Jeudi 23 Juin 1977
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** Année 1977. — N° 45 S. Vendredi 24 Juin 1977 ** JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE DÉBATS PARLEMENTAIRES SÉNAT SECONDE SESSION ORDINAIRE DE 1976-1977 COMPTE RENDU . INTEGRAL - 33ß SEANCE Séance du Jeudi 23 Juin 1977. SOMMAIRE Art. ler et 2. — Adoption (p. 1688). Adoption du projet de loi au scrutin public. PRÉSIDENCE DE M. ALAIN POHER 1. -- Procès-verbal (p. 1658). 7. — Election des représentants à l'Assemblée des communautés européennes au suffrage universel direct. — 2. — Election des représentants à l'Assemblée des communautés Suite de la discussion et adoption d'un projet loi européennes au suffrage universel direct. — 'Discussion d'un projet de (p. 1668). de loi (p. 1658). Suite de la discussion générale : M. Michel Kauffmann. Discussion générale : MM. Claude Mont, rapporteur de la com- ; Jean 'Cluzel, Jean-François Pintat, mission des affaires étrangères PRÉSIDENCE DE M. ALAIN POHER Jacques Genton. Suspension et reprise de la séance. MM. Henri Caillavet, Jean Péridier, Edgard Pisani, Louis de MGM. André Colin, président de la commission des affaires écran. Guiringaud, ministre des affaires étrangères ; Raymond Barre` Premier ministre ; 'Edouard Bannetons. gères ; Louis_ de Guiringaud, ministre des affaires étrangères ; Pierre Carous, Jacques Pelletier, Pierre 'Marcilhacy, Pierre Giraud, Art. ler et 2. — Adoption (p. 1698). Mme Marie-Thérèse Goutmann. Article additionnel (p. 1699). PRÉSIDENCE DE M. ETIENNE DAILLY Amendement n° 1 rectifié de M. Raymond Guyot. — MM. Ray- M. Louis Jung, 1Mme Janine Alexandre-Debray. mond Guyot, Claude Mont, rapporteur de la commission des 3. — Conférence des présidents (p. 16&2). affaires étrangères ; le ministre, le président. — Irrecevabili.té. 4. — Election des représentants à l'Assemblée des communautés Rappel au règlement. -- MM. Raymond Guyot, le président. européennes au suffrage universel direct. — Suite de la discussion d'un projet de loi (p. 1683). Vote sur l'ensemble (p. 1700). Suite de la discussion générale : MM. Auguste Pinton, Antoine MM. René Billères, Marcel iChampeix, Adolphe Chauvin, Andrieux. Mme Marie-Thérèse Goutmann, M. Philippe de Bourgoing. Suspension et reprise de la séance. Adoption du projet de loi au scrutin public. 5. — Dépôt d'une question orale avec débat (p. 1686). 8. — Transmission de projets de loi (p. 1703). 6. — Suppléants des députés. — Adoption d'une proposition de loi organique (p. 1687). 9. — Dépôt de rapports (p. 1704). Discussion générale : MM. Pierre Jourdan, rapporteur de la 10. — Dépôt d'un avis (p. 1704). commission des lois ; Alain Peyrefitte, garde des sceaux, ministre de la justice; Jacques Eberhard. 11. — Ordre du jour (p. 1704). (1 f.) 1658 SENAT SEANCE DU 23 JUIN 1977 « Les chefs de gouvernement ont constaté que l'objectif, fixé PRESIDENCE DE M. ALAIN POHER par le traité, de l'élection au suffrage universel de l'assemblée devrait être réalisé le plus tôt possible. Sur ce point, ils atten- La séance est ouverte à onze heures dix minutes. dent avec intérêt les propositions de l'assemblée sur lesquelles ils souhaitent que le conseil statue en 1976. Dans cette hypothèse, M. le président. La séance est ouverte. l'élection au suffrage universel direct devrait intervenir à partir de 1978. » Dès lors, le rapporteur de la commission politique, M. Patijn, — 1- député néerlandais, fait adopter son projet à la presque unani- mité, par 1% voix contre 2 et 17 abstentions, le 14 janvier 1975 PROCES-VERBAL à l'assemblée. M. le président. Le compte rendu analytique de la séance d'hier Succédant aux « sommets », les conseils européens, réguliè- a été distribué. rement tenus au moins trois . fois l'an, depuis 1974, par les chefs d'Etat et de gouvernement et volontiers considérés comme Il n'y a pas d'observation ? ... l'instance majeure d'une Europe confédérale, ont à leur tour Le procès-verbal est adopté sous les réserves d'usage. efficacement concouru à l'élection du Parlement européen au suffrage universel direct. — 2 — Si le conseil des 1" et 2 décembre 1975, à Rome, fut véritable- ment celui qui permit l'engagement de la Conférence Nord-Sud, ELECTION DES REPRESENTANTS A L'ASSEMBLEE DES il prit encore cette décision' capitale : « Le Conseil européen est convenu que l'élection de l'assemblée aura lieu à une date COMMUNAUTES EUROPEENNES AU SUFFRAGE UNI- unique au cours de la période mai-juin 1978. L'Etat qui ne pour- VERSEL DIRECT rait procéder à l'élection directe ,à cette date pourra désigner ses représentants parmi les membres élus de sa propre assemblée Discussion d'un projet de loi. nationale. » Mais ce fut seulement le Conseil européen des 12 et 13 juil- M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion du projet de loi autorisant l'approbation des dispositions annexées à la let 1976 qui résolut les difficiles problèmes du mode de scrutin décision du Conseil des Communautés européennes du 20 sep- et de la répartition des sièges. Le Gouvernement français en tembre 1976 et relatives à l'élection des représentants à l'Assem- prit acte dans les termes suivants du communiqué officiel fai- blée des Communautés européennes au suffrage universel direct, sant suite au conseil des ministres du 15 juillet : considéré comme adopté par l'Assemblée nationale en première « Le ministre des affaires étrangères a rendu compte des lecture, aux termes de l'article 49, alinéa 3, de la' Constitution. travaux du conseil européen réuni les 12 et 13 juillet à Bruxelles. [Nos 394 et 396 (1976-1977).1 « Le Président de la République a procédé à un tour de table sur les conclusions du Conseil européen. Dans la discussion générale, la parole est à M. le rapporteur. « Le conseil des ministres, unanime, a marqué son approbation M. Claude Mont, rapporteur de la commission des 6f faires qu'un accord soit intervenu sur les modalités de l'élection au étrangères, de la défense et des forces armées. Monsieur le pré- suffrage universel, en 1978, de l'assemblée parlementaire euro- sident, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, le péenne. dossier que j'ai l'honneur d'ouvrir devant le Sénat, au nom de « Le document d'application de l'accord de Bruxelles sera la commission des affaires étrangères, est immense et complexe. soumis au Parlement à la session de printemps de 1977 et la Il fait corps avec l'audacieuse construction de l'Europe libre, loi électorale fixant les modalités de l'élection à la session il doit respecter les constitutions des Etats partenaires, 'il d'automne de la même année. » propose un régime de contrôle parlementaire plus démocratique. L'acte du 20 septembre 1976, soumis à notre ratification, appa- Voilà, me semble-t-il, ce qu'il nous faut analyser avec rigueur et raît donc comme la mise en, forme de l'accord du 13 juillet. sérénité. Explicites les traités, mais longues et parfois orageuses • les Historiquement et politiquement, l'acte du Conseil des peur délibératiôns, incertaine puis efficace la résolution qui ont ministres des affaires étrangères de la Communauté, du 20 sep- conduit aux décisions du 13 juillet 1976.! tembre 1976, « portant élection dés représentants à l'Assemblée Pour être finalement accueilli avec son légitime et souvent européenne au suffrage universel direct », est la conséquence, nécessaire accompagnement de critique, l'évolution de l'Histoire longuement et laborieusement mûrie, des prescriptions des traités doit correspondre à des aspirations et à des volontés profondes internationaux, des délibérations du Parlement européen et de la dans les sociétés libres. volonté des chefs d'Etat et de gouvernement associés. J'ai tenté, comme la commission des affaires étrangères a bien Tous les traités ont explicitement prévu de donner une assise voulu s'y intéresser, de retrouver les dates importantes du chemi- plus populaire au Marché commun, c'est-à-dire de doter l'institu- nement vers un régime européen plus équilibré, plus démocra- tion d'une représentation directement issue du suffrage universel : tique. le Traité de Paris, du 18 avril 1951, créant la Communauté européenne du charbon .et de l'acier, en son article 21 ; même Mais nos libertés, notre souveraineté sont-elles respectées ? le Traité de Paris, du 27 mai 1952, consacré à une Communauté En un mot, l'acte du 20 septembre 1976 est-il compatible avec européenne de, défense, qui fut rejeté le 30 août 1954 par l'Assem- notre Constitution ? blée nationale française le contreprojet qu'il avait suscité de C'est un très grave problème. la part de M. Michel Debré, le 6 janvier 1953, maintenait, en Qui allait le trancher ? son article 12, cette élection au suffrage- universel direct ou Qui allait dire le droit ? indirect ; enfin, et surtout, les Traités de Rome, du 25 mars 1957, organisant, l'un, la Communauté économique européenne, en son Le Président de la République en a saisi notre plus haute article 138, et l'autre, la Communauté européenne de l'énergie juridiction : le Conseil constitutionnel. atomique, en son article 108. Le 30 décembre, celui-ci a fait connaître son appréciation : Je cite, dans mon rapport écrit, ces dispositions qui sont autant « La décision du Conseil des communautés européennes en d'obligations auxquelles la France a souscrit. date du 20 septembre 1976 et l'acte qui y est annexé ne compor- tent pas de clause contraire à la Constitution. » Parallèlement, en application de cet article 138 du traité de la Communauté économique européenne, l'assemblée, composée de Il faut lire les considérants qui précèdent ce jugement. Ils délégués des parlements nationaux, élaborait des projets pour constituent, chacun et ensemble, une véritable charte de la sou- son renouvellement au suffrage universel direct. Qu'il me suffise veraineté nationale qui s'impose à tous. de mentionner ici la convention adoptée par le groupe de travail Voici le quatrième : « L'élection au suffrage universel direct présidé par le sénateur belge M.