Quand La Musique Folk-Rock Américaine Raconte Les Espaces Urbains Et Leurs Enjeux Socio-Spatiaux : L’Exemple De L’Œuvre Musicale De Bruce Springsteen
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Université Paris-Sorbonne (Paris IV) UFR de Géographie et d’Aménagement Institut de Géographie - Laboratoire ENeC Quand la musique folk-rock américaine raconte les espaces urbains et leurs enjeux socio-spatiaux : l’exemple de l’œuvre musicale de Bruce Springsteen Bruce Springsteen sur le boardwalk d’Asbury Park, New Jersey, septembre 1979 Mémoire de Master 2 Mention Culture, Politique et Patrimoine (CPP) Sous la direction de Louis DUPONT Par Raphaël Mollet, juillet 2017 Page de garde : Photo © Joel Bernstein Source : https://fr.pinterest.com/pin/442760207085984560/ 2 « Finalement, le fait d'avoir vécu dans les quartiers ouvriers de ma ville natale avait formé une part essentielle et immuable de l'homme que j'étais. Celui que vous avez été et les endroits où vous êtes allés ne vous quittent jamais. Les nouveaux traits de caractère de celui que vous êtes ne font que monter avec nous et poursuivre le trajet. » Bruce Springsteen, Born To Run, Albin Michel, 2016, traduit de l’américain par Nicolas Richard. « J’ai toujours cru que le rôle d’un musicien consistait à fournir une source alternative d’informations, à créer un point de ralliement spirituel et social, un endroit pour vivre une expérience commune. » Bruce Springtseen, Rolling Stones, traduit de l’anglais. « I saw the future of Rock’n’Roll and his name is Bruce Springsteen. »1 John Landau, critique musical, futur manager de Springsteen, « The Real Paper », 1974. 1 « J’ai vu l’avenir du Rock’n’Roll et il s’appelle Bruce Springsteen. » 3 REMERCIEMENTS Je tiens tout d’abord à remercier Monsieur Louis Dupont, directeur du Master CPP et directeur de mon mémoire pour tous les précieux conseils qu’il m’a dispensé depuis la Licence et tout au long du Master, notamment au cours de séances de tutorats très constructives. Je tiens à souligner sa disponibilité, son implication et surtout sa vision novatrice de la géographie qui m’a fortement influencé pour construire mon sujet d’étude. Sans son cours sur l’Amérique du Nord en année de Licence 3, je n’aurais jamais pu imaginer développer un tel sujet. Je tiens également à remercier toute l’équipe enseignante du Master CPP qui a contribué à mon épanouissement universitaire et qui a montré un intérêt certain pour mon sujet d’étude lors de la présentation orale de celui-ci. Je n’oublie pas mes camarades de promotion qui furent à la fois des amis mais aussi de précieux conseillers. Au cours de nos longues discussions à propos de nos mémoires respectifs, nous nous sommes écoutés, soutenus et aidés dans nos réflexions. Par ailleurs, je souhaite également remercier ma famille, mon frère, mes parents et grands-parents qui participèrent à la réussite de ce mémoire par leur écoute, leur bienveillance et par leur relecture attentive de mon étude. Enfin, je tiens bien évidemment, et symboliquement, à remercier Bruce Springsteen pour son œuvre, sa musique, son inspiration, son écriture et son énergie qui m’ont moi-même fortement inspiré pour la rédaction de ce mémoire. Merci à tous. 4 SOMMAIRE REMERCIEMENTS ........................................................................................ 4 SOMMAIRE ..................................................................................................... 5 INTRODUCTION GENERALE ..................................................................... 5 PARTIE I : CADRE CONCEPTUEL ET METHODES ............................. 12 PARTIE II : LA FOLK AMÉRICAINE COMME « RACONTEUSE D’ESPACES ET D’ÉPOQUES »................................................................... 48 PARTIE III : L’ŒUVRE MUSICALE DE BRUCE SPRINGSTEEN : UNE GEOGRAPHIE DES LIEUX, DES ENJEUX SOCIAUX, DES IDENTITES ET DES COMMUNAUTES .......................................................................... 93 CONCLUSION GENERALE ...................................................................... 225 BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES CLASSEES......................................... 228 TABLE DES FIGURES ............................................................................... 234 TABLE DES MATIERES ........................................................................... 237 ANNEXES .................................................................................................... 240 ANNEXE 1 : CORPUS DE CHANSONS ................................................... 241 ANNEXE 2 : CREDITS PHOTOGRAPHIQUES ...................................... 244 5 INTRODUCTION GENERALE En octobre 2016, l’auteur-compositeur-interprète Bob Dylan a reçu le prix Nobel de littérature, déclenchant ainsi nombre de discussions sur la légitimité et la cohérence de faire d’un chanteur folk le lauréat de ce Nobel : « Quand j’ai reçu le prix Nobel de littérature, je me suis demandé quel était précisément le lien entre mes chansons et la littérature »2 proclama Dylan lors de son discours d’acceptation du prix. Au-delà de toutes ces discussions qui animèrent la sphère médiatique et culturelle, cette nomination a eu le mérite de mettre en lumière le débat qui oppose, d’un côté, la musique populaire, que la folk représente, et, par extension, la culture populaire, et, de l’autre côté, la culture savante, que symbolise l’Académie des Nobels. Ce débat, au demeurant passionnant, et qui a souvent eu cours à l’intérieur des sciences humaines et sociales, et notamment en géographie humaine, et, in extenso, en géographie culturelle et sociale, semble aujourd’hui en réalité quelque peu désuet, voire caduc. C’est en tout cas précisément dans cette géographie humaine que notre étude va s’inscrire, et plus précisément dans une branche, dans une discipline bien précise de la géographie humaine, celle de la « géographie/musique ». Si nous utilisons ici le signe « / » pour unir les deux termes au lieu d’utiliser la conjonction « et », ceci est purement réfléchi : en parlant de « géographie et musique », de « musique et géographie », de « géographie de la musique » ou encore de « musique en géographie », nous orienterions déjà le débat, ce que nous ne souhaitons pas encore faire. Ainsi, si nous prenions ici l’exemple de Bob Dylan et de son Prix Nobel, ce n’est pas seulement parce que celui-ci est un exemple d’actualité, ni parce qu’il met en lumière un débat presque ancestral à l’intérieur des sciences humaines et sociales qu’est celui entre culture populaire et culture savante, c’est aussi et surtout parce que Dylan et sa musique se rapprochent indubitablement des questionnements, des enjeux et des problématiques que notre propre sujet contient : « Quand la musique folk-rock américaine raconte les espaces urbains et leurs enjeux socio-spatiaux : l’exemple de l’œuvre musicale de Bruce Springsteen. ». Springsteen est en effet l’un de ces chanteurs folk-rock, au même titre que Dylan et bien d’autres, que l’on pourrait presque qualifier, en tout cas comme j’aime le faire, de « chanteurs géographes », ou de « paroliers géographes » tellement leurs œuvres sont spatiales et spatialisées, sociales et socialisées, politiques et politisées, permettant ainsi une analyse géographique multidisciplinaire. Et c’est précisément ce rapport, ce lien qu’entretiennent la géographie et la musique, sur lequel se basera toute cette étude. Notre sujet, que nous venons d’exposer, s’inscrira pleinement dans cet objectif : questionner le rapport et les relations qu’entretiennent la musique et la géographie, et ce à travers un cas d’étude bien précis, celui de l’auteur-compositeur-interprète américain Bruce Springsteen qui, nous tenterons de le montrer, aborde, dans son œuvre, la question des espaces urbains et des multiples enjeux socio-spatiaux qui en découlent. 2 « Bob Dylan a transmis son discours d’acceptation du prix Nobel », Le Monde [En ligne], publié le 05/06/2017, consulté le 06/06/2017. URL : http://www.lemonde.fr/prix-nobel/article/2017/06/05/bob-dylan-a- transmis-son-discours-d-acceptation-du-prix-nobel_5139051_1772031.html 6 Mais alors, pourquoi un tel sujet ? Quel rapport, me direz-vous, entre Springsteen et la géographie ? Entre le folk-rock et une analyse spatiale ? Ce sujet, c’est avant tout la rencontre entre deux passions personnelles, l’une que l’on pourrait qualifier d’universitaire, la géographie, l’autre, plus personnelle, la musique, la folk, le rock. Plongé dans l’univers de la géographie humaine et dans le « bain » des Cultural Studies depuis mon entrée en Licence 2 à l’Université Paris-Sorbonne, et encore davantage dans le Master Culture, Politique et Patrimoine, j’ai rapidement constaté que beaucoup de pans de la culture - notamment dites « populaire » -, et ce dans les domaines littéraires, cinématographiques ou musicaux, pouvaient parfaitement s’accorder avec une analyse géographique. Ainsi, en tant que grand amateur de la musique de Bruce Springsteen, j’ai remarqué que son corpus musical, à l’instar d’autres grands noms de la musique folk-rock américaine comme Bob Dylan, Woody Guthrie, Pete Seeger, pour ne citer qu’eux, mais particulièrement le sien, était spatialement ancré, socialement marqué, politiquement caractérisé, culturellement imprégné. C’est donc à la fois ce caractère très spatial de la musique de Springsteen qui m’a interpelé, l’artiste prenant l’espace urbain, la ville moyenne, la rue, l’usine, les marges urbaines… comme véritables « décors », mais aussi et surtout son caractère presque multidisciplinaire : il parle et chante des influences culturelles, des positions sociales, des problèmes économiques et politiques, et ce à l’intérieur d’un cadre spatial, majoritairement urbain donc, qu’il apprécie et connaît si bien de par ses origines sociales et spatiales.