Revue Italienne D'études Françaises, 6
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Revue italienne d’études françaises Littérature, langue, culture 6 | 2016 Les romanciers oubliés des années Trente Francesco Fiorentino (dir.) Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/rief/1099 DOI : 10.4000/rief.1099 ISSN : 2240-7456 Éditeur Seminario di filologia francese Référence électronique Francesco Fiorentino (dir.), Revue italienne d’études françaises, 6 | 2016, « Les romanciers oubliés des années Trente » [En ligne], mis en ligne le 15 décembre 2016, consulté le 22 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/rief/1099 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rief.1099 Ce document a été généré automatiquement le 22 septembre 2020. Les contenus de la RIEF sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International. 1 Ce sixième numéro de la Revue Italienne d’Études Françaises se présente particulièrement riche. Nous y publions une section monographique consacrée aux « Romanciers oubliés des années Trente », qui réunit des contributions au Colloque organisé par le Seminario di Filologia francese à Rome les 3 et 4 décembre 2015. Il s’agit d’écrivains qui ont connu le succès à leur époque, puis ont été oubliés par l’édition ou par la critique : les auteurs des articles s’interrogent sur les raisons de cet oubli comme sur celles d’une possible revalorisation. À côté de cette partie thématique, nous poursuivons toujours le projet d’une revue généraliste en proposant des articles sur la littérature, allant cette fois-ci du XVIIIe siècle à l’extrême contemporain. En particulier, nous sommes très heureux de publier le texte inédit d’un article important sur Nerval de Roland Chollet, le grand spécialiste balzacien, récemment disparu. Nous proposons plusieurs de nos rubriques d’approfondissement. Dans « Seuils poétiques », Valerio Magrelli présente un dossier autour de trois poètes français traduits par trois poètes italiens (Anedda, Buffoni, Cucchi). Dans « Documents » Aurélia Cervoni et Andrea Schellino annotent deux inédits baudelairiens et Anna Maria Scaiola des inédits de Loti que Massimo Colesanti, directeur de la Fondazione Primoli, récemment disparu, nous a confiés. La rubrique « Le point sur », sous la direction de Vincenzo De Sanctis, est consacrée à la traduction de textes pornographiques. Dans « Relectures », nous présentons pour la première fois en français l’article de l’éminent francisant italien Lionello Sozzi sur le rôle de l’écrivain dans la formation de l’opinion au XVIIIe siècle. Nous tenons enfin à annoncer que dans le prochain numéro, le 7, nous publierons une section thématique, « Figures littéraires de la Haine. Rhétorique et sémantique d’un sentiment public » qui réunira des contributions au Colloque organisé par le Seminario di Filologia francese à Bari les 24 et 25 novembre 2016. Nous invitons nos lecteurs à nous envoyer des articles sur ce sujet ; nous les publierons dans cette section, après les avoir soumis à l’évaluation que prévoient les procédures de la RIEF. En souhaitant à tous nos lecteurs une fructueuse lecture du numéro 6 de la RIEF, nous rappelons que les normes pour l'envoi des articles, les échéances, les consignes de mise en forme et la description des étapes de l'évaluation sont disponibles dans la section de présentation de la revue. Toutes les propositions de contributions sur la littérature, la culture et la langue françaises seront examinées avec intérêt et évaluées selon notre processus habituel, à garantie de la rigueur et de l’impartialité que l’ANVUR (l’Agence italienne d’évaluation de la recherche universitaire) certifie en maintenant notre Revue dans la catégorie A des revues scientifiques. La Rédaction remercie Valeria Dei, Jacopo Leoni, Alice Morosi, Serena Perego pour la collaboration qu’ils nous ont offerte lors de la révision des articles. Nous espérons pouvoir encore compter sur le soutien de leur attention et de leur compétence. Revue italienne d’études françaises, 6 | 2016 2 SOMMAIRE Mélanges “Méfiez-vous de celui qui veut mettre de l’ordre” : (in)achèvement et imperfection chez Isabelle de Charrière Paola Perazzolo Nerval et le temps. Le thème de l’horloge Roland Chollet Crise logique, crise poétique : Francis Ponge et Antonin Artaud (1923-1926) Eric Pellet Calembours poétiques et traduction : Glossaire j’y serre mes gloses, de Michel Leiris à André Masson Fabio Vasarri Être moins ou ne pas être : sur quelques modalités paradoxales d’existence du personnage romanesque contemporain (Alféri, Chevillard, Modiano, Vasset) Frédéric Martin-Achard Génétique des textes et système chaotique Daniela Tononi Les romanciers oubliés des années Trente Autour d’écrivains oubliés Gianfranco Rubino Autobiographie d’un pécheur habitué. Sur Marcel Jouhandeau Ornella Tajani André Thérive : résignation contre négation Iacopo Leoni Jacques Spitz : un auteur au purgatoire Ida Merello Un René Guillot inconnu : le romancier des années 1930 Maria Chiara Gnocchi Les ruptures de Georges Limbour Olivier Maillart Relire Marcel Aymé Francesca Lorandini Une oubliée sous les feux de la rampe : le cas Némirovsky Teresa Manuela Lussone Il y a Belle Lurette… Henri Calet… contre notre oubli René Corona Revue italienne d’études françaises, 6 | 2016 3 Maurice Sachs ou la chronique d’une exclusion Fabrizio Impellizzeri Jean Malaquais, une étoile filante de la littérature Henri Godard Jacques Decour, le visage oublié de la Résistance Grazia Tamburini De la gomme et de la perte d’adhérence dans les lettres françaises Éric Dussert Rubriques Seuils poétiques Trois poètes français traduits par trois poètes italiens. Avec une note sur la poésie d’un poète et traducteur français Présentation Valerio Magrelli AVEC BRAQUE, PEUT-ÊTRE, ON S’ÉTAIT DIT... de Char Traduction et note à la traduction Antonella Anedda L’Albatros de Baudelaire Traduction et note à la traduction Franco Buffoni Au Cabaret-vert de Rimbaud Traduction et note à la traduction Maurizio Cucchi Trois poètes traducteurs de poètes Simone Giusti La poésie de Bernard Simeone Valerio Magrelli Le point sur Traduction et pornographie Vincenzo De Santis Documents Lettres échangées entre Sainte-Beuve et Madame Aupick suivies du « dossier littéraire » sur Baudelaire par Sainte-Beuve Andrea Schellino Revue italienne d’études françaises, 6 | 2016 4 Lettres inédites de Pierre Loti à la princesse Mathilde Bonaparte et au comte Joseph Primoli Anna Maria Scaiola Un compte rendu des Fleurs du mal dans le Courrier franco-italien du 9 juillet 1857 Aurélia Cervoni Relectures La fonction de la littérature : culte du Moi et formation de l’opinion Lionello Sozzi Revue italienne d’études françaises, 6 | 2016 5 Mélanges Revue italienne d’études françaises, 6 | 2016 6 “Méfiez-vous de celui qui veut mettre de l’ordre” : (in)achèvement et imperfection chez Isabelle de Charrière Paola Perazzolo Méfiez-vous de celui qui veut mettre de l’ordre. Ordonner, c’est toujours se rendre le maître des autres en les gênant.1 L’inachèvement n’est pas rupture. Il n’est pas non plus provocation. Il est simple refus de cette clôture par laquelle tout s’achève, vient à chef, selon l’étymologie du mot, se soumet à l’autorité du raisonnable, au nom d’une philosophie triomphante.2 1 Qualifiée par A. Rivara de « pratique sans théorie »3, l’incomplétude sous-tend de façon importante la production romanesque du XVIIIe siècle : en adhésion aux préceptes aristotéliciens de la création de fables nécessitant un début, un développement et une fin, les réflexions théoriques ne cessent d’attester un souci d’achèvement souvent démenti dans la pratique. Des conditions d’écriture influencées par la censure et des modalités d’édition basées sur une notion de « droits des auteurs » qui reste pendant longtemps assez floue4 motivent la récurrence de publications par tranches, de romans in-finis relevant de l’esthétique de la liste ou de la série ainsi que l’existence de nombreuses « suites » et « continuations ». Tout au long du siècle, la reprise d’un texte reste aussi courante que son « imitation, réécriture, translation, toutes pratiques valorisées par la tradition »5. 2 C’est dans cette tradition que s’insère également Isabelle de Charrière. « Salonnière virtuelle »6 par son réseau européen et femme des Lumières sceptique et libre d’esprit, elle aussi fait preuve, dans sa production romanesque, d’un refus systématique de la clôture. La plupart de ses ouvrages manquent en effet de dénouement. Ce manque Revue italienne d’études françaises, 6 | 2016 7 relève toutefois plus de l’inachèvement que de l’incomplétude, d’après la distinction rappelée par Gilles Louÿs, d’après lequel « si le concept d’inachèvement inclut nécessairement l’idée d’incomplétude, la réciproque n’est pas vraie, puisque nombre de romans de cette période doivent leur incomplétude à des pratiques qui ne sont ni accidentelles, ni exceptionnelles, mais qui illustrent au contraire l’état normal du genre »7. Chez la Dame du Pontet, cette difficulté de « venir à chef » serait plus imputable à un choix poétique ou à une forme d’autocensure qu’à l’adhésion aux pratiques éditoriales évoquées, comme elle l’explicite dans sa correspondance en répondant à D’Oleyres qui insistait pour lire la suite des Lettres Neuchâteloises : « D’ailleurs, j’aurois peut-être encore moins de talent pour les dénouements que pour le reste. Les tristes sont tristes, et les heureux sont fort sujets à être plats »8. 3 Exception faite pour Caliste (1787), suite des Lettres écrites de Lausanne relatant l’amour malheureux de William et de l’héroïne éponyme, les premiers