La République Populaire de Chine

Un pays gigantesque, puissant, multi-millénaire, mais aussi un pays d'inventions souvent envahi. 4 700 ans de Dynasties Royales et Impériales- de – 2 850 AV – JC à + 1 850 La Chine sous domination étrangère – 1850 - 1912 Naissance de la Chine moderne – 1912 - 1980 L'éveil économique de la Chine – depuis 1980

Les 18 Dynasties Chinoises et ses quelques 270 rois ou empereurs ( de – 2 850 AV – JC à + 1 850) Les 30 dirigeants de la République Populaire de Chine ( de 1912 à 2017)

© Hervé PASCAL - 2017 2 La République Populaire de Chine

Un pays gigantesque La République populaire de Chine couramment appelée Chine et parfois Chine populaire, est un pays d'Asie de l'Est. Avec plus de 1,3 milliard d'habitants, soit environ un sixième de la population mondiale, c'est le pays le plus peuplé du monde. Elle compte huit agglomérations de plus de dix millions d'habitants et plus de trente villes d'au moins deux millions d'habitants. La seule aire urbaine de Shangai dépasse les 52 millions d'habitants, soit près de l'équivalent de la totalité de la population de l'Angleterre. Avec près de 10 millions de km2, la Chine est également le plus grand pays d'Asie orientale et le troisième plus grand pays du monde en superficie. Un pays puissant La République populaire de Chine est actuellement (2017) la deuxième puissance économique mondiale et l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies. Elle est également le premier exportateur mondial et dispose de l'arme nucléaire, de la plus grande armée du monde et du deuxième plus grand budget militaire. Gouvernée par le Parti communiste chinois, la Chine a adopté une « économie socialiste de marché » où capitalisme et contrôle politique autoritaire se côtoient en une formule spécifique. La constitution de la République populaire de Chine la définit comme « un État socialiste de dictature démocratique populaire, dirigé par la classe ouvrière et basé sur l'alliance des ouvriers et des paysans ». Le préambule de la constitution spécifie le rôle dirigeant du Parti communiste chinois et continue de citer officiellement le marxisme-léninisme comme idéologie de référence de l'État. Le niveau de vie moyen des Chinois a été multiplié par plus de 90 depuis 1987, soit la plus forte croissance mondiale depuis le début de l'âge industriel en Angleterre au 18 eme siècle. Un pays multi-millénaire La Chine est aussi l'une des plus anciennes civilisations du monde. Elle trouve son origine dans la vallée du fleuve Jaune puis s'est progressivement étendue vers les côtes sud et ouest puis vers l'est jusqu'au Tibet puis vers le nord jusqu'en Mongolie. Dès le Néolithique existaient en Chine des sociétés organisées sédentaires qui pratiquaient l'agriculture et l'élevage. La culture du riz apparaît vers 5000 av. J.-C, soit près de 1 500 ans avant les premières civilisations égyptiennes connues.

Un pays d'inventions La Chine a connu une période néolithique et des âges des métaux plutôt tardive par rapport à la Mésopotamie, mais elle a été et reste le foyer de nombreuses innovations dans les domaines des sciences et des arts. Elle est à l'origine de nombreuses inventions majeures telles la boussole, le papier, le billet de banque ou la poudre à canon. La civilisation chinoise a fortement imprégné toute l'Asie de l'Est, notamment aux niveaux religieux, linguistique qu'artistique. L'une des 1eres boussoles à cuillère (200 ans AV -JC) Un pays souvent envahi Au cours de son histoire la Chine a été à plusieurs reprises divisée puis réunifiée; elle a été par deux fois entièrement conquise par des étrangers : les Mongols au XIII eme siècle et par les Mandchous au XVII eme siècle. La dernière dynastie impériale, les Qing qui régnait sur le pays depuis 1644, a connu une période de déclin durant la phase d'expansion coloniale des pays occidentaux, menant le pays de défaite en défaite à partir des guerres de l'opium. C'est seulement après la victoire contre l'armée japonaise en 1945 que la Chine a pu se libérer des interventions étrangères. La République populaire de Chine est proclamée le 1er octobre 1949, à la suite de la victoire militaire du Parti communiste chinois retour au sommaire 3 La Chine des Dynasties Royales et Impériales- de – 2 850 AV – JC à + 1 850 La Chine a été dirigée sous forme de dynasties royales ou impériales pendant plus de 4 700 ans. Ce n'est que depuis 1912 qu'elle acquis le statut de République. Aucune dynastie ne régnait réellement sur l'ensemble de la Chine, mais plutôt sur un ensemble de royaumes ayant chacun sa dynastie, aux dates de début et de fin propres. Après les premières dynasties, telles que celles des Xia, des Shang et des Zhou, qui n'occupent que la partie la plus centrale du pays, le grand unificateur de la Chine est l'empereur Qin Shi Huang, fondateur de la dynastie Qin (qui a donné son nom à la Chine) en 221 av. J.-C., ainsi que de la Grande Muraille de Chine qui est l'un des seuls monuments humain à être visible de l'espace. La Chine est alors devenue une vaste zone relativement unifiée politiquement et linguistiquement, avec une culture avancée, devançant le reste du monde dans de nombreux domaines tels que les arts, la médecine et les techniques. Ces 4 700 ans de dynasties ont laissé de forte trace de culture de la personnalité et de servilité dans la population chinoise.

La Chine sous domination étrangère – 1850 - 1912 Les tentatives de la Chine pour se moderniser s'avèrent insuffisantes, et la réforme des Cent Jours de 1898 est un échec. Le mouvement nationaliste de la révolte des Boxers, en 1899- 1901, dont l'empire tente de tirer parti pour résister à l'influence des puissances étrangères, débouche sur une intervention internationale et sur un protocole de paix humiliant pour la Chine, renforçant le discrédit des Qing. La révolution éclate en 1911. Sous la pression d'intellectuels et hommes politiques progressistes, le choix d'un régime républicain est décidé et la République de Chine est proclamée en 1912 par Sun Yat-sen, chef du parti nationaliste. Puyi, le dernier empereur de la dynastie Qing, abdique.

Naissance de la Chine moderne – 1912 - 1980 , devenu président, proclame le rétablissement de la monarchie en 1915. Sa mort, en 1916, contribue au chaos économique et politique du pays : la conférence de Paris, en 1919, attribue le , revendiqué par l'Allemagne récemment défaite, au Japon. En 1921, le Parti communiste chinois est créé à . Entre-temps, Sun Yat-sen a multiplié les contacts et demandes d'assistance auprès de la jeune Union soviétique. En 1923, il fonde à Canton une académie militaire destinée à former une armée chinoise moderne. Tchang Kaï-chek en prend la direction. À la mort de Sun Yat-sen en 1925, Tchang Kaï-chek mène avec succès l'Expédition du Nord, reprenant la moitié nord du pays. En avril 1927, il proclame l'établissement de la capitale à Nankin. Dans le même temps, il rompt avec ses alliés communistes qu'il fait massacrer à Shanghaï, marquant le début de la guerre civile chinoise. La capitale communiste, Wuhan, est reprise en 1928 par l'Armée nationale révolutionnaire du Kuomintang qui a désormais le contrôle de l'ensemble du pays et obtient une reconnaissance internationale. Fin 1931, Mao Zedong proclame la République soviétique chinoise. Fin 1934, chassé par l'armée de Tchang Kaï-chek, il entame la Longue Marche (12 500 kilomètres), fuyant vers le Nord avec 100 000 hommes, dont 86 000 soldats de l'armée rouge. Fin 1935, il se fixe avec les quelques dizaines de milliers de survivants à Yan'an. À l'été 1937, l'invasion massive de la partie orientale de la Chine par le Japon déclencha la deuxième guerre sino-japonaise. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis accordent une aide financière massive au Kuomintang dans le cadre de l'effort de guerre anti-japonais. En février 1945, la conférence de Yalta autorise l'Union soviétique, avec l'accord tacite du Parti communiste chinois, à chasser l'armée japonaise de Mandchourie. retour au sommaire 4

En 1947, l'aide américaine, s'avérant inefficace, prend fin. Dès 1949 Mao Zedong revient avec son armée qui rallie la majorité du pays et conquiert Pékin qui redevint capitale de la Chine sous l'appellation internationale de Beijing. Peu à peu la plupart des autres villes tombent sans grande résistance aux mains des communistes. Il proclame sur la place Tian'anmen, à Pékin, la fondation de la République populaire de Chine, qui succède à la République de Chine. En 1950, la Chine intervient militairement au Tibet. En octobre 1951, elle soutient la Corée du Nord dans le conflit qui l'oppose à la Corée du Sud, en envoyant 1 700 000 "volontaires" combattre les forces américaines et internationales des Nations-Unies. En 1957, prenant acte des insuffisances du régime, Mao lance la campagne des Cent Fleurs : il invite la population à un débat critique et lance en 1958 le Grand Bond en avant, vaste mobilisation pour la modernisation économique qui se solde par une famine responsable de 15 à 30 millions de morts. À partir de ce moment, Mao, très contesté par certains des responsables les plus éminents du parti, perd de son autorité. De nouvelles politiques économiques sont mises en place sous la présidence de Liu Shaoqi.

En 1966, Mao lance la Révolution culturelle, qui lui permet de revenir au pouvoir en s'appuyant sur la jeunesse du pays contre les élites du parti en poste alors. Une période de chaos s'ensuit. La situation est progressivement reprise en main par Zhou Enlai. Peu après la mort de Mao, Deng Xiaoping, considéré comme le leader des réformistes, parvint à se hisser au pouvoir. À la suite de quoi, la veuve de Mao, Jiang Qing, et ses associés, la Bande des Quatre, furent arrêtés et jugés. Depuis, le gouvernement a considérablement réduit le contrôle gouvernemental de la vie privée des individus et opéré une transition de l'économie de type planifié à une économie mixte. En 1978, les dirigeants chinois annoncent qu'ils encourageront les coopérations économiques avec les autres pays et chercheront à obtenir les techniques et équipements les plus avancés du monde. Ce revirement politique marque le début de la politique d'ouverture de la Chine. Le leitmotiv des partisans de la réforme économique est l'ouverture progressive du marché chinois, pour parvenir à la constitution d'une classe moyenne et à l'amélioration du niveau de vie

L'éveil économique de la Chine – depuis 1980 Cette politique s'est très rapidement montrée efficace et depuis les années 1980 on a assisté a une augmentation spectaculaire du revenu annuel, du niveau de consommation, de l'espérance de vie, de l'alphabétisation de la population. Toutefois, si l'économie chinoise a fait un formidable bond en avant en moins de quarante ans, l'individu n'est pas au centre des préoccupation de la Chine qui reste un des Etats du monde ou les droits de l'homme sont les moins respectés. En effet, la Chine est désormais (2017) le pays qui compte le plus de milliardaires en dollars du monde (près de 3000, soit plus qu'aux USA) avec plus de 100 nouveaux par an, la plupart d'entre-eux résidant à Pékin. Paradoxalement la Chine est également le premier pays au monde en nombre d'exécutions de condamnés à mort avec près de 5 000 par an, pour des motifs des plus variés.

retour au sommaire 5 Les 18 Dynasties Chinoises et ses quelques 270 rois ou empereurs. La Chine a été dirigée sous forme de dynasties royales ou impériales pendant plus de 4 700 ans. Pendant cette très grande période 18 dynasties se sont succédées avec à leur tête quelques 270 rois ou empereurs. de 2 850 à 2 205 AV – JC - Dynastie Tang - aussi appelée celles des Trois Augustes et des Cinq empereurs, qui s'apparente plus à une dynastie mythologique que réelle. Selon la légende, le monde chinois serait né d'un œuf. De son éclosion serait né le ciel rond, la terre carrée et un géant nommé Pangu, accompagné d'un dragon, d'un phénix, d'une licorne et d'une tortue. Lorsque Pangu mourut, de ses yeux seraient nés le soleil et la lune, de son sang l'eau des rivières et des mers, de son souffle, le vent et les nuages et de sa voix le tonnerre. Enfin, de ses parasites seraient nés les ancêtres des êtres humains dont 3 ancêtres aux pouvoirs surnaturels : les trois augustes. Fúxī, qui possédait une tête humaine, un corps d'animal et une queue de serpent ; il était censé avoir inventé les fondements de l'écriture chinoise, le calendrier, l'utilisation des métaux et aurait organisé l'élevage, la pêche et la construction des maisons Nǚ wā , sa sœur, qui aurait réparé le ciel et aurait aussi créé l'humanité en modelant des statuettes d'argile. Elle peut prendre toutes les apparences possibles. Shénnón, le Divin Laboureur qui aurait inventé l'agriculture et la charrue, découvert les plantes médicinales et le thé. Les Trois Augustes laissent diriger le Pays par cinq empereurs qui étaient des dirigeants légendaires moralement irréprochables. Huángdì (-2698/-2597), l'empereur jaune, le plus connu, qui aurait, entre autres, mis en place l'administration chinoise, développé l'écriture, inventé l'acupuncture, puis : Zhuanxu (-2597/-2435) , Ku (-2435/-2357) , Yáo (-2357/-2255) , Shùn (-2255/-2205) de 2 205 à 1 767 AV JC - Dynastie Xia Selon les textes ancestraux, la dynastie Xia aurait été la première des réelles dynasties de la Chine pré-impériale. Elle aurait été fondée par Da Yu le Grand, et aurait disposé du pouvoir de 2205 à 1767 avant notre ère, selon la chronologie traditionnelle chinoise. Elle débuterait par la venue d'un héros, ses successeurs rencontrant des difficultés, puis la dégénérescence se serait installée, des dérèglements seraient intervenus, entrainant la chute de la dynastie. Elle aurait comporté les 16 rois suivants : Da Yu (ou Yu le Grand) (-2205/-2197) , le fondateur puis : Qi (-2197/-2188), Tai Kang , (-2188/-2159), Zhong Kang (-2159/-2146), Xiang (-2146/-2118), Shao Kang (-2118/-2097), Zhu (-2097/-2040), Huai (-2040/-2014), Mang (-2014/-1996), Xie (-1996/- 1980), Bu Jiang (-1980/-1921), Jiong (-1921/-1900) ,Jin (-1900/-1879), Kong Jia (-1879/-1848), Gao (-1848/-1837), Fa(-1837/-1818,) Jie Gui (-1818/-1767)

de 1 767 à 1 046 AV JC - Dynastie Shang également appelée dynastie Yin Da Yu représenté vers 1200 après JC La tradition chinoise fait de la dynastie Shang la deuxième à avoir dominé le pays, après la dynastie Xia. Le dernier roi des Xia, Jie Gui, est présenté comme un débauché, qui est finalement renversé par Cheng Tang, qui fonde la dynastie Shang aussi appelée Yin. C'est sous cette dynastie que se développera non seulement l'agriculture et les constructions des premières véritables villes mais aussi l'écriture et les arts de la poterie, du façonnement du bronze et de la joaillerie. Cependant la grande majorité des hommes et des femmes du pays sont considérés comme quantité négligeable et presque tous réduits au niveau d'esclaves. Pendant cette période de près de 700 ans, une trentaine de rois se sont succédés, tous plus cruels les uns que les autres. Cette dynastie compte 32 rois, dont : Vase Shang

Cheng Tang , fondateur de la dynastie, puis : Wai Bing, Zhong Ren, Tai Jia , Wo Ding ,Tai Geng ,Xiao Jia , Yong Ji ,Tai Wu , Zhong Ding , Wai Ren, He Dan Jia, Zu Yi Zu Xin, Wo Jia, Zu Ding, Nan Geng, Yang Jia, Pan Geng, Xiao Xin, Xiao Yi, Wu Ding, Zu Ji, Zu Geng, Zu Jia ,Lin Xin, Geng Ding, Wu Yi, Tai Ding, Di Yi, Di Xin . retour au sommaire 6 de 1 046 à 221 AV JC – Dynastie Zhou La dynastie Zhou est selon l'historiographie traditionnelle la troisième dynastie chinoise. Elle prend le pouvoir vers 1046 av. J.-C, faisant suite à la dynastie Shang, et reste en place jusqu'en 256 av. J.-C., date à laquelle s'achève le règne du dernier roi des Zhou pour faire place à celle des Shang. Dès – 1050 AV-JC; Ji Fa, le chef de la tribu des Zhou n'a qu'une idée en tête, renverser Di Xin le dernier rois des Shang jugé cruel envers son peuple et incapable de faire progresser le pays. Il y parvient en 1 046 AV – JC après plusieurs batailles. Ji Fa était un habile politicien, il sut reconnaître les mérites de tous ceux qui l'avaient aidé dans son ascension. Aussi, il prit sur lui de répartir les territoires entre ses alliés pour ainsi stabiliser le pays et les récompenser. C'est ainsi que le système féodal s'installa, avec la création des premiers ministères administratifs du monde, tels que ceux de la Guerre, de la Justice, du Travail ou de l'Education. Néanmoins, les chefs de région vassaux des Zhou, détiennent les pleins pouvoirs sur tous les domaines. Pendant ces pratiquement 800 ans de domination des différentes tribus Zhou, celles de l'occident d'abord (-1 046/ -771) puis celles de l'orient ensuite (- 771 / -221) la Chine se modernise peu à peu, s'organise en région administratives et ses habitants sont un peu moins soumis aux désirs et volontés royales ou aux « baronnies » régionales. Néanmoins, la moindre incartade, même mineure, est punie de la mort par décapitation. Cette dynastie compte 37 rois, répartis en deux clans, l'un dit les Zhou occidentaux qui a régné de – 1 046 à – 771 AV-JC et l'autre dit les Zhou orientaux qui a régné de – 771 à – 221 AV-JC. On remarque que pour la première fois et afin de marquer la continuité de la dynastie, tous les noms de ces rois commencent par le même suffixe « Ji » qui pouvait signifier « celui-qui juge ». Sinogramme des Ji Les Zhou occidentaux : fondateur Ji Fa, puis Ji Song, Ji Zhao, Ji Xia, Ji Man, Ji Yihu, Ji Jian, Ji Pifang, Ji Xie, Ji Hu, Ji Jing, Ji Gongsheng. Les Zhou orientaux : Ji Yijiu, Ji Lin, Ji Tuo, Ji Huqi, Ji Lang, Ji Zheng, Ji Renchen, Ji Ban, Ji Yu, Ji Yi, Ji Xiexin, Ji Gui, Ji Meng, Ji Gai, Ji Ren, Ji Jie, Ji Qubing, Ji Shu, Ji Wei, Ji Wu, Ji Jiao, Ji Xi, Ji Bian, Ji Ding, Ji Yan. de 221 à 206 AV-JC - Dynastie Qin C'est la première dynastie impériale de la Chine, qui dure une quinzaine d'années. Elle est issue de la conquête des six états issus de la dynastie, conquête unifiant le pays, qui l'installe au pouvoir. Les quatorze années de règne de son fondateur, Qin Shi Huang, le premier empereur de l'histoire de la Chine, et de son fils Qin Er Shi, représentent, malgré cette brièveté, un tournant capital dans l'histoire nationale : cette courte période inaugure l'ère impériale qui voit se succéder de nombreuses autres dynasties jusqu'à la chute des Qing en 1912 avec la proclamation de la république. L'empire Qin impose de nombreuses mesures centralisatrices visant à la cohésion du nouvel empire accompagnent la politique d'unification de la Chine : standardisation des poids et des mesures, adoption d'une seule monnaie et d'une seule écriture, construction de la Grande Muraille qui fixe le territoire impérial. Il arrive qu'en appliquant ce programme, le pouvoir se comporte de manière brutale et autoritaire, notamment à l'égard des lettrés se qui va laisser une l'image d'une dynastie despotique et immorale. Début de la construction de la Grande Muraille sous les Qin Seuls deux empereurs règnent durant cette période : Qin Shi Huang, son fondateur qui devient ainsi le premier Empereur de Chine, de – 221 à - 210 qui à sa mort laisse sa place à son fils Qin Er Shi, de - 210 à – 206 AV-JC; de 206 AV-JC à 220 après JC – Dynastie Han Fondée par Liu Bang, chef de guerre d'origine paysanne révolté contre la dynastie Qin, elle compta vingt-huit empereurs. Première dynastie impériale par sa durée, elle se divise en Han occidentaux et Han orientaux Les plus de quatre siècles de domination de la dynastie Han sont généralement considérés comme un des « âges d'or » de l'histoire de la Chine en assouplissant les velléités centralisatrices de leurs prédécesseurs. On met en particulier en avant le long règne de Wudi (141-87 av. J.-C.), durant lequel fut assuré le triomphe du pouvoir impérial sur les dynasties établies dans les provinces, fut mise en place l'idéologie confucéenne officielle des empires chinois, ainsi que vers l'extérieur la conduite de plusieurs expéditions couronnées de succès face aux peuples de la steppe et l'ouverture de la « route de la soie » en direction de l'Asie intérieure et des contrées situées en Occident. retour au sommaire 7 Les 28 empereurs de la dynastie Han. Tous les noms de ces rois commencent par le même suffixe « Liu » qui pouvait signifier « celui-qui éclaire ». Liu Bang, le fondateur, puis : Liu Ying, Liu Gong, Liu Hong, Liu Heng, Liu Qi, Liu Che, Liu Fuling, Liu He, Liu Xun, Liu Shi, Liu Ao, Liu Xin, Liu Kan, Liu Ying, Liu Xiu, Liu Zhuang, Liu Da, Liu Zhao, Liu Long, Liu Hu, Liu Yi, Liu Bao, Liu Bing , Liu Zuan, Liu Zhi, Liu Hongj Liu Bianj Liu Xie

Pendant les quarante dernières années de la dynastie Han, l'empire se désagrège progressivement, divisé entre plusieurs seigneurs de guerre rivaux incapables de se départager sur le terrain militaire. de 220 à 265 après JC – Période dite des « Trois Royaumes » La période des « Trois Royaumes » commence en 220 après la chute de la dynastie Han et s'achève avec la provisoire réunification de la Chine par la dynastie des Jin occidentaux en 265. Les trois royaumes sont ceux de Wei au Nord le long du fleuve Jaune, de Wu dans le Sud-Est, et de Shu dans le bassin du Sichuan. Ces territoires sont soumis à des chefs de guerre qui s'emparent du pouvoir en partageant ces territoires. Ils rompent ainsi pendant 60 ans la fragile unité du pays qui avait été amorcée quelques 3 siècles auparavant. Pendant cette brève période, 3 chefs se partagent le pays : Cao Cao domine la moitié Nord, autour du fleuve Jaune ; Sun Quan occupe la basse vallée du Yangzi et Liu Bei qui est établi au Sichuan. de 265 à 420 - La dynastie Jin

Elle succède à la période des Trois royaumes de Chine Sima Yi était le dernier premier ministre de Cao Cao. A la mort de ce denier, son petit-fils, Sima Yan, prend le pouvoir et fonde la dynastie Jin. C'est une période cruciale de l'histoire de la Chine, car ses premières années représentent une brève parenthèse de paix après les dévastations qui ont marqué la période des trois Royaumes. Elle réunifie le territoire chinois et amène une brève période de prospérité entre 265 et 304, ce qui n’empêche pas l'émergence de nombreux problèmes politiques et sociaux, dont la migration continue de tribus non sinisées au sein du territoire des Jin. La dynastie Jin est en lutte constante contre les seigneurs de guerre et les souverains d' ethnies diverses qui finissent par occuper le Nord. La faiblesse des institutions étatiques permet aux grandes familles et aux généraux de disputer le pouvoir aux empereurs, ce qui entraîne une instabilité politique chronique. Cette instabilité empêche les Jin de consolider leur position sur l’ensemble du pays. Statue sous dynastie Jin Comme les Zhou quelques siècles plus tôt, les Jin se répartissent en deux clans, les occidentaux et les orientaux, et reprennent le même suffixe « Sima » qui pouvait signifier « celui-qui est exaucé », pour marquer la continuité de la dynastie. Les 15 empereurs de la dynastie Jin : Sima Yan, le fondateur, puis : Sima Zhong, Sima Lun, Sima Chi, Sima Ye, Sima Rui, Sima Shao, Sima Yue, Sima Dan, Sima Pi, Sima Yi, Sima Yu, Sima Yao, Sima Dezong,,Sima Dewen. de 420 à 581 - Les dynasties du Nord et du Sud De graves troubles existant à l'intérieur du clan Sima, débouchent sur une terrible guerre civile connue sous le nom de « révolte des huit princes ». Cette situation favorise la montée en puissance des populations barbares situées dans la partie nord de l'empire, depuis longtemps déjà intégrées aux armées chinoises. Des généraux se taillent ainsi des principautés dans le Shanxi, et l'un d'entre eux réussit à prendre la capitale Luoyang en massacrant une grande partie de la famille impériale et des hauts dignitaires. Durant les troubles qui suivirent, le dernier foyer des Jin en Chine du Nord tombe. Comme l'indique son nom, la période des dynasties du Nord et du Sud est marquée par la division de la Chine entre plusieurs dynasties, formant deux ensembles séparés par une frontière fictive. retour au sommaire 8 Durant cette période de 160 ans, les dynasties du Nord et du Sud furent constituées de neuf dynasties principales, cinq au Nord et quatre au Sud et en dépit de leur opposition politique et culturelle, le Nord et le Sud connaissent des évolutions similaires durant cette période : ouverture accrue vers l'extérieur, adoption du bouddhisme comme religion principale, importance du fait militaire et instabilité dynastique. Au-delà de son image de période troublée et instable, la période des dynasties du Nord et du Sud marque celle de la division de la Chine, formant un « haut Moyen Âge » chinois qui fut néanmoins une période très créatrice dans le domaine politique, militaire, religieux, artistique et littéraire. Les 14 rois du Nord : Tuoba Gui, Tuoba Si, Tuoba Tao, Tuoba Yu, Tuoba Jun, Tuoba Hong, Tuoba/Yuan Hong, Yuan Ke, Yuan Xu, Youzhu, Yuan Ziyou, Yuan Gong, Yuan Lang, Yuan Xiu

Les 14 rois du Sud : Liu Yu, Liu Yifu, Liu Yilong, Liu Jun, Liu Ziye, Liu Yu, Liu Zhun, Xiao Daocheng, Xiao Zeng,Xiao Zhaoye, Xiao Zhaowen, Xiao Luan, Xiao Baojuan, Xiao Baorong. de 581 à 618 – La dynastie Sui

Elle succède aux dynasties du Nord et du Sud . C'est une dynastie pivot dans l'histoire de la Chine dans la mesure où elle met fin à quatre siècles de division, et impose par ses réformes et ses grands travaux une unité qui sera à partir d'elle vue comme naturelle. La dynastie Sui est fondée par Yang Jian, un puissant général semi-barbare des territoires du Nord, qui soumet la Chine du sud. En dépit de sa faible durée de vie, cette dynastie se caractérise par l'importante réunification du Nord et du Sud, par les immenses tâches de construction et d'expansion de la Grande Muraille. Les empereurs Wendi et Yangdi formulent de nombreuses et importantes réformes : le système de répartition égale des terres agricoles, dans le but de réduire le fossé riches/pauvres et Bronze sous dynastie Sui aboutissant à l'augmentation de la production agricole; le pouvoir de gouvernance est centralisé et le système des trois départements et six ministères est officiellement institué; les pièces de monnaie sont standardisées pour tout l'Empire. Le bouddhisme se diffuse avec le soutien du gouvernement. Cette dynastie fut souvent comparée à la dynastie Qin qui a régné 800 ans plus tôt, du fait de leurs brèves durées de vie, de leur sévérité excessive, et de leurs accomplissements décisifs. Les 4 empereurs de la dynastie Sui : Yang Jian, fondateur, puis : Yang Guang, Yang You, Yang Tong. de 618 à 907 - La dynastie Tang Cette dynastie a été fondée par la famille Li, qui prend le pouvoir durant le déclin et la chute de l'empire Sui. Venant après une longue période de division de la Chine qui dura de 220 à 581, à laquelle l'éphémère dynastie Sui avait mis fin. Les premiers empereurs de cette dynastie eurent d'abord pour tâche de stabiliser l'empire récemment réunifié, et de lui redonner la puissance qu'avait eue la Chine à l'époque des Han. Ils firent rapidement mieux que ces derniers dans le domaine des conquêtes extérieures. Sous les premiers empereurs et en particulier Taizong, l'empire chinois connut une période de prospérité et un rayonnement culturel considérable. Sa capitale Chang'an ('aujourd'hui Xi'an ) est alors la plus grande ville du monde et reflétait toute la puissance de la Chine. Plusieurs innovations importantes sont apparues durant la dynastie Tang, dont le développement des caractères d'imprimerie en bois, soit 800 ans avant Guntenberg en Europe. Dans le domaine religieux, le bouddhisme renforce son influence et le Taoïsme se développe, les arts divers ainsi que les technologies et le commerce progressent. Pagode sous dynastie Tang Les 24 empereurs de la dynastie Tang : Li Yuan, le fondateur, puis : Li Shimin, Li Zhi, Li Xian, Li Dan, Li Xian, Li Chongmao, Li Dan, Li Longji, Li Heng, Li Yu, Li Kuo, Li Song, Li Chun, Li Heng, Li Zhan, Li Ang, Li Chen, Li Yan, Li Cui, Li Xuan, Li Ye, Li Zhu, Li Zhe.

retour au sommaire 9 de 907 à 979 - Période dite « des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes » C'est une ère de bouleversement politique en Chine faisant suite à la chute de la longue dynastie Tang. Durant cette période de 72 ans qui fut exclusivement consacrée aux guerres et conflits internes, cinq dynasties se succèdent rapidement dans le nord de la Chine, pendant que plus dix royaumes indépendants sont fondés principalement dans le sud. La Chine est à nouveau divisée. Les Cinq Dynasties sont : Liang postérieurs ( 907–923) - Tang postérieurs (923–936) - Jin postérieurs (936–947) Han postérieurs (947–951) - Zhou postérieurs (951–960) Les Dix Royaumes sont : Wu (907–937) - Wuyue (907–978) - Min (909–945) - Chu (907–951) - Han du Sud (917–971) Shu antérieurs (907–925) - Shu postérieurs (934–965) - Jingnan (924–963) Tang du Sud (937–975) - Han du Nord (951–979) de 979 à 1 279 - La dynastie Song Lassés de ces divisions incessantes et profitant de celles-ci Song Taizu gouverneur de la plus grande province du Nord, rassemble ses homologues pour mettre fin aux pratiques des dirigeants des 5 dynasties et des 10 royaumes. Au cours de ces 3 siècles de suprématie des Song, la population chinoise double pour atteindre les 100 millions d'habitant.. Cette croissance notamment est due à l'expansion de la culture du riz et à la limitation des conflits guerriers. La vie sociale durant la dynastie Song est prospère. Les élites participent au commerce d'arts précieux.

Song Taizu La population aime à se rassembler au cours de fêtes publiques et dans des clubs privés. Les villes possèdent des quartiers dédiés aux divertissements. La diffusion de la littérature et des connaissances est améliorée par l'invention de l'impression des premiers billets de banque du monde et le premier gouvernement chinois à se doter d'une marine militaire permanente. Cette dynastie a également vu le premier usage connu de poudre à canon, ainsi que la première désignation du vrai Nord à l'aide d'une boussole. Tous les empereurs ont adopté le même suffixe « Song » qui pouvait signifier « celui-qui est calme », pour marquer la continuité de la dynastie dont les 18 empereurs étaient : Song Taizu le fondateur, puis Song Taizong, Song Zhenzong, Song Renzong, Song Yingzong, Song Shenzong, Song Zhezong, Song Huizong, Song Qinzong, Song Gaozong, Song Xiaozong, Song Guangzong, Song Ningzong, Song Lizong, Song Duzong, Song Gong, Song Duanzong, Song Bing. de 1 279 à 1 368 - La dynastie Yuan C'est une dynastie d'origine mongole fondée par Kubilai Khan, petit fils du célèbre et terrible chef de guerre mongol Gengis Khan qui toute sa vie s'est livré à des attaques incessantes et barbares de la dynastie Song qui régnait sur la Chine depuis 300 ans. Sous les Yuan, la Chine est entièrement sous domination mongole, ce qui lui vaut de nos jours encore une mauvaise image auprès du peuple chinois. En effet, c'est la première fois que la Chine est gouvernée par une dynastie d'origine non-chinoise. Les souverains mongols ne réussirent jamais à trouver leur marques, partagés entre le désir d'affirmer leur supériorité de caste dirigeante et celui d'être de vrais empereurs de Chine. La population était divisée en quatre castes ethniques bien distinctes, les Mongols en constituant la première, et les autres peuples dits « aux yeux colorés », secondaires. Tous les postes importants étaient réservés aux Mongols. Le chef Mongol Gengis Khan Les mariages entre les Mongols et les autres castes étaient interdits, ce qui entretint la séparation ethnique et conserva sa nature étrangère à la famille et à la noblesse impériales. Bien que partiellement assoupli en fin de règne ce régime discriminatoire qui a duré 90 ans, a fait monter l'insurrection dans toutes les provinces du pays et la dynastie yuan est renversée après de nombreuses guerre en 1 368. Toutefois pendant cette période la Chine s'ouvre un peu sur le monde suite au voyage que le navigateur Italien Marco Polo effectue en Chine sous cette dynastie, leur ainsi donnant une vision plus européenne de la vie. Les 11 empereurs de la dynastie Yuan : Kubilaï Khan le fondateur, puis :Témur Khan, Külüg Khan, Buyantu Khan, Gegeen Khan, Yisüntemür, Razibaγ Tövtömör Khan, Khutagt Khan, Tövtömör Khan, Togoontomor.

retour au sommaire 10 De 1 368 à 1 644 - La dynastie Ming La dynastie Ming est une lignée d'empereurs qui fut la dernière dynastie chinoise dominée par les Han. Elle parvint au pouvoir après l'effondrement de la dynastie Yuan dominée par les Mongols, et dura jusqu'à la prise de sa capitale Pékin en 1644. Le fondateur de la dynastie, l'empereur Zhu Yuánzhān tenta d'établir une société de communautés rurales auto-suffisantes au sein d'un système rigide et immobile qui n'aurait aucun besoin de s'associer à la vie commerciale des centres urbains. Cette politique explique encore aujourd'hui la fracture sociale existant entre les populations rurales et celles urbaines. La période Ming fut remarquable du point de vue de la création artistique et litéraire. Stimulée par l'essor de l'impression qui entraîna celui du marché du livre, la production d'ouvrages explosa en quantité. Elle favorisa aussi l'élite des esthètes et collectionneurs qui s'intéressent à diverses formes d'arts (peinture, calligraphie, céramique, mobilier), ce qui eut un impact considérable sur la production artistique et artisanale. À partir du XVIe siècle, l'économie Ming fut stimulée par le commerce international avec les Portugais, les Espagnols et les Hollandais. La Chine fut impliquée dans l'échange colombien qui vit d'importants transferts réciproques de biens, de plantes et d'animaux entre l'Ancien et le Nouveau Monde. Célèbres céramiques de la période Ming Le commerce avec les puissances européennes et le Japon entraîna un afflux massif d'argent qui devint le moyen d'échange standard en Chine. La prospérité économique fit que la population chinoise a une nouvelle fois doublé pendant cette période en atteignant près de 200 millions d'habitants à la fin de la dynastie Ming. Les 21 empereurs de la dynastie Ming : Zhū Yuánzhān, fondateur, puis :Zhū Yǔ nwén, Zhū Dì, Zhū Gāochì, Zhū Zhānjī, Zhū Qízhèn, Zhū Qíyù, Zhū Qízhèn, Zhū Jiànshēn, Zhū Yòutáng, Zhū Hòuzhào, Zhū Hòucōng, Zhū Zǎ ihòu, Zhū Yìjūn, Zhū Chángluò, Zhū Yóujiào, Zhū Yóujiǎ n, Zhū Yóusōng, Zhū Yùjiàn, Zhū Yùyuè, Zhū Yóuláng. de 1 644 à 1912 - La dynastie Qing - C'est la dernière dynastie impériale à avoir régné sur la Chine, de 1644 à 1912. Elle est fondée non pas par les Chinois Han, qui constituent la majorité de la population chinoise, mais par des Mandchous, qui de nos jours ne représentent plus qu'une minorité ethnique en Chine. En rébellion ouverte contre les Ming dès 1616, les Mandchous prirent progressivement le pouvoir dans l'ensemble de la Chine, prenant Pékin en 1644 et instaurant un nouveau régime politique. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'Empire Qing connut un long déclin, affaibli par les conflits internes comme par les pressions internationales, et fut finalement renversé par la révolution Xinhai, laissant la place à la République de Chine. Le règne des Qing prit fin le 12 février 1912, avec l'abdication de Puyi, le dernier empereur de Chine. Puyi, Cette longue période de domination Qing de 268 ans, débute par la fermeture de la Chine au monde extérieur, le pays se repliant sur lui-même. Les Qing furent confrontés à de nombreux problèmes intérieurs. Les conflits permanents entre ethnies, la stagnation économique du pays, combinée à la forte augmentation de la population, conduisit à des disettes croissantes et à des troubles sociaux, tandis que la bureaucratie impériale, trop rigide, s'avérait incapable de gérer la situation. Les guerres napoléoniennes entraînent une augmentation du commerce mondial, la Chine offrant un immense marché à conquérir avec des produits très convoités en Europe tels que la soie, le thé ou la céramique. Le commerce avec l'Occident augmente mais la Chine impose de lourdes restrictions qui freine le développement du pays. Par ailleurs, la lutte contre le commerce de l'opium aggrave les tensions et aboutit à un conflit ouvert entre la Chine et le Royaume-Uni, se qui affaiblit considérablement l'autorité et le pouvoir des Qing. Toujours plongée dans un obscurantisme profond, c'est aux prémices de la première guerre mondiale que la Chine se révolte. Ce conflit largement orchestré par des pays occidentaux comme la Grande Bretagne, la France ou l'Allemagne donne aussi l'occasion au Japon de se partager les richesses de son ennemi héréditaire. C'est ainsi qu'en janvier 1912, la dernière dynastie Impériale tombe et que la République de Chine est proclamée, avec Sun Yat-sen comme président provisoire. Les 13 empereurs de la dernière dynastie Impériale des Qing : Nurhachi, fondateur, puis : Huang, Taiji, Fúlín, Xuányè, Yìnzhēn, Hónglì, Yóngyǎ n, Mínníng, Yìzh ǔ , Z ǎ ichún, Z ǎ itián et- P ǔ yí qui est le dernier des empereurs dynastiques chinois. retour au sommaire 11 Les 30 Dirigeants de la République Populaire de Chine, de 1912 à 2017

Il est difficile de distinguer les fonctions de Président de la Chine et de celles de Secrétaire général du Parti Communiste chinois, les deux fonctions étant intimement liées, complémentaires et très souvent exercées alternativement. Ainsi, de nombreux Présidents étaient auparavant – ou en même temps - Secrétaire général du Parti, les hauts militaires assurant la plupart du temps l'intérim du pouvoir préparant l'installation du Chef définitif. du 1er janvier 1912 au 10 mars 1912 : Sun Yat-sen (Président par intérim) Né en 1866 mort en 1925, c'était un révolutionnaire considéré comme « le père de la Chine moderne ». Il a eu une influence significative dans le renversement de la dynastie Qing. C'estl'un des fondateurs du Kuomintang (parti politique majoritaire en Chine) et a été le premier président de la République de Chine par intérim en 1912. Entre 1917 et 1925, dirige plusieurs gouvernements basés dans le sud de la Chine, qui visaient à réunifier le pays alors en proie à la domination des seigneurs de la guerre. Il a développé une philosophie politique connue sous le nom des Trois principes du peuple qui sont le nationalisme, la démocratie et le bien-être du peuple. Néanmoins ces 3 principes restent encore aujourd'hui pour la plupart théoriques. du 11 mars 1912 au 6 juin 1916 : Général Yuan Shikai Né en 1859 mort en 1916, c'est un militaire et un officie de la dynastie Qing et l'un des fondateurs de la République de Chine. Il connait bien la cour impériale des Qing dont il était le général en chef. Sa victoire contre l'invasion japonaise en 1910 lui donne la notoriété nécessaire et il remplace Sun Yat-sen qui a mis en place la république, puis s' auto-proclame empereur en 1915. Très influencé par le pouvoir des anciennes dynasties impériales, il reste neutre dans le début du 1er conflit mondial qui débute en Europe en 1914, mais conduit le pays d'une main de fer en terrorisant tous ses opposants. Il meurt d'une hémorragie cérébrale en 1916 sans avoir fait progresser dans aucun domaine la République naissante. du 7 juin 1916 au 1er août 1917 : Général Li Yuang-Hong Né en 1864 mort en 1928, c'est également un ancien militaire de la dynastie Qing et l'un des concurrents du général Yuan Shikai, qu'il remplace au pied levé dès sa mort. C'est un bon militaire mais c'est un piètre homme politique et se fait rapidement dominé par le pouvoir par ses principaux ministres. Il a surtout un rôle de prestige mais ne réussit pas à résister à ses opposants dont le général qui le dépose en 1917. Malgré cela, il renverse Zhou Ziqi en 1922 et reprend le pouvoir pour une seconde fois pour 1 an. du 2 août 1917 au 10 octobre 1918 : Général Feng Guozhang Né en 1859 mort en 1919, c'est l'un des principaux conseillers militaires du général Li Yuang- Hong. Issu d'une famille de paysans, il s'engage dans l'armée et crée l'armée de Beiyang de Yuan Shikai. Il s'intéresse vite à la vie politique et rompt avec Yuan Shikai lorsque ce-dernier tente de s'auto-proclame empereur. Contrairement à ses prédécesseurs, il engage son pays dans la guerre 14-18 du côté des alliés, surtout pour lutter contre l'ennemi japonnais toujours menaçant. Malade, il cède sa place au chef de ses armées en 1918 et meurt un an plus tard. du 11 octobre 1918 au 2 juin 1922 : Né en 1855 mort en 1939. Ancien chef des armées à la fin de la dynastie Qing, malgré le fait qu'il soit un civil. Il quitte sa position de Premier ministre fin 1915 pour protester contre les ambitions impériales de Yuan Shikai et retrouve son poste après que Yuan ait abandonné le monarchisme. Il est choisi du fait de sa position civile et parce qu'il a des liens étroits avec l'armée et parce qu'il est neutre. Il organise une grande célébration à Pékin pour célébrer la victoire chinoise après la Première Guerre mondiale en 1918, après avoir apporté d'importantes troupes durant la guerre civile russe en 1917. retour au sommaire 12 du 3 juin 1922 au 11 juin 1922 : Zhou Ziqi Né en 1869 mort en 1923. Il fait des études supérieures aux États-Unis à l'université Columbia. À son retour en Chine, il fonde l'université Tsinghua dans le but de préparer des étudiants à aller étudier en Amérique. Il devient ensuite gouverneur de la province du Shandong, et soutient Yuan Shikai pour remplacer la république par un empire car il pense que le peuple chinois, à 98% illettré, n'est pas prêt à se gouverner lui-même. Ministre de l'Armée, Ministre de l'Agriculture et du Commerce, et Inspecteur-général du sel. Sa présidence, la plus courte de l'histoire de Chine ( 8 jours) est interrompue par le retour en force au pouvoir de . Il quitte alors la Chine pour les États-Unis pour étudier la réalisation de films et revient dans son pays pour fonder un studio. Il meurt l'année suivante. Sa femme qui lui a survécu est décapitée par les Gardes rouges à son domicile de Pékin durant la révolution culturelle de 1966. Sa quatrième fille est forcée d'assister à la scène et perd la raison. du 12 juin 1922 au 13 juin 1923 : Li Yuang-Hong Déjà Président de la Chine de 1916 à 1917 en tant que Général, il s'impose en 1922 contre Zhou Ziqi comme nouveau président pour aider à réconcilier les fractions du Nord et du Sud. Il accepte le poste à la condition que les armées des Seigneurs de Guerre soit démantelées. Il reconstitue l'Assemblée Nationale mais eut encore moins de pouvoir que lors de son premier mandat. Malade, il se retire et se rend au Japon pour subir un traitement médical. A son retour en Chine en 1924, il meurt à 64 ans après quatre années de traitement médical . du 14 juin 1923 au 14 octobre 1923 : Gao Lingwei Né en 1870, mort en 1940, il tient différents postes liés aux finances et à l'éducation, comme directeur de l'académie militaire et est nommé gouverneur du Hunan.où il aide à moderniser le système bancaire. Il devient plus tard ministre dans les gouvernements de plusieurs seigneurs de guerre. En 1923, il devient président par intérim tandis que Tsao Kun fait « campagne » pour la présidence en soudoyant l'Assemblée nationale. Il sert brièvement comme Premier ministre de Tsao Kun. En 1935, il devient maire de Tianjin. Durant la seconde guerre sino-japonaise, il collabore avec les Japonais en échange de la place de gouverneur du Hebei. du 15 octobre 1923 au 2 novembre 1924 : Général Tsao Kun Né en 1862 mort 1938 c'est le chef des armées. Il acquiert tristement le poste présidentiel en soudoyant les membres de l'assemblée avec 5 000$ argent chacun. Cet épisode le brouille avec le gouvernement de Beiyang et son assemblée qui manque d'un quorum pour tenir des élections. Cela tourne toutes les factions rivales contre lui et sa clique commence à souffrir de problèmes de dissensions. L'un de ses premiers actes en tant que président est de promulguer la constitution chinoise de 1923. Rapidement rédigée par l'assemblée, elle est considérée comme la plus démocratique et progressive d'alors, mais comme les chartes ultérieures, elle est complètement ignorée. Durant une nouvelle guerre civile en octobre 1924, il est trahi et capturé par son général en chef qui occupe Pékin et qui oblige Tsao à démissionner. Il meurt à son domicile en mai 1938. du 3 novembre 1924 au 23 novembre 1924 : Général (Président par intérim) Né en 1883 mort 1936. Après la chute de Tsao Kun lors du coup de Pékin de 1924, il devient président par intérim en sa qualité de n°2 de l'armée chinoise. Il déclare l'illégalité du mandat de Tsao en raison de faits de corruption avérés et annule également l'accord qui permet à Puyi , le dernier Empereur, de vivre dans la Cité interdite. Bon militaire et fin politique il gardera une grande influence sur la vie du pays et participera à la victoire de Tchang Kaï-chek quelques années plus tard. Il termine sa vie comme maire de Shanghai. retour au sommaire 13 du 24 novembre 1924 au 20 avril 1926 : Tuan Chi-Jui Né en 1864 mort 1936. Ancien lieutenant et ami de Yuan Shikai (président de 1912 à 1916) il espère le remplacer, mais son peu de soutien extérieur l'en empêche. Il remplit néanmoins les fonctions de Premier Ministre, d'une manière intermittente sous divers gouvernements. Favorable à l'entrée de la Chine dans la Première Guerre mondiale contre l'Allemagne, il envoie plusieurs dizaines de milliers de travailleurs chinois contribuer à l'effort de guerre des Alliés en Europe, mais refuse d'envoyer ses propres troupes à l'étranger craignant de s'en trouver affaibli par rapport aux autres seigneurs de la guerre. Contre rétribution, il passe des accords avec l'ennemi juré le Japon. Or, en 1926 lors d'une malencontreuse erreur, la marine chinoise coule un bâtiment japonais ce qui a pour conséquence de violentes représailles et des manifestations internes que Tuan fait réprimer dans le sang. Après ces évènements qui le rendent particulièrement impopulaire, il est renversé le mois suivant. Le renversement de Tuan Chi-Jui est suivi d'une période de plus d'un an de grand flottement politique, aucun prétendant au poste de Président ne disposant ni de l'autorité ni de la majorité nécessaire. Pendant cette période trois hommes issus de l'armée et un diplomate assurent les fonctions de Président par intérim. du 21 avril 1926 au 13 mai 1926 : Hu Weide – militaire – (Président par intérim) du 14 mai 1926 au 22 juin 1926 : - militaire – (Président par intérim) du 23 juin 1926 au 1er octobre 1926 : Du Xigui - militaire – (Président par intérim) du 2r octobre 1926 - 16 juin 1927 : - diplomate – (Président par intérim) du 17 juin 1927 - 4 juin 1928 : Né en 1875, mort en 1928. Parmi les seigneurs de la guerre, Zhang Zuolin fait partie de la seconde génération. La première, lettrée, est constituée de militaires impériaux. Zhang lui est né dans une famille de paysans chinois et il accède au pouvoir militaire par des chemins détournés. Lassé des tergiversations du pouvoir depuis plus d'un an, il s'auto-procle "Grand Maréchal du gouvernement militaire de la République de Chine" et de-facto en devient le Président à la surprise de tous. Tentant de reprendre le contrôle des leviers de l'Etat qui sont revenus dans le giron des provinces, il s'attire les foudres des baronnies locales et lors d'un déplacement en Mandchourie son train privé, passant sur un viaduc est la cible d'un attentat à la bombe organisé par une faction locale e l'armée impériale japonaise. Zhang Zuolin est tué, lors de cet attentat. du 5 juin au 9 octobre 1928 : Né en 1880, mort en 1930. Contrairement à nombre de ses prédécesseurs, il n'est pas issu de la hiérarchie militaire mais du sérail politique en tant que secrétaire du parti communiste chinois. D'un abord très diplomate, il est reconnu internationalement dont notamment par les États-Unis. Malgré des tentatives de réformes qu'il sent impopulaires parmi l'élite conservatrice chinoise, il devine le besoin de retour au pouvoir des militaires. Fin stratège, il se retire au profit du chef des armées le maréchal Tchang Kaï-chek.avant que celui-ci ne fasse valoir ses prétentions par la force. du 10 octobre 1928 au 15 décembre 1931 : Tchang Kaï-chek Né en 1887, mort en 1975. Généralissime des armées à 35 ans, il devient chef du gouvernement à 41 ans avec le soutien de son prédécesseur Tan Yankai, qui lui laisse le pouvoir en douceur. Plus brillant militaire que politique, dès sa nomination il déplace la capitale à Nankin et instaure un régime dictatorial combinant les valeurs du confucianisme et du fascisme. Il bat les coalitions d'opposition existant au sein de l'armée et fait arrêter ses principaux dirigeants qu'il est contraint de le libérer peu après du fait des pressions internes au parti. La défaite militaire des troupes chinoises contre l'armée japonaise qui envahie la Manchourie en 1931, le conduit à démissionner au profit de alors chef du principal parti d'opposition. Il demeure néanmoins le chef de l'Armée nationale révolutionnaire et son influence reste prépondérante au point tel qu'il occupera le poste de 1er ministre dès 1935 et reprendra ses fonctions de Président 12 ans puis 20 ans plus tard.

retour au sommaire 14 du 15 décembre 1931 au 1er août 1943 : Lin Sen Né en 1868, mort en 1943. En tant que président, Lin Sen n'exerce que des fonctions honorifiques, le Parti souhaitant éviter que les excès autocratiques de Tchang Kaï-chek ne se répètent. Durant la seconde guerre sino-japonaise, Lin Sen accompagne le gouvernement dans la capitale provisoire de Chongqing. Le 12 mars 1943, il est victime d'un infarctus alors qu'il reçoit une délégation du Canada. Bien que malade, il continue de suivre les affaires courantes et insiste pour que la rétrocession de Taïwan par le Japon soit incluse dans les conditions de paix après la fin du conflit, ce qui sera fait après 1945. Il meurt le 1er août 1943, Tchang Kaï-chek, déjà chef du gouvernement, reprend les fonctions de la président de la République qu'il avait exercées 12 ans plus tôt..Bien qu'ayant été pour l'essentiel un président honorifique, Lin Sen est le chef d'État de la première République de Chine à être demeuré le plus longtemps à son poste. du 2 août 1943 au 21 janvier 1949 : Tchang Kaï-chek Revenu aux plus hautes fonctions après avoir néanmoins dirigé le pays depuis 10 ans de façon implicite, il entre dans le conflit de la seconde guerre mondiale aux côté des alliés avec lesquels il signera les accords du Caire. Parallèlement il combat en interne le parti communiste montant et contraint ses dirigeants et notamment son leader Mao Zedong, à entamer la « Longue Marche », pour se réfugier au Shaanxi, mais malgré cette guerre sans merci contre les communistes il ne réussira pas à endiguer La conférence du Caire en novembre 1943 avec Chiang Kaï-chek, Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill. ce flot montant dont les forces sont appuyées par l'Union Soviétique. Début 1949 il laisse sa place à Li Tsung-Jen lieutenant de Mao . De l'histoire de la Chine, c'est l'un des seuls hommes a avoir exercé plusieurs fois le pouvoir tant à titre officiel qu'officieux et est resté près de 25 ans le maître du Pays. En raison de ce prestige et malgré la haine qu'il lui voue, l'homme montant Mao Zedong écarte Tchang Kaï-chek en le nommant Président de , où celui-ci s'exile et meurt tranquillement en 1975. Tchang Kaï-chek reste l'une des toutes premières figures emblématiques de la Chine « moderne ».

Du 22 janvier 1949 au 30 septembre 1949 : Li Tsung-Jen Né en 1898, mort en 1969. Militaire de haut rang malgré ses origines modestes, c'est un farouche opposant de Tchang Kaï-chek lui reprochant son autoritarisme et son anti- communisme. Avec l'appui des communistes et de la naissante URSS, il prend provisoirement le pouvoir. Mais malade, il doit se faire soigner à New York et se voit privé de tout pouvoir par le parti communiste qui place Mao Zedong à la présidence. En 1954, Li est démis de toutes ses fonctions officielles et s'exile à Taiwan où il meurt tranquillement 15 ans plus tard.

du 1er octobre 1949 au 27 avril 1959 : Mao Zedong Né en 1893, mort en 1976. À partir de 1945, le prestige de Mao et son idéologie communiste grandit alors que Tchang Kaï-Chek est de plus en plus critiqué par le peuple à cause de ses liens avec les États-Unis et les puissances occidentales. En effet Mao jouit de l’image du combattant des puissances japonaise, européenne et américaine, tandis que les nationalistes de Tchang Kaï-chek sont dénoncés comme des « valets de l’impérialisme » au sein d’une population qui souffre toujours de mauvais traitements et d’humiliation. Calqué sur le modèle russe, Mao Zedong, malgré qu'il soit considéré comme un modéré, voire droitiste, impose une méthode soviétique qu’il n’oubliera jamais : la purge de ses opposants. Il parvient ainsi à asseoir son autorité en procédant à un régime de la terreur.

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En 1958, Mao met en œuvre le « Grand Bond en avant », mouvement de réformes industrielles censé de rattraper le niveau de production d’acier de l’Angleterre. Toute la population, et avant tout le monde paysan, est sommée d’y apporter sa contribution. Mao place dans la force du peuple des espoirs démesurés : les paysans seront surexploités, on leur demandera de tout faire en même temps, des récoltes à la production sidérurgique. Cette politique entraîna à la fois une croissance industrielle rapide et une famine dans les campagnes avec plus de 40 millions de morts. Il impose également une tenue unique pour tous, sorte d'uniforme avec chemise à col rond toujours appelé « col Mao ». Après avoir longtemps ignoré le désastre ou rejeté la cause de la non-efficacité de son programme sur des éléments extérieurs, il se retrouve en minorité au Comité de direction du Parti communiste. De plus, la confiance du peuple en l’idéologie de Mao est fortement ébranlée. Il doit quitter son poste de Président de la République et Liu Shaoqi lui succède, mais il demeure Président du Parti communiste chinois. Mao se maria quatre fois et a eu au total dix enfants de trois femmes différentes. En mai 1976, il est terrassé par un infarctus du myocarde après une dispute avec sa maîtresse. Il restera l'un des idéologues les plus marquants de l'histoire Chinoise notamment lorsqu'il publie son recueil de pensées dit « le petit livre rouge » qui 50 ans plus tard s'avérera être l'un des livres les plus lus au monde après la Bible et le Coran. le célèbre « petit livre rouge » de Mao 28 avril 1959 - 31 octobre 1968 : Liu Shaoqi

Né en 1898, mort en 1969. Syndicaliste acharné, il gravit tous les échelons du parti communiste et c'est l'un des plus fervents partisans de Mao Zedong avec lequel il participe à la « Longue Marche ». Pour cette raison Mao, qui dès 1959 commence à perdre de son prestige et de son autorité, lui confie les rennes du pouvoir tout en gardant le contrôle du Pays en tant que président du parti communiste chinois. Toutefois, ses relations avec Mao se dégradent suite à la mise en œuvre du mouvement de réformes industrielles dit « Grand Bond en avant » et cette position lui vaut d'être emprisonné après une déchéance publique sur instructions de Mao. Il décède en 1969, laissé à l'abandon, nu et sans soins, des suites de terribles conditions de détention et de mauvais traitements dans sa prison où il était en isolement.

1er novembre 1968 - 17 janvier 1975 : Dong Biwu

Né en 1886, mort en 1975, il. joue un rôle important au sein de l'administration politique sous le régime communiste en étant l'un des fondateurs du parti communiste chinois. C'est un fervent partisan et défenseur de Mao Zedong ce qui lui faudra d'échapper à toutes les purges dont furent victimes ses amis ou concurrents. Il reste ainsi 7 ans au pouvoir jusqu'à sa mort naturelle en 1975, 1 an avant celle de Mao. Son proche collaborateur et ami le maréchal Chu-Teh, le remplace.

17 janvier 1975 - 6 juillet 1976 : Maréchal Chu Teh

Né en 1886, mort en 1976, c'est un haut militaire et cadre dirigeant du Parti communiste chinois. Il est considéré comme le fondateur de l'Armée rouge chinoise et l'un des principaux tacticiens militaires de la révolution qui a aboutit à la création de la République populaire de Chine. Proche de Dong Biwu et également admirateur de Mao Zedong. Lui aussi échappe à toute persécution grâce à la protection de Zhou Enlai, le 1er ministre et ancien bras droit de Mao.

Il meurt en 1976, deux mois avant Mao.

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6 juillet 1976 - 26 mars 1992 : Deng Xiaoping Né en 1904, mort en 1997, Issu d'une famille de la bourgeoisie moyenne, il fait ses études en France entre 1920 et 1925 puis il y travaille dans une usine au Creusot. .Du fait de sa petite taille (1,50 m), il effectue un travail habituellement destiné aux femmes : La fabrication de semelles de chaussures, puis se fait licencier pour insubordination. Nouant des contacts avec d’autres migrants chinois en France, il rencontre Zhou Enlai, avec qui il partage une chambre dans un hôtel à Paris. De retour en Chine le duo va rapidement accéder au pouvoir avec l'assentiment du grand timonier Mao Zedong. C'est à la mort de l'ancien président Chu Teh, de l'éminence grise du Pays, Zhou Enlai, et de Mao, tous morts en 1976, qu'il accède au pouvoir. Dirigeant moderne, il hisse la Chine au plus haut sur le plan commercial et international. A sa mort en 1997, à l’âge de 92 ans, un grand hommage lui est rendu. Même s’il n’est plus au pouvoir depuis des années il reste considéré comme l'un des plus grands dirigeants de la République populaire de Chine et du Parti communiste chinois. Il est le grand architecte de l’ouverture et la construction moderne de la Chine. De nombreux dirigeants étrangers lui rendent hommage. Ainsi le président français Jacques Chirac écrit-il au futur président chinois Jiang Zemin : « Deng Xiaoping restera dans l’histoire comme le principal artisan des transformations que la Chine connaît depuis près de vingt ». Il reste néanmoins tenu pour responsable de la terrible répression de l'armée contre les étudiants réunis sur la place Tian’anmen à Pékin en 1989 qui fit plusieurs milliers de morts et de la mise en place de la politique de l'enfant unique en Chine. Cliquez ici pour voir la célèbre vidéo du massacre de la place Tian’anmen du 27 mars 1992 au 26 mars 1993 : Yang Shangkun Né en 1907, mort en 1998. Collaborateur et l'un des principaux ministres de Deng Xiaoping c'est le principal artisan militaire de la répression montante en Chine, tant des étudiants que des classes ouvrières. C'est pour cette raison que Deng Xiaoping lui confie provisoirement le pouvoir lors de son retrait, tout en continuant à le surveiller de près. Comme prévu, il se retirera au bout d'un an au profit du successeur « officiel » de Deng Xiaoping, Jiang Zemin.

du 27 mars 1993 - 14 mars 2003 : Jiang Zemin

Né en 1926 (toujours vivant en 2017), il est Secrétaire général du Parti communiste chinois entre 1989 et 2002 et président de la République populaire de Chine entre 1993 et 2003. Jusqu'au début des années 1990 il mène une carrière discrète, puis devient brusquement l'homme fort du pays. En 1993, il accède au poste de chef de l'État et concentre tous les pouvoirs. Deng Xiaoping étant toujours vivant, Jiang Zemin continue la politique d'ouverture et de réformes de son prédécesseur. Sous son mandat, il procède à la rétrocession d'Hong Kong et de Macao. Son désir était de récupérer aussi Taïwan. En 1998, il interdit en tant que chef du Parti le renouvellement des mandats des responsables actuels, ce qui entraîne également sa retraite pour 2003, date à laquelle il remet ses attributions de Secrétaire général du Parti et de président de l'État à Hu Jintao, son vice-président de l'État, qui a été élu par l'Assemblée nationale populaire. Comme son prédécesseur, Jiang Zemin a choisi de partir en douceur tout en surveillant son successeur, ce qui explique qu'il ait conservé de hautes fonctions même longtemps après son départ du pouvoir.

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du 15 mars 2003 - 14 mars 2013: Hu Jintao

Né en 1942, il a été le secrétaire général du parti communiste chinois de 2002 à 2012. Le programme de Hu Jintao est d'obtenir une « société harmonieuse » pour laquelle il a développé avec son équipe le concept de développement scientifique. En effet, les inégalités sociales continuent de se creuser entre les classes et entre les régions, entraînant une multiplication des manifestations sociales. Afin de préserver la paix sociale, il a fait supprimer tout impôt pesant sur les paysans, déjà dans la misère. Il fait également rentrer le système hospitalier dans le giron public. Lors d'un voyage officiel aux États-Unis en 2011, Hu Jintao a évoqué la question des droits de l'homme en Chine avec le tout nouveau président Barack Obama en indiquant publiquement que « la Chine est toujours attachée à la protection et à la promotion des droits de l’homme, d’énormes progrès ont été réalisés, mais qu’il reste encore beaucoup à faire ». En 2010, il a été élu la personnalité la plus influente du monde, selon le classement publié par le magazine Forbes. Il est naturellement remplacé à l'issu de son 2eme mandat par son vice-président.

depuis le 14 mars 2013 : Xi Jinping Né en 1953, il a été vice-président de la République sous le second mandat de Hu Jintao. Il est élu président, où il était le seul candidat, avec plus de 99% des voix, à l'occasion d'une élection à suffrage plusieurs fois indirect, par les députés de l'Assemblée nationale populaire. C'est le fils de l'ancien vice-président de l'assemblée populaire et vice-Premier ministre écarté du pouvoir par Mao Zedong lors d'une purge en 1962 avant d'être réhabilité lors de la prise du pouvoir de Deng Xiaoping en 1976. Xi Jinping est l'un des princes rouges, descendant de l'un des huit immortels du Parti communiste chinois qui ont joué un rôle clef dans le démarrage des réformes économiques de la Chine dans les années 1980. Son appartenance à la haute société chinoise et son statut de secrétaire général du parti communiste lui permettent de se hisser rapidement aux plus hautes fonctions de l'Etat. Sa fortune personnelle estimée à plus de 300 millions d'euros gagnée dans les domaines de la téléphonie mobile, des minerais, de l'immobilier ou des terrains et son sens aigu du commerce international, lui permet de bénéficier d'une vie dorée et de nombreux privilèges dans un climat d'impunité. Malgré cette image d'homme d'affaires moderne, il incarne la « Chine Ancienne » en étant un fervent partisan de la censure dans de nombreux domaines et considère que les droits de l'homme sont négligeables au regard de l'idéologie communiste, ce qui explique que la Chine est encore la 1ere nation du monde pour son nombre d'exécutions de condamnés à mort avec près de 5 000 par an, pour des motifs des plus variés. A ce jour (2017), sa succession n'est pas encore à l'ordre du jour.

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