontés de développement d’activités de la part des acteurs territoriaux paraît nécessaire.
Ce travail s’inscrit dans la continuité de la démarche qui avait été engagée avec « l’étude de l’impact social des éclusées à l’aval des barrages dans la vallée de la Dordogne, la Cère, la Marronne et la Vézère » réalisée en 2000. Cette étude est une approche sur la manière d’aborder les usages touristiques et de loisirs nautiques en place sur les retenues des barrages. Elle doit permettre notamment, de contribuer à l’amélioration de la connaissance de ces usages sur les retenues et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique.
Cette étude est un préambule au consensus 70 de la Charte Vallée Dordogne sur la gestion des retenues, concernant « la prise en compte dans la gestion des retenues du développement de certains besoins suppose une connaissance précise des impacts et atouts des diverses activité : réaliser un bilan écologique, économique et social des différentes activités pratiquées en amont sur les retenues, et en aval sur le bassin de la rivière ».
Cette étude s’inscrit dans le volet « dynamique fluviale » de l’axe 2 « gestion des débits des retenues de la haute-Dordogne » du Contrat de Rivières Haute Dordogne, relatif à « l’amélioration de la gestion des ouvrages hydroélectriques vis-à-vis des contraintes environnementales, des enjeux touristiques, des renouvellements de concession et des ventes et rachats éventuels ». Celle-ci s’inscrit également dans les dispositions du SDAGE Adour Garonne, visant à favoriser la coexistence des usages et la protection des milieux aquatiques.
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1. Présentation de l’Etablissement Public Territorial du Bassin de la Dordogne
EPIDOR, (extrait du compte-rendu d’activité 2008 « présentation générale de l’établissement ») est un Etablissement Public Territorial de Bassin (EPTB), créé en 1991 à l’initiative de six Conseil Généraux, concernés par la vallée de la Dordogne (le Puy Dôme, le Cantal, la Corrèze, le Lot, La Dordogne et la Gironde).
Le conseil d’administration d’EPIDOR est présidé par Bernard CAZEAU, Sénateur et Président du Conseil Général de la Dordogne. Il est composé de trois Conseillers généraux de chacun des six départements associés, désignés par leur assemblée respective. Les Conseils généraux assurent le financement de l’ensemble des missions et des projets d’EPIDOR membre de l’Association Française des Etablissements Publics Territoriaux de Bassin.
Cette structure a pour mission d’impulser et d’animer une politique de gestion cohérente de l’eau et de l’environnement à l’échelle du bassin versant hydrographique de la Dordogne, de ses sources à son embouchure. « EPIDOR a reçu comme mandat de favoriser la concertation, de renforcer les partenariats et d’offrir un service de conseil et d’accompagnement technique et scientifique ouvert à tous. [...] Cette structure a pour mission de promouvoir et d’animer une véritable politique de gestion intégrée de l’eau, des milieux et des usages, dans une logique de développement durable. »
Cette animation à l’échelle du bassin versant, a permis d’aboutir en février 1992 à l’adoption d’une Charte Vallée de la Dordogne, constituant un cadre de référence pour l’ensemble des acteurs de la gestion de l’eau et de l’environnement dans ce bassin versant. C’est elle qui fixe les orientations politiques de l’Etablissement, dont les statuts identifient les objectifs suivants :
- Assurer la protection et la restauration de son environnement, - améliorer la ressource en eau en qualité et en quantité - assurer, dans le domaine du tourisme, la promotion et le développement du Label Dordogne.
EPIDOR est composée d’une équipe de 19 personnes et dispose d’un budget de 1,2 millions d’euros.
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2. Contexte de l’étude
2.1. Le haut bassin de la Dordogne
Du Puy-de-Sancy au Bec d’Ambès, la Dordogne parcourt 475 km. Son bassin versant, de 24 500 km 2, recoupe d’est en ouest trois grands domaines géologiques : - Les terrains volcaniques et métamorphiques du Massif Central, - Les calcaires secondaires du Quercy et du Périgord, - Les terrains sédimentaires du tertiaire continental et marin du Bassin Aquitain.
Les principaux affluents de la Dordogne sont la Cère la Vézère et l’Isle.
Carte 1 : Présentation du bassin versant de la Dordogne
Les caractéristiques physiques La Haute Vallée de la Dordogne et ses affluents entaillent les plateaux du Massif Central à la surface ondulée et faiblement accidentée et dont l’altitude s’abaisse progressivement de Bort-les-Orgues (700-800 m) à la limite du département du Lot (500-600 m). Les cours d’eau sont fortement encaissés, avec des versants rectilignes dont la hauteur dépasse souvent 300 m. Les fonds des vallées sont le plus souvent étroits. Les massifs volcaniques du Sancy et du Cantal constituent le premier obstacle à la circulation des masses d’air océaniques venant de l’ouest, à l’origine de précipitations très abondantes. Celles-ci varient de 1000 à 1200 mm/an. L’imperméabilité des terrains volcaniques, granitiques et métamorphiques et le facteur pente ont favorisé la création d’un réseau hydrographique au chevelu très développé.
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Les paysages La mosaïque de prairies et de forêts des plateaux, ainsi que le caractère sauvage des vallées aux versants abrupts et boisés, sont les composantes essentielles des paysages du territoire. Les structures paysagères et les éléments architecturaux liés à l’agriculture sont relativement bien préservés et représentent des atouts pour une mise en valeur touristique.
Photo 1 : Vallée de la Haute Dordogne (Liginiac) Les milieux naturels Les milieux naturels du territoire de l’amont de la Dordogne, se caractérisent avant tout par l’abondance et la richesse des milieux aquatiques, avec un linéaire important de cours d’eau et de nombreuses zones humides. Les cours d’eau sont classés en première catégorie piscicole, avec des peuplements qui correspondent à la zone à truite (truite fario, vairon, goujon...). Ils sont également des habitats préférentiels pour l’écrevisse à patte blanche, qui est parfois concurrencée par des espèces exogènes (écrevisse de Californie). Cet intérêt a justifié la proposition d’inscrire certains ruisseaux au réseau Natura 2000, comme ceux de la région de Neuvic. La Dordogne entre Argentat et Beaulieu et ses affluents (Souvigne, Maronne) sont des axes ouverts aux grands migrateurs, notamment le saumon qui trouve sur ce tronçon la majorité de ses zones de production. Cet intérêt a justifié l’inscription au réseau Natura 2000 de l’ensemble de l’axe Dordogne, du Bec d’Ambès à Argentat. Les gorges de la Dordogne aux versants raides et boisés sont remarquables par leur grande diversité d’espèces. Des variétés méridionales (Erable de Montpellier) côtoient des variétés montagnardes (Ail victorieux) dont plusieurs sont protégés au plan national ou régional. La vallée de la Dordogne présente en outre un intérêt ornithologique majeur, car elle est un axe de migration important et une zone de nidification de certains rapaces menacés comme l’Aigle botté. Cet enjeu avait justifié le classement de la vallée de la Dordogne en amont d’Argentat en Zone d’Intérêt pour la Conservation des Oiseaux au titre de la Directive européenne du 2 avril 1979. La vallée et ses affluents ont dans cette logique été inscrit au réseau Natura 2000.
La démographie Le territoire compte une densité moyenne de 27 habitants/km 2. Depuis 1982 la population ne cesse de diminuer, s’expliquant par un solde négatif (taux de mortalité supérieur au taux de natalité) et par un exode de la population, notamment des jeunes, vers les pôles urbains de la région (Aurillac, Ussel, Tulles, Clermont-Ferrand, Limoges).
L’agriculture La production agricole du territoire de l’amont de la Dordogne est essentiellement orientée vers la production de bovins, préférentiellement pour la viande en Corrèze, pour la viande et le lait dans le Cantal. Le nombre d’exploitation a diminué 47 %, avec une augmentation de la taille moyenne des celle-ci, ainsi que du nombre de bovins par exploitation. L’augmentation des surfaces des exploitations permet d’élever un cheptel plus important, ce qui contribue à l’entretien des superficies fourragères. La baisse de la SAU indique néanmoins une tendance au boisement.
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L’industrie La Haute Vallée de la Dordogne est marquée par l’importance de l’aménagement hydroélectrique (détail du complexe hydroélectrique page suivante). En dehors de l’hydroélectricité, le territoire de la Haute Vallée de la Dordogne est peu industriel. Les activités concernent principalement la transformation du bois, l’agroalimentaire et les carrières. Les activités se concentrent autour des bourgs-centre comme Bort-les-Orgues, Ydes, Mauriac, Argentat.
Tourisme Les activités touristiques sont essentiellement tournées vers les activités de pleine nature, autour des rivières et des retenues : itinérance, baignade, loisirs nautiques, pêche, visites de sites. La Haute Vallées de la Dordogne est identifiée comme une région très attractive en raison de la bonne qualité des eaux autorisant la pratique des loisirs nautiques, de ses paysages sauvages, des potentialités offertes par les retenues, de la richesse en monuments historiques. En raison des contraintes climatiques liées aux montagnes, la saison touristique est concentrée sur juillet et août.
2.2. Les barrages et le complexe hydroélectrique de la Dordogne
Définition d’un barrage hydroélectrique Un barrage hydroélectrique est un ouvrage d'art construit en travers d'un cours d'eau et destiné à en retenir l'eau, pour produire de l’électricité. L’utilisation des barrages hydroélectrique, fait l’objet d’un acte de concession entre l’Etat et les entreprises (EDF, SHEM...). L’eau stockée dans la retenue génère un flux, par écoulement libre ou par des conduites en charge, actionnant la rotation des turboalternateurs, avant le retour à la rivière. Une centrale hydroélectrique transforme l’énergie de la chute d’eau en énergie mécanique grâce à une turbine, puis en énergie électrique grâce à un générateur.
Trois types d’installation existent sur le bassin de la Dordogne : Photo 1 : Barrage de Bort les Orgues
- les installations qui fonctionnent par éclusées c’est-à-dire de grands barrages dotés de réservoirs permettant de répondre aux pointes de consommation, - les centrales installées au fil de l’eau, ce qui est le cas de la majorité des petites centrales hydroélectriques (PCH). - La petite hydroélectricité (PHE) se caractérise par des installations de production capables de développer une puissance électrique de quelques kilowatts à plusieurs mégawatts.
L’énergie hydroélectrique est renouvelable, peu coûteuse à produire et elle est très rapidement mobilisable. L’avantage du fonctionnement par éclusée réside par sa souplesse d’utilisation : l’eau n’est lâchée, en principe, que pour fournir de l’électricité utilisable immédiatement. Ce mode de production électrique permet de répondre rapidement à une demande de courant, alors que les autres modes de production (thermique et nucléaire) réclament un délai de plusieurs heures entre leur mobilisation et la fourniture d’électricité. Il permet également d’assurer une partie de la sécurité
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique du réseau électrique national et européen en cas d’aléas. Avec les barrages de Bort-les-Orgues, Marèges, l’Aigle, le Chastang et le Sablier, ainsi que ceux implantés sur la Triouzoune, la Luzège, le Doustre et la Maronne, la chaîne Dordogne peut fournir en quelques minutes l’équivalent d’une tranche nucléaire.
Cette forme d'énergie renouvelable est de plus en plus remise en question. En effet l'inondation des vallées est à l'origine de nombreuses perturbations:
- Déplacement involontaire des populations - Destruction ou dégradation d'un milieu naturel/écosystème aquatique ou d'un patrimoine historique protégés, ou de l'environnement d'un groupe social particulièrement vulnérable - Développement d’une faune piscicole d’eaux calmes (2 ième catégorie) dans des zones auparavant peuplées de salmonidés - Perturbation de la reproduction de certaines espèces piscicoles induites par les variations de niveau d’eau Photo 1 : Mise à jour d’un village noyé lors - Effet de coupure (continuité écologique, axes de la vidange du Barrage de l’Aigle de communication routiers, ferroviaires...) - Risque d'eutrophisation de l'eau du réservoir et de développement de cyanobactéries par l’accumulation des nutriments azotés/phosphorés et par le réchauffement des eaux - Modification du régime hydraulique en aval du barrage (éclusées et débits réservés) - Risque de sédimentation au niveau du barrage et d'érosion des berges par le marnage
Le complexe hydroélectrique Dordogne Le bassin de la Dordogne fait partie des trois bassins français les plus équipés en ouvrages hydroélectriques. Il regroupe 60 grands barrages dont le volume cumulé atteint 1 milliard de m 3 et 30 usines pour une capacité de production d’électricité de pointe de 1600 MW. Le Bassin de la Dordogne représente 15% de la puissance nationale de type lac, et 10% de la puissance de type éclusée (annexe 2). La concession Haute Dordogne comprend actuellement deux concessionnaires (gestionnaires), EDF et la SHEM.
2.3. Problème du multi-usage des retenues
Les retenues de barrage ont été crées pour la production hydroélectrique. Cet usage, la force hydroélectrique a été concédé par l’Etat auprès d’entreprises privées, EDF et la SHEM, pour le bassin de la Dordogne. Avec le développement du tourisme et des loisirs depuis une vingtaine d’années, les retenues hydroélectriques du bassin de la Haute Dordogne, sont particulièrement concernées par le développement des loisirs aquatiques (pêche, baignade, navigation) et les projets d’itinérance au bord de l’eau (annexe 1). S’il est vrai que les retenues ont permis d’être le support du développement de ces activités touristiques et de loisirs, il n’en reste pas moins que l’usage hydroélectrique se fait au détriment de l’ensemble des autres usages présents sur la retenue.
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2.4. L’opportunité des renouvellements de concession de 2010 à 2035
L’ensemble de ces usages ou « multi-usages » n’ont pas été forcément pris en compte à la hauteur de leur développement actuel, lors de la définition des cahiers des charges d’exploitation (document réglementaire qui lie le propriétaire (l’Etat) et le concessionnaire (l’exploitant)) des barrages entre 1935 et 1957 pour le secteur Haute Dordogne. Des avenants à ces contrats d’exploitation, quelques dizaines d’années plus tard, ont permis tant bien que mal de satisfaire les besoins de chaque usagers. Les renouvellements proches des concessions de barrages (2012/2035) pourraient permettre de mieux intégrer l’activité des usagers présents sur la retenue. La procédure de renouvellement de concession est calée sur 5 ans et s’effectue en 4 phases (annexe 3) :
1) Décision du renouvellement fin 2007 par le Ministre,
2) Elaboration des dossiers de fin de concession comprenant un rapport environnemental avec état des lieux environnemental et analyse de l’impact durant la concession,
3) Mise en concurrence avec un dossier de consultation comprenant un cahier des charges et éventuellement une note GEDRE en annexe (gestion équilibrée et durable de la ressource en eau) élaboré par le Préfet si le Ministre le décide (note dont la portée et l’opposabilité n’est pas précisée actuellement), remise des offres, sélection des candidats par le Ministre,
4) Instruction de la demande, décision du Ministre normalement fin 2012.
Cependant l’Etat envisage d’établir une seule concession territoriale et d’étendre le périmètre sur l’aval en comprenant les ouvrages de l’Aigle, Chastang et Argentat pour une gestion unique. La décision sur le périmètre de concession n’est pas encore prise. Si l’extension du périmètre est retenue, la procédure du renouvellement de concession sera décalée de 18 mois, si l’extension n’est pas retenue, le renouvellement de concession sera effectif à partir du 31 décembre 2012.
Selon le décret 94-894 du 13/10/1994 modifié le 29 septembre 2008, lors d’une demande de concession, le candidat se doit de réaliser une étude d’impact. Celle-ci fait l’objet d’un état des lieux de l’aménagement et de l’environnement. Elle décrit les raisons du choix de la poursuite de l’exploitation et regroupe l’ensemble des propositions du pétitionnaire dans la réduction, suppression et/ou compensation des impacts.
Par ailleurs, le dossier de consultation remis aux candidats, stipule que « les critères de sélection des offres, notamment l’efficacité énergétique de l’exploitation de la chute, au regard des objectifs fixés par l’article 1 er de la loi du 13 juillet 2005 susvisée, le respect d’une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau permettant la conciliation de ses différents usages , tels qu’ils résultent des dispositions de l’article L.211-1 du code de l’environnement ainsi que les conditions économiques et financières pour l’Etat [...] ».
Ainsi, il est opportun aujourd’hui de s’interroger comment cette conciliation des usages peut elle être approchée par une analyse des usages sur les retenues et leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique des barrages.
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3. Méthodologie
L’organigramme suivant présente de m anière schématique la démarche de la méthodologie suivie dans cette étude.
Figure 1 : Organigramme de la démarche suivie
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3.1. Périmètre de l’étude
Le bassin de la Dordogne compte une soixantaine de grands barrages. L’intégralité de ces barrages ne peut être traitée dans cette étude. Le choix des barrages est limité au secteur du haut bassin de la Dordogne (annexe 4). Il a été retenu les barrages faisant l’objet d’une valorisation touristique, où le multi-usage est le plus développé, en plus de ceux ayant une date de renouvellement de concession proche. Voici la liste des douze barrages les plus concernés par ces critères sur le haut bassin de la Dordogne :
Tableau I : Caractéristiques des 12 barrages étudiés Date Capacité Toponyme Cours Titulaire Départe- Date Nom expiration en million secondaire d’eau du titre ments titre titre de m3 L’Aigle Dordogne EDF 19/15 1934 2020 220 Bort -les - Rhue -Bort EDF 19/15/6 1942 2012 477,2 Orgues 3 Chastang Dordogne EDF 19 1952 2026 187 Enchanet Maronne EDF 15 1953 202 8 92,7 Glane lac de Feyt Dordogne EDF 19 1927 2027 / Servières Hautefage Maronne EDF 19 1958 2033 27 Lastioulles Auzerette Rhue -Bort EDF 15 1970 2012 11,4 Marèges Dordogne SHEM 19/15 / Saint Cère EDF 15 1958 2022 133,5 Etienne- Cantalès Le Sablie r Argentat Dordogne EDF 19 1958 2032 7,2 La Neuvic Dordogne EDF 19 1931 2010 * 23,6 Triouzoune d’Ussel La Valette Dordogne EDF 19 1954 2025 31,3 Marcillac
*Cette étude est réalisée en même temps que des renouvellements de concession s’opèrent. Sur le bassin de la haute Dordogne, c’est le cas du barrage de la Triouzoune, qui avec une date d’expiration de contrat en 2010, a déjà entamé la procédure de renouvellement. Malgré son renouvellement de concession en cours, le barrage de la Triouzoune sera étudié de la même façon. Les retenues concernées par le renouvellement de concession de 2012, pourront quand à elles mieux bénéficier des travaux de cette étude.
Pour ces retenues, nous nous sommes intéressés dans notre étude aux communes riveraines (annexe 4). Néanmoins, l’étude ne se cantonne pas qu’aux frontières communales stricto sensu et tient compte des éventuelles activités et projets touristiques menés par les communautés de communes également concernées (annexe 6). Au total 15 communautés de communes d’une part et 5 communes d’autre part sont concernées par cette étude. • Pour les communautés de communes : - Pays de Mauriac (l’Aigle) - Bort Beaulieu Lanobre (Bort-les-Orgues)
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- Plateau Bortois (Bort-les-Orgues) - Sancy Artense (Bort-les-Orgues) - Sioulet Chavanon (Bort-les-Orgues) - Entre les deux Lacs (Enchanet et Saint Etienne Cantalès) - Sumène Artense (Lastioulles) - Le Bassin d’Aurillac (Saint Etienne-Cantalès) - Le Haut Ségala (Saint Etienne-Cantalès) - Pays d’Argentat (le Sablier/Argentat) - Les Gorges de la Haute Dordogne (Triouzoune/Neuvic d’Ussel) - Ventadour (la Valette Marcillac) - Doustre et Plateaux des Etangs (la Valette Marcillac)
• Pour les communes : - Sarroux (Bort-les-Orgues) - Servières le Château (Chastang et Glane Servières) - Saint Martin la Méanne (Chastang) - Hautefage (Hautefage) - Liginiac (Marèges)
3.2. Recherche, analyse documentaire et webliographique Les sources bibliographiques se répartissent en trois grands ensembles. Elles sont constituées par les études, les rapports ou les dossiers internes à EPIDOR concernés par le développement touristique, les ouvrages hydroélectriques et leurs impacts. Cela s’est accompagné par une recherche des informations disponibles à partir des bases de données d’EPIDOR sur les usages présents sur les retenues. Elles comprennent aussi des sources extérieures, comme les documents réglementaires sur les usages, ainsi que des données techniques sur les ouvrages hydroélectriques. Ces informations, parfois difficile à obtenir pour les barrages due à leur confidentialité, proviennent des services administratifs tels que la préfecture, la DRIRE, DDEA ou d’EDF. Des informations ont également été collectées sur internet, notamment les données relatives au tourisme.
3.3. Recensement des équipements des retenues Etant donné le manque d’informations sur les accès et les équipements tels que les pontons, cales (mises à l’eau), plages..., un état des lieux paraît nécessaire. Il s’agit de recenser de manière exhaustive les équipements et leurs accès, de définir leur utilisation, de noter leur cote d’utilisation, leur fréquentation et de prendre une photographie témoin de l’équipement à la cote du jour de visite (annexe 7). Chaque plage, ponton ou embarcadère est localisé géographiquement sur une carte, afin d’être intégré plus tard sous SIG (Système d’Information Géographique). Au final, plus de 80 équipements ont été recensés sur les 12 retenues. Cette première phase de terrain représente le premier contact avec le territoire et les retenues de barrages. Elle requiert une bonne organisation, notamment lorsqu’on est seul, par la préparation et l’étude des cartes sous SIG au 10 000 ième pour chaque retenue, et une progression logique dans le recensement, en fonction de l’éloignement de la retenue (parfois 1 à 1h30 de route) pour éviter tout déplacement inutile.
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Cette préparation m’a permis d’avoir une meilleure connaissance des retenues et d’arriver à optimiser le travail effectué sur le terrain, ce qui sera un avantage lors de la deuxième phase de terrain.
3.4. Une phase d’entretien avec les opérateurs locaux
Les opérateurs locaux représentent les personnes qui gèrent directement un usage sur les retenues.
Le choix des personnes interrogées Les personnes interrogées se répartissent en deux classes : • Les acteurs privés : il s’agit des personnes dont leur activité est dépendante de la retenue. Leurs activités concernent : - la pêche (activité piscicole) - la location d’embarcations légères non motorisées (canoë, pédalo...) - le motonautisme (ski nautique, jet-ski) - la voile/rame - la baignade, - les campings/centres de vacances/centres de loisirs - les promenades en bateaux - Bar/restaurant (terrasse en bord du plan, avec souvent une plage)
• Les acteurs publics : ils regroupent tous les organismes travaillant sur le tourisme, les loisirs nautiques et halieutiques, ainsi que sur des projets touristiques sur et autour des retenues. Ils comprennent les associations, les clubs, les élus de communes et de communauté de communes et les fédérations de pêches. La classification « Activité des collectivités » utilisée par la suite, regroupe les activités et projets de développement territoriaux des collectivités.
Au final, ces 2 catégories d’acteurs (publics/privés) liées à 9 usages différents ont fait l’objet d’entretiens, soit directement sur le terrain, soit par l’envoi par courrier d’un questionnaire.
Remarque : Il faut dire que les gestionnaires des exploitations hydroélectriques, ici EDF et la SHEM, n’ont pas été intégrés directement dans cette phase d’entretien. L’activité de l’exploitation hydroélectrique est connue par l’Etablissement et fait l’objet d’un cahier des charges de concession entre l’Etat et le gestionnaire. Il s’agit d’appréhender les autres usages.
Réalisation de questionnaires La distinction en deux catégories d’acteurs a nécessité la réalisation de deux questionnaires spécifiques (annexe 8 et 9). Ces questionnaires ont été préparés à partir de questions semi directives. Les entretiens se sont déroulés sous la forme d’une discussion ouverte, d’environ 20 à 30 min, autour de thématiques définies à l’avance : une description sommaire de l’état de l’activité, la perception du fonctionnement hydroélectrique sur l’activité, les besoins, les attentes et les propositions... Il s’agit de cerner la perception qu’ont les acteurs, des problèmes induit par la valorisation hydroélectrique sur le développement de leur activité. De façon plus précise, ces questionnaires permettent de mieux comprendre les usages dans leurs environnement, de mieux analyser leur
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroéle ctrique fonctionnement (valeur de la cote optimale, min. et max. de l’activité), de recueillir l es contraintes rencontrées et les envies de développement , de faire connaître l’existence de cette étude et de ce que représente l’opportunité du renouvellement de concession , à des usagers souv ent peu ou très mal informés. Au final, 30 personnes ont été contactées dont 11 acteurs privés et 29 publics (annexe 9 .). Parmi ces entretiens, 14 ont été menés sur le terrain et 3 par téléphone et 24 par courrier. Les envois par courrier ont été surtout a dressés aux maires et aux présidents de communauté de communes . Toutes ces personnes, ayant participé aux enquêtes, s eront tenues informées des résultats de ce rapport. La vision d’ensemble obtenue permet de dégager des grandes lignes de réflexions, qui se ront prises en compte dans les propositions des usagers (chapitre 4).Ces informations seront également reprises dans la partie résultat .
3.5. Une base de données au service du Système Informatique Géographique (SIG) Les résultats du recensement des équipements , ainsi que ceux des questionnaires ont été intégrés dans des bases de données. L’intégration des données du recensement sous Access, permet d’obtenir des fiches synthétiques sur les 80 équipements recensés (illustration ci -dessous).
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Les résultats du questionnaire, dans un premier temps, sont classés et rentrés sous Excel. Une fois ce travail effectué, il va permettre d’actualiser les informations de la base de données « multi-usages » d’EPIDOR sous système d’information géographique (SIG), sur le secteur du haut bassin de la Dordogne. La base de donnée s’est voulue être la plus exhaustive possible, à partir d’éléments d’autres bases de données disponibles, et par un inventaire de terrain pour compléter et préciser ces données.
4. Résultats
4.1. Les usages recensés par retenues
Ces différentes phases menées sur le terrain ont permis de dresser un premier bilan des usages présents sur les 12 retenues. L’ensemble de ces usages sont représentés sur une carte (annexe 10)
Tableau Bilan des usages recensés par retenue USAGES
Location Camping, Motonautisme Baignade RETENUES d’embarcation Voile, Baignade Promenade centre Bar, (ski nautique, non- Pêche légère (canoë, Rame Surveillée en bateau de restaurant jet-ski) surveillée pédalo...) vacances
L’Aigle X X X X
Bort-les- X X X X X X X X X Orgues
Chastang X X X
Enchanet X X X X X X X
Glane X X X X Servières
Hautefage X X
Lastioulles X X X X X X
Marèges X X X X
Saint Etienne- X X X X X X X X Cantalès
Le Sablier X X X X X X
La X X X X X X X X X Triouzoune
La Valette X X X X X X X Marcillac
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4.2. Les retenues, un support de développement
La création des retenues a permis d’être un support favorable au développement de nombreux usages liés au tourisme et aux loisirs nautiques, qui constituent une spécificité territoriale reconnue nationalement. Par ailleurs, la production hydroélectrique a permis de dynamiser le territoire du haut bassin de la Dordogne, par le développement du tourisme sur les retenues mais aussi les redevances qu’elle génère avec toutefois des impacts environnementaux locaux, présentés par la suite.
4.3. Les problèmes rencontrés sur les retenues
De nombreux problèmes induits par l’exploitation hydroélectrique, ont été inventoriés lors des entretiens avec les différentes catégories d’acteurs. Ces problèmes ont été répertoriés et classés suivant leur degré de sensibilité du plus élevé au plus faible.
4.3.1. Le marnage
• Le caractère imprévisible et aléatoire du marnage perturbe les activités nautiques (navigation, pêche, baignade...) et limite les possibilités d’étendre les activités dans le domaine touristique et des loisirs d’eau. L’adaptation est rendue encore plus difficile, par le fait qu’aucune information sur les variations de niveau d’eau n’est mise à disposition par les gestionnaires des barrages. D’importantes variations de niveau d’eau peuvent provoquer l’échouage, la perte ou la casse d’embarcations . Le phénomène d’échouage sur la retenue de Bort les Orgues est connu, concernant les embarcations collectives (plus de 100 places), avec un Photo 1 : Entrée du ponton noyée (Bort les Orgues) niveau pouvant baisser d’un mètre en pleine journée.
• Les brusques variations de hauteur ont un impact plus accentué sur la reproduction des poissons qui pondent des œufs adhésifs (brochets) ou dans des « toiles » fixées aux branchages (perches), car les œufs se trouvent échoués et se dessèchent. L’espèce la plus sensible reste celle notamment du brochet, où il faudrait une eau stable pendant 17 jours pour que la reproduction se fasse dans de bonnes conditions.
Les autres problèmes liés aux hauteurs d’eau s’accentuent particulièrement lors de bas niveau d’eaux des retenues :
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• La difficulté d’utilisation de certains équipements (cale, ponton, mise à l’eau et plage) ne permettant plus d’accéder aux berges du plan d’eau et aux zones de pêche.
La forte baisse des eaux entraine une réduction significative de la surface du plan d’ea u. Cette réduction empêche le bon fonctionnement des activités nautiques, qui doivent dans certains cas être suspendues pour des raisons de sécurité. Ce problème est présent sur la retenue de la Photo 2 : Cale hors d’eau (St Etienne Cantalès) Triouzoune qui avec une baisse d’à peine 2,50 m par rapport à son niveau normal peut perdre plus de 82 % de sa surface (525 ha à la cote 600 m et 294 ha à la cote 588 m). D’autres retenues comme l’Aigle, St Etienne Cantalès et la Valette Marcillac, sont également concernées par ce problème, mais avec une baisse plus conséquente (plusieurs dizaines de mètres).
• L’apparition des hauts fonds non balisés et la mise hors d’eau de blocs rocheux, peuvent se révéler dangereux en cas d’échouage d’embarcation. Ces hauts fonds contribuent à la réduction de la surface utilisable du plan d’eau.
• L’impact paysager se fait ressentir en bas niveau, par l’aspect dévégétalisé et des phénomènes d’érosion accentués des berges . Cette continuelle érosion rend les berges de moins en moins accessibles de part et d’autre de la retenue. Les plages sont aussi concernées par ce problème, car une fois hors d’eau, il est difficile d’atteindre l’eau à cause de l’envasement et de la présence de blocs rocheux dangereux, sans parler de l’aspect inesthétique vis-à-vis des touristes.
4.3.2. La qualité des eaux
• Jouant le rôle de bassin de stockage et de décantation des sédiments , les retenues sont des lieux révélateurs de perturbations issues de l’amont. Les effluents s’y concentrent et génèrent de l’eutrophisation (développement d’algue et de plancton) parfois préjudiciable aux activités développées sur les retenues dont la baignade en particulier.
• Le brassage des couches oxygénées et de celles anoxiques, en raison de la stratification estivale notamment sur les retenues stabilisées à cette période (cote touristique par exemple), génère souvent lors de la reprise de la production hydroélectrique, une mortalité sur les grands percidés au droit des barrages.
• Les plans d’eau sont propices à la prolifération de cyanobactéries survenant généralement en été. Leur développement est conditionné par des paramètres environnementaux retrouvés dans les retenues, par exemple un milieu riche en nutriment (azote et surtout phosphore), une forte luminosité, une stabilité de la colonne d’eau et une température de l’eau supérieure à 20°C. Leur présence perturbe la faune et la flore aquatique par un appauvrissement en oxygène du milieu, une diminution de la biodiversité des producteurs primaires, une perturbation de la chaîne trophique
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique et donc, de la population piscicole, en plus de la production de toxines. Ce potentiel toxique des cyanobactéries, affecte l’ensemble des usages liés à l’eau (baignade, loisirs nautiques, pêche...). Les retenues les plus touchées par ce problème durant la période estivale sont celle de Bort les Orgues et celle de la Triouzoune.
• La dégradation de l’eau de certaines retenues compromet les objectifs de qualité des eaux établis par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) à Photo 2 : Prolifération cyanobactéries sur Bort atteindre pour 2015. Voici la liste de ces masses les Orgues) d’eau fortement modifiées (MEFM) en voie ou non d’atteinte du bon état écologique. Sur 12 des retenues, 8 ont un bon potentiel pour 2015, quand aux 4 retenues en RNABE 2, il est repoussé en 2021.
Tableau sur l’état des masses d’eaux étudiées Nom de la MEFM 1 Evaluation du Objectif Cause de Objectif Objectif masse d’eau risque global dérogation écologique chimique Bon état Bon potentiel Bon état L’Aigle oui Bon état / 2015 2015 2015 Bon état Bon potentiel Bon état Bort-les-Orgues oui Bon état / 2015 2015 2015 Bon état Bon potentiel Bon état Chastang oui Bon état / 2015 2015 2015 Bon état Bon potentiel Bon état Enchanet oui Bon état / 2015 2015 2015 Conditions Bon état Bon potentiel Bon état Glane Servières oui Rnabe 2 naturelles/Raisons 2021 2021 2021 techniques Bon état Bon potentiel Bon état Hautefage oui Bon état / 2015 2015 2015 Conditions Bon état Bon potentiel Bon état Lastioulles oui Rnabe naturelles/Raisons 2021 2021 2021 techniques Bon état Bon potentiel Bon état Marèges oui Bon état / 2015 2015 2015 Saint Etienne- Bon état Raisons Bon potentiel Bon état oui Rnabe Cantalès 2021 techniques 2021 2021 Bon état Raisons Bon potentiel Bon état Le Sablier oui Rnabe 2021 techniques 2021 2021 Bon état Bon potentiel Bon état La Triouzoune oui Bon état / 2015 2015 2015 La Valette Bon état Bon potentiel Bon état oui Bon état / Marcillac 2015 2015 2015 1 Masse d’Eau Fortement Modifiée 2 Risque du Non Atteinte du Bon état des Eaux
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4.3.3. Les vidanges
• Les vidanges , effectuées en moyenne tous les 10 ans ou 20 ans, ont des conséquences accrues sur le milieu récepteur du fait de la libération massive et instantanée de la charge solide accumulée. Ces boues, vases et limons déversés par les vidanges, sont à l’origine d’un colmatage des fonds et des berges et de la destruction de la faune benthique et des invertébrés présent dans le lit du cours d’eau à l’aval. Photo X : Vidan ge partielle de Bort les Orgues en octobre 2005
• Une mauvaise gestion des v idanges, peut se révéler catastrophique sur le peuplement piscicole.
• Durant la période de vidanges, l’ensemble des activités touristiques sur la retenue sont interrompues. Cela représente une perte considérable dans le chiffre d’affaire des responsables d’entreprises , qui ont du mal à garantir un produit commercial (séjour pêche, promenade en gabarres...), surtout lorsque celui -ci est proposé une année à l’avance. Par exemple, suite à la vidange de St Etienne Cantalès en 2004 sur plusieurs mois , le gérant d’un camping estimait une perte à plus de 70 % de son chiffre d’affaire. Il a été difficile pour lui de reconquérir la clientèle « déçue » l’année suivante et notamment celle des « habitués » (pêcheurs entre autre).
4.3.4. La sécurité
• La présence d’embâcle s et de corps flottants peut représenter un danger potentiel au niveau des activités liées au motonautisme et à la navigation en règle générale (voile, rame, barque de pêche...) pour les usagers novices.
• L’absence ou le rare entretien des berges perturbe l’accessibilité aux berges du plan d’eau, et leur franchissement peut comporter un risque pour les usagers souvent peu habitués .
Un manque d’accès aux berges des barrages a été largement souligné par l’ensemble des opérateurs locaux . Cette insuffisance pose problème notamment sur les retenues s’étalant sur plusieurs dizaines de kilomètre. C’est le cas de la retenue de Bort les Orgues, où, lors d’accident ou de noyade, les Photo X : Accumulation d’embâcles secours ne peuvent effectuer des recherches que par voie aérienne ou par voie d’eau.
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• L’accès à certains endroits des barrages n’est pas autorisé aux usagers par les gestionnaires, qui y pénètrent pourtant. Cette situation problématique est identique à celle des îlots présents sur la retenue de la Triouzoune, interdits d’accès, et cependant de nombreux touristes y accostent pour piqueniquer. Un des usagers de la retenue (loueur de pédalos et de jets ski), proposait de clarifier la situation juridique de ces îlots avec le gestionnaire afin que ces derniers puissent être aménagés en conséquence par le biais d’une éventuelle concession.
4.3.5. La responsabilité des gestionnaires
La position des gestionnaires était claire au moment du développement des activités touristiques et de loisirs sur les retenues. Ils ne s’opposent que rarement à leur développement, du moment où leur propre responsabilité n’est pas engagée. Ils sont responsables d’un principal usage (la force hydroélectrique) concédé par l’Etat. En contre partie les usagers ne peuvent réclamer quoi que ce soit et doivent s’adapter tel quel au fonctionnement hydroélectrique du barrage. Depuis plusieurs années cependant (loi sur l’eau de 1992), avec l’importance de ce que représente l’enjeu touristique des retenues, les concessionnaires réalisent des efforts sur la prise en compte progressive de ces usages. Mais ces efforts ne paraissent pas suffisants aux yeux de certains acteurs. Néanmoins, l’Etat, quant à lui, doit être garant du multi-usage de l’eau selon le principe que l’eau est le patrimoine commun de la nation.
• Le manque d’informations sur la variation de niveau d’eau , est vivement reproché par la quasi majorité des usagers. Ces informations n’étant pas rendues publiques, il est difficile pour les usagers d’anticiper et de prévoir à l’avance la programmation de leurs activités.
• Le manque de concertation est regretté par l’ensemble des opérateurs locaux. Certains d’entre eux ont des relations conflictuelles avec les concessionnaires, alors que d’autre au contraire en sont plutôt satisfait. Cette insuffisance de dialogue entre les acteurs privés, publics riverain de la retenue et le gestionnaire, handicape significativement les projets de développement et d’extension de certaines activités sur le plan d’eau. Ce manque de cohérence se retrouve lors des opérations de vidanges. En effet, si la concertation existe aux niveaux local et départemental pour les projets de vidanges, chaque barrage est traité isolément sans référence à un programme de gestion de l’ensemble de la chaîne. Les perturbations induites par les vidanges sont de ce fait moins bien maitrisées et ne prennent pas en compte les sites éloignés (dépôt de vase sur les plages).
• L’immersion des accès, routes et autres axes de communication routier de la vallée, pose le problème de l’itinérance au bord des retenues. Certains cahiers des charges d’exploitation de barrage au moment de leur création, comme celui de l’Aigle, obligeait pourtant le concessionnaire à l’époque, à la reconstruction d’un chemin de rive, l’accès aux berges du lac notamment pour l’exploitation du bois, le maintien des abreuvoirs... L’ensemble de ces équipements n’a été assuré que partiellement, en particulier pour l’itinérance autour de la retenue, comme nous pouvons le constater actuellement. Ce secteur appartenant au domaine public fluvial (la Dordogne appartient au domaine public fluvial entre la confluence de la Rhue et l’estuaire), on peut se demander comment la servitude de passage peut s’exercer.
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Il est intéressant de préciser que le cahier des charges signé par la Société « Energies Electrique de la Moyenne Dordogne » prévoit pour celle-ci l’obligation d’assurer aux ayant-droits le passage du bois y compris par des « moyens mécaniques » pour le franchissement des barrages. L’avenant de 1982 passé par EDF lors du suréquipement du barrage de l’Aigle, maintien ce droit. Si cet usage « particulier » était assuré par personne, le concessionnaire serait dans l’obligation de réaliser cet équipement absent.
4.4. L’avis des usagers
4.4.1. Perception des usagers sur les problèmes par catégories d’usages
Vision générale au niveau des 12 barrages Les entretiens menés, ainsi que le retour des questionnaires envoyés, permettent de faire l’interprétation (sociologique) suivante, selon les inconvénients du fonctionnement hydroélectrique actuel du point de vue des 9 catégories d’usages sur les 12 retenues. Compte tenue du fait que la série des enquêtes ne regroupe le ressenti que de 25 personnes- ressources sur les 40 contactées (très peu de retour de la part des collectivités annexe 10), le travail réalisé n’est qu’une première approche globale. Néanmoins, ces 25 personnes ressources regroupent la majorité des entreprises et des structures les plus impliquées. Elles ont été enquêtées en priorité. C’est le cas notamment des trois Fédérations de Pêche (Cantal, Corrèze et Puy de Dôme) qui s’investissent sur les 12 retenues, les plus importants complexes touristiques, les centres de vacances et de loisirs etc... Il faut dire qu’en moyenne chaque acteur propose 2 à 3 activités, aboutissant à plus de 50 activités totales toutes confondues, réparties ensuite respectivement suivant les 9 catégories d’usages établies. La récupération du ressenti des usagers s’est faite « à froid » lors des entretiens, ce qui a permis de retenir les principaux problèmes pour les activités. Cette liste de ces inconvénients rencontrés, a pu être synthétisée en plusieurs catégories, dont on retient les éléments suivant :
1. Imprévisibilité et baisse du niveau d’eau (marnage) 2. Qualité des eaux (cyanobactéries), eutrophisation 3. Erosion, entretien des berges 4. Impacts vidanges 5. Itinérance, accès aux équipements (manque et difficultés d’utilisation) 6. Embâcles, corps flottants 7. Manque d’information, concertation (entre les différents acteurs et les gestionnaires) Le tableau page suivante représente les problèmes généraux relevés sur les 12 retenues par type d’usage suivant ces 7 catégories.
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Tableau des problèmes perçus par chaque catégorie d’usages sur les 12 retenues Problèmes récurrents rencontrés sur les 12 retenues Qualité des eaux Erosion, Itinérance, Embâcles, Manque Variation du Impacts des Catégorie d’usages (cyanobactéries) entretien des accès aux corps d’information, niveau d’eau vidanges eutrophisation berges équipements flottants concertation Pêche X X X X X X Location d’embarcations X X X X X X X Motonautisme (jet-ski...) X X X X X X Voile/rame X X X X X X
Baignade X X X X X X X Promenade en bateau X X X X X Camping /centre de vacances X X X X X X X
Bar/restaurant X X X X X X
Activités et projets de développement des X X X X collectivités
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Perceptions par catégorie d’usagers sur les 7 problèmes principaux Si ce tableau nous donne une vision globale des inconvénients ressentis par les usagers à l’échelle de ces retenues, il ne nous permet pas d’ appréhender l’importance que ressentent les catégories d’usagers face aux différents problème s. Ainsi, une question de l’enquête leur proposait d’indiquer les problèmes rencontrés vis-à-vis du fonctionnement hydroélectrique sur leurs activités, en attribuant un indice de sensibilité ( annexes 8, question n°10). Cet indice permet de hiérarchiser leur importance suivant 4 degrés de sensibilité : 1 = indifférente ; 2 = gêne ; 3 = tolérance difficile ; 4 = insupportable. Cette classification permet de réaliser des représentations graphique s (ci-dessous) par impact en fonction de la perception et de la sensibilité qu’ont les usagers à l’égard de celui-ci. Un code couleur correspond, comme pour les 4 indices, aux 4 degré s de sensibilité :
Insupportable (4) Tolérance difficile (3) Gêne (2) Indifférente (1)
D’après le graphique ci-dessous, prenons par exemple l’usage « location d’embarcation ». Cette catégorie d’usage comprend 9 perceptions. - 6 perceptions pour « insupportables » (indice 4) - 2 perceptions pour « tolérance difficile » (indice 3) - 1 perception pour « gêne » (indice 1) L’objectif est de prendre en considération de manière proportionnelle chaque perception afin d’obtenir un résultat l e plus fidèle aux avis récupérés par les questionnaires. Une simple règle de calcul assure cette proportionnalité : - 6 perceptions « insupportables » correspond à, (6/9)*100 = 67 % - 2 perceptions « tolérance difficile » correspond à, (2/9)*100 = 22 % - 1 perception « gêne » correspond à, (1/9)*100 = 11% (arrondi au supérieur) En vérifiant on retrouve bien 100 %, et chaque point de vue est bien pris en compte à sa valeur.
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Remarque : - Baisse violente récurrente ressentie par la majorité des usagers durant l ’avant et l’après période d’activité, soit d’avril à juin, puis début septembre à octobre. - Au niveau de la pêche, la période la plus critique février à mi -juin correspondant à la reproduction. Celle du brochet est la plus sensible durant mars/avril. - Diff icultés également éprouvés par les usagers durant certains étés (2003).
Remarque : - Selon une grande partie des usagers, l’eau est de mauvaise qualité en particulier sur juillet et sur août. - Comme l’ont constat é certains usagers, la prolifération de cya nobactéries peut apparaître début juin jusqu’à fin octobre.
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Remarque : - Fermeture quasi obligée par l’ensemble des usagers durant toute la période de vidange et de reremplissage du réservoir. Cette période peut s’étaler sur plusieurs mois suivant si la vidange est totale ou seulement partielle.
Remarque : - Problèmes d’accès pendant l’avant (mai/juin) et après saison (septembre/octobre) - Difficultés également éprouvés par les usagers durant certains été, comme celui de 2003 - Pour les usages « baignade et promenade en bateau » aucun avis n’a été formulé.
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Remarque : - La présence d’embâcles s’accentue selon les usagers durant les périodes de crues hivernales. - Certains d’entre eux certifient que leur présence s’est amplifiée , car toujours selon eux, avec le renouvellement de concession de barrage proche, les gestionnaires n’assurent plus leur extraction au cas où leur contrat ne serait pas reconduit, afin de ne pas engager de frais supplémentaires .
Remarque : - Une partie des usagers est d’accord pour dire que des efforts sont faits depuis plusieurs années maintenant de la part de certain s concessionnaires tel EDF. - Durant la période estivale (juillet/août) des cotes négociées ou cotes touristiques sont mises en place par EDF, qui selon certains u sagers, n’est pas suffisant.
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- Les organismes de pêche s’entretiennent régulièrement avec les concessionnaires d’où sans doute, le fait que ce problème n’en soit pas un vrai pour eux.
Répercutions de ces problèmes sur l’activité de chacune des catégories d’ usage s La question 7 du 5 du questionnaire (annexe 8 et 9) permet depuis les 4, 5 dernières années d’observer l’évolution des activités par catégorie d’usage, d’après leur chiffre d’affaire ou leur rapport d’activité. Ils situaient l’état de leurs activité s selon son augmentation, sa stagnation ou sa diminution. Voici une vision générale de l’évolution depuis 4, 5 ans des 9 catégories d’usages sur les 12 barrages :
Pêche Location d’embarcation Motonautisme
Remarque : l’activité de la pêche s’est accentuée depuis 2007 par une progression de 7,7 % et une de 1 % en 2008, selon la Fédération de Pêche de la Corrèze (travail effectué sur 8 des 12 barrages).
Voile/rame Baignade Promenade en bateau
Remarque : - L’activité voile/rame chute régulièrement depuis 7/8 ans d’après le président du club de voile de Val (Bort les Orgues) - L’activité promenade en bateau progresse régulièrement depuis 200 7 selon le gérant des Vedettes Pano ramique du Château de Val (Bort les Orgues) - La baignade surveillée tend à progresser chaque année suivant plusieurs acteurs.
Camping/centre de vacances Bar/restaurant Activité et projets des collectivités
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Remarque : le gérant du camping d’Espinet remarque une augmentation depuis l’été 2009 par rapport à 2004 lors de la vidange du barrage de St Etienne Cantalès catastrophique sur sa clientèle.
Evolution globale des activités touristiques sur les retenues des barrages entre 1999 et 2009 D’après le recensement des activités effectué par JED pour le compte d’EPIDOR en 1999 dans le Schéma Interdépartemental du Tourisme des Loisirs Nautiques Dordogne, il nous est possible de remarquer l’évolution du multi-usage en l’espace de 10 ans (tableau ci-dessous).
Evolution sur 10 ans des activités touristiques et de loisir nautiques sur les retenues des barrages Activité pratiquées en 1999 Activité pratiquées en 2009 Plans d'eau selon JED (schéma interdépartemental selon enquête EPIDOR (étude des usages des loisir nautiques touristiques et de loisirs des retenues) L'Aigle / Loc d'E, P, BNS, PB Bort-les-Orgues BN, BNS, Loc d'E, Moto, V/R, PB, P P, Loc d'E, BS, BNS, PB, Moto, V/R, C/C de V, B/R Chastang / BNS, C/C de V, P Enchanet B P, Loc d'E, BS, BNS, V/R, C/C de V, B/R Glane Servières BS, BNS, V/R, P P, BS, BNS, C/C de V Hautefage / BNS, P Lastioulles / P, Loc d'E, BS, BNS, V/R, B/R Marèges / P, Loc d'E, BNS, C/C de V St Etienne P, V/R, Moto, BS, BNS P, Loc d'E, BS, BNS, Moto, V/R, C/C de V, B/R Cantalès le Sablier Loc d'E, P P, Loc d'E, BNS, C/C de V, B/R, PB La Triouzoune BS, BNS, V/R, Loc d'E, P,Moto P, Loc d'E, BS, BNS, PB, Moto, V/R, C/C de V, B/R La Valette P, Loc d'E, BS, BNS, Moto, V/R, C/C de V P, Loc d'E, BS, BNS, Moto, V/R, C/C de V Légende Loc d'E = Location d'embarcation légère (Canoë, pédalo) Moto = Motonautisme (Ski nautique, Jet ski) P = Pêche V/R = Voile/Rame BS = Baignade Surveillée C/C de V = Camping/Centre de Vacances BNS = Baignade Non Surveillée PB = Promenade en bateaux B/R = Bar/Restaurants
En juillet 1999, 32 usages ont été recensés au total, contre 69 cet été en 2009. Cependant, il est fort probable que des usages n’aient pas été pris en compte en 1999, comme la pêche qui serait présente sur les 12 retenues depuis la création des barrages selon les 3 Fédérations de Pêche. Même avec ses quelques oublis de recensement en 99, il est vrai que les usages d’une manière générale ont quasiment doublé en dix ans sur les retenues, et cela, malgré les inconvénients de l’usage hydroélectrique (32 usages voire plus en 1999 et 69 usages en 2009, il y a bien une progression de plus 200% en 10 ans).
4.4.2. Les besoins des usagers
A travers le questionnaire, j’ai pu constater qu’un des besoins primordiaux des usagers, était la stabilisation du niveau d’eau suivant une certaine amplitude. Cette question sur la connaissance de certaines cotes est indispensable pour situer au mieux les hauteurs d’eau adéquates aux différents usages. Elle concerne les cotes optimales, minimales et maximales de fonctionnement des activités. Le plus difficile dans cette question, c’est l’obtention de valeurs numériques précises des cotes par rapport à l’échelle limnimétrique en place sur la digue (parfois absente). Les acteurs se basent souvent sur leur propre expérience ou sur des repères visuels
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroéle ctrique
(inclinaison d es pontons, longueur des plages) et qu’il faut retraduire par la suite numériquement de manière parfois, un peu approximative ( à 20/30 cm près). A partir de ces cotes d’usages et de celle s des équipements recensés, il m’ a été possible d’établir par retenue des cotes moyennes : - Cote moyenne de calage des équipements - Cote moyenne d’usage idéale selon les usagers - Cote moyenne d’usage maximale selon les usagers - Cote moyenne d’usage minimale selon les usagers
Tableau des cotes de fonctionnement des usages d’après les opérateurs par retenues Cote moy. de Cote moy. Cote moy. Cote moy. Exploitation Exploitation calage des d’usages idéale d’usage mini d’usage maxi normale normale Barrages équipements selon les selon les selon les maxi (cote mini (cote (cote en m usagers (cote usagers (cote usagers en m NGF) en m NGF) NGF) en m NGF) en m NGF) (cote en m NGF) L’Aigle 342 311 336,5 338,2 334,3 340 Bort-les 542.5 485 535 535 531 539 Orgues Chastang 262 240 260 260,8 257,4 264
Enchanet 432 402 427 428 414 432 Glane / / 489,5 500,6 501,2 488 Servières* Hautefage 246.5 236.5 244,9 245 243 248,1
Lastioulles 852 841.5 847 850 849 850,5
Marèges* / / 409 410,4 396 412,2 St Etienne 517 489 513,5 514 512 516,5 Cantalès Le Sablier 192 185 190,4 190 189,5 191,5 La 600.5 588 599 599,3 598,2 599,8 Triouzoune La Valette 492 464 490 490 487 494 Marcillac
* données indisponibles à la DRIRE du LIMOUSIN
Remarque : chaque proposition de cotes de la part des opérateurs questionnés correspond à la période de leur activité, générale ment estivale, présentée dans le tableau p31.
D’après le tableau précédent, il nous est possible de traduire la c ompatibilité en pourcentage des cotes d'usages min et max proposé es par les opérateurs selon les cotes min et max d'exploitation normale du gestionnaire. Pour cela, il suffit de divisé la différence des cotes de calage et d’ usages en prenant les cotes max et la m in d’utilisation, par la différence de cotes entre l’exploitation m ax et min. Par exemple pour la retenue de Bor t les Orgues, x 100 = 13,9 %
On obtient alors la représentation graphique suivante :
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroéle ctrique
Sur 10 retenues : 4 barrages ont une compatibilité de l'ordre de 0 à 20 % (l'Aigle,Bort les Orgues, St Etienne Cantalès et la Triouzoune) 4 barrages ont une compatibilité de l'ordre de 21 à 40 % (Chastang, Lastioulles, le Sablier et la Valette Marcillac) 2 barrages ont une compatibilité de l'ordre de 41 à 60 % (Enchanet et Hautefage)
Compatibilité des cotes d’usages et de calages suivant les cotes d ’exploitation sur 10 barrages
4.4.3. Les propositions des opérateurs locaux pour réduire ces problèmes
L’approche participative des acteurs par les entretiens et les courriers, a permis de recueillir leur perception ainsi qu ’une série de propositions visant à réduire les problèmes rencontrés sur leur activité. Ces propositions sont classées en 7 catégories (annexe 8 question n°25) :
1) La réduction de s variations de niveau d’eau (marnage) Les différents acteurs sont unanimes, il faudrait limiter l’am plitude du marnage notamment sur l’avant et l’après saison estivale. Les propositions de cotes idéales, minimales et maximales de fonctionnement des activités par retenue ont déjà été abordées dans la page précédente . Les gérants de motonautisme, voile, e t de promenade en bateau soulignent qu’ il est nécessaire de réduire les baisses brusques sur fin août, début septembre par une baisse plus progressive , évitant de perdre une trop grande surface navigable sur le plan d’eau afin de maintenir une activité sur l’après saison (concernant les retenue de Bort les Orgues, la Triouzoune et la Valette Marcillac) . D’après les organismes de pêche, il est impératif de tenir la cote permettant sur les zones de plateaux, de garder une hauteur d’eau suffisante pour assurer l’éclosion des œufs de brochets. Si cela représente une réelle contrainte pour les gestionnaires, la mise en place d’un système de digue locale et de vannage pourrait être envisageable à titre expérimental, selon la Fédération de Pêche de la Corrèze.
2) Ch anger la valeur de la cote touristique en place Ce que reprochent bien souvent les opérateurs à la cote touristique fixée sur la période estivale , c’est quelle est négociée seulement entre l’ex ploitant du barrage et les élus . Les usagers souhaiteraient int ervenir dans la décision de la valeur de cette cote. Leur proposition de cotes touristiques est identique à celles d’usage idéales représentées dans le tableau de la page précédente. Une cote touristique plus adaptée leur permettrait de mieux gérer leur ac tivité par rapport au plan d’eau et de limiter l’impact paysager (plage hors d’eau avec vase et rochers dangereux par exemple ).
3) Modifier les consignes d’exploitation Des baisses journalières trop brusques et des importants lâchés nocturnes, sont à éviter et à réguler selon les gérants de motonautisme et de visite collective en bateau présent s sur Bort les Orgues. Un instructeur de l’Ecole Française de Voile sur le barrage de la Triouzoune, insistait sur le fait de limiter les baisses trop violentes de mai/ juin et de fin août/septembre par une baisse progressive, permettant la prolongation de son activité. Ce problème se retrouve également avec une autre école
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique voile sur St Etienne Cantalès, qui, étant ouverte durant toute l’année a du mal à fonctionner. Le président du Club de Voile de Val préconise l’utilisation ponctuelle, selon lui, de la retenue pour pallier les heures de pointe seulement. Les opérateurs voudraient voir une meilleure gestion des embâcles (corps flottants) et des entretiens des berges érodées sous l’effet du marnage. Ils réclament également que les accès et les voies de communication noyées lors de la construction du barrage, soient reconstruits comme le stipulent certains contrats de concession dont celui du barrage de l’Aigle notamment. Par exemple, le maire de la commune de Servières appelle EDF à la réalisation d'une mise à l'eau pour bateaux suite à l’immersion de l’ancienne route d’Eylac (barrage de Servières). Le président du club motonautique de la Triouzoune proposait de niveler les hauts fonds et de les baliser afin d’accroitre la surface navigable du plan d’eau lors de baisse de niveau. Par ailleurs, le Président de la Fédération de Pêche du Puy de Dôme insiste sur l’implication des concessionnaires dans l’application des consignes du programme « Défis Eclusées ». En effet EPIDOR anime depuis 2004 le défi territorial pour la réduction des éclusées qui regroupe l’Etat, l’Agence de l’eau et EDF autour d’une recherche de compris techniques, administratifs et financiers permettant de rendre les éclusées plus acceptables.
4) Participation des concessionnaires au suivi de la qualité de l’eau de la retenue Quelques acteurs souhaiteraient voire une participation plus active de la part des gestionnaires dans l’analyse des sédiments et de leur impact lors des vidanges, de même qu’au niveau de la surveillance des plans d’eau pour prévenir du risque de prolifération de cyanobactéries. Selon le Président de la Fédération de Pêche du Puy de Dôme, il faudrait au moins qu’ils suivent les paramètres élémentaires dans la colonne d’eau et les sédiments. Le maire de la commune de Servières rajoute également que les frais d’analyses devraient être à la charge des concessionnaires.
5) Amélioration de l’information et de la concertation L’ensemble des opérateurs déplorent le manque d’informations sur le marnage et réclament une connaissance des prévisions de variation de marnage par la mise en place d'un calendrier prévisionnel. Le Président de la Fédération de Pêche du Cantal suggère de porter à connaissance la cote des barrages en temps réel et de révéler les dates de vidange des plans d'eau dès qu'elles sont connues pour permettre une meilleure gestion piscicole sur les années précédentes. Le Président de la Communauté de Communes des Gorges de la Hautes Dordogne souhaiterait ainsi que d’autres usagers, voire la mise en place d’une concertation annuelle à l’échelle des barrages entre tous les différents acteurs territoriaux. Cette concertation, selon lui, serait l’occasion de la mise en place d'une instance de gouvernance pour le multi-usage.
En outre, les opérateurs de la retenue de la Triouzoune, la Valette Marcillac, Glane Servières, l’Aigle et Marèges désireraient que les échelles limnimétriques absentes soient mises en place rapidement.
6) Recommandations juridiques L’aménagement des îlots présents sur le barrage de la Triouzoune par des conventions réalisées avec EDF et l’Etat, serait un point positif pour le développement touristique selon le Président du club motonautique de Neuvic.
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
7) Mesures compensatoires La majorité des opérateurs demandent une compensation financière lors de période d'inactivité forcée (vidange, travaux...), en ne payant pas par exemple au titre de l’occupation du domaine. Le Président de la Fédération de Pêche du Cantal suggère une aide des concessionnaires dans la valorisation touristique des retenues : aménagements halieutiques tels que des mises à l'eau ... Il propose également la mise en place d'un débit réservé équivalent au débit minimum biologique en aval des barrages, afin que les éclusées et les vitesses d'eau soient compatibles avec les espèces présentes dans le cours d'eau.
4.5. Les mesures de gestions actuellement mises en place
4.5.1. Les arrêtés préfectoraux
Le multi-usage de chaque barrage est réglementé par des arrêtés fixés par la préfecture et la police de la navigation. Ces arrêtés comportent une série d’articles relatifs au fonctionnement de chaque usage réalisés sur les plans d’eau. Voici une synthèse de ces articles mis en places.
- Article 1 : Champs d’application Sur les plans d’eau des retenues hydroélectriques des barrages dans les départements du Cantal et de la Corrèze, l’exercice de la navigation et des activités sportives et touristiques est régi par les règlements généraux de la police de la navigation et les arrêtés préfectoraux.
- Article 2 : Dispositions d’ordre général Seules sont autorisées sur les retenues les activités qui ne sauraient nuire à la concession des forces hydrauliques accordée aux gestionnaires. Ces activités peuvent s’exercer dans la limite des conditions ci-après aux risques et périls des pratiquants sans que la responsabilité des gestionnaires des barrages et de l’Administration puisse être engagée. En particulier, du fait des variations du niveau de la retenue, de la présence de lignes électriques ou d’obstacles immergés ou émergeants, les usagers du plan d’eau sont tenus de prendre à leur frais toutes précautions appropriées pour éviter les accidents ou avaries. Les termes des conventions passées entre l’Etat et les gestionnaires, précisent que les Associations agrées de pêche et de défense du milieu aquatique, doivent prendre l’engagement de participer financièrement à la réalisation et à l’entretien des équipements de sécurité (balisage du plan d’eau).
On retrouve sur la majorité des retenues une interdiction sur toute la surface du plan d’eau de la pratique des activités suivantes (sauf dérogation accordée par arrêté préfectoral) : la navigation de nuit, le parachutisme ascensionnel, le surf etc...
- Article 3 : Schéma directeur d’utilisation Les conditions d’utilisation du plan d’eau sont réglées selon les dispositions prévues par la cartographie. Celle du barrage de St Etienne Cantalès se trouve à titre indicatif en annexe 12. Ce schéma définit les zones interdites à toute navigation, la zone de pêche, de transit, la zone réservée au motonautisme, à la voile/navigation à vitesse réduite, aux activités nautiques autre que le motonautisme...
- Article 4 : Signalisation du plan d’eau La signalisation du plan d’eau concerne les mêmes zones que celle citées dans l’article précédent.
- Article 5 : limitation dans le temps
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Certaines activités sont limitées dans le temps. Par exemple du 15 juin au 31 août sur la retenue de St Etienne Cantalès, les différentes activités sportives (voile, motonautisme, ski nautique et baignade) ne peuvent se pratiquer en dehors des zones délimitées par le schéma directeur.
La suite des articles aborde plus spécifiquement certains usages en particulier, les mesures de sécurité, les dispositions diverses... assez peu intéressante par rapport au thème de cette étude.
4.5.2. Les conventions de cotes touristiques
Face au développement touristique et des loisirs nautiques de plus en plus conséquents sur certaines retenues, les concessionnaires ont mis en place des conventions de cotes touristiques ou « estivales » avec les acteurs territoriaux (mairie, DRIRE, EDF, club associatif, camping/centre de loisirs...) sur une période d’activité la plus élevée. Par ailleurs des conventions ponctuelles peuvent avoir lieu dans le cadre de manifestations telles des événements sportifs (championnat de pêche de carnassiers, concours de jets ski...). C’est le cas des barrages de l’Aigle, Bort les Orgues, Chastang et d’Hautefage.
Tableau de comparaisons entre les cotes touristiques et celles idéales proposées par les opérateurs. Période de la Acteurs à Convention de la Période de la Cote d’usage idéale Barrages cote d’usage l’origine de la cote touristique convention de la selon les usagers conventionnés idéale selon les convention (cote en m NGF) 1 cote touristique (cote en m NGF) usagers Bort-les Mairie, DRIRE, 1 juillet au 31 Début juin à fin > à 530 535 Orgues EDF août septembre mairie de Pleaux 1 juillet au 31 Début juin à fin Enchanet > à 426,50 428 et d’Arnac août août associations de 1 juillet au 31 Début juin à fin Lastioulles pêche, 850,50 +/- 0,50 850 août septembre baignade... Saint Etienne 1 juillet au 31 D’avril à fin campings 513,50 +/- 0,50 514 Cantalès août octobre Campings, Début juillet à fin Le Sablier [189,50 - 194,50] 16 juin au 31 août 190 FFCK* août Associations, 1 juillet au 31 Début juillet à fin La Triouzoune 599 +/- 0,50 599,3 CG 19 août septembre La Valette Associations, 1 juillet au 31 Début juillet à fin [489,50 - 491] 490 Marcillac CG 19 août août 1 cote prévisionnelle estivale suivant une sécurisation pouvant aller de 7/10 à 9/10 (les contraintes conjoncturelles sont également données hors aléas climatique ou réseau) 2 Fédération Française de Canoë Kayac
Nous pouvons remarquer que les plans d’eau faisant l’office d’une convention d’une cote touristique, représentent les plans d’eau où le multi-usage est le plus important. L’autre moitié des retenues fait seulement l’objet de conventions ponctuelles suivant les différentes occasions. D’après le tableau, les valeurs des cotes touristiques par convention (hors aléas climatique et du réseau), répondent pleinement à la demande des usagers. Cependant leur période de mise en place parait trop courte de deux mois en moyenne par rapport à ce que souhaitent les opérateurs.
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5. Discussion
5.1. Synthèse
L’étude du multi-usage présent sur les retenues des 12 barrages du haut bassin de la Dordogne, a permis un recensement d’environ 70 activités, soit deux fois plus qu’en 1999. Ces activités ont été répertoriées en 9 catégories d’usages, qui ont fait l’objet d’enquête auprès de leurs représentants (acteurs privés et publics). L’analyse de la perception des opérateurs face aux problèmes générés par le fonctionnement hydroélectriques des retenues, révèle des exigences différentes en termes de variation de niveau d’eau, de qualité des eaux, d’information... Le mode de fonctionnement actuel des barrages, selon les usagers concernés, représente quatre inconvénients majeurs dans leurs activités
o Les variations de niveau d’eau ou marnage des retenues, qui, suivant la hauteur d’eau peut nuire à la vie piscicole (reproduction), de même que la difficulté d’accès et d’utilisation des équipements (ponton, cale, plage). o Les difficultés générées par le caractère imprévisible et aléatoire de ces variations d’hauteur d’eau, dans l’adaptation des activités des usagers, qui ne leur permettent pas de prévoir ou d’anticiper ces variations. o La dégradation de la qualité de l’eau des retenues par l’accumulation importante de sédiments et des apports azotés et phosphorés, favorables au développement de cyanobactéries, limite voire interdit l’activité de certains usages comme la baignade. o Le manque d’information sur les prévisions du fonctionnement hydroélectrique, de même que la quasi absence de dialogue avec les gestionnaires , nuisent significativement aux développements des activités et des projets touristiques.
Face à ces différents problèmes, les opérateurs ont soumis plusieurs propositions :
La réduction du marnage par la mise en place de convention de cote touristique et sur une période plus longue, correspondante à la durée de leur activité L’instauration d’une cote suffisante pour assurer la reproduction des poissons Essayer d’éviter les baisses brusques par une baisse plus progressive permettant de prolonger l’activité en fin de période La suppression des embâcles/corps flottants et un entretien plus régulier des berges érodées La réalisation d’accès supplémentaire et reconstruction des axes de communication noyés Le nivellement et balisage des hauts fonds par sécurité et pour accroitre la surface navigable lors de la baisse du niveau d’eau Un réel investissement de la part des concessionnaires dans le programme « Défis Eclusées » pour la réduction des impacts des éclusées L’implication des concessionnaires au suivi de la qualité du plan d’eau et de son évolution (accumulation sédimentaire, eutrophisation, cyanobactérie...) L’amélioration de l’information sur les variations de niveau d’eau, ainsi que l’installation d’échelles limnimétriques sur les retenues non équipées. La mise en place d’une concertation annuelle sur le multi-usage entre tous les différents opérateurs.
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La valorisation touristique d’îlots sur les retenues par le biais de convention avec les concessionnaires et l’Etat L’instauration d’une compensation financière lors de période d’inactivité forcée par la déduction au titre d’occupation du domaine, ainsi qu’un aide dans la valorisation touristique de retenues et la création d’équipements. L’établissement d’un débit réservé équivalent au débit minimum biologique en aval des barrages.
Au niveau du multi-usage sur les 12 plans d’eau étudiés, 6 plans d’eau montrent une compatibilité de l’ordre de 40 % entre le multi-usage et le mode d’exploitation actuels des barrages. Cette compatibilité sur ces 6 retenues, les plus sollicitées par le multi-usage, a été rendue possible par la mise en place de convention de cote touristique entre les différents acteurs territoriaux et les gestionnaires, satisfaisant la majorité des usages liées aux retenues. L’amélioration de la compatibilité des usages, ne peut se concrétiser que par des phases de consultation et de concertation de l’ensemble des usagers concernés.
Il serait nécessaire d’approfondir cette première approche. Un exemple en est la démarche engagée depuis 10 ans par EPIDOR, apportant un élément de réponse aux impacts des éclusées des barrages par la proposition d’un calendrier des débits de la Dordogne. Cette démarche est à l’origine d’une volonté de mieux connaître et de mieux mesurer certains impacts des barrages jusqu’ici très mal connus, de faire murir des solutions pour répondre à des problèmes complexes et d’initier des processus de négociation entre les différents acteurs. Parallèlement à la démarche du calendrier des débits, une démarche sur la compatibilité des usages et de leur exigence permettrait de mettre en évidence les différents problèmes, qui ont pu être abordés dans cette approche, et de proposer une série de mesures pour atténuer chacun d’eux.
5.2. Exemple d’application de la cote idéale d’usage sur la retenue de Bort les Orgues
Le principal impact mis en évidence au travers de cette étude demeure le marnage. Il serait intéressant d’observer le résultat de l’application d’une cote idéale proposée par les usagers suivant leur période d’activité, en plus d’une seconde cote spécifique à la reproduction des poissons. Prenons par exemple la retenue de Bort les Orgues. EPIDOR a accès aux relevés hebdomadaires fournis par EDF sur les niveaux d’eau et les pourcentages de remplissage correspondants. Il a été vu précédemment que la cote touristique de Bort les Orgues est de 530 m du 1 juillet au 31 août, que la cote idéale proposée par les usagers est 535 m du 1 juin au 31 septembre et que la cote assurant la bonne reproduction des poissons doit être supérieure à 535 m du 1 mars au 31 avril. D’après ces relevés, voici un tableau récapitulatif :
Tableau de cotes de niveau d’eau avec leur correspondance en m3 Volume de la Volume Cote de la % du volume utile Volume Site retenue (m 3) utile (m 3) retenue (m NGF) de la retenue correspondant (m 3) Bort les 530 69,55 284 042 200 477 000 000 408 400 000 Orgues 535 81,55 333 050 200
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Les relevés dont nous disposons débute le 24 mai 2008 et se termine le 17 juillet 2009. Il est vrai que pour obtenir un résultat le plus représentatif, l’idéal aurait été bien sûr de travailler sur plusieurs années. Ainsi les périodes étudiées (en mois entier) sont : - De mars à avril 2009 - De juin à juillet 2009 - De juin à septembre 2008
Tableau représentant le pourcentage de volume non exploitable Cote % du volume Volume moyen Volume % du volume non Période moyenne (m correspondant correspondant inutilisable exploitable par rapport d’usages NGF) (m 3) (m 3) (m 3) au volume utile Mars/avril 530,12 69,79 285 022 360 48 027 840 11,76 2009 Juin à septembre 534,08 78,87 322 513 480 10 536 720 2,58 2008/2009
Ces résultats sont à interpréter avec précaution. Outre le fait de l’insuffisance de la période retour (une année et demie seulement disponible), 2008 et 2009 ont été reconnues comme des années avec une forte pluviométrie notamment durant la période estivale.
Si l’application de la cote 535 m proposée par les opérateurs de juin à septembre pourraient être envisageable (2,58 % seulement par rapport le volume utile), l’application de cette cote sur mars/avril parait, quand à elle, plus improbable vu la part élevé du volume concerné atteignant 11,76 % de du volume utile. Mais il ne s’agit pas uniquement d’une question de volume. En effet, au niveau d’une centrale hydroélectrique, l’énergie produite est proportionnelle au débit d’eau turbiné et à la hauteur de chute à un coefficient près. Donc la hauteur est également à prendre en compte.
Si les cotes conventionnées permettent de satisfaire la plupart des usages, le problème de la qualité des eaux reste entier. Les concessionnaires ne peuvent être les uniques responsables, même si l’existence d’une retenue et les modalités d’exploitation du barrage font varier cette qualité. Cette responsabilité doit être partagée avec les autres activités polluantes (rejets agro-alimentaire, effluents domestiques, pollutions d’origine agricole...). Le second problème reste les sédiments, où les exploitants des barrages ont leur part de responsabilité, de même que dans l’évolution de la qualité globale du plan d’eau.
5.3. L’hydroélectricité, un enjeu énergétique fort
L’hydroélectricité joue un rôle renforcé dans les stratégies nationales et européennes. Les caractéristiques de la production hydroélectrique sont prises en compte dans les principaux objectifs de la France en matière énergétique qui traduisent ses engagements internationaux vis-à-vis de la lutte contre le changement climatique et notamment des Directives européennes. La loi N° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixe les orientations de la politique énergétique de la France. Il s’agit de diversifier les sources d’approvisionnement énergétique, en accroissant l’usage des énergies renouvelable dont l’hydroélectricité. Ces énergies renouvelables devraient couvrir 21 % de la consommation électrique d’ici 2010.
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L’augmentation de la part représentée par l’hydroélectricité nécessite une évaluation de son potentiel. Pour évaluer le potentiel hydroélectrique non encore exploité par les usines existantes, une étude du potentiel hydroélectrique menée en 2007 à l’échelle du bassin Adour Garonne a identifié plusieurs pistes possibles. Le plus envisageable, demeure le potentiel d’optimisation des installations existantes. D’autres pistes dont l’étude de nouveaux projets par les producteurs hydroélectriques tels les microcentrales, risquent de ne pas répondre aux exigences de la réglementation actuelle sur les objectifs de protection des milieux.
5.4. Loi sur l’eau du 3 janvier 1992
La loi sur l'eau (loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 sur l'eau a pour objet en France de garantir la gestion équilibrée des ressources en eau. La loi pose comme principe que « l'eau fait partie du patrimoine commun de la nation ». En ce sens elle garantit les usages touristiques et les loisirs nautiques sur les retenues de barrages, mais également :
- la préservation des écosystèmes aquatiques, des sites et des zones humides, - la protection de la qualité des eaux, - le développement des ressources en eau, - la valorisation de l'eau comme ressource économique. - de satisfaire l'alimentation en eau potable de la population et de garantir la santé, la salubrité publique et la sécurité civile, - d'assurer le libre écoulement des eaux et la protection contre les inondations, - de concilier les besoins en eau de l'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture, de l'industrie, de la production d'énergie, du transport, loisirs et des sports nautiques.
A ce titre, la compatibilité des usages sur les retenues doit faire l’objet d’un consensus entre l’usage hydroélectrique, le multi-usage et l’usage écologique afin de parvenir à l’objectif de bon état écologique et chimique fixé en 2015.
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Conclusion
Le développement du tourisme et des loisirs nautiques sur les retenues des barrages du haut bassin de la Dordogne dans sa partie Limousine et Auvergnate est une réalité. En l’espace de 10 ans celui a plus que doublé. Un bilan de ces usages et une analyse de leur compatibilité sur les retenues concernées par l’existence d’une exploitation hydroélectrique s’est révélé nécessaire.
Les enquêtes et les entretiens menés auprès des acteurs territoriaux sur les problèmes induits par le fonctionnement hydroélectrique, ont permis de hiérarchiser l’importance de ces répercussions les uns par rapports aux autres, par catégorie d’usages et de bien cibler les exigences de leurs activités et leur proposition de réduction d’impacts. Cette étude a également montré, sur 6 retenues, la présence d’une certaine compatibilité entre le multi-usage et le mode de fonctionnement hydroélectrique actuel, par la mise en place de convention de cotes négociées (touristiques) entre les différents acteurs concernés.
Si cette première démarche a permis d’améliorer la connaissance sur les exigences et la compatibilité du multi-usage présent sur les 12 retenues, celle-ci reste incomplète. Elle doit faire l’objet d’études, de concertations et de recherches plus approfondies autour de l’environnement hydraulique, hydrobiologique, biologique, écologique, sociologique, économique et même anthropologique des exigences de chaque usage face à celui de l’exploitation hydroélectrique.
Les résultats de cette étude pourront contribuer à la réflexion lors des débats liés à l’instruction de la demande de renouvellement de concession de barrage dans les prochaines années (2012), et pour la rédaction de nouveaux cahiers des charges de concession.
Il est nécessaire de faire évoluer le cadre de gestion des barrages pour que l’activité hydroélectrique soit écologiquement et sociologiquement mieux intégrée dans le bassin versant de la Dordogne, ainsi que dans les autres grands bassins versants français.
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Annexes
Annexe 1 : Illustrations de chacune des 8 catégories d’usage sur les retenues
Annexe 2 : Complexe hydroélectrique du bassin de la Dordogne
Annexe 3 : Demande de concession (Décret 94-894 du 13/10/1994 modifié)
Annexe 4 : Localisation des 12 barrages étudiés sur le haut bassin de la Dordogne
Annexe 5 : Communes concernées par chacune des 12 retenues
Annexe 6 : Communautés de communes concernées par chacune des 12 retenues
Annexe 7 : Exemple de la base de données sur le recensement des équipements des barrages
Annexe 8 : Questionnaire acteurs privés
Annexe 9 : Questionnaire acteurs publics
Annexe 10 : liste des personnes contactées pour l’étude et les coordonnées
Annexe 11 : Représentation des 9 catégories d’usage sur les 12 retenues du haut bassin de la Dordogne
Annexe 12 : Schéma directeur d’utilisation
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroéle ctrique
Annexe 1 : Illustrations de chacune des 8 catégories d’us age sur les retenu es
Location de canoë, pédalo (Lastioulles) Voile (la Valette Marcillac)
Motonautisme (la Valette Marcillac) Pêche (concours ca rnassier, Bort les Orgues)
Promenade en bateau (Bort les Orgues) Plage surveillée St Etienne Cantalès
EPIDORCamping Etablissement (Aubazines, Public Bort lesTerritorial Orgues) du Bassin de la DordogneRestaurant (2009) (Château de Val, Bort les Orgues) 38
Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Annexe 2 : Complexe hydroélectrique du bassin de la Dordogne
Sources : EPIDOR 2005 «Bilan ( ) de l équipement hydroélectrique du bassin de la Dordogne»
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Annexe 3 : Demande de concession (Décret 94-894 du 13/10/1994 modifié)
En gras : les phases de concertation
Article
Lettre d’intention 2-2
Avis du Ministère de l’environnement si DPF 2-3 Avis du «du DPF concerné » ?
Appel à candidature 2-4
Liste des candidats admis à présenter une offre 2-5
Dossier de consultation remis aux candidats 2-6
Documents sur les enjeux liés à la gestion équilibrée de la ressource en eau établie par le 2-7 après consultations et con certations appropriées Phase de dialogue avec les candidats 2-8
Remise du dossier de demande de concession 2-9
Avis du Ministère 2-10 Avis «du DPF concerné»?
Instruction de la demande de concession
Article
Instruction de la demande 4 Publicité, consultation, enquête publique
Avis de conseil municipaux d’implantation 10
Avis des CCI, CdA, CLE 11
Avis du Conseil Général d’Implantation 12
Avis du Conseil Régional d’implantation 13
Réponses du pétitionnaire 17
Octroi de la concession 19
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Annexe 4 : Localisation des 12 barrages étudiés sur le haut bassin de la Dordogne
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Annexe 5 : Communes concernées par chaque des 12 retenues
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Annexe 6 : Communautés de communes concernées par chaque des 12 retenues
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Annexe 7 : Exemple de la base de données sur le recensement des équipements des barrages
Cote Comentaire d'usage sur la cote Cote Nom idéale d'usage le Identifiant photo Retenue ouvrage Identifiant Utilisation (en m) jour de visite Accès Fréquentation Commune photographie (en m) Date Heure Commentaire
en sortant de bort par la D922, tourner à gauche en direction du liée au bar plage cote idéale 535 centre touristique de la siauve . Se restaurant bort-les- surveillée baignade m, possible à garrer au parking, entre le ponton et situé au 15- baignade surveillée av ec orgues de la siauve bol01 surveillée 535 530 m la cale. dessus lanobre bol010 530,30 juin-09 10h33 maitre nageur
arrimage de bateau de pêche et de en sortant de bort par la D922, plaisance adaptation à la tourner à gauche en direction du (capacité cote par centre touristique de la siauve . Se quasiment bort-les- ponton de vingtaine de flottaison, cote garrer au parking, en face du ponton pleins, état bol020 / 15- ponton flottant, en bon orgues la siauve bol02 places) 535 idéale 535 m et de la cale se trouvant à coté. récent lanobre bol021 530,30 juin-09 10h37 état
le génie civil s'arrète à la mise à l'eau cote 535 m, en sortant de bort par la D922, importante, cote 530 m trop basse des possible à 530 tourner à gauche en direction du ponton de par rapport à l'ouvrage, embarcations m (descente centre touristique de la siauve . Se grande cote idéale proche de bort-les- cale de la de pêche et de directe sur la garrer au parking, en face du ponton capacité situé 15- idem 535 m, mise à l'eau orgues siauve bol03 plaisance 535 berge en fin) et de la cale se trouvant à coté. à coté lanobre bol030 530,30 juin-09 10h42 possible à la cote 530 m.
par la D922, en direction de tauves, prendre à gauche , le village le traces de plage sauvage, baignade plage non cote idéale 535 monteil , traverser le village , jusqu'à passages non surveillé, mise à bort-les- surveillée possible mise à m, possible à atteindre la rive gauche , portion d'utilitaires et 15- l'eau directement sur la orgues du monteil bol04 l'eau 535 530 m type tout terrain de tout terrain lanobre bol040 530,30 juin-09 11h36 berge ?
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Annexe 8 : Questionnaire acteurs privés
Guide d’entretien N° , commune de Retenue de Nom de la structure : Date : / / 2009 Nom propriétaire : Heure : Adresse : Tél : Email :
Consigne inaugurale : Bonjour. Merci beaucoup pour le temps que vous m’accordez et je sais qu’il vous est précieux. Je pense que cet entretien pourra contribuer grandement à l’élaboration de cette étude. Je suis actuellement stagiaire en formation continue, au sein de la Licence Professionnelle diagnostic et aménagement de la ressource en eau à la Faculté des Sciences et Technique de Limoges. Je réalise un stage de quatre mois avec EPIDOR sur les multi-usages et la valorisation des retenues sur la Dordogne dans sa partie Limousine et Auvergnate. Cette étude consiste à réaliser un bilan des usages sur ces retenues, en analysant l’impact ou non de l’exploitation hydroélectrique des retenues et des projets de valorisation.
C’est la raison pour laquelle j’aimerais m’entretenir avec vous, sur le bon fonctionnement ou non de votre activité ainsi que sur vos souhaits de développement sur cette retenue.
1. Présentation sommaire
1. Quel est le statut juridique de votre structure ?
......
2. Quel est le type d’activité que vous développez ?
Location d’embarcation légère non motorisée - canoë - pédalo - autre : ...... Motonautisme (ski nautique, jet-ski) Voile / rame Baignade surveillée Promenade bateau Camping / centre de vacance Bar / restaurant Pêche Autre : ......
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
N° Impacts rencontrés
3. Comment définiriez-vous le phénomène dit de « marnage » ?
......
4. Est-ce que des moyens sont mis à disposition par le gestionnaire pour permettre de prévoir la variation du marnage ?
OUI NON
5. Si oui, quel sont ces moyens ?
......
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
6. Avez-vous connaissance de ... OUI Valeur (en m) NON La cote touristique La cote de calage des aménagements / ouvrages La cote optimale dans le fonctionnement de votre activité La cote minimale assurant un bon fonctionnement de l’activité La cote maximale assurant un bon fonctionnement de l’activité
7. Est-ce que vous avez été consulté lors de la négociation de la cote touristique ?
OUI NON
2. Vos attentes
8. Pensez-vous que le renouvellement de concession de barrage en 2012 permettra de mieux prendre en considération les besoins de votre activité ?
OUI NON Pourquoi ? ......
9. Quels sont les points que vous souhaiteriez voir modifiés ou rajoutés au niveau du cahier des charges d’exploitation, lors du renouvellement de concession de barrage ?
Réduction du Marnage OUI NON
Propositions : ......
Valeur de la cote touristique OUI NON Propositions : ......
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Autre OUI NON Propositions : ......
3. Informations complémentaires
10. Pouvez-vous me révélez votre chiffre d’affaire afin de mieux analyser le poids économique du multi-usage ?
OUI NON
Valeur €
11. Complément bibliographique : ......
12. Personnes ressources : ......
13. Complément base de données «Multi-usages » : ......
Remerciements et Informations sur les suites de l’étude
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Annexe 9 : Questionnaire acteurs publics
Retenue de
Nom de la communauté de communes : Date : / / 2009 Nom du représentant : Heure : Adresse : Tél : Email :
4. Présentation sommaire des activités et projets touristiques
14. Quel sont les types de projets touristiques que vous développez ou que vous gérez ?
- - - - - 15. Depuis quand avez-vous lancé ces activités touristiques ?
ans, pour : ...... ans, pour : ...... ans, pour : ...... ans, pour : ...... ans, pour : ......
16. Quelles sont généralement les périodes d’activité touristiques?
Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct. Nov Déc
Commentaire : ......
17. Quelle est votre fréquentation moyenne sur le territoire par saison ?
Personnes / saison
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
18. Si oui, quels sont ces impacts rencontrés (par degré de sensibilité) ?
0 positif - 1 Indifférent - 2 gênant - 3 très mal toléré - 4 Insupportable
N° Impacts rencontrés
19. Comment définiriez-vous le phénomène dit de « marnage » ?
......
20. Est-ce que des moyens sont mis à disposition par le gestionnaire pour permettre de prévoir la variation du marnage ?
OUI NON
21. Si oui, quel sont ces moyens ?
......
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
5. Vos attentes
22. Pensez-vous que le renouvellement de concession de barrage en 2012 permettra de mieux prendre en considération les besoins de vos activités et projets d’activités touristiques ?
OUI NON Pourquoi ? ......
23. Quels sont les points que vous souhaiteriez voir modifiés ou rajoutés au niveau du cahier des charges d’exploitation, lors du renouvellement de concession de barrage ?
Réduction du Marnage OUI NON
Propositions : ......
Valeur de la cote touristique OUI NON Propositions : ......
Changement dans les consignes d’exploitation OUI NON Propositions : ......
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Annexe 10 : liste des personnes contactées pour l’étude et les coordonnées
Liste des personnes ayant répondu Propriétaire / Retenue Nom de la structure Tel représentant bort-les-orgues aqua-Loisir 06 62 14 96 71 bort -les -orgues base nautique outre val 09 71 36 30 34 bort -les -orgues les vedettes panoramiques 04 71 40 30 14 bort -les -orgues club de voile de val m. lachaze, président 05 55 96 70 72 lastioulles centre nautique de lastioulles m. gerb eau, président 04 71 78 76 90 communauté de commune sumène - lastioulles artense m. maisonneuve 04 71 78 72 55 triouzoune ecole française de voile Foyer Intercommunal 05 55 95 82 07 club motonautique du lac de la triouzoune triouzoune m. coudert 06 81 40 14 63 triouzoune Maison de l’Eau et de la Pêche 05 55 95 06 76 triouzoune Camping Centre Henri Queuille 06 63 92 75 10 communauté de commune des triouzoune Gorges la Haute Dordogne m. maupome, président 05 55 95 85 88 st etienne renac pla ge lac de saint etienne 04 71 46 05 89 cantalès cantalès 06 08 34 03 06 chastang commune de servières-le-château m. laffaire 05 55 28 21 92 commune de saint -martin -la - chastang méanne m. pair 05 55 29 12 75 Le Centre de Loisirs Nautiques et de la valette Plein Air 05.55.27.84.27 hautefage commune de hautefage m. carmier 05 55 28 08 43 lac de feyt commune de servières -le -château m. laffaire 05 55 28 21 92 communauté de commune du pays l'aigle de mauriac m. leymonie 04 71 68 01 85 marèges commune de liginiac m. valade 05 55 95 90 10 dept. corrèze fédération pêche corrèze m. priolet 05 55 26 11 55 dept. cantal fédération pêche cantal mme tronche 04 73 92 56 29 dept. puy de dome fédération pêche puy de dôme m. desmolles 04 71 48 19 25 Liste des personnes n’ayant pas donné de réponse bort-les-orgues relais du château de val 04 71 40 34 14 syndicat mixte d'amménagement bort-les-orgues touristique du lac de bort mme delcouderc-juillard 04 71 40 31 75 bort-les-orgues office tourisme de bort les orgues m. le directeur 05 55 96 02 49 communauté de commune sumène - bort-les-orgues artense m. benoist 04 71 78 72 55 communauté de commune du mme coulaud, bort-les-orgues plateau bortois présidente communauté de commune de sancy bort-les-orgues artense m. itier, président
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique bort-les-orgues commune de sarroux m. gouttebroze m. rouquette, président st etienne club nautique du pays d'aurillac rue mairie maurel - 1500 cantalès d'aurillac aurillac) 04 71 46 39 15 st etienne communauté de communes du cantalès Haut Ségala m. calmejane, président st etienne communauté de communes du cantalès bassin d'aurillac m. cottaz, président st etienne communauté de communes entre cantalès les 2 lacs m. cabanes, président 04 71 46 05 11 Communauté de communes du la valette Doustre et du Plateau des Etangs mme rouhaud 05 55 29 12 46 communauté de communes pays argentat d'argentat m. teulade 05.55.91.01.75 communauté de commune de la valette ventadour 05 55 27 61 67 Liste des personnes étant dans l’incapacité de répondre communauté de commune de bort-les-orgues sioulet chavanon m. fournier, président bort-les-orgues camping de la siauve 04 71 40 31 85 communauté de commune de bort - bort-les-orgues beaulieu-lanobre m. viallex, président
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroéle ctrique
Annexe 11 : Représentation des 9 catégories d’usage sur les 12 retenues du haut bassin de la Dordogne
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Annexe 12 : Schéma directeur d’utilisation
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Bibliographie
(Plusieurs documents confidentiels relatifs aux barrages et à leur demande de renouvellement n’ont pu être cités ici)
• « Chute de Chastang », décret de concession du 9 avril 1952 et du 10 août 1982 • « Etude du schéma de cohérence de l’hydroélectricité sur le bassin de la Dordogne », M. THOMAS (EPIDOR), 2009 • « Compte-rendu, hydroélectricité, convention de gestion des débits », T. BREINIG (EPIDOR), 2008 • « Etude de l’impact social des éclusées sur les vallées de la Dordogne, la Cère, la Maronne et la Vézère», A. FAURE, 2000 • « Arrêté du 23/12/2008 définissant les modalités de réalisation et de remise du dossier de fin de concession prévu à l’article 29 du décret 94-894 du 13/11/1994 modifié relatif à la concession et à la déclaration d’utilité publique des ouvrages utilisant l’énergie hydraulique », Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire, 3 janvier 2009 • « Charte de la Vallée Dordogne, analyses et problèmes identifiés ayant servi de base à la recherche des consensus », EPIDOR, 1992 • « Le Calendrier des Débits de la Dordogne », EPIDOR, 2009 • « Contrat de rivière haute Dordogne Dossier de prolongation juin 2008 juin 2011 », EPIDOR, 2009 • « Compte-rendu d’activité 2008 », EPIDOR, 2008 • « Demande de Concession », T. BREINIG (EPIDOR), 2009 • « Schéma Interdépartemental du Tourisme des Loisirs Nautiques Dordogne », JED, 1999 • « Schéma départemental d’organisation de la pratique du canoë-kayak sur la rivière Dordogne », Comité Départemental du Tourisme du Lot / Association de Développement de la Vallée de la Dordogne, juin 1998 • « Pour un tourisme durable dans la Haute Vallée de la Dordogne, candidature au programme Leader + », EPIDOR, 2002 • « Poursuivre à l’échelle locale un projet non sélectionné dans le cadre de Leader +, pour un développement touristique cohérent de la Haute Vallée de la Dordogne », J. NEVERS, 2003 • « Projets de développement touristique de la haute vallée de la Dordogne », EPIDOR, 2003 • « Schéma départemental de vocation piscicole », DDAF de la Corrèze, 1987 • « Etat des lieux de la contamination par les cyanobactéries sur le bassin versant de la Dordogne », projet tuteuré suivi par Nathalie Bardin, 2007, p50 • « Etude spatio-temporelle de la dynamique des cyanobactéries dans le retenue de Bort les Orgues, E. BRIAND, C. QUIBLIER, J.F HUMBERT, 2008 • « Les enjeux de l’hydroélectricité dans la gestion intégrée des bassins versants, quelle place pour les EPTB ? », EUCEA, 2003 • « Objectifs de bon état des masses d’eau superficielles du bassin Adour Garonne », SDAGE Adour Garonne, annexe 6.6 : p154-155 • Documents d’accompagnement SDAGE 2010-2015 « dessinons l’avenir de l’eau dans notre bassin » - « évaluation et prise en compte du potentiel hydroélectrique » chap.7 p1-19
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
• « L’Aigle sur Dordogne, le choix du site de l’Aigle et l’enquête d’utilité publique », Jean LOUIS SALAT, Quota éditeur, p 19/54 • « La qualité ne coule pas de source », Que choisir n°472, juillet/août 2009, p38/43 • Documents réglementaires de la Préfecture du Cantal : • Arrêtés préfectoraux de la retenue d’Enchanet • Arrêtés préfectoraux de la retenue de Lastioulles • Arrêtés préfectoraux de la retenue de l’Aigle • Arrêtés préfectoraux de la retenue de St Etienne Cantalès • Documents réglementaire de la Préfecture de la Corrèze : • Arrêtés préfectoraux de la retenue de Bort les Orgue • Arrêtés préfectoraux de la retenue d’Hautefage • Arrêtés préfectoraux de la retenue de la Valette Marcillac • Arrêtés préfectoraux de la retenue de la Triouzoune • Arrêtés préfectoraux de la retenue de Servières • Arrêtés préfectoraux de la retenue du Sablier • Arrêtés préfectoraux de la retenue de Chastang • Arrêtés préfectoraux de la retenue de Marèges
Webliographie
• http://www.coface.fr/dmt/_docs/barrages.pdf , centrales hydroélectriques et grands barrages, Lignes directrice fondamentales juillet 2003 COFACE • http://www.actuenvironnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/centrale_h ydroelectrique.php4 (définition d’une centrale hydroélectrique) • [email protected] (données statistiques touristique en Auvergne) • www.vacance-en-correze.net (données statistiques touristique de la Corrèze) • www.cantaltourisme.fr (données statistiques touristique du Cantal) • www.tourisme.fr/office-de-tourisme/bort-les-orgues.htm (liste des activités touristiques sur la retenue de Bort les Bort) • www.cantalpassion.com/annuaire2_tourismep.htm (annuaire du tourisme dans le Cantal) • http://www.tourisme-argentat.com (informations sur le tourisme autour la retenue du Sablier) • www.sportvacances.com/vacances-sportives/centre-nautique-de-lastioulles-161.html (information sur les sports et les loisirs nautiques sur les retenues)
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Analyse des usages, de leurs exigences et de leur compatibilité avec l’exploitation hydroélectrique
Résumé
Cinquante ans après leur création, les retenues des barrages du haut bassin de la Dordogne sont devenues de vrais supports pour le développement du tourisme et des loisirs nautiques. Cependant, lors de la définition du cahier des charges d’exploitation des barrages entre 1935 et 1957, l’ensemble des usages et leur exigence sur ces plans d’eau n’ont pas été forcément pris en compte à la hauteur du développement actuel. L’étude des usages par une enquête auprès des opérateurs locaux a permis d’améliorer en partie la connaissance sur leur exigence et sur la compatibilité du multi-usage présent sur les 12 retenues concernées par l’exploitation hydroélectrique. Ces résultats serviront pour alimenter les débats et prendre en compte les enjeux du multi-usage au moment de la redéfinition des cahiers des charges d’exploitation lors des renouvellements de concession des barrages d’ici 2010 à 2035, afin de mieux intégrer écologiquement et sociologiquement l’activité hydroélectrique dans le bassin versant de la Dordogne.
Mots clés : barrage, exploitation hydroélectrique, usages, compatibilité, renouvellent de concession
Abstract
Fifty years after their creation, the dams of the high subcatchment of the Dordogne became true supports for the development of the tourism and the water-based recreation. However, during the definition specifications of exploitation of dams between 1935 and 1957, all the uses and their requirement on these plans of water were not correctly considered in touch with current development. The study of uses by a inquiry with the local operators partially allowed to improve the knowledge on their requirement and on the compatibility of multi-use present on 12 dams concerned by the hydroelectric exploitation. These results will serve to contribute the debates and take into account the stakes in the multi-use at the time of the redefining specifications of exploitation during the renewals of concession of dams before 2010 in 2035, in order to better integrate ecologically and sociologically the hydroelectric activity into the subcathment of Dordogne.
Key words : dam, hydroelectric exploitation, uses, compatibility, renewals of concession
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