COMMUNE DE CHAGNY (71)

Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine

DIAGNOSTIC

Architectural, Patrimonial, Environnemental octobre 2017

Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ octobre 2017

SOMMAIRE

PARTIE 1 : APPROCHE PATRIMONIALE...... 5!

A -! LE CONTEXTE GENERAL ...... 5!

A.1 ! PATRIMOINE ECOLOGIQUE ET PAYSAGER ...... 5! A.1.1 ! Contexte paysager ...... 5! A.1.2 ! Géologie ...... 7! A.1.3 ! Occupation du sol ...... 8! A.1.4 ! Relief et hydrographie ...... 9! A.1.5 ! L’influence du relief en lien avec la géologie et l’orientation...... 11 ! A.1.6 ! Implantation géographique de l’habitat...... 12 ! A.2 ! PERCEPTION DE LA VILLE ET DE SON TERRITOIRE ...... 16 ! A.2.1 ! Contexte administratif du territoire ...... 16 ! A.2.2 ! Spécificité Socio-Démographique...... 17 !

B -! L’HISTOIRE - MORPHOGENESE...... 18 !

B.1 ! LES PREMIERES IMPLANTATIONS ...... 18 ! B.1.1 ! Avant les romains ...... 18 ! B.1.2 ! Carte Archéologique du SRA ...... 19 ! B.1.3 ! Le monde médiéval rural en Bourgogne ...... 21 ! B.1.4 ! Voies Gallo-Romaines : les reconstitutions du XVIIIe siècle ...... 22 ! B.2 ! LE DEVELOPPEMENT DANS LA CONTREE SOUS L ’A NCIEN REGIME ...... 23 ! B.2.1 ! La représentation cartographique ...... 23 ! B.2.2 ! Des caractères d’urbanité ...... 26 ! B.3 ! LES PROGRAMMES DU XIX E SIECLE ...... 29 ! B.3.1 ! Un carrefour de communication toujours attractif : le Y de Chagny ...... 30 ! B.3.2 ! Des liaisons ferroviaires précoces ...... 32 ! B.3.3 ! La situation territoriale de Chagny au milieu du XIXe siècle ...... 34 ! B.3.4 ! Le développement scientifique puis « touristique » de la vigne : la Côte d’Or ...... 35 ! B.4 ! MORPHOGENESE DE CHAGNY ...... 37 ! B.4.1 ! La morphologie actuelle en regard du cadastre Napoléonien ...... 37 ! B.4.2 ! Développement urbain de Chagny 1940-2016...... 38 ! B.4.3 ! Développement urbain du secteur de Bellecroix à Chagny 1940-2016...... 39 !

C -! LES PROTECTIONS ET LES INVENTAIRES...... 40 !

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 2 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ octobre 2017 C.1 ! LES PROTECTIONS ET INVENTAIRES DU PATRIMOINE ECOLOGIQUE ...... 40 ! C.1.2 ! Les ZNIEFF : Zones Naturelles d’Intérêt écologique Faunistique et Floristiques...... 42 ! C.2 ! LES PROTECTIONS DES SITES ET DES MONUMENTS...... 43 ! C.2.1 ! Les sites inscrits / Le Bien UNESCO ...... 43 ! C.2.2 ! Les Monuments Historiques ...... 44 ! C.3 ! PADD ET PLU...... 46 ! C.3.1 ! Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) ...... 46 ! C.3.2 ! Le SCoT ...... 47 !

D -! LES ETATS DES LIEUX ...... 49 !

D.1 ! PAYSAGE NATUREL ET CULTIVE ...... 49 ! D.2 ! PAYSAGES URBAINS ...... 55 ! D.3 ! TRAME VERTE ET BLEUE / SYNTHESE ...... 69 ! D.4 ! PATRIMOINE URBAIN ANCIEN ...... 72 ! D.4.1 ! Les formes urbaines : une diversité de typologie d’ilots liée aux fonctions qu’ils abritent...... 72 ! D.4.2 ! Le Patrimoine urbain : de la venelle à la place publique...... 74 ! D.5 ! TYPOLOGIES ARCHITECTURALES ...... 76 ! D.5.1 ! Des formes et des usages : ...... 76 ! D.5.2 ! Les types les plus représentés ...... 77 ! D.5.3 ! Les morphologies locales particulières ...... 78 ! D.5.4 ! Façons de faire, savoir-faire : les objets qui se détaillent ...... 79 ! D.5.5 ! Les dénaturations modernes ...... 82 !

PARTIE 2 : APPROCHE ENVIRONNEMENTALE ...... 84 !

A -! INTRODUCTION...... 84 !

B -! MORPHOLOGIE BATIE, URBAINE ET DENSITE ...... 85 !

C -! USAGE ET MISE EN ŒUVRE DES MATERIAUX...... 86 !

D -! L’INTEGRATION DES DONNEES ...... 87 !

D.1! CLIMAT ET ENERGIE ...... 87 ! D.1.1 ! Le contexte micro climatique...... 87 ! D.1.2 ! Politiques locales pour lutter contre le réchauffement climatique...... 88 ! D.1.3 ! Le potentiel énergétique renouvelable...... 91 ! D.1.4 ! Les énergies renouvelables disponibles localement ...... 92 ! D.2 ! ORGANISATION HISTORIQUE DE L ’URBANISME ET DE L ’ARCHITECTURE ...... 94 ! D.2.1 ! Caractéristiques du parc de logements...... 94 ! ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 3 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ octobre 2017 D.2.2 ! Caractéristiques des constructions ...... 96 ! D.2.3 ! Modification microclimatique d’un milieu urbain...... 100!

E -! ANNEXES...... 102 !

E.1 ! BIBLIOGRAPHIE ...... 102 ! E.2 ! TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... 102 ! E.3 ! AUTRES SOURCES ...... 103 !

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 4 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

PARTIE 1 : APPROCHE PATRIMONIALE

A - LE CONTEXTE GENERAL

A.1 Patrimoine écologique et paysager

A.1.1 Contexte paysager

Chagny se situe au sud-est de la région de la Bourgogne Franche Comté, département de la Saône et .

L’Atlas de la DIREN de Bourgogne identifie trois familles de paysages qui composent la commune de Chagny : à l’ouest les paysages de vignoble en lien avec les paysages des Côtes de Nuits et Côtes de Beaune, au nord les paysages de cultures dominantes et à l’est sur une grande partie du territoire les paysages mixtes.

Les paysages de vignobles sont principalement caractérisés par des reliefs importants et la présence pratiquement exclusive de la vigne.

Les paysages de cultures dominantes sont caractérisés par des surfaces plus planes ou les cultures céréalières et fourragères dominent.

Enfin les paysages mixtes sont caractérisés également par des surfaces planes occupées par des cultures diverses, prairies, vignes, etc.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 5 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Parallèlement la carte des petites régions naturelles de Bourgogne, établie par la DREAL, recense 3 petites régions qui constituent la commune : • Les plaines de Beaune et de Chalon-sur-Saône • Le vignoble de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune, la Côte chalonnaise • La vallée de la Dheune

Les caractéristiques générales de ces trois petites régions pourraient se résumer de la manière suivante : - Les plaines de Beaune et de Chalon sur Saône : c’est un paysage plat, caractérisé par la géométrie du parcellaire agricole ; les vues sont larges, arrêtées par une végétation accompagnant principalement les voies d’eau et certaines infrastructures, etc. - Le vignoble de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune, la Côte chalonnaise : le relief est plus élevé, chahuté; les crêtes sont occupées par des boisements partiellement entrecoupées de pelouses sèches calcaires, etc. les vues sont relativement fermées ou au contraire très lointaines depuis un point situé en belvédère. - La vallée de la Dheune : elle occupe les fonds plats où l’agriculture reste très présente.

Cette position à cheval sur trois petites régions naturelles est source de complexités, de richesses, écologiques et paysagères, que le diagnostic va permettre de détailler.

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A.1.2 Géologie Carte 1 – Géologie / Source BRGM / Fond de carte Géoportail La Bourgogne / les Côtes Il y a plusieurs millions d’années, les mouvements de terrain provoqués par la naissance des Alpes et par l’effondrement du fossé bressan ont dessiné un paysage unique, où affleurent différentes couches de sols. Le sous-sol de la Côte de Nuits, de la Côte de Beaune et de la Côte Chalonnaise ressemble à un véritable «millefeuille » de couches géologiques plissées, déformées et brisées. Il nourrit la richesse, la complexité et la diversité des grands vins de Bourgogne.

Dans la Côte de Nuits, formée il y a 175 millions d’années, comme dans la Côte de Beaune, un peu plus jeune de 25 millions d’années, un agglomérat d’éboulis a créé des rendzines (sols peu profonds provenant de la décomposition de la roche mère calcaire) et des sols bruns calcaires.

La côte de Beaune La côte de Beaune a pour origine l'effondrement de la plaine de la Saône : elle en marque la limite occidentale, le long d'un réseau de failles de direction sud- sud-ouest nord-nord-est. Cette bordure en forme de cuesta est composée de plusieurs couches datant de l'ère secondaire (principalement Jurassique), tandis que la plaine est composée de sédiments des ères tertiaire et quaternaire. On a, du haut de la Côte vers le bas, successivement : • des calcaires durs de l'Oxfordien supérieur (couverts de forêts, comme au sommet de la colline de Corton) ; • des marnes de l'Oxfordien moyen (pour le corton-charlemagne) ; • des calcaires du Callovien, oolithiques ferrugineux (comme pour le corton et les Rugiens) ; • des calcaires du Bathonien supérieur, oolithiques irisés appelés la « dalle nacrée » (pour l'aloxe-corton) et du Bathonien moyen dit « pierre de Comblanchien » (pour le meursault) ; • des calcaires du Bathonien moyen, oolithiques blancs, dit « pierre de Chassagne » (pour le chassagne-montrachet) et du Bathonien inférieur, dit « pierre de Premeaux » (pour le montrachet). Plusieurs cours d'eau entaillent les marnes et les calcaires de la Côte : le Rhoin à Savigny-lès-Beaune, l'Avant-Dheune à Pommard, le ruisseau de Saint-Romain à Meursault et le vallon de Saint-Aubin à Chassagne-Montrachet. Ceux-ci ont créé des cônes de déjection. Les sols sur lesquels sont plantées les vignes sont composés d'éboulis provenant des calcaires du haut de la Côte, de limons rouges déposés aux époques glaciaires, de roches provenant de l'altération des couches sous-jacentes (naturellement ou lors des défoncements) et de la terre remontée par les humains.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 7 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

A.1.3 Occupation du sol

Le territoire de Chagny est marqué par une urbanité très forte avec une vaste zone construite mêlant habitats, commerces services équipements collectifs... et à la marge ou en forêt les activités économiques industrielles. Le reste de l’espace se partage entre culture et boisements.

Carte 2 – Occupation du sol / Corine Land Cover / Fond de carte Géoportail

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 8 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

A.1.4 Relief et hydrographie

Le relief

L’amplitude globale du relief est d’environ 110m sur le Bloc diagramme : relief territoire communal. Le point le plus haut se situe à La Montagne de la Folie (alt. 315m). Le point le plus bas se situe aux Fortes Terres, sur la limite nord de la commune (alt. 205m). La grande majeure partie du territoire de Chagny est caractérisée par des espaces relativement plats. C’est seulement à l’ouest de la commune que les reliefs s’élèvent en direction des Côtes constituant les reliefs importants de la Bourgogne-Franche-Comté.

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L’hydrographie

Bloc diagramme : relief et hydrographie La Dheune prend sa source à l’étang de Bondilly entre Montchanin et Saint Julien sur Dheune. Elle s’écoule ensuite sur un axe sud-ouest, nord-est sur la commune de Chagny et alimente en partie le du Centre. Elle se jette dans la Saône à Allerey sur Saône.

Le Canal du Centre permet de relier la vallée de la Loire à la vallée de la Saône. Il a été construit au XVIIIe siècle et suit la vallée de la Dheune. Destiné auparavant à l’essor économique, il est maintenant principalement tourné vers le tourisme fluvial.

De nombreux autres cours d’eau, la Petite Dheune, le Ruisseau des Sergeaits, le Grand Reuil, la rivière des Moulins alimentent la Dheune.

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A.1.5 L’influence du relief en lien avec la géologie et l’orientation Carte 3 – Carte de Cassini – exemplaire dit « de Marie-Antoinette » XVIIIe siècle – S ource Géoportail

Chagny est en position de carrefour sur la vallée. Une fois assainies, les terres sont très fertiles, ce qui permet une implantation durable. La proximité de la forêt est une ressource supplémentaire.

Carte 4 – Carte d’Etat-major (1820-1866) – Source Géoportail

La forêt est dominante et reste dans ses limites au fil du temps. Le développement de la ville s’effectue en lien avec le rail et la route. Chagny se trouve sur un embranchement ferroviaire qui lui permet d’augmenter en nombre d’habitants mais aussi de développer ses activités économiques. Le développement reste centré sur la ville.

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A.1.6 Implantation géographique de l’habitat

Bloc diagramme : relief, hydrographie, bâti et infrastructures

Aujourd’hui l’urbanisation concerne une vaste partie du territoire communal. Elle est concentrée sur le centre ancien et se diffuse de façon plus lâche en périphérie. Mais le déploiement des constructions s’effectue aussi sur les zones d’activité économique en périphérie d’urbanisation et aussi dans la forêt. En matière de protection de l’environnement et des milieux agricoles et naturels, il est nécessaire d’économiser l’espace, de rechercher des formes urbaines et des types d’implantation des constructions qui optimisent l’espace et limitent les consommations de surfaces. Les développements des faubourgs et des lotissements demandent plus d’espace. Sur le bloc diagramme on note bien la différence de densité entre le centre-ville ancien et compact et toutes les zones d’extension plus récentes, que ce soit pour l’habitat ou pour les entreprises. On peut ajouter qu’une forme urbaine, dense et bien pensée, développe d’excellentes caractéristiques pour améliorer la sobriété énergétique des constructions et le confort de vie (Cf. partie approche environnementale).

La présence de la voie ferrée et de la route départementale agit comme une interruption entre les grandes entités écologiques (forêt et vallées) présentes ici. L’impact est limité car la vallée de la Dheune, principal corridor écologique, est préservée.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 12 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Perception du territoire

C’est un paysage relativement plat sur la majeure partie du territoire communal, avec des reliefs qui s’élèvent en partie nord-ouest. Des vues importantes sont dégagées sur l’ensemble du territoire en particulier : . Depuis les reliefs les plus importants en direction de la ville, de la plaine, . Depuis la plaine en direction des reliefs les plus hauts, . La perception de la Ville de Chagny dans son paysage. On perçoit également des éléments repères importants notamment l’église Saint Martin. Ils nous permettent de nous situer et de comprendre le paysage à grande échelle.

Bloc diagramme : éléments repères et points de vue principaux

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Vues A – Vues depuis la montagne de l’Ermitage

C’est un grand panorama. Le regard passe au-dessus des friches, des pelouses calcaires, etc. constituant le premier plan. Au-delà, on perçoit la ville qui s’est étirée en contrebas. Au loin le regard file en direction de la Côte de Beaune et ses ondulations. A

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Vues sur le paysage de la commune

Vue B – Depuis le chemin de Lessard Vue C – Depuis le chemin du Moulin de la Ville Vue D - Depuis le chemin du déversoir

On découvre sur Chagny un paysage relativement contrasté, constitué notamment par la plaine déployant ses champs de grandes cultures bordant la forêt de Chagny. Depuis le chemin du Moulin de la Ville, le paysage est tout autre. Il est véritablement associé à la vallée de la Dheune dans laquelle se profilent les ripisylves des berges, quelques rideaux de haies bordant partiellement les différentes parcelles, des arbres isolés et où se matérialisent de nombreux jardins familiaux. Enfin depuis le chemin du Déversoir on découvre le tracé rectiligne du Canal du Centre traversant le paysage de plaine.

Vues sur l’’église Saint-Martin, élément repère du centre-ville, peu perceptible depuis les alentours

Vue E – Depuis la rue Pasteur Vue F – depuis la rue Grabiau

B C

DE F

En terme d’élément repère, on recense principalement l’église romane Saint Martin. Depuis la rue Pasteur, on remarque l’importance de la co-visibilté entre ce monument et les paysages naturels emblématiques de la Bourgogne-Franche-Comté. Cependant celle-ci reste peu perceptible compte tenu de la faible hauteur de son clocher.

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A.2 Perception de la ville et de son territoire

A.2.1 Contexte administratif du territoire

Chagny est une commune française située dans le département de la Saône-et- Loire, dans le sud est de la région Bourgogne-Franche-Comté. Située à 60 kilomètres au sud de Dijon et 150 km environ au nord de Lyon, à la limite sud du département de la Côte-d'Or, à une égale distance d’un peu moins de 20 km de Beaune au nord et de Chalon-sur-Saône au sud, la commune de Chagny est un carrefour de communication qui permet la mise en relation de plusieurs axes : ferroviaire, routier et fluvial. Sur le flanc nord-ouest de la commune se trouve l’extrémité des vignobles de la côte d’Or, vignobles dont celui de Chagny fait partie. La ville de Chagny est bordée au nord par le cours d'eau de la Dheune, qui traverse la commune d’ouest en est, et à l’ouest par le canal du Centre. La commune de Chagny fait partie de la Communauté d’Agglomération « BEAUNE CÔTE & SUD » composée de 53 communes, et dont le siège est situé à BEAUNE. Sur ces 53 communes, 49 appartiennent au département de la Côte-d’Or et 4 sont situées dans le département de la Saône-et-Loire. Cette communauté d'agglomération, créée le 1er janvier 2007 compte 52 741 habitants.

En 2014, la population de la commune de Chagny comptait 5704 habitants, ce qui en fait la 16 e commune du département de la Saône-et-Loire (sur les 567 communes que compte le département). L’évolution de la courbe de population communale depuis la Révolution, dépassant pratiquement les 4 500 habitants au début du XXe siècle, montre un accroissement régulier important durant le XIXe siècle (+environ 50%). Après une stagnation dans la première moitié du XXe siècle (crise économique et guerres), la croissance, au lendemain de la fin de la deuxième guerre mondiale, repart de façon exponentielle pour dépasser les 5 000 habitants aujourd’hui, soit un large doublement en deux siècles.

Carte 5 - Evolution de la population depuis la Révolution française – Source Laboratoire de Démographie Historique - EHESS

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A.2.2 Spécificité Socio-Démographique

Les tranches d’âge de la population communale font apparaître une population essentiellement composée d’adultes et de jeunes adultes (15-60 = + de 55% du total). Un quart de la population a plus de 60 ans pour 17% de jeunes de moins de 14 ans.

Les types de logements présentent un caractère particulier pour une commune de cette envergure : la répartition pratiquement équivalente entre appartements et maisons (45%-55%), fruit d’une politique de construction de logements collectifs soutenue dans les décennies 1970-80. Ce caractère particulier des implantations bâties forme un contraste fort dans le paysage urbain, entre étalement et densité. On notera que les logements sont à près de 90 % des cas des résidences principales, avec un taux de vacances de logements qui croît de façon relativement significative entre 2007 et 2012 (environ 1% par an).

Le taux d’occupation des logements fait apparaître une tendance au desserrement sur les 30 dernières années, conséquences de l’augmentation des familles monoparentales et du vieilliss ement de la population (ce qui induit une augmentation de la demande de logement).

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B - L’HISTOIRE - MORPHOGENÈSE

B.1 Les premières implantations

Les planches qui suivent ne sont pas une nouvelle histoire de Chagny par ailleurs bien documentée : il s’agit plutôt de comprendre l’émergence d’un territoire c’est-à-dire le façonnement lent d’un espace, une histoire des formes spatiales par rapport aux implantations humaines, créant un territoire unique et transmis dans la longue durée jusqu’à aujourd’hui. Le choix des sources scientifiques traitant de la Côte d’Or est lié à la position de Chagny en limite des deux départements, avec cependant une appartenance géo-historique territoriale à ce qui constituera la Côte d’Or. Observer l’évolution du contexte sur la longue durée permet de comprendre comment ces éléments —ressources naturelles, organisations sociales, conditions de vie— ont interagi et ont produit le territoire actuel. Le patrimoine est fait tout autant d’immatériel que de conjoncturel, il est constitué de ce que les groupes humains ont pu construire à partir de ces données fructifiées. La série de cartes qui suit a pour objectif de saisir les étapes du développement de ce système morphologique. La combinaison des trois séries d’éléments – topographies et milieux – ressources territoriales – évènements humains, rejouent constamment dans le temps les termes de cette histoire dont témoignent des indicateurs matériels qui forment le patrimoine aujourd’hui.

B.1.1 Avant les romains

La carte de répartition des sites du Néolithique moyen et du Néolithique final en Côte d’Or montre que, sur les 13 sites recensés par Pierre Chevillot (1984) 6 se situent à environ 20 km autour de Chagny, ce qui souligne la concentration de l’occupation humaine de ces périodes préhistorique. Ces sites sont des grottes, des nécropoles, des sépultures collectives, un « camp »… (Beaune (2), Detains-Bruant, La Rochepot (2), Meursault, Monceau-Echarnant, Saint Romain, Vauchignon).

Ces implantations soulignent une très longue implantation humaine dans le grand dispositif de la Côte de Beaune particulièrement propice à l’installation humaine, à la façon de la vallée de la Vézère en Dordogne (plusieurs atouts : l’eau, la côte et ses abris les grottes, les ressources alimentaires de la faune et Carte 6 – Le site pré et protohistorique du Mont-Milan à Meursault, Pierre Chevillot, de la forêt). Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Beaune (Côte d’Or) Histoire Lettres Sciences et Arts, année 1984, tome LXV, pp39-59.

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B.1.2 Carte Archéologique du SRA

Sur les 31 implantations repérées, 38,7% concernent l’époque médiévale, 35,5% concernent la période gallo-romaine et encore 16,2% concernent la préhistoire, le reste étant soit relatif à la période contemporaine, soit considéré comme d’époque indéterminable. Ainsi il faut souligner l’importance de l’ancienneté des implantations humaines dans la commune de Chagny, et la multiplicité de celles-ci, qui traduisent la force de la cité et la richesse de son développement en particulier à l’époque médiévale.

A proximité, sur la côte dans la commune limitrophe de Remigny, au lieu dit Collonges, l’exploitation de carrières a permis en 1832 l’exhumation d’un cimetière mérovingien —entre 475/750 environ, à Collonges fin VIe et VIIe siècle— fouillé en plusieurs fois entre 1860, 1868-69, 1888 et enfin 1897 (de même sur la commune voisine de Chassey).

Il faut aussi noter la présence de « voies » sur de longs linéaires qui prouvent l’ancienneté du carrefour de ce territoire.

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B.1.3 Le monde médiéval rural en Bourgogne LE BEAUNOIS vers 1450 limites actuelles des communes Les implantations rurales du Beaunois au moyen-âge se caractérisent par l’émergence entre le XIIe et le XIIIe siècle de granges, exploitations agricoles fondées à l’écart des villages par les seigneuries foncières qui jouent un rôle fondamental dans la conquête des terres nouvelles et dans le développement de l’économie rurale. L’essor vient du monde monastique, particulièrement important en Bourgogne, à cette période. Sur 166 habitats recensés par les enquêtes fiscales de la période, 52 sont des villages et 34 sont des granges. Ces granges s’installent en marge des terroirs villageois, derrière la côte sur les hauteurs (7 sont dans la plaine de la Saône et 27 sur les hauteurs). Elles colonisent des milieux difficiles, isolés, dans des massifs forestiers loin des cours d’eau et des voies de communication et des riches terres dans ces « déserts » recherchés par les groupes monastiques. Les promoteurs des granges du Beaunois sont à pratiquement 73,6% des religieux (moines 64,8% et chanoines 8,8%) et pour 26,4% des laïcs (Duc et autres). Bien que n’étant pas toutes des créations ex nihilo (des dénominations topographiques apparaissent pour certaines dès le 9e siècle), le mouvement de création est continu et l’occupation est pérenne : 14 au XIIe, 9 au XIIIe, 6 au XIVe et 5 au XVe. 22 sont toujours en activité au XVIe et 25 au XXe siècle.

La puissance de ces outils de production se lit encore dans le paysage aujourd’hui, étant liée à l’envergure (surface entre 30 et 150 hectares d’un seul tenant) et aux conditions d’exploitations échappant aux contraintes communautaires ordinaires de l’époque. On peut encore aujourd’hui mesurer l’impact des défrichements : à Crepey par exemple la clairière s’étend sur plus de 4km2. Cette production massive se déploie dans les cultures mais aussi dans l’élevage (Citeaux dispose de 14000 moutons au XIVe siècle au sein de ses 10 granges du Nuiton et du Beaunois). L’importance des bâtiments est à la hauteur de cette production : taille des installations, qualités des matériaux, Carte 7 – « Les granges seigneuriales du Beaunois au moyen-âge », Corinne BECK-BOSSARD et Patrick BECK, entretien sont encore perceptibles dans les ensembles bâtis bulletin trimestriel du Centre Beaunois d’Etudes Historiques (Société d’histoire et d’Archéologie de toujours en place. Beaune), n°100, Dossier spécial Pour une histoire rurale du Beaunois, septembre 2007, pp 57 -67.

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B.1.4 Voies Gallo-Romaines : les reconstitutions du XVIIIe siècle

A partir du début du XVIIIe siècle les interrogations sur les sociétés antiques dépassent l’intérêt que l’on portait depuis la renaissance essentiellement aux textes pour se pencher sur les traces matérielles repérables de ces sociétés. Toutes sortes d’explorations, de fouilles se développent accompagnées de recherches dans les textes mais non plus dans une optique d’épopée mais dans une interrogation culturelle sur les pratiques dans ces sociétés en particulier dans un travail à rebours qui tente d’élucider les implantations antérieures dans le royaume de . Il est probable que l’importance des vestiges encore présents dans le paysage du temps ait attisé la curiosité. L’époque est à l’exploration naturaliste du monde. Les cartes ci-contre appartiennent à cette quête : la restitution des circulations dans le mode romain en Bourgogne. Quoiqu’il en soit, ces travaux recoupés depuis avec des fouilles archéologiques, témoignent de la position de carrefour qu’occupe Chagny, au croisement de voies de grande importance et au cœur de la mise en communication de grands ensembles géographiques (plaines et cotes, plaines et hauteurs) à proximité de voies navigables et de grands centres commerciaux très actifs dans l’antiquité sans interruption avec le moyen-âge.

Les recherches archéologiques qui se développent dans le courant du XVIIIe siècle Chagny est mentionné pour la première fois dans une charte du IXe siècle en 840. En 1220, on trouve la trace de la fondation d’un prieuré, et d’une charte d’affranchissement en 1224.

Dans un article paru dans les Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie, (Chalon sur Saône, Saône et Loire) en 1844 sous le titre « Bellecroix tire-t-il son nom de la vision de Constantin ? » (pp.275-286), l’auteur, Charles BRUNOT, restitue l’épisode d’une vision miraculeuse (grande croix étoilée lumineuse dans le ciel) dont aurait été le témoin Constantin vers l’an 310. Constantin, alors général romain en campagne, aurait été le témoin d’une extraordinaire explosion lumineuse dans le ciel, prenant la forme d’une croix lumineuse, à rapprocher d’un signe chrétien, alors qu’il se trouvait dans la région d’Autun, événement qui le conduit à faire combattre ses armées sous une sorte de bannière chrétienne. L’objectif du texte est, par le truchement de l’auteur, d’exposer les droits à faire valoir par la localité de Bellecroix pour être admise à la dignité de « lieu historique de la vision de Constantin ». Ainsi sont exposés les caractères de l’existence attestée d’une commanderie à Bellecroix, Commanderie de l’Ordre de l’Hôpital de Saint Jean de Jérusalem, relevant du diocèse de Chalon, (premières chartes entre 1189 et 1199) de part ses archives (conservées aux archives départementales de Saône et Loire) qui renferment de nombreuses traces des rapports qu’elle entretint au cours du temps avec les évêques de Chalon (la commanderie possédait une résidence d’hiver à Chalon). L’un des arguments avancés par l’auteur pour asseoir la probabilité de cette localisation de l’événement, se fonde sur la situation de Bellecroix qui se « trouve à un nœud de voies romaines : la première reliant Segustum (Pas de Suze) à Gesoriacum (Boulogne sur Mer), par Sens et Lutèce, qui est devenue la route nationale 6 [après avoir été la route royale n°6] ; la seconde reliant Trêves à Arles, a été utilisée sur une grande partie de son parcours par la route nationale n°71 de Sarreguemines à Marseille. Enfin une troisième voie, plus ancienne encore, faisait communiquer le pays des Helvètes avec le pays des Eduens, par le gué d’Allériot, plus ancien que le pont Saint-Laurent». D’autres arguments portent sur la présence d’une curie romaine en ces lieux en lisière de la vaste forêt de Chagny, curie qui aurait pu servir comme un des points de ralliement des armées concentrées par Constantin (voire de quartier général provisoire) au moment au celui-ci réunit les différentes troupes « juste » avant de marcher sur Rome, à la conquête de l’empire. Quoiqu’il en soit (notamment sur la signification politique très importante de cette apparition dans le champ des enjeux de pouvoir de cette période dans un temps de basculement entre le monde polythéiste et la chrétienneté) et si les avancées historiographiques ont depuis étoffé le regard sur cet épisode (Jacques MOREAU, « Sur la vision de Constantin (312) », Revue des Études Anciennes, Tome 55, n°3- 4, pp.307-333), ces recherches apportent Carte 8 - Chalmandrier Nicolas, graveur Carte pour la voye romaine des éléments très appréciables sur les d'Auxerre à Sens 1764 Réduite d'après les cartes générales de la France caractères d’ancienneté des implantations (levées par Ordre du Roy et terminée en février 176 5),1764-1765 - Source de la commune de Chagny. BNF Gallica

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B.2 Le développement dans la contrée sous l’Ancien Régime B.2.1 La représentation cartographique La cartographie est aussi un outil très pertinent pour évaluer un lieu. Les cartes du XVIIe obéissent à plusieurs objectifs qui ne ressortissent plus seulement à l’art de la guerre : certaines cartes ne sont plus produites seulement dans cette optique. On effectue un repérage de la position relative des lieux mais aussi on va fournir des éléments constitutifs de l’importance de ce lieu. En effet, l’Ancien Régime ne proportionne pas avant tout l’importance d’une ville au nombre de ses habitants mais plutôt à la valeur de ceux-ci et à l’ancienneté de leur charte et à leur capacité à obtenir des places du pouvoir (baillage, grenier à sel..). Ainsi sur les trois cartes ci-contre on peut noter à la fois l’importance accordée à Chagny grâce au graphisme du nom par exemple et aussi une précision croissante de sa représentation et de celle de son environnement. La vigne y apparaît comme un fil conducteur que l’on peut suivre…

Cartes 9 – Sources BNF Gallica 1. [Carte de partie de la Bourgogne au Sud de] 1 Nuictz [et à l'Est de] Arnay le Duc, Sanvigne [et] Charole. [ca 1625]. 2. Evesche de Challon sur Saone. Balliage de Challon sur Saone et en Bourgogne - Par Nicolas Sanson, 1659. 3.Carte du Duché de Bourgogne et des Comtez en dépendans, dressée par l'ordre de Mrs les Elus généraux de la Province sur un grand nombre de Mémoires - Partie méridionale du Duché de Bourgogne - Par Guillaume Del'Isle. 1709 .

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Un témoignage très intéressant pour connaître le Chagny au seuil de la révolution industrielle est le récit de Thomas Jefferson qui alors ambassadeur des Etats Unis d’Amérique en France depuis 1785 et il entreprend un grand voyage de 8000 km en Europe dont 4000km en France entre 1787 et 1788. Lors de ce voyage il visite environ 70 villes et ses carnets de voyages sont une mine d’informations sur les mœurs, les paysages, les productions agricoles et les métiers. En traversant la Bourgogne en 1787, il note après avoir visité Pommard, Volnay, Meursault : « En descendant vers Chagny, je remarque sur la gauche des plaines, riches d’un terreau brun rougeâtre parsemées de nombreux petits cailloux, qui s’étendent jusqu’à la Saône, et, sur la droite, la chaine de montagne que l’on appelle la côte […]. Les plaines sont couvertes de champs de blé sans clôture, et la côte de vignobles clôturés par de petits murets de pierres sèches. Les forêts sont abondantes. On rencontre quelques troupeaux de petit bétail et de moutons, de belles mules de Provence, qui coûtent vingt louis. On les dresse pendant deux ans et elles vivent jusqu’à trente ans. Actuellement on plante, on taille, on greffe les vignes. Pour créer une nouvelle vigne on plante les ceps à intervalle dans des rigoles, lorsqu’ils prennent de l’ampleur, on les taille. Les vignes donnent alors de nouveaux sarments qui remplissent tous les espaces intermédiaires, en parfait désordre. En définitive, chaque pied de vigne occupe [environ 30 cm par 30 cm], il commence à être rentable à cinq ou six ans et sa durée de vie est de cent ou cent cinquante ans . » Thomas Jefferson, Journal de voyage en Europe. Récit de ses voyages à travers la campagne et les régions viticoles du continent européen en 1787-1788, Traduction de Jean Gamard, Bordeaux, 2001, 144 p. Cité par Patrice CHAPLIN, Mémoire et histoire du Pays de Chagny , Bulletin n°8, juin 2012, pp.13-15.

A l’époque de ce voyage Chagny est un gros bourg rural à la croisée de deux chemins et pour lequel la vigne constitue un moteur économique local.

Le XVIIIe et son souci cartographique vont être à l’origine de relevés des routes existants, relevés effectués par le corps des ingénieurs des Ponts et Chaussées nouvellement créé à l’initiative royale pour se pencher sur la question d’un entretien administré de façon centralisé des voies de communication dans le royaume de France. Il s’agit d’assurer un développement fiable et continu des communications en particulier entre les grandes villes. Les relevés des faubourgs (alors que les gravures les gomment parfois) donnent à voir les cultures et l’occupation de l’espace avec une grande qualité d’information et de détails (densité, qualité des cultures, disposition des faubourgs).

Carte 10 – Atlas général des routes de la Province de Bourgogne C 3882-1 - Feuille n°1 : Chagny…. - 1759-[1780] - AD 21 ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 24 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

La complexification de la production cartographique qui veut construire des instruments de connaissance les plus complets possibles se développe : la carte ci- dessous montre le souci de repérage des différents éléments constituant l’économie des territoires : importance hiérarchisée des agglomérations, ressources agricoles et industrielles, hiérarchie des voies de communication. Ces plans permettent aussi de comprendre que l’on se pose des questions de morphologie urbaine au milieu du XIXe, en réfléchissant aux moyens de désenclaver les quartiers aux parcellaires médiévaux devenus très denses au cours de l’époque moderne.

On peut y voir Chagny insérée dans l’économie régionale avec une bonne visibilité de l’étendue du vignoble.

Carte 11 – Atlas général des routes de la Province de Bourgogne C 3882-1 - Feuille n°1 : Chagny…. - 1759-[1780] AD 21 Extrait

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B.2.2 Des caractères d’urbanité

Avant la révolution de 1789 on décompte environ 400 greniers à sel (création mi-XIVe siècle) sur l’ensemble du territoire : il s’agit à la fois d’entrepôts pour le sel de gabelle et de tribunaux pour juger les litiges sur la gabelle « de petite mesure ». A Chagny existe une chambre à sel, simple lieu de vente dépourvu de juridiction et rattaché à un grenier voisin, ici celui de Beaune : en 1694, elle devient Grenier à sel , signe de la montée en puissance de la ville. Carte 12 – Le grenier à sel à Chagny AD 71 Claude Courtépée (1721-1781), grand historien de la Bourgogne dont il est natif (Saulieu où son père était 4 rue Marc BOILLET tanneur) mentionne le grenier à sel de Chagny. Destiné à l'état ecclésiastique, il étudie le droit et est reçu bachelier à la faculté de Dijon. Il entre ensuite au séminaire et est ordonné prêtre (il est curé de la paroisse Saint-Pierre d’Autun en 1754). Il s'oriente vers l ‘enseignement (professeur et préfet des études au collège des Godrans à Dijon). Passionné d’histoire et de géographie, il écrit les annales de sa province. Le premier volume de la Description générale et particulière du Duché de Bourgogne parut en 1774, suivi de cinq autres dans les six années qui suivent, et le tome sept posthume en 1785, constituent une source incomparable sur la Bourgogne.

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La gabelle, à l’origine impôt indirect médiéval sur la consommation, se concentre exclusivement sur le sel à l’époque moderne et représente alors 6% des revenus royaux, la royauté ayant accaparer, au milieu du moyen âge, à son profit le monopole et la vente de cette denrée stratégique. En effet le sel , longtemps seul moyen de conserver les aliments, permettait la fabrication des salaisons et le séchage des poissons et viandes douces. Il était également un composant nutritif indispensable pour le bétail et un élément chimique indispensable pour certaines activités industrieuses (parfois même utilisé comme monnaie d'échange). Les greniers à sel comptent un personnel important, agents royaux de la Ferme Générale (compagnie financière qui, à partir du XVIIe siècle, prend « à ferme » c’est-à- dire se charge de collecter et de gérer une partie de l’impôt royal —impôts indirects, droits de douanes, droits d’enregistrements et certains produits domaniaux— moyennant une redevance, ce ne sont donc pas seulement des banquiers mais des gestionnaires de ces revenus), qui assurent la mesure et la vente du sel, perçoivent les fonds et jugent les contentieux. L'affermage de la gabelle se généralise. Les agents des greniers sont alors déchargés de leurs activités commerciales et fiscales. Ils se consacrent principalement à des fonctions de police et justice pour lesquelles sont créés des offices de lieutenants, procureurs, sergents, greffiers, et contrôleurs. En plus des employés de la Ferme Générale, les greniers à sel étaient gérés par des officiers : un président, un grénetier, un contrôleur, un procureur du roi, un greffier. L'office constitue jusqu'au XVIIIe siècle la base de fonctionnement de l’administration publique, notamment dans les domaines de la justice et des finances. Ces offices sont achetés à l’administration royale qui délègue ainsi une partie de sa charge de travail à des particuliers qui effectuent le travail en échange d’une rente versée, sorte de commission sur les actes effectués. Le titulaire de l'office est appelé officier : il doit, en échange de la dignité que lui confère l'office et les gages qui lui sont rattachés, accomplir un service administratif. L'officier est le fonctionnaire de l'époque.

4 rue Marc BOILLET

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Le sort du château de Chagny est un symbole des bouleversements qui ont affecté la cité et qui ont contribué à transformer sa physionomie à un tel point que les traces antérieures aux mutations dues à l’industrialisation de cette commune dans le courant du XIXe siècle, sont aujourd’hui peu perceptibles. Alors que cette résidence de grande qualité avait traversé les siècles sans trop de dommage y compris lors des traverses révolutionnaires, le château ne devait survivre longtemps à cet ancien régime qui l’avait fait naître. Malgré une belle reconstruction du château médiéval douze ans avant la Révolution, avec notamment la construction d’une rotonde avec coupole, le domaine et ses dépendances, ancienne propriété de la famille La Boutière (alliée aux Clermont Montoison depuis 1706), sera vendu comme bien national, car la famille Clermont Montoison est une branche des Clermont Tonnerre, très grande famille noble de France, dont l’origine chevaleresque remonte au XIe siècle : ils émigrèrent à la Révolution et ne revinrent pas.

Les gravures ci dessous, datant respectivement d’environ 1785 pour celle de gauche et de 1818 pour celle de droite montrent l’envergure du château dans le paysage, serti dans l’écrin de son parc arboré, avec son mur d’enceinte et l’aspect majestueux de son grand escalier. Tel que l’édifice séduit un nouveau propriétaire, lui aussi issu d’une ancienne et illustre famille bourguignonne, qui l’acquiert en 1814 auprès des nombreux petits acheteurs qui l’avaient acquis lors de la vente comme bien national, et le conservera jusqu’à son décès en 1826. Il devient alors la propriété de négociants en vin qui utilisent ses caves puis celle d’un prêtre qui y installe une école de jeunes filles. Privé d’entretien durant 40 ans et menaçant ruine, le château est démoli en 1866 pour faire place en 1889 à l’institution religieuse éducative des frères maristes dont seul le parc conserve encore la trace de cette implantation antérieure.

Illustration 14 – Vue du Château de Chagny, sur le grand chemin de Beaune à Châlons (sic) Illustration 13 – Vue du Château de Chagny, entre Beaune à Châlons (sic) J. Buvry, Jean Baptiste Lallemand, circa 1785, Source BNF Gallica Bourgogne, 1818, Source BNF Gallica

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B.3 Les programmes du XIXe siècle Le cadastre Napoléonien levé en France sur décision de Napoléon 1 er constitue une excellente documentation sur la situation des espaces français et de leur occupation foncière au début du XIXe siècle . Ce plan cadastral rassemble dans un ensemble cartographique homogène par ses méthodes de levée (arpentage) et par ses entrées, un cadastre parcellaire unique et centralisé, outil juridique et fiscal destiné à permettre une imposition équitable des citoyens quant aux contributions foncières. Mis en œuvre à partir de 1812 (loi du 15 septembre 1807) jusque presque au milieu du XIXe siècle (selon les régions), il succède aux plans cadastraux actifs sous l’Ancien Régime, très hétérogènes dans leurs présentations, leur date, leurs unités de mesure, et l’éparpillement de leurs origines (les différents types de propriétaires fonciers), plans cadastraux abolis par la Révolution qui refond totalement le régime de la propriété foncière.

À Chagny le cadastre napoléonien date de 1827, et la feuille consacrée au centre de la ville permet d’avoir une idée précise de l’extension de celle-ci par rapport au relevé de l’Atlas Les faubourgs se sont allongés le long des voies de communication en particulier sur la route de Chalon à Beaune, et les constructions se sont épaissies et densifiées pour former des ilots bâtis en cœur de bourg.

L’hôpital de Chagny est refondé au début du XVIIIe siècle : si différentes traces font état de léproseries et même d’un premier hospice fondé dans le courant du XIIIe siècle (Marguerite de Vienne), le baron de Chagny fait re- construire un ensemble (douze lits 4 religieuses) confirmé par lettres patentes de Louis XIV, doté en 1715 d’une fameuse apothicairerie toujours visible aujourd’hui. L’ensemble sera agrandi en 1776 (12 lits de plus), couplé à la démolition en 1777 des anciens bâtiments de la léproserie devenue hospice. Le Théâtre lui signe le développement de la ville dans le courant du XIXe siècle et la confortable aisance des citoyens de Chagny : sa construction en 1881, à l’instigation d’un notaire de Chagny amateur éclairé d’art lyrique, dote la ville d’une véritable salle de spectacle dès son rachat par la municipalité en 1885, après la faillite du notaire. Lieu accueillant de multiples manifestations (bals, concerts, réunions politiques, soirées théâtrales et cinématographiques, voire banquets), c’est un lieu essentiel dans la vie sociale de Chagny durant tout le XXe siècle.

Carte 15 – Cadastre Napoléonien : Chagny Section du cœur de bourg –1827 - AD 71 ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 29 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

B.3.1 Un carrefour de communication toujours attractif : le Y de Chagny

Le carrefour routier Le plan d’assemblage du cadastre napoléonien (1827) de la commune de Chagny permet d’avoir une vision d’ensemble de la commune : on notera l’importance des voies de communication qui se croisent autour du bourg formant ainsi une sorte de confluence en Y entre la côte au nord est vers Beaune et Dijon, la voie au sud sud est vers Chalon et celle au ouest nord ouest vers Autun. Les voies de circulation routières recoupent les voies d’eau notamment la vallée de la Dheune et le canal du centre qui coulent tous deux suivant une direction SO-NE (puis le canal à partir de Chagny s’infléchit vers Chalon tandis que la Dheune poursuit son chemin vers la Saône vers l’est).

On notera la présence à l’est du territoire communal de la Tuillerie (sic) en lien avec la ressource en argile, au delà du hameau de Belle Croix (encore en deux mots). Cette exploitation de l’argile est d’une longévité très importante en raison de la quantité et de la qualité exceptionnelle de cette matière présente sur la commune : la carrière de la forêt de Chagny permet une exploitation jusqu’à 40 mètres de profondeur. Cette ressource a complété les apports de la viticulture dans les bourgs de la région les tuileries formant des hameaux de production. Parmi ces industries liées aux ressources géologiques locales, la présence conjointe de sable dans les carrières d’argile de la forêt de Chagny a aussi permis la production de verre conséquente : une verrerie créée en 1861, qui produira 3 000 000 bouteilles par an durant les 19 années de son exploitation. A sa fermeture en 1880, une tuilerie sera fondée sur son emplacement en 1881.

Carte 16 – Cadastre Napoléonien : Chagny Plan d’assemblage de la commune – 1827 - AD 71 ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 30 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Le canal du Centre

La Dheune affluent de la Saône, et la Bourbince affluent de la Loire, ont depuis longtemps (XV e-XVI e siècles) retenu l'attention des ingénieurs par l'orientation de leurs cours, qui permettaient d'envisager une liaison entre le sillon rhodanien et la Méditerranée d'une part, et l’Atlantique ou la Manche, la Loire étant elle-même reliée à la Seine depuis 1642 par le canal de . Le projet soutenu par l'ingénieur Thomassin est d'abord en concurrence avec le canal de Bourgogne, mais les deux canaux seront finalement réalisés. En 1764 Noël de Régemortes, ingénieur des Turcies (digues) et levées, examine la Dheune pour en évaluer la navigabilité (on pense alors aux possibilités de flottage des bois). Le grand artisan du canal du Centre est Émiland Gauthey (1732-1806), ingénieur des États de Bourgogne : son projet, élaboré et modifié pendant plusieurs années, est approuvé en 1782 par le Parlement de Bourgogne et réalisé de 1784 à 1791-1793 sous son autorité. Appelé à l’origine « canal du Charolais », l’ouvrage est alimenté par les étangs et les divers cours d’eau des bassins versants. Des aménagements ultérieurs interviendront pour renforcer l'alimentation en eau, ou la mise en œuvre de gabarit (années 1830 puis de 1880 à 1885). Dans les années 1950 les "Ponts et Chaussées" décidèrent, en accord avec la municipalité de Chalon-sur-Saône, la fermeture du débouché historique du canal à Chalon. Le nouvel embranchement du canal pour conduire au nord de Chalon, fut réalisé à partir de 1951 et ouvert à la navigation en 1959. Le comblement de la portion du canal passant dans Chalon sera terminé en 1960. En effet, l'activité commerciale du canal du Centre a été importante, constitué essentiellement par le charbon de Montceau-les- Mines et les matériaux de construction, comme l'argile pour les tuileries de Chagny. Mais la lenteur des transports fluviaux sur le canal comparés au chemin de fer, les interruptions estivales liées au manque d'eau, la rupture de charge obligée pour prendre les grands bateaux de la Loire et de la Saône et les droits de navigation jugés prohibitifs, ont pénalisé l'activité du canal, qui n'a pas survécu à la fermeture des mines de Montceau amorcée dans les années 1960 et achevée en 2000.

Carte 17 – Canal du Centre – Plans aquarellés - 1782 AD 71 [Cote C SUP CC 368]

Carte 18 – Canal du Centre – Tracé schématisé - 2014 Source Service Inventaire et Patrimoine Région Bourgogne

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B.3.2 Des liaisons ferroviaires précoces

L’arrivée de la ligne PLM est précoce à Chagny puisqu’elle intervient en 1849. La région, qui se caractérise par une forte implantation industrielle et minière à l’ouest, va faire l’objet de projets et de réalisations de voies destinées au transport de matières premières notamment. Chagny, de part sa position de carrefour, va devenir une plaque tournante pour le transport de charbon en provenance du bassin houiller de la région d’Autun. La carte ci-dessous présente les projets de différents tracés d’une ligne de chemin de fer pour lier les sites houillers et les sites industriels.

Carte 19 – Carte du chemin de fer de l’Autunois, ligne de à Chagny, Tracé de la Compagnie de Lyon, 1891 - Source BNF Gallica

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La vue générale de la gare de Chagny vers 1900, ci contre, montre la densité du trafic. Les quarante années entre 1890 et 1930 constituent une période faste pour l’activité ferroviaire à Chagny, qui compte à la fois une vaste gare de voyageurs (6 à 7 quais en service reliant entre autres Paris Lyon Nevers Autun : les cartes postales montrent les services proposés dont un poste de télégraphe sur un quai, une boutique bien achalandée, un buffet, et alentour hôtels et restaurants), une importante gare de marchandise (tuiles, grains, farine, cuirs et bien sûr tonneaux de vin), un dépôt de locomotive (« une vaste rotonde pleine de locomotives en révision ou au repos ») et un centre de triage où sont montés et remontés les rames des trains. Les travailleurs cheminots, qui forment une partie importante de la population, impulsent une véritable dynamique dans la ville par les allers et venues des prises et déprises de poste à toute heure du jour et de la nuit : « des employés de gare coiffés de casquettes galonnées et vêtus d’uniformes marqués à l’écusson du PLM, des mécaniciens et chauffeurs, porteurs de paniers d’osier noir dans lesquels ils serrent leur repas, des chefs de train munis, en plus du même panier, d’une lanterne de cuivre et d’un drapeau roulé », décrits par Raymond Gillet dans « Quelques souvenirs des décennies 20 et 30 à Chagny » (Mémoire et Histoire du Pays de Chagny , bulletin n°12, Juin 2014) participent d’une identité urbaine industrieuse qui tranche avec la campagne environnante.

Illustration 20 – Vue générale des Gares, 1909 - source www.delcampe.net

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B.3.3 La situation territoriale de Chagny au milieu du XIXe siècle

Si le XVIIIe siècle a été le siècle d’une cartographie d’état issue d’une impulsion royale et mise en œuvre avec les travaux du corps des ingénieurs des Ponts et Chaussées, le XIXe siècle est celui de la statistique d’un état post révolutionnaire qui cherche à comprendre son territoire par la construction de données mesurées dans une démarche scientifique de comptage et de description à l’ambition encyclopédique s’appuyant sur une discipline naissance : la statistique. Ainsi, dans le premier tiers du XIXe siècle, une « Statistique du département de Saône et Loire » est rédigée et éditée en 1838, sous les auspices conjointes du conseil général du département et de la société d’agriculture sciences et belles lettres de Mâcon (son auteur, C.Ragut, est archiviste de la préfecture du département de Saône et Loire, et bibliothécaire de la ville de Mâcon). Ce document présente dans son chapitre XIII le canton de Chagny composé d’une population de 13 834 habitants dont 4454 propriétaires (715 patentables) pour 15 339 hectares cadastrés (5023 labours, 4440 bois, 3272 vignes, 1028 prés, 811 friches… et 21 usines) répartis en 13 communes. Pour chacune, outre un bilan des données historiques (toponymie, document de fondation, traces de château, de prieuré, d’hôpital, et seigneuries, événements marquants), sont signalés le rang administratif et surtout les éléments de l’activité économique.

Pour la commune de Chagny, « chef-lieu de canton, population 3107 habitants, 580 maisons, 1879 hectares cadastrés dont 828 en bois, 412 en labours, 381 en vignes, 109 en friches, 58 en prés… Chef lieu de perception et bureau de poste, relais de la poste aux chevaux, vastes carrières de pierre calcaire jaunâtre, 5 fours à chaux, 3 tuileries, 1 poterie, 3 moulins, 4 huileries dont une à vapeur, féculeries de pommes de terre, brasserie nombreux ateliers de tonnellerie et commerce des vins. (on notera que des carrières similaires sont signalées dans quasiment toutes les communes). (Source Mémoire et Histoire du Pays de Chagny , bulletin n°12, Juin 2014)

Carte 20 – Nouvelle Carte topographique, statistique et routi ère du Département de la Côte d'Or réduite de la grande Carte de Cassini par J.B. Noe llat,̈ (1er tirage 1820). Revue et corrigée sur les lieux d'après les Manuscrits de MR. de Monfeu et Didiet, 1828 - Source BNF Gallica

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B.3.4 Le développement scientifique puis « touristique » de la vigne : la Côte d’Or

Après la grande crise de la fin du XIXe siècle, le renouveau du développement du vignoble reconstitué va faire entrer la viticulture dans une nouvelle ère qui s’inscrit dans une perspective conjointe scientifique (repérer, analyser, quantifier le vignoble pour établir un classement) et touristique pour assurer la promotion de la production retrouvée. Dans ce contexte le travail de Jules LAVALLE, Histoire et Statistique de la vigne et des grands vins de Côte-d’Or , (Paris, Picard, Joeger, 1855, 244p.), constitue un socle de référence qui va assurer des classements dont l’importance ira en s’accentuant au cours du XXe siècle.

Carte 22 – Carte du Canton Carte 23 – Carte du Vignoble Bourguignon. Haute Bourgogne de Chagny, par Arthur et Beaujolais, dressée par M. Peyre, et éditée par la Chambre Langron, 1857 - Source BNF de Commerce et l'Ecole Supérieure de Commerce de Dijon, Gallica. 1934 - Source BNF Gallica.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 35 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Illustration 24 - Chagny la place d’Armes au début du XXe siècle - Source www.delcampe.net

Chagny poursuit au XXe siècle son développement économique et voit l’importance de sa physionomie industrielle s’accentuer aux marges du bourg ancien. Vers 1900, la population a pratiquement doublée par rapport au milieu du XIXe siècle (environ de 3000 habitants à 4800). Le trafic navigable et ferroviaire et surtout l’expansion des usines, qui attire une population active nombreuse, refondent l’organisation du bourg en créant de grands espaces nouveaux. La surface immense des installations industrielles et ferroviaires en regard de la surface de la ville du XIXe siècle, qui, de plus, s’implantent sous la forme d’unités de très grande taille forment des emprises autonomes et non poreuses par rapport au tissu urbain de la ville. Elles vont donner à Chagny une configuration particulière coupant le centre bourg des quartiers d’habitation qui vont se développer par la suite, Illustration 25 - Vues aériennes de Chagny dans la mesure où la population croît à nouveau de façon réalisées par la société Roger Henrard entre la fin exponentielle à partir de l’après seconde guerre mondiale, malgré des années 1950 et 1968 - Source AD 71 le tassement du trafic de marchandise qui intervient dans les années 1960, où canal et train sont concurrencés par d’autres modes de communication et surtout par la fermeture des mines de charbon régionales. ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 36 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

B.4 Morphogenèse de Chagny

B.4.1 La morphologie actuelle en regard du cadastre Napoléonien

Le résultat de la superposition (vert) des cadastres Napoléonien (bleu) et Actuel (jaune) montre les éléments bâtis implantés toujours présents depuis deux siècles. Ainsi apparaissent nettement les expansions XIXe et XXe qui vont enserrer la ville ancienne limitée jusqu’alors à son intra-muros et à des faubourgs très denses.

A l’intérieur du centre ville, la conservation du réseau viaire et des façades urbaines est excellente avec un maintien de la densité atteinte à la fin de l’ancien régime, dans un équilibre entre démolition et construction dans le courant des XIXe et XXe siècles.

Les faubourgs qui ont constitué très tôt dans l’histoire urbaine de CHAGNY des axes de développement, conservent une intégrité bâtie notamment dans les façades sur rue, assez denses dans leur implantation. Cependant l’importance et la configuration des XIXe et XXe (jaune) montre la force du développement de la commune durant cette période qui voit le nombre d’habitants doubler, avec des formes d’occupation à la fois moins dense (les maisons) et plus vastes (importantes unités parcellaires).

Si le territoire communal se caractérise non seulement par un habitat groupé, mais de plus regroupé dans le noyau urbain de la commune, il faut noter l’existence d’un hameau d’implantation très ancienne dans lequel sont toujours présentes les traces des occupations historiques : le « Château de Bellecroix ».

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B.4.2 Développement urbain de Chagny 1940-2016

Le développement urbain de Chagny est contraint par plusieurs éléments topographiques naturels et bâtis : les cours d'eau, les voies de chemin de fer et les axes routiers. L'urbanisation s'est toutefois effectuée au-delà de ces limites, modifiant profondément la physionomie de la ville, en particulier par l’importance des surfaces désormais construites.

1940 1953 1971

1991 2002 2016

Carte 26 – Évolution des espaces bâtis. Sur fond Photos aériennes, Géoportail.

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B.4.3 Développement urbain du secteur de Bellecroix à Chagny 1940-2016

La construction de lotissements pavillonnaires entre 1970 et 1991 a raccordé à la commune le hameau de Bellecroix, d’origine très ancienne. On peut également noter l'exploitation de carrières et la construction de l'usine de briques, moteur de développement économique et aux proportions hors normes vis-à-vis de l'existant dans la forêt de Chagny.

1940 1953 1971

1991 2002 2016

Carte 27 – Évolution des espaces bâtis. Secteur Bellecroix. Sur fond Photos aériennes, Géoportail.

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C - LES PROTECTIONS ET LES INVENTAIRES

C.1 Les protections et inventaires du patrimoine écologique

C.1.1 Le site Natura 2000 de « Pelouses calcicoles de la Côte Châlonnaise » 1. FR2600971 Carte 28 – Les sites Natura 2000 / SIG

Ce site présente une mosaïque remarquable de pelouses et landes des sols calcaires secs ponctuées de fourrés et formations arbustives, occupant les plateaux et hauts de pentes. Les conditions de sols et d'exposition chaude sont favorables au maintien de plantes méditerranéo-montagnardes rares et protégées en Bourgogne, en situation éloignée de leur station d'origine (Inule des montagnes, Coronille arbrisseau, Micrope droit).

Elles abritent une faune riche et originale : nombreux reptiles (Lézard vert), oiseaux (Alouette lulu, Bruant ortolan, Oedicnème criard) et insectes (Damier de la Succise) d'intérêt communautaire.

Les pelouses et leur faciès d'embuissonnement recouvrent près de 60% du site. Selon qu'elles sont pâturées, fauchées ou abandonnées, leur composition spécifique est très diverse et leur état de conservation très hétérogène. Leur maintien est nécessaire dans le réseau des pelouses au plan national en raison de leur position favorisant les échanges entre le Nord-Est et le Sud de la France.

Lézard vert Alouette lulu Bruant ortolan Oedicnème criard

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 40 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Des prairies se sont développées sur les sols plus profonds. Des landes à Genévriers et à Buis sont également présentes, ainsi que quelques falaises de faible hauteur et éboulis grossiers essentiellement d'origine anthropique (déblais, anciennes carrières, etc.).

La forêt est peu représentée : la chênaie pubescente, souvent hybridée, reste la formation forestière principale sur les rebords de plateaux alors que la hêtraie est développée sur quelques versants. Néanmoins, elle ne présente pas d'état mature sur la Côte Chalonnaise et est largement remplacée par un sylvofaciès de la chênaie- charmaie.

Vulnérabilité : Les pelouses sont des milieux instables évoluant vers le fourré ou la forêt à l'échelle de 30-40 ans. Sur le site, le maintien du pâturage a permis leur conservation mais certaines sont désormais embuissonnées à plus de 50% par les épines et le buis. L'abandon du pâturage permet une reprise des ligneux. Certaines pelouses ont également été plantées en résineux, entraînant une dissémination des pins vers les parcelles mitoyennes. Le développement des activités de loisirs engendre localement des dégradations (circulation d'engins motorisés hors voies autorisées, déchets, feux, escalade).

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C.1.2 Les ZNIEFF : Zones Naturelles d’Intérêt écologique Faunistique et Floristiques Carte 29 – Les ZNIEFF de type 1 / SIG Vallée de la Dheune ZNIEFF de type 1 identifiant 260014814

Zone de protection des prairies humides et mégaphorbiaires comme habitats déterminants. Comme autres habitats sont concernés : - Eaux douces stagnantes - Eaux courantes - Landes, fruticées, pelouses et prairies - Tourbières et marais - Prairies améliorées - Cultures

Côte

Chalonnaise de Chagny à Cluny ZNIEFF de type 2 identifiant 260014816

Zone de protection des landes, fruticées, pelouses et prairies comme habitats déterminants. Comme autres habitats sont concernés : - Forêts - Falaises continentales et rochers exposés - Grottes - Bocages - Carrières

Forêt de Marlou, Chagny, Gergy et étang de Gergy ZNIEFF de type 2 identifiant 260014873

Zone de protection des eaux douces stagnantes comme habitats déterminants. Comme autres habitats sont concernés : - Landes, fruticées, pelouses et prairies - Prairies humides et mégaphorbiaires - Forêts - Tourbières et marais ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 42 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

C.2 Les protections des sites et des monuments

C.2.1 Les sites inscrits / Le Bien UNESCO

Sur le territoire communal, plusieurs Carte 30 – Les emprises des sites inscrits et des abords du Bien UNESCO à CHAGNY secteurs sont concernés par des sites inscrits et par les Abords du Bien UNESCO, qui se superposent par endroit. 1+3 Ainsi, les différentes couleurs des cartes 3 ci-contre détaillent les emprises des périmètres des sites : - 1. Côte Méridionale de Beaune : site inscrit en 1992, (qui n’impacte pas le territoire communal) - 2. Côte Chalonnaise : site inscrit en 1974 - 3. Abords du Bien UNESCO : approuvé en 2015 Certaines zones des sites inscrits se superposent avec l’emprise des Abords 2+3 du bien UNESCO (1+3 et 2+3).

Les sites inscrits ne génèrent pas de règles particulières. Leurs évolutions doivent cependant être surveillées.

1

2 2

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C.2.2 Les Monuments Historiques

La commune de CHAGNY possède, sur son territoire, plusieurs Monuments Historiques (MH) : • Eglise St Martin : clocher classé MH en 1939 et église inscrite MH en 2010, • Croix du XVe : inscrite MH en 1997 (située dans le parc du Château de Bellecroix), • Borne colonne du XVIIIe siècle située au carrefour des RN6 et 481 : inscrite MH en 1939 Ces 3 Monuments Historiques génèrent des protections au titre des abords (cercles de 500m autour du Monuments), ce qui impose la consultation de l’Architecte des Bâtiments de France pour toutes les demandes d’autorisation de travaux et d’urbanisme.

En plus des Monuments Historiques de CHAGNY, des protections au titre des abords des monuments situés dans d’autres communes impactent le territoire Chagnotin : • L’ancienne station service du Pont de Paris : inscrite MH en 2012, sur la commune de CORPEAU, • La croix de Creteuil : inscrite en 1927, sur la commune de CHAUDENAY • 2 bornes armoriées : classées en 1921 et 1927, sur la commune de RULLY

Carte 31 – Les Monuments Historiques de CHAGNY et alentours

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Les Monuments Historiques (Inscrits ou classés) génèrent des protections au titre des Abords (cercle de 500m autour du MH). A CHAGNY, ces cercles recouvrent la quasi totalité de la ville ancienne et impactent fortement une grande partie des faubourgs. Toutes les autorisations de travaux, pour les immeubles situés à l’intérieur de ces cercles, doivent être soumises à l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France. Il conviendra donc d’analyser la pertinence de chacun des abords et son importance dans le paysage urbain pour définir le périmètre de l’AVAP et pour accompagner l’évolution des secteurs dans lesquels ils se situent. Dans d’autres cas, une procédure de modification des abords (PDA) pourrait être envisagée.

Carte 32 – L’impact des périmètres des abords de protection des MH dans l’urbain

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C.3 PADD et PLU

C.3.1 Le Plan Local d’Urbanisme (PLU)

L’Aire de Mise en Valeur du Patrimoine est une servitude d’utilité publique (SUP) relative à la conservation du patrimoine. Les SUP s’imposent aux documents d’urbanisme et constituent des limitations administratives au droit de propriété. Dans le cadre de l’AVAP, cela se traduit par le fait d’imposer certaines obligations de faire relatives à la protection du patrimoine à la charge des propriétaires désireux d’effectuer des travaux sur leur propriété. Les SUP doivent être annexées au PLU et s’imposent à lui.

L’article L642-1 du code du patrimoine indique que l’AVAP « est fondée sur un diagnostic architectural, patrimonial et environnemental, prenant en compte 1 les orientations du projet d'aménagement et de développement durables du plan local d'urbanisme ». Cette obligation est renforcée par l’article L642-2 du code du patrimoine qui dispose que « les objectifs (de l’AVAP) sont fondés sur le diagnostic…. et déterminés en fonction du projet d'aménagement et de développement durables du plan local d'urbanisme ».

La commune de Chagny dispose d’un Plan Local d’Urbanisme approuvé en 2003 et modifié en 2004.

Parmi les grands objectifs des orientations, est exprimée la volonté de tirer parti des ressources patrimoniales existantes liées à l’architecture, à l’eau (canal, port et rivières) aux paysages urbains et naturels, à l’environnement régional. En effet l’orientation « D. Préserver l’environnement, les ressources naturelles, les paysages et les richesses patrimoniales naturelles et humaines » indique vouloir : - Protéger la ressource en eau et les milieux aquatiques - Préserver le patrimoine archéologique - Protéger et mettre en valeur la vieille ville et les sites et monuments remarquables de la commune, du patrimoine et du paysage

En conclusion, le PLU de Chagny est aujourd’hui en révision. Ne se pose donc pas la question de la cohérence entre le PLU en vigueur et l’AVAP. Aussi, il est important de profiter de l’élaboration de ce nouveau PLU pour développer le thème du patrimoine dans le futur PADD.

Il existe également une autre obligation de cohérence entre AVAP et PLU qui vise à mettre en concordance le PLU. Il s’agit donc de supprimer les divergences entre les règles du PLU et celles de l’AVAP. Cette obligation codifiée à l’article L642-3 dispose que « lorsque le projet (d’AVAP) n'est pas compatible 2 avec les dispositions du plan local d'urbanisme, l'aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine ne peut être créée que si celui-ci a été mis en compatibilité avec ses dispositions … ».

Aussi, la création de l’AVAP est subordonnée à la mise en compatibilité du PLU dans sa partie réglementaire, ceci conformément aux articles L153-54 à L153-59 du code de l’urbanisme et relatifs à la procédure de mise en compatibilité du plan avec une opération d'utilité publique ou d'intérêt général.

Comme cela a déjà été dit plus haut, l’élaboration du nouveau PLU de Chagny est l’occasion d’intégrer directement les éléments de l’AVAP pour éviter une procédure de mise en compatibilité ultérieure.

1 La notion de prise en compte est moins stricte que celle de compatibilité, elle-même moins contraignante que l’obligation de conformité. Il s’agit seulement de ne pas ignorer les objectifs généraux d’un document de rang supérieur. 2 L'obligation de compatibilité est une obligation de non-contrariété : la règle est jugée compatible avec une autre dès lors qu'elle n'y contrevient pas. ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 46 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

C.3.2 Le SCoT Les orientations du SCoT, qui seront à décliner dans le PLU révisé, abordent également la thématique patrimoniale à plusieurs reprises, mais en orientant la question du patrimoine principalement vers le paysage, le patrimoine bâti n’étant mentionné là encore que par le biais du développement économique.

Diverses « ambitions » du Projet d’Aménagement et de Développement Durable du SCoT prennent en compte, de près ou de loin, la dimension patrimoniale (architecturale, urbaine, paysagère et écologique) du territoire : Ambition n°1 Cultiver la notoriété et l’excellence, clés de voûte du développement territorial Ambition n°3 S’inscrire dans le réseau écologique régional Ambition n°7 Soutenir les activités économiques rurales et touristiques Ambition n°8 Conforter le développement touristique et culturel Ambition n°9 Défendre et valoriser la charpente naturelle Ambition n°10 Protéger et valoriser la charpente paysagère Ambition n°11 Intégrer les préoccupations environnementales dans le projet de développement du territoire

Le Document d’Orientations et d’Objectifs qui traduit ces ambitions, se positionne de façon forte sur la valorisation des espaces et activités liés au vignoble, en cohérence avec le classement du territoire (Climats du Vignoble de Bourgogne) au patrimoine mondial de l’UNESCO. Carte 33 – Considérée comme « ville », ou « pôle secondaire » Chagny est amenée à Les espaces remarquables à préserver sont constitués d’espaces présentant une développer son influence sur l’aire urbaine du SCoT richesse écologiques (ZNIEFF, Zones NATURA 2000…), d’ensembles urbains anciens et de sites paysagers emblématiques. Source Cartographique : SCoT approuvé le 12 02 2014 Ce document repère également ce rtains points noirs à améliorer : Espaces dégradés d’entrée -traversée de ville à requalifier, mitage non maîtrisé à stopper, façades bâties, y compris économiques, à traiter, point noir bâti … La maîtrise de l’urbanisation est exigée : coupures vertes entr e les villages, certains fronts bâtis sont repérés…enfin, l’inconstructibilité des espaces protégés est de mise.

Les documents d’urbanisme devront prendre en compte, relayer et être compatibles avec ces orientations et objectifs.

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ZOOM SUR LA COMMUNE DE CHAGNY

Extrait de la cartographie des qualité s paysagères et patrimoniales du SCoT Source Cartographique : SCoT approuvé le 12 02 2014

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D - LES ÉTATS DES LIEUX

D.1 Paysage naturel et cultivé

Le bloc diagramme fait apparaître 5 grandes entités de paysage.

La commune de Chagny est morcelée par la traversée d’infrastructures routières (voie ferrée, RDs) et d’eau (canal) et la rivière de la Dheune avec ses affluents. Au carrefour de tous ces éléments, le bâti s’immisce entre les différents axes, avec parfois des difficultés de lecture d’un paysage urbain complexe.

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La Montagne de la Folie

Paysage La Montagne de la Folie est caractérisée par des pelouses calcicoles qui occupent les plateaux de la côte calcaire et des boisements en partie haute avec quelques buxaies. De larges points de vues s’ouvrent sur la ville, la plaine, etc. Les pelouses, assez morcelées, souffrent d’une certaine forme d’enfrichement dû à l’abandon des techniques pastorales. Les espèces pionnières reprennent donc rapidement leur place. Le buis sur ce secteur est une espèce colonisant fortement le milieu au détriment d’autres espèces végétales. On note la présence d’une végétation à caractère méditerranéen. Enfin sur les coteaux bien exposés, ce qui représente également la spécificité de cette Montagne, on retrouve la vigne formant de grands aplats cultivés. Nous sommes sur la Côte Chalonnaise.

La Montagne de l’Ermitage

Paysage La Montagne de l’Ermitage présente les mêmes caractéristiques principales que la Montagne de la Folie. Cependant les pelouses calcicoles enfrichées semblent plus nombreuses. La vigne est beaucoup moins importante sur les bas de coteaux. Enfin on découvre un certain nombre de carrières laissant encore apparaître les fronts de taille calcaires. La végétation, suite à l’arrêt d’exploitation de certaines d’entre elles, reprend ses droits et colonisent peu à peu ces lieux spécifiques.

Intérêt écologique Ces montagnes comportent un grand intérêt écologique repéré au titre d’inventaires pour la protection écologique (voir pages précédente sur les zonages Natura 2000 et ZNIEFF).

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La plaine cultivée

Paysage C’ est un paysage plat offrant de larges vues sur celui-ci ou en direction de la ville de Chagny et de la Côte Chalonnaise. Ces vues permettent également de bien repérer les éléments verticaux qui composent ces paysages : les ripisylves le long des voies d’eau, en particulier la Dheune et le canal du Centre, les boisements, notamment les lisières de la forêt de Chagny, certains éléments bâtis de la ville de Chagny, les silos, etc. Si on parle de plaine, nous sommes loin des caractéristiques de la plaine traditionnelle de type Beauce. En effet, ici, ce territoire est riche de diversité. On note la présence d’un réseau hydrographique important drainant ce territoire, composé de ruisseaux, canal, fossés, étang, etc. Celui-ci est généralement accompagné d’une végétation spécifique de lieu humide. Cette végétation, sous forme de haie, de boisement, d’arbre isolé, etc., cadre certaines vues et donne plus ou moins de la profondeur au paysage. Le parcellaire agricole et l’occupation des sols procurent également une grande diversité. De grandes parcelles sont ouvertes à la culture des céréales, des oléagineux sur la partie nord-est et est du territoire jusqu’aux lisières de la forêt de Chagny ; au contraire, de petites parcelles sont réservées au pâturage, à l’implantation d’un verger, à des cultures moins intensives sur la partie nord-ouest du territoire communal. Ces caractéristiques permettent une grande variation du paysage au cours des différentes saisons tant au niveau des cultures que des textures et couleurs associées.

Intérêt écologique Cette zone ne possède pas un intérêt écologique important. Cependant la présence d’un cours d’eau, la trame de haies (même très distendue) et tous les éléments végétaux adventices des cultures permettent la création de lien ou de points de jonction entre les grands réservoirs de biodiversité que sont la forêt et les pelouses des montagnes.

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La vallée de la Dheune

Paysage La vallée de la Dheune sur le territoire de Chagny présente des sections avec des ambiances très contrastées.

Au nord-ouest, la Dheune traverse des paysages agricoles où prédominent les petites parcelles composées de pâtures, de cultures diverses, de vergers, de jardins familiaux.

Dans la partie traversant la ville de Chagny, la Dheune préserve ses caractéristiques essentielles avec un accompagnement végétal important ce qui permet d’enrichir les ambiances de la ville.

Au-delà, dans la partie nord est, le parcellaire agricole devient beaucoup plus large et adapté à de grandes cultures de type céréalière et fourragère. Les ripisylves sont toujours présentes mais discontinues compte tenu de la pression agricole intensive.

D’une manière générale, les berges de la Dheune sont accompagnées de ripisylves plus ou moins denses, composées de végétaux de milieu humide type saule, aulne, frêne, etc.

Compte tenu de ce maillage végétal plus ou moins dense, de cette vallée plus ou moins resserrée, les vues sont multiples, rapprochées ou lointaines en direction des autres entités de paysage rencontrées sur la commune.

Enfin, on découvre à proximité de la Dheune, le passage du canal du Centre, venant enrichir les ambiances en lien avec l’eau.

Intérêt écologique La vallée de la Dheune est inscrite dans le SCoT comme corridor écologique à préserver. Elle ne recèle pas un patrimoine écologique suffisamment important pour bénéficier d’un zonage de protection national, cependant son rôle de vallée assurant la continuité écologique sur un vaste territoire est essentiel.

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La forêt de Chagny

Paysage C’est une grande forêt, localisée à l’est du territoire, et caractérisée par le chêne pédonculé et le charme. En toponymie, Chagny vient notamment du mot "Chagne" désignant en berrichon et poitevin une chênaie (chêne). On retrouve également le chêne dans le blason de Chagny.

C’est un milieu relativement fermé, quadrillé par des voies de circulation qui permettent de le parcourir. L’implantation de l’entreprise Terreal, compte tenu de la présence importante de veines d’argile, et de l’unité de tri-méthanisation-compostage sur ce secteur, forme une grande clairière dans cette forêt très dense.

La présence de carrières plus ou moins exploitées, de zones humides, de mares, fossés, des lisières, des peuplements forestiers participent à une diversité importante des milieux avec une grande richesse végétale et animale.

La présence de l’autoroute A6 en limite du territoire occasionne cependant une réelle rupture écologique.

Intérêt écologique La forêt est protégée au titre d’un ZNIEFF en particulier pour les eaux douces stagnantes qu’elle accueille. L’intégrité de la forêt n’est pas menacée ni dans sa composition ni dans sa surface. La qualité de son sol a permis le développement de zones écologiques riches comme les tourbières. En même temps ce sol offre d’importants gisements d’argile qui constituent un fort potentiel économique. Chagny est donc constamment à a recherche de l’équilibre entre développement de l’activité d’extraction et préservation du patrimoine écologique.

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Palette végétale des milieux « naturels » : Montagnes, vallée de la Dheune et plaine méridionale

Cette palette végétale est composée à la fois de végétaux indigènes (=locaux) et de végétaux exogènes (=non locaux) acclimatés. Cette liste est non exhaustive, et a été établie suite aux sessions de terrain de décembre 2015 et février 2016 et aux documentations existantes sur la végétation de la commune.

ARBRES Aulne glutineux – Alnus glutinosa Charme commun – Carpinus betulus Chêne pédonculé – Quercus robur Frêne commun – Fraxinus excelsior

ARBUSTES Buis – Buxus sempervirens Clématite vigne blanche – Clematis vitalba Eglantier – Rosa canina Genêt à balais – Cytisus scoparius Noisetier – Corylus avellana Ronce – Rubus fruticosus Sureau noir – Sambucus nigra Troène commun – Ligustrum vulgare Viorne lantane – Viburnum lantana

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D.2 Paysages urbains

Bloc diagramme : paysages urbains

Concernant les paysages urbains, nous avons fait le choix de parler de cinq entités de la ville de Chagny : le centre-ville dense, les contours de centre-ville avec les grands ensembles, la ville au contact de la Dheune, la ville au contact du Canal du Centre et la ville périphérique.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 55 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Le centre-ville dense Malgré sa densité, le centre-ville conserve encore des espaces plantés importants, pour la plupart privés, mais qui participent à l’ambiance depuis l’espace public.

Paysage

Des arbres, des plantes grimpantes « débordent » des espaces clos et participent à l’animation du cœur de ville. Des végétaux de grande envergure permettent de repérer certains de ces jardins, parcs. Des portes ouvertes permettent temporairement de deviner l’espace invisible depuis la rue : jardins et cours de cœur d’îlot.

Intérêt écologique Le végétal est très présent, réparti de façon équidistante dans le tissu urbain. Cela crée un maillage continu qui assure un potentiel de développement écologiques du végétal et de la faune qui peut y être associé : des insectes aux petits mammifères en passant par l’avifaune.

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Le centre-ville dense– les espaces publics

Paysage Les milieux urbains peuvent participer à la richesse écologique par la présence de végétaux variés répartis sur l’ensemble des parties construites. Cependant il convient de laisser un peu de place à la végétation et au chemin de l’eau.

Intérêt écologique Les jardins présents, même de petite taille et en nombre réduit, ont leur importance pour compléter les apports des jardins privés. Mais il s’agit ici d’un espace très minéralisé où la végétation a peu de place pour se développer et l’eau peu de solutions pour percoler dans le sol.

La présence de sols perméables pour les espaces circulés (pavés) ainsi que les réservations en pied de murs et plantés ou les espaces de jardins, servent la biodiversité et la gestion douce des eaux de ruissellement. Comme il est indiqué sur les schémas ci-contre l’eau conduite dans les caniveaux et les réseaux enterrés est compliquée à gérer et n’est pas profitable à la végétation (schéma encadré en rouge), en revanche les sols perméables permettent de gérer en douceur des flux d’eau et d’arroser les végétaux (schéma encadré en vert).

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Le centre-ville dense Répartition de la trame verte dans le centre ancien.

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Le centre-ville dense – les espaces publics

Paysage Les espaces publics présentent des ambiances assez différentes, majoritairement minérales. Même si l’arbre reste un motif paysager présent, l’espace qui lui est consacré au sol (pied d’arbre) est souvent réduit.

Intérêt écologique Les arbres participent aux continuités écologiques à la façon de « pas japonais ». Leur nombre, leur position, leur diversité (caducs / persistants) … sont des éléments essentiels pour créer de la richesse écologique.

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La ville au contact de la Dheune La Dheune forme méandre au nord de la ville, avec des petits affluents ou fossés complémentaires qui irriguent/drainent le fond de vallée. Les berges sont végétales (ripisylve) ou maçonnées. De nombreux potagers et vergers ainsi qu’une plaine de loisirs composent le fond de vallée. L’ambiance est assez champêtre, contrastant avec le centre-ville tout proche. L’eau et la végétation sont ici intimement liées.

Ambiances, d’amont en aval

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 60 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

La ville au contact de la Dheune Elle ne bénéficie que d’une protection partielle (ZNIEFF de type 1). Dans le SCoT le cours d’eau est noté comme étant d’intérêt secondaire. Mais l’ensemble de la vallée est considéré comme un réservoir de biodiversité de grand intérêt par la présence de pelouses et de zones humides.

Carte 34 –Préservation de la biodiversité et des fonctionnalités écologiques

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 61 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

La ville au contact de la Dheune

Intérêt écologique

La vallée est un vecteur qui joue un rôle de corridor écologique porteur de richesse mais peut aussi véhiculer des essences invasives au détriment de la biodiversité. Ainsi on note le développement très problématique de la Renouée du Japon.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 62 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

La ville au contact du canal du Centre

Paysage Cet ouvrage maçonné constitue un axe traversant fort sur la commune, qui offre l’avantage d’être accompagné d’un cheminement doux tout le long (chemin de halage). Les talus nécessaires à sa réalisation sont souvent surélevés de végétation arborée, rendant sa présence encore plus forte dans le paysage urbain, tout en le gardant camouflé (on ne le découvre en tant que tel qu’à son approche).

Ambiances, d’amont en aval

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 63 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

La ville au contact du canal du Centre

Intérêt écologique

L’intérêt paysager est indéniable mais il y a peu d’apport pour la biodiversité. En effet les espaces trop entretenus ou tout artificialisés ne participent que très faiblement au développement de la diversité écologique.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 64 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

L’arbre, élément patrimonial L’arbre est un élément fondamental du paysage urbain de Chagny, un élément patrimonial : dans un parc, dans un alignement d’arbre, en isolé, il convient de le préserver et de le mettre en valeur. Il participe à la qualité du cadre de vie, et porte des valeurs historiques et écologiques. L’arbre est un élément vivant qui nécessite un entretien pour assurer sa pérennité, mais aussi une anticipation pour assurer son renouvellement futur. La question de leur pérennité, notamment dans l’espace privé, est posée : l’arbre en lui-même tend à être déconsidéré (feuilles et fruits qui tombent… dommages causés par les racines…) et la densification devient également un facteur limitant (respect des distances de plantation moins évident vis-à-vis des limites parcellaires mais aussi vis-à-vis des réseaux).

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 65 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Palette végétale des milieux « urbains» : Cette palette végétale, non exhaustive, est issue du repérage des arbres et arbustes que nous avons effectué suite aux sessions de terrain de décembre 2015 et février 2016.

ARBRES Mûrier – Morus alba Bambou - Bambou Ailanthe – Ailanthus altissima Pin noir - Pinus nigra 'Austriaca' Buisson ardent - pyracanthe Arbre de Judée – Cercis siliquastrum Peuplier blanc – Populus alba Chèvrefeuille – Lonicera periclymenum Aulne – Alnus glutinosa Platane – Platanus orientalis Chèvrefeuille – Lonicera nitida Bouleau – Betula nigra Pommier - Malus Cotonéaster - Cotoneaster Catalpa – Catalpa bignonioides Prunier - Prunus Glycine – Wisteria sinensis Cèdre – Cedrus libani Robinier – Robinia pseudoacacia Houx – Ilex aquifolium Charme – Carpinus betulus Saule - Salix Laurier cerise – Prunus laurocerasus Chêne pédonculé - Quercus robur Séquoia - Sequoiadendron giganteum Laurier noble – Laurus nobilis Chêne rouge d’Amérique - Quercus rubra Sophora – Sophora japonica Lilas – Syringa vulgaris Epicéa – Picea abies Tamaris - Tamarix Mauve en arbre – Hibiscus syriacus Figuier – Ficus carica Noisetier – Corylus avellana Frêne – Fraxinus excelsior Spirée - Spiraea If – Taxus baccata Viorne tin – Viburnum tinus Magnolia ARBUSTES Marronnier – Aesculus hyppocastanum Aubépine - Crataegus

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 66 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Les risques / les impacts du réchauffement climatique sur la végétation Le changement climatique n’est pas synonyme de réchauffement des températures de manière homogène et permanente. En revanche, il y a bien modification des équilibres climatiques que nous connaissons. L’augmentation de la température moyenne globale accroît l’évaporation de l’eau, à certaines latitudes. Cette évolution modifie le régime des pluies dans de nombreuses régions. La question du réchauffement climatique se pose vis-à-vis de l’évolution du végétal, avec des prévisions qui se précisent au fur et à mesure, prenant en compte l’augmentation des températures mais aussi du taux de CO2.

Conséquences sur les arbres

Décalage dans les cycles de vie La saison de végétation s’allonge, provoquant des mises à fleurs ou à fruit plus précoces. En France, les vendanges sont réalisées de plus en plus tôt. Elles ont été avancées de près d’un mois au cours des cinquante dernières années (données INRA). Avec les hivers plus courts et plus doux, certains arbres risquent également de manquer de froid pour fleurir. Par ailleurs l’avancement de la date de débourrement expose les arbres aux dégâts du gel.

Migration de certaines espèces végétales Certains végétaux sont capables de se déplacer et de suivre les conditions climatiques qui leur conviennent.

Carte 35 – Évolution de l’aire potentielle des groupes biogéographiques d’essences Source : Carbofor, Badeau et al. - 2005

Par ailleurs, les zones d’implantation de certaines espèces semblent s’étendre, risquant de fragiliser des écosystèmes déjà particulièrement touchés. On a ainsi pu observer l’implantation croissante d’espèces tropicales dans des zones à l’origine plus tempérées, et des espèces migrant plus haut en altitude.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 67 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Carte 36 – Évolution de l’aire potentielle de l’aire potentielle du hêtre Source : Carbofor, Badeau et al. - 2005

Accroissement du volume de bois Avec une augmentation du taux de gaz carbonique dans l’air, les arbres réalisent davantage de photosynthèse et le diamètre des troncs et des branches augmente. Ce qui a priori pourrait être bénéfique pour l’homme. Malheureusement la photosynthèse ne peut avoir lieu que s’il y a de l’eau. Or, en 2003, pour ne citer que cette année exceptionnelle, qui deviendra de plus en plus fréquente, la sécheresse a entraîné un arrêt de la photosynthèse, et de surcroît un relargage de C0 2 par minéralisation des sols.

Impact sur les maladies et les ravageurs des arbres Le changement climatique peut être bénéfique pour le développement de certaines maladies qui apprécient un temps plus chaud et plus humide. La maladie de l’encre aura par exemple tendance à se développer en cas d’hivers plus doux et humides.

Modification de la fructification Une étude réalisée sur la qualité et le nombre de fruits présents sur des orangers a mis en évidence un accroissement de la production et une plus forte concentration en vitamine C. Quels résultats sur d’autres espèces fruitières ?

Augmentation des dégâts dus aux tempêtes Les tempêtes sont plus fréquentes et leurs conséquences sur les forêts d’Europe ne sont pas négligeables. Les chutes d’arbres (chablis) sont en constante augmentation depuis le début du siècle. Même si le changement climatique n’est pas le seul responsable, il contribue à ce phénomène.

Le patrimoine arboré de Beaune est diversifié mais certains espaces ne sont plantés que d’un seul type d’essence : voies plantées, parcelles de boisement. Toute monospécificité est fragile. Une essence unique subira fatalement une attaque, un changement de climat. La diversification et le renouvellement sont deux données principales à intégrer dans la gestion des espaces plantés ou boisés.

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D.3 Trame Verte et Bleue / synthèse

Le ScoT (Schéma de Cohérence Territorial) du Syndicat Mixte des agglomérations de Beaune et de Nuits-Saint-Georges a mis en avant dans son PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable) 14 ambitions dont trois dédiées à la préservation de l’environnement

AMBITION N°3 S’INSCRIRE DANS LE RÉSEAU ÉCOLOGIQUE RÉGIONAL Le territoire contribue à la qualité et à la fonctionnalité du réseau écologique régional et constitue un réservoir de biodiversité de tout premier ordre. Pour maintenir sa position de maillon écologique essentiel, il faut veiller à : • Valoriser les grands boisements du territoire , localisés dans la plaine mais également sur les hautes-côtes et le plateau et assurer leurs connexions écologiques, • Assurer les continuums de pelouses sèches sur les côtes et hautes-côtes , en préservant ces espaces et en assurant leur proximité, • Améliorer la qualité et les continuités hydrauliques des grandes rivières (Dheune notamment) qui assurent le lien avec la Saône, en préservant les milieux humides et en veillant à la qualité des rejets.

AMBITION N°9 DÉFENDRE ET VALORISER LA CHARPENTE NATURELLE Le territoire présente, selon un axe nord/sud, deux grands continuums de milieux naturels (forestiers et de pelouses sèches) de grand intérêt écologique, mais séparés par un triple effet de coupure lié à la côte viticole, le faisceau d’infrastructures et la plaine agricole, qui Carte 37 – Principe TRAME VERTE ET BLEUE entraînent des obstacles et une faible diversité écologique. Seul le réseau hydrographique permet et assure les continuités écologiques entre les côtes et la plaine, selon un axe est/ouest, mais qui restent toutefois partielles lors du franchissement par les infrastructures. Sur le territoire du ScoT, la stratégie de préservation et de valorisation de la biodiversité se traduit selon deux axes majeurs : la valorisation de la biodiversité et la préservation du réseau écologique, visant à la mise en place d’une trame verte et bleue sur le territoire. Celle-ci se décline selon les orientations suivantes : • Les milieux les plus remarquables qui constituent les réservoirs de biodiversité indispensables au réseau écologique seront protégés, comme les milieux forestiers de plaine ou les pelouses sèches de la Côte et des Hautes-Côtes. • Le maintien des continuités écologiques entre les principales zones réservoirs de biodiversité est indispensable à la mise en place de la trame verte et bleue du territoire. La faune doit pouvoir se déplacer entre les milieux naturels protégés. • La remise en bon état ou le rétablissement des continuités écologiques, de part et d’autre des autoroutes (A6, A31, A36) notamment, est nécessaire.

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! AMBITION N°11 ! INTÉGRER LES PRÉOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES DANS LE PROJET DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE

Il est souhaité que le développement du territoire intègre une gestion optimale du cycle de l’eau en prenant en compte les espaces stratégiques pour la ressource en eau et en limitant les pressions sur cette ressource. Pour cela, il s’agira de : • Protéger les espaces stratégiques pour la ressource en eau (captages, zones humides…), • Réaffirmer la place de l’eau sur le territoire en valorisant les cours d’eau en milieu urbain et rural, ainsi que les plans d’eau dans la plaine, • Réduire les pressions sur la ressource en eau en s’assurant des capacités d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable des secteurs de développement. ! ! LES FONCTIONNALITÉS DU RÉSEAU ECOLOGIQUE ! Le PADD trouve ses applications dans le document d’orientations et d’objectifs (DOO) du ScoT qui définit des normes de qualité urbaine, architecturale et paysagère applicables Le ScoT vise une préservation et une valorisation de la biodiversité du territoire en assurant une protection optimale du réseau écologique qui se compose : • Des grandes entités naturelles des Hautes Côtes, de la plaine forestière de Cîteaux et de la vallée de la Dheune. • Des réservoirs de biodiversité localisés au sein de ces vastes entités et qui abritent des milieux remarquables tels que des milieux forestiers, des pelouses sèches, des forêts et milieux humides et des falaises. • Des corridors écologiques qui assurent des liaisons entre les principales zones réservoirs de biodiversité (ou entre deux habitats favorables à une espèce pour l’accomplissement de son cycle de vie), au sein de la plaine agricole notamment. ! ! !

Carte 38 – Préservation de la biodiversité et des fonctionnalités écologiques.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 70 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Les réservoirs de biodiversité / sites majeurs : - Forêt - Côte Chalonnaise - Vallée de la Dheune

Les sites assurant un continuum écologique - Les cours d'eau / canaux - La grande forêt - Le continuum de pelouses sèches

Les apports à la biodiversité extérieurs ou secondaires - Les vergers et jardins périurbains - Les zones résidentielles avec jardins - Les zones urbaines avec les espaces verts - Autres sites naturels

Les pressions - Les entreprises - Les milieux urbains - Végétaux invasifs ou standardisant

Carte 39 – Trame Verte et Bleue de Chagny : richesse et devenir

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 71 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

D.4 Patrimoine urbain ancien

D.4.1 Les formes urbaines : une diversité de typologie d’ilots liée aux fonctions qu’ils abritent

L’ilot L’urbanisation Le Les grands « inversé » dense de Faubourg gabarits centre-ville

L’urbanisation dense de L’îlot « inversé » centre-ville

Cette urbanisation très hétérogène Ensemble urbain en marge de la ville, est constituée de petites parcelles qui cet espace atypique que l’on peut se sont construites spontanément au difficilement dénommer place est fur et à mesure des besoins. encadrée par deux fronts urbains, n’est Ce tissu dense est irrigué de pas issu d’une volo nté d’aménagement nombreuses ruelles, venelles, petits particulière. C e « vide urbain » est communs permettant de desservir plutôt apparu au fur et à mesure de l’ilot dans son épaisseur. l’urbanisation de ses trois côtés : à L’implantation du bâti est néanmoins l’origine délimité au n ord par un organisée à l’alignement et en premier front urbain et une voie au sud continuité le long de la voie. qui s’est par la suite urbanisée, le passage de la voie ferrée a refermé l’est de la place, et éloigné, du moins visuellement, ce quartier du reste de la ville. La zone économique ancienne

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 72 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Les grands gabarits urbains Le faubourg La zone « économique » ancienne

Constitué de larges parcelles en Cette forme urbaine est caractérisée La proximité de la voie ferrée a sans lanières occupées à la fois par des par un regroupement de bâti formant doute favorisé l’implantation de ces équipements publics (ici l’hôtel de une « épaisseur » urbaine plus ou bâtiments d’emprise au sol conséquente, ville) et de grandes propriétés, cette moins importante à partir de liés à une activité économique. Ces forme urbaine crée , en façade sur l’alignement de la rue principale qui bâtiments qui sont en représentation et rue, une ambiance urbaine forte : le dessert. bordent les voies, présentent une qualité fronts bâtis de bâtiments en R+2 en L’urbanisation en arrière fond de part architecturale intéressante qu’il représentation avec balcons filants et d’autre de la rue (ici le Boulevard convient de protéger. qui accentuent la largeur de la façade de la Liberté) est desservi par le biais Les abords de certains bâtiments sont sur rue et donc l’importance du de porches accédant à de grandes agrémentés d’espaces verts mettant en bâtiment, de ses propriétaires ou de cours de service. Des échappées valeur le site et l’entreprise qui y est l’institution qu’il abrite. visuelles vers les arrières permettent localisée. L’arrière de cette façade laisse place parfois d’entrevoir un paysage ouvert à une cour qui elle -même dessert des et arboré. espaces de jardins et l’accès à l’eau.

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D.4.2 Le Patrimoine urbain : de la venelle à la place publique

Le cœur de ville et ses faubourgs recèlent un La venelle urbaine permet de réseau d’espaces publics multi fonctionnels desservir et de traverser un ilot diversifiés : accès, desserte, mise en scène, espace épais et de rejoindre rapidement de représentation, espace fonctionnel pour la rue opposée. L’ambian ce est l’accueil de festivités ou d’animations agrémentée par des matériaux de qualité : pavés au sol, murs en commerciales, … pierre apparente… et de la Ces lieux présentent des caractéristiques végétation débordant des murs patrimoniales et historiques marquant fortement de clôture. l’identité de la ville, ils sont à préserver voire à valoriser dans le cadre de l’AVAP :

LES AXES DE CIRCULATION La venelle urbaine L’avenue

La ruelle de cœur de ville est le plus souvent liée à la forme urbaine la plus ancienne et la plus dense, ainsi qu’à un parcellaire plutôt réduit, de forme hétérogène et morcelé. Les gabarits n’en sont pas néanmoins important et là encore les matériaux nobles (pierre, bois..) font toute la différence pour créer une ambiance urbaine chaleureuse. Étant donnée l’étroitesse de la rue, la circulation automobile contemporaine n’est pas adaptée et le principe de voie partagée ou de voie sans stationnement est à privilégier afin de conserver les caractéristiques d’origine. La ruelle Le centre ancien de Chagny est irrigué par quelques rues principales autour desquelles Comme son nom l’indique l’Avenue sont organisés les équipements et commerces : mène à la ville. Elle est souvent l’ambiance urbaine est affirmée par un gabarit bordée d’arbres d’alignements qui de rues plutôt larges, et des bâtiments confèrent une urbanité et une pouvant aller jusqu’au R+2+combles. importance à cette entrée de ville. Ce sont également ces rues où la majorité des stationnements est organisée et l’impact visuel des véhicules doit être contrôlé. Les façades commerciales rythment le paysage de la rue à hauteur d’homme et leur traitement représente un enjeu important dans la préservation de l’identité du centre ancien. rue La ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 74 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

LES PLACES, PARCS ET JARDINS Les démolitions (sources : géoportail et cadastre Napoléonien 1826 - archives départementales) créatrices de places :

La place d’entrée de ville semi-rurale La place « occupée » (site du château et de l’église)

L’espace de représentation de la mairie

Place de la cour du Château et Place de l’église en 1826

La place du Théâtre

La Placette de quartier (délaissés d’urbanisation ?)

La typologie des espaces publics du cœur La Place-carrefour Place du Théâtre en 1826 de ville, autres que circulés, est liée soit à la fonctionnalité de s lieux, soit à des démolitions qui ont ouvert certains espaces urbains. La cartographie ci -contre décline les différents types d’espaces présents dans le cœur de ville ancien de Chagny.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 75 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

D.5 Typologies architecturales

D.5.1 Des formes et des usages : Il s’agit d’une analyse qui porte sur ce qui semble encore en place aujourd’hui par rapport au cadastre Napoléonien (emplacement, implantation, emprise préservée = toujours présente, tout le bâti du début du XIXe siècle est donc qualifié). C’est une analyse à l’échelle parcellaire. Elle consiste en un repérage in situ d’éléments construits dans une période globalement comprise entre celle des bâtis relevés par le cadastre Napoléonien et les années 1950. Les catégories de la typologie croisent avant tout la morphologie et l’usage, avec une indication de datation. L’objectif est : - La connaissance de la nature des objets susceptibles de former le patrimoine bâti de la commune, - L’approche de l’état de ces objets, de leur qualité relative, - L’observation de leur répartition quantitative dans l’espace, Le but est de produire un état des lieux qualificatif pour élaborer les futures règles de l’AVAP.

Les types (catégories de la typologie) A – MH

B - Habitat - château/hôtel particulier - maison de maître (isolée sur sa parcelle) - maison bourgeoise (architecture savante, travées, toiture…) - maison vinicole (porte charretière, présence de cour) - maison modeste (simple rdc, étroite, vernaculaire) - maison ouvrière/jumelée - maison de bourg/de ville (R+1 ou R+ 2 avec un élément savant) - immeuble de bourg (maison de bourg plus importante, hauteur, occupation)n)

C - Edifices économiques 1. Ensemble agricole sans habitat 2. Ensemble agricole avec habitat 3. Maison avec commerce

D - Edifices publics/institutions Leur situation est une exception en raison de leurs origines hétérogènes (programme neuf, remploi, remaniement, éclectisme…). Les bâtiments publics sont donc ici considérés dans leur usage contemporain, face à l’usage d’origine de l’édifice (un hôtel particulier devenu hôtel de ville par exemple), leur traitement sera spécifique, au coup par coup, dicté par l’usage contemporain.

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D.5.2 Les types les plus représentés

Les morphologies bâties se rapportent la plupart du temps aux situations économiques qui les ont rendues possibles et dans lesquelles elles ont joué un rôle économique, comme outils du développement. Ainsi l’association étroite entre destination, usage et représentation constitue une clé de compréhension des formes architecturales dans leur milieu. Cependant les groupements bâtis sont constitués d’éléments anachroniques entre eux et dont l’usage est différent par rapport à sa destination d’origine. Le succès d’une politique patrimoniale est de rendre compatible les réappropriations des formes anciennes pour des usages contemporains, en faisant que s’équilibre le plus possible la valeur des lieux et la qualité des pratiques.

On trouve dans les agglomérations les témoins matériels de l’histoire économique sociale et culturelle : à CHAGNY ces témoins racontent la valeur d’un terroir sur la longue durée, dont la structure sociale d’une part puis la valorisation économique d’autre part ont permis l’édification d’un habitat « monumental » et individualisé. En effet l’enrichissement quand il est pérenne signe la séparation entre lieux de production et habitat. Si cette séparation est, depuis l’après seconde guerre mondiale, une tendance qui se généralise, il s’agit d’un phénomène très récent dans l’histoire occidentale, dans laquelle espace productif et espace de vie furent très longtemps intimement liés.

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D.5.3 Les morphologies locales particulières

A CHAGNY, la valorisation économique permet l’émergence d’un habitat de qualité entre XVIIe et XIXe sous forme de maisons de maître et de maisons bourgeoises, propriétés des dynasties viticoles et des négociants vinicoles. A l’opposé, le développement sur la longue durée de la viticulture et son essor au cours du XIXe siècle a fixé toute une population de journalier (parfois exploitant extrêmement modeste) habitant des maisons modestes qui sont encore très présentes dans le paysage urbain du CHAGNY intramuros. Elles se distinguent par la contiguïté, la modestie de leur traitement, l’étroitesse de leur volume (R+1, une fenêtre par niveau, une porte).

1. Les activités agricoles constituent le cœur de l’économie de la Côte et se caractérisent par l’implantation en ville des lieux de production. Ainsi un type d’organisation particulier s’est développé au cours du temps pour gérer la production, voire la commercialisation. Le type se rapproche d’une organisation agricole à cour fermée, implantée sur rue, dans les faubourgs. Les bâtiments de l’exploitation se signalent sur la rue par un grand bâtiment de type pavillon imposant large porte cochère formant porche, la plupart du temps en plein cintre pas totalement centrée, porte en bois pleine, débouchant sur une cour. La façade du bâtiment est percée de fenêtres pouvant ouvrir sur des pièces habitées, sans symétrie et sans ordonnancement, souvent avec des percements de taille différente. La porte piétonne n’est pas systématique, elle est même rare.

2. Les lotissements du 3 e quart du XX e siècle issus d’activités économiques nécessitant la présence de travailleurs en grand nombre (tuileries, triages et frets SNCF, moulin à farine…) s’implantent dans les faubourgs avec des dispositions architecturales et urbaines qui caractérisent un type d’habitat fortement daté et d’une certaine qualité (niveau bas semi enterré avec soubassement en pierre, toit en pavillon, menuiseries en bois,…). Leur nombre important et leur densité par secteur imposent une réflexion sur leur intégration au dispositif de protection en cours d’élaboration.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 78 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

D.5.4 Façons de faire, savoir-faire : les objets qui se détaillent

Un patrimoine fait de détails vernaculaires Façons de faire et savoir-faire : des traditions à perpétuer

La qualité des savoir-faire Les ouvrages de franchissements sont généralement très soignés pour les immeubles de CHAGNY, et leur facture est souvent très simple. De style, de forme, de constitution très variés un seul point commun : le matériau « bois » est le seul matériau utilisé.

Généralement les portes d’entrée s’annoncent, sur la façade, par un traitement des pieds droits et un linteau moulurés en pierres appareillées. Les panneaux de bois sont, le plus souvent, peu ajourés et pour les plus anciennes des portes, seule l’imposte est vitrée. Il n’est pas rare de trouver des heurtoirs et les dispositifs de serrureries sont simples. Les moulures et les baguettes sont rectilignes et elles ne présentent pas de courbes en forme de chapeau de gendarme.

De même, les grands portails fermant les accès aux chais ou aux granges sont constitués de deux vantaux en planches jointives en bois, posées le plus souvent horizontalement. Le plus souvent une porte piétonne est incluse dans un des vantaux, plus rarement au milieu de deux vantaux.

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Une histoire qui se raconte par les objets

La mise en œuvre des dispositifs d’accompagnement des usages et des pratiques de la vie courante constitue un savoir dire qu’il est nécessaire de préserver et de mettre en valeur pour pérenniser la lecture de l’histoire locale.

Ainsi, la présence de pierres gravées, de pierres taillées, d’emmarchement en pierres, de corniches et de bandeaux moulurés, sont autant d’éléments encastrés dans le bâti qu’il est important d’inventorier et de protéger afin de maintenir les traces visibles des savoirs dire traditionnels.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 80 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Des dispositifs bâtis qui accompagnent le quotidien et/ou qui préservent les ressources et les biens Puits, murs, murets, croix, calvaires, etc… : des dispositifs qui montrent l’ingéniosité des hommes du passé pour adapter les lieux à leurs besoins.

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D.5.5 Les dénaturations modernes

Les immeubles du passé possèdent un langage spécifique caractérisé par leurs volumétries, par leurs modénatures et par l’utilisation des matériaux spécifiques à leur époque de construction. Ce langage commun est perceptible par toutes les personnes grâce à sa simplicité d’écriture et à sa lecture immédiate. Dès que les matériaux originels sont remplacés par des matériaux contemporains, dès que des objets manufacturés sont ajoutés ou rapportés sur les volumes traditionnels, dès que les dispositions constructives sont modifiées, cette lecture immédiate se brouille et ces immeubles du passé se banalisent.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 82 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Ainsi, l’adjonction, sur les couvertures, de fenêtres de toit (trop grandes et quelquefois munies de volets) ou d’éléments techniques, la pose de volets roulants avec des coffres apparents, le remplacement des menuiseries extérieures, en bois, par des menuiseries manufacturées et mal dimensionnées en matériaux trop brillants et de texture trop lisse, et, la peinture des ouvrages avec des teintes trop soutenues (les peintures d’antan n’étaient pas si pures), provoquent un sentiment de dénaturation des éléments patrimoniaux qui nuit à sa bonne lisibilité et à sa prise en considération par les habitants. Petit à petit, en raison de toutes ces « ratures », le « texte du patrimoine » devient illisible.

Le règlement de l’AVAP doit soutenir les efforts faits par les habitants et par les élus qui comprennent cet héritage et qui respectent, lors des interventions sur ces édifices, interventions rendues indispensables par l’évolution des usages, la qualité intrinsèque des bâtiments en évitant les anachronismes et le recours à des équipements et matériaux de piètre qualité alors que le bâtiment est exprimé en matériaux nobles mis en œuvre de façon qualifiée (pierre taillée, ferronnerie, menuiseries…).

Une mise au présent qui banalise les éléments du patrimoine. Des ouvrages patrimoniaux qui sont petit à petit remplacés par des éléments manufacturés qui banalisent le patrimoine.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 83 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

PARTIE 2 : APPROCHE ENVIRONNEMENTALE

A - INTRODUCTION

L’approche environnementale de l’AVAP doit s’efforcer de :

- Dégager les enjeux et les objectifs de développement durable, propres à l’AVAP, dans une démarche non pas fondamentale mais appliquée,

- Dégager les problématiques particulières spécifiques aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables,

- S’attacher essentiellement à relever les éléments qui participent de la démarche de développement durable pour en dégager les atouts et les inconvénients lors de l’analyse des tissus bâtis et des espaces,

Lorsqu’une évaluation environnementale est réalisée dans le cadre du PLU, l’approche environnementale de l’AVAP s’appuie sur cette étude.

La prise en compte, la préservation et la mise en valeur du patrimoine constituent déjà en soi des réponses aux objectifs de développement durable car le patrimoine présente notamment de nombreuses qualités d’économie :

- Economie d’espace : morphologie urbaine dense, le plus souvent en ordre continu = peu de consommation d’espace agricole - Économie de moyens : réutilisation et réparations pour entretenir et prolonger la vie des bâtiments existants = pas de dépenses des ressources - Économie d’énergie : les modes constructifs traditionnels sont souvent performant en termes de protection aux chocs thermiques, grâce à : • l’emploi de matériaux locaux à l’inertie thermique importante, • la mise en œuvre de ces matériaux en épaisseur suffisante, • des systèmes traditionnels de ventilation ou de protection solaire, • des orientations spatiales favorables à la protection contre les intempéries et à l’apport solaire.

Les 4 thèmes principaux à aborder sont les suivants :

- Morphologie bâtie, urbaine et paysagère et densité de construction, - Usage et mise en œuvre des matériaux - Économie d’énergie et Exploitation des énergies renouvelables : solaire, éolienne, géothermique, hydraulique, etc… - Préservation de la faune et de la flore

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 84 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

B - MORPHOLOGIE BÂTIE, URBAINE ET DENSITÉ

> Atouts : • Des volumétries homogènes de bâtiment (moyenne de R+1 à R+3 maximum), groupés en secteur, et, des gabarits de voie en rapport avec la hauteur des bâtiments => Ombre portée réduite en hiver sur les façades en vis à vis, • Des rues non parfaitement rectilignes (pour les quartiers les plus anciens), d’orientations diverses, accompagnées de déclivités ou de végétaux => Protection contre les vents froids dominants (N, NE). • Les largeurs calibrées des voiries, leurs rétrécissements ponctuels et les changements de direction pour s’adapter aux éléments naturels du site (cours d’eau, déclivités, zones humides,…), ne permettent pas une circulation automobile intense => Réduction des gaz à effet de serre dans le bourg. • Des « épaisseurs » raisonnables des bâtiments pour permettre une double orientation des logements favorisant leur ventilation naturelle. • Des zones nombreuses de jardins, de parcs et d’espaces verts, associées à l’eau captée ou courante, favorisent une temporisation des fortes chaleurs lors des périodes de chaleur.

> Inconvénients : • La présence d’un habitat non groupé, non mitoyen, dans certain quartier => Consommation d’espace, attitude énergivore (voir paragraphe D.2.3 pour une analyse plus fine des quartiers) • Des rues et des places avec revêtement de sol imperméabilisant qui suivent la déclivité des terrains d’assise => Lors de fortes pluies, les pollutions peuvent se retrouver dans les fossés et les cours d’eau.

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C - USAGE ET MISE EN ŒUVRE DES MATÉRIAUX

Pour les bâtiments existants à caractères patrimoniaux (voir caractéristiques typologiques), et les éléments les accompagnant, les observations suivantes visent la conservation des ouvrages et les économies énergétiques :

- Présence de chaînages, d’encadrement des baies, de modénatures en pierres restant apparentes => Isolation thermique par l’extérieur (ITE) à proscrire sur ces édifices pour préserver la qualité des décors et les caractéristiques locales, et, pour ne pas réduire la taille des baies (apports solaires),

- La pierre calcaire est quelquefois gélive si elle est laissée à nu, et, ce calcaire, souvent employé comme pierre de blocage, peut être hydrophile => Recouvrir les murs extérieurs des habitations avec des enduits à base de chaux naturelle, exécutés en 3 passes, qui laissent « respirer » le mur.

- À l’intérieur, privilégier aussi l’usage d’enduits « perspirants » de type chaux/chanvre qui assurent une bonne régulation de la vapeur d’eau et qui procurent une sensation de confort thermique => Les murs de façade ne sont pas « froids », et les problèmes de condensation liés à l’isolation thermique par l’intérieur (ITI) sont résolus.

- Certains bâtiments ont été enduits avec des ciments à base de chaux hydraulique qui bloquent les échanges de vapeur d’eau à travers le mur (le pire étant la présence de ce type de revêtement sur les 2 faces du mur) => Piocher ces enduits ciments et enduire au mortier de chaux NATURELLE.

- Le bois utilisé traditionnellement pour les menuiseries extérieures et les contrevents fixe le CO 2 pendant sa croissance et ne le libère que lorsqu’il est brûlé => c’est un matériau « durable », il est facilement RÉPARABLE,

- La couleur des enduits est donnée avec les sables locaux => Perpétuer cette tradition pour favoriser l’activité économique locale.

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D - L’INTÉGRATION DES DONNÉES Carte 40 - Données Météo France

D.1 Climat et énergie

D.1.1 Le contexte micro climatique

Le climat de la Saône et Loire est de type océanique à tendance semi-continentale. La morphologie du territoire permet de bénéficier des influences méditerranéennes, canalisées par le sillon rhodanien. L'influence océanique est limitée, le territoire est protégé de la fraîcheur et de l’humidité océanique par le Massif du Morvan à l’Ouest. L'influence semi-continentale se traduit par des hivers froids avec des chutes de neige relativement fréquentes et des étés plus chauds que sur les côtes avec, à l'occasion, de violents orages. L'amplitude thermique annuelle est parmi les plus élevées de France : 18°C entre le mois le plus chaud et le mois le plus froid, contre 15°C à Paris.

Le centre départemental de Météo-France, le plus proche, se trouve à Dijon, ainsi, il faudrait revoir à la hausse les températures relevées.

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D.1.2 Politiques locales pour lutter contre le réchauffement climatique

Le Schéma Régional Climat Air Energie Bourgogne Ce schéma est mis en place pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles, pour maîtriser le coût de l’énergie, et pour préserver la qualité de l’air et lutter contre le changement climatique.

Il explore les fonctionnements actuels en matière de consommation énergétique et élabore un programme avec, entre autres, une part importante réservée au développement de productions d’énergies propres et donc aux énergies renouvelables. Ce programme comprend également la recherche des solutions pour moins consommer d’énergie et amène moins de polluants dans tous les domaines : transport, chauffage résidentiel... Nous nous concentrons ici sur les enjeux liés au bâtiment, secteur qui concerne directement l’AVAP et est le plus gros consommateur d’énergie.

Consommations d’énergie : La consommation d’énergie, en 2005 en Bourgogne, s’élève à 53 209 GWh d’énergie finale et 70 938 Carte 41 – Répartition de la consommation par secteur GWh d’énergie primaire. en 2005 en Bourgogne, Source : Alterre Bourgogne

Production d’énergies renouvelables :

La Bourgogne produit moins de 8 % de l’énergie qu’elle consomme et présente donc un niveau de dépendance énergétique élevé. En 2009, 4 244 GWh ont été produits à partir de sources renouvelables dans la région (93 % sous forme de chaleur et 7 % sous forme d’électricité). Avec 87 % de cette production, le bois-énergie est la principale source d’énergie renouvelable à l’heure actuelle.

Emissions de gaz à effet de serre (GES) / Les émissions de gaz à effet de serre s’élevaient en 2005 à 16 145 kteq CO2. Ces émissions sont dues pour deux tiers à des émissions énergétiques, c'est-à-dire à des émissions provoquées par les consommations énergétiques, principalement liées à la combustion de combustibles fossiles. L’autre tiers des émissions, dites «non énergétiques», est principalement lié à l’activité agricole très développée en Bourgogne. Ces émissions proviennent entre autres des émissions des épandages d’engrais azotés et de la fermentation entérique des bovins. Ainsi, globalement, le premier secteur émetteur de la région est l’agriculture (34% des émissions), suivi des transports (30%). Ceci s’explique par l’importance des secteurs bovins viande et céréalier en Région Bourgogne. Carte 42 – La production d’énergies renouvelables en Bourgogne en 2009, Source : Alterre Bourgogne

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L’état des lieux détermine des données de base pour la consommation énergétique dans le résidentiel : avec la hausse du prix de l’énergie, la facture énergétique pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages et provoque des situations de précarité énergétique, tant vis à vis du logement que des déplacements. La cartographie de la vulnérabilité des ménages, développée par Alterre Bourgogne, montre que les habitants des communes rurales sont particulièrement touchés par ce phénomène pour le chauffage des logements. La vulnérabilité face aux dépenses pour les déplacements concerne plutôt les communes de la seconde couronne périurbaine.

Etat des lieux du résidentiel en Bourgogne En 2005, la Bourgogne compte environ 834 000 logements. 71 % sont des maisons individuelles, une part plus élevée que la moyenne française (57 %). L’habitat bourguignon est particulièrement ancien puisque 35 % des logements ont été construits avant 1915 (21 % en France) et 70% avant 1975, année de la première règlementation thermique (62 % en France).

65 % des résidences principales sont chauffées par des énergies fossiles ; la principale étant le gaz naturel (39 % des résidences principales). Avec 22% des résidences principales, le fioul occupe une place plus importante qu’en France (18 % au niveau national), compensée par une part moins importante de logements chauffés à l’électricité : 19 % en Bourgogne contre 29 % en France.

La qualité thermique des logements en Bourgogne est particulièrement mauvaise, sur la base des modélisations actuelles : - seuls 7 % des logements peuvent être qualifiés de « performants » ce qui est faible par rapport à la 3,2 % – 6,1 % moyenne française (16 %). 6,2 % - 7,0 % - 69 % des logements sont « énergivores » (étiquette E, F ou G) contre 57 % en France. 7,1 % - 7,8 % 7,9 % - 12,6 %

Carte 43 – Part des dépenses énergétiques pour le logement dans le revenu fiscal médian 2000, dans les communes de Bourgogne, Source : Alterre Bourgogne Programme du SRCAE Dans le potentiel régional 3 hypothèses se distinguent sur les chantiers de bâtiments neufs et réhabilitation :

• Bâtiments neufs Il n’y a pas de modification de la performance du neuf dans l’hypothèse « fil de l’eau », basée principalement sur la RT 2005 et quelques sites pilotes BBC et à énergie positive déjà réalisés ou prévus. Par contre, les RT 2012 et 2020 (norme Bâtiments Basse Consommation (BBC) à partir de 2012 et Bâtiments à énergie positive d’ici 2020) sont prises en compte dans les hypothèses « mesures nationales » et « optimale » ; de manière très progressive dans la première et plus rapide dans la seconde. Dans l’hypothèse « optimale » néanmoins, le renouvellement du parc tertiaire, aujourd’hui à un rythme très faible, est encouragé.

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• Réhabilitation Conformément à la tendance actuelle, le renouvellement des systèmes de chauffage est le geste de réhabilitation le plus fréquent dans l’hypothèse « fil de l’eau ». En matière de réhabilitation thermique, les gestes légers et courants de rénovation (changement des fenêtres et portes, de la ventilation…) sont généralement prévus. Une tendance accentuée dans l’hyppothèse « mesures nationales » avec le remplacement progressif du chauffage fioul dans le résidentiel grâce notamment au crédit d’impôt développement durable et, dans le tertiaire, un grand nombre de gestes de rénovation induits par la RT 2012 sur l’existant.

L’hypothèse « optimale » prévoit un saut qualitatif très important en matière de réhabilitation du bâti (ouvertures, toiture,...) pour réduire les besoins. On passerait de la réhabilitation éparse actuelle permettant 5 % à 15 % de gain sur la consommation de chauffage à des réhabilitations lourdes, parfois BBC, avec bouquets de travaux pour un gain de plus de 50 % sur le chauffage, avec la possibilité d’intervenir en deux phases successives pour atteindre le niveau de performance escompté. Quant à l’évolution des systèmes de chauffage, l’accent est mis, dans l’hypothèse « optimale », sur la disparition du chauffage au fioul, au GPL et au charbon, puis du chauffage électrique. Les pompes à chaleur ou les énergies renouvelables telles que le bois-énergie, la micro- cogénération et le solaire prennent le relais. Enfin, un développement important de l’eau chaude sanitaire solaire est prévu dans l’hypothèse « optimale » : dans le résidentiel et dans les branches les plus consommatrices du tertiaire (hôtellerie, santé, social et habitat communautaire).

Le schéma régional éolien de Bourgogne

Le décret n° 2011-678 du 16 juin 2011 relatif aux SRCAE précise que le schéma régional éolien « identifie les parties du territoire régional favorables au développement de l'énergie éolienne compte tenu d'une part, du potentiel éolien et d'autre part des servitudes, des règles de protection des espaces naturels ainsi que du patrimoine naturel et culturel, des ensembles paysagers, d’autre part des contraintes techniques et des orientations régionales. Il établit la liste des communes dans lesquelles sont situées ces zones. »

Les territoires de ces communes constituent les délimitations territoriales des objectifs de développement éolien.

Chagny n’est pas dans les sites définis dans le schéma d’objectifs de développement éolien. Cela est motivé par la forte valeur patrimoniale et paysagère proche du lieu.

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D.1.3 Le potentiel énergétique renouvelable

- Les énergies de flux ou renouvelables : elles se régénèrent ou se renouvellent à l’échelle humaine. Les sources renouvelables sont les suivantes : le solaire, le vent, l’hydraulique, la biomasse, l’énergie des marées, la géothermie. Les énergies renouvelables présentent les avantages d’émettre peu voire pas de gaz à effet de serre. La ressource est inépuisable. L’utilisation de ces sources permet de contribuer à l’indépendance énergétique et à la sécurité d’approvisionnement d’un territoire. Néanmoins, les ressources renouvelables sont généralement intermittentes et irrégulières. - Les énergies de stock ou fossiles et fissiles : on trouve le pétrole, le charbon, le gaz, l’uranium. Le taux de renouvellement est si long que ces énergies sont appelées énergies de stock. Les énergies fossiles sont des énergies faciles à utiliser et à stocker. L’utilisation de ces énergies impose de les importer, ce qui peut engendrer des risques environnementaux majeurs lors du transport. La combustion de ces énergies émet des émissions de gaz à effet de serre considérables.

Électricité ECS, froid Rappel des conditions environnementales de l’énergie Électricité cuisson, lavage La production et l’utilisation d’énergie provoquent des nuisances, accidents, Électricité éclairage pollutions, etc. Ces nuisances sont moindres que celles provoquées par la Électricité chauffage pénurie d’énergie. Granulés de bois Elles ont des impacts locaux voire régionaux, à une exception près : l’impact sur le climat lié à l’utilisation des combustibles fossiles , principaux Bois déchiqueté responsables des émissions de gaz carbonique. Bois bûches

Charbon La combustion des énergies fossiles engendre une émission de CO 2 plus ou moins importante en fonction de leur propre composition chimique. Le tableau GPL (Butane) ci-dessous indique les émissions de CO par énergie par kWh utile. 2 GPL (Propane)

Gaz naturel Fioul domestique gCO2/kWh utile

0 100 200 300 400 500 Explication sur unités et indicateurs

L’énergie se mesure, mais les unités diffèrent selon les utilisateurs : 10 • Les scientifiques utilisent deux unités : le joule (J) et le kilowattheure (kWh). Le kWh est la quantité d’énergie 1 tep = 4,2 10 J nécessaire pour faire fonctionner un appareil d’une puissance de 1000 W pendant 1 heure 1 tep = 11630 kWh kWh = 3,6 106 J 1 tonne de charbon = 0,6 tep • Les économistes utilisent la tep (Tonne Équivalente Pétrole), cela correspond à la quantité d’énergie fournie par 1 tonne de fioul = 1 tep une tonne de pétrole. 1,6 tep représente la consommation moyenne d’énergie d’un habitant de notre planète, par an. 1 tonne d’essence = 1,05 tep Pour la consommation d’un pays, on parlera de millions de tep (Mtep), voire milliards de tep (Gtep). 1 tonne de bois = 0,3 tep

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D.1.4 Les énergies renouvelables disponibles localement

Le vent

La Bourgogne bénéficie d’un gisement de vent favorable en atteste la présence de nombreux parcs construits ou projetés notamment dans l’Yonne et la Côte d’Or.

Le schéma régional éolien de Bourgogne n’indique pas le territoire de Chagny comme une zone favorable à l’éolien.

L’énergie solaire L’énergie solaire représente le gisement le plus important à l’échelle planétaire. L’ensoleillement se mesure en nombre d’heures, mais aussi en termes d’énergie reçue par m ² de surface par jour, par an : kWh/m ²/an par exemple. C’est ce que l’on appelle le gisement solaire ou encore l’irradiation. L’irradiation sur un plan horizontal donne déjà une première idée du gisement solaire sur un territoire.

Ses usages sont multiples : - Production de chaleur (solaire thermique passif et actif) : eau chaude sanitaire, chauffage, séchage… On utilisera alors des panneaux solaires thermiques. On peut convertir entre 30 et 70 % de l’énergie solaire. - Production d’électricité (solaire photovoltaïque) : raccordée au réseau ou site isolé. On utilisera des panneaux solaires photovoltaïques. On peut récupérer entre 6 à 15 % de l’énergie solaire.

L'ensoleillement de la Saône et Loire (1848 h) et son potentiel solaire (13000 kWh/m ²/an) font des panneaux photovoltaïques un moyen efficace de production d'électricité. Les conditions d'ensoleillement représentent un important potentiel énergétique. Il peut être exploité pour produire l'eau chaude sanitaire des logements.

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Le bois Le bois énergie existe sous trois formes : – le bois bûche , utilisant un appareil traditionnel ou moderne, qui concerne les particuliers, – le bois granule , qui concerne les particuliers, ainsi que cinq chaufferies collectives, – le bois déchiqueté ou plaquettes , utilisé par les particuliers, et surtout les collectivités et les entreprises.

Exploitation de la forêt La Bourgogne se place au 5 ème rang des régions françaises pour la surface de forêts avec près de 980 000 hectares (30 % du territoire régional).

Actuellement, on estime que seule la moitié de l’accroissement annuel est effectivement récolté (enquête de branche réalisée par le Ministère chargé des forêts), soit plus de 3 millions de m 3 de bois rond. Dans le cas des résineux, cette sous-exploitation est à mettre en rapport avec une forêt jeune, essentiellement pour le Douglas. Dans le cas des feuillus, le vieillissement et la capitalisation des volumes sur pied de médiocre qualité est en lien direct avec l’insuffisance de marchés. 40 % de la récolte sont constitués de bois d’œuvre (feuillus et résineux en proportions similaires), 40 % est prélevé pour le chauffage et les 20 % restant servent à l’industrie. 9 % de cette récolte est exportée vers d’autres régions ou à l’étranger. La filière bois bourguignonne emploie près de 19 000 actifs au sein de 2 800 établissements. Elle représente 4 % de la filière française en valeur ajoutée et en emplois (Source : CRPF).

Le SRCAE développe deux orientations pour la valorisation énergétique de la forêt et la réduction de la production de Gaz à Effet de Serre par le rôle de piège à carbone que joue la forêt.

Orientation 34 du SRCAE Augmenter le stockage de carbone par la forêt et le bois dans le respect d’une gestion durable en anticipant les impacts du changement climatique.

Carte 44 : Carte des potentiels forestiers (land-cover et géoportail) Orientation 35 du SRCAE Développer la demande et structurer les filières du bois, notamment le bois énergie, pour garantir des débouchés favorisant l'émergence d'une économie locale tout en veillant à l'équilibre des usages.

A Chagny le potentiel forestier est important, il l’est encore plus sur les communes limitrophes donc à proximité.

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D.2 Organisation historique de l’urbanisme et de l’architecture

Rappel : la sobriété énergétique et le confort thermique impliquent des caractéristiques de base qui, schématiquement, sont : - Une orientation optimale : façade principale au sud avec des végétaux ou des débords de toits qui assurent une régulation contre les surchauffes. - Des volumes compacts et ramassés. Plus l’enveloppe extérieure est réduite, moins il y a d’échange avec l’extérieur et donc de déperdition thermique. - Limiter les ponts thermiques, la présence d’éléments de décor, les volumes complexes. .. peut créer des failles, des ruptures dans la construction (s’il n’y a pas continuité dans les matériaux notamment) et augmenter l’enveloppe extérieure du bâtiment. - Jouer de l’inertie des matériaux pour limiter les variations rapides de température. - Opter pour des matériaux respirant qui permettent une régulation de l’air, continue, douce, filtrée et sans apport de variation de température. - S’adapter à son environnement, à son micro climat et intégrer les végétaux dans le projet.

D.2.1 Caractéristiques du parc de logements

L’habitat de Chagny est composé pour 54% de maisons individuelles et de 45% d’appartements. Cette répartition reste assez stable cependant on note une légère diminution de la part des appartements.

Cette donnée est importante, car on peut considérer que la compacité des logements participe de la sobriété énergétique. Les appartements dans des immeubles collectifs ou les logements accolés (mitoyens) sont moins consommateurs d’énergie.

La taille des logements reste assez constante, on note une petite augmentation du nombre de logements de 5 pièces et plus. Les petits et très petits logements sont de moins en moins nombreux.

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La plus grande période de construction a eu lieu après guerre, soit plus de 50% de 1946 à 1990 et presque 19% de 1991 à 2009. Cette typologie d’habitat est assez, voire très consommatrice d’énergie. Les maisons construites avant le choc pétrolier sont très énergivores. Ainsi, la moitié des logements construits pendant cette période affiche un bilan énergétique moyen ou mauvais.

Les constructions sont de plus en plus sobres en consommation d’énergie. Cependant, on peut constater le recours au chauffage individuel électrique pour plus de 17% des résidences. Cette part augmente de façon assez significative. On considère que les maisons construites, jusqu’à récemment, étaient relativement bien équipées en matière de production énergétique pour le chauffage.

Si la part du chauffage tout électrique a été problématique dans des habitations mal isolées, cela n’est plus le cas aujourd’hui notamment avec les maisons très sobres et l’application des dernières réglementations thermiques. De plus, la statistique ne renseigne pas sur la mise en place de chauffage d’appoint performant (ou non) type poêle à bois.

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D.2.2 Caractéristiques des constructions

Les différentes époques de construction des habitations impliquent des qualités thermiques, des caractéristiques d’isolation, des techniques de construction… qui ont un impact sur le confort et la sobriété énergétique des logements. Ainsi, suivant les époques :

Avant 1946 .

Les bâtiments sont de forme ramassée, mais les volumes peuvent se compliquer avec des éléments ajoutés : tourelle, oriel, lucarne... Le plus souvent les habitations sont mitoyennes, ponctuellement les plus prestigieuses sont atomisées sur leur parcelle. De plus la qualité des matériaux, en particulier des murs de pierres enduits sur les deux faces, assure l’inertie des constructions tout en conservant une bonne respiration. Ces caractéristiques (forme et matériaux) sont optimales pour limiter les déperditions énergétiques, et pour assurer un bon niveau de confort aux habitants malgré un manque de recours à l’isolation.

Le végétal présent est uniquement ornemental. Il ne joue quasiment jamais un rôle de régulation microclimatique.

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L'entretien et la restauration des constructions Les constructions sont en matériaux respirant avec une certaine inertie (pierre/ mortier / bois / chaux / colombage). L’isolation n’est pas vraiment présente, mais les qualités d’inertie et souvent d’implantation (recherche des apports solaires, protection contre le froid…) compensent les modes d’isolation actuelle.

Les murs de pierres sont enduits sur les deux faces afin obtenir de bonnes qualités thermiques.! Les enduits extérieurs doivent recouvrir la pierre et respecter les encadrements. Les pierres des encadrements des ouvertures sont construites en débord, d'une épaisseur similaire à celle que doit atteindre la couche d'enduit. Seules les parties de pierres travaillées ou lisses doivent rester apparentes. Les pierres de champs et les pierres piquetées doivent être recouvertes.

La "pierre apparente" sur les murs de façade des habitations n'appartient pas à la typologie locale. La pierre apparente concerne certains éléments (murs de clôture, bâtiments La pierre est gélive, non agricoles, certains pignons...). protégée par un enduit, agressée par la pluie et le froid elle se délite .

Ce type de restauration (décroutage / pierres apparantes) ne permet par de retrouver les qualités themiques optimales des appareillages initiaux. Par ailleurs les pierres de l'appareil ne sont plus protégées, les pierres d'encadrement et autres modénatures ne son t plus mises en valeur.

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Entre 1945 et 1990 , période de construction importante. Les maisons sont souvent peu isolées et faites de matériaux plus ou moins durables.

Les constructions réalisées avant le choc pétrolier sont les moins efficientes en matière énergétique. Après les années 1973 / 1975, la recherche pour construire des bâtiments plus performants, moins gourmands en énergie, est de plus en plus présente. Les réglementations thermiques voient le jour et se durcissent au fil des périodes.

Sur la commune, il s’agit de tout type d’habitats : immeubles collectifs de toute taille, petit résidentiel... Les maisons isolées sur leur parcelle répondent à des pratiques architecturales peu soucieuses de la sobriété énergétique : maison atomisée sur la parcelle, orientation sur voie sans recherche d’optimisation des apports solaires passifs.

Les orientations des immeubles de logements s’organisent sur voie sans souci de l’ensoleillement. Il s’agit donc d’immeubles collectifs, mais aussi de petits logements individuels en bande, mitoyens, ou sous une forme classique de pavillonnaires (maison isolée sur la parcelle). Un effort est fait sur les opérations d’ensemble destinées aux résidences principales pour optimiser l’espace et en particulier densifier (le coût du foncier étant moteur pour réduire la taille des parcelles). Cela incite à une forme urbaine plus rationnelle par la mitoyenneté ou autre système pour économiser l’espace.

Là aussi le végétal est peu présent. Son rôle est esthétique et ornemental. Il sert parfois de clôture, mais n’intervient pas pour assumer le confort climatique des constructions ou des espaces verts associés.

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La période contemporaine et l’arrivée de d’équipements pour la production d’énergies renouvelables

Les maisons sont de mieux en mieux isolées et mieux conçues. Les réglementations thermiques visent à produire des bâtiments passifs. Par ailleurs les éco quartiers, les recherches de densification des constructions incitent à la création d’un tissu urbain plus sobre.

Cependant, on déplore le développement de formes de bâtiments complexes, les implantations pas toujours optimales…

On note l’arrivée du bois dans les restaurations et les constructions neuves, l’arrivée également d’équipements techniques : panneaux solaires, coffrets de climatiseurs…

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D.2.3 Modification microclimatique d’un milieu urbain

Les espaces publics

Les surfaces minéralisées, les bâtiments ont une inertie qui garde la chaleur. Les espaces densément construits peuvent générer des zones de fort inconfort. Cela est aggravé si les sols minéralisés sont de couleur sombre. Les espaces publics de Chagny sont souvent pavés ou en enrobé, ce qui peut créer des effets de surchauffe.

L’hygrométrie est une donnée importante pour réguler la chaleur. Les végétaux conservent un taux d’humidité plus important qu’une surface minérale. Cela apporte de la fraîcheur par forte chaleur, mais l’effet joue aussi quand il fait froid.

Les espaces verts de grande taille avec leur végétation qui sont présents sur la ville combinent à la fois filtration du vent et conservation d’un taux élevé d’hygrométrie.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 100 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Le centre ancien Les urbanisations plus récentes

Les implantations les plus anciennes respectent deux principes d’organisation : Dans les quartiers récents, le découpage parcellaire guide • organisation très structurée sur rue pour des activités mélangées de commerce, l'implantation des constructions. La position des maisons ne fait pas d’artisanat et d’habitat. l'objet d'une recherche urbanistique ou d'optimisation des éléments • compacité pour économiser et optimiser l’espace micro climatiques.

Le tissu construit a des caractéristiques très urbaines. Il y a une réelle volonté Au fil du temps les constructions sont organisées suivant des plans d’optimiser l’espace. En revanche, le choix des implantations des constructions d’ensemble. Les critères d’implantation reposent plus sur n’est pas fait su ivant les données climatiques. l’individualisation de l’habitat, la rentabilité des voies et réseaux... Ainsi, se développe un urbanisme résidentiel avec des maisons Par exemple, dans les cœurs d'îlots d'habitations, la façade du bâtiment le plus centrées sur les parcelles et orientées suivant le tracé des voies de prestigieux s'ouvre au sud sur cours. desserte.

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 101 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

E - ANNEXES

E.1 Bibliographie

E.2 Table des illustrations

Carte 1 – Géologie / Source BRGM / Fond de carte Géoportail ...... 7! Carte 2 – Occupation du sol / Corine Land Cover / Fond de carte Géoportail ...... 8! Carte 4 – Carte d’Etat-major (1820-1866) – Source Géoportail ...... 11 ! Carte 3 – Carte de Cassini – exemplaire dit « de Marie-Antoinette » XVIIIe siècle – ...... 11 ! Carte 5 - Evolution de la population depuis la Révolution française – ...... 16 ! Carte 6 – Le site pré et protohistorique du Mont-Milan à Meursault, Pierre Chevillot, Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Beaune (Côte d’Or) Histoire Lettres Sciences et Arts, année 1984, tome LXV, pp39-59...... 18 ! Carte 7 – « Les granges seigneuriales du Beaunois au moyen-âge », Corinne BECK-BOSSARD et Patrick BECK, bulletin trimestriel du Centre Beaunois d’Etudes Historiques (Société d’histoire et d’Archéologie de Beaune), n°100, Dossier spécial Pour une histoire rurale du Beaunois, septembre 2007, pp 57-67...... 21 ! Carte 8 - Chalmandrier Nicolas, graveur Carte pour la voye romaine d'Auxerre à Sens 1764 Réduite d'après les cartes générales de la France (levées par Ordre du Roy et terminée en février 1765),1764-1765 - Source BNF Gallica ...... 22 ! Cartes 9 – Sources BNF Gallica ...... 23 ! Carte 10 – Atlas général des routes de la Province de Bourgogne C 3882-1 - Feuille n°1 : Chagny…. - 1759-[1780] - AD 21 ...... 24 ! Carte 11 – Atlas général des routes de la Province de Bourgogne C 3882-1 - Feuille n°1 : Chagny…. - 1759-[1780] AD 21 Extrait ...... 25! Carte 12 – Le grenier à sel à Chagny AD 71 ...... 26 ! Illustration 13 – Vue du Château de Chagny, entre Beaune à Châlons (sic) J. Buvry, Bourgogne, 1818, Source BNF Gallica ...... 28 ! Illustration 14 – Vue du Château de Chagny, sur le grand chemin de Beaune à Châlons (sic) Jean Baptiste Lallemand, circa 1785, Source BNF Gallica ...... 28 ! Carte 15 – Cadastre Napoléonien : Chagny Section du cœur de bourg –1827 - AD 71 ...... 29 ! Carte 16 – Cadastre Napoléonien : Chagny Plan d’assemblage de la commune – 1827 - AD 71 ...... 30 ! Carte 17 – Canal du Centre – Plans aquarellés - 1782 AD 71 ...... 31 ! Carte 18 – Canal du Centre – Tracé schématisé - 2014 ...... 31 ! Carte 19 – Carte du chemin de fer de l’Autunois, ligne de Nevers à Chagny, Tracé de la Compagnie de Lyon, 1891 - Source BNF Gallica ...... 32 ! Illustration 20 – Vue générale des Gares, 1909 - source www.delcampe.net ...... 33 ! Carte 20 – ...... 34 ! Carte 22 – Carte du Canton de Chagny, par Arthur Langron, 1857 - Source BNF Gallica...... 35 ! Carte 23 – Carte du Vignoble Bourguignon. Haute Bourgogne et Beaujolais, dressée par M. Peyre, et éditée par la Chambre de Commerce et l'Ecole Supérieure de Commerce de Dijon, 1934 - Source BNF Gallica...... 35 ! Illustration 24 - Chagny la place d’Armes au début du XXe siècle - Source www.delcampe.net ...... 36 ! Illustration 25 - Vues aériennes de Chagny réalisées par la société Roger Henrard entre la fin des années 1950 et 1968 - Source AD 71 ...... 36 ! Carte 26 – Évolution des espaces bâtis. Sur fond Photos aériennes, Géoportail...... 38 ! Carte 27 – Évolution des espaces bâtis. Secteur Bellecroix. Sur fond Photos aériennes, Géoportail...... 39 ! Carte 28 – Les sites Natura 2000 / SIG ...... 40 ! ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 102 Chagny (71) - AVAP Diagnostic APE _ Octobre 2017

Carte 29 – Les ZNIEFF de type 1 / SIG ...... 42 ! Carte 30 – Les emprises des sites inscrits et des abords du Bien UNESCO à CHAGNY ...... 43 ! Carte 31 – Les Monuments Historiques de CHAGNY et alentours...... 44 ! Carte 32 – L’impact des périmètres des abords de protection des MH dans l’urbain ...... 45 ! Carte 33 – Considérée comme « ville », ou « pôle secondaire » Chagny est amenée à développer son influence sur l’aire urbaine du SCoT ...... 47 ! Carte 34 –Préservation de la biodiversité et des fonctionnalités écologiques ...... 61 ! Carte 35 – Évolution de l’aire potentielle des groupes biogéographiques d’essences ...... 67 ! Carte 36 – Évolution de l’aire potentielle de l’aire potentielle du hêtre ...... 68 ! Carte 37 – Principe TRAME VERTE ET BLEUE ...... 69 ! Carte 38 – Préservation de la biodiversité et des fonctionnalités écologiques...... 70 ! Carte 39 – Trame Verte et Bleue de Chagny : richesse et devenir ...... 71 ! Carte 40 - Données Météo France ...... 87 ! Carte 41 – Répartition de la consommation par secteur en 2005 en Bourgogne, Source : Alterre Bourgogne ...... 88 ! Carte 42 – La production d’énergies renouvelables en Bourgogne en 2009, Source : Alterre Bourgogne ...... 88 ! Carte 43 – Part des dépenses énergétiques pour le logement dans le revenu fiscal médian 2000, dans les communes de Bourgogne, ...... 89 ! Carte 44 : Carte des potentiels forestiers (land-cover et géoportail) ...... 93 !

E.3 Autres sources

Crédits photographies : Eric ENON / Lucie MAUREL / Eve LAGLEYZE Crédits cartes postales anciennes : AD 71

ÆPURE - Eric ENON - Eve LAGLEYZE – URBANOVA – Johanna SERY – Vincent LE GRAND 103