Les Pêcheurs De Perles Bizet
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je 23 janvier 20h • sa 25 janvier 18h • ma 28 janvier 20h je 30 janvier 20h • di 2 février 16h • ma 4 février 20h Opéra Les Pêcheurs de perles Bizet PROG_PECHEURS_140x190.indd 1 14/01/2020 10:05 opéra chanté et surtitré en français +/- 1h45 sans entracte Les Pêcheurs de perles Les Pêcheurs de perles, Opéra de Lille, séance de répétition avec Gabrielle Philiponet (Leïla), Marc Laho (Nadir) janv. 2020 © Simon Gosselin Bizet Opéra de Georges Bizet (1838-1875) Livret de Michel Carré et Eugène Cormon Les Pêcheurs de perles, Opéra de Lille, séance de répétition avec Gabrielle Philiponet (Leïla), Marc Laho (Nadir) et au premier plan André Heyboer (Zurga) janv. 2020 © Simon Gosselin PROG_PECHEURS_140x190.indd 2-3 14/01/2020 10:05 Les Pêcheurs de perles Les Pêcheurs de perles Opéra de Georges Bizet (1838-1875) Livret de Michel Carré et Eugène Cormon Direction musicale Guillaume Tourniaire Mise en scène, décor et lumières FC Bergman : Stef Aerts, Marie Vinck, Thomas Verstraeten, Joé Agemans Dramaturgie Luc Joosten Costumes Judith Van Herck Maquillage et coiffure Alexander Kinds Assistant mise en scène chargé de la reprise Tom Goossens Assistante mise en scène Claire Pasquier Assistant pour la reprise chorégraphique Jan Deboom Chef de chœur Yves Parmentier Chef de chant Benjamin Laurent Avec Leïla Gabrielle Philiponet Nadir Marc Laho Zurga André Heyboer Nourabad / Zurga jeune Rafał Pawnuk Leïla jeune Félicité Guillo Nadir jeune Yohann Baran Figurant Thomas Baelde Chœur de l’Opéra de Lille Orchestre de Picardie Orchestre national en région Hauts-de-France Production Opera Vlaanderen Coproduction Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Opéra de Lille Avec le soutien du CIC Nord Ouest, Grand Mécène de l’Opéra, du Crédit Agricole Nord de France, Mécène principal de la saison et du Crédit du Nord, Mécène associé à la saison PROG_PECHEURS_140x190.indd 4-5 14/01/2020 10:05 Introduction Brèves de programme Composé en quelques mois par un jeune Le collectif FC Bergman, qui signe la mise Ce que l’on croit entendre encore Quand Clovis et Clotilde rencontrent Djamileh Bizet âgé de seulement 25 ans, Les Pêcheurs en scène de cette production, choisi de de perles nous entraîne délicieusement dans délaisser l’exotisme pour explorer avec Dans l’histoire de l’opéra, certains airs Georges Bizet décède en 1875, âgé de 36 les sillages d’une Asie fantasmée par la finesse les territoires infinis du souvenir. se détachent de l’œuvre à laquelle ils ans. Sa mort prématurée ne lui permit pas société occidentale du XIXe siècle. Dix ans Magnifié par l’imagination fertile des appartiennent, au point qu’on en vienne à de laisser à la postérité une œuvre immense. avant l’éclatante Carmen, le compositeur metteurs en scène, le triangle amoureux les considérer comme des œuvres à part Pourtant, sa musique vocale ne se résume nous livre une odyssée amicale et s’étire et se distend, et peut-être, acquiert entière. La romance de Nadir en est un bel pas à Carmen, loin de là. Avis aux curieux, amoureuse, où le décor rêvé de l’île de une sensibilité nouvelle, plus humaine, dont exemple. Nombreux sont ceux qui peuvent amateurs de musique française ! Partez, par Ceylan apporte force et réalisme à la l’ardeur romantique ne faiblit toujours pas, siffloter Je crois entendre encore, sans savoir exemple, à la découverte de ses opéras : tortueuse histoire des trois protagonistes. deux siècles plus tard. que cette mélodie suave et délicate est issue La jolie fille de Perth et Djamileh, de ses Joyau de la musique orientaliste - qui des Pêcheurs de perles. Savoir où se cache mélodies et de ses œuvres pour chœur : La n’en porte que le nom, la mélodie restant la pépite apporte pourtant l’une de grandes chanson du rouet pour voix solo et chœur résolument occidentale -, Les Pêcheurs joies de l’opéra : connaître la mélodie et mixte, la cantate Clovis et Clotilde, son Te de perles a donné lieu à de multiples découvrir, dans l’instant, la manière dont Deum ainsi que « son ode-symphonie » interprétations fidèles, dans leur mise en ce chanteur s’en empare, déguster alors Vasco de Gama ou La mort s’avance pour scène et leurs décors, à l’œuvre originelle. les différences et les ressemblances entre chœur mixte et orchestre. l’objet mental que l’on s’en était fait et l’interprétation proposée ce jour-là. Par Camille Prost Les personnages Leïla, Prêtresse de Brahmā, éprise de Nadir Les Pêcheurs de perles, Opéra de Lille, séance de répétition avec le Chœur de l’Opéra de Lille janv. 2020 © Simon Gosselin Nadir, Pêcheur, ami d’enfance de Zurga et épris de Leïla Zurga, Chef du village, ami d’enfance de Nadir et épris de Leïla Nourabad, Grand-prêtre de Brahma (ici Zurga jeune) « La partition de cet opéra a obtenu un véritable succès ; elle contient un nombre considérable de beaux morceaux expressifs pleins de feu et d’un riche coloris. » Hector Berlioz, Le Journal des Débats, 8 octobre 1863 PROG_PECHEURS_140x190.indd 6-7 14/01/2020 10:05 Note d’intention de FC Bergman I. Moments figés (16 octobre 2018) Une maison de retraite, du fait de l’importance des souvenirs dans le livret ? Quel aspect de cet opéra vous a attirés ? Stef Aerts : Exactement. Lors de notre Marie Vinck : Tout simplement, la musique. première session d’écoute, l’aspect Nous sommes tous tombés amoureux nostalgique de la pièce est très clairement de la musique. D’abord, des temps forts apparu. comme Au fond du temple saint et Je crois entendre encore. Mais très vite, nous avons Marie Vinck : Le fait qu’il y ait un passé et un réalisé à quel point l’ensemble de cet opéra présent. était beau. Personnellement, j’aime tout particulièrement les chœurs. L’histoire a Stef Aerts : L’histoire de Nadir, Zurga et parlé à notre imagination : on peut la lire de Leïla se répète. Alors que la naissance de manière très abstraite et universelle, quasi leur triangle remonte à un passé flou, le comme un conte. Ce qui ouvre de multiples véritable drame se déroule dans le présent. perspectives. Il nous a semblé beau d’étirer au maximum le temps qui s’est écoulé entre son origine Le livret s’articule autour d’un triangle et son déploiement afin d’intensifier amoureux dans lequel l’amour et l’amitié l’action. Au cours d’une vie humaine, des s’entremêlent. souvenirs douloureux peuvent s’enraciner profondément au point d’attiser la souffrance. Stef Aerts : En effet, outre l’amour pur et C’est pour cela que nous avons choisi de romantique, l’amitié est également un thème mettre en scène des protagonistes d’un âge majeur. Dans le duo Au fond du temple saint, avancé – au moyen de costumes, de coiffures Zurga et Nadir chantent la fidélité éternelle et de grimages (rire). Depuis leur maison de qui soude leur amitié, ce qui est très retraite, ils portent littéralement un regard particulier et peu fréquent dans le répertoire rétrospectif sur leur passé. opératique. C’est aussi ce qui nous a stimulés à porter cette histoire sur la scène. Une Comment ranimez-vous ce passé ? amitié est mise en jeu : on peut trouver cela mièvre, mais nous en avons surtout perçu la Thomas Verstraeten : Les personnages beauté. replongent dans leurs souvenirs. C’est pour cela que nous avons dédoublé les trois rôles Quel était le point de départ de votre principaux en personnages jeunes et âgés. concept de mise en scène ? Les jeunes Nadir et Leïla sont interprétés par des danseurs. Le seul rôle à être vocalement Stef Aerts : De ce que nous savons, Les dédoublé est celui de Zurga. Néanmoins son Pêcheurs de perles n’a pas encore été jeune alter ego chante en fait la partie de beaucoup transposé. On situe en général Nourabad que nous avons décidé d’effacer l’opéra dans son décor orientaliste original. en tant que personnage. Même dans la version assez abstraite de Wim Wenders, le culte de Brahma reste Stef Aerts : Nourabad est l’agresseur le plus visible, par exemple. Nous avons pris le déterminé dans cette histoire, un véritable parti de nous distancer davantage de cet dogmatiste qui prend les règles et les lois à exotisme et de déplacer l’histoire dans une la lettre. C’est pour cela qu’il nous a semblé maison de retraite qui donne sur la mer. logique de le remplacer par le jeune Zurga. Les Pêcheurs de perles, Opéra de Lille, séance de répétition avec FC Bergman et le Chœur de l’Opéra de Lille janv. 2020 © Simon Gosselin PROG_PECHEURS_140x190.indd 8-9 14/01/2020 10:05 Marie Vinck : Cette fusion fonctionne parce la maison de retraite ; de l’autre, une plage que Nourabad représente au fond une et une vague sur le point de se briser. Cette forme extrême de ce qui se déroule dans représentation artistique nous est venue en l’esprit de Zurga. pensant à une carte postale de l’histoire. Sur la plage, nous représentons des « moments Stef Aerts : Le vieux Zurga finit par revenir figés » du passé comme une reconstitution à de meilleurs sentiments, mais pas avant dans un muséum d’histoire naturelle le d’avoir ravivé des traumatismes refoulés de long duquel les personnages peuvent son passé. littéralement marcher. Intervenez-vous ailleurs dans l’histoire Stef Aerts : La vague est bien entendu aussi originale ? une métaphore : elle est à la fois débordante de vie et nous talonne comme la mort. Ainsi Stef Aerts : Dans le troisième acte, nous le décor adopte, au sens littéral, la forme supprimons l’échange du collier. Juste avant d’un cycle fuyant.