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,, COMMUNAUTE EUROPEENNE PARLEMENT EUROPEEN DE L'ENERGIE ATOMIQUE DOCUMENTS DE SEANCE 1968-1969 COMMUNAUTE EUROPEENNE 10 MARS 1969 DU CHARBON \ ~ ET DE L'ACIER Library •••,

COMMUNAUTE ECONOMIQUE Rapport EUROPEENNE

fait au nom de la commission des finances et des budgets

sur la proposition de la Commission de la C.E.E. au Conseil (doc. 122/67-11) relative a un reglement concernant les impots frappant la CC?nsommation de tabacs manufactures autres que les taxes sur le chiffre d'affaires, et sur un projet de resolution concernant l'accise sur les tabacs manufactures

Rapporteur : M. Artzinger

EDITION DE •1• LANGUE FRANyAISE Par lettre en date du 2/j J·uillet 1961', le president du Conseil a transmis au Parlement europeen, pour consultation,

<< ~tne proposition de la Comnzission de la C.E.E. au Conseil relative a un reglement concernant les impots fJ·appant la consommation de tabacs manufactures autres que les taxes sur le chiffre d'affaiJ'es. ainsi qu'un projet de resolution concernant l' accise sur les tabacs manufactures>>. Cette proposition et ce pn>J·et de resolution ont ete distribues comme document de seance 122/67-IT et renvoyes, le 21 ao(it 1967, a Ia commission des finances et des budgets, saisie au fond, eta la commission economique, saisie pour avis. La commission des finances et des bwlgets a designe J;J. Artzinger comme rapporteur ion de sa reunion du 6 novembre 1967.

La commission economique a adopte, le 30 1969, son avis par JJ. De Trinter. Cet aV1:s est joint en annexe I au present rapport. La commission des finances et des budgets a adopte a l'unanimite l' ensemble d1t present rapport lors de sa reunion du 26 jtivrier 1969. Etaient presents : JJJ M. Spenale, president, Borocco, uice-president, A rapporteur, Cointat, Corterier, lJe Winter (suppltiant JYJ. Westerterp) ..ville Plesch, ~VIM. Gerlach, Leemans et Starke ( suppltiant M. Pi anta).

Sommaire

A- Proposition de resolution ...... 3 C - Le problemc qui se pose au Parlcment curopeen et sa solution ...... 23 B- Expose des motifs ...... 13 I-- Le probleme de fond 23 Introduction ...... 13 II- Le problemc concret A- La situation actuelle des marches 24 nationaux des tabacs manufactures et Ia proposition de Ia Commission . . . . . 13 D- Conclusions 24 I-Le marche des clans lcs Le systemc fiscal ...... 24 Etatsmembrcs .' ...... 13 II-Le manque d'intc~gration des mar­ Autres tabacs manufactures ...... 26 ches ct ses origines ...... 16 Production des petites entrepriscs . . 27 III- La proposition de Ia Commission 17 Autres observations ...... 28 B- Lcs problemes souleves par la propo- Sition ...... 18 I- Les probl(~mcs j uricliqucs ...... 18 Anncxe I : A vis de la commission economique. . 29 II- Les problemcs economiques . . . . 20 Annexe II: Prix de vente au detail en appliquant III- Les problemes fiscaux ...... 22 une fourchette de 3 a 4,5 u.c. ''. ''' ' ''' ' '' ' ' 34

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A

La commission des finances et des budgets soumet, sur la base de !'expose des motifs ci-joint, au vote du Parlement europeen, la proposition de resolution suivante :

Proposition de resolution portant avis du Parlement europeen sur Ia proposition de Ia Commission de Ia C.E.E. au Conseil relative a un reglement concernant les impots frappant Ia consommation de tabacs manufactures autres que les taxes sur le chiffre d'affaires, et sur un projet de resolution concernant l'accise sur les tabacs manufactures

Le Parlement europeen,

- vu la proposition de la Commission de la C.E.E. au Conseil (1), consulte par le Conseil (doc. 122/67-II), vu les dispositions du traite instituant la Communaute economique europeenne et plus particulierement ses articles 6, 37, 90, 99, 100 et 101, vu le rapport de la commission des finances et des budgets et l'avis de la com­ mission economique (doc. 224/68),

1. l{appelle qu'a plusieurs reprises il s'est prononce pour la suppression integralc des frontieres fiscales dans l'interet du marche commun, et plus particulierement au 2 paragraphe 7 de sa resolution du 8 mars 1966 ( ) ou il est dit : (( insiste une nouvelle fois sur la necessite d'aboutir dans les plus brefs delais ala suppression des frontieres fiscales ainsi qu'a la neutralite absolue des taxes quant a 1' origine des biens et des services et invite la Commission a accelerer si possible I' elaboration des propositions requises a cet effet ))

et reaffirme pleinement ce point de vue qui s'applique aussi a !'harmonisation des taxes a la consommation ;

2. Constate que la diversite des structures et des taux des impots autres que les taxes sur le chiffre d'affaires frappant le consommation des tabacs manufactures dans les six Etats membres de la Communaute est telle que lcs echanges en scmt fortement entraves et qui ce fait porte atteinte au fonctionnement du marche commun;

3. Se felicite par consequent de ce que la Commission ait presente des propositions ayant pour objet de realiser le marche commun des tabacs manufactures;

4. Estime cependant que !'harmonisation des impOts sur les tabacs doit etre realisee non pas par un reglement, mais par une directive, et ceci tant pour des rai­ sons juridiques que politiques, et affirme que tant que le Parlement europeen n'aura pas pleine competence en matiere de budget, on ne saurait renoncer a !'intervention des Parlements nationaux dans une question qui revet une telle importance du point de vue de leurs pouvoirs budgetaires;

0 ( 1) ].0. fi 198 du 17 aout 1967, p. 18. (2) ].0. n' 53 du 24 mars 1968, p. 752.

3 5. Estime avec la Commission que non seulement les structures, ma1s encore les taux d'imposition des tabacs doivent etre harmonises ; 6. Estime toutefois la proposition de la Commission impropre quant a son con­ tenu, car

a) le rendement fiscal de la plupart des Etats membres ~'en trouverait reduit dans une mesure qui serait meme dangereuse pour l' equilibre budgetaire de l'un deux; b) l'industrie privee des cigarettes dans les pays sans monopole devrait faire face a de scrieuses difficultes, ce qui pourrait avoir des incidences sociales et ccono­ miques d'une grande ampleur ;

7. Est en consequence cl'avis que la proposition de la Commission doit etre modi­ flee quant a son contenu, en s'inspirant des principes fondamentaux suivants : - le systeme fiscal doit etre neutre sur le plan de la concurrence : -- le systeme fiscal cloit favoriser ]'interpenetration des marches ; . - le systeme fiscal doit fayoriser la perception optimale des recettes ; le systeme fiscal ne do it pas favoriser un ecrasemcnt de ]'event ail des prix des tabacs manufactures ;

8. Propose ce qui suit, en Yue d'une premiere phase de l'harmonisation ,{ mc,ttre en oeuvre au plus tot :

i) a) Je systeme fiscal comporte un seuil inf<~rieur et un :.;euil superieur ; b) en dessous du seuil inferieur est applicable une taxe minima egale au mont ant resultant de ]'application du taux proportionncl dr: l'accise au prix maximum de Ycnte au detail d'une dont le prix de cession correspond au seuil inferieur retenu ; c) entre le seuil inferieur et le seuil superieur est applicable le taux de l'impot proportionnel ; d) au-dessus du seuil superieur le taux de la dcgression s' etablit a 4 0 % cle la partie du prix qui depassr: le seuil sup<3rieur ;

ii) les Etats membres determinent les scuils commc suit : un seuil inferieur entre 2,25 et 4,75 u.c., un seuil superieur qui ne pent depasser le seuil infcrieur de moins de 0,3 u.c. et de plus de 2 u.c. ;

9. Considere qu'il y a lieu d'exonerer du droit d'accise les tahacs a priser et a macher et de modifier les niveaux a partir desquels une degression doit intervcnir pour lcs tabacs manufactures autres que les cigarettes ;

10. Propose que des allcgements fiscaux soient prevus pour les petites et moyen­ nes entreprises ;

11. Est d'avis qu'il n'est pas opportun de garantir le revenu des plant(~urs de tabacs par le biais d'une harmonisation des impots frappant les tabacs, ce revenu devant etre prochainement garanti par une reglementation portant sur le tabac brut et relevant du domaine de ]'agriculture;

12. Fait observer que les pertes de recettes fiscales lices a la proposition cle la Commission affectent tres differemment les Etats membres, et souhaite que la Com­ mission procede a ]'harmonisation de plusieurs taxes a la consommation de fac;on a assurer pour l'ensemhle des Etats membres un equilibre entre les moins-values et les plus-values des rentrees fiscales ;

13. Invite instamment la Commission a faire siennes les modifications sui vantes, dans l'esprit de la presente resolution, et conformement a l'alinea 2 de l'article 149 du traite instituant la C.E.E. ;

14. Charge son president de transmettre la presente resolution et le rapport de sa commission competente au Conseil et a la Commission des Communautes europe­ ennes.

4 ,. TEXTE PROPOS}: PAR LA CO:'v!ThUSSION DE LA C. E. E. TEXTE :YIODIFIE

Proposition de reglement du Conseil concernant les Proposition de directive du Conseil concernant les impots frappant la consommation des tabacs manu­ impots frappant la consommation des tabacs manu­ factures autres que les taxes sur le chiffre d'affaires factures autres que les taxes sur le chiffre d'affaires

LE CoNsEIL J)/c L4 Coc11.H t .YA CT Ic Jci'OXOJI rQc J, LE CoNSEIL DES Col\Il\lUNAUTES EUROPEENNES, FUJWI'EFNNE,

vu les dispositions du trait6 instituant la Com­ in change munaut6 economique europ6enne, ct notamment l'article 99,

vu la proposition de la Commission, in change

vu l'avis clu Parlement curopeen, in change

l. Considc'Tant que l'objectif du traite est de 1. inchange creer une union economique comportant une saine concurrence yt ayant des caract6ristiqucs analogues a celles d'un marche int6rieur ;

2. Considerant que, en ce qui concerne le 2. inchange secteur des tabacs manufactures, la realisation de cc but presuppose l'application au sein des Etats mcmbres d'impots frappant la consommation des produits de cc secteur nc faussant pas les conditions de concurrence et n'cntravant pas leur libre circuhtion clans le march(S commun ;

3. Consiclerant que les impositions frappant 3. inchange actuellement la consommation des tabacs manu­ factures ne r6pondent pas a ces exigences, car, cl'une part, ces impositions ne sont pas neutres d'un point de vue concurrentiel et constituent souvent des obstac(es s6rieux a nne interpenetra­ tion des marches et, cl'autre part, les disparites de charges qu'elles contiennent cl'un .Etat membre a l'autre renclent necessaire, pour lcs echanges intracommunautaires de tabacs manufactures, le maintien par chaque f:tat mcm bre de taxations a l'importation et de detaxations a l'exportation ;

4. Consiclerant qu'il est clone clans l'interet du 4. Consicl6rant qu'il est clone dans l'interet du marche commun d'harmoniser lcs regimes d'impo­ marche commun cl'harmoniser les regimes d'impo­ sitions frappant la consommation des tabacs sitions frappant la consommation des tabacs manufactures, en vue d'6liminer, dans la mesure du manufactures, en vue d'elimincr, progressivement, possible, des regimes actuels les facteurs qui sont dans la mcsure du possible, des regimes actuels susceptibles de fausser les conditions de concur­ les facteurs qui sont susceptibles de fausser les rence, tant sur le plan national que sur le plan conditions de concurrence, tant sur le plan national intracommunautaire ; que sur le plan intracommunautaire ;

5. Considerant que l'harmonisation des taxes 5. inchange sur le chiffre d'affaires fait l'objet des directives et que la presente proposition peut, des lors, se limiter aux accises ;

6. Consiclerant que l'harmonisation des struc­ 6. inchange tures de ces acciscs cloit, en particulier, avoir pour effet que la competitivit6 des differentes categories

5 TEXTE PROPOSE PAR LA COMMISSION DE LA C. E. E. TEXTE ~!ODIFIE •I

de tabacs manufactures appartenant :a un meme groupe soit aussi peu compromise que possible par les effets de !'imposition et que, par la-meme, soit realisee l'ouverture des marches nationaux des Etats membres ;

7. Considerant qu'a la suite des etudes effec­ 7. inchange tuees il est apparu que cet objectif peut etre le mieux atteint par un systeme d'imp6t per<;u selon un taux proportionnel qui doit etre le meme pour toutes les categories de tabacs manufactures appartenant a un meme groupe et qui est applique sur base du prix de vente au detail, droit de douane indus;

8. Considerant, toutefois, que, dans le cas des 8. inchangc cigarettes, les objectifs precites ne peuvent etre atteints que par un tarif assorti d'un montant minimum d'impot a fixer par chaque :Etat membre selon des criteres communautaires, ainsi que d'une certaine degressivite; que le tarif d'accise pour chacun des autres groupes de tabacs manufactures doit de meme comporter une certaine degressivite lorsque le taux depasse un niveau determine ;

8 bis. Considerant qu'il convient de proceder par etapes ;

8 ter. Considerant que, dans la premiere etape, le niveau des seuils pour le taux proportionnel et Ia degressivite doit pouvoir etre etabli par Ies Etats membres a l'interieur d'une fourchette fixee par la Coinmunaute ;

9. Considerant qu'il est indispensable, pour le 9. inchange bon fonctionnement de ce systeme d'accise, que les Etats membres, dans lesquels les tabacs manu­ factures font l'objet d'un monopole, appliquent pour la formation des prix de vente des regles qui garantissent une neutralite du point de vue con­ currentiel ;

10. Considerant qu'un tel systeme, ainsi que les 10. inchange imperatifs de la libre concurrence impliquent un regime de prix librement formes pour tous les groupes de tabacs manufactures,

11. Considerant qu'il appartient a Ia Commis­ sion de soumettre au Conseil des propositions pour les etapes ulterieures et que le Conseil est appele a statuer sur ces propositions apres consultation du Parlement europeen,

A ARRj';;nt LE PRESENT REGLEMENT: A ARl{f:TE LA PRESEl'TE DIRECTIVE:

Article 1 l. L'accise a laquelle les Etats membres soumet­ 1. inchange tent les tabacs manufactures est per<;ue selon les criteres etablis dans les articles suivants.

6 TEXTE PROPOSE PAR LA COMlvi!SSION DE LA C. E. E. TEXTE MODIFIE ·,

2. Il est incompatible avec le present reglement 2. Il est incompatible avec Ia presente directive de percevoir sur les tabacs manufactures des de percevoir sur les tabacs manufactures des impositions interieures autres que l'accise visee au impositions interieures autres que 1' accise visee au paragraphe 1 et la taxe sur le chiffre d'affaires. paragraphe 1 et la taxe sur le chiffre d'affaires

3. Il est egalement incompatible avec le present 3. Il est egalement incompatible avec la presente reglement de percevoir sur les tabacs bruts des directive de percevoir sur les tabacs bruts des impositions interieures autres que la taxe sur le impositions interieures autres que la taxe sur le chiffre d'affaires. chiffre d'affaires.

Article 2 Article 2 Pour autant que les tabacs manufactures fas­ Pour autant que les tabacs manufactures fas­ sent l'objet d'un monopole national a caractere sent l'objet d'un monopole national a caractere commercial, le regime de formation des prix de commercial, le regime de formation des prix de vente au detail doit etre conforme aux prescriptions vente au detail doit etre conforme aux prescriptions de l'article 1, paragraphe 4, du reglement du ..... de I' article 1, paragraphe 4, de la directive du ..... concernant les monopoles nationaux a caractere concernant les monopoles nationaux a caractere commercial des tabacs manufactures. commercial des tabacs manufactures.

Article 3 Article 3

1. Les fabricants determinent librement les prix 1. in change maxima de vente au detail de chacun de leurs produits.

2. Toutefois, aux seules fins de faciliter la 2. Toutefois, aux seules fins de faciliter la per­ perception de l'accise, les Etats membres peuvent ception de l'accise, les Etats membres peuvent fixer, par groupe de tabacs manufactures, un fixer, par groupe de tabacs manufactures, un ba­ bareme des prix de vente au detail, a condition que reme des prix maxima de vente au detail, a con­ chaque bareme soit suffisamment etendu et diver­ dition que chaque bareme soit suffisamment eten­ sifie pour correspondre reellement a la diversite des du et diversifie pour correspondre reellement a la produits communautaires. Chaque bareme est diversitc des produits communautaires. Chaque valable pour tous les produits appartenant au bareme est valable pour tous les produits apparte­ groupe de tabacs manufactures qu'il concerne, sans nant au groupe de tabacs manufactures qu'il con­ distinction basee sur la qualite, la presentation, cerne, sans distinction basee sur la qualite, la pre­ l'origine des produits ou des matieres employees, sentation, l' origine des produits ou des matieres l'anciennete des entreprises ou sur tout autre employees, l'anciennete des entreprises ou sur tout critere. autre critere.

Article 4 Article 4

1. L'accise a laquelle les tabacs manufactures I. in change nationaux et importes sont soumis dans chaque Etat membre est per<;ue selon un taux proportionnel et est calculee sur le prix maximum de vente au detail.

2. Le taux proportionnel de l'accise peut varier 2. Le taux proportionnel de l'accise peut varier selon le,. groupes de produits, mais doit etre le selon les groupes de produits, mais doit etre le meme meme pour tous les produits d'un meme groupe. pour tous les produits d'un meme groupe.

Sont consideres comme groupe des tabacs Sont consideres comme groupe des tabacs manufactures : manufactures :

- les cigarettes, les cigarettes et cigarillos d'un poids limite de 2,3 grammes et fabriques sous enveloppe de tabac folie (tabac en rouleaux) au moyen d'une machine a distributeur,

7 TEXTE PROPOSE PAR LA COMMISSION DE LA C. E. E. TEXTE ~!ODIFIE

-- les cigares et cigarillos pesant mains de 3 gram­ - les cigares et autres cigarillos, mes par piece, - les cigares et cigarillos pesant 3 grammes ott plus par piece, lc tabac a fumer a coupe fine, - le tabac a fumer a coupe fine (jusqu'a 1,5 mm de largeur), le tabac a fumer, autre qu'a coupe fine, - le tabac a fumer (autre qu'a coupe fine). - le tabac a priser, le tabac a macher.

La Commission, pour autant que besoin, definit La Commission, pour autant que besoin, de­ par voie de rcglement les produits entrant dans finit par voie de reglement les produits entrant chaque groupe des tabacs manufactures. dans chaque groupe des tabacs manufactures.

3. Il faut entendre par prix maximum de vente 3. in chang(~ au detail le prix maximum, determine par le fabricant, auqucl les tabacs manufactures peuvent etre cedes au consommateur en vertu d'un contrat d'achat et de vente, compte tenu des impositions interieures, des droits de douane et des frais d'emballage.

4. L'accise est acquittee au moyen de bandelet­ 4. in chang(~ tes. Chaque Etat membre est tenu de mettre, aux conditions qu'il determine en vue d' cviter de la fraude, ces bandelettes a la disposition des fabri­ cants des Etats membres.

Article 3

1. Chaque Etat membre peut exclure provisoi­ rement les droits de douane de la base imposable definie a l'article 4.

2. Le Conseil, sur proposition de la Commission, determine la date a partir de laquelle cette faculte prend fin.

Article 6 Article 6 1. En ce qui concerne les cigarettes, l'accise 1. En ce qui concerne les cigarettes, l'accise est toutefois per<,:ue selon les modalites particulieres est toutefois per<,:ue selon les modalites particulieres suivantes: suivantes : a) Pottr les cigarettes dont le prix de cession ne a) Chaque Etat membre determine depasse pas 2,4 ~t.c. par 1.000 pieces (seuil in­ - un seuil inferieur compris entre 2,25 et ferieur)' l' accise est egale a~t montant qui resulte 4,75 u.c., de l' application du taux proportionnel de l' accise - un seuil superieur dont l'ecart avec le seuil att prix maximum de vente au detail d'une inferieur ne peut etre ni inferieur de 0,5 cigarette dont le prix de cession par 1.000 pieces u.c. ni superieur de 2 u.c.; serait egal au montant dtt seuil inferieur fixe;

b) Pour les cigarettes dont le prix de cession par b) Pour les cigarettes dont le prix de cession ne 1.000 pieces est superiettr att seuil injirieur depasse pas par 1.000 pieces le seuil inferieur, fixe sans depasser 3,2 t£.c. (seuil moyen), l'ac­ l'accise est egale au montant qui resulte de cise est egale au montant qui resulte de !'appli­ 1' application du taux proportionnel de 1' accise cation du taux proportionnel de l'accise au au prix maximum de vente au detail d'une prix maximum de vente au detail ; cigarette dont le prix de cession par 1.000 pieces serait egal au montant du seuil inferieur fixe;

8 TEXTE PROPOSE PAl{ LA cm!J\IISS!ON DE LA C. E, E. TEXTE l\[OD!FIE c) Pour les cigarettes dont le prix de cession par c) Pour les cigarettes dont le prix de cession par 1.000 pieces est superieur au seuil moyen fixe 1.000 pieces est superieur au seuil inferieur sans depasser 3,6 1£.C. ( seuil superieur), l' accise sans depasser le seuil superieur, l'accise est est egale au montant qui r6sulte de ]'application egale au montant qui resulte de l'application du du taux proportionnel de l' accise au prix maxi­ taux proportionnel de l'accise au prix maximum mum de vente au detail d' une cigarette dont le de vente au detail ; prix de cession par 1.000 pieces est egal att montant dtt seuil moyen fixe, majore du montarzt qui resulte de l' application de la moitie dtt taux proportion­ net cl: la partie du prix maximum de vente att detail qui depasse le prix maxt·mum de vente att detail d'une cigarette qui aurait comme prix de cession par 1.000 pieces le montant dtt seuil moyen fixe; d) Pour les cigarettes dont lc prix de cession par d) Pour les cigarettes dont le prix de cession par 1.000 pieces est superieur au montant du 1.000 pieces est superieur au seuil superieur seuil superieur fixe, l'accise est egale au mon­ fixe, l'accise est egale au montant de l'accise tant de l'accise due pour une cigarette dont le clue pour nne cigarette clont le prix de cession prix de cession par l .000 pieces est egal au mon­ par 1.000 pieces est egal au montant clu prix tant du seuil superieur fixe, majore du montant de seuil superieur fixe, majore du montant qui qui resulte de ]'application du tiers du taux resulte de l'application de 40 % du taux pro­ proportionncl a ]a partie du prix maximum portionnel a la partie du prix maximum de de vente au detail qui depasse le prix maxi­ vente au detail qui depasse le prix maximum mum de vente au detail d'unc cigarette qui de vente au detail d'une cigarette qui aurait aurait comme prix de cession par 1.000 pieces comme prix cle cession par 1.000 pieces lemon­ le montant du seuil superieur fixe. tant du prix de seuil superieur fixe.

2. Par prix de cession, il faut entendre, pour 2. in change l' application du present article et de J' article 7, les prix sortie usine on les prix d'importation, y compris les frais de stockage, les frais de distribu­ tion et les clroits de clouane, mais a l' exclusion de l'accisc et cle la taxe sur le chiffre d'affaires.

Article 7 Article 7 Pmtr permettre 1me mise en place des disposi­ supprim6 tions prevttes a l' article 6, paragraplu; 1' chaque E. tat membre, a compter du jCY juillet 1968 et j1lsq1i au 1er janvier 1970, peut, toutejois, percevoir tme accise minirmvm qui est egale &! l' accise dtte, en vertu des dispositions de l' article 6, pour une cigarette dont le prix de cession est egal att prix de cession le plus bas pratique a la date dti Jer janvier 1967 par l' in­ dttstrie nationale sur son territoire, l' ecart eventuel entre ce prix et le seuil injeriezw fixe a l' article 6, paragraphe 1, litt. a, etant, toutejois, reduit d'a% mains un tiers. Si ce prix de cession est injerieur au seuil inferiettr fixe a l'article 6, paragraphe 1, littera a, il pettf se Sttbstituer a ce dernier. A compter dzt 1er janvier 1970, chaque Etat membre retient comme cigarette determinante pour l' application de l' accise minimum une cigarette dont le prix de cession est egal att seuil injerieur fixe a l' article 6, paragraphe 1, litter a a.

Article 8 Article 8 Pour autant que les taux proportionnels de Pour autant que les taux proportionnels de l'accise applicables aux groupes de tabacs manu­ l'accise applicables aux groupes de tabacs manu­ factures autres que les cigarettes depassent : factures autres que les cigarettes depassent : TEXTE PROPOSE PAR LA COMMISSION DE LA C. E. E. TEXTE MODIFIE

'20 % pour les cigares et cigarillos pesant 25 % pour les cigares et cigarillos pesant moins moins de 3 grammes par piece, de 3 grammes par piece et dont la cape est 20 % pour les cigares et cigarillos pesant 3 gram­ placee mecaniquement, comme du papier a mes par piece ou plus, cigarettes, 40 % pour le tabac a fumer a coupe fine, 18 % pour les autres cigares et cigarillos, 40% pour le tabac a fumer, autre qu'a coupe 40 % pour le tabac a fumer a coupe fine, fine, 25 % pour le tabac a fumer autre qu'a coupe - 30% pour le tabac a priser, fine, - 30 % pour le tabac a macher,

ces taux doivent etre assortis d'une degression dont ces taux doivent etre assortis d'une degression la mesure et les modalites sont determinees par dont la mesure et les modalites sont determinees le Conseil, statuant sur proposition de la Com­ par le Conseil, statuant sur proposition de la Com­ mission, par voie de reglement portant effet au mission, par voie de directive portant effet au 1 er 1 er janvier 1970 au plus tard. janvier 1970 au plus tard.

Article 8 his

Les Etats membres peuvent accorder aux entre­ prises petites et moyennes les allegements fiscaux suivants :

- jusqu'a 40 % pour les cigares et autres ciga­ rillos et le tabac a fumer, - jusqu'a 31 % pour le tabac a coupe fine, - jusqu'a 13 % pour les cigarettes et les cigarillos assimiles aux cigarettes d'un poids limite de 2,3 grammes, fabriques sous enveloppe de tabac folie (tabac en rouleaux) au moyen d'une machine a distributeur. L'allegement fiscal ne peut etre accorde lorsque le chiffre d'affaires calcule conformement a !'article 6, paragraphe 2, depasse par trimestre : 1) pour les tabacs manufactures de toute sorte, au total 1.600.000 u.c. ou 2) pour les cigarettes et cigarillos assimiles aux cigarettes d'un poids limite de 2,3 grammes, fabriques sous enveloppe de tabac folie (tabac en rouleaux) au moyen d'une machine a dis- tributeur, au total 1.450.000 u.c. ou C!.f qa.V" e..s 3) pour les Clg:;;&r€ltt@S et autres ci- garillos, tabac a coupe fine ou tabac a fumer, au total 300.000 u.c. ou 4) pour les cigares et autres cigarillos 200.000 u.c. ou 5) pour le tabac a coupe fine 200.000 u.c. ou 6) pour le tabac a fumer 75.000 u.c.

10 TEXTE PROPOSE PAR LA COMMISSION DE LA C. E. E. TEXTE }fODIFIE

Article 9 Article 9

Les Etats membres prennent toutes mesures Les Etats membres prennent toutes mesures en vue d'adapter leurs dispositions legislatives, en vue d'adapter leurs dispositions legislatives, reglementaires et administratives de far;on que les reglementaires et administratives de far;on que les dispositions du present reglement puissent etre dispositions de la presente directive puissent etre effectivement appliquees a partir du 1 er juillet 1968. effectivement appliquees a partir du 1er juillet Ils communiquent a la Commission, au plus tard 1968. Ils communiquent a la Commission, au plus un mois apres leur adoption, les dispositions legis­ tard un mois apres leur adoption, les dispositions latives, reglementaires et administratives prises en legislatives, reglementaires et administratives pri­ application du present reglement. ses en application de la presente directive.

Article 9 bis

Les presentes dispositions constituent Ia premiere etape de !'harmonisation des impots frappant Ia consommation des tabacs manufactures autres que les taxes sur le chiffre d'affaires. Au plus tard dans un delai de ... ans, le Conseil, sur proposition de Ia Commission et apres consulta­ tion du Parlement europeen, determinera, au vu de Ia situation, les modalites selon lesquelles !'harmo­ nisation sera poursuivie et parachevee de sorte a aboutir a Ia suppression effective des frontieres fiscales a partir du 1er janvier 1975 au plus tard.

Article 10 Article 10

Les Etats membres veillent a communiquer Les Etats membres veillent a communiquer a a la Commission le texte des dispositions essen­ la Commission le texte des dispositions essentielles tielles de droit interne qu'ils adoptent ulterieure­ de droit interne qu'ils adoptent ulterieurement ment dans le domaine n~gi par le present reglement. dans le domaine regi par la presente directive. Le present reglement est obligatoire dans taus ses elements et directement applicable dans tout Etat membre.

Article 11

Les Etats membres sont d estinataires de Ia presente directive.

11 TEXTE PROPOSE PAR LA COMMISSION DE LA C. E. E. TEXTE MODIFIE

Projet de resolution du Conseil concernant l'accise sur les tabacs manufactures

LE CoNSEIL, LE COl\SEIL,

constatant que la proposition d'un reglement du constatant que la proposition d'une directive ' Conseil concernant l'harmonisation des impots du Conseil concernant !'harmonisation des impots . frappant la consommation des tabacs manufactu­ frappant la consommation des tabacs manufactu­ res, autres que les taxes sur le chiffre d'affaires, ne res, autres que les taxes sur le chiffre d'affaires, vise que !'harmonisation des structures des accises ne vise que ]'harmonisation des structures des sur ces produits et laisse subsister, des lors, no­ accises sur ces produits et laisse subsister, des tamment des taux d'imposition differents d'un lors, notamment des taux d'imposition differents :Etat membre a l'autre; d'un :Etat membre a l'autre ; constatant que cette situation entrainera, dans in change les echanges intracommunautaires, le maintien des frontieres fiscales et notamment des controles aux frontieres pour assurer la perception de l'accise a !'importation et sa ristourne a !'exportation; considerant cependant qu'il est souhaitable de in change creer egalement dans le domaine des tabacs manu­ factures un marche unique presentant des carac­ teristiques analogues a celles d'un marche inte­ rieur et qu'il s'impose, par consequent, parallele­ ment a l'action a entreprendre dans le meme but dans le domaine du tabac brut et dans celui des monopoles du tabac, de supprimer les frontieres fiscales entre les Etats membres en ce qui concerne l'accise consideree;

constatant que la suppression des frontieres in chang(: fiscales dans le domaine de l'accise sur lcs tabacs manufactures ne peut etre efficace que si elle est accompagnee de la suppression parallcle des fron­ tieres fiscales en matiere des taxes sur le chiffre d'affaires;

CONVIENT, El\ VUE DE EEALISEE CET OBJECTIF, CONYIEXT, EN VUE DE RJi:ALISER CET OB JECTIF, DE CE QUI SUIT : DE CE QUI SUIT :

- les modalites selon lesquelles ces frontieres in change fiscales scront supprimees seront determinees, avant le 1 er janvier 1970, sur proposition de la Commission, par le Conscil; la suppression des frontieres £iscales sera effec­ in change tive a partir du 1er janvier 1975 au plus tard.

)

12 '.

B

EXPOSE DES MOTIFS

Introduction 6. La commission des finances et des budgets est ainsi amenee a confronter les difficultes liees a la 1. La proposition a l'examen fait partie d'un solution proposee avec les avantages de l'harmo­ ensemble de quatre projets qui, selon la Commis­ nisation fiscale desiree. Le rapport a pour objet de sion, doivent aboutir a l'etablissement d'un marcM fournir des elements pouvant faciliter la decision commun du tabac et des tabacs manufactures a prendre. et qui, toujours sclon la Commission, sont insepa­ rables les unes des autres. A - La situation actuelle des marches nationaux 2. Le principe de l'harmonisation fiscale a ete des tabacs manufactures et Ia proposition de Ia reconnu et reaffirme par le Parlement europeen Commission dans de nombreuses resolutions. Il ne fait pas de doute que !'harmonisation des impots frappant le I - tabac aurait pour effet de rendre superfine une Le marche des cigarettes dans les Etats membres partie des controles fiscaux effectues aux frontieres Dans tous les pays membres de la C.E.E., la interieures de la Communaute et, par consequent, 7. de promouvoir notablement l'achevement du recette des impOts sur le tabac provient en majeure marcM commun, nne fois l'uniou douaniere reali­ partie des accises sur les cigarettes (plus de 90 %). De meme, la production de cigarettes prime en see. valeur celle des autres tabacs manufactures. C'est 3. lVIais de graves problemes se posent du fait done pour les cigarettes que le probleme de !'har­ que les taux fiscaux aussi bien que les systemes monisation se pose de la maniere la plus aigue. d'imposition different totalement d'un Etat mem­ L'harmonisation des impots frappant les cigares, bre a l'autre. En outre, dans deux grands Etats les cigarillos, le tabac a fumer, le tabac a macher membres, la production et la vente sont organisees et le tabac a priser ne revet qu'une importance sur nne base monopolistique. Enfin, cette organisa­ secondaire sur le plan fiscal et economique ; elle tion monopolistique poursuit non seulement des soulevera done moins de difficultes. buts fiscaux,mais vise aussi a la mise en valeur de la Pour des raisons de clarte, nons ne traiterons recolte nationale de tabacs bruts de sorte que l'ecou­ done, dans les pages qui suivent, que du marcM lement des tabacs manufactures a partir de ceux-ci des cigarettes. s'en trouve fiscalement avantage.

4. Une autre difficulte est due au fait que l'accise 8. La constatation que l'impOt sur le tabac sur ~es tabacs manufactures revet pour chacun n'est pas un element, parmi d'autres, du prix a la des Etats membres nne importance telle qu'aucun consommation, mais qu'il en est l'element deter­ d' eux ne pourrait renoncer a nne part quelque pen minant est d'une importance fondamentale. Vu la importante de ces revenus. En I<.epublique fede­ part- 60% en moyenne- que l'accise represente rale, par exemple, sur un budget d'environ 80 dans le prix a la consommation qui, d'ailleurs, est milliards de DM, les recettes provenant des im­ inflexible, en ce sens qu'il echappe a l'action du pOts sur le tabac s'elevent a plus de 5 milliards de marcM, les autres elements - couts de fabrica­ DlVI par an, soit a l/I6e de la somme globale. Me­ tion, publicit6, co1Hs de commercialisation, etc. - me si, dans d'autres Etats, et notamment dans les ont d'autant moins d'importance que, dans des Etats du Benelux, la part des accises sur le tabac limites donnees, elles out nne certaine elasticite. dans 1' ensemble du budget est moins importante Il s'ensuit que la fabrication et la vente de cigaret­ et que, par consequent, les pertes dues a nne mo­ tes se sont adaptees au regime fiscal en vigueur et dification eventuelle du taux d'impot y seraient que les structures du marche se sont fa~onnees de moindres, elle n'y est cependant pas insignifiante. maniere a permettre a l'entreprise privee de maxi­ maliser ses gains en fonction du systeme d'accise 5. Le principe de !'harmonisation fiscale se auquel elle est soumise. Il s'ensuit encore qu'une heurte done a des difficultes pratiques. sorte de symbiose s' est installee entre les fabri-

13 cants, les vendeurs et le fisc, symbiose qui, dans s'eleve en moyenne a 5,5 pfennigs par piece, soit .. son application concrete, est approuvee par tous a o,o138 u.c. les interesses et non pas sculement pas le fisc en tant que principal interesse. d)

9. Les taux des impots sur les cigarettes dans les En France, pays a monopole, aucune taxe n'est differents Ihats membres sont les suivants : pen;:ue sur lc tabac. Le droit preleve par la regie au profit de l'Etat represente la difference entre le a) Belgique et Luxembourg prix de vente au detail fixe par la regie, d'une part, et le prix de cession de l'usine augmente des frais L'impot s'eleve a 59,3% du prix de vente au de commercialisation et de la taxe sur la valeur ajoutee, d'autre part. Le droit oscille entre 65,4 et detail. Environ 70 % des transactions portent sur 70 % du prix de vente au detail. Le prix moyen la categoric de cigarettes qui se vendent a 16,50 FB de les 25, soit a 0,013 u.c. la piece. L'impot se monte a vente au detail est de 7,8 centimes, soit de 0,0158 u.c. ; la taxe par piece est en moyenne de 5,4 cen­ 0,078 u.c. par piece. times ou de 0,0109 u.c.

b) Pays-Bas e) Italie L'impot s'eleve en moyenne a 62,13% du prix de vente au detail. Le prix moyen de vente au de­ En vertu de la loi italienne regissant l'accise tail est de 6,9 cents soit 0,019 u.c. par piece; l'im­ sur le tabac, des tarifs indiquant les differentes com­ pOt s'eleve par piece a 4,66 cents soit a 0,013 u.c. posantes du prix de vente au detail (prix de ces­ sion, impot sur le tabac, frais de distribution et marges beneficiaires) sont publies au Journal officiel c) Republique federale d'Allemagne L'impOt sur le tabac represente entre 70 et 80% du prix de vente au detail ; le prix moyen de vente au L'impot s' eleve en moyenne a 60 % du prix detail est de 11,5 lires ou de 0,0184 u.c. ; l'impOt sur de vente au detail, le prix minimum etant fixe a le tabac s'eleve en moyenne a 8lires ou a 0,0128 u.c. 9 pfennigs soit a 0,0225 u.c. Le prix moyen est de Le monopole it:alien a subi, au cours de l'exercice 9,2 pfennigs, ou 0,023 u.c. ; l'impot sur le tabac 1965/66, une perte de plus de 1 milliard de lires.

Montant de l'jmp6t Pourcentage de Prix moyen par rapport au prix l'impOt par rapport Pays mernbres de 100 cigarettes moyen pour au prix de vente en u.c. I 00 cigarettes detail au en u.c. I

Belgique/Luxembourg 59,3 1,32 0,78

Allemagne (R. F.) 60 2,30 1,38

France 65-70 1,58 1,09

Italie 70-80 1,84 1,28

Pays-Bas 62,13 1,88 1,29

10. L'examen des chiffres montre que dans les dispose a payer des prix eleves pour des cigarettes pays a regime non monopolistique, l'ecart n'est de bonne qualite, tant qu'on ne lui en offre pas de pas tres grand entre les pourcentages que represen­ meilleur marcM. C' est pourquoi un prix minimum tent les charges fiscales par rapport au prix de vente eleve (100 cigarettes pour 2,25 u.c.) a ete fixe qui au detail. En revanche, les prix moyens different permet de stabiliser les prix a un haut niveau et a tel point que, par exemple en Allemagne, l'ac­ d'obtenir un produit fiscal optimal de la vente de cise frappant les produits a la consommation est plus de 100 milliards de cigarettes (en 1966). plus elevee que le prix moyen des cigarettes en Bel­ gique et au Luxembourg. 11. La recette optimale n'est pas seulement le Le prix moyen est de loin le plus eleve en repu­ resultat: d'un pourcentage eleve de charges fiscales. blique federale d'Allemagne. C'est, dans ce pays, Un deuxieme facteur intervient, qui est la hauteur que le principe de l'optimalisation des recettes du prix moyen de vente servant de base au calcul fiscales est le plus manifestement applique. Le de l'impot. Ces deux facteurs conjugues garantissent legislateur a tenu compte du fait que le fumeur est un revenu fiscal eleve.

14 Applique isolement, un taux d'impOt proportion­ 14. Si 1' on se base sur le principe de l' optimali­ nellement eleve aboutit a un bas niveau des prix. sation des recettes fiscales pour etablir une classi­ Des impots cleves transforment les petits ecarts fication, on obtient une courbe croissante aux extre­ entre les prix de cession en grands ecarts entre les mites de laquelle se trouvent, d'un c6te, les pays a prix ala consommation (effet multiplicateur). C'est monopole et, de l'autre, la Republique federale. ainsi qu'en appliquant aux cigarettes un taux de En consequence, lors d'une harmonisation des im­ 60 %, augmente de 10 % de taxe sur la valeur p6ts, ce sont les interets de ces deux poles qui pour­ ajoutee, les ecarts entre les prix a l'usine se trou­ raient etre le plus fortement touches. vent, au moment de la vente au detail, multiplies par cinq. L' effet de multiplication entraine done 15. Le marche des cigarettes differe, lui aussi, d'un des conditions de concurrence differentes selon qu'il Etat membre a l'autre. Les monopoles ne connais­ s'agit de cigarettes ou d'autres biens de consomma­ sent pas de difficultcs de vente. A l'autre extremite tion dont la competitivite sur le marche n'est pas de l'echelle on trouve de nouveau la republique ou n'est guere emoussee par des taxes ala consom­ federale d' Allemagne ou une publicite gigantesque mation. A defaut d'etablir le prix minimum a un est censee assurer le lancement d'une production niveau eleve, 1' offre se con centre dans les categories hautement rationalisee. L'oligopole des entreprises de prix les plus bas possible compte tenu de la fis­ privees ne peut, en raison du prix minimum eleve, calite, si bien que, meme impose a un taux eleve, se livrer a une concurrence des prix, et s'efforce le bas niveau des prix ne conduit pas a un rende­ done de conserver ou d'agrandir sa part du marche ment optimal de l'impot. par des marques de fabrique. En Allemagne, les trois marques<< Ernte 23 )), « HB )) et cc Peter Stuyve­ Pour des raisons sociales, dit-on, il faut reduire sant )) parviennent a satisfaire 50,5 % de la deman­ les prix. N ous ne no us prononcerons pas sur la de globale de cigarettes. Les trois grandes fabri­ question de savoir s'il est absolument indispensa­ ques, dont chacune detient une de ces marques, s'ad­ ble de fixer le prix de marchandises qui, telles les jugent ensemble 86 % du marche. Elles offrent en cigarettes, ne sont pas d'une necessite vitale, a la tout 72 marques de cigarettes. Selon une etude lumiere de considerations de caractere social. Si, faite en 1960, les depenses de publicite, deduction neanmoins, tel est l' objectif que l' on poursuit, il faite de l'accise sur le tabac, representaient de 6 a serait beaucoup plus judicieux de chercher a l'at­ 12,4,.% du chiffre d'affaires. teindre non pas par une taxe proportionnelle a Creees a grand renfort de capitaux, ces grandes taux sureleve et calculee sur un prix minimum marques- quintessence du nom, du prix, de l'em­ reduit, mais au contraire par un tarif progressif, ballage et du gout - sont source de rentes diffe­ comme celui qui est applique a l'impot sur le re­ rentielles d'une importance decisive pour la ren­ venu. Cependant, contrairement a ce qui se passe tabilite des entreprises. Dans l'avoir total de l'en­ pour ce dernier, ce tarif est susceptible d'etre elude treprise elles representent une valeur sans doute dans ses echelons superieurs, ce qui entrainerait superieure a celle des immobilisations. une diminution de rentrees fiscales qu'aucun Etat membre ne serait dispose a accepter. Ainsi, le mo­ bile fiscal demeure en fin de compte le facteur de­ 16. Les systemes de distribution different egale­ terminant dans le choix du tarif proportionnel. ment selon les Etats membres. Le cc tabaccaio )) italien, le << debitant )) fran<;ais est plus distributeur que vendeur. Son rapport avec le monopole d'Etat 12. Aux Pays-Bas, il n'y a pas de prix minimum. releve manifestement du droit public; c'est beau­ Le niveau des prix y est manifestement plus bas coup plus que le simple rapport d' echange qui existe qu'en Allemagne federale. Les Pays-Bas renoncent entre producteur et vendeur. done deliberement a une partie des recettes fiscales qui pourraient etre produites par la vente de plus En Allemagne federale, le reseau des points de de 14 milliards de cigarettes. En Belgique, le prix vente est beaucoup plus dense. Les cigarettes doi­ des cigarettes est un des elements entrant dans le vent se vendre partout. Ces points sont plus nom­ calcul de l'indice qui sert de base ala politique des breux encore si l'on tient compte des 700.000 auto­ salaires; c'est pourquoi le gouvernement doit s'y mates qui interviennent actuellement a concurrence abstenir d' epuiser completement les possibilites de 50% environ dans la vente globale. Cela corres­ fiscales. pond a un montant annuel de plus d'un milliard d'unites de compte. La vente par automate exige 13. Dans les pays a monopole, le mobile fiscal un emballage approprie et des prix en chiffre rond. cede le pas au souci de veiller a !'utilisation de la Il serait techniquement possible d'equiper les auto­ production domestique de tabac brut. La portee et mates d'un dispositif permettant de rendre la l'ampleur de cette preoccupation ne sont pas les monnaie. Mais cela entrainerait des investissements memes en France et en Italic alors que la solution importants et une surcharge considerable dans le est identique dans les deux cas : le monopole de fonctionnement des automates. production garantit un prix adequat au cultiva­ teur, le monopole de vente encourage le consomma­ 17. Cette analyse - tres simpli:fiee du reste - teur a acheter les produits manufactures a base de des differentes situations, montre qu'au paragraphe tabacs nationaux. Le souci d'obtenir un rendement Sle terme « symbiose )) est utilise a bon escient. Non fiscal optimal passe au deuxieme plan . seulement dans les pays a monopole, mais dans . " 15 tous les Etats membres, la reglementation fiscale mais les taux de l'accise y varient; et pourtant, est a 1' origine d'une situation economique parti­ les echanges de tabacs manufactures y sont assures. '' culiere. Il est evident que 1' enchevetrement des structures fiscales et des structures economiques La Commission cite l'exemple d'une cigarette de aura pour effet de rendre !'harmonisation plus dif­ categoric elite populaire, importee dans un Etat ficile. C'est pourquoi on ne saurait evoquer les membre qui applique un systeme d'accise compor­ problemes fiscaux souleves par la proposition de la tant un prix minimum tres eleve. Elle affirme que Commission sans en meme temps aborder les pro­ cette categoric de cigarettes y serait invendable a blemes economiques qu'elle pose. cause de ce systeme d'imposition dont le resultat est de n'etablir qu'une faible difference entre le II - Le manque d'integration des marches et ses prix du produit importe et les cigarettes locales de origines prix plus eleve.

18. Dans l'expose des motifs de sa proposition de 22. En effet, le systeme d'accise comportant nne reglement, la Commission souligne que, abstraction fiscalite minimum tres elevee avantage les produits faite des relations commerciales plus developpees a prix eleve dans la meme mesure qu'il detavorise entre les pays du Benelux, les echanges intracom­ les produits a prix pen cleve. munautaires de tabacs manufactures restent net­ Mais la Commission va plus loin encore en affir­ tement inferieurs au niveau general des echanges mant que le systeme cc de prix minimum et de fisca­ entre les Etats membres (1). Ce phenomene est par­ lite minimum )) en vigueur en republique federale ticulierement sensible en ce qui concerne les ciga­ d'Allemagne constitue nne entrave cc aux importa­ rettes, le commerce intracommunautaire de cet tions de cigarettes de qualite moindre provenant article n'atteignant meme pas 3 % de la produc­ des Etats membres qui se sont specialises, a leur tion en 1964. Depuis lors ce pourcentage n'a pas tour, dans la production de cette categoric de ciga­ notablement progressc par rapport a la produc­ rettes >l. tion globale.

23. La situation inverse se presente, c' est-a-dire 19. La suppression des barrieres douanieres la consommation de tabac noir on a prix pen eleve effective depuis le 1 er juillet 1968 ne modifiera pas est favorisce si l'accise appliquee par un Etat mem­ sensiblement les donnees du probleme. C'est le bre au prix de detail est pen;ue sons forme d'un prix franco-frontiere majore des droits de douane imp6t proportionnel on d'une taxe analogue taux (entre temps supprimes), qui sert d'assiette a l'im­ a tres eleve. p6t. Les droits d'entree ayant Cte progressive­ ment elimines au cours des annees, la suppression Ace sujet, la Commission constate qu'a !'excep­ totale du petit pourcentage restant n'affecte guere le tion de la Republique federale, tons les Etats mem­ calcul des prix. La position concurrentielle des pro­ bres appliquent ce systeme qui oblige le proclucteur duits des autres pays de la Communaute ne s'est qui vent rester competitif a comprimer son prix toujours pas fondamentalement modifiee par rap­ de cession au maximum, done a utiliser des tabacs port a celle des cigarettes du pays de consommation. bon marche.

20. Dans son expose des motifs, la Commission 24. Toutefois, il convient de faire nne distinction invoque, pour expliquer cette situation, les gouts entre les Etats du Benelux, ou lc commerce des et les habitudes tres dif£erents des consommateurs tabacs est libre, et les pays a monopole d'Etat des six pays. Tout aussi important est lc fait que comme la France et l'Italie. les grands fabricants de cigarettes possedent des unites de production dans plusieurs Etats membres. Les Etats du Benelux n'epuisent pas la source Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que lcs de recettcs que constituent les tabacs dans la me­ pays a monopole d'Etat out, eux aussi, commence sure o\.1 le font les autres Etats membres. Dans le la fabrication sous licence de marques de cigarettes cadre de la structure oligopole du marche, ]a con­ d'autres Etats membres. currence v est axce sur !'utilisation de tabacs bon marchc et nne diversification tres pons see del' offre. 21. Selon la Commission, la principale raison de Il est evident que lcs cigarettes en provenance de ces echanges limitcs de tabacs manufactures - et la Republique federale, qui contiennent un pour­ notamment de cigarettes - reside cependant clans centage clevc de tabac a prix eleve, sont pratique­ l' ecart entre les dispositions tegislatic•es des Etats ment invendables dans ces pays. membres ; il en resulte non seulement des differen­ ces entre les taux de l'accise mais aussi des diver­ Le mobile fiscal et le souci d' ecouler la recolte gences entre les structures des systemes fiscaux de tabac indigene vont de pair en France et en Italie, pays a monopole d'Etat. Toutefois, cette applicables aux tabacs manufactures (2). Les regi­ mes fiscaux en vigueur dans les pays du Benelux recolte se compose pour l'essenticl de tabacs a prix sont analogues on tres proches les uns des autres, pen eleve ; aussi la vente de la production nationale doit-elle y etre stimulee par l'Etat.

1 Selon les declarations faites par les experts au ( ) Doc. 122/1967·68, p. 27. (') Ib. p. 29 et 30. cours des reunions des 20 et 21 juin 1968, divers .. 16 essais ont prouve qu'il n'etait pas possible, en 29. En ce qui concerne les mesures prevues sous raison des conditions atmospheriques, de produire b et c, le reglement prevoit la fixation de (( seuils )). en grande quantite du tabac d'une autre qualite en En effet, a defaut d'une fixation en commun de France. I1 n'en va pas de meme en Italic, ou les ceux-ci, le reglement serait denue de sens et !'inter­ conditions atmospheriques sont plus propices, penetration envisagee des tabacs manufactures ne mais !'operation exigerait un amenagement fonda­ pourrait commencer. Sur le plan economique et mental de la production dont le coilt serait tres fiscal ces seuils constituent le noyau du reglement. eleve. Par contre, les pays membres conservent le droit, jusqu'a !'harmonisation des taux de l'accise, de fixer 25. Compte tenu de cette situation, la Commis­ eux-memes le taux proportionnel de l'impot. sion ne voit d'autres possibilites que celle de modi­ fier, dans le contexte communautaire, les structures 30. L'article 6, paragraphe 1, a, de la proposition differentes des accises. A cet effet, des dispositions fixe le seuil injerieur a 2,4 u.c. par 1.000 pieces. doivent etre prevues qui garantissent que les moda­ Pour les cigarettes dont le prix de cession n' est lites de la formation des prix de vente n'empechent pas superieur a ce montant, l'accise ((est egale au pas d'atteindre le but poursuivi, a savoir !'harmoni­ montant qui resulte de ]'application du taux pro­ sation des impOts frappant la consommation des portionnel de l'accise au prix maximum de vente tabacs. au detail d'une cigarette dont le prix de cession par 1.000 pieces serait egal au montant du seuil infe­ rieur fixe )). III - La proposition de la Commission 31. Un exemple permet d'expliciter le sens de cette formule technique. Un pays membre fixe le 26. La Commission propose de realiser !'harmoni- sation de l'impOt sur les tabacs en deux etapes : taux de l'accise sur les cigarettes a 60 %- Un fabri­ cant offre 1.000 cigarettes au prix de 2 unites de a) Il sera cree tout d'abord une stntci1tre hanno­ compte. L'impot ne serait pas de 1,2 u.c., somme nisee des accises assurant la neutralite de la correspondant au taux de l'accise, mais de 1,44 u.c. concurrence ; soit 60 % de 2,4 u.c. On applique done une fiscalite minimum' mais non un regime de prix minimum. b) Les mesurespermettant d'eliminer Jes barrieres fiscales seront prises a un stade ulterieur : ce 32. Pour les cigarettes dont le prix de cession sera l'harmonisation des taux de l'accise. par 1.000 pieces se situe entre 2,41 et 3,2 u.c. - seuil moyen- c'est le taux proportionnel de l'ac­ 27. La procedure est la meme que celle qui est cise qui est applique. prevue pour ]'harmonisation des taxes sur le chiffre Exemple : si le taux est de 60 %, l'accise sera de d'affaires : harmoniser d'abord les structures, en­ 1,8 u.c. pour un prix de cession de 3 u.c. suite les taux. K otons des lors que la premiere ctape par 1.000 pieces. n'est destinee qu'a preparer la situation definitive et qu' elle ne modifiera en rien les con troles actuels 33. Au dela du seuil moyen, intervient la degres­ aux frontieres. Ceux-ci ne seront supprim6s qu'a sivite fiscale. Au premier echelon, allant de 3,21 a la date de ]'abolition des barrieres fiscales. Cette 3,6 u.c. - seuil sttperieur - le taux de l'accise abolition do it faire l' objet d'une resolution du Con­ applicable a la partie du prix depassant le seuil seil (Cf. doc. 122, p. 44), selon laquelle la s~tppres­ moyen est reduit de moitie. sion des frontieres jiscales sera effective a partir du ler janvier 1.97 5. Exemple : le prix de cession est de 3,6 u.c. par 1.000 pieces ; le taux de l'impot est de 28. En vue de ]'harmonisation des structures des 60 %- Pour la partie du prix allant jus­ qu'a 3,2 u.c., l'accise sera de 1,92 u.c. au accises, la Commission presente une proposition de taux de 60 Pour la partie du prix reglement fondee sur les principes suivants : %. comprise entre 3,21 et 3,6 u.c., le taux sera de 30 % et l'impot de 0,12 u.c. a) L'impot sera, en principe, proportionnel; le taux L'impOt global sera done de 2,04 u.c. doit etre le meme pour toutes les categories de (56,66 %) au lieu de 2,16 u.c. (60 %). produits appartenant a un meme groupe de tabacs manufactures (par exemple, les ciga­ 34. Pour les cigarettes dont le prix depasse le rettes) ; seuil superieur, il est prevu un deuxieme seuil de degressivite. Pour la partie du prix qui depasse b) Le taux de l'accise sur les cigarettes sera speci­ 3,6 u.c. le taux proportionnel de l'accise est reduit fique (fiscalite minimum, mais sans regime de a 1/3. prix minimum) jusqu'a uncertain niveau du prix de vente au detail ; Exemple : prix de cession 4 u.c. par 1.000 pieces ; taux de l'impot 60 %. Pour la partie du c) A partir d'un certain niveau du prix de vente au prix allant jusqu'a 3,2 u.c. le taux sera detail, le taux de l'accise sur les cigarettes de­ de 60 %, soit 1,92 u.c. ; pour la partie vient degressif (au lieu d'etre proportionnel). du prix allant de 3,21 a 3,6 u.c., le taux ' ' 17 sera de 30 %, soit 0,12 u.c. ; pour la par­ Cette motivation ne semble pas tres convain­ tie du prix allant de 3,61 a 4 u.c., le taux cante. On ne voit pas pourquoi les structures des applicable est de 20 %. soit 0,08 u.c. legislations nationales relatives aux impOts sur les Au total, l'accise sera de 2,12 u.c. (53 %) tabacs manufactures ne pourraient pas etre alignees au lieu de 2,4 u.c. (60 %). sur un modele communautaire par l' envoi a chacun des Etats de directives appropriees, comme ce fut 35. Les autres dispositions de la proposition - deja le cas pour !'harmonisation des taxes sur le a 1' exception des dispositions tarifaires decrites ci­ chiffre d'affaires. dessus - n'ont pour notre propos, qu'une impor­ tance secondaire. Nous renon<;:ons done a les ex­ 40. La Commission estime encore que puisque poser 1c1. !'article 99 ne prescrit pas la forme juridique des mesures d'harmonisation fiscale qui doivent etre prises, les institutions communautaires ont le B - Les problemes souleves par la proposition choix entre la forme de la directive et celle du regle­ ment. I - Les problemes juridiques

41. Dans son avis ala commission economique (1) 36. La Commission propose d'arreter un regle­ la commission juridique estime que ment. En vertu de l'article 189 du traite de la C.E.E., le reglement a une portee generalc. Il est « Semblable opinion ne saurait entierement obligatoire dans tous ses elements et directement satisfaire. Les ouvrages de doctrine juridique applicable dans tout Etat membre. concordent tous sur ce point: dans le cas ou le traite ne definit pas avec precision le carac­ 37. Comme base juridique, la Commission se tere des mesures ~L arreter, les institutions com­ fonde sur l'article 99. Or, !'instrument d'cxecution munautaires ne sont pas absolument libres de de !'article 99 est, de l'avis de votre commission, la choisir entre les differents actes juridiques pre­ directive qui, en vertu de l'article 189, lie tout Etat vus a }'article 189. C'est en effet du rapport exis­ membre destinataire quant au resultat a atteindre, tant entre la disposition en cause et d'autres mais laisse aux instances nationales le choix de la dispositions, ou de la nature des choses que l' on forme et des moyens. do it deduire la forme de 1' acte juridique que les institutions communautaires sont autorisees 38. Le commentaire bien connu de \Vohlfart­ a mettre en ceuvre (2). Dans le cas particulier Everling-Glasner-Sprung dit notamment a propos de !'harmonisation fiscale, plusieurs auteurs de !'article 99 (p. 297, par. 2) : estiment - les arguments fournis a l'appui de cette these sont, il est vrai, inexistants ou pres­ << Du fait que !'harmonisation des imp6ts en que - gu'on ne peut arreter aucun reglement cause affecte le pouvoir legislatif des parlements sur la base de l'article 99 mais seulement des des Etats membres, l'alinea 2 (de l'article 99) directives (3). )) prevoit comme procedure que le Conseil statue a l'unanimite sur les propositions de la Com­ mission (article 149, alinea 1). De par la nature 4.2. Votre commission des finances et des budgets meme des choses, il ne peut s'agir ici que d'une croit utile de citer certains passages de l'avis de la directive. '' commission juridique (cf. par. 15 fin, 16 et 19).

Selon toute apparence, la Commission avait, elle <

18 l'executif n'a pu proceder de cette maniere siderablement les pouvoirs budgetaires des Etats i. que parce que ]'harmonisation des taxes sur le membres. Le Parlement europeen n'a cesse de pro­ chiffre d'affaires a ete realisee par voie de direc­ clamer qu'il lui fallait un droit de regard determi­ tive; pour des reglements, il n'aurait pas ete nant lorsqu'il s'agissait de prendre une decision sur possible de prendre comme base juridique !'ar­ de tels problemes. ticle 100. La conception selon laquelle les articles 100 et 44. Tant que ce ne sera pas le cas, on ne peut renoncer a faire intervenir les Parlements natio­ 101 doivent, en plus de l'article 99, etre pris naux dans une decision ayant !'importance fiscale en consideration comme base juridique pour !'harmonisation fiscale revet une importance et budgetaire de la proposition en cause. C'est aux Parlements nationaux qu'incomberait la tache de particuliere dans ]a mesure Oll, conformement a trouver les ressources necessaires pour combler le I' article 101, le Conseil peut, le cas echeant, sta­ tuer a la majorite qualifiee. Il serait ainsi pos­ manque de recettes fiscales auquel il faut s'attendre si la proposition de la Commission est acceptee. sible lorsque les conditions de ]'article 101 sont reunies de passer outre a l'exigence de !'article 99, a savoir l' obligation pour le Conseil de sta­ 45. C'est done egalement pour des raisons poli­ tuer a l'unanimite. tiques que la proposition relative aux imp6ts sur les tabacs doit revetir la forme d'une directive. Dans ces conditions, il semble que 1' executif, en estimant qu'il est possible d'arreter des regle­ 46. Pour ce qui est de la jurisprudence, on se re­ ments sur la base de l'article 99, n'ait pas suf­ fere au rapport existant entre les articles 95 a 99, fisamment tenu compte de la correlation etroite notamment en ce qui concerne !'harmonisation des existant entre les dispositions de !'article 99 d'u­ legislations fiscales, et en particulier a l'article 99, ne part et des articles 100 et 101 d'autre part. choisi comme base juridique dans la proposition En effet, si l'on admet qu'en vertu du traite, la de reglement, ainsi qu'a !'article 90 du traite de ]a base juridique sur laquelle doivent ctre fondees C.E.E. (1). En vertu de l'article 90, paragraphe 2, les mesures d'harmonisation fiscale peut etre les dispositions du traite ne sont applicables aux constituee tant par l'article 99 que par les arti­ monopoles fiscaux que cc dans les limites ou !'appli­ cles 100 et 101, il y a egalement de fortes pre­ cation de ces regles ne fait pas echec a l'accomplis­ somptions pour que l'on ne puisse choisir, pour sement en droit ou en fait de la mission qui leur a arreter des mesures conformement a ]'article 99, ete impartie )). La mission particuliere d'un mono­ un instrument juridique auquel on ne pourrait pole fiscal consiste a procurer des recettes a l'Etat. recourir en cas d' application des articles 100 et Cette protection octroyee aux monopoles fiscaux 101 du traitc. en vertu de !'article 90 du traite de la C.E.E. vaut, Il est pour le moins douteux dans ces conditions selon cette these, dans nne mesure non moindre pour que l'article 99 autorise les institutions commu­ les recettes provenant d'impots. nautaires a arreter des reglements. L'article 6, paragraphe 2, du traite de la C.E.E. L'argument de l'executif selon lequel toutes impose aux institutions communautaires de ne pas les dispositions dans le secteur du tabac doivent compromettre la stabilite financiere interne et ex­ avoir le meme caractere obligatoire n'emporte terne des Etats membres. Il s'agit la d'une protec­ pas davantage la conviction de la commission tion globale. Par contre, la protection prevue a juridique. La scule chose qu'il soit juste d'af­ l'article 90 est specifiquc et il ne peut s'agir dans ce firmer, c' est que toutes les propositions dans ce cas de la somme de toutes les recettes fiscales d'un secteur doivent presenter un caractere obliga­ pays. Aussi longtemps que les Etats membres gar­ toire. Mais ce caractere obligatoire, les direc­ deront un reste de souverainete fiscale, ils auront tives l'ont egalement. On ne voit pas les incon­ la possibilite de compenser les pertes de recettes venients qui resulteraient en pratique du fait dans un domaine par une augmentation des recet­ d'arreter par exemple ]'organisation des marches tes dans un autre domaine, ce qui rendrait illusoire dans le secteur du tabac brut sons forme d'un la protection des recettes prevue a !'article 90. reglement et la reglementation relative aux Etant donne toutefois que l'article 90 protege les impots sur les tabacs sous forme d'une direc­ recettes d'un monopole fiscal, c'est-a-dire d'une tive. Si 1' executif estimait qu'il vaudrait mieux, source de recettes limitee, on peut en deduire que dans ce cas, adopter egalement la forme de la la protection porte egalement sur les recettes rele­ directive pour la reglementation relative aux vant d'une loi fiscale specifiquc. monopoles, la commission juridique ne souleve­ rait pas d'objections; l'article 235 autorise les La portee de cette protection ne peut etre de­ institutions de la Communaute a arreter aussi finie que dans chaque cas particulier. ll ne pent bien des reglements que des directives )). certainement pas s'agir d'une garantie du montant total des recettes, car une telle mesure paralyserait 43. A ces arguments de nature juridique s'ajou­ toute politique. Mais a coup sur il doit s'agir d'un tent des arguments de nature politique. La propo­ sition de reglement relative aux impots frappant la (1) Kaiser: (( Les monopoles conunerciaux d'Etat dans la dynamique Uu consommation de tabacs manufactures entame con- marcbe commun 'l, EurojJarecht 1967, p. 12.

19 sacrifice acceptable, c' est-a-dire que la renoncia­ tion des cigarettes peu cheres sur le marche, malgre tion aux recettes et le gain qui resulte des reglemen­ la difference de gout, de qualite et de presentation. tations communautaires doivent s'equilibrer. Il est (La breve periode transitoire prevue a l'article 7, tout aussi evident que tousles pays membrcs de la paragraphe 1 de la proposition de reglement pour Communaute doivent consentir une part a peu pres l'introduction de l'accise minimum peut etre ne­ egale de sacrifices. gligee dans cette consideration a plus long terme.) Bien entendu, l'industrie allemande pourrait II - Les problCmes economiqztes egalement mettre sur le marche des cigarettes a bas prix -- ce dont elle est sans aucun doute capable a) Les prix - encore qu'en negligeant le niveau de qualite actuel. 47. Selon la proposition de la Commission, le prix de vente minimum a la consommation des Il s' ensuivrait ineluctablement une chute du cigarettes est calcul6, dans les diffcrents pays mem­ niveau global des prix des cigarettes en republique bres, sur la base de I' application du taux proportion­ federale d'Allemagne, car en presence d'une diffe­ nel national de l'accise au prix de vente au detail rence de prix aussi marquee, il est difficile d'admet­ obtenu a partir d'un prix de cession sortie usine tre que la Commission ait fait preuve de realisme en de 2,40 u.c. par 1.000 cigarettes. Cc prix de cession estimant que 30 % sculement du marche allemand correspond a celui des cigarettes les moins cheres seraient accapares par la cigarette a bas prix. de la Communautc ; ainsi, par exemple, le prix de cession de la cigarette populaire allemande est Afm de compenser la perte fiscale evaluee par de 4,95 u.c. La proposition prend done comme point elle a quelque 450 millions d'u.c., la Commission de depart la cigarette populaire telle qu' elle est no­ propose d'augmenter le taux de l'imp6t actuellement tamment mise sur le marche par les pays a mono­ applique en Allemagne, qui dcnait alors atteindre poles qui utilisent pour sa fabrication des tabacs 66,9 % (contre 60% actuellement). Le prix de vente indigenes. au detail de la cigarette populaire allemande passe­ rait alors de 9 a 10,80 Pfennig. Simultanement, les Cet avantage serait encore accentuc si, lors de « )) et les cc ?\ azionali )) pourraient etre l'application de l'organisation du marche des ta­ offertes, sur la base du prix de cession applique bacs bruts qui est envisagee, venaient a etre accor­ actuellement et sans aides communautaires en fa­ dees des aides communautaires au tabac produit veur du tabac brut, respectivement a 7,5 et 7 Pfen­ dans la C.E.E. a concurrence de 90 % par les pays nig. Le prix des paquets de 20 cigarettes serait alors a monopole. de 2,20 D.M pour les cigarettes populaires alleman­ des, de 1,50 D;\I pour les << Gauloises )) et de 1,40 D.M Dans sa reponse au questionnaire de l\L De pour les rc Nazionali n. Meme dans les conditions \iVinter, la federation belgo-luxembourgeoise des actuelles- prix minimum cJcye -la part des ciga­ industries du tabac ((Fedctab) a dit textuellement rettes de plus de 10 Pfennig sur le marche est tres (PE 20.040 - p. 4) : faible puisqu'elle n'a.tteint que 3,3 %· Cela sera <

Le prix de la cigarette populaire belgo-luxem­ 49. A l'occasion de l'audition des experts, les bourgeoise (qui reprcsente 80 du marche) est 20 et 21 juin 1968, par les commissions interessees, aujourd'hui de 16,50 francs belges pour les paquets le representant de la Fedetab s'est prononce en de 25 cigarettes. Sur la base de la proposition de la faveur d'un prix de cession minimum, depart fa­ Commission - mcme sans aides communautaires brique de 3,8 u.c. Les opinions des representants au tabac brut - les '' Gauloises )) pourraient etre des ministcres des finances etaient tres divergentes. offertes a 11,55 francs belges par paquct de 25 ciga­ Les prix de cession minima proposes etaient les rettes et les '' Kazionali )) a 10,80 francs belges, suivants : egalement par paquet de 25 cigarettes. par le representant beige : 3 u.c. 48. Les consequences de cette proposition seraient par le representant italien : particulierement graves pour le marche allemand, 2 a 2,1 u.c. en raison de la suppression du prix minimum par le representant franc;ais : 2,4 u.c. actuel. L'avantage de prix resultant de la fixation par le representant luxembourgeois : 3,5 u.c. d'un prix minimum peu eleve - avantage qui peut atteindre 0,2 u.c. pour le paquet de 20 cigarettes­ par le representant neerlandais : 2,4 u.c. se traduirait probablement par une large implanta- par .le representant allemand : 4,75 u.c. ., ' 20 b) N eutralite concurrentielle - Belgique: impbt proportionnel jusqu'a un prix de cession de 5,0 u.c., 1 point de rupture de 50. cc Pour obtenir une structure tarifaire qui as­ l'imp6t degressif, degressivite ne depassant pas sure la neutralite de l'impbt du point de vue de la 25%; concurrence 11, la proposition de rcglement de la Commission prcvoit ]'application de la fiscalite - Republique federale d' Allemagne : imp6t degressive aux prix les plus cleves (cf. ci-dessus A. proportionnel jusqu'a 4, 75 u.c., 1 point de rupture, III.). degressivite ne depassant pas 20% ; - France : impOt proportionnel jusqu'a 5,4 u.c., 51. Il est evident que, par cette proposition, la 1 point de rupture, degressivite oscillant entre I .. Commission essaye de donner a la cigarette chere, I 10 et 20%; done en particulier ala cigarette allemande, de plus grandes chances sur lc marche. L'industrie alle­ - Italie : imp6t proportionncl jusqu'a 5,2 u.c., mande est toutefois tres sceptique a cet egard, car, 1 point de rupture, degressivite de l'ordre de 10%; pour les raisons exposees ci-dessus au paragraphe 48, - Luxembourg: impot proportionnel jusqu'a elle tient pour exclu que le consommateur choisisse 5,4 u.c., 1 point de rupture, degressivite de 20% ; une cigarette chere lorsqu'il peut en acheter a meil­ leur compte. Pays-Bas : imp6t proportionnel jusqu'a 5,2 u.c., J point de rupture, degressivite de 10 %- 52. En revanche, la Fedetab, par exemple, craint la concurrence des cigarettes allemandes. Dans sa aa. Aussi divergents que soient ces points de vue, reponse au questionnaire de M. De Winter l'unanimite s'est toutefois faite pour demander une PE 20.040- elle disait ace propos (p. 4) : reduction sensible de la dcgressivite proposee par la Commission. cc Les cigarettes populaires belges qui represen­ tent actuellement environ 75 % du marche sont, dans de telles circonstances, condamnces a c) Commerce terme, d'autant plus que grace ala degressivite preconisee par la Commission (et done les points 56. Le secteur commercial craint, pour sa part, de rupture ont ete fixes a des niveaux beaucoup que la reduction des prix de vente au detail, a la­ trop bas egalement), les cigarettes cheres d' ori­ quelle il faut s'attendre, n'entraine egalement une gine allemande, par exemple, pourront etre reduction des marges beneficiaires; c'est la l'avis vendues a des prix qui se rapprocheront tres exprime par l'association fedcrale des grossistes fort des cigarettes populaires belges : ces ciga­ allemands en tabac et des exploitants des distribu­ rettes cheres, emballees generalement en pa­ teurs automatiques dans sa reponse au questionnai­ quets de 20, coUteraient,meme par paquet, moins re de JVI. De \\'inter du 20 juin 1\368. La pression cher que les cigarettes populaires belgeo;, embal­ exercec sur les prix a la production se reper cuterait lees en paquets de 25. )) sur les marges beneficiaires. Ceci entrainerait cer-­ tainement la disparition d'un grand nombre d'en­ 53. A l'occasion de l'audition d'experts, les 20 et treprises moyennes. D'autres part, un grand nombre 21 juin 1968, on a pu entendre les avis les plus di­ de points de vente au detail, en particulier d'auto­ vers sur la degressivite du tarif et Ja determination mates, ne pourraient plus etre exploites. des seuils. Le representant de la Fcdetab a estime que la 57. La proposition de reglcment de la Commis­ determination de seuils n'etait pas compatible avec sion se fonde sur des marges beneficiaires c'gales, le principe de la neutralitc concurrentielle. sans tenir compte des differences de prix de vente au detail. L'avis mentionnc ci-dessus precise que, du fait de cette mesure, le sectcur commercial per­ Le representant de la cc Stichting Tabakvenver­ clrait tout interet a la vente de produits chers. Le kende Industriecn )) (P

21 ration de la Fedetab dans sa reponse au question­ se situe en dehors de la fiscalite, et qui ne peut naire de la commission des finances et des budgets done pas etre touche par un reglement fiscal ll. - PE 20.040- pages ll et 12 : 61. Enfin, la baisse du niveau des prix dans les cc Toutefois, le fait que les prix de detail, fixes pays qui ne connaissent pas les monopoles aurait par les fabricants et ir:diques sur les bandelettes egalement des consequences sur la politique econo­ fiscales, etaient des prix maxima qui ne pou­ mique exterieure. La concurrence obligerait les in­ vaient, de par la loi, etre dcpasses lors de la dustries de ces pays it importer desormais des tabacs vente au consommateur, et non pas des prix de qualite inferieure. Cette mesure entrainerait un imposes, permettant aux revendeurs de vendre deplacement des importations et surtout une re­ en-dessous du prix indiquc sur la bandelette gression des importations de tabac en provenance fiscale, a etc cause de graves difficultes (en des Etats-Unis. Les exportations de tabac etant Belgique). d'un interet capital pour les Etats-Unis, on pent Pour eviter une trop forte concentration dans s'attendre a des mesures de retorsion. quelques gros points de vente et pour garantir la multiplicite des petits points de vente, indis­ pensables a la bonne distribution au profit du III - Les problemes fiscaux consommateur, l'industrie et la quasi-totalite du commerce belge reclament l'instauration en 62. Selon une estimation etablie par la Commis­ Belgique du regime du prix impose existant en sion, les recettes des Etats membres provenant des matiere de tabac dans les autres pays partenai­ accises sur les tabacs, calculees sur la base des recet­ res. Il est regrettable que la Commission n'ait tes de 1967, diminueront dans la proportion sui­ retenu ici que le seul systeme belge - fort crib­ vante: cable -· du regime des prix maxima. Il est des lors preconise de remplacer la notion de prix Belgique - Luxembourg 4,6 millions d'u.c. maxima par prix imposes. )) Republique federale d' Allemagne 462 millions d'u.c. 60. La Commission des Communautes europe­ France 0 millions d'u.c. ennes, dans une note ecrite adressee a la Commis­ Italic 31 millions d'u.c. sion des finance'; et des budgets, a precise ce qui Pavs-Bas suit: 24 millions d'u.c. Total 521,6 millions d'u.c. «D'ancuns ont cru com prendre que le paragraphe 1 de ]'article :3 avait, entre autres, pour objet d'in­ 63. La republique federale d' Allemagne subirait terdire aux Etats membres la pratique des prix done Ja perte la plus grave avec un montant de imposes pour les tabacs manufactures, de fa<;:on 462 millions u.c., ce qui represente plus de trois fois telle que les detaillants auraient la possibilite la valeur de la recolte de tabac brut de la Commu­ de vendre a des prix moins cleves que cenx naute qui, d'apres les indications de la Commission, fixes par les fabricants et qui figment sur les est de 140 millions u.c. Les pertes fiscales globales bandelettes fiscales. Tel n' est absolument pas atteindraient plus de 3, 7 fois la valeur de la recolte le but de ce paragraphe. En effet, la proposition de tabac brut. de la Commission arrete des dispositions a des seules fins fiscales ; il est, des lors, indispensable de fixer des criteres pour la determination de la 64. Dans son estimation de la perte fiscale subie base imposable qui est constituee, en l' occur­ par la republique federale d'Allemagne, la Commis­ rence, par le prix de vente au detail librement sion suppose que 30 c% environ de la consommation choisi par le fabricant. Par contre, la proposi­ allemande porterait sur des cigarettes bon marche tion de la Commission n'a nullement pour objet et que les pertes f1scales qui en dccouleraient pour­ d'intervenir dans les legislations des Etats raient etre compensees par une augmentation du membres regissant d'autres domaines que la taux de l'imp6t proportionnel sur la cigarette de fiscalite. Or, si a l'heure actuelle cinq Etats consommation courante actuelle, dont le coUt pas­ membres appliquent un systeme de prix imposes serait de 9 1/ll de pfennig a un peu plus de 10 pour les tabacs manufactures, la Belgique ac­ pfennig. Ainsi que nous l'avons deja expose a plu­ corde aux detaillants Je droit de vendre a des sieurs reprises dans ce rapport ce point de vue est prix moins cleves que ceux indiques sur les trop optimiste. L'experience enseigne que le niveau bandelettes. Pour donner a la Belgique la pos­ des prix ne sera que legerement superieur a celui sibilite de conserver son svsteme actuel, ainsi de la cigarette la moins chere. On ne peut songer que pour reserver aux autr~s Etats membres la serieusement a une compensation des pertes fiscales. faculte de modifier les leurs, la proposition de Au contraire : les pertes de recettes seraient pro­ reglement parle de prix maxima de vente au bablement bien plus elevees qu'il ne ressort de !'es­ detail. Bref, ce terme a ete choisi non pas pour timation de la Commission. imposer aux Etats membres une regie sur le plan de la fixation des prix, mais, au contraire, 65. Votre commission a pose a l'executif la ques- pour leur laisser la liberte dans ce domaine qui tion suivante :

22 cc La Commission executive ne juge-t-elle pas Personne ne peut prevoir aujourd'hui quel sera le necessaire de proposer des mesures pour com­ resultat de cette harmonisation sur le plan fiscal. penser, sur le plan communautaire, les pertes de recettes budgetaires que !'harmonisation des Il est evident toutefois qu'une harmonisation droits d'accise sur les tabacs manufactures ris­ des taux de l'imp6t s'impose. A !'occasion de la reunion des commissions, le 20 juin 1968, le repre­ que d'entraincr dans certains Etats membres? 11 sentant de la Fedetab a declare que les gouverne­ Dans sa reponse du 22 mai 1968 (SEC (68) 1799), ments nationaux devraient rester competents en la Commission attire tout d'abord l'attcntion sur matiere de fixation des taux d'accise. Ce serait la possibilite d'un relevement des taux actuels de meconnaitre l'esprit de !'harmonisation des struc­ l'accise sur les tabacs (voir a ce propos le paragra­ tures qui n'a de sens qu'en tant que premier pas. phe 48 ci-dessus). Elle poursuit ensuite textuelle­ ment: C - Le probleme qui se pose au Parlement ­ ((Par ailleurs, les Etats membres ont egalement peen et sa solution la possibilite de se creer des compensations en modifiant les taux d'autres imp6ts. Les Etats I-Le probleme de fond membres disposant done de moyens propres pour lutter contre les pertes de recettes fiscales 69. Dans le <

68. Il faut retenir que les pertes fiscales mention­ nees resulteraient uniquement d'une harmonisation 7. insiste une nouvelle fois sur la necessite d'a­ des structures. Toutefois, le but de la suppression des boutir dans les plus brefs delais a la suppres­ frontieres fiscales en matiere de tabac ne sera atteint sion des frontieres fiscales ainsi qu'a la neu­ que par une harmonisation des ta~tx de l'impot. tralite absolue des taxes quant a l'origine

23 des biens et des services et invite la Commis­ une ingerence profonde dans la souverainete sion a accelerer si possible l'elaboration des budgetaire des parlements nationaux et affaibli­ propositions requises a cet efiet )) ; (].0. rait leur desir d'arriver a d'autres solutions euro­ no 53/1966 p. 752). peennes. A bien considerer les chases, il ne fait aucun 71. Il n'y a aucune raison de s'ecarter de cette doute que, vu sa forme et son contenu, le Parlement position. Le marche commun est et demeure l'ob­ ne saurait recommander l'adoption de la proposi­ jectif auqucl tend le Parlement europeen. C'est tion telle qu'elle a ete presentee par la Commission pourquoi il convient d'approuver l'initiative de des Communautes europeennes. la Commission qui, par son document 122/II, vise a supprimer les frontieres fiscales en ce qui concerne Un tel resultat -- d'une part, l'acceptation les tabacs, et de s'en feliciter. 74. de principe de !'harmonisation des imp6ts sur les tabacs et, d'autre part, le rejet de la proposition 72. Cette position de principe ne dispense cepen­ concrete de la Commission - ne peut satisfaire le dant pas le Parlement de verifier, dans ce cas parti­ Parlement qui, jusqu'a present, a toujours fait culier, si les moyens sont adaptes a l'objectif a preuve de beaucoup de comprehension a l'egard atteindre et si les sacrifices demancles sont accep­ des propositions de la Commission et qui veut, a tables. Il convient done d'etudier le probleme de l'avenir, conserver la meme attitude eu egard au fa<;on concrete dans les pages qui suivent. but ~L atteindre. C'est pourquoi, la commission presente ci-aprcs quelques suggestions et proposi­ II- Le probleme concret tions d'amendemeni:.

73. Toute decision politique est conditionnee par D - Conclusions le jeu de deux facteurs: l'objectif a atteindre et les moyens mis en ceuvre. Il faut done se demander Le systeme fiscal si les effets de la decision envisagee sont adaptes au resultat escompte. 75. Dans son avis, joint au present rapport (PE L'harmonisation des structures envisagees se 20.316/def., paragraphe 8), la commission econo­ traduirait par un dmtble rcsultat : mique emet de nombreuses critiques a l'egard du systeme propose par la Commission des Communau­ - la suppression des frontieres fiscales en ce qui tes. concerne les tabacs serait facilitee ; Elle considere notamment que ce systeme n'est un accroissement des echanges sur le marche pas neutre a l' egarcl cle tous les procluits, pas plus des tabacs entre pays membres deviendrait qu'il n'assure un equilibre entre les intcrets des possible. proclucteurs et les interets des importateurs de la Encore que la question de savoir si les echanges Communaute. de tabacs s'accroitraient reellement reste ouverte, il est certain que les fabricants de cigarettes des 76. La commission des finances ct des budgets a pays sans monopole n'abandonneraient pas sans plus particulierement insist<'~ sur ce point de vue. combattre leurs marches aux monopoles. Elle a mis en doute qu'il soit possible d'arriver a une harmonisation definitive sur la base d'une Ces progres - pour une part hypothetiques - imposition proportionnelle, ce pourquoi il faudrait dans la voie du marche commun auraient certaine­ le cas echeant elaborer un systcme particulier - et ment des incidences negatives : non pas specifique. La commission n' etait pas en mesure de proposer un tel systeme clans tous ses - les recettes fiscales de tous lcs pays membres, details. Elle a toutefois, au paragraphe 7 de la pro­ a !'exception de la France, diminueraient ; en position de resolution, enumere les quatre principes n~publique federale d' Allemagne, cette diminu­ que, selon la proposition de la commission econo­ tion serait d'un ordre de grandeur dangereux mique a laquelle elle se rallie, il faut respecter dans pour l' equilibre budgetaire ; un tel systeme. Ce n'est que sur cette base, qui reste - la production de cigarettes dans lcs pays sans a creer, qu'une harmonisation definitive sera pos­ monopole connaitrait de serieuses difficultes - sible. les producteurs allemands perdraient notamment Ces principes sont les suivants : le benefice de leurs marques commerciales - ce qui pourrait avoir des consequences sociales 1. Le systeme fiscal doit etre neutre sur le plan de et economiques tres importantes, sans vouloir la concurrence. meme parler de la diminution des recettes de l'imp6t sur le chiffre d'affaires et de l'imp6t Cette exigence est remplie lorsque les differences sur les benefices des societes qui en resulterait ; entre les prix cession usine et les prix vente au detail des produits apparaissent nettement, com­ - le choix de la forme juridique, c'est-a-dire du me c'est le cas pour l'imp6t general a la con­ reglement au lieu de la directive, representerait sommation. Par contre un imp6t proportionnel

24 eleve conduit a des distorsions grotesques (effet devrait etre a nouveau soumise au Parlement multiplicateur) qui excluent pratiquement la europeen afin de lui permettre de prendre posi­ concurrence dans le domaine des prix. tion. Tant que cet avis a emettre sur la base de propositions remaniees n'aura pas ete formule, 2. Le systeme fiscal doit favoriser !'interpenetra­ la procedure de consultation ou sa conclusion tion des marches. doivent etre suspendues. Cette exigence resulte del' objectif envisage de La proposition remaniee pourrait comporter !'harmonisation fiscale. Tout en preservant deux phases dont la premiere - en tant que autant que possible les caracteristiques des phase transitoire- permettrait une plus grande marches nationaux, ce systeme doit non seule­ souplesse. A cet egard, les elements suivants ment rendre possible une interpenetration, mais pourraient etre pris en consideration : encore la favoriser. a) Si le reglement relatif a la creation d'une organisation commune de march6 pour les 3. Le systeme fiscal doit favoriser la perception tabacs bruts ne devait pas entrer en vigueur, optimale des recettes. la reglementation relative a la culture du Le tabac est une source d'impot importante tabac brut devrait, dans une premiere phase, dans tous les Etats membres. Le systeme doit demeurer du ressort du pays producteur, done, jusqu'au moment ou seront egalement auquel cas il y aurait lieu d'envisager !'inter­ harmonises les taux de l'impot, laisser la possi­ vention de paiements compensatoires. bilite au fisc national d'etablir les recettes selon La reorganisation de la culture du tabac leur propre necessite. devrait etre effectuee suivant l'interet des 4. Le systeme fiscal ne doit pas favoriser un ecra­ consommateurs de tous les pays de la Com­ sement de l'cventail des prix des tabacs manu­ munaute. Le but des reglements communau­ factures. taires ne saurait etre d'harmoniser le gout des consommateurs. L'objectif doit etre de presenter sur le marche commun tout l' even tail des produits fabriques b) Le systeme d'impots a la consommation dans tous les Etats membres. Il est necessaire rcsterait temporairement inchange. En re­ pour cela que d'une part les cigarettes bon mar­ publique federale d'Allemagne, une nouvelle eM ne soient pas pratiquement exclues de la categoric de prix, plus bassc, serait intro­ concurrence du fait d'un prix minimum eleve duite au benefice des cigarettes contenant et que d'autre part les cigarettes cheres n'aient au moins 50 % de tabac communautaire. La pratiquement aucune chance sur le marche du Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas fait d'un taux d'accise proportionnel eleve. devraient adopter un reglement approprie, pour autant que cet effet n'est pas encore 77. La commission economique a en outre dans atteint. son avis considere que le regime fiscal a appliquer De telles mesures permettraient aux indus­ do it respecter l' equilibre entre les interets des plan­ tries nationales de mieux s'adapter a !'evo­ teurs et ceux du commerce extcrieur. lution future. La commission des finances et des budgets con­ sidere qu'il est suffisamment tenu compte de ce c) Les monopoles commerciaux introduiraient point de vue par le principe de la neutralite con­ les facilites prevues par le projet de regle­ currentielle dont elle reclame !'application dans le ment sur les monopoles, compte tenu des systeme definitif. modifications proposees par votre commis­ sion economique, pour autant que le regle­ 78. L'unanimite s'est faite a la commiSSIOn en ment lui-meme n'entre en vigueur dans un ce qui concerne les principes sur lesquels doit re­ avenir previsible. poser !'harmonisation fiscale. d) L'executif pourrait, dans un premier regle­ Par contre, les avis etaient partages quant a la ment, fixer lcs elements ci-dessus a titre tran­ procedure a suivre par l'exccutif jusqu'a la pre­ sitoire et en mcme temps definir les princi­ sentation d'une nouvelle proposition. A ce propos, pales caracteristiques du regime fiscal qui deux tendances se sont fait jour: serait applique a partir de l'etape suivante. Les particularites de ce regime pourraient 79. La premiere tendance s'est ralliee en gros etre reservees a un second reglement. Ce aux conclusions emises par la commission econo­ reglement devrait tenir compte des reper­ mique dans son avis qui dit : cussions qui se manifesteraient eventuelle­ ment aussi bien sur les budgets nationaux

<< La commission economique regrette de ne que sur la structure de la production, du pouvoir se rallier a la proposition de 1' executif, commerce et de la consommation, en vue a moins que cette proposition ne soit proton­ d'eviter de creer des conditions ruineuses de dement remaniee. La proposition remaniee concurrence. 11

25 Les tenants de cette proposition sont restes cussion plus faible que dans la proposition de l'exe­ minoritaires au sein de la commission des finances cutif. La commission est toutefois d' avis qu' etant et des budgets; elle a ete rejetee par 5 voix contre donne les difficultes - non seulement les systemes 2 et 3 abstentions. fiscaux mais aussi les niveaux des prix doivent etre harmonises - on doit se contenter de cette reper­ 80. La deuxieme tendance consiste : cussion plus faible au cours d'une premiere phase. d'une part a ne pas prevoir, dans le domaine fiscal, des facilites particulieres d' ecoulement 84. La commission considere l'idee d'une four­ pour les produits manufactures a base de tabacs chette fixant I' ecart entre le seuil inferieur et le produits dans la Communaute, mais de reserver seuil superieur comme un progres reel dans la voie un certain soutien aux planteurs de la Commu­ de l'harmonisation. Cela promettrait de maintenir naute plutot dans la partie agricole de l'en­ les prix a l'interieur d'un eventail determine, ce semble des propositions presentees par la Com­ qui faciliterait par la suite le rapprochement. mission des Communautes europeennes ; La commission propose comme ecart entre le - d'autre part de demarrer dans une premiere seuil inferieur et le seuil superieur un montant d'au phase !'harmonisation fiscale. maximum 2 u.c. et au minimum de 0,5 u.c. Les tenants de ces propositions etaient majori­ 85. La commission des finances et des budgets taires au sein de la commission. propose, par 6 voix contre 3 et une abstention, un seuil inferieur situe entre 2,25 et 4, 75 u.c. et, par 81. Pour la premiere phase, il est propose : 6 voix contre 3 et 2 abstentions, un seuil superieur dont l'ecart avec le seuil inferieur ne pent etre ni a) jusqu'a un seuil inferieur, une accise telle qu'elle inferieur de 0,5 u.c. ni superieur de 2 u.c. est proposee par la Commission ; b) jusqu'au seuil superieur, un taux proportionnel de l'accise tel qu'il est propose par la Commis­ Atttres tabacs manufactures siOn; c) au-dela du seuil superieur la degression com­ 86. D'autres questions de moindre importance, mence avec un taux de 40 %- mais qui ne sont cependant pas de detail, sont appa­ Contrairement a la proposition de la Commis­ rues: sion, il n'y aurait qu'un point de rupture dans la Au paragraphe 1 de !'article 3, il est question de degression. prix maxima de vente au detail, ce qui est conforme Selon cette proposition - tout comme selon a I' esprit du reglement. Il convient done de repren­ celle de la Commission - la fixation du taux des dre ce meme terme au terme paragraphe 2. accises sur le tabac serait laisse au libre choix des L' article 3, paragraphe 2 est a modifier comme Etats membres. suit:

82. Selon la proposition de la Commission, les << Toutefois, aux seules fins de faciliter la percep­ seuils doivent etre fixes comme suit : tion de l'accise, les Etats membres peuvent fixer, par groupe de tabacs manufactures, un bareme - le seuil inferieur a un prix sortie usine de 2,4 u.c. des prix maxima de vente au detail, a condi­ pour 1.000 cigarettes tion ... )) - le seuil moyen a un prix de sortie usine de 3,2 u.c. pour 1.000 cigarettes 87. La commission des finances et des budgets partage l'avis de la commission economique au - le seuil superieur a un prix de sortie usine de sujet des autres tabacs manufactures, avis dans 3,6 u.c. pour 1.000 cigarettes. lequel il est dit : Pour les motifs exposes plus haut, la commission « Les taux d'imposition eleves appliques dans a estime que ces seuils n' etaient pas acceptables. les pays a monopole genent considerablement Plusieurs tableaux ont ete soumis a la commis­ l'ecoulement des cigares et cigarillos. Le seuil sion sur les prix probables des cigarettes dans les d'imposition inferieur ne devrait pas depasser Etats membres dans l'hypothese ou il serait laisse 4,5 u.c. pour 1 000 unites, sons peine de placer ala faculte des :Etats membres de fixer les seuils a I 'industrie des cigares dans nne situation dif­ l'interieur d'une fourchette. ficile, et de desavantager la consommation de ses produits specifiques. 83. Si la faculte est laissee aux Etats membres Les cigarillos de type voltigeur, bien qu'ils soient en ce qui concerne la fixation des seuils, il est evi­ fabriques sur des machines a distributeur et dent que chaque Etat membre choisira les seuils munis d'une cape, devraient etre imposes com­ qui modifieront le moins la structure des prix actu­ me des cigarettes, cela afin d' obtenir nne deli­ elle. Aussi, !'harmonisation aura-t-elle une reper- mitation nette entre cigarettes et cigarillos. Pour

26 etablir cette distinction, il conviendrait de re­ par le Conseil rstatuant sur proposition de la tenir, conformement a la legislation en vigueur Commission par voix de directive portant ef'fet de 1' Allemagne, principal pays sans monopole, au 1er janvier 1970 au plus tard. les criteres suivants :

poids limite de 2,3 grammes et fabrication sous Production des petites entreprises enveloppe de tabac folie (tabac en rouleaux) au moyen d'une machine a distributeur. 89. Enfin, la question de la protection des petites entreprises se pose. Dans son avis, la commission Le tabac a priser et le tabac a macher ne pre­ economique s' exprime comme suit : sentent guere d'interet du point de vue fiscal et ne sont d'ailleurs que tres faiblement taxes << Afin de preserver la competitivite des petites dans la plupart des pays membres, quand entreprises, il conviendrait de donner aux ils le sont. Une taxation basee sur les tarifs Etats membres avant tout la possibilite d'accor­ maxima proposes par la Commission rendrait der des allegements fiscaux a l'interieur de impossible 1' ecoulement de ces produits. Quant certaines limites. A cet egard, on pourrait aux timbres fiscaux, dont il n'a pas encore ete s'inspirer des paragraphes 81 a 86 de la loi fait usage jusqu'ici et qui, en raison de la nature allemande concernant l'accise sur les tabacs, de l'emballage, devraient etre apposes a la qui fixent la legislation du principal pays non main, ils entraineraient une augmentation des detenteur de monopole, en la matiere. Etant coC1ts. En consequence, en raison de leur ren­ donne que ce probleme resulte de !'imposition dement fiscal nul, de la protection dont bene­ elevee de la consommation, et de l'effet de ficient leurs fabricants et afin de conserver la multiplication qui en decoule, il n'y a pas lieu structure actuelle de la consommation, ces pro­ de le considerer sous l'angle de la politique duits speciaux ne devraient etre soumis a industrielle generale. aucune imposition. La possibilite d'accorder un tel allegement fiscal pourrait etre vitale pour certains sec­ De meme, votre commission economique estime teurs de l'industrie des tabacs manufactures, inopportun une egalite de traitement fiscal pour notamment de la Belgique, du Luxembourg et le tabac a coupe fine et pour les autres tabacs des Pays-Bas. Dans ces trois Etats membres, a fumer, eu egard a ses repercussions sur le plan nombre d'entreprises productrices de tabacs pratique. )) manufactures sont pour une large part unique­ ment axees, en ce qui concerne leur dimension, 88. Aussi, la comm1ss10n des finances et des sur le marche du Benelux, qui forme d'ores budgets propose : et deja une certaine unite. Cependant, a l'echel­ a) De modifier I' article 4, paragraphe 2,comme suit: le de la Communaute, ces entreprises doivent etre considerees comme des entreprises de cc Sont consideres comme groupe des tabacs petites dimensions. C'est pourquoi il est neces­ manufactures : saire que la proposition prevoie les mesures les cigarettes et cigarillos d'un poids limite propres a assurer que les petites entreprises de 2,3 gr. et fabriques sous enveloppe de ne seront pas desavantagees par l'effet de mul­ tabac folie (tabac en rouleaux) au moyen tiplication. d'une machine a distributeur, L'executif a defendu aupres de votre commis­ les cigares et a~dres cigarillos, sion !'opinion selon laquelle, dans les cas ou le tabac afumer a coupe fine (jusqu'a 1,5mm des aides aux petites entreprises seraient ne­ de largeur), cessaires, ces aides devraient etre consenties en particulier, et cela non pas sous forme d'alle­ le tabac a fumer (autre qu'a coupe fine) il, gements fiscaux, mais sous forme d'autres mesures. En pareil cas cependant, on ne pour­ b) De modifier l'article 8 comme suit: rait se fonder que sur !'article 92, paragraphe « Pour autant que les taux proportionnels de 3, d, du traite, en vertu duquel :I l'accise applicables aux groupes de tabacs manu­ cc Peuvent etre considerees comme comptabiles factures autres que les cigarettes depassent : avec le marche commun : 25 % pour les cigares et cigarillos pesant moins de 4 grammes par piece et dont la cape est placee mecaniquement comme du papier a cigarettes, d) les autres categories d'aides determinees 18 % pour les autres cigares et cigarillos, par decision du Conseil statuant ala majorite 40 % pour les tabac a fumer a coupe fine, qualifiee sur proposition de la Commission.)) 25% pour le tabac a fumer autre qu'a coupe Du fait de !'opinion deja maintes fois esprimee fine, du Parlement europeen, selon laquelle les aides ces taux doivent etre assortis d'une degression ne devraient etre accordees que dans des cas dont le montant et les modalites sont determines particuliers vraiment justifies et dans toute la

27 mesure du possible de maniere selective et Fl) pour le tabac a coupe fine 200.000 u.c. degressive, on peut se demander si des aides ou sont reellement le moyen le plus approprie. 6) pour le tabac a fumer 7:).000 U.C.•> De toute maniere, le mecanisme a mettre en ceuvre serait trop lourd ; ce n' est pas le cas des allegements fiscaux qui semblent done plus Autres observations opportuns. Les Etats membres devraient par consequent 91. ll est possible que meme nne harmonisation etre habilites a accorder aux petites et moyen­ fiscale modifiee dans l' esprit des propositions nes entreprises, pour encourager !:cur produc­ faites plus haut se tradui~e par un important de­ tivite, certains allegemcnts f1scaux delimites ficit fiscal qui ne serait pas compatible avec nne avec precision selon des criteres communautai­ interpretation, mcme extensive, de l'article 90 du res. La commission souhaite que le systeme traite de la C.E.E. Dans ce cas, il faudrait en re­ fiscal communautaire ulterieur soit con<;u de venir a l'idee d'une /!Crequation financicre entre sorte que de telles aides ne soient plus neces­ les Etats memhres qu~ l'exccutif a refusce en un salres. premier temps. Tot on tard, on n'echappera pas a nne tclle reglementation, car on ne peut s'attendre 90. C'est pourquoi la commission des finances et a ce qu'un equilibre des intcrets fmanciers soit des budgets propose d'inscrer entre les articles 8 et trouve pour ]'harmonisation de tons lcs impCJts 9, l'article 8 bis suivant : a la consommation. Si l'on ne veut pas, lors de ]'harmonisation des accises spccifiques, debaucher << Article 8 bis sur nne impasse sans issue - on en a un avant­ goflt avec le sort reserve a ]'harmonisation des Les Etats pem·ent acconkr aux entre­ memhre~ impots frappant la consommation du tabac - il prises petites et moyennes les allcgements faudra bien en venir ,{ unc tellc echappatoire. Les fiscaux suivants : auteurs du rapport (( :\eumark" ont presente cette jusqu'A 40 % pour lcs cigare-; et autres proposition parce qu'ils avaient parfaitement saisi cigarillos et le tabac a fumer, lc prohlcme.

jusqu'a :n ~~ pour lc tahac ,{ coupe fine, La commission a sans doute de seneuses rai­ jusqu'<{ 13 % pour le:; cigarettes et les ciga­ sons pour ne pas proposer deja une perequation rillos assimilcs aux cigarettes d'un poids financicre clans ]'harmonisation des impots frap­ limite de 2)1 grammes, fabriques sous en­ pant la consummation de tabac. Cependant, les veloppe de tabac folie (tabac en rouleaux) intcrcts fiscaux -- sans parler de la protection au moyen d'unc machine a distributcur. juridique que leur accorde les articles 6 et 90 du L'allegement fiscal ne pent etre accorcle lorsque traite - ont une portee politique de la plus haute le chiffre d'affaires calcule conformcment a importance. Les bagatelliser ne pourrait qu'indis­ poser de part et d'autre. I' article 6, paragraphe 2, depasse par trimestre :

I) pour les tabacs manufactu- 92. Les discussions tant actuelles que futures res de toute sorte, au total U300.000 u.c. sur ]'harmonisation des accises pourraient etre ou gran dement facilitces si 1' on connaissait, tout au moins dans leurs gran des lignes, l' ensemble des 2) pour les cigarrettes et ciga­ propositions relatives A ]'harmonisation des acci­ rillos assimiles aux cigaret­ ses speciftques. Il serait alors possible d'acquerir tes cl'un poicls limite de 2,3 nne meilleure vue d'ensemble de la compensation grammes, fabriques sous entre les divers int(;rets fiscaux. La commission enveloppe de tabac folie (ta­ ignore si l' executif pent et vent mettre ses cartes bac en rouleaux) au moven sur table ; elle ne meconnait pas qu'agir ainsi d'une machine a distributeur serait peut-etre inopportun. au total 1.450.000 u.c. ou l'dais aussi longtemps qu'il n' est pas possible 3) pour les cigarettes et autres de prevoir une compensation dans le cadre de ]'har­ cigarillos, tabac a coupe fine monisation globale, il conviendra de grouper chaque fois deux ou plusieurs propositions sur ou tabac a fumer, au total ~:oo.ooo u.c. ou ]'harmonisation des accises qui permettraient une compensation approximative des interets fiscaux. 4) pour les ngares ct autres On eviterait ainsi, a tout le moins, l'idee que la cigarillos 200.000 u.c. Commission neglige les interets legitimes que les ou .Etats mem bres portent a leurs recettes fisc ales.

28 ANNEXEI

A vis de Ia commission economique Rfdacteur : M. De Winter

Par lettre du 21 aout 1967, le president du Parlement europeen a prie la commis­ sion economique d'elaborer, a !'intention de la commission des finances et des budgets, un avis sur la proposition de la Commission des Communautes europeennes au Con­ seil relative a un reglement concernant les imp6ts frappant la consommation de tabacs manufactures autres que les taxes sur le chiffre d'affaires ainsi qu'a un projet de resolution concernant l'accise sur les tabacs manufactures. Au cours de sa reunion du .; octobre 1967, la commission economique a charge IVI. De Winter de rediger cet avis. La commission economique a analyse la proposition de la Commission au cours de sa reunion du 9 novembre 1967. Elle a examine l'avis en avant-projet au cours de sa r~·union du 11 octobre, et en projet lors de ses reunions des 31 octobre, 15 novembre 1968 et 30 janvier 1969. Lors de cette derniere reunion, la commission a adopte le projet d'avis a l'unanimite. Etaient presents : Mme Elsner, presidente, MM. Starke, vice-president, De Winter, redacteur, Apel, Behrendt, Borocc:o, Califice, Dichgans, Mlle Lulling, MM. Ramaeckers, Riedel.

I - Introduction limiterait pas uniquement la concurrence a la lutte entre marques etablies sur le marche.

1. La proposition consideree fait partie d'un groupe b) Le regime doit etre neutre a l'egard de tous les de quatre propositions devant aboutir a l'etablisse­ produits fabriques dans les differents pays de la ment d'un marche commun du tabac et des tabacs Communaute : il devrait done permettre la pra­ manufactures et qu'il est necessaire par consequent tique d'un prix avantageux pour la cigarette bon de considerer comme un tout. marche, sans pour autant que cet avantage pro·­ voque une perte trop sensible de la position sur La commission economique tient a constater le marche des cigarettes a prix moyen ou eleve. avant tout qu'elle approuve en principe une har­ A !'inverse, cette echelle de prix devrait etre monisation des regimes d'imposition frappant le etablie en sorte que, dans le cadre de la libera .. tabac et se trouve par consequent en accord sur ce tion des echanges, les categories de cigarettes a point avec la Commission. Toutefois, apres avoir prix moyen ou eleve puissent conquerir une longuement consulte un grand nombre d'experts et position appropriee sur le marche des pays de­ avoir discute avec eux, elle est parvenue a l'opi­ nion que le systeme propose par la Commission tenant un monopole. n'est pas de nature a conduire a une harmonisation c) Du point de vue de l'economie generale, le sys­ satisfaisante. teme devrait egalement assurer un equilibre Votre commission economique s'attachera sur­ entre les interets des producteurs et des im­ tout, dans son avis, a l'ei'fet que cette proposition portateurs de la Communaute. Ce qui signifie en peut avoir sur la concurrence et sur les courants definitive qu'il y a lieu de garantir un revenu commerciaux. En vertu de l'article 3, f, du traite suffisant au producteur sans que la production de la C.E.E., le marche commun doit etre realise augmente, tout en evitant que les importations notamment par l'etablissement d'un regime « assu­ de tabac ne subissent une baisse de volume ou rant que la concurrence n'est pas faussee dans le une hausse des prix, afin de ne pas leser les marche commun "· Il convient done d'examiner si interets de la Communaute dans ses echanges la proposition repond a cet objectif des parties commerciaux avec les pays tiers exportateurs de tabac, et de prevenir ainsi des mesures de signataires du traite. retorsion. 2. De l'avis de la commission economique, les Ce dernier probleme a egalement ete aborde incidences economiques resultant de !'adoption du dans le cadre de l'avis redige par votre commission regime fiscal propose sont a examiner compte tenu economique a !'intention de la commission de !'agri­ des points suivants : culture, competente au fond, sur la proposition de a) Le regime doit etre neutre en matiere de con­ la Commission des Communautes europeennes au currence, autrement dit il ne doit, en aucun cas, Conseil relative a un reglement sur la creation favoriser le mouvement de concentration. Ceci d'une organisation commune de marche pour le plaide en faveur d'un eventail de prix qui ne tabac brut.

29 3. Face aux deux pays a monopole, la France et sion/fabrique differents, se refletent dans une me­ l'Italie, la production dans les autres pays n'est sure convenable- tout comme dans tous les autres nullement disseminee entre une multitude de petits secteurs de l'economie -, dans les prix des produits producteurs se faisant concurrence. En Allemagne, au stade final. les besoins sont couverts, a concurrence de 50 °/o, par trois marques de cigarettes et, aux Pays-Bas, Dans l'eventualite d'une application du regime a concurrence de 45 °/o par deux marques. En Alle­ propose par la Commission, les differen(:es entre magne, trois entreprises produisent 86 °/o des ciga­ les prix de cession dans le cadre de la zone de rettes offertes sur le marche, en Belgique, cinq fiscalite proportionnelle auraient pour effet d'au­ fabricants se partagent 82% de la production, et gmenter ou d'abaisser le prix de vente au detail de aux Pays-Bas quatre fabricants fournissent 64% de cinq fois pour un imp6t sur les tabacs de 60 °/o, une la production. taxe sur le chiffre d'affaires de 10 °/o (du prix de vente au detail) et une marge commerC'iale de 10 °/o, Si nous parlons surtout des cigarettes, c'est parce et de dix fois dans le cas d'un imp6t sur les tabacs que celles-ci representent, selon l'Etat membre con­ de 70 °/o, d'une taxe sur le chiffre d'affaires de 10 Ofo sider€, de 80 a 90 0/o de !'ensemble de la consom­ et d'une marge commerciale de 10 °/o. mation de tabac manufacture. De telles distorsions de prix ne sauraient etre La structure monopolistique ou, dans les Etats considerees comme neutres sur le plan de la con­ n'ayant pas de monopole, oligopolistique de la pro­ currence. Elles favorisent, dans des proportions de­ duction, surtout en ce qui concerne les cigarettes, mesurees, l'ecoulement de cigarettes de qualite in­ se repercute aussi sur la structure du reseau de ferieure et rendraient beaucoup plus difficile l'ecou­ distribution. Elle est encore renforcee par le regime lement des cigarettes de qualite superieure. des prix fixes, pour lequel seule la Belgique ne possede pas de legislation en la matii!re. Le com­ 8. Par consequent, le regime propose par la Com­ merce des cigarettes se resume en fait a une ope­ mi,;sion n'est pas neutre a l'egard de tous les pro­ ration materielle de repartition de la marchandise. duits, pas plus qu'il n'assure un equilibre entre les Les cigares et les tabacs a pipe sont les seuls pro­ interets des producteurs et les interets des importa­ duits pour lesquels une certaine concurrence est teurs de la Communaute. encore possible. Il n'est pas neutre a l'egard de tous les produits II - La proposition de I'executif puisque favorisant, comme on l'a dit precedemment, l'ecoulement des tabacs a bas prix manufactures a partir de tabacs communautaires, aux depens des 1. Objectifs generaux tabacs manufactures de prix eleve et moyen, fabri­ ques a partir de tabacs importes. 5. La proposition de la Commission prevoit l'eta­ blissement progressif du marche commun des ta­ 9. II n'est pas souhaitable que le regime propose bacs manufactures. Meme dans le cas ou la pro­ par la Commission conduise a reduire la qualite des position serait adoptee rapidement, les delais en­ tabacs manufactures. Une telle reduction de la visages ne sauraient etre respectes qui prevoient qualite comprommettrait l'ecoulement et conduirait !'entree en vigueur des dispositions d'application a deplacer les courants traditionnels d'importations avant le 1er janvier 1970, !'introduction du regime de tabacs en provenance des pays tiers, qui camp­ fiscal uniforme au 1er janvier 1970 et !'unification tent sur ces exportations pour pouvoir, de leur des taux sur cette base pour le 1er janvier 1975. cote, acheter des produits communautaires. Le reglement a !'etude n'abords pas la question de !'unification des taux d'imposition. Il se borne a 10. Un imp6t proportionnel, comme le propose la pr{:voir un regime fiscal uniforme pour les tabacs, Commission, incite fortement, en raison de l'effet condition indispensable d'une unification ulterieure de multiplication, a reduire les prix et entraine, par des taux d'imposition. consequent, une baisse de la qualite. En effet, dans la zone de fiscalite proportionnelle, toute reduction 6. Toute consideration de politique economique du prix de cession se repercuterait, multipliee par et financiere doit partir du fait que la consomma­ cinq a dix, sur le prix de vente au detail. C'est tion de tabac est dans tous les Etats membres l'une precisement dans cette zone que les prix des ciga­ des sources essentielles de l'imp6t. Le but primor­ rettes seraient comprimes, au detriment du revenu dial d'une imposition des tabacs doit done etre de l'imp6t, sous la poussee de la concurrence. d'utiliser cette source d'imp6ts d'une d'une maniere convenable et adequate. Cela presuppose !'existence d'un regime fiscal permettant une telle utilisation. 3. Influences sur le produit de !'impot

Avec !'application du regime propose par la 11. Votre commission economique doit, elle aussi, Commission, une telle eventualite dispose de chan­ tenir compte du fait qu'aucun Etat membre ne ces restreintes de realisation, etant donne que ce peut renoncer dans une proportion essentielle aux systeme tend fortement vers une reduction des prix. recettes provenant de la perception de l'imp6t sur la consommation des tabacs manufactures. La Com­ 2. Concurrence sur le marche des cigarettes et mission n'a pu refuter de maniere concluante I' affir­ influence fiscale mation selon laquelle !'adoption du regime et des taux uniformes proposes representerait pour l' Alle­ 7. Le regime fiscal doit egalement n'avoir aucune magne, principal Etat a ne pas detenir de mono­ incidence sur le libre jeu de la concurrence. Tel est pole, une perte de 1,5 a 2 milliards de DM sur le le cas lorsque des differences dans la valeur des montant annuel des recettes provenant de l'imp6t produits, qui s'expriment dans des prix de ces- sur les tabacs, qui s'eleve actuellement a 5 mil-

30 I liards de DM. Une compensation de cette perte par budgets, competente au fond, le soin de fixer en ' le relevement dans ce pays des taux d'imposition detail des contre-propositions a faire d'un point de ne serait possible qu'aussi longtemps que ces taux vue fiscal, il n'en reste pas mains necessaire de ne font pas I' objet d'une harmonisation et presuppo­ repartir aussi uniformement que possible les modi­ serait en outre que la nouvelle hausse des prix fications de structure requises sur le marche des entrainee par ce relevement n'aboutisse pas a une cigarettes entre tous les Etats membres. Il s'agit baisse de la consommation ou une desaffection du d'eviter que, pour des raisons fiscales, la production consommateur au profit de categories de prix plus des tabacs manufactures de tel ou tel Etat membre bas. Dans le meilleur des cas, ce ne pourrait etre ne soit conduite a la ruine. qu'un moyen de resoudre provisoirement le pro­ bleme des pertes en recettes fiscales, mais il n'ap­ Le regime fiscal doit etre etabli en fonction de porterait en aucun cas une solution definitive, sans la situation existant dans une economie concurren­ compter qu'il ne contribuerait d'aucune faQon a tielle. II ne saurait done - comme le fait le systeme resoudre les autres problemes dont il a ete question. propose par la Commission - poser en principe que les marges commerciales ne sont pas variables. Cependant, on ne saurait raisonablement exiger C'est la un point qui devrait, lui aussi, etre pris en d'un Etat membre qu'il renonce sans contre-partie consideration dans les conLre-propositions ci-dessus a 40 u;o des recettes provenant de l'imp6t sur les mentionnees. tabacs, si l'on considere notamment que cette perte correspondrait a environ 2,5 Ofo du budget de l'Alle­ magne. 5. Autres tabacs manufactures

4. Inf[uences sur la structure de la production dans 16. D'autre part, votre commission n'a pu se de­ le secteur des cigarettes fendre de !'impression que l'executif, eu egard au role majeur que jouent les cigarettes sur le marche des tabacs manufactures, a accorde mains d'atten­ 12. La proposition de l'executif prevoit une zone tion aux autres produits. Il s'impose done de recon­ de fiscalite proportionnelle assortie de deux seuils siderer la question. de degressivite. Meme si le niveau des seuils deter­ minant les zones de fiscalite degressive ou le nom­ bre de ces seuils et le taux de degressivite etaient 17. Les taux d'imposition eleves appliques dans modifies, il en resulterait une mutation complete les pays a monopole genent considerablement l'ecou­ de la structure du marche des cigarettes et aussi lement des cigares et cigarillos. Le seuil d'imposi­ d'autres secteurs du marche des tabacs manufac­ tion inferieur ne devrait pas depasser 4,5 u.c. pour tures, effet que les experts consultes ont confirme 1.000 unites, sous peine de placer l'industrie des a votre commission. cigares dans une situation difficile, et de desavan­ tager la consommation de ses produits specifiques. 13. Sans doute, une certaine mutation du marche est-elle une consequence naturelle de la suppres­ Les cigarillos du type voltigeur, bien qu'ils sion des frontieres douanieres et fiscales. Mais il ne soient fabriques sur des machines a distributeur et faut pas que, par suite des dispositions qui sont munis d'une cape, devraient etre imposes comme prises a cette fin, les fabricants d'un ou de plusieurs des cigarettes, cela afin d'obtenir une delimitation Etats membres ne soient plus en mesure d'ecouler nette entre cigarettes et cigarillos. Pour etablir leurs produits. Si le systeme de la Commission cette distinction, il conviendrait de retenir, confor­ etait adopte, la Belgique, l'Allemagne, le Luxem­ mement a la legislation en vigueur de l'Allemagne, bourg et les Pays-Bas seraient inondes de cigarettes principal pays sans monopole, les criteres suivants : de categorie de prix et de qualite inferieures en provenance des pays detenteurs d'un monopole. poids limite de 2,3 grammes et fabrication sous Bien entendu, l'industrie allemande serait tout it enveloppe de tabac folie (tabac en rouleaux) au fait en mesure de produire et d'offrir des cigarettes moyen d'une machine a distributeur. similaires. Elle pourrait aussi, dans !'hypothese ou les nouvelles dispositions tendant a !'harmonisation 18. Le tabac a priser et le tabac a macher ne des monopoles seraient mises en vigueur conforme­ presentent gw?re d'interet du point de vue fiscal et ment aux amendements proposes par votre com­ ne sont d'ailleurs que tres faiblement taxes dans la mission economique, exporter, le cas echeant, ses plupart des pays membres, quand ils le sont. Une produits de qualite superieure dans d'autres Etats taxation basee sur les tarifs maxima proposes par membres. la Commission rendrait impossible l'ecoulement de ces produits. Quant aux timbres fiscaux, dont il n'a 14. L'industrie des cigarettes des pays du Bene­ pas encore ete fait usage jusqu'ici et qui, en raison lux, qui produit essentiellement des cigarettes de de ]a nature de l'emballage, devraient etre apposes qualite et de prix moyens, ne parviendrait pas a a la main, ils entraineraient une augmentation des faire face a cette situation. La Belgique, le Luxem­ couts. En consequence, en raison de leur rende­ bourg et les Pays-Bas seraient submerges par les ment fiscal nul, de la protection dont beneficient produits des pays a monopole mais aussi de l' Alle­ leurs fabricants et afin de conserver la structure magne, favorises sur le plan des prix. Il serait actuelle de la consommation, ces produits speciaux difficile pour ces pays de chercher a repousser ne devraient etre soumis a aucune imposition. l'assaut en prenant des mesures de reconversion, etant donne les dimensions reduites de leurs eta­ blissements et entreprises de transformation des 19. De meme, votre commission economique esti­ tabacs, rapportees a l'echelle de la Communaute. me inopportun une egalite de traitement fiscal pour le tabac a coupe fine et pour les autres tabacs a 15. Meme si votre commission economique estime fumer, eu egard a ses repercussions sur le plan devoir laisser a la commission des finances et des pratique.

31 En effet, dans tous les pays de la C.E.E., le « Peuvent etre considerees comme compatibles marche du tabac a fumer accuse une fort concen­ avec le marche commun : tration du chiffre d'affaires sur les categories de tabac de prix inferieurs. Ce ph€mom€me s'explique par l'imposition optimale qui frappe ces categories. Les tentatives faites par certaines entreprises pour lancer les tabacs a coupe fine de categories de prix superieures ont le plus souvent echou€· du fait que le tabac a coupe fine est surtout consomme par les d) les autres categories d'aides determinees fJar fumeurs qui roulent leurs cigarettes eux-mem.es. decision du Conseil statuant a la majorite Lorsque le prix devient trop eleve, ce type de qualit1ee sur proposition de la Commission.>> fumeur se tourne souvent vers les cigarettes manu­ facturees, ce qui rend pour ainsi dire impossible En consequence de l'opinion deja maintes fois l'ecoulement du tabac a coupe fine des categories exorimee du Parlement europeen, selon l&quelle les de prix superieures. Il n'y a guere d'exception que aides ne devraient etre accordees que dans des cas lor~.que le tabac a coupe fine est un tabac speciale­ particuliers vraiment justifies et autanL que possible ment destine aux fumeurs de pipe, par exemple un seulement de maniE~re selective et degressive, on « medium cut >> ou un << flake cut », qui compte peut se dem::mder si des aides sont reellement le generalement au nombre des tabacs des categories moyen le plus efficace en ]'occurrence. De toute de prix superieures. maniere, le mecanisme a mettre en ceuvre serait trop lourd, ce qui n'est pas le cas des allegements Le tabac a fumer uniquement destine a la pipe tiscaux. devrait, par consequent, etre soumis a une fiscalite Les Etats membres devraient par consequent moins lom·de, le cas echeant degressive ; appliquee etre habilites a accorder aux petites et moyennes aux categories de prix superieures, la degressivite entreprises, pour encourager leur productivite, cer­ offre aux fabricants la possibilite de satisfaire les tilins allegements fiscaux delimites avec precision preferences de cette categorie de fumeurs pour des selon des crite:'es communautaires. La commission tabacs de haute qualite. souhalte que le systi'·me fiscal communautaire ulte­ rieur soit conr;u de telle sorte que de telles aides ne soient plus necessaires. 6. Protection des petites eni reprises III -- Conclusion de Ia commission economique 20. Afin de preserver la competitivite des petites entreprises, il conviendrait de donner aux Etats 23. Eu egard aux considerations precitees, votre membres avant tout la possibilite d'accorder des commission economique regrette de ne pouvoir se allegements fiscaux a l'interieur de certaines limi­ rallier a la proposition de l'executif, a moins que tes. A cet egard, on pourrait s'inspirer des para­ cette proposition ne soit profondement remaniee. La graphes 81 a 86 de la loi allemande concernant proposition remaniee devrait etre a nouveau sou­ l'accise sur les tabacs, qui fixent la legislation du mise au Parlement europeen afin de permettre a principal pays non detenteur de monopole, en la ce dernier de prendre a nouveau position. Tant que matiere. Etant donne que ce probleme resulte de cet avis a emeltre sur la base de proposition rema­ l'imposition elevee de la consommation, et de niees n'aura pas t':te formule, la procedure de con­ l'effet de multiplication qui en decoule, il n'y a pas sultation ou sa conclusion doivent etre suspendues. lieu de le considerer sous l'angle de la politique industrielle generale. 2'4 La proposition remaniee pourrait comporter deux phases dont la premiere - en tant que phase 21. La possibilite d'accorder un tel allegement transitoire - pennettrait une grande souplesse. A fiscal pourrait etre vitale pour certains secteurs de ce1 egard, Jes elements suivants pourraient f)tre l'industrie des tabacs manufactures, notamment de pris en consideration : la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas. Dans ces trois Etats membres, nombre d'entreprises pro­ al Si le reglement relatif a la creation d'une orga­ ductrices de tabacs manufactures sont pour une nisation commune de marche pour les tabacs large part uniquement axees, en ce qui concerne bruts ne devait pas entrer en vigueur, le regie­ leur dimension, sur le marche du Benelux, qui mentation relative a la culture du tabac brut forme d'ores et deja une certaine unite. Cependant, devrait, dans une premiere phase, demeurer du a l'echelle de Ja Communaute, ces entreprises doi­ ressort du pays productem', auquel cas il y au­ vent etre considerees comme des entreprises de r2it lieu d'envisager ]'intervention de paiements petites dimensions. C'est pourquoi il est necessaire compensatoires. que la proposition prevoie les mesures propres a assurer que les petites entreprises ne seront pas La reorganisation de la culture du tabac devrait desavantagees par l'effet de multiplication. etre effectw§e suivant l'interet du consommateur des pays de la Communaute. Le but des regle­ ments communautaires ne saurait etre d'harmo­ 22. L'executif a defendu aupres de votre com­ niser le gout des consommateurs. mission l'opinion selon laquelle, dans les cas ou des aides aux petites entreprises seraient necessaires, bl Le systeme d'impots a la consommation resterait ces aides devraient etre consenties en particulier. temporairement inchange. En Allemagne, une et cela non pas sous forme d'allegement ftscaux, nouvelle categoric de prix, plus basse, serait mais sous forme d'autres mesures. En pareil cas introduite au benefice des cigarettes contenant cependant, on ne pourrait se fonder que sur !'ar­ au moins 50 °/o de tabac communautaire. La Bel­ ticle 92, paragraphe 3, d, du traite, en vertu duquel : gique, le Luxembourg et les Pays-Bas devraient

32 adopter un reglement appropne, pour autant doit conduire a une imposition neutre du point que cet effet n'est pas encore atteint. de vue de la concurrence, De telles mesures permettraient aux industries ne doit pas conduire a une baisse de la qualite nationales de mieux s'adapter a !'evolution fu­ des tabacs manufactures, ture. doit etre adapte aux conditions d'une economie c) Les monopoles commerciaux introduiraient les concurrentielle, facilites prevues par le projet de reglement sur les monopoles, compte etant tenu des modifica­ doit respecter l'equilibre entre les interets des tions proposees par votre commission economi­ planteurs et ceux du commerce exterieur. que, pour autant que le reglement lui-meme n'entre pas en vigueur dans un avenir previsi­ 25. Compte tenu de toutes ces considerations, ble (1). votre commission economique prie la commission des finances et des budgets, competente au fond, de d) L'executif pourrait, dans un premier reglement, reprendre ses propositions dans son rapport. Elle 11xer les elE~ments ci-dessus a titre transitoire rappelle que la maniere dont !'harmonisation de et en meme temps definir les principales carac­ cette premiere accise speciale sera realisee consti­ teristiques du regime fiscal qui serait applique tuera un exemple pour toutes les autres mesures du a partir de l'etape suivante. Les particularHes meme ordre. de ce regime pourraient etre reserves a un second reglement. Ce reglement devrait tenir compte des repercussions qui se manifesteraient eventuelle­ IV - Pro.iet de resolution du Conseil ment aussi bien sur les budgets nationaux que sur la structure de la production, du commen •r 26. En raison des explications qui precedent, et de la consommation, en vue d'eviter de cn?er votre commission economique prie la commission des conditions ruineuses de concurrence. des finances et des budgets, competente au fond, de ne pas donner son approbation au projet de reso­ Le regime fiscal a appliquer lution du Conseil, tel qu'il lui est actuellement soumis et d'inviter la Commission des Communau­ doit permettre d'obtenir des recettes fiscales tes europeennes a presenter de nouvelles proposi­ satisfaisantes, tions.

(') Rapporteur: ;\f. De Winter- PE 20.317.

33 ANNEXE II

Prix de vente au detail en appliquant une fourchette de 3 a 4,5 u.c.

Belgique

Marque de cigarette HB Difference 0/o Prix de cession actuel 3,78 4,68 0,90 123,81 Prix de vente actuel 13,20 18,50 5,30 140,15 Seuil 3,5 u.c. 14,00 16,98 2,98 121,28

Allemagne

Marque de cigarette HB Gauloise Difference O/o

Prix de cession actuel 4,68 2,70 1,98 173,33 Prix de vente actuel 22,73 22,50 0,2:~ 101,02 Seuil 4,5 u.c. 22,72 19,59 3,13 115,90

France

Marque de cigarette Gauloise HB Difference 0/o Prix de cession actuel 2,70 4,68 1,98 173,33 Prix de vente actuel 13,50 25,32 11,82 18~·,.c: Seuil inferieur 3,0 u.c. et taux d'accise actuel (67,,80 °/o) 14,66 21,26 6,60 143,02 Seuil moyen 3,5 u.c. et taux d'accise 70 °/o 14,00 19,57 5,57 139,78

Ita lie

Marque de cigarette Nazionali HB Difference O/o

Prix de cession actuel 2,09 4,68 2,59 223,9: Prix de vente actuel 14,40 30,40 16,00 211,11 Seuil 3,0 u.c. et taxe d'accise actuelle 19,72 28,85 9,13 1ci6,30 Seuil 3,2 u.c. et taxe d'accise de 74,5 °/o 16,09 24,36 8,27 151,4~

Lu.:x:embourg

Marque de cigarette Maryland Gauloise Difference 0 /o Prix de cession actuel 3,85 2,70 1,15 142,5() Prix de vente actuel 12,80 9,00 3,80 142,22 Seuil 3,2 u.c. et taxe relevE~e de 58,60 a 59,60 °/~ 12,83 10,10 2,73 127,03

Pays-Bas

Marque de cigarette Stuyvesant Gauloise Difference "/o Prix de cession actuel 4,25 2,70 1,55 157,4i Prix de vente actuel 20,72 13,50 7,22 153.L'' Seuil 3 u.c. et taux d'accise actuel 20,50 14,63 5,87 140,12 Seuil 3,5 u.c. 20,50 16,165 4,34 126,82

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