VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON

Année 2013 - Thèse n°

LA SECURITE AUTOUR DES GRANDS FELINS EN

THESE

Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 28 novembre 2013 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

GAY Aline Née le 07 janvier 1987 à Perpignan (66)

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REMERCIEMENTS

A Monsieur le Professeur Olivier MONNEUSE De la faculté de Médecine de Lyon Pour m’avoir fait l’honneur d’accepter la présidence de mon jury de thèse. Hommages respectueux.

A Madame le Docteur Sylvie MIALET De VetAgro Sup – Campus Vétérinaire de Lyon Pour m’avoir accompagné tout au long de ce travail et pour votre disponibilité. Sincères remerciements.

A Monsieur le Professeur Michel PEPIN De VetAgro Sup – Campus Vétérinaire de Lyon Pour avoir accepté le rôle de deuxième assesseur. Sincères remerciements.

A Monsieur le Docteur Guillaume DOUAY Vétérinaire et directeur adjoint du Zoo de Lyon Pour toute l’aide et les informations apportées pour ma thèse. Sincères remerciements.

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A toute l’équipe du Zoo de Lyon et plus particulièrement à Florence GAILLARD (responsable technique) Pour le temps que vous m’avez consacré et toute l’aide que vous m’avez apporté dans l’élaboration de cette thèse.

A toute l’équipe de l’ONCFS que j’ai rencontré et plus particulièrement à Sébastien LEONE Pour avoir répondu à toutes mes questions.

A toute l’équipe du Zoo Fauverie du Mont Faron et plus particulièrement au Docteur Corine ESSER (vétérinaire) et à Jim JACQUET DE SOUZA (directeur) Pour leur disponibilité et pour m’avoir permis l’accès au parc.

A toute l’équipe de Touroparc et plus particulièrement à Charlène LEBRETON (biologiste) Pour avoir permis mes premiers pas dans le monde de la faune sauvage.

Au Docteur Christelle VITAUD, directrice du Pour les réponses à mes questions.

A Gregory BRETON (directeur zoologique) du Parc des Félins Pour avoir pris le temps de me rencontrer.

À Maman et Papa, Pour toujours avoir cru en moi, pour votre présence permanente et votre patience.

À Mamé et Papé, Pour m’avoir soutenue et encouragée tout au long de mon parcours.

À Marraine et Joseph, Pour l’intérêt porté à mes études.

À Denise, Pour m’avoir accompagné dans mes recherches.

À Clémentine, Pour toutes ces années ensemble.

À Alexandre, Pour ta présence à mes côtés et pour m’avoir toujours supporté.

À Claire, Pour ton soutien inconditionnel dans les bons et les mauvais moments.

À toutes les copines de l’ENVL, Pour tous les moments passés ensemble.

À tous mes maitres de stage et à tout le personnel de l’ENVL, Pour m’avoir permis d’apprendre mon métier.

À tous ceux que je ne cite pas, Pour m’avoir aidé à une période de ma vie.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 19

I. et leur histoire ...... 20 A. Historique ...... 20 B. Rôles des zoos ...... 21 C. Importance de la sécurité ...... 22 1. Historique d’accidents ...... 22 a) Non-respect des consignes de sécurité ...... 22 b) Erreur humaine ...... 22 c) Défaillance technique ...... 23 d) Cas imprévisibles ...... 23 2. Sécurité pour les hommes ...... 24 3. Sécurité pour les félins ...... 24

II. Législation ...... 25 A. En vigueur en ...... 25 1. Commerce des animaux sauvages et protection des espèces menacées ...... 25 2. Installations classées ...... 26 3. Etablissements de présentation au public à caractère fixe et permanent ...... 26 4. Autorisation d’ouverture ...... 27 5. Certificat de capacité ...... 28 6. Conditions de détention d’animaux sauvages dans un environnement zoologique et bien-être animal ...... 29 7. Transport des animaux ...... 30 8. Espèces considérées comme dangereuses ...... 31 9. Organismes de contrôle ...... 33 B. Application administrative dans les zoos ...... 34 1. Règlement intérieur ...... 34 a) Interdiction d’exciter les animaux ...... 35 b) Interdiction de nourrir les animaux ...... 36 2. Consignes de sécurité ...... 36 a) Différents supports ...... 36 b) Barrières de sécurité ou garde-corps ...... 38 c) Passerelles ...... 39 3. Procédures d’urgence et plans d’évacuations ...... 39 4. Formation du personnel ...... 40

III. Description et analyse des conditions d’applications dans plusieurs zoos ...... 41 A. Principes généraux de sécurité ...... 41 1. Enceinte extérieure ...... 41 2. Généralités sur les clôtures ...... 41 3. Zones réservées au public...... 42 a) Espace de sécurité ...... 43 b) Garde-corps ...... 44 4. Système de communication interne à l’établissement ...... 46 5. Gestion des clefs ...... 46 6. Clefs conditionnelles ...... 46

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B. Bien-être animal ...... 48 1. Définition du bien-être animal ...... 48 2. Aspects règlementaires ...... 48 3. Stéréotypies ...... 49 4. Evaluation du bien-être animal ...... 51 5. Méthodes pour son amélioration ...... 53 a) Aménagement des enclos et gestion des animaux ...... 53 b) Interventions sur les animaux ...... 54 (1) Historique des méthodes de contention ...... 54 (2) Choix de la méthode de contention ...... 56 (3) Principe de la téléinjection ...... 57 (4) Protocoles et risques anesthésiques ...... 59 (5) Medical training ou entrainement médical ...... 59 C. Différents types d’enclos ...... 60 1. Règles générales ...... 61 a) Accès aux loges et enclos pour les soigneurs ...... 61 b) Disposition des enclos ...... 63 c) Alimentation des félins ...... 64 2. Loges intérieures ...... 66 a) Rôles ...... 66 b) Surface au sol ...... 67 c) Clôtures et portes ...... 67 (1) Côté soigneur ...... 67 (2) Côté public ...... 68 (3) Côté félin ...... 69 d) Enrichissements possibles ...... 69 e) Protocoles ...... 70 3. Enclos extérieurs ...... 70 a) Rôles ...... 70 b) Surface au sol ...... 71 c) Clôtures ...... 72 (1) Grillages ...... 72 (2) Retours de clôtures ...... 74 (3) Clôtures électriques ...... 76 (4) Vitres et tunnels ...... 77 (5) Bassins et fossés ...... 80 d) Enrichissements possibles ...... 81 (1) Cachettes et abris ...... 81 (2) Promontoires ...... 82 (3) Etendue d’eau pour les tigres ...... 83 (4) Jeux / prédation ...... 84 (a) Balles ...... 84 (b) Système de leurre ...... 85 (c) Recherche alimentaire...... 86 (d) Enrichissements olfactifs ...... 87 (5) Griffoirs ...... 87 (6) Autres comportements naturels ...... 88 4. Enclos pour la reproduction ...... 89 a) Mise en contact du mâle et de la femelle ...... 90 b) Observation des chaleurs et accouplement ...... 91

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c) Mise-bas ...... 92 d) Elevage des petits ...... 92 e) Reproduction raisonnée ...... 93 5. Enclos traversés par les visiteurs en voiture ...... 94 a) Système de surveillance ...... 94 b) Rôles ...... 95 c) Caractéristiques de ces enclos ...... 96 d) Protocoles ...... 96 6. Enclos avec mélange de plusieurs espèces ...... 96 D. Entretien des enclos ...... 97 1. Barrières et clôtures ...... 97 2. Propreté ...... 98 3. Gestion de la végétation ...... 98

IV. Evolutions possibles pour l’avenir ...... 100

CONCLUSION ...... 101

BIBLIOGRAPHIE ...... 103

ANNEXES ...... 107

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LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Etude de terrain, zoos visités et personnes rencontrées ...... 107 Annexe 2 : Méthode HACCP ...... 108 Annexe 3 : Procédure de sécurité pour le travail avec les félins au Zoo de Lyon ...... 110 Annexe 4 : Procédure de travail et de sécurité du personnel participant à l’entretien d’espèces considérées comme dangereuses au Safari de Peaugres ...... 112 Annexe 5 : Intervention du personnel participant à l’entretien des animaux d’espèces considérées dangereuses au Zoo Fauverie du Mont Faron ...... 115 Annexe 6 : Règlement intérieur, règlement de service et plan de secours ...... 118 Annexe 7 : Protocoles du Zoo Fauverie du Mont Faron en cas d’accident corporel, d’évasion ou d’incendie ...... 119 Annexe 8 : Protocoles du Zoo de Lyon pour définir la conduite à tenir dans différentes situations ...... 122 Annexe 9 : Clefs conditionnelles chez les panthères au Zoo de Lyon ...... 131 Annexe 10 : Fléchage d’un puma au Zoo Fauverie du Mont Faron...... 134 Annexe 11 : Protocoles anesthésiques utilisés chez les grands félins ...... 137 Annexe 12 : Principes du medical training et erreurs à éviter...... 138 Annexe 13 : Prodédure d’entrainement médical félin ...... 141 Annexe 14 : Fonctionnement de plusieurs systèmes d’alimentation ...... 144 Annexe 15 : Sécurités supplémentaires au niveau des trappes ...... 147 Annexe 16 : Procédure de sécurité pour la sortie et la rentrée des animaux dangereux ...... 150 Annexe 17 : Procédure de sécurité pour la sortie et la rentrée des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon ...... 152 Annexe 18 : Système d’attache du grillage au Zoo Fauverie du Mont Faron ...... 154 Annexe 19 : Circulation du public dans les enclos ...... 155

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TABLE DES FIGURES

Figure 1 : Frise chronologique sur l’histoire des zoos jusqu’au XIX° siècle (1) (schéma personnel) ...... 20 Figures 2 et 3 : Mise en place d’une grille dans le bassin des au Zoo de Lyon après l’accident pour éviter qu’il ne se reproduise (photos personnelles) ...... 23 Figure 4 : Photo d’un tigre blanc hautement consanguin, extrait d’un panneau au Safari de Peaugres (Turpentine Creek Wildlife Refuge) ...... 26 Figure 5 : Schéma d’un conteneur (ou cage de transport) pour tigre, extrait des Lignes directrices pour le transport et la préparation au transport des animaux et des plantes sauvages vivants (18) ...... 31 Figure 6 : Conteneur du Zoo de Lyon pour (photo personnelle) ...... 31 Figure 7 : Récipient en métal oublié chez les tigres au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle) ...... 32 Figure 8 : Tigre à Touroparc debout contre le grillage (photo personnelle) ...... 32 Figure 9 : Règlement intérieur du Parc des Félins (photo personnelle) ...... 35 Figure 10 : Règlement intérieur du Zoo de Lyon (photo personnelle) ...... 35 Figure 11 : Pancarte de la Réserve Africaine de Sigean (photo personnelle) ...... 35 Figures 12 à 14 : Pancartes : au Zoo de Lyon devant l’enclos du tigre, devant celui des panthères et au Parc de Thoiry (photos personnelles) ...... 36 Figure 15 : Consignes affichées à côté du plan de la Réserve Africaine de Sigean (photo personnelle) ...... 37 Figure 16 : Consignes notées sur le prospectus de la Réserve Africaine de Sigean distribué à l’entrée (photo personnelle) ...... 37 Figure 17 : Prospectus distribué avant d’entrer dans les parcs dédiés à des animaux dangereux dans la Réserve Africaine de Sigean (photo personnelle) ...... 37 Figures 18 à 20 : Pancartes dans l’enclos des lions pour rappeler les consignes de sécurité dans la Réserve Africaine de Sigean (photos personnelles) ...... 37 Figures 21 à 23 : Pancartes du Parc des Félins, du ZooParc de Beauval et de Touroparc (photos personnelles) ...... 38 Figures 24 et 25 : Consignes notées sur la barrière devant l’enclos du tigre au Zoo de Lyon (photos personnelles) ...... 38 Figures 26 à 29 : Pancartes : sur la passerelle des guépards à la Réserve Africaine de Sigean, sur celle des guépards et panthères des neiges au Parc de Thoiry et au-dessus de l’enclos des tigres blancs au Parc des Félins (photos personnelles) ...... 39 Figures 30 et 31 : Plan d’évacuation et fléchage à suivre en cas de problème au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles) ...... 40 Figure 32 : Enceinte extérieure du Zoo de Lyon (le point le plus bas est à 1,80 mètre) (photo personnelle) ...... 41 Figures 33 et 34 : Panneaux au Parc des Félins et au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles) ...... 42 Figures 35 et 36 : Panneaux au Zoo de Lyon (photos personnelles) ...... 43 Figures 37 et 38 : Espaces de sécurité devant l’enclos des panthères de Perse et des tigres de Sumatra au Parc des Félins (photos personnelles) ...... 43 Figure 39 : Vitre devant l’enclos des pumas à Touroparc (photo personnelle) ...... 43 Figure 40 : Espace de sécurité boisé devant l’enclos des lions de l’Angola au Parc des Félins (photo personnelle) ...... 44 Figure 41 : Barrière côté public devant l’enclos des panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle) ...... 44

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Figure 42 : Barrière avec retour côté public au Zoo de Lyon (photo personnelle) ...... 45 Figures 43 à 45 : Passerelles des tigres au Safari de Peaugres, des onces et des guépards au Parc de Thoiry et des guépards à la Réserve Africaine de Sigean (photos personnelles) ...... 45 Figure 46 : Grille de protection horizontale au-dessus de l’enclos des tigres (phénotype blanc) au Parc des Félins (photo personnelle) ...... 45 Figure 47 : Fonctionnement des clefs conditionnelles, extrait de la notice d’utilisation du constructeur (25) ...... 47 Figure 48 : Echangeur avec clef bloquée (R) et clef libre (S) (photo personnelle) ...... 47 Figure 49 : Panneau affiché dans l’enceinte de la Réserve Africaine de Sigean (photo personnelle) ...... 49 Figure 50 : Extrait d’un panneau sur les stéréotypies au Parc de Thoiry (photo personnelle) . 50 Figures 51 à 55 : Félins montrant leur ventre : tigre blanc à Touroparc, au Zoo Fauverie du Mont Faron, tigre au Parc de Thoiry, lionne à l’Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine, panthère au Parc Zoologique du Bouy (photos personnelles) ...... 52 Figures 56 à 59 : Félins dormant dos aux visiteurs : lionne, tigre et puma du Zoo Fauverie du Mont Faron, tigre à l’Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine (photos personnelles) ...... 52 Figure 60 : Contention physique d’une panthère noire en 1938, extrait d’Etude de la Contention des Mammifères en Parc Zoologique des Années 50 à nos Jours (37) ...... 54 Figure 61 : « Sabot de capture » pour félin, extrait de Restraint and Handling of Wild and Domestic Animals (38) ...... 55 Figure 62 : Cage de contention à paroi mobile verticale, extrait de Restraint and Handling of Wild and Domestic Animals (38) ...... 55 Figure 63 : Cage de contention à paroi mobile horizontale, extrait de Handbook of Zoo Medicine (39) ...... 55 Figure 64 : Puma passant la patte à l’extérieur de la cage, extrait de Restraint and Handling of Wild and Domestic Animals (38) ...... 56 Figure 65 : Prise de sang à la queue d’un tigre dans une cage de contention, extrait de Restraint and Handling of Wild and Domestic Animals (38) ...... 56 Figures 66 et 67 : Zones à viser lors de téléinjection sur des félins, extrait de Textbook of Wild and Zoo Animals (40) ...... 57 Figures 68 et 69 : Sarbacanes simple et améliorée du Zoo de Lyon (photos personnelles) ..... 58 Figure 70 : Fusil hypodermique du Zoo de Lyon (photo personnelle) ...... 58 Figure 71 : Principe des flèches sous pression (photo personnelle) ...... 58 Figures 72 et 73 : Portes d’accès à l’enclos extérieur des lions au Zoo Fauverie du Mont Faron et des tigres à Touroparc (photos personnelles) ...... 61 Figures 74 et 75 : Trappe ‘guillotine’ des lions à Touroparc et trappe ‘portine’ des panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron, visibles quand le soigneur actionne l’ouverture (photos personnelles) ...... 62 Figure 76 : Sas d’entrée devant la porte d’accès soigneur à l’enclos des tigres au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle) ...... 62 Figure 77 : Fenêtre sur la porte d’accès à l’enclos des lions à Touroparc (photo personnelle) 62 Figure 78 : Couloir de circulation du personnel à côté des loges des lions à Touroparc (photo personnelle) ...... 62 Figures 79 et 80 : Enclos contigus des guépards et des herbivores du circuit voiture du Parc de Thoiry (photos personnelles) ...... 63 Figures 81 et 82 : Enclos des lions et enclos des girafes/zèbres séparés par une allée pour les visiteurs à Touroparc (photos personnelles) ...... 63

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Figures 83 et 84 : Enclos des girafes visible depuis l’enclos des lions (parcours voiture) dans la Réserve Africaine de Sigean (photos personnelles) ...... 64 Figures 85 et 86 : Enclos adjacent des et des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon (photos personnelles) ...... 64 Figure 87 : Trappe d’alimentation des lions au Parc de Thoiry, extrait du reportage « Thoiry, un zoo pas comme les autres » du 08/11/2009 (44) ...... 65 Figure 88 : Trappe d’alimentation chez les tigres au ZooParc de Beauval (photo personnelle) ...... 65 Figure 89 : Trappe d’alimentation des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon (photo personnelle) ...... 65 Figures 90 à 93 : Abreuvoirs 1) à débit constant chez les panthères du Zoo de Lyon, 2) à palette chez les guépards au Parc de Thoiry, 3) fixe chez les panthères du Zoo Fauverie du Mont Faron, 4) fixe chez les lions à Touroparc (photos personnelles) ...... 66 Figures 94 et 95 : Loge d’une lionne et loges des pumas à Touroparc (photos personnelles) . 67 Figure 96 : Présence d’un cadenas pour fermer les loges des lions côté soigneur à Touroparc (photo personnelle) ...... 68 Figure 97 : Porte d’accès soigneur de la loge des au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle) ...... 68 Figure 98 : Bâtiment des panthères des neiges au ZooParc de Beauval (photo personnelle) .. 68 Figure 99 : Jeune jaguar visible par le public au ZooParc de Beauval (photo personnelle) .... 69 Figure 100 : Loge des panthères des neiges de la Ménagerie du Jardin des Plantes (photo personnelle) ...... 69 Figures 101 et 102 : Loge de la panthère de l’Amour au Zoo de Lyon (photos personnelles) 70 Figure 103 : Présence d’un tunnel et d’une passerelle pour l’enclos des tigres au Safari de Peaugres (photo personnelle) ...... 71 Figures 104 à 106 : Plan de l’enclos des lions et photos avant et après le regroupement au Zoo de Lyon (photos personnelles) ...... 71 Figure 107 : Grille autour de l’enclos des panthères au Zoo de la Barben (photo personnelle) ...... 72 Figures 108 et 109 : Grillages des enclos des lions de l’Angola et des guépards au Parc des Félins (photos personnelles) ...... 72 Figure 110 : Grillage de l’enclos des lions à Touroparc (photo personnelle) ...... 72 Figure 111 : Grillage surélevé au-dessus du tunnel des tigres au Parc de Thoiry (photo personnelle) ...... 73 Figure 112 : Grillage de l’enclos des guépards au Safari de Peaugres (photo personnelle) .... 73 Figure 113 : Bas du grillage et poteau en bois de l’enclos des lions au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle) ...... 73 Figures 114 et 115 : Retours de grillage des enclos des tigres de Sumatra et des pumas au Parc des Félins (photos personnelles) ...... 74 Figure 116 : Retour de grillage de l’enclos des lions au Parc de Thoiry (photo personnelle) . 74 Figures 117 à 119 : Enclos avec toiture grillagée ou ‘volière’ : chez les pumas et chez les panthères au ZooParc de Beauval et pour les panthères au Zoo de Lyon (photos personnelles) ...... 75 Figures 120 et 121 : Retour autour d’un arbre proche de la passerelle chez les panthères des neiges au Parc de Thoiry et allongement du retour chez les tigres au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles) ...... 75 Figure 122 : Grillage des guépards au Parc des Félins, sans retour côté passerelle (photo personnelle) ...... 75 Figure 123 : Retour de grillage côté visiteur devant l’enclos des tigres au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle) ...... 76

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Figures 124 et 125 : Clôtures électriques chez les lions de l’Angola et chez les tigres de Sumatra au Parc des Félins (photos personnelles) ...... 76 Figures 126 et 127 : Clôtures électriques chez les panthères des neiges et chez les tigres au Safari de Peaugres (photos personnelles) ...... 77 Figure 128 : Clôture électrique qui ne passe pas devant la vitre chez les panthères au Zooparc de Beauval (photo personnelle) ...... 77 Figure 129 : Clôture électrique qui passe devant la vitre chez les tigres au Safari de Peaugres (photo personnelle) ...... 77 Figures 130 et 131 : Traces des pattes du jaguar au Zoo Fauverie du Mont Faron et du tigre sur son tunnel au Parc de Thoiry (photos personnelles) ...... 78 Figure 132 : Tigre debout sur ses pattes arrière, en appui sur la vitre, à Touroparc (photo personnelle) ...... 78 Figure 133 : Amortissement en caoutchouc Au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle) ...... 78 Figures 134 à 136 : Vitres : des tigres blancs à Touroparc, des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon et des panthères des neiges à la Ménagerie du Jardin des Plantes (photos personnelles) ...... 79 Figures 137 et 138 : Vitres chez les panthères au Parc de Thoiry : a) côté félin, b) côté visiteur (photos personnelles) ...... 79 Figures 139 et 140 : Tunnel des lions et celui des tigres au Parc de Thoiry (photos personnelles) ...... 80 Figure 141 : Pourtour de l’enclos du tigre au Zoo de Lyon (photo personnelle) ...... 80 Figure 142 : Plan du bassin du tigre au Zoo de Lyon (courtoisie du Docteur Guillaume DOUAY) ...... 80 Figures 143 et 144 : Abris des lions à Touroparc et des panthères du Sri Lanka au Parc des Félins (photos personnelles) ...... 81 Figures 145 et 146 : Panthère du Zoo de Lyon cachée derrière la végétation et point de vue de la panthère cachée (photos personnelles) ...... 81 Figure 147 : Tigre caché dans sa grotte au Zoo de Lyon (photo personnelle) ...... 82 Figure 148 : Lions couchés à l’ombre de leur abri pour se protéger du soleil au Parc Zoologique du Bouy (photo personnelle) ...... 82 Figure 149 : Enclos de 3 hectares des tigres (phénotype blanc) au Parc des Félins (photo personnelle) ...... 82 Figures 150 et 151 : Panthère et lionne qui observent du haut de leurs promontoires leurs territoires au Zoo de Lyon (photos personnelles) ...... 83 Figures 152 à 155 : a) panthère au fond de son enclos à l’Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine, b) lionne à Touroparc, c) jaguars au ZooParc de Beauval, d) panthère des neiges au Safari de Peaugres (photos personnelles) ...... 83 Figure 156 : Repos des tigres (phénotype blanc) au Parc des Félins (photo personnelle) ...... 83 Figures 157 à 160 : Baignade du tigre au Zoo de Lyon avec utilisation d’un escalier pour entrer et sortir (photos personnelles) ...... 84 Figure 161 : Tigre qui se baigne derrière une vitre au Zoo de la Barben (photo personnelle) 84 Figure 162 : Piscine dans l’enclos des tigres au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle) ...... 84 Figures 163 et 164 : Balles dans les enclos des jaguars et des panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles) ...... 85 Figures 165 et 166 : Panthère des neiges et lionne en train de jouer avec leur balle au Zoo Fauverie du Mont Faron (courtoisie du Docteur Corine ESSER) ...... 85 Figures 167 et 168 : Fonctionnement du leurre (schéma personnel) et dispositif d’un enclos guépard au Safari de Peaugres (photo personnelle) ...... 86

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Figures 169 et 170 : Guépards en position d’attente puis pendant la course au Safari de Peaugres (photos personnelles) ...... 86 Figures 171 et 172 : Enrichissements possibles pour les lions et pour les tigres dans la recherche de la nourriture, extrait de Naturalistic Enrichment (34) ...... 86 Figure 173 : Cube de glace au sang chez les panthères de l’Amour au Zoo de Lyon (photo personnelle) ...... 87 Figure 174 : Morceau de bois pour que les tigres du Zoo Fauverie du Mont Faron se fassent les griffes (photo personnelle) ...... 87 Figures 175 et 176 : Poteau vertical et planches horizontales utilisés par les panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles) ...... 88 Figure 177 : Protection des poteaux des clôtures par du grillage chez les lions au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle) ...... 88 Figures 178 et 179 : Marquage urinaire du tigre mâle du Zoo de Lyon et du mâle guépard au Parc des Félins (photos personnelles) ...... 88 Figure 180 : Comportement de toilettage chez un puma du Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle) ...... 89 Figures 181 et 182 : Tigre qui baille à l’Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine, lionne qui baille à Touroparc (photos personnelles) ...... 89 Figure 183 : Tigre qui se gratte au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle) ...... 89 Figure 184 : Mise en contact du mâle et de la femelle guépard au Safari de Peaugres (schéma personnel) ...... 90 Figures 185 et 186 : Tigre mâle du Zoo Fauverie du Mont Faron qui sent l’urine de la femelle et fait le Flehmen (photos personnelles) ...... 91 Figures 187 et 188 : Panthère du Zoo de Lyon qui renifle le sol puis fait le Flehmen (photos personnelles) ...... 91 Figures 189 et 190 : Coïts chez les pumas au ZooParc de Beauval et chez les tigres au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles) ...... 92 Figures 191 et 192 : Boites chez les panthères de l’Amour au Zoo de Lyon et chez les panthères des neiges au ZooParc de Beauval (photos personnelles) ...... 92 Figures 193 à 195 : Bébés tigres jouant au ZooParc de Beauval, bébés tigres dormant sans stress à Touroparc et les parents panthère jouant avec leur petit à la Ménagerie du Jardin des Plantes (photos personnelles) ...... 93 Figure 196 : Panneau indiquant le transfert des lions du circuit voiture vers le circuit à pied au Parc de Thoiry (photo personnelle) ...... 94 Figures 197 et 198 : Présence de deux voitures de service dans l’enclos des lions dans la Réserve Africaine de Sigean (photos personnelles)...... 95 Figure 199 : Ancien sas pour l’enclos des lions au Parc de Thoiry (photo personnelle) ...... 95 Figure 200 : Le visiteur est très proche des lions dans la Réserve Africaine de Sigean (photo personnelle) ...... 96 Figures 201 et 202 : Plan des enclos suricates/lions et photo d’un suricate caché sous une pierre dans l’enclos des lions, extraits du site ZooLex (52) ...... 97 Figures 203 et 204 : Matériel de vérification de la tension des clôtures électrique au Zoo de Lyon (photos personnelles) ...... 98 Figures 205 et 206 : Arbre protégé par une clôture chez les lions au Safari de Peaugres et par des bambous électriques chez les lions au Zoo de Lyon (photos personnelles) ...... 99

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ANNEXES :

Figure 207 : Plan du bâtiment des panthères de l’Amour (schéma personnel) ...... 131 Figures 208 et 209 : Echangeur des panthères et Clef R (photos personnelles) ...... 131 Figures 210 à 212 : Fonctionnement de la clef T (porte de l’enclos extérieur côté soigneur) (photos personnelles) ...... 132 Figures 213 à 215 : Fonctionnement de la clef R (trappe panthère) (photos personnelles) ... 132 Figures 216 et 217 : Suite du fonctionnement de la clef R (trappe panthère) (photos personnelles) ...... 133 Figure 218 : Schéma de fonctionnement du système bloquant la vis sans fin (schéma personnel) ...... 133 Figures 219 à 221 : Fonctionnement de la clef S (porte loge intérieure côté soigneur) (photos personnelles) ...... 133 Figures 222 et 223 : Flèche avant préparation et dispositif cylindrique sur l’aiguille (photos personnelles) ...... 134 Figure 224 : Sarbacane avec le système de mise sous pression (photo personnelle) ...... 134 Figure 225 : Utilisation des barreaux pour pouvoir viser de manière plus précise (photo personnelle) ...... 134 Figure 226 : Puma fléché (photo personnelle) ...... 135 Figure 227 : Flèche après l’impact (photo personnelle) ...... 135 Figure 228 : Puma anesthésié (photo personnelle) ...... 135 Figure 229 : Puma dans la cage de transport (photo personnelle) ...... 135 Figure 230 : Réveil du puma (photo personnelle) ...... 135 Figures 231 à 233 : Etapes du transfert du puma d’une cage à l’autre (photos personnelles) 136 Figures 234 à 237 : Fonctionnement du système d’alimentation des lions au Parc de Thoiry, extrait du reportage « Thoiry, un zoo pas comme les autres » du 08/11/2009 (44) ..... 144 Figures 238 à 241 : Fonctionnement du système d’alimentation au ZooParc de Beauval : a) côté soigneur chez les tigres, b) côté félin chez les lions, c) côté soigneur chez les tigres, d) côté félin chez les panthères des neiges (photos personnelles) ...... 145 Figure 242 : Présentation du système d’alimentation des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon (photo personnelle) ...... 146 Figures 243 à 245 : Fonctionnement du système d’alimentation des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon (photos personnelles) ...... 146 Figure 246 : Sas de sécurité chez les pumas à Touroparc (photo personnelle) ...... 147 Figures 247 et 248 : Trappe ‘guillotine’ en position bloquée chez les pumas au Zoo Fauverie du Mont Faron : a) vue de l’extérieur, b) vue de l’intérieur (photos personnelles) ...... 147 Figures 249 à 251 : Trappe ‘guillotine’ chez les panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles) ...... 148 Figures 252 à 254 : Système de trappe ‘portine’ au ZooParc de Beauval, ouverte chez les panthères des neiges et fermée chez les tigres (photos personnelles) et schéma du fonctionnement (schéma personnel) ...... 148 Figures 255 et 256 : Trappe des pumas et trappe des panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles) ...... 149 Figure 257 : Trappe des lions à Touroparc (photo personnelle) ...... 149 Figures 258 et 259 : Système d’attache du grillage des panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles) ...... 154 Figure 260 : Schéma du système utilisé au Zoo Fauverie du Mont Faron (schéma personnel) ...... 154 Figures 261 à 263 : Attache du grillage chez les panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron et fixation de deux grillages ensemble (photos personnelles) ...... 154

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TABLE DES TABLEAUX

Tableau I : Les 12 critères correspondant aux 5 libertés ...... 51

ANNEXES :

Tableau II : Adaptation des 12 étapes de l’HACCP aux parcs zoologiques ...... 109 Tableau III : Protocoles anesthésiques, extrait de Zoo and Wild Animal Medicine (23) ...... 137

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LISTE DES ABREVIATIONS

CCP……..... Critical Control Point (point critique pour la maîtrise) CITES…….. Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora (convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction ou Convention de Washington) DDPP……... Direction Départementale de la Protection des Populations (anciennement DDSV : Direction Départementale des Services Vétérinaires) EAZA…….. European Association of Zoos and Aquaria (a ssociation européenne des zoos et des aquariums) HACCP…... Hazard Analysis Critical Control Point (méthode et principes de gestion de la sécurité sanitaire des aliments) ICPE……… Installations Classées pour la Protection de l’Environnement OIE……….. Organisation mondiale de la santé animale (anciennement Office International des Epizooties) ONCFS…… Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage

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INTRODUCTION

La sécurité se définit par rapport à des dangers. Ceux que nous allons étudier seront spécifiques des parcs zoologiques et en relation avec la présence de grands félins. Nous nous occuperons des guépards (Acinonyx jubatus), lions (Panthera leo), panthères ou léopards (Panthera pardus), tigres (Panthera tigris), jaguars (Panthera onca), pumas (Puma concolor) et panthères des neiges ou onces ( Panthera uncia).

Les accidents peuvent se produire lors de contact, soit entre félins et humains (soigneur, vétérinaire…), soit entre animaux, de même espèce ou d’espèces différentes. Nous nous limiterons aux dangers physiques sans parler des risques zoonotiques. Nous n’étudierons pas les accidents pouvant avoir lieu lors de la manipulation de produits ou de matériel dangereux.

En tant que prédateurs, les grands félins représentent un danger potentiel dont il faut avoir conscience. Cependant, les visiteurs viennent dans le but de voir des animaux. Il est donc fondamental de satisfaire les attentes du public en respectant les principes du bien-être animal et en minimisant les risques inhérents à leur présence.

Pour répondre à la question de la sécurité autour des grands félins en zoo, il est nécessaire de s’appuyer sur des publications (majoritairement anglophone). A ces écrits nous ajoutons des observations de terrain, effectuées dans des zoos français, enrichies par les discussions avec les professionnels rencontrés.

Dans un premier temps, nous allons voir les différents rôles des zoos et objectiver l’importance de la sécurité dans ces établissements. La deuxième partie sera consacrée à l’aspect législatif. Nous étudierons ensuite les interprétations faites dans plusieurs zoos, pour finir sur une ouverture présentant les évolutions possibles de ces établissements dans le futur.

L’objectif de ce travail est de réaliser un document utile et pratique pour aider à la gestion des grands félins dans le cadre des parcs zoologiques. Il peut également servir aux visiteurs afin d’avoir un regard critique et une prise de conscience sur la sécurité dans les zoos.

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I. Zoos et leur histoire

A. Historique

Les premières traces de collections animales remontent à plus de 2 000 ans avant Jésus-Christ (1). Initialement, les ménageries sont privées et réservées à la haute société. A partir du XVIII° siècle, elles s’ouvrent progressivement au public (1). C’est le point de départ de nombreuses évolutions et études scientifiques.

Figure 1 : Frise chronologique sur l’histoire des zoos jusqu’au XIX° siècle (1) (schéma personnel)

Evolution au cours des XX° et XXI° siècles (1) :  1907 : Carl HAGENBECK ouvre le Tierpark en Allemagne. Dans ce parc zoologique, il organise les enclos en les regroupant par région du monde. Ces derniers sont inspirés par le milieu naturel et sont présentés sous forme de ‘panoramas’. Pour remplacer les barrières, des fosses et des douves sont utilisées. HAGENBECK souhaite montrer les animaux libres de se promener d’un endroit à l’autre sur des territoires les plus grands possibles et non pas captifs, confinés dans de petits espaces et vu à travers des grilles.  1920 - 1970 : « Disinfectant Era » : utilisation d’enclos minimalistes étudiés pour être facilement nettoyables (cages ‘stériles’ en béton avec du carrelage sur les murs). Ces enclos ne sont pas du tout adaptés aux besoins de l’animal et représentent une source de stress.  1960 – 1970 : création de mouvements pour l’environnement et le droit des animaux. Apparition de documentaires télévisés sur la faune sauvage. De plus en plus de critiques de la part du public entrainant une diminution de la fréquentation des zoos.  1968 : ouverture du Parc de Thoiry, les visiteurs circulent dans leur véhicule au milieu des animaux en liberté (2).  1978 : dans le Woodland Park Zoo à Seattle, les visiteurs traversent l’enclos des gorilles et sont ‘immergés’ dans l’habitat des animaux.  2003 : représentation de l’ensemble d’un écosystème dans un enclos (animaux, plantes, pierres, sol, météo…) en sein de zoos appelés ‘BioParc’ (ex : le Masoala Rainforest Hall au Zoo de Zurich)

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De nos jours, beaucoup de zoos représentent un monde artificiel, avec les enclos bien séparés, de la nourriture de seconde main et des animaux sauvages mis dans des conditions ne leur permettant pas d’exprimer leurs comportements naturels (3)

Actuellement, le but est de se rapprocher du milieu naturel en mettant de la végétation et plus d’espace pour permettre l’expression des comportements naturels des animaux. Les mentalités sont en train d’évoluer, la majorité des gens acceptent de passer un peu plus de temps devant un enclos pour chercher et essayer d’apercevoir un animal (comme pour un safari photo).

B. Rôles des zoos

Les zoos jouent plusieurs rôles qui sont explicités dans l’article 3 de la directive européenne 1999/22/CE du 29 mars 1999 relative à la détention d’animaux sauvages dans un environnement zoologique (4). Les « mesures de conservation » à mettre en œuvre dans ces jardins sont : - « La participation à la recherche dont les avantages bénéficient à la conservation des espèces et/ou à la formation pour l’acquisition de qualifications en matière de conservation et/ou à l’échange d’informations sur la conservation des espèces et/ou, le cas échéant, à la reproduction en captivité, au repeuplement et à la réintroduction d’espèces dans les habitats sauvages, - La promotion de l'éducation et de la sensibilisation du public en ce qui concerne la conservation de la diversité biologique, notamment en fournissant des renseignements sur les espèces exposées et leurs habitats naturels, - La détention des animaux dans des conditions visant à satisfaire les besoins biologiques et de conservation des différentes espèces, en prévoyant, notamment, un enrichissement des enclos en fonction de chaque espèce et le maintien de conditions d'élevage de haut niveau, assorti d'un programme étendu de soins vétérinaires prophylactiques et curatifs et de nutrition, - Empêcher que les animaux ne s'échappent afin d'éviter d'éventuels dangers écologiques pour les espèces indigènes et empêcher l'introduction d'organismes nuisibles extérieurs, - La tenue à jour de registres des pensionnaires du jardin zoologique, appropriés aux espèces enregistrées. » Dans la règlementation française, ces rôles sont cités dans les articles 53 et 57 de l’arrêté du 25 mars 2004 fixant les règles générales de fonctionnement et les caractéristiques générales des installations des établissements zoologiques à caractère fixe et permanent, présentant au public des spécimens vivants de la faune locale ou étrangère (5). Les parcs zoologiques ont un rôle dans la « conservation de la diversité biologique », « la recherche », « l’éducation et la sensibilisation du public », la « prévention des risques écologiques » pour les espèces indigènes, tout en assurant « le bien-être des animaux ».

Finalement, « zoo animals are often promoted as ambassadors for their wild cousins » (3) soit en français : « Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages » (Pierre GAY, directeur du Bioparc de Doué la Fontaine).

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C. Importance de la sécurité

1. Historique d’accidents

Afin de réaliser l’importance de la sécurité autour des grands félins en captivité, il est nécessaire de prendre conscience de la dangerosité de ces animaux, la moindre erreur étant potentiellement fatale. Les accidents se produisent lors de contact entre un félin et un humain ou un autre animal. Ces derniers peuvent avoir des causes variées : non-respect des consignes de sécurité, erreur humaine, défaillance technique ou cas imprévisibles. Ils arrivent généralement quand un animal ou un humain se retrouve en dehors de la zone qui lui est réservée. Tous les accidents ne sont pas relayés par les médias mais dans beaucoup de cas mortels, la presse et certains forums (6) diffusent l’information.

a) Non-respect des consignes de sécurité

Dans chaque zoo, des listes de consignes de sécurité sont destinées au public ou au personnel. Dans des cas de non-respect de ses consignes, des accidents peuvent se produire. Dans la majorité des cas, il s’agit de visiteurs qui passent par-dessus la barrière de sécurité.

 19 décembre 2007, au zoo Guwahati (nord de l’Inde), un homme est tué par deux tigres après avoir sauté la barrière de sécurité pour prendre des photos avec son téléphone portable.  30 mars 2008, au zoo de Saint Jean Cap Ferrat (France), une fillette de 4 ans est griffée par une jeune lionne : la petite fille saute la barrière de sécurité et est hissée dans les bras de son oncle au plus près de la fosse, la lionne fait un bond de 4 mètres de hauteur pour arriver à l’atteindre.  5 mars 2010, dans un zoo péruvien, un enfant de 7 ans est tué par un puma qu’il a voulu caresser au travers du grillage.  14 octobre 2010, au Shenzhen Safari Park (Sud de la Chine), un gardien est tué par un tigre après avoir grimpé sur la clôture de l’enclos et chuté dans celui-ci.  11 juillet 2012 au matin, dans un zoo de Copenhague (Danemark), un homme est retrouvé mort dans l’enclos des tigres. Il est entré par effraction dans le zoo et a forcé la grille de l’enclos. Les motivations de la victime restent inconnues, la thèse du suicide est privilégiée.  Dans un zoo, un homme se jette dans la fosse aux lions pour récupérer le sac à main de sa femme (7).

b) Erreur humaine

Un proverbe d’origine latine dit que « l’erreur est humaine » mais parfois certaines peuvent être fatales. Dans ce genre d’accident, il s’agit principalement d’employés ayant oubliés de fermer une trappe les séparant des félins.

 2008, au parc animalier d’Arschersleben (est de l’Allemagne), un tigre blanc tue un tigre sibérien entré dans son enclos suite à l’ouverture par le soigneur de la mauvaise grille d’accès.

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 20 décembre 2009, au parc animalier d’Arschersleben, une grille non verrouillée permet à un tigre blanc de s’introduire dans sa cage alors que la soigneuse la nettoie. Cette dernière survit à l’attaque.  6 mars 2010, au zoo de Shanghai (Chine), un soigneur est tué par un tigre alors qu’il nettoie l’enclos extérieur en ayant oublié de verrouiller la porte.  23 mars 2010, au parc de Cocodrilo (îles Canaries), un employé appuie par erreur sur le bouton d’ouverture de la cage, trois des sept tigres s’échappent et sont abattus par la police.  4 septembre 2010, au Miami’s Jungle Island Zoo (Floride), suite à « une erreur mécanique et humaine », un s’échappe de son territoire et entre dans celui des tigres. Un des félins le pourchasse hors de l’enclos, après avoir sauté un mur de hauteur supérieure aux normes exigées. Le personnel du zoo arrive à rétablir la situation sans accident.  25 août 2012, dans le zoo de Cologne (Allemagne), une gardienne est tuée par un tigre échappé de son enclos mal verrouillé.  28 mars 2013, au Zoo de Saint-Félicien (Canada), un gardien est blessé par un tigre alors qu’il nettoie l’enclos extérieur. L’animal aurait dû être dans sa loge intérieure mais la procédure n’a pas été totalement respectée.

c) Défaillance technique

Dans certains cas, l’accident peut provenir d’un problème matériel dû à un défaut de maintenance ou à une panne.

 4 janvier 2010, au zoo de Spay dans la Sarthe (France), un serval s’échappe de son enclos en escaladant un grillage de 3,5m de haut, suite à la panne de la clôture électrique.  29 mai 2010, au zoo de Tambov (Russie), une fillette passe à proximité d’un enclos dont le grillage est abimé et est grièvement blessée par un lion.

d) Cas imprévisibles

Il existe aussi des accidents que personne ne pouvait prévoir et qu’il est donc impossible d’éviter.

- 20 décembre 2010, au Zoo de Lyon (France), une jeune lionne nouvellement introduite dans son enclos, meurt noyée dans les douves. Elle n’a pas trouvé un des escaliers lui permettant de remonter. Par la suite, une grille est mise en place permettant aux animaux d’avoir un point d’appui pour rejoindre la terre ferme.

Figures 2 et 3 : Mise en place d’une grille dans le bassin des lions au Zoo de Lyon après l’accident pour éviter qu’il ne se reproduise (photos personnelles)

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- Des panthères des neiges sont malmenées par un mâle et franchissent la clôture alors qu’elles ne l’avaient jamais fait (7).

2. Sécurité pour les hommes

Comme nous l’avons vu dans la liste non exhaustive d’accidents, ces derniers arrivent lors de la mise en contact entre un humain et un félin. Ces accidents peuvent avoir lieu : - dans l’enceinte du zoo quand l’animal s’échappe ; - à la limite de l’enclos extérieur quand quelqu’un passe par-dessus le garde-corps ; - dans les loges intérieures ou les enclos extérieurs pour le personnel du zoo. Les blessures peuvent être provoquées par les griffes ou les crocs du félin. Ces morsures ou griffures sont potentiellement mortelles.

Le personnel du zoo est plus exposé, de par son travail, que les visiteurs qui respectent les consignes de sécurité. Les moments les plus critiques sont les captures, les soins aux animaux et les interventions dans les enclos ou les loges. Dans le cas d’évasion d’un animal, le public est tout autant en danger que le personnel, voire plus. Les visiteurs vont paniquer et commettre des erreurs. Il existe plusieurs situations dans lesquelles une évasion peut avoir lieu : - erreur de manipulation dans les trappes ; - clôture abîmé ; - animal stressé ou excité ; - tempête qui peut faire tomber un arbre sur une clôture.

3. Sécurité pour les félins

Les animaux peuvent être mis en danger par les hommes : Suite à l’indiscipline du public qui peut par exemple essayer de les atteindre avec des cailloux ou tout autre corps étrangers potentiel (présence de canettes, papiers… dans les enclos). Les pensionnaires peuvent se blesser en jouant avec certains de ces objets trouvés sur leur territoire ou en essayant de les ingérer. Dans le cadre d’une anesthésie, il existe des risques inhérents à l’utilisation des produits, auxquels peuvent s’ajouter les accidents de capture.

Des blessures peuvent se produire lors de combats intra ou interspécifiques. Les conflits peuvent se déclencher dans le cadre de l’accès à certaines ressources : nourriture, eau mais aussi en période de reproduction.

L’environnement peut également être une source de danger, par exemple si la clôture présente des aspérités et qu’un félin s’y frotte de trop près.

Après avoir vu l’historique et les généralités sur les zoos, nous allons maintenant nous attarder sur l’aspect règlementaire à appliquer en France.

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II. Législation

Il existe plusieurs niveaux dans la législation : international, européen et français. Dans chaque pays, il est nécessaire de prendre en compte ces trois niveaux. Ainsi, certains arrêtés ministériels ou lois permettent l’application des règlements européens. Nous allons tout d’abord nous intéresser à la règlementation en vigueur en France pour ensuite voir son application administrative à l’échelle de différents parcs.

A. En vigueur en France

Les règlementations à prendre en compte dans les zoos dépendent de deux caractéristiques : détention d’animaux d’espèces non domestiques et installations classées. Autrement dit, chaque établissement est soumis à des textes relatifs au bien-être animal et à la protection de la faune sauvage, ainsi qu’à leur impact sur l’environnement. Tous les textes règlementaires en vigueur en France sont consultables sur le site internet de Legifrance ( www.legifrance.gouv.fr ).

1. Commerce des animaux sauvages et protection des espèces menacées

Au niveau international, ces aspects sont règlementés grâce à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, signée à Washington le 3 mars 1973 (8), autrement dit, la Convention de Washington ou CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora). Cette convention a été mise en place au niveau européen grâce au règlement 338/97/CE modifié du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce (9). Au niveau français, les modalités d’application de la Convention sont listées dans l’arrêté du 30 juin 1998 (10).

D’après l’article II de la CITES, « toutes les espèces menacées d’extinction qui sont ou pourraient être affectées par le commerce » sont inscrites dans l’annexe I de la Convention. Les grands félins inscrits dans cette annexe sont : le guépard, le lion d’Asie, le jaguar, le léopard, le tigre, la panthère des neiges et trois sous-espèces de puma (Puma concolor coryi, costaricensis et couguar). De ce fait, leur commerce est très encadré. Tous ces animaux sont menacés dans leur habitat naturel. Un des objectifs des zoos est de maintenir une population suffisante de chaque espèce voire sous-espèce. Le but étant de conserver une diversité génétique maximale et pouvoir un jour les réintroduire dans la nature.

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Actuellement, les zoos ne prélèvent plus d’animaux dans leur milieu naturel, ceux-ci naissent en captivité, d’où l’importance des programmes de reproduction. Ces derniers permettent de gérer les différentes populations au niveau mondial et de limiter la consanguinité en favorisant la diversité génétique.

Figure 4 : Photo d’un tigre blanc hautement consanguin, extrait d’un panneau au Safari de Peaugres (Turpentine Creek Wildlife Refuge)

2. Installations classées

Les parcs zoologiques sont soumis à la règlementation relative aux installations classées d’après l’article L511-1 du Code de l’environnement (11) car ils peuvent « présenter des dangers ou des inconvénients soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publiques, soit pour l’agriculture, soit pour la protection de la nature, de l’environnement et des paysages (…) ». D’après la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), les parcs zoologiques sont dans la rubrique 2140 définie dans l’annexe de l’article R511-9 du Code de l’Environnement quand ils sont présents « sur un même site au moins 90 jours par an consécutifs ou non » et que leur « activité de présentation au public est d’au moins 7 jours par an sur ce site ». Ainsi, d’après le titre Ier du Livre V du code de l’environnement (11), les établissements sont soumis à autorisation de fonctionner au titre des ICPE avec un dispositif de normes contraignantes en lien avec la protection de l’environnement.

3. Etablissements de présentation au public à caractère fixe et permanent

D’après la circulaire 2008-03 du 11 avril 2008 relative au certificat de capacité pour la présentation au public d’animaux vivants d’espèces non domestiques au sein d’établissements à caractères fixe et permanent (12), « sont considérés comme établissements de présentation au public à caractère fixe et permanent, (…) les établissements qui se livrent à la présentation au public d’animaux d’espèces non domestiques de la faune locale ou étrangère et qui reçoivent du public pendant au moins 7 jours par an au sein de structures fixes ». Cette citation correspond à la définition règlementaire d’un zoo.

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Ces établissements « peuvent avoir des caractéristiques différentes : - leur statut peut être très variable : personne physique ou morale de droit privé ou public ; - ils présentent ou non des spectacles ; - ils sont concernés quel que soit le nombre des animaux, la manière dont ils sont retenus captifs et la superficie de l’établissement. »

4. Autorisation d’ouverture

D’après l’article L512-1 de Code de l’environnement (11), les installations classées sont soumises à une autorisation d’ouverture préfectorale. Pour ce faire, le demandeur doit fournir une étude des dangers. Cette dernière donne « lieu à une analyse des risques qui prend en compte la probabilité d’occurrence, la cinétique et la gravité des accidents potentiels selon une méthodologie qu’elle explicite ». Cette étude des dangers suit une méthode utilisée depuis les années 1960 pour la sécurité sanitaire des aliments : la méthode HACCP. Le but est d’identifier les dangers et d’en évaluer les risques (la probabilité d’apparition multipliée par la gravité du danger) pour finalement proposer des mesures visant à les diminuer. Pour plus d’information sur cette méthode, se reporter à l’Annexe 2.

D’après l’article 6 de l’arrêté du 25 mars 2004 modifié (13) : « pour les établissements relevant de la rubrique 2140 de la nomenclature des installations classées, l’étude d’impact et l’étude des dangers (…) doivent inclure une analyse portant sur les risques pour la sécurité et la santé des personnes (personnels et visiteurs) du fait, notamment, des animaux d’espèces considérées comme dangereuses et des activités qui s’y rapportent ». Ainsi, cette étude permet de donner les méthodes à suivre pour veiller à la sécurité des visiteurs, du personnel et des animaux.

D’après l’article R413-10 du Code de l’environnement (11), « la demande d’autorisation d’ouverture est adressée au préfet du département dans lequel est situé l’établissement ». Le dossier de demande doit être conforme aux articles R413-10 à R413-12 et d’après l’article R413-13, il doit « en outre comprendre : - La liste des équipements fixes ou mobiles et le plan des installations ; - La liste des espèces et le nombre d’animaux de chaque espèce dont la détention est demandée, ainsi que le plan de leur répartition dans l’établissement ; - Une notice indiquant les conditions de fonctionnement prévues ; - Le certificat de capacité du ou des responsables de l’établissement. »

D’après l’article R413-19 du Code de l’environnement (11), il faut également fixer « les prescriptions nécessaires en ce qui concerne : - La sécurité et la santé publiques ; - L'identification, le contrôle sanitaire et la protection des animaux ; - La prévention de la fuite d'animaux afin d'éviter d'éventuels dangers écologiques pour les espèces indigènes et la prévention de l'introduction d'organismes nuisibles extérieurs. - La détention des animaux dans des conditions visant à satisfaire les besoins biologiques et de conservation des différentes espèces, en prévoyant, notamment, un aménagement adapté des enclos en fonction de chaque espèce et le maintien de conditions d'élevage de qualité, assorti d'un programme étendu de nutrition et de soins vétérinaires prophylactiques et curatifs ;

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- La promotion de l'éducation et de la sensibilisation du public en ce qui concerne la conservation biologique, notamment par la fourniture de renseignements sur les espèces exposées et leurs habitats naturels ; - La participation aux activités favorisant la conservation des espèces animales. »

D’après la circulaire du 11 avril 2008 (12), « la présence d’un titulaire du certificat de capacité, pour les activités pratiquées et les espèces représentées, est requise pour l’attribution et le maintien de l’autorisation préfectorale d’ouverture de l’établissement ». De plus, « l’attribution du certificat de capacité doit être préalable à l’ouverture d’un établissement ».

5. Certificat de capacité

D’après l’article L413-2 du Code de l’environnement (11), « les responsables (…) des établissements destinés à la présentation au public de spécimens vivants de la faune locale ou étrangère, doivent être titulaires d’un certificat de capacité pour l’entretien de ces animaux ». Ce certificat est la reconnaissance administrative de la capacité d’une personne à prendre en charge certains animaux de la faune non domestique. D’après l’article R411-5 du Code de l’environnement (11), « sont considérées comme espèces animales non domestiques celles qui n'ont pas subi de modification par sélection de la part de l'homme ». D’après cette définition et l’annexe de l’arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d’animaux domestiques (14), dans la famille des Félidés, seul le chat (Felis catus) est considéré comme une espèce domestique. Ainsi, tous les félins présentés en zoo appartiennent à la faune non domestique.

Dans les parcs zoologiques, chaque espèce présente dans l’enceinte de l’établissement doit être couverte par un certificat de capacité. Une même personne peut superviser plusieurs espèces. Les détenteurs du certificat de capacité « ont en charge la conception, la mise en œuvre et le contrôle des activités en rapport avec l’entretien des animaux » dont ils s’occupent, d’après la circulaire du 11 avril 2008 (12). Dans cette circulaire, quatre objectifs sont visés par « les dispositions législatives et règlementaires » du certificat de capacité : - « Garantir le bien-être des animaux captifs, - Garantir la sécurité des personnes, - Encourager la conservation de la faune sauvage en incitant les responsables de ces établissements à mettre en œuvre une saine gestion de leur effectif, - Valoriser la fonction de responsable chargé de l’entretien des animaux. »

Pour l’obtention d’un certificat de capacité, un dossier complet doit être présenté au préfet accompagné d’un justificatif d’expérience professionnelle. Les documents à joindre sont détaillés dans l’annexe I de la circulaire du 11 avril 2008 (12). Il n’existe plus de certificat de capacité englobant tous les animaux. Actuellement, chaque demandeur doit lister les espèces pour lesquelles il souhaite l’obtenir. Le candidat passe devant la commission départementale de la nature, des paysages et des sites siégeant dans la formation spécialisée dite « de la faune sauvage captive » qui est constituée de spécialistes. Celle-ci a pour but d’évaluer les connaissances sur la biologie animale mais également sur la réglementation. Des preuves du travail déjà effectué avec ces animaux doivent être fournies. De plus, le demandeur doit démontrer que les structures d’accueil correspondent bien aux exigences biologiques de chaque espèce.

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Le certificat de capacité est un diplôme valable à vie. Au cas par cas, il peut-être probatoire et nécessiter une réévaluation par la commission. D’après la circulaire du 11 avril 2008 (12), le capacitaire doit « posséder des compétences particulières » et « être à même de les enrichir régulièrement », « face à l’évolution constante des connaissances » disponibles en faune sauvage. Lorsque le capacitaire déménage en conservant son activité, il est dans l’obligation d’effectuer une demande aux autorités de son nouveau département afin que son certificat soit reconnu.

Les capacitaires doivent « garantir le bien-être des animaux captifs ». De ce fait, ils sont tenus de mettre en place des conditions de détention favorables au bien-être de l’animal.

6. Conditions de détention d’animaux sauvages dans un environnement zoologique et bien-être animal

Dans cette partie, des textes abrogés ou s’appliquant aux établissements de spectacles itinérants (cirques) sont cités. Ils n’ont aucune valeur règlementaire dans les zoos mais permettent de donner, entre autre, un ordre d’idée chiffrée pour la taille des enclos.

L’arrêté du 21 août 1978 fixant les caractéristiques auxquelles doivent satisfaire les installations fixes ou mobiles des établissements présentant au public des spécimens vivants de la faune locale ou étrangère (15) a été abrogé en 2004 (5). Cependant, les zoos peuvent s’en inspirer afin d’avoir une idée de la taille minimale des enclos extérieurs nécessaire pour les animaux (lion, puma, panthère). Cet arrêté donne des valeurs, ce qui n’est plus le cas pour ceux signés par la suite. Il fournit également des mesures de sécurité qu’il est possible de mettre en place lors de la construction des enclos. L’arrêté du 25 mars 2004 fixant les règles générales de fonctionnement et les caractéristiques générales des installations des établissements zoologiques à caractère fixe et permanent, présentant au public des spécimens vivants de la faune locale ou étrangère (5) s’applique aux parcs zoologiques ouverts au minimum sept jours par an. Cet arrêté a été légèrement modifié par l’arrêté du 19 mai 2009 (13). Il liste les obligations matérielles à mettre en place dans un zoo : du règlement intérieur jusqu’à la construction des enclos. D’après l’article 12 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « le bien-être des animaux et la prévention des anomalies comportementales sont notamment assurés par une amélioration pertinente des conditions d’élevage, adaptée aux besoins biologiques de chaque espèce ». Ainsi, un point important pour assurer le bien-être d’un animal est de couvrir les besoins physiologiques de son espèce. Le but est de permettre aux animaux de vivre normalement en exprimant le plus possible leurs comportements naturels. Pour cela, il faut adapter les conditions de détention à chaque espèce ainsi que l’alimentation et tout ce qui peut influencer leur bien-être.

L’arrêté du 21 août 1978 relatif aux règles générales de fonctionnement et de contrôle des établissements présentant au public des spécimens vivants de la faune locale et étrangère (16) a été abrogé en 2004 (5) en ce qui concerne les zoos et en 2011 (17) pour les établissements de spectacles itinérants. L’arrêté du 18 mars 2011 fixant les conditions de détention et d’utilisation des animaux vivants d’espèces non domestiques dans les établissements de spectacles itinérants

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(17) s’applique entre autre aux cirques. Ce texte peut permettre aux zoos d’avoir une idée des tailles minimales à atteindre pour les loges intérieures des animaux (tigre, lion, panthère, puma).

Les différents articles de ces arrêtés seront détaillés dans le chapitre III. C. qui traite de la conception des différents enclos.

7. Transport des animaux

Le transport des animaux s’effectue principalement dans le cadre d’échanges entre zoos. Pendant ces transferts, il est nécessaire de prévenir toute blessure pouvant atteindre les animaux ou les personnes. Pour cela, à l’occasion d’une Conférence des Parties à la CITES, des Lignes directrices pour le transport et la préparation au transport des animaux et des plantes sauvages vivants (18) ont été adoptées. Elles donnent les caractéristiques du matériel (conteneur…) mais également les consignes à suivre pour la santé et le bien-être des animaux. Ainsi, certaines règles générales existent : « seuls les animaux en bonne santé devraient être transportés » et « les animaux en état avancé de gestation ou les animaux ayant mis bas récemment ne devraient pas être transportés ». Il est possible de déroger à ces règles de manière exceptionnelle, par exemple pour amener un animal « dans un endroit où il pourra être soigné comme il convient ». Pendant le trajet, il faut que l’alimentation, l’abreuvement et la litière correspondent aux besoins de l’espèce : « la fréquence et le type d’alimentation et d’abreuvement qui sont naturels pour les animaux devraient être respectés » et « une litière appropriée, en quantité suffisante, devrait être fournie ».

Préalablement au transport, « les animaux devraient être gardés et mis en condition pendant un laps de temps approprié, au cours duquel ils devraient être progressivement habitués au conteneur ». En anglais, ce processus d’apprentissage s’appelle « crate training », il permet à l’animal de considérer la cage comme un endroit où il est en sécurité. L’objectif est de diminuer le traumatisme et le risque de blessure lors du transport (19). Cet apprentissage doit être mis en place dès que la décision de déplacer un animal est prise. Il existe plusieurs méthodes pour acclimater un animal à cette cage. La première est de la placer dans l’enclos avec une ou les deux portes ouvertes pour qu’il puisse l’explorer comme il le souhaite (19). Pour accélérer l’apprentissage, il est possible de nourrir l’animal dans cette cage (19). La deuxième méthode est de la positionner ouverte des deux côtés devant une trappe utilisée par le félin (19). Dans ce cas, l’animal est obligé de la traverser au moins deux fois par jour. Dans les deux méthodes, les soigneurs peuvent déposer sur le plancher un substrat familier à l’animal pour qu’il se sente plus en sécurité (19). Lorsque l’animal est bien habitué à sa cage, les portes peuvent être remises en place pour l’enfermer à l’intérieur. Plus il aura une attitude calme dans sa cage, plus longtemps il sera possible de le laisser enfermé (19). Il sera ensuite possible de le désensibiliser aux mouvements de la caisse et aux bruits qu’il pourrait entendre pendant le transfert (19).

De plus, « toutes les précautions possibles devraient être prises d’avance pour éviter que les animaux soient exposés à des températures extrêmes ou à des courants d’air » pendant le transport (18). Pour éviter que l’animal ne s’échappe, « le conteneur devrait être construit avec un matériau de résistance suffisante (…) lui assurant une solidité assez grande pour loger les animaux avec sécurité et résister à la manutention pendant le trajet », « pour les animaux qui griffent (…) l’intérieur des parois devrait être revêtu de tôle » (18). Pour éviter que l’animal

30 ne se blesse, « il ne devrait y avoir ni arêtes vives ni protubérances sur la surface intérieure du conteneur » (18). En travaillant avec des animaux dangereux comme les félins, il faut toujours veiller « à empêcher tout contact entre les animaux et les personnes manipulant le conteneur » (18).

Figure 5 : Schéma d’un conteneur (ou cage Figure 6 : Conteneur du Zoo de Lyon pour de transport) pour tigre, extrait des Lignes lion (photo personnelle) directrices pour le transport et la préparation au transport des animaux et des plantes sauvages vivants (18)

Pour éviter les accidents, la présence d’« étiquettes résistantes et imperméables » sur le conteneur permet l’identification du contenu et « une enveloppe résistante et imperméable » contenant des documents complémentaires comme le « duplicata du nom, de l’adresse et du numéro de téléphone de l’expéditeur et du destinataire » donne toutes les informations nécessaires.

Pour le transport de félins, « des camions spécifiques dont les fenêtres sont obstruées, à la fois par sécurité et parce que c‘est l’obscurité qui calme le mieux les animaux. » (20) sont utilisés. Il faut tout de même être prudent et ne pas obstruer les orifices d’aération.

En travaillant avec la faune sauvage, des compétences spécifiques et un matériel approprié sont indispensables. Ainsi, dans la majorité des cas, les zoos font appel à des transporteurs spécialisés.

8. Espèces considérées comme dangereuses

D’après l’annexe de l’arrêté du 21 novembre 1997 définissant deux catégories d’établissements, autres que les établissements d’élevage, de vente et de transit des espèces de gibier dont la chasse est autorisée, détenant des animaux d’espèces non domestiques (21), les espèces considérées comme dangereuses, dans l’ordre des carnivores, sont toutes les « espèces dont le poids adulte est supérieur ou égal à 6 kilogrammes ».

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Ainsi, tous les grands félins sont considérés comme des espèces dangereuses. Ils possèdent plusieurs armes : des crocs puissants, des griffes acérées et une force prodigieuse ; comme le montre l’état de ce récipient en métal :

Figure 7 : Récipient en métal oublié chez les tigres au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle)

Un grand félin qui se lève sur ses pattes arrière arrive facilement au niveau de la tête d’un homme adulte.

Figure 8 : Tigre à Touroparc debout contre le grillage (photo personnelle)

D’après l’article 24 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « des procédures écrites fixent les conditions d’intervention du personnel participant à l’entretien des animaux d’espèces considérées comme dangereuses ». Des exemples de procédure sont présentés en Annexes 3,4 et 5 pour le Zoo de Lyon, le Safari de Peaugres et le Zoo Fauverie du Mont Faron. Il est fondamental de rester calme lors du travail à proximité des grands félins pour ne pas les exciter et ainsi minimiser les risques. Dans tous les cas, « les matériels de capture, de contention et d’abattage appropriés à chaque espèce ainsi que les matériels de protection » (vêtements, gants…) doivent être facilement accessibles par le personnel, comme noté dans l’article 25 du même arrêté (5). Dans ce dernier article, il est également spécifié que « l’abattage d’un animal ne peut être effectué que s’il est de nature à éviter une blessure ou à sauver une vie humaine ». Ainsi, c’est le dernier recours lorsque toutes les tentatives de capture ont échoué ou que l’animal est trop agressif et menace une vie humaine. Certains zoos privilégient le fléchage de l’animal. Cependant, l’anesthésie n’agissant pas instantanément, l’animal peut facilement se retourner contre le tireur ou toute autre personne. De plus, ce temps de latence est augmenté du fait du stress de l’animal hors de son territoire. Pour les autres zoos, l’abattage est privilégié lorsqu’un animal s’échappe, afin de protéger les humains.

D’après l’article 35 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « la pénétration du personnel à l’intérieur des enclos et des locaux en présence des animaux d’espèces considérées comme dangereuses » doit être interdit dans le cas des grands félins.

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En cas d’accident et pour éviter toute récidive, les animaux sont surveillés de près. D’après l’article 52 de l’arrêté du 25 mars 2004 modifié (13), « les animaux ayant causé les blessures font l’objet d’une mise sous surveillance conformément à l’arrêté du 21 avril 1997 relatif à la mise sous surveillance des animaux mordeurs ou griffeurs ». Et d’après l’article 52 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « les morsures, griffures ou autres blessures infligées aux personnes doivent immédiatement être signalées aux services médicaux compétents ». Ainsi les animaux sauvages sont soumis à l’arrêté du 21 avril 1997 relatif à la mise sous surveillance des animaux mordeurs ou griffeurs (22). Dans cet arrêté, un animal sauvage qui a mordu ou griffé doit être mis sous surveillance par son vétérinaire sanitaire pendant 30 jours. Le but de cette période de surveillance est de voir si l’animal exprime des symptômes pouvant évoquer la rage.

9. Organismes de contrôle

Il existe plusieurs organismes de contrôle qui travaillent en parallèle pour vérifier que la législation est bien appliquée dans les parcs zoologiques : l’Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) et, de manière moins régulière, la douane et la gendarmerie.

L’ONCFS et la DDPP (pour cette mission) dépendent du ministère chargé de l’environnement. La DDPP contrôle les conditions de détention des animaux, la qualité de l’eau et l’ambiance des différentes structures. L’ONCFS contrôle la régularité de la détention des animaux non domestiques (documents administratifs liés au fonctionnement des établissements, éléments (documents, marquage) légalisant la présence des animaux en fonction de leur statut juridique, sécurité des structures…). Ces deux organismes travaillent en concertation et se complètent.

En France, il existe une équipe, la brigade CITES, qui est établie à Chambord et qui dépend de l’ONCFS. Elle est spécialisée dans la réglementation relative à la détention et aux échanges (gratuits ou onéreux) d’animaux d’espèces non domestiques. Dans chaque département, un spécialiste de la convention de Washington est présent, tous ces agents constituent un réseau national de « Correspondants CITES ». Ces personnes sont chargées de contrôler les parcs zoologiques, cirques, animaleries, éleveurs et collections privées. Ils vérifient que la réglementation en vigueur est correctement appliquée.

Normalement, il doit y avoir un contrôle par an de chaque collection. Cependant, en moyenne, chaque zoo est visité une fois tous les cinq ans afin de pouvoir réaliser une visite détaillée. Un contrôle approfondi dure 3-4 jours et nécessite la présence d’au moins 4 personnes. Des contrôles supplémentaires peuvent avoir lieu si des informations sont reçues mentionnant un problème dans un établissement, une suspicion de trafic d’animaux ou lors d’un suivi.

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Dans le cas des parcs zoologiques, lors de ces contrôles, les agents viennent sur place sans préavis et demandent la coopération de l’équipe du zoo.  Ils vérifient que toutes les espèces présentes sont encadrées par un capacitaire.  Ils mettent en place deux équipes :  Une sur le terrain qui : - recense et identifie tous les animaux d’espèces non domestiques, - vérifie les bâtiments et les enclos (pas de possibilité de contact entre le public et les animaux, clôtures adaptées afin de prévenir toute évasion, présence de sas pour la sécurité des soigneurs).  La deuxième équipe dans les bureaux : - s’assure de la régularité administrative, - contrôle les échanges et le transport des animaux sur les trois dernières années.  Les deux équipes croisent ensuite leurs informations et vérifient la correspondance entre les papiers et le terrain.

Les personnes qui travaillent à l’ONCFS sont des agents commissionnés et assermentés de la police de l’environnement. Ils sont chargés de relever les infractions et d’établir, si besoin, des avertissements ou des procès-verbaux. Les suites à donner à leurs constatations dépendent : - des Parquets et des Tribunaux pour les suites pénales (amendes, confiscation des animaux…) ; - de la DDPP pour les suites administratives (fermetures d’établissements, mise en demeure de régularisation des situations).

B. Application administrative dans les zoos

Toutes ces règlementations sont appliquées dans les zoos et adaptées à chaque établissement. Certaines, comme les consignes de sécurité, sont directement adressées au public. D’après les articles 5 et 7 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « l’exploitant élabore et fait respecter un règlement intérieur et un règlement de service », ainsi qu’un « plan de secours » dont les caractéristiques figurent en Annexe 6.

1. Règlement intérieur

Le règlement intérieur peut être affiché directement à l’entrée et rappelé sur plusieurs panneaux dans le parc. Il doit être facilement accessible et lisible. Généralement, il informe qu’il ne faut pas nourrir les animaux ni les exciter et qu’il est interdit d’enjamber les rambardes de sécurité.

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Figure 10 : Règlement intérieur du Zoo de Lyon (photo personnelle)

Figure 9 : Règlement intérieur du Parc des Félins (photo personnelle)

a) Interdiction d’exciter les animaux

D’après l’article 15 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « il est interdit d'exciter les animaux ». Ainsi, les visiteurs ne doivent pas taper sur les vitres, crier... D’après l’article 13 du même arrêté (5), les pensionnaires du zoo « ne doivent pas être perturbés ou excités par des animaux étrangers à l’établissement ». Cela inclus ceux amenés par les visiteurs et ceux qui se promène à l’extérieur. Ainsi, certains parcs zoologiques, comme le Parc des Félins, interdisent dans leur règlement intérieur l’introduction d’animaux étrangers au parc. Dans la Réserve Africaine de Sigean, les chiens sont autorisés mais ils doivent être tenus en laisse par leurs propriétaires.

Figure 11 : Pancarte de la Réserve Africaine de Sigean (photo personnelle)

Dans tous les cas, il faut respecter la tranquillité des animaux pour qu’ils puissent exprimer leurs comportements naturels. Dans cet objectif, des panneaux sont installés rappelant qu’il est interdit de déranger les animaux ou de les exciter.

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b) Interdiction de nourrir les animaux

D’après l’article 23 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « la distribution de nourriture par les visiteurs est interdite ». Les parcs zoologiques informent le public de cette interdiction par l’intermédiaire de pancartes.

Figures 12 à 14 : Pancartes : au Zoo de Lyon devant l’enclos du tigre, devant celui des panthères et au Parc de Thoiry (photos personnelles)

Lorsque cette règle n’est pas respectée, certains risques sont fortement augmentés : maladie ou blessure par absorption d’un corps étranger (sachet plastique, morceaux de canette…), ingestion en trop grande quantité d’un aliment... Certains visiteurs avaient pris l’habitude de nourrir les animaux et continuent aujourd’hui. Si tout le monde donne un peu de nourriture, vu le nombre de personne passant chaque jour devant les enclos, les animaux peuvent potentiellement avoir une alimentation déséquilibrée. De plus, dans les parcs zoologiques, la ration alimentaire de chaque animal est calculée spécifiquement, pour qu’elle corresponde à ces besoins physiologiques. Ils n’ont donc pas besoin d’avoir des extras qui nuiraient à leur santé en pouvant entrainer de l’obésité par exemple.

2. Consignes de sécurité

Le but des consignes de sécurité est d’éviter les accidents. « Enlève l’occasion, enlève le risque » (Jim JACQUET DE SOUZA, directeur du Zoo Fauverie du Mont Faron). Ainsi empêcher quelqu’un de se mettre en danger, supprime la possibilité de blessure. De même, si un animal s’échappe et qu’il est abattu, cela enlève le risque que quelqu’un se fasse tuer par l’animal.

a) Différents supports

Les consignes de sécurité doivent être claires et visibles. Le visiteur ne doit pas avoir à les chercher : elles sont généralement affichées sur les mêmes panneaux que les plans du parc car tout le monde s’y réfère au moins une fois. Quand des prospectus sont donnés à l’entrée du zoo, les consignes sont notées sur ces derniers (souvent en plusieurs langues dont le français et l’anglais).

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Figure 16 : Consignes notées sur le Figure 15 : Consignes affichées à côté du prospectus de la Réserve Africaine de plan de la Réserve Africaine de Sigean Sigean distribué à l’entrée (photo (photo personnelle) personnelle)

De plus, dans le cas des enclos où les visiteurs rentrent en voiture (safari), un prospectus peut être fourni à l’entrée de cette zone pour rappeler toutes les consignes de sécurité à respecter. Des panneaux sont également installés sur le parcours voiture pour rappeler ces règles fondamentales.

Figure 17 : Prospectus distribué avant d’entrer dans les parcs dédiés à des animaux dangereux dans la Réserve Africaine de Sigean (photo personnelle)

Figures 18 à 20 : Pancartes dans l’enclos des lions pour rappeler les consignes de sécurité dans la Réserve Africaine de Sigean (photos personnelles)

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D’après l’article 8 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « dans les lieux où le public a accès et où existeraient des risques pour sa sécurité en raison du non-respect des règles, des consignes de sécurité sont présentées de façon claire, compréhensive et répétitive ». Cette règle s’applique devant les enclos des grands félins.

Une partie des visiteurs ne lisant pas les panneaux, il peut être nécessaire de donner les consignes de sécurité oralement. De ce fait, en supplément des pancartes, au Parc des Félins, une équipe pédagogique circule en vélo et a pour rôle de répondre aux questions des visiteurs. Cela permet de donner un supplément d’information et d’améliorer la pédagogie et l’éducation du public de manière interactive et efficace. De plus, ces personnes voyant les comportements dangereux font de la prévention. Ils peuvent également intervenir rapidement et informer le reste du personnel du parc en cas de problème. Ils ont donc un rôle important dans la sécurité.

b) Barrières de sécurité ou garde-corps

La consigne de sécurité de ne pas passer de l’autre côté des garde-corps est fondamentale. Cela inclut le fait de ne pas asseoir les enfants sur ces barrières. Des panneaux le rappellent régulièrement aux visiteurs. De plus, il s’agit d’animaux dangereux, il ne faut donc pas essayer de les toucher. Comme nous l’avons vu dans l’historique partiel des accidents, un grand nombre est dû au fait que certaines personnes ne respectent pas cette règle primordiale.

Figures 21 à 23 : Pancartes du Parc des Félins, du ZooParc de Beauval et de Touroparc (photos personnelles)

Figures 24 et 25 : Consignes notées sur la barrière devant l’enclos du tigre au Zoo de Lyon (photos personnelles)

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c) Passerelles

Dans le cas des enclos surplombés par une passerelle, pour leur sécurité, les visiteurs ne doivent pas se pencher par-dessus le garde-corps ou y assoir les enfants car ils risquent de tomber dans l’enclos.

Figures 26 à 29 : Pancartes : sur la passerelle des guépards à la Réserve Africaine de Sigean, sur celle des guépards et panthères des neiges au Parc de Thoiry et au-dessus de l’enclos des tigres blancs au Parc des Félins (photos personnelles)

3. Procédures d’urgence et plans d’évacuations

La méthode HACCP peut être utilisée dans l’élaboration des procédures d’urgence, comme dans le cas de l’autorisation d’ouverture, selon les étapes notées dans l’Annexe 2.

Toutes les procédures d’urgence doivent être communiquées au personnel du zoo avant la prise effective de leur fonction, afin qu’ils puissent réagir correctement en cas de problème. Ces protocoles doivent parer à toute éventualité afin de ne pas être pris au dépourvu en cas d’évasion d’un animal, de blessure d’un humain ou d’un incendie. Le but principal est que chacun connaisse son rôle. Des exercices d’échappées d’animal dangereux doivent être organisés régulièrement (23) afin d’« instaurer des automatismes » et de pouvoir agir efficacement si l’incident survient. Ces mises en situation doivent faire participer tous les intervenants potentiels dans des scénarios variés. Ainsi, chaque personne concernée doit avoir pris connaissance de ces protocoles dès leur officialisation. De plus, à la fin de chaque exercice, un débriefing est organisé pour mettre en évidence les problèmes et ajuster la procédure.

Les protocoles du Zoo Fauverie du Mont Faron sont notés en Annexe 7 et ceux du Zoo de Lyon en Annexe 8. Toutes ces procédures sont susceptibles d’évoluer au cours du temps pour prendre en compte toute nouvelle information disponible.

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En cas de problème, le public doit pouvoir être informé de manière rapide et efficace (hauts parleurs disposés dans tout le parc ou mégaphones). Les visiteurs peuvent avoir accès à un plan d’évacuation complété par un fléchage indiquant la sortie de secours la plus proche.

Figures 30 et 31 : Plan d’évacuation et fléchage à suivre en cas de problème au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles)

4. Formation du personnel

D’après l’article 3 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « le personnel doit disposer d’une formation ou d’une expérience suffisantes à la mise en œuvre des tâches qui lui sont confiées ». Les personnes qui ont le plus de risque de se retrouver en contact avec un animal sauvage sont les soigneurs animaliers et les vétérinaires. Les premiers disposent de 4 possibilités de formations initiales (24) en France pour apprendre leur métier : - « Certification Soigneur Animateur d'Etablissements Zoologiques proposée par CFAA du Lot à Gramat [46] ; - Spécialisation Soigneur Animalier proposée par le CFPPA du Loir-et-Cher à Vendôme [41] ; - Formation Animalier en Parc Zoologique proposée par la Maison Familiale Rurale de Carquefou [44] ; - Formation Soigneur Animalier au Lycée agricole privé de Saint-André [42] ». Les seconds ont 4 écoles vétérinaires françaises : VetAgro Sup à Lyon, Ecole Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort, Oniris à Nantes et Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse. Pendant la totalité de leur parcours professionnel, ils suivront tous une formation continue (générale et spécialisée), grâce à des conférences, des travaux pratiques encadrés… Cette démarche est obligatoire pour connaitre l’évolution du métier et savoir utiliser correctement le matériel mis à disposition.

D’après l’article 7 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), il faut toujours au moins un membre du personnel présent qui ait eu sa formation de secouriste pour pouvoir intervenir en cas de problème.

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III. Description et analyse des conditions d’applications dans plusieurs zoos

Tous les exemples présentés ont été pris dans des parcs zoologiques français, la liste est détaillée en Annexe 1.

A. Principes généraux de sécurité

1. Enceinte extérieure

D’après l’article 2 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « les limites des établissements sont matérialisées par une enceinte extérieure » d’une hauteur minimale de 1,80 mètre, différente des clôtures internes. « Toutefois l'enceinte extérieure peut ne pas être différente de celles des enclos, notamment dans le cas des enclos d'une surface supérieure à deux hectares ».

Figure 32 : Enceinte extérieure du Zoo de Lyon (le point le plus bas est à 1,80 mètre) (photo personnelle)

L’enceinte extérieure doit prévenir : - « les évasions des animaux hébergés », - « les pénétrations non contrôlées de personnes ou d'animaux étrangers à l'établissement », - « les perturbations des animaux du fait de personnes se trouvant à l'extérieur de l'établissement », - et garantir « la sécurité des personnes ».

2. Généralités sur les clôtures

Que ce soit pour les loges intérieures ou les enclos extérieurs, le type de grille ou grillage choisi doit: - être suffisamment résistant pour ne pas céder sous l’action des animaux, - empêcher l’animal de passer la patte au travers, - prévenir toute évasion, - éviter d’être une source de blessure pour l’animal.

Une grille sera plus solide qu’un grillage mais les possibilités de déformation de ce dernier le rendent moins cassant.

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Ainsi, d’après l’article 11 de l’arrêté du 21 août 1978 (15) abrogé en 2004 (5), « les installations doivent être conçues de façon à ne pas être la cause d’accidents pour les animaux » : - « Les clôtures ne présenteront pas d’aspérités ou de saillies pouvant blesser les animaux, - Les grillages doivent être tendus de façon à ne pas constituer de piège pour l’animal ».

Actuellement, il est noté dans les articles 30 et 32 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5) que : - « les clôtures sont suffisamment visibles pour les animaux », - « l’utilisation des fils barbelés (…) est interdite », - « les animaux ne doivent pas pouvoir détériorer les clôtures et les autres dispositifs de séparation auxquels ils ont accès ».

Compte tenu des aptitudes physiques des félins, il faut construire les enclos de telle manière qu’ils ne puissent pas s’échapper en grimpant, sautant ou nageant (23). Ainsi, il faut adapter les dispositifs mis en place pour prévenir la fuite des animaux en fonction de l’espèce considérée, comme écrit dans l’article 31 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5). De la même façon, « les caractéristiques des mailles de ces grillages » sont à adapter aux animaux dont ils limitent le territoire, d’après l’article 32 du même arrêté. La taille des mailles doit empêcher le passage d’une patte au travers. « Les montants des clôtures sont solidement implantés au sol ». « Les grillages sont solidement fixés ».

Les clôtures des loges intérieures et des enclos extérieurs sont détaillés dans le chapitre III.C.

3. Zones réservées au public

Les visiteurs n’ont pas accès à l’ensemble du zoo. D’après l’article 8 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « sauf lors de visites accompagnées organisées par les responsables des établissements, la pénétration du public est interdite dans les bâtiments, locaux et allées de service ». Ainsi, « le public est tenu à distance suffisante de tout lieu et de toute activité pouvant présenter un risque pour sa santé et sa sécurité ». Cela doit être clairement explicité grâce à des panneaux spécifiques : ‘interdit au public’ ou ‘réservé au service’.

Figures 33 et 34 : Panneaux au Parc des Félins et au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles)

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Figures 35 et 36 : Panneaux au Zoo de Lyon (photos personnelles)

a) Espace de sécurité

Pour des raisons de sécurité, le public ne doit pas pouvoir s’approcher trop près des enclos, en particulier ceux des grands félins. D’après l’article 36 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « afin d’empêcher les contacts entre le public et les animaux, un espace de sécurité doit séparer les lieux où le public a accès des enceintes où sont hébergés les animaux, sauf si un dispositif continu de séparation prévient en permanence tout contact entre le public et les animaux » (comme par exemple dans le cas d’une vitre).

Figures 37 et 38 : Espaces de sécurité devant l’enclos des panthères de Perse et des tigres de Sumatra au Parc des Félins (photos personnelles)

Figure 39 : Vitre devant l’enclos des pumas à Touroparc (photo personnelle)

« La dimension de cet espace tient compte de la nature des risques à prévenir pour la sécurité et la santé des personnes ainsi que des aptitudes des espèces ». Pour avoir un ordre d’idée des dimensions, il est possible se référer à l’article 4 de l’arrêté du 21 août 1978 (15) abrogé en 2004 (5) qui préconisait « entre la zone où le public a accès et la partie extérieure de la clôture un espace de sécurité d’une largeur minimale de 1,50 mètre afin d’empêcher tout contact entre le public et l’animal ».

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Au Parc des Félins, l’espace de sécurité devant les enclos des grands félins varie entre 1,80 et 2 mètres de profondeur et est souvent boisé pour la tranquillité des animaux.

Figure 40 : Espace de sécurité boisé devant l’enclos des lions de l’Angola au Parc des Félins (photo personnelle)

b) Garde-corps

Toujours d’après l’article 4 de l’arrêté du 21 août 1978 (15) abrogé en 2004 (5), « du côté public, la zone sera délimitée par une barrière conçue de façon à s’opposer à l’escalade volontaire et au passage involontaire des enfants » et dont « la hauteur sera au minimum de 1,10 mètres ». En cas de fossés du côté des animaux, il faut « un garde-corps d’une hauteur minimale de 1,20 mètre ». La barrière côté visiteur doit être telle qu’un adulte ne peux pas se pencher par-dessus. Au Zoo Fauverie du Mont Faron, le grillage de cette barrière est plus épais que celui côté félin pour éviter toute déformation importante dû à des enfants qui grimperaient dessus.

Figure 41 : Barrière côté public devant l’enclos des panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle)

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Une sécurité supplémentaire est de faire un retour de barrière ou de mettre une barrière penchée vers le public. Au Zoo de Lyon, un retour gêne les personnes qui voudraient monter dessus. De plus, le bas de la barrière est formé par une grille qui ne peut pas se déformer. La barre du garde-corps est à 1,20 mètre du sol.

Figure 42 : Barrière avec retour côté public au Zoo de Lyon (photo personnelle)

Dans le cas où les visiteurs empruntent une passerelle « au-dessus des lieux où sont hébergés les animaux », il faut garantir « la sécurité du public, en assurant notamment le respect des distances de sécurité par rapport aux animaux ». Ils ne doivent pas pouvoir « se pencher au-dessus des barrières (…) d’une façon qui présente un danger », comme noté dans l’article 38 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5).

Figures 43 à 45 : Passerelles des tigres au Safari de Peaugres, des onces et des guépards au Parc de Thoiry et des guépards à la Réserve Africaine de Sigean (photos personnelles)

Figure 46 : Grille de protection horizontale au-dessus de l’enclos des tigres (phénotype blanc) au Parc des Félins (photo personnelle)

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4. Système de communication interne à l’établissement

D’après l’article 7 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « un réseau de communication intérieur est mis en place et relié en permanence au personnel chargé de la sécurité ». Dans les parcs zoologiques, le personnel utilise un système de talkie-walkie. Chaque soigneur ou membre de l’administration a son propre appareil. En cas d’accident, il est possible de passer sur un canal spécifique. Ce système permet de donner à toutes les personnes concernées l’information en temps réel afin qu’elles puissent réagir rapidement. Principalement pour les soigneurs travaillant seuls, il peut-être vital de toujours avoir le talkie-walkie sur soi.

Dans l’enceinte du zoo, un « poste de secours équipé de façon à pouvoir dispenser les premiers soins » en cas d’accident, est obligatoire, comme écrit dans l’article 7 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5). L’établissement doit également disposer d’un défibrillateur et d’extincteurs.

5. Gestion des clefs

Pour des raisons de sécurité, toutes les portes doivent être verrouillées (cadenas ou serrure). Deux possibilités existent : - Avoir une clef unique sur l’ensemble du parc (risque important en cas de perte de la clef donnant libre accès à toutes les structures) - Ne posséder que les clefs de son secteur (qui peuvent être nombreuses)

Au Zoo de Lyon, tous les matins, les soigneurs récupèrent le trousseau de clefs du secteur où ils sont affectés. Ils ne peuvent pas avoir accès aux autres secteurs, ce qui limite au maximum le nombre de personne pouvant entrer dans les enclos et donc le nombre d’accidents potentiels. Chaque secteur a un numéro qui lui est attribué (exemples : O1 pour la primaterie et O2 pour la fauverie). Certains secteurs, comme la cuisine, sont accessibles par tous les soigneurs, ils ont donc une numérotation spécifique : OC (Organigramme Commun). Les clefs utilisées sont la propriété du zoo et possèdent chacune un numéro de série unique.

6. Clefs conditionnelles

Le système de sécurité des clefs conditionnelles est utilisé au Zoo de Lyon. L’objectif est de limiter au maximum les accidents dus à une erreur humaine. Il empêche l’ouverture simultanée de deux portes pouvant mettre en contact un félin et un soigneur. Dans tous les cas, il reste indispensable de vérifier l’absence de l’animal avant d’entrer dans un enclos.

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Le principe de ces clefs repose sur l’utilisation d’un échangeur : boitier à deux serrures qui ne libère qu’une clef à la fois.

Figure 47 : Fonctionnement des clefs Figure 48 : Echangeur avec clef bloquée conditionnelles, extrait de la notice (R) et clef libre (S) (photo personnelle) d’utilisation du constructeur (25)

Sur la photo, la clef de gauche (R) est bloquée alors que la clef de droite (S) est libre. Ainsi, pour récupérer la clef R, il faut bloquer la S qui deviendra prisonnière. La clef R ouvre la trappe entre la loge intérieure et l’enclos extérieur. La clef S permet l’accès du soigneur à la loge intérieure. Pour simplifier l’explication, nous ne parlerons que du côté loge intérieure dans ce paragraphe. Pour plus de précision sur le système complet, voir l’Annexe 9 détaillant le fonctionnement des clefs conditionnelles dans le cas des panthères de l’Amour (Panthera pardus orientalis) du Zoo de Lyon.

Le principe en est de ne pas pouvoir ouvrir simultanément deux portes donnant sur un même enclos. La clef ne doit pouvoir être récupérée qu’après fermeture de la porte. Ainsi, un système conditionnel entre une clef et un autre élément est présent (par exemple, chainette, voir Figure 219 dans l’Annexe 9). Dans le cas contraire, il serait possible de mettre la clef dans l’échangeur et donc d’ouvrir la porte voisine. Ce système empêche également l’ouverture de la trappe par une autre personne lorsqu’un soigneur travaille dans l’enclos. Une sécurité supplémentaire a été mise en place pour chaque porte : la présence d’une clef standard (par exemple, un long cadenas empêchant la rotation de la manivelle qui contrôle l’ouverture de la trappe, voir Figure 216 dans l’Annexe 9). Même en présence de toutes ces sécurités, il est indispensable de rester vigilant. Il est primordial de toujours regarder par la fenêtre ou le judas avant d’entrer dans un enclos ou une loge pour s’assurer qu’ils son t vides.

L’utilisation au quotidien des clefs conditionnelles par les soigneurs est contraignante mais très sécurisante. Ce principe demande une réflexion permanente et ne peut donc pas être utilisé de façon routinière. Toutefois, les clefs n’empêchent pas la mise en contact en cas de présence de l’animal dans l’enclos. Elles évitent seulement que deux portes soient ouvertes en simultané. Il reste donc indispensable de bien suivre les règles de base lors du travail avec des animaux dangereux.

Tous les parcs peuvent adapter le système des clefs conditionnelles dans leur établissement. Certaines structures déjà existantes s’y prêtent plus que d’autres. Le mieux étant de prévoir sa mise en place à la conception du bâtiment de manière à regrouper portes et échangeurs.

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B. Bien-être animal

Il est important d’être conscient du fait qu’un animal stressé donc nerveux sera d’autant plus méfiant et attaquera beaucoup plus facilement. Il sera plus agressif et représentera donc un danger plus important pour les personnes présentent dans l’enceinte du zoo. Il est donc nécessaire de se préoccuper du bien-être animal afin d’augmenter la sécurité dans ces établissements.

Dans les zoos actuels, il est nécessaire d’habituer un minimum les animaux à la présence humaine du fait de leur proximité quasi-constante. Dans le cas contraire, l’animal subira un stress permanent qui se traduira par de l’agressivité (se jette contre le grillage, tentative de fuite…). Cette attitude peut entrainer une détérioration de son état général et une augmentation des risques pour les personnes présentes.

Un félin calme n’en reste pas moins sauvage. En travaillant avec des animaux d’espèces considérées comme dangereuses, il est impératif de toujours être vigilant car ils restent imprévisibles.

1. Définition du bien-être animal

En 2010, l’OIE (Office International des Epizooties devenu Organisation Mondiale de la Santé Animale en 2003) a publié le Code Sanitaire pour les Animaux Terrestres (26). Dans ce document, le bien-être animal est définit comme « la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent. Le bien-être d'un animal (évalué selon des bases scientifiques) est considéré comme satisfaisant si les critères suivants sont réunis : bon état de santé, confort suffisant, bon état nutritionnel, sécurité, possibilité d’expression du comportement naturel, absence de souffrances telles que douleur, peur ou détresse. Le bien-être animal requiert les éléments suivants : prévention et traitement des maladies, protection appropriée, soins, alimentation adaptée, manipulations réalisées sans cruauté, abattage ou mise à mort effectuées dans des conditions décentes. La notion de bien-être animal se réfère à l’état de l’animal, le traitement qu’un animal reçoit est couvert par d’autres termes tels que soins, conditions d’élevage et bientraitance. » De plus, « l’utilisation des animaux comporte la responsabilité éthique de veiller à la protection de ces animaux dans toute la mesure du possible. » Dans le cas des zoos, les animaux sont principalement utilisés pour conserver une bonne diversité génétique et servir de médiateur vis-à-vis des espèces en voie de disparition dans la nature.

2. Aspects règlementaires

Le détenteur du certificat de capacité doit, entre autre, « garantir le bien-être des animaux captifs », d’après la circulaire du 11 avril 2008 (12). Cependant, un zoo ne peut pas fonctionner sans argent. Une source non négligeable de revenus est l’entrée payée par les visiteurs. Il est donc nécessaire de trouver un équilibre entre les attentes du public (animaux visibles facilement, espèces variées…) et la réglementation (conditions de détention correspondant à leurs besoins physiologiques). Un domaine qui fait l’unanimité est le fait de vouloir des animaux en bonne santé, dans un environnement convenable et qui permet un comportement naturel sans anomalies. De ce fait, la majorité des visiteurs refuse de voir des animaux dans des cages de 4m² en béton.

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Un exemple de compromis est la mise en place de vitres qui permet au visiteur une meilleure proximité avec la faune sauvage sans risque pour son intégrité physique.

Le Chapitre IV du Titre Ier du Livre II de la partie législative du Code Rural (27) traite de la protection des animaux. Chaque animal est reconnu comme « être sensible », il doit donc être maintenu « dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». Ainsi, dans l’article L214-3 (27), il est noté qu’« il est interdit d’exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques ainsi qu’envers les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité ». D’après l’article L521-1 du Code Pénal (28), « le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende ».

Figure 49 : Panneau affiché dans l’enceinte de la Réserve Africaine de Sigean (photo personnelle)

3. Stéréotypies

Les stéréotypies sont généralement définies comme des comportements invariants et répétitifs sans objectif ou fonction apparente (29). Avec cette définition, le problème est de savoir à partir de quel moment le comportement passe de normal à stéréotypé (29) : 1. il existe souvent une continuité entre les stéréotypies et le comportement normal à partir duquel elles se développent 2. une stéréotypie peut devenir, avec le temps, un acte inclus dans le registre des comportements normaux de l’animal 3. certains comportements normaux sont « invariants et répétitifs », de ce fait, dire qu’un comportement est ‘anormal’ ou sans fonction évidente reste un processus subjectif

Au sein d’une même espèce les stéréotypies peuvent être très hétérogènes car influencées par de nombreux facteurs. Par exemple, il sera plus difficile de faire régresser des stéréotypies développées par de jeunes animaux que par des adultes. Cela provient du fait que les jeunes ont un système nerveux central plus malléable (29). Ainsi, un comportement stéréotypé qui se développe pendant la période d’apprentissage deviendra normal pour l’animal et sera intégré à son registre comportemental acquis.

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Les stéréotypies des carnivores captifs sont beaucoup plus chronophages que celles d’autres animaux et font intervenir un facteur locomoteur : marche répétitive (30). Les individus appartenant à cet ordre sont réputés pour stéréotyper plus facilement (30).

Figure 50 : Extrait d’un panneau sur les stéréotypies au Parc de Thoiry (photo personnelle)

Ces comportements peuvent interférer avec les objectifs fixés par les établissements : les animaux qui stéréotypes ne sont pas de bons candidats pour les projets de réintroduction, ils perdent de l’intérêt d’un point de vue éducation du public et entrainent des critiques sur l’ensemble des zoos de la part des médias et des visiteurs (30). Certaines études montrent un lien entre les stéréotypies et des indicateurs d’absence de bien-être animal (30). Il existe plusieurs hypothèses (30) quant aux origines possibles de ces stéréotypies, toutes liées à l’impossibilité de réaliser des comportements importants pour l’espèce : - la recherche de la nourriture : les déplacements répétés représenteraient la phase appétitive de la chasse - les espèces naturellement actives seraient plus sensibles - le fait de se soustraire à des stimuli négatifs - rejoindre un compagnon pendant les périodes d’accouplement - patrouiller sur son territoire

Ainsi, trois hypothèses (non testées) sont mises en avant pour prendre en compte toutes les informations disponibles (30) : - plusieurs motivations influencent la stéréotypie de manière complémentaire - ce comportement provient de tentatives répétées de s’échapper pour différentes raisons - les animaux vivants normalement sur de grands territoires sont plus prédisposés En définitive, pour l’instant, personne ne sait exactement d’où viennent les stéréotypies. Généralement, les chercheurs pensent que c’est le fait d’être frustré de ne pas pouvoir réaliser un comportement important pour l’espèce qui en est la cause (30). Des études de terrains existent pour répondre à cette question et apprendre à mieux les gérer dans un environnement captif.

Les enrichissements qui introduisent une nouveauté et/ou favorisent un comportement d’exploration, permettent de réduire ces stéréotypies (30). Cependant, ces manipulations perdent en efficacité avec le temps : les animaux s’y habituent (30). Ainsi, pour maintenir un haut niveau de nouveauté, il faut alterner entre plusieurs enrichissements différents (30). Actuellement, il n’existe pas de méthode systématique permettant de stopper complètement un comportement de stéréotypie déjà installé (30).

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4. Evaluation du bien-être animal

Selon le Code Sanitaire de l’OIE (26), les « ‘cinq libertés’ universellement reconnues » permettent d’évaluer le bien-être animal : - « être épargné de la faim, de la soif et de la malnutrition, » - « être épargné de la peur et de la détresse, » - « être épargné de l'inconfort physique et thermique, » - « être épargné de la douleur, des blessures et des maladies, » - « être libre d'exprimer des modes normaux de comportement. »

En utilisant ces libertés, le projet européen Welfare Quality® (31) a permis la mise en place de 12 critères pour l’évaluation du bien-être des animaux d’élevage. Ces critères peuvent également être utilisés dans le cas des animaux sauvages.

Tableau I : Les 12 critères correspondant aux 5 libertés

5 libertés 12 critères Absence de faim prolongée (régime suffisant en quantité et de Absence de faim et de qualité adéquate) soif Absence de soif prolongée (accès à de l’eau en quantité suffisante) Aire de couchage confortable Absence de l’inconfort Confort thermique (non exposés ni à une chaleur ni à un froid physique et thermique excessifs) Suffisamment d’espace pour pouvoir se déplacer librement Exemptes de blessures physiques Exemptes de maladies (bon niveau d’hygiène et de soins) Etat de santé Exemptes de douleurs provoquées par des pratiques d’élevage inappropriées Expression comportements sociaux Modes normaux de Expression des autres comportements (ex : recherche de comportement nourriture) Absence de peur et de Bonne relation homme-animal détresse Favorise les émotions positives

Dans le cas des zoos, le critère « bonne relation homme-animal » se limite à une non agressivité des animaux envers les personnes et à des humains respectueux de la tranquillité des pensionnaires.

Ainsi, pour évaluer le bien-être animal dans les zoos, il faut étudier dans quelle mesure ces différents critères sont remplis et donc observer le comportement des animaux et leur état de santé.

Lors de l’observation des animaux, le personnel ne doit pas prendre de risque. Il a pour mission d’« assurer une surveillance optimale de leurs comportements et de leur état de santé » comme il est écrit dans l’article 41 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5). Cet acte doit être réalisé aussi bien pour les enclos extérieurs que les loges intérieures.

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Certains comportements, chez les félins, permettent de voir qu’ils ne sont pas stressés. Le fait de montrer son ventre ou de dormir dos au public sont deux signes montrant que les animaux vivent au calme.

Figures 51 à 55 : Félins montrant leur ventre : tigre blanc à Touroparc, jaguar au Zoo Fauverie du Mont Faron, tigre au Parc de Thoiry, lionne à l’Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine, panthère au Parc Zoologique du Bouy (photos personnelles)

Figures 56 à 59 : Félins dormant dos aux visiteurs : lionne, tigre et puma du Zoo Fauverie du Mont Faron, tigre à l’Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine (photos personnelles)

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5. Méthodes pour son amélioration

Les animaux ont toujours raison : un animal dont toutes les conditions de la définition du bien-être animal sont respectées, même si l’enclos nous parait mal adapté, n’a pas besoin de changer de structure.

D’après l’article 12 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « le bien-être des animaux et la prévention des anomalies comportementales sont notamment assurés par une amélioration pertinente des conditions d’élevage, adaptée aux besoins biologiques de chaque espèce ». « Cette amélioration doit notamment porter (…) sur : - Les installations ou l’espace offert aux animaux et leurs aménagements ; - Les protocoles d’élevage et les rythmes des activités portant sur l’entretien des animaux ; - La composition des troupeaux et la cohabitation interspécifique. »

a) Aménagement des enclos et gestion des animaux

Comme vu dans la partie sur les stéréotypies, l’environnement doit stimuler l’animal pour éviter certains comportements. Le principe est d’introduire des enrichissements. Ces derniers peuvent être définis comme toutes les actions mises en place pour améliorer le bien- être des animaux captifs en identifiant et en leur fournissant des stimuli environnementaux spécifiques (32). Ces changements peuvent concerner la structure sociale, la réalisation de l’enclos, la gestion des animaux, des entrainements utilisant le renforcement positif (medical training), l’alimentation ou de nouveaux objets (33). Cependant, tous les enrichissements mis en place doivent être sans danger pour l’animal.

« Jouer » : actions des jeunes animaux pour développer leurs capacités de survie et leur santé. « Occupation » : actions des adultes pour rester en vie (34). Ainsi, au moment de mettre en place un aménagement, il est impératif de se demander « qu’est-ce qu’un animal de telle espèce utilise dans la nature pour jouer ou s’occuper ? ». Ensuite, il est nécessaire de présenter un environnement identique ou similaire à l’animal. Ajouter de la spontanéité et de la variabilité dans ces enrichissements permet de se rapprocher au plus près de la nature (34).

Plusieurs stratégies d’enrichissements peuvent être mises en place (32) : - imiter la nature - augmenter la complexité de l’environnement - favoriser une stimulation sensorielle - gérer les besoins spécifiques de chaque espèce, qui restent frustrées en milieu captif - retirer les sources de stress ou apporter des possibilités d’adaptation de la part de l’animal - mettre en place des enrichissements qui sont contrôlés par l’animal (l’obtention de la nourriture est la conséquence de sa propre action)

En définitive, ce qui semble être le plus efficace, est la reproduction la plus précise possible de l’environnement naturel de l’animal (33). Cela permet de mettre en place un enrichissement utilisé par le félin et permettant au public de voir et de mieux comprendre le comportement de ces animaux (33).

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Des exemples d’aménagements pour les loges intérieures et les enclos extérieurs sont détaillés dans le chapitre III.C.

Lors de l’aménagement des enclos, il est important de rester dans le thème de ce dernier et ne pas aller à l’encontre du message que nous voulons faire passer aux visiteurs (35). Par exemple, il est inutile de dépenser beaucoup d’argent dans un enclos qui donne l’impression d’être naturel pour ensuite y insérer des jouets commerciaux totalement décalés (35).

Actuellement, les zoos tentent de se rapprocher le plus possible du milieu naturel afin d’améliorer le bien-être animal. En s’inspirant de la vie sauvage, le but est de coller au mieux aux habitudes de chaque espèce. Ainsi, le nourrissage des grands félins se fait souvent un jour sur deux (36) car ils ont tendance à faire un gros repas puis jeûner pendant quelques temps. De même, à l’exception des lions, ce sont des animaux solitaires qui devraient donc vivre ainsi sauf en période de reproduction (33). Il est possible de permettre l’accès à l’enclos extérieur de manière alternée entre mâle et femelle avec un changement régulier (33) : cela permet un comportement exploratoire et de marquage comme dans la nature pour des animaux ayant traversé leur territoire (33).

b) Interventions sur les animaux

D’après l’article 15 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), tous les soins apportés aux animaux doivent être effectués « en réduisant les sources de stress, d’inconfort et les risques de blessure. Toute intervention ou perturbation inutile doit être proscrite ». Dans cette optique, deux grands axes sont possibles : travailler sur un animal sédaté par fléchage ou travailler avec le consentement de l’animal dans le cas du medical training.

(1) Historique des méthodes de contention

Jusque dans les années 1950, la seule possibilité était la contention physique. Pour les grands félins, il fallait utiliser un lasso rigide dans lequel le manipulateur faisait passer la tête de l’animal et un antérieur (en baudrier). Des cordes permettaient de maitriser les pattes. Cette méthode est dangereuse pour le félin et pour les manipulateurs ; c’est également une grande source de stress pour l’animal (37).

Figure 60 : Contention physique d’une panthère noire en 1938, extrait d’Etude de la Contention des Mammifères en Parc Zoologique des Années 50 à nos Jours (37)

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Dans les années 50, le professeur NOUVEL directeur du Parc Zoologique de , a inventé une cage de contention appelée « sabot de capture » (37). Cette cage entièrement démontable est constituée de barreaux de fer et d’un plancher en métal avec une paroi mobile à l’intérieur (voir flèche blanche sur la Figure 61).

Figure 61 : « Sabot de capture » pour félin, extrait de Restraint and Handling of Wild and Domestic Animals (38)

Généralement, la paroi mobile est verticale et permet la contention de l’animal dans la position debout contre une des parois. Ces cages sont surtout utilisées pour les tigres, lions, jaguars et panthères (38). Des cages avec une paroi mobile horizontale existent et permettent la contention de certaines espèces plus petites comme le guépard.

Figure 62 : Cage de contention à paroi Figure 63 : Cage de contention à paroi mobile verticale, extrait de Restraint and mobile horizontale, extrait de Handbook of Handling of Wild and Domestic Animals Zoo Medicine (39) (38)

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Cependant, même quand l’animal est dans la cage de contention, il est primordial de toujours rester vigilant car ce sont des animaux sauvages qui peuvent avoir des réactions rapides et dangereuses. Le risque qu’il passe la patte au travers de la paroi persiste.

Figure 64 : Puma passant la patte à l’extérieur de la cage, extrait de Restraint and Handling of Wild and Domestic Animals (38)

Les cages de contention ayant une paroi mobile peuvent être utilisées pour réaliser des examens cliniques partiels, prélèvements de sang, diagnostics et traitements sans anesthésier l’animal (23).

Figure 65 : Prise de sang à la queue d’un tigre dans une cage de contention, extrait de Restraint and Handling of Wild and Domestic Animals (38)

Ces méthodes de contention restent stressantes et peuvent entrainer des traumatismes physiques : l’approche de l’être humain fait peur à l’animal qui peut se blesser dans une tentative de fuite (40). Ainsi, pour les grands félins, la méthode de référence est la contention chimique qui présente beaucoup moins de risque pour l’animal et pour le manipulateur. Actuellement, une méthode tend à se développer : le medical training qui demande la participation volontaire de l’animal.

(2) Choix de la méthode de contention

La méthode de contention la plus appropriée dans une situation donnée est celle qui demande le minimum de force physique (41). Le personnel ayant accès à des méthodes variées, pourra gérer de manière mieux adaptée les besoins des animaux (41). En travaillant avec la faune sauvage, les intervenants essayent de limiter les manipulations au maximum. Ainsi, avant toute intervention, peser le pour et le contre permet de prendre une décision raisonnée et efficace.

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Certains éléments doivent obligatoirement être pris en compte avant de décider de la méthode de contention à utiliser (41) : - La sécurité : la sécurité du personnel doit toujours être le premier élément à prendre en compte, vient ensuite la sécurité du félin. De plus, il est important de considérer les répercussions physique, psychologique et social pour l’animal. - La diminution ou le retrait des stimuli indésirables : tous les stimuli visuel et sonore devraient être contrôlés et minimisés. - L’utilisation de la voix, du langage corporel et de la posture : un soigneur expérimenté et confiant peut ainsi gérer des animaux difficiles. Ces qualités ne peuvent pas être apprises et se développent avec l’expérience. Un manque de confiance en soi est immédiatement perçu par l’animal ce qui peut entrainer une augmentation de son anxiété et de son stress. - La clarification du but à atteindre : tous les intervenants doivent connaitre l’objectif de la manœuvre. Chaque éventualité doit être envisagée afin de ne pas être pris au dépourvu et permettre une bonne réactivité. - L’histoire naturelle de l’espèce et de l’animal : il faut connaitre le plus possible les capacités et le comportement de l’espèce et de l’individu, ainsi que son historique médical. Le personnel doit savoir si l’animal a déjà été manipulé ou si c’est la première fois. - Les contraintes physiques, le climat et le matériel : le personnel doit prendre en compte le climat, le terrain, les structures et l’équipement. Parfois, selon les conditions, le meilleur choix est de ne pas intervenir. - Etre prêt en cas d’urgence : lorsqu’un animal s’échappe, il faut que des procédures aient été mise en place au préalable et que le personnel soit entrainé. - La phase post-intervention : le lâcher et le temps de récupération sont les moments les plus critiques et dangereux pour l’animal dans les procédures de manipulation. Le passage d’une situation contrôlée de contention physique ou d’immobilisation à un état de liberté doit être réalisé prudemment. Il faut maintenir un environnement calme et silencieux qui permet à l’animal d’agir plutôt que de réagir.

(3) Principe de la téléinjection

La téléinjection permet à l’aide de l’utilisation d’armes modifiées de faire une injection à un animal tout en restant à distance. Ces armes peuvent être des sarbacanes ou des fusils hypodermiques plus ou moins élaborés. Le principe d’utilisation est d’envoyer une flèche sous pression sur l’animal.

Figures 66 et 67 : Zones à viser lors de téléinjection sur des félins, extrait de Textbook of Wild and Zoo Animals (40)

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Au Zoo de Lyon, deux types de sarbacanes et un fusil hypodermique avec propulsion par du CO2 sont disponibles.

Figures 68 et 69 : Sarbacanes simple et Figure 70 : Fusil hypodermique du Zoo de améliorée du Zoo de Lyon (photos Lyon (photo personnelle) personnelles)

Les flèches utilisées sont constituées de deux compartiments : un pour le produit et l’autre pour l’air sous pression. Préparation du dispositif : 1. injecter le produit, 2. mettre en place l’aiguille et le manchon de protection, 3. mettre le dispositif sous pression en introduisant de l’air avec une seringue, 4. placer le pompon pour équilibrer le dispositif lors du tir.

Figure 71 : Principe des flèches sous pression (photo personnelle)

Au moment de l’impact, le manchon protecteur sur l’aiguille glissera et laissera libre les ouvertures sur les côtés. Ainsi, le produit, poussé par la pression de l’air, va être injecté au point d’impact. Se référer à l’Annexe 10 pour voir le déroulement complet du fléchage d’un puma en vue de son transfert d’un parc à un autre.

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La téléinjection est utilisée pour endormir un animal (examen complémentaire, transfert, insémination artificielle…) ou pour lui administrer des produits en intramusculaire. Au Parc des Félins, la téléinjection permet l’administration des vaccins à l’aide de sarbacanes. Cet acte s’effectue dans les loges intérieures.

(4) Protocoles et risques anesthésiques

Avant toute intervention, il est indispensable d’effectuer la balance bénéfices/risques. Flécher un animal pour l’endormir n’est jamais anodin à cause de l’anesthésie en elle-même mais également pendant la phase de capture, tant pour l’animal que pour les manipulateurs. Cet acte est utilisé pour pouvoir réaliser des examens complémentaires, des soins, transférer des animaux…

Pour les félins, il faut une diète d’au moins 24h et une absence d’abreuvement pendant au moins 12h avant l’intervention pour diminuer les risques de vomissements et améliorer la phase de réveil (23). Pour les grands félins, le mieux est de faire une injection de α2-agonistes puis de laisser l’animal au calme pendant 10 à 15 minutes avant l’injection de la kétamine (23). L’association tilétamine-zolazépam peut être utilisée de manière fiable, elle présente une induction rapide mais souvent un réveil long. Cette association est fortement déconseillée chez le tigre (2 3). Pour voir des exemples de protocoles anesthésiques, se référer à l’Annexe 11.

Il est nécessaire d’avoir une personne compétente qui observe l’animal en permanence pendant la phase d’endormissement pour surveiller qu’il ne tombe pas dans une position qui lui soit fatale. Cette personne doit être capable de dire quand il est suffisamment endormi pour pouvoir entrer en contact avec lui sans danger. Lorsque l’anesthésie a fait effet, il faut immédiatement prendre l’animal en charge (40).

(5) Medical training ou entrainement médical

La plupart du temps, les gens entendent par training des animaux, le dressage dans les cirques ou les gestes qu’ils apprennent à leurs animaux domestiques (42). Ces références reflètent une petite partie du training mais ne représentent pas l’ensemble des possibilités (42).

L’apprentissage peut être défini comme un changement de comportement résultant de l’expérience de l’animal. Lorsqu’il est mis en place par des humains, c’est un entrainement (43). Le principe est de modifier certains comportements de l’animal pour qu’il fasse ce qu’il lui est demandé. Cet entrainement, qu’il soit à visée médicale ou non, améliore le bien-être animal en lui proposant une activité qui permet de diminuer l’ennui inhérent à la captivité (43). C’est une « thérapie d’occupation ». Cette activité peut donc permettre d’éviter l’apparition d’automutilations ou de stéréotypies. Cet entrainement est basé sur des principes scientifiquement prouvés (42). Il est fondamental de comprendre les conditionnements opérant et classique. Ce dernier décrit la réponse involontaire que l’animal émet face à un certain stimulus (42). Le conditionnement opérant est l’apprentissage qui se fait lorsque le comportement d’un animal est modifié par les conséquences de son action (42). Le principe

59 est de renforcer le geste recherché quand il est réalisé, grâce principalement à de la nourriture. Des renforcements positifs et négatifs sont utilisés.

D’après l’article 15 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « les méthodes d’apprentissage des animaux ne doivent pas nuire à leur bien-être ni à la sécurité des personnes ». Ainsi, le medical training ne doit pas se faire avec des animaux agressifs ou stressés.

Dans ce cadre, il est possible d’entrainer les félins à passer d’une cage à l’autre et certains peuvent éventuellement être habitués à s’asseoir sur une balance afin de suivre leur courbe de poids (23). Lorsque le félin entre dans une petite cage, il est possible de faire un examen clinique rapproché. « On conditionne très bien des tigres à se laisser faire une prise de sang : le fauve s’approche des barreaux, on tire une patte hors de la cage, et il se laisse faire » (20). Pour faire cela, il faut un animal coopératif afin de pouvoir tisser des liens de confiance. Dans la majorité des parcs, les animaux ne suivent pas à proprement parler un entrainement mais sont habitués à rentrer dans leurs loges intérieures le soir, pour être nourri. A Touroparc, le bruit de la trappe constitue un signal pour le félin. Au Parc de Thoiry, les animaux sont conditionnés à rentrer suite au bruit d’un soigneur tapant avec la main sur la portière de sa voiture (44).

Bien évidemment, les animaux sauvages, même entrainés, restent dangereux et il faut donc toujours être vigilant et penser à la sécurité des personnes.

En France, au moins deux zoos font du medical training avec leurs félins : le Bioparc de Doué la Fontaine, en Maine-et-Loire, avec ses tigres de Sumatra et le Pal dans l’Allier avec ses panthères.

Les principes de base du medical training et les erreurs les plus courantes sont listées dans l’Annexe 12. Un exemple de procédure d’entrainement médical extrapolé de celui des ours du Zoo de Lyon est présenté en Annexe 13.

Tous ces exercices nécessitent beaucoup de temps et de patience de la part du soigneur et une certaine coopération de la part de l’animal (43). La durée de ces entrainements utilisant le renforcement positif est de 15 à 30 minutes par jour (33). De plus, les intervenants doivent approfondir leurs connaissances sur la gestion de l’animal et son comportement (42). Cependant, les avantages de travailler avec un animal calme contrebalancent tous les inconvénients induis par le temps passé sur l’apprentissage (43).

C. Différents types d’enclos

D’un point de vue général, chaque enclos doit être adapté à l’espèce qu’il renferme comme le dit l’article 27 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5) : « les installations d’hébergement des animaux, leurs sols et leurs équipements sont adaptés aux mœurs de chaque espèce, garantissent la sécurité des animaux, et permettent d’exprimer largement leurs aptitudes naturelles ». Pour les zoos adhérents à l’EAZA (European Association of Zoos and Aquaria = association européenne des zoos et des aquariums) et pour les autres zoos voulant s’en inspirer, il existe un ouvrage donnant les bases à respecter pour le logement et l’accueil des

60 animaux dans les parcs : Minimum Standards for the Accommodation and Care of Animals in Zoos and Aquaria (45).

Le site internet www.zoolex.org a été créé pour que les zoos du monde entier puissent mettre en commun le design et le concept de leurs enclos et des aménagements mis en place. Dupliquer à l’identique les structures, se révèle souvent très décevant. Le mieux est de comprendre le concept d’un enclos dans son environnement et de l’adapter dans son propre parc (46).

1. Règles générales

a) Accès aux loges et enclos pour les soigneurs

Toutes les indications décrites dans ces paragraphes sont valables aussi bien pour les enclos extérieurs que pour les loges intérieures.

Le plus important, dans le cadre de l’accès du personnel aux loges ou aux enclos, est de prévenir « l’évasion des animaux » et d’assurer « la sécurité des personnes » comme écrit dans l’article 35 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5). D’après l’article 34 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « les portes des enclos et des cages et leur utilisation s’opposent de manière permanente à la fuite des animaux. Les animaux ne doivent pas pouvoir les ouvrir, les détériorer ou réduire leur efficacité. Elles ne doivent pouvoir être ouvertes que par les personnes autorisées ». Les accès doivent toujours être verrouillés avec un cadenas ou une serrure. Une sécurité supplémentaire est mise en place à Touroparc : présence d’une clôture électrique derrière la porte.

Clôture électrique

Figures 72 et 73 : Portes d’accès à l’enclos extérieur des lions au Zoo Fauverie du Mont Faron et des tigres à Touroparc (photos personnelles)

De plus, en se référant au même article (5), « la disposition des portes, trappes et coulisses des cages et des enclos permet de contrôler la situation des animaux avant que ne soient ouvertes les portes permettant au personnel d’accéder dans ces lieux ». « Les commandes des portes et des trappes sont mises en place et utilisées de façon à permettre à l’utilisateur de connaître le résultat de la manœuvre d’ouverture ou de fermeture qu’il réalise ».

61

Pour les félins, il existe deux grands types de trappes : les ‘guillotines’ qui s’ouvrent verticalement et les ‘portines’ qui s’ouvrent horizontalement.

Figures 74 et 75 : Trappe ‘guillotine’ des lions à Touroparc et trappe ‘portine’ des panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron, visibles quand le soigneur actionne l’ouverture (photos personnelles)

L’arrêté du 21 août 1978 (15) abrogé en 2004 (5) donne quelques précisions supplémentaires qui ne sont plus obligatoires mais peuvent être utilisées. Dans l’article 8, « les accès de service doivent être munis d’une double sécurité constituée par un sas d’entrée ». « Les portes ne doivent jamais ouvrir vers l’extérieur ». Finalement, la présence de judas placés à proximité de chaque ouverture permet « de situer les animaux dans leurs enclos », il ne doit pas y avoir d’angle mort. « Les couloirs de circulation destinés aux animaux seront séparés de ceux réservés au personnel : les clôtures bordant les couloirs de service seront conçues de manière à éviter tout contact entre le personnel et les animaux ».

Lionne

Figure 76 : Sas d’entrée Figure 77 : Fenêtre sur la devant la porte d’accès porte d’accès à l’enclos soigneur à l’enclos des des lions à Touroparc Figure 78 : Couloir de tigres au Zoo Fauverie du (photo personnelle) circulation du personnel à Mont Faron (photo côté des loges des lions à personnelle) Touroparc (photo personnelle)

Dans tous les cas, il est important de pouvoir vérifier à tout moment la présence d’un félin dans un enclos (23). Dans de nombreux parcs, les soigneurs travaillent seuls dans le secteur des félins. Au Safari de Peaugres, cela est explicitement noté dans la procédure de travail (voir l’Annexe 4). Dans ces conditions, le soigneur maitrise l’avancement des tâches à effectuer. Ce système

62 diminue très fortement la probabilité qu’une trappe soit ouverte par inadvertance alors que ce dernier travail dans un enclos. Ainsi, chaque soigneur peut mieux assurer sa propre sécurité.

b) Disposition des enclos

D’après l’article 11 de l’arrêté du 21 août 1978 (15), « les enclos destinés à des espèces hostiles entre elles doivent être séparés par un espace de sécurité ou un mur afin d’éviter tout contact et toute relation entre les animaux ». Cet arrêté a été abrogé par l’arrêté du 25 mars 2004 (5) où il est seulement noté dans l’article 27 que « les interactions agressives ou les sources de stress entre les animaux hébergés dans des lieux différents sont prévenus par la mise en place de moyens appropriés ». Ainsi, si deux espèces ayant une interaction proie- prédateur dans la nature sont dans des enclos contigus mais qu’il n’y a ni agressivité ni stress pour les animaux, les enclos peuvent rester tel quel.

Herbivores dont autruches

Guépards

Figures 79 et 80 : Enclos contigus des guépards et des herbivores du circuit voiture du Parc de Thoiry (photos personnelles)

Figures 81 et 82 : Enclos des lions et enclos des girafes/zèbres séparés par une allée pour les visiteurs à Touroparc (photos personnelles)

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Figures 83 et 84 : Enclos des girafes visible depuis l’enclos des lions (parcours voiture) dans la Réserve Africaine de Sigean (photos personnelles)

Figures 85 et 86 : Enclos adjacent des gibbons et des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon (photos personnelles)

Souvent, du côté des félins, des marques de passages répétés sont visibles le long du grillage faisant face à leurs proies éventuelles. Cependant, ils marchent normalement et ne sont pas en position de chasse. De plus, ces traces sont également présentes à d’autres endroits de l’enclos sans lien avec la prédation. Du côté des proies, elles ont un comportement normal. Le fait de localiser précisément le prédateur est potentiellement moins stressant que de l’entendre sans le voir.

Chaque animal doit pouvoir se soustraire à l’agressivité d’un autre animal hébergé avec lui et aux perturbations occasionnées par le public comme écrit dans les articles 27 et 28 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5). Ainsi, il faut aménager des cachettes et permettre des zones de fuites dans les enclos et les loges.

c) Alimentation des félins

D’après l’article 19 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), les animaux doivent avoir « une alimentation suffisamment abondante, saine, équilibrée et de qualité répondant aux besoins de chaque espèce ». Les différents régimes alimentaires sont mis en place en se basant sur des « connaissances scientifiques et techniques » et réévalués en fonction de leur impact sur l’état de santé des animaux. Pour l’abreuvement, il faut « une eau saine, renouvelée fréquemment, protégée du gel et constamment tenue à la disposition des animaux ». Généralement, il s’agit soit d’une petite ‘baignoire’ nettoyée tous les jours soit d’un abreuvoir à niveau constant. Dans l’article 22, il est également spécifié que « les modes et la fréquence de distribution des aliments et de l'eau doivent être adaptés au comportement des animaux et de leur espèce ». Ainsi, tout doit être réglé pour que la prise alimentaire et l’abreuvement se déroulent de manière naturelle sans porter préjudice au bien-être des animaux. Certains ouvrages donnent des informations afin de pouvoir adapter les rations alimentaire des félins (36; 47).

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Il existe plusieurs systèmes permettant de donner à manger aux animaux en toute sécurité dans leurs loges :

 A Touroparc, la nourriture est déposée pendant que les animaux sont dans l’enclos de l’autre côté du sas.

 Au Parc de Thoiry, la viande est poussée avec une barre de métal sous une trappe :

Figure 87 : Trappe d’alimentation des lions au Parc de Thoiry, extrait du reportage « Thoiry, un zoo pas comme les autres » du 08/11/2009 (44)

 Au ZooParc de Beauval, des trappes à bascule permettent de mettre la viande dans la loge sans risque de contact avec l’animal :

Figure 88 : Trappe d’alimentation chez les tigres au ZooParc de Beauval (photo personnelle)

 Au Zoo de Lyon, un autre système de trappe sécurisé est utilisé :

Figure 89 : Trappe d’alimentation des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon (photo personnelle)

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Pour plus de détails et d’explications sur le fonctionnement de ces différents systèmes d’alimentation, se référer à l’Annexe 14.

Il existe également plusieurs systèmes de distribution d’eau : débit constant, abreuvoir à palette ou eau stagnante.

1) 2)

3) 4) Figures 90 à 93 : Abreuvoirs 1) à débit constant chez les panthères du Zoo de Lyon, 2) à palette chez les guépards au Parc de Thoiry, 3) fixe chez les panthères du Zoo Fauverie du Mont Faron, 4) fixe chez les lions à Touroparc (photos personnelles)

2. Loges intérieures

L’annexe III de l’arrêté du 18 mars 2011 (17) indique la nécessité : - de pouvoir « isoler les animaux », - d’avoir des structures « isolées de la chaleur et du froid », - de construire des dispositifs adaptés pour permettre aux animaux « de s’installer en hauteur », - de mettre en place des « équipements permettant aux animaux de faire leurs griffes et de s’occuper ». Ces indications sont écrites pour les établissements de spectacles itinérants mais peuvent-être utilisées par les zoos.

a) Rôles

D’après l’article 11 de l’arrêté du 21 août 1978 (15) abrogé en 2004 (5), « des enclos ou boxes de séparation en nombre suffisant seront prévus afin d’isoler provisoirement des

66 animaux pour des motifs de comportement, de déplacement, de soins ou d’isolement sanitaire ». Les animaux étant conditionnés par la nourriture à rentrer le soir, il est possible de les attirer facilement dans les loges pour les isoler.

De plus, le fait de rentrer les animaux la nuit, est une sécurité en cas d’imprévu. Cela permet également de nettoyer l’enclos le lendemain matin avant de sortir les animaux. Ces structures sont souvent utilisées pour la mise bas et l’élevage des petits.

b) Surface au sol

Il n’existe pas de normes pour les surfaces au sol des loges des animaux de parcs zoologiques. Dans l’annexe III de l’arrêté du 18 mars 2011 (17), qui s’applique aux établissements de spectacles itinérants, des valeurs minimales pour celles des tigres, lions, panthères et pumas sont notées. Les zoos peuvent s’en inspirer. - « Les installations intérieures doivent ménager un espace disponible pour les animaux d’au minimum 7 mètres carrés par animal, - La surface des installations intérieures ne peut être inférieure à 12 mètres carrés dès le premier animal hébergé, - La hauteur des installations intérieures doit au minimum être de 1,8 mètre ».

Au Zoo de Lyon, le sol est recouvert de mulsh. Il s’agit de broyat de bois. L’avantage de ce substrat, est qu’il absorbe bien les urines, diminue les odeurs et peut n’être changé que tous les 6 mois à 1 an s’il est de bonne qualité.

c) Clôtures et portes

(1) Côté soigneur

Le contact avec les félins ne doit pas être possible. Les mailles des grilles ont une dimension empêchant le passage d’une patte. A Touroparc, toutes les grilles sont identiques, elles ont donc une taille adaptée au plus petit félin présenté, le serval. De plus, sur la Figure 95 des pumas, il est possible de voir que les montants des grilles sont bien ancrés dans le mur en béton sous-jacent et scellés dans les murs latéraux et au plafond.

Figures 94 et 95 : Loge d’une lionne et loges des pumas à Touroparc (photos personnelles)

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Les portes d’accès aux loges sont verrouillées par sécurité. En supplément, lorsqu’elles sont dans un bâtiment, ce dernier doit être fermé à clef.

Figure 96 : Présence d’un cadenas pour fermer les loges des lions côté soigneur à Touroparc (photo personnelle)

Des sécurités supplémentaires peuvent être mises en place. Dans le cas des jaguars au Zoo Fauverie du Mont Faron, la porte est visible par le public. Trois barres horizontales la renforcent. Une de ces barres a un cadenas, les autres ont juste un crochet qui ne peut pas tomber par gravité.

Figure 97 : Porte d’accès soigneur de la loge des jaguars au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle)

(2) Côté public

L’intérieur des loges n’est visible par le public que si des vitres sont mises en place ; c’est le cas des félins au ZooParc de Beauval et à la Ménagerie du Jardin des Plantes.

Figure 98 : Bâtiment des panthères des neiges au ZooParc de Beauval (photo personnelle)

Avantages des loges visibles : - Transparence des structures du zoo pour le public. - Permet aux visiteurs de voir les animaux quelques soit les conditions. 68

Inconvénients du dispositif : - Pendant les horaires d’ouverture du parc, il est préférable de ne pas intervenir sur les animaux. - Ce n’est plus une zone de tranquillité pour les animaux (des visiteurs tapent sur les vitres). - Il est nécessaire d’aménager une cachette pour que les animaux puissent se soustraire à des perturbations éventuelles (cas particulier : la mise bas et élevage des jeunes)

Figure 99 : Jeune jaguar visible par le public au ZooParc de Beauval (photo personnelle)

(3) Côté félin

Il existe deux types de trappes : les ‘guillotines’ qui s’ouvrent verticalement et les ‘portines’ qui s’ouvrent horizontalement. Ces trappes doivent être entretenues régulièrement pour coulisser facilement et ne pas rouiller. Afin d’éviter que le félin ne passe la patte entre la trappe et le mur ou le sol, il est possible de mettre en place une gouttière dans laquelle la trappe vient se caller en position fermée, comme au Parc des Félins. Si ce n’est pas le cas, d’autres dispositifs pour sécuriser ces trappes sont détaillées dans l’Annexe 15.

d) Enrichissements possibles

Comme noté précédemment, les félins doivent pouvoir se mettre en hauteur, se faire les griffes, s’occuper et se cacher, tout en restant toujours visibles par les soigneurs.

A la Ménagerie du Jardin des Plantes, la loge des panthères des neiges est aménagée avec des promontoires et des troncs penchés pour se déplacer. Un système de miroirs permet aux soigneurs de localiser les animaux dans l’ensemble de la loge depuis le couloir de service.

Figure 100 : Loge des panthères des neiges de la Ménagerie du Jardin des Plantes (photo personnelle)

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Au Zoo de Lyon, nous retrouvons des zones en hauteur, un tronc qui pend du plafond pour se faire les griffes et jouer. Une boite pour la mise-bas qui peut également servir de promontoire ou de cachette.

Figures 101 et 102 : Loge de la panthère de l’Amour au Zoo de Lyon (photos personnelles)

e) Protocoles

Dans chaque zoo, des procédures de sécurité à suivre sont édictées pour ne jamais rentrer en contact avec les félins. Un des moments les plus risqué est la manipulation des trappes pour l’entrée et la sortie des animaux. Au Zoo de Lyon, une procédure de sécurité générale (Annexe 16) est mis en place et applicable à tous les animaux dangereux. Pour certains enclos ayant des particularités comme les clefs conditionnelles (Annexe 17), cette procédure est adaptée. Dans le cas du Safari de Peaugres, la procédure pour rentrer et sortir les animaux est notée dans la procédure de travail de l’Annexe 4.

3. Enclos extérieurs

L’arrêté du 21 août 1978 (15) quoique abrogé en 2004 (5) donne des indications pour l’aménagement des enclos des Félidés : - « espace extérieur ensoleillé avec zone d’ombre , - sol naturel permettant l’écoulement des eaux (sable, gravier) avec des obstacles (troncs d’arbre, rochers), - abris contre les intempéries permettant à l’animal de se coucher (grottes). »

Dans l’annexe III de l’arrêté du 18 mars 2011 (17) s’appliquant aux établissements itinérants, les mêmes indications que pour les loges peuvent être conservées : - pouvoir « isoler les animaux », - avoir des structures « isolées de la chaleur et du froid », - construire des dispositifs adaptés pour permettre aux animaux « de s’installer en hauteur », - mettre en place des « équipements permettant aux animaux de faire leurs griffes et de s’occuper ».

a) Rôles

Dans ces enclos, visibles du public, les animaux passent leurs journées et doivent pouvoir s’abreuver, se cacher, se déplacer et s’occuper.

70

En fonction de l’endroit où se trouve le visiteur (périphérie de l’enclos, passerelle, tunnel), il a une vision différente de l’animal et de son environnement.

Dans le cas du Safari de Peaugres, pour les enclos des lions et des tigres, les visiteurs ont deux possibilités : tunnel et passerelle.

Figure 103 : Présence d’un tunnel et d’une passerelle pour l’enclos des tigres au Safari de Peaugres (photo personnelle)

b) Surface au sol

D’après l’article 10 de l’arrêté du 21 août 1978 (15), « les installations destinées au logement des animaux devront être adaptées aux exigences biologiques, aux aptitudes et aux mœurs de chaque espèce ». Bien qu’abrogé, cet article peut permettre de donner des indications sur la taille minimale des enclos destinés à certains félins : - Profondeur : 7 mètres pour les lions, 6 mètres pour les pumas et les panthères : afin de ménager « une zone de repos hors de l’influence du public » - Surface de 70 m² pour un lion + 15 m² par animal supplémentaire - Surface de 60 m² pour un couple de puma ou de panthère + 5 m² par animal supplémentaire

Souvent les zoos doivent s’adapter en réaménagement les anciennes structures, c’est le cas du Zoo de Lyon dont la fauverie est construite depuis 1975. Les nouveaux enclos sont issus de la fusion de plusieurs anciens.

Mur abattu

Figures 104 à 106 : Plan de l’enclos des lions et photos avant et après le regroupement au Zoo de Lyon (photos personnelles)

D’autres parcs, comme le Parc des Félins, ont pu déménager et se sont installés sur des terrains de plus grande superficie.

71

c) Clôtures

Il existe différent type de clôture pour séparer les félins du public : par exemple, grillage doublé d’un fil électrique. Comme vu précédemment, il est possible de regrouper deux enclos. Dans ce cas, il faut toujours revoir l’ensemble du dispositif de sécurité (grillages, clôtures électriques…), pour tester sa fiabilité.

(1) Grillages

Comme noté dans la règlementation, les mailles des grillages doivent être adaptées aux capacités de l’espèce enfermée.

Figure 107 : Grille autour de l’enclos des panthères au Zoo de la Barben (photo personnelle)

Au Parc des Félins, tous les enclos destinés aux grands félins, à l’exception de celui des guépards, ont le même grillage : les mailles sont rectangulaires, de 10cm de haut sur 5cm de large. Pour les lions et les tigres sa hauteur est de 3 mètres ; pour les panthères, pumas, panthères des neiges et jaguars, elle est de 3,5 mètres. Pour les guépards, la taille des mailles est la même mais le grillage est plus souple et de 2,5 mètres de haut.

Figures 108 et 109 : Grillages des enclos des lions de l’Angola et des guépards au Parc des Félins (photos personnelles)

A Touroparc, le grillage utilisé pour les félins est un grillage simple torsion attaché régulièrement à des tendeurs horizontaux.

Figure 110 : Grillage de l’enclos des lions à Touroparc (photo personnelle)

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La clôture doit avoir une hauteur constante par rapport au niveau du sol pour ne pas faciliter la fuite d’un félin. Ceci est le cas en présence d’un tunnel sur lequel l’animal peut prendre appui.

Figure 111 : Grillage surélevé au-dessus du tunnel des tigres au Parc de Thoiry (photo personnelle)

Les guépards ont la particularité d’être de très bons coureurs mais de mauvais grimpeurs, c’est pourquoi il est possible de mettre un grillage d’une moindre hauteur avec des mailles plus grandes.

Figure 112 : Grillage de l’enclos des guépards au Safari de Peaugres (photo personnelle)

Comme noté dans la règlementation, tous les grillages doivent être solidement implantés dans le sol pour éviter qu’ils ne soient déterrés par les animaux ou qu’ils ne tombent à cause d’intempéries. Au Parc des Félins, tous les grillages sont enfoncés d’au moins 20 à 30 cm. Au Zoo Fauverie du Mont Faron, le grillage de l’enclos des lions est scellé dans du béton. Cependant, il faut surveiller que le grillage au niveau du sol ne rouille pas ; sinon, il est important de resceller le grillage pour qu’il conserve son intégrité. Lors d’utilisation de poteaux en bois, ils ne doivent pas être ancrés dans du béton mais profondément dans de la terre afin de ne pas être fragilisés par la stagnation d’eau.

Figure 113 : Bas du grillage et poteau en bois de l’enclos des lions au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle)

Dans l’Annexe 18 un système de fixation du grillage utilisé au Zoo Fauverie du Mont Faron est détaillé.

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(2) Retours de clôtures

D’après l’article 31 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « les animaux ne doivent pas pouvoir franchir l’enceinte de leur enclos. (…) Les clôtures sont munies de retours vers l’enclos lorsqu’elles ne permettent pas à elles seules de s’opposer aux diverses tentatives de franchissement des animaux. Ces retours possèdent une inclinaison et une dimension adaptées. » Pour les lions et les tigres du Parc des Félins le retour est de 70 cm à 45° ; pour les panthères, pumas, panthères des neiges et jaguars : double retour de 70 cm à 45° puis 30 cm à 90°.

30 cm 45° 90° 70 cm

Figures 114 et 115 : Retours de grillage des enclos des tigres de Sumatra et des pumas au Parc des Félins (photos personnelles)

Au Parc de Thoiry, les retours sont à 90° :

90°

Figure 116 : Retour de grillage de l’enclos des lions au Parc de Thoiry (photo personnelle)

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Il existe également des enclos en forme de ‘volière’ : présence d’une toiture grillagée.

Figures 117 à 119 : Enclos avec toiture grillagée ou ‘volière’ : chez les pumas et chez les panthères au ZooParc de Beauval et pour les panthères au Zoo de Lyon (photos personnelles)

De plus, les retours doivent être mis en place autour des arbres s’ils sont trop proches de la clôture afin de ne pas permettre l’évasion d’un félin.

Figures 120 et 121 : Retour autour d’un arbre proche de la passerelle chez les panthères des neiges au Parc de Thoiry et allongement du retour chez les tigres au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles)

En tant que mauvais grimpeur et sauteur, il est possible de ne pas mettre de retour aux clôtures des guépards même si c’est toujours une sécurité supplémentaire.

Figure 122 : Grillage des guépards au Parc des Félins, sans retour côté passerelle (photo personnelle)

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Il est possible de faire un retour de grillage côté visiteur afin d’éviter que quelqu’un n’essaye de grimper au grillage pour sauter dans l’enclos des félins (certaines personnes ayant déjà fait de telles tentatives).

Figure 123 : Retour de grillage côté visiteur devant l’enclos des tigres au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle)

(3) Clôtures électriques

Pour les animaux de la famille des Félidés, des clôtures électriques sont souvent rajoutés aux grillages pour une sécurité supplémentaire. Ces structures doivent être conformes aux articles 30 et 33 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5) : « les appareils et fils électriques ne doivent pas pouvoir être détériorés par les animaux » et « les clôtures électriques ne doivent être utilisées qu’en complément d’un dispositif principal permettant à lui seul la contention des animaux dans leur enclos ».

Support Fil électrique Figures 124 et 125 : Clôtures électriques chez les lions de l’Angola et chez les tigres de Sumatra au Parc des Félins (photos personnelles)

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Il est possible de renforcer la sécurité en mettant plusieurs clôtures électriques sur toute la hauteur du grillage. Dans le cas de deux enclos mitoyens occupés par des grands félins, la clôture électrique est fixée sur des poteaux à distance du grillage.

Figures 126 et 127 : Clôtures électriques chez les panthères des neiges et chez les tigres au Safari de Peaugres (photos personnelles)

Devant une vitre, il n’est pas obligatoire de mettre une clôture électrique mais sa présence permet une sécurité supplémentaire et évite que le félin n’abime la vitre.

Figure 128 : Clôture électrique qui ne Figure 129 : Clôture électrique qui passe passe pas devant la vitre chez les panthères devant la vitre chez les tigres au Safari de au Zooparc de Beauval (photo personnelle) Peaugres (photo personnelle)

De plus, l’article 38 du même arrêté (5) précise que « le public ne doit pas avoir accès aux clôtures électriques ».

(4) Vitres et tunnels

Les vitres donnent au visiteur l’impression d’une absence d’obstacle entre lui et l’animal mais doivent rester visibles par ce dernier (5). Elles demandent un entretien particulier : à Touroparc, elles sont lavées tous les matins.

Elles doivent être « suffisamment résistantes pour ne pas être détériorées par le public ou par d’éventuelles attaques des animaux », d’après l’article 32 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5). Cependant, si elles s’abiment, elles doivent continuer à former une barrière (type pare-brise de voiture). Pour cela, les vitres utilisées sont ‘feuilletées’ : une épaisseur de verre (exemple : 5,5 ou 8,8mm) puis du plastique épais et une autre épaisseur de verre.

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Les animaux ayant accès aux vitres, des études sur la résistance du dispositif doivent être effectués.

Figures 130 et 131 : Traces des pattes du jaguar au Zoo Fauverie du Mont Faron et du tigre sur son tunnel au Parc de Thoiry (photos personnelles)

Figure 132 : Tigre debout sur ses pattes arrière, en appui sur la vitre, à Touroparc (photo personnelle)

De plus, un système d’amortissement peut être mis en place autour de la vitre pour que la vitre ne tape pas contre le montant quand un félin s’appuie dessus.

Vitre

Amortisseur

Montant

Figure 133 : Amortissement en caoutchouc Au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle)

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Les vitres peuvent être plus ou moins hautes et complétées par une grille ou du grillage.

Figures 134 à 136 : Vitres : des tigres blancs à Touroparc, des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon et des panthères des neiges à la Ménagerie du Jardin des Plantes (photos personnelles)

Dans l’exemple de l’enclos des panthères au Parc de Thoiry, la clôture est constituée par du grillage avec un retour à 90° et une clôture électrique. Pour la tranquillité des animaux, l’ensemble du périmètre est doublé avec des demi-rondins de bois à l’exception de plusieurs points d’observations vitrés.

a) b) Figures 137 et 138 : Vitres chez les panthères au Parc de Thoiry : a) côté félin, b) côté visiteur (photos personnelles)

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Dans le cas des tunnels, deux possibilités existent : un plafond plat qui peut servir de promontoire, ou celui en forme de toit.

Figures 139 et 140 : Tunnel des lions et celui des tigres au Parc de Thoiry (photos personnelles)

(5) Bassins et fossés

Il est également possible de n’avoir entre les félins et le public aucun grillage ni aucune vitre : les animaux sont en contre bas et séparés du mur côté visiteurs par un fossé ou une étendue d’eau. C’est le cas des lions et des tigres au Zoo de Lyon. Le bassin de l’enclos des tigres : - fait plus de 2 mètres de profondeur côté public, - est large de plus de 8 mètres, - a un mur côté public de plus de 1,70 mètre au-dessus de la surface de l’eau, - a une distance d’environ 2 mètres entre le garde-corps et le mur, - a un retour de mur vers l’enclos et une clôture électrique au-dessus.

Clôture électrique Retour du mur vers l’enclos

Figure 141 : Pourtour de l’enclos du tigre au Zoo de Lyon (photo personnelle)

Figure 142 : Plan du bassin du tigre au Zoo de Lyon (courtoisie du Docteur Guillaume DOUAY) 80

d) Enrichissements possibles

D’après les critères d’évaluation du bien-être animal, les animaux doivent pouvoir exprimer leurs comportements naturels. Le but des enrichissements mis en place est de permettre cette expression. Les comportements visés sont entre autre : la recherche alimentaire, la surveillance du territoire, le marquage du territoire et le repos. Il est possible de mettre en place plusieurs enrichissements en même temps mais il peut également être intéressant de les changer régulièrement.

(1) Cachettes et abris

D’après l’article 11 de l’arrêté du 21 août 1978 (15), « dans chaque enclos il sera prévu une ou plusieurs caches permettant aux animaux de se soustraire à la vue du public ». L’arrêté du 25 mars 2004 (5) qui abroge cet arrêté, stipule simplement dans l’article 28 que les animaux doivent pouvoir se soustraire aux perturbations occasionnées par les visiteurs.

Figures 143 et 144 : Abris des lions à Touroparc et des panthères du Sri Lanka au Parc des Félins (photos personnelles)

De plus, pour ne pas perturber les animaux, « le public n’a pas accès à l’ensemble du périmètre des enclos ». L’article 29 précise qu’il faut également des abris pour qu’ils puissent « se soustraire aux effets du climat négatifs pour leur espèce » (pluie, soleil…). Ainsi, les animaux doivent pouvoir s’abriter des nuisances grâce à la végétation ou dans des constructions.

Figures 145 et 146 : Panthère du Zoo de Lyon cachée derrière la végétation et point de vue de la panthère cachée (photos personnelles)

81

Figure 147 : Tigre caché dans sa grotte au Figure 148 : Lions couchés à l’ombre de Zoo de Lyon (photo personnelle) leur abri pour se protéger du soleil au Parc Zoologique du Bouy (photo personnelle)

L’article 27 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5) stipule que les animaux doivent « pouvoir échapper aux attitudes hostiles d’autres animaux hébergés avec eux, en leur permettant d’exprimer un comportement normal de défense ou de fuite ». D’où l’importance de la taille des enclos et de leur aménagement sans cul-de-sac. En déménageant, le Parc des Félins est passé de 25 enclos pour 70 félins sur 7 ha à 51 enclos pour 140 félins sur 71 ha. Dans ce parc, la superficie des enclos des grands félins varie de 1,5 à 3 ha.

Clôture de l’enclos

Figure 149 : Enclos de 3 hectares des tigres (phénotype blanc) au Parc des Félins (photo personnelle)

Les femelles doivent avoir un endroit tranquille pour la mise bas et l’élevage des jeunes, sans être agressé par le mâle ou les visiteurs.

Souvent les abris peuvent également servir de promontoire.

(2) Promontoires

De même que dans les loges, les félins doivent pouvoir se mettre en hauteur : pour le repos, l’exercice et l’observation. Ce sont également de bons grimpeurs à l’exception des guépards. Les panthères sont des félins particulièrement agiles, il leur faut donc des possibilités d’occuper verticalement l’espace et de grimper au-dessus du niveau du public (23). Ces zones en hauteur peuvent être plus ou moins élaborées : un tronc d’arbre ou un rocher au sol, des rondins de bois formant un circuit ou une plateforme. Cependant, il faut toujours faire bien attention que ces enrichissements ne permettent pas à un animal de s’échapper. Il faut donc qu’ils soient suffisamment loin de la clôture ou que le grillage soit suffisamment haut pour garder l’animal dans l’enclos ; excepté dans les ‘volières’ où les promontoires peuvent être positionnés à n’importe quel endroit. Ces structures permettent également de matérialiser des zones ombragées ou ensoleillées pour la libre utilisation par l’animal (34).

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Figures 150 et 151 : Panthère et lionne qui observent du haut de leurs promontoires leurs territoires au Zoo de Lyon (photos personnelles)

a) b)

c) d) Figures 152 à 155 : a) panthère au fond de son enclos à l’Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine, b) lionne à Touroparc, c) jaguars au ZooParc de Beauval, d) panthère des neiges au Safari de Peaugres (photos personnelles)

Figure 156 : Repos des tigres (phénotype blanc) au Parc des Félins (photo personnelle)

(3) Etendue d’eau pour les tigres

Les tigres aiment l’eau et sont de très bons nageurs. D’après l’annexe III de l’arrêté du 18 mars 2011 (17), dans les établissements de spectacles itinérants, « les tigres doivent avoir la possibilité de se baigner, sauf en période de grand froid ».

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Au Zoo de Lyon, compte tenu de la profondeur du bassin, plusieurs escaliers ont été mis en place afin de permettre à l’animal de remonter sur la terre ferme.

Figures 157 à 160 : Baignade du tigre au Zoo de Lyon avec utilisation d’un escalier pour entrer et sortir (photos personnelles)

Figure 162 : Piscine dans l’enclos des tigres au Zoo Fauverie du Mont Faron Figure 161 : Tigre qui se baigne derrière (photo personnelle) une vitre au Zoo de la Barben (photo personnelle)

(4) Jeux / prédation

Les félins sont des animaux joueurs. Comme dans les loges, ils doivent pouvoir s’occuper. Divers dispositifs permettent de solliciter l’instinct de chasseur de l’animal dans toutes ces étapes.

(a) Balles

Une des possibilités est de mettre à leur disposition des balles qui vont permettre de reproduire un comportement de prédation. Elles doivent être suffisamment solides pour résister aux attaques de l’animal. Elles sont généralement constituées d’un « plastique dur non toxique », comme dans le cas des Boomer Balls®. Ces balles sont utilisées dans de nombreux

84 parcs, entre autres, aux Etats unis. Leur diamètre est adapté à la taille du félin. Au Zoo Fauverie du Mont Faron, elles ont des traces de griffes et de crocs qui témoignent de leur utilisation. Par exemple, celle des jaguars mesure 50cm de diamètre et celle des panthères 25cm.

Figures 163 et 164 : Balles dans les enclos des jaguars et des panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles)

Figures 165 et 166 : Panthère des neiges et lionne en train de jouer avec leur balle au Zoo Fauverie du Mont Faron (courtoisie du Docteur Corine ESSER)

(b) Système de leurre

Le principe du ‘lièvre’ ou ‘leurre’ est de stimuler le comportement naturel de chasseur du guépard. Il est possible de voir les différents comportements de la chasse : l’observation qui la précède (couché plaqué au sol) et la course en sprinter. Cependant, cette activité ne participe pas à l’alimentation des félins, elle a pour but de les occuper.

En France, ce dispositif est présenté au Safari de Peaugres et au Parc de Thoiry. Dans le premier parc, un panneau d’information répond à la question « A quoi donc cela sert-il ??? » : « Nous installons un système de leurre dans cet enclos, identique à celui qu’utilisent les entraineurs des lévriers de course. Ainsi les guépards pourront reproduire un comportement naturel alliant jeux et vitesse, cela s’appelle : « l’enrichissement du milieu » »

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Figures 167 et 168 : Fonctionnement du leurre (schéma personnel) et dispositif d’un enclos guépard au Safari de Peaugres (photo personnelle)

Figures 169 et 170 : Guépards en position d’attente puis pendant la course au Safari de Peaugres (photos personnelles)

(c) Recherche alimentaire

Des dispositifs permettent d’occuper l’animal et de reproduire la phase de recherche alimentaire inexistante lorsque la viande est donnée directement.

Figures 171 et 172 : Enrichissements possibles pour les lions et pour les tigres dans la recherche de la nourriture, extrait de Naturalistic Enrichment (34)

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(d) Enrichissements olfactifs

Au Zoo de Lyon, des cubes de glace peuvent être mis en place dans les enclos des grands félins. Ils renferment une cuisse de poulet faisant partie de la ration alimentaire ou ne sont constitués que de sang. Cet enrichissement peut être utilisé aussi bien en été qu’en hiver.

Figure 173 : Cube de glace au sang chez les panthères de l’Amour au Zoo de Lyon (photo personnelle)

A Touroparc, des crottins de zèbres sont mis certains matins dans les enclos afin de stimuler ces prédateurs.

(5) Griffoirs

Toujours comme pour les loges, les félins doivent pouvoir se faire les griffes. Généralement, des gros morceaux de bois sont mis à leur disposition. Dans la nature, une des manières pour les félins de marquer leur territoire est de faire des marquages sur les arbres avec leurs griffes.

Figure 174 : Morceau de bois pour que les tigres du Zoo Fauverie du Mont Faron se fassent les griffes (photo personnelle)

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Cependant, les félins ne vont pas toujours utiliser ce qui est prévu à cet effet. Il faut veiller à ce qu’ils ne s’attaquent pas aux structures de sécurité des enclos (poteaux…).

Figures 175 et 176 : Poteau vertical et planches horizontales utilisés par les panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles)

Figure 177 : Protection des poteaux des clôtures par du grillage chez les lions au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle)

(6) Autres comportements naturels

Un autre comportement de marquage du territoire chez les félins mâles est d’uriner sur un arbre ou toute autre surface pour y déposer son odeur.

Figures 178 et 179 : Marquage urinaire du tigre mâle du Zoo de Lyon et du mâle guépard au Parc des Félins (photos personnelles)

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Il est possible d’observer d’autres comportements naturels : un animal se toilette, bâille, se gratte...

Figure 180 : Comportement de toilettage chez un puma du Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle)

Figures 181 et 182 : Tigre qui baille à l’Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine, lionne qui baille à Touroparc (photos personnelles)

Figure 183 : Tigre qui se gratte au Zoo Fauverie du Mont Faron (photo personnelle)

4. Enclos pour la reproduction

Certains parcs se sont spécialisés dans la reproduction d’une ou plusieurs espèces. Par exemple, le Safari de Peaugres pour les guépards, un des félins les plus difficiles à faire reproduire en captivité. Dans ce parc, certains enclos, dédiés à la reproduction, ne sont pas visibles par le public. Le Parc des Félins est « un centre d’élevage et de reproduction principalement consacré à la famille des Félins ». Il participe à des programmes de reproduction de nombreuses espèces et sous-espèces menacées tel le lion de l’Angola ou le tigre de Sumatra. Il propose de grands espaces à ces animaux et essaye au maximum de laisser faire la nature. C’est le seul parc français autorisé à présenter deux sous-espèces de lions : les lions d’Afrique et les lions d’Asie. Le Zoo Fauverie du Mont Faron est « un centre de reproduction de carnivores, spécialisé dans la reproduction des félins ». La reproduction et la sécurité sont les deux objectifs principaux de ce parc.

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« La reproduction est un luxe pour l'animal. Il ne peut se la permettre que s'il dispose de réserves ou d'apports énergétiques suffisants pour assurer gestation et lactation, dans un endroit qu'il juge suffisamment calme et sécurisant... En bref s'il se sent bien dans son environnement. » (Docteur Corine ESSER, vétérinaire du Zoo Fauverie du Mont Faron)

Dans ces deux derniers parcs, les enclos extérieurs servent pour la reproduction, ils sont visibles par les visiteurs.

Les rôles principaux de ces enclos sont de gérer la mise en contact des partenaires et par la suite la sécurité de la femelle et de ces petits vis-à-vis du mâle. Dans l’article 18 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5) il est noté que « les animaux gestants, ceux ayant mis bas et les jeunes font l’objet de soins particuliers prévenant (…) les agressions des autres animaux ». Toutes les consignes de sécurité énoncées précédemment restent valables.

a) Mise en contact du mâle et de la femelle

D’après l’article 14 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), lors de l’arrivée d’un animal, celui-ci doit pouvoir s’adapter progressivement à son nouvel environnement sans compromettre ni son bien-être ni la sécurité des personnes ou des autres animaux. Cela s’applique à l’introduction de n’importe quel animal, quel qu’en soit la raison. Dans la majorité des cas, les échanges d’animaux entre zoos se font dans le cadre de programmes de reproduction. Les animaux doivent s’adapter à leur nouvel enclos et aux autres occupants, simultanément ou de manière décalée dans le temps.

Généralement, pour permettre la mise en contact du mâle et de la femelle sans risque pour leur intégrité physique, ils sont séparés par une grille (ils peuvent se voir et se sentir). Au début, les attitudes sont souvent hostiles : ils restent à distance et sont agressifs (48). A partir du moment où les animaux viennent se frotter, se lècher et restent l’un à côté de l’autre, il est possible d’ouvrir légèrement la séparation pour voir leur réaction (48).

Au Safari de Peaugres, le mâle et la femelle guépard sont dans deux enclos contigus séparés par un grillage : ils peuvent se voir et se sentir mais pas se battre. Il est possible d’attribuer à chaque animal l’enclos de l’autre afin de voir sa réaction face au marquage de son partenaire potentiel. Quand les animaux semblent bien s’accepter, deux trappes sont ouvertes dans le grillage. Cela permet une libre circulation et une absence de tout cul-de-sac (présent si une seule trappe est ouverte).

Figure 184 : Mise en contact du mâle et de la femelle guépard au Safari de Peaugres (schéma personnel)

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Au Parc des Félins, les animaux vivent ensemble tout le temps et la nature gère la reproduction. Lorsqu’un animal est introduit, il est mis en contact visuel et olfactif en étant dans une loge. Par la suite, un pré-enclos est mis en place devant la trappe pour que l’animal se familiarise avec son nouvel enclos. Selon les individus, cette phase dure entre une semaine et un mois avant de les lâcher. Au Zoo de Lyon, les panthères ont été mises en contact sensitif grâce à des sas d’isolement voisins séparés par une grille. Ensuite, quand le comportement des deux animaux ne semblait plus présenter d’agressivité, ils ont été mis ensemble dans l’enclos extérieur. Dans tous les cas, lors de la mise en contact d’animaux qui ne se connaissent pas, la présence d’un observateur est nécessaire pour pouvoir intervenir rapidement en cas de problème.

b) Observation des chaleurs et accouplement

En présence d’un couple, lorsque la femelle est en chaleur, elle devient très câline et lèche son partenaire ; même au travers d’une grille, elle va se coucher et présenter son arrière train en direction du mâle (48). De plus, il est possible d’observer le Flehmen. C’est une attitude caractéristique où le félin, après avoir reniflé l’urine, soulève sa lèvre supérieure pour pouvoir utiliser son organe voméro-nasal et détecter les phéromones.

Figures 185 et 186 : Tigre mâle du Zoo Fauverie du Mont Faron qui sent l’urine de la femelle et fait le Flehmen (photos personnelles)

Figures 187 et 188 : Panthère du Zoo de Lyon qui renifle le sol puis fait le Flehmen (photos personnelles)

Quand la femelle guépard est en chaleur, elle roucoule et urine.

La reproduction peut se faire dans les enclos visibles du public. Les animaux se suivent dans l’enclos (48). La femelle se couche plusieurs fois devant le mâle, son arrière train vers la tête de ce dernier dans une position typique pour l’accouplement (48). Pendant le coït,

91 le mâle maintient la femelle par le cou (48). De nombreux accouplements sont observés de jour comme de nuit, sur plusieurs jours (48).

Figures 189 et 190 : Coïts chez les pumas au ZooParc de Beauval et chez les tigres au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles)

c) Mise-bas

Généralement, la mise-bas a lieu dans les loges cela permet l’isolement de la femelle par rapport au mâle pour l’élevage des petits.

Au Safari de Peaugres, les loges sont aménagées avec une dalle chauffante ou une caisse en bois. Dans le dernier cas, une caméra est mise en place pour suivre la mise-bas et l’allaitement. Ainsi, la femelle s’isole totalement et les soigneurs peuvent tout de même suivre l’évolution. En l’absence de caméra, l’intérieur de la boite doit rester visible. Au Zoo de Lyon, de petites encoches horizontales ont été mises en place afin de regarder dans la caisse sans danger tout en restant discret.

Figures 191 et 192 : Boites chez les panthères de l’Amour au Zoo de Lyon et chez les panthères des neiges au ZooParc de Beauval (photos personnelles)

d) Elevage des petits

Ces enclos ne sont pas toujours visibles par le public afin de préserver la tranquillité des animaux et favoriser l’élevage des jeunes. La femelle et les petits restent dans la loge tant que ces derniers ne se déplacent pas.

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Figures 193 à 195 : Bébés tigres jouant au ZooParc de Beauval, bébés tigres dormant sans stress à Touroparc et les parents panthère jouant avec leur petit à la Ménagerie du Jardin des Plantes (photos personnelles)

Il peut être utile de suivre la courbe croissance des petits en les pesants régulièrement pour évaluer leur état de santé. Cependant, lorsque les bébés sont manipulés par des humains, cela est ressenti comme une attaque de la part de la mère (40) qui peut devenir très agressive.

Dans le cas où la mère rejette les petits, il est possible de les élever au biberon. Il faut être conscient du fait qu’un animal élevé à la main risquera d’être moins sauvage et de rechercher le contact avec l’Homme. Il pourra également être plus dangereux pour les humains car il n’en aura pas peur et attaquera au lieu d’essayer de s’enfuir. Au Safari de Peaugres, les animaux sont mis en couveuse pendant 15 jours avant l’établissement d’un contact visuel avec les adultes. Vers 3 mois, ils sont introduits avec une femelle adulte gentille pour apprendre les comportements de l’espèce.

e) Reproduction raisonnée

La reproduction des animaux en voie de disparition dans la nature est importante mais doit être raisonnée : il est primordial de gérer les accouplements pour éviter la consanguinité et garder une bonne diversité génétique. De plus, afin d’éviter la surpopulation dans les parcs, il est indispensable de limiter la reproduction de certaines espèces comme les tigres. Ainsi, au Safari de Peaugres, ces derniers ne se reproduisent que tous les deux ans. A l’inverse, certaines espèces moins représentées dans les parcs sont très demandées et font l’objet d’une liste d’attente d’où la nécessité de favoriser leur reproduction : ceci est le cas des guépards. Il est donc indispensable que les parcs se mettent en contact pour réguler de manière réfléchie et commune la reproduction des animaux. C’est un des objectifs de l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums) qui regroupe presque 300 zoos dans 41 pays dont 47 en France (49).

Dans certains cas, des méthodes de reproduction assistées peuvent être utilisées (insémination artificielle, fécondation in vitro, transfert embryonnaire et cryopréservation) (50). Ces méthodes peuvent permettre de faire voyager du matériel génétique au lieu d’animaux ; de croiser des animaux qui ne s’entendent pas ; de conserver sur le long terme des gamètes pour assurer une diversité génétique ; de créer une base de donnée sur la biologie de la reproduction de chaque espèce (50). En France, l’insémination artificielle a été mise en place et développée par l’association CRESAM (Conservation et Reproduction des Espèces Sauvages Africaines Menacées) dans le but de réintroduire les guépards dans la nature, félins dont la reproduction est très difficile en parc zoologique. Des études préalables ont été faites pour tester la

93 congélation du sperme et mettre en place des protocoles de synchronisation des chaleurs, avec la participation du Zoo Fauverie du Mont Faron. L’objectif est de prélever du sperme sur des mâles en captivité grâce à l’électroéjaculation puis d’inséminer des femelles sauvages en Afrique dont les chaleurs et l’ovulation ont été induites de manière hormonale (51). Grâce à cette technique, les animaux pourront naitre sauvages.

5. Enclos traversés par les visiteurs en voiture

En France, il est possible d’observer de tels enclos dans la Réserve Africaine de Sigean pour les lions et à Planète Sauvage pour les tigres et pour les lions. Le Safari de Peaugres a fermé son enclos voiture en 2001 pour des raisons de sécurité car certaines personnes ne respectaient pas les consignes. Le Parc de Thoiry a également transféré ses lions du parcours voiture vers le parcours pédestre.

Figure 196 : Panneau indiquant le transfert des lions du circuit voiture vers le circuit à pied au Parc de Thoiry (photo personnelle)

a) Système de surveillance

Ce type d’enclos présente des risques supplémentaires pour la sécurité des visiteurs. De ce fait, le système de surveillance doit être beaucoup plus développé afin de permettre au personnel de réagir rapidement en cas de besoin.

Au Safari de Peaugres, avant qu’ils ne retirent les lions du circuit voiture, un garde muni de jumelles était posté en permanence en haut d’une tourelle à l’entrée de l’enclos. Un autre circulait continuellement en voiture au milieu des animaux. Ils étaient reliés au reste du personnel par des talkie-walkies. Leurs rôles : vérifier que les consignes de sécurité étaient bien suivies par les visiteurs, prévenir un responsable en cas d’incident et veiller à ce qu’aucun animal ne s’échappe de l’enclos. Les consignes de sécurité étaient notées sur des flyers distribués avant l’entrée dans l’enclos aux visiteurs. Elles étaient également données oralement afin de s’assurer qu’ils en aient pris connaissance.

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Dans la Réserve Africaine de Sigean, un garde est posté dans une guérite à l’entrée/sortie de l’enclos. De plus, deux voitures circulent en permanence et sont reliées à la direction du zoo grâce au système de communication interne.

Figures 197 et 198 : Présence de deux voitures de service dans l’enclos des lions dans la Réserve Africaine de Sigean (photos personnelles)

D’après l’article 4 de l’arrêté du 21 août 1978 (15) abrogé en 2004 (5), dans les enclos où les visiteurs peuvent circuler en voiture au milieu des animaux, « les ouvertures doivent comporter des sas empêchant la sortie éventuelle des animaux ». Au Safari de Peaugres, l’enclos disposait de deux sas (entrée et sortie) constitués par deux portails ne permettant de laisser passer qu’une seule voiture.

Lions

Sas

Herbivores

Figure 199 : Ancien sas pour l’enclos des lions au Parc de Thoiry (photo personnelle)

Ces enclos doivent remplir plusieurs conditions pour être autorisés car ils représentent un danger supérieur aux enclos des circuits à pied. Ils sont soumis à l’annexe 2 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5) qui est détaillée dans l’Annexe 19.

b) Rôles

Le fait que les visiteurs circulent en voiture dans l’enclos permet d’aménager des espaces plus grands.

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Les félins habitués au passage des voitures peuvent s’en approcher très près, ce qui entraine des sensations différentes pour les visiteurs mais présente des risques. Ce dernier est limité par un système de surveillance et des consignes de sécurité renforcés.

Figure 200 : Le visiteur est très proche des lions dans la Réserve Africaine de Sigean (photo personnelle)

c) Caractéristiques de ces enclos

L’ancien enclos des lions du Safari de Peaugres faisait 4 ha et pouvait recevoir au maximum 18 lions.

Tous les enrichissements vus pour les enclos extérieurs classiques peuvent être utilisés. Par exemple, dans l’ancien enclos des lions au Safari de Peaugres, les yacks étaient lâchés pendant la nuit. Le matin, les félins trouvaient des déjections d’herbivores ce qui créait une stimulation olfactive.

d) Protocoles

Les protocoles de travail et de sécurité restent les mêmes que pour les autres enclos extérieurs. La seule différence : les soigneurs circulent en voiture dans l’enclos et doivent respecter les mêmes consignes de sécurité que les visiteurs. L’interdiction de rentrer en contact direct avec les félins reste valable.

6. Enclos avec mélange de plusieurs espèces

D’après l’article 11 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « la cohabitation entre animaux d’espèces différentes n’est possible que si elle n’entraîne aucun conflit excessif entre eux ni ne leur cause aucune source de stress excessive ou permanente ». Il faut être prudent lorsque plusieurs espèces peuvent se rejoindre dans un même enclos car « les croisements interspécifiques sont interdits », d’après l’article 17 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5). Cette interdiction est également valable dans le cas de croisements entre deux sous-espèces.

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Ainsi, il faut un aménagement particulier des enclos. Il est possible de faire comme dans le zoo Schwerin en Allemagne. Depuis 1998, des suricates peuvent être observés dans leur enclos ou dans celui des lions. Un réseau de tubes permet la circulation des petits mammifères (52).

Figures 201 et 202 : Plan des enclos suricates/lions et photo d’un suricate caché sous une pierre dans l’enclos des lions, extraits du site ZooLex (52)

D. Entretien des enclos

1. Barrières et clôtures

D’après l’article 32 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « l’intégrité des clôtures doit pouvoir être vérifiée en permanence », quel que soit le type de clôture. Généralement, ce contrôle s’effectue en l’absence des visiteurs avant de sortir les animaux. Il faut vérifier que : - le grillage ne rouille pas, - le grillage n’est pas décroché ou déformé, - la clôture n’est pas cassée (vitre ou grille), - les clôtures électriques fonctionnent correctement, - il n’y a pas d’aspérités pouvant blesser l’animal ou un visiteur, - le bois est toujours intègre.

A Touroparc, les vitres sont nettoyées tous les matins afin de vérifier leur état et faire en sorte que les animaux soient visibles.

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De même, une clôture électrique doit être contrôlée tous les jours avant la sortie des animaux. Utilisation du dispositif du Zoo de Lyon : planter le bâton dans le sol et mettre le petit embout métallique du boitier bleu en contact avec le fil de la clôture électrique.

Figures 203 et 204 : Matériel de vérification de la tension des clôtures électrique au Zoo de Lyon (photos personnelles)

Au Safari de Peaugres, la clôture électrique est réglée, dans un premier temps, sur une tension maximale afin que les animaux comprennent qu’il ne faut pas s’en approcher. Lorsque c’est le cas, le voltage est fixé au minimum à 4 kV. Ainsi, quand le soigneur vérifie la tension de la clôture, si elle est d’une valeur inférieure, il doit trouver l’origine du problème et le signaler à son responsable. Au Parc des Félins, le voltage des clôtures des grands félins, à l’exception des guépards qui n’en ont pas, est toujours réglé sur le voltage maximal.

2. Propreté

Il faut que les loges et les enclos soient inspectés tous les jours pour vérifier que rien ne peux altérer la santé des animaux. A Touroparc, les enclos sont contrôlés tous les matins avant la sortie des félins et les loges sont lavées tous les jours après leur sortie. Au Parc des Félins, les enclos ne sont pas nettoyés, ils sont suffisamment grands pour pouvoir suivre un cycle naturel. Le sol des loges est constitué de calcaire additionné de copeaux de bois. Elles ne sont pas nettoyées pour diminuer la dépense énergétique des félins en éliminant la nécessité de marquer leur territoire (marquage odorant non retiré par le nettoyage). Au Zoo de Lyon, les loges sont recouvertes de mulsh et ne sont donc pas lavées à grande eau. Il s’agit simplement de ramasser les déjections et autres déchets. Au Safari de Peaugres, comme rédigé dans la procédure de travail en Annexe 4, les enclos sont nettoyés tous les matins avant l’installation des enrichissements et la sortie des félins. Pour les loges, elles le sont après la sortie des animaux.

3. Gestion de la végétation

D’après l’article 31 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5), « s’ils sont susceptibles de favoriser la fuite des animaux, les arbres sont régulièrement taillés ».

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La croissance de la végétation doit être régulièrement vérifiée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des enclos afin de s’assurer qu’aucun arbre ne peut potentiellement tomber sur une clôture en cas d’intempéries. De plus, il faut contrôler qu’aucun élément ne favorise le passage, permettant l’évasion d’un animal (23). Au Parc des Félins, contrôles effectués : - une à deux fois par semaine, le personnel du zoo fait le tour extérieur des enclos, - deux à trois fois par an, élagage des arbres par une société extérieure, - distance minimale de 3 à 4 mètres entre les arbres de l’enclos et la clôture.

Dans la majorité des parcs, les animaux sont rentrés toutes les nuits dans leurs loges. Ils sont conditionnés par la nourriture. Le but est d’empêcher les évasions en cas de tempête (si un arbre tombe sur un grillage). Cette précaution peut également éviter l’accident si un individu pénètre dans l’enclos la nuit. Au Parc des Félins, les animaux ne sont rentrés dans leurs loges qu’en cas d’avis de tempête.

A l’inverse, si le but est de laisser pousser un arbre dans un enclos, il est préférable de le protéger des griffes des félins. Pour cela, une clôture ou des ‘bambous’ électriques peuvent être installés. Ces ‘électrobambous’ sont des tiges surmontées d’une dizaine de branches qu’il est possible de relier d’un bambou à l’autre.

Figures 205 et 206 : Arbre protégé par une clôture chez les lions au Safari de Peaugres et par des bambous électriques chez les lions au Zoo de Lyon (photos personnelles)

Il faut également entretenir correctement la végétation présente dans l’espace de sécurité côté visiteur pour que les animaux restent visibles.

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IV. Evolutions possibles pour l’avenir

De nombreuses personnes, dont Jon COE, de Jon Coe Design, et David HANCOCKS, directeur de Open Range Zoo en Australie, ont rêvées d’un « zoo sans cage » ; cependant, comment est-il possible de garder des animaux rares et fragiles dans de bonnes conditions de sécurité et de visibilité sans qu’ils ne soient enfermés (53) ? David HANCOCKS veut faire des enclos où les animaux pourront profiter d’une vie plus confortable, en pleine santé et en toute sécurité : entrainant une augmentation de leur espérance de vie par rapport à leurs cousins sauvages (3). Les zoos doivent permettre de mieux comprendre le monde naturel (3). Ainsi, il faut désinventer les zoos : créer une nouvelle institution qui favoriserait le respect vis-à-vis de tous les animaux, valoriserait la faune sauvage et montrerait la nature sous son meilleur jour (3). Actuellement, les anciennes cages ont été remplacées par des enclos en ‘immersion’ dans lesquels les clôtures sont moins visibles (53). Les enclos ne sont plus isolés, ils sont organisés de manière pédagogique les uns par rapport aux autres (53). Maintenant il faut aller plus loin.

Jon COE donne deux définitions :  zoo = parc qui présente des animaux, de différentes parties du monde, dans des cages ou des enclos afin que le public puisse les observer et que les scientifiques les élèvent et les étudient (53).  « non zoo » = endroit où le public s’informe sur les animaux sauvages, les plantes et les écosystèmes grâce à des interactions et à une immersion dans des habitats naturels ou recréés (53).

Pour évoluer vers les « non zoos », il est important de penser différemment (53) : o barrière physique pour les animaux  barrière physique pour les visiteurs o gérer des animaux captifs  gérer des animaux en semi-liberté o animaux forcés à suivre l’emploi du temps des humains  public s’adapte au rythme des animaux o spectacles d’animaux  présentations naturalistes et démonstrations pédagogiques o importance du capital financier  importance de la gestion des animaux

Afin de passer des zoos aux « non zoos », il est possible d’utiliser certains éléments déjà à notre disposition : - l’immersion totale : plus l’enclos se rapproche de l’environnement naturel de l’animal, plus il est possible de combler ses besoins (même ceux auxquels nous ne pensons pas). D’après la théorie de l’immersion, les visiteurs en position de subordination ont plus tendance à apprendre que ceux en position de supériorité qui veulent dominer (53) - le ‘training’ des animaux permet une gestion et un transport beaucoup plus sûr et moins stressant (53). De plus, cela peut permettre de présenter au public certains de leurs comportements naturels (53) - le suivi radio, la vision nocturne et tout autre nouvelles techniques permettant d’étudier, d’enregistrer et de présenter les animaux dans la nature (53) - l’observation les animaux le soir et la nuit permet de les voir différemment, ils sont plus actifs (53)

Les zoos doivent faire passer le message comme quoi il est important de pouvoir partager la planète avec tout le monde sauvage (3).

100

CONCLUSION 101

102

BIBLIOGRAPHIE

1. G.Hosey, V.Melfi et S.Pankhurst. History and philosophy of zoos. Zoo animals : behavior, management, and welfare. Oxford : Oxford university press, 2009, pp. 15-53.

2. Parc de Thoiry. http://www.thoiry.net/fr/histoire/zoo. [En ligne] [Citation : 15 Septembre 2013.]

3. D.Hancocks. A different nature : the paradoxical world of zoos and their uncertain future. s.l. : University of California Press, 2001.

4. Directive 1999/22/CE du 29/03/1999 relative à la détention d'animaux sauvages dans un environnement zoologique. Journal Officiel des Communautés Européennes. 1999.

5. Arrêté du 25/03/2004 fixant les règles générales de fonctionnement et les caractéristiques générales des installations des établissements zoologiques à caractère fixe et permanent, présentant au public des spécimens vivants de la faune locale ou étrangère. Journal Officiel de la République Française. 2004.

6. Les zoos dans le monde. http://www.leszoosdanslemonde.com/forum/viewtopic.php?f=19&t=4462&st=0&sk=t&sd=a&sid=8b 6bd0d40c6cecb230249747c0a7bbc4. [En ligne] [Citation : 31 Mars 2013.]

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8. Les Etats contractants. http://www.cites.org/fra/disc/text.php. Convention sur le commerce international de sespèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. [En ligne] 03 Mars 1973. [Citation : 25 Septembre 2012.]

9. Règlement 338/97/CE du 09/12/1996 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce. Journal officiel des Communautés européennes. 1996.

10. Arrêté du 30/06/1998 fixant les modalités d'application de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction et des règlements (CE) n°338/97 et (CE) n°939/97. Journal Officiel de la République Française. 1998.

11. Code de l'environnement. 2013.

12. Circulaire DNP/CFF N°2008-03 du 11/04/2008 sur le certificat de capacité pour la présentation au public d'animaux vivants d'espèces non domestiques au sein d'établissements à caractère fixe et permanent. Direction de la Nature et des Paysages. 2008 : s.n.

13. Arrêté du 19/05/2009 modifiant l'arrêté du 25/03/2004 fixant les règles de fonctionnement et les caractéristiques générales des installations des établissements zoologiques à caractère fixe et permanent. Journal Officiel de la République Française. 2009.

14. Arrêté du 11/08/2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques. Journal Officiel de la République Française. 2006.

103

15. Arrêté du 21/08/1978 fixant les caractéristiques auxquelles doivent satisfaire les installations fixes ou mobiles des établissements présentant au public des spécimens vivants de la faune locale ou étrangère. Journal Officiel de la République Française. 1978.

16. Arrêté du 21/08/1978 relatif aux règles générales de fonctionnement et de contrôle des établissements présentant au public des spécimens vivants de la faune locale ou étrangère. Journal Officiel de la République Française. 1978.

17. Arrêté du 18/03/2011 fixant les conditions de détention et d’utilisation des animaux vivants d’espèces non domestiques dans les établissements de spectacles itinérants. Journal Officiel de la République Française. 2011.

18. Conférence des Parties à la CITES. http://www.cites.org/fra/resources/transport/index.php. Lignes directrices pour le transport et la préparation au transport des animaux et des plantes sauvages vivants. [En ligne] 1981. [Citation : 25 Septembre 2012.]

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20. F.Ollivet-Courtois. Un élephant dans ma salle d'attente : Aventures d'une vétérinaire. Paris : Belin, 2012.

21. Arrêté du 21/11/1997 définissant deux catégories d’établissements, autres que les établissements d’élevage, de vente et de transit des espèces de gibier dont la chasse est autorisée, détenant des animaux d’espèces non domestiques. Journal Officiel de la République Française. 1997.

22. Arrêté du 21/04/1997 relatif à la mise sous surveillance des animaux mordeurs ou griffeurs visés à l'article 232-1 du code rural. Journal Officiel de la République Française. 1997.

23. R.Wack. Felidae. [auteur du livre] M.Fowler et E.Miller. Zoo and wild animal medicine, fifth edition. s.l. : Saunders, 2003, pp. 491-501.

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28. Code pénal. 2013.

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38. M.Fowler. Restraint and Handling of Wild and Domestic Animals, third edition. 2008.

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45. EAZA. Minimum Standards for the Accommodation and Care of Animals in Zoos and Aquaria. 2008.

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47. A.K.Santra. Handbook on Wild and Zoo Animals : A Treatise for Students of Veterinary, Zoology, Forestry and Environmental Science. 2008.

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53. J.Coe. The Unzoo Alternative. 2005.

54. HACCP, méthode et principes de gestion de la sécurité sanitaire des aliments. www.haccp- guide.fr. [En ligne] [Citation : 16 Septembre 2013.]

55. Règlement (CE) n°852/2004 du 29/04/2004 relatif à l'hygiène des denrées alimentaires. Parlement européen et Conseil. 2004.

56. EAZA : EEP et ESB. http://www.eaza.net/activities/cp/pages/eeps.aspx. [En ligne] [Citation : 30 Juillet 2013.]

106

ANNEXES

Annexe 1 : Etude de terrain, zoos visités et personnes rencontrées

Liste des zoos visités et des stages réalisés ; toutes les photos personnelles sont tirées de ces parcs :

Espace Zoologique de Saint Martin la Safari de Peaugres Plaine 07340 Peaugres Combe Plotton -Visité le 29/08/2011 42800 Saint-Martin-la-Plaine -Rencontre avec le Docteur Christelle -Visité le 12/09/2008 VITAUD (directrice et vétérinaire) -Rencontre avec le vétérinaire en poste Touroparc Ménagerie du Jardin des Plantes 400 Rue du Parc 57 Rue Cuvier Maison Blanche 75005 Paris 71570 Romanèche-Thorins -Visité le 01/05/2009 -Stage du 01 au 31/08/2009 -Rencontre avec le Docteur Florence Parc de Thoiry OLLIVET-COURTOIS (vétérinaire) Rue du Pavillon de Montreuil le 09/09/2010 et Charlène LEBRETON 78770 Thoiry (biologiste) -Visité le 01/08/2012 Zoo de la Barben Parc des Félins 13330 La Barben 77540 Nesles -Visité en juin 2004 -Visité le 03/08/2012 -Rencontre avec Gregory BRETON Zoo de Lyon (directeur zoologique) 1 Boulevard du 11 Novembre 1918 69006 Lyon Parc Zoologique du Bouy -Stage du 06 au 31/08/2012 Champetières -Rencontre avec le Docteur Guillaume 63600 Ambert DOUAY (vétérinaire et directeur adjoint) -Stage du 06 au 24/07/2009 et Florence GAILLARD (responsable -Rencontre avec le Docteur André technique) L’HERITIER (ancien vétérinaire et directeur) Zoo Fauverie du Mont Faron Route du Faron Réserve Africaine de Sigean 83200 Toulon 19 Chemin Hameau du Lac -Visité le 30/04/2013 et le 02/05/2013 11130 Sigean -Rencontre avec le Docteur Corine ESSER -Visité le 04/09/2012 (vétérinaire) et Jim JACQUET DE SOUZA (directeur)

ZooParc de Beauval 41110 Saint-Aignan -Visité le 30/01/2010

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Annexe 2 : Méthode HACCP

Le système HACCP (54) (Hazard Analysis Critical Control Point = analyse des dangers – points critiques pour leur maîtrise) a été initialement mis en place dans le cadre de la sécurité des denrées alimentaires pour les astronautes de la NASA. Le but est d’identifier les dangers spécifiques à chaque produit et les moyens de lutte contre chacun de ces dangers. Ces derniers peuvent être biologiques (zoonoses…), chimiques (toxiques…) ou physiques (verre…). Ce système est assez contraignant mais permet d’avoir une meilleure maîtrise : il permet d’identifier, évaluer et maîtriser les dangers significatifs au regard de la sécurité des aliments.

Cette méthode est basée sur sept principes listés dans l’article 5 du règlement (CE) 852/2004 du paquet hygiène (55), il faut : 1. Identifier les dangers éventuels à chaque stade. Evaluer leurs probabilités et identifier les mesures préventives nécessaires pour leur maîtrise. 2. Déterminer les procédures/étapes opérationnelles qui peuvent être contrôlées pour éliminer les dangers (point critique de contrôle = CCP = étapes indispensables à maîtriser et qu’il est possible de maîtriser). 3. Etablir la ou les limites critiques à respecter pour s’assurer que le CCP est maîtrisé (ex : maillage du grillage suffisamment petit pour que l’animal ne passe pas la patte). 4. Etablir un système de surveillance permettant de s’assurer de la maîtrise du CCP grâce à des tests ou à des observations programmées (ex : vérification régulière de l’état du grillage). 5. Etablir les actions correctives à mettre en œuvre lorsque la surveillance révèle qu’un CCP donné n’est pas maîtrisé (ex : changement du grillage). 6. Etablir des procédures pour la vérification, incluant des tests et des procédures complémentaires, afin de confirmer que le système HACCP fonctionne efficacement (vérification en interne) 7. Etablir un système documentaire concernant toutes les procédures et enregistrements appropriés à ces principes et à leur application.

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Pour suivre ces principes, il faut passer par douze étapes successives (54) qui sont adaptables aux dangers dans les zoos.

Tableau II : Adaptation des 12 étapes de l’HACCP aux parcs zoologiques

Etape Adaptation aux parcs zoologiques

1 Constituer une équipe Réunion avec tous les corps de métier intervenant pluridisciplinaire (vétérinaire, soigneur, pompier…) 2 Décrire le produit et sa distribution Décrire l’animal et son environnement Décrire l’utilisation attendue du 3 Décrire l’environnement auquel a accès l’animal produit Décrire le procédé = diagramme de Décrire toutes les interventions qui peuvent être 4 fabrication réalisées sur l’animal Vérifier que cela correspond bien aux conditions 5 Confirmer sur site de terrain - Se mettre à la place d’un visiteur/soigneur, Identifier les dangers, les analyser identifier les dangers et mettre en place des actions 6 (conditions d’apparition), liste des préventives mesures préventives et leur mise en - Décrire les accidents susceptibles de se produire place et leurs conséquences - Intérêt d’avoir un avis extérieur Identifier les points critiques pour la 7 maîtrise du danger et mettre en place Maitriser le danger (accidents) en identifiant les les moyens appropriés à la maîtrise des points critiques CCP Prévoir les éventuelles défaillances du dispositif 8 Définir les limites critiques (clefs…) Dispositif de surveillance et d’alerte pour détecter Mettre en place un système de 9 le plus rapidement possible les accidents et surveillance incidents - Mise en place des protocoles d’urgence 10 Prévoir les actions correctives - Evolution en fonction des rapports du plan de surveillance - Exercices d’intervention scénarisés réguliers (une 11 Etablir les procédures de vérification fois par an) avec tous les intervenants - Possibilité d’avoir un avis extérieur (20) 12 Etablir la documentation et l’archivage Documentation et archivage

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Annexe 3 : Procédure de sécurité pour le travail avec les félins au Zoo de Lyon

TS004 Procédure de travail Poste 4 : Fauverie

Rappels généraux. Portez obligatoirement la tenue de travail incluant les chaussures de sécurité / Pensez à bien communiquer / Si vous prêtez main forte à un collègue, annoncez-vous: vous devez toujours savoir combien de personnes sont présentes dans les locaux Respectez les procédures de sécurité. / Les contacts avec les animaux dangereux doivent être autorisés par la hiérarchie. Utilisez les équipements de sécurité (judas optiques par exemple)/ respectez les distances de sécurité par rapport aux grillages. Respectez les procédures de sécurité dont les références sont rappelées dans la première colonne du tableau

L’animalier participe à la sortie des éléphants à la demande du poste concerné.

Lieu / séquence Fréquence Tâches effectuer un tour de sécurité de l’enclos par Fauverie Tous les jours l’extérieur et ramasser les détritus le long des gardes corps. effectuer un tour des loges intérieures, vérifier le Tous les jours nombre et l’état des animaux Contrôle et vérifier les enclos extérieurs (tension des nettoyage Tous les jours grillages, grillage du toit de l’enclos de gibbons, quotidien des clôtures électriques) enclos nettoyer les enclos extérieurs (ramasser les Tous les jours excréments, papiers etc.) Chaque semaine nettoyer la grille d’évacuation des bassins nettoyer les parties bétonnées des enclos des Chaque semaine panthères Entretien Chaque semaine entretenir la végétation (taille, retrait des hebdomadaire des durant le mauvaises herbes, plantes envahissant les enclos et des sas printemps et l’été grillages, feuilles sèches, brindilles etc…) balayer les couloirs de sortie des fauves (entre la Chaque semaine trappe extérieure et l’enclos) sortir les fauves selon les procédures de sécurité Tous les jours S001 et S002, les gibbons (procédure S006) et les coatis Sortie des Animaux observer le comportement des animaux en intérieur et en extérieur (consignez vos Tous les jours observations sur la fiche du rapport journalier soigneur et cahier de secteur)

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nettoyer au karcher et désinfecter en alternance 3 semaines par mois à la javel, une semaine par Chaque semaine mois au TH5 les loges et les sas d’isolement des Entretien et fauves (trappes, couloir et portes comprises) désinfection nettoyer au karcher et désinfecter en alternance 3 hebdomadaires semaines par mois à la javel, une semaine par Chaque semaine mois au TH5 les loges et les sas d’isolement des fauves (trappes, couloir et portes comprises)

Entretien et Dès que désinfection nécessaire, a laver les vitres des gibbons et des panthères. hebdomadaires minima une fois par semaine Vérifier l’état des animaux, la disponibilité en Tous les jours alimentation et en eau, et retirer les cadavres, selon procédure située dans le local d’élevage Entretien et Séparer les jeunes sevrés, tuer et distribuer ou nettoyage des Chaque semaine congeler en indiquant la date de congélation les rongeurs et insectes rongeurs devenus adultes. Séparer les ténébrions adultes des larves et Chaque semaine nymphes pour les placer dans le bac de reproduction. Contrôle avant faire un tour de la fauverie par l’extérieur et Tous les jours repas contrôler les animaux Pause repas vers Tous les jours pause-repas vers 12 heures 12h Contrôle après faire un tour de la fauverie par l’extérieur et Tous les jours midi contrôler les animaux Animation Si nécessaire Animations destinées au public Tous les jours vérifier l’état des animaux entretenir les terrariums, retirer les excréments, exuvies (mues), changer l’eau des terrariums des serpents, pulvériser d’eau Soins aux Tous les jours tiède les animaux ayant des besoins élevés en hygrométrie (se rapporter aux fiches d’espèces) Si besoin nettoyer les vitres des terrariums nettoyer et ranger les locaux et le matériel de la Rangement Tous les jours fauverie et du Contrôle fin de à la fin du service : faire un tour de la fauverie Tous les jours poste par l’extérieur et contrôler les animaux.

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Annexe 4 : Procédure de travail et de sécurité du personnel participant à l’entretien d’espèces considérées comme dangereuses au Safari de Peaugres

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Annexe 5 : Intervention du personnel participant à l’entretien des animaux d’espèces considérées dangereuses au Zoo Fauverie du Mont Faron

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Annexe 6 : Règlement intérieur, règlement de service et plan de secours

Contenu de l’annexe 1 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5) :

« 1. Règlement intérieur

Le règlement intérieur fixe notamment : - Les périodes et heures d'ouverture de l'établissement ; - La liste des interdictions ou des consignes auxquelles le public doit se conformer, portant en particulier sur le respect des clôtures et des zones de sécurité ; il indique les risques pouvant résulter de certains comportements des visiteurs ; - Les conditions selon lesquelles les animaux peuvent recevoir de la nourriture du public.

Il appelle l'attention du public sur le respect des animaux et sur les dangers qu'ils présentent.

Ce document est porté à la connaissance du personnel et du public par affichage, notamment aux entrées de l'établissement et en différents points à l'intérieur de celui-ci (à défaut, il peut être remis aux visiteurs).

2. Règlement de service

Sans préjudice des dispositions réglementaires en vigueur en matière d'accident du travail, d'hygiène et de sécurité du personnel, le règlement de service fixe : - Les conditions de travail, notamment pour les manœuvres dangereuses ; - Les conditions de circulation du personnel à l'intérieur de l'établissement, dans les couloirs de service et dans les lieux où sont hébergés les animaux ; - Les consignes à appliquer pour assurer la sécurité du public ; - Les règles d'hygiène que doit respecter le personnel ; - Les règles propres à assurer le bien-être des animaux.

Le règlement de service est remis à chacun des personnels concernés et est affiché dans les locaux réservés au personnel.

3. Plan de secours

Le plan de secours comporte l'indication des risques pour lesquels il est établi. Il est élaboré sur la base de scenarii.

Le plan de secours fixe de façon précise, pour chaque scénario répertorié : - Les moyens et les procédures à mettre en œuvre ainsi que les missions et responsabilités des personnes travaillant dans l'établissement ; - Les consignes à suivre pour les personnels qui seraient impliqués dans ces situations ou qui auraient à les subir ; - Les issues devant être empruntées pour quitter l'établissement ; - Les conditions d'alerte des services médicaux ou de secours ou de toute autre personne extérieure dont le concours est nécessaire. Ces services ou personnes doivent être au préalable informés des conditions dans lesquelles ils auront à intervenir. Ils doivent être notamment informés des types de blessures pouvant survenir, des espèces animales impliquées et des circonstances possibles de leur apparition.

Le plan de secours doit être porté à la connaissance du personnel de l'établissement. Il est communiqué au maire et au préfet. »

118

Annexe 7 : Protocoles du Zoo Fauverie du Mont Faron en cas d’accident corporel, d’évasion ou d’incendie

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Annexe 8 : Protocoles du Zoo de Lyon pour définir la conduite à tenir dans différentes situations

Conduite à tenir : morsure ou griffure CT 02 de Mammifères carnivores

Les morsures d’animaux sont dangereuses par le risque de rage et par le risque d’infection: phlegmon et surtout tétanos.

TOUTE MORSURE D’ANIMAL DOIT ETRE MONTRÉE AU MÉDECIN.

1- CONDUITE A TENIR DEVANT UNE PLAIE SIMPLE :

Les plaies dites simples sont les petites coupures et les écorchures superficielles peu souillées. En cas de doute sur la profondeur de la plaie, la considérer comme grave et agir en conséquence (voir paragraphe “plaies graves”). En présence d’une plaie simple, les gestes sont: - préparation du matériel - lavage des mains - soins de la plaie

Préparer le matériel (stocké dans une armoire à proximité): - des compresses de gaz stérile conservées en sachets individuels; - du savon de Marseille; - des antiseptiques : antiseptique “mouillant” (Hexomédine, Mercryl laurylé, Solubacter...) alcool, uniquement pour les mains du secouriste; - ruban de tissu adhésif non allergisant; - une boîte de pansements tout prêts dont la partie centrale est imbibée d’antiseptique; - quelques bandes de tissu élastique - une cuvette en plastique pour les déchets.

Se laver les mains: Le lavage minutieux des mains se pratique au savon de Marseille. Les mains sont passées à l’alcool; on les laisse sécher à l’air sans les essuyer.

Nettoyer la plaie et mettre un antiseptique: Nettoyer en allant du centre vers l’extérieur et en débordant sur la peau saine avec du savon de Marseille ou un antiseptique mouillant. Le nettoyage se pratique à la compresse et non pas avec du coton.

Placer le pansement: Lorsque la plaie et son pourtour sont propres et secs, appliquer une compresse de gaze stérile. Le pansement comporte une ou plusieurs épaisseurs de compresses maintenues par de la toile adhésive non allergisante, ou par une bande. Lorsque la plaie est bien propre, refermée et qu’elle n’est pas ré-ouverte lors des mouvements, un pansement tout prêt peut suffire.

Le renouveler: Il est préférable de ne renouveler le pansement que rarement (tous les 2 jours); la cicatrisation se fait mieux.

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2- CONDUITE A TENIR DEVANT UNE PLAIE GRAVE :

Toute plaie autre qu’une petite coupure peu profonde ou une égratignure est une plaie grave.

LES PLAIES GRAVES DOIVENT OBLIGATOIREMENT ETRE SOIGNÉES PAR UN MEDECIN

Ne pas toucher la plaie

L’emballer: Recouvrir la plaie avec des compresses stériles ou un pansement conservé dans un emballage hermétique. A défaut, on utilise un linge propre fraîchement repassé. Le plus pratique est d’utiliser un pansement individuel.

Installer le blessé: S’il s’agit d’une plaie du membre supérieur, on met ce membre en écharpe. On allonge le blessé en position horizontale, on le couvre (prévention du collapsus). Une étiquette, fixée sur les vêtements, indique le nom du blessé, la nature de la blessure et l’heure.

Alerter Alerter les secours publics médicalisés, qui transporteront le blessé à l’hôpital, où l’on fera le traitement chirurgical de la plaie, la prévention de l’infection, du tétanos et du collapsus

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Conduite à tenir : Consignes au personnel animalier CT 05 en cas d’évasion d’un animal dangereux

Contexte:

 Vous constatez avec certitude l’absence d’un animal dangereux.  Vous êtes informés de la présence d’un animal dangereux en liberté dans le parc.

Consignes:

 Informez immédiatement le responsable animalier:

- le chef animalier ou la direction du zoo (semaine)

- le responsable animalier d’astreinte (week-ends et jours fériés)

 Informez le poste de police par talkie-walkie, qui déclenchera la procédure d’alerte et d’évacuation du parc.

- les animaliers par talkie-walkie.

 Effectuez un comptage des animaux dangereux de votre secteur afin de préciser le nombre et la nature (espèce, nombre, sexe) des animaux évadés du jardin zoologique.

- Circulez de préférence en véhicule fermé

- Prenez toute précaution utile lors de la pénétration dans les bâtiments et enclos.

 Rendez compte immédiatement au responsable animalier.

 Si des animaux manquent à l’appel, formez des binômes et partez à leur recherche dans le parc. Si vous trouvez les animaux, conservez une distance de sécurité et rendez compte immédiatement au responsable animalier.

 Informez le responsable de vos constats et attendez ses consignes.

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Conduite à tenir : Consignes au chef animalier en CT 06 cas d’évasion d’un animal dangereux

Contexte:

 Les agents animaliers ont constaté avec certitude l’absence d’un animal dangereux.

 Vous êtes informés de la présence d’un animal dangereux en liberté dans le parc.

Consignes:

 Informez immédiatement :

- la direction du zoo (semaine)

- le poste de police par talkie-walkie, qui déclenchera la procédure d’évacuation du parc.

- les animaliers par talkie-walkie.

 Faites effectuer aux animaliers un comptage des animaux dangereux afin de préciser le nombre et la nature (espèce, nombre, sexe) des animaux évadés du jardin zoologique.

 Prenez toute précaution utile lors de la pénétration dans les bâtiments et enclos, circulez de préférence en véhicule fermé.

 Informez le Directeur des secours de vos constats.

 Si des animaux manquent à l’appel, organisez des binômes d’animalier pour partir à leur recherche au sein du parc. Coordonnez leur déplacement et rendez compte immédiatement en cas de découverte.

 Rassemblez et préparez le matériel de capture correspondant à l’espèce concernée et attendez les consignes du responsable animalier.

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Procédure de capture d’urgence des fauves du Zoo de Lyon ALERTE DE NIVEAU 2

Espèces concernées :

Lions d’Asie, 120-200 kg

Tigres, 90-300 kg

Panthères de l’Amour, 30-50 kg

Armes des animaux et type de blessures: Caractéristiques des animaux :

Mâchoires, membres Agressivité Rapidité Griffures, lacérations ++++ Puissance Mobilité Morsures profondes ++++

Super-prédateurs, risque majeur, danger de mort

Circonstances d’apparition et conditions d’intervention:

Contact accidentel homme / animal

 Visiteur qui franchit les barrières de sécurité (passe un membre par les mailles des grillages).  Faute d’inattention d’un agent animalier (entre en contact direct).  Agent animalier ou vétérinaire lors de manipulations : contention, anesthésie.

Les services de secours peuvent intervenir dans le Parc de la Tête d’Or, sur le lieu de l’accident / dans le poste de secours

Protocole de Capture :

Contention chimique : téléanesthésie (Zoletil 100) mais risque important.

Abattage d’urgence :

En dehors de l’enclos, l’abattage est la seule solution Carabine de chasse/ balle de chasse au sanglier

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Conduite à tenir : comportement dangereux CT 08 d’un visiteur.

Contexte:

Un visiteur transgresse les règles de sécurité et se met en danger (franchit les garde- corps, tente de pénétrer dans un enclos).

Un visiteur excite ou tourmente les animaux.

Consignes:

S’il n’est pas menaçant, demandez à l’individu de regagner la zone publique ou de stopper son comportement.

Sinon, et en cas de refus, informez immédiatement:

- le poste de police pour intervention - le chef-animalier et la direction du zoo (semaine) - le responsable animalier d’astreinte (week-end et jours fériés)

Si l’individu réussit à pénétrer dans un enclos hébergeant des animaux dangereux, tentez de rentrer les animaux dans les loges intérieures.

Détournez l’attention des animaux pour éviter qu’ils attaquent la victime.

Poursuivez en attendant que le responsable animalier mette en œuvre les moyens d’abattage des animaux et l’arrivée des secours extérieurs.

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CT 09 Conduite à tenir : blessure ou malaise d’un visiteur

Contexte:

Un visiteur est blessé ou pris de malaise.

Consignes:

Informez immédiatement le poste de police par talkie-walkie.

Signalez la position exacte de la personne en difficulté.

Informez ensuite :

- le chef animalier ou la direction du zoo (semaine) - le responsable animalier d’astreinte (week-ends et jours fériés)

Si la personne en difficulté se trouve dans des locaux techniques ou animaliers, sécuriser les accès par rapport aux animaux dangereux et laissez entrer la police comme les services de secours.

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Conduite à tenir : chute d’un visiteur dans un bassin CT 10 ou dans un enclos

Contexte:

Un visiteur transgresse les règles de sécurité et se met en danger (franchit les garde- corps,tombe dans un bassin de périphérie des enclos des grands fauves).

Consignes:

Informez immédiatement :

- le chef-animalier et la direction du zoo (semaine) - le responsable animalier d’astreinte (week-end et jours fériés) - le poste de police par talkie-walkie.

Tentez de rentrer les animaux dans les loges intérieures. Ne jamais abandonner ces tentatives.

Jetez au visiteur les bouées équipées de cordes situées dans le couloir de travail des fauves.

Tentez de hisser la victime hors de l’enclos.

Détournez l’attention des animaux pour éviter qu’ils attaquent la victime.

Poursuivez en attendant que le responsable animalier mette en œuvre les moyens d’abattage des animaux et l’arrivée des secours extérieurs.

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CT 11 Conduite à tenir : Incendie

Contexte:

Un feu se déclare dans un bâtiment

Consignes:

Informez immédiatement :

- le chef-animalier et la direction du zoo (semaine) - le responsable animalier d’astreinte (week-end et jours fériés) - le poste de police par talkie-walkie.

Attaquer le foyer au moyen des extincteurs en attendant les pompiers

Ne pas prendre de risques inutiles

Si le foyer ne peut être circonscrit, évacuer les locaux dans le calme

Ne pas ouvrir une porte qui serait chaude ou sous laquelle s’échapperait de la fumée

Se déplacer à ras du sol si les locaux sont envahis par la fumée

Refermer les portes en sortant

L’accès des services de secours sur les bâtiments animaliers pourra se faire après l’autorisation du responsable animalier sur prise en compte du risque lié aux animaux.

Si la situation le nécessite l’évacuation du zoo sera entreprise.

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Annexe 9 : Clefs conditionnelles chez les panthères au Zoo de Lyon

Dans le cas de l’enclos des panthères de l’Amour (Panthera pardus orientalis), trois clefs conditionnelles sont utilisées : la clef T qui ouvre la porte côté soigneur donnant sur l’enclos extérieur, la clef R qui ouvre la trappe des panthères entre l’enclos et les loges et la clef S qui ouvre la porte des loges côté soigneur. Il existe donc une double conditionnalité.

Figure 207 : Plan du bâtiment des panthères de l’Amour (schéma personnel)

Figures 208 et 209 : Echangeur des panthères et Clef R (photos personnelles)

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Dans la nuit, les panthères sont chacune dans leur loge intérieure. Le matin, le soigneur : 1. récupère la clef T au niveau de l’échangeur, 2. la met dans une serrure à loquet sur la porte d’accès à l’enclos extérieur, 3. ouvre la deuxième sécurité (serrure de la porte), 4. nettoie l’enclos extérieur et vérifie les clôtures, 5. remet le loquet dans sa position initiale, 6. récupère la clef T. Il peut ainsi la remettre dans l‘échangeur, ce qui libère la clef R qui était captive et lui permet d’ouvrir la trappe pour laisser sortir l’animal.

2

3

Figures 210 à 212 : Fonctionnement de la clef T (porte de l’enclos extérieur côté soigneur) (photos personnelles)

Pour la clef R qui actionne une trappe coulissante, un système avec une vis sans fin a été créé : 1. le soigneur met la clef dans le dispositif : voir Figure 213 2. un loquet rentre et fait tomber la targette qui bloquait la vis sans fin en butée : voir Figures 214 et 215 3. le soigneur retire la deuxième sécurité (cadenas long empêchant la rotation de l’axe pour l’ouverture de la trappe) : voir Figure 216 4. le soigneur peut ouvrir la trappe en faisant plusieurs tours de manivelle, 5. il la referme quand la panthère est dehors, 6. il ramène la vis sans fin en butée pour avoir un alignement parfait : voir Figure 217 7. il fait remonter le système de butée qui empêchait le retrait de la clef R. Lorsque le système de sécurité (targette) est remonté, la vis sans fin est bloquée. Le fait de récupérer la clef R, enclenche le loquet sous la targette qui verrouille cette dernière en position haute. Ainsi, la trappe ne peut plus être ouverte. En aillant récupéré la clef R, le soigneur peut la remettre dans le boitier et libérer la clef S. Cela lui permet de rentrer dans les loges intérieures pour le nettoyage.

Figures 213 à 215 : Fonctionnement de la clef R (trappe panthère) (photos personnelles)

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Vis sans fin

Axe de la targette

Figures 216 et 217 : Suite du fonctionnement de la clef R (trappe panthère) (photos personnelles)

Figure 218 : Schéma de fonctionnement du système bloquant la vis sans fin (schéma personnel)

La clef S permet l’ouverture des portes des loges côté soigneur : 1. le soigneur met la clef dans le dispositif 2. cela libère une chainette qui empêchait tout mouvement de la crémone : voir Figure 220 3. il ouvre la deuxième sécurité (serrure sur la crémone) : voir Figure 221 4. il nettoie la loge 5. il remet la chainette à sa place ce qui nécessite le fait que la crémone soit fermée (sinon chainette trop courte) Lorsque tout est fermé, la clef S peut être récupérée et être remise dans l’échangeur. La clef R est libérée pour pouvoir rentrer les animaux le soir.

Figures 219 à 221 : Fonctionnement de la clef S (porte loge intérieure côté soigneur) (photos personnelles)

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Annexe 10 : Fléchage d’un puma au Zoo Fauverie du Mont Faron

Ce fléchage a eu lieu le 02/05/2013 dans le cadre du transfert d’un puma de 1an né au Zoo Fauverie du Mont Faron, vers un parc du Nord de la France. L’intervention s’est déroulée avant l’ouverture du parc pour des raisons de sécurité vis-à-vis des visiteurs.

Le poids du puma est évalué à 30kg. La flèche est préparée avec 1mL d’un α2 agoniste et 1,5mL d’une association tilétamine-zolazépam injecté dans le compartiment de gauche (Figure 222). Un dispositif cylindrique est placé sur l’aiguille pour obstruer les deux trous latéraux (Figure 223). Cette dernière est ensuite fixée solidement à la flèche pour éviter que le produit ne s’échappe quand il est mis sous pression. Pour ce faire, de l’air est injecté de l’autre côté avec une seringue. Un pompon est fixé du côté du compartiment à air pour la stabilité en vol.

Figures 222 et 223 : Flèche avant préparation et dispositif cylindrique sur l’aiguille (photos personnelles)

Le fléchage est réalisé par l’intermédiaire d’une sarbacane améliorée (Figure 224 ). La flèche est insérée à l’intérieur. Une pompe injecte de l’air dans la poignée qui est ensuite reliée au dispositif de téléinjection. Il est alors prêt pour l’utilisation. Le puma a été fléché dans son enclos extérieur ce qui permet de prendre appui sur la grille afin d’éviter les mouvements parasites (Figure 225).

Figure 224 : Sarbacane avec le système de

mise sous pression (photo personnelle) Figure 225 : Utilisation des barreaux pour pouvoir viser de manière plus précise (photo personnelle)

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Au moment de l’impact, le dispositif de protection est poussé vers la base de l’aiguille. Cela libère les ouvertures et permet au produit anesthésique d’être injecté sous la pression qu’exerce l’air sur le piston.

Figure 227 : Flèche après l’impact (photo personnelle) Figure 226 : Puma fléché (photo personnelle)

Le puma met environ 5 minutes à s’endormir, il va se cacher sous un promontoire en bois (Figure 228 ). A travers la grille et à l’aide d’une tige métallique, il est important de vérifier que le félin est correctement anesthésié. La vétérinaire profite de cet état pour peser l’animal, vérifier la puce et le vacciner. Il est ensuite placé dans une cage de transport (Figure 229).

Figure 228 : Puma anesthésié (photo personnelle) Figure 229 : Puma dans la cage de transport (photo personnelle)

En attendant le transporteur, la cage, fermée par un cadenas, est déposée dans une pièce calme pour permettre un réveil en douceur de l’animal (Figure 230). Sa balle, objet familier, a été mise avec lui, afin de lui donner un repère et le rassurer.

Figure 230 : Réveil du puma (photo personnelle)

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Le transporteur dispose d’ une cage de taille supérieure à celle du zoo. 1. ouverture de la porte coulissante à la dimension de celle de la petite cage (Figure 231), 2. pour mettre les deux planchers à niveau, mise en place de pneus, 3. afin d’empêcher que le puma ne s’échappe, cohésion des deux cages avec une corde épaisse (Figure 232), 4. transfert d’une cage à l’autre dans le camion fermé (en soulevant la porte de la petite cage, l’ouverture laissée par la grande est obstruée), 5. le puma passe de lui-même d’une cage à l’autre, 6. la porte est fermée et verrouillée par une chaine et un cadenas (Figure 233).

pneus Figures 231 à 233 : Etapes du transfert du puma d’une cage à l’autre (photos personnelles)

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Annexe 11 : Protocoles anesthésiques utilisés chez les grands félins

Tableau III : Protocoles anesthésiques, extrait de Zoo and Wild Animal Medicine (23)

Dose utilisée Espèce Molécule(s) Antagoniste (mg/kg IM) tilétamine-zolazépam 3 à 6 Guépard kétamine 2,5 0,35 mg/kg atipamézole médétomidine 0,07 1 mg flumazénil pour 40 mg tilétamine-zolazépam 4 à 8 injecté Jaguar kétamine 2,5 0,35 mg/kg atipamézole médétomidine 0,07 (½ IM et ½ IV) tilétamine-zolazépam 5,0 kétamine 2,2 0,165 mg/kg atipamézole Lion médétomidine 0,035 kétamine 4,5 0,125 mg/kg yohimbine xylazine 1,0 kétamine 3,0 0,35 mg/kg atipamézole Panthère médétomidine 0,07 (½ IM et ½ IV) tilétamine-zolazépam 6,6 kétamine 2,5 à 3,0 0,35 mg/kg atipamézole Panthère médétomidine 0,06 à 0,08 (½ IM et ½ IV) des neiges tilétamine-zolazépam 4,0 à 8,0 kétamine 2,0 0,35 mg/kg atipamézole médétomidine 0,075 kétamine 4,5 0,25 mg/kg atipamézole Puma médétomidine 0,050 tilétamine-zolazépam 8 à 10 kétamine 4 à 6 0,125 mg/kg yohimbine xylazine 0,8 à 1,0 kétamine 3,0 0,35 mg/kg atipamézole médétomidine 0,07 Tigre kétamine 6,0 0,125 mg/kg yohimbine xylazine 0,6 à 0,8 kétamine 2 à 3 0,125 mg/kg yohimbine IV xylazine 1 à 2 + 0,075 mg yohimbine SC Grand félin 5 fois la dose de kétamine 2 à 4 médétomidine en médétomidine 0,06 à 0,08 atipamézole IM = intramusculaire ; IV = intraveineux ; SC = sous-cutané atipamézole = antagoniste de la médétomidine ; yohimbine antagoniste de la xylazine

Il est toujours mieux d’injecter la médétomidine ou la xylazine 10 à 15 minutes avant la kétamine. Dans le cas d’une injection de kétamine seule, des risques de crise tétanique (38) existent chez les grands félins d’où l’utilisation d’une association. Le temps d’induction de la kétamine étant inférieur à celui des α2-agonistes, il est préférable de l’injecter plus tard.

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Annexe 12 : Principes du medical training et erreurs à éviter

Il existe plusieurs principes de base (42) à suivre pour réussir le medical training :

1. Ajouter des informations par petites étapes : grâce à des approximations successives, l’animal va apprendre à exécuter l’exercice demandé. 2. Ne travailler que sur une information : cela permet de garder nos objectifs fixes et de ne pas perturber l’animal. Il est important de ne s’attarder que sur un aspect du comportement à la fois. 3. Faire varier les récompenses avant de passer à l’étape suivante : c’est une manière de garder une forte réponse de la part de l’animal. Il est possible de modifier la durée du comportement demandé, de changer l’importance ou le type de récompense. 4. Etre moins strict sur les anciens critères lorsque l’on en introduit un nouveau : souvent lors de l’introduction d’un nouveau critère, l’animal ne réussit plus correctement les anciens. Cette situation est acceptable au début et cela évite de trop frustrer l’animal. 5. Avoir un programme d’entrainement : avoir des objectifs à court et long termes. 6. Ne pas changer d’entraineur en cours d’apprentissage : dans le but de garder quelque chose de stable pour l’animal, éviter d’avoir plusieurs personnes gérant le même comportement. 7. Si un programme ne fonctionne pas, le changer : l’entrainement doit être dynamique et adaptable. 8. Ne pas arrêter une session gratuitement : il faut rester concentré et ne pas se laisser distraire. Il ne faut pas arrêter brusquement un entrainement, sinon l’animal peut être perturbé ou frustré. 9. Revenir en arrière quand le comportement se détériore : il est normal que l’animal oubli ou se trompe. Il peut être nécessaire de revenir sur les étapes précédentes pour rafraichir sa mémoire et le remettre sur le bon chemin. 10. Finir sur une note positive : l’entrainement doit être un moment amusant. Il faut éviter de l’arrêter si l’animal est frustré et essayer de clôturer sur un succès.

Il existe de nombreuses erreurs (42) qui peuvent détériorer le comportement de l’animal. Elles font souvent suite à des pressions venant d’entraineurs inexpérimentés trop pressés, de gérants demandant des résultats inaccessibles ou de vétérinaires forçant dans l’urgence pour être aidé dans un traitement médical. Voici une liste des pièges les plus fréquemment rencontrés dans le cadre du medical training :

 La recherche de la solution miracle : tout le monde veut régler rapidement les problèmes de comportement mais en réalité, cela prend beaucoup de temps. Vouloir aller trop vite entraine souvent l’utilisation de la punition ou de stimuli aversifs, qui à terme crée des problèmes encore plus importants.

 Oublier que l’apprentissage est un acte permanent : les soigneurs ne se souviennent pas toujours que les animaux apprennent constamment et pas seulement pendant les sessions d’entrainement. Dans ces cas-là, soigneurs et vétérinaires peuvent créer un comportement indésirable. Toutes les activités et interactions qui se déroulent avec l’animal ou dans son environnement proche peuvent modifier ses actions d’une manière productive ou destructrice ; pour être sûr que l’apprentissage soit efficace, il faut rester conscient de chaque interaction. 138

 Utiliser un comportement pour une intervention médicale avant qu’il ne soit complètement intégré : c’est une des erreurs les plus classiques lorsque l’objectif de l’entrainement est de réaliser un acte volontaire dans le cadre d’interventions médicales. Il ne faut pas, même si cela est tentant, utiliser l’action d’un apprentissage partiellement acquis. Dans la majorité des cas, le résultat escompté ne serait pas atteint et dans le pire des cas, cela détruirait la confiance mise en place et pourrait transformer ce comportement en une expérience traumatisante. Si un entrainement médical (prise de sang, « crate training », injection…) est mis en place pour une utilisation régulière ou fréquente, il est important de ne pas l’utiliser tant que toutes les étapes de l’apprentissage ne sont pas validées et que l’animal n’est pas désensibilisé à tous les stimuli.

 Ne pas utiliser un renforcement conditionné (un stimulus qui fait la liaison) : que le soigneur utilise un sifflet, un clicker ou dise simplement le mot « good », l’utilisation d’un signal de liaison entre le comportement et la récompense est un instrument permettant la modification du comportement. Parfois, les soigneurs peuvent penser que lorsqu’un comportement est intégré, l’utilisation d’un clicker n’est plus utile. Cependant, il est important de se rappeler que les comportements à visée médicale ne sont jamais totalement acquis : apparaissent en permanence des nouveaux stimuli à désensibiliser. Le renforcement conditionné devient très précieux pour informer l’animal de l’aspect plus précis du comportement à développer.

 Utiliser trop de soigneurs différents pour apprendre un comportement : c’est une erreur classique en travaillant sur des actions à visée médicale. L’urgence ou le désir de finir un apprentissage peut nécessiter l’intervention de plusieurs soigneurs : dans ce cas, il est indispensable de limiter leur nombre au maximum et de s’assurer qu’ils communiquent constamment entre eux de manière efficace.

 Faire des suppositions sur ce qu’aime un animal : la plupart des entraineurs expérimentés savent évaluer l’attraction réalisée par un renforcement mais cela est vraiment difficile à faire. C’est une erreur souvent commise par les jeunes entraineurs. Ainsi, lors de la mise en contact avec de nouveaux équipements ou lors de demande de positionnements incongrus, il faut des renforcements hautement positifs.

 Accepter des approximations trop grandes : si le soigneur tolère que l’animal omette certaines étapes, cela peut fragiliser les fondements du comportement appris.

 Oublier l’importance d’une réponse calme : une des clefs pour réussir un entrainement médical est une réponse calme de la part de l’animal. Ainsi, si un exercice est correctement effectué mais que l’animal est tendu, nerveux ou se déplace trop, le soigneur ne doit pas récompenser le comportement.

 La désensibilisation est un processus continu : l’effort à fournir pour désensibiliser les animaux à un nouveau stimulus ou à de nouvelles situations est un processus en perpétuel évolution. Ainsi, les soigneurs ne devraient jamais supposer qu’un entrainement est terminé et que tout est correctement désensibilisé.

 Essayer juste une fois de plus ou rajouter quelques secondes supplémentaires : il ne faut pas repousser trop loin les limites de l’animal dans le but d’obtenir un prélèvement. Un des moyens les plus sûrs pour un succès à long terme est de renforcer le comportement lorsque l’animal a correctement effectué l’exercice. Si une aiguille a été enfoncée ou que l’animal est resté calme mais que le prélèvement a échoué, ce n’est pas de sa faute. Redemander une nouvelle fois le comportement peut entrainer sa détérioration, à moins que la répétition ou le temps supplémentaire fasse déjà parti de l’entrainement.

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 Manque de communication : la communication est un facteur indispensable pour avoir de bonnes interactions entre les soigneurs et les vétérinaires. De plus, un plan bien établi permet au personnel et à l’animal d’atteindre les objectifs de l’entrainement.

 Supposer que ces entrainements peuvent être réalisés par n’importe qui : vu de l’extérieur, les entrainements peuvent sembler très simples. De ce fait, l’apprentissage de certains comportements complexes à visée médicale, ou la résolution de problèmes comportementaux, sont souvent confiés à des personnes manquant d’expérience. Il est indispensable que toute l’équipe animalière comprenne les bases et l’importance du conditionnement opérant, il n’y a pas de substitut possible pour les connaissances et les compétences d’un entraineur expérimenté.

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Annexe 13 : Prodédure d’entrainement médical félin

Cette procédure d’entrainement médical pour félin a été extrapolée à partir de celle des ours du Zoo de Lyon.

Procédure d’entrainement médical : Félins

Principes généraux

 L’entrainement des animaux respecte le principe du contact protégé, les animaliers ne sont jamais en contact direct avec les animaux, ils restent toujours en retrait derrière le mur de contention.  La séance est conduite par deux animaliers « entraineurs » habilités par le titulaire du certificat de capacité.  L’entrainement des animaux suit un protocole précis et pérenne, décidé avant la séance sur la base d’objectifs partagés par les animaliers entraineurs et leur hiérarchie.  Les « demandes » doivent être claires et suivre un protocole précis : « Nom de l’animal puis ordre ».  Quand l’animal doit effectuer plusieurs actions différentes successivement, bien dissocier les ordres.  L‘évolution dans les demandes doit être progressive et non précipitée.  Les récompenses sont données au prorata de l’action : un ordre simple est récompensé d’une petite récompense, un ordre compliqué ou nouveau d’une récompense plus importante.  La nature et la quantité des récompenses doit respecter les prescriptions alimentaires établies par les vétérinaires.  A la fin de la séance les entraineurs procèdent à un débriefing sur la sécurité et l’avancement de l’entrainement et le consignent sur un cahier.

Consignes aux animaliers  Les séances d’entrainement doivent être annoncées à la hiérarchie avant le début de celles-ci.  Avant de commencer une séance, vérifiez le bon état et fonctionnement des portes, trappes, cadenas…  Si au cours de la séance les animaux doivent rentrer et sortir de leurs loges et enclos, respectez les procédures de sécurité d’entrée et sortie des animaux.  Déverrouillez les serrures ou cadenas et ouvrez les portes en respectant la méthode décrite dans les procédures de sécurité quotidienne.  Lors des exercices restez toujours à distance de l’animal (longueur d’une cible ou d’une perche).  Les récompenses sont données en respectant les consignes de sécurité : ne pas passer les doigts ou les mains à travers le mur de travail.  Les contacts physiques avec les animaux ne sont pas autorisés sauf dans le cadre d’une procédure précise et une fois validée par la hiérarchie.  Restez toujours en protection derrière le mur de travail  Rapportez tout incident ou toute remarque concernant la sécurité à la hiérarchie.

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Objectifs

 Habituer les animaux à une cible  Faire se déplacer des individus  Séparer les individus les uns des autres  Peser individuellement  Apprendre à l’animal à rentrer dans une caisse à anesthésie  Faire ouvrir la gueule pour contrôle buccal  Positionner l’animal pour un contrôle auriculaire  Positionner l’animal pour un contrôle des membres  A terme pouvoir réaliser une prise de sang (patte ou queue)

Moyens

 Cible en bambou dont l’extrémité est recouverte d’un scotch rouge et sur laquelle est installé un « clicker ».  Le mur de travail est constitué d’une porte grillagée métallique spécialement réalisée pour l’entrainement.  Les récompenses pour les exercices sont de petites quantités d’aliment issues de la ration alimentaire.

Protocole

Séparer les individus : un animal est bloqué dans la loge d’entrainement, tandis que le deuxième est maintenu dans une loge annexe. L’utilisation modérée d’aliment issu de la ration établie par les vétérinaires permet de garder calme l’animal situé dans la loge annexe.

Répondre à la cible : la cible est présentée à l’animal accompagné de son « nom » puis du mot « cible ». Dès lors que l’animal touche la cible avec le museau sans bouger pendant 2 à 3 secondes, appuyer sur le clicker et donner une récompense.

Fixer la cible : on présente la cible à l’animal en prononçant son « nom » puis le mot « attends ». L’animal est récompensé lorsque ce dernier reste sans bouger au moins 10 secondes.

Suivre la cible : on présente la cible, suivant la procédure précédente, à différents endroits de la loge. Si l’animal se déplace et touche celle-ci avec son museau, alors on applique la même procédure qu’auparavant pour la récompense.

Ouvrir la gueule : on présente deux cibles réunies à l’animal en prononçant son « nom » puis le mot « cible». Puis on demande à l’animal d’ouvrir la bouche en prononçant son « nom » puis le mot « ouvre ». Le soigneur accompagne cette ouverture avec l’aide de deux tiges en bambous posée sur chacune des lèvres. Si l’animal ouvre effectivement la bouche, il est récompensé. Si tel n’est pas le cas l’entraineur lui dit « non » et refait sa demande. A terme, l’ouverture de la bouche devra se faire sans l’aide des cibles.

Présenter la patte : on présente la cible à l’animal en prononçant son « nom » puis le mot « cible». Puis on demande à l’animal de présenter sa patte dans une ouverture spécifique du mur de travail en prononçant son « nom » puis le mot « patte ». Le soigneur accompagne sa demande avec une tige en bambou placé au niveau de l’ouverture spécifique. Si l’animal pose effectivement sa patte à l’endroit demandé, il est récompensé. Si tel n’est pas le cas l’entraineur lui dit « non » et refait sa demande. A terme, cet exercice permettra de réaliser des prélèvements sanguins.

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Se mettre de côté : on présente la cible à l’animal en prononçant son « nom » puis le mot « cible». Puis on présente à l’animal une autre cible en prononçant son « nom » puis le mot « côté» pour qu’il vienne coller son flanc sur cette deuxième cible. Si l’animal se plaque contre le grillage, il est récompensé. A terme, le but est de pouvoir réaliser une prise de sang à la queue.

NB : - si l’animal ne réussit pas un exercice après plusieurs demandes, on revient sur un exercice correctement assimilé. - si l’animal s’énerve ou est déconcentré, on se détourne de lui pendant quelques secondes avant de recommencer. - une séance se termine toujours sur une note positive, un exercice réussi.

Ce protocole évoluera avec le temps et l’apprentissage des animaux

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Annexe 14 : Fonctionnement de plusieurs systèmes d’alimentation

Le but de ces différents systèmes est de ne jamais pouvoir se retrouver en contact le félin à qui la viande est destinée.

A Touroparc, la nourriture est déposée dans la loge en l’absence des animaux qui sont de l’autre côté du sas. Dans ce système, le seul point critique est la gestion des trappes et des portes.

Au Parc de Thoiry, la viande est poussée sous une trappe alors que l’animal est dans sa loge. Le moment dangereux est quand le soigneur soulève la trappe et que le lion peut passer ces pattes dessous. D’où l’utilisation d’une barre de métal qui prolonge le bras et le met hors d’atteinte du félin.

1. le soigneur ouvre la trappe et présente la nourriture à l’aide d’une fourchette très grand format, 2. le lion passe les pattes et récupère la viande, 3. le soigneur referme la trappe.

Figures 234 à 237 : Fonctionnement du système d’alimentation des lions au Parc de Thoiry, extrait du reportage « Thoiry, un zoo pas comme les autres » du 08/11/2009 (44)

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Au ZooParc de Beauval, le soigneur met la viande dans une trappe qui bascule. Le risque le plus important est le moment où la trappe est à mi-chemin entre ces deux positions stables. Cependant, à ce moment-là, le soigneur est protégé, à la fois par la grille arrondie côté félin et par celle sur la trappe côté soigneur.

1. la trappe est basculée côté soigneur, 2. il met la viande dans la trappe, 3. il bascule la trappe côté félin pour que la nourriture tombe dans la loge.

a) b)

c) d) Figures 238 à 241 : Fonctionnement du système d’alimentation au ZooParc de Beauval : a) côté soigneur chez les tigres, b) côté félin chez les lions, c) côté soigneur chez les tigres, d) côté félin chez les panthères des neiges (photos personnelles)

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Au Zoo de Lyon, le système pour l’alimentation des félins est une trappe avec une plaque verticale qui protège le soigneur. Lors d’une utilisation normale, le couvercle et le panneau vertical ne sont jamais ouverts simultanément. La Figure 242 a été prise en l’absence de toute présence animale dans un but d’information.

Panneau vertical Couvercle actionné par la poignée

Figure 242 : Présentation du système d’alimentation des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon (photo personnelle)

1. le soigneur soulève le couvercle en maintenant la plaque fermée, 2. il dépose la nourriture, 3. il referme le couvercle avant d’ouvrir la plaque à l’aide de la poignée, 4. la nourriture tombe dans la loge et le soigneur est protégé par la plaque et le couvercle.

Figures 243 à 245 : Fonctionnement du système d’alimentation des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon (photos personnelles)

Dans tous ces systèmes, les soigneurs travaillent en sécurité et ne peuvent pas se retrouver au contact du félin qu’ils nourrissent.

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Annexe 15 : Sécurités supplémentaires au niveau des trappes

1) Côté soigneur

Pour augmenter la sécurité du soigneur qui travaille dans l’enclos pendant que le félin est dans sa loge, il existe plusieurs possibilités.

a) Le sas

La première est de mettre un sas entre les loges et l’enclos, comme à Touroparc dans le cas des lions et des pumas. Cette sécurité peut être mise en place pour les deux types de trappe.

Loges

Sas

Enclos

Figure 246 : Sas de sécurité chez les pumas à Touroparc (photo personnelle)

b) Pour les trappes ‘guillotines’

Le principe est d’empêcher le félin de passer la patte sous la trappe ce qui pourrait lui permettre de la soulever. Voici deux exemples de systèmes de blocage des trappes en position basse : soit une barre de métal qui glisse transversalement au-dessus de la trappe, soit une tige de métal qui pivote sur la trappe.

Premier système :  en position fermée (comme sur les photos) : - la poignée est coincée contre le mur - la barre bloque la trappe en bas  en position ouverte : - la poignée est tournée vers le haut puis éloignée du mur (Figure 247) - la barre rentre dans le cylindre et libère la trappe (Figure 248)

a) b) Figures 247 et 248 : Trappe ‘guillotine’ en position bloquée chez les pumas au Zoo Fauverie du Mont Faron : a) vue de l’extérieur, b) vue de l’intérieur (photos personnelles)

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Deuxième système :  en position fermée : - la poignée est verticale et fixée au mur (Figure 249) - la tige métallique est horizontale et bloque la trappe (Figure 250)  en position ouverte : - la poignée pivote d’un quart de tour pour être perpendiculaire au mur - la tige effectue le même mouvement et passe en position verticale pour libérer l’ouverture de la trappe (Figure 251)

Figures 249 à 251 : Trappe ‘guillotine’ chez les panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles)

b) Pour les trappes ‘portines’

Un cadenas bloque la trappe en position fermée afin d’empêcher le félin de faire coulisser le dispositif (Figure 253). De plus, un cadenas verrouille le système en position ouverte ce qui évite qu’une personne non habilitée le manipule (Figure 252). Le principe de la barre articulée peut éviter certains accidents car elle ne dépasse pas côté visiteur.

Figures 252 à 254 : Système de trappe ‘portine’ au ZooParc de Beauval, ouverte chez les panthères des neiges et fermée chez les tigres (photos personnelles) et schéma du fonctionnement (schéma personnel)

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2) Côté félin, cas des ‘guillotines’

Afin d’éviter que le félin ne se blesse avec le câble (qui actionne la trappe) ou qu’il ne le sectionne, ce dernier est protégé par un grillage identique à celui de l’enclos.

Figures 255 et 256 : Trappe des pumas et trappe des panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles)

Le grillage n’est pas le seul moyen de protection, une plaque métallique peut être utilisée dans le même objectif. Une sécurité supplémentaire est la présence d’une gouttière en métal pour le passage du câble.

Gouttière

Plaque de protection

Trappe

Figure 257 : Trappe des lions à Touroparc (photo personnelle)

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Annexe 16 : Procédure de sécurité pour la sortie et la rentrée des animaux dangereux

Procédure de sécurité: Sortie et rentrée S000 des animaux dangereux

Ces procédures de sécurité s’appliquent dans les locaux d’animaux dangereux en l’absence de procédures spécifiques.

Rappels généraux.  Portez obligatoirement la tenue de travail incluant les chaussures de sécurité, et si besoin des gants de protection.  Si vous prêtez main forte à un collègue, annoncez-vous et sachez toujours combien de personnes sont présentes dans le bâtiment et à quel endroit.  Les contacts avec les animaux dangereux doivent être autorisés par la hiérarchie.  Utilisez les équipements de sécurité (judas optiques par exemple), respectez les distances de sécurité par rapport aux grillages.  Avant de pénétrer dans une loge ou un enclos, vérifiez systématiquement l’absence d’animaux et la bonne fermeture des trappes de passage.  Avant de manœuvrer une trappe, vérifiez systématiquement l’absence de personnes dans l’enclos ou la loge de destination des animaux.

Séquence: Accès au bâtiment à l’ouverture du zoo.  Effectuez un tour des enclos par l’extérieur pour vérifier notamment l’absence d’animaux.  Vérifiez que les accès au bâtiment sont verrouillés à votre arrivée sur les lieux.  Si les accès sont ouverts, ne pénétrez pas dans le bâtiment, prévenez immédiatement la hiérarchie.  Si possible, vérifiez qu’aucun animal n’est présent dans les couloirs de service avant de pénétrer dans le bâtiment.  Rentrez dans le bâtiment, puis verrouillez les portes d’accès donnant sur l’extérieur.  Vérifiez l’intégrité et la bonne fermeture des portes, trappes, cadenas et goupilles dans le bâtiment.  Comptez et observez les animaux.

Séquence : Sécurisation des enclos extérieurs avant d’y pénétrer.  Vérifiez que les animaux sont biens verrouillés dans les intérieurs et vérifiez les configurations de trappes.  Si ces conditions sont réunies, vous pouvez pénétrer sur l’enclos extérieur.  Vérifiez l’intégrité des grillages, clôtures et barrières électriques.  Vérifiez la tension des clôtures électriques (tour de l’enclos et végétaux).  Vérifiez qu’aucun outil n’est resté dans l’enclos.  Vérifiez qu’aucune personne n’est restée dans l’enclos puis fermez la porte d’accès.  Vérifiez que toutes les portes d’accès sur l’enclos extérieur sont fermées.

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Séquence : Sortie des animaux dangereux sur l’enclos extérieur.  Vérifiez le bon fonctionnement des générateurs de clôture électrique. Rappel : vérifiez qu’aucune personne n’est restée dans l’enclos. vérifiez que toutes les portes d’accès sont fermées.

 Dans le cas d’une sortie des animaux nécessitant exceptionnellement la présence de plusieurs agents ou d’intervenants extérieurs, assurez-vous que les autres personnes sont physiquement présentes à vos côtés. Annoncez-leur l’ouverture des trappes.  Déverrouillez les trappes et manœuvrez-les.  Comptez le nombre d’animaux qui passent les trappes.  Lorsque tous les animaux sont sortis, fermez et cadenassez les trappes.  Vérifiez visuellement que tous les animaux sont présents dans l’enclos extérieur avant toute autre opération, en particulier avant de pénétrer dans les loges intérieures.

Séquence : Sécurisation des loges intérieures avant d’y pénétrer.  Vérifiez que les trappes de communication entre les loges intérieures et les enclos extérieurs sont fermées et cadenassées.  Vérifiez qu’aucun animal n’est présent dans les loges où vous souhaitez accéder, en comptant le nombre d’animaux présents sur les enclos extérieurs.  Si des animaux sont cantonnés dans les intérieurs, vérifiez que les trappes de communication entre les loges contenant des animaux et les loges où vous souhaitez accéder sont fermées et cadenassées.  Si les conditions sont réunies, vous pouvez pénétrer dans les loges intérieures.  Vérifiez l’intégrité des grillages, portes, séparations, trappes et éléments de serrurerie.  Vérifiez qu’aucune personne n’est restée dans les loges intérieures puis fermez toutes les portes d’accès.  Vérifiez que les configurations de trappes sont correctes.

Séquence : Rentrée des animaux dangereux dans les loges intérieures. Rappel: vérifiez qu’aucune personne n’est restée dans les loges intérieures. vérifiez que toutes les portes d’accès sont fermées et que les configurations de trappes sont correctes.

 Dans le cas d’une sortie des animaux nécessitant exceptionnellement la présence de plusieurs agents ou d’intervenants extérieurs, assurez-vous que les autres personnes sont physiquement présentes à vos côtés. Annoncez-leur l’ouverture des trappes.  Déverrouillez les trappes et manœuvrez-les.  Comptez le nombre d’animaux qui passent les trappes.  Lorsque tous les animaux sont rentrés, cadenassez les trappes.  Vérifiez visuellement que tous les animaux sont présents dans les loges intérieures avant toute autre opération, en particulier avant de pénétrer dans les enclos extérieurs.

Si les animaux refusent de rentrer, essayer à nouveau ¼ d’heure plus tard. Au bout d’1/4 heure, contactez le responsable animalier d’astreinte.

Aucun animal dangereux ne doit rester sur les enclos extérieurs sans l’autorisation expresse du Directeur du jardin zoologique.

Séquence: Fermeture du bâtiment.  Verrouillez tous les accès au bâtiment à votre départ.

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Annexe 17 : Procédure de sécurité pour la sortie et la rentrée des panthères de l’Amour au Zoo de Lyon

S002 Procédure de sécurité: Sortie et rentrée des panthères

Rappels généraux. Portez obligatoirement la tenue de travail incluant les chaussures de sécurité.  Lorsque vous travaillez en binôme, pensez à communiquer.  Si vous prêtez main forte à un collègue, annoncez-vous et sachez toujours combien de personnes sont présentes dans le bâtiment et à quel endroit.  Les contacts avec les panthères sont interdits.  Utilisez les équipements de sécurité (judas optiques par exemple), ne passez pas les mains dans les ouvertures (passe-plats notamment).  Ce bâtiment est équipé de clefs conditionnelles, n’utilisez les portes d’accès sur l’enclos et les loges ainsi que la trappe sécurisées par ce système.

Pénétration dans le bâtiment à l’ouverture du zoo.  Vérifiez que la porte d’accès est fermée à clef. Si la porte d’accès est ouverte, ne pénétrez pas dans le bâtiment, prévenez immédiatement la hiérarchie.  Comptez et observez les panthères, vérifiez qu’ils sont biens verrouillés dans les intérieurs.  Vérifiez l’intégrité et la bonne fermeture des portes, trappes, cadenas et goupilles dans le bâtiment.  Vérifiez que les cascades sont fermées, au besoin fermez-les.

Nettoyage - vérification de l’enclos, mise en place de l’enrichissement.

N’utilisez qu’une seule porte d’accès sur l’enclos extérieur  Vérifiez que les panthères sont biens verrouillés dans les intérieurs avant de sortir sur l’enclos extérieur.  Ouvrez la porte de l’enclos à l’aide des clés conditionnelles T  Ramassez les objets dangereux ; plantes nocives, détritus dans l’enclos en utilisant des pinces, pelles et gants.  Vérifiez qu’aucun outil n’est resté dans l’enclos.  Vérifiez qu’aucune personne n’est restée dans l’enclos puis fermez la porte d’accès. Si une anomalie apparaît, ne sortez pas les panthères.

Sortie des panthères sur l’enclos extérieur. Rappel: vérifiez qu’aucune personne n’est restée dans l’enclos.  Après avoir remis la clé T à sa place sur le boîtier d’échange, retirez la clé R  Déverrouillez le blocage des trappes à l’aide de la clé R.  Sortez les panthères.  Fermez, goupillez, et verrouillez les trappes, replacez la clé R sur l’échangeur de clefs.  Contrôlez la présence des panthères dans l’enclos extérieur.

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Sécurisation pour pénétration dans les loges intérieures.  Rappels : Vérifiez que les trappes de communication entre les loges intérieures et les enclos extérieurs sont fermées et cadenassées. / Vérifiez qu’aucun panthères n’est présent dans les loges où vous souhaitez accéder.  Si des panthères sont cantonnées dans les intérieurs, vérifiez que les trappes de communication entre les loges contenant ces panthères et les loges où vous souhaitez accéder sont fermées et cadenassées.  Si les conditions sont réunies, vous pouvez pénétrer dans les loges intérieures à l’aide la clef conditionnelle S.  Vérifiez l’intégrité des grillages, portes, séparations, trappes et éléments de serrurerie.  A la sortie vérifiez qu’aucune personne n’est restée dans les loges intérieures puis fermez la porte et replacez la clef conditionnelle S sur l’échangeur.

Rentrée des panthères dans les loges intérieures. Vérifiez qu’aucune personne n’est restée dans les loges intérieures. Vérifiez que toutes les portes d’accès sont fermées et que les configurations de trappes sont correctes.  A l’aide de la clé conditionnelle R, déverrouillez les trappes et ouvrez-les.  Comptez le nombre de panthères qui passent les trappes.  Lorsque les panthères sont rentrés, fermez, goupillez, et cadenassez les trappes replacez la clef conditionnelle R sur l’échangeur.  Vérifiez visuellement que les panthères sont présentes dans les loges intérieures avant toute autres opérations, en particulier avant de pénétrer dans l’enclos extérieur.

Aucune panthère ne doit rester la nuit sur l’enclos extérieur. Si les animaux refusent de rentrer le soir, essayez à nouveau ¼ d’heure plus tard. Au bout d’1/2 heure, contactez le responsable animalier d’astreinte.

Fermeture de la fauverie.  Eteignez toutes les lumières.  Verrouillez tous les accès au bâtiment à votre départ.

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Annexe 18 : Système d’attache du grillage au Zoo Fauverie du Mont Faron

Ce système est utilisé entre autre pour les enclos des panthères. Il s’use très peu et permet une fixation solide aux montants. Ces derniers sont en équerre, ou « cornières », métalliques. Ils sont ancrés dans le béton au niveau du sol et des murs. Des ‘macaronis’ (zones de soudure) sont fixées côté public et côté félin (pour plus de solidité et éviter tout mouvement de cisaillement) entre le montant et le ‘spaghetti’ (tige métallique).

‘macaroni’

‘spaghetti’

Cornières Ancrage au sol Figures 258 et 259 : Système d’attache du grillage des panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron (photos personnelles)

Figure 260 : Schéma du système utilisé au Zoo Fauverie du Mont Faron (schéma personnel)

Un grillage simple torsion en fil de fer galvanisé de 2mm de diamètre est utilisé. Ce dernier est fixé au ‘spaghetti’ par des fils de fer torsadés (3 ou 4 fois) sur eux-mêmes (les attaches). Ainsi, le grillage ne s’use pas sur la charnière ronde (‘spaghetti’). Il est également renforcé par des tendeurs auquel il est fixé avec le même principe d’attache. Parfois, il faut raccorder deux grillages ensemble avec ce système.

Tendeur

Figures 261 à 263 : Attache du grillage chez les panthères au Zoo Fauverie du Mont Faron et fixation de deux grillages ensemble (photos personnelles)

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Annexe 19 : Circulation du public dans les enclos

Contenu de l’annexe 2 de l’arrêté du 25 mars 2004 (5) :

« 1. Dispositions générales

La circulation du public dans les lieux où sont hébergés ou circulent des animaux n'est possible que si les risques pour la sécurité et la santé des personnes sont prévenus par la mise en place d'installations et de conditions de fonctionnement adaptées.

De telles présentations ne sont possibles que si elles n'occasionnent aucune perturbation du bien-être des animaux.

Une surveillance, proportionnée à la nature des risques à prévenir, doit être organisée.

Le comportement des animaux doit être observé régulièrement et les animaux agressifs doivent être écartés de telles présentations.

Si les animaux présentés sont susceptibles de transmettre des maladies aux personnes, une prévention de ces risques doit être organisée. Elle doit être proportionnée aux risques présentés et doit comprendre un contrôle régulier de l'état de santé des animaux, accompagné le cas échéant de tests de dépistage des maladies transmissibles.

Des indications doivent informer le public des règles qui doivent être respectées et le prévenir des risques présentés par certains comportements ou attitudes. Le public doit être informé de l'interdiction de s'écarter des lieux qui lui sont réservés.

Dans le cas où le public est admis au sein des enclos, le responsable de l'établissement ou toute autre personne qu'il délègue doit interdire l'entrée du public dans les lieux où sont hébergés les animaux dans le cas où un incident intervenu dans ces lieux, un nombre de visiteurs trop important ou un comportement du public non conforme au règlement intérieur de l'établissement risquent de mettre en péril la sécurité des personnes ou celle des animaux.

2. Circulation des visiteurs dans les enclos, à l'intérieur de leur véhicule

La circulation des visiteurs dans les enclos, à l'intérieur de leur véhicule, fait l'objet d'une autorisation du préfet.

Dans les enclos où les visiteurs sont autorisés à circuler dans des véhicules, la circulation doit s'effectuer à sens unique selon un parcours de visite déterminé.

Dans les parcs où un contact direct entre les animaux et les véhicules des visiteurs existe, les véhicules dont les caractéristiques n'assurent pas une protection suffisante des visiteurs, en particulier les véhicules décapotables ou à deux roues, sont interdits.

Les animaux pouvant compromettre la sécurité des visiteurs se trouvant à bord de leur véhicule doivent être maintenus dans des enclos secondaires les séparant du public.

Les véhicules de service ou les véhicules d'intervention d'urgence doivent pouvoir accéder rapidement à n'importe quel endroit du circuit emprunté par les visiteurs.

Les modalités du fonctionnement des ouvertures empruntées par le public doivent s'opposer à toute sortie des animaux.

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Lorsqu'un système de double porte est nécessaire pour répondre à cet objectif, l'espace entre les portes de ces sas doit être suffisant pour pouvoir les fermer à l'avant et à l'arrière de tout véhicule entrant dans l'enclos.

Dans les cas où ces portes sont commandées électriquement, un système de débrayage doit permettre de les fermer manuellement en cas de panne électrique.

Lorsque plusieurs parcs accessibles à la visite se succèdent, le circuit de circulation doit être conçu de façon à pouvoir évacuer indépendamment les différents parcs hébergeant des animaux d'espèces dangereuses.

Les établissements doivent disposer d'une organisation et de moyens permettant de prendre en charge immédiatement les incidents susceptibles de porter préjudice à la sécurité des visiteurs. Un véhicule de service doit notamment pouvoir intervenir immédiatement. Les établissements doivent être en mesure d'évacuer ou de faire évacuer les véhicules des visiteurs tombés en panne.

Les personnels affectés aux opérations de surveillance ou intervenant à l'intérieur de l'enclos doivent être reliés par un réseau de communication.

Le personnel de surveillance et celui intervenant avec un véhicule de service doivent disposer de moyens permettant de repousser les animaux manifestant un comportement dangereux pour la sécurité des personnes.

Les modalités de l'entretien des animaux ne doivent pas contribuer à ce qu'ils sollicitent les visiteurs ou qu'ils répondent à leurs sollicitations.

La conduite des véhicules, et notamment leur vitesse, ne doit pas nuire à la tranquillité des animaux. En particulier, la conduite des véhicules ne doit en aucun cas rechercher le contact avec les animaux.

Une signalisation, visible et facile à lire, est installée ou remise aux visiteurs pour les avertir des consignes qu'ils doivent respecter pendant leur traversée des parcs.

Ces consignes indiquent, notamment, que les visiteurs doivent : - ne pas quitter leur véhicule ; - garder les portes de leur véhicule verrouillées ; - garder les fenêtres de leur véhicule et leur toit ouvrant fermés ; - klaxonner ou faire un appel de phares et attendre l'arrivée d'un véhicule de service s'ils tombent en panne.

Cette liste de consignes doit être complétée en fonction des particularités des espèces rencontrées lors de la visite.

Le plan de secours visé à l'article 7 du présent arrêté doit comporter les consignes à suivre par les visiteurs et le personnel en cas de panne d'un véhicule de visiteurs et en cas d'accident survenu entre deux visiteurs ou entre un visiteur et un animal.

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3. Circulation des visiteurs dans les enclos à bord d'un véhicule de l'établissement

La circulation des visiteurs dans les enclos à bord d'un véhicule de l'établissement fait l'objet d'une autorisation du préfet.

Lorsque la visite d'un parc s'effectue à bord d'un véhicule de l'établissement, celui-ci doit répondre aux règles éventuelles de sécurité liées au type de véhicule utilisé et propres au transport des personnes.

Les modalités du fonctionnement des ouvertures empruntées par ce véhicule doivent s'opposer à toute sortie des animaux.

Dans le cas où le parc héberge des animaux d'espèces considérées comme dangereuses, le véhicule utilisé doit permettre aux visiteurs de se soustraire à toutes agressions éventuelles des animaux.

Sa conduite doit rester sous le contrôle permanent du personnel de l'établissement.

Les animaux pouvant compromettre la sécurité des visiteurs se trouvant à bord du véhicule doivent être maintenus dans des enclos secondaires les séparant des lieux où circule le véhicule.

L'utilisation du véhicule, et notamment sa vitesse, ne doit pas nuire à la tranquillité des animaux. En particulier, la conduite du véhicule ne doit en aucun cas rechercher le contact avec les animaux d'espèces dangereuses et agressives.

Le véhicule ou son conducteur doit être relié à l'extérieur par un système de communication.

L'établissement doit disposer de moyens adaptés permettant de pouvoir rapidement porter assistance aux visiteurs et, le cas échéant, de les évacuer. La mise en œuvre de ces moyens est décrite dans le plan de secours visé à l'article 7 du présent arrêté. »

Dans le cas du Safari de Peaugres, les visiteurs peuvent faire le safari voiture soit avec leur véhicule personnel soit dans un bus électrique appartenant à l’établissement. En prenant ce bus, les visiteurs peuvent plus facilement prendre des photos que lorsqu’ils conduisent.

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NOM PRENOM : GAY ALINE

TITRE : LA SECURITE AUTOUR DES GRANDS FELINS EN ZOO

Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, le 28 novembre 2013

RESUME : Ce travail porte sur « la sécurité autour des grands félins en zoo ». Il aborde la protection du public et du personnel face à des animaux d’espèces considérées comme dangereuses. Le respect des impératifs biologiques et du bien-être de ces animaux captifs étant également un aspect primordial. Cette thèse bibliographique a été complétée par une enquête de terrain dans plusieurs parcs français. Ce document permet au professionnel d’avoir un aperçu détaillé et large des principes de sécurité en zoo. Il peut également être lu par les visiteurs dans le but d’apprécier sur des bases concrètes les conditions de vie des animaux et la sécurité dans laquelle ils visitent le parc. La première partie traite de l’histoire des zoos et de leurs différents rôles. Elle permet d’aborder l’importance de la sécurité au travers d’une liste non exhaustive d’accidents survenus au cours du XXI° siècle. La deuxième partie synthétise la législation en vigueur dans les parcs français ainsi que son application administrative. La dernière partie décrit de façon illustrée différentes manières d’appliquer ces obligations dans les zoos visités.

MOTS CLES : - Félidés - Animaux de zoo - Dispositifs de Sécurité - Animaux - Protection

JURY : Président : Monsieur le Professeur Olivier MONNEUSE

1er Assesseur : Madame le Docteur Sylvie MIALET 2ème Assesseur : Monsieur le Professeur Michel PEPIN

Membre invité : Monsieur le Docteur Guillaume DOUAY

DATE DE SOUTENANCE : 28 novembre 2013

ADRESSE DE L’AUTEUR :

Rue Sébastopol 69930 Saint Laurent de Chamousset