Unbox your phone : Libérez votre smartphone. Unbox your life : Libérez votre vie. DAS Galaxy S8+ : 0,260 W/kg, DAS Galaxy S8 : 0,315 W/kg. Le DAS (débit d’absorption spécifique des appareils mobiles) quantifie le niveau d’exposition maximal de l’utilisateur aux ondes électromagnétiques, pour une utilisation à l’oreille. La réglementation française impose que le DAS ne dépasse pas 2 W/kg. L’utilisation d’un kit mains libres est recommandée. Samsung Electronics France - CS2003 - 1 rue Fructidor 93484 Saint-Ouen Cedex. RCS Bobigny 334 367 497. SAS au capital de 27 000 000 €. Visuel non contractuel. Écran simulé.

1703094_SAMSUNG_FR_PREMIERE_JUN7_GS8+_SPACE-ONE_420x285.indd 1 28/04/2017 12:18 1703094_SAMSUNG_FR_PREMIERE_JUN7_GS8+_SPACE-ONE_420x285.indd 2 28/04/2017 12:18 PHOTO DE COUVERTURE © LUCAS FILM LTD Pour joindre la rédaction composer le 01 70 39 53 suivi du n° de poste de votre correspondant. GAËL GOLHEN Rédacteur en chef (90) – [email protected] VANINA ARRIGHI DE CASANOVA Chef d’édition (Internet) (95) – [email protected] CHRISTOPHE NARBONNE Chef de rubrique (84) – [email protected] FRÉDÉRIC FOUBERT Responsable critiques (89) – [email protected] SYLVESTRE PICARD Rédacteur (Vidéo) (94) – [email protected] ÉLODIE BARDINET Rédactrice (87) – [email protected] NICOLAS BELLET Chef de rubrique (92) – [email protected] ÉDITO FRANCOIS LÉGER Rédacteur - [email protected] CHARLES MARTIN Rédacteur - [email protected] CLARA NAHMIAS Rédactrice (85) - [email protected] ÉDOUARD OROZCO Social media editor (83)– [email protected] MATHILDE CHEREL Rédactrice graphiste (91) – [email protected] COLLABORATIONS DIRECTRICE ARTISTIQUE : LUCIE BOUQUET (WAKE UP DESIGN) RÉDACTRICE GRAPHISTE ET ICONOGRAPHE : VIRGINIE GERVAIS SECRÉTAIRES DE RÉDACTION : ESTELLE RUET AVEC CÉCILE PLET. CONSEILLER DE LA RÉDACTION : LÉONARD HADDAD TEXTES : GUILLAUME BONNET, DAVID FAKRIKIAN, FRÉDÉRIC FOUBERT, FRANÇOIS 40 ans de GRELET, FRANÇOIS LÉGER, PIERRE LUNN, BENJAMIN ROZOVAS, SYLVESTRE PICARD.

SITE INTERNET DAVID CAPELLE : Digital manager DIRECTION, ÉDITION REGINALD DE GUILLEBON : Directeur de la publication LAURENT COTILLON : Directeur exécutif FRÉDÉRIC TEXIER : Responsable financier FABRICATION CREATOPRINT - ISABELLE DUBUC – 06 71 72 43 16 SUPPLÉANTE : Sandrine Bourgeois MARKETING PAULINE PARNIÈRE : Directrice marketing et abonnements – 01 70 36 09 98 [email protected] Adeline kuyten : Chef de projet junior - 01 70 36 09 99 PUBLICITÉ MAGAZINE CINÉMA ET VIDÉO n 1977 , quelques mois après la sortie du premier SYLVIE MARCEAU – [email protected] – 01 70 36 09 91 LAURENCE NICOLAS – [email protected] – 01 70 36 09 93 HORS CINÉMA ET VIDÉO numéro du magazine que vous tenez entre vos SANDRINE KIRCHTHALER – [email protected] – 01 44 88 89 22 E mains, prend le monde par surprise PUBLICITÉ DIGITALE (SITE ET MOBILE) CINÉMA ET VIDÉO FRÉDÉRIC ARNOULD – [email protected] – 01 44 88 97 52 avec un space opera qui va tout changer. Le cinéma vient ROMAIN PROVOST – [email protected] – 01 44 88 89 27 HORS CINÉMA ET VIDÉO de basculer et ne sera plus tout à fait comme avant. Pour- SANDRINE KIRCHTHALER – [email protected] – 01 44 88 89 22 RÉGIE PUBLICITAIRE tant, on raconte à l’époque que personne n’y croit – ni ses MEDIAOBS - CORINNE ROUGÉ - [email protected] amis proches (à part Spielberg), ni les dirigeants du studio COMMANDE ANCIENS NUMÉROS Tél. : 03 88 66 28 63 (la Fox). Le film est malgré tout un succès colossal et ABONNEMENT Tarif standard 1 an France métropolitaine 29 € pour 6 parutions. six ans plus tard, Star Wars est devenu une trilogie, un uni- Tarif avec Hors-séries 1 an France métropolitaine : 46 € pour 6 parutions du numéro régulier + 3 hors-séries. Tarifs autres destinations sur demande auprès du service abonnements. vers, une marque qui va s’étendre jusqu’à prendre une ATTENTION, NOUVELLES COORDONNÉES DU SERVICE ABONNEMENTS : Gérer vos abonnements, abonnez-vous, réabonnez-vous ou posez vos questions. place immense dans notre quotidien. C’est ce que veut Par internet : www.premiere.fr (rubrique « Abonnez-vous ») Par téléphone : 03 88 66 28 63 (France) – (00 33) 3 88 66 28 63 (étranger) raconter ce numéro spécial en vous proposant un voyage Ouvert du lundi au jeudi de 9 h à 12 h et de 13 h à 18 h, le vendredi de 9h à 12h et de 13h à 16h. Par email : [email protected] Par courrier : Première abonnements – 19, rue de l’Industrie – BP 90053 - à travers la petite histoire (les jeux, les comics, les films, 67402 ILLKIRCH CEDEX les jouets…), mais aussi la mythologie imaginée par George Abonnements Suisse : 1 an (6 n°) 39 CHF. EDIGROUP – Rue Peillonnex 39 – 1225 Chêne-Bourg Tél. : 022 860 84 01 [email protected] Lucas qui dialogue avec l’époque, le cinéma et nous. Année Abonnements Belgique : 1 an (6 n°) 29,50 €. EDIGROUP – Bastion Tower Étage 20 – Pl. du Champs de Mars 5 – 1050 Bruxelles. Tél. : 070/ 233 304 – www.edigroup.be – après année, cette chronologie embrasse l’évolution d’une [email protected] Abonnements Canada : EXPRESS MAG, 8275 Avenue Marco Polo, Montréal, franchise folle et la destinée du plus grand phénomène QC H1E 7K1, Canada Tél. : (514) 355-3333 ou (1) 800 363-1310 (français) ; (1) 877 363-1310 (anglais). Fax : (514) 355-3332. Prix : 1 an 49 $, USA. Prix : 1 an 49 $, pop de tous les temps. 40 ans de Star Wars, c’est l’histoire Canada (TPS et TVQ non incluses). “Première” ISSN 0399-3698, is published monthly (10 times per year, except January and August) by Première SAS, d’une saga générationnelle et révolutionnaire. 40 ans de c/o Distribution Grid, 600 Meadowlands Parkway, Unit 14, Secaucus, NJ 07094 USA Periodicals Postage paid at Secaucus, NJ. Postmaster : Star Wars, c’est l’histoire d’une œuvre géniale qui a façonné Send address changes to “Première”, c/o Express Mag, PO Box 2769, Plattsburgh, NY, 12901-0239. l’inconscient collectif. 40 ans de Star Wars, c’est au fond, VENTE DÉPOSITAIRE ISSN 2553-8039. Tous droits de reproduction textes et photos réservés l’histoire de nos vies. pour tous pays sous quelque procédé que ce soit. Commission paritaire : n° 0918 K 82451. Imprimé en Belgique par Renny-Roto sa, Rue de Rochefort 211, GAËL GOLHEN 5570 Beauraing. Dépôt légal : juillet 2016 – Distribution Presstalis. RÉDACTEUR EN CHEF DIFFUSION PAGURE PRESSE : BERNARD LHERMITE, ÉRIC BOSCHER, VALENTIN MOREAU ADRESSE 105, rue La Fayette, 75010 Paris. IMPRIMÉ PAR ARTIGRAFICHE BOCCIA SPA - SALERNO Ce magazine est édité par : Première Média SARL, au capital de 10 000 €, 105, rue La Fayette, 75010 Paris, RCS Paris 820 201 689.

4 Juillet—Août 2017 Le parfum très masculin

wanted.azzaro.com I : LES ORIGINES II : L’ESSOR 08 16 HORS - SÉRIE N ° 4 JUILLET A OÛT 2 0 1 7 S o m aire

1969-1977 1978-1981 COMMENT L’INCONSCIENT COLLECTIF GEORGE LUCAS A NOURRI STAR WARS AU-DELÀ DES NUAGES

VI : LA DÉSILLUSION VII : LA CONCLUSION VIII : LE RACHAT 54 62 72

1999-2001 2002-2006 2007-2012 L’AVENTURE GEORGE LUCAS L’EMPIRE ANTÉRIEURE & LA DERNIÈRE CROISADE EN HÉRITAGE

6 Juillet—Août 2017 III : LA FIN IV : L’ABSENCE V : LA RÉVISION 24 32 42

1982-1985 1986-1994 1995-1998 BONNE NUIT LES GARDIENS LE COUP LES PETITS DE LA GALAXIE D’ÉTAT PERMANENT

IX : LA NOSTALGIE X : LE HÉROS 80 90 98

2013-2016 2017 L’Eternel RETOUR LA LÉGENDE DE retour VERS LE FUTUR MARK HAMILL

Juillet—Août 2017 7 © LUCAS FILM LTD 8 C-3PO etR2-D2(LaGuerredesétoil es). Juilet — Août 2017 I : LES ORIGINES COMMENT L’INCONSCIENT

COLLECTIF 19 6 9 - 7 A NOURRI STAR WARS Innovant ET influencé. Star Wars concentre tous les fantasmes de cinéma, de SF et de comics d’un jeune cinéaste qui s’inspire énormément de la pop culture de son époque. (Pré)histoire d’une saga forgée sur plusieurs années qui s’apprête à tout révolutionner.

Juillet—Août 2017 9

1973

L’INFLUENCE DE KUROSAWA

Dès 1973, année où George Lucas com- mence l’écriture de Star Wars, le cinéaste se confie sur ses sources d’inspiration. Les références sont variées (de Flash Gordon à David Lean en passant par le cinéma in- dépendant européen). Mais un nom revien- dra souvent durant ces années de gestation, celui d’Akira Kurosawa. En 2001, Lucas ex- pliquait : « Star Wars lui doit beaucoup. Ce que j’aime par exemple dans La Forteresse cachée, c’est que l’histoire est racontée du point de vue de deux personnages secon- daires. Dès le début, j’ai cherché à faire la même chose pour Star Wars : prendre deux petits personnages, et suivre les péripéties à partir de leur perspective. Dans ce cas pré - cis, il s’agissait des droïdes. » Les parallèles entre La Guerre des étoiles et La Forteresse cachée sont nombreux. Kurosawa raconte la fuite d’un général et d’une princesse aidés par deux paysans. On trouve aussi un général maléfique, Hyoe, dont l’allure, le casque et les cicatrices annoncent Dark Vador, un énorme marchand d’esclaves qui pourrait être le cousin de Jabba et de très denses fo- rêts qui évoquent les paysages d’Endor. Mais Lucas emprunte aussi aux autres films du maître. Ainsi la bagarre de la Cantina est un hommage direct et très fidèle à un passage génial de Yojimbo . Lucas a découvert Kurosawa grâce à son ami de fac John Milius, mais il a sans doute revu tous ces films au début des années 70 puisqu’ils ressortent aux États-Unis et sont présentés dans de nombreux festivals. C’est en tout cas à ce moment-là que les cinéastes du Nouvel Hollywood rencontrent le maître japonais (Coppola l’a même invité dans les locaux d’American Zoetrope au début de la décennie) et mesurent son génie. Son sens du cadre inouï, son art du storytelling et ses acteurs. George Lucas avait même proposé le rôle de Ben Kenobi à Toshiro Mifune, qui refusa. Celui-ci avait peur que le film soit « cheap ». P.L.

Toshiro Mifune dans

© DR Yojimbo, d’Akira Kurosawa.

12 Juillet—Août 2017 de du FaconMilenm,setrphg que GorgLucasij’àflpmèvn détailes. L’rpisouSWoint se déplacrn’,gâàmqutè fluidté avecqsisxpmben gros ucèd’etim.Mais,lép : très : troisan.Réult la chîneITV.Durée série Deux ansvtloridLGé,la 1975 avit encoredul. C.J. Thorpe,aentidwncélèb. »Iy Windy, lerspctéJBenu’Ohao des Whil.PrmèpatVoc’isM quels pagcomençntrots :« J tions depacrqu’lmé Il gribouedspatnm réalisateu comenàiLGds. Grafit Grafit un cotraveUidAisspmer Sorti lesvédTHX138,Lucagn-à « VOICI L’HSTOIRE GEOR LUCAS, BENDU... » LE RSPCTÉJDI DE MACWINY, (1973) DE S E L TOI É S DE Cosm 19. PREMIÈDIFUSION Cosmo 1999 999 1 S O SM O C

seraunénomcèen1973,l’éù et« unrcàlaFashGodon L’ÉCRITUE D premitand« SWas ».

F.L. estdifuéaRoym-Unr COMMENE S.P. ERRE GU A L ».

American -

Chewbac vit« dgrnsyuxjs » pour lesdiféencavm.Vz,s,q art qui s’ycolera.Lvtpendnnc 1976 SORT IXMAVNTLEF et auxdroïs.L’éipl s droiten1986. les drnicompubét onsacré auxEwk gan (Lukeprendmêulo usclé àaStone) parvient lusàconeSarW Los AngelesTim.Daleés 80,Mrv Star Ws dèles àaprmitogLuc).D19784, Wilamson créetdhisgèf tises dcénarinpé(AhGow,l vient l’unedsocmotgrâàpa sauve Marldmsfinc.StWde- énorme carton,plifépasuèdq plus d’nmoisavtLGeréi.C’ Roy ThmasetdinéprHwCk,or vendus. Leprminéol’aptt,c 100 000 exmplairs l’argent quàpide film netouchrad les royatis :Luc Stan Lerogsu film. Surtouqe bande siéed’u d’une apttioen pas uotentiel la Foxquinecrent bien relscad dès 1975,celafait Star Ws Marvel afind’apt pincott égoeav Lorsque Chalip nodéfiteRalphMcQursèb LEROMAN COMIS SORTIEDUPRM amêedroitàunsip encomis S AR W AR T S c’est finalmenADFor fusa. SoslenmdGrgLucas, d’écrie lv,maisn à uncopaiex-étdenm étoiles un romadaptLGes avec l’éditurDRypob ting deLucasflm,éouea Charles Lipncott,dumk S AR W AR T S - - . Lucasvitd’borpé quotidenansle auxnéesR

? 1977 S.P. S.P. Juilet - -

- - - — Août 2017

13 I : LES ORIGINES 1969-1977 « C’EST QUOI CE TRUC DE FORCE À LA CON ? » BRIAN DE PALMA, après la projection de « Star Wars ».

(1977) L’AVANT-PREMIÈRE CONFIDENTIELLE Début 1977, la date de sortie de La Guerre des étoiles approche mais George Lucas accumule les difficultés : dépassement de budget, problèmes avec les effets spé- ciaux... Pour calmer la Fox et rassurer Alan Ladd Jr., son président, une projection secrète est organisée à San Anselmo. Tout le gratin du studio est là, ainsi qu’un petit cercle d’amis du réalisateur. Brian De Palma, Steven Spielberg, John Milius, Jay Cocks (critique du Time et scénariste), Roy Thomas (scénariste et éditeur de comics) et Howard Chaykin... Tout le monde piétine devant la salle, pourtant ces premiers spectateurs vont découvrir une copie inachevée. Les effets spé- ciaux ne sont pas finalisés, le mixage non plus. La lu- mière s’éteint et la séance commence... Lorsque le film s’achève, le cinéaste est loin de s’attendre à ce qui va se passer. Le président de la Fox est en larmes et affirme : « C’est le plus grand film que j’ai jamais vu », persuadé que tous ses efforts vont payer. De leur côté, les diri- geants du studio acquiescent mollement (la direction (1977) SORTIE DU PREMIER FILM marketing demande carrément que le titre soit changé, 25 mai 1977. George Lucas est en train de mixer le mot « wars » étant jugé anti-commercial). Mais les lsetus dvieor soiùo nsso né térapnoguèsree sf indiet Llea mGounetrargee d dees Néteowil eYos rauk remarques les plus dures viennent de ses amis. Tout son cercle, à l’exception de Spielberg et de Cocks, pense que New York, de Martin Scorsese. Vers 18 heures, La Guerre des étoiles est un désastre. Réunie après la GCheoinregsee eTt hMeaatrrcei.a I lqsu tiottmenbten let satluodrsio s uenr udniere fcitlieo dn’ datu- projection, la petite bande détruit littéralement Lucas. tente qui remonte jusqu’au coin du block. Lorsque le Le plus féroce est De Palma qui critique violemment le film, sa philosophie et ses thèmes : « C’est quoi ce truc réalisateur demande à l’un des spectateurs ce qu’il de Force à la con ? », demande le père de Carrie. Lucas fait là, ce dernier lui répond : « C’est la queue pour est ébranlé, défait. Résigné. « C’est mort, c’est juste La Guerre des étoiles, mec. » Quelques jours plus un film débile qui ne marchera jamais », dira-t-il à sa tard, Lucas part en vacances à Hawaï, bientôt rejoint femme Marcia quelques heures après. Pour lui remon- par Steven Spielberg qui lui apprend que le succès de ter le moral, Marcia téléphone à De Palma et réussit à son film dépasse toutes les espérances. La folie Star convaincre ce dernier de réécrire le texte d’introduction Wars vient de commencer. Pour la petite histoire, à l’égard duquel il est particulièrement critique. Lucas apbllioaenrgse d ,q ilufef’ési lrdsen ecuto.x nI nshtdoriumaisnmenae Jost uonnne stc lh v’âiidteneéaetu d de’ue v nsao iarbu lter ejso upurrr ou. jneet, corrigera ces phrases qui deviendront le déroulé que l’on connaît. Quelques semaines plus tard, La Guerre des P.L.

© LUCAS FILM L TD étoiles sort en salles, mais c’est une autre histoire. D.F.

14 Juillet—Août 2017 La Guerredesétoiles. Juilet Les hérosde — Août 2017

15 I : LES ORIGINES 1969-1977 © LUCAS FILMS LTD 16 Dark Vador(RogueOne– AStarWarsSt ory). Juilet — Août 2017 II : L’ESSOR GEORGE LUCAS

AU-DELA 1 9 78 - 981 DES NUAGES Au moment de la sortie de L’Empire contre-attaque, Lucas est au sommet de sa créativité. L’empire Star Wars se déploie sur tous les fronts (technologique, industriel, culturel…) et le cinéaste accomplit son rêve en devenant un artiste indépendant avec la construction de ce qui deviendra le Skywalker Ranch.

Juillet—Août 2017 17 1978

LE JOUR OÙ DARK VADOR EST DEVENU

À cet instant décisif de 1977, le pacte avec des cen- ANAKIN taines de millions de spectateurs est scellé : il y aura une suite à La Guerre des étoiles, c’est obligé, puisque Dark Vador est vivant et prêt à contre-attaquer. Re- SKYWALKER marquons que cette promesse ne concerne ni Han, ni C’est pendant l’écriture de L’Empire contre-attaque Chewie, ni Luke, ni la Force, ni l’Étoile noire, ni les que George Lucas débarque avec cette idée proprement rebelles, ni l’Empire, mais bel et bien ce personnage masqué qui vient de s’approprier le film en moins de géniale qui va transformer sa saga intergalactique vingt minutes de présence cumulée à l’écran. Un gars en tragédie shakespearienne. u PAR GUILLAUME BONNET qui n’a besoin que de lever un doigt pour mettre tout le monde ­d’accord. Demandez à ce pauvre Amiral Motti. ador souffle dans son respirateur. Il ba - On a beaucoup glosé à l’époque (et depuis) sur l’étendue lance deux trois salves sur des X-Wings de l’univers imaginé dès le départ par George Lucas. rebelles et se fait dégommer par Han Avait-il tout pensé, tout anticipé, tout prévu, ou a-t-il su Solo, finalement revenu de son attitude s’adapter à la situation, interpréter le succès, sculpter le de mercenaire cynique. Les gens se mythe qu’il avait lui-même créé à mesure que celui-ci lèvent dans la salle pour applaudir (le grossissait, grossissait, jusqu’à dévorer le monde ? Les poing brandi vers l’écran n’a pas encore deux sont sans doute vrais, simultanément. Mais en tout été inventé), et Luke Skywalker a enfin état de cause, si Vador échappait à la mort en fin de film, la voie libre pour son « one in a million c’est bien qu’il n’avait pas échappé à Lucas qu’il était le shot » qui fait exploser l’Étoile noire. Défait, le vaisseau personnage le plus puissant de son univers en construc- Vde Vador rétablit pourtant sa course et repart vers l’in- tion. Le monde (de Star Wars) ne s’est pas fait en un fini. Il reviendra, c’est sûr, et Star Wars avec lui. jour. Tout ne faisait alors que commencer. © LUCAS FILMS L TD

18 Juillet—Août 2017 SKYWALKER ANKI que lpbicmondaentrv lors. Iyaicunvdeà férend pesonlumv ent généralde’hisoi) l’univers gobaqd, a priotédneuf lien mystéreuxdho mes, laprofndu Un simplegt,c’ou e mytholgi(aFrc, d’une prtésqoigl,m. est unaurmoen-clé,ùvèidnéa toues afirenpln,cqà’ d’Obi-Wan àorelÉtchiss comédien DavPrwse)ùV« t »lp Le ptigsdlaê(mrvuenxéc un rienvlgaeàsyx. hiérace dl’Emp,tsuo- vaguement « roe »,cspnôlb person, jutècdhmai c’est labuédenfn.Voripè l’histore ducnéma),qvnê une génératioq,bend’ycissa(à plus grandméchte’isoia » porel dtroisanùDkV’éencqu« venirs d’fance),tpouélm Si l’onserpgdachvéqu( Souvenirs, L’Empire contre-attaque. David Prowse,dans - - - déployer ; unrsctivba’au rempli, où’agndsctuis premie Lobo) sur satilogewnRiBav, scénarite féhdHowks,nmen Bracket (unomièdSF,isausl’ Lucas elnd’éritu.C’Lgh Une foislcartpéiàuèsdg,G Récrie lagende ne savaitbsolumenpsù. pardoxe : c’estmenluinq quels Lucapovitbr(re fuite nvaissdcrolxœ volumes qirtnàéc.LdOb-Wa/Vdo « UNE TRAGÉDI a récementonsasupfidv« l ché pourielanvs,LwenKd et Anakienuslmêprog.Ebau et choisidfarlgnsauensV Obi-Wan, YodVdorplusevAk) figures dpèonlLuk(’cOwenLas, Lucas omprendqu’ilynêeb toue lasag. lution dramgqevencéû 18 mars 978, uoentêeùsdinlév Bracket n’ipsluo.Emd mêe enholgraJdipuàLuk).L quelcon « Jsistpère »(diasa sœur jmeldLuk,aispointc’ des ébauchYo,lCitng premiè vson(isenfé1978),tu MICHAEL KNSI, ÉPIQUE. » DE IMNSION quisevotcnfrlaâhd draft, àpartidenovmb197.Dsc TheScrtHisoyf« SaWas ». El Dorad, ). Grand

Rio - - -

des étoiles. dans LaGuerre et MarkHamill Carrie Fisher Juilet — Août 2017

19 II : L’ESSOR 1978-1981 plus génial que j’aie jamais entendu ». On peut fantasmer La Guerre des étoiles, mensongère de son processus créatif. Mais il y a aussi la scène en conférence d’écriture, George Lucas, un mug de George Lucas. un peu de vrai : George Lucas a bel et bien eu une de café à la main, proposant son idée à des collaborateurs ­« vision globale » de la saga Star Wars, dans toutes ses sidérés par tant de génie. Mais il semble bien que l’idée ­déclinaisons. Ça ne s’est simplement pas passé en 1974 lui soit venue seul devant sa page blanche, avant d’appa- lors de la conception du premier film, mais pendant les raître dans son second draft manuscrit, daté d’avril 1978. fêtes de Pâques 1978, au moment de mettre en place Comme l’écrit Michael Kaminski dans son livre surdo - une contre-attaque décisive, qui allait effectivement cumenté The Secret History of Star Wars, à partir du tout changer. u moment où Vador est le père Skywalker, « Lucas prend

conscience qu’il a entre les mains bien plus qu’une bonne backstory ; il a une histoire d’aventure, de trahison et de DATES tragédie de dimension épique, presque une autre saga ». & HISTOIRES De fait, dans les huit mois qui suivent, George Lucas 1978 réécrit non seulement le script de L’Empire contre-­ attaque avec Lawrence Kasdan et le réalisateur L’ÉTRANGE VF Irvin Kershner, mais aussi la légende de la création DE LA GUERRE DES ÉTOILES globale de Star Wars. La page de garde du scénario Pour une génération d’ados français, le Wookie de de L’Empire contre-attaque passe de Chapitre II à La Guerre des étoiles s’est d’abord appelé Chictaba, et ­Épisode V (cinquième draft, daté février 1979), Lucas Yan Solo partait affronter l’empire du mal après avoir ayant dans l’intervalle pris la décision de concevoir traversé la galaxie à bord du Millenium Condor. Cette une prélogie. Pour faire bonne mesure, il trafique étrange traduction est l’œuvre du directeur artistique même de manière totalement malhonnête le soi- ­disant Éric Kahane, choisi par la Fox pour réaliser les dou - script originel du premier volet en Épisode IV – Un blages du premier Star Wars. Une partie des doubleurs ­nouvel espoir, pour The Art of Star Wars, le livre auraient dès le début préféré rester fidèles aux noms an- making of publié en 1979. C’est donc à l’instant pré- glais, mais Kahane se lance dans un vrai travail d’adap - cis où Dark Vador est devenu Anakin Skywalker que tation, n’hésitant pas à modifier le titre – qui devient le mythe du « j’avais tout prévu dès le début » prend La Guerre des étoiles –, les dialogues et surtout les noms sa source. Bien sûr, il y a là un énorme bidouillage de des personnages. Han Solo devient Yan Solo pour éviter la part de George Lucas, une réécriture parfaitement que le spectateur hexagonal ne confonde avec le prénom © LUCAS FILMS L TD / DR

20 Juillet—Août 2017 en France. les icendproutévnjà ­c dès l’épisoeV),manDrktZ-6PO et Chicabnsopluqdmvisenr chose rentndal’(MileiumC charge lditonisquVF.Lps tron delasciéubgSND)pen 2015). LestudiomanlràMchG(p La Sag trWsvuedFnc responsabl daFx– c’tqui hison d’ÉricKaestmlpéuè sortie dL’Empcnt-aque du regtéFancisLx.E1980,lsiop Yan SoltrieGd« puvce »,x quels ignàaAdr,comentù les mouventdèrac,àé Hut. Lesdialognprfisécv sible JaFortr,nomfçdh Falcon surnomé Chicaledw;Mleiu rale d« chwtobo »,iquc )s Ane ;Chwbacdvient(ruolé vient laGuerno.Lsm Guer dsclonapimentévqLuk le trmd’ÉoinspéfàDahS est renoméZ-6PO;R2Dfaipl hois parÉicKneuventlsêgés : Inter sormais ulTie.Mc copies duhw,visblé aurit mébûleos la sag.IprîtqueLucs ray debonusl’itég ponible fcmentsurB- avec BobFtsulmendis la guerdsétoi.Spsanm courie (sanslahdL)tAump a étdifusle1 citation nyme – le réaisatuqiogbend’x au scripthétolemisàisanè gentim falletdcsuporb.Lut ces Lia,ltoudnmbfêf’é raît poulemièfs),nchgvd- de Noël).Dsktchs,uniamé(ùBbFapp voyagent dnslxiepurfê« LfDy »(éq Wars chaîne CBSquivoltémissdr« àa » d’une hrtenpoiaLucsl mais dufexStrWsHoliypc la frnchise.OpsdL’Emiont-tque, La premièsutdGéolc (1978) estranfoméenMilleiuCd . OnysuitHaSol,Chewbcsafmq

pul L A I C E P S Y A D I L O H S R A W R A T S F.L. ? S.P.

du filmorgna.EFrce,HolySp er janvier 1980 surTFdoc - ­( enfrançis.Lt Hugin & M,

? L - ’incompréhen ;C-3PO . Untélfim - - - - -

- - - -

India Joes l’Avaon, eTirNgutMdùéc étai n.Ledoms’enrufàvc ciso, del’autrôtébi.LSkywRnh la LucsVey,à40 kiomètraundSF son utpieenj1978 :l’achdBR, faire lusmentobé.Lucpn dèle ustionépenat :cùr Lucas etàonmienrFrisFdCpl studio hpeaunorSaFrc.Kyéà Korty quifaisadesplmnéen moins 1968,quadlvtrencéeisJh Georg Lucasypensaitduj.Dis tisique) récpsauod’nh. (montage, fsvisuls,iqdrc pas den.Crl’uixOcofm mécanique »), lreptvVdosis tumes qd’yconaîrenlbigén Star Ws étoiles. ­Meilurs cotmpnavLGd escorten JhnMlquiv’Oad du DorothyCanlerPviLosAgs.I Dark Vdoretqulsconmenèn écrie lfutdSarWs tiendra églemsunoàp201 Holywd serntfgé.LSGupDis de touslgrfims ;b,àùn’a Light &Mac,quprissenàlfndeéné instalé eQGdSkywrou’I (1978) (1978) REMPORTEN SIXOSCA LE SKYWALKERNCH Aprèsquelmot(« Cvyz,

VADOR ETLSCLONE LUCAS HÈTE ils’agtmondesavrc etlsnouvaxSarW « ALLEZ YAN SOLO,VF G OME LA CHIO, N MET . S.P. de « LaGursétoils ». etoùseront Juilet G.

! » - - - - — Août 2017

21 II : L’ESSOR 1978-1981 1979 SORTIE DE THE ART OF STAR WARS Premier artbook officiel sur Star Wars, The Art of Star Wars contient le script, les story-boards et les concept arts sublimes de Ralph McQuarrie pour le premier film de la saga. Ré- édité deux fois (en 1994, puis avec une mise à jour en 1997 pour l’édi- tion spéciale) et premier d’une série de dix (deux trilogies plus l’édition spéciale de la première trilogie, Le Réveil de la Force, , et le jeu sur mobile Star Wars – Insurrection), cette première édition est célèbre pour son léger révisionnisme : Lucas a fait rajouter la mention de l’épisode IV dans le script publié (intitulé « quatrième version révi- sée »), alors qu’elle n’existait pas sur l’original. Oonbtjreecr tqifu ?’ iMl avait eu en tête une saga – et des prequels – dès le départ, alors que c’était en réalité très loin d’être garanti (ou clair dans sa tête). L’artbook de l’épisode III,L a Revanche des (1980) FLASH GORDON Sith, est aussi le premier travail d’importance de Avant Star Wars, George Lucas avait tenté d’adapter J.W. Rinzler, qui écrira trois making of de la pre- le comics Flash Gordon d’Alex Raymond. Incapable mière trilogie. S.P. de récupérer les droits (détenus par le producteur Dino De Laurentiis), Lucas préfère finalement créer son propre space opera, mais en puisant largement dans son comics de chevet (la Cité des nuages, le conflit entre les rebelles et l’Em- pire...). Vu le succès de La Guerre 1980 des étoiles, Dino De Laurentiis met- tra en chantier son Flash Gordon LEIA À LA RECHERCHE quelques mois plus tard. Le film, DES BLUES BROTHERS signé Mike Hodges, est une farce in- Carrie Fisher n’arrivera jamais vraiment à se débarras- tersidérale consciente de son ridicule ser de l’ombre envahissante de Leia. Mais elle eut tout et dont l’esthétique camp emprunte de même une vie hors de la galaxie – et quelques rôles beaucoup à... oui oui, La Guerre des marquants. Comme dans The Blues Brothers où elle étoiles. P.L. joue la femme mystérieuse, l’ex de Jake qui traque les frangins Blues à coups d’explosifs, de lance-flammes et de M16. Leia avec un pistolet-mitrailleur ? Et qui ex- plose un immeuble ? Sa présence meurtrière et cartoo - 1981 nesque relançait l’intrigue dès qu’on s’ennuyait – ce qui arrivait très rarement. G.G. IL ÉTAIT UNE FOIS L’ÉPISODE IV À chaque sortie d’un nouvel épisode de la première trilogie, La Guerre des étoiles ressortait dans les salles américaines. Mais le 10 avril 1981, un détail a changé. Le déroulé prégénérique porte pour la première fois le sous-titre Épisode IV – Un nouvel espoir. Dès 1978, Lucas expliquait au magazine Starlog : « Si je devais donner à chaque film son chiffre dans la série, L’Empire contre-attaque serait l’épisode V. Et La Guerre des étoiles, l’épisode IV. Vous imaginez à quel point ce serait compliqué ? Les gens voudraient savoir où sont passés les trois autres films ». Il lui aura fallu attendre John Belushi, Carrie Fisher quatre ans pour l’imposer aux spectateurs. G.G. et Dan Aykroyd. © MCA INTERN A TION AL / DR

22 Juillet—Août 2017

Wuta le (L’Empire contre-attaque). © LUCAS FILM L TD

24 Juillet—Août 2017 III : LA FIN BONNE NUIT 1 982 - 985 LES PETITS Première fissure dans son rapport aux fans. Vingt ans avant la prélogie, George Lucas « reboote » une première fois son univers entier pour les kids, à travers les multiples déclinaisons télé et l’apparition des dans Le Retour du Jedi. Star Wars s’étend… pour le meilleur et pour le pire.

Juillet—Août 2017 25 1983 LES EWOKS ouche froide pour tous les fans de Star CONTRE Wars en 1983. Après trois années de fantasmes fous entretenus par le brillant premier épisode des aventures d’Indiana -ATTAQUENT Jones (1981), des centaines de millions Six ans après, les premiers enfants de Star Wars ont grandi, de préados découvrent l’ultime volet de Luke Skywalker est devenu adulte, mais George Lucas opte la trilogie qui les a bouleversés ­depuis 1977, Le Retour du Jedi. Avec Luke pour une régression infantile qui marque un premier Skywalker tout de noir vêtu et Leia en divorce générationnel. R u PA DAVID FAKRIKIAN bikini, certes, mais aussi la résurrection de Han Solo en Dadolescent boudeur, jaloux et capricieux, le gros muppet Jabba le Hut et aussi, oh, les Ewoks. C’est La Menace fantôme, avec seize ans d’avance, la brebis galeuse de la trilogie originelle, le doigt d’hon- neur de George Lucas en direction de son public de base, celui des deux premiers films. Sortis par la grande porte, © LUCAS FILM L TD

26 Juillet—Août 2017 Le princéta“dèis e celui tséporLAvn ers dl’Achpu. du premifl,xqMakH amil, eêqu source. « Nmven us autyledornag ter l« coup »dpmiSarW ars moins queLaGurdétol rapoté ue-Alniq100 msddo de Georg Lucasn’pdiéltf Retour axsce mature nocépL’Eint-que tradion upem,enlissabvgs seul motd’ore :ivnfpenats, laissent Lucourépdeyesmn le réaisteu IvnKhpodcGyz L’Empire..., unfltoadàsyxq . Iltenedoncréi

! ” etsiln’éap de RichardMarquand. parunetox servils,acun Le RetourduJedi, . -

faisait psluderois.Lvng bone, tapis,sàlcènuv.O dents, lesmagnéocpVHS tan lorsdepui découvre le bikn« sraque »dL , unoveaupblicq Jab, l’imturégesvd e crtainsdlogu la sg,vintecf iles Ewoks,bavux Au fond,Lucasviente« rbotr »pmèis Un nouveaupblic de plusqL’Emircont-atue. pari, Ranch velsbénéfidsag,Luruto obséd parl’ieuvfncSkyw qui ontprécdlefm.Ngashs, loin desfatmenrupisé À lasortie,décptnbu.Lè Le Retour dJi,jgémnsvlenpacb. orignelmnt premis gnd’quétappaaenl, tion d’uhrs-éemagzclSfx) du moneentir,aFcvlpb (les prmièhotofnt’xcad photo : tous’exliq Un opérateucmauxdsli et sramplcéonuAMi. nage, stupéfirlçodMq point queldrchAaHm à changerlsmédptêfos,u pase ontmàdrc-uxs, laissé Kerhnmîtàbodpuficen), lisateur. Enpmaencs(oq’iv malgré psencedRihMquno Cet fois,limsenud’narpLucs, C’étai outlemps“ez, !”» Avec le panig,cquentrîédsoûm. sur L’Empire... Le RtourdJiapntcnqmls Le Rtour dJi,Gorgsvenàl’écnm. Star Ws étaibenpluse.Onvxo La RevnchduJi,stchgépor sansavoiruledxfmpé cé

! L ’icongraphe stmbl Maisàquelprix , maisles

? - - - - -attaque). (L’Empire contr Maître Yoda Juilet — Août 2017

27 III : LA FIN 1982-1985 Carrie Fisher dans de luxe peu répandus. Le film est donc, par essence, un Le Retour du Jedi. en deviendra un habitué avec les éditions spéciales), remake faiblard de La Guerre des étoiles et des meil - une provocation de George Lucas envers tous ceux qui leurs moments de L’Empire contre-attaque, avec une l’ont aidé à bâtir son succès, le vrai début de sa relation nouvelle Étoile noire et une nouvelle révélation – Leia amour-haine et sado-maso avec son public. est la sœur Skywalker – rendant à rebours la scène de Pour les fans, comme pour Lucas, qui divorce de sa L’Empire... où elle embrasse Luke sur la bouche, sacré- femme Marcia juste après Le Retour du Jedi et en­ tame ment osée. Malgré la présence de Lawrence K­ asdan à un passage à vide ponctué de productions qui sont pour l’écriture, la version initiale a été repensée, après d’in- la plupart des fours, les années qui suivent sont très terminables séances de travail avec Lucas, jusqu’à ce rudes et très noires. Une énorme sensation domine le que toute trace de sensibilité « adulte » soit effacée. (On monde des fans de Star Wars, celle d’avoir été floué, murmure que Kasdan aurait conservé tous les enregis - comme si un Terminator avait remonté le temps et ré- trements de ses réunions, et qu’il ne se prive pas de pio- écrit notre histoire, nous aiguillant dans un monde cher des idées à l’intérieur pour les nouveaux films). alternatif qui nous prive de la timeline originale, où Le Retour du Jedi est un film bouleversant, où les Vador démasqué pères et les fils s’entretuent et où Han Solo meurt tra- Le plus grand choc pour le public, une trahison pour giquement, comme le souhaitait Harrison Ford. les fans, est sans aucun doute la révélation de Vador Certes, George Lucas saura en tirer la leçon et ne en vieux monsieur grassouillet et débonnaire sous ­refera pas la même erreur avec la prélogie qui gran- le masque. Dans L’Empire contre-attaque, Irvin dira avec son (jeune) public, d’épisode en épisode et ­Kershner nous avait montré de dos un tout premier se terminera avec La Revanche des Sith dans un noir aperçu d’un Vador monstrueux, à la peau atrocement profond et absolu pour son personnage principal. Mais mal cicatrisée. Son apparition en retraité dans la scène on ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait pu, aurait finale du Retour du Jedi est vécue comme un affront, dû, avoir autant de compassion et de considération,

© LUCAS FILM L TD / DR une première revisitation/révision de l’histoire (Lucas pour nous, la première génération. u

28 Juillet—Août 2017 & HISTORE DATES MILION DE OLARS. RAPOTE LUS D’UN VIDÉO NTL A LOCTION LA PREMIÈRECST STAR WAR ment disponbleàac.Cuxqvr débarque nslmgiUS.Mist Mai 1982.LpremèVHSdGusétol ­d main surlejxvdéoStarW Star Ws – X-ingen193queLucsApdl Hit heRoad, point &clk(aséredMnkeyI, décennie, lapourvysmjx’t Lucas, lfirmetouvsapnd détour ’negaisaisenpisG la frnchise.ApèsêtdvenuLu190 et d’aursévlopcenptin ont évendusal’erLucfimGs, Dernière Crosad – The ComputrGa(1986)IndiJsl que lsanéptrd,vcLbyrih et ncomenàravilsud tion vidéoluqe. Labîtsfmnrjx’c déie auvlopmentà’ns jeu vidéoen1982acLsflmGs,ntrp Georg Lucasdivfnmptl 1982 (1982) DE GAMES (LUCSART) izanes, jusq’àsafrmten2013.

(Ballbazer, RscuonFatus CRÉATION DELUSFILM S AR W AR T S

PREMIÈRE VHS EST Day oftheTncl) (198).MaislesdroitSarW la premiècstvdéon sucè olsal :StarW de ctprmièVHSsun malins. Leencruto place rdsomçntu une « locatiàve »misen fusion tél,payer(èch) soit enregislapmèdf proe castdufilmven milon dears. la octinrpeusd’ AUXÉTTS-UNIS . Eleenproduias . Cen’stquavc

! ) àpartide1984, F.L.

Sam ndMx P. L. ­ Lu casfilm

est - - - diovisuel éparTmnsH,g de matérilgaer partou, vnd’êechéen2 016 parlefbicnt des projctin.Suèmen se quifradpt que lapistsonrc temen nieur dsochzLaflm. ’idée staur du Jei premi fldLucas,THX1138) composé detrislagen :THX(hau reconaissabl entmi,DpNot.Pug cipe stoujrlmê.D’abdnvisen Il existpusirvaondcg,m (1983) des étoils ».QuanmcrLenp défense antimisl)qu’vro« g lance ’IitvdDéfensSrgqu(poj juste avnlorid œuvre palscont.Mmiqe : que Lcasn’vitpapré,lod largement inédphoszu.C nichéene, lasagdfusoprist la poitquemériscn,- no identfé – ucaspelu.Crqvr Sur lepanoitq,mègsbj précisment l’hoiedSarWs l’encontre dquips.C(m) jet milar,copendqu’fnévà sident républcaneopt même dusytèm. culement vrsadifpoisà’né aux répblicnsisq’emoten dére lapogicmnsGLu RECUPERE S E L TOI E S DE

RONALD EAGAN

expérimentcfaondqul LE SONTHXPRDVI Razer. ERRE GU A L G. Retour dJi, F.L. . En1983,LeRetour . Onpeutcosi ­ r eproduit ls RonaldReg 1983 Juilet - - -

- - - - —

Août 2017

29 III : LA FIN 1982-1985 © LUCAS FILM LTD / JOUETS KENNER / GERARDO MORA-GETTY IMAGES 30 neurs. rechrcés palesotin jouets Kennrpmièéd pavilon Hsbr.Aujd’hence, sou lenm Jusq’en 19,laériecontdêvndu par lmusctedévong. Force machine en195vlsfgurPowt triloge enVHSLasdc.bn un regaid’téêâcàlsorpmè Bon calul :miedsés 90,StarWonî avnt quelgéHsbrochèen19. lectif. Masduxnpr,Tok’Ken d’un repliéftasagsco sur recul toù’enpisdéaêv tif marchéjusq’en1985,deàln produia lsecentfgnq par lesucèdmif,Kn’ptt figurnes atodlchis.Aép clusivté qpermdfaboor met lainsurcenSarW. En 197,l’entrepisKfiadGMs, 1985 Star Ws tard, audiences hbomrlîn.Dxp L’Empire cont-aque, films oudenisér.E1987,qaNBCpent buster apoenlgminqcdé anoceurs). Amild80s trophique (àlnCBSdmbsca vées (HBOnotament).Rult :audic plusier foisensas,câbthaîn tuie CBS,auxÉas-Unen1983lfmdéjàpa Quand Juilet (1983) S AR W AR T S KENNER

Star Ws.Comepuapynl’idé LA FINDESGUR Le RtourdJigan.plc(s31 — , quisedférenctpovnag F.L. Août 2017 La Guerdsétoilbqchîng

PREMIÈR DFFUSON etlaéé :it’scomplited. K ­ enner, avtdpsoul ÀLATÉLÉPUBLIQE lefimatn32 - , lesdifuonbck

Uncotrad’ex G. e place des e ). ------Légende Réservés auxfnshardcoe série poucdtlfm ités enDV. monte en204plusiréisd es dcux Georg Lucasn’pdit nier mot :l kids àl’unverStarW les ériventunogénad nique rdmentaéçovlsfs,is ront difuséen1985.Leglach jour, et35épisdSaWs – Ewkse Adventurs ofR2-DaC3PO mation. TrezépisdsDïs – h dios canenNelvuxér’ Lucas produitenlbnve Refusant dlâchr’xensiovs, Endor The Batlfor – Warwick Dvis,etEos « Ewoks », TheAdvntur(1984)ac : ilprodutexéfms une catsrophe Star Ws de WilarHuyck,Tu traodinre film ontusders :Oz – Ux ­réaliss pemoubnièLuc le maintenrisquàfot,s des blockbutr.SiasagInJo lesqu itmpéneonpa enchaîner lsfopvtuimd vasten lebox-ficdnés 80,Lu Alors queStanchwzengdé Pire, quandLucsfbsist (1985) ET « DROIDES» ET LSÉRI« WOKS » (1985)quipenentàsafrlnb.

LES TÉLÉFILM dansl’inconcetpopular, de WaltrMuch,How... . Commed’habitu, uniquemet. de F.

F verontle . Copla D.F. ------

© LUCAS FILM LTD 32 (La Guerredesétoiles). Obi-Wan Kenobi Juilet — Août 2017 IV : L’ABSENCE LES

GARDIENS 1 986 - 994 DE LA GALAXIE Contrairement à ce que l’on imagine, le succès de Star Wars n’a pas été continu. Entre 1986 et 1997 (date de l’édition spéciale), la saga a même failli disparaître. Mais c’est hors des cinémas (à travers des romans, des comics et les conventions) qu’elle a su se réinventer et que les bases de sa refondation se sont mises en place.

Juillet—Août 2017 33 © MGM / DR 34 IL N’YAPSDEMORT de nouveauxfilms. des fan,paraoxlementnurie’abc hibernato. Lfcseuvgâàlpas Après Juilet IL YAFORCE 1987 — Août 2017 Le RtourduJdi, M la seutniqrenco onue entrlsdx scène (àlagrndeupi cedrni),maqut Dix mlefansvoentGrj indre GogLucasu

u  PAR SYLVETRE PICARD lasgStarWar dans l’hôteStoufrCc rse. et lsdérouàLAng les, lement souparLucfi, la premièconventf qui fêtelsdxansag.C’ lisse daconventiSarW de Day, GeneRodbrcétu ai 1987.Lewk-enduMmorl Star Trek, entre seglisdancou-

-

homes. Àtravux,ldpgnf la sérietmyhquoùnfd’ thony Daiels(C-3PO)’u rateu RlphMcQi 1987, seulBiyDWam( Lando Clrissi),A iconques dlasagréentp ublic d’aneots.E vantes, cdoférs – p ayntes – où lscur mais elfournsitot if desconventu Lucas etfêrldixnpm,’or La conventide1987élàpurhorGg Memorial Day de quel sort’avènmenficdné eu cesé drptqu« sanSaTrk, Empire. Toutnsyble :en,Luca’ politques rgenbéamchn dans ubtpcifqe ;el’r,ogm (Noirs, Asatquefmh)xploré moin chises SFdl’toirent – paé Star Ws Star Ws

? – le tmpsd’unoigéa.Dcôt, organisée,sulmdètki. », maissurtol’événeenq iln’yaurtps - - - -

(sur laqeiencontB b Iger,l’homqui mêe lasériLAvntud u jenIdiaJos India JoestlDrèc roisade, coup la fme.Lucsidvr fie tplancousr un aprèslotiedRJ,Luc’ l’avenir desag.Pombépsnc1984, Et pouran,lescivm Le grandsomil le pubichrsajo.In’tédSarW veilux tcans,dsfr ».Eenç, Lucas deonrauxf« iuvlms, Retour dJi,HwaKznjqshà Carter – sans oublimisvdpc letr dapCiFishunJmy tale génsiprdmfs,qu’ jourd’hi). Cewk-enlà,Lucasçtnp question dpblc(vena- étaien coresblpouvrndaux ont failedépcmen,àuqùsr Howard. unevlc e héros, La FolleHistoirdel’espac, deMelBrooks. Labyrinth Willow, et - -

partou. Lucsli-mêeyen Maîtres dl’univers les rayontquépgbhmd à placersjoutSarW des prouitévchzLuaflm,nen ouvre en1987).MêmHwadRfn,ic-pést anuel trcioàDisyd( à devenirunfaom tenir lafme,SarWs chise. SansItrsaouvxfilmp semblent yoisracnidf Retour dJi,chaMqnsptmb Fole Histrd’pacéèuisa sortie l24jun1987dapMBks,L trene ansplud).Bf,oôtqSarW devenu PDGisny,lirachètSarWs « en 19.Côtécomis,alrsqueMvjt premi oan« hscn »géTotyZ,t créent leuspohisi.L’Hdl’Em, de manqut’bo,sprlGxi Wars un premiévl.LucasodtfS blicaton fed’mpré,s sucè enotbre1987djôlpai, De fait,lmyhSarWs Le révildaFoc ce jour-là,nendaStarWs ils grandoteux-mêenf.E tique. LsenfandorlmcUj, n’est pamor,ilenol,réd-h GEOR LUCAS IL ESTNOM. » N’EST PAMOR, convention StarWarsde1987. et GeorgeLucasàla Gene Roddenberry

STAR W ? Q u’importe : lesfans,boéren . « denich,réutàoven Star Ws parîtvouéàeiss serévèlupissant.L danslemgis,ot estmort »,end-il . »

Star Tours

? « S tar Ws prèsde qui . La - - - -

Juilet — Août 2017

35 IV : L’ABSENCE 1986-1994 © DR 36 quand DiseylsrécpoenàMv. étoiles terminé. Ojoupls prenant leisqud.Mhès anées, lissfidè’mprouven le 1 ner uovltig.Dcma’é Lucas ànoer,fi193q’ltbendé seulment ivrBDSarW fantsme proisdélib.Luc-t- qui réafmelvisondLucsth expliqu enpartamauvsécondg, ce qu’ilsvodrntpenaée – désormai onprlefux-ê.Ient d’absence ontfimurlADNvsSarW Wars se contiu.Dévlp,enrhamygS undergo biza,c’stvélkq Lucas, vientdenîrpoub.Plôtq’ sembl créationqupgGor Wars Au corsdeanés 80,pentqlfimS of theJdi d’explor aséuintfchis( de à DarkHosedévlpcmjis’uni et passagdLukucôtéobsr.Lèm possible duRtorJavcn’m en 19,quiracotsxmé coup avelbitndDrkEmre l’éponge en1986,diturDakHsf Juilet jeu drôl du procteRikMCalmqsnGg découvert deJasicPklpéenàôt Star Ws er novembre 194.Lcéatu,pends — sontaupurgaie,l’ExdUvq serévèlincab.Ete : ). DarkHosegdlitjuq’en2015, Août 2017

? R qui set5 maisusiderétlBDMv ien n’estmoûr.C’ucal

0 00 ans vt u

S.P. de 1987. convention StarWars Programme dela La Guerds , également

? J oué a Tales - - , & HISTORE DATES pagnie. ComutrGhcsvldbx qui feraentncJohLsdlm films àvenr.EdCatugeisonc’ d’animto sureflp divison s’cupeentlmé ment inforaque.IléCpGhcs, en graphismetcnoliuéd tance dumériq’engsplô début des70s Tout cmeneausindlaLufL 1986 derni àlavsotc. Ce n’stparoôt. avec toujrslmêyg, ient depasrm La versionDneyldPs, nchagée dpuis192 Dagobh enpssantrl’exêm e limtdaGx. embarqu lpicdnstip dèle avrsionDyTko :chqug jusq’à nors,etdveniaclm du Jei douce parnmilésvtèLRour tion : ls’agdunerisèmÉcen nées ultimd’nvrSaW Leland Ch,grien’Hoc(bs question ére :ù,davplè Wings. Uexpérencdmt,aisquo trucion del’ÉauxôésaX- du voyage,nmbrqR2-Dtpaicpàls contiué auxfas un droïemalitposésxbè cet inoenavdurismsploté Instalée uDisyd’origàAhm(Cf), 1987 images 3Dhutréolnv. présente lPixaImgCou,nd Des oftwarcmdhin.E1986,Cul films etdévopenarèuncsa. DU L’ORDINATEUPIX OUVERTUR S R U O T R TA S . Lapoulritéde’cnsmen . GeorgLucasvitmpisl’ hardcore DEISNEYLAND delafrnchis.Auos diférent,eTaonà ), atrouvéls P.L. S.P.

? ------

nent vingt asplurd.Come’êàf grame, c’stoplèend élirant la rechd’unpisq ’il avuednsho de frmansuvispilot é parunchiengt,à étai djàunecome(MarkH amil : «Ungrço these on. hésitaion spoof movie Awakens ThLtJdiWoRogu,proc coment ublierPzahH n’est palmiurMBoks,dc,is de ctparoiéblsunmhv.C gues civlatronàéfen périm queçaxgnsdcovent Fole Histrd’pacnîu parodie censé,HarwW avient éfesdpuislongm(rè lointa suvenremsag Vers lafind80s dans chroique ronchait en1987l’émqueRgEb nète Druida.« Cflmvxsop chien Beurkpolntôd’xygèna (Rick Morans)froteYpSldèhm- Dans ueglxiot,rCqN feront Histoire dl’spac (1987) E C A P S E ’ L DE E R OI T S I H Star WoldsEpieXIV=MC2:ThFc Georg LucasinvetRbotChk, SORTIE D etSpartouile Pourcetains,lfmg l ui-mêe conçuparlestdM-mi , faisaitvrelmyh.Co Star Ws La FoleHistrd’pc LLE FO A L . The Farcistongw étaienefdjàun

? À safaçon,LFle date1978).L

! »). F. dixou

! », - - - - . et créunj,simplxaqv porte u100 dlasi fabuleux ( L’éditeur WsEnGams,copjx S AR W AR T S QUI ASAVÉ LEJUDRÔ Junta, oul’artdegénic),m

l’« univers étendu ».Com ritable pondé How StarWsCnqued l’estim ChrisTayodn de the Univers Wars se onturév recopiant dvieuxph ont sauvélaciisaen ces moinrladisqu Âge ». mins pendatleMoy Donjs &rag étaien unpecom S.P. 1987 , « lesjoueur Star Ws Star qui Juilet - - -

— Août 2017

37 IV : L’ABSENCE 1986-1994 © LUCAS FILM LTD / DR 38 dans Willow,deRonHoward. Warwick DavisetValKilmer Juilet — Août 2017 SORTIE D est unhomplidcra ctions. le fimorgnaàbothèqu . » Décidment,Luas inexplotab ’sdc as poibledvisnr tiale, qusmhren bîmée parlts présevation. Nuc pie 35 Ce n’stpalvrioquéc fusé l’oredLucaimhvtnp. Sinobad, lothécrexpqut :« Nsv de proslavinétc197.Z Lucas vtrînepoulidSW, de ctmanièr. »Misl’hosêpà. altérs. Noehicunppaê les négatiforuxenmpcd dales. Critungpootcé, altèren ’poudfisnebv truisen lefmpogénéan.Cxq méfier dstchnolgquen, téger nothiacul,omen-t-.Ifs aujord’hi neclptè.« Isf casion, GergLufend’uisqp Congrès puêteévl’i.Àc- néma ricetslopbothèqud come filutrensd’h Cet ané-là,LGurdsoiesésg (198) DU CONGRÈS LUCAS ÀLBILIOTHÈQUE LEDISCOURG La fmilevntou. Warwick Dvis,étenlEo. prétaion lusedce »,f-t-.LxissaIgh&Môvenà tème, c’éaisplenunr parlent d’unpeimcosy- producter : « Lalmsfi lactique, ennosénris ter sugandécvenoùiljsa 1973). Ilatendrseize npou premi taensfndébu puis parledébtSaWar est ropcuéaAmeinGfti têe dGorgLucas,mislné L’idée Wilow 1988 naîten1972dsl W O L L I W F.L.

m D.F. m desortin (le - - -

------rite dl’Emp,LaBsJUCo du prixHgo,hautesncalfSF)m- après condits : lesrmavéuq blier dsoman.Rquêtcptéis Wars Bantm oks,pleur’bsencdvxfiSar En 198,LouAricaptdelmis’é 1991 l’esprit avenuxdogn. impérales. Tcouaubt :Zhntà Grand AmilThw,qugecstfor Han etLifroenucld’Emp la premiècdsvent.Dnog,Luk fois enmaicelsrtds,hnà mandemet) jeux porl’aidnssatâch.Lism part deWsEnGmcisenièlv mence l’éritudnogas.Iç 6 novembre 198, l’éciaTothyZ(qu moura etcnpsgéapî.L sait déjàauxpreqels des clon(mairévLuqufhis RALUMENT F DE TIMOTHYZAHN LESROMAN . IldemanorsàLucfi’utisap- Le RtourdJi serontpubliéd19à3,chaq ), aucnpersogimt , nepas’itéràlGu S.P. (L’Hé Juilet - - - — Août 2017

39 IV : L’ABSENCE 1986-1994 Planche extraite du comics Dark Empire. 1991

PUBLICATION DU PREMIER NUMÉRO DE DARK EMPIRE Le cadeau de Noël pour l’Amérique cette année-là (non, on ne parle pas de la dissolution de l’URSS, officialisée au mois de décembre 1991) ? La publication du premier comics officiel Star Wars depuis la fin des droits chez Marvel. L’éditeur de Spider-Man avait conclu sa col- laboration avec en 1986, avec des comics infantiles racontant les aventures de C-3PO et R2-D2. En 1991, Dark Horse, éditeur plus « indé », imagine la suite du Retour du Jedi. Le résultat : Dark Empire (écrit par Tom Veitch et dessiné par Cam Kennedy). Au cours d’un run de six numéros, le lecteur bluffé assiste à la résurrection de l’Empereur Palpatine grâce à un clone, au passage de Luke Skywalker du côté obscur, à la présentation des jumeaux de Han et Leia et aux exploits de la tueuse Mara Jade. À l’origine, Veitch et Kennedy avaient proposé à George Lucas de composer une série sur l’Antiquité des Jedi, sans succès. Lucas préférait les voir plancher sur la suite du Retour du Jedi. Le suc- cès de Dark Empire permet à Dark Horse de rééditer à partir d’août 1992 les très bons comics Marvel des 80s (notamment ceux créés par Archie Goodwin et Al Williamson qui suivent les aventures de Han, Luke et Leia entre les événements de la première trilogie, très fidèles à l’esprit des films). Dark Horse ne s’arrêtera pas là et produira en quelques années des dizaines de séries comics Star Wars : Tales of the Jedi (une série égale- ment créée par Veitch et qui décrit 4 000 ans avant la première trilogie l’affrontement entre les Jedi de l’An- cienne République et les Sith), X-Wing Rogue Squadron et les exploits de l’escadrille de Luke Skywalker... Des titres qui donneront plus tard des jeux vidéo for- midables : Rogue Squadron sur Nintendo 64 (1998) et surtout le jeu de rôle en ligne Knights of the Old Republic (2003). Dark Horse conservera la licence Star Wars jusqu’en 2015, date à laquelle Disney récupère les droits pour les redonner à Marvel, qui commencera par réimprimer ses comics déjà réédités par Dark Horse. Les clones reviennent. S.P. © LUCAS FILM L TD / D ARK HORSES - DR

40 Juillet—Août 2017 pote, faitlcownhérisusden.Ç 1994 a mintenulferchisv. dans l’uivermgépLuc.C’tjq du starfighe,nolissapyqmenc triloge n,enusaxcmd Wars – X-ingecpsulttoespomsesd fiquement dsgnécroyablx.S jeu col.Mixql :rapd,mgn- pour éndeauêvsfas,il’gt premi judévlopaLcasAtPC.E mythiques dforcrbl.En,o série qupmtaauxjodlch vidéo. D’abr,lsgtupemn Un jaloesentid’hisrSarW 1993 une boxplicatàLMfaôm se voitqu’lnapdbr.Récm, dont j’aibes,mencué fermé l’œil »,cons-t-avtdâhr :« Tu trais é.« Mflemdcnu,j’p californen umevé.Mists sur onbea,dtylfpis, imortalise n.Iyubc-otsé Wars. Lucas ’prêteàenmléiudogS visible surYoT.L1 C’est undocmenahriqls, l’histoire ducnéma,fvenp À ÉCRIELAPOG G N I W - X – S R A W R A T S La Menacefantôme. Jake Lloyddans GEORLUCASOMMEN SORTIEDUJEU Conscientquejlàéapdisv er novembr194, Gog

.

! F. etdujeu P.L. » Ilpa -

Juilet — Août 2017

41 IV : L’ABSENCE 1986-1994 © LUCAS FILM LTD 42 Vaisseaux delaflotterebell(LaGuerr e desétoiles,éditionspéciale). Juilet — Août 2017 V : LA RÉVISION LE COUP D’ETAT 1 995 - 998 PERMANENT Quelques années avant de mettre au monde sa prélogie, George Lucas réinvente déjà la première trilogie à grands coups d’effets numériques. Une manière d’affirmer qu’il est bien le seul maître à bord et d’uniformiser son œuvre pour préparer l’explosion à venir.

Juillet—Août 2017 43 © LUCAS FILM LTD / DR 44 L’EFFET  u elle-mêm enperéturstucaion. ont créuemilva, les éditonspécad197(mêvn) par GeogeLucasxfilmsond Ou comentlsruhapéns Juilet MANDELA PARDAVIDFKIKIN 1998 — Août 2017

P en Blu-ray201. DV, jusq’àlaverionHd ite « défnve », à triuechaqédons ucesiv : VHS,p corigés etavdènj utées, q’ilconra conformes, uériqentls ées, auxftspci monde agri,pulsc de latriogn,csvqu de lasurfcTtopmièvn donc, etl’èrps-197quaLuéif l’après éditonce.Lmvgt s, Pour lesgamindé70-8,y’vt ne sraplujmisê. qui ontgradveclmyh.Lfbs pétuel, àagrndissocx rée dansuchtiop version gal.MLisatdéfu gues, novlscèntdipar Nouveaux ftsdig,nal revisit lsfmenoédnpca. premiè tlog,en197GLucas our fêtelvingèmasd - - - « TROIS RAISONS D’AVOIR CONSTRUIT DES SALLES DE

CINÉMA. » 1 995 - 998 SLOGAN DE L’ÉDITION SPÉCIALE DE LA TRILOGIE STAR WARS .

qu’elles resteront, désormais pour toujours, les seuls té- moignages de la première trilogie telle que les Français l’ont découverte et visionnée pendant près de vingt ans ! C’est dès 1993, quand il lance le chantier de l’épisode I (La Menace fantôme), que George Lucas décide de faire V : L A R É I S ION le ménage. Pendant les quatre années qui suivent, il prend soin d’effacer méthodiquement, pays par pays, toute trace d’un passé qui ne lui convient plus. La Guerre des étoiles en France (rebaptisé Un nouvel espoir), Krieg der Sterne en Allemagne, sont patiemment délo- gés de l’inconscient collectif pour devenir Star Wars, marque globale déposée, celle-là même qu’il vendra vingt ans plus tard pour 4 milliards de dollars.

Manifeste esthétique Ce révisionnisme annonce la suite. Si les fans accueillent d’abord les éditions spéciales avec excitation, ils dé- chantent très vite dans les années qui suivent, quand ils découvrent que ces mêmes éditions spéciales sont en perpétuelle mutation, pour chaque nouvelle édi- tion vidéo (Laserdisc, DVD, HD) ou ressorties salles, les effets spéciaux étant régulièrement refaits et les La Guerre des étoiles, édition spéciale. bandes-son remixées. À leur tour, les éditions de 1997 n’existeront plus sous leur forme initiale qu’en Laserdisc, sans que le public n’en soit averti (seuls les fans attentifs, MANDELA Un nouvel espoir de mieux en mieux organisés grâce à Internet, s’aperce - En vérité, et cela, très peu de fans français s’en sont vront du subterfuge). Ces retouches constantes peuvent aperçus, Lucas a commencé à modifier la trilogie bien être interprétées comme le signe d’un réalisateur ayant avant. Certes, tout le monde était au fait qu’en VO, un rapport d’insécurité à son travail. Une autre théorie Star Wars était devenu Star Wars, Episode IV – A New voudrait que Lucas se soit mis avec le temps à détester Hope, dès sa ressortie outre-Atlantique, en 1981. Mais férocement la trilogie originelle, au point de s’en servir personne n’a tiqué en 1995 quand, en rééditant la tri- comme laboratoire test pour son vrai « grand œuvre », la logie « pour la dernière fois » en VHS et Laserdisc prélogie... En vérité, Lucas semble plutôt avoir choisi de dans des masters approuvés THX, Lucas a pratiqué un traiter la saga Star Wars comme un manifeste esthétique tour de passe-passe sur le marché français. Le titre La global étalé sur six films. Les retouches numériques ne Guerre des étoiles est remplacé par Star Wars dans le sont pas une provocation, mais un geste d’artiste, destiné texte d’ouverture. À l’époque, l’édition est accueillie à à égaliser son travail de cinéaste, à rendre cohérent et bras ouverts par les fans hexagonaux, trop heureux de « visionnaire » un style visuel ébauché dès son premier posséder enfin les versions originales. Ils ne réalisent long métrage THX 1138, sorti en 1971. Une démarche pas alors que les titres des trois films (rebaptisés sur le qu’il aura menée jusqu’à retravailler THX 1138 pour ses modèle de l’épisode IV), les déroulés textes et les gé- éditions DVD et Blu-ray, y appliquant des retouches nu- nériques de fin en français, ont été balayés d’un coup mériques tout droit sorties des Star Wars version prélo - et rejetés aux oubliettes de l’histoire. Ils n’existent plus gie !! Ce qui s’appelle boucler la boucle. désormais que sur trois éditions Laserdisc, les versions Sans l’avoir prévu, avec ses incessantes retouches, Gold de 1989, et les rééditions de 1994 (le coffret en George Lucas va être à l’origine d’un phénomène Inter- forme de pyramide), décriées pour leur qualité, alors net qui dépasse de loin Star Wars ou son propre travail

Juillet—Août 2017 45 © LUCAS FILM LTD / DR 46 n’y sera-t-ilpvé mouveent dspréains, uis celidsfant, prime lbntsacéav . Finalemt,vc munaté hipeovràs, ù chaunporitex Le rêvintaldLucsé ui d’nrach,eom rales aumointfpa.Mabenv donent lieuàswIrqv chaque pys de laprmiètog(isqu Les aplincsatàuvérbof coletiv, snmpèntazuté. font iced’arhvissgenumé une simpltrd’avisenàcfzés,q Lucasfilm n’tenéueoj,vy ciaux, deoblgstmnp.Jis bien cher,danstoulv’fpé logie rnastdispbuN,qsa les vrionucdhaqStarW nir d’événementsquojaisp), plusier onafmentcjv touches (larnidfxvenq pel « ’ftManda »rovquésmi contemprais. Cuénql’ par lebomtchngiquds interaus plomys,endb vations », desrau« pf (et dlapomusiq)enère :c« é de mturenscènais’éàlhoin Juilet — Août 2017

? C el réditen195jàgobas

?

u

? C el proà delatri

? ------)

& HISTORE DATES anées 80. Àcmoent-là,firugzq J’ai comenéàdisutervLusflèn ◗ 1995 DE PATRICE GIOD, Coment séLucafilMagazne

3 QUESTIONÀ E N I Z A G A M LM I SF A C LU Harrison ForddansLaGuerredesétoiles,éditionspéciale. parlit sunqemendSarW leur paissaitisqé.Dns mais usideproctnLu rebandig nées quiotv,lprcdà lait que clamrhitsg’app quel chosdangenr.Ji repis dTHX1138, convaius enytl’fhed de GorgLucas »,sansmenti on de écrit « Lepmfld’ano à luise,étanmrqfisa nte Star Ws pour faiedmgnscè t ils m’ont délefuvren195 . Star WsFnClubMgzie FONDATEUR . IlsontcmprisqueLuas, delasgtoni surlaqeétit

? , ou - -

« POURQUOI TU AS FLINGUÉ CE PAUVRE GREEDO ? » JABBA À HAN SOLO, « La Guerre des étoiles » édition spéciale.

1996 1 995 - 998

◗ Étiez-vous libre ? Lucasfilm n’a jamais fait d’interférences pendant toute la durée de la parution. Je n’ai eu, pratiquement, aucun acte de censure en quinze ans. Nous faisions ce que nous voulions, et ils nous ouvraient la porte pour tout. Ils nous ont même invités sur les tournages de la prélogie.

◗ Pourquoi avoir arrêté ? V : L A R É I S ION La sortie du 4e sonnait la fin d’une ère, et le mag avait fait son temps. Le dernier Star Wars datait de cinq ans, et George Lucas déclarait qu’il n’y aurait pas d’autre trilogie. Les ventes fléchissaient... Ma pas- sion pour la saga était intacte, mais j’ai décidé de passer à autre chose, comme la production de films et d’expo- sitions sur le cinéma de SF ou l’écriture de livres. D.F. FRIENDS (1995) ULTIME RÉÉDITION « CELUI QUI RÊVAIT DE DE LA PREMIÈRE TRILOGIE LA PRINCESSE LEIA » EN LASERDISC ET VHS C’est Rachel qui pose la question, dans la sai- Alors que George Lucas fait savoir qu’il compte retou- son 3 de Friends, un soir de désœuvrement : cher l’épisode IV, Un nouvel espoir (la fameuse édition « Ross, c’est quoi ton fantasme ? » Comme spéciale), la première trilogie ressort « pour la dernière tous les petits garçons ayant grandi dans les fois dans sa version d’origine » en Laserdisc. Gravés en années 80, Ross a une réponse toute faite, une CLV – qui permet d’enregistrer jusqu’à une heure par idée très précise en tête : le bikini doré de la face, les disques sont pour la première fois en France princesse Leia. Le costume d’esclave sexuelle certifiés THX. C’est la dernière fois qu’une édition qu’elle porte chez Jabba le Hutt, panoplie hexagonale affichera La Guerre des étoiles de métal ayant allumé des brasiers dans le et non Star Wars. F.L. subconscient de tous les fanboys prépubères de l’époque. « C’est le moment où Leia passe de princesse à, hum... femme », explique Phoebe à (1995) L’AVÈNEMENT Rachel au Central Perk. C’est aussi le moment DES JOUETS HASBRO précis où, en une poignée de scènes, Carrie Après avoir racheté Kenner et mis Fisher devient un sex-symbol générationnel. sur le marché une nouvelle série Depuis quelques années pourtant, le bikini my - de figurines Star Wars en 1995 (la thique est devenu un sujet de controverse, accusé série Power of the Force), ­Hasbro de sexisme par des spectateurs désormais gênés voit plus grand que son prédé- aux entournures par les penchants fétichistes de cesseur et explose en 1999 avec Jabba le Forestier. « N’importe quoi, a tranché la sortie de La Menace fan- Carrie Fisher. Dites à vos enfants qu’une grosse tôme. Depuis, pas une année limace m’a fait porter cette tenue ridicule et que sans que de nouveaux jouets ne je l’ai tuée parce que ça ne me plaisait pas. » Fin débarquent (liés aux films ou de la polémique ? Pas si sûr. Certains (grands) aux séries animées) et la firme a garçons n’osent plus aujourd’hui avouer publi- étendu sa gamme en proposant dé- quement leur attirance pour le costume de tous guisements, figurines, véhicules, jeux de les fantasmes de peur de passer pour d’horribles société, applications smartphones, sabres phallocrates. Ceci dit, ça ne les empêche pas laser... Hasbro a signé avec Disney jusqu’à d’en rêver la nuit. N’est-ce pas, Ross ? F.F. 2020, au minimum. F.L.

Juillet—Août 2017 47 © LUCAS FILM LTD 48 télcharg pusde10 mion e fois. mise enlignduprtas e l’épisodI,quisra goodies. groupes dicn, r vendetachs fans deStarW prévue l’ansit,cbodmkgf.L tion spécaledrmèg, d’abor puLucsfilmeotné Le sitofcldSarW « CHAQUE GÉNRTION Juilet BANDE-OCE L’ÉPIS A SLÉGENDE. » (196) DE STARW.COM et EwanMcGregordansLaMenacefantôme. Natalie Portman,LiamNeeson,JakeLloyd — Août 2017

LANCEMNT En198,lesrvuditpa ntero avcl étaiendjàsurleNv s de estlancéen196 :i’g . S.P. -

derni 2 le wk-endsasorti,è e Souvins-t...l’é de cartonput :il émare qutoisiè ont viecmprisl’asu.Ç ’a psermisufil Au débt,lacominerhissxp ne désiratp’flg180muJoBck. bourse lit,péxandc eux, ontqiélasaprsydfm sale pourvit,s,npad’en et AnhoyHpkisqulr’xisenc Beverly His) mélo detrishusignMaB(LFc Qui aseoventdRncrJBlk,ép Menac fatôm.Lsfodpréien voir pjetancflmbd-L tribue Unvsalaégocà’pqd 1- la« brdpitmna »soe2is En fait,beucopdmauxÉs-Uisq DE L’ÉPISOI 1998

PREMIÈ BAND-NNONC etWaterboy, avecBrdPitnslôMo avecAdmSnlr. S.P.

? - - -

© LUCAS FILM LTD 54 Dark Maul(LaMenacefantôme). Juilet — Août 2017 VI : LA DÉSILLUSION L’AVENTURE ANTERIEURE 1 9 - 2 001 Le monde retient son souffle. Les fans attendent fébrilement les nouveaux épisodes imaginés par George Lucas. Plus de vingt ans après La Guerre des étoiles, le cinéaste doit raviver la flamme avec la sortie en salles de La Menace fantôme. La déception sera d’autant plus grande.

Juillet—Août 2017 55 © LUCAS FILM LTD 56 DES 30AN LA GUERRE mais réctvnlfhepouXI à lasuivnte,drépo Une gératiopassLMnacfanôm Juilet u PARDAVIDFKIKIN — Août 2017 1999 L’ Et puislexdéroan. tage (plnsdiorju és pourladce) Jedi svour.Dpis,nm breux liftngsdmo 197 enont30àprés,eil e saventpluroàq les sabraontéi.C ux qiavent8 ns À lasortiedpjcn La Mencfatôm, pèse encor.Lud,mbànt Presqu vingt apèchoénétl,en Wars surgit,poncédelamqJhW. s’amplifent corequndgSar a bienlongtemps. quand lecrto’i« I l’écran quand leogLucsfimprîtsu sale obcurmnh mineux ena,s’égolnt Des milondfas,sabr excitaon sàmblen19. . Leshurlmentdob e siècle. pase ... lesinc.

» s



’afiche, puis

es dansles laser u et l y - -

teurs ’adnàlcéC GI Jar.L’unedes sont cria.Opeulm rt dansleyuxc- et qul’onrgadfimbjc tivemen, lsprobè Si l’onfatbsrcde ivison adultes/enf verz qusoent,il’p nent lesunauxr. » les autr.SivozfmIn, Net. Ilsn’aimenprequ devenus jornalists,bgip les putmoind25 a.L5 deux fanbsporStarW mytholgie purnvabc.« Idésoris cet nouvlrig,bapsépdfa De fait,Lucsoujrdélq’gissav nouvel frédmaitspc. ton GergpauvldsaChyc laissés, oubirnedpkg,entq breux, qiontladsensa’vé l’épisode I(LAtaquescn)x,m- s’enferm danléni,cuxqpojtéàv l’expérienc stvgnu.Iyaqfè jeuns, comil’avté.Prsen du Pourtan, GegLucs’fiqél« p » mais ledésaroistê. ersatz numéiqdsflva)opà, numériqes (laotYdpc Retour dJi,en« botant »lsagps , expliqu-t-en205 , quisontvénérepa - « IL Y A DÉSORMAIS DEUX FANBASES DE STAR WARS, LES PLUS ET LES MOINS 1 999 - 2 0

DE 25 ANS. » GEORGE LUCAS

personnages (Dark Maul) ou séquences (La podrace, au mixage son incroyable) qui ont impressionné, sachant qu’on reviendra de toute manière au prochain épisode, voir comment la franchise se tient et évolue, sans jamais trop y croire non plus.

L’air de rien, et c’est un signe supplémentaire du chic V I : L A DÉS U S ION de Lucas pour sentir le pouls de la pop culture, même sans le faire exprès, le désarroi du public trentenaire est aussi à l’origine d’un véritable mouvement artistique cyber, qui n’a cessé de grossir depuis : le fan edit. Une initiative lancée par le « phantom editor » (ou monteur fantôme), un professionnel de Hollywood anonyme qui parvient à remonter ce premier épisode à sa conve- nance, d’abord en VHS puis en DVD, pour en lisser les défauts, ouvrant la porte à des centaines d’émulateurs et de variations (sans Jar Jar, en noir et blanc et muet, les trois épisodes en un seul film…) de la prélogie. La Menace fantôme, de George Lucas. « Il faut comprendre que je n’ai jamais fait du cinéma commercial, à l’exception des Indiana Jones, ana- innovations de Lucas, qui va devenir de mise dans tous lyse George Lucas. Personne ne pensait qu’American les blockbusters américains, celle de « compositer » en Graffiti ou La Guerre des étoiles allaient marcher. digital des prises de vues différentes en détourant les acteurs pour créer la prise « parfaite » ne fonctionne jamais. On a constamment l’impression, alors qu’ils sont tous dans le même plan que les acteurs jouent dans des films différents.

Film composite À la vue du film, Liam Neeson en personne, atterré par sa performance, aurait exprimé son désir de prendre sa retraite. Terence Stamp a pour sa part raconté sa frus- tration vis-à-vis de son expérience sur le film : « Je dois un jour donner la réplique à Natalie Portman. J’arrive sur le plateau, elle n’est pas là. On me dit qu’elle a pris une journée de repos. Je demande alors comment on va pouvoir faire la scène. Ils me montrent un pied avec une feuille de papier collée dessus. “Tu vois cette feuille de papier ? C’est Natalie Portman. Donne ta réplique à la feuille de papier.” » Avec cet épisode I, Star Wars s’est en quelque sorte « James Bondisé ». Comme pour l’espion de saM­ ajesté, on sait que le meilleur est désormais derrière nous, même si l’on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise de temps à autre. À la sortie du film, on se raccroche aux Ewan McGregor et Liam Neeson branches, et on s’attache donc aux quelques réussites, dans La Menace fantôme.

Juillet—Août 2017 57 © © LUCAS FILM LTD / LEGO© / DR 58 Juilet raîte Jlsaupc es pluenfantis,m Dans leduxépisoivt,Lu cas fertdisp dans leroitchm. » démocratie venun re, touenpsanê une boprsdvientm auvaise, comentun gentil pearçon,qusdcôtébs.Cm lations vecmd,ébu.Mrq’ est-il dvenuDarkVo Non, laquestimispéc’t :“Cen des têavconsabr,isulm. films avecDrkVdoqungx,p sode I. Enuite,arx kin deventVaor)uél’p (La RevanchdesSit,oùA I I tendai, cloù’épise la versionqutmd dans ceen.J’iptouré évidente qujnsispal le mondavitenêprég Ce quis’tpaé,co Jake LloyddansLaMenacfantôme. — Août 2017

? ” Jevoulaisxprs - - -

« JE N’AIJMIS FAIT DECNÉM COMMERIAL. » - - GEOR LUCAS cré Milus, êtrenèsgadéisa teur. S’ilnavps l’aveu mêdsisFrnc is FordCplaetJhn liste quisomjren ui, etqarpd lescen, sandoutam t définujea orignel, rtouadspenfc regad intospcfsul-mêév des étoil/Unuvelpr) et ljackpomrid’ésIV(LGuerr bré entelcinmaxpduLus ladres téfaus,c’unompiq Star Ws chant rdilemenv« sS de Georg Lucasrélit,qo garde soulpismfih ­f Wars de sonprmiflTHX1138 La Mencfatôm,dirissu il conservahétismugçd antôme Star Ws ... » quelpbicsérat.LMen u estenvériplunsaà . Malgrésenombu . C’estLucajnu ettran ------

DATES & HISTOIRES

(1999) LA PREMIÈRE CONVENTION STAR WARS OFFICIELLE Vingt jours avant la sortie américaine de La Menace fan - 1999 tôme, les fans se réunissent au musée de l’air et de l’es-

pace de Denver (Colorado) pour un événement majeur : 1 999 - 2 0 la première convention de fans officiellement soutenue par Lucasfilm, pour le fan-club de Star Wars basé à Den- ver. Le clip de Duel of the Fate (la musique du combat avec Dark Maul, également sur l’affiche de la conven- tion) ainsi que des vidéos de La Menace fantôme ont été projetés, sous la direction de Dan Madsen (le président du fan-club) et d’Anthony Daniels, l’acteur de C-3PO. Le grand absent s’appelle George Lucas : il ne viendra qu’à la troisième convention, en 2005, pour La Revanche des Sith. Depuis celle de 1999, douze manifestations ont eu

lieu. Et Disney utilise l’événement pour faire la promo- V I : L A DÉS U S ION tion à grand fracas des futurs films Star Wars. Gros outil promo, sincère rassemblement de fans : comme toujours avec Star Wars, tout est dans tout. S.P.

(1999) S’ENVOLE Si Lucas a quasiment inventé le merchandising ciné, l’un de ses partenariats les plus fructueux reste l’ac- cord avec LEGO signé en 1998. Les premières boîtes arrivent en 1999 juste avant la sortie de La Menace fantôme. C’est le début de la folie LEGO et d’une as- sociation qui sauvera le fabricant de jouets danois de la faillite. Tout y est : les X-Wings, l’Étoile noire et... le Faucon Millenium. La « poubelle de l’espace » ne compte au début « que » 659 pièces, mais il y aura sept éditions différentes dont la version Ultimate Collector Serie de 2007, avec 5195 pièces. G.G.

LA DÉCLARATION D’AMOUR GEORGE LUCAS IN LOVE Tout est dans le titre : un court métrage qui trans- pose Shakespeare in Love à la fin des 60s dans la fac où le jeune George rame pour boucler son script de fin d’études. Jusqu’à ce qu’une étu- diante allume l’étincelle créatrice de ce qui de- viendra la première trilogie Star Wars. D’abord diffusé sur le Web, le court va devenir viral avant d’acquérir un petit statut culte. C’est l’acmé de la love story entre les geeks et Lucas : montré à ­Deauville et Toronto, cette lettre d’amour signée uJosshbna u­Nm finira même par être éditée en VHS et battre le record de vente de La Menace fantôme sur une journée... G.G.

Juillet—Août 2017 59 © © LUCAS FILM LTD / /DR 60 Juilet est rpaivcqux,don t lesroispuq lui avoéedte :Mrix 20. Maisausoirdu6 ms, n autremsod fantôme auripoflàc érmonie dsOca tage sonrdMiluf ets visuls,LaMnc Nomé àl’OscarduMein, (2000) AUX OSCR mais lpusdrôeté,cqJohn à lamuséifctonez. créatif, quneopls’àg Wars roi etunbasd’hàDisy.RclS Story 2 Lasetr fimchzIM,quonTy réfence réponde : « N,JEsuistèe. »Lamil supervilan : « Ttémonè dans ucener.QoiBzhl L’empru ZorgtBzlÉcaisfonen « BUZ, JESITONPÈRE » —

Août 2017 2 Y R O T S Y O T danslsatire’uocémp LA GRNDEÉFIT étaiunecrqfoldmhisg Star Ws dansufilm . LefilmdsWachowk 2000

? P P.L.

! » EtZorgde eut-êr pas,

- le fimdGorgLucasnut.KOh staue dMilrfv.Uno atque, nique. Malgrésonbudgetphd vel claquepoursaiontnumé des étoile) de lors d’uneitvwéis,ja fans etdlcriqu.Dép, de l’épisoe IV,Unuvspr milons dedoartu’ 15 ans d’bence, franchise ultapèze sûrement auoinpdulaè l’épisode I aerun.Luct lance àGorgLusqu’i« çt honeurs pibls ».« Pqe ,éd dans lvoix.« P’Ocr »Mgrée le réaisatu,vcnpoid’m Star Ws, nomiats enqueré lisateur scénariste pouAmeinG rafit père dlasg. La Guerdsétoil,ou jours renté bedouil.L’n gret du tous dexéenrlapci etdl’épisoV,LEmirecn- malreçupnpatids F.L.

(La Guerre et - -

« J’AI PRESQUE REÇU TOUS LES HONNEURS. SAUF L’OSCAR. » 1 999 - 2 0 GEORGE LUCAS 2001 (2000) THE PHANTOM EDIT LES FANS PRENNENT LE POUVOIR DIFFUSION DU Entre 2000 et 2001, on se refilait sous le manteau la DOCUMENTAIRE PARODIQUE VHS de The Phantom Edit, une version remontée de R2-D2 – BENEATH THE DOME

La Menace fantôme. Un objet popularisé par le ré- Sur le tournage de L’Attaque des clones, l’équipe V I : L A DÉS U S ION seau BitTorrent qui a rapidement attiré l’attention des du film décide de réaliser un mockumentary (docu - médias et des fans de Star Wars grâce à ses coupes mentaire parodique) sur le droïde le plus connu de drastiques dans le film de George Lucas. Cette ver- la galaxie. D’après une idée de Don Bies (qui tra- sion écarte pratiquement toutes les scènes avec Jar Jar vaille chez ILM et est responsable de la produc- Binks et les mentions aux midi-chloriens, en profite tion des R2), R2-D2 – Beneath the Dome utilise de pour virer de nombreux plans d’exposition tout en ra- fausses interviews et archives pour inventer à R2-D2 joutant des séquences coupées pour combler les trous une vie parallèle. On y apprend notamment qu’il a scénaristiques. Le travail du monteur Mike J. Nichols grandi dans une petite ville anglaise, entouré par est salué par de nombreux critiques (« Un bon film sa famille, avant de prendre des cours de théâtre, s’est matérialisé de nulle part, caché derrière l’original de se lancer dans la danse expérimentale et de faire décevant », dira D­ aniel Kraus de salon.com). Nichols quelques bœufs avec Ringo Starr pendant le Sum- s’attaquera à la suite quelques années plus tard avec mer of Love. Mieux : R2-D2 était le premier choix Attack of the Phantom et beaucoup s’inspireront de de Francis Ford Coppola pour Le Parrain et c’est là son œuvre pour offrir sur Internet leur propre version que George Lucas l’aurait repéré pour un rôle dans de Star Wars. Un subtil renversement de pouvoir entre La Guerre des étoiles. Ce faux docu hilarant, diffusé les spectateurs et le créateur de la franchise. Star Wars sur la Fox en trois parties à partir du 25 novembre 2001, échappait en partie à George Lucas, et devenait un peu a depuis enfanté de nombreux ersatz, dont le très sym- plus la propriété des fans. F.L. pathique The Untitled Star Wars Mockumentary , sorti en 2003. Après avoir été mis en ligne sur starwars.com, R2-D2 – Beneath the Dome est désormais disponible sur la chaîne YouTube officielle Star Wars. Et on ne peut que vous le conseiller. F.L.

(2001) LE PREMIER DVD DE LA MENACE FANTÔME Il aura fallu deux ans d’attente. Deux années (comblées comme on pouvait avec les DVD pirates asiatiques et les sublimes Laserdisc japonais THX qui coûtaient r8a0n0c s,f soit plus de 120 euros). Fini la VHS de La Menace fantôme : en octobre, Star Wars passe officiel - lement au support numérique avec une luxueuse édition de l’épisode I. Premier commentaire audio de George Lucas, sept scènes coupées, un documentaire (The Be - ginning), douze mini making of, un clip, sept spots TV... L’incursion tardive dans le monde du DVD est une en- trée triomphale (et qui fait toujours date). P.L.

Juillet—Août 2017 61 © LUCASFILM LTD 62 (L’Attaque desclones). Anakin Skywalker Juilet — Août 2017 VII : LA CONCLUSION GEORGE LUCAS

& LA DERNIERE 2 002 - 006 CROISADE Deux derniers tours de pistes. Avec L’Attaque des clones (présenté à Cannes) et La Revanche des Sith, le cinéaste met la main sur les derniers morceaux de sa saga. Il boucle son univers avant de quitter la scène. En musique, à la télé et dans les magasins... Star Wars n’a jamais été aussi puissant dans l’inconscient collectif.

Juillet—Août 2017 63

© LUCAS FILMS LTD 64 DISPARÎTRE TOUT DOI un mavisrêeblyéotp. de écorsnumiquet’acturgui,m me plus q’neviaomrdft, Bientô, lsépodargStarWarneon Juilet — Août 2017 2005 A tains, oujrsélveis on desrgai’ térêt soudainpSarW acteurs, .Sqêdoé matérilis, dence les invtisurs,aéd’p lateu, méos sorte qu’ilnapàcm r avec plier atchnogàsbs,d construie ldabé,à vie, l’homàabrcés son adptiprl’ute.Tsa d’inépenace, futrms mérique tGogLucas,êv menait lecobnfvurd u débtesan20,SarW

u PAR . Quoiq’lenst,e BENJAMIN ROZVS

- - -

œil aumrketngd’époq.S ur lafesqinté Si vousêted’hmràplaisan er, vouspzjtn nous admiistréefc,- disant pourotebien. La prélogietcmds ynthèse quLucafilm l ue q e r P génération demspubè. et quSarWs théoriquemen lapvcjs, les troisans,uimencèsa films eucédèrent,pbas,àison’ et dlamisenscèn spectaur, omlnivâqdg compte lsrtuiqv’âgyend de La Mencfatôm est-c quL’Aadeslon L’histoire flandpusenvcôtébs, une qstiolmotv :-cça’rg au-delà ’nvgsiérto/potén, sés, bizarementnoulvd’fàau, épisodes Iàntrlixs,aum L’Ataque desclon busine appartenidésomisàunevl

Et ?

? E n fait,o.De19à205ls

? G L a RevnchdsSit,elu eorg alit-pend laveraitl’fond

? -

2 002 - 006 V I : L A C ON U S ION

L’Attaque des de l’intégrale Blu-ray sortie en 2011 (regroupant tous les Ces films, autrefois pensés pour préparer l’avenir et clones, de personnages de la galaxie Star Wars), Luke Skywalker mener la révolution du tout numérique, font déjà fi- George Lucas. est introuvable. Anakin et Padmé posent la bouche en gure d’objets du passé. Leurs couleurs baveuses, leur cul de poule au centre de l’image, entourés de leurs amis naïveté Nickelodeon et leurs personnages guindés les Mace Windu, Jar Jar Binks et Qui-Gon Jinn, mais Luke classent définitivement à part dans la grande famille n’est... Oh, attendez ! Si ! Il est là ! En tout petit, derrière Star Wars. Ils continueront d’être invités à dîner, et le Wookie... Lucasfilm était dans le business du prequel feront toujours partie des coffrets Blu-ray. Mais à me- jusqu’au cou, et il lui restait encore un bon paquet de sure que Lucasfilm agrandira le cercle et accouchera séries Clone Wars en images de synthèse à écouler. de spin-off et de petits cousins, ils deviendront de plus À Halloween, les gamins s’arracheraient le costume en plus zarbes, de plus en plus isolés, pas tout à fait d’Anakin, pas de Luke. L’avenir de Star Wars était assuré. montrés du doigt comme le Holiday Special, mais presque. Avec le temps, et le passage des générations, ils gagneront en rareté et en charme « collector ». Dans La révolution est passée un futur plus ou moins proche, peut-être même que ce Mais ça n’a pas tenu. Il s’avère en fin de compte que sera cool de raconter La Menace fantôme à ses copains personne, pas même les kids, ne peut piffrer Anakin et dans la cour de récré. Un gamin de CE1 s’épanchera Padmé (« Je t’aime tellement ! – Non, moi je t’aime ! »). sur la course de pods dans les canyons de Tatooine, Le nouveau régime Disney-Lucasfilm est d’ailleurs au- et personne ne le croira. « Je croyais que c’était un jourd’hui engagé dans une gigantesque entreprise de mythe », s’entendra-t-il répondre. Mais il se tournera rétropédalage, visant à marginaliser la prélogie, priée de trois quarts et, d’un air grave et pénétré, il leur dira : de s’effacer humblement des bases de données et de « Les midi-chloriens, Jar Jar Binks, C-3PO créé par disparaître de la vie culturelle sans laisser de traces. Dark Vador... C’est vrai. Tout est vrai. »

Juillet—Août 2017 65 La Revanche des Sith, de George Lucas.

Bon. Mais n’y a-t-il vraiment rien à sauver dans ces DATES neuf heures de films généreusement garnies ? Rien qui N’Y A-T-IL VRAIMENT & HISTOIRES ne puisse survivre à leur passage sur Terre et prétendre à une petite place au panthéon Star Wars ? Le combat entre Obi-Wan et Dark Maul, sans hésiter. Dark Maul RIEN À SAUVER DANS en général. Yoda en action, à la rigueur... Bien peu de choses, en vérité. C’est même stupéfiant de constater à quel point aucun des comédiens de la prélogie (ni LES NEUF HEURES Christopher Lee, ni Sam Jackson, ni Natalie Portman, ni même le très honorable Ewan McGregor) ne trans- DE LA PRÉLOGIE ? porte sur lui un morceau de la mythologie Jedi, ou quelque signe d’appartenance à la saga.

Retrouvailles une surprise l’attendait dans le grand auditorium de la Il paraît que Lucasfilm a longtemps rechigné à utiliser convention Star Wars, où il se rendait pour la première le visage de Hayden Christensen pour une scène cru- fois en quinze ans. La foule, spontanément, l’a porté en ciale des Derniers Jedi, où Luke communique avec triomphe, faisant trembler l’édifice et déclenchant la l’image astrale de son père. Rien ne dit d’ailleurs qu’ils stupeur de l’intéressé. Les retrouvailles, des deux côtés l’aient fait (réponse en salles le 13 décembre prochain). de la scène, étaient gorgées d’émotion. Ils avaient 5, 8, Pauvre Hayden. Sans doute la plus grande victime de ou 12 ans au moment des faits, et dormaient à l’époque toute cette histoire. Mal à l’aise avec sa célébrité, l’ac- dans des draps sertis du visage de Vador. Les enfants teur s’est retiré du métier en 2007 pour apprendre de la prélogie ont grandi, et en ce qui les concerne, ils l’agronomie et exploiter une petite ferme en banlieue n’ont rien, ou si peu, à pardonner. Tout espoir d’une de Toronto. Il continue aujourd’hui de labourer ses réappropriation tardive des épisodes I à III reste donc champs, tout en faisant des apparitions timides dans possible. Après tout, rouler pour les freaks et les sans- des direct-to-video. Mais le 16 avril dernier, à Orlando, grades... N’est-ce pas là un devoir star-warsien ? u © LUCAS FILMS L TD / DR

66 Juillet—Août 2017 2003 STAR WARS – CLONE WARS Créée par le génial Genndy Tartakovsky, et diffu- sée sur Cartoon Network entre 2003 et 2005, Star Wars – Clone Wars est une série animée qui fait la jonc- tion entre l’épisode II et l’épisode III, un Star Wars épi- sode 2.5 en quelque sorte, qui raconte les exploits de la République contre les séparatistes, et le passage d’Anakin 2 002 - 006 Skywalker de padawan au rang de chevalier Jedi. C’est là qu’on découvre pour la première fois, dans des scènes d’action insensées (supérieures à tout ce que l’on peut voir dans la prélogie), le personnage du Général Grievous. De l’avis général, Grievous y est plus terri- fiant et menaçant que dans l’épisode III, et la mini-série (dont les 25 micro-épisodes sont regroupés en deux té- léfilms en DVD) a le mérite de réconcilier les fans avec la prélogie, et de donner plus d’épaisseur et de consis- tance aux épisodes II et III, ainsi qu’un degré de lecture supplémentaire que les spectateurs des films seuls ne peuvent pas appréhender. V I : L A C ON U S ION La raison de la qualité ? Genndy Tartakovsky restera l’un des rares réalisateurs à avoir tenu tête à George Lucas. Quand ce dernier lui propose Clone Wars, il pense à des épisodes d’une minute. Tartakovsky refuse à moins de réaliser des épisodes longs de 3 à 5 minutes, pour mieux définir les personnages. Après réflexion, Lucas accepte. Quand il découvre la première saison, il est tellement emballé qu’il augmente les moyens, la durée des épisodes et décide d’introduire le personnage de Grievous dans les films, resserrant les liens de la série avec l’épisode III. Celle-ci se finira même juste

DATES avant le début de La Revanche des Sith. & HISTOIRES Suite au succès de Clone Wars, George Lucas pro- duira, de 2008 à 2014, une autre série intitulée Star Wars – The Clone Wars, animée en 3D, moins intéres- 2002 sante que celle de Tartakovsky, considérée par les fans comme culte. Morale de l’histoire ? Comme tout réali- L’ATTAQUE DES CLONES À CANNES sateur qui se respecte, George Lucas n’est jamais aussi Festival de Cannes, 16 mai 2002. Projection presse de bon qu’en sachant s’entourer de bons collaborateurs. D.F. L’Attaque des clones en numérique. La salle est vide. Seuls quelques rares journalistes français ont répondu présents. Les autres s’en moquent : ils ont vu l’épisode II en 35 mm au Grand Rex une semaine auparavant. Le silence règne. Pour la première fois au monde, un blockbuster est projeté à partir d’un disque dur (pour des raisons techniques, le film n’est présenté qu’en 720p, le fichier 1080p ayant été trop long à charger), mais personne ou presque n’y croit. Le film commence. On cite notre réaction initiale : « Superbe tenue des couleurs, aucune saute d’image, contrastes durs et poussés. Nous sommes carrément soufflés. » Mais quand la projection s’achève, quand les lumières se rallument, silence de plomb. Certains bâillent. D’autres sont dubitatifs. Personne ou presque, n’en fera écho dans la presse. Pour les professionnels, le numérique n’est pas près de remplacer la pellicule. Le soir, à la projection officielle, le public fait une standing ovation à George Lucas, pendant vingt-quatre minutes. Aujourd’hui, toutes les salles sont numériques. D.F.

Juillet—Août 2017 67 © LUCAS FILMS LTD / DR 68 Juilet que prosLucai,ntlfmd’org inégales, msaudvrot.Cc découvrent lesfiman’g minut lesfapisenrécogq.I nement lsgradifoubchpq’à Le RtourdJiébaqenfnDV.C’sv port, 21 septmbr04.Sanpèlissacdu 2004 l’un desmirjxStarW Old Republic) un jemasiventlor201(SW– Th étendu. plaires vendutnencmj’ l’avènemt dEpir.Bn :oissx encore inu,l’ARépbq4 (abrégé de juxrôlavcStWs– KnighofORpb En 203,lestudioBWaréfSar mène mondial. de et déourn(otamenvclsfis premis èd’Inté.Lavog Kaz, vecpourti plus tard,qe’nécovbiau place dusabrs.IistînDmo les mouventdDarkMcn-bà dans utio’eéclenrm Fin 20,lejutpôtenrobéGhysaRzfm (203) (203) C I L B U P E R D OL HE T OF S HT G I N K – S R A W R A T S DE LATRIOGNV DU STARWKI Star Ws) PR — La Guerdsétoil, Août 2017 KOTR) KOTOR, SORTIEDUJEUVDÉ LA NAISANCE EMIÈRE SORTE sode laprégitun is (acteurs et êrpafimen« cod » vec lsépi profiter desnèravcé umériqes sième vron,aéps,u les éditonpca197,misur rieux. Ldvocstnmé efacés, rjoutdbsil).L ans otfu descentainmlrfois.Uphén , estencoraujd’hiném F.L. quiaconesten205pré . Letirxploavcbunéd n des Jacks StrWFuny.L’ L’Empire cont-atque . F.L.

0 0 ansvt G.G . et et ------

2005 logue apsndsa. » Christen. Onaouélc ène dia une séqenclgdair,otHy la égendeDrkPuisàAn,c’t mytholgique. « QandPprc plus cinématogrphqe,ol par lcitque :sombe, est, réopcivmnluxa John Wilamsetwgéren).Lf gies vacfnlrdo(pt boucle atnsdxri plus deStarW. sode I eag.Après,ilntu coment GeorgLuasrinel’ép ­Galxie. C’stfnLmgéVoà au côtédePlptin.L’Emrègs tane. DrkVdocsuil’É Kenobi cnfeLukéàsltsa Amidal estorencouh.Ob-Wn SORTIE DL’ÉPI

La RevnchdsSit S.P. - - -

2 002 - 00 6 V I : L A C ON U S ION

Ron Moore est invité, en 2009, à rejoindre une escouade Ian McDiarmid, (2005) STAR WARS UNDERWORLD de super showrunners (dont ceux de 24 heures chrono Hayden Christensen et LA SÉRIE QU’ON NE VERRA JAMAIS Christopher Lee dans et de The Shield) pour plancher sur la série. « Une La Revanche des Sith. En 2005, après avoir bouclé sa prélogie et en avoir offi- ­expérience géniale, se souvient-il aujourd’hui au micro ciellement terminé avec la destinée grand écran de Star de Première. Pendant deux ans, George nous a réuni au Wars, George Lucas caresse déjà l’idée de refiler le bébé Skywalker Ranch pour définir une arche dramatique et à une nouvelle génération de scénaristes et réalisateurs répartir les histoires. On se voyait régulièrement, quasi - fans. Le projet Star Wars – Underworld, alors en gesta- ment deux fois par semaine. Chacun de nous a écrit deux tion, redonne de l’espoir à tous les déçus de La Revanche épisodes. L’un des miens, par chance, tournait autour de des Sith : une série télé live confiée à la fine fleur de l’in- Vador... George voulait produire la série de façon entiè- dustrie cathodique, chronologiquement située entre les rement indépendante, comme il l’a fait au cinéma. Ça de- épisodes III et IV et censée explorer toutes les pistes nar- vait ressembler à Star Wars, respecter les standards des ratives survolées au cinéma, de la rencontre entre Han films et donc coûter très cher. Environ 5 millions de dol- Solo et Chewbacca au Kessel run du Faucon Millenium lars l’épisode. Et on en avait planifié une bonne cinquan- (en moins de 12 parsecs), en passant par la genèse boule- taine. Je crois qu’il n’a jamais pu résoudre cette équation versante du Sénateur Palpatine (un gentil monsieur trahi financière. Pendant deux ans, on n’a plus eu de nouvelles par une femme sans cœur). Le tout sur un ton bien plus et puis comme ça, du jour au lendemain, il a vendu toute adulte que celui des films. « L’Empire contre-attaque la baraque à Disney ! » Les cinquante-deux scripts de sous stéroïdes », résume le porte-parole Lucasfilm de Star Wars – Underworld dorment aujourd’hui dans les l’époque, Rick McCallum. Tout juste auréolé du succès coffres forts de l’oncle Walt. C’est dans les salles, à Noël de son Battlestar Galactica, le scénariste producteur prochain, que Han Solo rencontrera Chewbacca. B.R.

Juillet—Août 2017 69 (2005) GNARLS BARKLEY PARODIE STAR WARS

Les passerelles entre la pop et la saga de George Lucas sont nombreuses (du titre Chewbacca des Supernova à l’album Star Wars de Wilco), mais la plus célèbre reste l’apparition de Gnarls Barkley au MTV Film Awards. CeeLo Green débarque sur scène habillé en Dark Vador et commence à jouer Crazy. Les danseurs sont tous cos- tumés en Jedi, pilotes de X-Wings ou Storm Troopers et on voit même Chewbacca jouer de la batterie. Délire assuré dans la salle... P.L. 2006 SORTIE DES ÉDITIONS ORIGINALES EN DVD George Lucas se décide enfin à sortir la première trilogie dans sa version originale en DVD. Mais après une at- tente démesurée, ces doubles DVD sont accueillis avec stupeur par les fans lorsqu’ils découvrent que Lucas s’est contenté de mettre sur disques les masters des éditions VHS et Laserdisc de 1993 au format 4/3. Sur des écrans (2006) THE DARK VADOR 16/9 d’aujourd’hui, les films ressemblent à des timbres PROJECT postes. Passées au réducteur de bruit, ces versions sont Pendant la quatrième convention Star Wars à Los même pires, puisqu’elles déforment l’image par endroits Angeles, sont exposés 100 casques de Dark Vador (on peut y voir par moments le visage de Luke réduit revisités par des artistes du monde entier. Cent à de la bouillie numérique, photoshopé au mixeur). visions différentes du méchant le plus iconique Les fans les renomment GOUT, George’s Origina l du cinéma, pour une exposition qui a fait le tour Unalterated Editions, en « hommage » au goat, le goi- de la planète. L’art contemporain s’empare défi- tre de George Lucas. Aïe. Dans la foulée, des dizaines nitivement de Star Wars, qui le lui rend bien. Les d’amateurs se lancent dans la fan restoration, et usent œuvres inspirées par la franchise fleurissent, no - de toutes les astuces possibles (rips de Laserdisc super- tamment l’incroyable série de photographies du posés les uns sur les autres pour avoir plus de définition Finlandais Vesa Lehtimäki, qui mêle décors réels et de stabilité, reconstructions à partir des éditions spé - et personnages de la franchise. F.L. ciales) et rendent disponibles gratuitement sur le Web Catalogue de l’exposition en vente sur vaderproject.com de bien meilleures alternatives. Loin de s’en formaliser, Lucas accueille cette créativité à bras ouverts. Et s’il

© V ADERPR OJECT .COM / DR l’avait fait exprès ? D.F.

70 Juillet—Août 2017 2 002 - 006 V I : L A C ON U S ION

Casques réalisés par Shag et Gary Baseman pour The Dark Vador Project.

Juillet—Août 2017 71 © © LUCAS FILM LTD 72 de LaMenacefantôme. George LucasetJakeLloydsurlt ournage Juilet — Août 2017 VIII : LE RACHAT L’EMPIRE EN HERITAGE 2 00 7 - 01 31 octobre 2012. Le monde du divertissement vit un séisme sans précédent lorsque George Lucas cède Star Wars à la Walt Disney Company. Pourtant, malgré le retrait du roi George, une troisième génération s’apprête à succomber de nouveau au pouvoir de la Force. Et le business continue.

Juillet—Août 2017 73 © LUCAS FILM LTD / DR 74 DISNEY LE GRANDMÉCHT grand nombre. giantesqu, dolbjcfr e lpus home (d’unsl)tcrpai industriel, marqanleferenavo’eu Le rachtduasfilmpDsnyéo Juilet 2012 — Août 2017

u PAR T Express) a déciernventl’ on. Lapremiè(Ed Tours World pourinaugeax ième vrsonduSta GAËL OLHEN . C’estpluq’novr ion, puisqeLucas avitpourledfn

? Bob IgeracuilLusW lt Disney Vingt-cq asplurd,oe « Georg stlWaDisnydufr ». miler dpson’uta reçoit GgLucasdvnplu’ président eDisny,MchalE En 1986,alorsqu’igepm out cmenes’ahèvàDisnyld. dansleprc’tios, Le RtourdJi

taques préldfns,Lc’i ­raconte. Ompssal a questionprsav étai une confié auLsAgelesTm, des de prévu.Nienojt,cm oins àl’eprt.Laé vision deDaFltcés’pufm surveilat dpè)éosanc S Star Wrs. mencé àprdelaistnvHoyw sait cequ’lfa.Dpisms,Luso Lucasfilm Copny.Letg’dIr omelt, Igruidans’pêàven Company lâchesab.ArsquLufit taurn dpc.C’eslàqPDGWisy Georg Lucastuvenêàdn baru. Avntlcémoied’u,BIg sode IVtprm’uniflvég l’action dushweérenpisI planètes droguxi.Mx : galxie est unfoliqprmdvzéga et n’éaiqusmlrdvo.L faire clsé.« In’ypudhtoà tar Wrs –TheClon(éid’mqu a ­ Star Ws. a ­ Le Star Tours Elecomprnddesvaisux, estenfinrmé,l’avu en208,queStar Ws - - - -

« EST-CE QUE LEIA VA DEVENIR UNE PRINCESSE DISNEY ? »

SIMON PEGG 20 0 7 - 1 2

ne produira plus de blockbusters. À la même époque, il commence à réfléchir à de nouvelles idées pour la suite. En juin, Kathleen Kennedy est nommée coprésidente de Lucasfilm. Et le 30 octobre 2012, le deal est signé. Pour 4 milliards de dollars, Disney rachète Star Wars. La firme aux grandes oreilles promet dessins animés, jeux vidéo, produits dérivés, parc à thème et une suite

bisannuelle à la saga Skywalker. V III : L E R A C H T

Un séisme inédit Le 30 octobre, le monde de la (pop) culture vit donc un séisme d’une magnitude monstrueuse. Sur Internet, le fandom s’inquiète. « Est-ce que Leia va devenir une princesse Disney ? », se demande l’acteur Simon Pegg sur Twitter. « Est-ce qu’on aura le droit au château de la Belle au bois dormant avant le déroulant ? » lui ré- pond bave aux lèvres l’humoriste Mike Drucker. Les fans hardcore de la saga sont dans un état de confu- sion extrême. Doivent-ils se réjouir de voir une suite sur les écrans à l’horizon 2015, même produite par Disney, ou crier au scandale et à la catastrophe culturelle ? Doivent-ils sauter de joie ou sangloter en assistant au retrait de leur père à tous ? En bref, Star Wars s’est-il La série d’animation Star Wars – The Clone Wars. jeté dans la gueule du loup ? Et fallait-il vraiment tuer le père ? ce qui se passe après Le Retour du Jedi, mais il n’y a pas Par une étrange ironie, un documentaire formidable de réponse. Les films racontaient l’histoire d’Anakin et est sorti dans les salles américaines en mai 2011, de Luke Skywalker, quand Luke sauve la Galaxie et re- quelques jours à peine avant la proposition de Bob Iger. trouve son père, l’histoire est finie. » Pourtant, s’il pense à céder son entreprise depuis maintenant plusieurs mois, la proposition de Bob Iger le prend par surprise. Il ne peut pas vendre une coquille vide, il doit laisser un em- pire en héritage. Beaucoup de monde à l’époque se pose la question : pourquoi Disney ? D’abord, Lucas travaille depuis long- temps avec Iger qu’il a rencontré sur Les Aventures du jeune Indiana Jones, dans les années 90. D’autre part, les liens avec le studio sont anciens, notamment via Pixar, dont Lucas a été l’un des promoteurs. Ensuite, le cinéaste est sûr que le géant du divertissement saura « nourrir la marque, gérer les licences et assurer le futur de la compagnie ». Enfin, comme il le dira quelques jours avant la signature dans une vidéo interne, « au bout du compte, quand on arrivera à la fin du monde et qu’on mourra tous, la dernière chose qu’il restera, ce sera Disney ». Lucas réfléchit un peu mais il accepte très vite. Pendant des mois, les tractations vont se mul- tiplier en sous-main. En janvier 2012, il annonce qu’il Bob Iger et George Lucas.

Juillet—Août 2017 75 © © LUCAS FILM LTD 76 Juilet les fanrotphism ais repésent.Enfi, VI quelsmoiptard, nière dpomtqu el instarJ.Abmauxc omandes l’épi l’intégr deasa.Avcb énédicton eLuas, de Spilbrgt« amf ile », censéeprotg vendu aecàstêKhlny,proi d’équilbre. Rspct,aogLufm à l’organistofurevépdch la strégied dio Ghbl,eractPxuMv.T déjà ûlefairorsucontvJapis réponde sa’lién,cmvent être confésàquailbâhd’y ou celdtmn tion ont chisd’enfarelissaugéné- ­vraiment monde spalor:àquiStarW son publicetmraq revient sulaonm-hcé The PoplvsGrgLuca,d’AxandrO.hii tar Ws sur letournageduRéveildelaForce. J.J. AbramsetDaisyRidley

? — S Août 2017

? Àc elui qacrétnvsoàx excutives est-ilaproédGorgLuc

? quiprésdentauache LesgendDinyvot appartien-l - « À LAFINDUMOE, IL RESTERADNY. » plus beacodmnr leur. tou gâchern’éaiplsd oup. Etilnesrva Une chostûre :luypq ui povats’riseà film ». Languedbois de laprouctin)sbgé’ dmetr qu’ila« é sode VI,mêLuca(purtnè est pluqohaibe :néc.Àrd’ d’un pblictrasgénéoejmx pouvir entelasndgén qu’els ontazdérpi santes. » Maièrpoldfcmenau on eputlsiqe :« Iyadchosrèé Lucas pourleéisdVI,tXsan lorsque BbIgdécviapmèh

? S GEOR LUCAS traégie dcomun ­ c ritque adéb u

? - -

(2007) ROBOT CHICKEN STAR WARS Né dans les pages du magazine ToyFare, Robot Chicken est une délirante série d’animation en stop motion qui utilise des jouets de la pop culture pour les détourner de leur fonction première – amuser les enfants – et faire marrer les adultes. En 2007, pour fêter les 30 ans de la saga, la chaîne Adult Swim com- 20 0 7 - 1 2 mande un épisode spécial Star Wars qui concentre en vingt-deux minutes le maximum de gags méta et genti - ment référentiels (Jar Jar Binks hante les rêves de Dark Vador). George Lucas donne sa bénédiction pour le pa- rodier, lui et ses créations, et il se doublera lui-même dans l’épisode. Le succès du show, crucial dans l’his- toire des parodies de Star Wars (le produit dérivé se retourne contre son origine), a entraîné deux suites en 2008 et 2010, appelées Episode II et Episode III. S.P. V III : L E R A C H T

DATES & HISTOIRES 2008

George Lucas et 2007 Mark Hamill sur PREMIÈRE CONVENTION le tournage de LUCAS ABANDONNE STAR WARS EUROPÉENNE La Guerre des étoiles. STAR WARS Initialement prévue en mai pour fêter les 30 ans du pre- « J’ai laissé des instructions explicites pour qu’il mier film (sorti en mai 1977), la première convention n’y ait plus de films. Il n’y aura jamais d’épisodes hors des USA se déroule dans un palais des congrès de VII, VIII, IX. Parce qu’il n’y a pas de scéna- l’est londonien. La brochure contenant le programme rio. Je n’ai aucune idée ! » C’était George Lucas, reprenait le design de la pochette de Sgt Pepper’s Lonely ­interviewé par Total Film. Lucas admettait ici Heart Club Band des Beatles, qui fêtait ses 40 ans en que pour lui, Star Wars était d’abord l’histoire même temps, avec les héros de la saga à la place des Fab de Dark Vador. Une fois celui-ci mort, l’histoire Four. George Lucas, occupé par le tournage d’Indiana n’avait pas besoin de continuer. Quatre ans plus Jones et le Royaume du crâne de cristal, n’a pas fait le tard, Disney allait avoir un avis radicalement dif- déplacement, mais l’événement scelle la réunion entre férent sur la question. S.P. le créateur et ses fans européens. F.L.

Juillet—Août 2017 77 © EDITIONS HUGINN & MUNINN / DR 78 d’antholgie : YouTbe tsaaglinsen sique rtnmoca se vengr.Tèktodan,l e trailfunph héritage. Losqu’lenpç , levraiLucsdé tourne Lucasfilmgp rélogie puns sortie duRJpenanq’mf Georg Lucasétkidnprenuotèl sode IV. Àpartielà,néugfs : l’épisode Itmêqucavgn fantôme de lapnètviensécourLMe et BridgSua,qoncpsàlf réalis pdeuxtinscm,MkLzenbg Strikes Back Dans lériedtoumenWb,GegLuc Juilet (2011) K AC B marque (v30ilonsdfisY- mais lecipstunbdéenor entre unPassalFcoMileium et lspacordLu,enmin pas lerapotenmqund un petichf-d’œvr.Oojs pense avoirundtélk dans lquegmiéisenVor Kssssssh »), maislapublctéVokwgen point khwureàd au prochind- of purleGPS(« quels DarkVdoengistvix Mikado ulespbsTmn On auritpmelcos Tube en4jors),cmplag. VOLKSWAGEN — VIRALTÉDEPUB Août 2017 201

S E K I TR S S A C LU E G R O E G : cen’stpaoiblquyréis DÉFERLESURLWEB estl’undprô.Ucoméag « Not almenrcdpqu el ». P.L. - ,

P.L. -

morwland. Force eu raison. »Etspendàêv er àquoiLRévlda moyen. Çaétdurein , maisjeuûrd’vo ­demané siDypouvt écaler StarWs, sur Premiè. Kennedy m’aofrtélisi,xpqu-à d’emploi utsaêchénr.« Ken coup lserinqfè,maisb gazine lsTotFm pas ça”, jesuisûrq’onvmépd“Nn !Tx atque. ­M Bird ontsucevmenféplFauc Le RévildaForc Lucasfilm onteurdéisp Avant d’encofierlséàJ.bms,Disy 201 pour nvaicsqedDkVen203). 402 50 dolars en28(etum15 0 par lmquetd’nTIEfighséc Wars. la vented’uncmérpobjS étoiles 35 m quiavtserlongdLG lection DbRyds,uamérPvisS lors d’uneventauxchèrpaio Le fétichismSarWs (2011) AUXENCHÈRSD’NEMÉ L’ÉPISODE VI REFUSENT DERÉALIER illenium

DAVIFNCHERTB ! R To ­ auritesmbléend’ ains. Jusq’alors, enchèeptéid aétvendue625 00 olrs.Uncp ajoute dscré

RECOD PULAVNT Si jedis“Jvuxfarqlchosm Mon préf,c’estLEmire- . « Mais GeorgClonyvenatd’r Notresciptavtlfu.J ’ai . Fin201,DavdchertB n’aucelimt.E201,

! . Bradisembltau ” », confiatFheraum F.L. P.L. pas

- - - ­

(2012) MORT DE RALPH MCQUARRIE George Lucas avait rencontré Ralph ­McQuarrie en 1971 : un illustrateur qui travaillait pour Boeing. Frappé par une peinture de McQuarrie (un astronaute et son véhicule dans une prairie), George promet de le rappeler un jour. Il le fait en novembre 1974 pour travailler sur Star Wars. McQuarrie livre ses premiers tra - vaux en janvier 1975. La première pein- ture représentait C-3PO et R2-D2 sur une 20 0 7 - 1 2 planète désertique. La deuxième, une fi- gure de samouraï sombre et masquée qui se bat au sabre laser. ­McQuarrie ve- nait de créer Dark Vador. Sans son tra- vail extraordinaire, Lucas n’aurait jamais pu faire comprendre son script nébu- leux aux membres de l’équipe. L’illus- trateur a travaillé sur Le Retour du Jedi, ­L’Empire contre-attaque, Les Aventuriers V III : L E R A C H T de l’Arche perdue, les vaisseaux extrater- restres de Rencontres du troisième type ... Mais il refusa de rempiler pour créer l’uni- vers visuel de la prélogie (ce qui explique la rupture esthétique entre les deux trilo - gies) car il s’estimait à court d’inspiration. Il est mort en 2012. J.J. Abrams lui a rendu hommage avec Le Réveil de la Force. S.P.

Première version des héros de Star Wars signée Ralph McQuarrie.

Juillet—Août 2017 79 © LUCASFILM LTD 80 Rey (LeRéveildelaForce). Juilet — Août 2017 IX : LA NOSTALGIE RETOUR

VERS 2 01 3- 6 LE FUTUR George Lucas est donc sorti du tableau, mais toute la stratégie de Disney (et surtout de Kathleen Kennedy) est de respecter ses intentions initiales et de protéger l’intégrité de la saga. Placer J.J. Abrams, le premier fan, à la tête de l’épisode VII montre que la volonté du nouvel actionnaire est d’assurer la continuité dans le changement.

Juillet—Août 2017 81 © LUCASFILM LTD 82 EN DOUCUR UN RÉVEIL avnt ouefirdslg vintage ousrpas.LSF-ld enu J. Abramsdécitlu,qeookg a serit labortie d’imgs.AvcLRéF ce, Star Wars Juilet — 2015 Août 2017 futporGeogeLcasnvéiabl L que lpasétfrmbai ent s’ydonerlami. cei stuaàponld hez nous tordai àsafçnlemps’ space : tou s’apelit orquLGr des étoil taine, rèsloe »d’mbé e cquin y abienlongtempsdux rieu. Cthsodélanc« se conjugrd’entéaf aur pet-êélsivnt :ochxd e plusgrandcomièt

? u  PAR FRANÇOIS GELT

- -

« en dur »etsfpéciau x mécaniquesyt puis parlaéoge.Lforc évocatriedsor piétner alègmen,d’bo ar leséditonpc cet ligndoushéq e alitensufr Come baucpd’trsél ments-clé deasag, ment d’Enor). Ulkpimtfàéeuenv sa profusindematè(éTàl l’environemt fuisbapsa« hyscé » placés rdekimonufgw-byt les pyjamfuodct( Le visagdlascien-ftonéhàujmis, le bonaird’spcuàvtmè. autan lpousière,bgqcen chef RalpMQuri.Totgdnsen Georg Lucasqulinténden futre, ché surnvitablemfq,ptised Une idépotqusblm,vrga avit l’mpresonduch. space oer rejoignatulsfencwd . OnregaditSarWs Star Tek...)éienm autntqu’on - - -

« L’ÂME DE STAR WARS, C’EST LE LOOK SEVENTIES. » J.J. ABRAMS 2 01 3 - 6

poli du vieux monsieur, qui décédera quelques semaines plus tard. Qu’à cela ne tienne, J.J. déclarera partout qu’il envisage son Star Wars comme un hommage au travail de McQuarrie. Le trop versatile George Lucas dispa - raît pour de bon des tablettes marketing : l’âme de Star Wars, c’est son look de l’époque seventies, et celui qui l’incarne le mieux reste son regretté illustrateur. Dès lors, au côté de Rick Carter (production-designer atti- tré de Steven Spielberg depuis les années 80), le travail I X : L A N O S T G E de J.J. consistera à fétichiser jusqu’au moindre insert le look used future crayonné par McQuarrie dans ses vieux concept arts. Plus question ici d’expérimenter sur la notion de temps et d’espace et de réinventer le passé à travers le futur : plus rien ne bouge, le temps est figé, la nouvelle trilogie sera un exercice de style à la lisière de l’hommage et du pastiche. Une stase posée au beau milieu d’une galaxie plus si lointaine finalement.

Un chemin balisé De fait, ce credo esthétique pour le moins vintage syn - thétise toute la teneur du Réveil de la Force reprenant non seulement les motifs visuels des Star Wars origi- naux, et ce dès son plan d’ouverture, mais aussi une par- tie de son cast, l’un de ses scénaristes stars ­(Lawrence Kasdan), ses décors, son bestiaire, ses accessoires, Daisy Ridley et John Boyega ses « beeps-boops » signés Ben Burt, sa tonalité, tout. dans Le Réveil de la Force. C’est un choix en prise directe avec une époque où la nostalgie peut rapporter gros et qui renseigne aussi sur remplacée par un désir d’environnements lissés, outra- ce que le monde peut attendre aujourd’hui d’un film Le Réveil de la Force, geusement glossy et désincarnés, annonçant le virage de science-fiction : non plus la promesse d’un nouvel de J.J. Abrams. tout numérique du blockbuster des années 2000. Plus difficile à avaler encore : le grand pari esthétique de la prélogie, qui consistait à raconter une histoire anté - rieure à la précédente avec une imagerie radicalement plus futuriste, sonnait surtout comme un anachronisme aberrant, érigeant une frontière imperméable avec la trilogie originelle. Zéro poésie dans ce concept-là, zéro raccord possible avec la saga, juste un contresens. Cette fois, Lucas s’était emmêlé les pinceaux entre passé et futur, trop obsédé à vouloir faire joujou avec les outils de son présent. Son génie de la concordance des temps était derrière lui. Véritable incarnation de la doxa geek dominante, ­J.J. Abrams n’a semble-t-il pas hésité bien longtemps lorsqu’il a fallu décider du look de la nouvelle trilogie Star Wars pilotée par Disney et Kathleen Kennedy. Sa première idée fut même de sortir Ralph McQuarrie, qui n’avait pas participé à la prélogie, de sa retraite. Refus

Juillet—Août 2017 83 © LUCASFILM LTD / DR 84 pyrotechniqu défals8 0s futre de l’ codable. Ssiférentvn sont lefuidr autre sag faits delurépoq.Smx’cn logie surto àqelpinTOUESéadmyh alimenter ounpédscg.I 2015, etonpuraidcsml l’évoutin dpbcesren197 Ce changmentrdilsuà Nostalgie ving la Forcetienpéismdnsvjà-u.. que l’amorficpgnéstdRévde d’ore pouvait serémànensadjis-,l qu’entreai plsgénéonvcSarW contre-atqu. depuis à croiequlmndatjsenvç, cet vision-làdamyhgSrWsnconc Le triomphcalbsuqpagné tables quioen. qu’on arpentedslchifor univers àxplomaischtenbé Juilet enterainm — Star Wars , aucroisementdinéls ique tdlafo Août 2017 ­L ­ e e Retour dJiamnsL’Ep sthéique, doncma ntaémen d ­c inéma, c’estquohrzj Lepardoxlà-ns :’muf agisentcomedrévlupa demas.Aprèl’hybiton used , aprèsl’oved - - - -

& HISTORE DATES La find’ustovexren e-tun ans. est anuléprèd150 mo yés perdentluavi. vendre slic.Ltèpom etur SaWs 13 rentabilise fmsanchj eux vidéoprm qualité. » Cnmoisprèsech at deLucsfilm,Disny metan d’élrgiotpofujxSWsde qui mniselsrpo’ent de évlopmentinràuèc, « Nous avndécieprLuAt’ Le comuniqés’barpdlts : 2013 cœur denotpostalgi. mainten oùselg’uvrdSarW galxie onte »sdérmisven,sau avnt. Lemysèrdu« Ilbienogp regad ensuçntopcq’éimx ment surfondve,ilàcègrea numériqe, pfgatlbockbs DE LUCASARTS FERMETURESOUDAIN u F.L. : pileau qu’on - -

Première réunion autour de J.J. Abrams pour préparer l’épisode VII. 2 01 3 - 6 (2014) L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE ELU MEILLEUR FILM DE TOUS LES TEMPS Le meilleur film de tous les temps ? Après de longues années de rivalité entre Citizen Kane et Le Parrain, la guerre pour la première place du podium fait désormais rage entre Vertigo (selon le palmarès « institutionnel » établi par le British Film Institute) et Les Évadés (chouchou des utilisateurs de la base de données IMDb). Les lecteurs du magazine ciné anglais Empire ont choisi, eux, L’Empire contre-attaque, confir- mant ainsi l’aura toujours grandissante de l’épisode V, celui I X : L A N O S T G E de Yoda et de « Je suis ton père », de Luke Skywalker amputé et de Han Solo cryogénisé, le plus « film » de tous les films de la saga. Au passage, tirons notre chapeau à La Revanche des Sith, 224e du classement, parvenu à coiffer au poteau Andreï Roublev et Rio Bravo. F.F.

2014 LUCASFILM ANNONCE LE GRAND REBOOT Comment gérer l’univers Star Wars, immense foutoir intergalactique ? Disney décide en 2014 de repartir à zéro, de procéder au nettoyage par le vide avec un grand reboot. Avant, Leland Chee, gardien de l­’Holocron (la base de données recensant TOUS les éléments offi- ciels créés dans les produits Star Wars depuis 1977, du moindre boulon de destroyer impérial au figurant alien dans un comics) avait créé une classification pour les 60 000 éléments de son encyclopédie afin de définir leur importance au sein de la franchise. Désormais, seuls les six longs métrages cinéma sont considérés comme unique « canon ». Tout le reste (l’ancien « uni- vers étendu »), ce qui a été créé par des centaines d’ar- tistes à la place de George Lucas dans des BD, livres et jeux, tout ce qui a maintenu Star Wars en vie durant des années est estampillé Star Wars Legends , à la fois officiel mais officieux. Les épisodes I à VI restent l’al- pha et l’oméga de Star Wars. Mais avec la sortie de nou- veaux films, jeux et livres, l’univers s’agrandit encore, en ­attendant le prochain grand reboot. S.P.

Juillet—Août 2017 85 2015

Peter Mayhew et Harrison Ford « CHEWIE, WE’RE HOME » dans Le Réveil Le trailer du Réveil de la Force, c’est un peu rassurer le monde sur la pertinence du revival, à ressus- de la Force. comme la finale de la Coupe du monde 98 ou l’ef- citer l’imagerie « classique » de Star Wars (laissée en fondrement des Twin Towers : tout le monde se friche depuis Le Retour du Jedi), à zapper de l’imagi- souvient de l’endroit où il était quand ça a eu lieu. naire collectif l’esthétique digitale de la prélogie en une Que vous fassiez partie des 10 000 veinards qui sorte de raccourci historique sidérant, bref, à célébrer la l’ont découvert à Anaheim, Californie, lors de la victoire des fans sur George Lucas, tout en laissant suf- convention Star Wars la plus commentée de l’his- fisamment de questions en suspens (mais quelle tête a toire, ou que vous l’ayez maté sur votre smartphone Luke, bon sang ?) pour qu’on meure d’envie d’en savoir en rentrant du boulot, le résultat était à peu près plus. Du marketing, oui, mais aussi un sens ahurissant le même. Inoubliable. Quatre-vingt huit secondes du storytelling en vignettes et du haïku pop culturel. en apnée, les images indélébiles qui défilent en L’art « abramsien » de l’apéritif à son apogée. Plus fort s’imprimant sur la rétine, les poils des avant- que les teasers de Star Trek ou Super 8, plus fort que bras qui se dressent un à un, puis le cri de joie le pilote de Lost, plus fort que, hum... Le Réveil de la qu’on ne peut pas s’empêcher de laisser échapper, Foeutr-cêetr ?e Pbien le vrai chef-d’œuvre de J.J., oui. F.F. à l’unisson du grognement wookie, quand surgit Han Solo, de « retour à la maison » après trente- deux ans (!) d’absence. À l’époque, la bande-­ annonce explose le record du nombre de vues en vingt-quatre heures. Normal, il y avait ici tant de (2015) LA FONCTION PUBLIQUE choses à contempler : le masque de Vador calciné, PASSE DU COTE OBSCUR les TIE Fighters en ordre de bataille, ce sabre laser Pour susciter les vocations et rendre sexy sa qu’on se passe de main en main comme un flam- campagne annuelle de recrutements (et sur- beau, la gueule parcheminée de Harrison Ford, et fer sur la sortie de l’épisode VII), l’éducation les poils de Chewbacca, apparemment toujours nationale a puisé dans Star Wars. « Je suis aussi soyeux malgré le poids des années... Faisant ton prof », pouvait-on lire sur un visuel in- souffler à fond les effluves vintage, J.J. Abrams teractif dont la forme parodique cachait un parvenait en moins de deux minutes chrono à discours très sérieux en sept points (dont un

© LUCASFILM L TD / DR « Les valeurs de la République, aux élèves

86 Juillet—Août 2017 tu transmettras. », ou « Un prof connecté, tu seras. »). développer la mission des rebelles sur plusieurs épisodes, À la même époque, la gendarmerie tweetait une affiche avec une équipe d’agents complémentaires les uns des (« Gendarmes, la Force est déjà là pour vous. ») et le autres. » Le projet tombe à l’eau, mais quand Disney an- Quai d’Orsay, un dessin d’Obi-Wan Kenobi expliquait nonce la mise en chantier de nouveaux films Star Wars que : « Nous n’imposons pas à nos diplomates de porter fin 2012, John sort son projet Rogue One des cartons. la robe de bure. » P.L. Kathleen Kennedy lui donne très vite le feu vert. Le film est officiellement annoncé en mai 2014, mais curieuse- ment, quand le titre est dévoilé presque un an plus tard, (2015) STAR WARS ENTRE personne ne fait le lien avec le nom du vaisseau de Trudy 2 01 3 - 6 AU LOUVRE Chacon (Michelle Rodriguez) dans Avatar , de James Pour l’ouverture de la Petite Galerie du Louvre, le Cameron, sur lequel John Knoll supervisait les effets spé - musée s’offre un coup de pouce marketing plus que ciaux. Il s’appelait précisément Rogue One. S.P. malin. Le responsable de l’exposition inaugurale sur les mythes (surtout antiques) a décidé de faire un clin d’œil à la pop culture au moment de la promotion du septième volet de Star Wars, Le Réveil de la Force. Hit incontesté (2015) DERNIER PLAN du parcours, le vrai casque de Dark Vador emprunté au DE L’ÉPISODE VII Narrative Art Museum de George Lucas, à Chicago, Tout tourne autour de lui, en fait. L’enjeu an- trône sous une vitrine à côté d’un documentaire consa - noncé dès le texte déroulant du Réveil de la cré à la saga et de quelques goodies et affiches éparpil- Force. Où se cache Luke Skywalker, le der- I X : L A N O S T G E lés dans une salle. Ce n’est pas la première fois que la nier des Jedi ? Tout au long du film, on com- saga de Lucas rentre au musée, mais au Louvre, si. P.L. prendra peu à peu que Luke a échoué dans sa quête : l’ordre des Jedi n’a pas été rétabli, son disciple/neveu s’est tourné vers le côté obscur (2015) ROGUE ONE A ENFIN et le film dessine alors en creux une tragé - UN TITRE die sur les fautes des pères. Alors que l’ab- « J’ai eu l’idée de Rogue One en 2003, pendant le tour- sence de Luke devient dévorante, Rey finit nage de La Revanche des Sith , à Sydney », explique le par le découvrir. Une silhouette sur une île poids lourd d’ILM John Knoll, producteur et coscénariste. perdue. Elle se retourne. Enlève sa capuche. « On voulait faire une série télé à la Mission : Impossible, C’est lui. Mark Hamill. Barbu, ridé, vieilli plutôt qu’usé, qui ne dit rien, qui regarde le public comme s’il nous demandait pourquoi on l’a fait revenir. Des plans sublimes qui évoquent et répondent à ceux de l’épisode IV où le jeune Skywalker contemplait les soleils jumeaux de Tatooine en comprenant qu’il lui fallait partir et affronter son destin. En 1977, c’était magnifique. En 2015, c’est boulever- sant. Générique. Musique. Le monde entier vient de comprendre que le vrai héros de la saga, c’est lui. S.P.

Mark Hamill dans Le Réveil de la Force.

Juillet—Août 2017 87 2016

COMMENT SURVIVRE À LA MORT DE CARRIE FISHER ?

Carrie Fisher décède le 27 décembre 2016. Ce n’est pas de l’épisode IX. L’actrice avait tourné toutes ses scènes juste une actrice qui part ce jour-là, mais un pan en - des Derniers Jedi mais devait reprendre son rôle pour tier de la pop culture. L’éternelle princesse Leia n’existe au moins une scène cruciale du film suivant. Kathleen plus qu’au cinéma. La planète est sous le choc, les Kennedy confiera plus tard s’être réunie avec Colin hommages se multiplient. Très vite, la production de Trevorrow (réalisateur de l’épisode IX) peu après le Star Wars n’a pas d’autre choix que de réagir de façon décès de la star « pour penser vraiment à la direction pragmatique à ce cataclysme. Comment faire vivre la que nous souhaitions suivre. Carrie jouait un rôle im - saga sans elle ? Comment célébrer Carrie Fisher sans portant dans l’épisode IX, c’était quelque chose que pour autant chambouler tout ce qui a été imaginé pour nous voulions, elle et nous. Mais compte tenu des cir- Les Derniers Jedi et l’épisode IX ? Lucasfilm fait rapi- constances, nous ne pouvons plus faire cela. On a tout dement taire la rumeur autour d’une résurrection numé - repris à zéro ». Les Derniers Jedi sera donc sa dernière rique. Bob Iger annonce qu’elle ne sera pas au casting apparition dans le rôle de Leia, ses adieux au cinéma. F.L. © PR ODUCTION LUCAS FILMS

88 Juillet—Août 2017

Luke Skywalker et Yoda (L’Empire contre-attaque). © PR ODUTION LUCAS FILM

90 Juillet—Août 2017 pas toul’écrn.LeDieJdi MARK HAMIL Come sigrandyuxpflit LA ÉGENDE la perfomancdMarkHamisStarW Pourqoi a-tnedancàmiis avec lhérosdntf. X :LEHÉROS veutrcolsmax

?

Juilet — Août 2017

91 2017 La Guerre des étoiles, de George Lucas. n 1977, La Guerre des étoiles a bien failli m’a tendu le miroir, la première chose qui m’a traversé être le premier ET le dernier film tourné par l’esprit était que ma carrière était foutue. » Les chirur- Mark Hamill. Rien que d’y penser, ça fout giens ont pu réparer les dégâts en utilisant le cartilage les jetons. Le 11 janvier 1977, cinq mois de son oreille pour lui reconstruire le nez, mais dans avant la sortie du film, Hamill conduit sa olam c­édie ado Corvette Summer, tournée six mois nouvelle BMW sur une autoroute du sud après l’accident, il n’a déjà plus les traits fins et naïfs de la Californie, pied au plancher, écou- du jeune fermier de Tatooine. Dans l’infâmant H­ oliday tant l’Ouverture 1812 de Tchaïkovsky à ­Special de 1978, Mark Hamill apparaît sous une épaisse plein volume. Comprenant qu’il est sur le couche de maquillage, shooté aux antidouleurs. Pour point de rater sa sortie, il braque d’un coup sec dans L’Empire contre-attaque, une sous-intrigue est intro- El’espoir de traverser les quatre voies qui le séparent de duite à la dernière minute dans ­laquelle Luke, sur la son but, mais la voiture se retourne et effectue quelques planète Hoth, se fait griffer au visage par un Wampa, cabrioles avant d’échouer avec fracas sur le bas-côté. justifiant ainsi la cicatrice sur sa joue gauche. Hamill Hamill se retrouve avec le nez et l’arcade de la joue n’a jamais vraiment reparlé de l’accident en public, explosés. Le visage de jeune premier qui s’apprête à sinon pour reconnaître son existence. En mai 1981, un illuminer les cinémas du monde entier à l’affiche du an après la sortie de L’Empire..., il déménage à New premier Star Wars est devenu méconnaissable. « Je York avec sa femme, une hygiéniste dentaire ren- me suis réveillé à l’hôpital et j’ai compris que c’était contrée sur le tournage. Son plan consiste à élargir

© LUCAS FILM L TD grave, racontera l’acteur un an plus tard. Quand on son registre dramatique en faisant un peu de théâtre

92 Juillet—Août 2017 2 0 17

LES STAR WARS X : L E H É R O S ONT ÉTÉ LES PREMIERS ET LES DERNIERS FILMS TOURNÉS PAR MARK HAMILL.

Wars, où le regard a tendance à glisser sur les thèmes principaux (universels) pour s’attarder sur les éléments les plus périphériques de l’histoire. Han Solo passionne. Boba Fett fascine. Anakin/Vador électrise, mais unique - ment parce qu’il vient sporadiquement aspirer l’air de la pièce. Lorsqu’il devient à son tour le héros adolescent en pleine croissance, la star des films (les épisodes I à III de la prélogie), le monde entier se met à le détester... Pour le privilège de passer après Han, Chewie, R2-D2 et les autres dans la hiérarchie des héros de Star Wars, Mark Hamill a payé le prix fort. C’est en 1983 qu’il com- mence à sentir le vent tourner, lorsque le promoteur de la pièce à sensation The Elephant Man imprime des af- fiches de l’acteur en tenue de Jedi, auréolé de la men- tion : « La Force continue... sur Broadway ! » Quelques mois plus tard, Hamill remplace Tim Curry à l’affiche d’Amadeus, mais Milos Forman refuse de l’auditionner pour l’adaptation cinéma, prétextant qu’il ne veut pas de Luke Skywalker dans son film. À jamais associé au chevalier Jedi, le visage de Mark Hamill est prié, du jour au lendemain, de ne plus se montrer. L’accident de voiture, bien que coûteux, n’avait pas totalement anéanti avant de rejoindre les studios Elstree, en Angleterre, ses rêves de cinéma. C’est Star Wars qui s’en est chargé. pour la production du Retour du Jedi. Mais le film, bouclé à l’été 1982, sera son dernier tourné pour le Un acteur de voix ­cinéma. Le début d’une traversée du désert longue de Il fit alors ce que tout acteur sans visage ferait dans sa si - trente-trois ans. Jusqu’au Réveil de la Force, en 2015. tuation : il devint une voix. Son amour des comics l’aida à D’une certaine manière, les Star Wars ont donc bien décrocher le rôle du Joker dans la série animée Batman, été les premiers ET les derniers films tournés par Mark en remplacement de Tim Curry (!). L’antithèse absolue ­Hamill. Et ça aussi, ça fout les jetons. de Luke Skywalker. Un portrait hanté et dérangeant, Harrison Ford a décroché la timbale avec Star Wars. sorti des entrailles de l’enfer, qui vibre délicieusement La saga a fait de lui une superstar et Han Solo reste à l’oreille des enfants. La référence Joker indépassable dans le peloton de tête des personnages les plus popu- pour les fans hardcore de DC. Ouvert à tous les jobs de laires de l’histoire du cinéma (après Vador, bien sûr). sous-culture, Mark Hamill s’est imposé ces dernières Mark Hamill, lui, a tiré le mauvais cheval. Pour com - années comme l’un des comédiens de voix les plus cotés mencer, il joue le héros bleusaille ordinaire, lancé dans du marché. Le plus versatile et caméléon des has been... une quête initiatique périlleuse. Luke Skywalker essaye Il n’avait pas disparu ; il travaillait. En quarante-sept beaucoup, échoue souvent. Sa coupe de douille et ses ans d’une carrière étonnamment remplie, il n’a jamais bouderies rêveuses lui ont probablement causé du tort. arrêté. La grande erreur serait de croire que Mr Hamill Le héros boy-scout n’a simplement pas la cote, surtout n’a pas le talent ou le niveau nécessaire pour revenir jouer dans un univers aussi riche et digressif que celui de Star dans Star Wars. Ou pire : qu’il n’est pas (suite page 96)

Juillet—Août 2017 93 © LUCAS FILM L TD

94 Juillet—Août 2017 7

« POUR MOI, STAR WARS 2 01 EST UNE COMÉDIE. VOUS AVEZ UN CHIEN GÉANT X : L E H É R O S QUI PILOTE UN VAISSEAU, UN GAMIN QUI DÉBARQUE D’UNE FERME ET DEVIENT DINGUE D’UNE PRINCESSE QU’IL N’A VUE QU’EN HOLOGRAMME. IL Y A CES DEUX ROBOTS QUI SE DISPUTENT... ET TOUTE CETTE BANDE RENCONTRE UN SORCIER AVANT D’EMPRUNTER LE VAISSEAU D’UN PIRATE. SÉRIEUSEMENT, C’ÉTAIT COMPLÈTEMENT DÉLIRANT ! » MARK HAMILL

Juillet—Août 2017 95 personnellement responsable de notre attachement pro- fond à la saga. Les robots, les vaisseaux, les loupiotes, c’est bien joli, mais l’univers commence (et finit) quelque part. Et qu’on le veuille ou non, il tourne autour de Mark Hamill, de son talent de conteur, de son timbre nasillard et romantique, de cette conviction étrangement conta- gieuse qu’il met à réciter des dialogues aussi abscons que « les champs de force électromagnétiques n’auront jamais la même puissance de répartition que sur Alde - raan ». Il avance ses grandes billes bleues sur l’écran de contrôle en plastique dur, et on y croit. C’est sa main que Vador sectionne en haut de la tour de guet. Son re- flet, qu’il emmène avec lui dans la cave aux cauchemars. Sa voix, grave et mélancolique, qui demande à Leia de lui parler de sa mère. Les cordes sensibles de Star Wars vibrent à travers lui. Dans Le Réveil de la Force, un seul plan sur son visage grisonnant suffit à conjurer le feeling des films précédents, et à renouer avec la période clas- sique. Un seul plan, sans paroles... Bon. Il veut bien l’ad- mettre : « C’est moyen pour un acteur de voix ».

Luke ad vitam aeternam Maintenant que Le Réveil de la Force a rectifié le tir avec Skywalker, lui rendant la place qui est la sienne dans l’univers, Les Derniers Jedi déroule le tapis rouge à Mark Hamill. Le film semble promettre un grand ren - dez-vous pop : les retrouvailles de Luke avec son pu- blic historique, la fin d’un long silence de trente-trois ans. J.J. Abrams, de son côté, fait déjà campagne pour l’Oscar du Meilleur acteur. Non pas que Mark ait son mot à dire dans l’histoire. Son job consiste à recevoir le script, et à le jouer face caméra. Il a accepté beaucoup de choses en ce qui concerne Star Wars, et notamment de tenir ce rôle jusqu’à la fin de ses jours, d’en rester l’humble et dévoué serviteur, pour les fans bien sûr, mais aussi, n’ayons pas peur des mots, pour l’humanité. En réalité, il a surtout accepté parce qu’il n’avait pas le choix. « Je ne suis pas sûr de ce qui se serait passé si j’avais refusé de revenir, déclarait-il en 2015 à propos du Réveil de la Force. Les gens se seraient peut-être poin- tés chez moi avec des piques et des fourches. » Autre chose surprenante à propos de Mark Hamill : il était geek avant tout le monde. Rêvant d’une carrière syndi- quée chez Marvel, il a grandi entouré de comics et de figurines à collectionner. S’il ne jouait pas dedans, il serait probablement un fan hystérique de Star Wars à l’heure qu’il est. Ce qui ne l’empêche pas de donner de sa personne, multipliant les apparitions sabre à la main, piégeant les quidams dans la rue et retournant les late shows avec le pouvoir de la Force. L’œil malicieux, et le sourire vétéran en bandoulière. Personne ne peut dire s’il s’amuse vraiment, ou s’il fait juste semblant. Dans Le Retour du Jedi, de Richard Marquand.

© LUCAS FILM L TD tous les cas, un très, très bon acteur. u BENJAMIN ROZOVAS

96 Juillet—Août 2017 2 0 17 X : L E H É R O S

Juillet—Août 2017 97 L’Eternel retour Image récurrente. Une silhouette face au désert. L’humain face à l’horizon, à la frontière entre le familier et l’inconnu, prêt à affronter son destin. Dans le premier teaser des Derniers Jedi, Rey se retrouve bloquée face à la mer sombre, sans issue. Le voyage dans les ténèbres vers la lumière. Faire briller des étoiles dans le tissu noir de l’espace. L’éternelle promesse de Star Wars. u PAR SYLVESTRE PICARD

De haut en bas et de gauche à droite : Les Derniers Jedi (2017), Rogue One – A Star Wars Story (2016), La Guerre des étoiles (1977), La Revanche des Sith (2005), Le Réveil de la Force (2015). © LUCAS FILM L TD

98 Juillet—Août 2017 .