LA PRESSE EN REVUE...

mardI 23 SEPTEMBRE 2014

SOMMAIRE

1) Encore lui ! 2) Le mot de trop 3) Attention au retour du… 4) On prend le même, on recommence… 5) Lavage de cerveau… ! ! ! !

G.Diez La Presse en Revue

I) Sarkozy sur 2: les cinq raisons pour lesquelles son intervention est ratée

Nicolas Sarkozy pendant son interview sur! France 2 le dimanche 21 septembre 2014. AFP PHOTO / FRANCE 2 Par Alexandre Sulzer Schengen et son envie de "réintroduire le référendum" dans la vie politique française. Des Malgré une audience record, l'interview de éléments déjà au coeur de son programme de Nicolas Sarkozy sur France 2 n'a pas 2012. Interrogé sur sa position sur le mariage convaincu. L'ex-président n'a pas réussi pour tous, il a esquivé, préférant critiquer la forme l'exercice. Sur la forme mais aussi sur le fond. qu'a pris le débat dans l'opinion française. !Le rassembleur... Raté "J'aurais besoin de tout le monde", y compris Mais l'exercice présente vite ses limites lorsque d'Alain Juppé et de François Fillon, a assuré l'ancien Président assure ne "pas avoir le choix" Nicolas Sarkozy qui s'est affiché davantage que de revenir au vu de la situation de la France... comme un chef de bande qu'un sauveur dimanche reprenant ainsi ses oripeaux d'homme soir. Il est allé jusqu'à reconnaître que, par le providentiel. Interrogé sur son bilan, Nicolas passé, il avait des "difficultés à déléguer" le Sarkozy n'a pas non plus admis d'erreurs précises, travail. Et a fustigé la "vanité" qu'il y a à croire se retranchant derrière la "crise mondiale" pour que l'on peut "réussir seul". "Si je ne réussis pas expliquer ses contre-performances économiques. ce travail [de rassemblement], qui le fera?" Comme il l'avait déjà fait en 2012. Le sage... Raté ! Alors qu'il disait cela, Alain Juppé mettait en ! ligne sur son blog les grandes lignes de son Il le dit. L'âge - il aura bientôt 60 ans - s'il donne "projet pour l'alternance". "Alain Juppé aura "moins d'énergie", confère "plus de sagesse". besoin de Nicolas Sarkozy, un partenaire, un ami, Nicolas Sarkozy refait le coup du "j'ai changé". Il un compagnon", ironise sur un proche va même jusqu'à regretter certaines "expressions", conseiller du maire de Bordeaux. Pour le en référence au "cass'toi pov' con" ou au rassemblement, Nicolas Sarkozy repassera. "Karcher". "Si c'était à refaire, je ne le referai pas". Une expression malencontreuse "peut compliquer le problème". "On ne le résout pas" Le candidat à la présidence de l'UMP... Raté ainsi, concède-t-il. De la même façon, tente-t-il ! d'adopter une posture très présidentielle, comme il Difficile de se rappeler ce à quoi Nicolas Sarkozy l'avait fait au 6 mai 2012, en se refusant à attaquer est candidat lorsqu'on l'écoute. Son projet pour François Hollande. "Je ne veux pas polémiquer l'UMP, dont il brigue la présidence, a été très peu avec François Hollande. Il pense le plus grand abordé. Elu président du parti, il a rappelé qu'il se mal de moi. Je ne pense rien de lui." donnerait "trois mois pour créer les conditions ! d'un nouveau rassemblement". Une idée, bien Mais là encore, le naturel reprend le dessus. floue, qu'il avait déjà exprimée dans sa tribune sur Visiblement tendu, Nicolas Sarkozy se montre Facebook. Interrogé sur ses recettes pour plusieurs fois énervé face aux questions de remonter les finances de l'UMP, Nicolas Sarkozy Laurent Delahousse. "Qu'est-ce que c'est que cette a répondu de façon elliptique: "Qu'on m'élise." virilité?", agresse-t-il le journaliste. "Êtes-vous si "On va créer un enthousiasme", assure-t-il comme drogué à l'actuelle quotidienne?", l'interpelle-t-il pour expliquer que l'afflux de militants pourra également quand il ne lui suggère pas, excédé, de remettre à flots le parti. Ou plutôt cette nouvelle consacrer une émission spécialement dédié à son formation aux contours programmatiques inconnues. Un voeu pieux bien plus qu'un projet. Concernant la tenue de primaires en 2016 - un Quant aux bonnes résolutions vis-à-vis de casus belli pour ses rivaux Alain Juppé et François Hollande, elles ne tiennent pas François Fillon - il n'a pas énoncé de garanties. Il longtemps. Nicolas Sarkozy l'accuse notamment s'est contenté de dire que le maire de Bordeaux d'avoir transformé son anaphore de "moi, pourrait être rassuré. "Son post Facebook était président" en une "litanie de mensonges". creux. On attendait de cette intervention qu'elle soit le deuxième étage de la fusée. On ne l'a pas vu...", glisse-t-on dimanche soir dans l'entourage L'homme des idées... Raté de Bruno Le Maire, le candidat le plus sérieux ! contre Nicolas Sarkozy à la présidence du parti. Il se devait d'émettre quelques propositions Interrogé par Laurent Delahousse à la fin de novatrices. Mais Nicolas Sarkozy n'a quasiment l'interview sur les "36 mois" qui s'annonçaient pas parlé de fond. Quand il l'a fait, c'est pour longs, Nicolas Sarkozy n'a pas réagi. rappeler son scepticisme sur l'Europe de L'élection qu'il brigue n'a lieu que dans deux mois. III) Face au retour de Nicolas Sarkozy, la gauche ne doit pas faire revenir lexpress.fr l'antisarkozysme

Laurent Bouvet II) Valls à Sarkozy : "Jamais je ne dirai que j'ai honte de mon pays"

A Lyon, lors de la manifestation du 1er mai 2012. REUTERS/Robert Pratta.

Manuel Valls est revenu lundi à Berlin sur l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy. © DAMOURETTE/SIPA Sarkozy, pour la gauche, est l’autre nom de la facilité et de la paresse intellectuelle et lepoint.fr-Source AFP !politique. Quand il déclarait sur BFMTV, le 8 mars 2012, Le Premier ministre Manuel Valls a assuré lundi à «Si je perds la présidentielle, j'arrête la Berlin qu'il n'exprimerait jamais de honte pour politique», Nicolas Sarkozy mentait. Ceux qui son pays, répliquant ainsi à l'ancien président l’ont cru ou ont voulu y croire, à gauche tout Nicolas Sarkozy qui avait déclaré dimanche avoir particulièrement, en sont donc pour leurs frais. "honte" pour la France dirigée par François Hollande. "Jamais, jamais, évidemment comme ! Leur meilleur ennemi est de retour, et il est bien chef de gouvernement, mais hier comme dirigeant décidé à reprendre tout ce qu’il a dû abandonner, de l'opposition, je ne dirai à mes compatriotes que à regret, avec sa défaite de mai 2012. j'ai honte de mon pays", a dit Manuel Valls, interrogé sur la déclaration de Nicolas Sarkozy ! Ce retour annoncé, claironné, très minutieusement lors d'une conférence de presse commune avec la mis en scène en tout cas, ne devrait pas pour chancelière allemande Angela Merkel. "Je suis un autant réjouir la gauche. Pas plus d’ailleurs celle patriote, j'aime mon pays, j'en connais parfois les qui gouverne que celle qui la critique. faiblesses (...), mais j'en connais les atouts, la France est un grand pays", a-t-il déclaré. ! La raison n’est pas, pourtant, celle la plus souvent ! avancée. Ce n’est pas parce que l’ancien président Nicolas Sarkozy a justifié dimanche sur France 2 de la République a encore un très long chemin à son retour en politique en affirmant qu'il n'avait parcourir avant de pouvoir être le candidat de son "pas le choix" et en se livrant à un véritable camp en 2017 ou parce qu’il est cerné de toutes réquisitoire contre François Hollande, deux jours parts par les juges ou encore parce qu’il provoque après avoir annoncé sa candidature à la de fortes réticences jusque chez certains de ses présidence de l'UMP. "Ça me fait toujours un peu plus fidèles partisans. de peine, j'ai un peu honte pour vous dire la vérité, quand on demande au meilleur de la classe ! Non, son retour est une mauvaise nouvelle parce d'apprendre moins bien ses leçons pour que ceux c’est aussi le retour de l’antisarkozysme, le retour qui sont derrière aient de meilleures notes", avait de l’adversaire idéal, de l’ennemi rêvé, de la déclaré Nicolas Sarkozy au sujet de l'attitude du gauche. Sarkozy est bien celui qui peut permettre gouvernement français qui réclame à l'Allemagne à n’importe qui à gauche de reprendre espoir pour un engagement plus fort pour la croissance en 2017 en oubliant la réalité de la situation Europe. "C'est pas l'idée que j'ai de la France, économique et politique, en oubliant les l'idée d'une France en queue de peloton, d'un pays difficultés et le chemin (de croix) parcouru depuis qui serait devenu secondaire", avait ajouté 2012. Nicolas Sarkozy. Un cadeau empoisonné pour la gauche Le meilleur exemple, s’il n’en fallait qu’un, c’est ! l’accusation de «sarkolepénisme» qui a couru à De quoi, finalement, Sarkozy est-il le nom, pour gauche pendant son quinquennat, particulièrement la gauche, sinon celui d’un cadeau empoisonné? vers la fin. Que Nicolas Sarkozy ait tenté par tous ! les moyens de séduire l’électorat lepéniste qu’il Il est, bien sûr, celui qu’elle aime détester, voire avait si bien su attirer à lui en 2007, c’est haïr; celui qui par son attitude, ses propos, sa incontestable. Que la gauche soit tombée dans le politique… est le mieux capable d’agacer, panneau en confondant l’original et la copie pour d’irriter, d’horripiler tout ce qui peut se dire ou se finalement (très) mal combattre la première en se croire de gauche en France. fixant obstinément sur la seconde, c’est une erreur ! qui lui coûte cher aujourd’hui encore. Mais que Mais Sarkozy, c’est surtout, pour la gauche, pendant ce temps, toute réflexion, toute idée, toute l’autre nom de la facilité et de la paresse suggestion allant dans l’autre sens ait été négligée intellectuelle et politique. voire écartée, sans ménagement, par ses chefs et ! ses militants, c’est une faute impardonnable. Une Il est en effet celui qui lui a fait oublier toute faute que beaucoup d’entre eux sont prêts à interrogation sur elle-même pendant qu’elle était reproduire, sans ciller. occupée à le dénoncer et à le combattre, ! quotidiennement, sur les terrains que lui-même Le retour de Sarkozy n’annonce donc rien de bon avait choisis. Certes, l’ancien président de la pour une gauche qui non seulement ne sait plus République a bel et bien été battu en 2012 mais il qui elle est, c’est-à-dire comment se définir par n’a finalement consenti à ses vainqueurs qu’une elle-même, sans regarder en face, mais surtout, victoire à la Pyrrhus. La gauche française pensait désormais, dont le crédit chez les Français est s’être unie et renforcée dans la lutte contre son totalement épuisé. ennemi proclamé et détesté alors qu’elle s’est ! révélée plus faible et plus divisée que jamais une Nicolas Sarkozy le sait, il va en jouer à plein. L’y fois installée au pouvoir. aider, à gauche, une fois de plus, serait se ! condamner à une mort certaine. Meilleur ennemi et plus grand danger en même temps: à la fois celui que l’on peut si aisément désigner comme repoussoir absolu et celui qui slate.fr exonère de toute remise en question; celui qui a empêché la gauche de réfléchir en profondeur à l’exercice du pouvoir et qui l’a privée de tout effort pour penser un projet de société mobilisateur et durable.

!Tous contre Sarkozy, et après? Nicolas Sarkozy est la meilleure arme d’autodestruction massive de la gauche. Tous !contre Sarkozy, et après? S’il permet à la gauche de s’unir contre lui –on LAPRESSEENREVUE.EU entend déjà le chœur de la gauche– ce n’est en réalité qu’en façade. S’il la rassemble toute entière contre lui, c’est au prix de l’oubli, par nécessité électorale, des différences et des divisions qui la parcourent jusqu’à ce qu’elles réapparaissent intactes et plus mortifères encore une fois le pouvoir conquis. Cet «effet Sarkozy» sur la gauche, on en voit quotidiennement le !fonctionnement depuis 2012. Les défauts et les fragilités sarkozystes sont bel et bien le reflet des inconséquences et des impensés de la gauche. qui prétend vouloir «protéger » les Français pense IV) Un remake indigeste surtout à lui-même, et à sa principale motivation, inavouable, d’échapper à la justice. Alors qu’est-il

Par Maud Vergnol arrivé à la démocratie française pour que le récidiviste en chef et sa bande organisée puissent !envisager à nouveau de diriger le pays ? L’échec de la politique de Hollande et son entêtement à rester dans les clous austéritaires offrent une fenêtre de tir inespérée à l’ancien président des riches. De son côté, bien qu’il s’en défende comme un beau diable, le couple Hollande-Valls se frotte les mains du retour de son meilleur ennemi, apte à réanimer le clivage gauche-droite et à effacer son propre coup de force libéral. Alors on aurait tort de prendre ce remake indigeste à la légère. Car il signe aussi celui d’un bipartisme mortifère, qui enferme le débat politique dans le présidentialisme, relègue les grands choix de société derrière les Photo : AFP tambouilles politiciennes, et tente de condamner le peuple de gauche à attendre gentiment 2017. L'éditorial de Maud Vergnol. "Cité dans une dizaine d’affaires et mis en examen pour corruption active et trafic d’influence, celui qui humanite.fr prétend vouloir «protéger » les Français pense surtout à lui-même, et à sa principale motivation, inavouable, d’échapper à la justice. Alors qu’est-il arrivé à la démocratie française V) Sarkozy, BFM et i>Télé: la machine pour que le récidiviste en chef et sa bande à décerveler organisée puissent envisager à nouveau de diriger le pays ? Par Antoine Perraud

L’épilogue de l’insupportable feuilleton du retour de Nicolas Sarkozy, concocté dès le lendemain de Entre la conférence de presse de François sa défaite en 2012, s’est finalement joué hier soir Hollande, jeudi, et l'entretien de Nicolas sur le plateau de la télévision publique. La mise Sarkozy sur France 2, dimanche, les deux en scène sacrificielle, calquée sur le mythe chaînes d'information en continu ont joué avec bonapartiste du retour de l’île d’Elbe, était constance leur rôle de médias supplétifs au parfaitement calibrée. Ainsi donc, le service de l'ancien président. Personnalisation multimillionnaire, heureux en ménage et comblé à outrance, intoxications sondagières, pseudo- par ses activités lucratives au Qatar, renoncerait à avis d’experts autoproclamés sur fond de la belle vie par «sens du devoir». poncifs droitiers. Rapport de visionnage sur ! canapé... Mais le scénario s’avère vite indigent, tant la crédibilité de l’ancien locataire de l’Élysée est écornée. Son nouveau credo ? Imposer sa Quatre nuits ont passé. C’était voilà un siècle, à personne plutôt que ses idées. Car sa marge de l’aune de l’instantanéité sautillante, haletante, manœuvre idéologique est mince, lui qui a tout impatiente, terrifiante des chaînes siamoises essayé, de la révolution néoconservatrice au d’information en continu : BFM et i>Télé. Elles retour du discours gaulliste, qui osa invoquer se repaissent de personnalisation à outrance, Jaurès et Guy Môquet en 2007, avant de leur s’intoxiquent aux sondages et gobent toutes sortes préférer Charles Maurras, et de dérouler le tapis de pseudo-avis prétendument autorisés d’experts rouge à l’extrême droite. autoproclamés. Elles attrapent un événement à la ! volée pour ne plus le lâcher, le temps qu’il faudra, Cité dans une dizaine d’affaires et mis en examen tel un duo de chats torturant l’oiseau tombé entre pour corruption active et trafic d’influence, celui leurs griffes. Puis elles passent à la proie suivante… L’UMP Bernard Debré, 69 ans, a préparé son estocade. Un micro se tend. Le député feint Jeudi 18 septembre, la paire de tévés avait d’improviser une sentence de mort politique : « François Hollande dans les pattes. Mais le cœur François Hollande est en train de se dire qu’il n’a n’y était pas. Elles pensaient au client à venir, un que les journalistes à qui parler, alors il vous client du tonnerre, sans mesure, nerveux jusqu’à parle. » Le FN Florian Philippot, 32 ans, prend la frénésie : emballement garanti ; il n’y a qu’à soin de reprendre la main sémantique (« nous ne suivre son rythme pour imprimer la cadence ; ça, sommes pas d’extrême droite mais patriotes »), c’est du spectacle ! En attendant, il faut hélas ! avant de confirmer le “la” ambiant : « Nous avons traiter de l’actuel président de la République. Ça perdu une ou deux heures. C’était un concours de commence à bien faire. L’ennui s’avère palpable : vide. » Ruth Elkrief semble raccord : « C’est un « C’était la moins bonne de ses quatre creux ! » Silence interloqué. conférences de presse et elle n’aura pas fait ! grand-chose pour sa popularité. » Féline et Suite du propos de Mme Elkrief, dans la foulée de carnassière, Ruth Elkrief résume : « On reste un la pause de sa phrase : « C’est un creux dans ce peu sur sa faim. » quinquennat. » Son confrère de plateau, Thierry ! Arnaud, saisit le mot « creux » au passage. Il François Hollande, sous les ors du palais, vient transforme le substantif en adjectif et glisse à d’avoir l’outrecuidance de balayer l’hypothèse l’animatrice : « Creux, c’est ainsi que Jean-Luc échafaudée sans relâche, le scénario feuilletonnisé Mélenchon vient de qualifier la conférence de à l’excès : ce triennat que décréteraient volontiers presse de François Hollande… » Ruth Elkrief BFM et i>Télé, tant le quinquennat semble long. repousse alors une telle comparaison, de toutes Leur coup d’État audiovisuel permanent ne va pas ses forces révulsées : « Non ! Non ! » s'interrompre sur un claquement de doigt élyséen. ! En schématisant à leur façon l'exhortation Thierry Arnaud fait mine de trouver à ce président présidentielle – « maintenant on va devant, on du « courage dans des circonstances difficiles ». Il arrête, c’est fini » –, les deux chaînes ricanent a maintenu cette conférence de presse inutile et dans leur coin. Comme ces cancres sachant que le sans intérêt, sur laquelle il faut bien gloser à chahut ne s’arrêtera pas de sitôt, en dépit de regret : « S’il ne l’avait pas tenue, on aurait dit, l’admonestation professorale. c’est Valls qui a les manettes. » « On » ? Qui ! aurait dit pareille chose ? Nos chaînes pythiques, BFM diffuse, sans y prêter plus d’attention que pardi ! Celles qui serinent ce jeudi soir : « On sait cela, l'avis du quatrième personnage de l’État, très bien que la France sera dégradée. » Claude Bartolone, sur la prestation du premier ! personnage de l’État : « Offensif et protecteur. » Depuis des semaines, elles rabâchent que le Un commentateur enfile comme des perles les premier ministre mange la laine sur le dos du anaphores, cette « marque de fabrique du président. Celui-ci vient de remettre à sa place, président Hollande », en tâchant de faire un sort à subalterne, l’homme qu’il a nommé à Matignon. son itératif « pas facile de... ». Chacun tâche de ! forcer les socialistes à dire ce qu’ils n’ont pas Mais i>Télé trouve aussitôt la parade : l’image envie de dire. Question : « N’est-ce pas un constat qui dément sous nos yeux le propos de M. d’échec ? » « Non », répond le ministre Stéphane Hollande. L'image qui confirme les supputations Le Foll, qui tente un dégagement sur « quant aux ambitions démesurées d’un Manuel l’engagement et la responsabilité », que personne Valls putschiste jusqu’au bout des ongles. N’est-il n’écoute. pas en train de s’attarder sur le perron du palais, entouré d’une poignée de journalistes ? Enfin un événement à se mettre sous la dent : M. Valls a bel et bien entrepris de « tenir une conférence de presse off », comme le confirme Jean-Jérôme Bertolus, le planton de service d’i>Télé à l’Élysée. Déjà Audrey Pulvar passe à l’autre mâchoire de la communicants de l’ancien président osent se tenaille dans laquelle serait pris le président : son mesurer à la grammaire de ce que l’anthropologue prédécesseur. 2017, c’est maintenant. Et Mme Daniel Dayan a défini, avec Elihu Katz, comme Pulvar d’évoquer « l’éventuel retour ». Sur BFM, La Télévision cérémonielle (PUF, 1996). Ces Ruth Elkrief enfonce le clou : « Nicolas Sarkozy, moments mythiques du petit écran, où tout est qui va revenir, dès demain sans doute. » Et BFM bouleversé par un événement monstre, qui conclut en redessinant la temporalité : « François chamboule les programmes et monopolise Hollande a déclaré faire son devoir en servant l’attention planétaire : en 1965, les funérailles de l’avenir plus que le présent. L’avenir peut-être Churchill ; en 1977, la visite de Sadate à très proche, c’est la déclaration de Nicolas Jérusalem ; en 1997, la mort de Diana et Jean- Sarkozy : la presse régionale, les réseaux sociaux, Paul II aux journées mondiales de la jeunesse à un 20 heures ? On verra. » ; tous les quatre ans, l’ouverture des Jeux olympiques. Il peut certes y avoir des adaptations "Where is The Beef?" au simple niveau national : un discours du ! président Eyadema à Lomé (Togo), une Le lendemain, vendredi 19 septembre, c’est tout conférence de presse de François Hollande à Paris vu. Une vision de guerre civile. Notez, dans la (France). Même déprécié, l'événement doit vidéo ci-dessous, à 0’20, le « pas aussi européiste cependant donner l'impression d'en avoir pour son et islamophile que Juppé » ; ou, à 3’40, « les gens regard. ne se supportent plus parce qu’on a deux cultures ! qui s’affrontent et qui ne peuvent pas vivre sur le Alors quid du retour de M. Sarkozy ? Qui va même sol » ; ou encore, à 4’15, la fascination à la prendre pour argent comptant cette farce : la fin fois sépulcrale et gourmande pour les règlements de sa traversée d'un désert aux allures de de comptes à coups de fusils… Face à Nicolas minuscule bac à sable ? Comment peut-on croire Domenach, Éric Zemmour se plaint du dispositif à une soudaine renaissance, alors que la qui l’empêcherait d’affiner ses « analyses », alors parturition s'accomplit depuis le soir de la défaite que la chaîne sur laquelle il se déchaîne s’avère le du compétiteur, voilà vingt-huit mois ? Un tel réceptacle idéal pour son caquet haineux et non-événement, éventé mais gonflé, va-t-il simpliste – des formules à l’emporte-pièce franchir la barre cathodique ? Suffit-il de fondées sur des réminiscences d’une vague promouvoir à l'extrême pour que le suspens première année de Sciences-Po, à faire se instauré, aussi faux que furieux, arrache des retourner dans leur tombe les professeurs Girardet alléluias aux tréfonds de la nation ? Le désir est et Rémond ! Voici comment une rhétorique et des grand mais la force est petite. Fiasco dans l'air... obsessions détestables s'acclimatent puis se ! propagent, en notre étrange pays... L'épisode, grotesque, s'est mis à ressembler, trait pour trait, à une publicité américaine d'il y a 30 ans. Des dames chics et âgées (on les croirait Le résultat est là : Nicolas Sarkozy peut resurgir issues de Neuilly !) s'apprêtent à goûter un dans un paysage politique que les chaînes hamburger prometteur. Cependant, il n'y a qu'un siamoises d’information en continu contribuent à tout petit bout de viande à l'intérieur. Alors les faire glisser le plus à droite possible. Un paysage dupées s'exclament : « Où est le bœuf ? où Juppé incarne la gauche, Sarkozy le centre et » ("Where is The Beef?"). Voilà très exactement Le Pen une droite bonasse pleine de bon sens près l'effet produit par Nicolas Sarkozy le 19 de chez vous. Un paysage où, comme sur BFM, le septembre : un regain colossal annoncé qui se dialogue politique entre “experts” réunit le transforme en ricochet avorté. directeur de la rédaction du Figaro Magazine, Guillaume Roquette, et un journaliste de L’Opinion, Ludovic Vigogne. Comme si une Tout a commencé par une lecture de texte. Dans tornade audiovisuelle avait préparé le terrain, les églises, les temples, les synagogues, ou les pour que Nicolas Sarkozy revînt sur des positions mosquées, un tel rituel en impose. Au cinéma, le relativement modérées, tempérées ; tel un messie dispositif impressionne, à condition d’être pensé, du juste milieu… comme lorsqu’à la fin de Sobibor, 14 octobre ! 1943, 16 heures, Claude Lanzmann, de sa voix L’échange entre le journaliste convulsionnaire du jupitérienne, égrène solennellement la liste des Figaro et son confrère plus placide de Marianne a convois de déportés parvenus au camp été enregistré en un lieu confiné avant diffusion. d’extermination nazi, qu’un carton déroulant fait Cependant le retour de Nicolas Sarkozy prétend défiler sous nos yeux. L'effet produit s'avère alors répondre aux lois du direct hors studio. Les grandiose : la vidéosphère, la graphosphère et la logosphère nous étreignent de concert. bien mérité, s’il faut en croire Damien Fleurot ! (BFM) et Julien Arnaud (i>Télé), chacun posté Patatras ! Une catastrophe dans l'ordre de la dans une allée privée verdoyante (villa représentation est au rendez-vous, avec la page Montmorency). Le pied de grue journalistique y Facebook de Nicolas Sarkozy. La déclaration de atteint des sommets, à mesure que l’heure tourne : “revenez-y” sarkozyen se retrouve ânonnée par un « A priori Nicolas Sarkozy ne devrait pas sortir de homme et une femme pris au dépourvu, en direct son domicile, où il passera la soirée en famille », sur BFM. Le ratage submerge. On ne pouvait rien répètent sans mollir nos hallebardiers des temps rêver de pire !... modernes. Le studio revient avec constance vers ces deux-là, qui n’ont donc rien à déclarer. Il http://www.dailymotion.com/video/x26azl4_lecture-de-l-e- s'agit sans doute de rentabiliser l’envoi de telles pi-tre-de-sarkozy-aux-beotiens_webcam sentinelles, en faction inutile, aux marches !occidentales de la capitale… L'entier vendredi soir se révèle à l’avenant. Il n’y Michaël Darmon se lance, histoire de donner du a rien à voir, en dépit de “l’édition spéciale” qui sens à cette folle journée – Nicolas Sarkozy, occupe chacune des chaînes jumelles. Alors les arrivé ce matin à pied à ses bureaux, annonçait journalistes meublent comme ils peuvent : « par ce geste inédit un événement prodigieux : « Bruno Le Maire oppose son jeune corps calme au Séduction permanente… Texte vrillé par une corps nerveux et plus vieux de Nicolas Sarkozy. » idée : “C’est mon devoir.”… c’est sa vie, tout Tout cela semble soudain physique. Et même simplement… même son épouse… nouvelle sexuel, s'il faut en croire Laurent Wauquiez, saisi martingale… à la tête du pays. » Le téléspectateur par un étrange démon : « Ça donne envie parce se réveille en sursaut : à la tête du pays ? Sur que lui en a envie ! » Les commentaires parlent de i>Télé, un jeune présentateur, à la barbe « garde rapprochée ». Nous n'avions rien connu soigneusement sauvage et au regard d’un bleu d'aussi torride depuis les “amazones” du colonel insoutenable, se prend à évoquer, dans le feu du Kadhafi. direct, ce qu’a « publié sur Facebook le chef de ! l’État. Euh… l’ancien chef de l’État ». Le fond d'écran se voit occupé, plus que de ! raison, par un cliché torchonné du président de la Oui ou non, « ne s’agit-il que de succéder à M. République honoraire à l’arrière de sa voiture. Il a Copé à l'UMP » (David Assouline sur BFM) ? été pris au sortir de ses bureaux parisiens, mais Certes, pour le moment, c’est la priorité, selon le rappelle une arrivée honteuse au tribunal de directeur de campagne du revenant, Frédéric Bordeaux. BFM et i>Télé devraient chacune Péchenard, un ancien policier reconverti. « Péche engager des sémiologues ! », dont Jean-Michel Décugis, « spécialiste Police- ! Justice i>Télé », nous dresse un panégyrique dont L'image fixe cède par intermittence la priorité à tout recul critique semble avoir été nettoyé au un petit film n'ayant rien à envier aux interludes karcher. M. Péchenard se répand sur les ondes, de la télévision de papa. Une voiture automobile avec sa mine si rassurante de passe-muraille de la noire est en train de regagner le XVIe plaine Monceau : arrondissement de la capitale, où nichent M. et Mme Sarkozy. Les plans n’ont aucun intérêt. On finit par regarder ce chewing-gum pour les yeux. Déjà s’annonce « le premier sondage sur ce retour La berline qui chemine dans des artères huppées à la vie politique ». La formule est vague, il n'est s'avère une Citroën C6 (57 350 € TTC avec plus question de magistrature suprême. « À tout options selon largus.fr). On découvre même son de suite » : tiens voilà de la pub. Il y est question immatriculation assez grand genre, dans la d'une compétition acharnée : « Les cheeps contre mesure où on croirait un numéro de compte en les cacahuètes. » La comprenette s'encrasse, face banque : CF862KL75. « Il va faire du social. Il à un tel déferlement. Tiens voilà Jean-Jacques donne un signal clair puisqu’il va dans le Nord », Bourdin. édicte Ruth Elkrief, à propos du premier meeting ! « à la rencontre des militants de l’UMP », Mais c'est une archive. Quinze jours avant le annoncé par le candidat repeint à neuf. scrutin présidentiel de mai 2012. Nicolas Sarkozy chante l'air du “jamais plus jamais”. Tout va décidément très vite. Les chaînes d'information en Plaque d'immatriculation désormais floutée... continu se poseraient-elles en mémoire de ce ! monde amnésique, en boussole de ce pays M. Sarkozy est candidat, mais à quoi ? À un repos déboussolé ? http://www.dailymotion.com/video/x26dc15_sarkozy-2012- désormais son casting en tête. Il distribue les si-moi-battu-politique-finie-stop_webcam postes : « Bertrand, Le Maire et NKM jouent Matignon en 2017 plutôt que l'Élysée. » Sur i>Télé : « ...se remettre à l'abri du chef... pour l'instant pas un mot de politique. » Sur BFM, Guillaume Larrivé, un député UMP de 37 ans très propre sur lui, un peu tête à claques mais sans doute futé, puisqu'il est là. Pour nous dire ceci : « Il a un devoir, il a un devoir. Il est dans la volonté, dans l'imagination de la construction... volonté de brancher la France sur le monde. » On regarde une seconde Arte, afin de reprendre son souffle : voici une analyse structurée sur le non à l'indépendance en Écosse. Retour à Ruth Elkrief sur BFM : « Et c'est l'autre grand titre aujourd'hui, les frappes françaises en Irak. » Claude Pouce ! i>Télé passe au foot : « Bordeaux-Évian, Askolovitch sur i>Télé : « Imposer une évidence, c'est un choc de culture et c'est Bordeaux qui a c'est imposer une histoire, tout tourne autour de gagné » (dixit Pascal Praud). BFM continue de lui. Nous ne parlons plus des frappes en Irak. » Il creuser seule l'inépuisable sillon : « C'est l'histoire est très fort, Askolovitch : il instille une d'un faux départ, d'une fausse absence et d'un vrai distanciation “fonctionnelle”, c'est-à-dire qui retour. » Yves de Kerdrel, de Valeurs actuelles, légitimise ce contre quoi elle prétend s'exercer. met beaucoup d'empathie pédagogique à Son discours, c'est : permettez-moi de jouer un expliquer « la stratégie de la carte postale » et instant le Daniel Schneidermann de la chaîne en l'impérieuse nécessité du « recours ». Il est tout à décryptant les panneaux dans lesquels nous coup question des affaires. Inserts de tous les tombons, ce qui nous permet, sitôt fait, de journaux possibles et imaginables sur l'écran, sauf continuer sur notre lancée ! Quel tournis Mediapart et Le Canard enchaîné. « On essaie en conceptuel, sous couvert d'apparente crétinisation vain de l'abîmer », geint Guillaume Peltier à des masses !... ! !propos de son grand homme. Le pompon s'annonce. Christophe Hondelatte Les mêmes images forment la même ronde : donne la parole à Éric Brunet, un homme qui, Sarkozy au théâtre, accueilli par un auteur à la lorsqu'il regarde très loin sur sa gauche, aperçoit page (BHL). Sarkozy à bicyclette. Sarkozy au pas Nicolas Sarkozy. M. Brunet brosse un tableau de course. Sarkozy s'installant dans sa voiture senti de la situation : « L'ancien président a choisi noire, à la plaque d'immatriculation désormais des gens, comme on dit au rugby, des gens un peu floutée... Thierry Saussez, conseiller du revenant, méchants devant. » Le tout est ponctué interrogé tel un vieux sage : « Aller au cœur de d'enregistrements de réactions venues de toutes ses soutiens sur Facebook, puis faire le buzz dans parts. Jean-Christophe Cambadélis, par exemple, tous les médias – vous en êtes d'ailleurs le tonne : « Faire oublier son passé et son passif. Il meilleur exemple –, avant d'approfondir à la n'échappera pas à son bilan, ce sera son boulet. » télévision, puis de partir à la rencontre des Il parle, à l'évidence, du prédécesseur de François militants. C'est une boule d'énergie et d'initiative. Hollande. Soudain, Christophe Hondelatte en Il ne vient pas faire la restauration, mais donner la vient à « nos Rafales » – il doit payer ses impôts même énergie pour construire un projet. Il faut la pour déranger ainsi le déterminant possessif. puissance et il faut la proximité. » Claude Askolovitch mobilise, pour sa part, on ne sait quelle « mystique politique ». Puis il conclut, harassé : « La réalité, on la connaîtra dans 48 « Refaire un bout de chemin avec cet homme- !heures. » !là ? » Dix-sept heures plus tard, samedi 20 septembre à Pendant ce temps, la BBC développe quatre 13 heures, l'esprit un peu plus vif, on s'enchaîne à titres : la libération d'une cinquantaine d'otages nouveau. La confusion et la surchauffe menacent turcs en Irak, l'accord sur une zone démilitarisée encore et toujours dans le poste. Le retour de en Ukraine, les élections en Nouvelle-Zélande et Nicolas Sarkozy débouche irrémédiablement sur de terribles inondations aux Philippines. les journées du patrimoine en général et sur la ! visite de l'Élysée en particulier. Un journaliste a Samedi est un jour sans, un entre-deux (le qui l'apprécient et ceux qui ne l'apprécient pas. Je lendemain de Facebook, la veille de France 2). ne suis pas fan mais il m'a épaté, j'ai été au départ Cela patine, sur BFM et i>Télé. Cela radote et un peu fasciné. Toutefois il y a un grand fossé ressasse : « Enquête sur un come back entre le Sarkozy qui parle et celui qui agit. » minutieusement orchestré » – la caisse de Apolline de Malherbe : « N'est-ce pas le cas de résonance ne fait-elle pas partie de l’orchestration François Hollande ? » ? Le ronron du climatiseur médiatique s'installe : ! « Après l’omni président, l’omni absent… Ah ! Près de deux heures plus tard, en nage sous les les concerts de sa femme, Carla : dans la salle projecteurs, Julien Dray persiste et signe. Alors comme en coulisse, il fait partie du spectacle. » que France 2 s'apprête à recevoir trois quarts ! d'heure durant Nicolas Sarkozy, le conseiller Le jour d’y croire est arrivé. Mais en ce dimanche régional socialiste d'Île-de-France se montre 21 septembre à 13 heures, François Bayrou se toujours mesuré dans son appréciation de l'ancien montre réfractaire. Non au parti unique et à toute président – « ses talents, ses qualités, ses défauts tentative de soumission du centre : « Ce n’est pas » – et tire pour le PS les conséquences d'un tel imaginable et je ferai tout ce qu’il faut pour que retour : « Il faut désormais une forme de solidarité ce ne soit pas imaginé. » entre nous. » Apolline de Malherbe prend congé ! en annonçant une « soirée 100 % politique ». À 18 heures, le compte à rebours est entamé : « Julien Dray s'arroge le dernier mot : « 100 % Sarkozy, le retour, acte II. L'ancien président va Sarkozy ! » s'expliquer devant les Français », affiche i>Télé en fond d'écran. Audrey Pulvar : « Il ne va pas pouvoir dire j'ai changé, il va trouver une autre narration. » Michaël Darmon : « Il va dire j'ai compris. Ce qui n'a pas changé chez lui, c'est sa croyance absolue en la saturation médiatique et à sa force quand il s'exprime. »

Sur i>Télé, oyez, oyez braves gens : « Retour en grande pompe. Saura-t-il convaincre les Français qu'il a changé ? Analyse et décryptages. » Il est 20 heures et Michaël Darmon entame sa péroraison : « L'ancien président avait averti qu'il ferait un retour stratosphérique et il revient par le parti. Comme toujours, Nicolas Sarkozy s'adapte aux Sur BFM, deux heures avec Julien Dray, le circonstances. » Le journaliste décrit des luttes socialiste peut-être le moins incompatible avec le titanesques à venir entre « les enfants de Jacques côté flambeur de l'ancien président sur le retour. Chirac » (Juppé contre Sarkozy). On attend alors M. Dray arbore une minuscule montre à son un morceau de bravoure : une référence poignet dodu. Il n'a jamais cru à l'effacement de wagnérienne, une allusion au Walhalla. Nicolas Sarkozy : « À 20h05 le 6 mai 2012, j'étais L'éditorialiste s'en tient à l'univers télévisuel : « convaincu qu'il serait candidat en 2017. Je C'est inamicalement vôtre ! » regrette de ne pas avoir parié dès le départ. » ! Question perfide et glacée d'Apolline de Malherbe Puis il anticipe – les chaînes d'information jouent : « Vous auriez gagné gros ? » volontiers les cartomanciennes – « le dernier duel ! » à droite. Avec une nouvelle recrue repérée aux Julien Dray change de sujet et sonne la charge : « côtés de Nicolas Sarkozy, le député du Nord Depuis vendredi, tout tourne autour de lui et s'est Gérald Darmanin : le revenant fait ainsi coup presque noué un rapport sado-maso avec la double, en privant Xavier Bertrand d'un soutien presse. » Apolline de Malherbe le coupe : « Je tout en avertissant les quadragénaires réticents vous en prie ! » Julien Dray évoque Nicolas qu'il saura puiser dans un plus jeune vivier à Sarkozy avec une complicité à peine comprimée : disposition... « J'ai à peu près le même âge que lui. Il y a ceux ! Le rythme se précipite du côté de France sondage instantané, la voix de son fils de 13 ans Télévisions. On signale « ses deux fils Pierre et qui s'est glissé devant le spectacle : « On dirait le Jean ». Toujours pas de commentaires sur une même en plus vieux. C'est une bête de télé, mais absence atroce, dans ce dispositif de reconquête il est vraiment nul. » En compensation, le fidèle du pouvoir qui s'édifie sous nos yeux : Nadine Éric Besson sait trouver les mots adéquats, Morano. Jeudi soir, sa marionnette des Guignols, exprimés du bon côté de l'écran (à l'intérieur du sur Canal+, dans une saynète au poil, avait poste et non en face) : « Il y a des hommes qui pourtant prévenu PPD, qui la voyait laissée au dégagent quelque chose de particulier. » bord du chemin : « T'as d'la merde dans les yeux ! Comment tu veux qu'Nico y se passe d'une mediapart.fr princesse comme moi ? »

Un Sarkozy nouveau ? « J’ai quelques doutes, » affirme Jean-René Lecerf

Thomas Leroy

Sur i>Télé, Claude Askolovitch, fine mouche du PAF, poursuit son petit jeu consistant à participer de cette machine infernale, mais avec un regard de biais et un pas de côté : « Jusqu'à présent et depuis vendredi, c'était les produits dérivés du sarkozysme : en particulier les commentaires et © AFP nous en faisons partie. Là, nous allons le voir en vrai, pendant 40 minutes. C'est un effet de loupe, Au Sénat, la droite se réjouit du retour de Nicolas la télévision. En 2006, Lionel Jospin a tenté un Sarkozy sur le devant de la scène politique mais certaines voix discordantes n’ont pas oublié le retour dans les mêmes conditions. Mais à la candidat controversé de 2012. minute où les gens l'ont vu, ça n'y était plus. Il ne ! faut rien exclure. Les Français, dans l'instant qui « Le chef is back ». Pierre Charon, sénateur UMP de approche, vont-ils ressentir, presque intimement, Paris et proche de Nicolas Sarkozy ne cache pas sa s'ils ont envie de refaire un bout de chemin avec joie. « En 40 minutes, il a donné un espoir énorme à la cet homme-là ? » droite et au centre » insiste-t-il au lendemain de l’interview fleuve de l’ex-président au 20h. Chauffé à blanc par la paire de chaînes ! Avec ce retour, ce dernier n’en finit plus de recevoir d'information en continu, on passe sur France 2. les éloges de sa famille politique. Interrogé par France Curieux entretien d'embauche d'un briscard de 59 Inter, Jean-Pierre Raffarin reconnaît chez Nicolas ans. Sarkozy une « démarche crédible » et un « diagnostic ! assez juste : la France est désespérée parce que le Mouvements d'épaule inaltérés. Phrases toujours pouvoir est très mauvais. » Le sénateur poursuit : « Il a sujettes à caution ou interprétation : « Je n'ai montré une certaine énergie et ce dont les gens ont jamais cru à l'homme providentiel. » « J'avais pas envie aujourd'hui c'est de cette force au service de la envie de laisser tomber les gens. » « On m'a crédibilité de l'alternance. » même soupçonné d'être responsable de la mort de ! nos compatriotes : les pauvres ! » Sans oublier Proche de François Fillon, le concurrent de Jean-Pierre ce : « Je n'aime pas l'injustice », qui sonne comme Raffarin à la présidence du Sénat, Gérard Larcher, : « Je n'aime pas la justice »... avait déjà salué le retour de Nicolas Sarkozy alors que celui-ci n’était pas encore sorti du bois. « S'il est ! président de l'UMP, je serai à ses côtés pour faire C'est alors que, mobilisé depuis quatre jours par valoir un certain nombre d'idées » affirmait-il au micro Mediapart et gorgé de “pipolisation” contagieuse, de RTL, il y a une dizaine de jours. l'enquêteur sur canapé perçoit, en guise de ! « Wait and see » Mais certains, même à l’UMP, peinent à cacher leur scepticisme. « Cette intervention ne m’a rien appris sur son programme ni sur ses intentions » lâche le sénateur UMP Jean-René Lecerf. Séduit par Sarkozy lors de la campagne 2007, le sénateur était « en revanche beaucoup plus réservé sur la campagne de 2012. » Comme lui, les proches de François Fillon restent prudents sur cette sortie attendue. « Wait and see » (attendre et voir) balaye ainsi le sénateur UMP de la Seine-Saint-Denis Philippe Dallier, visiblement agacé par le retour façon rouleau-compresseur de !Nicolas Sarkozy. Pour les proches du centre, il subsiste une certaine méfiance vis-à-vis de l’ancien président dont la dernière campagne présidentielle avait largement penché vers la droite. Et les bonnes intentions avancées n’ont pas encore convaincu. « J’attend de voir si les distances ont été prises, notamment avec Patrick Buisson » prévient Jean René Lecerf. Mais le sénateur n’est pas dupe. « Un nouveau Sarkozy ? J’ai !quelques doutes » glisse-t-il. Pourtant, le candidat l’assure, son rassemblement se fera avec le centre. « Le retour de Nicolas Sarkozy, ce A Suivre… n’est pas le retour du RPR » affirme Pierre Charon. Manière d’affirmer que le candidat à l’UMP n’a pas La Presse en Revue !l’intention de scinder le centre droit. !« Une épée de Damoclès » Reste les affaires judiciaires qui pèsent sur l’ex chef d’Etat. « J’ai besoin d’en savoir plus » explique Jean- René Lecerf « notamment sur l’affaire Bygmalion ». S’il « n’oublie pas la présomption d’innocence », la situation ne le rend « pas serein ». D’autant plus qu’une éventuelle condamnation pourrait mettre un sérieux coup d’arrêt au candidat qui vise l’Elysée. « !C’est une épée de Damoclès » reconnaît le sénateur. La présidence de l’UMP semble déjà acquise à Nicolas Sarkozy mais les primaires élargies pourraient révéler des surprises. Selon notre sondage BVA pour Public Sénat, les Français préfèrent largement Alain Juppé à Nicolas Sarkozy comme candidat de la droite en 2017. Le « revenant » a 36 mois pour faire mentir les pronostics.

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