UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE FORMATION GENERALE **************************

Mémoire de maîtrise présenté par Mademoiselle Miangola RAZANAJATOVO

« DYNAMIQUE SPATIALE DE L’ECOTOURISME DANS LE MASSIF DE L’IBITY, REGION »

Sous la direction de Monsieur James RAVALISON Maître de conférence

04 juin 2009

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE FORMATION GENERALE *******************

Un mémoire de maîtrise présenté par Mademoiselle RAZANAJATOVO Miangola

««DDYYNNAAMMIIQQUUEE SSPPAATTIIAALLEE DDEE LL’’EECCOOTTOOUURRIISSMMEE DDAANNSS LLEE MMAASSSSIIFF DDEE LL’’IIBBIITTYY,, RREEGGIIOONN VVAAKKIINNAAKKAARRAATTRRAA »»

Président : Madame RATSIVALAKA Simone, Professeur Rapporteur : Monsieur RAVALISON James, Maître de conférence Juges : Monsieur RABEARIMANANA Gabriel, Maître de conférence Madame Norotiana MANANJEAN, Conservation International

04 juin 2009 REMERCIEMENTS

Le présent mémoire a pu être mené à terme grâce à ceux qui, par leurs conseils, leurs enseignements, leurs appuis financiers et techniques, leurs soutiens moraux, nous ont aidés.

Nos remerciements s’adressent particulièrement à Dieu tout puissant qui n’a cessé de veiller sur nous durant toute notre vie.

¾ Madame Simone RATSIVALAKA, professeur titulaire, malgré vos

nombreuses obligations, vous nous faites l’honneur de présider cette

soutenance de notre mémoire.

Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde reconnaissance.

¾ Monsieur James RAVALISON, Maître de conférence, vous avez

accepté de nous guider avec soin dans la réalisation de ce mémoire.

Vos précieux conseils nous ont beaucoup aidée dans l’élaboration de

ce travail.

Soyez assuré de notre profonde gratitude.

¾ Madame Norotiana MANANJEAN, Ecotourisme manager au sein de

Conservation International, qui, malgré ses lourdes responsabilités

n’a cessé de nous donner des conseils et critiques, qui nous a

transmis volontiers ses expériences.

Veuillez trouver ici nos sincères remerciements.

¾ Monsieur Gabriel RABEARIMANANA, Maître de conférence, qui

nous a accepté parmi nos juges lors de la soutenance de ce

mémoire.

Nous tenons également à exprimer vivement et sincèrement nos remerciements :

¾ A Conservation International représenté par Monsieur Léon

RAJAOBELINA, pour leur appui financier.

¾ A Missouri Botanical Garden pour leur accueil et leur aide pendant

la réalisation des travaux sur terrain.

¾ A toutes les personnes et organisations qui m’ont livré spontanément

des données, informations et renseignements.

¾ A Monsieur Lala RABEMANAHAKA pour sa contribution à la

réalisation de cette étude.

¾ A ma famille pour son soutien moral tout au long de mes études.

¾ A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin dans l’élaboration

de ce mémoire.

Merci infiniment !

SOMMAIRE

PAGES

Liste des abréviations Liste des croquis Liste des cartes Liste des figures Liste des tableaux Liste des photographies Résumé

INTRODUCTION …………………………………………………………………………….. 1

Première partie : LE MASSIF DE L’IBITY : ASSISE GEOGRAPHIQUE FAVORABLE A L’ECOTOURISME……………………………………………………….. 7

Chapitre I : L’écotourisme : un concept récent en plein essor dans le massif de l’Ibity……………………………………………………………………………………………. 7

Chapitre II : Le milieu naturel : un écosystème favorable à l’écotourisme …………… 15

Chapitre III : Un massif à forte potentialité écotouristique …………………...... 22

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ……………………………………………... 35

Deuxième partie : Le dynamisme de l’activité touristique dans le Massif de 36 l’Ibity …………………………………………………………………………………………..

Chapitre IV : La filière touristique de l’Ibity ………………………………………………. 36

Chapitre V : Analyse de marché …………………………………………………………... 47

Chapitre VI : Les atouts et les faiblesses du massif de l’Ibity ……………………...... 57

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ……………………………………………... 67

Troisième partie : L’écotourisme : une filière prometteuse et un outil stratégique pour le développement intégré …………………………………………… 68

Chapitre VII : Proposition de circuits écotouristiques pour la destination Ibity……….. 68

Chapitre VIII : Les propositions d’aménagement pour le développement écotouristique de l’Ibity ……………………………………………………………………… 79

Chapitre IX : Les plans d’action en vue de développer l’écotourisme dans le massif de l’Ibity ……………………………………………………………………………………….. 85

CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE …………………………………………….. 96

CONCLUSION GENERALE ………………………………………………………………... 97 BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………………………….. 99 Table des matières ………………………………………………………………………….. 102 Annexes ………………………………………………………………………………………. 105

LISTE DES ABREVIATIONS

ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées AP : Aires Protégées ASHOTA : Association des Hôteliers d’ BEPC : Brevet d’Etudes du Premier Cycle CHAUMAD : Chaux de CI : Conservation International CITES : Conservation sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvage menacées d’extinction (Convention de Washington, 1973) CR : Commune rurale CSB : Centre de Santé de Base DEAP : Droit d’Entrée dans les Aires Protégées DREFT : Direction Régionale de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme ESSVA : Ecole Supérieure Spécialisée du Vakinakaratra FKT : Fokontany FTM : Foibe Taosaritanin’i Madagasikara GTI : Grande Traversée de l’Ibity MAP : Madagascar Action Plan MBG : Missouri Botanical Garden NAP : Nouvelle Aire Protégée OMT : Organisation Mondiale du Tourisme ONTM : Office National du tourisme de Madagascar ORTVA : Office Régional du Tourisme Vakinakaratra PCD : Plan Communal de Développement PIC : Pôle Intégré de croissance SWOT: Strengths Weaknesses, Opportunities and Threats TO: Tours Operators UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature VTT : Vélo Tout Terrain

LISTE DES CROQUIS

Croquis n°1 : Localisation du massif de l’Ibity ………………………………………… 12 Croquis n°2 : Les potentialités naturelles dans le massif de l’Ibity …………………. 27 Croquis n°3 : Les potentialités culturelles de l’Ibity ………………………………….. 34 Croquis n°4 : Les services touristiques existants ……………………………………. 41 Croquis n°5 : Les potentialités écotouristiques de l’Ibity …………………………….. 71 Croquis n°6 : Les circuits écotouristiques à Ibity …………………………………….. 76 Croquis n°7 : Les attractions récréationnelles à Ibity ………………………………... 85 Croquis n°8 : L’aménagement écotouristique du massif de l’Ibity ………………….. 95

LISTE DES CARTES

Carte n°1 : L’Aire Protégée proposée pour le massif de l’Ibity ……………………… 14 Carte n°2 : La végétation de l’Ibity ……………………………………………………… 16 Carte n°3 : La géologie de l’Ibity ………………………………………………………... 21

LISTE DES FIGURES

Figure n°1 : Moyenne des températures minimales et maximales dans le massif de l’Ibity, de 1961 à 1990 ………………………………………………………………… 18 Figure n°2 : Prédominance des touristes Français …………………………………… 51 Figure n°3 : Profil des touristes à Ibity …………………………………………………. 52

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Récapitulatif des personnes et établissements enquêtées …………... 5 Tableau n°2 : Variation de la température de la station Antsirabe, de 1961 à 1990.. 17 Tableau n°3 : Variation de la précipitation dans la région Vakinakaratra (de 1961 à 1990) ………………………………………………………………………………………… 17 Tableau n°4 : Les caractéristiques de l’offre et de la demande à Ibity ………………. 47 Tableau n°5 : Caractéristiques des établissements hôteliers enquêtés …………….. 49 Tableau n°6 : Effectif des touristes par pays d’origine ………………………………… 51 Tableau n°7 : Raisons principales de la venue des touristes à Madagascar ……… 53 Tableau n°8 : Le revenu mensuel et annuel des ménages au niveau des 3 Fokontany …………………………………………………………………………………… 55 Tableau n°9 : Evaluation de la recette annuelle par les droits d’entrée dans le massif de l’Ibity de 2004 à 2009 ………………………………………………………….. 56 Tableau n°10 : Adduction d’eau potable existant dans la commune ………………… 58 Tableau n°11 : Résumé de l’analyse SWOT des potentialités et réalités touristiques ………………………………………………………………………………….. 66 Tableau n°12 : Tarification des circuits de la Grande Traversée de l’Ibity …………. 68 Tableau n°13 : Tarif d’hébergement du Gîte touristique Bakobako de . 70 Tableau n°14 : Récapitulatif des activités proposées pour le massif de l’Ibity ……... 77 Tableau n°15 : Résumé des plans d’action des objectifs à court terme …………….. 87 Tableau n°16 : Résumé des plans d’action des objectifs à moyen terme ………….. 90 Tableau n°17 : Résumé des plans d’action des objectifs à moyen terme ………….. 93

LISTE DES PHOTOGRAPHIES

Photo n°1 : Le massif au bord de la RN7 ………………………………………………… 11 Photo n°2 : Le massif de l’Ibity ……………………………………………………………. 19 Photo n°3 : les massifs quartzites de l’Ibity ……………………………………………… 20 Photo n°4 : Pachypodium brevicaule (Apocynaceae) : Une espèce phare ………….. 29 Photo n°5: Angraecum rutenbergianum : Une espèce phare ………………………….. 23 Photos n°6 : Les autres richesses floristiques dans le massif ………………………… 24 Photo n°7 : Oplurus quadrimaculatus : Une espèce menacée ……………………….. 26 Photo n°8 : La grotte dans le massif de l’Ibity ………………………………………….... 28 Photo n°9 : la piscine naturelle de Sahanivotry …………………………………………. 30 Photo n°10 : Cascade d’ Antampiantokana ……………………………………………… 30 Photo n°11 : Le Fasana Mpanjaka dans le massif de l’Ibity …………………………... 30 Photo n°12 : Une maison de type traditionnelle dans le Fokontany d’Ihasy ………..... 33 Photo n°13 : Rencontre avec les paysans ……………………………………………….. 33 Photo n°14 : L’intérieur du gîte Bakobako ……………………………………………….. 39 Photo n°15 : Le gîte Bakobako ……………………………………………………………. 40 Photo n°16 : L’animation villageoise au sein du gîte …………………………………... 40 Photo n°17 : L’Uapaca bojeri ou tapia endommagée par un feu de brousse ……….. 63 Photo n°18 : Village de Manandona ……………………………………………………… 72 Photo n°19 : La piscine naturelle de Sahanivotry ………………………………………. 73 Photo n°20 : Vue panoramique du chef-lieu de la commune sur le mont Kiboy …..... 73 Photo n°21 : Le palais royal de Ambohiponana …………………………………………. 74 Photo n°22 : La cimenterie HOLCIM d’Ibity ……………………………………………... 75 Photo n°23 : Le sommet du massif de l’Ibity …………………………………………….. 75 Photo n°24 : Des guides bien formés de la Grande Traversée de l’Ibity ……………... 80 Photo n°25 : Un terrain pouvant servir d’une aire de camping dans le mont Kiboy …. 82

RESUME

Les activités touristiques figurent parmi les plus porteuses dans l’économie mondiale. Le tourisme représente 10% du PIB mondial et fournit 120 millions d’emplois (OMT). Il est le point d’entrée et le vecteur privilégié pour réduire la pauvreté et favoriser la croissance, en conformité avec les Objectifs Millénaires pour le Développement.

La Grande Ile possède des potentialités incontestables : elle offre des intérêts touristiques nombreux et variés, et est connu mondialement par la beauté du paysage et la richesse exceptionnelle de sa faune et de sa flore. Le secteur tourisme peut favoriser pour Madagascar la croissance économique et la protection de l’environnement, notamment dans les zones rurales.

Antsirabe est longtemps considéré comme une ville de passage. Or, les attraits touristiques de la Région Vakinakaratra demeurent bien réels voire même spécifiques. Nous avons choisi le massif de l’Ibity car l’écotourisme dans cette région n’est pas encore exploité, alors qu’il possède des potentialités écotouristiques qui méritent d’être valorisées. Cependant, la faiblesse de la promotion de la destination Ibity constitue l’obstacle majeur qui freine le développement de l’écotourisme dans cette région. Il en est de même les pressions anthropiques qui pèsent sur le site. Les types de pression sont principalement le passage annuel des feux sur les savanes, la récolte des plantes ornementales et médicinales et l’exploitation minière. Tout cela entraîne ainsi des pertes importantes en habitat et en espèces, tendant à appauvrir la richesse en biodiversité de ce massif.

Afin de réaliser le défi, de faire en sorte que le projet écotouristique dans le massif de l’Ibity soit un vecteur de développement socioéconomique durable de la région, il est indispensable de concevoir un plan marketing plus approprié.

Mots clés : écotourisme – valorisation – pérennisation – biodiversité

INTRODUCTION

Situé au Sud Est du continent africain, Madagascar est baptisé "sanctuaire de la nature". Plus de 90% des espèces animales et végétales malgaches sont endémiques, uniques au monde. Afin de sauvegarder cette richesse naturelle, propre à la Grande Ile, certaines zones sont classées "aires protégées".

La diversité des climats induit une diversité des paysages qui permet de passer des forêts denses humides de l’Est aux forêts denses sèches de l’Ouest, en passant par les savanes du Centre, les plages et le bush épineux du Sud en quelques jours de voyages.

A cette richesse naturelle s’ajoute une richesse culturelle non négligeable diversifiée d’une région ou d’une localité à l’autre composée d’architecture traditionnelle, de chants, de danses et de savoir-faire lié à l’artisanat.

Ce potentiel touristique reste largement sous-exploité. Pourtant, les activités touristiques figurent parmi les plus porteuses dans l’économie mondiale. On peut même avancer que le tourisme est actuellement la première industrie planétaire. En effet, il représente 12% du PIB mondial, fournit 120 millions d’emplois et un milliard de touristes est attendu en 2010. En 1997, le tourisme a rapporté plus de 443 milliards de dollars, chiffre qui confirme qu’il s’agit bien de la première industrie mondiale (OMT 1997).

L’écotourisme est une forme de tourisme axée sur l’observation de la nature et de ses éléments, de la culture traditionnelle dans les zones naturelles qui en font l’objet. Il adopte une approche sociale dans laquelle la notion de responsabilité collective est appliquée, eu égard à la protection de l’environnement, mais aussi à la recherche du bien-être de la population locale et exige une démarche active visant à atténuer les impacts négatifs et à favoriser les incidences positives du tourisme de la nature.

Madagascar est un pays à vocation écotouristique et possède un potentiel réel et certain. Le tourisme à Madagascar devrait s’orienter dans cette direction. La croissance de ce secteur est, dans une certaine mesure, clairement repérable avec le développement de l’écotourisme. Cependant, la Région de Vakinankaratra ne profitait pas de cet essor de l’écotourisme. En effet, la région est réputée par ses sources

- 1 - thermales, mais aussi par la fraîcheur des ses hivers. Elle restait longtemps une ville de passage, où les touristes ne s’arrêtaient que pour passer une nuitée au maximum.

Nous avons choisi le massif de l’Ibity parce que nous avons constaté qu’il s’agit d’une région encore mal exploitée. Pourtant, sa géologie et son altitude peuvent être source de nombreuses formations végétales. Du point de vue floristique, Ibity est riche, avec un taux d’endémicité relativement élevé à plus de 67%. Quelques formations restent intactes surtout sur les sites rocheux à altitude élevée. La présente étude s’intitule « Dynamique spatiale de l’écotourisme dans le Massif de l’Ibity, Région Vakinankaratra »

Toutefois, des actions néfastes risquent de faire disparaître les restes de formation à Ibity, comme les coupes sélectives des bois utiles et les feux de brousses. Les coupes de Tapia pour faire des champs de culture sont parmi ces dangers.

Pour maintenir ce site intact, l’écotourisme est l’un des outils stratégiques de conservation qui permettra de : - minimiser les impacts des activités humaines sur la biodiversité par la création de nouvelles opportunités de subsistance - financer une partie des activités de recherche et de conservation - rallier les parties prenantes de ces ressources pour la conservation et la gestion de ces richesses naturelles car non seulement il renferme des diversités floristiques mais également un sanctuaire de plantes médicinales pour les tradi-praticiens.

Dans le cadre du MAP Régional, la mise en protection de l’Ibity cadre dans l’Engagement 7, défi 1du MAP. Ce projet figure également dans les priorités régionales du Vakinankaratra, notifiant la volonté des autorités régionales à atteindre l’objectif d’augmentation de la superficie des aires protégées de Madagascar à 6.000.000 ha. L’écotourisme en est un outil stratégique pour « valoriser la biodiversité d’une manière durable » que la Région s’est engagée à utiliser pour assurer la pérennisation de cette filière, parallèlement au développement du Tourisme de Vakinankaratra, suivant l’Engagement 6, Défi 8 du MAP.

L’écotourisme serait, par ailleurs, un outil d’éducation propice pour « Développer du réflexe environnement » dans le secteur touristique. Il s’agira d’ internaliser l’enjeu environnemental dans la politique de développement du tourisme à Vakinankaratra, afin que ce secteur puisse contribuer dans la protection de l’environnement.

- 2 - La Région est donc très concernée par la gestion durable du tourisme aux bénéfices de la biodiversité et du réflexe environnemental y afférant Concernant le développement du tourisme dans l’Ibity, le tourisme est actuellement d’une importance négligeable dans le massif de l’Ibity. Malgré un paysage rocailleux et spectaculaire, des piscines naturelles et des chutes, des tombeaux anciens, des pierres semi-précieuses, des grottes, et une flore ravissante et inhabituelle,... le massif est peu connu. Cependant, étant donné la proximité des centres touristiques importants d’Antsirabe, il est clair que le potentiel existe pour développer le tourisme pour améliorer l’économie de la région.

L’objectif de ce travail est :

™ Le mécanisme de l’écotourisme, défini et géré par la synergie du secteur privé du tourisme et des communautés de base, contribue à la pérennisation de la conservation de la biodiversité dans le Massif de l’Ibity. ™ L’engagement respectif de chaque partie est déterminé afin d’assurer une dynamique touristique, favorisé par l’appui administratif de l’Etat, par l’appui des organismes et par un régime de financements adaptés.

La problématique principale du sujet peut s’exprimer comme suit : « Comment assurer le développement de l’écotourisme dans le Massif de l’Ibity ? » Cette question principale engendre des questions secondaires : ¾ Comment intégrer les potentiels de l’écotourisme du Massif de l’Ibity dans le tourisme existant à Vakinankaratra ? ¾ Comment optimiser les opportunités du tourisme existant aux bénéfices de la conservation de la biodiversité et des communautés qui y coopèrent ? ¾ Comment pérenniser le meilleur mécanisme de gestion de cet outil stratégique ?

Afin de répondre à ces questions, nous avons choisi la démarche inductive, qui commence par la délimitation de la zone d’étude, puis l’observation de l’état actuelle de cette zone et enfin la description de l’aire protégée.

- 3 - METHODOLOGIE

Lors de cette étude, nous avons divisé notre méthode de travail en quatre phases :

1- Phase préliminaire : dans laquelle nous avons effectué la navigation sur Internet et la documentation bibliographique auprès des bibliothèques. Cette étude vise à collecter toutes les informations nécessaires et disponibles concernant la zone d’étude et le sujet étudié. Cette première phase, commencé en Août 2008, a duré 4 semaines. Cette phase consiste également à préparer les travaux sur terrain et à déterminer la méthodologie d’enquête et d’approche : le taux d’échantillonnage, le choix des cibles de l’enquête et l’élaboration des questionnaires.

2- Phase de prospection : consiste à la collecte des informations sur terrain. Elle a duré 3 semaines. Une visite de courtoisie a été effectuée auprès du maire, de la Direction Régionale de l’Environnement, Forêt, et du Tourisme, et de la Région Vakinankaratra. Des enquêtes auprès des touristes, guides, transporteurs et Tours opérateurs ont été également réalisés. La méthode adoptée est basée sur l’approche participative.

3- Phase d’analyse : l’étape de dépouillement des informations recueillies au cours de la première descente. Ce travail a duré une semaine, au mois d’octobre.

4- Phase de consolidation : cette phase s’est déroulée au mois d’octobre. Elle consiste à la deuxième descente sur terrain par consultation des intervenants. Cette étape a permis de faire la vérification des données collectées durant les enquêtes. Enfin, la rédaction est l’étape finale du travail qui, prévue pour deux mois, s’est prolongée jusqu’à quatre mois, au mois de décembre 2008 au mois de Mars 2009.

Les travaux ont duré 8 mois au total. Les enquêtes auprès des ménages ont été réalisées avec un questionnaire semi-ouvert, un taux d’échantillonnage qui respecte sa représentativité.

En effet, la CR de l’Ibity possède huit Fokontany. Nous avons enquêté 92 sur les 737 ménages recensés dans trois Fokontany (à savoir Ambarinakanga, Ihasy, et Apopoha). Le taux d’échantillonnage est donc de 12,5%. Par ailleurs, le taux d’échantillonnage du Tours opérateurs est de 18,75% : sur les 80, nous avons pu enquêté 15 Tours opérateurs national et régional. Concernant les guides, 40% ont été enquêtés durant

- 4 - notre sortie sur terrain. En outre nous avons également mené des enquêtes auprès de 25% des touristes et 43% des transporteurs (Voir tableau 1). Les enquêtes ont été réalisées par le biais des questionnaires semi-ouverts.

Des entretiens auprès des personnes ressources ont aussi été effectués à savoir les autorités locales, tant au niveau du village que des Fokontany ou de la commune et surtout au niveau des parties prenantes de l’écotourisme (responsable de l’ORTVA, DREFT, Projet PIC et l’ESSVA)

Des questionnaires auprès des touristes, guides, transporteurs, hôteliers, et Tours opérateurs ont été aussi réalisées au cours des travaux sur terrain pour déterminer les mécanismes pour la conservation de la biodiversité pour la pérennisation de l’écotourisme dans le Massif de l’Ibity. (Voir annexe I)

Nous avons également effectué l’analyse du « Tourism Assessment Process ». Cette démarche nous a permis, d’abord, de mener un inventaire des attractions, ainsi que les potentialités écotouristiques dans le massif de l’Ibity. Ensuite, cette démarche consiste à effectuer l’analyse de marché qui nous a permis de comprendre les forces et faiblesses du tourisme au niveau local et national. Par ailleurs, nous avons pu sortir les infrastructures de base et les services existants à Ibity. Enfin, cette méthode permet aussi l’analyse des ressources humaines ainsi que la situation socioéconomique de la région.

Afin de vérifier les parties prenantes et les acteurs concernés de l’écotourisme dans le massif de l’Ibity, l’analyse de la chaîne des valeurs a été effectuée. Le « Value Chain Approach » nous a permis d’identifier tous les acteurs concernés de l’écotourisme, ainsi que leurs projets écotouristiques dans le massif de l’Ibity.

Tableau n°1 : Récapitulatif des personnes et établissements enquêtées Ressources Nombre Nombre de Pourcentage total personnes/établissements des enquêtés enquêtés (%) Tours opérateurs 80 15 18,75 Population locale 737 92 12,5 Transporteurs 14 6 43 Guides 30 12 40 Touristes 20 5 25 Hôteliers 90 12 13,5

- 5 - Enfin, nous avons rencontré quelques difficultés au cours de la réalisation de ces méthodes de travail, à savoir l’indisponibilité de la population et des responsables souvent retenus en réunion, et l’éloignement des lieux d’enquête. La fréquence des pluies au cours de notre deuxième descente empêche également la collecte des données. Par ailleurs, certains tours opérateurs n’ont pas pu donner leurs réponses parce qu’ils ont peur de la concurrence. En effet, plusieurs facteurs m’ont empêché de terminer à temps mes travaux. La conjoncture actuelle m’a bloqué de plusieurs façons, en l’occurrence l’insécurité et la fermeture de la plupart des établissements.

Pour mieux structurer le contenu de cet ouvrage, nous avons adopté un plan linéaire à trois parties :

I. Le Massif de l’Ibity : Assise géographique favorable à l’écotourisme. II. Le dynamisme de l’activité touristique dans le Massif de l’Ibity. III. L’écotourisme : une filière prometteuse et un outil stratégique pour le développement intégré.

- 6 - Première partie : Le Massif de l’Ibity : Assise géographique favorable à l’écotourisme

Chapitre I : L’ECOTOURISME : UN CONCEPT RECENT EN PLEIN ESSOR DANS LE MASSIF DE L’IBITY

I.1. Des concepts récents I.1.1. Le tourisme durable Avant d’entamer la définition de l’écotourisme, il est d’abord nécessaire de savoir ce qu’est le « tourisme durable. » On entend par « développement touristique durable » toute forme de développement, aménagement ou activité touristique qui respecte et préserve à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales, et contribue de manière positive et équitable au développement économique et à l’épanouissement des individus qui vivent, travaillent ou séjournent sur ces espaces. »1

I.1.2. L’écotourisme Plusieurs définitions ont été données à l’écotourisme, et les débats se poursuivent encore autour de la notion d’écotourisme. Né il y a une trentaine d’années, le terme écotourisme est récent. La Société Internationale de l’Écotourisme donne en 1991 la définition : « L’écotourisme est une visite responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être de la population locale. »2 L’écotourisme s’inscrit par définition dans une démarche de tourisme durable en reprenant les mêmes composantes, mais il s’applique également au domaine restreint des voyages et des excursions dans les espaces naturels.

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1 Sylvie BLANGY et Al, « Ecotourisme », guide de savoir faire, mai 2002, Ed. AFIT 2 WWW.ecotravelperu.com

- 7 - L’écotourisme représente un cas particulier d’utilisation touristique de l’espace. Il utilise le milieu naturel comme matière première touristique, c’est un tourisme associé à des soucis écologiques : le produit regardé, considérant la faune, flore, paysage au site comme matière première transformée en produits consommables à travers un package touristique ou emballage touristique.

Ce type de tourisme a pour objectif principal de découvrir ou faire découvrir, apprécier la Nature, des paysages ou des espèces particulières, tout en respectant les écosystèmes, voire en contribuant à les restaurer, dans une approche volontaire de « Paiement de service écologique récréationnel » de cette biodiversité. Par ailleurs, l’écotourisme a pour but de promouvoir des intérêts d’ordre économique pour la communauté riveraine et contribuer au développement local, régional et national. Entre autre, la protection et la valorisation des patrimoines culturels et la gestion durable des ressources naturelles, avec une redistribution équitable des bénéfices s’inscrivent également dans la priorité de l’écotourisme. Enfin, l’éducation de la communauté locale et des touristes est très importante afin que ces derniers puissent avoir une meilleure appréciation du patrimoine et un meilleur réflexe environnemental.

Selon Madagascar National Parc (l’ex-ANGAP), l’écotourisme est entendu comme un « Voyage dans le but de découvrir, apprécier et respecter les attraits des sites naturels tout en favorisant leur conservation et l’épanouissement des communautés humaines. »3

Par rapport aux autres types de tourisme, la particularité de l’écotourisme est le souci de découvrir, d’admirer et de respecter la nature. Il est alors nécessaire de préciser que l’écotourisme n’est qu’un aspect du tourisme. Mais il présente des particularités qu’il faut tenir compte pour le développement du tourisme écologique soucieux de la durabilité de ses produits ; ce sont les écosystèmes.

L’écotourisme connaît la croissance la plus rapide de toute l’industrie de voyage avec un taux annuel se situant entre 10-30% contre une croissance globale du tourisme de 4%. (OMT)

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3 ANGAP, « Politique sous-sectorielle de l’écotourisme dans les aires protégées », Mai 1999, 16p

- 8 - Dans cette étude, nous entendons par écotourisme comme un moyen d’incitation à la gestion rationnelle des ressources naturelles et à la valorisation de l’identité culturelle locale en vue de promouvoir et développer ce type de tourisme dans la région.

I.1.3. L’écotourisme et les produits écotouristiques L’écotourisme représente un cas particulier d’utilisation touristique de l’espace. Il utilise le milieu naturel comme matière première touristique, c’est un tourisme associé à des soucis écologiques. En effet, la matière première touristique qu’est la biodiversité présente une fragilité. Dans ce sens, ce type de tourisme possède des règles et des normes à respecter. Les Aires Protégées sont alors créées afin d’y préserver « ces produits » et le désir de les sauvegarder.

Le terme « produit » désigne ce que l’entreprise fabrique et ce qu’elle vend, c’est-à-dire ce qui sort de l’industrie. Cet objet est destiné à satisfaire un ou plusieurs besoins ; il s’agit alors des biens et la satisfaction d’un besoin peut être obtenue par une prestation appelée : « service.»

Le produit écotouristique dérivé de la « transformation » de l’attrait naturel à travers « l’emballage » de plusieurs séries de services touristiques allant de l’interprétation au transport et au service d’hébergement et de restauration.

Le produit écotouristique est une désignation exprimant la qualité ou l’état d’une chose concrète ou abstraite. Mais c’est un assemblage très complexe d’éléments hétérogènes, c’est-à-dire composés d’un ensemble de services et de sous-produits complémentaires. Il est stockable et peut être modifié et adapté suivant les demandes et les circonstances. S’il peut être programmé à la demande, il n’est malgré tout produit qu’au fur et à mesure de sa consommation. Il est, en outre très fragile et peut être touché facilement par les conditions climatiques, les crises politique et sociale… Quand on parle de produit touristique, il y a une prépondérance des éléments attractifs comme la biodiversité, les paysages naturels, la tradition…

Le massif de l’Ibity est un nouveau produit écotouristique à commercialiser, et ceci dans le but de conserver et de pérenniser la biodiversité.

- 9 - I.2. Madagascar : « un pays de mégadiversité » Les dénominations foisonnent quant à la caractérisation de la biodiversité malgache : « sanctuaire de la nature », « laboratoire vivant de l’histoire naturelle », « patrimoine naturel mondial unique »… Les faits sont là : le degré d’endémisme (80% pour la faune et 90% pour la flore) fait de la diversité biologique de Madagascar un centre d’intérêt scientifique exceptionnel.

Par rapport à sa superficie et le taux élevé de son endémisme, Madagascar est l’un des premiers pays de mégadiversité de la planète et figure parmi ceux où la préservation de cette diversité biologique est prioritaire.

La confirmation de cette position de Madagascar s’est tenue en avril 1995 durant le forum des scientifiques nationaux et internationaux : la dimension de la biodiversité malgache couvre environ le 1/5 du territoire national. Outre, les ressources de la biodiversité malgache demeurent, dans une large mesure, encore méconnues. 4

Contexte du tourisme dans la Région Vakinankaratra La région Vakinankaratra est longtemps considérée comme une ville de passage. En effet, elle est un passage obligé pour le Sud de Madagascar. Elle est réputée pour ses richesses en sources thermales et lacs, ce qui justifie l’appellation du chef lieu de district de « ville d’eau.» Il y a un avenir très prometteur pour l’écotourisme dans la Région Vakinankaratra et les opérateurs de la filière disposent, à travers leur groupement professionnel ASHOTA (Association des hôteliers d’Antsirabe), des projets de développement de nombreux circuits touristiques associés au développement de l’artisanat et des activités annexes.

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4 ANGAP, « Politique sous-sectorielle de l’écotourisme dans les aires protégées », Mai 1999, 16p

- 10 - I.3. Le massif de l’Ibity au bord de la RN7 Le Massif de l’Ibity se trouve dans la CR d’Alatsinainy Ibity, district d’Antsirabe II et Région de Vakinankaratra. Il est situé à 23 km au Sud-Ouest du chef-lieu de la Région, à 9,5 km environ au Sud-est de la plaine de Manandona, entre 46°50’ et 47°15’ de longitude Est, et entre 20°00’ et 20°10’ de latitude Sud. 2

Le mot « Ibity » vient de la dénomination d’une montagne qui domine la Commune, avec une altitude de 2 254m.

Orienté dans une direction Nord-Sud, le massif de l’Ibity se situe entre une longitude 42° et 43°15’ Est et une latitude comprise entre 22° et 24°13’ Sud. Le Massif de l’Ibity est limité à l’Est par la RN7 et la rivière de Manandona, au Nord par la ville d’Antsirabe, à l’Ouest par un affluent de la rivière Manandona, et au Sud également par la rivière Manandona.

Photo n°1 : Le massif au bord de la RN 7 (Cliché de l’auteur, Octobre 2008)

- 11 - Croquis n°1 : LOCALISATION DU MASSIF DE L’IBITY

- 12 - I.3.1. Historique de l’Ibity Selon les notables et les anciens dans la commune rurale d’Ibity, l’histoire raconte que deux rois se sont battus en vue de gouverner seul cette localité. Un jour, une grande dispute s’était établie entre eux, et ils décidaient de se séparer. L’aîné appelé Itremo s’installait dans les zones de montagne au Sud tandis qu’Ibity (le cadet) se trouvait dans celle au Nord. D’où les noms des deux massifs qui se situent actuellement cette partie centre Sud de l’île. (Source : enquête personnelle)

I.3.2. Zonage de l’Ibity par MBG Compte tenu des différents problèmes rencontrés par le biote malgache et sa population humaine, qui est fortement dépendante des ressources naturelles, l’équipe MBG ou Missouri Botanical Garden a décidé en 2002 de s’impliquer davantage dans la conservation. Par conséquent, une stratégie à multiple facette a été adoptée, incluant les initiatives axées sur les espèces, des projets basés sur des sites d’importance botanique et un plaidoyer proactif en faveur de la conservation des plantes à travers les pays.

L’AP du Massif de l’Ibity proposée comprend tous les fragments de forêt, toutes les restes de bois de tapia sur quartzites, toutes les savanes arbustives sur quartzites et la population de toutes les espèces d’animaux et des plantes importantes identifiées. Le site comprend également la plupart des paysages les plus spectaculaires et des sites culturels. 5 Le site a une longueur maximum d’environ 13,5 km et une largeur maximum d’environ 8 km et une surface de 45 km2.

______5 Chris Birkinshaw et Al, « Le Massif d’Ibity : description, évaluation et stratégie de conservation », Avril 2006, 54p.

- 13 - Carte n°1 : L’AIRE PROTEGEE PROPOSEE POUR LE MASSIF DE L’IBITY

Source : FTM BD 500 Conception : MBG

- 14 - Chapitre II : LE MILIEU NATUREL : UN ECOSYSTEME FAVORABLE A L’ECOTOURISME

II.1. Des écosystèmes dominés par la forêt naturelle Concernant la végétation, quelques forêts naturelles subsistent encore au niveau des Fokontany, comme la forêt de Tapia. A ce type de forêt s’ajoutent les zones de reboisement qui occupent également une superficie de 235 hectares dans la Commune : les formations forestières caractérisées par les forêts d’eucalyptus, de Tapia et de pins sont les résultats des activités de reboisement réalisées par les villageois3. Les principaux types de végétation présents dans le Massif de l’Ibity sont montrés dans l’annexe I. Le massif de l’Ibity comprend des forêts denses humides de moyenne altitude, mais ce type de végétation est rare et de faible étendue (1% de la surface du massif), avec un peuplement continu d’arbres atteignant au moins 10m d’hauteur.6 La forêt claire dans le site est composée par le bois de tapia qui ne couvre qu’une faible superficie de la chaîne de montagne (environ 2%) dont les plus grandes et les plus intactes se localisent sur les versants sud-ouest de Kiboy, sur les pentes Est et au sud de la montagne. 7 Les savanes arbustives couvrent environ 50% de la superficie du massif. Ce type de végétation se rencontre sur les affleurements rocheux. Par ailleurs, la formation herbeuse couvre une grande partie du massif : environ 40% (Voir carte n°2). Quelques zones couvertes de marais peuvent également être rencontrées dans les endroits plus élevés du massif. Elles couvrent environ 1% de la surface du massif.

______6 Plan Communal de Développement – Ibity, 2007. 7cf. Annexe II, tableau I : les principaux types de végétation dans le massif de l’Ibity

- 15 - Carte n°2 : LA VEGETATION DE L’IBITY

Fond de carte : BD 500 FTM Conception : MBG

- 16 - II.2. Un climat tropical d’altitude favorable à l’accueil des touristes L’altitude de l’Ibity permet de définir que le massif bénéficie d’un climat montagnard. En effet, la Région Vakinankaratra est réputée froide, incluant aussi la CR d’Ibity.

II.2.1. Un massif attaqué en permanence par l’alizé austral L’alizé austral souffle toute l’année en apportant une humidité importante sur la façade orientale du Massif de l’Ibity. Cette masse d’air, une fois déchargée de son humidité, provoque un effet de foehn. Le massif de l’Ibity a un bioclimat défini comme subhumide (Cornet 1974)8 avec une saison sèche atténuée par des brouillards et une température moyenne des minima du mois le plus froid entre 7 et 10°C.

Tableau n°2 : Variation de la température de la station Antsirabe, de 1961 à 1990 Mois Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Tmax 31,5 31 29 29,5 28,6 26 25,4 29 33 31,8 32,5 30,8 Tmin 11.5 10 6.8 7.8 3 0.2 0,2 0,6 2,5 6 2.3 10.4 T (°C) 20,8 20,7 19,7 19,5 16,7 1 14,1 15,4 17,1 1 19,9 20,5

Source : Service de la météorologie d’Ampandrianomby.

La saison chaude et humide s’étale du mois d’octobre au mois d’avril avec une température maximale de 33°C. Les températures minima les plus basses (0°C) dure du mois de juin jusqu’au mois de septembre. (Voir tableau n°3)

Tableau n°3 : Variation de la précipitation dans la région Vakinankaratra (De 1961 à 1990) Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Pluie 251,7 218,8 188,1 82 27,4 11,1 15,2 14,4 19,5 88,2 179 235,2 en mm Nbre de 20 18 18 13 6 5 5 4 4 11 17 22 jour

Source : Service de la météorologie d’Ampandrianomby.

______

8 RASOAFARANAIVO (M), « Evaluation des impacts du feu sur la biologie de quelques espèces végétales du massif d’Ibity », DEA en écologie végétale, Faculté des Sciences, 2005, 78p.

- 17 - Le tableau n°3 nous indique les moyennes mensuelles des précipitations, ainsi que le nombre de jour de pluie chaque mois. Les précipitations moyennes annuelles atteignent 1330 mm (période entre 1961-1990). Les mois les plus pluvieux sont les mois de décembre, janvier, et février; et les mois les plus secs, de mai à septembre, où les précipitations ne dépassent pas 6mm.

Figure N°1 : Moyenne des températures minimales et maximales dans le massif de l’Ibity, de 1961 à 1990

300 25

250 20 200 15 150 10 100 Précipitation Jours de pluie 5 50

0 0 Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Janv Fév Mar Avr Mai Jun Mois

Source : MBG, Avril 2006.

II.2.2. Une richesse en rivière et cours d’eau Deux principales rivières traversent la CR d’Ibity, à savoir la rivière de Sahatany, puisant sa source au Nord, avec une longueur de 12 km et se déversant vers le Sud. La rivière de Manandona se trouve au Sud de la Commune. Des ruisseaux, qui traversent toutes les vallées du massif pendant la saison humide, se déversent tous dans la rivière de Manandona. Cette dernière délimite le massif à l’Est, au Sud et à l’Ouest. (cf. croquis 1)

II.3. Un massif quartzite exceptionnel Le Massif de l’Ibity est constitué d’un paysage rocailleux quartzite très attrayant, par ailleurs, il renferme des diversités biologiques, c’est-à-dire des richesses faunistiques et floristiques. Ce paysage rocailleux est l’un des potentiels touristiques pour la CR d’Ibity, voire même pour la région Vakinankaratra.

- 18 - II.3.1. Une formation géomorphologique assez simple Le Massif de l’Ibity est une grande montagne légèrement ellipsoïdale, dont le sommet culmine à 2 254 m (cf. Photo n°1). Il est découpé par des vallées profondes qui, du sommet de la crête, forment des rayons autour du massif. A l’Est du massif se trouve des montagnes satellites, plus petites et moins élevées, ne dépassant pas 1 900m d’altitude comme Vohibongo et Kiboy.

Photo n°2 : les massifs de l’Ibity (Cliché : Auteur, décembre 2008)

II.3.2. Un massif composé de schistes quartzites Le massif est entouré d’une bande de micaschiste, et des roches migmatites à l’Est, des roches cipolins à l’Ouest et au Sud. (Voir carte n°3) Entre autre, le sommet du Massif de l’Ibity est le plus élevé des affleurements rocheux quartzites à Madagascar. 9

______9 MBG, « Stratégie de conservation pour le massif de l’Ibity », Février 2004.

- 19 -

Photo n°3 : Les massifs quartzites de l’Ibity (Cliché : Auteur, décembre 2008)

II.3.3. Un massif constitué par divers types de sol Trois types de sols ont été rencontrés sur le massif conditionnant les types de formations végétales qui s’y trouvent.10 En premier lieu, la végétation sclérophylle couvre le sol sableux, localisé sur les petites cuvettes et sur la pente nord-est du massif. La savane, qui occupe les zones peu élevées et les bas fonds, se forme sous les sols ferralitiques. Enfin, des sols hydromorphes caractérisent les zones situées au fond des ravins. Ce sont des sols riches en matières organiques.

______10 MBG, « Le massif d’Ibity : Description, Evaluation et stratégies de conservation », Avril 2006, 54p.

- 20 - Carte n°3 : LA GEOLOGIE DE L’IBITY

Source : BD 500 FTM Conception : MBG

- 21 - Chapitre III : UN MASSIF A FORTE POTENTIALITE ECOTOURISTIQUE

III.1. Une grande richesse en biodiversité Le Massif de l’Ibity est doté d’une nature exceptionnelle. En effet, il possède une potentialité écotouristique naturelle. Cette richesse est très exceptionnelle car la plupart d’elle est classée comme endémique et certaines espèces sont menacées.

III.1.1. Diversité floristique Le massif de l’Ibity est très riche en espèces floristiques. Le site comprend de nombreuses espèces endémiques pouvant être valorisées en attraits touristiques potentiels pour les botanistes et les amoureux de la nature.

280 espèces de plantes supérieures ont été relevées actuellement dans le massif de l’Ibity (cf. annexe II). Elles se répartissent en 190 genres et 76 familles. Le site abrite des espèces appartenant à trois familles endémiques de Madagascar : Asteropeiacea (une espèce), Kaliphoraceae (une espèce) et Sarcolacnaceae (5 espèces). Plusieurs familles de plantes sont particulièrement riches en diversité dans le Massif, à savoir Asteraceae (en particulier les genres Helichrysum et Senecio), Lamiaceae, et Fabaceae.

Toutes les espèces rencontrées uniquement sur le massif de l’Ibity sont considérées comme menacées, selon les critères de l’UICN. La majeure partie de ces plantes endémiques se rencontre dans les formations de savanes arbustives.

Le site de l’Ibity, incluant ses diversités biologiques, est géré par un organisme environnemental dénommé « Missouri Botanical Garden. » Cet organisme non gouvernemental a également mené des recherches sur les écosystèmes et la biodiversité dans ce massif.

™ Les Pachypodiums : Quant au genre de Pachypodium ou « pieds d’éléphant », ce sont des plantes des affluents rocheux ou saxicoles présentant des caractères biologiques d’adaptation à la sécheresse (taille rabougrie, arbre en bouteille, tiges renflées, feuilles crassulescentes, spinescence). C’est une plante capable de s’adapter et de conserver la moindre goutte d’eau.

- 22 - Madagascar compte 9 espèces. Parmi ces 9 espèces, Ibity en abrite 3 : Pachypodium brevicaule, Pachypodium densiflorum, Pachypodium ebumeum. Actuellement, elles constituent aussi une des principales raisons de visite des touristes dans la région. Les pachypodiums brévicaules se trouvent en général sur les affleurements rocheux de quartzite des hauts versants ou des plateaux de moyenne Photo n°4: Pachypodium brevicaule (Apocynaceae) : altitude. Une espèce phare (Cliché : Auteur, Octobre 2008)

™ Les orchidées : Parmi les espèces endémiques de l’Ibity, les orchidées font parties des espèces inventoriées dans le massif de l’Ibity. Madagascar abrite près de 1000 espèces et possède plus d’espèces d’orchidées que le continent africain. Parmi ces 1000 espèces d’orchidées de Madagascar, Ibity en abrite 18 dont 3 espèces se rencontrent uniquement sur le massif : Benthamia herminioides, Eulophia ibityensis et Jumellea ibityana. Une espèce est à la fois endémique à Ibity : Habenaria ambositrana. Parmi ces 18 espèces, 12 sont endémiques à Madagascar (cf. tableau I, annexe Photo n°5: Angraecum II). Il est à noter que les orchidées font partie des rutenbergianum : Une espèce produits touristiques de haut de gamme, donc très phare. (Cliché de l’auteur, recherchées par les visiteurs. décembre 2008)

™ Le Tapia : Le Tapia ou Uapaca bojeri (famille des Euphorbiaceae) est une plante qui a besoin d’une très grande quantité de lumière. C’est donc une plante héliophile, sans racines échasses, à écorce épaisse. L’adaptation à la sécheresse et la sclérophyllie se manifeste par un durcissement de feuille et la formation d’une cuticule épaisse limitant l’évapotranspiration. En outre, le tapia fait partie des espèces pyrophytes, résistant au

- 23 - feu, grâce à son écorce très épaisse. De plus, le tapia est à la fois un bois de chauffe et un arbre fruitier. Les feuilles du bois de tapia constituent la principale nourriture des vers à soie sauvage (Boroceras madagascariensis).

™ Les aloès : Les plantes succulentes comme les aloès (famille des Liliaceae) y sont aussi abondantes. Le massif de l’Ibity héberge 9 espèces. Ces plantes possèdent généralement des feuilles épineuses épaisses et des racines peu profondes. Elles ont des vertus médicinales reconnues. A Madagascar, elles sont utilisées pour soigner diverses maladies à savoir le cancer, l’asthme…

™ Autres : D’autres plantes comme Dombeya macrantha, Dypsis decipiens, Pentaclaena latifolia, Nematostylis anthophylla attirent en particulier les touristes, notamment les botanistes et les horticulteurs. Dypsis decipiens est classées officiellement comme menacé, c’est-à- dire en voie d’extinction selon les critères de l’UICN. Nous tenons à préciser que le massif de l’Ibity héberge 4 espèces listées dans l’annexe I de la CITES (Aloes alfredii, Aloe parallelifolia, et Aerangis ellisii). 11 espèces sont également classées dans l’Annexe II de la CITES (Aloe capitata, Aloe ibitiensis, Aloe macroclada, Aloe silicicola, Angraecum sororium, Pachypodium brevicaule, Pachypodium ebumeum et Pachypodium densiflorum)

Photos n°6: Les autres richesses floristiques dans le massif (Cliché de MBG, 2006)

Dombeya macrantha Pentachlaena latifolia

- 24 - III.1.2. Diversité faunistique Certes, le massif de l’Ibity n’est pas aussi riche en matière de faune. Ibity ne renferme aucune espèce de rongeur autochtone et aucune espèce de lémurien. Cependant, Ibity possède l’une des faunes de vertébrés les mieux connus de Madagascar. Cette richesse faunistique constitue un attrait biologique intéressant pour les amoureux de la nature.

¾ Les mammifères : Les Mammifères relevés dans le Massif de l’Ibity enregistrent, au total, 9 espèces d’insectivores autochtones, 2 espèces de chauves-souris. La plupart de ces espèces vivent à l’écart de l’homme et ne se montre que rarement aux visiteurs. Concernant les chauves souris, Madagascar compte 28 espèces, dont deux peuvent être aperçues dans le massif de l’Ibity. Une espèce appelée Pteropus rufus, composée de 100 individus, est considérée comme rare sur les Hautes Terres. Cette espèce fait partie actuellement de l’Annexe II de la CITES car la population de ces chauves souris a fortement diminué à cause du braconnage. Le tableau n°IV, annexe montre les espèces de mammifères inventoriées dans le massif de l’Ibity.

¾ Les oiseaux : Madagascar dispose environ 250 espèces d’oiseau. Par ailleurs, le Massif de l’Ibity enregistre 47 espèces d’oiseaux au total. L’espèce la plus importante relevée à Ibity est le Falco peregrinus qui se reproduit sur ce massif. Elle est actuellement considérée comme endémique à Madagascar. En outre, le massif de l’Ibity abrite également le fody ou Foudia madagascariensis. D’autres espèces comme le Cuculus rochii, Centropus toulou, Streptopelia picturata, Upupa epops, Polybroiradiatus, Agapornis cana,… sont aussi importantes. (cf. Tableau II, annexe II)

¾ Reptiles et amphibiens : Concernant les amphibiens, 10 espèces de reptiles et 10 espèces d’amphibiens ont été répertoriées dans le massif. Selon les critères de l’UICN, certaines espèces d’amphibiens, comme le Boophis williamsii (Rhacophorinae), sont gravement menacées actuellement.

Par ailleurs, le massif de l’Ibity possède 20 espèces de reptiles. Parmi ces espèces, 13 vivent aux rochers et aux savanes, 5 sont arboricoles et 2 sont des espèces d’altitude. Les caméléons et les grenouilles, les créatures les plus colorées de Madagascar,

- 25 - existent aussi de toutes les formes et de toutes les tailles à Ibity. Ce dernier dispose 6 espèces dont 5 sont listées dans l’Annexe II de la CITES. Les caméléons comptent parmi les reptiles les plus amusants avec leurs yeux qui tournent indépendamment l’un de l’autre. Entre autre, les caméléons sont doués d’un système de camouflage très important. Ils changent de couleur pour se protéger des prédateurs. Ces derniers les confondent avec l’environnement où ils se trouvent.

En outre, quelques espèces de Geckos (4 espèces) dont une espèce (Phelsuma barbouri) font partie de l’Annexe II de la CITES. Ibity abrite une espèce appelée Lygodactylus amoulti qui est endémique de ce massif. La plupart des lézards se repèrent difficilement car ils ont la même couleur que leurs supports habituels (écorces d’arbre ou rochers). Certains se montrent facilement.

Les espèces telles que Oplurus quadrimaculatus (Iguanidae) et le Zonosaurus omatus (Gerrhosauridae) sont inscrites an Annexe II de la CITES. En somme, 8 espèces de reptiles dans le massif sont listées dans l’Annexe II de la CITES et une espèce d’amphibien est classée comme gravement menacée. Toutes ces espèces sont actuellement considérées comme endémiques à Madagascar.

Photo n°7: Oplurus quadrimaculatus : Une espèce menacée (Source : MBG, 2006)

Quant aux invertébrés, plus d’une dizaine d’espèces de papillons ont été enregistrées dans le Massif de l’Ibity. (cf. Tableau III, annexe II)

- 26 - Croquis n°2 : LES POTENTIALITES NATURELLES DANS LE MASSIF DE L’IBITY

Conception : Auteur

- 27 - III.2. Les produits physiques du massif de l’Ibity

III.2.1. Un paysage rocailleux attrayant et vue panoramique Un paysage rocailleux est un terrain couvert de cailloux et de rochers. Ibity en est un massif dont l’ossature est constituée par des quartzites vitreux. Le massif de l’Ibity domine les vallées voisines (celle de Manandona à l’Est et celle de Sahatany à l’Ouest) de plus de 900 mètres. Cette situation lui permet d’offrir un magnifique point de vue et les paysages exceptionnels sont également présents dans le massif. Sur la montagne proprement dite, les visiteurs peuvent jouir de multiples points de vue sur les environs. Les panoramas sont splendides et les paysages sont très beaux et spectaculaires. On traverse également des jolis villages traditionnels des Hautes Terres composés des surprenantes maisons traditionnelles de pisé colorées souvent en rouge ou en blanc et orientées à l’Ouest. Des tombeaux traditionnels ainsi que des gros rochers dominant se trouvent partout. Ibity est aussi caractérisé par des paysages de collines et de montagne. Cependant, le « lavaka », c’est-à-dire des gigantesques effondrements du sol dus à l’érosion, existe également dans quelques parties du massif. Dans la partie Ouest de la CR d’Ibity, ou plus exactement dans le fokontany d’Antanetinilapa, les récentes ruées vers la tourmaline changent le paysage avec des couleurs rouges et blanches. Grâce à ses rizières et ses exploitations agricoles, cette région est très verdoyante.

III.2.2. Les ressources minières et les grottes Madagascar dispose de richesses minérales considérables dispersées sur l’ensemble du territoire : il possède de nombreuses variétés de minéraux, tant dans le socle précambrien qui couvre la majeure partie du territoire, que dans les formations sédimentaires. De nombreux gisements ont été identifiés depuis longtemps et les réserves de la plupart des sites sont très importantes de par leur exploitation le plus souvent « traditionnelle » non industrielle. Aucune référence ne sera faite aux métaux, minéraux industriels, substances énergétiques, pierres ornementales ni métaux précieux qui abondent sur ce territoire pour ne s’arrêter que sur les pierres précieuses et autres pierres dites fines.

- 28 - La CR d’Ibity possède d’énormes potentialités minières. Les richesses minières sont composées de pierres industrielles, de pierres précieuses et semi-précieuses. Les pierres précieuses et semi-précieuses (ou pierres fines) sont constituées de tourmalines, quartz rose, béryl bleu, mazonite, lazonite, topaze,… Par ailleurs, les pierres industrielles sont composées de quartzite, cipolin, talc, dolomie, granite rose. Ces ressources minières existent dans tous les fokontany, mais l’or est visible à , dans le FKT d’Ambarinakanga.

Les méthodes d’extraction sont encore le plus souvent « traditionnelles ». Des puits sont creusés à la main, permettant d’accéder à la couche profonde contenant les pierres précieuses. En raison de leur densité élevée, ils sont extraits par lavage des sables, du gravier ou de l’argile auxquels ils sont mêlés. Le tri final se fait à la main.

Par ailleurs, les grottes, qui ont été déjà répertoriées sur le massif de l’Ibity, font partie de la principale attraction des touristes dans la région. De plus, 12 gouffres et cavités importantes y ont été aussi recensées.

Photo n°4 : La grotte dans le massif de l’Ibity (Cliché de l’auteur, octobre 2008)

Historiquement, au XIXè siècle, quand les rois « Merina » voulaient étendre leur royaume vers le Sud et l’Ouest, ils installaient leurs armées dans le massif de l’Ibity qui recèlent des grottes constituant à la fois pour eux de cachettes et de gîte au cours de la conquête. Pendant la période de la colonisation (vers 1900 – 1960) les Menalamba et les autres patriotes malgaches ont aussi utilisés ces grottes pour se réfugier le jour et qui n’y ont sorti que la nuit pour faire la «guérilla. » Les vestiges de leur passage (foyers, sagaies, marmites) sont encore observés dans ces grottes. 11 ______11 Plan Communal de Développement – Ibity, 2003.

- 29 - III.2.3. Chutes d’eau et piscines naturelles L’un des principaux attraits touristiques de la région est la chute d’eau et la piscine naturelle avec de l’eau toujours limpide. Ibity est doté de chutes d’eau et de piscine naturelle, qui sont encore exemptes de pollution, et les visiteurs peuvent s’y baigner. (Voir croquis n°3)

Photo n°9 : la piscine naturelle de Photo n°10 : Cascade d’ Sahanivotry (Cliché de l’auteur, Décembre Antampiantokana 2008) (Cliché de MBG, 2004)

III.3. Les produits socioculturels

III.3.1. Cultures, religions et croyances Actuellement, la majorité de la population locale est constituée de Vakinankaratra avec une minorité de Merina et Betsileo. Durant notre enquête, 96,7% de la population locale sont des Vakinankaratra. Par ailleurs, la présence des tombeaux (Fasana Mpanjaka et Fasana Vazimba) est un témoin de la présence humaine dans le massif de l’Ibity et aux alentours depuis des siècles.

Photo n°11: Le Fasana Mpanjaka dans le massif de l’Ibity (Cliché de l’auteur, Décembre 2008)

L’accès facile pour Antsirabe et même pour Antananarivo, et la proximité du pays

- 30 - Betsileo, déterminent la diversification des cultures dans la Commune rurale de l’Ibity. Cette culture est donc typique de la culture des Hautes Terres Centrales.

ƒ La circoncision : La circoncision ou « famorana » revêt une grande importance dans tout le pays car elle consacre l’appartenance sociale du garçon au lignage de son père. L’idée qui préside à la cérémonie est que, à sa naissance, un garçon est un être quasi-féminin dans lequel on va découper un homme en pratiquant cette cérémonie. La circoncision se déroule du mois de juin jusqu’à septembre.

ƒ Le famadihana : La population maintient et respecte encore les cultures, les us et coutumes traditionnels et continuent d’entretenir par la même occasion une relation circonstancielle avec les ancêtres par le biais de la pratique du « famadihana » ou exhumation. Le « famadihana » est une des cérémonies les plus connues et les plus impressionnantes du pays. Elle consiste à rapatrier vers le tombeau familial un défunt décédé au loin ou encore à exhumer les restes d’un mort ainsi que ceux du grand ancêtre et parfois, d’autres aïeux pour les offrir de nouveaux linceuls. La population veut qu’un ancêtre apparaisse en rêve à l’un de ses descendants pour se plaindre. Par de don du « famadihana », les vivants s’assurent la protection des ancêtres. Le famadihana, qui se déroule entre le mois de juin et le mois d’août, s’accompagne toujours d’un repas pris en commun où l’on partage le riz, alimentation de base à Madagascar, la viande du zébu sacrifié et le rhum local.

ƒ Les fady : En ce qui concerne les « fady » ou tabous ou encore interdits, ils tiennent encore une place importante dans la vie quotidienne de la population. Ibity possède encore des lieux sacrés dont l’accès est souvent régi par un ensemble de fady. Par exemple, sur les tombeaux, notamment sur le massif de l’Ibity, il est interdit d’y pénétrer après avoir mangé de la viande de porc. Selon les croyance de la population, il est strictement interdit de cueillir les fruits de Tapia quand ils sont encore sur l’arbre car cela pourrait entraîner des catastrophes naturelles (grêles, cyclones, sècheresses…). Il faut attendre que les fruits tombent par terre avant de les collecter.

- 31 - ƒ Le culte des ancêtres : Dans la CR d’Ibity, des pierres levées se trouvent au milieu des villages et les sacrifices de zébu ou de coq, souvent accompagnées par de rhum local, y ont lieu chaque fois qu’il y a un évènement important, des funérailles par exemple. Certaines sources ou rochers sont considérés comme sacrés et les gens viennent y faire leurs offrandes pour demander des enfants, des richesses, ou la bénédiction pour les voyages qu’ils vont entreprendre,… Les croyances traditionnelles cohabitent ainsi aujourd’hui avec les grandes religions chrétiennes (le catholicisme et le protestantisme).

III.3.2. Artisanat : une activité subsidiaire L’artisanat est une activité para agricole pour la population locale. La population locale pratique l’artisanat comme activité complémentaire de l’agriculture et du commerce. La vannerie, la couture, la poterie, la ferronnerie sont les principales activités artisanales observées dans la CR d’Ibity. Concernant la vannerie, les femmes travaillent les joncs, les papyrus, les pailles de blé ou encore des pailles d’orge. Elles fabriquent surtout des nattes, des chapeaux, des corbeilles, et des paniers. Certes, les produits sont vendus dans les communes autour du massif, à savoir la CR de Manadona, Sahanivotry, mais ils sont également vendus aux touristes dans la ville d’Antsirabe. A part cela, la présence de l’Uapaca Bojeri ou la forêt de tapia dans la Commune permet à la population de pratiquer la sériciculture ou l’élevage de ver à soie. Les touristes peuvent également visiter l’élevage, le filage, et même le tissage. En général, les sériciculteurs vendent les cocons à Antsirabe. C’est à partir des fils de soie que les fameux « lambamena », c’est-à-dire, des pièces de soie grège dans lesquelles les morts sont enveloppés, sont tissé. On peut également fabriquer des « lamba », c’est-à-dire des belles écharpes par le biais de ces fils. Toutefois, ces produits coûtent chers.

III.3.3. Architecture Dans les villages aux alentours du massif de l’Ibity, l’architecture et les aménagements sont, pour la plupart, typiques des régions rurales des Hautes Terres. Il s’agit d’une maison haute, rectangulaire, orientée vers l’Ouest, aux murs de latérites ou de briques, avec un toit en chaume. En général, la façade orientale est aveugle (c’est-à-dire elle ne dispose aucune entrée) parce que l’architecture malgache reprend la grande ligne de l’austronésien avec une façade aveugle à l’est et des ouvertures à l’Ouest. De plus, il ne faut pas mettre des ouvertures du coté est pour éviter les vents de l’Est ou « alizés ».

- 32 - Le choix de cette orientation est dicté par des raisons thermiques : le matin, lorsque le soleil se lève, il fait encore frais, les rayons ne peuvent pas encore chauffer la maison.

Photo n°12 : Une maison de type traditionnelle dans le fokontany d’Ihasy (Cliché de l’auteur)

III.3.4. Echanges et rencontres avec la population Les touristes, qui ont choisi la découverte et la visite dans le massif de l’Ibity et surtout aux alentours du massif, ont bénéficié de randonnées de villages en villages, de case en case, permettant d’avoir une vraie rencontre avec les paysans, les artisans, et les miniers. L’échange avec la population locale permet alors aux touristes de connaître la manière dont ces paysans vivent. Notre sortie sur terrain, basé sur l’observation, permet d’avancer que les populations locales sont souriantes et surtout accueillantes. L’accueil chaleureux est toujours accompagné par des sourires naturels. Le passage dans les villages ouvre la possibilité de discussion avec les villageois. Leur hospitalité naturelle, leur simplicité et leur sourire nous charment. Nous découvrons ainsi les vrais Malgaches, qui, au fil du temps, ont su garder leur originalité et leur remarquable authenticité.

Photo n°13 : Rencontre avec les paysans (Cliché : GTI)

- 33 - Croquis n°3 : LES POTENTIALITES CULTURELLES DE L’IBITY

Conception : Auteur

- 34 - CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Par définition, l’écotourisme est « une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales.» En effet, il met en œuvre des moyens favorisant les voyages d’individus, motivés par la découverte de la nature, et favorisant l’épanouissement des communautés humaines à travers la conservation et la mise en valeur de leurs ressources naturelles et culturelles.

Madagascar est, entre autre, reconnu dans le monde comme un des pays possédant une des plus riches biodiversités. Sa flore représente une variété très exceptionnelle. Dans ce sens, le massif de l’Ibity possède une énorme potentialité qui pourrait attirer les touristes et les amoureux de la nature.

La flore de la région, marquée par l’existence de la forêt naturelle, occupe une grande partie du territoire. Elle renferme des richesses en biodiversité dont la plupart sont endémiques.

Ibity n’est pas une ville dont l’intérêt se réduit aux seules activités industrielles et économiques. Elle a d’autres atouts pour mériter l’affluence grandissante des touristes : sympathie des habitants, faune et flore endémique, paysage et vue panoramique… Toutefois, les infrastructures touristiques restent insuffisantes.

Cette richesse en biodiversité dans le massif de l’Ibity mérite alors une conservation de la part des parties prenantes de l’écotourisme et surtout la population riveraine.

Les matières premières de l’écotourisme, c’est-à-dire les produits physiques du massif de l’Ibity, combinées avec les produits socioculturels, ressources minières et économiques, pourraient attirer les investisseurs en terme de tourisme dans le massif de l’Ibity. Ainsi, ces produits favorisent la construction de package écotouristique très intéressant pouvant rehausser le circuit Sud de la RN7.

- 35 - Deuxième partie : Le dynamisme de l’activité touristique dans le Massif de l’Ibity

Chapitre IV : LA FILIERE TOURISTIQUE DE L’IBITY

IV.1. Les services et prestations à Ibity IV.1.1. Le service de guidage : des guides compétents (Le service d’interprétation) Le service d’interprétation est composé par les guides qui assurent l’accompagnement des touristes au cours de leurs circuits. Par définition, le guidage est un service visant à accompagner, à encadrer les visiteurs pour qu’ils puissent découvrir, apprécier et contempler l’endroit visité, un parc par exemple. Le guide est une personne chargée de conduire et d’accompagner quelqu’un pour lui montrer le chemin. C’est celui qui reste avec les visiteurs tout au long du circuit. Il est la personne mandatée par l’entreprise pour la représenter auprès du client.

Le guide est une personne qui conduit et montre le chemin. Un guide a la charge d’emmener le client sur le terrain et de veiller à ce que les services prévus par l’entreprise soient effectivement prestés. La satisfaction d’un touriste dépend en grande partie de son guide. Il joue donc un rôle important dans la bonne marche de l’entreprise car il assure le commentaire, les visites et surtout le guidage.

Lors de notre entretien avec le Président de l’association des guides, il a mentionné qu’il existe deux types de guidages : au niveau local et au niveau national. Le coût de ce dernier est environ 20 000 Ariary par jour et par petit groupe (entre 1 à 3 personnes), et 50 000 Ariary en ce qui concerne les circuits spécialisés.

Son rôle principal est de diriger, animer et dynamiser le groupe qu’il a en charge. Il assure également le bon fonctionnement du séjour, le contrôle du groupe. En effet, le service de guidage dans la région Vakinankaratra est assuré par des guides professionnels régionaux maîtrisant le français, l’anglais, et une notion en allemand, espagnole et italien. Ces guides sont des spécialistes en faune et en flore. Entre autre, la CR de l’Ibity possède des guides locaux qui restent informels. Au total, les guides touristiques dans la Région Vakinankaratra sont au nombre de 30 environ.

- 36 - Notre enquête auprès de 12 guides révèle que, 8 d’entre eux ont suivi des formations notamment en guidage et en secourisme de premier soin. Les formations sont assurées par l’Ecole Supérieure Spécialisée de Vakinankaratra, l’Atout Tourisme Madagascar (une université privée spécialisée en tourisme), et l’association RaVaKa (Randonnée de Vakinankaratra). Outre, un guide botaniste local a acquis ses connaissances grâce à une formation assurée par la MBG.

Toutefois, 4 guides ont un niveau d’instruction très bas, soit 13,4% du total. La plupart d’entre eux ont une difficulté du point de vue langue étrangère. Pourtant, ils sont aptes de faire le service de guidage en malgache car non seulement ils sont originaires de la région, mais ils ont également une bonne notion du site avec l’histoire des cultures, le fady, et surtout les noms scientifiques des faunes et flores. En outre, tous ces guides ont une culture générale très importante. Ce sont des personnes cultivées qui sont capables d’animer et de mener un groupe.

En effet, tous les guides connaissent parfaitement les endroits visités. Ils peuvent alors assurer un encadrement efficace. Grâce à ces guides professionnels de Vakinankaratra, les échanges et la communication avec la population locale sont faciles.

L’objectif des services de guidage dans la Région Vakinankaratra est donc de proposer un séjour sans risque aux visiteurs en leur octroyant le maximum de satisfaction. Afin d’assurer un encadrement efficace, un guide a en charge au maximum cinq personnes par groupe.

IV.1.2. Le service d’accueil à Ibity L’arrivée des touristes dans la région a changé le comportement de la population locale, non seulement dans le secteur d’activités, mais aussi dans les moyens de communication avec la nature, avec les cultures. Le tourisme est un secteur d’activité qui offre une satisfaction des besoins de l’homme dans son intégralité. Pour que les professionnels du tourisme puissent satisfaire les besoins des touristes, il leur faut favoriser l’accueil car tout est conditionné par le climat d’accueil.

Pour que l’offre réponde à la demande, il faut donner une grande importance ce côté humain. Certes, le développement des infrastructures, les équipements et les outils de promotion sont prioritaires pour les professionnels du tourisme, mais « l’humanisme

- 37 - touristique », c’est-à-dire la satisfaction, voire même le bonheur de l’homme, s’avère très important. Toute activité touristique est basée sur l’accueil. Les Malgaches sont célèbres en ce qui concerne l’accueil parce qu’ils savent bien recevoir les visiteurs avec tant de chaleur et d’authenticité. Les touristes sont en général très bien accueillis à Madagascar. Tous les touristes enquêtés sentent très bien accueillis par la population locale.

Concernant la réception des clients, c’est « La Grande Traversée de l’Ibity » (GTI), un Prestataire touristique qui est chargé de l’accueil des touristes et qui organise des circuits spécialement pour Ibity. Elle avait avant une liaison avec l’association RaVaKa, mais actuellement, elle est indépendante de cette dernière. La veille du départ sur les circuits, quand il s’agit des clients des agences de voyages ou tours opérateurs, le responsable et le guide accueillent les personnes et font un petit briefing, dès qu’ils arrivent à l’hôtel à Antsirabe. C’est l’occasion d’une part pour les touristes, d’en savoir un peu plus sur les circuits qui leur sont proposés, et d’autre part, pour GTI de définir un petit profil de client, afin de déterminer le meilleur itinéraire capable de répondre à leur attente.

Quant aux clients directs, c’est-à-dire ceux qui ne passent pas par d’autres agences, la Grande Traversée de l’Ibity assure toujours le renseignement et l’information sur ses produits, ou sur tout autre produit (stationnement de taxi-brousse, les hôtels qui conviendraient à leurs attentes…)

¾ L’aire de campement A part cela, il y a une possibilité de faire un campement dans le massif de l’Ibity. Ce dernier est doté d’une aire de camping non aménagée, utilisée surtout par les chercheurs malgaches ou étrangers. (Voir croquis n°4) L’aire de camping a une capacité d’accueil de 5 à 8 tentes. L’approvisionnement en eau est assuré par un petit ruisseau dans ce site.

¾ Le gîte d’étape rurale Le gîte d’étape est une maison meublée, louée pour une durée relativement brève. Il se trouve dans les zones où les établissements hôteliers sont rares voire même absents. Il sert généralement d’étape aux voyageurs.

- 38 - Le gîte d’étape est conçu selon les besoins des randonneurs d’alors, offrant des conditions d’hébergement collectives et conviviales, mais rustiques. Son implantation dans les villages doit également répondre à l’objectif de développement local. La Grande Traversée de l’Ibity (ou GTI) dispose actuellement de gîtes, des maisons traditionnelles rénovées et aménagées, où la modernité (fosse septique, douches, literie moderne, salle à manger,…) côtoie la rusticité des douches au sceau et des dîners aux chandelles. (Voir croquis n°4) Ils comportent 6 lits superposés et peuvent ainsi accueillir jusqu’à 20 personnes. Ils sont tenus par des paysans, qui, eux aussi, ont suivi des formations en cuisine, en environnement et accueil, afin d’être capable d’accueillir des randonneurs et pour qu’ils puissent donner satisfaction à ces derniers.

Photo n°14 : L’intérieur du gîte Bakobako (Cliché : La Grande Traversée de l’Ibity)

Dans chaque gîte, trois personnes sont affectées à l’accueil et à la réception des clients. Les visiteurs seront sans doute conquis par l’accueil que leur réserveront les responsables du gîte. Les accueillants reçoivent les touristes, pendant toutes les saisons, en pension complète, demi-pension ou tout simplement la nuit.

Les responsables proposent des menus malgaches cuisinés à partir des produits du terroir que les visiteurs découvrent souvent pour la première fois. Les repas sont à base de produits frais et de spécialités locales dont les sources sont contrôlées avec soin. La cuisine est leur domaine, ils partagent même régulièrement les repas avec leurs hôtes.

Dans la limitrophe du massif de l’Ibity s’est implanté un gîte d’étape dénommé « Gîte bakobako », au cœur d’un village appelé Ambohitrimanjato, dans la CR de Manandona. C’est une maison traditionnelle, comportant 4 pièces dont 3 servent de dortoir et la dernière de salle à manger – réfectoire.

- 39 - Ce gîte est tenu par un couple de retraités qui se distingue des autres gîteurs par la chaleur de son accueil, ainsi que par les animations qu’ils proposent aux clients.

Photo n°15 : Le gîte Bakobako (Source : La Grande Traversée de l’Ibity)

Par ailleurs, le village où est implanté le gîte se trouve sur la hauteur par rapport aux autres villages. On peut donc y apprécier une très belle vue sur les rizières et les villages aux alentours. De plus, les responsables du gîte proposent toujours aux touristes une balade dans quelques villages avant la tombée de la nuit. On peut y découvrir encore la vie traditionnelle des villageois et ces derniers nous feront pénétrer au plus profond de leurs coutumes. Le soir, les responsables du gîte organisent toujours une petite soirée récréative où les musiciens du village accompagnés par des instruments musicaux traditionnels ou modernes comme le kabosy, le valiha, le tambours, les flûtes… viennent animer cette soirée culturelle. Tout le monde se met autour du feu de camp. On chante, on danse et même les villageois participent. Il s’agit ici d’un développement de tourisme culturel dans la région de l’Ibity, car cette ambiance traditionnelle peut être transformée également en produit écotouristique.

Photo n°16 : L’animation villageoise au sein du gîte (Source : GTI)

- 40 - Croquis n°4 : LES SERVICES TOURISTIQUES EXISTANTS

Conception : auteur

- 41 - IV.2. Identification des acteurs et des services d’appui au développement de l’écotourisme avec leur programme de soutien Etant donné les potentialités et la situation de l’Ibity en matière de tourisme, les intervenants et les parties prenantes dans le développement de l’écotourisme sont présents dans la Région. Les programmes d’appuis sont variés selon les services.

IV.2.1. Au niveau de la facilitation des investissements Etant facilitateur des investissements, la Région Vakinankaratra tient un rôle primordial dans le développement de la filière à Ibity. Dans le cadre de MAP village12, elle est en étroite collaboration avec Holcim Madagascar, réalisant des projets pour le développement économique, social et environnemental à Ibity, incluant également le développement du secteur tourisme dont la promotion de l’écotourisme dans le massif de l’Ibity fait partie de leur projet. L’aménagement et la création des habitats, l’amélioration des infrastructures de base ainsi que le développement agricole figurent parmi les projets prioritaires de ces deux entités. L’ORTVA, en partenariat avec La Région Auvergne est également candidat à s’investir à Ibity, dans le secteur hôtelier et restauration.

VI.2.2. Au niveau du marché de services Le transport joue un rôle indispensable dans le déplacement des visiteurs et surtout des touristes en quête d’une nouvelle découverte. Notre enquête n’a révélé que seulement 43%, c’est-à-dire six transporteurs ont déjà effectué une location destinée à Ibity. Ils ont expliqué que la demande des touristes pour Ibity est rare. Selon eux, cette destination n’est pas encore une grande tendance pour les touristes nationaux qu’internationaux, et les activités existantes dans le site sont encore insuffisantes. Il est à noter que les deux transporteurs enquêtés sont parmi les transporteurs nationaux engagés par les Tours opérateurs nationaux. Une liaison très étroite est observée entre les hôteliers, les pensions de famille, « bed and breakfast» et les transporteurs. Ces derniers ont toujours conseillé leurs clients et surtout les touristes sur les hôtels et restaurants qu’ils jugeraient confortables et adéquats.

______12 Madagascar Action Plan, Engagement 4, Défi 2.

- 42 -

Quant au projet PIC, les perspectives envisagées sur le massif de l’Ibity, en terme de développement des activités et en terme de promotion de la destination Ibity, sont généralement appuyer l’ORTVA dans la promotion de la destination Vakinankaratra. Ce projet peut entre autre fournir des formations à toutes les parties prenantes dans le cadre du tourisme villageois, et en partenariat avec la Région Auvergne et l’ORTVA.

IV.2.3. Au niveau des communautés de base La communauté locale est actuellement consciente de l’importance de la mise en place de la Nouvelle Aire Protégée pour le massif de l’Ibity qui leur donnera par la suite un impact pour le développement du tourisme dans leur région. D’ailleurs, 87% sont persuadés que le tourisme offrira des opportunités d’emplois aux résidents. A titre d’exemple, les communautés locales pourraient réaliser les investissements relatifs aux circuits proprement dits, par le biais de la réhabilitation de pistes, de guidage, etc. La population locale reste alors le principal acteur dans la promotion de l’écotourisme à Ibity. Elle est également bénéficiaire de toutes les activités générées par ce projet écotouristique.

IV.2.4. Au niveau de la gestion et conservation de la biodiversité pour Ibity Le Missouri Botanical Garden ou MBG est un organisme non gouvernemental qui travaille sur le massif de l’Ibity. Il se charge directement de la gestion des ressources naturelles, humaines et surtout la mise en place de la Nouvelle Aire Protégée pour Ibity, propre à concilier les impératifs de conservation et de développement.

Par ailleurs, la Conservation International (ou CI) est aussi un organisme non gouvernemental qui est en étroite collaboration avec le MBG. Un projet de conservation est alors élaboré en vue de promouvoir et de développer l’écotourisme dans ce site.

- 43 - Touristes haut de Touristes bas de gamme gamme

AV internationale (1) SERVICES D’APPUI MARCH E FINAL

AV Nationale (2)

AV Locale (3)

NATIONAUX TO Nationaux Guides (4) Nationaux UES

Q PIC TO (assistance Régionaux technique en (5) formation) TOURISTI

Guides Transporteurs locaux ORTVA Hôtels REGIONAUX (commercial) PF, B&B Gîte local

ENTREPRISE DE VOYAGES ET PRESTATIONS (7) (6) Restaurants (8)

Région Vakinanka -Faune et flore ratra -Ecotourisme (Facilitateur) -Tourisme HOLCIM villageois (subvention)

RESSOURCES Région CULTURELLES

NATURELLES ET Auvergne (subvention)

Artisanat Culture vivrière

MBG LOCAL Marchés (9) (gestion et conservation)

SCHEMA DE - 44LA - CHAINE DE VALEUR

Légende :

Marché commercial

Marché financier

Gestion et conservation du NAP Ibity

Assistance technique en formation

Source : conception de l’auteur

Ce schéma de la chaîne de valeur nous a permis d’identifier tous les acteurs de l’écotourisme dans le massif de l’Ibity, ainsi que leurs perspectives pour le développement de l’écotourisme à Ibity. La communauté de base reste le premier partenaire du projet écotouristique à Ibity. Elle est également bénéficiaire de toutes les activités générées par ce projet écotouristique.

Le marché commercial :

L’ORTVA assure la commercialisation des nouveaux produits, par le biais du lancement, promotion du site au niveau régional, national, voire même international. En partenariat avec la Région Auvergne, elle reste candidat à s’investir à Ibity dans le secteur hôtelier et restauration. D’ailleurs, un projet de construction d’un gîte touristique est actuellement en cours dans le fokontany d’Ihasy.

- 45 -

Le marché financier :

La Région Vakinankaratra tient un rôle important dans le développement de la filière à Ibity. Elle appuie les opérateurs touristiques en terme de facilitation des investissements. Elle est en étroite collaboration avec Holcim Madagascar, réalisant des projets pour le développement du secteur tourisme, dont la promotion de l’écotourisme dans le massif de l’Ibity figure parmi leur projet.

Gestion et conservation du NAP Ibity :

Le massif de l’Ibity est géré par un organisme environnemental dénommé MBG. Elle se concentre sur la préservation et la valorisation du massif de l’Ibity. Cette entité intervient également dans la création d’une Nouvelle Aire Protégée pour le massif de l’Ibity.

Assistance technique en formation :

Le projet PIC assurera des formations à toutes les parties prenantes dans le cadre du tourisme villageois, et en partenariat avec la Région Auvergne et l’ORTVA. Ce projet pourrait également financer à 50% quelques activités éligibles du promoteur, à travers le Programme d’Appui pour le Renforcement de Capacité ou PARC.

- 46 - Chapitre V : ANALYSE DE MARCHE

Ce chapitre analyse l’adéquation de l’offre et de la demande en matière de développement touristique qui consiste à présenter les typologies des produits touristiques et des touristes. Cette démarche permet également de comprendre les forces et faiblesses du tourisme malgache : au niveau national, régional et surtout local.

Le tableau N°4 résume les caractéristiques de l’offre et de la demande dans le massif de l’Ibity. Tableau n°4 : Les caractéristiques de l’offre et de la demande à Ibity

Demande Offre Observation du paysage et des Vue panoramique, paysage naturel, produits écotouristiques grottes. Espèces endémiques et rares Flore : orchidées, pachypodiums, aloès Faune : caméléon, chauves-souris Variété des espèces Forêt de Uapaca bojeri ou tapia, palmiers d’altitude. Intégration de la visite des produits - Cultures, religions et croyances ; socioculturels - Artisanat ; - Echange et rencontre avec la population locale. Attractions - Circuits dans le massif ; - Randonnée et trekking ; - Aventure ; - Animation villageoise. Visite des carrières minières - Carrières de tourmaline et de quartz rose ; - Achat des pierres précieuses. Source : auteur

V.1. La diversité des produits touristiques Le paysage attrayant, voire la diversité de la faune et flore, est la principale offre de l’écotourisme du massif de l’Ibity. A cela s’ajoutent les produits artisanaux et surtout miniers que la région dispose. Par ailleurs, le site est riche en ce qui concerne les

- 47 - richesses socioculturelles. D’ailleurs, ces derniers tiennent une place importante dans le développement de l’écotourisme et du tourisme culturel de la région.

V.1.1. Les types de tourisme pour Ibity D’après le diagnostic territorial du site, nous pouvons conclure que la région est d’un potentiel assez important. Elle abrite une faune et une flore surprenante de beauté et de variété, et que l’on ne retrouve nulle part. Etant donné que le massif de l’Ibity fait partie d’une Nouvelle Aire Protégée, cela signifie que la nature est livrée à elle-même et que toute activité humaine y est interdite.

¾ De ce fait, le domaine reste toutefois dédié à l’écotourisme. Cette forme de tourisme se base sur la découverte de la biodiversité tout en tenant compte de la préservation de l’environnement. Ainsi, le touriste devrait participer à la protection et à la valorisation des milieux naturels et culturels.

¾ A part l’écotourisme, on y propose également le tourisme sportif et d’aventure. Grâce à son privilège de posséder des paysages naturels très diversifiés, le touriste peut profiter pour pratiquer différents sports ou s’adonner aux plaisirs de la découverte. Parmi les sports figurent les randonnées pédestres pour la découverte de la faune et la flore et également des randonnées en VTT, équestre ou autres.

¾ Le tourisme culturel est aussi un autre type de tourisme offert aux visiteurs. Les sites historiques ainsi que les sites culturels autour du massif de l’Ibity sont des richesses dans lesquelles la population locale pourrait exploiter afin de valoriser le tourisme dans la Commune car ces sites forment la valeur de son identité face aux regards des touristes.

V.1.2. Les infrastructures sociaux et touristiques

ƒ Les infrastructures hôtelières favorisant le marché touristique à Ibity Par sa situation géographique, ses attraits touristiques et surtout ses infrastructures d’accueil et d’hébergement plus ou moins satisfaisantes, Antsirabe, la deuxième ville de Madagascar, est une ville touristique. Les établissements d’hébergement y sont au nombre de 90 environ. Nous avons donc mené une enquête sur 12 hôteliers. Ces derniers comportent au total 211 chambres et ont une capacité de 1166 couverts. Il est à noter que le taux d’occupation pour l’Hôtel Le Trianon peut atteindre à 100% pendant les hautes saisons, de Juillet à Novembre, alors que durant les basses saisons, il varie entre 50 à 65%. Pour l’Hôtel des Thermes,

- 48 - pendant la basse saison, le taux d’occupation descend jusqu’à 45% et 85% en moyenne pendant la haute saison. Pour Arotel, la haute saison revient entre 50 à 90%. Les hôtels sont classés selon les degrés d’équipement, de confort, de qualité de service et d’entretien. 4 hôteliers sont avec des catégories de 3 étoiles, un hôtelier avec 2 étoiles et 6 hôteliers de type Ravinala. (Voir tableau n°8)

Concernant l’architecture, le gîte est une maison traditionnelle respectant l’originalité des architectures locales, construite en dur. Par ailleurs, les 11 hôtels sont également construits en dur.

Tableau n°5 : Caractéristiques des établissements hôteliers enquêtés Etablissements Catégorie Activité Chambre Couvert Arotel 3 étoiles H/R 32 150 Diamant 3 étoiles H/R 61 700 Green Park Ravinala H 4 - Gîte touristique Bakobako - G 6 60 Impérial 3 étoiles HR 30 100 Le Trianon 2 étoiles H/R 2 50 Hôtel des Thermes 3 étoiles H/R 40 80 Le Jardin Kokoa Ravinala CH 5 - Le Retrait Ravinala HR 14 Salemako Ravinala CH/TH 7 20 Villa Nirina Ravinala PF 5 6 Ville d’eau Ravinala H 5 - Total - - 211 1166

H/R : Hôtel/Restaurant H : Hôtel PF : Pension de famille CH/TH : Chambre d’Hôtes et Table d’Hôtes G : Gîte Source : Enquête personnelle

ƒ Les services sociaux : En ce qui concerne la situation sanitaire, le Centre de santé de Base niveau II (CSB II) de la commune se trouve dans le Fokontany d’Ihasy situant à 7km de chef lieu de la commune. Toutefois, il est souvent dépourvu de médicaments de base et de véritable matériel médical. Par conséquent, les 76% des habitants ont recours encore à la médecine par les plantes. D’ailleurs ils préfèrent les méthodes traditionnelles. Il est également indispensable d’identifier les maladies les plus fréquentes dans la présente étude, pour que les touristes et/ou les entreprises de voyage soient déjà mis

- 49 - au courant afin de prendre une disposition en ce qui concerne les médicaments. Ces maladies sont donc la diarhée, le paludisme, et l’infection respiratoire aiguë. 13

Concernant la sécurité, la commune est dotée de 5 quartiers mobiles par Fokotany. En plus, le poste avancé de la Gendarmerie de la Commune Rurale de Manandona effectue des tournées chaque lundi, jour de marché à Ibity.

L’eau potable est un élément important pour la santé. Or, 2 Fokontany sur 8 possèdent des bornes fontaines, à savoir le Fokontany d’Ambarinakanga et d’Ihasy. 75% de la population enquêtée puisent de l’eau au niveau des sources naturelles ou des puits non protégés. Or, la commune rurale d’Ibity possède beaucoup de potentialités en sources d’eau naturelle pouvant faciliter l’adduction en eau potable de tous les Fokontany.

A l’heure actuelle, la commune est dotée de réseaux téléphoniques comme ZAIN, TELMA, et ORANGE. La présence de ces réseaux téléphoniques est importante non seulement pour la communauté locale mais surtout pour les touristes. Ils sont accessibles au niveau de tous les Fokontany et surtout dans le massif de l’Ibity. Les touristes sont toujours en sécurité lors de leur circuit dans le massif grâce à la présence d’un téléphone qui leur permet de communiquer à tout moment. Par ailleurs, ils permettent aux opérateurs sur place de faciliter la mise en place des projets dans le site et encourage également les promoteurs à s’investir dans le site.

V.2. Les typologies des touristes et caractéristique de la visite V.2.1. Prépondérance des touristes Français ¾ Au niveau national En ce qui concerne les écotouristes à Madagascar, la prépondérance des Européens est très remarquable (Voir tableau n°6), avec une énorme majorité de Français (Voir figure n°2), suivi par les Italiens, Allemands et Anglais. Les Américains et les Canadiens forment également une clientèle relativement importante, au même titre que les Allemands et Italiens. Par contre, la clientèle nationale donne un pourcentage de 3%, et la proportion des touristes malgaches s’adressant à un TO est très faible.14

______13 Plan Communal de développement – Commune Rurale Ibity, 2007. 14 Enquête ORGASYS, 1997.

- 50 -

Tableau n°6 : Effectif des touristes par pays d’origine Pays 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Total France 58% 58% 57% 56% 58% 56% 57% Réunion 11% 10% 12% 13% 11% 14% 11.8% Amérique 3% 4% 5% 3% 3% 3% 3.5% Angleterre 2% 3% 2% 3% 3% 4% 2.8% Suisse 2% 2% 2% 2% 2% 2% 2% Allemagne 3% 4% 3% 3% 3% 3% 3.1% Italie 7% 7% 6% 6% 5% 4% 5.8% Autres 16% 12% 13% 14% 15% 14% 14% Source : Ministère de l’environnement, des Forêts et du Tourisme.

Figure n°2 : Prédominance des touristes Français

60%

50%

40% Effectif des 30% touristes 20%

10%

0%

n e e e o i tres ni ique isse agn Ital u France Su A Réu mér llem A Angleterr A

Source : Ministère de l’environnement, des Forêts et du Tourisme, avec conception de l’auteur.

¾ Au niveau régional D’après nos enquêtes effectuées auprès des grands établissements hôteliers dans la ville d’Antsirabe, le type de clientèle reste varié selon eux. Pourtant, les touristes français et les Français résidents tiennent la première place en terme d’effectif. Concernant particulièrement le cas de l’Hôtel des Thermes, Arotel, et Ville d’eau, pendant les hautes saisons, 40 à 70% de leurs clients sont des Français. Compte tenu de sa proximité de la Capitale, et de sa position incontournable vers le Sud, Antsirabe fait partie des villes les plus prisées des touristes locaux. Par conséquent, l’effectif des clients nationaux dans les hôteliers enquêtés varie entre 20 à 65%. - 51 - ¾ Au niveau local Concernant le type de clientèle dans le massif de l’Ibity, environ 85% des visiteurs sont des chercheurs, étudiants, selon le maire de la CR d’Ibity. Les Américains du 3ème âge sont intéressés surtout par les carrières, et les Japonais et les Italiens par les affaires et les pierres précieuses. Par ailleurs, plus de 95% des visiteurs qui fréquentent le massif de l’Ibity sont des étrangers. Les Français tiennent la première place (40%), ensuite les Américains (20%), après les Allemands (10%), enfin les autres composés par les Japonais, les Chinois et les Mauriciens (environ à 30%). 15 Lors de notre entretien, les Tours Opérateurs (ou TO) ont mentionné que la demande des nationaux pour la destination Ibity n’existe pas encore pour le moment.

Figure n°3 : Profil des touristes à Ibity

Pourcentage (%) 30

Autres % 10

Allemands % 20

Américains % 40

Français %

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Pourcentage (%)

Source : auteur

En ce qui concerne les tranches d’âge, les résultats de notre enquête donne que l’âge des écotouristes à Ibity varie entre 28 et 60 ans. Il est à remarquer que les clients des TO sont plus âgés, c’est-à-dire plus de 45 ans. Cela est dû au coût des circuits proposés par les TO qui suppose en général un certain niveau de vie. Par ailleurs, 1/3 des TO a même avancé que les touristes âgés sont presque des gens retraités et qui ne pensent qu’à se distraire, à s’évader de leur vie quotidienne et à la découvrir d’un nouveau monde. ______15 Enquêtes personnelles, octobre 2008

- 52 - V.2.2. Organisation de la visite et les raisons de déplacement Le marché national de l’écotourisme reste peu connu16. Pourtant, les écotouristes potentiels ne sont pas formés uniquement par des touristes internationaux. Les touristes nationaux, ainsi que les étrangers résidents, représentent une proportion non négligeable des écotouristes. Le tableau n°7 nous montre que l’écotourisme joue un rôle très important dans ce domaine. Cependant, le tourisme balnéaire domine encore en terme de recettes, selon les sources du Ministère de l’Environnement, des Forêt et du Tourisme.

Tableau n°7 : Raisons principales de la venue des touristes à Madagascar Type de touristes Ecotourisme – Tourisme Autres environnement balnéaire Touristes à titre 66.60% 24.10% 9.30% principal Touristes à titre 16.80% 6.50% 76.70% secondaire Total 50.80% 18.50% 30.70%

Source : Enquête Tourisme Visa, 1998 ; BIODEV Madagascar Consulting.

Pendant notre sortie sur terrain, nous avons rencontré un groupe d’écotouristes voyagé avec un package et organisé par Malagasy Tours. Puis, nous avons pu enquêter un touriste qui voyage seul mais pas organisé par un TO, et enfin un autre touriste voyagent en combinaison de voyage package et indépendant.

Par ailleurs, le massif de l’Ibity est un site d’application touristique pour les étudiants qui effectuent un stage, un voyage d’étude ou une sortie d’une journée pour les étudiants de l’ Ecole Supérieure Spécialisée de Vakinankaratra ou ESSVA.

L’organisation de visites fait partie de l’offre de l’écotourisme. Elle est assurée par l’opérateur touristique « La Grande Traversée de l’Ibity », ainsi que les guides locaux et régionaux. Cependant, les TO nationaux ont leurs propres guides. Le projet PIC lance également un programme de formation pour les jeunes qui deviendront des guides et/ou pour renforcer la capacité des guides.

______16 BIODEV Madagascar Consulting, « Mission d’évaluation des sites écotouristiques dans le corridor Mantadia Zahamena, axe : Mangoro – Anosibe an’ala », décembre 2005.

- 53 - V.2.3. Les exigences des Tours Opérateurs D’abord, concernant les tours opérateurs, ceux qui ont été enquêtés sont intéressés par les produits parce, que selon eux, ils sont susceptibles de devenir des nouveaux produits. Pourtant, 50% des TO insistent sur le confort de l’infrastructure d’hébergement et du transport. Il est à noter que 57% d’entre eux peuvent acheter le produit et l’intégrer dans leur package afin de varier leurs produits offerts aux clients.

Diversifier les circuits ainsi que les activités au sein du site est indispensable pour tous les TO. Concernant leur avis sur le guidage, environ 78,5% des TO lui accordent une importance. Leurs exigences se reflètent entre autre sur l’information disponible dans l’AP, l’existence d’aires de détente et de repos à chaque niveau. En matière d’hébergement dans les AP, les TO ont les exigences suivantes : ¾ 86,7% d’entre eux requièrent au minimum un hébergement avec eau chaude et sanitaires privés, avec un certain confort ; ¾ 33,3% exigent un camping avec sanitaires et point d’eau. D’une manière générale, 26,7% des TO ne sont pas très satisfaits de l’insuffisance de l’infrastructure d’accueil à Ibity. Les critiques portent surtout sur l’absence de norme de qualité reconnue internationalement. La liste des TO enquêtés est présentée dans l’annexe III.

V.3. L’écotourisme à Ibity : une croissance prometteuse V.3.1. Les sources de revenu des ménages dans la commune D’une manière générale, les activités liées au tourisme (artisanat, service de guidage, etc.) constituent une source de revenus additionnels pour 17 ménages sur les 92 enquêtés, soit 2,3% de l’ensemble. En effet, la faiblesse du revenu des ménages apporté par l’écotourisme est liée à l’insuffisance de la publicité et de la promotion de la destination Ibity. Le revenu mensuel varie entre 500 000 à 1 000 000 Ariary pour les guides, tandis que les artisans gagnent entre 1 000 000 à 5 000 000 Ariary par an.

Par ailleurs, l’exploitation minière dans la CR d’Ibity constitue source de revenu complémentaire pour la population locale. Tandis que les 4 exploitants miniers que nous avons enquêtés pratiquent la prospection minière toute l’année. Ces exploitants miniers

- 54 - ont pu améliorer leurs conditions de vie à l’issue d’une prospection fructueuse et la vente des produits, qui leur ont rapporté un gain entre 200 000 à 12 000 000 ariary, soit un revenu annuel qui s’élève à plus de 20 000 000 Ariary. Le tableau n°8 montre le revenu mensuel et annuel des ménages au niveau de 3 Fokontany, à savoir Ambarinakanga, Ihasy, Apopoha.

Tableau n°8 : Le revenu mensuel et annuel des ménages au niveau des 3 Fokontany.

Type Nombre de Revenus mensuels Revenus annuels d’activités ménages (en Ariary) (en Ariary) enquêtés Service de 4 80 000 à 100 000 500 000 à 1 000 000 guidage Artisanat 13 120 000 1 000 000 à 5 000 000 Exploitation 8 1 000 000 à 12 000 000 Plus de 20 000 000 minière Agriculture 61 35 000 Moins de 500 000 Elevage 6 20 000 à 30 000 Moins de 500 000

Source : enquête personnelle, octobre 2008.

Pour les emplois temporaires dans le domaine de l’agriculture, le salaire journalier est estimé entre 800 à 1 200 Ariary. Le revenu annuel est évalué à moins de 500 000 Ariary. En outre, l’élevage représente une activité complémentaire à l’agriculture. Il procure un revenu mensuel de 35 000 Ariary, autrement dit, moins de 500 000 Ariary par ménage, par an. Les principaux facteurs qui justifient ce faible revenu sont les techniques de production inappropriées, la faible productivité tant sur la qualité que la quantité, et le bas niveau des prix aux producteurs imposés par les intermédiaires et les collecteurs.

V.3.2. Evaluation des recettes par les droits d’entrée L’écotourisme reste encore une activité qui n’est pas encore exploitée dans le massif de l’Ibity. Pourtant, ce dernier constitue un site qui mérite d’être valorisé. Néanmoins, le nombre des acteurs et des services d’appui intéressés à la promotion de l’écotourisme ne cesse d’augmenter.

- 55 - Tableau n°9 : Evaluation de la recette annuelle par les droits d’entrée dans le massif de l’Ibity de 2004 à 2009

Année Montant (en Ar) Nombre de touristes 2004 40 000 8 2005 50 000 10 2006 60 000 12 2007 60 000 12 2008 125 000 25 2009 25 000 5 Total 360 000 72

Source : Maire de la CR d’Ibity

D’après le tableau n°9, nous pouvons déduire que la recette annuelle, enregistrée au niveau de la commune, ne cesse d’augmenter. En 2004, la recette communale dans le secteur tourisme est de l’ordre de 40 000 Ariary, pour atteindre 125 000 Ariary en 2008.

Nous constatons également que, depuis 2004, le nombre de touristes augmente progressivement. Pour l’année 2009, cinq touristes ont déjà visité le massif de l’Ibity, malgré la conjoncture actuelle du pays.

- 56 - Chapitre VI : LES ATOUTS ET LES FAIBLESSES DU MASSIF DE L’IBITY

VI.1. Des atouts garant du développement de l’écotourisme dans le massif de l’Ibity VI.1.1. Compétitivité de la destination Ibity par rapport à Vakinankaratra Les attraits écotouristiques, c’est-à-dire la diversité faunistique et floristique, favorisent les circuits proposés car le massif dispose de richesses biologiques incontestables. Les circuits « moyenne montagne » ou le « sommet de l’Ibity » offre aux visiteurs une vue panoramique, une grande variété de paysages et d’écosystèmes dominés par la forêt de tapia. (Voir croquis N°6) Par ailleurs, Ibity possède des particularités en ce qui concerne les sites d’extraction. Il est le centre d’exploitation des pierres précieuses dans la région Vakinankaratra. D’ailleurs, les circuits « visite des carrières » figure parmi les principales attractions des visiteurs à Ibity. Les piscines naturelles et les chutes d’eau font partie également de la spécificité du circuit proposé pour Ibity. En outre, le respect des us et coutumes typique de la haute terre centrale, et la présence des cérémonies traditionnelles dans la région pourraient attirer la curiosité des touristes.

L’abondance de partenariats pour la promotion de l’écotourisme, à savoir la Conservation International, MBG, PIC, Région Vakinankaratra, Holcim, etc. dans cette région pourrait faciliter la pérennisation de l’écotourisme dans le massif de l’Ibity. (cf. Partie II, Chapitre IV)

Cependant, les concurrents de la destination Ibity existent en grand nombre. Citons par exemple la ville thermale d’Antsirabe, entourée de montagnes volcaniques, qui est le premier grand établissement de bain, devient un rendez-vous des curistes de tout Madagascar et même des îles voisines. Il y a également qui est un important centre agricole. Par ailleurs, , capitale de mimosa en Juillet-Août, est célèbre pour l’élevage de cheval et surtout pour les fameuses randonnées équestres. Aux confins Sud-Est de l’Imerina, Tsinjoarivo est, entre autre, un lieu de villégiature des dernières reines. En tant que destination écotouristique dans la Région Vakinankaratra, le massif de l’Itremo, situé au Sud de l’Ibity est le principal concurrent de l’Ibity en terme de richesse biologique dans la Région Vakinankaratra.

- 57 - VI.1.2. Les infrastructures favorables au développement de l’écotourisme

• L’accès au site La proximité de la ville d’Antsirabe, une ville incontournable pour toute descente vers le Sud, le Sud Ouest et le Sud Est de Madagascar, ainsi que la facilité d’accès au site constitue une grande force pour la destination Ibity. En fait, il existe deux types d’infrastructures routières dans la CR d’Ibity : la route secondaire reliant le chef–lieu de la commune à la RN7 à et les pistes charretières reliant le chef-lieu de la commune aux 8 Fokontany. La route secondaire menant jusqu’au chef-lieu de la commune est praticable toute l’année aussi bien en voiture légère que par 4x4. (Voir carte N°5) En effet, la position du massif de l’Ibity au bord de la RN7 facilite la circulation dans le massif, voire dans toute la commune, à tout moment. Ce qui permet donc aux opérateurs économiques et touristiques de s’investir dans le site et d’implanter des projets liés au tourisme, comme la création d’un gîte d’étape rural et dans le but de développer les activités touristiques et écotouristiques dans la région.

• Les sources d’eau naturelle La richesse en rivière et en cours d’eau à Ibity est une opportunité pour la commune. En effet, la commune possède beaucoup de ressources d’eau naturelle pouvant faciliter l’adduction en eau potable de tous les Fokontany et surtout attirer les touristes amoureux de la nature. Elles prennent leur source dans le massif de l’Ibity. Le résultat de notre enquête nous a montré que 75% de la population puisent de l’eau au niveau des sources naturelles. Elles doivent être exploitées parce que l’eau est un élément incontournable pour un être vivant. Les chutes et les piscines naturelles mérite également une valorisation et un aménagement par les promoteurs ou le gestionnaire du site afin d’attirer les touristes et de diversifier les activités touristiques dans le massif de l’Ibity.

Tableau n°10 : Adduction d’eau potable existant dans la commune Fokontany Nombre de bornes Nombre de sources d’eau fontaines naturelles Mananjara 04 Ihasy 11 04 Apopoha 20

- 58 - Antanetinilapa 01 Antsira 10 Sahamalaza 08 Ambalavao 15 Ambarinakanga 02 10

Source : PCD Commune Rurale D’Ibity, 2007

• Energie

Bien que le village soit proche de la ville d’Antsirabe, la population ne bénéficie pas encore d’électricité. Toutefois, la région dispose d’une source d’énergie importante et très peu exploitée. En tout cas, les habitants d’Ibity sont bien conscients des bienfaits de l’électricité qui aura un impact important pour le développement du village, à l’ouverture sur le monde par l’accès aux services de la communication et surtout à la possibilité d’utiliser des matériels plus modernes et surtout à la création de petites et moyennes entreprises. Une turbine permettra au village d’installer par exemple une fromagerie. Cette petite entreprise transformera le lait, en abondance, en fromage. L’entreprise créera de l’emploi et la vente des produits génèrera un surplus de ressources pour la population locale.

VI.1.3. Ressources artisanales exploitables, mais besoin d’encadrement La commune d’Ibity a une compétence et un savoir faire en ce qui concerne l’artisanat. Nous avons déjà mentionné dans la première partie que 6,5% de la population enquêtée pratiquent l’artisanat et ont montré une forte motivation pour augmenter leurs produits en cas de besoin, notamment pour le développement du tourisme. La filière artisanale est donc une activité subsidiaire génératrice de revenu pour ces paysans. A part cela, les 53,3% des femmes s’intéressent à la vannerie et surtout au tissage des « lamba landy.» Ce dernier est alors une activité exploitable dans la région moyennant un encadrement efficace des paysans. Tout ceci grâce à la présence de la forêt de tapia ou Uapaca bojeri.

VI.1.4. Une population motivée à s’intégrer dans le projet de développement écotouristique La population locale est un acteur non négligeable dans le développement du tourisme en général. Elle pourrait participer activement aux différents services que le tourisme peut offrir. - 59 - Le résultat de l’enquête auprès de la communauté locale nous a montré qu’elle est intéressée par le projet de développement de l’écotourisme dans leur région, et la mise en place du massif de l’Ibity comme Aire Protégée permet aux populations riveraines de participer aux travaux liés à la promotion du tourisme. L’aménagement ou l’installation des infrastructures d’accueil, la réhabilitation d’accès vers les sites et les pistes pour rejoindre les attractions touristiques, entraînent une création d’emploi pour eux, par le biais de l’intégration de la population locale dans le projet écotouristique. 97,8% sont, entre autre, sûrs que l’infrastructure locale s’améliorera grâce au tourisme. Par conséquent, le niveau de vie de la population pourrait changer, dont un accroissement du pouvoir d’achat grâce au tourisme. Le résultat de notre enquête révèle que le revenu annuel (de janvier à décembre) des 45,6% de la population est évaluée à environ entre Ariary 1 000 000 et 5 000 000. Elles sont alors en quête d’une condition de vie meilleure par le biais du projet pour le développement de l’écotourisme dans leur région. D’ailleurs, 84,7% de la population pensent que le tourisme offrira des opportunités d’emplois aux résidents. Alors que les 44,5% sont prêts à encourager leurs proches à participer aux services et aux emplois liés au développement du tourisme. La population pourrait alors abandonner les exploitations minières ou les exploitations illicites des espèces endémiques dans le massif. Ce qui permet également de réduire les pressions dans le massif de l’Ibity, afin de conserver la biodiversité et pour la pérennisation de l’écotourisme dans ce site. Enfin, la sympathie des habitants fait également partie des atouts pour le développement du tourisme dans la région. Quant au niveau d’éducation, en moyenne 81,5% ont suivi la classe de 3ème et ont leur diplôme de BEPC. Par conséquent, ils ont manifesté leur volonté d’héberger les touristes pour que ces derniers puissent voir la façon dont la population malgache vit. Et c’est aussi l’objectif du tourisme rural.

VI.2. Les obstacles et les menaces de développement écotouristique de l’Ibity VI.2.1. Problèmes au niveau de l’industrie touristique de l’Ibity

¾ Insuffisance des infrastructures d’accueil et d’hébergement L’insuffisance d’infrastructure d’accueil dans la commune d’Ibity est la principale faiblesse du tourisme à Ibity. L’aire de camping, l’aire de repos ou le gîte sur le pied et à l’intérieur du massif de l’Ibity ne permettent pas aux visiteurs de séjourner plus longtemps dans le massif pour mieux apprécier et explorer (ses grottes, entre autre, qui sont toutes intéressantes, nécessitent

- 60 - au moins deux jours pour les visiter et, pour ce faire, il faudrait passer la nuit sur ce massif).

En outre, la Commune Rurale d’Ibity ne possède aucune infrastructure d’hébergement. Le seul gîte qui existe dans la région est localisé dans le village d’Ambohitrimanjato, Commune Rurale de Manandona.

Par ailleurs, le premier souci des 86,7% des Tours opérateurs enquêtés repose sur le confort de l’hébergement, l’hygiène et enfin la qualité de l’accueil. Ils exigent alors du confort, tout ceci dans le but de répondre à la demande de leurs clients afin de satisfaire leur besoin.

A part cela, le massif de l’Ibity possède une aire de camping. Toutefois, ce dernier n’est pas encore aménagé ni valorisé. Pourtant elle est très indispensable pour accueillir les chercheurs. La MBG a choisi ce terrain de camping durant les recherches successives effectuées dans le massif. Donc, elle devrait être le gestionnaire de cette aire de camping. Il est à noter que ce terrain est doté d’une source d’eau et une petite piscine naturelle pouvant servir d’une douche.

¾ Contraintes au niveau du guidage L’enquête auprès des guides dans la Région Vakinankaratra et des guides locaux à Ibity nous a permis de dire que 67% des personnes enquêtées ne maîtrisent que le Français, et ne comprennent pas l’Anglais. Pourtant, les touristes anglophones, plus branché sur le tourisme responsable, commencent actuellement à fréquenter les circuits. Si les guides maîtrisent mal l’Anglais ou d’autres langues étrangères, ils ont du mal à communiquer avec les touristes et il se peut que les informations ne passent pas, ce qui peut ennuyer les interlocuteurs s’ils ne comprennent rien ou pas de grand-chose, alors qu’ils sont venus pour enrichir leurs connaissances.

Concernant les effectifs des guides, la Région Vakinankaratra possède 40 guides malgaches. Mais du fait du développement des activités touristiques voire même de l’écotourisme dans la région, ces guides ne suffisent plus surtout pendant la haute saison (juillet à décembre). Quand il y a plusieurs groupes de touristes, ils se trouvent dans la difficulté d’accompagner d’autres groupes.

En outre, nous avons enquêté cinq guides qui n’habitent pas à Antsirabe mais à Ambohibary (à 35km d’Antsirabe), voire même à Antananarivo. Il est donc difficile pour

- 61 - les responsables d’appeler ces guides quand il y a des touristes, surtout quand ces derniers n’ont pas fait de réservation.

¾ Visite dans le massif L’accès aux grottes qui se trouvent à une altitude de 1 900m à 2 000m est souvent difficile : les touristes doivent escalader et marcher sur des roches parfois glissantes et avec une pente assez forte.

VI.2.2. Contraintes au niveau de la biodiversité

¾ Les feux Les feux de brousse sont encore des phénomènes fréquents dans le massif de l’Ibity malgré les sensibilisations effectuées par la MGB, gestionnaire du site. Ces feux de brousse constituent la plus dangereuse des menaces aux écosystèmes et à la biodiversité. C’est le principal facteur de la dégradation de la forêt dense et du bois de Uapaca bojeri ou tapia. Actuellement, « toutes les parties du massif et tous les écosystèmes sont modifiés par cette action. » 16 Cette activité se produit surtout pendant la saison sèche ou plus exactement du mois d’avril jusqu’au mois de septembre.

Les feux provoquent donc une dégradation importante de la nature et les potentiels écotouristiques qu’elle abrite. Cela engendre la disparition des espèces endémiques, la diminution de la surface couverte par la végétation, la modification du texture des sols, les changements climatiques, l’érosion et la formation des lavaka, l’inondation et la sècheresse, et l’ensablement des rizières. La végétation naturelle du massif de l’Ibity (forêt dense, bois de tapia, savane arbustive, galerie forestière) connaît actuellement une dégradation importante. Par conséquent, la diversité biologique du site s’est appauvrie.

______16 Chris Birkinshaw et Al, « Le Massif d’Ibity : description, évaluation et stratégie de conservation », Avril 2006, 54p.

- 62 -

Photo 17 : Uapaca bojeri ou tapia endommagée par un feu de brousse (Cliché : MBG, 2003)

¾ La chasse et la consommation de bois d’énergie La population locale pratique la chasse pour la consommation. Cette pratique nuit à la pérennisation des espèces cibles et met en péril et cause la disparition des espèces menacées. En outre, des Uapaca bojeri ou tapia, des Pentachlaena latifolia et d’autres arbres sont coupés pour servir de bois d’énergie, charbon et bois de chauffe, détruisant la couverture végétale et provoquant la disparition de certaines espèces, la dégradation des bois de tapia, l’érosion du sol, l’ensablement des rizières, etc.

¾ Exploitation illicite des ressources dans le massif de l’Ibity La récolte de plantes et d’animaux à but commercial est un problème majeur dans le massif de l’Ibity. Le Pachypodium brevicaule, par exemple, est exploitée illicitement par des commençants venant d’Antsirabe ou de la région même. Certaines espèces d’orchidées sont aussi récoltées dans ce massif. En outre, certains touristes viennent quelquefois demander des caméléons, ou des insectes comme les papillons. Le prélèvement abusif, dépassant la capacité de production d’une espèce, peut mener à sa destruction et sa disparition.

- 63 - VI.2.3. Contraintes socio-économiques et culturelles dans la commune rurale d’Ibity

¾ Accès La plupart des pistes qui relie le village de Vinaninkarena et le Chef-lieu de la commune sont très boueux pendant la saison de pluie. Par ailleurs, la piste qui mène au gîte (entre la RN7 et le village d’Amboitrimanjato) est très mauvaise, quasi-impraticable pendant la saison de pluie. Le gîte n’est donc accessible qu’en voiture 4x4 pendant l’été. Les autres voitures doivent s’arrêter à Manandona, c’est-à-dire sur la RN7, qui se trouve à 5km du gîte. En outre, l’enclavement des sites touristiques pourrait être un véritable frein au développement du secteur touristique dans la région comme celle-ci. (Voir carte N°)

¾ Influence des autres cultures et non respect de la culture du pays d’accueil Le tourisme entraîne toujours des rencontres et des contacts entre individus et entre civilisations différentes. Les touristes et les visiteurs apportent leurs civilisations qui risque de détruire les civilisations des pays d’accueil. Ils apportent alors des pratiques qui portent atteintes à la vertu de la population locale. De plus, notre guide local a noté que « environ un touriste sur 10 ne respecte pas les us et coutumes, les « fady », la religion et la culture du pays. » Par conséquent, les comportements des visiteurs pourraient défavoriser les mœurs et les valeurs locales. Des interdits locaux, des sites et lieux sacrés ne sont plus respectés.

En outre, le tourisme rural et de montagne n’est pas encore très bien connu par les Malgaches, surtout des gens des Hautes Terres. La plupart ne savent pas admirer et apprécier les beaux paysages de montagne ou les rizières en terrasse qui frappent les Occidentaux au cœur quand ils visitent le pays ou les différentes grottes ou encore les plantes et les animaux endémiques qui distinguent la Grande Ile par rapport aux autres pays. En d’autres termes, rares sont les nationaux qui acceptent de dépenser de l’argent ou de l’énergie pour découvrir ces potentiels touristiques. Enfin, limités par les budgets assez serrés, ils ne peuvent pas faire du tourisme qui coûte encore très cher pour les Malgaches.

- 64 - VI.2.4. La promotion et la commercialisation de l’Ibity encore faible Les opérateurs touristiques sont les véritables acteurs au développement touristique. Ce sont des sociétés oeuvrant dans le service touristique regroupant les Tours opérateurs, les Agences de voyages, les services hôteliers et les restaurateurs.

La promotion est donc une étape qui consiste à publier des produits touristiques afin de les commercialiser. Une enquête a été menée auprès de 3 Tours opérateurs dans la Région Vakinankaratra. Un TO a mentionné que le nombre de touriste qui visite le massif de l’Ibity varie annuellement entre 5 à 10 personnes. Les TO ont également avancé que la demande de la destination Ibity est pour le moment rare pour les touristes internationaux faute d’information, de communication et de publicité. Les touristes nationaux sont venus pour la récolte des Uapaca bojeri ou tapia, ou simplement pour le marché hebdomadaire de l’Ibity. A part cela, il existe des visiteurs qui sont intéressés par les pierres précieuses.

Pour commercialiser leurs produits, ces Tours opérateurs régionaux utilise principalement des affiches et des brochures qui ont été distribuées aux entreprises touristiques d’Antsirabe et d’Antananarivo. Par ailleurs, les 12 Hôteliers enquêtés dans la Région Vakinankaratra publient leurs produits de bouche à oreille, par des agences de voyage et ainsi par des panneaux publicitaires. Ces publicités permettent d’attirer le maximum de clients.

Concernant les entreprises touristiques nationales, les supports publicitaires, comme les brochures, les affiches, et les panneaux publicitaires, utilisés ne suffisent plus. Actuellement, avec l’évolution de la technologie de communication, ces méthodes de commercialisation ne sont plus suffisantes car d’autres moyens très pratiques sont utilisés par la plupart des Occidentaux, comme le site web, le mailing et les foires spécialisés. Par ailleurs, par le biais du site web, ces Tours opérateurs arrivent à recevoir beaucoup de réservations quant aux circuits proposés aux clients. En fait, 86,7% de ces Tours opérateurs sont convaincus que la publicité sur l’Internet est un moyen très efficace pour attirer les touristes.

- 65 -

Le tableau N°11 résume les principales forces et faiblesses, opportunités et menaces du tourisme dans la région.

Tableau N°11 : Résumé de l’analyse SWOT des potentialités et réalités touristiques FORCES FAIBLESSES ¾ Présence des sites naturels ƒ Insuffisance des infrastructures ¾ Situation au bord de la RN7 d’accueil ¾ Présence des services d’appui ƒ Insuffisance d’accès dans certains dans le développement du secteur sites et des pistes non aménagés tourisme ƒ Insuffisance de marketing de la destination ƒ Manque des personnels qualifiés dans les services

OPPORTUNITES MENACES ¾ Grande importance du tourisme ƒ Exploitation minière qui génère des emplois directs ƒ Création d’une image de pour la population riveraine destination touristique négative à ¾ Implication de la communauté cause de la qualité inadéquate du locale dans le processus de service développement

Source : auteur

- 66 - CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Ibity fait partie d’une Commune rurale dotée d’une attraction écotouristque importante. Pourtant, l’industrie touristique de l’Ibity reste encore insuffisante. Les potentialités existent mais elles ne sont pas encore valorisées, voire exploitées.

Le massif de l’Ibity reste peu connu et est confronté à de nombreux problèmes qui freine le développement touristique de la région.

Le massif de l’Ibity est un site difficilement accessible. Une des raisons tient au fait que les voies d’accès y sont difficiles et que les infrastructures d’accueils y sont quasi- inexistantes voire même inexistantes, ou à tout le moins, encore à l’état rudimentaire.

Quelques contraintes sont liées aux investissements de l’écotourisme, à savoir le manque de promotion de l’écotourisme, les problèmes fonciers, l’inexistence des plans d’aménagement des sites, l’absence des normes écotouristiques, l’insuffisance d’infrastructure de base facilitant l’accès, les risques financiers des projets écotouristiques, méconnaissance des normes environnementales…

Pourtant, les acteurs et les parties prenantes dans le développement du secteur sont en grand nombre dans la région. Selon eux, ces potentialités méritent d’être exploitées par le biais de la conservation de la biodiversité afin de pérenniser l’écotourisme dans le massif de l’Ibity. Et c’est effectivement dans ce sens que tous les intervenants dans le secteur ont orienté leurs efforts pour la promotion de cette nouvelle destination.

- 67 - Troisième partie : L’écotourisme : une filière prometteuse et un outil stratégique pour le développement intégré

Chapitre VII : PROPOSITION DE CIRCUITS ECOTOURISTIQUES POUR LA DESTINATION IBITY

Un circuit écotouristique est une combinaison d’éléments touristiques, transformant les potentiels naturels et culturels en produits. Ces derniers sont donc composés par des sites naturels et des attraits culturels de la Nouvelle Aire Protégée de l’Ibity, gérée par la MBG dans le cas de cette étude. Les potentialités existantes (Voir croquis n°5) dans le massif de l’Ibity peuvent suggérer des circuits écotouristiques. En général, les circuits sont praticables pendant toute l’année tandis que l’accès est un peu difficile pendant la saison de pluie.

VII.1. Les circuits écotouristiques existants dans le massif de l’Ibity Quatre circuits, proposés par le prestataire touristique « La Grande Traversée de l’Ibity », sont déjà visités régulièrement. Le tableau N°12 résume les caractéristiques ainsi que la tarification des circuits proposés pour le massif de l’Ibity. Ces circuits varient d’une journée à quatre jours ou plus, et 5h à 9h de marche par jour.

Tableau N°12 : Tarification des circuits de la Grande Traversée de l’Ibity

Types de Itinéraires Tarifs 2008 Observations circuit Balade une Manandona – • 2 personnes : 44 550 Ce tarif comprend : journée massif de l’Ibity Ar. - L’encadrement par un – Manandona • 3 à 5 personnes : accompagnateur ; 36 765 Ar. - Les pique-niques ; • 6 à 7 personnes : - 1 bouteille 1,5l/j/pers ; 32 704 Ar. - Animation traditionnelle. • 8 à 10 personnes : 30 406 Ar. • Plus de 10 personnes : 27 907 Ar. Un jour et Manandona – • 2 personnes : 75 803 Ce tarif comprend : une nuit massif de l’Ibity Ar. - L’encadrement par un – Manandona • 3 à 5 personnes : accompagnateur ;

- 68 - 60 165 Ar. - La nuitée en gîte ; • 6 à 7 personnes : - Le dîner du jour 1 ; 53 865 Ar. - Animation traditionnelle. • 8 à 10 personnes : 42 390 Ar. Deux jours et Manandona – • 2 personnes : 103 090 Ce tarif comprend : une nuit massif de l’Ibity Ar. - L’encadrement par un – Manandona • 3 à 5 personnes : accompagnateur 81 207 Ar. pendant 2 jours ; • 6 à 7 personnes : - La nuitée en gîte ; 74 923 Ar. - Le dîner du jour 1 ; • 8 à 10 personnes : - Le petit déjeuner du ème 68 640 Ar. 2 jour ; • Plus de 10 - 1 bouteille 1,5l/j/pers. personnes : 60 840 - Un pot d’accueil à Ar. l’arrivée au gîte ; - Animation traditionnelle.

Circuits Manandona – • 2 personnes : 139 490 Ce tarif comprend : classiques 2 massif de l’Ibity Ar. - L’encadrement par un jours – 2 - Manandona • 3 à 5 personnes : accompagnateur nuits 109 373 Ar. pendant 2 jours ; • 6 à 7 personnes : - La nuitée en gîte ; 101 573 Ar. - Le dîner du jour 1 ; • 8 à 10 personnes : - Le petit déjeuner du ème 89 765 Ar. 2 jour ; • Plus de 10 - Les pique-niques ; personnes : 80 104 - 1 bouteille 1,5l/j/pers ; Ar. - Un pot d’accueil à l’arrivée du gîte ; - Animation traditionnelle.

Source : GTI, tarif 2008 Conception : Auteur

Par ailleurs, le tableau N°13 résume le tarif d’hébergement du Gîte touristique Bakobako localisé à Manandona. Nous avons déjà cité auparavant que le type d’hébergement existant dans le gîte Bakobako en sont : une maison traditionnelle, des bungalows, des chambres familiales et un terrain de camping. Le tarif varie selon le type d’hébergement.

- 69 - Tableau N°13 : Tarif d’hébergement du Gîte touristique Bakobako de Manandona (pour les TO – Agences de voyage – clients directs)

Type d’hébergement Services Tarif 2009 Gîte Chambre pour 4 lits 20 000 Ar/chambre Petit déjeuner (complet) 5 000 Ar/pers. Pot d’accueil 4 500 Ar/pers. Dîner (plat royal) 12 500 Ar/pers Déjeuner pique-nique 12 000 Ar/pers Frais de guidage 45 000 Ar/pers Bungalows Twin double 30 000 Ar/chambre Petit déjeuner complet 5 000 Ar/pers. Pot d’accueil 4 500 Ar/pers. Dîner (plat royal) 12 500 Ar/pers. Déjeuner pique-nique 12 000 Ar/pers. Frais de guidage 45 000 Ar/pers. Chambre familiale Chambre confort avec : 120 000 Ar - Un grand lit ; - Un lit twin ; - Un lit pour guide ; - Douche + toilette individuelle. Camping Repas 95 000 Ar

Source : GTI, tarif 2009 Conception : Auteur

- 70 - Croquis 5 : LES POTENTIALITES ECOTOURISTIQUES DE L’IBITY

Conception : Auteur

- 71 - VII.2. Les circuits proposées à l’intérieur du massif

Site 1 : Rando promeneurs A la découverte de l’ethnie Vakinankaratra, ce circuit est destiné pour les adultes car c’est une marche de 1 à 2h. Les itinéraires de ce circuit commencent à Manandona, passant par Ambavahady, le village où se trouve la cimenterie HOLCIM, et enfin dans le fokontany Ihasy profitant le tourisme culturel organisé par l’ORTVA et en collaboration avec les villageois.

Photo n°18 : Village de Manandona (Cliché : GTI)

Site 2 : Visite de la piscine naturelle pour Sahanivotry Un autre circuit constitué par une piste de 1,5km à partir de la RN7 mène jusqu’à une piscine naturelle. Cette dernière est peu profonde et ne présente aucun risque pour les baigneurs. Le long du circuit, les visiteurs peuvent également découvrir la richesse faunistique et floristique à savoir les orchidées, les pachypodiums, l’aloès, les caméléons… La durée du trajet varie entre 2 à 3h.

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Photo N°19 : La piscine naturelle de Sahanivotry (cliché : Auteur, décembre 2008)

Site 3 : Ascension du mont Ibity (Kiboy), 1 200m d’altitude La durée de la visite est entre 2 à 3h de marche avec une excursion sur le mont Ibity : découverte de la faune et flore endémique superbe selon saison (orchidées, plantes carnivores, caméléons, rapaces…) et découvertes des vestiges géologiques avec la richesse des vallées rizicoles.

Photo N°20 : Vue panoramique du chef-lieu de la commune sur le mont Kiboy (cliché : auteur, octobre 2008)

- 73 - Site 4 : Manandona – Ibity : Circuit « moyenne montagne » Les produits écotouristiques de ce circuit en sont : ¾ vue panoramique, paysage,… ¾ Pachypodiums, palmiers d’altitude, orchidées, aloès, caméléons,… ¾ Palais royal, tombeaux traditionnels, village traditionnels,… Le circuit commence par la visite du Palais royal d’Ambohiponana à Manandona pour une ascension du mont Ibity, de 500m d’altitude, et d’une durée de 2 à 4h de marche. Déjeuner dans le gîte d’étape rural à Manandona. Puis, visite du village et de l’artisanat dans l’après-midi. Il y a également possibilité d’animation villageoise organisée par les villageois de Manandona et le gîte Bakobako pendant la soirée. Ce circuit, à l’état actuel est suggéré aux randonneurs adultes à cause de l’état difficile de la piste. Ce circuit est accessible toute l’année, en voiture, en VTT et à pieds.

Photo N°21 : Le palais royal de Ambohiponana (Cliché : Auteur, octobre 2008)

Site 5 : Visite des carrières et de l’usine HOLCIM Ce circuit permet aux touristes de découvrir la richesse minière à Ibity et la cimenterie HOLCIM, en passant par les paysages naturels, vue panoramique, les rizières en terrasse et enfin par le lieu d’extraction des pierres fines. La rencontre et l’échange avec la population locale avec ses cultures et ses activités font partie de produits écotouristiques dans ce circuit : les miniers et leurs familles. Durant cette journée, la durée totale de marche sera de 3 à 5h.

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Photo N°22 : La cimenterie HOLCIM d’Ibity (Cliché : Auteur, décembre 2008)

Site 6 : Circuit « sommet de l’Ibity » Le circuit « sommet de l’Ibity » consiste en une ascension du massif de l’ Ibity, dans le 2 554 m d’altitude. Le circuit est riche en paysages naturels, cascades et grottes. Puis, les orchidées, les pachypodiums, les aloès, les palmiers d’altitudes, les chauves souris et les caméléons. Concernant les produits culturels, il y a le Doany, les villages et tombeaux traditionnels sur une vue panoramique. Le circuit est praticable toute l’année malgré l’état difficile du circuit. La randonnée dure une journée, avec 3 à 5h de marche.

Photo N°23 : Le sommet du massif de l’Ibity (Cliché : Auteur, octobre 2008)

- 75 - Croquis N°6 : LES CIRCUITS ECOTOURISTIQUES A IBITY

Conception : auteur

- 76 - Tableau N°14 : Récapitulatif des activités proposées pour le massif de l’Ibity

Nom de circuits Itinéraire Durée Caractéristique Produits d’accès écotouristiques Rando Manandona- 1h à 2h Facile Paysages naturels, vue promeneurs Ambavahady- panoramique, Ihasy tombeaux anciens Piscine naturelle 2h à 3h Facile, mais ƒ Paysages naturels, Sahanivotry avec une pente vue panoramique. assez raide ƒ Richesse faunistique et floristique. ƒ Villages traditionnels, rencontre et échange avec la population locale Ascension du Ambavahady- 2h à 3h Facile, mais ƒ Vue fantastique du mont Kiboy Kiboy- avec montée paysage. Ambavahady assez raide ƒ Richesse faunistique et floristique Moyenne Manandona- 2h à 4h Facile mais ƒ Palais royal, montagne Ibity-Manandona avec une pente tombeaux et villages assez raide traditionnels, vue panoramique, pachypodiums, palmier d’altitude, orchidées, aloès, caméléons… Visite des Ambavahady 3h à 5h Facile ƒ Paysages naturels, carrières et vue panoramique, d’usine rizières en terrasse, lieu d’extraction des pierres fines. ƒ Flore et faune endémique. ƒ Rencontre et échange avec la population locale surtout les mineurs. Sommet de Ambavahady- 3h à 5h Moyennement ƒ Paysages naturels, l’Ibity Mont Kiboy- difficile, avec cascades et grottes. Ambavahady des pistes sur ƒ Orchidées, les blocs de pachypodiums, aloès, roches. palmiers d’altitudes, chauves souris et caméléons. ƒ Vue fantastique du paysage. ƒ Doany, tombeaux traditionnels. Source : Auteur

- 77 - VII.3. Les activités à l’extérieur du massif de l’Ibity L’écotourisme perd sa signification exacte sans valorisation de la culture locale. La satisfaction des touristes sera de plus en plus complète s’ils auront assisté ou vécu les péripéties de la culture de la région où ils visitent. En bref, la valorisation de la culture locale s’accompagne toujours avec le développement de l’écotourisme. Vu les lacunes remarquées jusqu’à présent, et étant donné que la culture locale ne rime pas encore avec l’écotourisme, quelques propositions seront avancés pour que cette riche culture soit valorisée, et pour que l’écotourisme en connaît son développement bénéfique pour tous les intervenants dans le domaine. Ce qui est urgent, c’est d’entreprendre toutes les activités possibles qui tendent à promouvoir la culture des hautes terres, au niveau local, régional, national et international.

¾ Au niveau local : Il est nécessaire d’organiser des manifestations folkloriques aux entrées du parc : chants et danses folkloriques, simulation des cultes et des évènements socio-culturels. Par ailleurs, il est aussi important d’inviter les visiteurs étrangers ou nationaux à des moments opportuns pour une réalisation des évènements culturels.

¾ Au niveau régional et national : La production des films, qui décrivent les grands évènements culturels des hautes terres, s’avère nécessaire. Puis, la médiatisation des évènements sur les chaînes de radio-télévision régionales et nationales et la production des supports de promotion de cette culture, à savoir le tee-shirt, casquette, lambahoany, etc., sont également indispensables pour valoriser l’identité de la culture locale.

¾ Au niveau international : Ouverture de sites web sur les programmes culturels annuels.

- 78 - Chapitre VIII : LES PROPOSITIONS D’AMENAGEMENT POUR LE DEVELOPPMENT ECOTOURISTIQUE DE L’IBITY

VIII.1. Renforcement de la préservation de l’environnement et du développement de l’écotourisme

VIII.1.1. Préservation de la biodiversité A l’heure actuelle, dans le cadre du MAP, l’objectif à atteindre est d’augmenter les aires protégées pour la conservation et la valorisation de la biodiversité. La protection des ressources naturelles est indispensable pour pouvoir préserver le site encore intact et afin de développer l’écotourisme dans la région. A partir de cet objectif, quelques propositions méritent d’être prise en compte :

D’abord la réduction des feux de brousse en sensibilisant et responsabilisant toutes les parties prenantes en matière environnementale, la communauté locale. Il est également nécessaire de former les villageois pour qu’ils apprennent à contrôler les feux, et encadrer les patrouilleurs. Puis instaurer des coupe-feux et gérer l’herbage tout en contrôlant les feux de brousse. Il est ainsi indispensable d’établir une association s’occupant du contrôle des feux et établir des « DINA. »

La dégradation de l’écosystème, sa restauration contribuera à l’amélioration de l’état de la nature pour garder le paysage et la biodiversité plus riche.

VIII.1.2. Au niveau service de guidage La formation et le recyclage des personnels en matière de tourisme sont primordiaux pour avoir des produits de qualité et de gamme. La visite des touristes dans un site dépend essentiellement de leur guide. Des guides bien formés sont indispensables aux touristes visitant le massif. Il est alors à recommander que les guides locaux et nationaux suivent des formations en langues étrangères (français, anglais, allemand, …) afin qu’ils puissent communiquer facilement avec les visiteurs. Ensuite, la formation des guides en matière d’accueil et d’animation est nécessaire pour satisfaire et dynamiser les clients. Le port de badge à chaque visite est entre autre obligatoire non seulement pour identifier les guides mais pour la sécurité des touristes.

- 79 - Enfin, chaque guide devrait avoir des cartes de guidage régional, délivré par le Ministère du tourisme en place.

Photo N°24 : Des guides bien formés de la Grande Traversée de l’Ibity (Cliché : GTI)

Concernant le renforcement de l’effectif des guides, il est nécessaire de recruter de nouveaux guides issus de la population locale ou des natifs de la région car ces derniers pourrait aussi être formés pour servir de guides plus tard.

Par ailleurs, afin que les hébergeurs puissent satisfaire les clients, il est aussi indispensable de former régulièrement les responsables de gîte en cuisine, en accueil et en environnement.

Les guides devraient avoir des qualités vis-à-vis des touristes. D’abord une bonne condition physique qui leur permettent d’exercer leur travail. Ensuite des tenues présentables et adaptés aux circonstances. Ils doivent également être cultivés et avoir une solide notion du site et une bonne connaissance des us et coutumes locales. Enfin le guide est censé avoir des notions de secourisme.

A part cela, l’activité artisanale est un attrait touristique majeur. Une formation des artisans est également envisageable en renforçant leur savoir faire sur le tissage des « lamba landy », la natte…et leur qualité de travail. Ils pourraient par la suite vendre leurs produits.

- 80 - VIII.1.3. Encouragement des partenaires et des investisseurs Les investisseurs nationaux, voire internationaux, doivent être fortement encouragés. La population doit avoir la possibilité de participer aux activités touristiques et bénéficier de la croissance du tourisme. L’immigration est encore une question délicate pour les autorités malgaches, en particulier la protection d’emploi pour les diplômés malgaches. Mais tant que le système d’éducation malgache n’est pas en mesure de produire des cadres de niveau international, la protection de l’emploi n’a pas de sens. Le nombre de travailleurs étrangers diminuera dès que les Malgaches possèderont les qualifications requises pour ces emplois. L’assouplissement des régulations d’emploi et d’immigration facilitera la croissance des investissements puisque l’immigration est liée aux besoins du développement du tourisme.

VIII.2. Instauration des offres appropriées à la demande VIII.2.1. Développement des infrastructures routières La seule alternative pour tout développement de la région est de prioriser les infrastructures routières. La construction des voies d’accès constitue les premiers travaux à mener si on veut développer les activités écotouristiques dans le massif de l’Ibity. Il est également important de réhabiliter la piste menant au gîte afin qu’il soit accessible pendant toute l’année même avec une voiture légère. Par ailleurs, baliser les sentiers en créant des pistes qui mènent vers les circuits serait plus pratique pour les touristes et facilite la visite dans le massif.

VIII.2.2. Création des infrastructures d’accueil et d’hébergement Actuellement, la CR d’Ibity ne dispose aucune infrastructure d’accueil mais le seul gîte qui peut accueillir les touristes de l’Ibity se trouve à Manandona. Un centre servant à la fois d’accueil et d’interprétation environnementale devrait être construit soit au bord de la RN7, soit dans le Chef lieu de la Commune Rurale d’Ibity.

L’aménagement d’une aire de camping y est aussi nécessaire notamment pour accueillir les chercheurs et les touristes. Un endroit permettant l’installation d’un campement a déjà été répertorié. Des plates formes pour installer les tentes devraient y être construit avec des tables (table à manger et à travailler). Un abri pour la cuisine est aussi préférable et les toilettes doivent y être présent.

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Photo N°25 : Un terrain pouvant servir d’une aire de camping dans le mont Kiboy, (Cliché : Auteur, octobre 2008)

En outre, des petits chalets pouvant servir d’une aire de repos sont très nécessaires, avec une installation de bancs. Puis, l’installation de buvettes de rafraîchissement s’avère également nécessaire car non seulement elle permet de satisfaire les clients, mais elle offre une possibilité de travail à la communauté locale.

A part cela, il est indispensable de multiplier le nombre de gîte ou de construire un écolodge à Ibity. Il est à noter que l’activité doit s’adapter au milieu local.

L’amélioration des infrastructures de base est aussi une grande priorité, à savoir l’adduction en eau potable.

VIII.2.3. Mise en place de panneaux d’indication Des panneaux de signalisation plus grands et plus attrayants devraient être installés au bord de la RN7. Il est également indispensable de mettre dans le massif des signes de pistes indiquant les circuits, et des panneaux en plastique bien lisibles pour toutes les espèces.

Par ailleurs, les déchets organiques non dégradables devraient être emmenés par les touristes vers la ville pour garder la propreté dans le massif. Il faut également mettre des poubelles à l’intérieur de l’aire protégée. Pour cela, des panneaux de sensibilisation sont ainsi nécessaires notamment au niveau des aires de camping.

- 82 - VIII.3. Au niveau promotion de l’Ibity VIII.3.1. Promotion de l’écotourisme et du tourisme rural Le massif de l’Ibity fait partie d’une commune rurale dans la Région Vakinankaratra. De ce fait, il doit adopter le tourisme rural. Ce tourisme attire principalement des touristes sensibles à la beauté de la nature, des jeunes à l’esprit ouvert, des voyageurs expérimentés d’âge moyen et des retraités dynamiques. Un type de tourisme qui peut bien être mis en cohérence avec l’écotourisme. L’écotourisme permet d’impliquer les communautés locales et de les faire profiter du développement. La conservation de l’identité culturelle et des traditions locales forment ainsi une partie intégrale du développement. L’écotourisme est, en général, un tourisme à faible impact qui tente de minimiser les effets négatifs dont la pollution, le bruit, … dans le mode de vie local. L’écotourisme tend à attirer des touristes qui respectent l’environnement naturel et les cultures locales.

VIII.3.2. Création et promotion de nouvelles attractions La création, ainsi que la promotion de nouvelles attractions permettent de diversifier les produits (cf. croquis n°8). Toutefois, les actions ne peuvent être définies tant que les bases de développement (c’est-à-dire les infrastructures d’accueil et d’hébergement, les infrastructures routières) ne soient pas mises en place.

VIII.3.3. La publicité afin de commercialiser le produit A l’heure actuelle, avec le développement de l’écotourisme, les entreprises touristiques améliorent leur système de commercialisation. Afin de développer ce secteur, toutes les parties prenantes de l’écotourisme ont donné leurs recommandations.

Les principales stratégies de promotion se reposent sur :

• La résolution des problèmes au niveau de l’industrie touristique de l’Ibity : L’amélioration des services existants s’avère indispensable car ils pourront apporter satisfaction aux visiteurs. Cette satisfaction joue un rôle important sur la promotion de la destination de l’Ibity.

• Les supports publicitaires : Il est indispensable d’améliorer la circulation de l’information et de la communication par le biais des supports publicitaires. Ces derniers définissent la stratégie de publicité qui joue un rôle important dans la promotion des produits. A titre d’exemple : production d’un film sur CD ou cassette vidéo, photo, carte, T-shirt, casquette, etc. qui pourrait être - 83 - distribué aux agences de voyages, aux voyagistes, aux hôteliers, aux restaurateurs, aux différents clubs et associations.

L’émission de documentaires ou de reportages sur le tourisme contenant des informations sur la destination, diffusés à la télévision de chaîne nationale ou internationale, jouera un rôle important pour la publicité de la nouvelle destination.

Par ailleurs, la création d’un site web est un moyen très efficace pour transmettre les informations afin de lancer le site. Il permet également aux touristes de choisir les destinations et les activités à faire. Ainsi, les touristes peuvent même effectuer une réservation et payer sur place grâce à l’Internet.

L’édition des brochures, des guides, des catalogues contenant des informations sur la destination serait essentielle pour faire connaître à la clientèle les nouveaux produits touristiques. L’édition des articles à propos de la destination dans les magazines du tourisme renommés serait également idéale pour une meilleure promotion.

Outre, l’organisation d’un éductour s’avère indispensable pour que les opérateurs touristiques soient au courant de l’existence et de l’importance des circuits dans le massif de l’Ibity. Enfin, participer aux foires et salons touristiques nationaux et internationaux, et surtout au Forum du Tourisme International (TFI).

- 84 - Croquis n°7 : LES ATTRACTIONS RECREATIONNELLE A IBITY

Conception : auteur

- 85 - Chapitre IX : LES PLANS D’ACTION EN VUE DE DEVELOPPER L’ECOTOURISME DANS LE MASSIF DE L’IBITY

Ce chapitre détermine les actions à entreprendre en terme de développement écotouristique de la région. Nous avons divisé cette partie en 3 sous-partie : les objectifs à court terme, à moyen terme et à long terme.

IX.1. Les plans d’action des objectifs à court terme Il s’agit essentiellement de valoriser les biens présents, de faire les petits aménagements des acquis afin d’instaurer une base stable et fiable pour un développement durable.

IX.1.1. Valorisation de l’environnement et du site L’aménagement du site est une action prioritaire dans le développement du site et pour accroître le nombre de touristes nationaux et surtout internationaux dans la région.

™ Faire un usage optimal des ressources environnementales : Les actions à entreprendre sont donc de vulgariser et inciter l’utilisation des sources d’énergie disponible localement (solaire, éolienne…) L’objectif est donc de réduire la coupe des arbres dans le massif pour la fabrication du charbon et de bois de chauffage.

™ Contribuer à la préservation des ressources naturelles : Les activités à effectuer en sont la formation et l’éducation environnementale par le biais des émissions télévisées : débat, exposé, animation… Ensuite la sensibilisation de la population de la valeur et de l’utilité des richesses faunistiques et floristiques existantes, ainsi que l’importance du dit massif doit être effectuée par l’intermédiaire du gestionnaire du site et en collaboration avec les acteurs privés et/ou publics.

IX.1.2. Amélioration du site

Cette action consiste à aménager, c’est-à-dire modifier le paysage pour que ce dernier puisse être bien utilisé. Dans notre cas, l’aménagement est destiné à la mise en place des panneaux d’orientation pour un meilleur accueil, ainsi que pour faciliter le déplacement des

- 86 - touristes dans la Nouvelle Aire Protégée. Cette action est de type communautaire, c’est- à-dire la population locale reste le bénéficiaire de ce projet écotouristique.

IX.1.3. Valorisation des richesses socioculturelles locales Le renforcement de capacité des artisans locaux constitue l’action à entreprendre. Ceci a pour but de renforcer le savoir-faire pour assurer la qualité des produits à offrir. En ce qui concerne les richesses culturelles, l’action prioritaire est destinée à la mise en place des panneaux d’interprétation à l’intérieur des grottes, ainsi qu’à l’extérieur du tombeau royal. En effet, l’objectif est de diversifier davantage les activités en s’informant au lieu de contempler tout simplement les grottes.

IX.1.4. Amélioration des activités de la population locale

¾ Amélioration de la qualité et de la quantité des produits agricoles La sensibilisation de la population concernant les nouvelles techniques agricoles est aussi une activité à effectuer à court terme. A titre d’exemple, le SRI (système de riziculture intensive), la culture de contre saison sur les rizières, l’utilisation d’équipements non traditionnels, l’utilisation des pesticides et herbicides, etc. L’objectif est alors d’obtenir des produits de qualité et en quantité.

¾ Amélioration de la qualité et de la quantité des produits d’élevage L’encouragement de la population locale à pratiquer d’autres types d’élevage comme l’apiculture, la pisciculture est indispensable pour diversifier les produits. Il faudra également procéder à la sensibilisation et l’information des éleveurs sur les vaccins contre les différentes maladies qui peuvent infecter les animaux (peste aviaire, bilharziose, peste porcine africaine, etc.)

Tableau N°15 : Résumé des plans d’action des objectifs à court terme

THEMES ACTIONS OBJECTIFS

Faire un usage optimal ƒ Vulgarisation et incitation à ƒ Réduction de la coupe des arbres des ressources l’utilisation des sources pour la fabrication du charbon et des environnementales d’énergies disponibles bois de chauffage ; localement (hydraulique, éolien, solaire, biogaz, etc.) ƒ Formation des chefs de ƒ Bonne gestion de l’Aire Protégée.

- 87 - station en gestion des aires. Contribuer à la ƒ Formation en éducation ƒ Connaissance des richesses préservation des environnementale. naturelles et connaissance des ressources naturelles impacts environnementaux. ƒ Sensibilisation de la ƒ Diminution de la destruction des population de la valeur et de richesses naturelles. l’utilité des flores et faunes existantes. ƒ Sensibilisation sur la lutte contre les feux de brousse.

ƒ Installation des panneaux de ƒ Rappel pour la population et les sensibilisation pour le respect visiteurs de leur devoir. de l’environnement. Amélioration du site ƒ Elaboration d’un plan de l’Aire ƒ Facilite le déplacement des touristes. protégée, à placer à l’entrée. ƒ Construction des panneaux ƒ Sécurité des visiteurs. d’orientation. ƒ Mise en place des toilettes au ƒ Pour l’hygiène. niveau du massif. Recrutement de ƒ Personnel ƒ Pour aider les touristes. personnels d’accompagnement : guide et ƒ Offrir de l’emploi à la population porteur. locale.

Valorisation des ƒ Recrutement des formateurs ƒ Renforcement du savoir-faire pour richesses pour le renforcement de assurer la qualité des produits à offrir. socioculturelles locales capacité des artisans locaux (vannerie, tissage, etc.) ƒ Mettre des panneaux ƒ Pour plus d’activités et d’informations. d’interprétation à l’intérieur des grottes. Amélioration de la ƒ Sensibilisation de la ƒ Produits de qualité et de quantité. qualité et de la quantité population concernant les des produits agricoles nouvelles techniques agricoles. Amélioration de la ƒ Encouragement de la ƒ Diversification des produits. qualité et de la quantité population à pratiques des produits d’élevage d’autres types d’élevage.

- 88 - ƒ Vaccins contre les maladies. ƒ Amélioration de la qualité et de quantité des produits.

Source : auteur

IX.2. Les plans d’action des objectifs à moyen terme Cette étape considérée à « Moyen terme » est proposée pour une période de deux à trois ans. L’objectif principal de cette étape serait de faire des aménagements assez importants pour améliorer les offres afin que ces derniers suivent les normes internationales.

IX.2.1. Amélioration de l’environnement

™ Instaurer un environnement sain et harmonieux : Implantation des bacs à ordures tous les 500 mètres. Vulgarisation des bonnes pratiques en gestion des déchets et des eaux usées en utilisant des méthodes alternatives pour l’assainissement des eaux usées. Par exemple créer des canaux d’évacuation des eaux usées et pluviales pour faciliter la collecte et l’élimination des déchets ainsi qu’éviter une haute concentration d’éléments nutritifs dans les eaux souterraines afin de réduire les impacts environnementaux.

IX.2.2.Aménagement du site

Il faudra impliquer la population dans la mise en œuvre de cette action. Les actions à entreprendre sont :

¾ La réhabilitation du sentier (plus ou moins incliné) et des pistes qui mènent vers les grottes et le sommet. L’objectif de cette action est de garantir la sécurité des touristes lors de leur circuit dans le massif. ¾ Aménager les terrains de camping.

Par ailleurs, la réhabilitation des infrastructures d’accueil constitue une étape incontournable dans ce projet écotouristique. Afin d’augmenter le nombre de capacité d’accueil et le nombre de visiteurs, il est alors nécessaire de réhabiliter voire aménager le gîte existant pour qu’il réponde aux normes internationales.

- 89 - IX.2.3. Amélioration des richesses socioculturelles

™ Amélioration des activités artisanales Nombreux sont les actions qui méritent d’être prise en compte dans cette rubrique. Il est alors indispensable de recruter les formateurs parmi les artisans pour former les gens qui veulent devenir artisans. Cela permet d’augmenter le nombre des artisans dans la commune. Il est également nécessaire de créer une association artisanale pour que le travail de l’artisanat à Ibity ne soit pas individuel ou familial. Par ailleurs, l’organisation de foire et/ou vente exposition des produits artisanaux locaux permet de faire un lancement sur ces produits qui pourraient attirer les touristes dans ce site. Enfin, les artisans doivent également collaborer avec les opérateurs touristiques afin de faciliter la vente de leurs produits.

™ Mise en place des sites culturels Le principal travail qui consiste à faire est de mettre en place de centres culturels et musées dans la région pour faire connaître au public les richesses historiques et socioculturelles que possède la région.

Tableau N°16 : Résumé des plans d’action des objectifs à moyen terme

THEMES ACTIONS OBJECTIFS Instauration d’un ƒ Implantation des bacs à ordures ƒ Pour la propreté du site. environnement saine (tous les 500 mètres). et harmonieux ƒ Création des canaux ƒ Pour faciliter la collecte et d’évacuation des eaux usées et l’élimination des déchets. pluviales.

Aménagement du site ƒ Réhabilitation des pistes qui ƒ Pour garantir la sécurité des mènent vers les grottes et le touristes. sommet. ƒ Aménagement des deux ƒ Pour compléter les terrains de camping : l’un sur infrastructures Beapombo (Lat 20°04°10,2’S et d’hébergement. Long 47°00°46’E) et l’autre sur ƒ Pour augmenter la capacité le mont Kiboy. d’accueil afin d’augmenter le ƒ Réhabilitation du gîte existant. nombre de visiteurs.

- 90 - ƒ Services et infrastructures répondant aux normes internationales.

Recrutement des Formation de la population locale Pour garantir la perfection des personnels dans le domaine suivant : offres. - Personnel d’accueil : réception et commercial. - Personnel d’hébergement : femme de chambre. - Personnel de restauration : cuisinier et serveur. - Personnel d’accompagnement : guide et porteur. Amélioration des ƒ Recrutement de formateurs ƒ Augmentation du nombre activités artisanales parmi les artisans pour former des artisans. les gens qui veulent devenir artisans. ƒ Création d’association ƒ Pour que le travail de artisanale. l’artisanat ne soit plus individuel ou familial. ƒ Organisation de foire et/ou ƒ Publicité des produits et vente exposition des produits source de revenus pour les artisanaux locaux. artisans. ƒ Collaboration entre les artisans et les opérateurs touristiques. Aménagement des Mise en place des centres Pour faire connaître au public sites culturels culturels et musées dans la les richesses historiques de la commune. région.

Source : Auteur

IX.3. Les plans d’action pour les objectifs à long terme Cette troisième étape est suggérée sur une période de quatre à cinq ans. Elle se concentre sur la création de nouvelles attractions pour diversifier les produits ainsi - 91 - qu’inventer des moyens pour les vendre tout en assurant les infrastructures de base et les structures d’appui.

IX.3.1. Aménagement du site

Afin de faciliter le déplacement des touristes dans le massif, il faudra retracer les pistes qui mènent aux grottes, sommet et chute d’eau… Par ailleurs, la route secondaire via Vinaninkarena mérite d’être goudronnée car elle reste boueuse pendant la saison de pluie. Il faudra également mettre en place des activités ludiques telles que les différents sports comme les randonnées (pédestre, en VTT…) et les activités adaptées à la montagne. L’objectif est donc de promouvoir le tourisme d’aventure ainsi que le tourisme montagnard.

En ce qui concerne les infrastructures d’hébergement, il s’avère indispensable de construire des bungalows faits par des matériaux locaux et décorés par la population locale. Ensuite, construire également des restaurants pour plus de variétés de plats, donc plus de choix pour les touristes. En outre, construire des chalets avec des bancs et des tables, réalisés et décorés par la population locale est nécessaire (voir croquis N°8), combinant avec la construction de toilettes et mise en place des bacs à ordures près de chaque chalet. Il faudra, entre autre créer des magasins pour la vente des produits artisanaux en guise d’articles de souvenir pour les touristes.

IX.3.2. Promotion du site

™ Elaboration d’un plan marketing pour une promotion efficace et efficiente de la destination Ibity Il est d’abord indispensable de créer une image et/ou un slogan qui doit refléter la réalité de la destination pour donner des idées aux clients sur les offres de la zone. La collaboration avec les opérateurs touristiques, ORTVA, MREFT, … est très essentielle pour la promotion du site, et aussi pour trouver la synergie, et enfin pour faire face au marché mondial.

- 92 - Enfin, la participation aux salons professionnels du tourisme, manifestations et évènements contribue également à la publicité du site afin de promouvoir la destination Ibity.

™ Contribution à la mise en place de l’écotourisme dans la région L’élaboration des supports de communication sur l’écotourisme dans les établissements touristiques et les sites (affiches, audiovisuel, ciné mobile…) figure parmi les activités prioritaires à effectuer afin de promouvoir l’écotourisme dans le massif de l’Ibity. Par ailleurs, il s’avère indispensable d’encourager la population locale à s’investir dans des projets pour le développement de ce secteur prometteur.

Tableau N°17 : Résumé des plans d’action des objectifs à long terme

THEMES ACTIONS OBJECTIFS

Aménagement du ƒ Retracer les pistes qui mènent aux ƒ Faciliter le déplacement site grottes, sommet, chute d’eau… des touristes surtout ƒ Entretenir la route qui mène vers le pendant la saison de chef-lieu de la commune. pluie. ƒ Mise en place des activités ludiques ƒ Diversifier les activités (comme les randonnées pédestre, dans le massif ; en VTT, …) et les autres activités promouvoir le tourisme qui peuvent être exercées sur les sportif et d’aventure, ainsi montagnes (l’alpinisme…) que le tourisme ƒ Ouverture de nouveaux circuits dans montagnard. ces sites pour diversifier l’offre.

Création d’autres ƒ Construction de bungalows réalisés ƒ Augmenter le nombre de infrastructures par la population locale. capacité d’accueil pour d’hébergement augmenter le nombre de visiteurs. ƒ Construction des restaurants. ƒ Pour plus de variété de

- 93 - plats. ƒ Construction de chalets (Voir croquis ƒ Pour que les visiteurs N°7) avec des tables et des bancs, puissent se reposer. et décorés par la population locale. ƒ Construction de toilettes et mise en ƒ Hygiène et propreté du place de bacs à ordures près de site. chaque chalet. ƒ Création de magasins pour la vente ƒ Source de revenus pour des produits artisanaux. la population locale. Promotion du site ƒ Faire une étude de typologie de la demande des clients afin de créer de nouveaux produits. ƒ Création d’une image et/ou un ƒ Pour donner des idées slogan qui doit refléter la réalité de la aux clients sur les offres destination. de la destination Ibity. ƒ Collaborer avec les opérateurs ƒ Pour trouver la synergie, touristiques, l’ORTVA, la Région travailler ensemble pour Vakinankaratra… faire face au marché ƒ Participation aux salons mondial. professionnels du tourisme. ƒ Mise en place des panneaux ƒ Promotion et publicité du publicitaires : à la sortie de l’aéroport site. international d’Ivato, à l’entrée de la ville d’Antsirabe… ƒ Insertion des publicités dans la ƒ Pour faciliter le contact presse, les magazines. entre acheteurs et ƒ Création d’un site web. vendeurs.

Source : auteur

- 94 - Croquis n°8 : L’AMENAGEMENT ECOTOURISTIQUE DU MASSIF DE L’IBITY

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- 95 - CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

Actuellement, le tourisme représente l’un des moteurs de l’économie de Madagascar et ce secteur contribue une part importante dans la rentrée de devise à Madagascar. Dans ce sens, nous avons pu essayer d’apporter des suggestions pratiques qui pourraient développer le secteur écotouristique à Ibity.

En effet, les plus grands travaux d’aménagement à faire consistent surtout à l’implantation d’un centre d’interprétation et d’infrastructure d’accueil, de bungalows et des gîtes dans le chef lieu de la commune d’Ibity ainsi qu’à la réhabilitation de la route secondaire qui y mène à partir de la RN7 (Vinanikarena), pour que les sites puissent être accessibles facilement en voiture.

La mise en place de ces infrastructures permettra aux touristes de rester longtemps dans le site et de visiter ainsi les circuits proposés dont la plupart nécessitent un temps assez long. La réhabilitation de la piste s’avère indispensable pour faciliter les visites dans le massif de l’Ibity.

- 96 - CONCLUSION GENERALE

Madagascar est l’un des pays disposant des richesses naturelles et culturelles au monde. Il se positionne comme l’un des hauts lieux de la biodiversité à l’échelle de la planète. Il a même été dénommé : « le pays de la mégadiversité.» Cette diversité se reflète également chez les habitants dont les coutumes se sont constituées en fonction de leur milieu géographique immédiat. Cette grande diversité culturelle et des ressources naturelles permettent à la Grande Ile d’être parmi les destinations les plus prisées des amoureux de la nature et du dépaysement dont Ibity fait partie. Le massif de l’Ibity se trouve dans la commune rurale d’Alatsinainy Ibity, dans la région Vakinankaratra. Ce massif constitue des sites exceptionnels en matière de paysage et de richesse en biodiversité de la Haute Terre Centrale malgache. Il dispose une potentialité naturelle et culturelle très attrayante qui constitue son atout touristique incontestable et incontesté.

L’écotourisme est un tourisme fondé sur la découverte de la nature C’est une activité qui se développe de manière significative dans la région. Le secteur, vecteur de développement socio-économique durable, implique l’intégration de la dimension environnementale ou la prise en compte des processus environnementaux.

L’objectif des parties prenantes, à savoir les établissements touristiques, les ONG environnementaux, l’Etat et la Région, est de contribuer activement au développement économique de la région d’implantation en valorisant les ressources naturelles, humaines et culturelles locales par le biais d’un tourisme intégré, respectueux de l’environnement rural et viable à long terme. Le tourisme rural, s’appuyant sur la valorisation de tous les attraits au niveau des villages et leurs territoires, s’intéresse plus particulièrement à la vie des communautés rurales. Ainsi, cette nouvelle forme de tourisme pourrait freiner l’exode rural et attribuer une nouvelle dynamique positive à l’économie locale. Il s’agit effectivement d’une forme de tourisme dans laquelle la région concernée aura des perspectives d’avenir meilleures.

- 97 - Malgré son implication dans le développement socio-économique de la région, le tourisme rencontre un certain nombre de contraintes pour sa promotion qui doivent être traitées selon leur état et contexte. Certaines situations seront à rectifier pour la pérennisation du projet, notamment l’utilisation durable et la conservation des ressources naturelles, la préservation de l’environnement, la protection de l’identité socioculturelle de la région concernée au profit de l’homme. Il s’avère ainsi indispensable de concevoir un nouveau plan marketing plus adapté à la réalité actuelle des choses, de renforcer et d’assainir les infrastructures d’accueil et la logistique, d’améliorer en effectif et en formation le service de guidage, d’éduquer et de sensibiliser les touristes et la population locale. Le tourisme rural doit ainsi être développé si on veut se démarquer de la concurrence. L’Etat doit y contribuer en renforçant les politiques nationales ou les plans directeurs afin que le secteur puisse se développer de manière rationnelle et en encourageant les initiatives prises par les professionnels du tourisme.

Ce mémoire contribuera, nous l’espérons, au développement de l’écotourisme dans le massif de l’Ibity, favorisant ainsi la création de nouveaux métiers et de nouveaux emplois pour les populations riveraines.

- 98 - BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX :

1. BAILLY (A), « Les concepts de la géographie humaine », Ed. Armand Colin, 2001. 2. HENRI DE FARCI, « L’espace rural », Que-sais-je ? PUF, 1975, 126p. 3. DONQUE (G) « Contribution géographique à l’étude du climat de Madagascar », NIAG, 1975, 475p.

OUVRAGES SPECIFIQUES :

1. CONSERVATION INTERNATIONAL (2005), « Linking Communities, Tourisme and Conservation : A Tourism Assessment Process »,122p. 2. CONSERVATION INTERNATIONAL, « Increasing competitiveness of micro and small enterprises in the tourism industry of Madagascar: An innovative approach to economic growth and poverty reduction”, 76p. 3. CONSESRVATION INTERNATIONAL (2003), “The Rapid Tourism Assessment COBA: Worksheets, Form, Surveys, and Questionnaires for on-site assessment workshop”, Ecotourism Department, 38p. 4. BIODEV Madagascar Consulting (Décembre 2005), “Mission d’évaluation des sites écotouristiques dans le corridor Mantadia – Zahamena, Axe: Mangoro – Anosibe an’ala », 95p. 5. USAID (July 2006), “Nature – Oriented Tourism in Ecuador”, 55p. 6. MBG, (Fév. 2004.)“ Stratégie de conservation pour le massif d’Ibity” 7. SAGE (Avril 2004), «Manuel pour la mise en place de l’écotourisme communautaire : quelques expériences de gestion locale », 45p. 8. ANGAP (Juin 1993), « Projet de la politique sous-sectorielle : ECOTOURISME », 28p. 9. ANGAP (Janv. 1996), « Etude de faisabilité de la composante Aires Protégées et Ecotourisme », 73p. 10. TETRAKTYS (Juin 2007), « Référentiel des compétences et interventions de l’association TERAKTYS 1994-2007 », 18p. 11. Chis Birkinshaw et al. (Avril 2006) « Le Massif d’Ibity : Description, Evaluation et stratégies de conservation », 54p.

- 99 - 12. Jean Michel HOERNER (déc 1993), « Introduction au Géotourisme », Ed Presse Universitaire de Perpignant, Coll. Etudes, 235p. 13. ANDY DRUMM et AL MOORE, “Développement de l’écotourisme”, Vol 1, 2002, 102p. 14. ANGAP (Mai 1999), « Politique sous-sectorielle de l’écotourisme dans les Aires Protégées », 16p. 15. Sylvie BLANGY et Al, « Ecotourisme », Guide de savoir faire, mai 2002, Ed AFIT. 16. OMT, « Développement durable de l’écotourisme », Recueil de bonne pratique dans les PME, 2003.

MEMOIRES :

1. RASOAFARANAIVO (M), « Evaluation des impacts du feu sur la biologie de quelques espèces végétales du massif d’Ibity », DEA en écologie végétale, Faculté des Sciences, 2005, 78p. 2. RAKOTONDRAVONINALA (V), «Contribution à l’étude de quelques espèces végétales endémiques et menacées en vue de leur conservation dans le massif de l’Ibity et d’Itremo », ESSA, Département des eaux et eaux et forêts, 2005, 95p. 3. RANDRIATSIVERY (F), « Evaluation des impacts du feu sur la végétation des savanes du massif de l’Ibity », DEA en écologie végétale, 2005, 85p. 4. RAZAFINDRAKOTO (N), « La cogestion : un cadre potentiel pour faciliter les mitigations des impacts sur la population pour la création d’une nouvelles aire protégée », Université d’Antsiranana, Département de Sciences et Nature et de l’Environnement, Août 2008, 34p 5. TOLODRAZA Laurencia, « Evaluation des pressions anthropogéniques de la NAP proposée de Vohipano : Tavy, Exploitation illicite », Août 2008, 24p. 6. ANDRIANDRAINY (D), « Potentialités et perspectives de développement écotouristique dans la région du Menabe, le cas du Parc National de Kirindy Mite », Avril 2006, 114p. 7. RASOLOFONDRAHANTA (L), « Etude d’impacts sociaux économiques de l’écotourisme : cas de l’Isalo », oct 2005, 115. 8. RABEARIZAFY (P), « Vers la création d’une aire protégé dans le couloir forestier d’anjozorobe – Angavo », Avril 2006, 110p.

- 100 - 9. RAZAKAMIHAJA (C) « L’écotourisme montagnard et culturel communautaire dans la commune rurale d’Ambohimasina Ambalavao, Hautes Terres Centrales de Madagascar », 2005, 118p. 10. RANDRIANASOLO Sylvain, « Un espace bipolaire : Elaboration de plan de développement écotouristique dans la presqu’île MASOALA : Le cas du PN de Masoala et la Réserve spéciale de Nosy Mangabe », 2003, 146p. 11. RAVO (J), « Exploitation touristique des Tours Opérateurs dans la province autonome d’Antananarivo », 2004, 110p.

12. MANDIMBINIAINA (T), « Aménagement écotouristique station forestière de Tampolo (centre est de Madagascar) », 110p.

REVUES ET MAGAZINES :

1. Annuaires, « Tours Opérators professionnels Récéptifs de Madagascar », 52p. 2. ONTM, « Guide Officiel », P 67, 191p. 3. « Madagascar Action Plan » 4. WWF, « Conservation ISSUES – Linking theory and practice in the worldwide conservation of nature”, Vol.2, N° 3, Juin 1995, 12p. 5. WWF, “Vintsy”, Bimestriel Malgache d’orientation écologique, N° 05, 51, 53, 59

WEBOGRAPHIE

• www.conservation.org • www.madagascar-mountain.org • www.ecotourisme-madagascar.com • www.madabrousse.com • www.parcs-madagascar.com • www.voyage-madagascar.be.fr • www.voyageons-autrement.com • www.tetraktys-ong.com • www.ecotravelperu.com • www.naturalodging.org • www.meeft.gov.mg

- 101 - TABLE DES MATIERES

PAGES

Liste des abréviations Liste des croquis Liste des cartes Liste des figures Liste des tableaux Liste des photographies Résumé INTRODUCTION …………………………………………………………………………….. 11

Première partie : LE MASSIF DE L’IBITY : ASSISE GEOGRAPHIQUE FAVORABLE A L’ECOTOURISME……………………………………………………….. 7

Chapitre I : L’écotourisme : un concept récent en plein essor dans le massif de l’Ibity…………………………………………………………………………………………… 7

I.1. Des concepts récents ……………………………………………………………….... 7 I.1.1. Le tourisme durable …………………………………………………………………... 7 I.1.2. L’écotourisme ………………………………………………………………………….. 7 I.1.3. L’écotourisme et les produits écotouristiques ……………………………………… 9 I.2. Madagascar : « un pays de mégadiversité » ……………………………………... 10 I.3. Le massif de l’Ibity au bord de la RN7 ……………………………………………... 11 I.3.1. Historique de l’Ibity ……………………………………………………………………. 13 I.3.2. Zonage de l’Ibity par MBG …………………………………………………………… 13

Chapitre II : Le milieu naturel : un écosystème favorable à l’écotourisme ……… 15

II.1. Des écosystèmes dominés par la forêt naturelle ……………………………….. 15 II.2. Un climat tropical d’altitude favorable à l’accueil des touristes ……………... 17 II.2.1. Un massif attaqué en permanence par l’alizé austral ……………………………. 17 II.2.2. Une richesse en rivière et cours d’eau …………………………………………….. 18 II.3. Un massif quartzite exceptionnel ………………………………………………….. 18 II.3.1. Une formation géomorphologique assez simple ………………………………….. 19 II.3.2. Un massif composé de schistes quartzites ………………………………………... 19 II.3.3. Un massif constitué par divers types de sol 20

Chapitre III : Un massif à forte potentialité écotouristique …………………...... 22

III.1. Une grande richesse en biodiversité ……………………………………………... 22 III.1.1. Diversité floristique ………………………………………………………………….. 22 III.1.2. Diversité faunistique ………………………………………………………………… 25 III.2. Les produits physiques du massif de l’Ibity ……………………………………. 28 III.2.1. Un paysage rocailleux attrayant et vue panoramique …………………………... 28 III.2.2. Les ressources minières et les grottes ……………………………………………. 28 III.2.3. Chutes d’eau et piscines naturelles ……………………………………………….. 30 III.3. Les produits socioculturels ………………………………………………………… 30 III.3.1. Cultures, religions et croyances ……………………………………………………. 30 III.3.2. Artisanat : une activité subsidiaire …………………………………………………. 32

- 102 - III.3.3. Architecture …………………………………………………………………………... 32 III.3.4. Echanges et rencontres avec la population ………………………………………. 33

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ……………………………………………... 35

Deuxième partie : Le dynamisme de l’activité touristique dans le Massif de l’Ibity ………………………………………………………………………………………….. 36

Chapitre IV : La filière touristique de l’Ibity …………………………………………… 36

IV.1. Les services et prestations à Ibity ………………………………………………... 36 IV.1.1. Le service de guidage : des guides compétents ………………………………… 36 IV.1.2. Le service d’accueil à Ibity …………………………………………………………. 37 IV.2. Identification des acteurs et des services d’appui au développement de l’écotourisme avec leur programme de soutien ……………………………………… 42 IV.2.1. Au niveau de la facilitation des investissements ………………………………… 42 VI.2.2. Au niveau du marché de services …………………………………………………. 42 IV.2.3. Au niveau des communautés de base ……………………………………………. 43

Chapitre V : Analyse de marché …………………………………………………………. 47

V.1. La diversité des produits touristiques ……………………………………………. 47 V.1.1. Les types de tourisme pour Ibity …………………………………………………… 47 V.1.2. Les infrastructures sociaux et touristiques ………………………………………… 48 V.2. Les typologies des touristes et caractéristique de la visite ………………….. 50 V.2.1. Prépondérance des touristes Français ……………………………………………. 50 V.2.2. Organisation de la visite et les raisons de déplacement ………………………… 53 V.3.3. Les exigences des Tours Opérateurs ……………………………………………… 54 V.3. L’écotourisme à Ibity : Une croissance prometteuse ………………………...... 54 V.3.1. Les sources de revenu des ménages dans la commune ……………………….. 54 V.3.2. Evaluation des recettes par les droits d’entrée …………………………………… 55

Chapitre VI : Les atouts et les faiblesses du massif de l’Ibity ……………………... 57

VI.1. Des atouts garant du développement de l’écotourisme dans le massif de l’Ibity ………………………………………………………………………………………….. 57 VI.1.1. Compétitivité de la destination Ibity par rapport à Vakinankaratra 57 ……………… VI.1.2. Les infrastructures favorables au développement de l’écotourisme …………... 58 VI.1.3. Ressources artisanales exploitables, mais besoins d’encadrement …………... 59 VI.1.4. Une population motivée à s’intégrer dans le projet de développement Ecotouristique ………………………………………………………………………………... 59 VI.2. Les obstacles et les menaces de développement écotouristique de l’Ibity.. 60 VI.2.1. Problèmes au niveau de l’industrie touristique de l’Ibity ………………………. 60 VI.2.2. Contraintes au niveau de la biodiversité ………………………………………….. 62 VI.2.3. Contraintes socio-économiques et culturelles dans la commune rurale d’Ibity.. 64 VI.2.4. La promotion et la commercialisation de l’Ibity encore faible …………………... 65

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ……………………………………………... 67

Troisième partie : L’écotourisme : une filière prometteuse et un outil stratégique pour le développement intégré …………………………………………… 68

- 103 -

Chapitre VII : Proposition de circuits écotouristiques pour la destination Ibity… 68

VII.1. Les circuits écotouristiques existants dans le massif de l’Ibity ……………. 68 VII.2. Les circuits proposées à l’intérieur du massif ………………………………… 72 VII.3. Les activités à l’extérieur du massif de l’Ibity …………………………………. 78

Chapitre VIII : Les propositions d’aménagement pour le développement écotouristique de l’Ibity …………………………………………………………………… 79

VIII.1. Renforcement de la préservation de l’environnement et du développement de l’écotourisme ……………………………………………………….. 79 VIII.1.1. Préservation de la biodiversité …………………………………………………. 79 VIII.1.2. Au niveau service de guidage ……………………………………………………. 79 VIII.1.3. Encouragement des partenaires et des investisseurs …………………………. 81 VIII.2. Instauration des offres appropriées à la demande …………………………… 81 VIII.2.1. Développement des infrastructures routières …………………………………... 81 VIII.2.2. Création des infrastructures d’accueil et d’hébergement ……………………… 81 VIII.2.3. Mise en place de panneaux d’indication ……………………………………….. 82 VIII.3. Au niveau promotion de l’Ibity …………………………………………………… 83 VIII.3.1. Promotion de l’écotourisme et du tourisme rural ……………………………….. 83 VIII.3.2. La publicité afin de commercialiser le produit …………………………………... 83

Chapitre IX : Les plans d’action en vue de développer l’écotourisme dans le massif de l’Ibity …………………………………………………………………………….. 85

IX.1. Les plans d’action des objectifs à court terme ………………………………… 85 IX.1.1. Valorisation de l’environnement et du site ……………………………………….. 85 IX.1.2. Amélioration du site …………………………………………………………………. 85 IX.1.3. Valorisation des richesses socioculturelles ………………………………………. 86 IX.1.4. Amélioration des activés de la population locale ………………………………… 86 IX.2. Les plans d’action des objectifs à moyen terme ………………………………. 89 IX.2.1. Amélioration de l’environnement …………………………………………………... 89 IX.2.2.Aménagement du site ……………………………………………………………….. 89 IX.2.3. Amélioration des richesses socioculturelles ……………………………………… 90 IX.3. Les plans d’action pour les objectifs à long terme ……………………………. 91 IX.3.1. Aménagement du site ………………………………………………………………. 92 IX.3.2. Promotion du site ……………………………………………………………………. 92

CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE …………………………………………….. 96

CONCLUSION GENERALE ……………………………………………………………….. 97 BIBLIOGRAPHIE ……………………………………………………………………………. 99 Table des matières …………………………………………………………………………. 102 Annexes ……………………………………………………………………………………… 105

- 104 - ANNEXES I

I. QUESTIONNAIRE POPULATION LOCALE

Date : ______Interviewer :______Lieu :______

Le massif de l’Ibity possède une richesse biologique exceptionnelle, encore peu valorisée par le secteur touristique. Dans le cadre de la conservation de cette ressource économique et dans un souci de pérennisation du tourisme dans cette zone, cette enquête est menée en préliminaire de la planification du développement de l’écotourisme dans le massif de l’Ibity. Nous vous invitons à contribuer à l’avènement de cette nouvelle destination en offrant vos acquis, pour la pérennisation de la valorisation de cette unique biodiversité aux bénéfices de ses parties prenantes, incluant : les communautés riveraines, les opérateurs touristiques, les services publics et le public au sens large. Nous assurons la confidentialité de vos réponses et la restitution de notre analyse en fin d’étude, pour servir et valoir ce que de droit. Merci de votre collaboration.

I- Identité du village

Nom du village : Fokontany : Commune : Nb de pers dans une famille :

II- Identité de la personne enquêtée Sexe : Age : Situation matrimoniale : Célibataire Marié(e) Nombre d’enfant :……. Veuf (ve) Divorcé (é)

Etes-vous né dans ce village ? 0. Oui 1. Non

Combien d’année avez-vous habité dans ce village ?

Quel groupe ethnique appartenez-vous ?

Niveau d’instruction : 1. Primaire 2. Secondaire (collège – Lycée) 3. Supérieur (université)

Votre fonction actuelle : (cochez svp)

- 105 - Agriculteur Artisan Guide touristique Employé Holcim Transporteur Services Autres : ______

Lieu de travail : ______

III- Le tourisme et vous

1- L’écotourisme est une activité supposée conserver la biodiversité tout en assurant le bien-être de ka communauté riveraine. Qu’en pensez-vous ? (Cochez une réponse à chaque phrase)

OUI NON 1. Le développement du tourisme offrira des opportunités d’emplois aux résidents 2. J’encouragerais mes proches de participer aux services et aux emplois liés au développement du tourisme 3. Je crains que le tourisme ne réduise notre ressource naturelle (nourritures, bois, eaux…) 4. Le développement du tourisme attirera les appuis et investissements extérieurs que je pense devoir réaliser dans notre région 5. Le développement du tourisme contribuera à la conservation de notre biodiversité et de notre environnement naturel 6. Pour assurer la meilleure gestion du développement du tourisme, il faut une sécurisation foncière des communautés locales et de réserver uniquement une partie des propriétés foncières au développement du tourisme 7. L’arrivée des touristes internationaux apportera un changement positif des communautés locales sur le plan socio-économique 8. L’arrivée des touristes internationaux apportera un changement positif des communautés locales sur le plan culturel 9. Le développement du tourisme, un cycle négatif de surdéveloppement dans notre région 10. Les touristes importuneront les résidents avec les animations récréatives 11. Les touristes importuneront les résidents avec les animations récréatives 12. Les touristes sont des charges pour le service public 13. Mes revenues familiaux et la qualité de la vie accroîtrons si les touristes seront attirés par les activités et services touristiques 14. L’infrastructure locale s’améliorera grâce au tourisme 15. Les touristes ne paient pas assez pour les services offerts 16. Je préfère que les touristes visitant notre région mais ne s’y emménagent pas 17. Le tourisme nous orientera vers un développement durable sauvegardant les aspects sociaux et environnementaux de notre région intacts

2- Est-ce que vous fréquentez souvent avec des touristes ? 1. Oui 2. Non Quelles sont les raisons de vos relations ?

3- Qu’est-ce que vous feriez avec votre revenu gagné avec le tourisme ? Est-ce que cela améliore votre vie ?

4- Approximativement, pourriez-vous dire votre revenu familial annuel de l’année dernière? 1. Moins de Ar 500 000 2. 500 000 à 1 000 000 3. 1 000 000 à 5 000 000 4. 5 000 000 à 10 000 000 5. 10 000 000 à 20 000 000 6. Plus de 20 000 000

- 106 - 5- Avez-vous des inquiétudes en rapport avec les touristes et/ou au développement du tourisme, qui n'ont pas été adressés dans ce questionnaire? Est-ce qu'il y a des places ou événements que vous ne voudriez pas encouragés comme attractions du tourisme?

6- Quelle est votre vision sur l’avenir de la région et le rôle du tourisme dans le massif de l’Ibity ?

7- Aimeriez-vous travailler dans le secteur tourisme dans votre région ? Dans quel domaine ?

IV- Contribution à l’écotourisme

8- Sur les activités suivantes, lesquelles choisiriez-vous pour mieux contribuer à la pérennisation de la matière première de l’écotourisme qu’est la biodiversité ? (Cocher, svp) Paiement de droit d’entrée (DEAP) Redevance sur les activités touristiques dans l’aire protégée Création d’emploi aux populations riveraines Contribution aux activités de développement intégré à la conservation de la biodiversité Dons pour la nature Contribution aus fonds d’investissements communautaires Autres : (à préciser)

V- Perspectives pour le développement de l’écotourisme à Ibity

9- Quel(s) mécanisme(s) envisageriez-vous pour que votre contribution atteigne la conservation de la biodiversité pour la pérennisation de l’écotourisme à Ibity ?

10- D’après-vous, quelle serait la stratégie efficace pour le développement de l’écotourisme ?

11- Avez-vous des suggestions concernant le mode de gestion des revenus de l’écotourisme au massif de l’Ibity ?

12- Quelles sont les perspectives que vous envisagez sur le massif de l’Ibity et sur la Région de Vakinankaratra ?

13- Quels devraient être vos rôles et responsabilités dans le fonctionnement de ce nouveau projet ?

14- Comment envisagez-vous une collaboration avec les promoteurs ?

15- Quel pourrait être votre part dans la promotion écotouristique du massif de l’Ibity ?

- 107 - II. QUESTIONNAIRE TOURISTES

I- Informations générales

1-Identité du visiteur Age : Sexe : Nationalité : Résidence (Pays/ville) :

2-Organisation de la visite :

Voyagez-vous… ? a. Avec un package (tour groupé ou individuel organisé par un tour opérateur) Lequel ?______b. Indépendantes (voyage seul ou avec d’autres personnes mais pas organisé par un tour opérateur) c. Combinaison des deux (combinaison des voyage package et indépendant)

3-Durée de votre séjour dans le :

Nbr de jours Nbr de mois Massif de l’Ibity Pays

II- le choix du massif de l’Ibity

4-Pouvez-vous expliquer le choix du massif de l’Ibity comme étape de votre voyage ?

5-Comment avez-vous connu le massif de l’Ibity ?

6-Qui vous a donné l’idée de venir dans le massif de l’Ibity ? (Cochez svp)

Guide touristique Média/ document/ internet… Agence de voyage / Tour opérateurs Conseil des proches Promotion touristique Autre (à préciser)

7-Quels sont les moyens de déplacement utilisés pour rejoindre le massif de l’Ibity ?

Moyens de transport Durée Prestataires Observations 1. voiture légère 2. 4x4

- 108 - 3. minibus 4. car 5. moto 6. bicyclette 7. pieds 8. autres (à préciser)

8- Vos dépenses dans le Vakinankaratra et à Ibity :

Services Montant Observations Hébergement Restauration Loisirs (Piscine,…) Shop Achat des objets d’art Guidage Porteurs Autres (à préciser) :

III- Contribution à l’écotourisme

9- Sur les activités suivantes, lesquelles choisiriez-vous pour mieux contribuer à la pérennisation de la matière première de l’écotourisme qu’est la biodiversité ? (Cocher, svp) Paiement de droit d’entrée (DEAP) Redevance sur les activités touristiques dans l’aire protégée Création d’emploi aux populations riveraines Contribution aux activités de développement intégré à la conservation de la biodiversité Dons pour la nature Contribution aux fonds d’investissements communautaires Autres : (à préciser)

III- Perspectives pour le développement de l’écotourisme à Ibity

10-Quels sont les genres de structure d’accueil que vous suggérez à Ibity ?

Hôtel Terrain de camping Bungalow Chalet Autres (à préciser)

11-D’après-vous, est-il nécessaire de développer l’écotourisme dans le massif de l’Ibity ? Pourquoi ? 12-Quel(s) mécanisme(s) envisageriez-vous pour que votre contribution atteigne la conservation de la biodiversité pour la pérennisation de l’écotourisme ?

- 109 - 13-D’après-vous, quelle serait la stratégie efficace pour le développement de l’écotourisme ?

14-Avez-vous des suggestions concernant le mode de gestion des revenus de l’écotourisme au massif de l’Ibity ?

15-Quels sont les perspectives que vous envisagez sur le massif de l’Ibity et sur la Région Vakinankaratra ?

16- Comment positionneriez-vous votre part de responsabilité dans le fonctionnement de ce nouveau projet ?

17-Quel pourrait votre part dans la promotion écotouristique du massif de l’Ibity ?

18-Niveau de satisfaction sur les différents services :

Services Pas satisfaits +/- satisfaits Très satisfaits Infrastructure à Ibity Service de guidage Hebergement et restauration Communicatioin et information Sécurité Circuits offerts Niveau de conservation du parc Autres (à préciser)

19-Aimeriez-vous revenir une autre fois dans le massif de l’Ibity ? 0. Oui 1. Non Dans quelles conditions ? ______

- 110 - III. QUESTIONNAIRE GUIDES

I- Informations générales

1- Identité de la personne enquêtée : Village d’origine : Date d’embauche : Spécialités : (Biodiversité, culture et histoire, rural, local, régional, national)

2- Avez-vous été formé pour exercer ce métier ? 0. Oui 1. Non Si oui, qui vous a formé ?

3- Etes-vous travailleur : - Fixe - Temporaire - Saisonnier

II- Produits et services

4- Saisonnalité :

Saison Période Nb de clientèle Type de clientèle Observations (chercheur, touriste, affaire) Basse Moyenne Haute Week-end

5- Type de clientèles :

Nationalité Durée de séjour Type de tourisme Intermédiaires (Vakinankaratra) (tourisme communautaire, écotourisme, aventure, correspondance, affaires, autres)

6- D’après-vous, quelles sont les raisons qui ont motivé les touristes de visiter le massif de l’Ibity ?

7- A quelles charges fiscales contribuez-vous ?

Nature Montant (facultatif) 1. Au niveau du village 2. Au niveau de la commune 3. Au Ministère du tourisme 4. Pour l’environnement 5. Autres

- 111 - 8- Sur les activités suivantes, lesquelles choisiriez-vous pour mieux contribuer à la pérennisation de la matière première de l’écotourisme qu’est la biodiversité ? (Cocher, svp)

Paiement de droit d’entrée (DEAP) Redevance sur les activités touristiques dans l’aire protégée Création d’emploi aux populations riveraines Contribution aux activités de développement intégré à la conservation de la biodiversité Dons pour la nature Contribution aus fonds d’investissements communautaires Autres : (à préciser)

9- Quel(s) mécanisme(s) envisageriez-vous pour que votre contribution atteigne la conservation de la biodiversité pour la pérennisation de l’écotourisme à Ibity ?

10- D’après-vous, quelles serait la stratégie efficace pour le développement de l’écotourisme ?

11- Avez-vous des suggestions concernant le mode de gestion des revenus de l’écotourisme au massif de l’Ibity ?

12- Quelles sont les perspectives que vous envisagez sur le massif de l’Ibity et sur Vakinankaratra ?

13- Quels devraient vos rôles et responsabilités dans le fonctionnement de ce nouveau projet ?

14- Comment envisagez-vous une collaboration avec les promoteurs?

15- Quel pourrait être votre part dans la promotion écotouristique du massif de l’Ibity ?

- 112 - IV. QUESTIONNAIRE HOTELIERS

I- Profil de l’établissement

Nom : Localisation : Date de mise en service : Catégorie de l’hôtel : Nombre des employés :

Prestations offertes : (Veuillez préciser leur importance dans vos packages : 1- très important 2- Important 3- Moins important 4-Pas important)

Services Gamme (haute, Capacité (ch. ou Tarif Observations moyenne, standard bgw/ couve./etc.) Chambres Restauration Blanchisserie Piscine Shop Transport « touristes » Autres

Saisonnalité :

Saison Période Taux d’occupation Type de Observations clientèle Basse Moyenne Haute Week-end

Quels sont les types d’activités que vous proposez à vos clients sur Ibity, et/ou sur Vakinankaratra ? ______

Type de clientèles :

Nationalité Durée de séjour Type de tourisme Intermédiaires (Vakinankaratra) (tourisme communautaire, écotourisme, aventure, correspondance, affaires, autres)

- 113 - II- Partenaires :

1- Comment publiez-vous vos produits ? (Bouche à oreille, brochures, Eductours, Agences de voyage, centre d’information, site web, panneaux publicitaires, foires)

2- Comment commercialisez-vous vos produits ? (Direct, Agence de voyage, site web, autres)

III- Contribution à l’écotourisme

3- Approvisionnez-vous de produits provenant du massif de l’Ibity (Vinanikarena) ? Lesquels ?

Produits Lieux Tarifs Quantité Fréquence d’approvisionnement mensuelle

4- Quels produits d’Ibity pourriez-vous encore solliciter ? Quelles seraient vos conditions pour cela ?

Produits Tarifs Quantité Fréquence Conditions de mensuelle commandes et/ou d’achats

5- Offrez vous des produits locaux provenant du massif de l’Ibity (Vinanikarena/Manandona) ? Lesquels ?

Produits Lieux Tarifs Quantité Fréquence d’approvisionnement mensuelle

- 114 - 6- A quelles charges fiscales contribuez-vous ?

Nature Montant (facultatif) 1. Au niveau du village 2. Au niveau de la commune 3. Au Ministère du tourisme 4. Pour l’environnement 5. Autres

7- Sur les activités suivantes, lesquelles choisiriez-vous pour mieux contribuer à la pérennisation de la matière première de l’écotourisme qu’est la biodiversité ? (Cocher, svp)

Paiement de droit d’entrée (DEAP) Redevance sur les activités touristiques dans l’aire protégée Création d’emploi aux populations riveraines Contribution aux activités de développement intégré à la conservation de la biodiversité Dons pour la nature Contribution aux fonds d’investissements communautaires Autres : (à préciser)

IV- Perspectives pour le développement de l’écotourisme à Ibity

8- Quel(s) mécanisme(s) envisageriez-vous pour que votre contribution atteigne la conservation de la biodiversité pour la pérennisation de l’écotourisme à Ibity ?

9- D’après vous, quelle serait la stratégie efficace pour le développement de l’écotourisme ?

10- Quelles sont les perspectives que vous envisagez sur le massif de l’Ibity et sur Vakinankaratra, en termes de développement des activités et en termes de promotion de la destination « Ibity » ?

11- Comment positionneriez-vous votre part de responsabilité dans le fonctionnement de ce nouveau projet ?

12- Comment envisageriez-vous votre collaboration avec les promoteurs du projet ?

- 115 - V. QUESTIONNAIRE TOUR OPERATEURS

Informations générales

Nom de l’établissement : Date de création : Licence / Catégorie :

I- Prestations :

1- Type de tourisme : (veuillez préciser leur importance dans vos packages : 1- très important 2- Important 3- Moins important 4-Pas important)

Classique Balnéaire Culturel Nature Ecotourisme Communautaire Affaires Visite Autres

2- Type de produits : (Veuillez préciser leur importance dans vos packages : 1- Très prépondérant 2- Prépondérant 3- Moins prépondérant 4- Pas prépondérant)

Haute gamme (4-5*) Moyenne gamme (1-3*) Standard Autres

3- Avez-vous une certification ou des labels touristiques ? Lesquels ?

______

4- Combien de circuits ont déjà passé sur le Massif de l’Ibity ?

Nom du Nb de Trajet Nb de Nb de Nationalités Observations circuit circuits groupe touristes vendus

II- Vos partenaires

5- Qui assurent les services d’hébergement ?

Nom de Coordonnées Catégorie Type de Tarif Observations l’établissement (étoiles/ravinala) service (B&B, (interrelations socioculturelles, D, HB, FB, économiques et autres) financières)

- 116 - 6- Qui assurent les services de restauration ?

Nom de Coordonnées Catégorie Type de Tarif Observations l’établissement (étoiles/ravinala) service (repas, interrelations (socioculturel, pique-nique, économique et panier repas, financier) autres)

7- Qui assurent les services de guidages ?

Nom de Coordonnées Catégorie Durée de Tarif Observations l’établissement (pisteur, local, service (socioculturel, régional, spécialisé) économique et financier)

8- Qui assurent les services de transports ?

Nom de Coordonnées Trajets Type de Tarif Observations l’établissement locomotions (socioculturel, économique et financier)

9- Comment réservez-vous les prestations au niveau du Massif de l’Ibity ?

III- Contribution à la promotion de l’écotourisme à Ibity

10- Comment envisagez-vous la promotion du Massif de l’Ibity ?

11- Quels sont les concurrents de la destination Ibity dans vos circuits : a. en tant que destination b. en tant que destination à c. en tant que destination de ecotouristique ? vocation rurale et/ou découverte ? communautaire ?

- 117 - 12- Quels sont les types d’activités que vous proposez à vos clients pour Ibity ? (Veuillez préciser leur importance dans vos packages : 1- très important 2- Important 3- Moins important 4- Pas important)

Découverte Culturel Nature Ecotourisme Communautaire Affaires Autres

13- Quelle gamme de produits proposeriez-vous pour Ibity ? (Veuillez préciser leur importance dans vos packages : 1- Très prépondérant 2- Prépondérant 3- Moins prépondérant 4- Pas prépondérant)

Haute gamme (4-5*) Moyenne gamme (1-3*) Standard Autres

14- Quelles sont les contraintes dans la conception, la réalisation, et la commercialisation du massif de l’Ibity ?

15- Votre établissement pourrait-il s’engager dans la conservation de l’Ibity ? 0. Oui 1. Non

Quels sont les obstacles qui freineraient cet engagement ?

16- Sur les activités suivantes, lesquelles choisiriez-vous pour mieux contribuer à la pérennisation de la matière première de l’écotourisme qu’est la biodiversité ? (Cochez, svp)

Paiement de droit d’entrée (DEAP) Redevance sur les activités touristiques dans l’aire protégée Création d’emploi aux populations riveraines Contribution aux activités de développement intégré à la conservation de la biodiversité Dons pour la nature Contribution aus fonds d’investissements communautaires Autres : (à préciser)

17- Quel(s) mécanismes envisageriez-vous pour que votre contribution atteigne la conservation de la biodiversité pour la pérennisation de l’écotourisme à Ibity ?

18- D’après-vous, quelle serait la stratégie efficace pour le développement de l’écotourisme ?

19- Avez-vous des suggestions concernant le mode de gestion des revenus de l’écotourisme au massif de l’Ibity ?

20- Quelles sont les perspectives que vous envisagez sur le massif de l’Ibity et sur la Région Vakinankaratra ?

21- Quels devraient être vos rôles et responsabilités dans le fonctionnement de ce nouveau projet ?

22- Comment envisagez-vous une collaboration avec les promoteurs du projet ?

23- Quel pourrait être votre part dans la promotion écotouristique du massif de l’Ibity ?

- 118 - ANNEXES II

Tableau I : Les principaux types de végétation dans le Massif de l’Ibity

Nom Noms Définition Taxa Observations (% (suivant alternatifs structurale caractéristiques recouvrement) White 1983) Forêt dense Forêt dense Peuplement Tina sp Ce type de humide de continu d’arbres Ilex aquifolium végétation est très moyenne atteignant au Polyscias ornifolia rare et actuellement altitude moins 10m de Rhus taratana restreint dans les hauteur, à cime fragments dégradés s’interpénétrant. (par exemple à Vohipisaka) des fonds de talweg.

(< 1% surface du Massif) Forêt claire Bois de Tapia Peuplement Ce type de Forêt ouvert d’arbres Uapaca bojeri végétation couvre sclérophylle atteignant au Agarista salicifolia également une petite moins 8m de Sarcolaena surface du Massif. Le hauteur, oblongifolia plus grand et le plus recouvrement des Schizolaena intact des fragments cimes de 40% ou microphylla se trouvent sur les plus ; strate pentes sud ouest de herbacée Kiboy et les pentes à généralement à l’est et au sud de dominance de l’Ibity. graminées. (environ 2 % surface du Massif) Formation Savane Terrain couvert Pentachlaena latifolia Ce type de herbeuse arbustive de graminée et Leptolaena pauciflora végétation se boisée d’autres herbes Leptolaena bojeri rencontre sur les avec un Aloe spp. affleurements recouvrement des Asteropeia densifolia rocheux où les plantes ligneuses Protorhus ibiyensis enchevêtrements des compris entre 10 Vernonia spp. rochers constituent et 40%. quelques protections contre le feu pour les arbustes mais quelques espèces d’arbustes peuvent également survivre dans les endroits moins protégés contre le feu.

(environ 50 % surface du Massif)

Formation Savane Terrain couvert Crotalaria ibityensis (environ 40 % herbeuse de graminées et Pachypodium surface du Massif) d’autres herbes, brevicole

- 119 - soit dépourvu de Poaceae, plantes ligneuses, Cyperaceae, soit avec un Lamiaceae recouvrement de ces dernières n’excédant pas 10% Végétation Marais / Formation Poaceae, Quelques zones herbacée Marécage végétale se Cyperaceae, couvertes de marais aquatique et trouvant dans les Eriocaulaceae peuvent être marécageus marais, au bord Orchidaceae rencontrées dans les e d’eau ou dans l'eau Utricularia livida endroits plus élevés douce douce Drosera natelensis du Massif.

(< 1 % surface du Massif)

Tableau II : Liste des espèces d’orchidées répertoriées dans le massif de l’Ibity Famille Genre Espèce Endémicité Aerangis ellisii (B.S. Williams) Schltr 3 Angraecum curvicalar Schltr. 4 magdalenae Schltr. & H. Perrier 3 rutenbergianum Kraenlz 3 sororium Schltr. 3 Benthamia herminioides Schltr. 1 rostrata Schltr. 3 ORCHIDACEAE Cynorkis angustipetala Ridl. 3 gibbosa Ridl. 3 flexuosa Lindl. 5 uniflora Lindl. 3 Eulophia Ibityensis Schltr. 1 Habenaria ambositrana Schltr 2 glabberrima (Ridl.) Schltr. 4 Jumellea ibityana Schltr. 1 Polystachya henrici Schlt 4 rosea Ridl. 4 Satiryum sp 4

Tableau III : Liste d’espèces d’oiseau relevées dans le Massif de l’Ibity (Selon nomenclature Morris et Hawkins, 1998)

Ordre Espèces Ordres Espèces Ciconiiformes Passeriformes Mirafra hova Egretta alba Egretta dimorpha Phedina borbonica Bubulcus ibis Motacilla flaviventris Falconiformes Milvus aegyptius Coracina cinerea Polybroides radiatus Hypsipetes madagascariensis - 120 - Circus maillardi Copsychus albospecularis Buteo brachypterus Saxicola torquata Falco newtoni Monticola sharpei Falco peregrinus Cisticola cherina Galliformes Margaroperdix Nesillas typica madagascariensis Numida meleagris Neomixis tenella Gruiformes Turnix nigricollis Neomixis viridis Dryolimnas cuvieri Nectarinia notata Sarothrura insularis Nectarinia souimanga Columbiformes Streptopelia picturata Zosterops maderaspatana Cuculiformes Cuculus rochii Foudia madagascariensis Centropus toulou Lonchura nana Strigiformes Otus rutilus Acridotheres tristis Caprimulgiform Caprimulgus es madagascariensis Corvus albus Coraciiformes Alcedo vintsioides Merops siperciliosus Leptosomus discolor Upupa epops

Tableau IV : Inventaire des papillons d’Ibity

Espèces Commentaires HESPERIIDAE Coeliades fidia Collectée rarement (peut-être 7 fois) mais sa distribution est étendue bien que localisée.

Borbo havei Espèce rencontrée dans les formations herbeuses Fulda imorina L’identification requiert une confirmation car cette espèce localisée se rencontre normalement dans les altitudes moins élevées. PAPILIONIDAE Papilio demodocus demodocus PIERIDAE Eurema brigitta Espèce ordinaire des formations herbeuses pulchella NYMPHALIDAE Danaus chrysippus Strabena zanjuka Espèce géographiquement étendue auparavant mais elle semble connaître un déclin au cours des 50 dernières années. La collecte la plus récente vient d’Ankazobe.

- 121 - S. goudotii S. tamatavae Heteropsis turbata Espèce des formations herbeuses H. ankaratra Relevée à proximité des forêts galeries Junonia eurodoce Relevée à proximité des forêts galeries J. andremiaja LYCAENIDAE Leptomyrina phidias Uranothauma artemenes Espèce géographiquement étendue et signalée également dans le Massif de l’Ibity.

Actizera atrigemmata Espèce géographiquement étendue Cupidopsis cissus Espèce géographiquement étendue et abondante dans le Massif de l’Ibity. Cacyreus darius

Tableau V : Liste des espèces de mammifères inventoriées avec leur statut

Ordre Espèce Commentaires Statut IUCN/CITES

Lipotyphla Hemicentetes nigriceps Microgale cowani Microgale dobsoni Microgale longicaudata Microgale pusilla Microgale taiva Setifer setosus Tenrec ecaudatus Suncus murinus Introduite Rodentia Rattus rattus Introduite Chiroptera Pteropus rufus CITES II Myotis goudoti

- 122 - ANNEXES III

RESULTATS DES ENQUETES

HOTELIERS

I. Profil de l’établissement Catégorie Nombre Responsives enquêté 3 étoiles 4 4 2 étoiles 1 1 Ravinala 6 6 Gîte d’étape 1 1 TOTAL 12 12

Saisonnalité : Haute : décembre Moyenne : mai à avril Haute : septembre à novembre

II. Partenaires :

1. Publication et information

Informations Responsives Pourcentage Bouche à oreille 12 100% Brochure 6 50% Eductours 8 66.6% Agence de voyage 5 41.6% Centre d’information 6 50% Site web 9 75% Panneaux publicitaires 3 25% Foires 4 33.3%

2. Contribution à l’écotourisme Produits Antsirabe Ibity Vinaninkarena Manandona Approvisionnement 91.6% 25% 41.6% 16.6% Artisanat 66.6% - 16.6% 41.6% Main d’œuvre 41.6% - - -

III. Perspectives pour le développement de l’écotourisme :

Les mécanismes : Formation au niveau des villageois Information et publicité du site Initiative individuelle Bonne organisation par le Région Vakinankaratra

- 123 -

Les stratégies : Education de la population à aimer et à respecter la biodiversité Consacrer une émission radiophonique ou télévisée pour l’écotourisme Partenariat Développement durable

Les perspectives : Donner une formation ou un recyclage aux professionnels du tourisme Responsabilité sur place et collaboration Développer le sport de sensation, le trekking

Part de responsabilité : Publicité du site par le biais des affiches, dépliants ou d’autres supports publicitaires Partenariat Par l’intermédiaire des fiches questions/ réponses

GUIDES

Village d'origine (12/12) Niveau détude (12/12) Donnéés Pourcentage Données Pourcentage Ibity 66,66% Primaire 0,00% Antsirabe 25,00% Secondaire 50,00% Antananarivo 8,33% Lycée 8,33% Universitaire 41,66%

Spécialité (12/12) Formation (5/12) Données Pourcentage Données Pourcentage Ecotourisme 100,00% RaVaka randonnée 8,33% Tourisme rural 41,66% ESSVA 16,66% Communautaire 16,66% MBG 8,33% Atout Tourisme Madagascar 8,33%

Occupation (8/12) Données Pourcentage Agriculteur 41,66% Guide 8,33% Employé Holcim 16,66% Etudiant 16,66%

Type de clientèle (11/12) Motivation des touristes (11/12) Données Pourcentage Données Pourcentage Affaire 41,66% Carrière 41,66% Chercheur 66,60% Usine 8,33% Etudiant 8,33% Naturel 3,00% Touriste 58,33 Culturel 25 Biodiversité 41,66 Potentiels écotouristiques 8,33

- 124 -

Contribution à la pérennisation de l'écotourisme Données Pourcentage DEAP 91,66% Redevance sur les activités touristiques 50,00% Création d'emploi aux populations riveraines 75,00% Contribution aux activités de développement intégré à la conservation de la biodiversité 66,66 Dons pour la nature 33,33 Contribution aux fonds d'investissements communautaires 25

Les mécanismes (8/12) Données Pourcentage Formation villageoise 16,66% Information du site et publicité 8,33% Sensibilisation 50,00% Education 41,66 Reboisement 8,33 Formation villageoise 16,66 Entretien des infrastructures d'accueil

Les perspectives (6/12) Rôles et responsabilités (8/12) Données Pourcentage Données Pourcentage 0ptimisme 41,66% Accueil des clients 50,00% Développement de la filière 8,33% Information des touristes 8,33% Qualité de l'accueil 8,33%

Collaboration avec les promoteurs (12/12) Données Pourcentage Oui 100,00% Non 0,00%

Part dans la promotion écotouristique (6/12) Données Pourcentage Publicité du site 8,33% Partenariat 41,66%

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