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OPERA V^ÍWIGNON ET DES PÄVS DE VAUCLUSE Iii! fei 11 i; il: s a I! i; \ Í « l^Sliüiii L'effort coordonné des villes de Lausanne, Nantes, Rennes, Rouen, Caen et Avignon a incité "Alliance-Opéras" à s'associer à la production de "UN BALLO IN MASCHERA" de Giuseppe Verdi De telles initiatives permettent à un plus large public l'accès à un spectacle de qualité et favorisent le rayonnement de l'art lyrique dans les régions. Décidés à mettre en œuvre tous les moyens en son pouvoir pour la diffusion du patrimoine lyrique, "Alliance Opéras", réunissant trois partenaires : Le Crédit Local de France Air Inter France 3 contribue à faire vivre la décentralisation pour leur soutien aux villes qui s'engagent à promouvoir les spectacles lyriques chaque fois que quatre théâtres ou plus s'accordent sur une coproduction. Direction musicale Cyril DIEDERICH Mise en scène lean-Claude AUVRAY Chorégraphie Jacqueline CANAL Eclairages Philippe GROSPERRIN Décors Alain CHAMBON Costumes Louis DESIRE Direction des Chœurs Michel CAPPERON Etudes musicales Marie-Charlotte LE ROUX Amelia Elena FILIPOVA Ulrica Arvidsson Sylvie BRUNET Oscar Inva MULA Gustave III, Roi de Suède (Riccardo) Sergueï KUNAEV Comte Anckarstrôm (Renato) Gaétan LAPERRIERE Comte Ribbing (Samuel) Reda EL WAKIL Comte Horn (Tom) Eric MARTIN-BONNET Christian, un marino (Silvano) Marc MAZUIR Un Giudice Alain CHARLES Un Servitore - Luc SEIGNETTE ORCHESTRE LYRIQUE DE REGION AVIGNON-PROVENCE Direction artistique : Erançois-Xavier BILGER CHŒURS DE L'OPERA D'AVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE Direction : Michel CAPPERON Directeur de la scène et des Services Techniques Patrick RICHALET Directeur de Production Philippe TURCHI Régisseur Général Patrice BLANCKE Régisseur de scène Jean-Claude SIDOT Régisseur Général d'Orchestre Philippe DEGRENIER Coiffeuse-Perruquière Christiane BRUNO Maquilleuse Laurence LABROUSSE Avec la participation des élèves du Lycée d'Enseignement Professionnel Roumanille Les décors ont été réalisés par le TML-Opéra de Lausanne. Les costumes ont été réalisés dans les ateliers de l'Opéra d'Avignon et des Pays de Vaucluse. Les Perruques sont fournies par la Maison Buteux (Rouen) Les chaussures sont fournies par la Maison Pompeï (Paris) VERDI ET SON BAL MASQUE our honorer une commande passée par le Théâtre San Carlo de Naples pour la saison 1857-1858, Giuseppe Verdi songe un moment au Roi Lear, d'après Shakespeare, puis fixe son choix sur un p sujet dramatique à souhait : l'assassinat du Roi de Suède Cusiave///à Stockholm en 1792. Ce sujet avait déjà été traité par Scribe et Auber en 1833 à Paris avec Gustave ili, Roi de Suède, el par Cammarano et Mercadante à Turin en 1843 avec II Reggente. Le livret destiné à Verdi est confié à Antonio Somma. Bien qu'ayant choisi prudemment un titre moins provocateur, La Vendetta in domino, au lieu de Gustave Tre, Verdi se heurte à la rigueur de la censure des Bourbons de Naples qui ne peuvent admettre la représentation d'un régicide sur scène dans une conjoncture politique trouble, marquée par des revendications nationales et libérales. La censure propose un certain nombre de changements pour donner son accord. Devenu un homme ordinaire, et non un souverain, Riccardo sera épris de la sœur de son meilleur ami à la place de sa femme, ce qui élail plus conforme à la morale. La scène du tirage au sort du nom de l'assassin sera supprimée et le meurtre aura lieu hors de la vue des spectateurs, en coulisse. Enfin le lieu et l'époque changeront. Verdi et Somma acceptent ces conditions pour sauver l'ouvrage. Ils situent l'action au XVII™' siècle, à Stettin, Ville balte de la Poméranie prussienne. Rendue particulièrement vigilante après la tentative d'assassinat de Napoléon III par le patriote Orsini, à Paris, le 14 janvier 1858, la censure napolitaine émascule profondément l'action de l'ojjéra de Verdi, terminé depuis décembre 1857 et dont le titre devient Adelia degli Ademad. Verdi refuse alors de monter son opéra au San Carlo qui doit se contenter de Simone Boccanegra. FinalemenL le Théâtre Apollo de Rome accepte de créer l'ouvrage rejeté, moyennant quelques modifications. Le lieu est transféré hors d'Europe. Le Roi de Suède devient Riccardo, Comte de Warwick, gouverneur de Boston. Le titre définitif sera Un Ballo in Maschera. La création a lieu le 17 février 1859 au Théâtre Apollo de Rome avec Lucienne Dejean (Amelia), le ténor Fraschini (Riccardo) et le baryton Giraldoni (Renato). Le succès populaire est immédiat. La version suédoise de l'ouvrage sera montée à partir des années 50. Dans cette optique, la version de référence reste celle de l'opéra de Stockholm, en 1958. André SEGOND UN BALLO IN MASCHERA OPERA DE LA PASSION lean-Claude Auvray ragédie et solitude d'un roi ou suicide déguisé d'un homme amoureux Ce qui domine tout dans le Bal masqué, c'est l'énergie féroce et désespérée qui se dégage de cette T partition. Elle ronge tous les personnages de ce drame, les habite, les motive et les mène à un train d'enfer vers l'échéance fatale. C'est une véritable course à l'abîme, à la mort : la mort d'un roi, d'un amant, d'un homme. Le catalyseur de cette énergie dévorante est la mélancolie, une mélancolie qui ne sombre jamais dans la langueur, le douceâtre ou le sentimentalisme mièvre. C'est une mélancolie positive (comme celle de Verdi lui-même). Verdi a traduit en musique un "drame humain", un récit organisé autour du "refus de vivre" du roi. Peu lui importe, en vérité, le fail historique. La transposition de ce fait suédois, à la création, fut la conséquence de la censure des Bourbons de Naples puis de celle du Pape, à Rome. Qu'importe après tout que Riccardo soit le substitut américain de Gustave III ou d'un souverain d'un autre royaume, "même du Caucase", mais, ce doit être un personnage brillant, éclatant "qui aurait senti l'odeur de la cour de Louis XIV" (Verdi à Antonio Somma le 26 novembre 1857). Verdi avait dû renoncer, à contrecœur, au faste et à l'élégance française, si chers à ses goûts, de la cour de Gustave III, mais refusa de faire du roi un simple "duca" de province. Au-delà de la vérité historique, "la vérité historique ne doit servir que de foile de fond pas d'élément moteur" écrit Verdi à son librettiste. Ce qui compte dans Le Bal Masqué, c'est l'atmosphère et le "parfum" d'une époque, c'est cela qu'il est important de chercher à valoriser, sans vouloir reconstituer, à tout prix, le décor de la cour de Gustave III de Suède. Et, dans ce contexte pseudo-historique, ce n'est pas l'aspect politique, mais romantique et romanesque que Verdi a privilégié. Le problème du changement de lieu et d'époque a peut-être eu pour cause de priver le drame et la musique de Verdi de caractère : transposé dans l'Amérique du Nord, au temps de la domination anglaise, à Boston, dans une atmosphère très puritaine, il est très difficile d'y insérer la frivolité d'une cour européenne du Xyill™' siècle. Seule, la cour d'origine de Gustave III et l'époque de son règne (1771 -1792) peuvent fournir un cadre idéal et conforme au climat de ce drame, où la tragédie des individus passe encore plus inaperçue. Le retour à la version suédoise n'affecte, en aucun cas, la musique, mais l'action s'en trouve renforcée, plus vraisemblable et plus conforme à l'esprit de l'ouvrage que Verdi avait choisi de mettre en musique. Ainsi restitué dans son contexte historique, ¿e Sa/Masqué peut commencer. II retrouve sa place dans Le iVlonde de l'Illusion où chacun porte un masque avant d'être confronté à celui de la Mort. Le bal masqué se transforme soudain en "cérémonial de mort annoncée". Masqué, Gustave III redevient un homme, un homme seul, face au pouvoir politique, dans une cour frivole, prisonnier et victime de sa passion, dans un monde superficiel et sans pitié qui masque la tragédie des individus trop faibles ou trop honnêtes. LA VERITA STORICA ? CHE HA CHE FARE COL DRAMMA MUSICALE ? CHE Tl RESTA, PERDUTO L'AMOR... CHE Tl RESTA, MIO POVERO COR" AMELIA Un Ballo in Maschera ACTE II Grand couvert au Palais Royal de Stockholm, 1779, Hillestrôm (1732-1816). Musée National, Stockholm. PORTRAIT DES PROTAGONISTES johan Anckarstrôm Graf Adolf-Ludwig Ribbing Graf Claes Frédéric Horn LUrlca Arvidsson Ulrica Arvidsson a réellement existé La nature inquiète de Gustave 111 le portait toujours à consulter Ulrica Arvidsson, nécromancienne en renom, très visitée par les dames de la Cour et protégée par la police. "Mam'selle Arvidsson", fille d'un huissier, nommé Lindberg, attirait dans sa maison de Norrmalmslorg une nombreuse pratique, et demandait fort cher pour réserver ses talents de tireuse de cartes, de nécromancienne et de sybille aux catégories supérieures de la société. Gustave vint la visiter avant la venue de sa dernière Diète de Gâvie, en 1792. Mademoiselle Arvidsson prodiguait à son royal visiteur de sinistres menaces, l'invitait à se défier de la rencontre avec un homme armé d'une épée nue, qui porterait l'habit rouge. Silfverhielm, pendant la séance du 24 novembre 1790, sous couvert de vagues promesses de régénération, prédit une grande catastrophe destinée à châtier quelque illustre coupable au nom de la Providence. SOBRIETE DE MISE A LA COUR Dans la seconde moitié du XVill' siècle, Gustave II! impose une changement radical dans l'habillement aristocratique : les coupes et les coloris se doivent d'être plus sobres et plus stricts et plus proches du peuple. Des décrets sont édités contre le luxe dans le costume.