UNIVERSITE D’ – FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE -FILIERE : FORMATION GENERALE

MEMOIRE DE MAITRISE

ACTIVITES AGRICOLES ET VARIATIONS CLIMATIQUES

DANS LA COMMUNE RURALE D’

Présenté par Monsieur RASAMIMANANA Ny MahefaTelina

Sous la direction de : MADAME Josette RANDRIANARISON

Professeur titulaire au département de géographie

Date de soutenance : 10 Août 2011 UNIVERSITE D’ANTANANARIVO – FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE - FILIERE : FORMATION GENERALE

MEMOIRE DE MAITRISE

ACTIVITES AGRICOLES ET VARIATIONS CLIMATIQUES

DANS LA COMMUNE RURALE D’ANKAZOBE

Présenté par Monsieur RASAMIMANANA Ny Mahefa Telina

• Président du jury : Madame Joselyne RAMAMONJISOA, Professeur titulaire au département de géographie

• Juge : Monsieur James RAVALISON, Maître de conférences

• Rapporteur : Madame Josette RANDRIANARISON, Professeur titulaire

0

I

SOMMAIRE

Pages SOMMAIRE II

REMERCIEMENTS III

RESUME IV

MOT CLES IV

LISTES DES ILLUSTRATIONS V

LISTES DES ACRONYMES X

GLOSSAIRE XII

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : Les milieux naturels et les hommes de la commune rurale d’Ankazobe : 5

CHAPITRE І : Des milieux naturels généralement favorables à l’agriculture 5

CHAPITRE ІІ : Des populations en accroissement élevées 30

DEUXIEME PARTIE : Les interrelations entre l’activité des hommes et les facteurs naturels: 36

CHAPITREIV : Des activités agricoles peu développées 36

CHAPITRE V : La variabilité des facteurs climatiques 55

CHAPITRE VI : Les impacts du climat sur les activités agricoles 65

TROISIEME PARTIE : Bilan et stratégie de développement agricole dans la commune rurale d’Ankazobe : 73

CHAPITREVII : La destination des productions 73

CHAPITRE VIII : Climat et vie rurale 77

CHAPITRE IX : Les Perspectives du développement agricole 82

CONCLUSION 94

BIBLIOGRAPHIE 96

II

REMERCIEMENTS

La réalisation du présent ouvrage s’est éffectuée dans les meilleures conditions grâce au concours de plusieurs personnes.

Nous présentons nos sincères reconnaissances à Madame Joselyne RAMAMONJISOA Professeur Titulaire au département de géographie, qui a accepté de presider cette soutenance.

Nos vifs remerciements s’adressent à Monsieur le Juge James RAVALISON , Maître de conférences, qui a bien voulu apporter son appréciation à ce travail

Nous tenons à remercier MADAME Josette RANDRIANARISON Professeur Titulaire, qui nous a encadrés dans cette étude.

Je porte ma vive reconnaissance envers :

 Les personnes enquêtées, les entités et autorités locales au niveau de la commune rurale d’Ankazobe.

 Les enseignants et les personnels du département de géographie et aussi ceux de la faculté des lettres et sciences humaines.

Enfin, tous nos remerciements à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué au présent mémoire de Maitrise et plus particulièrement à nos parents qui se sont sacrifiés pour nos études.

III

RESUME

Ankazobe est une commune rurale de la région d’ par 17°36’ à 18°48’de latitude Sud et 46°24’ à 47°24’ de longitu de Est et se limite au Nord par la commune de Talatan’Angavo, au Sud par la commune d’ et d’Ambohitromby, à l’Est par la commune rurale d’Ambolotarakely et à l’Ouest par la commune rurale de Marondry. On y trouve d’une part le Tampoketsa et d’autre part le relief appalachien. La commune a des reliefs plus ouverts sur des migmatites granitoïdes et des migmatites. Le climat est de type tropical d’altitude de versant occidental. Le réseau hydrographique est dense par l’importance de la rivière Ikopa et du fleuve de Betsiboka. Le sol est couvert de savane à pseudo-steppes de graminées. La faible densité du taux de la population se fait sentir, car il s’agit de migrants qui occupent l’agglomération et les habitants sont en phase de transition démographique. Les infrastructures sociales, culturelles et terrestres ne s’adaptent plus au temps présent. Les cultures vivrières prédominent. Les paysans s’adonnent à la riziculture et à l’élevage de bœufs de trait. La pêche se développe mais les techniques de production restent archaïques. Ils produisent surtout pour l’autoconsommation et les surplus sont écoulés sur les marchés locaux.

MOT CLES

.Variabilité climatique, Agriculture, Tampoketsa, Colline, Bassin, Climat, Migrant, Elevage, Riziculture

IV

LISTE DES ILLUSTRATIONS : Pages

Liste des cartes :

CARTE N°1 : Vue globale du district d’Ankazobe 15

CARTE N°2 : Le relief de la commune rurale d’Ankazobe 20

Liste des croquis :

CROQUIS N°1 : Carte de localisation de la commune rurale d’Ankazobe 16

CROQUIS N°2 : Le relief d’une partie du district d’Ankazobe : feuille

045 autour d’Ankazobe 18

CROQUIS N°3 : Profil topographique selon la coupe Est-Ouest à la latitude d’Ankazobe 19

CROQUIS N°4 : Profil topographique selon la coupe NNO-SSE dans le Tampoketsa 19

CROQUIS N°5 : Type de temps à alizé persistant à 25

CROQUIS N°6 : Type de temps d’alizé modéré à Madagascar 26

CROQUIS N°7 : type de temps à ZCIT à Madagascar 27

CROQUIS N°8 : Carte thermique de la sous-préfecture d’Ankazobe 28

CROQUIS N°9 : Carte pluviométrique au district d’Ankazobe 31

CROQUIS N°10 : Les sols dans le district d’Ankazobe 37

Liste des photos :

Photo N° 1 : Le Tampoketsa 21

Photo N°2 : L’Antalata-Angavo 21

Photo N°3 : L’Ambatomalaza 22

Photo N°4 : Le bassin d’Ankazobe 22

Photo N°5 : Une forêt galerie dans le Tampoketsa 41

Photo N° 6 : Ankazobe 42

V

Photo N°7 : Rizière asséchée dans la commune rurale d’Ankazobe au moment de la préparation du sol 50

Photo N°8 : Riziculture sur tanety en contrebas du Tampoketsa 54 Photo N°9 : Culture du taro dans la commune rurale d'Ankazobe 57

Photo N°10 : Une culture de haricot dans la commune rurale d'Ankazobe 58

Photo N°11 : Une culture de pomme de terre sur bas-fond dans la commune rurale d'Ankazobe 59

Photo N°12 : Une culture d'oignon dans la commune rurale d'Ankazobe 60

Photo N° 13 : Un élevage de bœuf à Ambohimarina 62

Photo N°14 : Ampivoarana 96

Liste des graphiques :

GRAPHIQUE N°1 : Température moyenne mensuelle dans la station d’Ankazobe, de Manankazo CFT et d’Antananarivo 29

GRAPHIQUE N°2 : Les moyennes mensuelles de précipitations à la station d’Ankazobe de Manankazo CFT et d’Antananarivo 32

GRAPHIQUE N°3 : Superficie des cultures vivrières dans la commune rurale d’Ankazobe 50

GRAPHIQUE N°4 : Températures mensuelles à Manankazo de 1954 à 1967 66

GRAPHIQUE N°5: Variation de la température moyenne à la station d’Ankazobe 69

GRAPHIQUE N°6 : Evolution de la précipitation moyenne annuelle à Manankazo C.F.T de 1948 à 1967 70

GRAPHIQUE N°7 : Précipitation moyenne mensuelle à Manankazo C.F.T de 1948 à 1967 71

GRAPHIQUE N°8 : Evolution moyenne mensuelle de la pluviométrie dans la station d’Ankazobe 72

GRAPHIQUE N°9 : Diagramme ombrothermique de la station d’Ankazobe 73

GRAPHIQUE N°10 : Diagramme ombrothermique de la station de

VI

Manankazo CFT 74

GRAPHIQUE N°11 : Bilan hydrique à Ankazobe 75

Liste des tableaux :

TABLEAU N°1 : Coefficient pluviométrique relatif(CPR) à Ankazobe et Manankazo CFT 33

TABLEAU N°2 : Fréquence de la direction du vent en fonction de la vitesse à Manankazo 34

TABLEAU N°3: Répartition de la population dans les 15 fokontany appartenant à la commune rurale d’Ankazobe 43

TABLEAU N°4 : Nombre de la population par sexe et classe d’âge de la commune rurale d’Ankazobe 44

TABLEAU N°5 : Migrants en 2003 dans la commune rurale d’Ankazobe 45

TABLEAU N°6 : Superficie cultivée par type de cultures en 2008 47

TABLEAU N°7 : Population agricole de la commune rurale d’Ankazobe en 2008 48

TABLEAU N°8 : Superficie des cultures vivrières de la commune en 2008 (en ha) 49

TABLEAU N°9: Superficie cultivée en riz dans les communes appartenant au district d'Ankazobe 51

TABLEAU N°10 : Types de riziculture dans la commune rurale d’Ankazobe en 2003 1 51

TABLEAU N°11 : Production et rendement de riz dans la commune rurale

1N.B : Une différence remarquable est vue sur les données agricoles au niveau du service de l’élevage et de la commune.

VII

d’Ankazobe 53

TABLEAU N°12 : Production et rendement du manioc dans la commune rurale d’Ankazobe 55

TABLEAU N°13: Superficie cultivée en manioc dans les communes

appartenant au district d'Ankazobe 56

TABLEAU N°14 : Production et rendement de la patate douce dans la commune rurale d’Ankazobe 56

TABLEAU N° 15: Production et rendement du maïs dans la commune rurale d’Ankazobe 57

TABLEAU N°16 : Production et rendement du taro dans la commune rurale d’Ankazobe 58

TABLEAU N°17: Production d’oignons dans les communes appartenant au district d'Ankazobe en 2003 61

TABLEAU N°18 : Effectif de type d’élevage dans le district d’Ankazobe en 2004 61

TABLEAU N°19 : Nombre d’alevins et rizipisciculture dans la commune rurale d’Ankazobe 65

TABLEAU N°20 : Production de la pêche à Andoharano (fokontany Ambohitrampovoany) en 2008 65

TABLEAU N°21 : Température minimale et maximale absolue de 1954 à 1967 et de 1961 à 1990 à la station de Manankazo CFT 68

TABLEAU N°22 : Variation de la précipitation moyenne annuelle et le nombre de jours de pluie à Manankazo CFT de 1949 à 1967 70

TABLEAU N°23 : Bilan de l’eau à Ankazobe (1961-1990) 75

TABLEAU N°24 : Prix du riz au niveau des marchés ruraux en Imerina central en 2001 84

TABLEAU N°25 : Prix de la patate douce au niveau des marchés ruraux de l’Imerina central en 2001 85

VIII

TABLEAU N°26 : Prix du haricot au niveau des marchés ruraux de l’Imerina central en 2001 85

TABLEAU N°27 : Commercialisation de productions animales dans le marché d’Ankazobe en 2008 86

TABLEAU N°28 : Exportation d’œufs par la ferme Fanilo en 2004 87

TABLEAU N°29: Commercialisations d’alevins dans le district d’Ankazobe en 2005 87

TABLEAU N°30 : Immunisation porcine dans le district d’Ankazobe en 2009 91

TABLEAU N°31 : Immunisation bovine dans le district d’Ankazobe 91

TABLEAU N°32 : Superficie et production de riz de première saison dans le district d’Ankazobe pendant la campagne agricole 2008-2009 94

TABLEAU N°33 : Superficie et production de riz de deuxième saison dans le district d’Ankazobe pendant la campagne agricole 2008-2009 94

TABLEAU N°34 : Superficie et production de riz en double culture dans le district d’Ankazobe pendant la campagne agricole 2008-2009 94

TABLEAU N°35 : Utilisation d'engrais chimiques dans les communes appartenant au district d'Ankazobe : 95

TABLEAU N°36 : Situation des intrants agricoles en 2008-2009 95

TABLEAU N°37 : Les associations paysannes dans la commune rurale d’Ankazobe 100

IX

Liste des acronymes :

ANAE: Association nationale d’action environnementale

ANGAP : Association nationale pour la gestion des aires protégées

AUE : Association des usagers de l’eau

BVPI : Bassin versant périmètre irrigué

CAID: Campagne d’aspersion intra domiciliaire

CAVEPI : Cercle des amis de Vonizongo

CDV: Comité de développement villageois

CECAM : Caisse d’épargne et de crédit agricole mutuels

CFT : Centre forestier tropical

CHD : Centre hospitalier du district

CIRDR : Circonscription pour le développement rural

CLAC : Centre de lecture et d’animation culturelle

CNRS : Centre national de la recherche scientifique

COPILO: Comité de pilotage

CPR : Coefficient pluviométrique relatif

CSA : Centre de services agricoles

CSB : Centre de santé de base

CTFT : Centre technique forestier tropical

DIRA: Direction de l’agriculture

EAB : Enquête agricole de base

ETP : Evapotranspiration potentielle

FAO : Food agricultural organization

FID : Fond d’intervention pour le développement

FIFIABE : Fikambanana fitaterana hanasoavana ny be sy ny maro

FOFIFA: Foibe fikarohana momba ny fambolena

X

FTM : Foiben-taosaritanin’i Madagasikara

FVR : Fièvre de la vallée du rift

GCV: Groupement Communautaire villageois

GTDR : Groupe de travail pour le développement rural

KOFMAD: Kaoperativa fitaterana malagasy eto Madagasikara

MAP : Madagascar action plane

MAEP : Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche

PADR : Plan d’action pour le développement rural

PCD : Plan communal de développement

PSDR : Projet de soutien pour le développement rural

SAF/FJKM: Sampan’asa momba ny fampandrosoana FJKM

SRA : Système de riziculture améliorée

SRI : Système de riziculture irriguée

SSD : Service de santé du district

ZCIT : Zone de convergence intertropicale

XI

Glossaire: Angady : Nom local désignant la bêche malgache munie d’une lame en fer

Auge : Forme de vallée

Baiboho : alluvion fluviatile fertile

Climat : Etude de l’état de l’atmosphère en un lieu donné en tenant compte des moyennes sur la température, vent et précipitation

Crête : Sommet d’un ensemble montagneux

Dahalo : Cambrioleur et voleur de bœufs

Doany : Lieu de prière et de sacrifice selon la tradition locale

Ferrallitique : Sol de région humide avec forte individualisation de fer et aluminium et dominance d’argile de type kaolinite

Interfluve : Partie haute de l’espace comprise entre 2 vallées

Ketsa : plant de riz

Ketsa valo andro : SRI

Ragiragy : Terme local désignant la herse

Reliefs appalachiens : Ce sont des lignes de reliefs à orientation remarquablement similaire et avec apparition de roche dure sur les crêtes.

Rizière sakamaina : Rizière à sec à un certain moment de l’année

Vary aloha : Riz de première saison

« » Vary vakiambiaty : Riz de deuxième saison connu sous le nom local de Varibe

Vonizongo : exploitation effectuée par «Zongo » (héros du royaume Merina contre les Sakalava) Vozongo : lieu de rencontre

XII

INTRODUCTION

La géographie est une science qui a pour objet l’observation, la description et l’explication des phénomènes physiques et humains dans l’espace. Ankazobe est situé dans la sous-préfecture du même nom et dans la région Analamanga, ex-province d’Antananarivo. Il se trouve à 94 km au Nord-Ouest d’Antananarivo le long de la RN4 allant vers Majunga. Cette commune rurale se localise à 17°36 et 18°48’ de latitude Sud et de 46°24’ et 47°24’de longitude Est. Elle a une sup erficie de 41767 ha tandis que la sous- préfecture d’Ankazobe couvre une superficie de 7574km 2. Au Nord, Ankazobe est limité par la commune de Talatan’Angavo et d’Andranomiady, au Sud par la commune d’Antotohazo et d’Ambohitromby, à l’Est par la commune rurale d’Ambolotarakely et à l’Ouest par celle de Marondry.

La sous-préfecture d’Ankazobe fait partie des hautes terres centrales .On y trouve le plateau du Tampoketsa et une suite de collines d’altitudes subégales et des vallées et des interfluves en contrebas de ce plateau. Le climat est tropical d’altitude semi- humide du versant Ouest à une altitude supérieure à 900 et 1000m. 1 Le sol est ferralitique jaune sur rouge dans le Tampoketsa et ferralitique rouge en contrebas du Tampoketsa. Le réseau hydrographique est dense avec les rivières Ikopa à l’Ouest et la Betsiboka à l’Est du Tampoketsa. Il y a aussi des rivières qui prennent leur source dans le Tampoketsa comme Manankazo et Andranobe. La végétation est dominée par la savane à pseudo-steppe de formation graminéenne abondante comme l’Hypparhenia ruffa et l’Aristida multicaulis. Ainsi se posent les questions suivantes : Quelle est la particularité de la commune rurale d’Ankazobe ? Quels sont les facteurs qui influent sur les activités agricoles de la commune ? Dans quel ordre d’importance se placent ces facteurs ? Quelles seraient les contraintes principales à mettre en relief en conséquence ? Par rapport à celles-ci, quelles ont été les mesures prises ? Quels seraient respectivement les rôles et les places de toutes ces mesures dans le développement de la commune ? Actuellement quelles sont les caractéristiques et particularités essentielles de la commune rurale d’Ankazobe pour son développement ? La problématique principale « est: Dans quelle mesure les conditions naturelles ont-elles des impacts sur les activités paysannes de la commune rurale d’Ankazobe, sur ses perspectives de » « développement durable? . D’où le titre de l’étude Activités agricoles et variations » climatiques dans la commune rurale d’Ankazobe .

1 R.DUFOURNET Historiquement, c’était un village isolé. Les premiers habitants étaient classés comme des indigents. Ils ont vécu du travail de la terre, de l’exploitation du milieu naturel permettant la production des végétaux et des animaux indispensables à leur vie.

La recherche que j’ai effectuée est passée par plusieurs étapes. Tout d’abord la recherche de documents basée sur les ouvrages généraux relatifs au climat et à l’activité agricole ainsi que l’ouvrage spécifique qui concerne l’étude de la commune rurale d’Ankazobe. La première descente sur terrain a été du 1 au 13 Septembre 2008, il s’agit spécifiquement de la partie de la commune hors du Tampoketsa. Après un temps de répit, je reprends ma deuxième descente sur terrain du 17 au 25 septembre 2008 aux environs du Tampoketsa. Le taux d’échantillonnage sur terrain est de 1/36 ménages soit une moyenne de 71 ménages sur 2600 foyers à l’intérieur de la commune. L’enquête menée se fait de façon directive ou parfois semi-directive auprès des autorités et des personnes ressources. Dans l’ensemble, l’enquête est individuelle ou parfois groupée. J’ai rencontré de nombreux problèmes pour la réalisation du présent mémoire de Maîtrise : il s’agit de l’absence quasi-totale de données climatiques d’Ankazobe au-delà des années 90 alors que les données agricoles plus récentes existent. Par ailleurs, les années ayant des données climatiques n’avaient pas encore des données agricoles. En de telles circonstances, on constate l’absence de monographie concernant la sous-préfecture d’Ankazobe.

« » En 1960, il était devenu commune rurale, puis Firaisampokontany et de nos jours cette partie du territoire a été aménagée par l’immigration massive des paysans en provenance de diverses régions. Ces derniers sont devenus autochtones et Ankazobe à été érigé en commune rurale par la densité de la population. Les agrestes forment 92% de la population avec un taux de fécondité et un taux de natalité élevée. L’Infrastructure socio-économique ne connait pas d’évolution. Cette commune est remarquablement en retard dans l’ex-province d’Antananarivo. Elle jouit de 5 stations climatiques dont Ankazobe, , Manankazo, et mais ces stations ne fonctionnent plus. Ainsi, il convient de voir dans la première partie des milieux naturels et des hommes; puis nous examinerons successivement dans la deuxième partie le climat et la vie paysanne et dans la troisième partie nous établirons le bilan et les stratégies de développement agricole de la commune rurale d’Ankazobe.

2

NB : Il semble qu’il existe une erreur de donnée sur l’altitude dans la commune rurale d’Ankazobe dans cette carte mais on l’a utilisée pour avoir la vue générale du district d’Ankazobe. 3

4

PARTIE I: Les milieux naturels et les hommes dans la commune rurale d’Ankazobe :

CHAPITRE І : DES MILIEUX NATURELS FAVORABLES A L’AGRICULTURE :

І.1) Un relief moins accidenté et une geologie typique du socle :

. Un relief typique des hautes-terres centrales:

Ankazobe possède un relief granitique lequel revêt des caractères pétrographiques et structuraux du substratum. En fait deux grands ensembles de reliefs dominent le paysage dans le district d’Ankazobe. Il s’agit entre autres du Tampoketsa d’Ankazobe ayant une altitude moyenne de 1650m et des reliefs appalachiens.

Le Tampoketsa désigne un haut plateau situé à la bordure du socle malgache . Ankazobe présente un haut plateau long de 40km dont la largeur est de 18km et couvre une surface non loin de 300 km 2. Le Tampoketsa s’étend du Nord-Ouest au Sud-Est dans une position horizontale inclinée de 3 à 4% du Nord-Ouest dont l’altitude est de 1650m à l’extrémité Sud et de1550m au Nord le long de Manerinerina.

Il se localise à la partie orientale et méridionale de la commune rurale d’Ankazobe. C’est une surface assez plane surmontée de lourds reliefs à une altitude de 50 à100m: A l’extrémité Sud, la crête de l’Antsahabeloha est à 1725m, celle de l’Ampasandoaka 1662m et à la bordure orientale, l’Ambohitriangy atteint 1646m, l’Ambatomadinika parvient à 1599m 1 , des vallées assez larges en creux comme l’auge alluviale de Manankazo qui est de 1448m. De long, la vallée est peu profonde.

Du Tampoketsa du Sud-est vers le Nord-Ouest se trouve les reliefs suivants :

- la crête de l’Antsahabeloha à une altitude supérieure à 1700m

- Une zone d’altitude comprise entre 1600 et 1700m jusqu’à la latitude d’Andoharano comprenant le sommet d’Ambohitrondry à l’Est d’Ambatomasina : 1658m et le Veliranjo au point géodésique de1614m 2à l’exception de quelques zones de départ d’une rivière.

1 Les 3 dernières crêtes se localisent dans la Réserve Spéciale d’Ambohitantely. 2 Dans le champ de tir militaire 5

6

CROQUIS N°3 :Profil topographique selon la coupe Es t-Ouest à la latitude d’Ankazobe: A A’ Tampoketsa

CROQUIS N°4 :Profil topographique selon la coupe NN O-SSE dans le Tampoketsa:

Une zone d’altitude générale de 1500 à 1600m ouvre le champ de tir militaire et culmine à 1585m comme Lavatrafo et 1570m comme Tsaravao. Cette altitude intéresse la majeure partie du plateau excluant la partie Sud-est de la Réserve Spéciale d’Ambohitantely et quelques auges alluviales. La station de Manankazo se situe en creux à environ 1400 m d’altitude où passe la rivière. Le Tampoketsa domine Ankazobe par un abrupte de 200 à 300m de dénivellation.

Le Tampoketsa est constitué de la surface finie crétacé avec intercalation de basaltes laquelle recoupe la structure cristalline hétérogène. Le Tampoketsa est limité à l’Ouest par la vallée moyenne de l’Ikopa et à l’Est par le haut bassin de la Betsiboka dont la bordure est protégée par une armature de crêtes granitiques qui freinent l’érosion régressive par la situation perchée de sa surface.

7

8

Photo N° 1 : Le Tampoketsa CLICHE : Auteur

C’est un haut-plateau à surface généralement plane.

Dans les reliefs appalachiens, la surface intermédiaire existe mais les niveaux locaux d’aplanissement sont nombreux et limités à des affleurements tendres. La surface d’aplanissement local se caracterise par sa planité et se manifeste sous-forme de plateauxd’interfluves.Les crêtes de la surface intermédiaire sont remaniées et certains ont résisté. Ainsi il est difficile de lier les niveaux par un caractère altimetrique 1.L’érosion differentielle déblayait les roches tendres et laissait en place les roches dures.

Nord -Ouest

Photo N°2: L’Antalata-Angavo CLICHE : Auteur

C’est un crêt granitique qui culmine à 1576m sur l’Antalata-Angavo et 1587m sur le Mataviakoho

1 P.MICHEL1971 : « Contribution à l’étude morphologique des reliefs granitiques à Madagascar »Société nouvelle de l’imprimerie centrale de Tananarive 307 pages 9

Ouest

Photo N°3 : L’Ambatomalaza CLICHE : Auteur

C’est un crêt qui présente un banc granitique et culmine à 1562m (versant oriental). C’est un témoin de l’ancienne surface du Tampoketsa d’Ankazobe. Le brusque pendage laisse penser à l’existence d’une faille.

Sud Sud -Est

Photo N°4 : Le bassin d’Ankazobe CLICHE : Auteur

Les zones à roche dure forment des crêtes accompagnées par des bancs de granites stratöides. Ce sont des reliefs residuels qui marquent l’ancienne extension du Tampoketsa. Crêtes ,collines d’altitudes subégales , vallées et bassins s’enchainent.Les lignes de reliefs y sont fréquemment Nord-sud. Des reliefs dissymétriques de direction Nord-est Sud-ouest dominent le paysage entre la ligne de crête de l’Ambohimena, Ambatomirahavavy jusqu’à l’Andranobe. Ce sont l’Ambatomalaza (1562m) 1, Marotongolo, L’Antalata-Angavo (1576m) 2, Marolohy (1586m) et Tsimahabeomby (1471m). Les bancs granitiques sont continus mais parfois brisés entre l’Ambatomalaza et le Marotongolo. Ces

10 grands crêts granitiques sont des surfaces fondamentales uniformes à altitude supérieure à 1500 m. Ce sont des cuestas en pente vers l’Ouest. A l’Est de l’Ambatomalaza et de l’Antalata-Angavo s’étend, sur plus de 200km 2, le bassin d’Ankazobe marqué par des petits plateaux d’interfluves lesquels sont liés aux affleurements gneissiques de quelques ampleurs. Bref, le relief dans le district est formé de 2 grandes unités : le Tampoketsa d’Ankazobe et les reliefs appalachiens. Généralement, le relief est plus ouvert et ne constitue pas un obstacle à la vie humaine. Il revêt un caractère structural du substratum.

. Une géologie typique d’un relief granitique :

En général, les formations dominantes sont les migmatites granitoïdes à biothite et à orthite du Tampoketsa bordées par une migmatite à biotite parfois à amphibole autour de Tampoketsa 1. Les migmatites granitoïdes de Tampoketsa et les migmatites embrechitiques qui les contournent appartiennent à la série inférieure et gneissique entrainant l’apparition des versants en boules. Le Tampoketsa forme un vaste anticlinal à large zone horizontale et plongement général faible lequel est déjetée vers l’Ouest. La série comporte des bancs de granites strato ϊdes à orthite (amphibole), roche hololeucocrate, riche en quartz, subalcaline et à grain moyen 2 .Les affleurements sont masqués par les formations cuirassées ou recouvrement gravillonaire local.

En dehors du Tampoketsa, les migmatites granitoïdes se présentent en lames granitiques d’épaisseurs variables interstratifiées dans les gneiss ou migmatites. Elles apparaissent en anticlinal formant l’assise des migmatites et des gneiss. L’Ouest du Tampoketsa appartient à la série d’Andriba (système de graphite). Dans le Sud et l’Ouest du Tampoketsa, des migmatites et des gneiss sont interrompus par de bancs ou crêts granitiques de direction subméridienne mis en valeur par l’érosion différentielle desquels selon E .RAGUIN se localisent suivant les structures tectoniques régionales C’est peut être le cas pour la rupture de continuité entre l’Ambatomalaza et le Marotongolo. Les alluvions sont peu importantes et dispersées et presque inexistantes sur le Tampoketsa 3. Les alluvions de la zone occidentale sont fertiles.

1 M. RANTOANINA 1968 : « Etude géologique et prospection au 1/100.000 de la feuille Ankazobe » Rapport de fin de mission, Services géologiques, 23pages

2 M. RANTOANINA 1968 : « Etude géologique et prospection au 1/100.000 de la feuille Ankazobe » Rapport de fin de mission, Services géologiques, 23pages

3 M. RANTOANINA 1968 : « Etude géologique et prospection au 1/100.000 de la feuille Ankazobe » Rapport de fin de mission, Services géologiques, 23pages

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En fait, dans le Tampoketsa, la géologie est dominée par la migmatite granitoïde. Dans les zones intermédiaires entre les 2 Tampoketsa elle est dominée par la migmatite gneissique plus altérable. La géologie est généralement riche dans la région et est l’objet de nombreuses prospections. Le climat influe sur les activités agricoles de la région.

І.2) Un climat tropical d’altitude et un réseau hydrographique dense :

. Un climat tropical d’altitude de transition vers le versant occidental :

Le district d’Ankazobe appartient en général au climat tropical d’altitude de transition vers le versant occidental semi-humide et chaud des basses et moyennes altitudes, plus ensoleillé et à saison sèche accentuée mais avec une nuance liée à la condition climatique de la région. La saison humide s’étend généralement de Novembre à Mars. 5 stations climatiques existent dans le district d’Ankazobe dont 2 se situent dans la commune rurale d’Ankazobe. La plupart de ces stations météorologiques ne fonctionnent plus quoique bien réparties du Nord au Sud et l’étude porte sur les stations d’Ankazobe et de Manankazo appartenant à la commune rurale d’Ankazobe.

-La dynamique atmosphérique malgache :

Madagascar appartient en général à la zone tropicale. Le centre d’action permanent est l’anticyclone de Mascareignes dans l’Océan Indien au Sud-est de l’île. Le centre d’action saisonnier qui prévaut est la ZCIT. Par la différence de pression et de la température, l’alizé est issu de l’anticyclone de Mascareignes. C’est un vent sec à l’origine mais sur les littoraux, il devient humide et apporte de l’humidité toute l’année sur la côte Est malgache. En pénétrant à l’intérieur des terres, l’alizé perd progressivement leur humidité mais continue à influencer le temps dans l’ensemble de l’ile. Sur les hautes- terres centrales, l’influence de l’alizé existe toute l’année. Le ZCIT se déplace longitudinalement du Nord au Sud suivant la marche apparente du soleil.

L’anticyclone de Mascareignes approche de l’île en hiver engendrant l’installation du régime d’alizé qui peut être qualifié de modéré ou persistant selon sa position. Cette position varie selon les déplacements d’anticyclone mobile ou dépression mobile dans le Sud de l’île. Ces flux d’Ouest dans le Sud sont dûs aux vents d’Ouest ou westerlies y soufflant.

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CROQUIS N°5 : Type de temps à alizé persistant à Ma dagascar :

Source : Direction de la météorologie d’Antananarivo

Lorsqu’un anticyclone mobile passe dans le Sud, l’anticyclone de Mascareignes s’approche de l’île et l’alizé se fortifie. L’alizé persistant implique un temps plus froid et plus nuageux sur les hautes terres centrales. La pluviosité augmente sur la côte Est.

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CROQUIS N°6 : Type de temps d’alizé modéré à Madaga scar :

Source : Direction de la météorologie d’Antananarivo

Lorsqu’une dépression mobile ou un front passe au Sud, l’anticyclone s’éloigne et l’alizé est modéré, c’est à dire faible.

En ce cas le temps s’améliore sur la côte Est et de beaux temps s’installent sur la haute terre centrale. Des creux dépressionnaires dans le canal de Mozambique peuvent améliorer le temps ou engendrer des averses. En été austral, les centres d’actions migrent vers le Sud.

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CROQUIS N°7 : type de temps à ZCIT à Madagascar :

Le ZCIT peut se trouver sur la haute-terre centrale faisant une forme de V 1surtout s’il y a une dépression mobile dans le Sud. La ZCIT est la rencontre de l’alizé et de la Mousson du Nord-Ouest. Cet équateur météorologique apporte des pluies pouvant durer une semaine. La Mousson de Nord-ouest peut engendrer des fortes pluies dans le Nord- ouest jusqu’à la haute terre centrale. La pression atmosphérique moyenne à Manankazo est de 870 mb, soit une valeur plus faible par rapport à celle d’Antananarivo qui est de 873 mb. Cela est dû à la situation de Manankazo plus éloigné de l’anticyclone de Mascareignes. Sa position plus septentrionale et occidentale est influencée par les creux dépressionnaires dans le Mozambique.

-Une température modérée par l’altitude :

1Cf croquis N°VI à l’annexe intitulé type de temps à ZCIT à Madagascar 15

CROQUIS N°8 : Carte thermique de la sous-préfecture d’Ankazobe :

Source : BD 500 FTM/MAEP/SAGE

Edition : Mars 2003

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.GRAPHIQUE N°1 : Température moyenne mensuelle dans la station d’Ankazobe, de Manankazo et d’Antananarivo (Cf tableau N°I à la page 109) :

Source : Direction de la météorologie nationale d’Antananarivo

En plus de la station d’Ankazobe, la station de Manankazo se localise dans le Tampoketsa, et la station d’Antananarivo étant la station de référence du domaine climatique.

La température moyenne est modérée par l’altitude et inférieure à 20°C.A Ankazobe, elle est de 19,5°C, plus élevée que celle à Antananarivo qui est de 18,8°C. Ceci s’explique par la situation d’Ankazobe qui se trouve à une altitude plus basse de 1200m par rapport à celle d’Antananarivo de 1381m et sa localisation dans un bassin à l’Ouest du Tampoketsa . La situation du pays entre le Tampoketsa de Fenoarivo à l’Ouest et le Tampoketsa d’Ankazobe à l’Est entraine une diminution de la fréquence et de la force du vent du fait que ces hauts reliefs constituent, même à une faible échelle, un barrage, surtout au vent d’Est. Cette hausse de la température moyenne s’explique aussi par sa situation plus occidentale par rapport à la capitale. Car une augmentation de la température par la situation sous le vent et par l’effet de foehn apparaît. Dans la sous- préfecture d’Ankazobe, en prenant comme point de départ du Sud-est vers le Nord-Ouest, la température s’élève de 18 à 24°C. Car en allant vers le Nord-ouest, l’altitude diminue sauf à Tampoketsa, à altitude générale entre 1400 et 1600m où la température est plus

17 basse avec une moyenne annuelle de 16,62°C à la sta tion de Manankazo CFT 1. Cette diminution de la température est liée à l’altitude plus élevée du Tampoketsa et à l’ouverture du relief au vent. La chaleur de Novembre à Avril est dûe à l’obliquité plus faible du rayon solaire dans les zones tropicales de l’hémisphère Sud en cette saison. Dans la région, le mois le plus chaud est Février avec 22°C pour Ankazobe, 18,6°C pour la station de Manankazo CFT, peu après le deuxième passage du soleil au zénith. Le soleil passe au zénith à Antananarivo le 17 Novembre et le 26 Janvier. La température de Février est donc dûe au deuxième passage du soleil au zénith dans ces lieux avec l’humidité entrainant une rétention de la température par une remarquable augmentation de la température minimale.

Le mois à température moyenne plus basse est juillet avec 15,7°C pour la station d’Ankazobe, 13,6°C à Manankazo CFT peu après le sol stice d’hiver au niveau du tropique du Capricorne (21Juin).La température moyenne pendant la saison humide 2 est de 21,4°C à Ankazobe, 20,8°C à Antananarivo et 19,73°C à la s tation de Manankazo. A Ankazobe la saison humide est plus chaude et la saison sèche est fraiche. Par contre, dans le Tampoketsa, les températures sont plus modérées en saison humide, la saison sèche est plus rude à température plus faible de 14,98°C à la station de Manankazo CFT. La température minimale s’établit à une valeur moyenne inférieure à 10°C de Juin à Septembre et la température minimale absolue peut descendre de 1 à 3°C. Les rosées matinales sont fréquentes. La baisse de température en hiver s’explique par la faible inclinaison du rayon solaire et l’apport de fraicheur par l’alizé. La température maximale absolue est en Octobre avec 33,3°C pour Ankazobe et 29,9°C pour la station de Manankazo CFT. Ces mois précèdent les saisons de pluies. Pendant ces mois, les températures augmentent alors que l’insolation est encore forte car les pluies ne sont pas pleinement installées sur le territoire (Cf tableau N°I à la page 109).

- Une précipitation assez élevée par rapport à la capitale:

La précipitation diminue généralement du Nord-ouest vers le Sud-est par éloignement de la mousson du Nord-ouest qui apporte une large part des précipitations de saison humide. Une exception existe au Tampoketsa lequel a un microclimat plus humide par l’effet simultané de l’altitude, la situation face au vent, et l’existence de la réserve forestière. Par son altitude, il bénéficie de sa situation plus ouverte au vent surtout au versant oriental plus exposé au vent d’Est comme la réserve forestière d’Ambohitantely.

1 Relevé climatologique faite par les personnels de l’organisation des eaux et forêts, CFT : Centre forestier tropical 2 Généralement de Novembre à Avril 18

CROQUIS N°VIII : Carte pluviométrique au district d ’Ankazobe :

Légende:

Source : BD 500FTM/MAEP/SAGE

Edition : Mars 2003

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GRAPHIQUE N°2 : Les moyennes mensuelles de précipitations à la station d’Ankazobe de Manankazo CFT et d’Antananarivo ( Cf tableau N°II) :

Situé à 140 km au Nord d’Antananarivo, cette réserve subit à la fois l’influence du temps oriental et occidental avec une précipitation moyenne plus élevée de 1823mm. La précipitation moyenne annuelle est de 1789,5mm dans la station de Manankazo CFT. Le nombre des mois secs n’est pas éloigné de celui d’Ankazobe mais la précipitation de saison humide s’avère plus forte et plus concentré entre Janvier et Avril.

Les relations entre les régimes pluviométriques de ces stations peuvent être exprimées par le « coefficient statistique » dit de corrélation en prenant une station type considérée comme représentative d’un régime déterminé. C’est le coefficient de corrélation entre X et Y de Pearson qui a comme formule :

Avec X i et Y i : précipitation moyenne mensuelle du mois considéré N =12 : Nombre de mois dans l’année Prenons comme station type de régime climatique à climat tropical d’altitude la capitale avec une précipitation moyenne annuelle de 1365mm. Pour la station d’Antananarivo et d’Ankazobe on a r=0,98. Entre Antananarivo et Manankazo, et entre Manankazo et Ankazobe il a une valeur de 0,986. Il est de 0,985 entre Antananarivo et Ankazobe. Sa

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valeur est le même avec 0,983 entre Antananarivo et Manankazo et entre Ankazobe et Manankazo. Ces valeurs indiquent une corrélation fortement positive ce qui vérifie l’appartenance de ces 3 stations au régime tropical d’altitude. Pour pouvoir exprimer l’importance de la pluviométrie pour chaque mois de l’année, on a recours au calcul du coefficient pluviométrique relatif. Le CPR est un indice de comparaison des précipitations mensuelles si les totaux pluviométriques moyens annuels sont répartis équitablement sur les mois de l’année. La valeur moyenne est donnée par le chiffre 1 .Les mois à CPR >1 sont plus humides. 11 ,76 p q -Pour un mois de 31 jours : P p : précipitation moyenne mensuelle -Pour un mois de 30 jours : P : précipitation moyenne annuelle

12 ,99 p q -Pour un mois de 28 jours : P TABLEAU N°1 : Coefficient pluviométrique relatif (CPR) à Ankazobe et Manankazo CFT :

Ja Fe Ma Av Ma Ju Ju Ao Se Oc No De

Ankazobe 2,59 2,21 1,65 0,55 0,10 0,08 0,09 0,07 0,06 0,55 1,69 2,32

% 21,65 18,47 13,79 4,59 0,83 0,66 0,75 0,58 0,50 4,59 14,13 19,39

Man CFT 2,57 2,57 1,71 0,56 0,15 0,06 0,08 0 ,09 0,09 0,55 1,32 2,27

% 21,38 21,38 14,22 4,65 1,24 0,49 0,65 0,74 0,74 4,57 10,98 18,88

Ankazobe (1961-1990); Manankazo CFT (1964-1989) Source: Direction de la météorologie d’Antananarivo

La pluviosité est très élevée en saison humide par rapport à la saison sèche. A Ankazobe elle est de 96,17%, à Manankazo CFT de 95,89%, et à Antananarivo de 95,41%. A l’inverse, la saison sèche totalise 3,83% des précipitations à Ankazobe, 4,11% à Manankazo CFT et 4,59% à la station d’Antananarivo. Ces valeurs montrent, à petite échelle, une augmentation des proportions des pluies de saison humide et sécheresse plus marquée de saison sèche à mesure que la station est plus occidentale. En saison sèche, l’alizé arrive à Ankazobe dépouillé de son humidité par effet de foehn. C’est un alizé subsident. Par conséquent, le ciel est plus clair et s’alterne quelquefois avec de temps nuageux et de rare brume en cas de renforcement de l’alizé. En cette saison des stratus très bas peuvent donner des bruines intéressantes. Il s’agit généralement de strato-cumulus qui se désagrègent en fin de matinée par temps divergent à cause de la hausse de pression liée au renforcement de l’anticyclone des Mascareignes au Sud de l’ile. Le début et la fin de la saison de pluie sont marqués parfois par la présence de grêle 21 laquelle est liée à la présence de haut relief dans la région, la brusque chûte de température au moment de la tombée de la pluie et l’amplitude thermique plus marquée à ce moment. En saison humide, des pluies convectives intéressent l’ensemble de la région surtout en Décembre. De Novembre à Décembre, les pluies sont dûes surtout à l’arrivée de la mousson de Nord-ouest. Ces pluies se manifestent sous forme d’orage. La plupart des pluies tombent l’après-midi et la nuit. En Janvier et en Février, l’arrivée de la ZCIT engendre des pluies continues généralement fortes et accompagnées de nébulosité très élevée. C’est le moment où l’inondation existe et intéresse les parties basses de la région située autour des fleuves et rivières. De Janvier à Mars, les cyclones tropicaux peuvent intéresser les régions avec des pluies continues et abondantes où l’on peut enregistrer le maximum de pluviosité par jour. Les mois de Décembre à Mars sont des périodes très humides où CPR >2. Le mois de Janvier est le plus humide avec une précipitation supérieure à 2,5 fois de la valeur moyenne mensuelle de 12 mois. Les mois les plus secs sont Juin et Septembre avec CPR <0,1. Les mois à 0,3

D’après le rapport entre la hauteur de pluie durant les 3 mois les plus pluvieux et les 3 mois moins pluvieux, Décembre, Janvier, Février sont 25 fois plus humides que Juin, Juillet, Aôut. Ce rapport entre le même trimestre est de 1 à 31 à Manankazo CFT. Cette différence augmente dans les localités à humidité plus élevée car l’élévation de l’humidité est dûe en majeure partie à la hausse de pluviosité en saison humide alors que les bruines de saison sèche n’apportent qu’une faible quantité pour les totaux des précipitations.

TABLEAU N°2 : Fréquence de la direction du vent en fonction de la vitesse à Manankazo :

Beaufort m/s N NNE NE ENE E ESE SE SSE S SSW SW WSW W WNW NW NNW Km/h

9 11 39,6 8 10 36 7 9 4 1 32 6 8 20 1 2 23

5 7 62 2 2 25 4 5-6 262 2 5 1 7 22 3 4 529 1 1 2 45 2 43 14 2 3 857 5 3 2 118 2 69 11

Source : Direction de la météorologie Nationale d’Antananarivo

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Le vent le plus fréquent dans le district d’Ankazobe est l’alizé qui souffle en majeure partie de l’année dûe à l’omniprésence de l’anticyclone de Mascareignes dans le Sud, Sud-est. Il souffle fortement dans le Tampoketsa en saison sèche. Il s’ensuit la mousson ou vent d’ouest qui apporte les pluies en saison humide. Les cyclones arrivant sur le district d’Ankazobe ont déjà perdu leur force en vitesse de vent même en se centrant dans le district comme le cas du cyclone qui était entré à Madagascar en Janvier 2008. Avec la diminution de la vitesse du vent les pluies deviennent plus abondantes et peuvent engendrer des inondations. Cependant, les cyclones sont encore ressentis fortement en vitesse, dans le Tampoketsa.

En somme, les climats y sont de type tropical humide à transition vers le versant occidental mais avec température plus basse et pluviosité plus élevée dans le Tampoketsa due à l’effet altitudinal. Quant aux réseaux hydrographiques, ils influent surtout les activités agricoles.

. Des réseaux hydrographiques abondants:

Dans le district, les réseaux hydrographiques sont généralement denses. Un fleuve et une rivière dominent dans la région : L’Ikopa 1 et la Betsiboka 2. La Betsiboka se situe à la limite orientale du district. L’Ikopa se localise plus à l’Ouest. L’Ikopa et la Betsiboka bordent le Tampoketsa à l’Est et à l’Ouest, avec des affluents qui sont des rivières et des ruisseaux. Ils ont un tracé général Sud Sud-est Nord Nord-ouest parallèles au pendage du Tampoketsa. Les affluents coulent soit vers l’Ouest soit vers l’Est. C’est l’exemple de Manankazo et de l’Andranobe qui vont rejoindre l’Ikopa. Pour les affluents de l’Ikopa, l’Ambekireny traverse l’Antalata Angavo et rejoint l’Andranobe. Dans le bassin d’Ankazobe, Andranobe à 1200m pénètre loin vers l’Ouest par le passage de l’Antalata Angavo. L’Ikopa a un régime simple avec 1maximum et 1minimum. Le maximum est en Février el le minimum est en Octobre. Il s’agit d’un régime pluvial tropical. La pluie est la source d’alimentation de l’écoulement de la rivière. Le maximum se situe 1mois après le maximum pluviométrique (Janvier). Le minimum se localise à la fin de la saison sèche. Le fleuve existe toute l’année.

A Tampoketsa, le système hydrographique suit la ligne de plus grande pente du plateau. C’est le cas de la rivière Manankazo. Les rivières divaguent, serpentent paresseusement. Le profil montre une succession de petits accidents. Le Tampoketsa

1 Bassin versant : 4498Km 2 2 Bassin versant : 11800km 2 23 constitue une ligne de partage des eaux entre l’Ikopa et la Betsiboka. L’encaissement hydrographique y est faible. La rivière Manankazo va vers le Nord-ouest et en rencontrant le banc granitique de Tsaravao tourne vers l’Ouest conformément à la 1 direction de la structure. La pente de la rivière varie de 3 à 5% 0 .

L’Andranobe a un cours heurté car il réapparait sur structure hétérogène subméridienne. A l’amont, il draine le bassin d’Ankazobe puis gagne l’Ikopa selon un tracé Sud-est Nord-ouest en se faufilant entre la structure synclinale de l’Ambatomalaza et d’Ambatomanjaka profitant des lignes de fracture. Les systèmes hydrographiques y sont adaptés à la grande ligne de schistosité. Les deux grands fleuves sont manifestement inadaptés à la structure générale. Ils ont une direction légèrement oblique à la structure. Ils se sont surimposés et jouissent d’une autonomie déjà ancienne. Localement, il y a une certaine adaptation à la structure par reprise d’érosion et déblaiement de couloir gneissique. C’est le cas de Vohombohitra. Les affluents de l’Ikopa et de la Betsiboka ont un tracé plus compliqué avec succession de biefs adaptés à la structure et de tronçon inadapté mais une nette prépondérance à l’adaptation. Ils franchissent les bancs granitiques secondaires par l’intermédiaire des lignes de failles drainant les sillons migmatitiques 2.Avec un plus fort débit, la Betsiboka érode le relief, transporte et charrie les sédiments d’où sa couleur jaune ou rouge 3.

En général, le réseau hydrographique est dense et marqué par l’existence de l’Ikopa et la Betsiboka avec leurs affluents. Le sol de la région tient une large place pour les activités agricoles.

І.3) Un sol de type ferralitique et Une végétation dominée par la savane à pseudo- steppe :

. Le sol :

Les sols sont généralement de type ferralitique malgré quelques variantes. L’existence de sol ferralitique dans la région s’explique par l’hypothèse d’une ancienne occupation forestière dont le témoin est la forêt d’Ambohitantely et par la pluviosité élevée : >1200mm.

1 P. MICHEL1971 : « Contribution à l’étude morphologique des reliefs granitiques à Madagascar »Société nouvelle de l’imprimerie centrale de Tananarive 307 pages

2P.CHAPERON, J. DANLOUX, L. FERRY 1993 «Fleuve et rivière de Madagascar » Ed. ORSTOM Antananarivo/CNRE

3 Elle les dépose à l’aval engendrant un fort alluvionnement et ensablement dans la province de Majunga 24

CROQUIS N°IX : Le sol dans le district d’Ankazo be :

Légende :

Source : BD 500FTM/MAEP/SAGE

Edition : Mars 2003

Le sol ferralitique est marqué par une décomposition très poussée des minéraux primaires et se marque par une forte teneur en sesquioxyde de fer et d’aluminium. Le 1 rapport SiO 2/Al 203 est ≤2 .Le sol est de type ferralitique rajeuni dans le Tampoketsa. Des sols ferralitiques jaune/rouge y sont vus généralement. Ils sont lessivés, à pH bas ou acide entre 4,9 et 5,2 à texture limono argilo-sableux. Ces sols sont riches en matière organique. Ils sont exposés à l’érosion. Le sol ferralitique jaune/rouge est un sol pénévolué

1 B .FERNAND, G. AUBERT 1971 « Les sols ferralitiques à Madagascar » Science de la terre N°3 centre ORSTOM Antananarivo 25 caractéristique du versant oriental. Le rapport limon altérable de néoformation/argile est >0,2 depuis la surface 1. Le fer y est cristallisé sous-forme de goethite. Ce sol témoigne un climat plus humide. Les anciens niveaux d’érosion ont des sols fortement déssaturés.

Dans les vallées peu profondes, il existe un sol hydromorphe qui est occupé essentiellement par des dépôts alluvionnaires récents et anciens. Dans toute la région, les feux de brousse engendrent des sols pauvres en minéraux et en humus. Les formations alluviales dans le Tampoketsa sont anciennes, podzolisées mais il y a aussi les riches sols alluviaux récents des vallées. Certains espaces sont rocailleux : lithosol ou même dénudé. Les sols ferralitiques sont compacts, fragiles et difficiles à travailler 2. Sur prairie, il existe le sol ferralitique lessivé brun jaune. C’est un sol de très grande profondeur présentant fréquemment, plus ou moins près de la surface des formations gravillonnaires. L’humus a le caractère d’un moder acide de pH entre 4,4 et 4,9. Le rapport C/N est élevé de 15 à 20 et peut atteindre 25 à 26. Le taux de saturation en cation est faible. La texture du sol est limono argileuse à argile. C’est un sol extrêmement pauvre en agriculture et le pâturage amélioré est révélé illusoire sans le secours des engrais. Dans la savane, l’horizon humifère noir est souvent décapé. Si la forêt est déboisée récemment on a un horizon humifère important au-dessus de l’horizon jaune. Si la forêt a disparu plus anciennement, l’horizon noir et jaune est décapé par l’érosion et un sol rouge apparait(Schnyder1997).

Sur sol forestier on a : en surface une concrétion rouge ou noire quelquefois jaune ultérieurement et quelques morceaux de quartz anguleux et roulés.

A0 (25cm) : très humifère, noire, concrétion de 1 à 3 cm de diamètre

A (10cm) : jaunes à trainés noires (trou d’insecte et racine)

B (60cm) : rouge à nombreuses concrétions (avec beaucoup de quartz)

Source : J.RIQUIER

1 B .FERNAND, G. AUBERT 1971 « Les sols ferralitiques à Madagascar » Science de la terre N°3 centre ORSTOM Antananarivo 2 P. MICHEL 1998 « Présentation physique de la grande ile »FTM 178p 26

En sol de prairie on a :

A0 : 5cm : matière organique

A1 : 30cm : horizon humifère très épais de couleur brume

A2 : 40cm : horizon jaune à rares durcissements locaux, traces de racines

B : 30cm : horizon jaune avec tâches rouges, quelques plaques jaunes plus dures

Source : J.RIQUIER

Le fer décroit de la prairie à la forêt. Les concrétions et pisolithes augmentent en allant des sols forestiers au sol de prairie 1. La forêt apporte des matières organiques au sol qui sont rapidement décomposées. La prairie enrichit le sol en matière organique par décomposition des racines mortes. Le sol dans le Tampoketsa d’Ankazobe est quelquefois cuirassé. Les cuirasses s’épaississent sur les versants. Les cuirasses sont imperméables, dépouillées d’éléments utiles et crevassées de « lavaka ». Elles sont scoriacées ou pisolithique à accumulation relative sur certains replats en dessous de la surface fondamentale. C’est une formation récente qui s’est développée sur niveaux locaux d’aplanissement à la suite d’une zone tachetée et plus ou moins décapée. Elle est 2 très discontinue . La cuirasse se compose d’aluminium (Al 2O3) : 30 à 40%, de fer (Fe 2O3) et silice combiné (SiO 2) : 2 à 20%. Le rapport SiO 2/Al 2O3 est inférieur à 0,5. Les cuirasses peuvent exister aussi sur l’interfluve, plateau et replat. Le Tampoketsa possède 10 Km 2 de formation cuirassée soit 3% de sa surface 3.

A 1km du sommet de la crête après Ankazobe, à droite de la route, le profil est constitué de :

- cuirasse (1m à 1m 50) compacte en surface, caverneuse en profondeur

- zone de départ en cours d’endurcissement

- argileuse (partie inférieure) (source)

- nappe phréatique dans la zone de départ

Source : J.RIQUIER

1 J. RIQUIER 1951 « Les sols du Tampoketsa d’Ankazobe »In mémoire de l’institut scientifique de Madagascar série D –Tome III - Fascicule I-1951p 113 -126 2 B .FERNAND 1972 « Sol sur socle ancien à Madagascar »Ed. ORSTOM Paris 335p 3 P. MICHEL1971 : « Contribution à l’étude morphologique des reliefs granitiques à Madagascar »Société nouvelle de l’imprimerie centrale de Tananarive 307 pages

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Les sols ferralitiques rouges existent généralement à l’ouest de Tampoketsa. Ces sols sont caractéristiques d’une longue saison sèche. L’hématite est dûe à une alternance de dessiccation et de rehumectation durant les displuviaux. L’horizon rouge est pulvérulent et très poreux avec 40 à 50% du fer amorphe par rapport au fer total 1. Le sol est généralement déssaturé (taux de saturation entre 20 et 38%). Le pH est acide. L’horizon A est grumeleuse et l’horizon B est polyédrique ou continu. Le plus souvent, ils se sont formés à partir du manteau d’altération ancienne, profond et lixivié 2.L’élément échangeable est de faible quantité avec calcium de 1,8 à 2,4me%, potassium déficient de 0,03 à 0,12me%, phosphore assimilable en trace. La matière organique est convenable de 2,7 à 4% et la teneur en azote est de 1%. Le rapport C/N est de 15,6. Le taux de chaux et 3 du phosphore est moyen . Le rapport SiO 2/Al 2O3 est très faible: Ils sont riches en fer amorphe et renferment souvent des pseudo-sables ou pseudo-limons.

En général, le sol ferralitique est jaune sur rouge dans le Tampoketsa. Il est ferralitique rouge dans le relief appalachien. La végétation est influencée par une forte action anthropique.

.Une végétation généralement pauvre:

La végétation est dominée par la pseudo-steppe à formation graminéenne abondante 4. Le Haronga Madagascariensis, l’Heteropogon contortus, l’Hypparhénia ruffa existent sur un sol plus riche, le Loudetia stipo їdes sur un sol souvent cuirassé. Sur un sol plus dégradé on a le Ctenums et Aristida multicaulis. Sur un plateau à faible pente, il y a envahissement par l’Imperata cylindrica.

Dans le bas fond on a des végétations de marais avec Pandanus sur tourbe plus ou moins profonde mais toujours peu évoluée. Au Tampoketsa, dans des thalwegs et en tête de vallée, il existe des reliques forestières (forêt ripicole) 5à caractère de forêt orientale avec essence caractéristique. On a le Weinmannia (Lalona), le Cuissonia (Voantsilana), Le Canarium (Ramy), L’Uapacca thouarsii (Voapaka) et le Podocarpus Madagascariensis

1 B .FERNAND 1972 « Sol sur socle ancien à Madagascar »Ed. ORSTOM Paris 335p 2 B .FERNAND, G. AUBERT 1971 « Les sols ferralitiques à Madagascar » Science de la terre N°3 centre ORSTOM Antananarivo 3 B. FERNAND 1966 « Les sols des régions d’Ankazobe et d’Arivonimamo »ORSTOM Antananarivo 28p

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(Hetatra) 1. Le plateau du Tampoketsa est actuellement un centre de reboisement important entrepris par le service des eaux et forêts et l’armée.

Photo N°5 : une forêt galerie dans le Tampoketsa CLICHE : Auteur

La forêt de Manankazo a une superficie de 13130 ha 2 et porte surtout sur des pins et eucalyptus. A l’Est, la réserve forestière d’Ambohitantely est une aire protégée 3à superficie de 5600ha. C’est un vestige de forêt dense et humide de plateau constitué de formation physiographique à mousse et lichens. Elle est menacée par les feux de brousse et de défrichement. Ce sont des forêts qui témoignent de l’ancienne existence de forêts sur les hautes terres centrales. Il existe des biodiversités endémiques tel que le palmier royal, et le Varika La forêt n’occupe que 3,5% de la superficie totale du district. Le taux de couverture forestière dans le district est de 7900ha avec 1110ha d’eucalyptus, 4190ha de forêt galerie et 400 ha de résine 4.

En somme, la végétation est dominée par la savane à pseudo-steppe. La superficie forestière est faible. Les conditions naturelles ne constituent pas un obstacle à l’activité agricole dans les zones intermédiaires entre les 2Tampoketsa. Dans le Tampoketsa, elles sont défavorables aux activités agricoles. Les conditions humaines influent sur les activités agricoles dans la région.

1 Centre technique forestier tropical de Madagascar Janvier 1969 « Etude de la vocation de sols périmètre de Manankazo sous –préfecture d’Ankazobe » 108p 2Cf figure XIII 3Cf figure 13 4Source : DIREF Antananarivo 1992 29

CHAPITRE ІІ : Des populations en accroissements élevées :

ІІ .1) Une histoire de l’occupation d’Ankazobe :

Le pays fait partie du «No man’s land » : un territoire longtemps inoccupé entre le royaume Merina et le royaume Sakalava. Cette zone était un lieu de passage des «dahalo » vers le Sakalava et une zone de bataille entre les 2 royaumes à l’époque d’extension du royaume Merina. Au temps de Radama I, il est sous le protectorat Merina dans le district de Vonizongo. Au temps de Ranavalona I, il constitue un lieu de refuge pour les esclaves évadés et les chrétiens persécutés. Il était aussi un lieu d’exil pour les bandits, malfaiteurs et marginalisés du royaume Merina. Selon la tradition orale, il a été un lieu de la traite des esclaves par l’étranger appelé «Vozongo ». L’essor de la traite y engendre une migration surtout pour les migrants du royaume Merina.

Photo N° 6 : Ankazobe CLICHE : Auteur

La ville est construite sur un plan d’urbanisme linéaire par les colons.

Certains affirment que la ville d’Ankazobe aurait été construite par les colons alors que pour d’autres la ville a existé bien avant la colonisation. Selon la tradition, le nom «Ankazobe »peut venir du mot «tazo »c'est-à-dire due à la forte extension du paludisme dans la zone. Il peut venir aussi de la racine « hazo » à cause de l’existence ancienne d’un eucalyptus géant dont il faut 7 personnes à bras ouvert pour entourer son tronc. Le Lieutenant colonel Conard, arrivé en Novembre 1896, était le premier gouverneur à procéder au plan d’urbanisme d’Ankazobe. Cette œuvre a été poursuivie par le Lieutenant colonel Lyautey qui a remplacé le premier gouverneur le 25 mars 1897. Le 12 septembre 1900, le gouverneur et le docteur LACAZE ont mené une lutte efficace contre le paludisme. Durant la première république, la ville a été qualifiée de commune rurale. De

30

1975 à 1996 de firaisampokontany et de 1996 à nos jours de commune rurale de première catégorie. Au Tampoketsa, tous les villages ont été récemment créés.

En général, l’occupation humaine y est récente. C’est une zone de migration. Les populations y montrent un retard sur l’effectif et la démographie.

ІІ . 2) Des populations peu nombreuses et à accroissement élevées :

. Effectif :

Le district d’Ankazobe 1 est le moins peuplé de la région d’Analamanga avec une population totale de 83715 habitants selon le RGPH21993, et une densité de 12 hab/km 2 contre 101hab/km 2 pour la moyenne de la région d’Analamanga et 22 hab/km 2 pour la densité nationale. Cette faible densité s’explique par l’enclavement de la commune et l’insécurité en milieu rural. En 2008, la population du district atteint 155087 soit une densité de 20,37 hab /km 2. Dans la commune rurale d’Ankazobe, le nombre d’habitant est de 15605 en 2003 et 19408 en 20083 soit une densité de 42,01 hab/km 2 et un taux de 12,51% par rapport à la population du district. Cette augmentation de la densité dans la commune est due à la fois à l’ancien peuplement du chef lieu de Fivondronana et par la tendance des populations à s’y concentrer pour éviter le problème d’insécurité dans les contrées lointaines. De 2004 à 2008, la population a augmenté de 24,37%. Ce qui indique une augmentation rapide de la population. L’augmentation rapide de la population est dûe à la situation générale de la commune dans l’étape d’une transition démographique. Les Fokontany d’Ankazobe I, d’Ankazobe II et d’Ankazobe III sont le plus peuplées avec une population supérieure à 1500hab. Par contre les fokontany à nombre de population inférieure à 1000hab sont qualifiés de moins peuplés.

1 Superficie : 7574km 2 2 RGPH : recensement général de la population 3 PCD : Plan communale de développement 31

TABLEAU N°3: Répartition de la population dans les 15 fokontany appartenant à lacommune rurale d’Ankazobe :

Fokontany Homme Femme Total Ankazobe I 798 805 1603 Voninahitrinitany I 504 991 1495 Ankazobe II 868 925 1793 Mandrosoa 539 596 1135 Ambohimarina 561 635 1196 Antamboho 494 442 936 Ambohitsoa(Ampa hadiminy) 477 658 1135 Firarazana 130 95 225 Tsisangaina 544 511 1055 Ambatomitsangana 618 576 1194 Antanetibe -Soarano 333 339 672 Ambohitrampovoany 333 339 672 Ankazobe III 731 713 1444 Ambatomasina 404 Voninahitrinitany II 326 320 646 Source : La mairie d’Ankazobe 2004

La population est mal repartie dans la commune rurale d’Ankazobe par une population plus élevée dans les localités plus proche du chef lieu de commune : plus de 1400hab à Ankazobe I, II, III et Voninahitrinitany I. L’importance de celle-ci résulte de l’ancienneté de l’occupation humaine au chef lieu de la commune et sa situation dans un bassin privilégié. La population est plus faible à Firarazana avec 225 habitants, et à Ambatomasina en 2004, car ce sont des villages récemment créés. A Firarazana les conditions naturelles sont défavorables à l’installation humaine. Le village se situe dans le Tampoketsa où l’agriculture est difficile ; les vents peuvent être forts et la baisse de la température minimale peut être ressentie ; le village étant enclavé.

TABLEAU N°4 : Nombre de la population par sexe et classe d’âge à la commune rurale d’Ankazobe :

Age (Ans) 0 à 5 6 à 17 18 à 60 60 et plus Sexe Masculin Féminin Masculin Fém inin Masculin Féminin Masculin Féminin Nombre de 1360 1464 3307 3672 4143 4081 376 411 population Source : Bureau du district d’Ankazobe 2008

Le nombre total de la population dans la commune rurale d’Ankazobe en 2008, est de 18814 dont 51,17% de femme et 49,73% d’hommes. 43,71%de la population est entre 18 et 60 ans pour une différence d’âge de 42 ans, 37,09% se situent entre 6 à 17ans avec un intervalle d’âge de 11 seulement ; de même la différence est de 5 ans seulement pour les populations de 0 à 5ans alors que le taux atteint 15,01%. Les vieux, c'est-à-dire 60 ans et plus ne forment que 4,18% de la population. En somme, la population est jeune avec plus de la moitié c'est-à-dire 52,1% sont entre 0 et 17ans. Cette jeunesse de la population est un signe caractéristique de sous-développement, liée à un fort taux de natalité.

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Sur 14 fokontany, le taux de féminité est 52,26%, un taux qui reflète une valeur

similaire par rapport à ceux du district.

. Le mouvement naturel de la population :

Taux de natalité = × 100

Dans la commune rurale d’Ankazobe, il est de 44,98‰1, un taux qui ressemble à celui du district (44‰) mais légèrement plus élevé par rapport au taux général à Madagascar (43,3‰). Le taux dans le district est le plus élevé, dans la région Analamanga. Il peut s’obtenir par le rapport entre le nombre de la naissance vivante et le nombre de la population totale multiplié par 1000.

Taux de mortalité= ×1000

Le taux est généralement élevé dans la commune dû à une faiblesse de la sensibilisation sur le planning familial, à la difficulté d’accès au service disponible et à l’insuffisance d’infrastructure. Dans le district Il est de 7‰, une valeur très faible par rapport à la moyenne nationale (15,5‰2) du fait de la proximité de la capitale. Ce taux est plus élevé par rapport à celui des autres districts de la région Analamanga. Il est lié au retard plus marqué dans le district, sur le développement. Dans la commune rurale, ce taux est de 10,44‰. En général le taux plus élevé par rapport à celui des autres districts de la région Analamanga est lié à la situation des services sanitaires qui restent faibles dans l’ensemble du district. Le taux de natalité est largement supérieur au taux de mortalité dans la commune. Le taux d’accroissement naturel dans la commune est de 3,45%, une valeur plus élevée par rapport à la moyenne nationale. Il est lié à la précocité du mariage surtout en milieu rural. La taille du ménage dans la commune rurale d’Ankazobe est de 6, une valeur plus élevée par rapport à la taille de ménage de la région d’Analamanga (5,1 en moyenne).

ІІ .3) Des mouvements migratoires à prédominance centripète :

TABLEAU N°5 : Migrants en 2003 dans la commune rurale d’Ankazobe:

Installation Groupe ethnique Migrants définitive temporaire Merina Betsileo Autres 500 400 100 250 200 50 Source : La mairie d’Ankazobe

1 Valeur en 2004 2 Source : RGPH 1993 33

Les habitants d’Ankazobe sont tous des migrants. Après avoir construit des tombeaux, ils deviennent des autochtones. Ces migrants viennent de partout : Merina, Betsileo, Antandroy, Sakalava et Betsimisaraka. Les migrations sont dûes à la recherche de la fortune, du pâturage pour les bœufs, des travaux salariés ainsi qu’à l’exercice de la profession libérale. Le pays est vaste et couvert en grande partie de savane ce qui lui donne une grande vocation à l’élevage et facilite la migration. La superficie des espaces favorables aux pâturages est estimée à 92530ha ; la superficie cultivable est de 283368ha, dans le district, or seulement 16184ha qui sont cultivés en 2001. Cette zone est donc sous-exploitée, ce qui la rend favorable à la colonisation des terres. La commune accueille en moyenne 500 migrants par an. La majorité des migrants sont des Merina avec un taux de 50% en 2003; viennent ensuite les Betsileo (40%) en 2003. Les Betsileos, les migrants d’Ambatolampy et d’ y viennent pour les travaux agricoles qui sont surtout des travaux salariés. Les gens venant de la capitale, de et les Antandroy y exercent des professions libérales : Ce sont des commerçants, collecteurs et revendeurs. Les migrants lointains venant de Maevatanana et de Toliary font des activités commerciales. Les Antandroy font surtout de commerce de zébus 1. Les migrations sont liées également par le surpeuplement des foyers de départ.

Au Tampoketsa, les villages sont récemment implantés. Ce plateau constitue les zones d’accueil pour les migrations organisées qui sont généralement des Merina et Betsileo à la suite des circonstances spécifiques. Des sans-abri lors des périodes cycloniques (cyclone tropical GERALDA) sont installées à Ampivoarana avec des tentes et l’Etat leur a offert des terres et des aides mais faute de suivi et à cause des conditions de vie difficile, beaucoup d’entre eux ont quitté leur installation. Les mouvements migratoires internes sont marqués par le déplacement des élèves vers le chef-lieu de commune pour rejoindre le lycée.

En somme, les effectifs de la population sont faibles. Les populations sont mal reparties avec concentration dans la ville d’Ankazobe. Le taux d’accroissement naturel est élevé. La région est un lieu de migration récente et ancienne. Les infrastructures sont peu nombreuses.

En général, le relief du pays est marqué par la succession du Tampoketsa et un relief de type appalachien dans la zone intermédiaire entre les 2 Tampoketsa 2. La

« 1R. TIBAVY D.E.A 2006-2007 Contribution à l’étude géographique de la commune rurale d’Ankazobe » 2 Tampoketsa d’Ankazobe et Tampoketsa de Fenoarivo 34 géologie est dominée par la migmatite granitoïde dans le Tampoketsa et une migmatite gneissique plus altérable entre les 2Tampoketsa. Le climat est tropical d’altitude à versant occidental et le réseau hydrographique est dense. Il est marqué par la prédominance de 2 grands fleuves : l’Ikopa et la Betsiboka. Généralement, le sol est ferralitique rouge à Ankazobe et ferralitique jaune sur rouge à Tampoketsa. La végétation est constituée majoritairement par la savane à pseudo-steppe. Le pays est récemment occupé par l’homme. Les densités de la population sont faibles et la région se situe dans la phase de transition démographique. C’est une zone de migration.

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DEUXIEME PARTIE : Les interrelations entre l’activité des hommes et les facteurs naturels: CHAPITRE IV : Des activités agricoles peu développées: IV .1) Systèmes de cultures et types d’exploitations :

. Systèmes de cultures :

Le territoire est vaste et moins peuplé. Les paysans pratiquent quelquefois une association de cultures en période végétative (maïs et haricot) (petit pois et pomme de terre) et s’adonnent en outre à des cultures de contre-saison. L’assolement varie selon les paysans et se fait fréquemment pour la culture de manioc. A cet égard, et pour certains paysans sur deux cultures (comme le manioc et patate) et même sur polycultures (comme manioc, pois chiche, haricot, maïs). Pour d’autres paysans : il est fonction du choix de ces derniers et de l’importance des surfaces cultivables : Il peut augmenter à mesure que les superficies cultivables sont exigues. Les jachères sont insuffisantes et se manifestent surtout sur la culture de manioc.

Les superficies cultivées ne représentent que 6% de la superficie cultivable. Ce pourcentage est le plus faible de la région d’Analamanga. Dans la commune rurale, avec une superficie de 41767ha, la superficie aménageable n’est que de 10524ha, c'est-à-dire 25,19% de la superficie totale. Les superficies cultivables sont restreintes par la présence du Tampoketsa, un plateau à sol présentant de cuirasses et infertiles pour les cultures. La superficie totale cultivée est 2628ha soit 24,97% de la superficie aménageable. Cette baisse des superficies cultivées peut être liée à l’existence de l’élevage dans la commune, à la pratique de feux de brousse et à l’insécurité dans les pays plus éloignés.

TABLEAU N°6 : Superficie cultivée par type de cultures en 2008 :

Cultures industrielles Superficie cultivées (ha) Cultures vivrières (ha) Cultures de rentes (ha) (ha) 2628 2436 1 35 Source : Bureau de la commune

Les cultures vivrières représentent dans la commune 92,69% de la superficie cultivée. La culture de rente comme le café est minime dans la région. La plupart des collines, plateaux et interfluves reste en friche. Cet espace devient savane herbeuse, arbustive ou boisée. De plus les feux de brousse rendent les terres impropres aux cultures. Ceux-ci font disparaitre les couvertures végétales et dépouillent le sol de ses éléments fertilisants pour l’agriculture. Les sols sont moins protégés de l’érosion en nappe.

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Les sols meubles sont emportés par l’érosion et il ne reste que des gravillons impropres à la culture.

Dans le Tampoketsa, même les bas-fonds demeurent incultes en terrain marécageux et humide où croissent des forêts galeries. Seuls les espaces aux alentours des villages sont cultivés. Les cultures ne s’étendent pas à cause du durcissement des sols par les feux de brousses répétés, la présence des cuirasses et des gravillons ferrugineux impropres à la culture. Les cultures irriguées n’occupent qu’une faible superficie. Les bas-fonds sont fréquemment cultivés en riziculture dans les zones hors du Tampoketsa puis il y a la culture de contre-saison (pomme de terre, légumes). Sur les colluvions de bas de pente se trouvent les cultures maraichères dans lesquelles abondent les tomates, oignons, endives et gingembres. Les légumes sont en très faible proportion ce qui engendre une importation de légumes venant de l’extérieur c'est-à-dire de la capitale et de la région du Vakinankaratra. Les terrains en altitude sont rarement cultivés à cause de l’éloignement des ressources en eau. Les tanety sont quelquefois le domaine des cultures pluviales (maïs, haricot, patate, manioc, pois chiche, pomme de terre). La spécificité du Tampoketsa est la culture des fruits et légumes. Dans la commune 75,03% de la superficie cultivable sont inexploitées Autour du Tampoketsa, il y a des rizicultures pluviales sur tanety car ces pays bénéficient des ruisseaux qui descendent du Tampoketsa. Les paysans les détournent de leur écoulement par des canaux d’irrigation.

. Les populations agricoles et les types d’exploitations

TABLEAU N°7 : Populations agricoles de lacommune rurale d’Ankazobe en 2008 :

Population rurale Population agricol e 19408 17680 Source : Bureau de la commune

En 2008 les populations agricoles forment 91,09% de la population rurale. L’agriculture est la principale activité de la population mais leur progression est limitée par les problèmes d’insécurité. Cependant, dans le Tampoketsa l’agriculture reste une activité secondaire au profit des travaux salariés.

Dans le district, 38,27% des exploitations ont 50 ares. Les exploitations sont de tailles moyenne et petite pour la plupart mais l’exigüité des terres ne constitue pas encore un problème majeur de l’agriculture régionale. Ce qui la caractérise surtout c’est l’étendue quelque peu réduite des superficies cultivées par rapport à la superficie cultivable. La grande partie des versants est inexploitée. C’est une bad-lands avec formation typique de 37 savane à pseudo-steppe. Dans la région d’Analamanga, le faire valoir direct représente 50% des exploitations. Les matériels agricoles principaux sont l’angady et le couteau à riz. Il existe également des charrues, herses et en faible proportion, des sarcleuses. Les bœufs de trait existent dans la région pour le labour des rizières. Le métayage est une pratique courante dans cette région qui consiste à faire travailler la main d’œuvre et concerne 45% de la population. Dans ce système, le tiers de la récolte revient au propriétaire. Environ 5% 1 des exploitations sont en fermage. Il consiste à louer la terre. A Ankazobe, 1ha est loué en moyenne à 1000000fmg 2. Les propriétaires s’adonnent à un autre système de culture. Les paysans salariés ne viennent qu’en période de culture (semis, repiquage, récolte). Les matériels agricoles restent peu importants et les intrants agricoles ne sont pas encore utilisés à une échelle assez grande. L’agriculture et l’élevage y sont associés. D’autres sources de revenus existent dans la région. Les cultures sur tanety sont généralement familiales, l’exploitation est majoritairement traditionnelle.

En somme, les superficies cultivables sont faibles dans la région et l’exploitation est généralement de faible superficie.

IV .2) Une agriculture encore archaïque:

TABLEAU N°8 : Superficie des cultures vivrières de la commune en 2008 (en ha) :

Pomme de Riz Manioc Maïs Patate haricot Total terre

2281 75 30 12 10 6 2436

Source : Bureau de la commune

L’agriculture dans la commune rurale d’Ankazobe se caractérise par des techniques de production archaïque et traditionnelle. Le riz occupe 93,63% des surfaces cultivées en culture vivrière. Le riz et le manioc sont les produits vivriers les plus cultivés dans la commune avec une superficie de 2281ha pour le premier et 75ha pour le second. Viennent ensuite le maïs et la patate avec une superficie respective de 30ha et de 12ha. Les fruits sont cultivés sur 8 à 12ha de superficie. Dans le Tampoketsa l’agriculture se révèle illusoire sans le secours des engrais. La riziculture occupe 86,79% de la superficie cultivée dans la commune.

1 Ministère de l’agriculture de l’élevage et de la pêche Juin 2003 «Monographie de la région d’Antananarivo »142 pages + annexes « 2R. TIBAVY D.E.A 2006-2007 Contribution à l’étude géographique de la commune rurale d’Ankazobe » 38

GRAPHIQUE N°3 : Superficie des cultures vivrières dans la commune rurale d’Ankazobe :

. La riziculture :

Photo N°7 : Rizière asséchée dans la commune rurale d’Ankazobe au moment de la préparation du sol

CLICHE : Auteur

En cas de rizière asséchée on fabrique des mottes entassées les unes sur les autres.

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TABLEAU N°9: Superficie cultivée en riz dans les communes appartenant au district d'Ankazobe :

Superficie (ha) Commune Riziculture irrigué Riziculture sur tanety Ankazobe 2775 25,30 Ambohitromby 2935 15 Fihaonana 3544 18 Miantso 3585 17 Mahavelona 3587 18 Antotohazo 3715 18,25 Antakavana 2485 5,05 Ambolotarakely 2518 16,6 Talatan’Angavo 2868 16,5 Fiadanana 2888 16,6 3039 5,0 Kiangara 4112 9,75 Source: Service de l’agriculture 2003

Les rizicultures sont de type «Merina ». La riziculture irriguée forme 99,09% de la rizière en 2003et la riziculture sur tanety ou riz pluvial 0,91%1. La riziculture sur tanety se distingue par le semis en poquet. Le rendement y est faible : 1,26t /ha 2. Sur riziculture irriguée le rendement varie de 2 à 6 t/ha. La riziculture de bas-fond et plaine comporte deux saisons : le riz de première saison (vary aloha) et le riz de deuxième saison (vary vakiambiaty). Le riz de deuxième saison est le plus cultivé (15800ha dans le district en 2009).Le riz de première saison est cultivé sur 9370 ha de superficie dans le district en 2009. La riziculture irriguée est une riziculture en système intensif. Elle est soit en riz irrigué et repiquée, soit irriguée en SRI.

- Riz irrigué et repiqué : Tableau N°10 : Types de riziculture dans la commune rurale d’Ankazobe en 2003 3: Systèmes Traditionnelle SRI SRA Superficie (ha) 2582,5 7,5 185 Productions (tonnes) 5165 60 740 Rendement (to nnes /ha) 2 8 4 Source : Service de l’agriculture

Le riz de première saison est de qualité supérieure et ne se pratique qu’en rizières qui ne craignent pas l’inondation et suffisamment irriguées. L’irrigation consiste à implanter des canaux pour détourner les sources et cours d’eaux vers la rizière et le réseau de réservoirs. Il y a aussi la construction de barrages. Dans la commune rurale d’Ankazobe, il y a 6 barrages de retenues d’eau dont 5 sont fonctionnels 4. Selon l’étude faite par Tibavy RENAUDELLE il y a 14 barrages dans la commune avec 8 en dur et 14 en terres. Les

1 Source : Service de l’agriculture 2 Source : Service de l’agriculture 3N.B : Une différence remarquable est vue sur les données agricoles au niveau du service de l’élevage et de la commune.

4 PCD de la commune rurale d’Ankazobe 40

barrages sont généralement peu nombreux. Le repiquage est lié au semis en pépinière et préparation du sol. Le repiquage désordonné (connu sous le nom local de «ketsa saritaka ») est très répandu et utilisé dans la plus grande partie de la riziculture du pays. C’est une forme de repiquage traditionnelle. L’outil le plus utilisé est l’ «angady », la charrue et la herse. La charrue est tirée par les bœufs et sert à retourner la terre. La herse (sous le nom local de ragiragy) sert à émietter les mottes et à niveler les terrains. Dans les labours sur bas-fond, l’ «angady » est utilisé à 12% et la charrue à 88%. Pour les rizières suffisamment humides, le piétinage par les bœufs suffit sans instruments aratoire. Dans la région, le piétinage par le zébu est une pratique très répandue et 2 piétinages suffisent avant de semer le paddy dans une rizière. Le couteau à riz et la faucille sont utilisés pour la récolte. Le riz de deuxième saison est cultivé sur la rizière «sakamaina ». La rizière est compartimentée par des diguettes (valamparihy), en parcelles carrées ou rectangulaires. La rizière humide se caractérise par un aménagement quasi-permanent de la terre. Le semis en pépinière consiste à tremper le grain de paddy (vary akotry) dans l’eau pendant 3 jours puis à le recouvrir de l’herbe jusqu’à la germination. La pépinière est labourée puis on y répand du fumier (le plus souvent bouse réduite en poussière) 1.On y amène l’eau et on l’aplanit. On sème ensuite le paddy. Sur la grande rizière, on répare les diguettes avant ou avec le premier labourage. En cas de rizière asséchée on fabrique des mottes de terre.

Quand les mottes sont séchées, on les écrase par une bêche puis on l’irrigue. Ensuite on emmène les bœufs pour piétiner les rizières. La culture à traction animale domine dans la région. Ceux qui ne possèdent pas des outils les louent. Dans la commune rurale d’Ankazobe, une charrue, une herse et bœufs de traits reviennent à 15000fmg/jours 2. Après l’arrachage du «ketsa » sur pépinière, on le repique sur la rizière. Après quelques temps on fait le sarclage. Le désherbage est pratiqué 2 ou 3 fois. Les poux de riz (TrIchispa Sericea et Hispa Gestroi) affectent les feuilles de riz au niveau de la région. Il y a le champignon de la pyericulariose et la flétrissure bactérienne des feuilles. Après la moisson les tiges coupées sont transportées jusqu’à l’aire de battage. Les fertilisations utilisées dans le district sont organiques à 48%, minérale à 9%. Les rizières sans utilisation de fumure sont de 42,8% 3. La fertilisation la plus utilisée reste encore le fumier de parc. Le vary aloha (riz de première saison) a une période végétative de 11

1 Yoshio ABE 1984 «Le riz et la riziculture à Madagascar » Ed du CNRS (Centre national de recherche scientifique) « 2R. TIBAVY D.E.A 2006-2007 Contribution à l’étude géographique de la commune rurale d’Ankazobe »146p 3 Ministère de l’agriculture de l’élevage et de la pêche Juin 2003 «Monographie de la région d’Antananarivo »142 pages + annexes 41 mois : Avril à Février. Sa durée de maturation est longue. Pour le vary vakiambiaty la période végétative est de 8 à 10 mois soit de Septembre-Octobre jusqu’ à Avril-Mai. Dans le Tampoketsa, il n’y a que 2ha de rizières sur Firarazana. La riziculture est marquée par un avortement des graines alors que les feuilles sont vertes et nombreuses. La terre y est riche en azote mais le phosphore manque. Le rendement est très faible et quelquefois il n’y a pas de production tangible. En général, le riz ne peut pas être cultivé dans le Tampoketsa.

Tableau N°11 : Production et rendement de riz dans la commune rurale d’Ankazobe :

Années 2004 2008

Surface total (ha) 2261 2281

Production(t) 5652,5 5703

Rendement(t /ha) 2,5 2,5

Source : Bureau de la commune

La production et la superficie augmente peu de 2004 à 2008. Le rendement reste le même. Ceux-ci pourraient être dûs à l’extension des terrains de cultures par conquête de terre nouvelle liée à l’augmentation de la population. Le riz de première saison nécessite une irrigation et se fait dans les vallées les plus basses. Il a une durée de maturation plus longue.

- Riziculture irriguée en SRI (Système de riziculture irrigué) (ketsa valo andro) : Actuellement, peu de gens l’appliquent dans la commune rurale d’Ankazobe. L’application de ces techniques est difficile pour le paysan. C’est une méthode culturale pour augmenter le rendement. Il permet de diminuer le temps de travaux. Il s’agit de l’application de la révolution verte durable selon le but du MAP sur le développement rural. Les conditions requises sont : des plants jeunes de 8 à 15 jours. La riziculture doit être en ligne. Le sarclage est exigé au moins 3 fois en période végétative. La gestion de l’eau doit être bonne. L’attelage est pratiqué sur labour. La main d’œuvre est faible car il nécessite des travaux soignés. Il exige un amendement par urée et engrais organiques. Pour sa pratique, on trie les grains de semences. On les met dans l’eau pendant 1à 2 jours, puis dans un trou chauffé pendant 2 jours. On les sème dans une pépinière bien fumée, puis on les recouvre de paille. Le rendement est élevé : 6 à 8t /ha. Dans la commune rurale d’Ankazobe, il occupe 0,27% de la superficie des rizières. Les repiquages se font en ligne carré et nécessitent l’usage de 2 sarcleuses.

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- SRA (Système de riziculture amélioré) :

Il s’agit des plants de moins d’un mois sur tanety. On fume les pépinières par l'engrais biologique guanomad et on installe celles-ci près des sources ou ruisseaux. Le guanomad produit le "Bat Guano" qui est un engrais venant de la chauve-souris. Cet engrais contient des matières organiques, de N.P.K, calcium, manganèse, magnésium.... Il contient aussi des flores microbiennes comme les champignons et les bactéries. La longueur de la pépinière dépend du nombre des plants. On pulvérise la motte et on nivelle les pépinières. Pendant 4 jours on fait entrer l'eau le soir et on le sort le matin. On trie les grains. Le premier sarclage se fait après 15 jours. C’est la meilleure méthode pour obtenir des bonnes semences. Le repiquage est en ligne. Le rendement général est de 4t/ha. Le système commence à être pratiqué. Dans la commune rurale d’Ankazobe, il occupe 6,66%de la superficie des rizières. Comme le SRI il nécessite aussi l’usage de 2 sarcleuses.

Photo N° 8 : Riziculture sur tanety en contrebas du Tampoketsa CLICHE : Auteur

Ces lieux bénéficient des ruisseaux descendant de Tampoketsa.

Les terrains se trouvant en contrebas du Tampoketsa bénéficient des sources et ruisseaux descendant du Tampoketsa ce qui permet la riziculture sur tanety. En général dans la commune rurale d’Ankazobe et comme c’est le cas dans l’ensemble du district, la riziculture irriguée, domine par rapport à la riziculture sur tanety. Il se trouve en effet que l’existence des bassins permettant l’irrigation et la destruction du sol sur tanety par les actions de feux de brousses y contribuent au plus haut point. Dans la commune rurale d’Ankazobe, 362 ha de rizières sont en jachères faute d’irrigation 1.

1R. TIBAVY D.E.A 2006-2007 «Contribution à l’étude géographique de la commune rurale d’Ankazobe »146p 43

. Le manioc :

Dans la commune, sa culture est effectuée sur tanety et sur baiboho. Sur tanety il existe une culture de case. La production y est parfois destinée à l’autoconsommation. La culture sur baiboho apporte un rendement élevé : 30t /ha en moyenne. Les tubercules y sont grosses. En somme, le rendement est faible. C’est une plante issue d’une bouture avec piquet. Il supporte mal les sols hydromorphes. Sur ces sols, les maniocs peuvent être affectés par des champignons. Le pH qui convient à cette culture est 4 à 7,5 avec un optimum de 5,5 (EDWARD et al 1977). Ces limites conviennent au pH faiblement acide du sol de la région. Il cherche un sol profond à texture sablo- limoneuse ou argilo-sableuse. Des maladies affectent aussi le manioc dans la région mais leurs effets et conséquences ne constituent pas une menace pour la production. C’est le cas de la mosaïque africaine, une maladie qui se manifeste par des taches jaunâtres sur des feuilles et des déformations. La période végétative varie de 6 à 24 mois et fréquemment de 1an sur bonne terre et de 1an et demi sur terre crue. Il existe des maniocs verts et des maniocs à sécher. Les hommes cultivent surtout les variétés douces. La variété Madarasy vient de la culture sur Baiboho. Elle est de qualité supérieure. Le sol du manioc est non fertilisé.

Tableau N°12 : Production et rendement du manioc dans la commune rurale d’Ankazobe :

Années 2004 2008

Surface total (ha) 12,5 75

Production(t) 100 375

Rendement(t /ha) 8 5

Source : Bureau de la commune

La production de manioc connait une augmentation marquée de superficie et de la production de 2004 à 2008 mais le rendement diminue.

La production dans la commune rurale d’Ankazobe constitue 13,77% de la production totale dans le district d'Ankazobe en 2003, plus élevée que la valeur moyenne de 7,83% dans les 11 autres communes. La hausse de la superficie cultivée en manioc est liée au nombre de population qui est plus élevée dans la commune car la plupart des paysans cultive du manioc dans le district d'Ankazobe.

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TABLEAU N°13: Superficie cultivée en manioc dans les communes appartenant au district d'Ankazobe:

Commune Superficie cultivé (ha) Ankazobe 503 Antotohazo 291 Ambohitromby 164 Mahavelona 190 Miantso 185 Fihao nana 237 Talatan’Angavo 213 Fiadanana 145 Ambolotarakely 155 Antakavana 159 Tsaramasoandro 179 Kiangara 230 Total 3651 Source: Service de l’agriculture 2003

Le pays est excédentaire en production de manioc. Dans la commune rurale d’Ankazobe, il a fait l’objet d’une extension remarquable au village d’Ambatofotsy et de Faratanana. Pour les cultures de contre-saison, la préparation du sol se fait après la culture de riz. Il s'agit du drainage de la rizière pour son assèchement et en préparation du labour. La culture de contre-saison augmente le rendement en riziculture.

. La patate douce:

Elle se cultive par bouturage en Tanety et bas-fond. Le cycle végétatif varie généralement de 3 mois à 1an. Dans la commune rurale d'Ankazobe, elle est fréquemment cultivée sur tanety et a en général un cycle végétatif de 3 mois Elle nécessite l'usage d’une fumure.

Tableau N°14 : Production et rendement de la patate douce dans la commune rurale d’Ankazobe :

Années 2004 2008 Surface total (ha) 12 12 Production(t) 72 72 Rendement(t /ha) 6 6 Source : Bureau de la commune

La production et le rendement se stabilise de 2004 à 2008. Pendant la campagne agricole 2008-2009 la production de patate douce est 625t dans le district. La production dans la commune rurale d’Ankazobe constitue11,52% de la production totale dans le district d'Ankazobe en 2008 plus élevée que la valeur moyenne de 8,04% dans les 11 autres communes.

. Le maïs:

Dans la commune, il a un cycle végétatif généralement compris entre 3 à 7 mois. 45

Il est cultivé en début de saison de pluie. La culture se fait dans tous les terroirs, que ce soit tanety, bas de pente et baiboho. Il est cultivé en association avec le haricot.

Dans la commune, l'exploitation est de type paysannale.

Tableau N° 15: Production et rendement du maïs dans la commune rurale d’Ankazobe :

Années 2004 2008

Surface total (ha) 15 30

Production(t) 18 60

Rendement(t /ha) 1,2 2

Source : Bureau de la commune

La production de maïs augmente en volume et en rendement de 2004 à 2008.

Pendant la campagne agricole 2008-2009 la production est de 710,5t dans le district. La production dans la commune rurale d’Ankazobe constitue 8,44% de la production totale dans le district d'Ankazobe en 2008 sensiblement égale que la valeur moyenne de 8,32% dans les 11 autres communes. Le taro:

Photo N°9 : Culture du taro dans la commune rurale d'Ankazobe CLICHE: Auteur

Il se cultive sur bas-fond et colluvions.

Dans la commune, il domine à Antamboho à rendement moyen de 19t/ha et se cultive dans les bas-fonds. Le cycle végétatif est environ de 1an ou moins.

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Tableau N°16 : Production et rendement du taro dans la commune rurale d’Ankazobe :

Années 2004 2008 Surface total (ha) 10 10 Production(t) 80 80 Rendement(t /ha) 8 8 Source : Bureau de la commune

Pour la préparation du sol, on plane puis on creuse des trous qui vont être fumés. On met 1plant par trou. Pendant la campagne agricole 2008-2009, la production est de 1932t dans le district. Le rendement est de 4t/ha 1. La production dans la commune rurale d’Ankazobe constitue 4,14% de la production totale dans le district d'Ankazobe en 2008 plus faible que la valeur moyenne de 8,71% dans les 11 autres communes.

. Le haricot:

Photo N°10 : Une culture de haricot dans la commune rurale d'Ankazobe CLICHE: Auteur

L'haricot peut être cultivé sur baiboho.

Il est cultivé soit en association avec le maïs et le manioc soit en culture seule. Il est quelquefois en assolement avec le manioc. Il est cultivé à la fois sur baiboho, sous forme de culture de contre-saison et surtout sur tanety. Il est à cycle court de 3 à 4 mois. Il est cultivé en poquet de 40cm (entre ligne) X 20cm (sur ligne). On met 2 graines par trou et on ajoute du compost. Le sarclage est fréquent. Dans la commune, la superficie cultivée est de 10ha avec une production de 10tonnes en 20082. Le rendement est de 1t/ha.

1Source: Service de l’agriculture 2Source : Bureau de la commune

47

Pendant la campagne agricole 2008-2009, la production est de 130t dans le district d’Ankazobe. La production dans la commune rurale d’Ankazobe constitue 7,69% de la production totale dans le district d'Ankazobe en 2008 plus faible que la valeur moyenne de 8,39% dans les 11 autres communes.

. La pomme de terre:

Elle se multiplie essentiellement par bouturage d'une partie de la tige ou du tubercule. La durée de son cycle végétatif est en moyenne de 80 à 150 jours. Elle requiert une terre profonde, fraiche, riche et bien drainée et se cultive entre 800 et 1800mdans les pays tropicaux 1.

Elle peut être cultivée sur tanety sous forme de culture pluviale et en bas-fond sous-forme de culture irriguée. En irrigation, elle est une culture de contre-saison.

Photo N° 11 : Une culture de pomme de terre sur bas-fond dans la commune rurale d'Ankazobe CLICHE: Auteur

Elle peut être cultivée sur tanety sous forme de culture pluviale et en bas-fond sous-forme de culture irriguée.

2 cycles sont possibles sur une année avec la pomme de terre. Des maladies peuvent affecter la pomme de terre dans la région. C’est le cas de la Mildiou. La culture de pommes de terre peut être réalisée dans le Tampoketsa avec un apport de fumures. Les premières équipes immigrées à Ampivoarana ont pensé cultiver la pomme de terre. Les engrais chimiques, minéraux et organiques (bœuf) sont déjà acheminés dans la région mais faute de semences, la plantation a échoué. Actuellement, la pomme de terre est cultivée à Ampivoarana. Dans le Tampoketsa, un essai a été effectué sur une variété de grande taille appelée Yolande, de couleur blanche, de 1968 à1971avec utilisation de

1 P.MARTY 1992 «La pomme de terre »Paris 18p 48 l’engrais minéral N.P.K : dolomie et sulfate d’ammoniac et une fumure organique d’environ 35 tonnes. Les outils utilisés sont la charrue et le rayonneur dans la partie orientale. Dans la commune, la superficie cultivée est de 6ha avec une production de 74tonnes en 2008 1.Le rendement est de 12,33t/ha. Pendant la campagne agricole 2008-2009 la production est de 344t dans le district. Dans la commune, le rendement est plus élevé que celle dans le district de 6,88t/ha 2.La production dans la commune rurale d’Ankazobe constitue 21,51% de la production totale dans le district d'Ankazobe en 2008 plus élevée que la valeur moyenne de 7,13% dans les 11 autres communes.

. Oignons:

Photo N°12 : Une culture d'oignon dans la commune rurale d'Ankazobe CLICHE: Auteur

L'oignon est irrigué et se cultive sur bas-fond.

Ils sont cultivés surtout à Ambohitrampovoany et à Tsisangaina (plus précisément à Anjezika). Ils sont irrigués et se pratiquent en bas-fond. Les cultures comportent des diguettes avec ouverture et fermeture de l'eau. Leur fertilisation repose sur la fumure naturelle et des déchets. Le semis des grains se fait en Mai-Juin. Les jeunes plants sont transplantés au Juillet-Août. La culture nécessite des sarclages jusqu'à mi-novembre et Décembre. Les fleurs renferment les grains qui serviront de semences et sont cueillies

3mois après la récolte.

1Source : Bureau de la commune

2Source : Service de l’agriculture 49

TABLEAU N°17: Productions d’oignons dans les communes appartenant au district d'Ankazobe en 2003:

Superficie cultivé (ha) Production (tonne) Rendement (t/ha) Ankazobe 26,5 543,25 20,25 Mahavelona 42 777 18,5 Miantso 43 838,5 19,5 Fihaonana 1,7 30,6 18 Talata Angavo 12,5 221,87 17,75 Kiangara 9,75 180,37 18,5 Fiadanana 6,5 89,37 13,75 Tsaramasoandro 5,5 92,12 16,75 Ambolotarakely 5,25 51,18 9,75 Ambohitromby 12 200,4 16,7 Antotohazo 11,5 224,25 19,5 Source : Bureau de l’agriculture à Ankazobe

La plantation demande un bon entretien: arrosage, pesticide et insecticide dont le plus utilisé est la Detane, Stovet et Sipvère pour prévenir les maladies et parasites. Dans la commune, la superficie cultivée est de 2ha avec une production de 30tonnes en 2008 1.Le rendement est de 15t/ha. Le rendement et la production sont plus élevés dans la commune rurale d’Ankazobe à cause de l’intensification qui est plus poussée et de l’existence de la ville d’Ankazobe qui constitue un lieu de commercialisation des produits.

En somme, dans la région l’agriculture est dominée par les cultures vivrières surtout la riziculture. Les superficies cultivées sont faibles et les techniques de productions sont faibles. La population fait des cultures maraichères et à caractère intensif comme l’oignon.

IV .3.) Un élevage et une pêche généralement extensifs :

TABLEAU N°18 : Effectif de type d’élevage dans le district d’Ankazobe en 2004

1Source : Bureau de la commune

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. Elevage de bœuf :

Dans la commune rurale d’Ankazobe, il existe 4202 1 bœufs en 2004 soit un effectif de 0,26 bœufs par habitants et une densité de 15,79 bœufs /km 2.Cet effectif dans la commune rurale d’Ankazobe constitue 8,29% de l’effectif total dans le district d'Ankazobe en 2004 sensiblement égale que la valeur moyenne de 8,33% dans les 11 autres communes.

Il s’agit principalement des «zafindraony » ou zébu local. Les aliments donnés aux bœufs sont les herbes et les maniocs. Leur ratio alimentaire est de 1kg/jour/bœuf. Leurs nourritures sont les foins en saison sèche et la paille en saison humide. Les bœufs de fosse sont alimentés en herbe coupée, du manioc,… pendant son engraissement. La production laitière est faible : inférieure à 800litres de lait/an 2. La culture fourragère est très faible. Elle est pratiquée dans une ferme à Andoharano située en bordure du Tampoketsa. Les pâturages sont extensifs, naturels et insuffisants. La prairie n’a pas une grande valeur nutritive.

Photo N° 13 : Un élevage de bœuf à Ambohimarina CLICHE : Auteur

L’élevage de bœuf y est extensif.

On laisse le bétail paître dans les bas-fonds plus humides en saison sèche et sur les versants de tanety en saison humide. Avant la saison des pluies, les paysans pratiquent les feux de pâturages dans l’espoir d’obtenir de l’herbe verte pour les bœufs en saison de pluie. C’est l’une des causes des feux de brousse qui sont fréquents dans le district. Le pâturage s’effectue en saison de pluie. Les herbes sont nombreuses mais les couvertures

1Source : Service de l’élevage 2 J. RANDRIANARISON 1976 «Le bœuf dans l’économie rurale de Madagascar »Madagascar revue géographiques N°28 81p 51 herbeuses sont maigres. Avec la savane à pseudo-steppe, la région est à vocation d’élevage. Les transhumances ne se pratiquent pas dans la région. Les animaux sont placés soit dans une étable, soit dans le « vala » à toit de chaume et soit au rez de chaussée. Les bœufs souffrent de malnutrition et de mauvaises conditions de parcages.

Les élevages de bœufs ne constituent pas une activité génératrice de revenu dans la région sachant que les gens évitent de les élever en grand nombre par crainte de l’attaque des «dahalo » surtout dans les endroits plus enclavés. Les «dahalo » sont des voleurs de bœufs qui sont armés de (fusil, épée, lance). Parfois, Ils prennent un otage. L’insécurité sévit dans la région. La commune appartient à la zone rouge. En 2007, 25 vols et 223 pertes de bœufs sont constatés et recensées par le poste de gendarmerie à Ankazobe. Il s’agit surtout de l’élevage de bœuf de trait. Les bœufs servent à tirer la charrue. Les fumiers sont utilisés pour les cultures. Le lait de la vache est insuffisant. Ce qui peut engendrer la mort de certains veaux. De 1969 à 1971, la distomatose des ruminants et le charbon symptomatique ont affecté les bœufs. La distomatose des ruminants sont des parasites qui infectent le foie de l’animal et engendrent l’amaigrissement et la mort. Par conséquent, les vols de bœufs ont augmenté pour répondre à la demande croissante des bouchers et pour le ravitaillement de la population1. En 2008, la fièvre de la vallée de rift a affecté beaucoup de bœufs, suivie du charbon symptomatique.

. Elevage de porc :

L’élevage de porc n’est pas développé. Le nombre de porc est de 1894 en 2004 dans la commune. Cet effectif dans la commune rurale d’Ankazobe constitue 18,44% de l’effectif total dans le district d'Ankazobe en 2004 plus élevé que la valeur moyenne de 7,44% dans les 11 autres communes. L’élevage de porc se trouve surtout à Ambohitrampovoany et à Antamboho. L’alimentation est constituée de son de riz et de manioc, quelquefois accompagné par le riz et le maïs. Les conditions de parcage sont mauvaises. Le vol de porcs existe dans certaines contrées (cité à Soanierana,…) mais ne constitue pas un véritable problème. Des cas de pestes porcines africaines ont été vus en 1998 et en 1999. En 2008, 550 cas de peste porcine africaine sont constatés dans la commune d’Ankazobe, de Kiangara et de Fiadanana et 23 cas de cysticercose à Talatan’angavo et Antakavana 2. Des cas de teschen sont aussi vus dans la région.

1 J. RANDRIANARISON 1976 «Le bœuf dans l’économie rurale de Madagascar »Madagascar revue géographiques N°28 81p 2 Bureau du district d’Ankazobe 52

Elevage de volailles :

L’élevage aviaire dans la commune rurale d’Ankazobe constitue 26,44% de l’effectif total dans le district d'Ankazobe en 2004 plus élevé que la valeur moyenne de 6,68% dans les 11 autres communes. Dans la commune rurale d’Ankazobe on comptait 11500 poules locales et 15000 poules pondeuses en 2004. Actuellement, on y trouve également 5140 volailles d’eau et 1450dindes 1. L’élevage de volaille forme 79,66% de l’élevage au niveau de la commune. Dans la commune, l’élevage est plus exploité à Ambohimarina, Antanetibe Soarano et Ambohitrampovoany. Les élevages de poule dans la commune s’effectuent d’une manière traditionnelle et extensive. Il est du type familial. Ils existent pour la plupart dans chaque ménage. Les parcages sont défavorables. Les viandes et les œufs venant des poules locales sont insuffisants. Le suivi sanitaire est faible et les aliments ne sont pas contrôlés. Les poules locales sont plus résistantes à la maladie et s’adaptent à tous les aliments. Les aliments sont peu nutritifs et sont constitués de maïs, riz, paddy, glumelle et des provendes. Le temps de ponte est 3, 6 à 7mois. Les nombres d’œufs pendant les pontes sont faibles et varient de 7 à 30 (11 à 12). Les poules y pondent 6fois / an en cas d’alimentation suffisante. Le nombre moyen des œufs pendant la ponte d’une poule est entre 10 et 12.

A Andoharano, le ferme Fanilo élève des poules pondeuses qui sont au nombre de 15000. Il y a environ 3000 poules pondeuses par bâtiment. Leur alimentation est composée de 56% de maïs. La ferme requiert 3tonnes de maïs par jour. Elle importe des maïs de la province de Majunga. Dans cette ferme, l’élevage est intensif. Les vols existent dans la commune rurale d’Ankazobe. Certains paysans préfèrent ne pas utiliser son propre parcage par crainte de vols. La maladie principale qui affecte les volailles est le choléra aviaire avec 56 maladies et 36 morts en 2009. D’autres éleveurs choisissent de ne pas les élever en grande masse par crainte de cette maladie. Cette dernière est suivie de la maladie de Newcastle où 35 cas et 23 morts sont constatés. La variole a suscité 12 contaminés et 5 morts 2. Le Beriberi est aussi une maladie qui se manifeste par la paralysie des pattes. Pour faire face à cette maladie, certains paysans dans le Tampoketsa donnent des poudres de feuilles enduites d’huiles aux volailles.

. Pêche :

La pêche est restée au stade artisanal au niveau de la commune.

1Source : Service de l’élevage 2Source : Service de l’élevage 53

C’est une activité secondaire. Elle est constituée en grande partie de pisciculture sur

étang et rizipisciculture.

TABLEAU N°19 : Nombre d’alevin et rizipisciculture dans la commune rurale d’Ankazobe :

Alevins Rizipiscicultures Nombres Groupements de pr oducteurs Surfaces Nombres 260000 2 531 81 Source : Service de la pêche

Tableau N°20 : Production de la pêche à Andoharano (fokontany Ambohitrampovoany) en 2008 :

Rizipisciculture (tonnes) Pisciculture (tonnes) Carpes 4 0,9 Tilapia 1,58 0,83 « Trond ro gasy » 0,23 0,13 Source : Bureau de la commune

Les poissons élevés sont surtout la carpe et le tilapia sachant que les carpes sont prolifiques et se reproduisent rapidement. Les carpes peuvent survivre dans l’eau stagnante ou polluée. Certains tilapias peuvent survivre dans des eaux où la teneur en oxygène est plus faible. La présence de 2 grands fleuves et ses affluents permettent le bon développement de la pisciculture au niveau de la région. En pisciculture, on dévie les eaux dans un étang par la construction d’un canal qui sert aussi à faire sortir l’eau. Les poissons se nourrissent de tout : plantes, détritus organique présents dans l’eau,…. Ces canaux peuvent être fermés et ouverts pour la bonne gestion de l’eau. Pour les régions d’Antananarivo le district d’Ankazobe est compris parmi les plus développés dans ce domaine. Dans la commune, il est plus exploité à Antanetibe Soarano et à Ambohitrampovoany. La pêche est réalisée non pas par filet mais par canne pour les gens ne pratiquant pas la pisciculture. Les pisciculteurs et rizipisciculteurs évacuent les eaux pour tarir les rizières ou étang pendant la récolte. Dans la filière rizipisciculture la pêche s’effectue en période de maturation de riz. Plusieurs personnes pratiquent la pêche sans vouloir élever les poissons. La plupart des pêcheurs optent pour la canne à pêche que le filet. Cependant, dans le Tampoketsa les poissons sont plus rares.

En somme, les élevages sont dominés par l’élevage de bœuf et de volaille mais le nombre de bœuf par ménage est faible. Il s’agit d’un élevage de bœuf de trait. Les pêches ont une place importante dans la région mais les techniques de productions sont archaïques et traditionnelles, que ce soit en élevage ou en pêche. Ces productions dépendent des variations climatiques.

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CHAPITRE V : La variabilité des facteurs climatiques :

V .1) L’évolution des températures :

L’étude se fait de 1954 à 1967 dans le Manankazo.

GRAPHIQUE N°4: Température mensuelle à Manankazo de 1954 à 1967 (Cf tableau N°III):

- Température moyenne :

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- Température maximale :

- Température minimale :

La température moyenne de 1954 à 1959 est de 18,1°C ce qui est plus élevée que celle de 1959 à 1964 qui est de 17,4°C. De 1964 à1967, elle est de 16,8°C. De 1954 à 1967, la température moyenne est de 17,19°C, donc , plus élevée que la température moyenne de 1961 à 1990 qui est de 16,62°C. En somme la température a diminué dans le Tampoketsa. 56

La moyenne de la température maximale est de 24,1°C de 1954 à 1959 et de 22,8°C de 1959 à 1964. Elle est de 22,5°C de 1964 à 1967. De 1954 à 1967, elle est de 23,8°C plus élevée que la moyenne maximale de 196 1 à 1991 qui est de 21,7°C. La température moyenne maximale a aussi diminué dans le Tampoketsa de 1954 à 1991.

De 1954 à 1959, la valeur moyenne minimale est de 11,7°C. De 1959 à 1964 elle est de 12,1°C. De 1964 à 1967 elle est de 10,6°C. L a température moyenne minimale de 1954 à 1967 est de 11,6°C, plus haute que la tempér ature minimale moyenne de 1961 à 1990 qui est de 11,5°C. La température moyenne min imale entre 1954 et 1991 est restée plus constante à Manankazo CFT malgré une légère diminution.

TABLEAU N°21 : Température minimale et maximale absolue de 1954 à 1967 et de 1961 à 1990 à la station de Manankazo CFT :

-1954 à 1967 : Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin Année

TXA 21,2 24 27,1 29,3 31 28 27,7 27,5 27 26,5 24,9 24,7 26,5

TNA 4,3 4,4 6,2 7,3 9,7 11,9 12,3 12,7 12,9 9 6,6 4,6 8,5

-1961 à 1990 : Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin Année

TXA 24,1 25,1 28, 3 29,9 28,4 28,8 27,6 27,0 26,2 26,6 27,5 24,0 26,9

TNA 3,5 3,0 4,8 5, 3 7,0 7,6 7,0 7,8 7,5 5,0 5, 3 3,5 5,6

Source : Direction de la météorologie Nationale d’Antananarivo

La température minimale absolue a diminué de 1961 à 1990 par rapport à 1954 à 1967. Elle est de 5,6°C pour la première contre 8,5°C pour la seconde. Par contre, la température maximale absolue a augmenté de 1961 à 1990 par rapport à celle de 1954 à 1967. Elle est montée de 26,5°C à 26,9°C. En génér al, la température a diminué de 1954 à 1967 vers 1961 à1990 à Manankazo CFT sauf la température maximale absolue qui a augmenté. Cette diminution de la température est momentanée et peut correspondre à un arrêt du rayonnement solaire par les poussières et pollutions venant de feux de brousses. A long terme la diminution momentanée peut être suivie d’une forte augmentation de la température qui est plus marquée, en température maximale absolue.

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GRAPHIQUE N°5: Variation de la température moyenne à la station d’Ankazobe (Cf tableau N°IV) :

La température minimale a augmenté de 13,1 à 13,3°C à Ankazobe si on compare 1953 à 1970 et 1961 à 1990 alors que la température moyenne et la température maximale ont diminué au cours de ces mêmes périodes. La raison est la même que celle à Tampoketsa mais la température minimale a augmenté due à l’effet de serre engendré par la pollution la nuit. A Manankazo, ce cas n’apparait pas à cause du vent. Le mois le plus chaud devient Février avec 22°C, valeur la plus élevée de la température moyenne mensuelle. La moyenne de la température la plus basse a aussi augmenté par des valeurs supérieures à 9°C.

.V.2) L’évolution des précipitations :

La précipitation moyenne annuelle a augmenté pendant les périodes respectives de 1958 à 1967 et de 1948 à 1958de 1673,2mm à 1732,4mm. Par contre le nombre de jours de pluies ont diminué de 119,3 à 113,8 au cours de mêmes périodes ce qui montre une tendance à la concentration des pluies de 1958 à 1967.

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TABLEAU N°22 : Variation de la précipitation moyenne annuelle et le nombre de jours de pluie à Manankazo CFT de 1949 à 1967(Cf graphique N°XII) :

Année Précipitation annuelle Nombre de jours de pluie 1948 -1949 1609,6 144 1949 -1950 1546,8 140 1950/1951 2276,4 137 1951 -1952 1681,2 119 1952 -1953 1666,6 109 1953 -1954 1527,4 114 1954 -1955 1526,4 107 1955 -1956 1508,1 95 1956 -1957 1944,9 116 1957 -1958 1444,3 112 Moyenne 1673,2 119,3 1958 -1959 1852,1 133 1959 -1960 1416,9 111 1960 -1961 1714,1 101 1961 -1962 1587,0 113 1962 -1963 1994,2 119 1963 -1964 1666,1 102 1964 -1965 2076,1 131 1965 -1966 1357,2 102 1966 -1967 1928,2 112 Moyenne 1732,4 113,8 Moyenne générale 1716,8 114 Source : Direction de la météorologie Nationale d’Antananarivo

GRAPHIQUE N°6 : Evolution de la précipitation moyen ne annuelle à Manankazo C.F.T de 1948 à 1967 (Cf tableau N°V):

En 1961 à 1990, la précipitation moyenne annuelle à Manankazo CFT est 1789,5mm avec 178,7 jours de pluies. En général, la pluviosité a augmenté à Manankazo 59

CFT de 1948 à 1991. Le phénomène peut être lié au reboisement effectué sur ce lieu. Le nombre du mois secs est de 5. Par contre, à la station d’Ankazobe, la précipitation moyenne annuelle a diminué à 1502mm de 1953 à 19701 à 1430,1mm de 1961 à 1990. Le nombre de jours de pluies a diminué aussi de 100jours à 88jours à Ankazobe durant ces mêmes périodes. Cette diminution de la précipitation peut être dûe aux feux de brousse et à l’augmentation de la population.

GRAPHIQUE N°7 : Evolution de la précipitation moye nne mensuelle à Manankazo C.F.T de 1948 à 1967 (Cf tableau N°VI) :

La variation de la moyenne mensuelle reflète la valeur de la moyenne annuelle par une augmentation de précipitation de 1958 à 1967 par rapport à 1948 à 1958 sauf au mois de Février et Mai.

1(Valeur extrait du livre de DONQUE(G) intitulé « Contribution géographique à l’étude du climat de Madagascar »Madagascar 477p) Source : Service météorologique de Madagascar

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GRAPHIQUE N°8 : Evolution moyenne mensuelle de la p luviométrie dans la station d’Ankazobe (Cf tableau N°VII) :

A la station d’Ankazobe, le chiffre de la pluviosité a augmenté en saison sèche et diminué en saison humide plus précisément de Décembre à Mars. La proportion des pluies en saison humide (Novembre à Avril) a diminué de 94,66% à 76,94%. Le nombre des mois secs est toujours de 5. A la station de Manankazo CFT entre 1949 et 1967, les années à plus forte précipitation sont 1950-1951 avec 2276,1mm et 1964-1965 avec 2076,1mm en l’espace de 14 ans. Les années à plus faible pluviosité sont 1965-1966 avec 1357,2mm et 1959-1960 avec 1416,9mm.

En général, les températures ont légèrement diminué de 1953 à1990 à la station de Manankazo CFT et d’Ankazobe. Par contre, les précipitations ont diminué à la station d’Ankazobe et augmenté dans la station de Manankazo CFT. Pour dégager le nombre de mois sec, il est nécessaire de voir le diagramme ombrothermique de Gaussen.

V. 3) Le diagramme ombrothermique de Gaussen:

Le diagramme ombrothermique est une représentation sur un graphique de la valeur de la température et de celle de la précipitation dans un lieu donné Il correspond à la formule de Gaussen P=2T : c'est-à-dire que l’échelle de la précipitation est le double de celle de la température .Dans ces graphiques ,25°C correspond à 50 mm de précipitation. Pour P <2T : c'est-à-dire que les histogrammes représentant la précipitation dépassent la

61 courbe de température, le mois est qualifié de humide. Pour P ≤2T, le mois est qualifié de sec. A Ankazobe, la précipitation moyenne annuelle est de 1430,1mm de 1961 à 1990.La saison sèche est de 5 mois (Mai à Septembre).

GRAPHIQUE N°9 : Diagramme ombrothermique de la stat ion d’Ankazobe de1961 à 1990 :

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GRAPHIQUE N°10 : Diagramme ombrothermique de la sta tion de Manankazo CFT de1961 à 1990 :

Cette valeur de la précipitation est généralement supérieure par rapport à celle de la capitale qui est de 1365mm en cette même période. Ceci est dû à la situation du district au Nord-ouest de la capitale bénéficiant de forte pluie en saison chaude. Au niveau de ces stations, le pic de la précipitation et de la température coïncide.

V .4) Bilan hydrique :

Il est réalisé par la méthode de THORNTHWAITE.

L’Ep ou évapotranspiration potentielle peut être obtenu par la méthode de Prescott où

K : coefficient variable selon la végétation (= 15 pour les savanes à graminées)

EW : Evaporation= S.d.21

63 d : déficit relatif, S : tension de la vapeur d’eau saturante à la température du mois

TABLEAU N°23 : Bilan de l’eau à Ankazobe (1961-1990):

Bilan Ankazobe Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aou Sep Oct annuelle Ep 94 102 100 86 91 78 61 47 45 51 63 85 903 P 198,8 282,9 316 244,4 201,1 64,8 16,5 10,3 11,6 9,0 7,5 67,2 1430,7 P utiles 104,8 180,9 216 158,4 110,1 -13,2 -44,5 -36,7 -33,4 -42 -55,5 -17,8 527,1 Stock 100 100 100 100 100 86,8 42,3 5,6 0 0 0 0 Excédent 4,8 180,9 216 158,4 110,1 670,2 Déficit 32,8 42 55,5 17,8 148,1 Er 94 102 100 86 91 78 61 47 12,2 9 7,5 67,2 754,9 Source pour Ep et P : Service météorologique de Madagascar

GRAPHIQUE N°11 : Bilan hydrique à Ankazobe d’après un modèle graphique de Thornwaite:

: Excès

: Utilisation de la réserve en eau du sol

: Déficit en eau

Ce bilan montre le stock d’eau dans le sol. La différence entre P et ETP (P-ETP) constitue la précipitation utile. Les précipitations sont excédentaires de Novembre à Mars

64 où P >Ep avec un excédent de 670,2. Il y a apparition du stock d’eau du sol qui atteint une valeur maximale (Thornthwaite a fixé la valeur maximale du stock à 100mm). L’excédent se manifeste sous forme de ruissellement et contribue à un important écoulement. En Avril à Octobre l’Ep excède la précipitation. D’Avril à Juin la végétation puise dans le stock d’eau qui existe dans le sol. L’Evaporation se fait aussi par ce stock d’eau. C’est la raison pour laquelle l’Ep est encore atteinte pour ces mois. Les réserves sont utilisées pendant 3 mois. Le mois de Juillet à Octobre sont les mois vraiment secs où les réserves d’eau du sol sont taries et l’évaporation se fait sur l’eau atmosphérique, rivières et fleuves d’où la baisse de l’Er par rapport à l’Ep. Ce sont les mois à risque pour les agricultures surtout l’agriculture sur versant. A ce moment les cultures sont impossibles sans rivières, fleuves ou ruisseaux. L’Er forme 83,6% de l’Ep. La différence entre Er et Ep est faible. L’excédent dépasse largement le déficit.

Le bilan hydrique montre que la région est favorable à l’exploitation agricole. Les climats ont leurs impacts sur les activités agricoles.

CHAPITRE VI : Les impacts du climat sur les activités agricoles :

VI .1) Les conséquences des températures et des pluies sur l’agriculture :

.Les effets des précipitations :

Le climat influence le calendrier agricole. La majorité des périodes végétatives de la plante et celle de leur période respective de culture se situent en saison pluvieuse qui est généralement de Novembre à Mai : C’est le rythme du climat le plus favorable à l’agriculture et à la période active des cultures pluviales. Les pluies contribuent à la croissance et la multiplication des plantes par la formation du stock d’eau dans le sol par l’apport d’oxygène, d’azote ammoniacal et d’azote nitrique. C’est un grand facteur du bon déroulement de leur cycle végétatif. Les retards des pluies entrainent le recul de la mise en culture des plantes, diminuent la période végétative et affecte le rendement mais ces retards ne constituent pas un problème majeur dans la région par sa situation dans le Nord du versant occidental de la haute terre centrale. Les premières pluies existent fréquemment en Novembre. En effet Novembre à Avril sont généralement favorables à l’agriculture en raison de l’effet combiné de la température et de la précipitation car il fait chaud et humide.

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Les pluies de saison humide engendrent un lessivage intense des sols qui sont moins protégés de l’érosion à cause de la fréquence des feux de brousse dans la région. Les précipitations de saison humide sont orageuses et plus fortes en Octobre et Novembre. Au cours de ces mois elles peuvent être accompagnées de grêle qui est redoutable par leur brulure sur les plantes. Ces grêles sont aussi à craindre à la fin de la saison des pluies. Les savanes à pseudo-steppe protègent les zones contre la formation des « » « » lavaka . Cependant les lavaka sont fréquents dans les zones entourant l’Ikopa et la

Betsiboka. Les pluies de saison humide engendrent des crues accompagnées d’inondation sur les bas pays surtout pour les pluies apportées par ZCIT et les pluies cycloniques. Des cas d’inondations existent dans les bassins des zones traversées par les cours d’eau. Ces derniers constituent des dangers pour l’agriculture par la destruction de culture et la dénitrification du sol, de même la perte de chaux par lessivage. Selon de « Gasparin : L’excès d’eau engendre un afflux de sève aqueuse et la végétation » herbacée augmente aux dépends de la fructification ; entrainant une diminution du rendement. Les sols gorgés d’eau manquent d’oxygène et engendrent l’avortement des graines s’ils se passent pendant la floraison. C’est le cas des sols hydromorphes des marais du Tampoketsa. Les cultures ne peuvent s’effectuer en saison sèche. Dans le Tampoketsa, les cuirasses sont imperméables favorisant l’érosion en nappe pendant la saison humide. La sécheresse en période de floraison empêche la formation des graines et le déficit hydrique engendre la déshydratation des feuilles. Ce qui a des effets sur la productivité de la culture. . Les effets de la température :

La température chaude de la saison humide est la plus convenable à la culture. La chute de la température en hiver a une influence défavorable sur les cultures au cours du premier âge. La baisse de la température minimale dans le Tampoketsa affecte les cultures. La température plus élevée engendre la déshydratation et la destruction des tissus des plantes. Le manque d’insolation peut aboutir à l’étiolement de la plante. C’est l’une des causes où dans le Tampoketsa, on trouve un plus grand développement de l’appareil végétatif (feuille). La faiblesse de l’insolation peut engendrer un jaunissement car la respiration est moins active.

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Les effets des autres éléments du climat :

Les vents forts affectent les cultures dans le Tampoketsa car ils arrivent quelquefois à détruire celles-ci. Ils y engendrent l’avortement des graines ce qui entraîne un rendement très faible voir nul. L’humidité atmosphérique très élevée dans le Tampoketsa conjuguée au sol hydromorphe peut être favorable au développement des champignons et des maladies cryptogamiques. Le vent fort accélère la transpiration des plantes et peut engendrer le desséchement des végétaux d’où un développement irrégulier des plantes. Le vent faible favorise l’assimilation chlorophyllienne en permettant les échanges gazeux entre les feuilles. Les cyclones sont moins dévastateurs dans la région à cause de sa situation sur la haute-terre centrale malgache. En 2004 les cyclones ont provoqué des dégâts importants. Quant aux brouillards ou rosées, ils sont propices à la propagation des champignons.

En somme, les climats influent sur les calendriers agricoles. Les excès de pluies peuvent engendrer des inondations autour des 2 grands fleuves et dans les bassins. Les températures minimales faibles dans le Tampoketsa posent un problème sur les cultures. Les vents forts y sont néfastes et engendrent l’avortement des graines. Les plantes cultivées ont aussi leurs propres adaptations face aux conditions climatiques.

VI. 2) Les impacts du climat sur les plantes cultivées :

La riziculture :

Le riz est une plante hydrophyte qui vit en permanence dans l’eau. C’est une plante tropicale dont le cycle végétatif est 130 à 240 jours. L’optimum de chaleur varie entre 30 à 37°C en toute phase sauf au moment de la floraiso n où l’optimum thermique descend jusqu’à 22°C. C’est une plante à jour court La riz iculture irriguée est moins dépendante du climat par l’utilisation des eaux de sources ou de rivières. Elle échappe à la sécheresse du climat.

Les rizicultures irriguées ne se cultivent pas en saison sèche à cause de la fraicheur. Les rizicultures pluviales dépendent du climat et se cultivent en saison humide. Par conséquent, les rendements ne sont pas bons car le repiquage ne se fait que lorsque les pluies sont pleinement installées sur le territoire(Décembre). Le semis se fait aux environs de la première pluie et la récolte après la dernière pluie. Le cycle végétatif du riz de deuxième saison se situe en saison de pluie car même les rizicultures irriguées ont une étroite dépendance avec les pluies. En général, la pluie est toujours suffisante ou 67 excédentaire pour permettre la culture du riz. Son retard peut engendrer le décalage du calendrier cultural et raccourcir la durée du cycle végétatif. Le riz peut être récolté à moins que la température moyenne au cours de Mars, Avril ne descend jusqu’à 12°C. L’étiage existe généralement entre Octobre et mi-novembre. Durant toutes les phases végétatives, le riz demande une température >10°C.

Les 3 phases critiques pour le besoin en eau se placent au début de la végétation pendant 10jours, la période précédant et pendant la floraison pendant 25 jours et la période de formation de grain pendant 5 à 7 jours 1. Le manque d’eau en période de floraison peut empêcher la formation des grains. L’excès de pluie peut empêcher le repiquage. Il peut engendrer la coulure et l’avortement pendant la floraison et gêner ou même empêcher la récolte à maturité. Il engendre la pourriture des pailles 2. Ce qui engendre un taux élevé de brisure à l’usinage par une germination des grains sur la tige. L’humidité atmosphérique très élevée favorise les maladies cryptogamiques. L’évaporation activée par le vent lorsqu’elle est intense peut provoquer un jaunissement des organes végétatifs et engendrer l’avortement des panicules 3. La diminution de la durée du jour réduit la végétation mais accélère la maturité. Par contre l’allongement de la durée du jour accroit la végétation mais retarde la floraison. Une insolation faible accroit le développement végétatif mais diminue le rendement. Le vent peut engendrer le déracinement des jeunes plants repiqués, la verse, l’avortement des grains. C’est la raison pour laquelle dans le Tampoketsa le riz montre un développement végétatif plus élevé alors qu’il n’y a pas de grain du fait de la violence des vents. En somme, le riz peut se cultiver dans la région à l’exception du Tampoketsa.

.Le manioc :

Les rendements sont faibles. La bouture se fait généralement au début d’un cycle pluvieux. Le manioc présente de grandes facultés d’adaptation à des conditions écologiques variées. Les températures les plus favorables à sa croissance se situent entre 23 et 25°C. A température inférieure à 10°C la croi ssance est stoppée ce qui présente un problème sur la température minimale en saison fraiche dans la région pouvant engendrer un dépérissement d’une partie ou de la totalité des organes aériens suivi d’un départ en végétation à partir de la base des tiges lorsque les conditions climatiques

1 ANGLADETTE (A) 1967 «Le riz » Ed. PUF Paris Que sais-je ? N°305 127p 2 ANGLADETTE (A) 1967 «Le riz » Ed. PUF Paris Que sais-je ? N°305 127p 3 ANGLADETTE (A) 1967 «Le riz » Ed. PUF Paris Que sais-je ? N°305 127p 68 deviennent plus clémentes. Montaldo en 1972 cite la gamme comme la plus favorable au manioc. La plante ne supporte pas le gel. Les basses températures entrainent une croissance ralentie qui entraine à son tour un allongement du cycle végétatif. Le climat favorise l’apparition de certaines maladies. Le taux d’apparition des feuilles augmente avec la température 1et ne présente aucun problème car la croissance ne se ralentie qu’à une température de 40°C. Le manioc est une plante h éliophile à jours courts. L’insolation faible réduit la vitesse de production d’une feuille. Les jours courts favorisent la croissance des tubercules. La longue durée des jours accroisse le nombre des tubercules mais défavorable à leur croissance 2. Il est tolérant à la sécheresse et a un optimum pluviométrique entre 1000 et 2000 mm ce qui convient à la valeur de la précipitation de la région. Les sols engorgés d’eau provoquent la pourriture des racines et le ralentissement de la croissance. Les déficits fréquents diminuent le rendement. Les sols humides et mal drainés peuvent engendrer les champignons. En saison sèche, il existe une chûte de feuilles et un ralentissement ou cessation des stockages de l’amidon dans les racines. Le moment de bouturage exige des soins pour éviter la propagation de nombreuses maladies. Le manioc peut se cultiver dans la région mais un ralentissement de croissance sévit en saison fraîche surtout dans le Tampoketsa.

.Le maïs :

Le maïs ne résiste pas à la gelée. Le zéro de la végétation est de 6°C. Il a un optimum de température de 19°C. Il déteste les fort es amplitudes journalières et demande un ensemble de température de 2400°C pour se fructi fier. Le besoin en eau est faible : 500 à 900 mm. La sécheresse avant la floraison peut affecter la croissance et le rendement. Elle peut engendrer une déshydratation de la feuille. Un cas de fusariose est vu dans la région.

.La pomme de terre :

La durée du cycle végétatif est de 80 à 150 jours en moyenne. Elle est affectée parle mildiou dans la région qui est dû à la rosée de nuit, à la température minimale <10°C et à la nébulosité moyenne de la veille et du jour >8/10 3. La phase de germination demande une température optimum de 20 à 25°C et une lumière pour obtenir un germe

1 SILVESTRE (P) et ARRADEAU (M) 1983 «Le manioc »Ed G-P Maisonneuve et Larose Paris 262p 2 SILVESTRE (P) et ARRADEAU (M) 1983 «Le manioc »Ed G-P Maisonneuve et Larose Paris 262p 3 SANSON.J 1949 « Climatologie appliqué »Ed. Blondel la rougerie Paris 209p 69 court et trapu. L’humidité de l’air favorise la germination. Le brouillard lui est utile. En phase de croissance, elle est sensible à l’excès et au déficit de la pluie. La floraison est favorisée par l’allongement des jours. La tubérisation est favorisée par les jours courts. El résiste plus au froid qu’à la chaleur. C’est la cause de la possibilité de sa plantation dans le Tampoketsa. L’excès de température ne la gêne que si elle est accompagnée de sécheresse 1. L’optimum général de la température pour la plante est de 10 à 15°C. Au- dessous de 3°C la croissance ralentit et le cycle s ’allonge. Les chaleurs supérieures à 24°C baissent le rendement La température >29°C arrête la tubérisation. L’excès d’eau en phase de grossissement engendre une pourriture facile des tubercules. La pluie influence beaucoup le rendement et la qualité de la pomme de terre. Le besoin en eau est faible : 500 à 600 mm. De Septembre à Janvier, la pomme de terre reçoit beaucoup d’eau mais est sujette aux maladies. Les rendements sont élevés. De Janvier à Août la culture reçoit moins d’eau, le rendement est faible mais l’état sanitaire des tubercules est meilleur. Le zéro de végétation est de 4°C. Elle déteste les so ls à humidité permanente. L’incubation des tubercules est plus rapide au fur et à mesure que la température augmente jusqu’à 20°C et qu’elle se fait dans l’obscurité. Dans le c limat tropical en général, elle est formée d’une seule tige et le rendement est faible 2. C’est une plante de lumière. Il a une durée d’éclairement de 14h/jour. La pomme de terre peut être bien cultivée dans le Tampoketsa à la différence des autres cultures. L’arachide a un cycle végétatif de 6 à 8mois. Elle est très sensible au manque d’humidité.

En somme, ces plantes sont biens adaptées aux zones intermédiaires entre les 2Tampoketsa, non au Tampoketsa où les graines sont avortées pour les rizicultures, les maniocs ont un goût amer et de taille plus petite. Seules les légumes vertes et la pomme de terre peuvent être bien cultivées dans ce haut-plateau. Le climat influence aussi l’élevage et la pêche dans la région.

VI. 3) Les impacts du climat sur l’élevage et la pêche:

.Elevage de bœufs :

Les déficits d’eau diminuent la surface des pâturages en saison sèche et les alimentations de l’animal sont très faibles et pour la plupart sans herbes vertes sauf dans les vallées. Partout les pailles restent le principal aliment complémentaire du manioc pour les zébus en saison sèche. En saison humide, l’excès d’eau multiplie les parasites. Les

1 MARTY. P 1992 « La pomme de terre »Ministère de l’agriculture de l’élevage et de pêche 18 p 2 MARTY. P 1992 « La pomme de terre »Ministère de l’agriculture de l’élevage et de pêche 18 p 70 animaux sans-abri souffrent de l’intempérie. La sous-alimentation aggravée par le manque de pâturage en saison sèche diminue le rendement en viande et en lait de l’animal. L’insuffisance du lait maternel, l’attaque des parasites et les violents orages engendrent un taux plus élevé de la mortalité sur les veaux 1. Les pâturages sont favorables en saison de pluie mais les herbes ont un goût plus fade. En général, les animaux supportent mieux les sécheresses que les végétaux. Les zébus ont un tempérament plus vif et une peau plus dure par rapport au bétail de la zone tempérée. Les tissus cellulaires cutanés sont moins abondants. Les poids sont plus faibles : 300kg vers 6 ou 7ans 2.Les faibles productions en lait et en viande des zébus ne sont pas dûes au vent desséchant car l’humidité atmosphérique est généralement élevée mais à la sous–alimentation. Les conditions climatiques dans le Tampoketsa sont plus rudes pour les zébus à cause de la violence des vents. Le zébu est en général peu sensible à la maladie bovine et est plus adapté à la chaleur et maladies tropicales.

. Les autres élevages et la pêche :

Les poules locales sont de petite taille et à croissance plus faible. Elles sont plus résistantes aux variations de temps. Elles ne supportent pas les températures extrêmes surtout la basse température et les humidités dans leurs parcages. Les températures extrêmes entrainent une diminution de rendement. Les humidités des parcages peuvent engendrer la coccidiose chez les poussins de 2 à 6 semaines. Des bronchites peuvent exister du fait de la variation du temps. Les températures optimales pour les parcages sont au début de 34°C pour les p oussins de poulet de chair puis diminuent progressivement jusqu’à 25°C après 5 sem aines 3 : Les jeunes poussins exigent de la chaleur dans leur parcage. On doit prendre une précaution sur la grêle car les poules tendent à les picorer ce qui peut engendrer un effet néfaste sur leur santé. En saison sèche, le choléra aviaire affecte de nombreuses poules. Les porcs doivent être protégés des chaleurs excessives. Par contre les nouveaux nés sont plus sensibles au froid.

Les carpes prospèrent de façon optimale dans les eaux assez chaudes en particulier dans les eaux peu profondes à fond vaseux. En saison sèche, elles s’engourdissent, cessent de se nourrir et se tiennent près du fond et peuvent même

1 J.RANDRIANARISON 1976 «Le bœuf dans l’économie rurale de Madagascar »Madagascar revue géographique N°28 81pages 2 J.RANDRIANARISON 1976 «Le bœuf dans l’économie rurale de Madagascar »Madagascar revue géographique N°28 81pages 3 Programme sectoriel élevage Juillet 1996 « Ny fiompiana akoho » Centre de documentation/Service provinciale de l’élevage Fianarantsoa 16p 71 s’enfouir dans les vases et y survivent pendant quelques temps. Le Tilapia exige une température entre 20 et 25°C. La limite de la tempé rature maximale est de 40°C en ce qui la concerne. C’est à cause de l’exigence en eau assez chaude que la pisciculture ne peut être pratiquée dans l’eau plus froide dans le Tampoketsa. En général, les animaux supportent plus les influences du climat que les végétaux. Le problème des bovins est le manque de pâturage en saison sèche. Les poules exigent des habitats biens protégées des humidités et des vents, à chaleur suffisante. Le climat de Tampoketsa n’est donc sans effet sur elles et peut affecter le rendement. Les pêches sont bien adaptées aux zones situées entre les 2 Tampoketsa 1. Dans le Tampoketsa, elles rencontrent des problèmes à cause de la froideur de l’eau.

En somme, les cultures vivrières dominent dans la région et les exploitations sont généralement petites. L’agriculture est dominée par la riziculture. Les techniques de production sont archaïques et majoritairement traditionnelles. Entre 1953 et 1990, le climat présente une légère diminution de la température dans la commune, une augmentation de la précipitation à Manankazo CFT et une diminution de la précipitation à Ankazobe. Le bilan hydrique montre la possibilité des activités agricoles. Le climat est généralement favorable à l’activité agricole à Ankazobe, non au Tampoketsa. La majorité de plantes cultivées s’adaptent au climat à Ankazobe. A Tampoketsa, seule la pomme de terre, les légumes vertes et les arbres fruitiers peuvent être bien cultivés. Les animaux supportent mieux le climat que les végétaux. Le manque de pâturage en saison sèche constitue un problème pour l’élevage.

1Tampoketsa d’Ankazobe et Tampoketsa de Fenoarivo 72

TROISIEME PARTIE : Bilan et stratégie de développement agricole dans la commune rurale d’Ankazobe : CHAPITREVII : La destination des productions :

VII.1) La destination des productions en agriculture :

Après la récolte du riz, l’égrenage s’effectue sur l’aire de battage qui se trouve fréquemment dans les bas versants. Il s’agit d’un espace ouvert avec une pierre de 50 à 60 cm de haut en son centre. Après le battage, les pailles sont déposées au bord de l’aire. Puis, les grains sont stockés dans le silo ou grenier à riz, soit dans une grande corbeille. Le sol très dur et compact, permet la construction de silo à riz dans le sous-sol. Le paddy est séché sur les nattes exposé au soleil. Puis l’on décortique en ville plus peuplée où l’on peut trouver une decortiquerie. Dans le district d’Ankazobe, il existe 29 rizeries et decortiqueries. En cas d’absence de cette machine, les graines de paddy sont broyées dans un mortier avec un pilon. Ensuite, le vannage est effectué pour séparer les grains et les issues. C’est la technique la plus répandue dans les zones enclavées. Le riz est la base de l’alimentation de la population ; Le riz de première saison est un riz de qualité supérieure (rojofotsy) et le riz de deuxième saison est de qualité secondaire (rojomena). Une grande part de la production est autoconsommée.

TABLEAU N°24 : Prix du riz au niveau des marchés ru raux en Imerina central en 2001 :

Prix au producteur Prix au marché Produits Période de récolte Période de soudure Période de récolte Période de soudure Riz blanc gasy 1181fmg/kg 2222 fmg/kg 1389 fmg/kg 2778 fmg/kg Riz blanc makalioka 1338 fmg/kg 2187 fmg/kg 1709 fmg/kg 2325 fmg/kg

Source : Recensement des Communes, Programme Ilo Cornell University/FOFIFA/INSTAT 2001.

En période de récolte, le prix du riz blanc gasy est moins cher que celui du riz blanc makalioka car le riz de deuxième saison arrive en cette saison. Par contre, en période de soudure, le prix du riz blanc makalioka est plus élevé car c’est le moment de la vente du riz de première saison. Aujourd’hui, dans la commune, le kg de riz varie autour de 5500 à 5750fmg en période de soudure et 4000 à 3500fmg en période de récolte. La production du riz de la commune est destinée à ravitailler Antananarivo, Mahitsy, Maevatanana,…. Environ 1000 tonnes de riz par mois sont écoulés hors de la commune en période de récolte tandis que l’importation est de 750t/an selon la maire ce qui indique une balance commerciale excédentaire en 2006. En 2001 la production qui est de 9165 tonnes est inférieure au besoin de la population qui est de 15793 tonnes soit un déficit de 73

6628tonnes 1.La production est en partie consommée. La commune exporte du manioc vers la capitale et ses environs. Le kg se vend entre 2000fmg et 2500fmg. La région est excédentaire en production de manioc qui est vendu frais ou séché. TABLEAU N°25 : Prix de la patate douce au niveau de s marchés ruraux de l’Imerina central en 2001 :

Prix au producteur Prix au marché Période de Période de Augmentation en Période de Période de Augmentation en récolte soudure pourcentage récolte soudure pourcentage

612fmg/kg 806 fmg/kg 24,07 833 fmg/kg 1057 fmg/kg 23,09

Source : Enquête de prix sur les marchés ruraux dans la province d’Antananarivo / INSTAT Le prix de la production a augmenté de 26,54% du producteur jusqu’au marché en période de récolte et au marché il y a eu un surplus de 21,20% de la période de récolte à la période de soudure. Le maïs est généralement autoconsommé. Dans la commune, le kilogramme varie de 4000 à 5000fmg. Le taro est acheté par 7 à 10 collecteurs au village d’Antamboho au prix d’un sac de 70kg à 150000fmg 2. Le kilogramme coûte environ 3000fmg dans la commune rurale d’Ankazobe. TABLEAU N°26 : Prix du haricot au niveau des marché s ruraux de l’Imerina central en 2001 :

Prix au producteur Prix au marché Période de récolte Période de soudure Période de récolte Période de soudure

2255fmg/kg 3014fmg/kg 3209fmg/kg 4012fmg/kg

Source : Enquête de prix sur les marchés ruraux dans la province d’Antananarivo / INSTAT Concernant le haricot, le prix de la production a augmenté de 20,02% de la période de récolte à la période de soudure. Il est passé à 29,73% du producteur jusqu’au marché en période de récolte. Actuellement, le kilogramme du haricot coûte 9500fmg dans la commune rurale d’Ankazobe et celle de pomme de terre 4000fmg. La moitié de la production d’oignons est exportée vers la région de Majunga et vers la capitale au prix de 3000 à 3500fmg le kilogramme et la moitié est vendue à Ankazobe. Le sac de gingembre coûte 175000 à 210000fmg en période de récolte 3.En 2001, le prix de l’arachide varie de 2500 à 3000fmg le kg selon la période de vente. Les productions agricoles des zones environnantes sont vendues à Ankazobe surtout le lundi. A cause de l’isolement, les populations des contrées plus éloignées sont contraintes de consommer leur production. A Ankazobe, les produits sont envoyés vers la région de Majunga ou la capitale.

1Source : Projection DDS – INSTAT/ 2° Annuaire Statistiques Agricoles 2001 « 2 R. TIBAVY D.E.A 2006-2007 Contribution à l’étude géographique de la commune rurale d’Ankazobe »146p « 3 R. TIBAVY D.E.A 2006-2007 Contribution à l’étude géographique de la commune rurale d’Ankazobe »146p 74

En général, les productions sont autoconsommées. Les surplus sont vendus à la capitale et sur la route de Majunga.

VII.2) Le débouché des productions d’élevage et de pêche :

TABLEAUN°27 : Commercialisation de productions anim ales dans le marché d’Ankazobe en 2008 :

Elevage Bovins Porcins Poulets Canes Oies Dindes Ovins

Effectif total 59884 55461 592838 _ _ _ 203 dans le district

Effectif 3351 2793 20322 5338 389 316 3 commercialisés

% par rapport à l’effectif total 5,59 5,03 3,42 1,47 dans le district

Source : Service de l’élevage

La plupart des zébus n’est pas vendue car il s’agit en grande partie de l’élevage de bœuf de trait. Dans la commune rurale d’Ankazobe, il existe le marché de bœufs hebdomadaire à , à 5km du centre ville. On y amène 150bovins/semaine dont 30/semaine sont vendus1. En 2009, 3099 bœufs sont vendus dans le district 2. Le prix d’un zébu varie de 1500000fmg à 3000000fmg. Le plus grand nombre des bovidés ne sont pas à vendre. Ils sont réservés aux sacrifices, fêtes et exhumations. Dans le chef-lieu de la commune, des zébus sont aussi tués dans un abattoir pour être vendus auprès des bouchers.

Beronono est généralement un lieu de passage des bovins qui arrivent au marché de Mahitsy avant de se diriger vers la capitale. En 2008, le prix de la viande de bœuf est de 24000 à 25000fmg le kg dans la commune. Le porc se vend entre 250000 et750000fmg. Le kg du porc coûte entre 30000 et 32000fmg. Actuellement, le prix des poules varie entre 25000fmg et 30000fmg chez le producteur. Au marché, il varie entre 40000fmg à 45000fmg. Les volailles des zones environnantes sont vendues au chef-lieu de commune. La vente des bestiaux (bœufs, porc, volailles) est assurée par des marchands hebdomadaires. La ferme Fanilo à Andoharano approvisionne en produits d’élevage la commune rurale d’Ankazobe, la capitale, la province de Tamatave et de Majunga.

1 PCD Avril 2004 « Plan de développement de la commune rurale »104p. 2 Source : Service de l’élevage 75

TABLEAU N°28 : Exportation d’œuf par la ferme Fanil o en 2004 :

Destination Nombre d’œufs exportés Ankazobe 1680000 Antananarivo 4000000 Majunga 3360000 Tamatave 2880000 Source : Tibavy RENAUDELLE

L’approvisionnement d’Ankazobe est hebdomadaire avec 3000 à 4000 oeufs. La livraison des œufs se fait 2fois par semaine 1. Dans la commune rurale d’Ankazobe, l’élevage aviaire est extensif et la plupart des ventes se réalisent dans les limites communales surtout au chef-lieu du district.

TABLEAU N°29: Commercialisations d’alevins dans le district d’Ankazobe en 2005 :

ALEVINS COMMUNES % d’alevins vendus Produits Vendus Ankazobe 260000 167211 64,31 Ambohitromby 43000 33529 77,97 Mahavelona 40000 30906 77,26 Fihaonana 8300 7912 95,32 Antotohazo _ _ _ Marondry _ _ _ Talata Angavo 5600 5316 94,92 Fiadanana _ _ _ Kiangara _ _ _ Tsaramasoandro _ _ _ Andranomiady 3000 1800 60 Ambolotarakely _ _ _ Miantso _ _ _ 359900 256674 71,31 Source : Service de la pêche

Les produits de la pêche sont en majorité vendus dans le chef lieu de la commune et dans les villages. Le taux de vente s’élève jusqu’à 71,31% dans le district et 64,31% dans la commune rurale d’Ankazobe. Les poissons sont vendus humides ou séchés. La carpe royale se vend à 25000fmg le kg.

En somme, la majorité des zébus ne sont pas à vendre. Hormis à la ferme d’Andoharano, les ventes de poules sont majoritairement situées dans l’enceinte du district. L’insuffisance de routes et infrastructures de transports influent sur la vente des productions du district.

« 1 R. TIBAVY D.E.A 2006-2007 Contribution à l’étude géographique de la commune rurale d’Ankazobe »146p 76

VII.3) Des infrastructures de transport insuffisantes :

Les routes sont déficientes dans la commune rurale d’Ankazobe comme dans le district. L’infrastructure routière est de 0,046km/km² 1. Elle est inégalement répartie à travers le territoire. Il n’y a que 361km de routes dans le district dont seules les routes nationales sont bitumées. Dans le district, 108km de routes sont revêtues et 248km de routes sont non revêtues mais praticables toute l’année. Les autres routes secondaires dont plusieurs sont impraticables en saison de pluie. Certains fokontany vivent en autarcie en saison de pluie. Les liaisons entre fokontany s’effectuent fréquemment à pieds et en charrette. Dans la commune, la route bitumée est de 45km. Les routes en terre praticables toute l’année sont de 112km dont 17km relient Ankazobe et Talata Angavo, 80km lient Ankazobe et Fiadanana, 15km lient Ankazobe et Tsaramasoandro. L’entretien des pistes est insuffisant et celles qui relient les fokontany sont en mauvais état.

Dans la commune rurale, la route nationale est de 95km dont 45km bitumées et les pistes rurales accessibles toute l’année sont de 20km. Il n’y a pas d’aéroport. Les seules routes bitumées et accessibles en toute saison restent la RN4. Les coopératives de transport régionales formées par le FIFIABE relient Ankazobe-Antananarivo et le KOFMAD Ankazobe et ses environs. Dans les zones plus éloignées, les charrettes constituent l’outil de transport des produits vers le chef lieu de la commune. L’ouverture d’une ligne de transport est bloquée par le mauvais état des routes. Pour le FIFIABE 45 minibus relient Ankazobe-Antananarivo et 1 super-goélette relie Ankazobe à Kiangara. Le nombre de véhicules qui assurent les transports des voyageurs ne suffisent pas à satisfaire le trafic des voyageurs.

CHAPITRE VIII : Climat et vie rurale :

VIII.1) Le climat et la santé à Ankazobe :

Les hautes pressions en saison fraîche favorisent le rhume et la grippe qui sont les maladies les plus fréquentes dans la région. Ces maladies sont liées à la longue période et continue, de vastes zones couvertes par les hautes pressions barométriques accompagnées de nombreux et épais brouillards. Le froid entraine une modification colloïdale des tissus et diminue la résistance des muqueuses à la pénétration et à

« 1 R. TIBAVY D.E.A 2006-2007 Contribution à l’étude géographique de la commune rurale d’Ankazobe »146p 77 l’infection bacillaire 1. Il peut engendrer la bronchopneumonie. Les hautes pressions ralentissent les mouvements respiratoires et augmentent la quantité d’oxygène absorbée. Par contre, les brusques dépressions barométriques favorisent la poussée congestive des paralysies générales. Ce qui peut influer sur les comportements, les habitudes et l’assiduité de la population. Les fortes chaleurs entrainent un déséquilibre de l’intelligence et de la volonté. Les brusques dépressions barométriques engendrent la poussée thermique chez les tuberculeux. Elles aggravent les hémorragies et les crises abdominales chez les femmes 2.

Le vent violent dans le Tampoketsa diminue l’amplitude des mouvements respiratoires. L’état hygrométrique de l’air est favorable à la vie humaine à Ankazobe. Par contre, les brouillards fréquents dans le Tampoketsa favorisent les maladies. La situation de la ville dans un bassin entraine un développement accentué des fièvres. La zone est en endémique stable à la maladie. Pour y faire face, en Octobre 2007, la campagne d’aspersion intra domiciliaire (CAID) a eu lieu. Des moustiquaires imprégnées de désinsectisant ont été distribués ce qui a diminué le taux du paludisme. En période de pluie abondante, les fièvres typhoïdes sont menaçantes. Comparé aux régions situées dans les reliefs appalachiens, on trouve une augmentation des globules rouges et la fréquence des mouvements respiratoires dans le Tampoketsa. Il est largement facile d’exécuter les travaux musculaires. Les diarrhées sont dûes aux eaux non traitées et sont plus nombreuses en saison humide. Les tuberculeux sont nombreux dans la commune rurale d’Ankazobe, étant liés à la malnutrition et à la beuverie du toaka gasy.

Certaines personnes maitrisent les éléments climatiques dans la région. D’autres utilisent le «ody havandra » (une pratique pour éviter la grêle) et certains font tomber le tonnerre. Cet acte est lié à la sorcellerie, la jalousie et la haine envers les autres personnes. Dans ce cas, le tonnerre peut être utilisé pour tuer une personne. Certains cas de tonnerres peuvent être liés au non-respect des tabous sur les terres qui s’appellent « » fady sous le nom local. Certains pensent que les grêles sont dues au non-respect des tabous. Plusieurs personnes consultent les devins pour fixer les jours propices au début de la construction de maison, à la pratique de diverses cérémonies telle que l’exhumation et le mariage. Ces derniers croient en son savoir pour indiquer les jours.

1 SANSON (J) 1949 « Climatologie appliquée »Ed.blondel la rougerie Paris 209p 2 SANSON (J) 1949 « Climatologie appliquée »Ed.blondel la rougerie Paris 209p 78

En somme, le climat à Ankazobe est plus favorable que celui du Tampoketsa où les risques de rhumes sont fréquents tandis qu’à Ankazobe, le paludisme domine surtout en saison humide.

VIII.2) Les problèmes et les atouts dans le domaine agricole :

Les formations professionnelles sont insuffisantes en agriculture et élevage. Le nombre des techniciens est insuffisant. Le pouvoir d’investissement dans le domaine agricole est faible et les intrants agricoles sont chers. En 2008-2009, le kg de l’urée coûte 5500fmg, celle du N.P.K de 6500fmg et le Guanomad de 2500fmg. Les maladies des plantes, dont l’importance est considérable, constitue à leur tour un grand handicap au développement local de l’agriculture. Les bestiaux sont mal nourris et les maladies existent. Des terrains deviennent infertiles à cause du lessivage, et la mauvaise utilisation des intrants. En agriculture, plusieurs terres ne sont pas cultivées.

Dans le Tampoketsa, les sols cuirassés sont totalement défavorables à l’agriculture. Les sols hydromorphes exigent un grand aménagement et l’agriculture est vaine sans le secours des engrais. Dans le Tampoketsa occidental (situé à gauche de la RN4) l’agriculture existe car géographiquement, plusieurs localités n’appartiennent pas au relief du Tampoketsa par sa situation de replat, de faible altitude (voir croquis n°1 à la page), quoique qu’elles soient toujours nommées Tampoketsa. Les vents sont néfastes à l’agriculture dans le Tampoketsa en provoquant des coulures et en détruisant les parties aériennes des cultures. Aux abords des rivières et des deux grands fleuves (Ikopa et Betsiboka), les inondations sont à craindre en saison de pluie et provoquent des dégâts sur les cultures. Les phénomènes d’érosions sur les 2 grands fleuves sont importants et peuvent entrainer des ensablements néfastes sur l’agriculture surtout dans les parties en aval.

Les reliefs ne forment pas un obstacle à l’agriculture. Ils sont favorables à l’agriculture dans les reliefs appalachiens. Le relief facilite l’élevage. Les saisons chaudes et humides sont favorables à l’agriculture à l’inverse de la saison sèche et fraiche. Le climat ne permet donc généralement qu’un seul type de culture. Cependant, l’existence d’un réseau hydrographique dense permet l’irrigation, la culture de contre-saison, les pâturages dans les bas-fonds et le développement de la pêche. Même dans le Tampoketsa, le réseau hydrographique existe et des ruisseaux et rivières partent de leur bordure. Les sols peuvent être cultivés mais exigent beaucoup de soins en utilisant des engrais mais l’avenir des sols sont en péril par la fréquence des feux de brousse. Ces 79 derniers peuvent aussi menacer les cultures dans le Tampoketsa. C’est le cas d’Ampivoarana où même les habitats sont atteints par les feux de brousse.

L’insécurité est le principal blocage de l’élevage car les populations ont peur d’élever un grand nombre de vache par crainte des dahalo; or, la zone est à vocation d’élevage. Les épidémies de charbon symptomatique persistent encore dans la région. Les cultures fourragères sont impossibles du fait de la fréquence des feux de brousse.

TABLEAU N°30 : Immunisation porcine dans le distri ct d’Ankazobe en 2009 :

Vaccination Animaux vaccinés SUIPEST 75

SOVAX TESCHEN 94

PNEUMOPORC 25 Source : Service de l’élevage

Dans la région, les éleveurs qui font vacciner leurs porcs sont rares. La fraîcheur de l’eau rend difficile la pêche dans le Tampoketsa.

TABLEAU N°31 : Immunisation bovine dans le district d’Ankazobe :

VACCINATIO N ANIMAUX RECENSES ANIMAUX VACCINES OBSERVATIONS Collaboration avec les deux BICHAR COLI 40281 30290 vétérinaires privées Source : Service de l’élevage

Le taux de vaccination des bœufs est assez élevé, soit 75,19% en 2009, pour les volailles, seuls 1409 sont vaccinés à l’Avichol et 1289 à la Pestavia. Concernant les ventes des produits agricoles, les prix sont instables et ne profitent pas aux producteurs. Le conservatisme assez accentué par la maintenance des techniques traditionnelles constituent encore un blocage dans la commune rurale d’Ankazobe.

En somme, la région est favorable à l’agriculture dans les zones intermédiaires du Tampoketsa mais le retard économique affecte les cultures. La région du Tampoketsa est très défavorable aux activités agricoles et nécessite un grand aménagement.

VIII.3) Les contraintes et les atouts de la vie rurale :

Les feux de brousses fréquents dans le district d’Ankazobe et tiennent parfois la première place dans les districts à Madagascar. Ils s’intensifient en saison sèche en l’occurrence avant l’arrivée des pluies, sur une superficie de 38300 ha en 2005, contre 42300ha en 2006 et 15788ha en 2007 dans le district. Ils sont dûs essentiellement aux 80 feux de pâturages (pratique courante dans la région) et à l’acte des «dahalo »1. Les gens pensent que par les feux de saison sèche, l’herbe verte repousse en abondance en saison humide et améliore les pâturages des zébus. Cependant, les brûlis augmentent le ruissellement et la perte en terre.

L’accès à l’information est dérisoire dans les villages les plus éloignés. Pour l’artisanat, les matières premières sont localement peu disponibles. Les feux de brousse engendrent la dégradation de l’environnement surtout celle de la végétation. Seules les espèces pyrophiles comme Heteropogon contortus, Hyparrhenia ruffa et Aristida multicaulis y résistent. Les textes interdisant les feux de brousse ont une faible efficacité du fait que la capacité d’investissement de l’administration est limitée et le recouvrement fiscal est minime. Les conflits fonciers sont nombreux car très peu de gens remplissent les conditions légales utiles pour la possession des terres. La plupart se limite au contrat traditionnel ou à l’héritage 2.

Les pistes reliant les fokontany sont en mauvais état et l’évacuation des produits reste difficile. En saison des pluies, plusieurs fokontany sont enclavées. Les écoles sont moins nombreuses, ce qui engendre le sureffectif des élèves dans les classes. Les barrages sont insuffisants et sont quelquefois endommagés et non réparés. Des marchands informels s’installent dans la commune. Pour la salubrité publique, les bacs à ordures sont peu nombreux et certains canaux d’évacuation sont bouchés. Les problèmes sociaux dans la commune résultent du taux très élevé des alcooliques et des conflits au niveau des ménages. En matière de sécurité, le district d’Ankazobe est qualifié de zone rouge. C’est un district fréquenté par les dahalo. Dans certaines contrées isolées, les gens arrivent jusqu’à quitter les villages et fuir vers les lieux plus sûrs par crainte de l’acte de ces bandits.

La commune dispose d’une source exploitable pour l’adduction d’eau et bénéficie de la présence du CHD. La main d’œuvre est nombreuse car les populations sont jeunes mais cette jeunesse de la population constitue une charge car la majorité reste inactive. La commune bénéficie d’une liaison avec la capitale grâce à la route RN4 et également de vaste étendue de sa superficie. Les potentialités touristiques sont rares hormis la réserve spéciale d’Ambohitantely, la chûte d’Andrianambo et la forêt de Maroloha.

1 Voleur des bœufs mais qui peuvent aussi cambrioler des maisons 2 PCD Avril 2004 « Plan de développement de la commune rurale »104p. 81

En somme, les problèmes qui affectent le plus la vie rurale du district d’Ankazobe sont la permanence de feux de brousse et l’insécurité exercée par les dahalo. La région bénéficie de l’étendue de sa superficie. Face aux problèmes de la vie rurale et agricole, différentes solutions sont adoptées et proposées pour la commune rurale d’Ankazobe.

CHAPITRE IX : Les perspectives du développement agricole :

IX.1) Aide au développement et actions dans plusieurs domaines:

. Les mesures prises:

Dans le Tampoketsa, il existe des pare-feu qui limitent les effets néfastes des feux de brousse.

Concernant les limites foncières, les pare-feu et les piquetages commencent à être pratiqués. Pour lutter contre les gelées matinales, on doit arroser les cultures afin d’augmenter l’humidité de l’air. Ce qui permet la stabilisation de la température car l’eau protège le sol contre le refroidissement en saison fraiche et le rafraichit au moment des fortes chaleurs de saison chaude. L’utilisation de la fumure azotée en saison fraîche entraine une moins grande sensibilité des plantes au froid car une racine plus développée permet de mieux se défendre contre la sécheresse et une concentration du suc cellulaire des tissus qui accroit la résistance des céréales aux gelées 1. Pour les rizières, il est nécessaire qu’elles soient aménagées à l’endroit où elles reçoivent facilement l’eau.

Au Tampoketsa, on doit planter des haies vives utilisées comme brise-vent pour protéger les plantes des vents locaux. Les haies peuvent aussi protéger le sol contre l’érosion et fournissent l’humus. Les cultures en lignes parallèles à la direction de vent doivent être pratiquées dans le Tampoketsa car elles permettent d’éviter les effets mécaniques des vents.

La DIRDR (Direction interrégionale du développement rural) a enseigné la culture de deuxième saison dans la commune. La DIRDR a pour objectifs :

- d’augmenter la production et les revenus des paysans.

- de professionnaliser les producteurs

Elle est le représentant du ministère au niveau de la région.

1 SANSON (J) 1949 « Climatologie appliquée »Ed.blondel la rougerie Paris 209p 82

Actuellement, selon les engagements du MAP sur le développement rural, il a été proposé la révolution verte durable. Ce projet a pour objectif l’autosuffisance alimentaire dans le but de doubler la production en riz en 2009 et tripler celle de 2012. Cela nécessite l’amélioration des semences, la gestion de l’eau et l’utilisation du Guanomad. De même la possession de sarcleuse et l’utilisation des SRI ou SRA en agriculture sont nécessaires.

TABLEAU N°32 : Superficie et production de riz de première saison dans le district d’Ankazobe pendant la campagne agricole 2008-2009 :

Superficie (ha) Nombre de Superficie Rendement Production (t) commune rurale SRI SRA Ligne Traditionnel totale (ha) (t/ha) 13 communes 325 1725 4203 3090 9370 4,484 42021,2 Source : Service de l’agriculture

TABLEAU N°33 : Superficie et production de riz de deuxième saison dans le district d’Ankazobe pendant la campagne agricole 2008-2009 :

Superficie (ha) Nombre de Superficie Rendement Production (t) commune rurale SRI SRA Ligne Traditionnel totale (ha) (t/ha) 13 communes 744 4250 4875 5304 15800 5,43 85824,5 Source : Service de l’agriculture

TABLEAU N°34 : Superficie et production de riz en double culture dans le district d’Ankazobe pendant la campagne agricole 2008- 2009 :

Superficie (ha) Nombre de Superficie Rendement SRI Traditionn Production (t) commune rurale Ligne totale (ha) (t/ha) SRA el 13 communes 440 1160 320 3840 5,4 20736 Source : Service de l’agriculture

Le riz de deuxième saison prédomine encore en riziculture pendant la campagne agricole 2008-2009 sur une superficie de 15800ha soit 54,46% de la superficie totale cultivée en riziculture dans la région. Ce qui présente une diminution remarquable par rapport à la superficie en 2003 qui était de 95%. Comparé au chiffre de 2003, le taux de riz de première saison a augmenté et atteint une valeur de 32,29% par rapport à la superficie totale. Il en est de même pour la surface de la double riziculture qui est monté jusqu’à 13,23% en 2008-2009. Cette augmentation de la pratique de la double riziculture est en étroite liaison avec la sensibilisation de la population à augmenter la production par la révolution verte du MAP. 83

La superficie de SRI est de 4,44% par rapport à la superficie totale cultivée en riziculture en 2008-2009. Cette valeur est plus élevée par rapport à celle de 2006 de 0,74% de la surface totale occupée par la riziculture. La superficie cultivée en SRA a diminué de 26,58% à 21,35% de 2003 à 2007 par rapport à la surface totale occupée par la riziculture. L’augmentation de la pratique du SRI est dûe à la sensibilisation de la population à l’utiliser par la révolution verte menée par les techniciens du ministère de l’agriculture. Par contre la superficie cultivée en SRA a diminué par la faiblesse de la riziculture sur tanety dans la région, au profit de la pratique de la SRI.

TABLEAU N°35 : Utilisation d'engrais chimique dans les communes appartenant au district d'Ankazobe :

Commune % de paysan utilisant l’engrais chimique Ankazobe 30 Antotohazo 15 Ambohitromby 30 Mahavelona 30 Miantso 25 Fihaonana 30 Talatan’Angavo 15 Fiadanana 8 Ambolotarakely 7 Antakavana 7 Tsaramasoandro 12 Kiangara 10 Marondry 20 Source : Bureau du district Ankazobe

L’engrais chimique est faiblement utilisé dans la région mais en pourcentage plus élevé dans les zones situées près de la RN4 et bénéficiant de plus de la vulgarisation et non dans les zones isolées.

TABLEAU N°36 : Situations des intrants agricoles en 2008-2009 :

INTRANTS DISTRIBUES (Kg) Stocks (kg) Semence riz irrigué 9823,5 5376,5 Semence riz de tanety 700 3700 Guanomad 266500 2500 N.P.K 21400 00 Urée 21500 4500 Source : Service de l’agriculture

En 2008-2009, la part de l’engrais GUANOMAD est très élevée comparée aux autres engrais. Il atteint une proportion de 86,13%. Cette hausse est le fait d’une sensibilisation sur la pratique du SRI et du SRA pour l’utilisation de l’engrais GUANOMAD.

A Andranofeno (Tampoketsa), à la limite nord de la commune rurale d’Ankazobe, des hameaux sont construits en 1984 pour recevoir des migrants. Après avoir été géré par

84 le Ministère de la population jusqu’en 1988, il est maintenant sous l’égide du Ministère de la santé. L’Etat leur a offert 5ha de terre par ménage, de la nourriture (pendant 6 mois), des semences. Les migrations sont volontaires et organisées. Quelques techniciens sont envoyés pour la construction des bâtis et la mise en valeur du lieu. Les bâtis sont plus aménagés. Les bâtiments sont chers et peuvent coûter 14000000 ariary l’un. Dans ce village, les CDV ou comité de développement villageoise sont instaurés afin d’encourager les populations à cultiver au moins 1are par personne.

Photo N°14 : Ampivoarana CLICHE : Auteur

C’’est un quartier conçu pour recevoir les sans abri lors du cyclone tropical GERALDA.

A Ampivoarana (Tampoketsa), l’Etat offre une vaste superficie de terre pour les migrants et des aides par des dons, des produits alimentaires jusqu’à une certaine limite de temps. Ces aides sont faites dans le but de mettre en valeur le Tampoketsa et d’augmenter la proportion de la superficie cultivée dans la commune rurale d’Ankazobe.

Actuellement, dans la commune rurale d’Ankazobe, il existe une opération de sarcleuse et une opération d’engrais et semence pour le riz de contre-saison. Les opérations de sarcleuses sont vulgarisées par les personnels du MAEP 1 : Il s’agit généralement en 2008 de 100 sarcleuses par commune soit un total de 1250 sarcleuses. Pendant la campagne agricole 2008-2009, la superficie cultivée en SRI est de 744ha soit 4,7% de la superficie totale et la superficie cultivée en SRA est de 4250ha 2 soit 26,9% du total. Les cultures de contre-saison doivent être développées dans la commune pour

1 MAEP : Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche 2 Source : Service de l’agriculture 85 l’augmentation de la production et la restauration des terres. La commune dispose de la capacité pour pratiquer d’autres cultures spéculatives :

− les cultures fruitières qui peuvent être intéressantes dans le Tampoketsa − les cultures industrielles − les cultures d’exportations

Les cultures à cycles court devront être aussi pratiquées pour :

−−− avoir plus de production

−−− régénérer le sol

Les paysans doivent se regrouper dans l’organisation paysanne. Il faudrait y installer, des unités de transformation agricole et les systèmes d’éducation doivent être mis en place.

En élevage bovin, une race plus performante doit être introduite. Concernant les vaches laitières, l’habitat doit être correct, l’alimentation constituée de bon fourrage conservé en foin ou ensilage. Ces aliments doivent être complétés par un aliment concentré. Les cultures fourragères sont insuffisantes dans le district avec 9ha de Kizozi et Relaza, 0,5ha de Ray Grass, 0,5ha d’Avoine et 2ha de bracharia 1 en 2009. Les éleveurs doivent vacciner les zébus contre le charbon. Selon le service de l’élevage en 2004, le taux de vaccination des bœufs est de 75,19%.Concernant les interventions, les déparasitages internes et externes existaient en élevage de bœuf, de porc et de volailles. Sur les qualités des productions, une inspection se fait sur les viandes. Dans les autres communes elle est effectuée par les agents du Ministère de la santé.

En élevage de volaille, on doit choisir les bonnes races de poulets. Les poules pondeuses nécessitent un parcage sec avec une porte orientée vers l’Ouest. Elles doivent être vaccinées en avichole contre le choléra aviaire et pestavia contre la maladie de Newcastle. Les populations doivent être informées sur les méthodes d’élevage. L’Etat a créé un centre de pépinière de producteur par province qui est un lieu de production des œufs et poussins. Les poulets gasy doivent être métissés avec les poules pondeuses. On doit ajouter de floxaid aux eaux que les poulets vont boire afin de les protéger contre les

1 Source : Service de l’élevage 86 maladies et d’augmenter les rendements. En cas de coccidiose, l’amprol sera efficace. Des désinfectants et désinsectisant doivent être versés sur leurs parcages.

Les activités artisanales peuvent bien se développer dans la commune rurale d’Ankazobe. Il en est de même pour la briqueterie qui y trouve un lieu favorable à cause de l’abondance de l’argile dans les bas fonds.

Dans le domaine de la pêche, des formations de pisciculteurs et rizipisciculteurs ont été données. En pisciculture, l’appui technique concerne l’élevage de grossissement, la vente, l’alimentation et la reproduction. En 2004, 63 personnes ont participé à la formation assistée par le personnel du service de la pêche.

. Les objectifs et les mesures prises par la commune (PCD) :

En agriculture, l’objectif est de professionnaliser l’agriculture et l’élevage par l’utilisation d’outils modernes, de technologie nouvelle et l’adéquation de la production aux besoins du marché. Pour débloquer les productions, le marché à Antanetibe Soarano a été créé. Les communes ont pour objectif de ravitailler les autres régions et d’avoir une eau potable par fokontany. Dans le domaine foncier les opérations cadastrales et l’émission des titres fonciers doivent être accomplies. Pour la maitrise de l’écoulement des produits, la commune projette la mise en place d’une institution fiscale. L’administration a pour objectif de changer la commune rurale en commune urbaine. Pour cela les pistes doivent être réhabilitées pour pouvoir évacuer les productions. Les canaux doivent être curés pour éviter la montée des eaux et les inondations en saison de pluies. La commune a pour objectif de mettre un docteur ambulant par fokontany (dispensaire et maternité) et CSB1. Concernant la santé humaine, le but est de construire une pharmacie communautaire villageoise. Des barrages ont été réhabilités pour mieux exploiter les rizières. C’est le cas du barrage de l’Andranosoalaza ambony et de l’Andranosoalaza ambany dans le fokontany d’Antamboho.

En aviculture, il y a une promotion de création de fermes poulets gasy à Voninahitrinitany I, Ankazobe III, Ampahadiminy et Ambohimarina. En élevage de bœuf, il y avait la mise en place de tuerie et d’abattoir. L’introduction des taureaux afin d’améliorer les races bovines à Ankazobe III, Voninahitrinitany I, Ambohitsoa, Ankazobe III et Tsisangaina. Un élevage laitier commence à s’installer à Ambohimarina, Antamboho, Ambohitsoa et Voninahitrinitany I.

87

A Ankazobe III, la pisciculture est entreprise jusqu’à 2 ares par famille en moyenne et la rizipisciculture jusqu’à 5 ares par famille. La sériciculture s’est développée dans plusieurs fokontany. C’est le cas à Ambatomasina. A Ambatomitsangana, l’apiculture est étendue, avec 100 ruches environ en 2004. Pour faire face à la maladie et à la malnutrition des bestiaux, la commune a mis en place un couloir de vaccination et une provenderie à Firarazana.

Sur l’exploitation des terrains infertiles, un approvisionnement en engrais NPK et en urée s’est effectué dans les 12 fokontany ; un approvisionnement en intrants agricoles pour Tsisangaina, Ankazobe II, Antamboho et Ankazobe I.

Face au manque des ressources financières, le crédit agricole est facilité afin d’assurer l’achat des matériels. Un entretien des canaux d’irrigation se fait à Ambohitsoa et Ambohimarina. Le transport des productions est réalisé par l’opération charrette à Voninahitrinitany II, Mandrosoa et Ambatomasina. La commune a programmé un aménagement de tanety et une mise en valeur des terrains aménagés à raison de 3ha par fokontany. Elle a planifié la création d’un centre de formation du paysan en élevage et agriculture.

Pour la protection du sol, l’administration communale a envisagé un reboisement communautaire et individuel à raison de 2ha par fokontany au minimum afin de sensibiliser la population à préserver l’environnement. Pour sanctionner ceux qui pratiquent les feux de brousse sans autorisation particulière, il a été élaboré un « DINA » adopté par un comité de vigilance local. Pour parvenir à endiguer au mieux la criminalité et l’insécurité rurale, le renforcement des brigades de gendarmerie ainsi que des quartiers mobiles est une nécessité majeure. Il se manifeste par une promotion sur les formations et dotations des équipements par quartier mobile et l’implantation de nouveaux postes de gendarmerie dans le fokontany classé zone rouge (Antanetibe soarano, Voninahitrinitany I, Ampahadiminy).

Dans la vie rurale, des associations des femmes de l’artisanat à Voninahitrinitany sont créés. A Ankazobe I, on a sensibilisé les artisans dans l’optique d’avoir plus de structuration. A Ankazobe III, les femmes et les jeunes filles ont été formées en couture, vannerie, tissage et art culinaires. Pour éduquer et sensibiliser les jeunes, Les associations de jeunes dans nombreux fokontany sont créées. C’est le cas d’Ambatomasina et Ankazobe III. La commune a mis une coopérative de transporteurs à Firarazana. 88

Les solutions les plus adoptées dans la commune actuelle est l’application de la révolution verte inscrite dans le MAP par la sensibilisation des paysans à pratiquer le SRI ou SRA. Dans le Tampoketsa, il est nécessaire de planter des haies pour protéger les plantes de l’action des vents. Il est également utile d’utiliser des engrais pour régénérer les sols. Des mesures de sécurité sévères doivent être appliquées dans le district pour mettre fin aux actes de dahalo qui empêchent les gens à améliorer l’agriculture par crainte d’être attaqués. Pour pouvoir améliorer l’activité agricole, les paysans s’impliquent dans des organisations.

IX.2) Les organisations paysannes et les projets de développement :

En 1991, la privatisation a engendré le groupement des producteurs. Dans le district, le PSDR ou projet de soutien pour le développement rural a aidé les paysans dans la vie agricole. Avec ce projet la formation des organisations paysannes a eu lieu. C’est un projet d’appui de la banque mondiale. Il élabore le PADR (plan d’action pour le développement rural) et afin 1 : - d’accroitre le rendement dans les régions couvertes par le GTDR (Groupe de travail pour le développement rural). - d’assurer la promotion des organisations paysannes. - de financer les activités génératrices de revenu et la construction des petites infrastructures. - de participer à l’élaboration de la PCD. TABLEAU N°37 : Les associations paysannes dans la commune rurale d’Ankazobe :

Nom Localité Type d’activité Antanetibe Soarano Sériciculture Vitrika Antanetibe Soarano Aviculture Saha Antanetibe Soarano Pisciculture AUE Voninahitrinitany I Entretien du barrage Ferme Fanilo Ambohitrampovoany Aviculture Miara -dia Ambohitrampovoany Développement du fokontany Association de pisciculteur Ambohitram povoany Pisciculture Tsaramasoandro Firarazana (KIVA) Agriculture et élevage Ezaka Ambatomitsangana Développement du fokontany Fototr’aina Ambohimarina Entretien d’eau irrigué Aina Ambohimarina Agriculture et élevage Henintsoa Ambohimarina Aviculture Fanomezantsoa Ambohimarina Entretien d’eau irrigué Source : PCD Avril 2004 A Ampahadiminy, une association des femmes a été créée par manque de moyens des paysans individuels. Celle ci s’est regroupée volontairement pour exercer une activité commune. Des structures mutualistes sont nées.

1 MAEP Juin 2003 «Monographie de la région d’Antananarivo »Unité de politique de développement rurale 139p 89

D’une manière générale, les paysans se regroupent pour 1 : - la production et le stockage, afin de pouvoir obtenir un crédit rural - réaliser des activités d’ordre social - la protection de l’environnement - la gestion, l’entretien et la police des réseaux hydroagricoles - l’approvisionnement en intrants ou en matériels agricoles - louer les matériels agricoles - la recherche des débouchés communs à leurs productions et la transformation des produits agricoles. Le BVPI consiste à protéger le bassin versant, à construire un barrage et à construire l’AUE. L’AUE (Association des usagers de l’eau) prend la forme d’une association à but non lucratif. Elle assure la gestion, l’entretien et la police des réseaux hydroagricoles. Le FOTOTR’AINA à Ambohimarina réalise un aménagement de canaux composée de 165 membres. En 2008, ils ont obtenu de la FAO un don de sarcleuse, semence, engrais. Le financement de l’organisation s’effectue par cotisation annuelle. Les sarcleuses sont louées par l’organisation afin de remplir les caisses. L’organisation peut acheter des produits agricoles au prix normal en période de récolte et les revend à prix maximum en période de soudure. L’association VONONA au fokontany d’Ambatomitsangana a un projet d’élever l’ «akoho gasy ». L’association Avotra pense aussi à étendre la production de haricot en saison sèche : En Mai : drainage des rizières Juin : Transport de fumier et labour Juillet : Trouaison-semis Août : Entretien (désherbage) Septembre : récolte2

L’association MENDRIKA envisage aussi d’améliorer les matériels agricoles. L’avantage des organisations paysannes réside dans l’équilibre de forces entre agriculteurs et opérateurs. Elles peuvent renforcer leur capacité de décision, ce qui peut conduire à un professionnalisme. Les leaders doivent avoir la capacité de gestion et d’animation pour pouvoir assurer la maitrise des organisations.

1 MAEP Juin 2003 «Monographie de la région d’Antananarivo »Unité de politique de développement rurale 139p 2 PCD Avril 2004 « Plan de développement de la commune rurale »104p.

90

Les paysans se groupent aussi pour 1: - La protection et l’amélioration des sols - La protection des versants - La protection des bassins versants - L’aménagement de tête de vallons En plus de ces organisations paysannes, différentes projets existent au niveau de la commune : De 1998 à 2003, le SEECALYN est généralement un projet de nutrition scolaire et communautaire mais travaille aussi dans le secteur de la santé et dans le secteur agricole, dans la commune. En matière d’agriculture, il a conçu et diffusé des guides techniques visant à améliorer la diversification des produits agricoles et alimentaires, ainsi que leur conservation. Entre 1999 et 2002, le FID a amélioré le niveau de vie par des constructions. En matière de recherche scientifique, la FOFIFA a existé à Firarazana (Actuellement, elle n’y existe plus). Elle appuie les paysans par le biais des recherches des méthodes et techniques agricoles améliorées et de protection de l’environnement. Elle s’occupe de la réduction de la pauvreté et de l’amélioration des conditions de vie en milieu rural. Le CECAM ou caisse d’épargne et de crédits agricoles mutuels existe dans la région mais l’accession de la population est faible à cause de la hausse des taux d’intérêts. Les paysans qui y adhèrent peuvent avoir des problèmes par suite de dépenses futiles. Les prêts sont utilisés pour la subvention des équipements en matériel, grains de semence et engrais. Dans le chef-lieu de la commune, il existe un institut de paiement (Tsinjolavitra) et une perception. En environnement, l’ANGAP gère la réserve spéciale d’Ambohitantely. Le CAVEPI ou Cercles des amis de Vonizongo travaille dans le cadre minier. Le projet TELE FOOD consiste à augmenter les terres cultivables à 90ha dans le périmètre de Fitososona. Avec le PSDR, la formation des organisations paysannes a été organisée mais à la fin du PSDR la plupart a été abolie par manque de promotion. Les ONG travaillent avec les organisations paysannes et ils aident dans la vie agricole.

IX.3) Des organisations non gouvernementales (ONG): Les ONG collaborent avec l’’association paysanne. Elles font une assistance sur le matériel agricole. Le CSA (Centre de service agricole) assure la relation entre les

1 MAEP Juin 2003 «Monographie de la région d’Antananarivo »Unité de politique de développement rurale 139p 91 paysans et les financiers. C’est le garant des paysans. Il a été créé le 13 Août 2008. Il se compose de l’administrateur et membre exécutif.

L’administration est faite par le comité de pilotage ou COPILO composé de 12membres dont 5 paysans dont la tâche est :

- de décider du programme dans le CSA - de montrer les projets du CSA - de contrôler les membres exécutifs

Les membres exécutifs :

- élaborent les programmes annuels

- contrôlent les dépenses.

- informent la COPILO sur l’exécution des travaux.

- font appel aux investisseurs

- coopèrent sur les recherches de financement.

Ces membres exécutifs sont constitués par les équipes exécutives et le commissaire au compte. Les derniers se composent des coordonateurs, secrétaire comptable et administratif.

Le CSA :

- aide les paysans à être responsable de leur projet

- distribue des fiches de demandes et répond à la demande de paysan ce qui lui convient.

- facilite la transmission des informations et les relations

- coopère avec les paysans

- discute sur les prix de productions.

-participe à la recherche du doublement de la production en 2009

- travaille dans les 13 communes sur les cultures du riz, maïs et élevage de porc

92

Le CSA fait le budget 2009, leurs travaux ont touchés près de 10000paysans et il est favorable à l’existence des organismes de crédits. C’est une ONG à but non lucratif.

Depuis Février 2004, l’ONG Sandy assure le développement de la région en sériciculture car les débouchés pour cet élevage ne sont pas difficiles et les terrains exploitables sont nombreux.

Soit M i le nombre de mois après le début du cycle.

Les cycles de l’élevage sont composés de formation en 1/2M 1,

1/2M 1+M 2 : Trouaison, M 3 : Plantation des muriers, M4-M7 : Aménagement locaux, M8 :

1 Introduction des œufs, M9-M18 : Entretien des muriers

A Andoharano, l’ONG Mania élève des poissons. A Andranofeno, il existe une ONG qui subventionne les cantines des élèves, aide les pauvres et fait le suivi sur l’utilisation des aides. Le SAF veut créer un environnement économique plus profitable au paysan et un environnement écologique plus propice aux productions agricoles. Il réalise des formations et de vulgarisation agricole. Dans la commune, il effectue des ventes de médicaments pour les troupeaux et les cultures. Il pratique aussi un crédit rural pour le GCV et approvisionne en semence. Il assure une autopromotion rurale et élève des poules pondeuses.

En somme, les productions sont majoritairement autoconsommées en agriculture et élevage. Deux maladies fréquentent la commune : le rhume à Tampoketsa et le paludisme à Ankazobe. Les feux de brousses et l’insécurité sont les problèmes les plus importants de la vie rurale. Les solutions les plus adoptées dans la commune aujourd’hui est la révolution verte pour augmenter les productions agricoles par la pratique du SRI et SRA. Les organisations paysannes montrent un recul après la fin du PSDR. Les ONG sont peu nombreuses.

1 PCD Avril 2004 « Plan de développement de la commune rurale »104p.

93

CONCLUSION GENERALE

L’étude a permis de dégager la situation des conditions naturelles et humaines dans la commune rurale d’Ankazobe et surtout l’effet du climat sur l’activité agricole. Il nous a permis aussi de voir les stratégies de développement prises dans la commune face aux différents problèmes des activités agricoles. Le climat ne permet normalement qu’une seule saison de culture dans l’année, pendant la saison chaude et humide. Les conditions naturelles et humaines du milieu sont contradictoires. Celles- ci sont généralement favorables à l’activité agricole tandis que les conditions humaines sont défavorables. Le relief est généralement plus ouvert. Les bassins sont favorables aux activités agricoles, par contre le Tampoketsa est infertile. Parmi les éléments climatiques l’inondation due à la pluie abondante est le seul à craindre à Ankazobe. Au Tampoketsa par contre les vents violents sont néfastes pour l’agriculture. Les réseaux hydrographiques sont denses et permettent l’irrigation. Ils sont favorables à l’agriculture mais peuvent poser des problèmes d’inondation et d’érosion des sols. Le sol peut être cultivé mais nécessite une irrigation parfaite et de la pluviosité. Dans le Tampoketsa, les sols cuirassés sont impropres à la culture et les sols hydromorphes ne peuvent être cultivés sans de grands aménagements. La dominance des savanes permet un aménagement facile en activité agricole mais les destructions progressives des sols par les feux de brousse peuvent remettre en cause l’avenir de l’agriculture. Le district d’Ankazobe est en retard par rapport aux autres districts de la région Analamanga dans son développement économique et social. La densité de la population est encore faible. Les mouvements naturels de la population montrent une phase de transition démographique. Les populations sont inégalement réparties dans le territoire. Les mouvements migratoires sont accentués par la proximité de la capitale. La région constitue une zone de migration des personnes venant de diverses régions surtout pour le Tampoketsa. Les infrastructures socio-économiques et culturelles sont insuffisantes. Il en est de même pour les matériels agricoles. L’agriculture est à caractère traditionnel sur de superficies cultivées restreintes. Les bas- fonds sont les mieux exploités. Les tailles des exploitations sont assez petites. Les cultures sont à dominance vivrière surtout rizicole. Les rendements de cultures sont faibles et les techniques agricoles rudimentaires. Les élevages extensifs sont dominés par l’élevage de poule. La pêche est peu développée malgré l’existence de pisciculture et de 94 rizipisciculture dans la région. La variabilité climatique est assez faible mais n’échappe pas au changement climatique provoqué par l’effet de serre des feux de brousse. Ce qui a engendré une faible diminution de la température. Le bilan hydrique montre un déficit d’eau de Juillet à Octobre et un excès d’eau de Novembre à Mars. Les climats ont une influence sur le calendrier agricole. La majorité des cultures se pratique en saison chaude et humide. Le début des cultures dépend de la précocité ou du retard de la première pluie. Les plantes cultivées ont leurs propres conditions écologiques qui dépendent du climat et du milieu physique. Les optimums de la température ne s’éloignent guère de celles favorables à la vie des hommes. Les climats extrêmes peuvent engendrer une maladie des plantes par avortement des grains de riz et destructions des cultures. Cependant les animaux supportent mieux les climats extrêmes que les cultures. La majorité de la production est autoconsommée. L’essentiel de l’exportation est dirigée vers la capitale. Les infrastructures de transports sont rares et constituent un problème pour l’exportation des récoltes. Ce qui entraine le taux élevé de l’autoconsommation. Le climat est favorable à la vie humaine mais la situation de la ville d’Ankazobe dans un bassin facilite le développement des fièvres. Les rhumes et les grippes dominent pendant les hautes pressions en saison fraiche. L’insécurité est le premier problème de l’élevage. La région du Tampoketsa est défavorable à la culture. Dans la commune les conflits sociaux existent surtout au niveau foncier. Les alcooliques sont nombreux. Dans le Tampoketsa on doit faire l’agroforesterie pour diminuer les effets des vents. En élevage il est nécessaire de faire entrer des races productives que ce soit en lait, viande et œuf. En riziculture il y a la révolution verte durable qui est vulgarisée chez les paysans sur l’usage de SRI et SRA donnant un rendement élevé. L’administration communale a réalisé un barrage, créé une ferme et introduit un taureau. Elle pense réaliser une opération cadastrale et construire une route. Les paysans se regroupent pour la transformation des produits agricoles et pour la recherche des débouchés communs. Les associations paysannes concernent l’agriculture et l’irrigation. Différents projets ont œuvré pour le développement de la région. C’est le cas de la PSDR qui assure la promotion des organisations paysannes. Les ONG collaborent avec l’association paysanne et l’assistent sur le matériel agricole. La commune bénéficie d’une vaste superficie du territoire. Elle doit rattraper son retard avec l’appui des programmes d’aménagements divers et de la bonne gouvernance.

95

BIBLIOGRAPHIES : I) Ouvrages généraux : I.1) Sur la géographie physique : Centre technique forestier tropical de Madagascar Janvier 1969 « Etude de la vocation de sols périmètre de Manankazo sous –préfecture d’Ankazobe » 108p

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I.2) Sur l’activité agricole :

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96

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ANNEXES Tableau N°I : Température des stations d’Ankazobe, de Manankazo et d’Antananarivo (Cf graphique N°1 ): Station d’Ankazobe (1961-1990) :

J F M A M J J A S O N D TN 16,5 16,5 16 ,3 15 ,0 12,1 9,2 9,1 9,8 10,8 12,9 14,7 16, 3 TX 26,8 27,4 27,0 27 ,1 25,8 23 ,4 22, 3 22,9 25,5 27,7 27,5 25,8 TM 21 ,7 22 ,0 21,6 21 ,1 18,9 16, 3 15,7 16,4 18,1 20, 3 21,1 21,1 TNA 12,4 12,2 11 ,0 9,7 5,7 2,7 4,1 4,2 5,8 8,9 10,1 10,2 TXA 31,2 31 ,2 30 ,6 31,0 30,2 30,1 27 ,2 27,6 32,5 33, 3 32,2 31,4 - Station de Manankazo CFT (1961-1990) : J F M A M J J A S O N D

TN 14,1 14,4 13,9 13,0 11,1 9,0 8,4 8,1 9,0 10,7 12,6 13,7

TX 22,8 22,8 22 ,8 22 ,5 21,4 19,2 18,8 19, 3 21,5 23,4 23,7 23,1

TM 18,4 18,6 18, 3 17 ,7 16,2 14,1 13,6 13,7 15, 3 17,0 18,2 18 ,4

TNA 7,0 7,8 7,5 5,0 5, 3 3,5 3,5 3,0 4,8 5, 3 7,0 7,6

TXA 27,6 27,0 26,2 26,6 27,5 24,0 24,1 25,1 28, 3 29,9 28,4 28,8

- Station d’Antananarivo (1961-1990) : J F M A M J J A S O N D TN 16,6 16,9 16,3 15,2 12,9 10,8 10, 3 10,3 11,3 13,4 15,1 16, 3 TX 25,7 25,9 25,4 14,8 22,9 20,9 20,2 20,6 23,0 25,2 26,0 25,8 TM 21,2 21,4 20,8 20,0 17,9 15,8 15,2 15,4 17,1 19,3 20,5 21,1 TNA 12,1 13,0 11 ,2 7,4 6,6 2,9 4,3 1,6 3,0 6,0 8,2 11,5 TXA 31,8 31,0 30,0 30,2 28,9 25,6 25,7 27,1 30,4 32,0 31, 3 31,8 Source : Direction de la météorologie National d’Antananarivo

TM : température moyenne TNA : température minimale absolue TX : température maximale

TXA : température maximale absolue TN : température minimale

TABLEAU N°II : Les moyennes mensuelles des précipitations à la station d’Ankazobe de Manankazo CFT et d’Antananarivo (Cf graphique N°2) :

-Station d’Ankazobe :

Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aôu Sep Oct Nov Dec

316,0 244,4 201,1 64,8 16,5 10, 3 11,6 9,0 7,5 67,2 198,8 282,9

-Station de Manankazo CFT :

Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aôu Sep Oct Nov Dec

390,4 353,4 260,6 33,1 22,9 9,4 13, 3 14,9 13,2 85,0 194,0 345,3

-Station d’Antananarivo :

Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aôu Sep Oct Nov Dec

270,4 256, 9 183,1 50,5 20,1 7,2 11,1 15,0 9,5 66,6 170,8 304,1

Source : Direction de la météorologie National d’Antananarivo

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TABLEAU N°III: Températures mensuelles de 1954 à 1967 à Manankazo CFT (Cf. graphique N°4) :

-Températures moyennes:

Année Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin 1954-1955 _ _ _ 19,5 19,3 20,8 20,0 20,2 20,4 18,8 17,7 14,8 1955-1956 16,1 _ 15,1 18,8 20,1 19,3 18, 8 19,8 20,3 19 15,8 14,7 1956-1957 13,6 15 16,6 19,5 21,2 20, 3 20,7 18,5 20,0 18,8 16,1 14,7 1957-1958 _ 15,3 16,6 18,7 20,3 20,0 20,1 20,4 20,5 19,6 15,8 14,2 1958-1959 14,3 16,3 17,1 18,1 19,6 19,6 19,7 20,1 19,1 17,7 19,6 14,3 Moyenne 14,5 15,5 16, 3 19 20,1 20,2 20 19,8 20,1 19,2 17 14,5 1959-1960 12,9 14,6 16,8 17,9 20,4 20,4 19,8 19,9 18,8 18,3 16,7 14,6 1960-1961 13,4 14,3 16,2 18,1 19,6 20,4 19,8 20,0 19,3 19,5 17,5 14,4 1961-1962 14,3 14,0 15,6 19,3 20,6 19,6 20,1 19,7 19,3 18 15,0 13,1 1962-1963 13,0 14,0 15,8 17,3 19 _ _ 19,5 18,7 18,3 14,8 13,5 1963-1964 13,0 13,1 15,3 18,8 18,3 19 20,6 20,1 19,5 18,0 14,8 13,6 Moyenne 13,3 14,1 16 18,3 19,6 19,9 20,1 19,9 19,1 18,4 15,7 13,9 1964-1965 12,5 13,4 15,6 17,1 19 19,9 18,6 _ 18,4 17,7 19,5 12,7 1965-1966 13,1 13,2 15,4 17 18,6 18,9 19,1 19,8 18,4 18,4 15,2 13,8 1966-1967 12,5 12,1 16,9 16,3 17,9 18,7 18,8 19,7 19,5 18,4 15,6 14,1 Moyenne 12,7 12,9 16 16,8 18,5 19,2 18,8 19,7 18,8 18,2 16,8 13,5 Moyenne tot 13 14,2 16,1 18,2 19,5 19,6 18,4 19,9 18,9 18,5 15,9 14,1 Source : Direction de la météorologie National d’Antananarivo

-Températures maximales (Cf. graphique N°5) :

Année Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin 1954-1955 _ _ _ 27,8 26,3 27,6 26,0 27,2 25,6 24,9 25,3 21,6 1955-1956 21,9 22,1 24, 3 27,3 28,2 26,1 24,6 25,8 26,5 24,6 21,2 20,8 1956-1957 19,3 22,6 23,9 28,5 29,0 25,9 26,1 23,4 24,6 24,0 22,6 21,2 1957-1958 _ 22, 3 23,0 26, 3 27,6 26,3 24,9 25,2 25,6 25,6 22,0 20,1 1958-1959 20,3 21, 3 23,7 24,3 25,8 24,1 24,2 25,0 23,3 23,2 22,4 20,6 Moyenne 20,5 22,1 23,7 26,9 27,4 26 25,2 25,3 25,1 24,3 22,7 20,1 1959-1960 18,9 21,5 24,5 25,5 26,6 25,8 24,1 24,9 23,3 24,1 22,8 20,2 1960-1961 19,6 20,5 22,7 25,5 26,6 25,8 24,1 24,9 23,3 24,1 22,8 20,2 1961-1962 18,8 20,1 22,2 26,6 27,4 23,6 24,8 24,3 23,7 22,6 19,8 19,0 1962-1963 18,6 19,3 22,4 23,6 24,0 _ _ 24,1 23,3 22,4 19,3 17,7 1963-1964 18,0 19,4 22,0 26,3 24,5 24,1 25,2 24,6 23,6 22,8 19,6 18,4 Moyenne 18,8 20,2 22,8 25,5 25,8 24,8 24,5 24,6 23,4 23,2 20,9 19,1 1964-1965 17,2 19,5 22,4 24,3 25,6 24,3 22,8 _ 23,0 23,1 20,5 19,4 1965-1966 18,2 18,9 21,8 23,3 25,6 24,9 24,2 25,4 24,3 24,0 21,2 19,5 1966-1967 18,2 18,2 23,9 23,3 25,6 24,9 24,2 25,4 24,3 24,0 21,2 19,5 Moyenne 18 18,9 22,7 23,6 25,6 24,7 23,7 25,4 23,9 23 ,7 20,6 19,5 Moyenne tot 19,0 20,5 23,0 25,6 26,3 25,1 24,7 24,9 23,2 23,8 21,6 19,8

99

Températures minimales (Cf graphique N°6) :

Année Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin 1954-1955 _ _ _ 11,3 12,4 14,0 15,1 15,3 15,3 12,7 10,1 8,7 1955-1956 8, 3 _ 7,0 10,4 12,0 12,5 13,0 13,8 14,2 13,4 10,4 8,7 1956-1957 7,9 7,4 9,3 10,6 13,5 14,8 15,4 15,7 15,5 13,7 9,6 8,3 1957-1958 7,7 8,4 10,2 11,1 13,0 14,8 15,4 15,7 15,5 13,7 9,6 8,3 Moyenne 8 7,9 8,8 10,8 12,7 14 14,7 15,1 15,1 13,3 9,9 8,5 1958-1959 8,4 9,4 10,6 11,9 13,5 15,2 15,3 15,2 14,9 12,2 10,8 8,1 1959-1960 7,0 7,7 9,1 10,4 14,3 15,0 15,5 14,9 14,3 12,5 10,6 9,1 1960-1961 7,3 8,1 9,8 10,8 12,6 15,0 15,5 15,2 15,3 15,0 12,2 8,7 1961-1962 9,9 9,0 9,1 12,0 13,9 15,7 15,4 15,2 14,9 13,4 10,3 7,2 Moyenne 8,1 8,5 9,6 11,2 13,5 15,2 15,4 15,1 14,8 1,3 10,9 8,2 1962-1963 7,5 8,7 9,2 11,1 14,0 14,6 14,5 15,0 14,2 14,2 10,3 9,3 1963-1964 8,1 6,9 8,6 11,3 12,2 13,9 16,0 15,7 15,4 13,3 10,1 8,9 1964-1965 7,9 7,3 8,8 9,9 12,4 13,5 14,4 14,5 13,9 12,3 8,5 6,1 1965-1966 8,0 7,6 9,1 10,7 11,6 12,9 14,1 14,3 12,5 12,9 9,3 8,2 1966-1967 7,3 7,1 9,9 9,4 10,2 12,6 13,4 14,0 14,7 12,8 11,1 8,9 Moyenne 7,7 7,5 9,1 10,5 12 13,5 14 14,7 14,1 13,1 15,5 8,2 Moyenne tot 7,9 7,9 9,2 10,8 12,7 14,2 14,2 14,9 14,6 13,2 10,2 8,4 Source : Direction de la météorologie National d’Antananarivo

TABLEAU N°IV : Evolution de la température à la station d’Ankazobe (Cf graphique N°7) :

-1953 à 1970

Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin Année TN 8,9 9,6 10,6 12,8 14,9 16 16,2 16,2 16,9 14,3 11,5 9,6 13,1 TX 22,9 23,8 26,2 27,9 28,1 27,4 26,7 27 26,9 26,8 25 ,3 23,4 26,8 TM 15,9 16,7 18,4 20,4 21,5 21,7 21,5 21,6 21,4 20,6 18,4 16,6 19,6 (Valeur extrait du livre de DONQUE(G) intitulé « Contribution géographique à l’étude du climat de Madagascar »Madagascar 477p) Source : Direction de la météorologie National d’Antananarivo

-1961 à 1990

Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin Année

TN 9,1 9,8 10,8 12,9 14,7 16, 3 16,5 16,5 16 ,3 15 ,0 12,1 9,2 13,3

TX 22, 3 22,9 25,5 27,7 27,5 25,8 26,8 27,4 27,0 27 ,1 25,8 23 ,4 25,9

TM 15,7 16,4 18,1 20, 3 21,1 21,1 21 ,7 22 ,0 21,6 21 ,1 18,9 16, 3 19,5 Source : Direction de la météorologie National d’Antananarivo

TABLEAU N°V : Evolution de la précipitation moyenne annuelle et le nombre de jours de pluie à Manankazo CFT de 1949 à 1967(Cf. graphique N°8) :

Année Précipitation annuelle Nombre de jours de pluie 1948-1949 1609,6 144 1949-1950 1546,8 140 1950/1951 2276,4 137 1951-1952 1681,2 119 1952-1953 1666,6 109 1953-1954 1527,4 114

100

1954-1955 1526,4 107 1955-1956 1508,1 95 1956-1957 1944,9 116 1957-1958 1444,3 112 Moyenne 1673,2 119,3 1958-1959 1852,1 133 1959-1960 1416,9 111 1960-1961 1714,1 101 1961-1962 1587,0 113 1962-1963 1994,2 119 1963-1964 1666,1 102 1964-1965 2076,1 131 1965-1966 1357,2 102 1966-1967 1928,2 112 Moyenne 1732,4 113,8 Moyenne génerale 1716,8 114 Source : Direction de la météorologie National d’Antananarivo

TABLEAU N°VI : Précipitation moyenne mensuelle à Manankazo C.F.T de 1948 à 1967 (Cf. graphique N°9) :

Année Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin 1948/49 7,7 4,0 18,7 112,6 122,2 206,8 140,6 606,9 306,3 21,4 56,8 3,6 1949/50 8,8 3,3 63,0 12,8 225,0 198,2 428,4 266,9 276,7 18,9 44,4 0,4 1950/51 3,2 12,7 2,8 109,2 164,1 328,2 735,6 242,6 503,4 76,9 83,8 14,1 1951/52 8,2 11,8 0,6 51,2 271,6 280,9 423,2 513,2 194,6 85,0 40,9 tr 1952/53 0,0 tr 15,0 0,9 203,9 335,5 308,5 319,4 380,9 44,6 53,0 5,2 1953/54 3,6 7,5 20,6 19,4 161,0 286,3 497,6 271,4 242,9 5,9 1,3 9,9 1954/55 0,7 0,7 5,7 27,2 253,9 258,2 259,1 305,0 411,9 tr 4,0 tr 1955/56 0,6 19,9 0,0 40,9 155,7 360,6 411,2 319,5 69,1 108,6 1,8 0,2 1956/57 53,1 0,7 7,2 6,3 221,9 402,0 231,4 415,9 573,6 29,1 3,7 tr 1957/58 9,9 0,7 tr 49,7 179,0 256,7 426,1 187,1 276,5 11,6 2,9 4,1 Moyenne 9,5 7,6 14,8 43 195 ,6 293,3 386,1 344,7 272,5 44,7 32,5 5,4 1958/59 14,3 13,7 76,0 107,8 151,4 417,6 330,0 274,1 444,4 22,8 tr tr 1959/60 0,1 1,6 9,0 18,0 216,2 319,9 370,8 268,7 200,2 11,0 1,4 tr 1960/61 0,9 0,5 tr 45,0 58,1 380,8 534,4 88,6 376, 3 206,3 22,7 0,5 1961/62 28,5 10,0 1,3 33,5 175,4 464,9 346,0 204,1 271,3 45,8 6,0 0,2 1962/63 tr 24,9 tr 35,8 465,8 391,6 353,9 252,2 262,9 119,1 16,5 31,5 1963/64 3,5 0,5 4,2 68,9 211,3 312,1 263,0 504,2 271,1 3,9 1,3 22,1 1964/65 47,5 6,4 24,7 46,7 256,9 423,6 598,8 289, 3 325,0 37,2 20,0 tr 1965/66 17,0 39,3 tr 26,4 179,2 375,3 161,8 318,3 255,2 49,1 29,6 12,0 1966/67 8,9 18,9 tr 17,2 105,5 308,3 616,6 199,6 547,0 106,2 tr tr Moyenne 15,1 12,9 23 44,4 202,2 377,1 397,2 266,6 328,1 66,8 13,9 13,3 Moyenne 11,4 9,3 13,1 43,6 198,8 334,1 391,4 309,8 326,9 52,5 20,5 5,4 général Source : Direction de la météorologie National d’Antananarivo

TABLEAUN°VII : Evolution moyenne mensuelle de la pluviométrie dans la station d’Ankazobe (Cf. graphique N°10) :

Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin

1953-1970 4 7 12 41 164 297 361 275 227 50 11 3

1961-1990 11,6 9 7,5 67,2 198,8 282,9 316 244,4 201,1 64,8 16,5 10,3

Source : Direction de la météorologie National d’Antananarivo

101

QUESTIONNAIRES

. Sur la population :

• Nom : • Prénom : • Age : • Maladies qui ont affectées dans le pays : • Etes-vous autochtone ? • Si vous êtes migrant d’où venez-vous ?

. Sur l’habitat :

• Depuis quand êtes vous arrivé ici ? • Etes-vous propriétaire ou locataire de cette maison ? • Depuis combien de temps avez vous bâti cette demeure ? • Quels sont les faits qui vous ont amené jusqu’ici ? • Vous êtes combien ici ?

- Nombre d’hommes

- Nombre de femmes

• Avez-vous d’autres demeures ? • D’où puisez-vous de l’eau ?

. Sur le foncier :

• Avez-vous des terres ici ? • Les avez-vous achetées ? • Sont-elles déjà titrées ou bornées ? • Sont-elles vastes ou étroites pour vous ? • Si elles sont étroites que faites-vous ? • Existe-t-il des conflits fonciers ici ? • Avez-vous loué ou métayé des terres ? • Faites-vous louer ou métayer vos terres ?

.Sur l’agriculture :

• Que cultivez-vous ? 102

• Quel type de riziculture pratiquez-vous :

- Riziculture de première saison - Riziculture de deuxième saison - SRI - SRA

• Quels outils utilisez-vous pour les cultures ? • Pendant quels mois vous semez, repiquez et moissonnez le riz ? • Pouvez-vous nous donner les cycles végétatifs de vos cultures ? • Vos cultures sont-elles bien irriguées ou dépendent elles de la pluviosité ? • Pouvez-vous nous indiquer l’organisation sur le terroir de vos cultures ? • Les parcelles de cultures vous semblent ils suffisantes ? • Y a-t-il des inondations en saison humide ? • Y a-t-il des vols et maladies affectant les cultures ? Pouvez-vous nous décrire leurs symptômes ? • Etes-vous membres d’une association paysanne ? • Que pensez-vous de la qualité de vos terres ? • Quelles sont les traitements que vous utilisez dans les cultures : Jachère, assolement, autres. • Comment sont les qualités au niveau des différentes cultures ? • Y a-t-il des projets de développement sur l’agriculture ? • Pouvez-vous nous estimer les quantités de vos productions dans les différentes cultures ? • Comment utilisez-vous vos productions ?

- Part de consommation - Part de vente

• A quels prix vendez-vous vos productions ? • Vos productions suffisent-elles à vous nourrir annuellement ?

. Sur l’élevage :

• Qu’élevez-vous ? • Pouvez-vous nous donner ou nous estimer leurs nombres ? • Comment sont les productions laitières pour les vaches ?

103

• Elevez-vous d’autres races que celles de la race locale ? • Ou parquez-vous les animaux ? • Que leur donnez-vous pour les nourrir ? • A quoi utilisez-vous vos bœufs ? • A quelles fins vous élevez :

- Pour vendre - Pour se nourrir - Autres

• Y a-t-il des vols au niveau des différents élevages ? • Y a-t-il des maladies ? Pouvez-vous nous parler de leurs symptômes ? • Avez-vous fait des traitements pour les différents élevages ? • Vous l’avez vendu à quels prix et où ? • Comment sont les productions d’œufs au niveau de l’élevage de poule ?

.Sur la pêche :

• Pêchez-vous ? Où? • Pratiquez-vous de la pisciculture et de rizipisciculture ? • Quels poissons vous élevez ? • La production est-elle satisfaisante ? • Que faites-vous de la production ?

. Autres questions:

• Fabriquez-vous du charbon de bois ? • Faites-vous d’autres ventes ? • Pratiquez-vous d’autres activités de survie ? • Que pensez-vous de l’origine du mot Ankazobe et du nom de votre village ?

.Questions pour les autorités locales :

• Que pensez-vous du niveau de vie de la population locale ? • Qu’avez-vous fait pour améliorer le niveau des vies des paysans et que planifiez- vous? • Comment est la sécurité locale ? • Y a-t-il des maladies endémiques ? « » • Comment évolue le phénomène Feux de brousse ?

104

TABLE DES MATIERES

pages INTRODUCTION 1 PREMIERE PARTIE :Les milieux naturelles et les hommes dans la commune rurale d’Ankazobe : 5

CHAPITRE І : Des milieux naturels généralement

favorables à l’agriculture : 5

І.1) Un relief moins accidenté et une géologie typique du socle 5 І.2) Un climat tropical d’altitude et un réseau hydrographique dense 12 І .3) Un sol de type ferralitique et une végétation dominée par la savane à pseudo-steppe 24 CHAPITRE ІІ : Des populations en accroissement élevées : 30 ІІ .1) Une histoire de l’occupation d’Ankazobe 30 ІІ . 2) Des populations peu nombreuses et à accroissement élevées 31 ІІ .3) Des mouvements migratoires à prédominance centripète 33 DEUXIEME PARTIE : Les interrelations entre l’activité des hommes et les facteurs naturels: 36 CHAPITREIV : Des activités agricoles peu développées: 36 IV .1) Systèmes de cultures et types d’exploitations 36 IV .2) Une agriculture encore archaïque 38 IV .3.) Un élevage et une pêche généralement extensifs 50 CHAPITRE V : La variabilité des facteurs climatiques : 55 V .1) L’évolution des températures 55 V. 2) L’évolution des précipitations 58

V .3) Le diagramme ombrothermique de Gaussen 61

V .3) Le bilan hydrique 63 CHAPITRE VI : Les impacts du climat sur les activités agricoles : 65 VI .1) Les conséquences des températures et des pluies sur l’ agriculture 65 VI. 2) Les impacts du climat sur les plants cultivées 67 VI.3) Les impacts du climat sur l’élevage et la pêche 70 TROISIEME PARTIE : Bilan et stratégie de développement agricole dans la commune rurale d’Ankazobe: 73 CHAPITREVII : La destination des productions : 73 VII.1) La destination des productions en agriculture 73 VII.2) Le débouché des productions d’élevage et de pêche 75 105

VII.3) Des infrastructures de transport insuffisantes 77 CHAPITRE VIII : Climat et vie rurale : 77 VIII.1) Le climat et la santé à Ankazobe 77 VIII.2) Les problèmes et atouts dans le domaine agricole 79 VIII.3) Les contraintes et les atouts dans la vie rurale 80 CHAPITRE IX : Les perspectives du développement agricole : 82 IX.1) Aide au développement actions dans plusieurs domaines 82 IX.2) Les organisations paysannes et les projets 89 IX.3) Des organisations non gouvernementales (ONG) 92 CONCLUSION 94

106