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Saison 2009 - 2010 / Concert SOPHIE KOCH LISZT, DUPARC,WAGNER Ma 27 octobre à 20h

OPERA DE LILLE

2, RUE DES BONS-ENFANTS B.P. 133 F-59001 LILLE CEDEX - T. 0820 48 9000 www.opera-lille.fr PRORAMME-SOPHIE-KOCH:Mise en page 1 21/10/09 17:32 Page3

SOPHIE KOCH Photo : Peter Knapp MELODIES ET LIEDER Durée : 1 h 50 avec entracte SOPHIE KOCH MEZZO-SOPRANO SOPHIE RAYNAUD PIANO

Programme

— Entracte —

Franz Liszt (1811-1886) Franz Liszt (1811-1886) Quatre mélodies, sur des poèmes de Victor Hugo : Im Rhein, im schönen Strome (Heinrich Heine) Enfant, si j’étais roi Freudvoll und leidvoll (Johann Wolfgang von Goethe) S’il est un charmant gazon Die Lorelei (Heinrich Heine) Comment, disaient-ils Oh, quand je dors Richard Wagner (1813-1883) Wesendoncklieder, sur des poèmes de Mathilde Wesendonck : Henri Duparc (1848-1933) Der Engel Chanson triste (Jean Lahore) Stehe Still ! Extase (Jean Lahore) Im Treibhaus La Vie Antérieure (Charles Baudelaire) Schmerzen L’Invitation au voyage (Charles Baudelaire) Träume Phidylé (Charles-Marie Leconte de Lisle) PRORAMME-SOPHIE-KOCH:Mise en page 1 21/10/09 17:32 Page5

LISZT - DUPARC - WAGNER QUELQUES REPÈRES

Richard Wagner (1813-1883)

Fuyant Dresde après la révolution de 1848, Richard Wagner se réfugie à Henri Duparc (1848-1933) Zurich, où il r encontre un riche marchand de soie, Ott o Wesendonck. Entre Wagner et l’épouse de l’homme d’affaires, Mathilde, naît une liaison Franz Liszt (1811-1886) Henri Duparc est un représentant éminent de la mélodie française amoureuse qui dure jusqu’en 1858. En 1857, les Wesendonck firent d’inspiration romantique. L’édition déf initive de ses œuvr es comprend l’acquisition d’un manoir aux environs de Zurich et offrirent à Wagner Né à Raiding, en Hong rie, en 1811, Franz Liszt prit d’abor d des leçons son temps entre Weimar, où il s’était fait le mentor de la jeune génération, treize mélodies, auxquelles, à peu de choses près, se limite sa production, une petite maison au sein de la propriété. Depuis quelques mois, le avec Czerny à Vienne. De là il partit pour Paris, où il put impressionner Rome, où il pouvait satisf aire son intérêt pour la r eligion, et Pest, où il mais qui suffisent à rendre son nom célèbre. Elles se situent toutes entre compositeur travaillait à Tristan et Isolde. Il avait mis entre parenthèses le public par ses int erprétations, se lançant dans une série de t ournées était désormais un héros national. Il mour ut en 1886 à Bayreuth. Liszt 1868 et 1884, à une époque où le rayonnement du wagnérisme est intense. sa monumentale Tétralogie, le temps de réaliser ce projet qui lui trottait de concerts. Son intérêt pour les int erprétations virtuoses redoubla en réalise de nombreuses transcriptions de lieder, notamment de Schubert, qui Né à Paris dans un milieu où la pratique des ar ts est à l’honneur, Henri dans la tête depuis trois ans déjà. Tristan naquit sous la double influence 1830 lorsqu’il entendit le grand violoniste Paganini, dont il entreprit d’imiter figurent parmi ses plus belles pages pour le piano. Il appréciait beaucoup la Duparc devient, dès avant la guerre de 1870, un des tout premiers élèves de Schopenhauer, et de l’amour impossible de Richard pour Mathilde les prouesses techniques. Les années suivant es virent paraître plusieurs littérature et était très sensible au caractèr e des textes des lieder qu’il de César Franck et assiste à Munich à la création de La Walkyrie. Cofondateur Wesendonck, qu’il appelait son Isolde. séries de compositions, dont des transcriptions de mélodies et des fantai- transcrivait. Ses mélodies originales sont plus rares. Il en compose environ en 1871 de la Société nationale de musique, dont il sera longtemps l’actif Mathilde et Wagner partageaient une passion pour la poésie. De novembre sies basées sur des partitions d’opéras, fleurons des virtuoses. Après des soixante-dix, aussi diverses de s tyle que sont nombr eux les t extes en secrétaire, il voit, en 1885, sa santé déjà altérée lui rendre tout travail créateur à mai 1857, au moment où il com posait le pr emier acte de Tristan, le années passées à voyager, il s’établit à Weimar en 1848, se consacrant langues différentes qu’il emprunte (français, allemand, it alien, anglais). impossible : alors commence un calvaire qui durera un demi-siècle. Il fait compositeur mit en musique cinq poèmes de son amie – exemple rarissime au développement d’une nouvelle forme de musique orchestrale, le poème Il y invoque les plus grands poètes (Goethe, Heine, Hugo, Musse t, deux voyages à Lourdes en 1902 et en 1906 (avec Paul Claudel et Francis d’oeuvres sur des textes n’émanant pas de sa propre main. Ainsi naquirent symphonique, ainsi qu’à la révision et à la publication de compositions Pétrarque, Tennyson). La plupart de ses mélodies sont publiées isolément, Jammes), s’oriente vers une vie intérieur e empreinte de mysticisme et les Wesendonck-Lieder, dans leur version originale pour voix et piano. antérieures. Ce fut la fin de la carrière itinérante de Liszt, même s’il conserva à l’exception de la série intitulée « Buc h der Lieder » : seuls deux des d’esprit contemplatif, perd la vue et meurt à Mont-de-Marsan, où il était La première exécution se déroula le 30 juillet 1862 dans la villa de l’éditeur sa phénoménale virtuosité. En 1861, il s’installa à Rome, partageant ensuite trois volumes initialement prévus ont vu le jour en 1843-1844. retiré en 1924. Schott, près de Mayence. PRORAMME-SOPHIE-KOCH:Mise en page 1 21/10/09 17:32 Page7

TEXTES CHANTÉS S’il est un charmant gazon Franz Liszt (1811-1886) S’il est un charmant gazon Que le ciel arrose, Où brille en toute saison Quelque fleur éclose, Où l’on cueille à pleine main Lys, chèvre-feuille et jasmin, J’en veux faire le chemin Où ton pied se pose ! Oh ! quand je dors

S’il est un sein bien aimant Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche, Dont l’honneur dispose, Comment, disaient-ils Comme à Pétrarque apparaissait Laura, Dont le ferme dévouement Et qu’en passant ton haleine me touche... — N’ait rien de morose, Comment, disaient-ils, Soudain ma bouche Enfant, si j’étais roi Si toujours ce noble sein Avec nos nacelles, S’entrouvrira ! Bat pour un digne dessein, Fuir les alguazils ? Enfant, si j’étais roi, je donnerais l’empire, J’en veux faire le coussin — Ramez, disaient-elles. Sur mon front morne où peut-être s’achève Et mon char, et mon sceptre, et mon peuple à genoux, Où ton front se pose ! Un songe noir qui trop longtemps dura, Et ma couronne d’or, et mes bains de porphyre, Comment, disaient-ils, Que ton regard comme un astre se lève... — Et mes flottes, à qui la mer ne peut suffire, S’il est un rêve d’amour, Oublier querelles, Soudain mon rêve Pour un regard de vous ! Parfumé de rose, Misère et périls ? Rayonnera ! Où l’on trouve chaque jour — Dormez, disaient-elles. Si j’étais Dieu, la terre et l’air avec les ondes, Quelque douce chose, Puis sur ma lèvre où voltige une flamme, Les anges, les démons courbés devant ma loi, Un rêve que Dieu bénit, Comment, disaient-ils, Éclair d’amour que Dieu même épura, Et le profond chaos aux entrailles fécondes, Où l’âme à l’âme s’unit, Enchanter les belles Pose un baiser, et d’ange deviens femme... — L’éternité, l’espace et les cieux et les mondes, Oh! j’en veux faire le nid Sans philtres subtils ? Soudain mon âme Pour un baiser de toi ! Où ton coeur se pose ! — Aimez, disaient-elles. S’éveillera !

Victor Hugo (1802-1885) , « À une femme », Victor Hugo (1802-1885), « Nouvelle chanson sur un vieil air », Les Victor Hugo (1802-1885), « Autre Guitare », Victor Hugo (1802-1885), Les Feuilles d’automne (1831) Chants du Crépuscule (1835) Les Rayons et les Ombres (1840) Les Rayons et les Ombres (1840) PRORAMME-SOPHIE-KOCH:Mise en page 1 21/10/09 17:32 Page9

Henri Duparc (1848-1933) Extase L’Invitation au voyage Sur ton sein pâle mon coeur dort Mon enfant, ma sœur, D’un sommeil doux comme la mort Songe à la douceur Mort exquise, mort parfumée D’aller là-bas vivre ensemble, Au souffle de la bien-aimée Aimer à loisir, Sur ton sein pâle mon coeur dort Aimer et mourir D’un sommeil doux comme la mort Au pays qui te ressemble. Chanson triste Henri Cazalis dit Jean Lahore (1840-1909) Les soleils mouillés Dans ton coeur dort un clair de lune, De ces ciels brouillés Un doux clair de lune d’été, La Vie antérieure Pour mon esprit ont les charmes Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Et pour fuir la vie importune, Si mystérieux Luxe, calme et volupté. Je me noierai dans ta clarté. J’ai longtemps habité sous de vastes portiques De tes traîtres yeux, Que les soleils marins teignaient de mille feux, Brillant à travers leurs larmes. Vois sur ces canaux J’oublierai les douleurs passées, Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Dormir ces vaisseaux Mon amour, quand tu berceras Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Dont l’humeur est vagabonde ; Mon triste coeur et mes pensées Luxe, calme et volupté. C’est pour assouvir Dans le calme aimant de tes bras. Les houles, en roulant les images des cieux, Ton moindre désir Mêlaient d’une façon solennelle et mystique Des meubles luisants, Qu’ils viennent du bout du monde. Tu prendras ma tête malade, Les tout-puissants accords de leur riche musique Polis par les ans, Oh ! quelquefois, sur tes genoux, Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux... Décoreraient notre chambre, Les soleils couchants Et lui diras une ballade Les plus rares fleurs Revêtent les champs, Qui semblera parler de nous ; C’est là que j’ai vécu dans les voluptés calmes Mêlant leurs odeurs Les canaux, la ville entière, Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs, Aux vagues senteurs de l’ambre D’hyacinthe et d’or ; Et dans tes yeux pleins de tristesse, Et des esclaves nus, tout imprégnés d’odeurs, Les riches plafonds, Le monde s’endort Dans tes yeux alors je boirai Les miroirs profonds, Dans une chaude lumière ! Tant de baisers et de tendresse[s] Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, La splendeur orientale Que peut-être je guérirai. Et dont l’unique soin était d’approfondir Tout y parlerait Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Le secret douloureux qui me faisait languir. À l’âme en secret Luxe, calme et volupté. Henri Cazalis dit Jean Lahore (1840-1909), Sa douce langue natale. « Chants de l’amour et de la mort », L’Illusion (1875-1893) Charles Baudelaire (1821-1867), « Spleen et Idéal », Les Fleurs du Mal(1857) Charles Baudelaire (1821-1867), « Spleen et Idéal », Les Fleurs du Mal (1857) PRORAMME-SOPHIE-KOCH:Mise en page 1 21/10/09 17:32 Page11

Phidylé

L’herbe est molle au sommeil sous les frais peupliers, Laisse sur ton épaule et ses formes divines, Aux pentes des sources moussues, Comme un or fluide et léger, Qui dans les prés en fleur germant par mille issues, Sous mon souffle amoureux courir et voltiger Se perdent sous les noirs halliers. L’épaisseur de tes tresses fines !

Repose, ô Phidylé ! Midi sur les feuillages Sans troubler ton repos, sur ton front transparent, Rayonne et t’invite au sommeil. Libre des souples bandelettes, Par le trèfle et le thym, seules, en plein soleil, J’unirai l’hyacinthe aux pâles violettes, Chantent les abeilles volages. Et la rose au myrte odorant.

Un chaud parfum circule au détour des sentiers, Belle comme Érycine aux jardins de Sicile, La rouge fleur des blés s’incline, Et plus chère à mon coeur jaloux, ENTRACTE Et les oiseaux, rasant de l’aile la colline, Repose ! Et j’emplirai du souffle le plus doux Cherchent l’ombre des églantiers. La flûte à mes lèvres docile.

Les taillis sont muets ; le daim, par les clairières, Je charmerai les bois, ô blanche Phidylé, Devant les meutes aux abois De ta louange familière ; Ne bondit plus ; Diane, assise au fond des bois, Et les nymphes, au seuil de leurs grottes de lierre, Polit ses flèches meurtrières. En pâliront, le cœur troublé.

Dors en paix, belle enfant aux rires ingénus, Mais, quand l’Astre, incliné sur sa courbe éclatante, Aux nymphes agrestes pareille ! Verra ses ardeurs s’apaiser, De ta bouche au miel pur j’écarterai l’abeille, Que ton plus beau sourire et ton meilleur baiser Je garantirai tes pieds nus. Me récompensent de l’attente !

Charles-Marie-René Leconte de Lisle (1818-1894)

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Die gleichen der Liebsten genau. Die Augen, die Lippen, Wänglein, Um unsre liebe Frau; Es schweben Blumen und Eng’lein Hat’s freundlich hineingestrahlt. Im Rhein, im schönen Strome In meines Lebens Wildnis Auf goldnem Leder gemalt; Im Dom da steht ein Bildnis, Das große, heil’ge Köln. Mit seinem großen Dome Da spiegelt sich in den Well’n Im Rhein, im schönen Strome, Franz Liszt (1811-1886)

Heinrich Heine (1797-1856), De ma belle c’est le portrait. Bouche, regard charmes étranges, C’est Notre-Dame ; — trait pour trait, Entre des fleurs, parmi des anges, où vont mes jours. Dans le désert Rayonner ce charmant visage. Sur cuir doré ; — j’ai vu toujours Dans le temple on garde une image, Aux flots majestueux du Rhin. Reflète sa gothique enceinte La cathédrale au front serein À Cologne, la ville sainte, À Cologne, la ville sainte Le Livre des chants

(1827)

Ist die Seele, liebt. Glücklich allein Freudvoll und leidvoll Zum Tode betrübt; Himmelhoch jauchzend In schwebender Pein; Und bangen Langen Gedankenvoll sein; Und leidvoll, Freudvoll Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832), Telle est l’âme qui aime. Heureuse en solitaire Affligée à en mourir, Transportée d’allégresse Dans une souffrance indécise, Et redouter Attendre Toujours médit Et de souffrances Remplie de joies Remplie de joies et de souffrances

ative ; Egmont (1788)

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Die Lorelei Die Lorelei getan. Und das hat mit ihrem Singen Am Ende Schiffer und Kahn; Ich glaube, die Wellen verschlingen Im Abendsonnenschein. Der Gipfel des Berges funkelt Und fließt ruhig der Rhein; Die Luft ist kühl und es dunkelt, Er schaut nur hinauf in die Höh. Er schaut nicht die Felsenriffe, ergreift es mit wildem Weh, Sie kämmt ihr goldenes Haar. Den Schiffer im kleinen Schiffe Ihr goldnes Geschmeide blitzet Dort oben wunderbar,Dort Das kommt mir nicht aus dem Sinn. Die schönste Jungfrau sitzet Ein Märchen aus alten Zeiten Daß ich so traurig bin; Ich weiß nicht, was soll es bedeuten Gewaltige Melodei. Das hat eine wundersame Und singt ein Lied dabei; Sie kämmt es mit goldenem Kamme

Heinrich Heine (1797-1856), Qui aura fait tout ce mal. Et c’est la Lorelei, avec son chant fatal, Englouti le batelier et sa barque Je crois que les vagues ont finalement Il regarde toujours en l’air. Il ne voit plus les récifs, Est saisi d’une folle douleur, Le batelier dans sa petite barque Étrange et prestigieux. Son chant a un pouvoir En chantant une romance, Elle les peigne avec un peigne en or Elle peigne ses cheveux d’or. d’or étincellent, Ses joyaux Là-haut est assise merveilleuse, La plus belle des jeunes filles Aux feux du soleil couchant. La cîme des monts flamboie Et le Rhin coule silencieux : La brise fraîchit, le soir tombe Toujours me revient à l’esprit. Un conte des temps anciens Mon cœur est si triste, Je ne sais pas pourquoi La Lorelei Le Livre des chants

(1827)

Meinen Geist nun himmelwärts! Führt er,Führt ferne jedem Schmerz, Und auf leuchtendem Gefieder Ja, es stieg auch mir ein Engel nieder, Und es sanft gen Himmel hebt. Da der Engel niederschwebt, Einzig um Erlösung fleht, Daß, wo brünstig sein Gebet Und vergehn in Tränenfluten, Daß, wo still es will verbluten, Schmachtet vor der Welt verborgen, Daß, woin bangSorgen ein Herz Der Engel Tauschen mit der Erdensonne, Die des Himmels hehre Wonne Hört ichHört oft von Engeln sagen, In der Kindheit frühen Tagen sur des poèmes de Mathilde Wesendonck (1828-1902) Wesendonck Lieder, Richard Wagner (1813-1883) Mon esprit vers les cieux ! Il emporte à présent, loin de toute douleur, Et sur un plumage lumineux, Oui, pour moi aussi un ange est descendu, Et l’élève doucement vers les cieux. L’ange descend de son vol ample N’implore que la délivrance, Lorsque ardemment sa prière Et se dissoudre en flots de larmes Lorsqu’il veut doucement se faner Se languit en se cachant du monde, J’entendais dire que, lorsqu’un cœur, craintif, Contre le soleil de la terre, Qui échangent la joie sublime des cieux J’entendais souvent parler d’anges Dans les premiers jours de mon enfance L’Ange

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Und löst dein Rätsel, heil’ge Natur! Erkennt der Mensch des Ew’gen Spur, Keinen Wunsch mehr will das Innre zeugen: Die Lippe verstummt in staunendem Schweigen, Und alles Hoffens Ende sich kündet, Wesen in Wesen sich wiederfindet, Seele ganz in Seele versinken; Wenn Aug’ in Auge wonnig trinken, Ich mög alle Wonnen ermessen! Daß in selig süßem Vergessen Ende, des Wollens ew’ger Tag! Schwellende Pulse, fesselt den Schlag; Schweiget lang! nur eine Sekunde Hemmet den Atem, stillet den Drang, Urgedanke, schafft! der ewig St Halte an dich, zeugende Kraft, Genug des Werdens, laß mich sein! Urewige Schöpfung, halte doch ein, Die ihr umringt den Weltenball; Leuchtende Sphären im weiten All, Messer du der Ewigkeit; Sausendes, brausendes Rad der Zeit, ehe still! Et résout ton énigme, sainte Nature ! L’homme reconnaît la trace de l’Éternel, Et que le cœur ne veut plus engendrer aucun souhait : Que les lèvres restent muettes dans un silence étonnant, Et que la fin de tout espoir s’annonce ; Que l’être se retrouve dans l’être, Que l’âme se noie dans ; Lorsque avec ravissement les yeux boivent les yeux, Je puisse apprécier tous les bonheurs ! Afin que, dans un bienheureux et doux oubli, Que finisse le jour éternel de la Volonté ! Pulsations débordantes, bridez votre cadence ; Tais-toi pour une seule seconde ! Retiens ton souffle, calme ton élan, Pensée originelle qui crée éternellement ! Arrête-toi, force génératrice, J’en assez de devenir, laisse-moi être ! Création originelle et éternelle, interromps-toi, Qui encerclez la boule de terre ; Globes de lumière dans le vaste Tout, Toi, mesure de l’éternité ; Roue du temps, qui siffles et grondes, Arrête

!

An der Blätter grünem Saum. Schwere Tropfen seh ich schweben Füllet bang den dunklen Raum: Stille wird’s, ein säuselnd Weben Sich in Schweigens Dunkel ein. Hüllet der, der wahrhaft leidet, Von des Tages leerem Schein, Und wie froh die Sonne scheidet Unsre Heimat ist nicht hier! Ob umstrahlt von Licht und Glanze, Ein Geschicke teilen wir, Wohl, ich weiß es, arme Pflanze; Öder Leere nicht’gen Graus. Und umschlinget wahnbefangen Breitet aus, ihr die Arme Weit in sehnendem Verlangen Steiget süßer Duft. aufwärts, Und der Leiden stummer Zeuge Malet Zeichen in die Luft, Schweigend neiget ihr die Zweige, Im T Saget mir, ihr klagt? warum Kinder ihr aus fernen Zonen, Baldachine von Smaragd, Hochgewölbte Blätterkronen, reibhaus Sur le vert ourletSur le vert des feuilles. Je vois de lourdes gouttes se former Envahit, inquiet, l’espace obscur : Le silence se fait, un murmure agité S’enveloppe dans le sombre manteau du silence. Celui qui souffre véritablement Des apparences vides de la journée, Et comme le soleil se sépare joyeusement Notre demeure n’est pas ici ! Même entourés de lumière et de splendeur, Nous partageons le même destin, Je le sais bien, pauvres plantes : Vous embrassez l’horreur vaine du vide absolu. Et, sous l’emprise de l’illusion, Vous étendez largement les bras Loin, mues par un désir ardent, Montez vers les cieux en un doux parfum. Et, comme un témoin muet des souffrances, Vous tracez des signes en l’air, Silencieusement, vous inclinez vos branches, Dites-moi, pourquoi vous plaignez-vous ? Enfants des terres lointaines, Baldaquins d’émeraude, Couronnes de feuilles aux mille courbes, Dans la serre

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Solche Schmerzen mir Natur! O wie dank ich, daß gegeben Geben Schmerzen Wonne nur: Und gebieret Tod nur Leben, Muß die Sonne untergehn? Muß die Sonne selbst verzagen, Wie, so schwer mein Herz, dich sehn, Ach, wie sollte ich da klagen, Wie ein stolzer Siegesheld! Schmerzen Du am Morgen neu erwacht, Glorie der düstren Welt, Doch erstehst in alter Pracht, Dich erreicht der frühe Tod; Wenn im Meeresspiegel badend Dir die schönen Augen rot, Sonne, weinest jeden Abend

De m’avoir donné ces peines. Oh ! combien je remercie la Nature Et si seules les peines donnent du bonheur, engendreEt si seule la mort la vie, Si le soleil lui-même doit se coucher ? Si le soleil lui-même doit perdre courage, Pourquoi être si triste mon cœur devrait-il Hélas ! comment pourrais-je me plaindre ? Comme un héros fier et conquérant ! À nouveau éveillé dans le matin, Gloire de ce monde obscur, Mais tu te relèves en toute majesté, Tu ; es rejoint trop tôt par la mort Lorsque, te baignant dans le miroir de la mer, Rougissent tes beaux yeux Soleil, tes pleurs chaque soir Peines

Und dann sinken in die Gruft. Sanft an deiner Brust verglühen, Träumed spenden ihren Duft, Daß sie wachsen, daß sie blühen, Sie der neue Tag begrüßt, Daß zu nie geahnter Wonne Aus dem Schnee die Blüten küßt, Träume, wie wenn Frühlingssonne Allvergessen, Eingedenken! Dort einBild ewig zuDort malen: In die Seele sich versenken, Träume, die wie hehre Strahlen Selig durchs Gemüte ziehn! Träume Und mit ihrer Himmelskunde Jedem Tage schöner blühn, Träume, die in jeder Stunde, Sind in ödes Nichts vergangen? Daß sie nicht wie leere Schäume Halten meinen Sinn umfangen, Sag, welch wunderbare Träume Et disparaissent dans le tombeau. Puis doucement s’éteignent contre ton sein, Et en rêvant répandent leur parfum, Pour qu’ils se développent et fleurissent, Le jour nouveau les salue, Afin que, dans un bonheur insoupçonné, Dans la neige embrasse les boutons, Rêves, comme lorsque le soleil printanier Oubli, souvenirs ! Pour y peindre un tableau qui ne s’efface pas : Plongent dans l’âme, Des rêves, qui tels des rayons sublimes, Se promènent, bienheureux, dans mon âme ? Et, avec leurs récits célestes, Et chaque jour fleurissent plus beaux Des rêves qui, à chaque heure, dans Disparu un sombre néant ? Qu’il n’ait pas, telles des bulles vides, Tiennent mon esprit prisonnier, Dis-moi quels rêves merveilleux Rêves PRORAMME-SOPHIE-KOCH:Mise en page 1 21/10/09 17:32 Page21

REPÈRES BIOGRAPHIQUES

Sophie Koch mezzo-soprano Sophie Koch chante notamment sous la direction de Seiji Ozawa, Valery Gergiev, Pinchas Steinberg, Sir Colin Davis, Marc Elder, Sir Roger Élève de Jane Berbié, Sophie Koch fait ses débuts en France, mais c’est à Norrington, Jun Märkl, Emmanuel Krivine, Sem yon Byckhov, Antonio Londres et à Dresde que sa carrière prend un essor international. D’abord Pappano, Christoph von Dohnanyi, Zubin Mehta, John Nelson, Eliahu Inbal, au Royal Opera House où elle remporte ses premiers grands succès avec Kurt Masur, Daniel Harding, Marek Janowski, Jesus Lopez-Cobos etc. Rosine (Le Barbier de Séville en 1998), puis Dorabella dans Così fan tutte En soliste, elle donne des concer ts avec des formations telles que La et le rôle-titre de La Cenerentola. Le Semper Oper de Dresde lui offre son Staatskapelle de Dr esde, l’Orchestre du Maggio Musicale de Flor ence, premier rôle du Compositeur (Ariane à Naxos). Elle retrouve très régulièrement l’Orchestre de la Suisse R omande, le Ber liner Symphoniker, les Wiener cette scène dans ses grands rôles : Dorabella, Octavian dans Le Chevalier Philharmoniker, l’Orchestre de la Bayerischer Rundfunk, le Münchner à la Rose, Sextus dans La Clémence de Titus et Cenerentola. Rundfunkorchester, l’Ensemble or chestral de P aris, l’Orchestre Sophie Raynaud piano En octobre 2002 elle est chef de chant sur la production de Thaïs de Massenet Après ses débuts au Staatsoper de Vienne où elle chante son tout premier philharmonique du Luxembourg, l’Orchestre national de Lyon, l’Orchestre à la Fenice sous la direction de Marcello Viotti. Octavian (Le Chevalier à la rose), suivent des débuts à de Milan national de France, l’Orchestre philharmonique de Radio France, le Hallé Née à Lyon, Sophie Raynaud est admise en 1991 au Conservatoire National Elle collabore régulièrement avec : Doktor de Busoni dans le Compositeur, au Théâtre de Munich et en tournée au Japon, dans Orchestra… Supérieur de Paris dont elle sort en 1993 avec un Premier Prix à l’unanimité (2000) et Les Trois Sœurs de Peter Eötvös (2001) au Théâtre du Châtelet le rôle de Zerlina () ainsi qu’au Festival de Salzbourg. Récitaliste, elle c hante notamment à P aris, Montpellier, aux festivals de de la classe de direction de chant de Serge Zapolsky et un Premier Prix ainsi que Der König Kandaules au Festival de Salzbourg (été 2002) et en Elle est invitée par les plus grandes scènes lyriques, notamment le Teatro Chartres, d ’Antibes e t d e M enton, à Toulouse e t a u Mu sikverein d e de la classe d’accompagnement au piano de Jean Koerner. 2005 Die Gezeichneten au Festival de Salzbourg. Real de Madrid (Chér ubin, Marguerite dans La Damnation de F aust ), Vienne, à l’Opéra de F rancfort, à l’Or chestre de P aris et au Festival de De 1994 à 1996, elle est l’assistante de Jane Berbié pour le 3ème cycle de Elle a l’occasion d’accompagner de nombreux concours internationaux, l’Opéra de Paris (Rosine, le Compositeur et Concepcion dans L’Heure Salzbourg, au Théâtre du Châtelet, à la Zarzuela de Madrid, au Wigmore chant au C.N.S.M. et travaille à l’Opéra N ational de P aris en t ant que parmi lesquels Placido Domingo à P aris et Belvédère à Vienne. Elle est espagnole), Covent Garden (le Compositeur, Siebel, Ramiro, Chérubin, Hall de Londres, au Grand Théâtre Genève… chef de chant. par ailleurs sollicitée pour des masterclasses, en particulier par Christa Brangaene et récemment Octavian), le Festival de Salzbour g (Così fan Ses deux premiers enregistrements sont consacrés à des lieder de Wolf et De 1996 à 2002 elle est chef de chant au Wiener Staatsoper. Elle y collabore Ludwig (Volkstheater de Vienne, 1998) et Walter Berry (Mozarteum de tutte) ainsi que les Mozartwochen de Salzbourg (Idamante), le Deutsche Schubert et à des mélodies françaises (Le Chant du Monde). Par la suite, avec des chefs d’orchestre tels que Michael Boder, Sir John Eliott Gardiner, Salzbourg, 1998). Oper Berlin (Octavian et sa première Charlotte dans ), l’Opéra de elle a enregistré Peer Gynt (chez Eon), et la création de l’opéra de Nikolaus Harnoncourt, Franz Welser-Möst, Fabio Luisi, Riccardo Muti, De septembre 2002 à 2006 elle est engagée en tant que chef de chant à Monte-Carlo (Octavian), la Ba yerische Staatsoper Munich (Octavian, Laurent Petitgirard Elefant Man (chez EMI), des œuvr es de Wellesz et Peter Schneider, Marcello Viotti ainsi qu’avec de nombreux chanteurs de l’Opéra de Zürich et à partir de 2006, à la Bayerische Staatsoper de Munich. Cenerentola, Dorabella, Char lotte), le W iener Staatsoper (Octavian, le Bloch (chez Delta/Capriccio), des extraits de Ariane à Naxos dirigés par renom (Natalie Dessay, Deborah Polaski, Ferruccio Furlanetto, Neil Shicoff, Sophie Raynaud se produit régulièrement en formation de chambre et en Compositeur et Charlotte), le Capitole de Toulouse (Mignon, Dorabella et Antonio Pappano (chez Virgin) et plus récemment, un récital Schumann etc). Elle par ticipe également, sous la dir ection de Fabio Luisi, à la récital avec chanteurs. Elle a enregistré pour le label Le Chant du Monde Nerone dans Le Couronnement de Poppée, Margarède dans Le Roi d’Ys (Myrten) où elle est accompagnée par Nelson Goerner et des Lieder de production de La Damnation de Faustde Berlioz au Mitteldeutscher Rundfunk deux CDs avec la mezzo-soprano Sophie Koch, consacrés respectivement et Octavian), le Liceu de Barcelone (Chérubin et Octavian), à l’Opéra de avec Philippe Entremont (chez Cascavelle) de Leipzig en 1997, L’enfance du Christ de Berlioz et Jérusalem de Verdi à des lieder de Schubert et de Wolf et au répertoire français pour voix, Baden Baden (Octavian)… Le Semper Oper de Dresde lui a décerné en 2001 le Prix Christel Goltz. en 1998 avec l’orchestre de la Suisse Romande. piano et quatuor à cordes (Fauré, Chausson). PRORAMME-SOPHIE-KOCH:Mise en page 1 21/10/09 17:32 Page23

Les partenaires de l’Opéra de Lille L’Opéra de Lille et les entreprises QUI VA LÀ ? CHRISTIAN RIZZO, ESZTER SALAMON, CATHERINE BAY, DIDIER GALAS, Les partenaires institutionnels Les partenaires média L’Opéra de Lille propose Parrains d’un événement aux entreprises d’associer I-FANG LIN, CHRISTIAN FENNESZ, SYLVAIN CHAUVEAU... L’Opéra de Lille, régi sous la forme Danser leur image à celle d’un opéra ouvert sur Caisse d’Épargne d’un Établissement public Evene.fr sa région et sur l’international, Nord France Europe Ve 6, Sa 7 novembre à 20h de coopération culturelle, France Bleu Nord en soutenant un projet CIC Banque BSD-CIN Crédit du Nord est financé par France Culture artistique innovant. Les partenaires bénéficient ainsi Dalkia Nord La Ville de Lille, France Musique Rabot Dutilleul La Région Nord-Pas de Calais, France 3 Nord-Pas de Calais-Picardie d’un cadre exceptionnel Société Générale À l’invitation de l’Opéra de Lille, Lille Métropole La Voix du Nord et d’un accès privilégié Christian Rizzo réunit une dizaine d’artistes complices, Communauté Urbaine, Mezzo aux spectacles de la saison, pour une soirée hors norme. Le Ministère de la Culture Nord Éclair et permettent l’ouverture de l’Opéra (DRAC Nord-Pas de Calais). Télérama à de nouveaux publics. Autour du thème de la personne, du double et de l’identité, Pour plus d’informations : ils concoctent un programme unique qui rassemble www.opera-lille.fr dans la rubrique danse, théâtre, musique, performances et installations vidéos. « Les Partenaires de l’Opéra ». Partenaires Associés

Caisse des Dépôts et Consignations Crédit du Nord Une soirée en trois actes Inscrite dans la durée, Dalkia Nord Deloitte leur contribution permet Eaux du Nord Premier acte : au choix ! à l’Opéra de Lille d’assurer KPMG > SOLO D’I-FANG LIN CHORÉGRAPHIÉ PAR CHRISTIAN RIZZO (Danse) l’ensemble de son fonctionnement Les artistes de l’Opéra de Lille Mécène et Partenaire Associé Meert > CATHERINE BAŸ ET SES BLANCHE-NEIGE (Danse /performance) et la réalisation Norpac de ses projets artistiques. Orange > (H)ARLEQUIN MONOLOGUE DE DIDIER GALAS (Théâtre) Le Chœur de l’Opéra de Lille Caisse des Dépôts et Consignations Pricewaterhousecoopers Direction Yves Parmentier Ramery Deuxième acte pour tous Dans le cadre de la dotation Transpole AND THEN D’ESZTER SALAMON (Danse / Théâtre) de la Ville de Lille, Les résidences : l’Opéra bénéficie du soutien Le Concert d’Astrée Final (Concert) du Casino Barrière de Lille. Direction Emmanuelle Haïm Mécène Associé à la saison SYLVAIN CHAUVEAU Vendredi 6 ou CHRISTIAN FENNESZSamedi 7 L’ensemble Ictus Tout au long de la soirée Christian Rizzo chorégraphe / Crédit Mutuel Nord Europe L’association fragile Installations vidéos, en partenariat avec Le Fresnoy, Studio national des Arts Contemporains. De 5 à 21 € Informations & réservations 0820 48 9000 www.opera-lille.fr I-Fang Lin I-Fang Rizzo : Christian photo