Et La Toute Petite Bête
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et la toute petite Bête UN CONTE DE FÉES RACONTÉ DE TRAVERS PAR JÉRÔME SAVARY ET MIS EN MUSIQUE PAR GÉRARD DAGUERRE A MAIRIE DE BORDEAUX La (Bette et la toute petite Bête Un conte de fées raconté de travers par Jérôme Savary, et mis en musique par Gérard Daguerre. Créé le 10 janvier 2003 à l'Opéra Comique, Paris jSfe'S Théâtre Fémina Bordeaux L'Opéra tient à remercier le Club des Partenaires de l'Opéra National de Bordeaux partenaires fondateurs Caisse d'Épargne Aquitaine-Nord Cofinoga Mercedes-Benz Bordeaux partenaires associés Air liquide Banque Populaire du Sud-Ouest Caisse des dépôts et consignations Casino de Bordeaux Château Haut-Bailly EDF Grands Clients Sud-Ouest France Telecom Gaz de Bordeaux Groupe CMR Chantiers d'Aquitaine CORDIER MESTREZAT & domaines Sanofi Winthrop Industrie (site d'Ambarès) Syndicat Viticole de Pessac-Léognan partenaires Cocodi Librairie Mollat Société Bordelaise de CIC les entreprises qui soutiennent des projets... > Caisse des dépôts et consignations les actions vers les jeunes (Campus en Musique - École et Opéra) > Casino de Bordeaux Orchestre en Fête > Château Haut-Bailly le Ballet de l'Opéra National de Bordeaux (productions 2002) > Fondation DaimlerChrysler France les jeunes artistes > SACEM « l'enfant et la musique » (action culturelle) > Syndicat Viticole de Pessac-Léognan les concerts dégustation Baronne Philippine de Rothschild La Donna Simone Mahler Vinci Park —, La (Bette et la toute petite Bête Un conte de fées raconté de travers par Jérôme Savary, et mis en musique par Gérard Daguerre. Mise en scène et livret Jérôme Savary Musique, direction musicale et piano Gérard Daguerre Décors Ezio Toffoluti Costumes Michel Dussarrat Lumières Pascal Ncel Chorégraphie Alexandre Stepkine Collaboration artistique Léonidas Strapatsakis La Belle, Blanche-Neige Arielle Dombasle La Bête Carlos Pavlidis Le Prince Frédéric Longbois Le Majordome Michel Dussarrat Musiciens : Jean-Claude Tcheurekdjian, Jocelyne Maubre, Lysianne Métry (violons) Nathalie Carlucci (alto), Florence Hennequin (violoncelle) Bernard Teissier (contrebasse), Dominique Troccaz (hautbois) Christian Orante (batterie, percussions). Didier Sutton (percussions) Danseurs : Grégoire Camuzet, Christelle Bion, Chloé Descamps, Laetitia Dorvilma, Sandra Cramoli, Anaïs Imbault, Maud Jurez, Stéphanie Lutenbacher, Audrey Quignon, Nadia Zorn Assistant à la mise en scène Matthieu Useo Assistante aux décors Federica Giaretta Assistante aux costumes Evelyne Heftre Arielle Dombasle est habillée par Vincent Darré et chaussée par Christian Louboutin PRODUCTION OPÉRA COMIQUE (PARIS) - Nuovo TEATRO (NAPLES) Théâtre Fémina 26 février 2003 Bordeaux Jérôme SAVARY La (Bette et la toute petite Bête Arielle Dombasle est une des plus jolies femmes que j'ai jamais croisées. Mais elle n'est pas seulement jolie. Elle a aussi de nombreux talents. Élève de chant au Conservatoire, elle se destinait chanter les soubrettes, puis les divas, quand elle fut happée par \ej cinéma et devint une pin-up (ces stars que l'on épingle danj sa,' chambre). Elle est drôle, intelligente et chante à merveille. Je.flé pouvais pas créer La Belle et la toute petite Bête sans elle. Elle est pour moi le personnage de ce conte de fées raconté de travers. J'aime raconter des histoires, et tout particulièrement les contes de fées. J'aime monter des spectacles où, comme dans les films de Spielberg, l'enfant et ses parents s'amusent. 'h Ce conte-là, nous le racontons de travers. • // Ce n'est pas La Belle et la Bête, c'est La Belle et la fou petite Bête. La Belle est la jeune veuve d'un poète tombé d'uh~pommjer alors qu'il tentait de se rapprocher de la lune. Pour se coiisolér' et trouver un improbable nouvel amour, elle organise un b^-masqué tous les vendredis, où se pressent les plus beaux partis du royaume, dont le Prince Balsamo (Frédéric Longbois), jeune monarque rongé par la plus terrible des maladies : l'ennui. Le nain Carlos, mon vieux copain du Magic Circus, décide de tenter sa chance auprès de la Belle et se déguise en hérisson. Il réussit à l'émouvoir et lui demande un baiser afin que l'horrible bête se trans forme en prince charmant, comme dans les contes de fées. La suite, je ne vous la conterai pas. Pour la connaître, vous devrez venir rire et pleurer, comme il se doit dans ce genre de spectacle. Vous chanterez avec Arielle, Frédéric et Carlos, les beaux airs composés par Gérard Daguerre, mon complice en folies musicales. La 'Bette et la toute petite Bête | 05 Luc BOURROUSSE Beauty and the Beast Beauty and the Beast, dit-on en anglais. Beauté et la Bête, une manière d'universaliser encore le mythe, de gommer la singularité réductrice de l'héroïne. Ce qu'on va voir donc, c'est la rencontre des deux extrêmes, et ce qu'il en résulte. Les avatars se sont succédés, de Madame de Villeneuve qui propose une des premières rédactions au xvn'™ siècle, jus qu'à Oscar Wilde. On s'en tiendra aux contes, écartant les multiples romans, pièces, opéras (Zémire et Azor), en remarquant la quasi-absence de ballets : l'état de Bête devait sembler aux chorégraphes classiques incompatible avec la grâce de la danse... Demeurent les archétypes : la Belle, la Bête, le Père, les deux Sœurs. Ces dernières sont le plus sou vent mauvaises, comme le sont la plupart des sœurs depuis la Cendrillon de Perrault. Le duo de péronnelles fielleuses est poussé au grandiose chez Madame Leprince de Beaumont, dont la version, de loin la plus connue, est un chef-d'œuvre d'une très remar quable richesse : on en donne ici un court extrait, ou ne manque que l'apparition finale d'une fée bienveillante qui transforme les deux vipères en statues vivantes jusqu'à leur hypothétique repentir. Les frères Crimm (L'Homme à la peau d'ours, qui montre la méta morphose conclusive) les font se suicider de dépit, pour le plus grand profit du diable qui récupère leurs âmes. Madame d'Aulnoy, elle, semble plutôt se rappeler de Peau d'Âne, et les sœurs ont presque toutes les vertus de la Princesse Merveilleuse, fille chérie d'un roi qui, à la suite d'un songe alarmant, veut la faire assassiner. Elle est recueillie par l'animal qui donne son titre au conte : le mouton, apparence temporaire d'un malheureux prince puni par une fée. Il n'aura pas ici l'occasion de faire valoir ses charmes extérieurs : doublement victime, d'un enchantement d'abord, puis de l'oublieuse princesse qu'il a eu la faiblesse de laisser partir, il mourra aux portes du Palais où se scelle la réconciliation entre le roi et sa fille préférée. Un pas encore : chez Wilde (Birthday of the Infanta, chef-d'œuvre de cruauté manié- riste) le rapport de forces est inversé : et c'est la Bête, un nain difforme et innocent, qui est à la merci d'une belle insouciante et railleuse. Lorsque le nain décillé par la découverte d'un miroir, comprend la situation, il en meurt, le cœur brisé ; et l'Infante, apprenant et refusant au même instant ce que les autres Belles avaient du moins su voir et aimer, conclut : « Qu'à l'avenir, ceux qui viennent jouer avec moi n'aient pas de cœur ». La "Bette et la toute petite Bête | 07 métamorphoses conte de fées La Bête ouvrit les yeux, et dit à la Belle : « Vous avez oublié votre promesse : le chagrin de vous avoir perdue m'a fait résoudre à me laisser mourir de faim ; mais je meurs content, puisque j'ai le plaisir de vous revoir encore une fois. — Non, ma chère Bête, vous ne i La Belle et la Bête, gravure de Bertall. mourrez point, lui dit la Belle ; vous vivrez pour devenir mon époux ; dès ce moment, je vous donne ma main, et je jure que je ne serai qu'à vous. Hélas ! je croyais n'avoir que de l'amitié pour vous, mais la douleur que je sens méfait voir que je ne pourrais vivre sans vous voir ». À peine la Belle eût-elle prononcé ces paroles qu'elle vit le château brillant de lumières : les feux d'artifice, la musique, tout lui annonçait une fête ; mais toutes ces beautés n'arrêtèrent point sa vue ; elle se retourne vers sa chère Bête, dont le danger la faisait frémir. Quelle fut sa surprise I La Bête avait disparu, elle ne vit plus à ses pieds qu'un prince plus beau que l'Amour, qui la remerciait d'avoir fini son enchantement. Quoique ce prince méritât toute son attention, elle ne put s'empêcher de lui demander où était la Bête. « Vous la voyez à vos pieds, lui dit le prince. Une méchante fée m'avait condamné à rester sous cette figure jusqu'à ce qu'une belle fille consentît à m'épouser, et elle m'avait défendu de faire paraître mon esprit. Ainsi, il n'y avait que vous dans le monde assez bonne pour vous laisser toucher à la bonté de mon caractère ; et en vous offrant ma couronne je ne puis m'acquitter des obligations que je vous ai ». Et il épousa la Belle, qui vécut avec lui fort longtemps et dans un bonheur parfait, parce qu'il était fondé sur la vertu. Extrait de : LEPRINCE DE BEAUMONT Jeanne-Marie, La Belle et la Bête. 08 | • Jeanne-Marie Leprince de Beaumont. L'étranger, resté seul avec sa fiancée, prit la moitié d'anneau qu'il avait dans sa poche, et la jeta au fond d'un verre de vin qu'il lui offrit. Quand elle eut bu et qu'elle aperçut ce fragment au fond du verre, le cœur lui tressaillit. Elle saisit l'autre moitié, qui était suspendue à son cou, la rapprocha de la première, et toutes les deux se rejoignirent exactement.