Extrait de la publication

Extrait de la publication DU MEME AUTEUR

poesie Lignes-Signes (en collaboration), , 1973,64 p. En attendant, Prise de Parole, 1976,48 p. Souvenances, Prise de Parole, 1979,48 p. La veuve rouge, Prise de Parole, 1986,48 p.

nouvelle Souvenir de Daniel, Le Nordir, 1995,56 p. Prendre la parole Le journal de bard du Grand CANO

Extrait de la publication Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada Tremblay, Gaston, 1949 30 août – Prendre la parole [ressource électronique] : le journal de bord du Grand CANO / Gaston Tremblay. Monographie électronique. ISBN 978-2-89423-725-0 (PDF). ISBN 978-2-89423-841-7 (EPUB) 1. Artistes francophones – – Sudbury – Histoire. 2. Arts canadiens – Ontario – Sudbury – Histoire. 3. Prise de parole (Firme) – Histoire. 4. Cano (Groupe musical) – Histoire. 5. Tremblay, Gaston, 1949 30 août – I. Titre. NX513.A3O58 2012 700.9713’133 C2012-908370-4

Diffusion au Canada : Dimédia

Ancrées dans le Nouvel-Ontario, les Éditions Prise de parole appuient les auteurs et les créateurs d’expression et de culture françaises au Canada, en privilégiant des œuvres de facture contemporaine. La maison d’édition remercie le Conseil des Arts de l’Ontario, le Conseil des Arts du Canada, le Patrimoine canadien (programme Développement des communautés de langue officielle et Fonds du livre du Canada) et la Ville du Grand Sudbury de leur appui fnancier.

Mise en page : Robert Yergeau Corrections des épreuves : Jacques Côté Reconstitution des photos :Jules Villemaire Conception de la couverture : Gaston Tremblay et Jules Villemaire Œuvre de la couverture : Raymond Simond Imprimé au Canada.

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. Cet ouvrage a été publié originalement aux Éditions du Nordir. Copyright © Ottawa, 1992 pour la version papier Copyright © Ottawa, 2012 pour la version électronique Éditions Prise de parole C.P. 550, Sudbury (Ontario) Canada P3E 4R2 www.prisedeparole.ca

ISBN 2-921365-56-1 (Papier) ISBN 978-2-89423-725-0 (PDF) ISBN 978-2-89423-841-7 (ePub) Gaston Tremblay

Prendre la parole Le journal de bord du Grand CANO Nos racines comme les mains des mineurs sesont enfoncees dans Ie roc du Nouvel-Ontario.

Nous avons connu des hivers longs amourir, des printemps pluvieux et laclarte de'1' etedes Indiens. PIIONS

ITA MISSA ESTet requiescat in pace pssst ...

Je ~r(lU ~'II solt lemps, ~t:H (s} It~!eur (5), de ~t.IIl~ lalli ..r 'In Ptu lla poIlUqut/phUosqlnlt> "lamtJdl~IlM" d" <:\.flt. WIl"". 0·...0, j'lI IlOrt~t de voo$ tntlll)'N a"'''( d

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La premiere page du journal etudiant Le Lambda du 5 novembre 1970.

Extrait de la publication Introduction

Une culture vivante

J'ai longuement hesite avant d'ecrire ce livre. Je me suis, en guise de preparation, prelasse dans mes souvenirs. J' ai ecoute pour les raviver la musique d'epoque, les disques de CANO, les tounes de Robert Paquette. J' ai relu rna correspondance, mon journal personnel, des commentaires des critiques litteraires de l'epoque, des journaux etudiants (du College Sacre-Ceeur et de I'Universite Laurentienne), et j'ai meme feuillete quelques-unes des anthologies franco-ontariennes qui ont pam depuis quelques annees. Enfin, j'ai eu le plaisir de rencontrer et de parler a plu­ sieurs de mes amis que je n'avais pas revus depuis trop long­ temps. J'ai appris beaucoup de choses au sujet de moi-meme et surtout, avec un certain recul, au sujet de cette maison d'edition, Prise de Parole, que j'ai encore acceur, malgre huit ans d'absence. Entre autres, j'ai compris que, meme si l'on peut toujours analy­ ser le passe pour comprendre notre culture, c'est dans l'action et dans le present qu'existe une culture vivante.

Un voyage dans le temps

Ecrire ce livre revient un peu aeffectuer un voyage atravers le temps. J'ai passe l'hiver de 1996 dans un no man's land perdu quelque part entre 1960 et 1988. Mon voyage m'a permis de revivre des experiences depuis longtemps oubliees. De ressasser des souvenirs mis au rancart parce que certains evenements ont ete trop difficiles a vivre, ou parce qu'on ne leur avait pas attri­ bue, malgre I'intensite qui les caracterisait, la valeur qu'ils meri- 10 GASTON TREMBLAY

taient. C'est le journal de bord de cette expedition que je vous livre aujourd'hui. Je n'ai pas cherche a creer un document historique ou un essai critique, mais plutot a temoigner de cette creation collective que fut la Cooperative des artistes du Nouvel-Ontario. Dans cet esprit, j'ai redige le premier jet de cette ceuvre en six semaines, pour ensuite soumettre Ie manuscrit a cinq personnes qui ont joue des roles importants dans cette histoire. Lors de cette con­ sultation, je n'ai pas cherche un consensus, mais leurs commen­ taires et suggestions m'ont aide enormernent a reviser le texte. Je remercie mes conseillers de leur contribution. J' ai repris, pour les besoins de la cause, trois articles que j'ai deja publics. Le premier, intitule "Genese de I' edition franco-ontarienne", a ete ecrit pour celebrer Ie dixieme anniver­ saire de Prise de Parole. La Revue du Nouvel-Ontario l'a publie, au printemps de 1982, dans son numero intitule La litterature sudburoise. Je l'ai reecrit de fond en comble parce qu'il se vou­ lait malheureusement et malhabilement savant. Ce n'est pas mon registre et, douze ans plus tard, je l'admets volontiers. Vous en trouverez done, ici et la, de larges pans que j'ai retravailles pour qu'ils s'inserent mieux dans mon recit, Je prefere d'emblee utili­ ser ce terme plutot que le mot essai, car il s'agit avant tout d'une belle histoire. En 1985, j'ecrivais un article pour le magazine Liaison au sujet de la creation de Moe j'viens du Nord s'tie. En le relisant, j'ai compris que je n'avais rien de plus a ajouter. Je vous le presente en deux parties. Au premier chapitre, en guise d'introduction, je vous livre les passages qui parlent du College Sacre-Coeur, car ils sont importants pour saisir les liens qui unis­ saient les membres du Grand CANO. Ce chapitre vous fera com­ prendre qu'Andre Paiement, Pierre Germain, Francois Lemieux, Michael Gallagher, Denis Saint-Jules et Pierre Belanger sont mes freres de lait, car nous avons partage la meme salle d' etudes, la meme chapelle, le meme dortoir et la rneme table pendant plu­ sieurs annees. Au deuxieme chapitre, j'ai repris le texte au sujet de la creation de Moe j'viens du Nord s'tie, car je ne pouvais ecrire ce livre sans relater cette experience. Vers la fin, j 'ai choisi de reprendre un article intitule "Quand les chiffres parlent une langue inconnue des artistes", qui a paru

Extrait de la publication PRENDRE LA PAROLE 11 dans le numero 46 de Liaison, au debut de 1988. Cet article temoigne bien de la grande frustration que les membres du Grand CANO, plus particulierement I'equipe de Prise de Parole, ressen­ taient devant le role joue par le Conseil des Arts de l'Ontario dans le developpement de la culture franco-ontarienne. Enfin, j'ai decide de vous presenter sommairement l'histoire de CANO, la Cooperative des artistes du Nouvel-Ontario, car Prise de Parole est avant tout une bouture de ce grand arbre qui a pris racine, il y a vingt-cinq ans, dans le roc du Nouvel-Ontario.

Des .revolutionnaires sereins!

Je lisais dernierement un article du Devoir ou un journaliste suggerait que rna generation etait egocentrique et eprise d'elle­ meme. Je crois qu'il faut, avant d'accepter son hypothese, la situer dans son contexte. Nous avons eu l'avantage d'etre edu­ ques par une generation de professeurs pour qui la connaissance de la demagogie officielle etait la norme pour evaluer les etu­ diants. Un systeme aussi radical meritait une remise en question adefaut de se faire foutre a la porte. II a ete facile, pour notre generation, de se revolter contre ce regime dont les valeurs da­ taient de l' autre siecle. Oui, nous etions epris de nons-memes, de nos corps qui bouillonnaient, de nos ames qui chantaient, et a travers le brouillard politique de I'epoque, nous poursuivions naivement, mais adroitement, une version decantee du petit catechisme. Nous en avions rejete le factice et le normatif pour conserver les grands principes: l'amour (libre), le partage et le don de soi. Nous etions avant tout des reveurs qui avaient pris les cures au serieux et qui pouvaient se payer le luxe, etant donne la conjoncture economique de I'epoque, d'etre plus exigeants que la generation precedente. En 1970, il etait bien et bon d'etre jeune! Enfin nous etions avant tout, comme tous les camarades de notre generation, des idealistes. Des revolutionnaires sereins, selon l'expression favo­ rite de Pierre Belanger. 12 GASTON TREMBLAY

En un geste beau

A I'epoque, pour la plupart des etudiants I'universite etait une machine a diplome : on y inserait trois ans de sa vie et quelques milliers de dollars et on en ressortait bien formate, pret a consommer ou a etre consomme. Neanmoins, certains d'entre nous ont eu la chance de rencontrer, pendant leurs etudes, un professeur qui, en plus de leur enseigner la matiere du curricu­ lum, les a inities a une vision speciale du monde. II nous a enseigne a tendre l'oreille, a ajuster notre vision, a aiguiser nos sens, afaire des syntheses et surtout acroire que notre perception du monde etait aussi valable que celles des grands artistes de notre histoire. Notre prise de parole, si humble soit-elle, n'est que l'extension naturelle de cette prise de conscience. En 1970, Femand Dorais fut un tel homme et nous, de CANO, fumes de sa premiere cuvee, Par son honnetete intransigeante et par la generosite de son geste professoral, il m'a fait comprendre que c'est en un geste beau que l'on inspire, a nous suivre, ceux qui nous entourent. C'est lui qui m'a convaincu de l'importance d'ecrire, vingt ans plus tard, ce Journal de bord du Grand CANO ; c'est done a lui que je dedie aujourd'hui mon travail.

Plateau Mont-Royal printemps 1996 Qui suis-je?

Des enfants de cheeur?

Nous etions des collegiens, des enfants de chceur trop grands pour leur surplis, mais surtout nous etions encore trop jeunes pour enfiler la soutane. Avec entrain, nous chantions : "Vers toi, terre promise, le peuple de Dieu tend les bras". Nos voix claires et parfois rauques s' elevaient au-dessus de nos teres. Elles s' envolaient par la fenetre et allaient faire vibrer les oreilles des collegiennes, prisonnieres d'une institution religieuse voisine. Nos bons jesuites, du College Sacre-Ceeur de Sudbury, avaient-ils compris que leur troupeau cherchait as'evader pour aller brouter l'herbe de la terre promise? Avaient-ils confondu cette passion avec un exces de ferveur religieuse? Peu importe, leur sens inne du theatre les avait convaincus qu'au-dela de toute consideration il fallait radiodiffuser, a toutes les semaines, la messe dominicale des collegiens, Ainsi chaque dimanche, nous chantions en vedette ameri­ caine des chants et des cantiques appris de nos professeurs. Pour la premiere fois, nos voix s'elevaient au-dessus de Sudbury pour se rendre, via la radio de CFBR, aux quatre coins du Nouvel­ Ontario. Cela nous impressionnait grandement. CANO (cantare), je chante. Ce fut probablement notre premier spectacle. En 1963, la tradition theatrale des jesuites avait plus de mille ans et celle du college en avait deja cinquante. Toutefois, nous n'avions pas d'auditorium et nous devions, a l'occasion de cha­ que soiree theatrale, participer a une grande corvee pour monter notre scene temporaire. Nous assemblions nos "planches" avec des elements disparates : les allees d'une ancienne salle de quilles devenaient notre plancher ; des chevalets de construction tenaient lieu de treteaux ; de vieux rideaux de jute se transformaient en

Extrait de la publication L'entree principale du College Sacre-Coeur. Circa 1955.

Extrait de la publication PRENDRE LA PAROLE 15 pendrillons ; quelques boites de jus de tomates servaient de sys­ terne d' eclairage. Apres trois jours de travail acharne, nous avions une scene a l'italienne, batie a l'ancienne et tout a fait adaptee aux pieces de Moliere que nous y presentions, Quand nos jesuites decidaient de presenter au public sudburois une soiree de theatre, ils prenaient les grands moyens. Premiere­ ment, ils insistaient pour que chaque titulaire prepare avec ses eleves une scene ou, encore mieux, une piece. Ensuite ils for­ maient, entre eux, un jury qui acceptait les projets et qui assistait acertaines repetitions - question de s'assurer que tout etait dans l'ordre. Lors de l'avant-premiere, qui se deroulait ahuis clos, le jury decidait des pieces apresenter au public. En 1962, lorsque j'etais en syntaxe, j'ai eu la chance d'avoir un titulaire laic, Ce dernier n'avait pas etudie chez les jesuites et n'avait jamais fait de theatre. Vous comprendrez son embarras lorsqu'on lui demanda de preparer un spectacle. Son manque d'experience le predisposait a bien accueillir la proposition que j'allais lui faire. Je l'approchai, comme tout bon collegien, pour monter une piece et a rna grande surprise il me donna carte blanche. Le regretta-t-il un jour? Je ne I'ai jamais su, mais il ne fit pas carriere au college. Quelques semaines plus tard, je recevais un petit carton blanc qui m'avisait que le prefet desirait me rencontrer ason bureau. Je me vois encore, en attendant mon entrevue, faire les cent pas dans le corridor sous le regard severe des anciens figes dans le temps, egorges par leur cravate et bien presentes par le cadre de photo de leur conventum. Je tremblais et j'invoquais saint Jude, patron des cas desesperes, quand la porte s' ouvrit devant moi. - Jeune homme, me dit le prefet, vous pouvez entrer! On me dit que vous avez mis en scene une piece que vous avez ecrite vous-memel - Oui, mon Pere.je l'ai presentee aux demi-finales. D'un seul geste, un peu brusque, il cambra ses epaules, reni­ fla un peu, ajusta ses lunettes et repondit : Je l'ai vue, j'etais un des juges. - Ah! lui dis-je, en reculant un peu. Deuxieme reniflement, definitivement indigne, suivi du dis­ cours suivant : - Si je comprends bien, Monsieur, vous croyez que les jeunes

Extrait de la publication Une seance de theatre sur la scene improvisee au college. Aux pieds des comediens, on remarque le trophee de la meilleure production, remis par le jury preside par le pere Principal.

Les collegiens remportent le premier prix provincial du Festival Sears en 1965-1966 : le pere Amedee Dupas, s. j., Donald Obonsawin, Robert Paquette, Ronald Dupuis et Robert Arsenault. A I'arriere : Jean-Guy Brosseau et Rene Brodeur.

Extrait de la publication PRENDRE LA PAROLE 17 gens curieux, menteurs et voleurs deviennent automatiquement des jesuites! Je bredouillai : - Monsieur le Prefet, mon Pere, ce n'etait qu'une farce. - Vous pouvez vous compter chanceux que le pere Dupas, mon confrere, ait un meilleur sens de l'humour que moi. C'est grace a lui que vous aurez la chance de presenter votre piece en public. Par contre, nous insisterons pour que vous retravailliez votre mise en scene sous sa direction. Les soirs de seance, on placait au moins 600 chaises dans Ie gymnase, car la population environnante accourait. Les parents venaient de loin pour voir recompenser le meilleur comedien et la meilleure mise en scene. Le soir de la presentation, la salle etait bondee et les tenebres regnaient dans la salle quand je me retrouvai, sur scene, a souf­ fIer des lignes a un comedien ayant oublie son texte. Tout se passa tres bien et Andre Paiement, qui etait en element latin, gagna pour son interpretation de Paluche le prix du meilleur comedien. Si je me souviens bien, Robert Paquette, Pierre Ger­ main et Pierre Belanger faisaient partie des troupes. Pour mes efforts, j'ai merite le rire de mes confreres (car ils etaient du meme avis que le pere Dupas) et une mention pour l'originalite, Pour passer le temps, il nous arrivait d'organiser des specta­ cles impromptus dans la salle de recreation ou dans un coin du sous-sol. A l'hiver 1964, un samedi soir, Robert Paquette qui etait alors externe se presenta a la salle de recreation. II venait nous montrer sa nouvelle guitare a 12 cordes. De fil en aiguille, Francois Lemieux sortit sa guitare et les deux musiciens sinstallerent dans le corridor du sous-sol, pour une session d'improvisation inattendue. Evidemment, Andre Paiement, qui etait dans sa phase de petit tannant, accourut avec son ukulele (petite guitare hawaiienne a deux cordes popularisee par Arlo Guthrie et relancee par Alice Cooper) et se joignit au groupe rnalgre les rires qu'avait provoques son instrument. Un groupe se forma autour des bardes et on chanta jusqu'a ce que la cloche vienne interrompre la recreation. Malgre mes succes au theatre, des le mois de juin, on m'invitait a quitter le college. Quelques annees plus tard, en 1967, le College Sacre-Cceur fermait ses portes. Les collegiens 18 GASTON TREMBLAY qui avaient toujours su trouver mille et une raisons pour vouloir partir, le quitterent le cceur gros. Ils etaient un peu inquiets de ce qui les attendait dans les high schools.

Sturgeon High

L'esprit de groupe qui nous unissait a survecu dans l'envi­ ronnement des eccles secondaires anglaises. Lorsque Andre Paie­ ment a dfl quitter le college, a sa fermeture, pour terminer ses etudes secondaires au Sturgeon Falls High School, nous l'y at­ tendions. On passait nos fins de semaine a parler de nos souve­ nirs et a danser aux locaux de la Jeunesse etudiante catholique, car a I'epoque tout gravitait autour de la paroisse. C'est dans les cadres d'un club de discussions religieuses que je me suis lie d'amitie avec Andre Paiement. Je le connais­ sais depuis l'ecole primaire mais il avait toujours ete, pour moi, le petit tannant d'en bas de la rue. C'est en 1967, lorsqu'il revint a Sturgeon Falls, qu'il devint mon meilleur ami. C'etait une autre epoque, I'epoque des pianos rnecaniques de Claude Leveillee. Tous les jeudis soir, Andre et moi allions a l'eglise vers 9 h 30 pour prier. Parfois, on arrivait a se justifier les fonds qu'il nous arrivait de prelever dans la caisse des lam­ pions. Question de financer nos parties de billard. Tous les deux mois, Robert Paquette et son groupe, The Marketville Riot, venaient jouer a la danse du samedi soir orga­ nisee par la JEC (Jeunesse etudiante catholique). Robert etait accompagne de deux anciens du college: Claude Belcourt et Pierre Lebel. On etait impressionnes, car le groupe de Robert nous amenait une nouvelle musique et surtout une bouffee d'air frais. Meme si on s'etait bien adaptes a notre nouveau milieu, on avait hate de retourner a la grande ville. On parlait deja du jour ou on se retrouverait a I'Universite Laurentienne. On avait de bonnes intentions : pas de "pot", pas de boissons alcoolisees, beaucoup d'etude ; mon Dieu, on avait l'intention de faire des hommes de nous, rien de moins. Andre s'inscrivait ala Laurentienne des l'automne 1968 pen­ dant que je tentais de terminer mon secondaire. Avant de pouvoir le rejoindre, j'ai df ronger mon frein pendant un stage de travail dans les mines de Sudbury. A l'automne 1970, j'accrochais mon PRENDRELA PAROLE 19 chapeau de mineur, je serrais rna boite a lunch sous l'evier et j'encaissais mon dernier cheque de paie pour m'inscrire a l'Universite Laurentienne. Le premier jour, il y eut la greve d'etudiants ; le deuxieme jour, on retrouvait Robert Paquette; le troisieme jour, la greve continuait ; le quatrieme jour, Andre s'impatientait ; le cinquieme, Robert trancha le noeud gordien en nous proposant un voyage a . La discussion fut courte ; le temps de faire nos valises, on regardait, bien assis dans la vieille Ford de Robert, le soleil se coucher sur Ie delta de la riviere des Francais, La route s'estompait devant nous. Toronto, on arrive! On passa le premier soir dans un chalet perdu au bord d'un lac entre Toronto et Huntsville. Au petit matin, frais et brumeux, les huards chantaient mais on avait deja la grande ville en tete. Michael Gallagher qui vivait dans un sous-sol, quelque part dans l'ouest de Toronto, nous attendait pour le dejeuner, On vient a peine d'arriver que Michael nous fait decouvrir les joies du haschisch cuit sur des couteaux de cuisine, et on se deplace a la fameuse taveme du quartier latin de Toronto: I'hotel Brunswick. Apres plusieurs bieres, on se rend au Theatre Royal Alexandra pour voir Hair! La musique, le langage cru, le sexe a fleur de peau, les chansons Hair et Let the Sunshine In transformerent cette soiree en une experience qui nous marqua profondement, Tout conspirait a nous emporter dans un monde ou les emotions, les rythmes et les chocs culturels nous assaillaient a une vitesse vertigineuse. Le deuxieme soir, on decida d'aller voir dans un cinerama le nouveau film de Stanley Kubrik, 2001, a space odyssey. Nous etions trop geles pour pouvoir acheter nos billets. La preposee, habituee a ce genre de scenario, nous vendit des places dans la premiere rangee du cinerama. L'ecran nous enveloppait. Nos es­ prits perdus quelque part dans l'espace valsaient au rythme du Danube bleu et de la merveilleuse piece musicale intitulee Ainsi parlait Zarathoustra. Andre et moi avions laisse derriere nous, une fois pour toutes, nos jeudis soir a I'eglise pour embrasser definitivement la contre-culture americaine, Robert Paquette, un adepte depuis quelques annees, battait la mesure. Hair etait un spectacle-choc: Moe j'viens du Nord s'tie le deviendrait. A l'epoque le film 2001, a space odyssey etait une production d'avant-garde. La musique, l'image et les effets vi- 20 GASTON TREMBLAY

suels y etaient completement integres ; I'equipe de Moe j'viens du Nord s'tie choisirait de marier le jeu scenique et la musique de la piece aun diaporama.

That is the question!

Je vous invite a revenir avec moi a la rentree scolaire de 1970, a vous asseoir parmi la foule d'etudiants qui assiegeait alors l'administration de I'universite dans l'entree, devant le Grand Salon. Laissez-vous aller, scandez avec nous un slogan plus rythme qu'articule, aux sonorites plus anglaises que francaises et surtout plus provocatrices que politiques. En page frontispice du journal des etudiants de I'epoque, Le Lambda, une photo du Christ riant aux eclats et clamant "De minimis non curat Deus" ou "Dieu ne s' occupe pas des petites choses". En deuxieme page, un article cherche a recruter des membres pour la troupe universitaire de cette facon :

II semble superflu de Ie dire mais nous sommes franco-ontariens. Wow! Beding-Bedang! Hostie de calvaire! Mouman! MOLIERE GO HOME!

Je vous invite avivre avec moi le choc culturel de quitter les galeries rocailleuses de l'Inco pour se retrouver dans un cours obligatoire de diction pour comprendre aquel point I'experience fut alienante.. Ecoutez avec moi ce petit monsieur, docteur en evolution des sons 0 et OU pendant la premiere moitie du XVIIe siecle en , tenter de m'expliquer, a travers sa petite bar­ biche, que, si je faisais un effort, je pourrais corriger toutes mes anomalies linguistiques avant Noel. Pour ensuite passer a l'apprentissage de la langue. AEIOU. Ba, be, bi, bo, bu! Oh, le pauvre petit monsieur! Nous qui avions gagne nos epaulettes a chahuter nos bons vieux peres jesuites, Ceux-la memes qui, en cinquante ans d'enseignement au college, avaient appris tous les trues des etudiants et nous avaient obliges a im­ proviser continuellement pour leur tenir tete. Nous l'avons bouffe avant l' Action de graces. Le pauvre! PRENDRELA PAROLE 21

Un modele perime

La direction du departement de Francais, qui nous arrivait directement de l' autre cote, nous proposait un modele qui nous semblait perime. Je me rappelle le choc que j'ai subi lorsque j'ai vu, pour la premiere fois, ces etudiants de quatrierne qui s'assoyaient tous les apres-midi sur le bane devant la porte du directeur pour bien perler la langue de Racine. Ils se recitaient des conneries, on les entendait roucouler leurs RRRR, comme un poulailler plein de petits poulets PFK qui parlent poulet, et rien d'autre. Ils etaient pourtant des anciens du college; je n'y com­ prenais rien mais je benissais le ciel de m'avoir epargne en m'accordant ce stage au fond des mines. C'etait le modele que l'on nous proposait. Le docteur en a et au etait la premiere pilule, la premiere etape vers l'alienation. Son directeur, le docteur Van Reuthen, un ex-legionnaire, diri­ geait l'operation comme il avait si bien dirige sa plantation en Afrique. 11 etudiait la situation pendant que nous declinions, comme autant de petits ignorants, nos exercices de diction.

Je suis, tu es, nous sommes

Le texte de Moliere Go Home continuait ainsi :

Je suis mineur, fermier, bucheron, ouvrier. Je suis minoritaire et marginal dans rna province. J' ai des leaders que je n' ai pas choisis, tires d'une elite qui pense me representer et se soucie de mes inte­ rets les plus pressants en me parachutant des tournees d' artistes etrangers, en me chiant sur la tete avec des campagnes de bon parler. Je prends des cours universitaires de litterature ou des profs euro­ peens s' achament ame deraciner en corrigeant rna prononciation, mon vocabulaire et rna pensee, et ou ils achevent de m'aliener et de me depersonnaliser. Qui suis-je? C' est a cette question que nous voulons, par le biais du theatre, repondre, C'est Ie dilemme que le theatre doit monter sur scene. Et ce drame doit etre monte on our terms. En 1970, en Amerique, au Canada, en Ontario, a Sudbury, avec nos corps, nos voix et nos personnages. w.tMlaAta • ~~_ ~ rrann.. l rttllrlu.r· ti-l'1.h1rl! taMJt_l!·t~aJ... (t.!ttt' ~dawlltl'.)ll rut ..... 'LMrwct-. Mt llll Ull -'.t411" t. se l\OTem· ~~u~~~: .. teIlr ... ·.fIJt ~ lllOlIIt~f ta oer.l':SIIIti- lmmtrti- 1-a wrmallOllll''Illl c<>rntt{; 4'~lJlM. ('<)m:1lI<\l;) ..~. de Zpl'~~r$ ....01.. I. dlllllC.t (:'la\)lllJrin. (~) .Uj) c' %::.~ ~,. ~=jjt;:i~~ prf.lf,fa.llffl\'~ ~~ llt~ratllte ;\I''''I:lllt,>:tl~ft~ti;$utllitl>f· =-.~:.__ ... .··w~ ~ ~~'tJC ftUtll a.A•• ftd- r_ti ••~ .,.ute. U li'fflit t~e-lfl'.! l'lf$tlLTA1'$; , l,.',r,'."'Pf.aUoo 4,)(,{t :ji~ 11 F.....lllti>~$ ~·_:~::W.f;hld1uts ('«ll;*l~$. '1l!ll!~UtUoo ptcffin«lrs M r~tlrplll!;t!r la dtst!'lbJtioo dl'$ !l~fl\!i ...r....·J.:.~ u ~ft! F~rll&OO tlor'll~ 00. J$Cll.t 1<,) :. rorll'IlI!tXl d'~ll ~p*.ttt>rr,finl :j1.>~~ (;1'J~,llit.,mm ~~~"l'f 1r~ , p"~ta. S1)t .;J1S. --.....

La premiere page du journal etudiant Le Lambda du 3 decembre 1970.

Extrait de la publication PRENDRE LA PAROLE 23

Une annee extraordinaire

Je n'ai jamais su qui avait ecrit cet article, qui se cachait derriere ce fameux pseudonyme Moliere Go Home: Pierre Belanger, Pierre Germain, Claude Belcourt ou Robert Paquette? Chose certaine, il me paraissait beaucoup plus positif de me joindre a ces anciens collegiens que de jouer aux perruches sa­ vantes sur le perchoir du departement. Enfin, c' est Andre Paie­ ment qui l'a lu le premier, qui a trouve le groupe et qui m'a ernbarque dans cette experience lourde de consequences. Personnellement, j'etais dechire, J'avais passe tous les etes de mon adolescence atravailler sur la drave ou dans un moulin a scie. Je terminais un stage force dans les mines de l'Inco et je ne sentais pas le besoin de faire du theatre pour me rapprocher des travailleurs. Par contre j'avais le gout de vivre intensement I'experience de la Cite universitaire, et les gars du Lambda et de la troupe m'en promettaient de belles. Ce fut en fait une annee extraordinaire. On a fait la greve au colonialisme francais. Le complot a ete ourdi, en octobre 1970, au sous-sol, chez moi. Une reunion entre Pierre Belanger, Robert Paquette, Andre Paiement et moi-meme avait suffi pour organi­ ser un sit-in en regle, Dans le corridor du departement de Fran­ cais, le lendemain, nous etions une cinquantaine a assieger le bureau du docteur Van Reuthen. Evidemment, il n'y avait pas une seule petite perruche en vue...... : •• ••••..••• ·..•• ····"'···········..-

Moe j'viens du Nord s'tiel

L'ete precedent, Fernand Dorais, l' ancien directeur de la troupe universitaire, avait demande a Pierre Belanger, un jeune professeur de sociologie, de prendre en main la nouvelle troupe. Dans le cinquieme numero du Lambda, le journal des etudiants de l'Universite Laurentienne du 15 octobre 1970, on peut lire le message publicitaire suivant: "On tente I'experience du theatre populaire visant un public d'ouvriers et d'etudiants. La piece, qui sera construite par les acteurs memes, veut illustrer la realite que nous vivons aujourd'hui dans nos familles, nos paroisses, notre milieu franco-ontarien. On ne se limite pas a Sudbury. Ce pro­ bleme se repete partout, autant dans I'extreme nord qu'au sud. II est grand temps qu'on devoile les conditions reelles de nos voi­ sins et de nos parents. C'est ca, faire du theatre!" La premiere reunion de cette nouvelle troupe fut orageuse. Les membres de la troupe de I'annee precedente avaient monte, sous la direction de Fernand Dorais, un happening. Ils avaient vecu une experience fort structuree qui avait donne une chance a tous les membres de la troupe de s' exprimer dans les cadres d'une veritable creation collective. Si ce spectacle n'a pas connu autant de succes que Moe j'viens du Nord s'tie, il aura permis aux participants toutefois de vivre une experience valable. Les quelques membres qui etaient revenus formaient une equipe autour d' Anita Brunet. L'annee precedente, Andre Paiement avait refuse de partici­ per ala troupe pour deux raisons. Premierement il s' etait apercu que certains membres de la troupe faisaient un effort un peu trop grand pour bien perler leur francais, De plus, Andre avait espere y rencontrer ses anciens amis du college et, en particulier, Robert 26 GASTON TREMBLAY

Paquette et ils n'y etaient pas. En 1970, quand il a su que Robert faisait partie de la troupe, il s'est empresse de soumettre son nom, et le mien. Le premier probleme de l' annee fut done de reconcilier la troupe qui avait participe au happening avec la nouvelle. A la premiere reunion, les membres de l'ancienne troupe, rnalgre la cabale des nouveaux, prenaient le controle de I'executif, Apres la reunion j'ai demande a Pierre ce qu'il allait faire de ces resultats et il m'a repondu du tac au tac : "C'est pas grave, car de toute facon cela ne changera rien." Une fois confirme dans son poste de directeur de la troupe, ce dernier s'etait empresse de placer ses anciens amis du college a des postes strategiques. Si Pierre avait l'intention, comme son predecesseur, de diri­ ger une creation collective, il n'avait pas l'intention de s'y pren­ dre de la meme maniere. Fernand avait insiste pour diriger des ateliers ou chacun participait a part egale. Pierre Belanger etait, et il l'est encore, un meneur naturel qui savait prendre les de­ vants et qui respectait et appuyait ceux qui savaient faire la meme chose. C'etait un fonceur qui se preoccupait tres peu de ceux qui trainaient la patte. Pierre ne tarda pas a diviser le groupe en trois cellules quasiment independantes. Son role etait essentiellement d'assurer le lien entre ces trois groupes. Tout dernierement, il me disait que la mise en scene fut, en general, un accident. Au-dela de choisir les gens avec lesquels il pouvait et voulait travailler, il n' avait qu'un seul principe: celui que tout soit cree par les membres de la troupe. II a ajoute, a la meme occasion, qu'il avait tellement joue de Moliere qu'il en etait ecoeure. Quand Fernand Dorais lui avait demande, a l'ete 1970, de prendre en main la troupe, il avait accepte uniquement parce qu'il heritait d'une troupe qui avait deja vecu et apprecie I'experience de la creation collective. Si Pierre dit aujourd'hui que sa mise en scene etait un acci­ dent, c'est qu'il a oublie les premiers discours qu'il nous a faits. En plus de nous convaincre de l'importance d'amalgamer la mu­ sique et les diapositives au jeu des comediens, il nous avait parle longtemps, des le premier soir, de la maniere de commander un hamburger. Pierre Belanger pronait un hyperrealisme total, car il voulait convaincre les spectateurs que la piece etait une reflexion de leur societe. II ne s'agissait pas d'amener le theatre------dans la PRENDRELA PAROLE 27 rue, mais plutot de mettre la rue sur la scene. De plus, c'est Pierre qui avait insiste pour'que nous choisissions un milieu social de travailleurs pour faire evoluer nos personnages. Done, les trois groupes (comediens, musiciens et photogra­ phes) fonctionnaient parallelement et independamment les uns . des autres. Les deux premieres reunions de I'annee furent consa­ crees aconstruire le scenario. L'histoire etait simple: Roger, un jeune homme un peu cabotin, en 13e annee a I'ecole secondaire Macdonald-Cartier, a une blonde nommee Nicole. Cette derniere tombe enceinte et ce jeune homme se demande s'il doit aller travailler dans les mines ou continuer son education. Pour faire plus realiste, la fin de la piece ne donnait pas de solution au pro­ bleme. Plusieurs personnes se sont demande depuis ce temps qui etaient Roger et Nicole. II est peut-etre pertinent d'ajouter que le nceud principal de l'histoire de Roger, le jeune etudiant dont la blonde est en famille, s'inspirait de rna vie personnelle tandis que les autres elements viennent des autres comediens, Les roles du gars de mine et de la serveuse de restaurant furent ajoutes par Pierre Belanger, pour combler des trous et pour faire plus populiste et travailliste. L'equipe de comediens se reunissait toutes les semaines pour peaufiner le scenario. Nous avons longuement discute du derou­ lement chronologique des scenes. Tout devait correspondre a la realite. Le lieu etait le Moulin afleur, aSudbury, et l'action se deroulait entre 20 h 30 et minuit. Curieusement nous respections a la lettre les regles du theatre classique : un seul lieu, un seul temps et une seule action. Ceci fait, Pierre distribua les roles. Andre Paiement devint Roger et Therese Boutin joua le role de Nicole, sa blonde. Denis Saint-Jules se transforma en travailleur et Claire Morissette en patronne de restaurant. Jean-Paul Gagnon herita du role de pere de famille et Denis Courville campa l' ami serieux tandis que je devenais Marc, le revendeur de drogue. Nous etions supposes ecrire la piece ensemble, en creation collective. Andre Paiement detenait le role principal et il ecrivit son propre monologue. II nous est arrive, le soir ou nous etions censes l'aider a travailler, avec son dialogue completement dac­ tylographie. Deux semaines plus tard, apres plusieurs nuits blan­ ches, il avait ecrit toute la piece.

Extrait de la publication lombdo SECTiON a..

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L'homme eet

Ie .eul qUi chaase et qUI.ptc:he quand II • Ie ventre plein. Ie Nul qui ,it hante d',voir une verrue aur Ie nez at pas d'6tr. un Imbecile, I. Hul qui place son honneur dans I.a parties lexueftrM de sa feme'''. Ie aeul qUi SOlt capable d"p1ucher une ban.ne pre8qtle aueal vlte qo'un chimpanz6.

La page litteraire du journal etudiant Le Lambda du 23 novembre 1970. PRENDRE LA PAROLE 29

Je me rappelle clairement avoir essaye, un soir, de participer aune de ses sessions d'ecriture, Apres quelques engueulades, on s' est vite retrouves a la taverne. C'etait la tactique favorite d' Andre. II acceptait volontiers de discuter des personnages et de l' action tout en prenant une biere ou en fumant un joint,mais il refusait de passer a l'ecriture tant qu'il n' etait pas seul dans sa chambre. II passait ses nuits a ecrire et, le lendemain, il nous soumettait un brouillon de la scene. Sa methode etait simple. A partir du scenario et des discus­ sions avec les comediens, il ecrivait une ebauche qu'il presentait ala prochaine repetition. Le texte en mains, les comediens parti­ cipaient allegrement a la seance d'improvisation. Andre avait une memoire phenomenale. II se rappelait toutes les variantes et s'en servait pour retravailler le texte pendant la nuit. Le lende­ main, il nous presentait la version retravaillee, Les repetitions devenaient done des exercices d'improvisation bases sur une nar­ ration creee en atelier et sur un texte ecrit par Andre. Pendant ce ternps-la, Robert Paquette, Pierre Germain, Donald Laframboise et Jacko Chartrand preparaient la musique. C'est Robert qui composa la plupart des chansons. II me disait, tout dernierement, qu'il a ecrit d'abord la musique de la chanson de Moe j'viens du Nord s'tie. Par la suite, il I'a jouee devant Pierre Germain qui, en pratiquant, a ajoute "Moe j'travaille fort". Robert faisait beaucoup de raquette, a l'epoque, et cela devint done le troisieme verso Ce texte, qui veut tout dire et rien dire, ne fut jamais retravaille et est demeure toujours aussi simple que sa version originale. Pierre Belanger me confiait que l'important pour eux, c'etait le mood plutot que le texte. "Nous cherchions a vehiculer une atmosphere et non un message." Pierre Belanger et un de ses amis, Doug Kinsey, prirent tou­ tes les photos pour le diaporama, structure en deux parties. Le premier jeu s'inspirait de l'histoire de la piece tandis que le deuxieme faisait le lien avec la communaute. Pierre croyait que les photos devaient representer le milieu dans lequel nous jouions. II envoyait done son ami photographe faire le tour du nord de l'Ontario, prendre des photos des rues, des affiches, des indus­ tries locales, des paroisses et des eccles. Avant chaque spectacle, il remplacait les photos locales par celles de la nouvelle ville. Cela donnait un impact tout afait special au spectacle.

Extrait de la publication 30 GASTON TREMBLAY

Les trois groupes se rencontrerent tres peu pendant I'annee. Aucun d'entre nous ne prevoyait l'ampleur que prendrait ce spec­ tacle. Je me rappelle avoir vu la piece au complet Ie soir de la premiere a l'Universite Laurentienne. J'etais ebloui du resultat, et un peu curieux de savoir comment tout cela s'etait passe. Essentiellement, les trois groupes avaient travaille parallelement et Pierre avait assure I'unite, Nous avions eu une seule repetition generale et une seule technique. Le succes de ce spectacle fut decidement un accident bien orchestre par Pierre Belanger. Si le resultat final a quelque peu surpris les comediens, il a certainement cheque son auditoire. A I'epoque, il etait tres ose de sacrer sur scene, de parler de sexe, d'engueuler son pere et de dire "on fume du pot, on boit de la booze, on est des detraques",

Le Lambda

Pendant ce temps, de septembre 1970 al'ete 1971, Ie groupe du Lambda suivait une trajectoire parallele a celIe de la troupe. Les deux organismes etaient noyautes par les memes etudiants. Amon arrivee a l'universite, Robert Paquette, Claude Belcourt (qui signait Joseph de Napoleon de Lumbsten) et Pierre Germain (connu sous le nom de mon oncle Ephrem) encadraient le jour­ nal. Apres Noel j'ai pris la releve avec l'aide de Jean-Paul Gagnon (qui signait ses articles Les insolences de Jay-Pee), Clarissa Lassaline (alias Fred), Andre Paiement (ou Dede-dit) et, vers la fin de I'annee, Denis Saint-Jules. En septembre 1970 la controverse rageait. Le professeur Bennais poursuivait les redacteurs devant les tribunaux pour avoir publie une lettre du professeur Page, son confrere, qui l'accusait d'etre membre de la CIA. Ce proces, les articles-chocs, les des­ 'sins provocants, les titres alarmants, les editoriaux percutants et les photos osees que nous publiions faisaient de notre journal un outil de communication efficace mais contestee Quelques mois plus tard, la Cite universitaire fut choquee de la position quasi sympathique au FLQ que les deux equipes du journal, anglaise et francaise, pronaient, Amon arrivee dans l'equipe, Pierre Germain etait responsa­ ble de la page litteraire. Le 23 novembre 1970, il me cedait sa place et je lancais les bases de ce qui deviendrait un club litte- PRENDRELA PAROLE 31

raire et eventuellement une maison d' edition. Le carrefour de l'art et du peuple etait plus qu'une page litteraire, c'etait un depliant Iitteraire deguise en pamphlet politique. En fait, c' etait une section independante du journal et j'avais toute la Iiberte editoriale voulue. Le texte de presentation du 23 novembre 1971 est avant tout une farce de mauvais gout (on se juge severement 25 ans plus tard), mais parmi ces orties, dans ce chaos, on retrouve quelques fleurs. Les principes de base de Prise de Parole s'y trouvent deja: "Evidemment tout depend de la qualite et la qualite depend de la population qui lui permet d'exister et de se classifier en haut, en bas et meme au milieu [...] pour atteindre la hauteur, il faut passer par les gens et leur milieu. Le prochain numero qui s' etendra sur quatre pages paraitra dans quelques semaines et nous attendons les creations du milieu." Quoique confus, cet enonce tente deja dinserer dans un con­ texte reel le concept de qualite populaire qui sera pour longtemps la base de la politique editoriale de Prise de Parole. Nous n'esperions pas que la litterature tombe du ciel comme de la manne, car nous etions beaucoup plus enclins a cultiver notre jardin. Le premier, le dernier, et le seul numero parut le 4 janvier 1971. Les deux premieres scenes de Moe j'viens du Nord s'tie y figuraient avec des photos, des poemes et des dessins des quel­ ques etudiants qui oserent se joindre a notre groupe. On tenta de publier un deuxieme numero, mais on le transforma pour les besoins de la cause en programme pour la premiere de Moe j'viens du Nord s'tie. II est interessant de noter que la collaboration entre le journal etudiant et la troupe annoncait celle entre Prise de Parole et le Theatre du Nouvel-Ontario.

La tournee du Nord

Pour comprendre comment nous avons reussi a vendre cinq representations de ce spectacle controverse dans le nord de l'Ontario, il faut savoir que la troupe universitaire jouissait d'une bonne reputation. Elle avait rnultiplie les succes dans Ie Grand Nord en presentant des pieces du repertoire classique. II fut rela-

Extrait de la publication Les comediens de Moe j'viens du Nord s'tie : Claire Morissette, Jean­ Paul Gagnon, Therese Boutin et Andre Paiement. A l'arriere : Denis Courville, Gaston Tremblay et Denis Saint-Jules.

La scene des trois amis : AndrePaiement,Gaston Tremblayet Denis Courville. PRENDRE LA PAROLE 33 tivement facile de vendre notre nouveau spectacle dans ce mini­ reseau. Le meilleur spectacle eut lieu aTimmins. On nous attendait febrilement depuis quelques jours et, heureusement pour nous, le directeur de I'ecole n'avait pas encore entendu parler du specta­ cle. On s'est done presente de bonne heure le matin et on a monte, dans un temps record, notre decor, notre eclairage et notre gros equipement de sonorisation, directement sur le plan­ cher du gymnase. Pendant la repetition, le son amplifie de nos guitaristes se repercuta sur tous les murs des corridors de l'ecole. Cela eut un effet positif. II y avait tellement d'etudiants que la foule debordait sur l'espace scenique. Prives de coulisses, les comediens ont du s'asseoir parmi la foule. L'effet fut electrisant! La premiere chanson, Moe j'viens du Nord s'tie, placarda tous les professeurs et le principal au mur. Les etudiants etaient en delire, La musique etait forte et s'appa­ rentait au heavy rock de I'epoque. Les comediens sacraient sur scene. Ils envoyaient chier, tour a tour, leur pere, leur mere et leurs professeurs. Ils parlaient ouvertement de sexualite. En plus, les diapositives bombardaient les murs du gymnase d'images de leur ecole secondaire, de leur ville, de leur mine, en les articulant sur le theme central de la piece. Si les etudiants ont beaucoup apprecie cette piece, il n'en fut pas de meme pour la direction. Evidemment, on n'a pas ose nous le dire, mais on a prefere saboter sournoisement notre tournee. Lorsque nous nous sommes presentes a , deux jours plus tard, le cure nous attendait de pied ferme. II avait annule notre reservation de la salle paroissiale tout en nous interdisant de jouer, dans sa paroisse, ce spectacle! Pierre Belanger, qui devancait l'autobus des comediens dans son auto, passa a I'attaque. II loua sur-le-champ la salle de la bibliotheque publique, une jeep, un amplificateur mobile et un microphone. II avait bien l'intention d'entrer en ville par la porte d' en avant. Ainsi equipe, il a passe la journee afaire le tour de la ville en proclamant, un peu comme une troupe de cirque, I'arrivee du meilleur spectacle de I'annee. Lorsque l'autobus des come­ diens arriva a Kapuskasing, il nous attendait pour distribuer des affiches et des depliants dans les restaurants. La consigne etait de faire le plus de bruit possible. II voulait s' assurer que tout le 34 GASTON TREMBLAY monde sache qu'on etait la pour presenter "le spectacle de l' annee ou presque!". La salle ne fut pas comble mais les spectateurs presents en eurent pour leur argent. Nous etions livides tant nous etions fa­ ches et je crois que nous y avons mis un peu plus d'energie que d'habitude. Le troisieme spectacle, aHearst, s'est passe sans evenement particulier excepte notre premiere rencontre avec le groupe de La Pitoune. Apres la piece, on a eu l' occasion de jaser et de boire pour la premiere fois avec Paul Tanguay, Louise Tanguay, Donald Poliquin, Richard Lachapelle, Jean-Marie Comeau, Michel Vallieres et la gang du Nord. Jusqu'alors, ces artistes croyaient que Sudbury faisait partie du sud de I'Ontario. Notre nouveau spectacle a du les convaincre du contraire, car pour regler la controverse ils donnerent aleur region le titre du Nord du Nord. Malgre des divergences de style, qui ne tarderent pas amonter a la surface, cette rencontre a donne naissance a plusieurs amities qui se concretiserent plus tard. Arrives a North Bay pour notre quatrieme representation, nous avons constate que le groupe charge de nous accueillir avait mal orchestre la publicite. Pierre a done installe sur la scene l'orchestre de Robert Paquette et lui a demande de jouer le plus fort possible. Sur l'heure du diner, plusieurs etudiants sont venus voir ce qui se passait dans l'auditorium. Evidemment, le soir, la salle etait comble. Si la tournee de Moe j'viens du Nord s'tie n'a pas eu un grand succes aupres des structures etablies, elle a connu un sue­ ces foudroyant aupres des etudiants, Cela etait parfait, car a l'epoque on etait bien heureux de vivre en marge de la societe. Ce furent les debuts du TNO. Andre Paiement s'est toujours servi des memes techniques pour impressionner son public. line cherchait pas a faire plaisir au principal, mais plutot aux etu­ diants.

Retour ala realite

La tournee se deroula comme un reve, Meme notre toute derniere tache, decharger les decors, fut speciale grace a la gen­ tillesse d' Anita Brunet et de Clarissa Lassaline. Ces deux dames, PRENDRELA PAROLE 35 malgre qu' elles n' aient pas pu nous accompagner en tournee, nous avaient prepare une grande banderole de bienvenue qu'elles avaient accrochee au mur de notre local. Par contre, notre retour aSudbury fut difficile. L'annee tirait asa fin et toutes ces activites parascolaires avaient monopolise la plus grande partie de notre temps. Nos dissertations etaient en retard, nos lectures etaient inachevees et nos examens appro­ chaient. Pendant que les copains sappretaient a lancer un projet d'animation artistique a l'ecole secondaire Macdonald-Cartier, Claude Belcourt et moi-merne complotions pour transformer Le Lambda en magazine etudiant, Un peu plus tard, pendant que Claude assurait la permanence du magazine, je m'appretais a accueillir dans le monde mon fils Andre. J' ai done du, pour faire vivre rna famille, prendre un emploi de vendeur de publicite au journal Le Voyageur. Je m'eloignais done du groupe, pour vivre, dans le reel, la conclusion du drame humain de Roger. Andre Paiement dans Le septieme jour. Table des photographies

1. Page 8,credit et droits : Le Lambda 2. Page 14, credit et droits :Archives du College Sacre-Cceur 3. Page 16, credit et droits :Archives du College Sacre-Cceur 4. Page 16, credit et droits :Archives du College Sacre-Cceur 5. Page 22, credit et droits :Le Lambda 6. Page 24, credit: Doug Kinsey; droits :Le Lambda 7. Page 28, credit: Gaston Tremblay; droits :Le Lambda 8. Page 32, credit: Doug Kinsey; droits: Le Lambda 9. Page 32, credit: Doug Kinsey; droits :Le Lambda 10. Page 36, credit et droits : Michael Gallagher 11. Page 38, credit et droits : Michael Gallagher 12. Page 42, credit et droits : Cederic Michaud 13. Page 46, credit et droits : Cederic Michaud 14. Page 50, credit: Denis Saint-Jules et Gaston Tremblay; droits : Prise de Parole 15. Page 54, credit et droits : Luc Robert 16. Page 58, credit: anonyme; droits : Robert Paquette 17. Page 58, credit: anonyme; droits : Robert Paquette 18. Page 66, credit et droits : Luc Robert 19. Page 69, credit et droits : Gaston Tremblay 20. Page 72, credit et droits : Cederic Michaud 21. Page 72, credit et droits : Cederic Michaud 22. Page 76, credit et droits : Cederic Michaud 23. Page 78, credit et droits : Cederic Michaud 24. Page 78, credit et droits : Cederic Michaud 25. Page 82, credit et droits : Luc Robert 26. Page 84, credit: Claude Belcourt et Shirley Myers; droits : Prise de Parole 27. Page 86, credit et droits : Luc Robert 328 GASTON TREMBLAY

28. Page 90, logotype de laNuit surl'etang credit: Michael Gallagher; droits :laNuit surl'etang 29. Page 90, credit et droits : Cederic Michaud 30. Page 90, Francois Lemieux credit et droits : Cederic Michaud 31. Page 92, Andre Paiement au parc Bell credit: Denis Courville et Susette Tremblay; droits : Susette Tremblay 32. Page 92, Laoalleoille (Suzie Beauchemin et Andre Paiement) credit et droits : Cederic Michaud 33. Page 92, Laualleiille (la bastonnade) credit et droits : Cederic Michaud 34. Page 94, credit et droits : Cederic Michaud 35. Page 94, credit et droits : Cederic Michaud 36. Page 100, credit et droits : Luc Robert 37. Page 106, credit et droits : Michael Gallagher 38. Page 108, credit: Michael Gallagher; droits : TNO 39. Page 110, laGalerie du Nouvel-Ontario credit: Daniel julien ;droits :Gaetanjulien 40. Page 110, l'affiche du Gros show credit et droits : Michael Gallagher 41. Page 112, Rachel Paiement en repetition credit et droits : Michael Gallagher 42. Page 112, Andre Paiement en repetition credit et droits : Michael Gallagher 43. Page 112, Michael Gallagher alaconsole credit et droits : Michael Gallagher 44. Page 115, credit: Cederic Michaud; droits : Michael Gallagher 45. Page 122, credit: Krysia Mussakowski ; droits : Prise de Parole 46. Page 124, credit: Raymond Simond ;droits : Prise de Parole 47. Page 128, credit et droits : Cederic Michaud 48. Page 128, credit et droits : Raymond Simond 49. Page 136, credit: Luc Robert; droits : Prise de Parole 50. Page 138, credit et droits : Luc Robert 51. Page 144, credit et droits : anonyme PRENDRE LA PAROLE 329

52. Page 154, credit: Laurent Vaillancourt; droits : Prise de Parole 53. Page 162, credit: Real Fortin et Karen Hankenan ; droits : Prise de Parole 54. Page 168, credit: Real Fortin et Karen Hankenan ; droits : Prise de Parole 55. Page 170, credit: Cederic Michaud et Real Fortin; droits : Prise de Parole 56. Page 178, credit: Michael Gallagher; droits : Prise de Parole 57. Page 180, credit: 50 Carleton et associes ; droits : Prise de Parole 58. Page 186, credit: 50 Carleton et associes ; droits : Prise de Parole 59. Page 190, credit:Alfred Boyd et Gaston Tremblay; droits : Prise de Parole 60. Page 196, credit:Archives nationales du Canada; droits : Prise de Parole 61. Page 202, credit: 50 Carleton et associes ; droits : Prise de Parole 62. Page 204, credit:Alfred Boyd et Gaston Tremblay; droits : Prise de Parole 63. Page 210, credit: Tim Inkster et Bernard Aime Poulin; droits : Prise de Parole 64. Page 214, credit: Real Fortin et Bernard Airne Poulin; droits : Prise de Parole 65. Page 220, credit: 50 Carleton et associes ; droits : Prise de Parole 66. Page 228, credit:Jules Villemaire ; droits :laNuit surl'etang 67. Page 228, credit:Jules Villemaire ;droits :laNuit surl'etang 68. Page 230, credit:Jules Villemaire ;droits :laNuit surl'etang 69. Page 236, credit et droits : Luc Robert 70. Page 240, credit: 50 Carleton et associes ; droits : Prise de Parole 71. Page 242, credit: Paul Chiasson; droits : Prise de Parole 72. Page 246, credit:Alfred Boyd et Gaston Tremblay; droits : Prise de parole 330 GASTON TREMBLAY

73. Page 252, credit et droits : Raymond Simond 74. Page 258, credit et droits : Paul Roux 75. Page 274, credit et droits : Gaston Tremblay 75. Page 282, credit et droits : Gaston Tremblay 76. Page 292, credit: Real Fortin et Gaston Tremblay; droits : Prise de Parole

1. Tableau de lacouverture : "A labrunante", 1996, acrylique surtoile, 30 cm par60 cm ; credit et droits : Raymond Simond 2. Photographie de Gaston Tremblay credit et droits : Marie Fournier

Les Editions du Nordir remercient les detenteurs des droits qui ont accorde la per­ mission de reproduire les documents photographiques. Malgre nos efforts, certains n'ontpuetreidentifies ou rejoints. Nous les prions decommuniquer avec nous.

Extrait de la publication Table des matières

Introduction 9

Qui suis-je? 13 On est des détraqués! 25 Voir à 1' action 37 La rentrée 47 Prise de Parole 55 Le Moulinet 67 L'Avent de la poésie 77 Les Nuits magiques 87 Le Grand CANO 95 Le Gros Show 103 Le big bang 117 Yin et yang 131 L'animation 145 Une restructuration 159 Mise au point 171 Le cheval de Troie 181 L'abattis 191 La maturité 199 Un coup de vieux 209 Dix ans déjà 217 Mal de bloc 231 Production scolaire 237 Nouvelles écritures 243 Rauque 253 Île Manitou1in 261 Of Franco-Ontarian Affairs 271 Descente aux enfers 279 La course contre la montre 289 La onzierne heure 301

Conclusion 307 Bibliographie chronologique 315 Bibliographie de Rauque 320 Bibliographie audiovisuelle 322 Prise de Parole 324 Table des photographies 327

Extrait de la publication Extrait de la publication