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Guignol’s Band Killing Zoe de Thierry Horguelin

Le montage Number 77, Summer 1995

URI: https://id.erudit.org/iderudit/25094ac

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Publisher(s) 24/30 I/S

ISSN 0707-9389 (print) 1923-5097 (digital)

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Cite this review Horguelin, T. (1995). Review of [Guignol’s Band / Killing Zoe de Roger Avary]. 24 images, (77), 49–49.

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GUIGNOL'S BAND par Thierry Horguelin

unombr ede smystère sd u Festival de A Cannes 1994, il faut se demander comment cefilm, v u parving t personnesa u Marché, devint en quelques jours l'objet d'un invraisemblable boucheà oreille ,avan t d'être sacré chef-d'œuvre du off-Croisette. Retombée del'effe t Tarantino? Coscénariste de , Roger Avary appartient comme son copain Quentin (producteur de Killing Zoé)à l agénératio n desvidéoclubs , qui atét éc equ'ell esai td u cinémae nvision ­ nant continûment lescassette squ'ell e louait et Eric Stoltz. «Un premier film en forme de carte de visite às aclientèle . D'où l'incroyable salmigondis adressée au grand Hollywood.» de références qui tisse son cinéma (deJoh n Woo àJean-Lu c Godard et de Jean-Pierre son duo d'amour avec une étudiante en une théâtralité savamment géométrisée, Melville àSa m Peckinpah).Mai si lsuffi t de Beaux-Arts qui se prostitue à mi-temps Avary se révèle incapable de dominer l e découvrir Killing Zoe loin des folies can­ constituent le meilleu r du film. Par une délire et l'engrenage de la folie qu'appelait noises pour ramener l'événement à de plus série de distorsions infimes, Avary restitue son scénario. De ralentis en cadrages cha­ justes proportions: une très petite chose, à de façon fine et just e la sensation coton­ loupés, sa mise en scène abuse des pires peine un film. Et pour comprendre aussitôt neuse, rarement illustrée à l'écran, d u procédés, dans une accablante accumula­ pourquoi, quelque bémols qu'on puisse décalage horaire, dans une claustrophobie tion de n'importe quoi qui confond la émettreà l'endroi t de Pulp Fiction, Quentin d'aquarium et un e impression d'irréalité descente aux enfers et la surenchère grand- Tarantino reste un cinéaste de grand talent croissantesauxquelle sconcouren t sansdout e guignolesque. Le filmage informe, la com­ (direction d'acteurs, exécution du plan, les conditions de production du film, situé plaisance crapuleuse et l'escalad e dans l a maîtrise de l'espace et du temps filmiques), à Paris mais tourné pour l'essentiel en in­ nullité achèvent de rapprocher Killing Zoe auquel on ne peut que reprocher, après le térieurs àLo sAngeles . de True Romance, Romeo is Bleeding et coupd eforc ed e ReservoirDogs , des'aban ­ Tout basculeave cl'irruptio n d'unJean - Natural Born Killers, loin de l'actuel e t donner à un cinéma d'effets. De l'effet, Hugues Anglade sihallucin é que,pa r com­ passionnant renouveau du film criminel encored e l'effet, toujours de l'effet, tellees t paraison, leCharle s IX deL a reine Margot américain : Cari Franklin (OneFals e Move) , justement ladevis ed e Killing Zoe.Selo nl a semble jouerdan su nfilm d e Bresson. Après James Gray (Little Odessa) et le Tarantino nouvelle recette du jeune cinéma indépen­ une nuit orgiaque passée à s'enfourner par de ont un point de vue sur dant américain (frapper n'importe comment tousle strou sde spelletée sd ecoke ,d'héroïne , laviolenc equ'il s filment; Roger Avary n'en maisfrappe r fort),l ethèm earchi-éprouv é du de speed et d'autres substances non identi­ a pas. • braquage foireux n'est pour Avary qu'un fiées,Anglad e l'allumé et Stoltz le profes­ prétexteà fair e sespreuve sd e «wonder kid», sionnel selancen t dans le hold-up du siècle dans un premier film en forme de carte de encompagni e d'un e band ed eparfait s crétins visite adressée au grand Hollywood. camés jusqu'à la moelle. Le braquage vire KILLING ZOE États-Unis1994 . Ré. e t scé. : Roger Avary . Ph.:To m Killing Zoe, pourtant, commence comme ils edoi t àl'équipé e suicidaire,ave c Richmond. Mont.: Kathryn Himoff. Int.: Eric prise d'otages et massacre général. Mais là plutôt bien.L'arrivé eà Pari sd'u n perceur de Stoltz,Jean-Hugue s Anglade,Juli e Delpy,Gar y coffre-forts américain (EricStoltz) ,so ninstal ­ où Reservoir Dogs dynamitait une trame Kemp, Tai Thai, Bruce Ramsey. 95 minutes. lation dans un hôtel de chaîne anonyme et voisine par une construction acrobatique et Couleur.Dist. : CFP.

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