2019, 11 mars- Article révisé et remis en ligne sur www.saint-francois-du-lac.com - onglet Les habitants et leurs terres - île Saint-Joseph

BAZAUGES - DU MOYEN ÂGE À LA RÉVOLUTION -

SOUS L’ANCIEN RÉGIME LES NOBLES, LES SEIGNEURS ET LES NOTABLES ÉTAIENT INTIMEMENT LIÉS AUX CURÉS ET MOINES. LA SOCIÉTÉ DE CETTE ÉPOQUE AVEC SES RELIQUATS FÉODAUX ÉTAIT INDISSOCIABLE DE LA RELIGION. LA SEULE FAÇON D’ABORDER SA DIMENSION CIVILE SE TROUVE POUR L’INSTANT DANS LES ARCHIVES PAROISSIALES ET DANS LES QUELQUES GREFFES DE NOTAIRE CONSULTABLES EN LIGNE, GRÂCE À LEUR DISPONIBILITÉ SUR LE SITE DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA CHARENTE-MARITIME. UN JOUR TOUS LES GREFFES DE NOTAIRE SERONT DISPONIBLES EN LIGNE ET DÈS LORS IL SERA POSSIBLE D’ALLER PLUS EN PROFONDEUR DANS L’HISTOIRE DE CETTE COMMUNE. ON TROUVERA, DANS DIVERS OUVRAGES GÉNÉALOGIQUES, LES MENTIONS D’ÉTUDES SUR LES FAMILLES QUI ONT MARQUÉ L’HISTOIRE DE ET DES COMMUNES VOISINES.

- PREMIÈRE PARTIE Ŕ LE BOURG DE BAZAUGES (de l’an 1200 à 1789 environ) ET SON ÉGLISE.

- DEUXIÈME PARTIE Ŕ LE SIÈCLE DES FRÉTARD - LE PREMIER CURÉ : MICHEL FRÉTARD.

- TROISIÈME PARTIE Ŕ LE CLERGÉ DE BAZAUGES SOUS L’ANCIEN RÉGIME.

- QUATRIÈME PARTIE : A - LES DOLÉANCES DES RÉSIDENTS DE BAZAUGES EN MARS 1789 ; B - LE DERNIER CURÉ DE L’ANCIEN RÉGIME AU 18E SIÈCLE : UN CURÉ « CONSTITUTIONNEL » ARRÊTÉ ET INCARCÉRÉ.

- ANNEXE - Français de l’Aunis et de la Saintonge qui ont émigré au Canada.

- Photo ci-contre : porte d’entrée du Musée des Vieux Outils telle qu’elle était en 1978, 2 rue des Pruniers, Les Madeleines, Bazauges. Musée réalisé par Guy Clémenceau, ancien maire de Bazauges. Photo par Gilles Parenteau en 1978. PREMIÈRE PARTIE

Bazauges et son église

de 1250 à 1789 ou environ

1 - Bazauges et les Templiers

Bazauges, au Moyen Âge, se situait du côté nord de la seigneurie voisine de la Commanderie des Templiers de Beauvais-sur-Matha.

EN 1150 : donation d’un territoire situé à Bazauges. au nord et nord-est de Beauvais-sur-Matha, par le Templier Guillaume de Mauzé (Maussec) à ses deux fils Guillaume et Geffroy.

Hypothétiquement un territoire qui aurait compris :

HORIZONTALEMENT, D’OUEST EN EST, en dessous de l’actuelle commune de Bazauges en suivant un ruisseau ( ou « fossé ») non nommé, jusqu’à la limite « ouest» des territoires du village de Breuillaud et du hameau d’Orfeuille ;

VERTCALEMENT, DU NORD AU SUD, le territoire à partir d’un ruisseau ou fossé non nommé sur les images ci-dessus, en allant vers le sud jusqu’à la limite « nord » de Beauvais-sur-Matha de l’époque. Source : www.fmg.ac/Projects/MedLands/poitwest.htm#_Toc49980527.

Voir plus bas les deux images de l’emplacement hypothétique de ce territoire

« La donation de Guillaume de Mauzé (1150) »

AVERTISSEMENT: les textes entre guillemets sont des transcriptions des documents originaux et sont donc transcrits tels quels avec l’orthographe, la grammaire et la ponctuation du document original.

« L’Ordre s’est établi à Beauvais-sur-Matha à la faveur d’une donation, comme ce fut généralement le cas pour l’ensemble des commanderies. Celle-ci a cependant un caractère particulier : elle a été conclue à Saint-Jean d’Acre (ville israélienne), à la Saint Michel 1150, par un chevalier charentais Guillaume de Mauzé, originaire de la région Rochelaise. Ce dernier, qui dans le civil était revêtu de la haute charge de sénéchal de Poitou, remis entre les mains du frère de Saint-Amand, alors commandeur des chevaliers et futur Grand Maître de l’Ordre … » «… tout le territoire qui se trouve entre le vieux fossé de Bazelius (Beauvais-sur-Matha selon Pierre Collenot) et la route qui va de Cressec (de Cressé) à Broilheraud (à Breuillaud), et la grande route qui va de Bazeis (de Beauvais-sur-Matha) à Fontaines et une autre grande route qui va de cette route de Bazeis (Beauvais-sur- Matha) à Aurifoilla (Orfeuille), ainsi que tout le droit que j’ai en plaines, prés, bois et seigneurie, et le droit héréditaire que j’ai sur les terres susdites … » Extrait de www.templum- aeternam.net, onglet Commanderies, Charente-Maritime, Beauvais-sur-Matha. Les mots entre parenthèses sont ajoutés par l’auteur du présent article Bazauges.

Quatre ans plus tard, la donation fut confirmée par les deux fils de Guillaume de Mauzé, Guillaume et Geoffroy.

- CI-CONTRE : sur le mur ouest, le portail de la chapelle du Temple de la Commanderie de Beauvais-sur-Matha (église paroissiale de Beauvais-sur-Matha). Photo du site web www.templum-aeternam.net.

« La charte de la donation » de 1150 telle que confirmée en 1154

TEXTE ORIGINAL EN LATIN : « WILLELMUS filius quoque Willelmi de Maussec, Potaclee scilicet Pictavis senescallus, pro salute anime mee et totius generis mei et propter beneficium et honoremque michi fratres Templi in transmarinis partibus exhibuerunt dedi Deo et beate semper Virgini Marie et eisdem fratribus Templi in perpetuam elemosinam totum territorium quod est inter vetus fossatum Bazelii et viam que tendit de Coessec versus Broilheraud et magnam viam que tendit de Bazeis apud Fontanas et aliam magnam viam que tendit de dicta via de Bazeis versus Aurifoillam et omne jus quod habeo tam in planis, pratis, nemoribus et dominio et jus hereditarium quod infra dictas metas habeo. Hoc autem donum factum fuit in civitate Acaron in manu Odonis de sancto Amantio militum Templi magistri, in vigilia sancti Michaelis Archangeli, anno ab incarnacione Domini millesimo centesimo quenquagesimo, presentibus testibus Guillelmo Bruno, Aimerico Brunocet fratribus Guillelmi de Birost et Frumentino.

Hoc etiam donum postea concesserunt duo filii mei scilicet Willeimus DE MAUSEC et Gaufridus in mauu fratris de Birost procuratoris dicte religionis Guillelmo de Mausec, testibus presentibus scilicet Hugone Chabos de insula Roiauz, Gaudemalo Willelmo de ; Predicto Gaufredo de Mausec, testibus Francone filio Fulconis Mastacii, Guillelmo Merevilla, Aimerico Blanch, Aimerico Bechet et pluribus aliis. Et ego dictus, scilicet Pictaviensis senescallus, sigillum meum presentibus apposui, in testimonium premissorum in vigillia sancti Johannis Baptiste, anno Domini millesimo centesimo quinquagesimo quarto. »

Traduction du latin par www.templum-aeternam.net :

« Guillaume, fils de Guillaume de Maussec, porte-clefs, c’est-à-dire sénéchal de Poitou, pour le salut de mon âme et de toute ma famille, et pour le bénéfice et l’honneur que les frères du Temple m’ont montré outre-mer, j’ai donné à Dieu, à la bienheureuse et toujours vierge Marie et à ces mêmes frères du Temple, en perpétuelle aumône, tout le territoire qui se trouve entre le vieux fossé de Bazauges et la route qui va de Cressé à Breuilleraud, et la grande route qui va de Beauvais à Fontaine-Chalendray et une autre grande route qui va de cette route de Beauvais à Orfeuille, ainsi que tout le droit que j’ai en plaines, prés, bois et seigneurie, et le droit héréditaire que j’ai sur les terres susdites. Et ceci fut fait dans la ville d’Acre dans les mains de Saint-Amand, maître des chevaliers du Temple, la veille de la fête de Saint Michel Archange, l’année de l’incarnation du Seigneur 1150. Témoins présents : Guillaume Brun et Aimeric Brunocet, frères, Guillaume Birost et Fromentin.

Et par la suite, ce don a été concédé par mes deux fils, Guillaume de Mausec et Geoffroy, dans la main du frère de Birost, procurateur dudit Ordre ; pour Guillaume de Mausec, témoins présents : Hugues Chabos de l’Ile de Ré, Gaudemal Guillaume de La Jarrie ; pour le susdit Geoffroy de Mausec, témoins Francon, fils de Foulques Mastacii (de Matha), Guillaume Mereville, Aimeric Blanch, Aimeric Bechet et plusieurs autres. Et moi, susdit, à savoir sénéchal de Poitou, j’ai apposé mon sceau sur les présentes en témoignage de ces engagements, la veille de la Saint Jean-Baptiste, l’année du Seigneur 1154. » Source de tous les extraits ci-dessus : site web Templum-aeternam, onglet Commanderies, La Commanderie de Beauvais-sur- Matha.

L’historienne Anne-Marie Legras, du CNRS, pourrait démontrer que ce document de 1150 ci-dessus serait un faux dans son livre « Les Commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Saintonge et en Aunis », éd. du Centre National de la Recherche Scientifique, Paris, 1983. Ibidem : « Aujourd'hui, tous les spécialistes de l'histoire des Templiers sont unanimes pour reconnaître que le document (AD 86 - 3H 1/212) qui sert de base à cette datation (1150 et 1154) est un faux, en raison des anachronismes flagrants qu'il contient, et en particulier le fait que deux des personnages mentionnés comme présents ou vivants à la rédaction de l'acte sont en réalité décédés en 1136 (cf. A-M. Legras, R. Favreau). » Le document pourrait paraître comme étant un faux, mais d’autre part il pourrait être un document copié plus tard, sans être un faux à propos du territoire cédé. Comme le dit le proverbe, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. À vérifier. Voir aussi www.templiers.org/beauvais-matha.php.

« L'église (de Beauvais-sur-Matha), placée sous le patronage de Notre-Dame de l'Assomption, est depuis un siècle classée par les Monuments Historiques. La partie proprement templière a été construite au 12ème s. Il n'en reste aujourd'hui que la façade occidentale. Deux siècles plus tard, on a construit une tour-clocher contre le mur nord de l'église dont la flèche a été détruite par la foudre au 18ième s. L'accident a occasionné d'importants dégâts à l'église elle-même qui y a perdu en particulier le pignon triangulaire qui coiffait le portail du 12ième s. Aujourd'hui, la nef, maintes fois réparée, ne laisse plus apercevoir le moindre vestige de la période médiévale, mais le mur ouest (la photo plus haut dans cet article), seul souvenir de l'époque du Temple, mérite largement qu'on s'y arrête. »

« La façade de l’église de Beauvais était construite à l'origine sur trois registres. Le portail occupe, seul, le centre du registre inférieur ; une haute fenêtre centrale flanquée de deux fenêtres aveugles occupe le niveau médian ; le registre supérieur, qui consistait en un pignon triangulaire, a disparu dans l’écroulement du clocher. Les différents niveaux sont bien séparés par un cordon à modillons qui barre le bâtiment sur toute sa longueur, et qui est lui-même souligné par une séquence de petits corbeaux sculptés malheureusement abîmés par le temps. » Extraits de l’article La commanderie de Beauvais-sur-Matha, sur le site web www.templum-aeternam.net.

Barbezières, près de Bazauges, une autre commanderie de l’Ordre du Temple

« Une autre commune, à l’est de Bazauges, Barbezières, en Charente, a été une commanderie des Templiers au milieu du 13e siècle. En effet, l’église paroissiale Saint-Martin de Barbezières était devenue l’église de la commanderie Saint-Martin de l’ordre du Temple avant de devenir possession de l’ordre de Malte ». Extrait de l’article Barbezières, commune située à 6 km de Bazauges en ligne droite, sur Wikipedia). Ci-contre : image modifiée tirée de www.desinroc.free.fr

UN LEGS POUR LA CHAPELLE DE BAZAUGES

En 1295, du temps des Templiers de la Commanderie de Beauvais-sur-Matha.

Mention de la chapelle de Bazauges dans le testament de Guillaume Le Court de Beauvais-sur-Matha le 27 août 1295, durant les dernières années de l’Ordre du Temple. Le commandeur de l'époque, Frère Pierre de Tours, figure comme témoin de ce testament. VOIR PAGE SUIVANTE. (Image ci-contre : auteur inconnu).

LA CHAPELLE DE BAZAUGES LE 27 AOÛT 1295

EXTRAITS DU TESTAMENT DE GUILLAUME LE COURT, MARCHAND BOURGEOIS DE BEAUVAIS-SUR-MATHA EN FAVEUR DE LA CHAPELLE DE BAZAUGES :

« Item lego cappelli de Bazengiis et de Sanaberiis cuilibet earumdem duodecim denarios semel solvendos … »

TRADUCTION DU TEXTE LATIN: « Item je lègue aux chapelles de Bazauges et de Sanaberius (lieu non déterminé), à chacune d’elles, 12 deniers, en un versement unique. » Traduction par Pierre Collenot. Source des extraits ci-dessus : histoirepassion.eu, Année 1295, Testament de Guillaume Le Court, 4 décembre 2008.

Il a aussi légué la même somme de 12 deniers à chacune de quelque 12 églises de la région de Beauvais-sur-Matha, telles que celles de , Massac, Ranville, Barbezières, etc.

Note : le testament de Guillaume Le Court de Beauvais-sur-Matha est daté du 27 août 1295 et est conservé aux Archives départementales de la Charente (Série E, fonds de la Romagère de Roussecy).

Guillaume La Court a aussi légué une somme aux Templiers

Dans ce même testament Guillaume Le Court a légué la somme de 200 sols aux Templiers de Beauvais-sur-Matha, soit 100 pour l’établissement local et 100 pour leurs œuvres outre-mer en Terre sainte :

«… Item lego domui Templi de Bavesio centum solidos semel solvendos ; item lego domui Templi de Bavesio centum solidos ad subsidium terre sancte ultramarine, semel solvendos … »

Source : www.histoirepassion.eu

Ci-dessus deux images Google situant le territoire donné par Guillaume de Mauzé (Maussec) à la Commanderie des Templiers de Beauvais-sur Matha. 2 - LE BOURG DE BAZAUGES ET SA CHAPELLE / ÉGLISE

La chapellenie de Bazauges fut une desserte de la paroisse Saint-Sauveur de Cressé et fut le lieu d’origine de l’ancêtre des milliers de Parenteau canadiens et américains.

Les registres paroissiaux de Bazauges furent ouverts en 1682-83 plutôt qu’en 1685 : la preuve s’en trouve dans les registres paroissiaux de Fontaine-Chalendray. Lorsque l’un des deux partenaires d’un couple résidait dans une autre paroisse que celle de la cérémonie du mariage, il devait fournir un certificat émis par le curé de sa propre paroisse et le remettre au curé de l’autre paroisse qui allait leur donner la bénédiction nuptiale.

C’est à partir d’un tel certificat émis par Michel Frétard, premier curé de Bazauges, et mentionné dans la paroisse Saint-Maixent de Fontaine- Chalendray, que l’on peut prouver que la fondation de la paroisse de Bazauges et l’ouverture de ses registres paroissiaux ont eu lieu en 1682-83 car on sait que le curé Michel Frétard de Bazauges était déjà ordonné prêtre depuis au moins le 12 mars 1682 (registres paroissiaux de Cressé) et qu’il avait rédigé le 25 juillet 1683 un certificat de naissance en faveur de sa paroissienne Marie Germaison qui allait se marier le lendemain, 26 juillet, dans la paroisse voisine, Saint-Maixent, dans le bourg de Fontaine- Chalendray, avec Louis Thouard du village de Chaneuil de ce bourg.

« Le vingt Sixiesme de Juillet 1683 … Marie Germaison … agée d’environ vingt cinq ans, de la paroisse de Bazauges … avec le certificat du Sr Curé de Bazauges … en date du vingt cinq Juillet, signé M. Frétard ptre curé de Bazauges … »

Source : Registres paroissiaux de la paroisse Saint-Maixent de Fontaine-Chalendray, Collection communale, Paroissial, Baptêmes Mariages Sépultures (BMS) 1603-1691, 26 juillet 1683, vue 310.

Les villages La Trappe et Les Madeleines ne faisaient pas partie de la paroisse Saint-Martin de Bazauges aux 17e et 18e siècles

En 1836, avec l'accord des habitants du lieu, le hameau La Trappe fut détaché de la commune de pour être intégré dans celle de Bazauges. Un acte du 12 janvier 1719 prouve que ce village de La Trappe a déjà appartenu à Gourvillette : le parrain «… André Boussandeau du village de la trappe paroisse de Gourvillette » (Archives départementales de la Charente-Maritime, registres paroissiaux de Bazauges - Collection du greffe - BMS 1698-1719, vue 39). Source pour 1836 : Procès-verbaux des séances de la Chambre des Députés, Session de 1836, tome troisième, mars 1836, Paris Imprimerie de A. Henry, rue Git le Cœur. Exemplaire Astor Library New York.

Le hameau ou village Les Madeleines (du patronyme des familles Madeleine) fut détaché de Fontaine- Chalendray, on ne sait quand sous le régime républicain. On lit à la date du 4 octobre 1714 des registres paroissiaux de Bazauges : «… décédée dans le village des Magdelaines paroisse de Fontaine » (Archives départementales de la Charente-Maritime, registres paroissiaux de Bazauges - Collection du greffe - années 1698-1719, vue 27, en haut, page de gauche). L’ainé de cette famille Madeleine a été baptisé le 2 septembre 1641 à Fontaine-Chalendray ; il est décédé au hameau Les Madeleines à Bazauges le 6 janvier 1718 à 76 ans et fut inhumé dans la paroisse Saint-Maixent de Fontaine-Chalendray. Il s’était marié avec Renée Arramy { Cressé le 6 février 1677. Il avait au moins deux frères : André Madeleine baptisé le 18 février 1647 à Fontaine- Chalendray et Pierre Madeleine, l’aîné, baptisé le 18 septembre 1639 à Fontaine-Chalendray.

Les hameaux (ou villages) Les Chérauds, Les Arramys et Les Gicaillauds auraient toujours fait partie du bourg de Bazauges même avant la fondation de la paroisse en 1682-83.

Un jeune homme de Bazauges, âgé d’environ 16 ans, a émigré au Canada vers 1666.

Le baptême de Pierre Parenteau, ancêtre des Parenteau du Canada, aurait été célébré en 1649 dans la chapelle de Bazauges qui était alors une desserte relevant de la paroisse Saint-Sauveur du bourg voisin, Cressé, et en conséquence l’acte de son baptême aurait été enregistré dans cette paroisse-mère Saint-Sauveur de Cressé, lesquels registres de Cressé cependant manquent pour les années allant de 1644 à 1669. Ils sont même très lacunaires entre 1635 et 1643 et inexistants (perdus ?) pour les années précédant 1635. L’acte de son baptême enregistré à Cressé en 1649 ayant été perdu, il ne reste plus que son acte de mariage des registres de Québec (voir plus bas) pour prouver son lien avec Bazauges.

La famille de l’ancêtre Pierre Parenteau (ses parents et sa possible fratrie) est absente non seulement dans les registres paroissiaux de Cressé, de Fontaine-Chalendray mais aussi à proximité, dans celles où on retrouvait des familles Parenteau telles qu’{ Beauvais-sur-Matha, Brie-sous-Matha, , Gourvillette et Massac.

Les seuls documents qui mentionnent le lieu d’origine de Pierre Parenteau sont son contrat de mariage avec Madeleine Tisseran originaire de la paroisse Saint-Étienne de Cambronne- lès-Clermont, près de Liancourt (Dept. de l’Oise), contrat de mariage signé à Québec devant le notaire Duquet, le 11 septembre 1673 et l’acte paroissial de son mariage le lendemain (Québec 12 septembre 1673). Cependant on se doit de tenir compte que 1 - Bazauges y est mentionnée comme paroisse alors qu’elle était une chapellenie de la paroisse de Cressé ; 2 Ŕ de la confusion existe encore sur le patronyme de la mère de Pierre Parenteau : on lit Fovestre, mais pourrait-il s’agir de Sovestre (Sauvestre), Forestre, Forestier (nombreux à Fontaine-Chalendray) ou une féminisation de ces patronymes selon une mode de l’époque ?

Quoi qu’il en soit, Pierre Parenteau, originaire de Bazauges, a émigré au Canada vers 1666 sans être muni d’un certificat de baptême. Pour son mariage de septembre 1673 à Québec le notaire et le curé auraient transcrit ce que la chaperonne Anne Gasnier de Québec aurait noté sur un feuillet à partir de ce que le pilote du vaisseau (ou l’armateur et/ou recruteur) avait lui- même écrit dans sa liste des passagers en partance de pour le Canada.

Sa mère, veuve de Jean Parenteau, se serait remariée dans une autre paroisse qui reste à trouver. Le fils Pierre Parenteau aurait alors choisi d’immigrer au Canada.

Des habitants de la Nouvelle- demandaient à des armateurs de La Rochelle d’engager pour eux en France des jeunes gens qui à leur arrivée à Québec seraient confiés comme domestiques à des habitants canadiens qui remboursaient les l’armateur pour les frais engagé. Ces habitants avaient besoin de main d’œuvre durant leur établissement sur les terres qui leur avaient été concédées. Il est aussi possible qu’il ait émigré de France avec d’autres jeunes de la région de Matha en Charente-Maritime tel son voisin, Antoine Dubois, originaire de (à 20 km en ligne droite de Bazauges) Quoi qu’il en soit, deux documents de l’époque prouvent qu’il était originaire de Bazauges : le contrat notarié de son mariage et l’acte paroissial de ce mariage de 1673 à Québec.

Mention de Bazauges dans l’acte de son mariage

Ci-dessus : l’acte paroissial du mariage de Pierre Parenteau, originaire de Bazauges et arrivé au Canada vers 1666, avec Madeleine Tisseran, originaire de Cambronne-lès-Clermont près de Liancourt (Oise) et débarquée à Québec le 3 septembre 1673, quelques jours avant sa première rencontre avec Pierre Parenteau : neuf jours plus tard, le 12 septembre suivant, ils étaient mariés ensemble. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Voir Lot 38, île St-Joseph, onglet Les habitants et leurs terres, site web www.saint-francois-du-lac.com.

Un acte notarié essentiel dans l’histoire de Bazauges

La chapelle de Bazauges était encore au 17e siècle une source de revenus pour des chanoines-propriétaires à Chartres.

Vers l’année 1673, alors que Bazauges n’avait plus de chapelain mais appartenait toujours à la paroisse de Cressé, il y eut « résignation de la chapelle de Bazauges au diocèse de Saintes par le chanoine René Laurent en faveur du chanoine Guillaume Bordel », tous deux du département actuel d’Eure-et-Loir. Dans ce cas-ci s’applique ce qui est appelé une résignation de bénéfice séculier, c’est-à-dire le bénéfice monétaire que rapportait la chapelle de Bazauges à son détenteur. À cette époque les curés achetaient leur cure et en tiraient un revenu. La résignation était l’acte par lequel un bénéficier (René Laurent de l’actuel département d’Eure-et-Loir) se démettait de son bénéfice { condition qu’il fût conféré { la personne désignée par le registraire.

Guillaume Bordel et René Laurent étaient deux chanoines de la collégiale de Saint-Jean de l’église Saint-Pierre de Chartres dans le département d’Eure-et-Loir. Par ailleurs on sait que le 11 février 1676, { l’église Saint-Hilaire de Chartres, le chanoine Guillaume Bordel a béni le mariage de Claude Laurens (Laurent, bailli de Beaumont). Quant au chanoine René Laurent, il était chanoine de la même collégiale de Saint-Jean ainsi que prieur de Condeau : il a baptisé une dénommée Jeanne le 15 août 1658 dans la paroisse nommée Saint-Hilaire.

Source de cette résignation de la chapelle Saint-Martin de Bazauges du diocèse de Saintes par le chanoine René Laurent en faveur du chanoine Guillaume Bordel (prêtre prieur, Eure-et-Loir) : Registres des notaires du comté de Dunois, de 1369 à 1676, Inventaire Sommaire, par Lucien Merlet, Imprimerie Garnier, Chartres 1886, page 368, Liasse E.3622.

3 - UNE CHAPELLE QUI DEVINT UNE ÉGLISE PAROISSIALE

LA CHAPELLE DE BAZAUGES MENTIONNÉE EN 1295 PUIS PROPRIÉTÉ D’UN CHANOINE DE CHARTRES EN 1673, A-T-ELLE ÉTÉ MOFIFIÉE POUR ÊTRE UNE ÉGLISE PAROISSIALE EN 1682-1683 OU POUR ÊTRE ÉLARGIE EN 1789 ?

L’ÉGLISE DE BAZAUGES FUT ÉLARGIE EN 1789

Dans le mur de la façade, au-dessus de la porte, il fut placé en 1789 des pierres de taille sur lesquelles on avait gravé en lettres capitales l’inscription suivante figurant toujours sur la façade :

« ON M’A RÉTABLIE TOUT À NEUF EN L’AN MDCCLXXXIX ».

Inscription sur la façade

« RÉTABLIE TOUT À NEUF » voudrait dire que l’église a subi une transformation majeure en 1789, probablement la reconstruction d’un ou des murs et même la réfection du toit : les murs et le toit auraient été dus pour une rénovation et/ou il s’annonçait une augmentation de la population de la seigneurie qui aurait justifié un agrandissement.

À l’examen de la maçonnerie des murs, on remarque que la façade et les murs latéraux de la nef auraient été refaits au complet : entre autres, la façade qui est composée de pierres de diverses grosseur et taillées sans uniformité : les quelques pierres taillées pourraient être des pierres de la façade d’origine. Les encadrements des deux fausses portes sur les côtés droit et gauche de la façade proviendraient des anciens murs. Les pierres des autres murs semblent mieux disposées.

L’église actuelle de Bazauges ne correspond pas aux constructions du Moyen Âge et/ou de la Renaissance et surtout d’avant l’an 1295. On voulait sans doute une église peu coûteuse et fonctionnelle pour une population peu nombreuse, soit d’environ 200 personnes, enfants inclus. C’est pourquoi on aurait jugé qu’il serait moins coûteux d’agrandir la chapelle (ou l’église) en l’élargissant pour en faire un lieu de culte adapté aux besoins et aux moyens financiers de sa petite population. Enfin, à la vue du manque d’uniformité de la maçonnerie de la façade, on pourrait poser l’hypothèse que cette façade fut refaite entièrement en 1789 lors de l’élargissement du bâtiment.

Dans le rectangulaire en pointillé rouge sur un mur du chœur: la largeur probable de la chapelle primitive de Bazauges. Hypothèse. Photo tirée de Google Earth.

Dans le rectangle en pointillé de la photo ci-dessus on aurait une idée de la largeur originelle de l’église. Photo extraite de ch.lerolle.free.fr : Églises en Charente Maritime

La façade est surmontée d’un pignon campanile au goût du jour de l’époque de sa restauration : le campanile contient la cloche et la protège, le tout pouvant dater de l’époque de l’élargissement de l’église.

Quoi qu’il en soit, il a bien fallu que l’ancienne façade fût démolie en 1789 pour qu’on ait pu y insérer les pierres de l’inscription « ON M’A RÉTABLIE TOUT À NEUF EN L’AN MDCCLXXXIX ».

UN CIMETIÈRE SOUS LE PLANCHER DE L’ÉGLISE

Le sol sous l’église a servi de cimetière pour la famille du curé Michel Frétard, entres autres sépultures. La carte du cadastre napoléonien de Bazauges, dressée en 1840, montre qu’en 1840 le cimetière extérieur de forme rectangulaire se trouvait en avant de l’église en se poursuivant vers le sud.

Des murs d’église à scruter

Photo de gauche : trois flèches jaunes pointant vers les trois contreforts d’un mur latéral de la chapelle de la Commanderie Saint-Jean- Baptiste des Templiers de Malleyrand, érigée au 12e siècle dans la commune d’Yvrac-Malleyrand en Charente. Photo : charente.anglouleme.free.fr

Les murs latéraux de la nef de l’église de Bazauges ont perdu ce genre de contreforts qui les ont déjà soutenus mais ceux des murs du chœur sont toujours en place.

Photo de droite : simulation de la structure d’un agrandissement fictif sur cette même chapelle de Malleyrand (de la photo originale de Charles Daras) dans le but d’illustrer l’élargissement qu’aurait subi l’église de Bazauges en 1789.

Quant à la chapelle mentionnée le 27 août 1295 dans le testament du marchand bourgeois Guillaume Le Court de Beauvais-sur-Matha, tout ce qu’on sait c’est qu’elle existait en août 1295. On peut cependant poser l’hypothèse que les pierres de taille de cette chapelle mentionnée le 27 août 1295 pourraient avoir servi entre autres { un agrandissement de la chapelle d’origine en 1789.

Les contreforts des murs latéraux du chœur existent encore mais ils sont absents des murs latéraux de la nef actuelle de l’église de Bazauges parce que les murs d’origine de la nef auraient été démolis pour élargir ce bâtiment religieux. Cela demeure une hypothèse mais sérieuse. Voir les 2 photos plus haut.

On en vient à conclure que la chapelle de 1295 de Bazauges mentionnée en 1295 dans le testament de Guillaume Le Court aurait ressemblé à la chapelle des Templiers de la commune d’Yvrac- Malleyrand en Charente avant son élargissement de l’année 1789. Voir les deux photos plus haut.

Il serait étonnant que les nobles Frétard n’aient pas investi d’argent dans l’église de Bazauges aux 17e ou 18e siècles car habituellement les nobles contribuaient { l’édification d’une chapelle ou d’une église.

Photo extraite et modifiée de l’église de Bazauges et de son emplacement. L’auteur(e) de la photo originale demeure encore inconnu(e).

Une carte cadastrale de 1840 révélatrice

Ci-dessus : détail de la Planche A2 de la carte du cadastre napoléonien dressée en 1840, pour la commune de Bazauges. Un canal ceinture l’ensemble des lots qui sont autour de l’église (en bleu). La croix noire indique l’emplacement du cimetière en 1840.

En bleu : l’église actuelle sur le même emplacement que celui de 1840. En avant de l’église et sur son côté droit : le cimetière paroissial.

Quant aux bâtiments en rose, des flèches avec des tiges pointillées indiquent les portes d’entrée de ces bâtiments.

L’ensemble des lots est entouré d’un canal d’évacuation des surplus d’eau et coulant en direction de Cressé. Archives départementales de la Charente-Maritime en ligne.

Deux photos extraites de Google Earth.

CI-DESSUS : deux photos tirées de Google Earth qui illustrent :

1 - l’emplacement de l’église actuelle et son même emplacement en 1840 sur une élévation de terrain et aussi

2 - en pointillé rouge, l’emplacement approximatif d’un deuxième bâtiment figurant en couleur rose sur la carte du cadastre napoléonien de 1840, bâtiment sur un lot alors attenant à celui de l’église actuelle et de la même forme que celle-ci mais de plus petites dimensions.

L’église de Bazauges, Photo Patrick Despoix 4 août 2015, sur wikipedia.org.

L’église de Bazauges, Photo Patrick Despoix 4 août 2015, sur wikipedia.org.

Église de Bazauges. Photo provenant de ch.lerolle.free.fr.

Église de Bazauges. Détail d’une photo de la page Facebook de Bazauges. L’auteur(e) de la photo originale n’a pas été identifié(e)

Église de Bazauges vers 1950.

Église de Bazauges en 1978. Photo Gilles Parenteau.

Le 4 juin2018, grâce { son emplacement légèrement plus élevé, l’église actuelle de Bazauges n’a pas été affectée par les fortes précipitations de cette journée-là. Détail d’une photo originale en ligne sans auteur identifié.

Église de Bazauges la nuit. Photo originale en ligne modifiée. Auteur(e) non identifié(e).

- DEUXIÈME PARTIE - LE SIÈCLE DES FRÉTARD

- LE CURÉ MICHEL FRÉTARD -

Armoiries des Frétard : « De gueules fretté d’argent » boutique.genealogie.com

Le curé Michel Frétard était le fils de Charles de Frétard, écuyer sieur d’Auvilliers, et de Charlotte des Bouet du Portal, lesquels s’étaient mariés le 18 avril 1651 devant un notaire. Ce sont ses parents qui sont venus s’établir à Bazauges avant 1651 : le père du futur curé Frétard a signé « dauvilliers » à Beauvais-sur-Matha le 29 septembre 1654 avec d’autres personnes tel que « François de Lestang, chevalier Seigneur de Rulle, Boisberton et autres places » au bas d’un acte de baptême.

Tableau généalogique Frétard-Bouet-Beaupoil

Comment tout a commencé pour les Frétard de Bazauges

Charles de Frétard (père), frère du seigneur de Gadeville de Brie-sous-Matha, est celui qui vint s’établir à Bazauges

Charles Frétard père aurait été l’exploitant d’une métairie (une grande exploitation agricole) à Bazauges. Jamais, lui-même ni son fils du même prénom ne furent désignés comme seigneurs de Bazauges dans les registres paroissiaux. Ils sont des nobles ruraux et des exploitants agricoles. Ils étaient des gens distingués et de fervents catholiques de l’Ancien régime appelés « dévots » : ils auraient été des gens affables, sociables et dotés d’une culture générale.

Un texte qui raconte dans quelles circonstances la famille Frétard est venue s’établir à Bazauges

« Le 6 mars 1656, Charles Beaupoil de Saint-Aulaire passa une transaction comme père et légal administrateur de ses enfants avec Marie Robinet* (sa première épouse), demeurant alors au lieu noble de la Baronnière, enclave des Pins, duché de La Rochefoucauld, avec René des Bouet, écuyer, sieur du Portal, et Charles Frétard, (comme mari de Charlotte des Bouet) demeurant au lieu noble de Bazauges, paroisse de Cressé en Poitou (Charente-Maritime). Suivant cette transaction Lesdits sieur (Frétard) et dame du Portal jouiront pendant 10 ans de la seigneurie et métairie de Bazauges, en remplacement de l’intérêt de la somme de 9200 livres que leur doit le dit Sieur de Beaupoil (Archives départementales de la Charente)

Le 14 septembre 1668, les enfants du premier lit (ceux de Charles de Beaupoil avec sa première épouse, Marie Robinet de la Serve), firent procéder à un inventaire (Petit, notaire royal) … » Source : jm.ouvrard.pagesperso-orange.fr/ beaupoil. _____

* Marie Robinet de la Serve (Serre ?).

CHARLES FRÉTARD, père du curé Michel Frétard, est né et a été baptisé à Brie-sous Matha vers 1623, date approximative car les années 1623 à 1631 sont manquantes dans les registres paroissiaux de Brie-sous-Matha. Mais comme il est écrit qu’il avait 70 ans lors de son décès en 1693, Charles Frétard, père du curé, serait donc né en ou vers 1623, à Brie-sous-Matha.

LES FRÉTARD HABITAIENT AU VILLAGE DES CHÉRAUDS DANS LE BOURG DE BAZAUGES.

On le sait par l’acte du divorce obtenu en 1795 par Marie-Virginie de Frétard (fille de Renaud de Frétard et de Jeanne Couvidou) d’avec le cultivateur Jean Favreau (51 ans) de la commune de Breuillaud. Dans cet acte de divorce elle est dite être âgée elle aussi de 51 ans et demeurer au village des Chérauds. Acte de divorce daté du 8 juin 1795, Archives départementales de la Charente-Maritime, État civil, Bazauges (le 20 Prairial de l’an 3 du calendrier révolutionnaire).

Les seigneuries qu’ils ont finalement acquises (Bazauges et la Baronnière) par Renaud Frétard après 1700 lui ont été échues à cause des alliances conjugales de ses père et grand-père Frétard avec les familles Bouet et Beaupoil.

L’abbé Michel Frétard devint, en 1682-1683, curé de Bazauges avec un mandat pastoral qui dura quelque 25 ans. Il a bénéficié, { l’occasion, des suppléances d’un Carme du couvent d’Aulnay en 1689 puis de celles d’un vicaire dénommé Minguet de juin 1689 { avril 1694 : on ne sait pas s’il fut malade durant ces années (de 1689 à 1694) ou s’il a voyagé ou s’il était au chevet d’un père malade. Son vicaire Minquet a fait un remplacement dans la paroisse voisine de Gourvillette le 7 mai 1692 : le rédacteur de l’unique acte posé par Minguet { Gourvillette a écrit, sans doute par manque de renseignement, que Minguet était le curé de Bazauges !

On ne sait pas pourquoi le curé Michel Frétard fut absent des registres paroissiaux durant les années 1689 à 1694.

Élevé au rang de chanoine

Le curé Michel Frétard fut nommé chanoine de l’église Saint-Pierre de Saintes vers 1707 et quitta Bazauges vers la fin de cette année-là pour ses nouvelles fonctions à Saintes. Il serait décédé le 20 janvier 1719, mais on ne sait pas encore dans quelle paroisse.

Les principales sources de la recherche sur la famille Frétard du présent texte se trouvent dans des registres paroissiaux :

1 - les registres paroissiaux de Bazauges de la collection communale de l’année 1670 et surtout des années 1685 et suivantes et les registres paroissiaux de Bazauges de la collection du greffe à partir de 1698 ; 2 - les registres paroissiaux de Fontaine-Chalendray - Collection communale - Paroissial - BMS 1603-1691 ; 3 - les registres paroissiaux de Cressé - Collection communale - Paroissial - BMS 1635-1730 et 4 – les registres paroissiaux de Brie- sous-Matha, Collection communale, Paroissial, BMS 1602-1680 et BMS 1674-1745.

CI-DESSUS deux photos montrant les façades avant et arrière du manoir des Razes, commune , Charente-Maritime. La maison des Frétard dans le village Les Chérauds de Bazauges pourrait avoir ressemblé à ce manoir. Source des photos : www.histoirepassion.eu, article Les Nouillers (17) Ŕ Histoire de la seigneurie des Razes. Les dimensions et le contenu des deux photos originales ont été modifiés.

REPÈRES GÉNÉALOGIQUES

1 - L’arrière-grand-père du curé Frétard de Bazauges : SAMUEL FRÉTARD, vivant à Brie-sous-Matha.

2 - Le grand-père du curé Frétard de Bazauges : GALÉAS FRÉTARD, seigneur de Gadeville, à Brie-sous-Matha.

3 Ŕ Les parents du curé : CHARLES FRÉTARD, sieur d’Auvilliers (né à Brie-sous-Matha en 1623) et sa femme Charlotte de Bouet (de Fontaine-Chalendray) établis à Bazauges vers 1650.

En d’autres mots l’oncle Michel Frétard, héritier de la seigneurie de Gadeville à Brie-sous-Matha et son jeune frère Charles, de Bazauges, étaient les deux fils de Galéas.

Les deux branches Frétard issues du grand-père Galéas Frétard de Brie-sous-Matha

PREMIÈRE BRANCHE : branche des Écoyeux, issue du fils ainé de Galéas Frétard, Michel Frétard, oncle du curé Michel Frétard et héritier de la seigneurie de Gadeville à Brie-sous-Matha.

DEUXIÈME BRANCHE : branche dite de Boisauroux, branche issue du deuxième fils de Galéas Frétard, Charles Frétard : ils sont les Frétard de la branche dite de Boisauroux qui se sont établis dans la seigneurie de Bazauges mais surtout, et par après, dans celle de la Baronnière (les Pins en Charente) et ensuite dans celle de Boisauroux à Rouillac en Charente.

L’oncle du curé Michel Frétard, aussi dénommé Michel Frétard*, est né à Brie-sous-Matha comme tous les oncles et tantes de ce curé. C’est par le baptême de l’oncle Michel (fils de Galéas) en 1614 que l’on sait que les Frétard sont arrivés à Brie-sous-Matha vers cette année 1614. Furent présents en 1614 au baptême de cet oncle Michel Frétard : son père Galéas, un autre oncle Louis Frétard (frère de Galéas) et le père de Galéas dénommé Samuel Frétard.

Le grand-père Galéas Frétard a acheté des seigneuries

Le grand-père Galéas Frétard était, en 1614 et 1615, écuyer sieur de Ranville mais, en 1718, il était devenu Sieur de Gadeville. C’est { son frère Louis Frétard qu’était passé le titre de Sieur de Ranville le 25 mars 1621.

Le fils aîné de Galéas, l’oncle Michel Frétard, a hérité, selon les règles d’héritage seigneurial, du fief de Gadeville de Brie-sous-Matha au décès de son père Galéas vers 1640 tandis que le fils cadet, Charles, qui avait le titre d’écuyer sieur d’Auvilliers, alla demeurer à Bazauges : il y aurait joui d’une métairie par un accord de 10 ans datant de 1656 grâce à son beau-père propriétaire de cette seigneurie de Bazauges, Charles de Beaupoil, parce que ce beau-père Beaupoil lui devait beaucoup d’argent. Selon cette transaction Charles Frétard y demeurait déjà depuis un certain temps.

Bref la première branche dite des Écoyeux, issue du fils ainé de Galéas, l’oncle Michel Frétard, habitait à Brie-sous-Matha, seigneurie de Gadeville, tandis que la deuxième branche (à laquelle appartenaient le curé Frétard et son père Charles), a habité d’abord à Bazauges puis à la Baronnière (commune Les Pins en Charente) et dans la seigneurie de Boisauroux à Rouillac en Charente.

Le curé a enterré les corps des membres de sa famille dans l’église de Bazauges

Le curé de Bazauges, Michel Frétard, a inhumé son père, Charles Frétard, 70 ans, le 6 octobre 1693 dans l’église de Bazauges (registres paroissiaux de Bazauges, vue 9, Collection communale – Paroissial - BMS 1685-1708, Archives départementales de la Charente-Maritime en ligne) :

« Le sisiesme doctobre mil Six Cent quatre vingt traize a este enterre en leglise de St Martin de bazauge charle fretard age de soixante et dix ans ou environ ont este presens monsieur Grandin Cure de Beauvais et monsieur desmon Cure de Fontaine monsieur Tarede Cure de Cresse monsieur belot Cure de bresdon Minguet vicaire de Bazauge »

Puis le curé Michel Frétard a fait inhumer sa mère, Charlotte des Bouet du Portal, originaire de Fontaine-Chalendray, dans l’église de Bazauges le 26 octobre 1698 (vue 2 de Bazauges – Collection du greffe - Paroissial – BMS 1698- 1719 - Archives départementales de la Charente-Maritime en ligne) :

« Aujourduy vint six doctobre 1698 a été ensevelie dans la presente eglise damoiselle Charlotte bouet ayant recu tous les sacrements qu’on a coutume de conferer par Messire Philippe Desmon Cure de fontaine chalendray le soussigné y assistant Rocquet faisant pour servir le cure de bazauges »

La tante du curé, Louise Frétard, 61 ans, née vers 1628 à Brie-sous-Matha, a été inhumée dans l’église de Bazauges le 30 septembre 1689 en présence de son frère Charles Frétard (père du curé) et de son neveu Charles Frétard (frère du curé) (vue 6 de Bazauges - Collection communale – Paroissial – BMS 1687-1708 - Archives départementales de la Charente-Maritime en ligne) :

« Le 30e Septembre 1689 a esté enterré dans L’eglise de St. Martin de bazauge Le Corps de deffuncte damoiselle Louyse Fretard decedée du jour dhier âagée d’Environ Soixante et un an en presence de Mre. Charles Fretard son frere et Mre. Charles Fretard son neveu par moy Fr Anthoine Rx Carme du Couvent d’Aulnay Servant Ladite eglise de basauge Charles Fretard* Charles Fretard** » * Père du curé Michel Frétard ** Frère du curé Michel Frétard

L’ABBÉ MICHEL FRÉTARD FUT LE CURÉ FONDATEUR

CURÉ DE BAZAUGES DE 1682-83 À 1707

D’UNE CHAPELLE À UNE ÉGLISE PAROISSIALE

Les registres paroissiaux de Bazauges furent ouverts en 1682-1683 plutôt qu’en 1685 : la preuve se trouve dans les registres paroissiaux de Fontaine-Chalendray. Il est impensable que le premier cahier encore conservé des registres paroissiaux de Bazauges ait débuté sans aucune introduction et abruptement en 1685 : les premiers feuillets sur lesquels figuraient les premiers actes des premières années paroissiales, 1682-83 à 1684, ont été perdus.

UNE ABJURATION DE LA FOI PROTESTANTE EN 1704

Le curé Michel Frétard a reçu l’abjuration d’Hélène de Cescaud, de la seigneurie de la Baronnière (Les Pins en Charente), seigneurie préférée de sa belle-sœur Éléonore de Beaupoil.

Le curé Michel Frétard a reçu l’abjuration d’Hélène de Cescaud, sa belle-sœur, malade et allitée à Bazauges; elle était partie de la seigneurie de la Baronnière pour cette abjuration faite à Bazauges, probablement hébergée par sa belle-sœur Éléonore de Beaupoil, veuve de Charles Frétard (frère du curé de Bazauges) et demeurant au village des Chérauds :

« le dixiesme decembre mil Sept cent quatre i’ay Esté appellé de la part de damoiselle hellene des Escost de la baronniere estant au lit malade, laquelle ma advisé en presance de tesmoins, et déclaré qu’elle voulait abjurer la religion de luther et calvin, qu’elle a professée, et ayant reconnu la fausseté de la religion pretendue et reformée, elle la abjurée entre mes mains suivant l’ordre prescrit par nostre rituel de modo recipendi ; hereticos ad premium ecclesiae pour embrasser la religion catholique apostolique et Romaine et y vivre et morir en foy de quoy elle a signé avec nous en presance des tesmoins soubsignés. Japprouve le mot interligné. Laquelle (signatures) helene desescaud Brousse pretre et curé de Cressé F. Contré M Fretard ptre curé de basauge Fretard curé de villepouge »

Vues 11 et 12, État civil - Bazauges – Collection du greffe – Paroissial – BMS 1698-1719, archives départementales de la Charente-Maritime en ligne.

MICHEL FRÉTARD NOMMÉ CHANOINE À SAINTES (Paroisse Saint-Pierre)

1708-1719

Le 18 octobre 1707 le curé Michel Frétard était déjà élevé au rang de chanoine de Saintes :

« Le 18 octobre 1707 a este baptisée dans leglise de St Martin de bazauge françoise cherot fille de Jacques cherot et dandrée arramy ses père et mere ont este parain et maraine louis menon et damoiselle francoise Fretard de la presente paroisse Laquelle est née du jour de devant Michel Fretard ptre curé de basauge et chanoine de Sainte ». Source : vue 16 de Bazauges - Collection du greffe – Paroissial - BMS 1698-1719.

L’abbé Michel Frétard, devenu chanoine de l’église Saint-Pierre de Saintes, était en visite dans sa famille de Bazauges : le 29 septembre 1711 l’enfant René Arramy fut « baptisé par Messire Michel Fretard Chanoine de Saintes … », lequel chanoine Michel Frétard était en visite à Bazauges. Source : vue 21 de Bazauges – Collection du greffe – Paroissial – BMS 1698-1719.

Le chanoine Michel Frétard est décédé le 20 janvier 1719. On ne sait pas dans quel ieu il fut inhumé.

LES DEUX FRÈRES ET DEUX SŒURS DU CURÉ MICHEL FRÉTARD

1 Ŕ Le premier frère du curé : Charles de Frétard, écuyer, Sieur d’Auvilliers, marié avec Élisabeth de Beaupoil.

Il était le fils de Charles Frétard Sieur d’Auvilliers et de Charlotte des Bouet du Portal, lesquels parents l’avaient fait baptiser à l’âge de 2 ans, le 1er juillet 1654 à Fontaine-Chalendray en même temps que leur autre enfant, une fille nommée Louise et alors âgée d’un an. Parrain et marraine : le comte de Fontaine (- Chalendray), Charles de Montbron (dernier seigneur Montbron, décédé en 1666 sans postérité), et la mère de ce dernier Montbron : la comtesse et veuve Louise de Laubespine. Comme il a été baptisé à l’âge de 2 ans le premier juillet 1654, il serait né en 1652.

SON BAPTÊME : « Ce Jourdhuy premier juillet 1654 ont este baptisés en leglise de fontene Charles, et Louise, enfans legitimes de Charles Fretard Escuyer Sr d’Orvilliers et de damoiselle Charlotte des Bouets ont este parain du dit Charles haut et puissant Messire Charles de Montbron Comte de Fontene et haute et puissante dame Louise de Laubespine Comtesse de Fontene ; a este parain de Louise René des Bouets sa marene damoiselle Louis de Boucher par moy et le dit Charles avoit deux ans le jour de son baptême et Louise un an (Signatures) Louise Delaubespine (mère du seigneur et comte Charles de Montbron), Charles de Montbron (comte et seigneur de Fontaine-Chalendray), Desmonts rector (curé) ». Vue 179 de Fontaine-Chalendray – Collection du greffe -Paroissial – BMS 1603-1691.

Armoiries des De Beaupoil

« De gueules à trois accouples de chien d’argent posés en pal, liés d’azur, les liens tournés en fasce et à dextre posés deux et un »

j.m.ouvrard.pagesperso-rorange.fr

Charles Frétard et Éléonore de Beaupoil, frère et belle-sœur du curé, ont été inhumés dans l’église de Bazauges

Charles de Frétard, frère du curé, est décédé à 51 ans à Bazauges et a été inhumé dans l’église de Bazauges le 30 novembre 1704. Vue 11 de Bazauges – Collection du greffe – Paroissial - BMS 1698- 1719 :

INHUMATION DE CE FRÈRE DU CURÉ : « Le trantiesme novembre mil Sept cents quatre a esté enterré dans leglise paroissiale de St Martin de bazauge le Corps de deffunct Charle Fretard escuier Sr dovilliers aagé de cinquante et un an ou environ, décédé apres avoir receu tous les Sacrements de penitence deucaristie et dextrem unction M Fretard ptre Curé de Bazoge »

La femme de ce frère du curé Frétard, la belle-sœur Éléonore de Beaupoil de Saint-Aulaire, est décédée quelque 42 ans plus tard à l’âge de 90 ans le 16 novembre 1746 à Bazauges. Vue 11 de Bazauges – Collection communale – Paroissial – BMS 1737-1790 :

« Le dix Septieme novembre mil Sept cens quarante Six a eté enterré dans l’eglise de BaSauge le corps de Dame Eleonor De Beaupoil decedée Du jour precédant agée D’environ quatre vingt Dix ans, veuve de Sieur Charles Fretard ecuyer, L’enterrement fait par monsieur le curé de St. Ouan en presence Des soussignés Perrin Curé de Notre Dame de Seigné Perrin Curé de Bazauge »

LES NOBLES DE LA FAMILLE SALIGNAC DE FÉNELON FURENT PARRAIN ET MARRAINE AU BAPTÊME D’HENRI-JOSEPH FRÉTARD, FILS DE CHARLES FRÉTARD ET D’ÉLISABETH DE BEAUPOIL ET PREMIER NEVEU DU CURÉ MICHEL FRÉTARD LE 11 OCTOBRE 1699 DANS L’ÉGLISE DE BAZAUGES.

Des nobles comme parrain et marraine

Henri-Joseph Frétard, fils aîné de Charles de Frétard et d’Éléonore de Beaupoil, est né le 10 décembre 1698 et fut baptisé plusieurs mois plus tard, le 11 octobre 1699. Des nobles furent son parrain et sa marraine. Vue 2 de Bazauges – Collection du greffe – paroissial – BMS 1698-1719. Il est mort jeune on ne sait dans quelle paroisse. Saint-Sulpice de Paris ?

L’acte paroissial du baptême du premier neveu du curé Frétard :

« Aujourdhuy le 11 doctobre 1699 dans leglise de Saint Martin de bazauge a este baptise Henri Joseph Fretard fils naturel et legitime de Charles Fretard ecuier Sieur Dovilliers et de damoiselle heleonor de baupoil a este son parein messire Chevalier Henri Joseph de Salaignac conte de fenelon et sa mareine dame marie françoise de Salaignac fenelon Monbron* lequels souscrit de ce enquis par nous fait le dit bapteme par moy Fretard** curé dAuJacq desservant en la place du Curé de bazauges lequel dit Henri Joseph Fretard est né le 10 decembre 1698 Signatures : Hanri Joseph de Fenelon m f De Salagnac Fenelon Gabriel de la Cropte Hortal frere convert Francois de la Cropte pierre poirier (?) ga de beaupoil (nom illisible) n mercier Jean Hillairet »

*Montbron : Marie Françoise Fénelon Montbron était la fille d’Antoine de Salignac de la Mothe- Fénelon et de la fille du comte et seigneur Jean de Montbron de la paroisse de Fontaine-Chalendray.

** Le curé d’Aujac, Jean-Jacques Frétard, jeune frère du curé Michel Frétard de la paroisse de Bazauges.

VOIR PLUS BAS POUR EN SAVOIR DAVANTAGE À PROPOS DE CETTE FAMILLE SALIGNAC DE LA MOTHE-FÉNELON.

LE DEUXIÈME FRÈRE DU CURÉ MICHEL FRÉTARD :

Jean-Jacques Frétard, aussi curé.

2 Ŕ Le deuxième frère du curé : l’abbé Jean-Jacques Frétard (1665-1732), né le 23 juin 1668 à Bazauges et inhumé (voir les actes ci-dessous) à Bazauges. D’abord curé d’Aujac (5 kilomètres au sud de Villepouge en ligne droite), du 19 mai 1697 à février 1704, puis curé de Villepouge jusqu’à son décès en 1732 (deux paroisses de Charente-Maritime). Il a fait des remplacements à Bazauges à plusieurs reprises alors qu’il était curé de Villepouge (à 19 kilomètres de Bazauges, en ligne droite) soit le 30 mai 1695, le 2 avril 1698, le 7 août 1698, le 26 octobre 1698, le 11 octobre 1699, le 10 décembre 1704, le 17 juin 1707, le 26 aout 1707, le 3 octobre 1707, le 2 décembre 1707, le 26 aout 1708, le 3 octobre 1708, le 10 décembre 1709, le 26 avril 1710, le 1er mars 1711, le 23 décembre 1712, les 20 septembre et 24 octobre1713, le 3 juillet 1714 et les 10 août et 26 novembre 1722 selon les registres paroissiaux de Bazauges. Il fut inhumé dans l’église de Bazauges le 24 août 1732.

Sa naissance et son baptême administré sous condition en 1668 et validé 4 ans plus tard en 1672.

Le 18 août 1672 : baptême officiel de Jean-Jacques Frétard dans la chapelle de Bazauges avec rappel du baptême sous condition fait en juin 1668. Source : Fontaine-Chalendray - Collection communale - Paroissial – BMS 1603-1691 - Archives départementales de la Charente-Maritime en ligne - vue 251.

SON BAPTÊME : « Le 18e jour d’Aoust 1672 a receu les ceremonies du baptesme Jean Jacques Fretard fils naturel et légitime de Charles Fretard Escuyer Sieur Dauvilliers et de Damoiselle Charlotte Desbouets, en la chapelle de Basauges, nayant pû estre porté a sa paroisse de Cresée pour cause de maladie Stressante, Son Parrain Me. Jacques Phil. Desmonts Ptre, Sa Marraine Damoiselle Louise Fretard sa sœur ; et Ledit Jean Jacques Fretard avoit receu l’eau de Mre. Marc Antoine Sozais Ptre chapelain de Basauges, en danger de mort, environ quinze jours apres sa naissance qui fut la veille de S. Jean Baptiste, sur les huict heures du soir, de L’année 1668 et ce par mre. le curé de fontenes, Signé Loriginal, entre Les mains du Sr. dauvilliers. ».

Décès de Jean-Jacques Frétard, curé de Villepouge et son inhumation dans l’église de Bazauges en 1732.

Note : les registres paroissiaux de Villepouge en Charente-Maritime sont manquants pour les années précédant l’an 1737.

Le curé de Cressé (l’abbé Garneteau) a présidé à son inhumation dans l’église de Bazauges. Vue 17 de Bazauges - Collection du greffe - Paroissial – 1722-1745, Archives départementales de la Charente- Maritime :

L’ACTE PAROISSIAL DE SON INHUMATION dans l’église de Bazauges : « Le 23 aoust 1732 Est decedé messire Jean Jacques Fretard prestre et curé de villepouge sur les neuf heures du matin et a este enterre le 24 jour de St. Barthelemy dans leglise de St. Martin de Bazauge apres avoir Reçu les sacrements necessaires a Salut agé de 67 ans ou environ lenterrement a este fait par messire Joseph garneteau prestre et curé de nere on assisté audit Enterrement les soussignés Rocquet cure de Signe Rousseau curé de fontaine Baudeau cure de Renville de Gimblet curé du Git Lhoumeau cure de Bazauges »

LES DEUX SŒURS DU CURÉ MICHEL FRÉTARD

Charlotte Frétard : (vue 6 de Bazauges – Collection communal – Paroissial – BMS – 1685-1708). Inhumée dans l’église de Bazauges le 26 mai 1710 à l’âge de 50 ans ou environ. Signature sans nom de curé : « le curé de Bazauge ». Vue 26 de Bazauges – Collection du greffe – Paroissial – BMS – 1698-1719.

Madeleine Frétard. Aucune date connue.

LA TANTE DU CURÉ FRÉTARD : LOUISE FRÉTARD

La tante du curé Frétard : Louise de Frétard, fille de Galéas Frétard et de Françoise du Bourg, née à Brie-sous-Matha. Inhumée dans l’église Bazauges le 30 septembre 1689. Vue 6 de Bazauges, Collection communale, Paroissial, BMS 1685-1708.

UN DEUXIÈME NEVEU DU CURÉ : RENAUD FRÉTARD

RENAUD FRÉTARD, LEQUEL DEVINT SEIGNEUR DE BAZAUGES ET DE LA BARONNIÈRE.

Il était le neveu du curé Michel Frétard et le 2e fils de Charles Frétard et d’Éléonore de Beaupoil, de Bazauges.

Son frère aîné Henri-Joseph étant décédé jeune, ce dénommé Renaud Frétard fut donc héritier de la seigneurie de Bazauges, puis de celle de la Baronnière (Les Pins en Charente). La seigneurie de Bazauges lui est parvenue par sa grand-mère, Charlotte de Bouet, et celle de la Baronnière par sa mère, Élisabeth de Beaupoil.

Renaud de Frétard fut le père de Charles Frétard seigneur de Boisauroux (Rouillac) en Charente. De là le nom de cette branche Frétard à laquelle il est désormais rattaché : la branche Boisauroux.

CI-DESSUS une tour du château de la commune Les Pins (ancienne seigneurie de la Baronnière) en Charente : « Le donjon carré à trois étages et couronné de mâchicoulis se caractérise par la blancheur de sa pierre calcaire. Il se compose d'une grande pièce à chaque étage. L'entrée comportait un pont-levis qui a disparu. Une tourelle d'angle et une petite tourelle d'escalier qui remplace une tour d'escalier écroulée complètent les constructions. » Propriété privée qui semble habitable. Source : Château des Pins, Wikipedia.

La seigneurie de la Baronnière était passée de la famille Horric (Horry ?) au seigneur Charles de Beaupoil, propriétaire de la seigneurie de Mareuil en Charente, puis à son fils Louis de Beaupoil : la fille de ce dernier, Éléonore de Beaupoil, mariée avec Charles Frétard (fils de Charles Frétard et de Charlotte des Bouets du Portal), en a hérité, puis c’est finalement Renaud de Frétard (fils de Charles Frétard et d’Éléonore de Beaupoil) qui en devint le seigneur et qui y a élevé avec sa femme tous leurs enfants : Renaud de Frétard fut le seigneur de Bazauges et de la Baronnière et son fils Charles fut le seigneur de Boisauroux (Rouillac en Charente).

Photo aérienne extraite de Google Earth. Deux seigneuries dont a hérité le seigneur Renaud Frétard, seigneuries lui étant parvenues par héritage, celle de Bazauges en Charente-Maritime, provenant de la famille de sa grand-mère Des Bouet(s), et celle de La Baronnière (commune Les Pins) en Charente, provenant de la famille De Beaupoil par sa mère.

L’ASSOCIATION NOBLESSE - CLERGÉ

Des nobles et des seigneurs dévots sont venus à Bazauges à l’époque des Frétard : la seigneurie de Bazauges baignait alors dans la ferveur religieuse des Frétard et de leurs amis. Molière aurait plu au roi en s’inspirant, entre autres, du zèle religieux qui prévalait dans le royaume.

LES SALIGNAC DE LA MOTHE-FÉNELON À BAZAUGES ET FONTAINE-CHALENDRAY

QUI ÉTAIENT CES NOBLES SALIGNAC DE FÉNELON VENUS À BAZAUGES POUR ÊTRE PARRAIN ET MARRAINE DU NEVEU DU CURÉ FRÉTARD ?

« Henri-Joseph (alias Joseph-François), seigneur de Saint-Abre et de Beauséjour. dit le comte de Fénelon. Il fut exempt des gardes du corps et fut disgracié en 1698, en même temps que l’archevêque de Cambrai (l’ILLUSTRE FÉNELON, son frère). Il épousa par contrat du 20 février 1694 Marie-Thérèse- Françoise de Salignac, marquise de Magnac, sa cousine-germaine, veuve de Pierre de Montmorency, marquis de Laval-Lezay, de Fontaine-Chalendray. Elle décéda en 1726. Son 2e conjoint, Henri-Joseph de Salignac, mourut à Paris le 2 mars 1735, à l’âge de 73 ans, sans postérité. » Source : jm.ouvrard.pagesperso-orange.fr, la famille noble de Salignac de La Mothe-Fénelon.

Tableau généalogique des Salignac dont l’illustre Fénelon

En 1689, veuve du marquis et officier militaire, Pierre de Laval, depuis deux ans, la marquise de Laval et comtesse de Montbron (Marie-Françoise-Thérèse de Salignac) ne résidait dans son château de Fontaine-Chalendray que certains mois de l’année. Voir aussi : vue 339 de Fontaine-Chalendray (acte d’un mariage célébré le 15 février 1689) – Collection communale – Paroissial – BMS 1603-1691.

Ces nobles et dévots de la famille de Salignac de la Mothe-Fénelon étaient dans l’église de Bazauges le 11 octobre 1699 au baptême d’un enfant Frétard à titre de parrain et marraine. À cette occasion ils auraient résidé fort probablement à Fontaine-Chalendray au château dont la comtesse Salignac-Fénelon- Montbron avait hérité et qu’elle transmettrait à son fils, le marquis Guy-André de Laval- Montmorency qui allait être éduqué à l’archevêché de Cambrai par son oncle, l’ILLUSTRE FÉNELON.

CAR, RAPPELONS-LE, LA MARRAINE DU BAPTISÉ HENRI-JOSEPH FRÉTARD, Marie-Françoise de Salignac de la Mothe-Fénelon, était aussi comtesse de Fontaine-Chalendray. Elle était la fille d’Antoine de Salignac qui s’était marié avec la fille du défunt comte et seigneur de Fontaine-Chalendray. Cette marraine s’était mariée en premières noces avec le marquis Pierre III de Laval de Montmorency, et en deuxièmes noces avec le comte Henri-Joseph de Salignac (CI-DESSOUS), son cousin germain. VOIR plus bas Antoine de Salignac.

LE PARRAIN DU BAPTISÉ FRÉTARD : Henri-Joseph de Salignac, chevalier, puis comte de Fénelon, était le frère de l’archevêque de Cambrai, François de Salignac de la Mothe-Fénelon (L’ILLUSTRE FÉNELON DISGRACIÉ) ; ce parrain, comte de Salignac de Fénelon, Henri-Joseph de Salignac, avait été mêlé à la disgrâce de son frère archevêque par le roi Louis XIV. Avant cette disgrâce royale il s’était marié en 1694 avec sa cousine (la marraine), Marie-Thérèse-Françoise de Salignac de la Mothe-Fénelon, alors veuve du marquis Pierre III de Laval de Montmorency, devenu seigneur de Fontaine-Chalendray grâce à sa femme, Marie-Thérèse-Françoise de Salignac de la Mothe- Fénelon.

Cet Henri-Joseph de Salignac, comte de Fénelon et son illustre frère et archevêque (L’ILLUSTRE FÉNELON) étaient les demi-frères de l’abbé Fénelon, missionnaire dans la partie Canada de la Nouvelle-France.

UN MISSIONNAIRE FÉNELON, DEMI-FRÈRE DE L’ILLUSTRE FÉNELON, A SÉJOURNÉ AU CANADA :

LOUIS XIV LUI A INTERDIT DE RETOUNER AU CANADA

Ce missionnaire qui n’a que séjourné au Canada, François de Salignac de la Mothe-Fénelon, était né en 1641 du premier mariage de Pons de Salignac tandis que l’ILLUSTRE FÉNELON était né du deuxième mariage.

« Il eut la vocation d’être missionnaire en Nouvelle-France, et fut envoyé pour fonder une mission sur le lac Ontario. Il sera ordonné prêtre à la cathédrale de Québec. (Paragraphe) Il fut alors impliqué dans une histoire » : «… il intercédait pour un homme devant le comte de Frontenac, gouverneur du Québec. A la fête de Pâques suivante, son sermon fut mal interprété, et le gouverneur se sentit visé. Il s’en suivit un procès qui les mena devant Louis XIV à Versailles. Raison d’état oblige, Frontenac ne fut blâmé pour son autoritarisme qu’en privé, mais à François, il fut interdit de revenir au Canada. » (Extrait de www.jm.ouvrard.pageperso_orange.fr/) Voir aussi l’article Fénelon dans Dictionnaire biographique du Canada disponible en ligne.

Autre source : Généalogie de la maison de Salignac-Fénelon. Ouvrage édité en 1844, Paris, Imprimerie de Hautquelin et Hautriche.

LE DÉVOT ANTOINE DE SALIGNAC-FÉNELON, PÈRE DE LA MARRAINE D’HENRI-JOSEPH FRÉTARD EN 1699, ÉTAIT L’ONCLE DE L’ILLUSTRE FÉNELON.

IL A MARQUÉ DE SON ZÈLE RELIGIEUX LES PAROISSES DE FONTAINE- CHALENDRAY ET DE BAZAUGES (d’alors). Il ÉTAIT VENU DEMEURER À FONTAINE-CHALENDRAY ET ÉPOUSA LA FILLE DU SEIGNEUR ET COMTE JEAN DE MONTBRON. LEUR FILLE FUT LA MARRAINE AU BAPTÊME D’HENRI- JOSEPH FRÉTARD LE 11 OCTOBRE 1699 À BAZAUGES.

Ce marquis Antoine de Salignac, père de la marraine, faisait partie de la Compagnie du Saint-Sacrement et a eu une grande influence sur la restauration des idées chrétiennes à la Cour et chez les gentilshommes de son temps. Il mourut le 8 octobre 1683 à Paris et fut enterré dans la chapelle basse de Saint-Sulpice à Paris.

SOURCE : Correspondance de Bossuet, édition augmentée des Lettres inédites et publiées avec des notes et des appendices, par Jacques Bénigne Bossuet. Édition de 1704, note 2 de la page 501. Les Salignac savaient probablement tout de la fondation de Ville-Marie (maintenant Montréal, au Canada).

LE LIEN ENTRE ANTOINE DE SALIGNAC et SON NEVEU, l’ILLUSTRE FÉNELON.

« … le marquis Antoine de Fénelon*, le fit venir à Paris, au collège du Plessis, où, tout en terminant sa philosophie il entreprit ses études théologiques … Privé d’un fils qui était mort sous ses yeux au siège de Candie, il avait reporté sur ce neveu toute son affection. » Source : l’ouvrage d’Octave Gréard, L’Éducation des femmes par les femmes, 1889. 71 pages, pages 5 et 6.

* Père de la marraine et oncle de son mari et de l’ILLUSTRE FÉNELON.

« … le marquis Antoine de Fenelon (ami de Jean- Jacques Olier et de saint Vincent de Paul) il avait participé à la fondation de la Compagnie du Saint- Sacrement dont les principes influenceront profondément son neveu (l’illustre Fénelon). » Extrait de l’article La statue de François Fenelon, sur www.paristoric.com.

La marraine Marie-Françoise de Salignac-Fénelon résidait dans le château de Fontaine-Chalendray en 1686, château dont elle avait hérité de ses parents Antoine de Salignac et Catherine de Montbron, comtesse de Fontaine-Chalendray.

Le document sur l’état des paroisses de 1686 relate que la marraine Marie- Françoise-Thérèse de Salignac et de Montbron était la « dame » ou comtesse de Fontaine-Chalendray : « mademoiselle de Fesnelon en était la dame et que maintenant le marquis de LaVal (son premier mari) est le seigneur de Fontaine-Chalendray et qui produit surtout de la vigne et des céréales, et que le bois est au seigneur ».

Bazauges n’a pas été mentionné dans cet état des paroisses fait en 1686 et l’on ne sait pas pourquoi. Ignorait-on encore que Bazauges était devenue une nouvelle paroisse indépendante de Cressé EN 1682-1683 ?

Les Frétard de Bazauges avaient établi des liens avec la paroisse voisine de Fontaine-Chalendray et avec les fervents et dévots Salignac dès les années 1640-1650.

Le premier Frétard de Bazauges avait épousé une noble de ce bourg voisin nommé Fontaine-Chalendray, la demoiselle Charlotte des Bouets du Portal, et il avait même fait baptiser ses deux premiers enfants le premier juillet 1654 à Fontaine-Chalendray. De plus, puisque deux de ses fils furent curés de paroisses de la région, il n’est pas étonnant que les Frétard aient fait l’objet de l’attention des dévots et très catholiques Salignac. Les nobles dont faisaient partie les Salignac et les Frétard, les seigneurs et les prêtres Frétard appartenaient à la classe dirigeante de la société de cette époque.

Un neveu du curé Michel Frétard a eu comme parrain et marraine Henri- Joseph de Salignac dit le comte de Fénelon et sa femme et cousine Marie- Françoise-Thérèse de Salignac, comtesse de Fontaine-Chalendray.

Le père de cette marraine, Antoine de Salignac, marquis de Magnac et de la Mothe-Fénelon, a résidé à Fontaine-Chalendray avant d’y épouser le 4 juillet 1647 Catherine de Montbron, fille du seigneur et comte de Fontaine- Chalendray. Leur fille, Marie-Françoise-Thérèse de Salignac, une fois veuve, s’est mariée en secondes noces avec son propre cousin, le comte Henri- Joseph de Salignac de Fénelon dit le comte de Fénelon. Ils furent les parrain et marraine du neveu du curé Michel Frétard, Henri-Joseph de Frétard, le 11 octobre 1699 à Bazauges, peu après que le roi Louis XIV eût disgracié le frère du parrain, c’est-à-dire le précepteur et l’archevêque de Cambrai, appelé ici l’ILLUSTE FÉNELON.

Parmi les personnes présentes au baptême de Henri-Joseph Frétard le 11 octobre 1699 dans la petite église de Bazauges, outre le parrain et la marraine Salignac de Fénelon, il y avait l’abbé Gabriel de la Cropte de Chantérac, parent très éloigné de l’illustre archevêque Fénelon, duquel illustre Fénelon il était le secrétaire; à ce baptême du 11 octobre 1699, cet abbé Gabriel de la Cropte de Chantérac était accompagné de son frère, François de la Cropte marié avec Anne-Louise de Salignac, nièce de l’illustre Fénelon.

Ci-dessus : tableau généalogique des De La Cropte

L’abbé Gabriel de la Cropte a pris la défense de L’ILLUSTRE FÉNELON au Vatican

« Parent assez éloigné de Fénelon, périgourdin lui aussi, mais plus âgé que l’abbé de Beaumont, plus « intérieur », son expérience et son dévouement ont été tout particulièrement utiles à l’archevêque (l’illustre Fénelon) dans l’affaire des Maximes des Saints, lorsqu’il est allé à Rome délégué par Fénelon. Et sans doute l’avocat a-t-il donné de son client une idée fort avantageuse, par ses qualités personnelles d’habileté et de droiture, d’honnêteté silencieuse et de prudence sans rouerie : il est ainsi pour quelques choses dans l’estime singulière que les Romains éprouvent dès lors à l’égard de Fénelon. Depuis 1699, il (Gabriel de Fénelon-Chantérac) réside à Cambrai, en qualité de vicaire général, chanoine de l’Église métropolitaine, et archidiacre de Brabant. » Voir plus bas : l’abbé Gabriel de la Cropte de Chantérac. Source : A. Delplanque, Fénelon et ses amis, chap. IX, Fénelon et l’abbé de Chanterac.

NOTE. La propriété d’une seigneurie ne conférait pas de titre de noblesse mais elle était associée à des privilèges d’ordre féodal. Louis XIV a commandé une enquête tant en France qu’au Canada afin que les seigneurs cessassent de s’attribuer le titre d’écuyer qui était réservé aux nobles.

SUITE : NOBLES DE PASSAGE À BAZAUGES

Le marquis Guy-André de Laval-Montmorency

Le père de Guy-André Laval de Montmorency était le marquis et militaire Pierre III de Laval Montmorency mort au combat et inhumé à Paris le 10 juillet 1687. Il a été le premier conjoint de Marie-Françoise de Salignac, comtesse de Fontaine-Chalendray et de Fénelon.

Guy André de Laval-Montmorency, suite au décès de son père, était devenu le comte et le seigneur de Fontaine-Chalendray, par héritage, étant le fils du défunt Pierre III de Laval-Montmorency et de Marie- Françoise de Salignac.

ÉDUQUÉ À L’ARCHEVÊCHÉ DE CAMRAI PAR L’ILLUSTRE FÉNELON

Guy-André de Laval-Montmorency, né le 21 octobre 1686, fut élevé à l’archevêché de Cambrai par l’ILLUSTRE FÉNÉLON. Il fut le parrain de Charlotte Frétard, fille posthume de feu Charles de Frétard et d’Éléonore de Beaupoil, à l’église de Bazauges le 13 avril 1705. Signature : « Guy Andre De laval ». Vue 14 de Bazauges – Collection du greffe – Paroissial – BMS 1698-1719 – Archives départementales de la Charente-Maritime en ligne.

Les nobles et ruraux Frétard fréquentaient des nobles ruraux.

Plusieurs nobles ont donc côtoyé les Frétard de Bazauges : 1 - les Salignac-Fénelon par leurs liens avec la comtesse de Fontaine- Chalendray, 2 - le comte de Fontaine et en même temps seigneur Montbron à Fontaine-Chalendray, 3 - les De Beaupoil, de Mareuil (en Charente), 4 - les nobles De Bouet du Portal, 5 - les Des Escauds et 6 - les Laval-Montmorency.

À GAUCHE : détail d’un tableau du peintre Joseph Vivien (Alte Pinakothek, Munich) représentant L’ILLUSTRE FÉNELON, archevêque de Cambrai, qui, après avoir été le précepteur du petit-fils de Louis XIV à Versailles, fut disgracié définitivement par ce roi vers 1699. Il était le frère d’Henri-Joseph de Salignac comte de Fénelon qui a parrainé Henri-Joseph Frétard le 11 octobre 1699 dans l’église de Bazauges (Vue 2 de Bazauges – Collection du greffe – paroissial – BMS 1698-1719). À DROITE : détail d’un tableau représentant le secrétaire de l’archevêque de Cambrai, l’abbé Gabriel de La Cropte dit Gabriel de Chantérac (photo sur www.chanterac.com), venu à Bazauges le 11 octobre 1699 au baptême du même fils aîné Frétard, Henri-Joseph, enfant de Charles Frétard et d’Éléonore de Beaupoil. Les Salignac et La Cropte présents au baptême ont sans doute été reçus au logis des Frétard au village des Chérauds à Bazauges. Mais ils auraient logé au château de la comtesse Marie-Françoise de Salignac de la Mothe-Fénelon à Fontaine-Chalendray, château de nos jours démoli.

Des neveux et petits-neveux envoyés pour leur éducation au palais épiscopal de l’ILLUSTRE FÉNELON à Cambrai.

Des enfants et petits-enfants de la grande famille Salignac de la Mothe-Fénelon étaient envoyés et confiés à l’archevêché de Cambrai pour y être éduqués dans la pure orthodoxie catholique par L’ILLUSTRE FÉNÉLON.

Ce fut le cas de Guy-André de Laval, 2e seigneur Laval de Fontaine-Chalendray, fils de Pierre III de Laval de Montmorency, alors décédé, et de Marie-Françoise de Salignac comtesse de Montbron, de Fontaine-Chalendray, mariée en secondes noces avec son propre cousin Henri- Joseph de Salignac. Ce fut aussi le cas de certains des 15 enfants du vicomte et baron François de Salignac Fénelon et d’Élisabeth de Beaupoil de Saint-Aulaire (née 26-12-1665 à Saint-Médard en Dordogne) : Gabriel-Jacques de Salignac (né 15-07-1688, Manot) était le préféré de l’archevêque qui l’appelait Fanfan.

Source : site web www.jm.ouvrard.pagesperso-orange.fr re : de Beaupoil de Saint-Aulaire.

NOMS DES PERSONNES DONT LE CORPS A ÉTÉ INHUMÉ DANS L’ÉGLISE DE BAZAUGES ET DATES DE LEUR SÉPULTURE, DURANT LE SIÈCLE DES FRÉTARD :

- 17 octobre 1686 – Françoise Rochault, 65 ans. Bazauges – vue 2 de Collection communale – Paroissial - BMS 1685-1708. - 23 octobre 1686 – Pierre Mercier 95 ans décédé le 23 octobre 1685. Bazauges – vue 2 de Collection communale – Paroissial - BMS 1685- 1708. - 1689-09-30 – Louise Frétard, 61 ans, tante du curé Michel Frétard. Vue 6 de Bazauges Collection communale – Paroissial - BMS 1685-1708. - 2 avril 1690 – Marie Cruchon 27 ans. Vue 7 de Bazauges – Collection communale – Paroissial – BMS 1685-1708. - 12 sept. 1692 - François Marais 50 ans. Bazauges – Collection communale- Paroissial - BMS - 1685-1708, vue 8. - 21 déc. 1692 - Louise Boulette 35 ans. Bazauges – Collection communale- Paroissial - BMS 1685-1708, vue 8. - 1693-10-06 – Charles Frétard, 70 ans, marié avec Charlotte de Bouet - Collection communale – Paroissial – BMS 1685, vue 9. - 27 octobre 1693 - Marie Ceridelle 70 ans. Bazauges – Collection communale- Paroissial - BMS 1685-1708, vue 9. - 29 janvier 1694 - Louis Arramy 90 ans. Bazauges – Collection communale- Paroissial - BMS 1685-1708, vue 10. - 6 avril 1694 - Jacques Cleriaud 65 ans. Bazauges – Collection communale- Paroissial - BMS 1685-1708, vue 10. - 13 septembre 1695 - Margueritte Sébilleau 25 ans. Bazauges – Collection communale- Paroissial - BMS 1685-1708, vue 11. - 26 octobre 1698 – Charlotte de Bouet, épouse de Charles de Frétard père. Vue 2 de Bazauges – Collection du greffe – Paroissial – BMS 1698- 1719. - 30 novembre 1704 - Charles Frétard fils, marié avec Éléonore de Beaupoil. Vue 11 de Bazauges – Collection du greffe – Paroissial - BMS 1698-1719. - 26 mai 1710 - Charlotte Frétard dit d’Auvilliers, {gée de 5 ans. Bazauges – Collection du greffe – Paroissial – BMS 1698-1719, vue 26. - 25 déc. 1712 - François Contré 58 ans. Bazauges – Collection du greffe – Paroissial – BMS 1698-1719, vue 25. - 11 janvier 1713 - Pierre Sébilleau 47 ans. Bazauges – Collection du greffe – Paroissial – BMS 1698-1719, vue 32. - 24 mai 1737 - Marie Contré. Bazauges – Collection communale – Paroissial – BMS 1737-1790, vue 1. - 27 avril 1746 - Louis Lhoumeau, curé de Bazauges, 60 ans. Bazauges – Collection communale - Paroissial – BMS 1737-1790, vue 10. Décédé la veille. - 17 novembre 1746 - Éléonore de Beaupoil, 90 ans. Bazauges – Collection communale – Paroissial – BMS 1737-1790, vue 11. - 23 juin 1759 - François Contré, 69 ans. Bazauges – Collection communale – Paroissial – BMS 1737-1790, vue 44. - 19 avril 1766 - Françoise Frétard, 70 ans Fille de Charles (fils) de Frétard et d’Éléonore de Beaupoil. Ses véritables prénoms étaient Françoise Sylvie. Bazauges – Collection communale – Paroissial – BMS 1737-1790, vue 62.

Photo modifiée de l’église de Bazauges et de son emplacement. Détail. L’auteur(e) de la photo originale ne s’est pas identifié(e).

TROISIÈME PARTIE

LE CLERGÉ DE BAZAUGES AUX 17e ET 18e SIÈCLES (De 1635 à la Révolution)

A Ŕ Avant le curé Frétard

BAZAUGES APPARTENAIT À CRESSÉ AU PLAN PAROISSIAL

DES MARIAGES DE GENS DE BAZAUGES DANS LES REGISTRES PAROISSIAUX DE CRESSÉ EN 1635 et 1636

Quelques habitants de la chapellenie de Bazauges se sont mariés en 1635 et 1636 en la chapelle de Bazauges faisant partie de la paroisse de Cressé. Les actes de ces mariages sont du nombre des actes les plus anciens encore conservés et concernant des habitants de Bazauges dans les registres paroissiaux de Cressé, paroisse dont faisait partie la chapellenie de Bazauges.

1635-02-12 : mariage en l’église Saint-Sauveur de Cressé entre … Mesgré et Marie Chauvin … « du village de bazauges ma paroisse ». Archives départementales de la Charente-Maritime, Cressé - Collection communale - Paroissial - BMS 1635-1730, vue 1.

1635-04-23 : mariage en la chapelle de Bazauges (enregistré à Cressé) entre Jean Marais et Jeanne Savary. Célébrant : le curé de Brie-sous-Matha, Jean Ayraud. Archives départementales de la Charente-Maritime, paroisse Saint-Sauveur de Cressé - Collection communale - Paroissial - BMS 1635-1730, vue 1.

1635-04-30 : mariage en la chapelle de Bazauges « Du dernier jour du moys dapvril 1635 furent espousés par moy curé de Cressé, en la chapelle de Basauge Claude Limousin avec Margueritte Arramy, michel arramy avec lorance limousin Lesdits limousin de la paroisse de Bresdon et lesdits arramy de Cressé par moy Baudeau (curé de Cressé) en presence … » Vue 3 de Cressé, Collection communale, Paroissial, BMS 1635-1730. L’abbé Baudeau était curé de Cressé.

1636-06-09 : mariage en la chapelle de Bazauges (enregistré à Cressé) entre Pépin Gesteau et Renée Arramy et Anthoine Gosteau (Bosteau ?) avec Osanne aramy. Archives départementales de la Charente-Maritime, Cressé - Collection communale - Paroissial - BMS 1635-1730, vue 3. Le célébrant ne s’est pas identifié.

LES PRÊTRES DE BAZAUGES

DE 1631 À 1669

1 - L’abbé Costy desservaIt Bazauges en 1631 ; 2 Ŕ un vicaire à Bazauges, l’abbé Sébastien Parisot en 1641 ; 3 Ŕ l’abbé Fonteneau, « prêtre servant à Bazauges » de 1655 à 1661; 4 Ŕ l’abbé Marc-Antoine Sauzay (Sauzey, Sauzé), chapelain de 1665 à 1669.

Voir plus bas la suite : les curés jusqu’{ la Révolution de 1789.

1- L’abbé Costy, prêtre desservant à la chapelle de Bazauges. Un acte de 1631.

À Beauvais-sur-Matha, en l’année 1631, se trouve le plus vieil acte paroissial révélant quel prêtre desservait la chapelle de Bazauges : un dénommé Costy.

« … Costy ptre servant In divinis* en la chapelle de Basauges … »

Voir les registres paroissiaux de Beauvais-sur-Matha à la date du 14 juillet 1631 : un acte de sépulture signé par le prêtre nommé Costy qui desservait Bazauges. Vue 126 de Beauvais-sur- Matha - Collection communale – Paroissial - BMS 1618-1636.

* L’expression In divinis signifierait que la nomination de Costy dans le cas de Bazauges aurait été faite conformément au pouvoir divin de nomination de l’église catholique.

LE CLERGÉ DE 1641 À 1643

Le 4 mars 1641 et 1643 il y avait un curé à Bazauges selon l’énumération des paroisses dont le curé avait assisté à une inhumation rapportée dans les registres paroissiaux de Beauvais-sur-Matha. Mais l’énumération des paroisses représentées à cette sépulture ferait en sorte que le prêtre de Bazauges aurait passé pour être curé.

BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 158 : le prêtre de Bazauges dans une énumération de curés de paroisse, non identifiés par leur nom mais seulement par le nom de leur paroisse. 4 mars 1641. «… ont assisté messieurs les Curés de Cressé, des Touches, de Gourvillette, de St Ouen, de Basauge ». Il s’agissait sans doute d’un prêtre de la paroisse de Cressé affecté à Bazauges.

En 1643 à Fontaine-Chalendray, un prêtre nommé Sébastien Parisot a signé, à titre de vicaire de Bazauges, un acte de baptême le 26 avril 1643, ce qui ne signifie pas nécessairement que Bazauges était une paroisse. Il pourrait s’agir d’un vicaire de Cressé dont la fonction aurait consisté à desservir les résidents de Bazauges. Source de l’acte concerné : Archives départementales de la Charente-Maritime en ligne, État civil, BMS 1603-1691 – Fontaine- Chalendray – Collection communale – Paroissial – vue 138.

NOTE. Il n’existe que les deux pages d’un feuillet de l’année 1643 de la paroisse de Cressé { laquelle était habituellement rattaché le bourg de Bazauges. Les registres paroissiaux de Cressé pour les années 1644 à 1669 sont manquants.

On a exclu l’acte du 4 mai 1641 et celui du 26 avril 1643 de la période Fonteneau qui suit (1655-1661) à cause de l’écart de temps entre cette année 1641 et l’année 1655. On a associé à l’année 1641 l’acte du 26 avril 1643 au bas duquel on a la surprise de découvrir qu’il y avait un vicaire à Bazauges en 1643. Mais ce pourrait être une erreur dans le nom de la fonction du prêtre Parisot.

LE CLERGÉ DE 1655 À 1661

L’ABBÉ FONTENEAU

Le nom du prêtre de Bazauges n’est pas révélé dans les énumérations de paroisses dans 11 des 15 actes ci-dessous transcrits pour les années allant de 1655 à 1661. On ne donne même pas son prénom dans les registres paroissiaux. Cependant on pourrait conclure qu’il s’agissait de l’abbé Fonteneau puisqu’on le retrouve dans 4 de ces 15 actes extraits des registres paroissiaux de cette période 1655-1661.

L’abbé Fonteneau à Bazauges

De 1655 à 1661

Bazauges n’était pas une paroisse entre 1654 et 1662 du moins, même si Bazauges figurait dans une énumération des paroisses dont le curé avait assisté celui Beauvais-sur-Matha lors de sépultures.

Les actes de sépulture de Beauvais-sur-Matha ne donnent jamais le nom des curés présents des paroisses énumérées pour ces années du moins. Il est simplement écrit dans le cas de Bazauges par exemple : « monsieur le curé de

Bazauges ».

AVERTISSEMENT

L’ABBÉ FONTENEAU, DE BAZAUGES, FUT TOUJOURS DÉSIGNÉ COMME « PTRE À BASOGE » QUAND IL A SIGNÉ COMME SUPPLÉANT AU BAS DE QUATRE ACTES DES REGISTRES DE BEAUVAIS-SUR- MATHA. IL N’Y EST JAMAIS DÉSIGNÉ COMME CURÉ OU CHAPELAIN DE BAZAUGES.

Ce serait une erreur de conclure que Fonteneau était curé de Bazauges (même chapelain). Bien sûr, il a été inclus comme curé de Bazauges dans des énumérations de paroisses dont le curé était présent à des sépultures comme ce fut le cas entre 1655 et 1661 dans des actes de sépulture, à Beauvais-sur- Matha. Fonteneau n’était pas curé mais prêtre chargé d’offrir à Bazauges les services religieux habituels. Si Bazauges a figuré comme ayant un curé durant ces années-là, ce n’était pas le cas en réalité.

PARMI LES 15 ACTES CI-DESSOUS ON TROUVERA 4 ACTES DE FONTENEAU (DE BAZAUGES), DANS LES REGISTRES PAROISSIAUX DE BEAUVAIS-SUR-MATHA Où IL A ÉTÉ OCCASIONNELLEMENT SUPPLÉANT, SOIT EN 1655, 1657 ET 1661. AU COURS DE CES ANNÉES IL A SIGNÉ 4 ACTES À TITRE DE PRÊTRE DE BAZAUGES (et non curé de Bazauges).

NOTE : les registres paroissiaux de la paroisse de Cressé (ils contenaient les actes posés à Bazauges avant 1683) sont manquants pour les années 1644 à 1669 ; ceux de Bazauges n’existaient pas encore (avant 1682 du moins).

1 - FONTENEAU PRÊTRE - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, signature de « Fonteneau ptre a Basoge », 10 janvier 1655, vue 84.

2 - FONTENEAU PRÊTRE - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, signature de « Fonteneau ptre servant a basoge en labsansse de mr le Curé », 24 janvier 1655, vue 85.

3 - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 144 : le prêtre de Bazauges figurant à tort comme curé dans une énumération des paroisses dont le curé était présent à la sépulture (les curés n’y sont pas identifiés par leur nom), 13 décembre 1655, sépulture. Extrait : « … ont assisté messires les curés de St Médard et Bazauge …».

4 - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 144 : le prêtre de Bazauges figurant à tort comme curé dans une énumération des paroisses dont le curé était présent à la sépulture (les curés n’y sont pas identifiés par leur nom), 23 décembre 1655, sépulture, extrait : « … ont assisté messires les curés de Massac, Gourvillette, Médard, Bresdon, Renville et Bazauge …».

5 - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 145 : le prêtre de Bazauges figurant à tort comme curé dans une énumération des paroisses dont le curé était présent à la sépulture (les curés n’y sont pas identifiés par leur nom), 23 décembre 1655, extrait : « … assisté de Messieurs les curés de Ranville, St Medard, Gouvillette, Massac, Bazauge, Bresdon ».

6 - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 145 : le prêtre de Bazauges figurant à tort comme curé dans une énumération des paroisses dont le curé était présent à la sépulture (les curés n’y sont pas identifiés par leur nom), 16 septembre 1656, sépulture, extrait : « … assisté de Monsr Le Curé de Bresdon, de Monsr Le Curé de Bazoge et de Monsr Le Curé de St Ouan ».

7 - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 145 : le prêtre de Bazauges figurant à tort comme curé dans une énumération des paroisses dont le curé était présent à la sépulture (les curés n’y sont pas identifiés par leur nom), 25 novembre 1656, sépulture. Extrait : « … assisté de Monsr Le Curé de Massat, de Monsr Le Curé de Bassauge et de Monsr Le Curé de St Ouan ».

8 - FONTENEAU PRÊTRE - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, « Fonteneau ptre a Basoge », 23 septembre 1657, vue 98.

9 - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 146 : le prêtre de Bazauges figurant à tort comme curé dans une énumération des paroisses dont le curé était présent à la sépulture (les curés n’y sont pas identifiés par leur nom mais seulement par leur paroisse), 5 février 1658. Extrait de l’acte de sépulture : « … assisté de Messieurs Les Curés de Massac, Sciecq, St.ouen, Bresdon, Bazauge, Gourvillette ».

10 - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 146 : le prêtre de Bazauges figurant à tort comme curé dans une énumération de curés de paroisse, curés non nommés par leur nom mais seulement par le nom de leur paroisse. 2 novembre 1658. « … assisté de Monsr Le Curé de Massat Monsr Le Curé de Bresdon et de Monsr Le Curé de Bazoge ».

11 - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 146 : le prêtre de Bazauges figurant à tort comme curé dans une énumération de curés de paroisse, curés non nommés par leur nom mais seulement par le nom de leur paroisse. 14 novembre 1658. « … assisté de Monsr Le Curé de Massat Monsr Le Curé de Bresdon et de Monsr Le Curé de Bazauge ».

12 - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 146 : le prêtre de Bazauges figurant à tort comme curé dans une énumération de curés de paroisse, curés non nommés par leur nom mais seulement par le nom de leur paroisse. 15 juin 1659. Extrait : « … assisté de monsr Le Curé de Massat monsr Le Curé de Bresdon monsr Le Curé de Bazoge monsr Le Curé de Gouvillette monsr Le Curé de Cressé et autres ».

13 - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 146 : le prêtre de Bazauges figurant à tort comme curé dans une énumération de curés de paroisse, curés non nommés par leur nom mais r seulement par le nom de leur paroisse. 15 juin 1658 (1659 ?). Extrait : « … assisté de mons Le Curé de Massat monsr Le Curé de Bresdon monsr Le Curé de Bazoge monsr Le Curé de Siec et autres ».

14 Ŕ BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, Vue 148 : le prêtre de Bazauges figurant à tort comme curé dans une énumération de curés de paroisse, curés non nommés par leur nom mais seulement par le nom de leur paroisse. 21 juillet 1659. Extrait : « … assisté de monsr Le Curé de Bazauge & autres ».

15 - FONTENEAU PRÊTRE - BMS 1636-1673 Beauvais-sur-Matha, Communal, « Fonteneau ptre a Basoge », 7 février 1661, vue 111.

DE 1665 À 1669 OU ENVIRON

Le chapelain Marc-Antoine Sauzey (Sauzay, Sauzé). Il est le seul prêtre à avoir été identifié comme portant le titre de chapelain de Bazauges.

Le 2 février 1665, baptême de Pierre, fils de Pierre Viger, « Fait par moy, chappellain de Bazauge soubsigné Sauzey prestre » (extrait, vue 8 de Beauvais-sur-Matha - Collection communale - Paroissial – BMS 1663-1675).

-Le 25 mars 1665 baptême de Louis de Labrousse « par moy chapellain de bazauges soub signé Sauzey ptre » (extrait, vue 10 de Beauvais-sur-Matha - Collection communale - Paroissial – BMS 1663-1675).

-Les 16 juin, 10 juillet et 4 septembre 1667 il signe trois actes ainsi : « par moy, chappellain de Basauge soussigné Sauzey prestre ». (Extrait, vue 24 de Beauvais-sur-Matha - Collection communale - Paroissial – BMS 1663-1675).

-En 1669, le 14 novembre, il a été écrit : « le chapelin de bazauge » mais sans que fût mentionné son patronyme Sauzey (vue 140 de Beauvais-sur-Matha, Collection communale, Paroissial, BMS 1636-1673).

Le chapelain de Bazauges : le curé de Cressé lui a intenté une poursuite en cour.

En 1670 le curé Taissel de Cressé refusa de baptiser les enfants de sa chapellenie de Bazauges suivant l’explication écrite dans les deux feuillets de 1670 consacrés aux habitants de Bazauges. Le motif de ce refus n’est pas connu. Les parents de ces enfants ont dû faire appel au curé de Fontaine-Chalendray en cette année 1670. Un procès aurait débuté en 1670 entre le curé de Cressé et le chapelain de Bazauges, l’abbé Sauzey. On constate que ce fut en même temps la fin du mandat pastoral de l’abbé Sauzey { Bazauges.

Trois baptêmes d’enfants de Bazauges à Fontaine- Chalendray en 1670 « au refus du Sieur curé de Cressé » de les baptiser.

« Registre baptistère de ceux qui seront présentés au St. Sacrement de Baptême par les habitans du village de Bazauge au Refus de monsieur le Curé de Cressé tant que le procès durera entre luy et le chaplain de bazauges »

1 - 9 mars à Fontaine-Chalendray, vue 1 de Bazauges – Collection communale – Paroissial – 1670 : « le neufviesme jour de Mars mil Six Cents Soixante dix a esté baptisé Louis fils de Jacques Mesgrier et de Jacquette Basquet a esté son parain Louis aramy fils de Michel Sa mareine Renée aramy en presence de Me. Hellye Bonnouvrier et dudit Jacques Mesgier et de Vincent aramy lesquels mont declaré en presence dudit Sieur Bonnouvrier que ledit Sieur Curé de Cressé les avoir refusés de faire ledit baptesme à L’issue de la grande messe et ont esté contraints davoir recours a moy soubsigné R Arramy Bonnouvrier Desmonts Curé de fontaine »

2 – le 16 mars 1670 à Fontaine-Chalendray, vue 2 de Bazauges - Collection communale - Paroisse – 1670 : « le dimanche 16e jour de mars apres vespres a esté baptisé en Leglise de fontaine pierre fils de pierre hylairet et de Louise Cornu du village de bazauge paroisse de Cressé a esté son parrain pierre Catocheau demeurant en la paroisse de Sa mareine marie marets du village de Bazauge et ce au refus de Sieur Curé de Cressé comme lesdits hylairet père (1 mot) parrain et vincent Aramy mont déclaré lesquels ont signé avec moy le jour que dessus L’an mil six cents Soixante et dix et ledit enfant baptisé né des le Jeudy treziesme dudit moys de Mars »

3 – le 2 avril 1670 à Fontaine-Chalendray, vue 2 de Bazauges - Collection communale - Paroisse – 1670 : « le 2e avril a esté baptisé Louis fils de Philippe de Loulair et de Marie blondeau a esté son parain Louis Arramy et sa marene Renée blondeau demeurante à St. Jehan et les autres au village de Bazauge et ce par moy Soubsigné en presence de André Arramy qui a signé Desmonts rector Arramy »

NOTE : les deux parents du baptisé ne demeuraient pas ensemble : cet enfant était né hors mariage.

On ne trouve pas dans les archives de documents défavorables au chapelain Sauzey ou démontrant pourquoi le curé de Cressé lui a intenté un procès.

Le curé Taissel avait-il intérêt à avoir comme chapelain un prêtre natif de Bazauges et assisté par sa nombreuse famille, comme celle des Frétard ?

IL N’Y AURAIT PAS EU DE BAPTÊMES ET DE MARIAGES DANS LA CHAPELLE DE BAZAUGES DE 1670 À 1682-83.

Il fallait aller à Cressé dont relevait Bazauges pour les baptêmes et mariages.

Quand il était encore ecclésiastique ou diacre, Michel Frétard a-t-il fait un stage vers 1681 à Cressé et aurait-il été ordonné prêtre vers 1682 ?

Il n’y avait plus de chapelain à Bazauges. Michel Frétard et sa sœur Marguerite étaient souvent demandés pour être parrain et marraine dans la paroisse de Cressé pour des résidents de Bazauges.

Un stage d’apprentissage de l’ecclésiastique ou diacre Michel Frétard à Cressé vers 1681 ? S’il avait déjà été ordonné diacre, il aurait pu administrer le sacrement du baptême.

Après le mandat de l’abbé Marc-Antoine Sauzay comme chapelain de Bazauges rattaché à la paroisse de Cressé, il n’y eut plus de chapelain à Bazauges. C’est environ onze ans plus tard que Michel Frétard, natif de Bazauges, a été ordonné prêtre en 1682 et en cette année-là ou la suivante il est devenu le premier curé de Bazauges Il est identifié pour la première fois comme prêtre le 12 mars 1682 dans les registres paroissiaux de Cressé (vue 24 de BMS 1635-1730, registres paroissiaux, Collection communale, Paroissial).

L’année 1671, l’ecclésiastique Michel Frétard, et d’autres membres de la famille Frétard se sont rendus à l’église de Cressé pour des baptêmes d’enfants de la chapellenie de Bazauges pour y être parrain et marraine. Il n’est jamais identifié comme prêtre entre 1671 et le 11 mars 1682. Mais il le fut le 12 mars 1682. On a parfois l’impression qu’il fit un stage dans la paroisse de Cressé.

Le 29 mars 1671 à Cressé Messire Michel Frétard et sa supposée sœur Marguerite Frétard furent parrain et marraine au baptême de Marguerite Hyleret. Le parrain et la marraine Frétard ont signé au bas de l’acte de ce baptême. Bazauges était encore une desserte dépendante de la paroisse Saint-Sauveur de Cressé. Source : Cressé, vue 34 de Registres paroissiaux de Cressé, Collection communale – Paroissial – BMS 1635-1730 :

« Le 29 mars 1671 a esté baptisée marguerite heliret fille légitime de Jean hyleret et de fransoise aubin ses père et mere deneurans a bazauges qui a eu pour parrin Mre. Michel Fretard et pour marrine damoiselle marguerite fretard qui a signé avec M. Fretard Taissel curé »

3 janvier 1672 à Cressé, vue 35 de Registres paroissiaux de Cressé, Collection communale – Paroissial – BMS 1635-1730 :

« … a esté baptisé Charle HyLeret age de 2 mois fils de Pierre hyleret et de Louise Cornu ses père et mere habitant de bazauges et pour parrain Charles Fretard et marreine Renée Contré aussi dudit bazauges et cest fait par moy Taissel Curé ».

28 février 1672 à Cressé : deux résidents de Bazauges sont témoins au baptême de Jacques Mesgrier, fils de Jacques Mesgrier et de Jacquette Quaquet du village de Bazauges.

8 juin 1676 à Cressé : mariages de trois jeunes couples de Bazauges, tous enfants de deux familles de Bazauges, vues 15 et 16, Bazauges, Collection communale, Paroissial, BMS 1635-1730 :

1 - Jean Arramy fils de Michel Arramy et de Laurence Limousin avec Jeanne Marais, fille de Jean Marais et de Jeanne Savary ;

2 – Denis Arramy, fils de Michel Aramy et de Laurence Limousin avec Renée Marais, fille de Jean Marais et de Jeanne Savary ;

3 – Jean Marais, fils de Jean Marais et de Jeanne Savary avec Andrée Arramy, fille de Michel Arramy et de Laurence Limousin.

Les trois couples de Bazauges mariés le 8 juin 1676 à Cressé ont fait baptiser à Cressé :

17 décembre 1679, baptême de Jacques Arramy fils de Denis Arramy et de Renée Marais, de Bazauges. Marraine Andrée Arramy et parrain Jacques Cabault

31 décembre 1680, baptême de Marie Arramy, fille de Jean Arramy et Jeanne Marais.

15 février 1682, à Cressé, Registres paroissiaux de Cressé - Collection communale – Paroissial – BMS 1635-1730, vue 24, Jean et Charlotte Frétard parrain et marraine :

« Le quinziesme febvrier mil Six cens quatre vingt deux a esté baptisé en leglise de ceans Jean aramy fils naturel et legitime de rené aramy et de Jeanne aramy ses père et mere a este parein Jean Fretard* et mareine Charlotte fretard* en foy de quoy jay signé Durand ptre »

* Enfants de Charles Frétard et de Charlotte de Bouet. de Bazauges

Michel Frétard s’est identifié en mars 1682 à Cressé comme étant déjà ordonné prêtre.

12 mars 1682, baptême de Louis Arramy, fils de Jean Arramy et de Jeanne Marais, de Bazauges. Parrain Louis Arramy marraine Renée Marais. Signatures : M Fretard ptre Durand curé.

12 mars 1682 à Cressé, vue 24 de Registres paroissiaux de Cressé, Collection communale – Paroissial – BMS 1635-1730 : « Michel Frétard ptre » présent au baptême de l’enfant Louis Arramy à Cressé. Il a signé comme ayant déjà été ordonné prêtre. « le douziesme mars mil six quatre ving deux a esté baptisé en l’eglise de ceans louis arany fils naturel et ligitime de Jean aramy et de Jeanne marets ses pere et mere a este parein loui aramy et mareine renee maraIts en foy de quoy jay signe Durand loco parochi M Fretard ptre ».

Michel Frétard aurait été ordonné prêtre vers l’âge de 30 ans en 1682-83 et aurait aussitôt été nommé curé de Bazauges.

Charlotte Frétard, sœur du clerc Michel Frétard de Bazauges, fut marraine à Cressé

La même année, le 9 avril 1682, dans la même paroisse de Cressé, la sœur Charlotte Frétard de Michel Frétard fut marraine à un baptême et a signé dans les registres paroissiaux du lieu.

Le 9 août 1682 la sœur de Michel Frétard, Charlotte Frétard, fut marraine à un baptême. Vue 25 des Registres paroissiaux de Cressé – Collection communale – Paroissial – BMS 1635-1730.

APRÈS LES VICAIRES DE CRESSÉ ET UN CHAPELAIN : LES CINQ CURÉS DE BAZAUGES SOUS L’ANCIEN RÉGIME

SOUS L’ANCIEN RÉGIME (une période de 111 ANS)

1 Ŕ Le curé Michel Frétard. Ordonné prêtre vers 1682, à l’âge d’environ 29 ans. Durant le mandat pastoral comme curé Frétard à Bazauges, le curé de Cressé lui a rendu visite le 19 janvier 1686 pour le baptême d’une enfant nommée Marguerite Contré, fille de François Contré et de Marguerite Sébilleau. Ce curé Durand de Cressé aurait supervisé l’ecclésiastique Michel Frétard durant son stage à la paroisse Saint-Sauveur de Cressé, quelques années auparavant.

Source : registres paroissiaux de Cressé, vue 28, 19 janvier 1686, collection communale, Paroissial, BMS 1635-1730.

2- L’abbé Lhoumeau, curé de 1708 à 1746. Durée du mandat à Bazauges : circa 34 années.

3 - L’abbé Perrin de c1743 à 1749. Manquent dans les registres les années 1743 à 1745 puis 1748 et 1749. Durée de son mandat de curé de Bazauges : environ 7 ans.

4 - L’abbé François Merveilleux de mars 1750 à 1778. Décédé { l’âge de 60 ans { Bazauges le 17 mars 1778 et inhumé le lendemain dans l’église de Bazauges. Durée du mandat { Bazauges : 28 années.

5 - L’abbé Honoré Moré, prêtre de l’Église catholique romaine puis prêtre constitutionnel de la république. Élu le 20 janvier 1793 au Conseil général de la commune de Bazauges. Démis de ses fonctions au Conseil général et incarcéré à Saint- Jean-d’Angély en janvier 1794. Durée du mandat pastoral à Bazauges : de 1778 à fin 1793, soit environ 16 ans. Voir l’article LE CURÉ HONORÉ MORÉ, quelques pages plus bas.

- QUATRIÈME PARTIE -

A Ŕ LES DOLÉANCES DE BAZAUGES EN 1789

B Ŕ LE DERNIER CURÉ DE L’ANCIEN RÉGIME

A Ŕ LES DOLÉANCES DE BAZAUGES LE 4 MARS 1789 À LA VEILLE DE LA RÉVOLUTION

Population de Bazauges en 1793 : 177 personnes. Bazauges sur Wikipedia.

Il y avait 44 foyers à Bazauges (sans les villages des Madeleines et de La Trappe) selon le cahier des doléances de 1789, nombre de foyers n’incluant pas évidemment les bâtiments de ferme et les autres constructions. Le cahier des doléances rapporte quel était le point-de- vue de la population à propos des impôts qu’ils trouvaient trop lourds. La population plus bourgeoise de Bazauges, payant plus d’impôts, aurait eu avantage à exprimer ses doléances financières en vue des États Généraux qui allaient être tenus à Versailles le 27 avril suivant.

Il est loin d’être certain que le procès-verbal reflète le point-de-vue des paysans ou cultivateurs de Bazauges de ce temps-là.

BAZAUGES

« Princip. Cultures. : blé, vigne. Seigneur en 1750 : de Laval de Montmorency. Seigneur en 1789 : Jean-Jacques de Bourdeilles-Montuceys, comte de Bourdeilles, seigneur de Saveilles et de Bazauges. »

Source : Cahiers de doléances des sénéchaussées de Niort et de Saint Maixent et des communautés et corporations de Niort et Saint-Maixent pour les États généraux de 1789 – Léonce Cathelineau – Niort – 1912 – BNF Gallica.

« Ce cahier de doléances s’inspire beaucoup de celui des paroisses voisines des Gours et de Seigné. On peut le qualifier de révolutionnaire dans son argumentaire. L’esprit du siècle des Lumières influence très nettement les revendications, et en particulier celles qui prônent l’égalité de tous devant la loi. Un cahier qui sort largement de l’ordinaire. » Par Pierre Colenot sur histoirepassion.eu : Cahier de doléances, paroisse de Bazauges,

PROCÈS-VERBAL

« Le procès-verbal de cette paroisse n’a pu être retrouvé. Mais le cahier de doléances et le procès-verbal de l’assemblée préliminaire du Tiers état nous donnent les renseignements suivants : Date : 4 mars 1789. Président : Sebilleau, notaire royal. Population : 44 feux (soit 44 maisons habitées) Députés : Pierre Falignon, et Jean Basque.

EXTRAITS DE L’INTRODUCTION DU LIVRE …

… qui contient la plupart des Cahiers de doléance et qui s’intitule « Département des Deux-Sèvres, Cahier de doléance des sénéchaussées de Niort et de Saint- Maixent, et des communautés et corporations de Niort et Saint-Maixent pour les États généraux de 1789 », Imprimerie Nouvelle, G. Clouzot, Niort 1912.

« … Il aurait été intéressant de savoir comment les habitants des paroisses répondirent à l'appel qui leur était fait et dans quelle proportion ils assistèrent aux assemblées pour l'élection des députés et la rédaction des cahiers. Malheureusement nous ne pouvons établir cette proportion, les procès-verbaux des sénéchaussées de Niort et Saint-Maixent n'existant pas tous. Il aurait égalememt été intéressant d'identifier les habitants composant ces assemblées, de connaitre leur profession et surtout de connaître leur degré d'instruction. En examinant les cahiers de doléances, nous avons vu que tous les députés en général savent au moins signer … ». Ibidem page XVI.

« Les cahiers qui ont tous une partie commune et dont la date indique qu'un modèle a dû exister au même moment dans les paroisses éloignées et à un très grand nombre d'exemplaires. Certains de ces cahiers possèdent des paragraphes originaux joints par les paysans au prototype qu'ils ont littéralement copié. » Ibidem page XX.

« Une autre cause a influé sur la rédaction des cahiers, c'est l'existence de doléances rédigées dans les chefs-lieux des grandes terres féodales. Celles-ci ont servi de modèles aux assemblées des paroisses groupées aux alentours. Les cahiers de Fors, Brûlain, Gript, Juscorps, La Charrière, Marigny, Prahecq, Le Cormenier, Prisse, Saint-Martin-de-Bernegoue, Saint-Maurice, Vouillé, provenant de la région dont le marquisat de Fors est le centre, appartiennent à ce type. Il en est de même des cahiers de Bazauges, Chives, Les Gours, Lupsault, Romazières, Seigné, Villiers-Couture. Nous pouvons encore citer ceux de Villiers-en-Plaine et Faye-sur-Ardin, Couhé et Châtillon-en-Couhé. Les cahiers de ce groupe ne sont pas encore l'expression vivante de la pensée paysanne. Dans ces documents, ici un officier seigneurial, là un notaire, plus loin un bourgeois influent, ont marqué leur personnalité dans les vœux au détriment de l'exposé sincère des revendications de tous … » p.XXI « Toutes les doléances … sont-elles bien originales? Nous ne le pensons pas, quoique chaque cahier soit seul de son espèce. Certaines revendications ne sont pas en effet l'œuvre de paysans, mais de bourgeois qui ont pris le soin de rédiger attentivement leurs vœux et qui ont dû les copier sur un modèle dont ils ont reproduit textuellement des passages entiers, comme les cahiers de Couhé et de Châtillon-en-Couhé l'indiquent … ». Ibidem, p. XXII.

« … c'est la plainte douloureuse, sans aucune revendication générale, de la classe agricole ; là on reconnaît l'œuvre incontestée du paysan, qui pousse un cri de souffrance à la vue de ses récoltes détruites, des impôts toujours plus onéreux … qui se déclare incompétent en ce qui concerne les réformes à proposer, ou, s'il se risque à former des vœux, se borne à demander une diminution d'impôts et la simplification de l'ordre judiciaire. » Ibidem, p. XXII.

CAHIER DE DOLÉANCES DE LA PAROISSE LES GOURS, CAHIER IDENTIQUE À CELUI DE BAZAUGES QUI N’A PU ÊTRE RETROUVÉ. Celui de la paroisse de Seigné serait aussi semblable à celui de Bazauges : il est, sauf quelques légères différences de rédaction, identique à celui de Cours.

Texte du procès-verbal de la paroisse Les Gours, semblable à celui de Bazauges.

« Cahier des plaintes, doléances et remontrances dressé dans l'Assemblée du Tiers État de la commune de la paroisse des Gours, aujourd'hui quatre mars mil sept cent quatre-vingt-neuf, pour être présenté par les députés à l'assemblée du Tiers État qui se tiendra devant Monsieur le lieutenant général de Niort, le vendredi six du présent mois. Depuis longtemps cette paroisse gémit sous le poids des impôts en tout genre dont elle est accablée ; ils sont portés à un taux si excessif que les tailles*, capitation*, impositions accessoires*, vingtième et sous pour livre* forment au moins le quart du revenu des propriétés foncières de la paroisse. » * note : énumération de différents impôts.

« On ne peut pas croire que la taille (impôt) appelée personnelle et qui dépend non de la propriété territoriale, mais du commerce, industrie et des autres facultés des contribuables, ait pu former un prétexte légitime à cette surcharge, parce que cette paroisse par son éloignement très considérable des villes étant privée de toutes les ressources qu'offre le commerce, n'est peuplée que de malheureux cultivateurs qui ont peine à se procurer l'absolu nécessaire. L'établissement d'une administration provinciale dont le Poitou est redevable aux soins paternels de notre Auguste Monarque, n'a pu encore, malgré le zèle des membres dont elle est composée, remédier aux inconvénients résultant de l'inégalité des contributions de paroisse à paroisse ; ils ne peuvent se détruire que par une connaissance exacte des fonds dont elles sont composées, et de leur valeur, et ces connaissances ne peuvent s'acquérir que par des opérations longues et pénibles qui seront ci-dessous indiquées. Indépendamment des surcharges que les délibérants éprouvent, ils s'aperçoivent que les besoins de l'État et le déficit des finances exigent de la part des sujets de Sa Majesté de nouveaux sacrifices pécuniaires ; et malgré la détresse où les délibérants sont réduits, ils se portent volontiers à donner au meilleur des Rois cette marque de patriotisme et d'attachement ; en conséquence, ils se soumettent de contribuer proportionnellement à leurs facultés territoriales aux nouveaux impôts qui seront consentis et accordés dans l'Assemblée des États Généraux qui s'ouvrira à Versailles le vingt-sept avril prochain. Mais Sa Majesté est suppliée de regarder ce nouveau sacrifice de la part de ses fidèles sujets, comme un effort de leur amour pour son Auguste personne, et ils espèrent que comme leur père et leur protecteur, il daignera veiller à ce que l'on apporte dans l'administration des finances toute l'économie et les grandes réformes dont elle est susceptible et telles qu'elles seront présentées et sollicitées par les États Généraux. Aux différentes assemblées d'États Généraux tenues dans les siècles passés, le Tiers état, cette classe la plus nombreuse, dont le travail et les sueurs fournissent la substance aux deux autres ordres, et qui à ce titre semblait mériter leurs égards, a toujours été réduit à un état de nullité accablant, par la prépondérance qu'on y donnait aux deux autres ordres ; cet objet vraiment digne d'attention a fixé celle de notre Auguste Monarque et il a cherché à remédier au mal qui en résultait en accordant au Tiers état un nombre de députés ou représentants égal à celui des deux autres ordres réunis ; mais, ce ne serait encore qu'un avantage illusoire et absolument nul, si dans les questions qui se discuteront à l'Assemblée des États Généraux on comptait les voix par ordre et non par tête. En conséquence, les délibérants supplient Sa Majesté de donner une nouvelle preuve de sa justice, de sa bonté et de son attachement pour ses fidèles sujets du Tiers état, en réglant définitivement que les voix des députés ou représentants des trois ordres seront comptées par tête.

Les tailles, impositions accessoires, et capitation (différentes taxes), ont jusqu'à présent été réparties en quelque sorte arbitrairement, non seulement entre les contribuables d'une même paroisse, mais encore entre les différentes paroisses d'une même élection, et même entre les différentes élections d'une même province ou généralité. Pour remédier à cet abus dont l'injustice doit frapper toutes les âmes honnêtes, il est essentiel : 1° Que les rôles de chaque paroisse soient précédés de déclarations exactes et détaillées des biens de chaque contribuable et des revenus fonciers qu'ils produisent, afin que l'imposition soit proportionnée à l'étendue des propriétés et aux revenus de chacun. Ces déclarations seront reçues de gré à gré par la municipalité de chaque paroisse ou communauté et, en cas de contestation, par un commissaire de l'assemblée d'élection. Elles serviront aussi de base à l'imposition des vingtièmes et des corvées royales. 2° Qu'on révoque la permission accordée (par la déclaration du 17 février 1788) aux contribuables de se faire imposer dans le lieu de leur domicile pour les biens qu'ils exploitent dans d'autres paroisses de la même élection ; la raison qui sollicite la révocation de ce privilège est qu'il ne peut se concilier avec la fixation proportionnée des contributions de chaque paroisse et qu'il n'offre qu'une ressource injuste à ceux qui cherchent à alléger leur portion contributive des impositions. 3° Que d'après la confection des cahiers des déclarations territoriales de chaque paroisse d'une même assemblée d'Élection, il en soit fait comparaison pour fixer entre elles la portion qu'elles devront supporter des impositions de tout le district et proportionnellement à l'étendue et valeur de leurs territoires respectifs. 4° Que la même comparaison ait lieu entre les mêmes assemblées d'Élection soumises au régime de notre administration provinciale afin d'établir une juste balance entre elles pour la répartition des impôts. 5° Que dans toutes les provinces et généralités du Royaume il soit fait pareilles opérations que celles proposées aux quatre articles précédents, afin que de paroisses à paroisses on puisse faire la comparaison des propriétés et revenus dont elles sont composées et fixer entre elles une contribution égale aux charges de l'État. (Les articles 6o et 7o qui suivent sont supprimés dans le cahier de doléance de la paroisse de Seigné) 6° Mais ce ne serait encore là qu'un premier pas vers le bien et on ne peut se flatter d'y atteindre si, en même temps, les ordres du Clergé et de la Noblesse, voulaient conserver les privilèges qui, jusqu'à ce jour les ont exemptés de contribuer aux charges pécuniaires de l'État; il ne faut que les simples lumières de la raison pour comprendre que ces privilèges sont injustes et abusifs et que la seule qualité de citoyen qui s'imprime sur leur tête au moment de leur naissance, et qui est indépendante des distinctions que l'ordre social a rendues nécessaires, les assujettit à contribuer comme le Tiers état à toutes les charges pécuniaires nécessaires au soutien de la monarchie et à la splendeur du trône. Le clergé et la noblesse doivent d'ailleurs être satisfaits des distinctions, des honneurs et des dignités auxquels leur naissance donnent droit d'aspirer, sans aggraver encore le sort de l'ordre le plus pauvre par l'exercice de privilèges désavoués par la raison et dont l'origine n'est due qu'à la barbarie et à l'ignorance des siècles passés, et surtout à l'impuissance de se faire entendre à laquelle le Tiers état était réduit. 7° Les abonnements particuliers dont jouissent quelques villes et même des provinces entières, à l'aide desquels elles ne payent qu'une somme très inférieure en proportion de celles que supportent les villes et provinces [non] abonnées, est encore un abus dont la réforme doit être demandée. Il en est ainsi des abonnements particuliers des vingtièmes adoptés par l'arrêt du Conseil du 31 mai 1788, parce que tout abonnement, toutes exceptions, toutes faveurs accordées à une classe particulière de citoyens sont une injustice envers la société en général. En effet, la raison dit que chaque individu, chaque membre de la monarchie, doit contribuer proportionnellement à ses facultés, aux charges de l'État, puisque les impôts ne sont dus qu'en raison de la protection que le monarque doit à tous ses sujets en général et à chacun en particulier.

8° Indépendamment de la taille (impôt) réelle et de la taille d'exploitation qui, d'après le résultat des opérations ci-dessus indiquées, peu[vent] aisément se répartir sur des principes fixés, il existe encore une taille appelée personnelle et qui dépend, non des propriétés territoriales, mais des autres facultés des contribuables. La fixation de celle-ci d'une manière juste et équitable est absolument impossible, puisqu'elle ne peut avoir pour base qu'une opinion plus ou moins éclairée et qu'il est physiquement impossible qu'on acquière sur ce point la certitude sans laquelle cet impôt devient absolument arbitraire. Or il faut regarder comme contraire à l'ordre et au bonheur public tous les impôts dont la mesure et les proportions sont arbitraires parce qu'ils dégénèrent bientôt en vexations et cette raison suffirait pour opérer la suppression de la taille personnelle ; mais, puisque les besoins de l'État s'y opposent, au moins est-il nécessaire de la dénaturer, et en la conservant, il est un moyen bien simple de la rendre uniforme, c'est de la joindre à la taille réelle et de l'imposer à proportion des propriétés territoriales, de cette manière tout arbitraire disparaîtra et dès que les citoyens de toutes les classes seront indistinctement assujettis à la taille en raison de leurs propriétés et revenus fonciers, les droits de tous seront conservés et personne n'aura à se plaindre. 9° L'organisation de l'administration provinciale de notre province n'a pu dès sa formation acquérir la perfection dont de pareils établissements sont susceptibles. Le règlement du 12 juillet 1787 présente des abus dignes d'une prompte réforme ; en effet, l'article 6 dudit des assemblées municipales n'y admet que ceux qui payent dix livres et au-dessus d'impositions; l'art. 11 exclut de [l'administration municipale tous ceux qui payent au-dessous de 33 L d'impositions, et l'art. 4 dudit, des assemblées d'Élection en excepte les fondés de pouvoirs des seigneurs, à moins qu'ils ne soient nobles et qu'ils possèdent 1.000 L de revenu foncier dans l'étendue de l'Élection. Des dispositions de ce règlement qu'on vient d'analyser, il semble résulter qu'on n'espère trouver des lumières et de la probité que dans les grands propriétaires et que ces qualités estimables sont leur partage à l'exclusion des pauvres. S'il en était ainsi, ces derniers seraient doublement malheureux, puisque de leur infortune résulterait une espèce d'avilissement. Cette observation suffit pour démontrer la nécessité de la suppression de ces trois articles du règlement ci-dessus cité. Dans les municipalités ainsi que dans toutes autres parties de l'administration provinciale, il ne faut que des hommes d'un esprit sage et éclairé ; ces qualités et la probité sont les seuls titres pour y être admis, et, comme elles peuvent se rencontrer dans toutes les classes de citoyens indistinctement, il est contre la raison de resserrer ce choix dans une certaine classe et d'en exclure les autres. Les délibérants auraient encore une foule d'autres réformes à proposer, mais la brièveté du temps ne leur permet pas de les rédiger par écrit, ils sont forcés de donner verbalement, et sur tous ces points, les instructions préliminaires à leurs députés, afin [que] ceux-ci en rendent compte à l'Assemblée du Tiers état de la Sénéchaussée de Niort le six du courant et que de concert avec les autres membres de ladite Assemblée, ils s'occupent soit en commun ou par des commissaires choisis entre eux, à la rédaction en un seul cahier de toutes les plaintes, doléances et remontrances des gens du Tiers état de la dite Sénéchaussée. Fait et arrêté le dit jour quatre mars mil sept cent quatre-vingt neuf dans l'Assemblée générale tenue au dit Bazauges et lecture faite, tous les délibérants y ont persisté et signé à la réserve de ceux qui n’ont su le faire.

(Suivent 11 signatures, dont celles de Marrais, syndic, Pierre Falignon et Jean Basque, députés et Sébilleau, notaire royal). »

Titre du livre contenant le procès-verbal de la paroisse Les Gours identique à celui la paroisse de Bazauges : « Département des Deux-Sèvres, Cahier de doléance des sénéchaussées de Niort et de Saint-Maixent, et des communautés et corporations de Niort et Saint-Maixent pour les États généraux de 1789 », Imprimerie Nouvelle, G. Clouzot, Niort 1912, page 121. Voir le Cahier de doléance de la paroisse de Seigné semblable aussi à celui de Bazauges, mais il est plus court que celui des Gours.

Ce cahier de doléances de la paroisse Les Gours, est semblable à celui de Bazauges et Seigné. « On peut le qualifier de révolutionnaire dans son argumentaire. L’esprit du siècle des Lumières influence très nettement les revendications, et en particulier celles qui prônent l’égalité de tous devant la loi. Un cahier qui sort largement de l’ordinaire » au point qu’il y a lieu de se demander s’il est surtout celui de gens compétents en comptabilité tels que les marchands qui auraient fourni au secrétaire de l’assemblée un document détaillant leur point-de-vue. Ce cahier des doléances de la paroisse Les Gours est prérévolutionnaire en mettant en cause du caractère irrationnel de la répartition des impôts et l’existence des trois ordres de la société (les nobles et le clergé, avec leurs privilèges, et le très majoritaire tiers-ordre). On note cependant que l’attachement au roi conserve son importance dans ce cahier de doléance.

B - LE DERNIER CURÉ SOUS L’ANCIEN RÉGIME ET AU DÉBUT DE LA RÉVOLUTION :

LE CURÉ HONORÉ MORÉ

1 - Curé de Bazauges de 1778 à 1792, puis 2 - prêtre constitutionnel de la paroisse Saint-Martin de Bazauges de 1792 à janvier 1794 sous la République, tout en étant maire de Bazauges, et 3 - ministre du culte catholique de Bazauges en 1793. Emprisonné en 1794.

Honoré Moré fut le dernier curé de la paroisse catholique Saint-Martin de Bazauges sous l’Ancien Régime de juillet 1778 à décembre 1792. À Bazauges il avait succédé au curé François Merveilleux décédé en fonction le 17 juillet 1778. Les dernières années d’Honoré Moré comme curé de Bazauges furent marquées par le passage de l’Ancien Régime à la République. En 1792 les Républicains de Bazauges le désignaient comme « Ministre d’un culte ». Son dernier acte paroissial sous l’ancien régime, dans les registres paroissiaux de Bazauges, date du 2 décembre 1792. Après la proclamation du 20 septembre 1792 instaurant la République, il prêta serment à la République et devint prêtre constitutionnel (par rapport aux prêtres réfractaires qui refusaient de reconnaître l’autorité de la République en matière de culte religieux).

Tout en demeurant curé de la paroisse, le constitutionnel abbé Honoré Moré fut élu membre du Conseil général de la Commune de Saint-Martin de Bazauges le 20 janvier 1793 et pratiqua la fonction d’officier chargé de dresser les actes de l’État civil (naissances, mariages et décès) à la Maison commune de Bazauges. Il a rempli cette fonction de l’État civil durant un an jusqu’à son arrestation et l’incarcération qui suivit en janvier 1794. Auparavant, en 1793, il avait exercé simultanément la fonction de maire de la municipalité et celle de Ministre du culte. À Cressé le curé a aussi été chargé des actes d’État civil mais pour peu de temps (1 mois environ).

Une plainte pour une supposée perte de l’enregistrement civil d’un mariage

Une plainte fut enregistrée à Bazauges le 13 juillet 1800 par les citoyens Jean Brissonneau, cultivateur âgé de 28 ans, et sa conjointe Marie Arramy, 24 ans, demeurant ensemble au village des Arramys. Plainte figurant aux vues 130, 131 et 132 de Bazauges – Collection communale – BMS 1737-1790. Dans leur plainte ils ont relaté qu’ils avaient passé un contrat de mariage 6 ans auparavant, soit le 25 Nivôse de l’an 2 (14 janvier 1794) et que le même jour ils avaient comparu à la salle publique de la Maison commune de Bazauges devant l’officier chargé d’enregistrer leur union conjugale, l’abbé Honoré Moré. Leur mariage fut enregistré par cet officier public mais ils ont ajouté qu’il était aussi maire de Bazauges et Ministre du culte en l’église de l’endroit. Ils ont poursuivi en disant qu’il avait été destitué de ses fonctions de maire et de membre du Conseil général de la municipalité de Bazauges en janvier 1794 et qu’il fut incarcéré à Saint-Jean-d’Angély sur ordre du Comité de Surveillance siégeant en cette ville. Le dernier acte enregistré par l’officier et curé Honoré Moré est daté du 17 janvier 1794, soit 3 jours après l’enregistrement civil du mariage des plaignants ci-dessus, Jean Brissonneau et Marie Arramy.

L’objet de la plainte de Brissonneau et de sa femme consistait en la disparition ou égarement de l’acte d’enregistrement de leur mariage dans l’État civil de Bazauges. Les plaignants, en se présentant devant l’officier de l’État civil, voulaient que leur mariage du 14 janvier 1794 soit à nouveau enregistré : ce qui fut fait le jour de leur plainte le 13 juillet 1800. L’acte de l’enregistrement de leur mariage rédigé le 14 janvier 1794 puis égaré a été retrouvé (on ne sait quand) puisqu’il figure dans un cahier (voir Archives départementales de la Charente-Maritime en ligne, Bazauges - Collection communale - État civil – Naissances Mariages Décès, 1793 An III, vues 18, 19 et 20). On l’avait cru sans doute perdu alors qu’il n’aurait été qu’égaré ou tout simplement non trouvé : on se serait mépris !

Jean Limousin de Bazauges a remplacé Honoré Moré au Conseil général de la commune de Bazauges et fut élu comme membre du Conseil général de la municipalité de Bazauges et affecté à l’enregistrement des naissances, mariages et décès à la Maison commune ou temple décadaire de Bazauges (sorte de mairie) le 5 mars 1794, quelques semaines après l’incarcération de Moré. On ne sait rien du reste de la vie de Moré. Toutes les églises de la nouvelle république française auraient été transformées en temple de la Raison et furent interdites et fermées comme lieu de culte jusqu’au 17 février 1795 mais rien n’assure que ce fut aussi drastique en milieu rural (Bazauges, Cressé et Fontaine-Chalendray).

Dernier acte paroissial rédigé par le curé Honoré Moré à Bazauges le 2 décembre 1792, vue 5 de Bazauges – Collection communale – Paroissial – BMS 1791-1792 :

« le deux decembre 1792 a été inhumé dans le cimetiere de cette paroisse le corps de marie fille de jean gacon cultivateur et de marianne naud de la paroisse de fontaine chalendrai, agée de treise mois est décédée de hier au village des gicaillaux paroisse de basauge fait en presence des soussignés Louis Brisson (sacristain) Moré curé de basauge »

Premier acte d’État civil rédigé le 4 février 1793 par l’abbé Honoré Moré, maire de Bazauges et officier affecté à l’enregistrement des naissances, mariages et décès de la municipalité ou commune de Bazauges, élu à cette fonction le 20 janvier 1793.

« Aujourd’huy quatrième jour de fevrier mil sept cent quatre (vingt) treize, l’an deuxième de la republique française, à sept heures du matin par devant moi honoré moré membre du conseil général de la commune de Saint martin de basauges, dans le canton de Beauvais sur Matha district de Saint jean d’angeli, departement de la charente inférieure, élu du vingt de janvier dernier pour dresser les actes destinés à constater les naissances, mariages et décès des citoyens, est comparu en la salle publique de la commune maison, louis arramy cultivateur … »

ANNEXE

Français de l’Aunis et de la Saintonge émigrés au Canada

{ l’époque de l’arrivée de Pierre Parenteau vers 1665-1666

-Abelin, Jacques, fils de Jean Abelin et de Marie Beaudet, du bourg de Massac. Marié à Sainte- Anne-de-Beaupré, Québec, le 30 juillet 1690 avec Marie Gasnier.

-Achon, Ozanne, baptisée en 1633, fille de Jean Achon et d’Hélène Regourde, de Puyravault. Arrivée au Canada en 1657. Mariée le 2 octobre 1657 avec Pierre Tremblay, originaire de Randonnai dans le Perche. Ils ont eu douze enfants. «Elle est la première ancêtre des trente mille ou quarante mille Tremblay canadiens et américains.»

-Ancelin, Marie, baptisée à Notre-Dame de La Rochelle le 7 mai 1631, fille de René Ancelin et de Claire Rousselot. Mariée avec Pierre Michel alias Micheau, fils d’Antoine et de Marie Train, de Fontenay-le-Comte.

-Benoit dit Lajeunesse, Étienne, baptisé à Fontaine-Chalendray le 14 janvier 1637. Marié à Montréal le 7 octobre 1670. Domestique en 1666. Établi à Pointe-aux-Trembles.

-Bergeron, André, natif de Saint-Saturnin-du-Bois, arrivé au Canada vers 1666. Il fut d’abord domestique. Établi à Lauzon.

-Bibeau, François, baptisé en 1642, fils de Jacques et de Jeanne Savineau, demeurant à La Fond. Marié I° à Québec le 17 août 1671 avec Jeanne Chalifour et 2° à Trois-Rivières le 17 novembre, avec Louise Esnard originaire de La Rochelle. Établi dans la seigneurie de Saint- François-du-Lac. Son fils Pierre épousa Marie-Renée Parenteau, fille de feu Pierre.

-Billaudeau, Jeanne, native de La Jarrie, arriva au Canada en 1666. Mariée à Trois-Rivières le 8 août 1666 avec Pierre Couillard. Établie à Champlain.

-Bordeleau dit Matha, Antoine, des compagnies Maximy et Petit du régiment de Carignan- Salières, de Dampierre-sur-Boutonne.

-Bourdin, Jacques, de Saint-Jean-d’Angély, engagé pour le Canada le 28 mars 1665 à La Rochelle.

-Canton, Aufray, de la compagnie La Tour du régiment de Carignan-Salières, de La Chapelle- Baton, arrondissement de Saint-Jean-d’Angély.

-Charon dit La Ferrière, Jean-Baptiste, de la compagnie La Fouille du régiment de Carignan-Salières, de Saint-Eutrope ou Saint-Porchaire selon René Jetté ou près de Saintes selon Langlois.

-Dubois, Antoine, de Varaize, soldat de la compagnie La Fouille du régiment de Carignan, établi à Saint-François-du-Lac, seigneurie de Jean Crevier, dès 1683. Marié avec Marie-Marthe Moral, Sépulture dans la paroisse Saint-François-du-Lac le 19 août 1703. Sa terre, voisine de celle de Pierre Parenteau (originaire de Bazauges), côté nord, passa aux mains de son fils Antoine. Voir le site www.saint-francois-du-lac.com, onglet Les habitants et leurs terres, île St-Joseph, lot 38. -Énard, Simon, baptisé le 25 avril 1645 à Saint-Martin-de-Ré (Rivedoux-Plage), Charente- Maritime. Marié avec Marie Loubier le 20 juin 1666, paroisse Saint-Jean-du-Pérot à La Rochelle. Décédé avant le 27 avril 1677 à Québec. Marie, leur première enfant, fut baptisée à Saint-Jean-du- Pérot { La Rochelle et s’est mariée avec un dénommé Nicolet au Québec vers 1695. Une autre de leur fille, Marie-Louise Énard, baptisée le 8 octobre 1668, a épousé François Bibeau : leur fils Pierre Bibeau a épousé Marie-Renée-Parenteau fille de Pierre Parenteau (originaire de Bazauges) et de Madeleine Tisseran en 1706. Simon Énard a émigré au Canada vers 1668. Ce Simon Énard était-il parent avec la mère de Jean Crevier, Jeanne Énard ? On sait que Jeanne Énard et son mari Christophe Crevier, tous deux originaires de Rouen, sont retournés en France, à La Rochelle, de 1642 à 1649: ils y ont eu quatre autres enfants. Ils sont revenus définitivement au Canada en 1651. (Voir page 145)

-Forestier, Étienne, de la compagnie Grand Fontaine du régiment de Carignan-Salières, de Saint-Jean-d’Angély. Voir ce Forestier dans cette localité.

-Jean dit Lafontaine, Louis, de la compagnie La Fouille du régiment de Carignan- Lafontaine, de Matha, canton de Matha, Charente-Maritime.

-Lauzet dit Matha, Jean, de la compagnie Maximy du régiment de Carignan-Salières, de Mons, bourg de Mans près de Saint-Jean-d’Angély.

-Madeleine, Vivien, de, de la compagnie de Contrecœur du régiment de Carignan-Salières. Saint-Hilaire-de-Villefranche

-Les deux frères Maillou. 1- Maillou, Michel, baptisé le 15 décembre 1641 à Brie-sous- Matha, était le petit-fils de Louise Parenteau. Marié à Brie-sous-Matha avec Jeanne Mercier le 9 février 1659. Il émigra au Canada à l'été 1666 avec sa femme et leurs deux premiers enfants, un garçon et une fille, Michel et Barthélemie. Confirmé à Québec le 8 avril 1670. Ils eurent au Canada huit filles : Michel Maillou ne transmit pas son nom à ses descendants. Le 3 février 1667, il obtient un défaut à la Prévôté de Québec dans une cause contre Isaac Bédard. 2- Maillou, Pierre, frère aîné du précédent, né vers 1631 probablement à Brie-sous-Matha. Marié à Québec le 23 octobre 1661 avec Anne Delaunay native de La Rochelle. Plusieurs familles Parenteau étaient établies à Brie-sous-Matha.

-Martineau, Louis, né vers 1632, originaire de Saint-Savinien, marié le 9 septembre 1663 à Château-Richer avec Madeleine Malescot. Établi sur l’île d’Orléans, { Québec.

-Moreau, Louis, chirurgien, né vers 1649, de Saint-Georges-du-Bois, marié le 21 février 1678 avec Élizabeth Gagnon, fille de Robert Gagnon et de Marie Parenteau de l’île d’Orléans.

-Moreau Pierre (fils d'Abraham et Marguerite Nauret), de Saint-Hérie de Massac (ou de Matha tout près), ar. Saint-Jean-d’Angély, év. Saintes, Saintonge (Charente-Maritime) à environ 13 km au sud de Bazauges, d'où l'on peut croire qu'il a connu Pierre Parenteau, de Bazauges; présent à la prise de possession du Nord et de l'Ouest canadiens à Sault-Sainte-Marie (Ontario) en 1681; d 23 s 24-08-1727 Québec (88 ans); sur la liste des passagers du Moulin d’Or en 1666; ct 01-10-1672 Rageot pour traite des fourrures aux Outaouais; 36 ans à la haute ville de Québec au rec. 1681; 73 ans à la haute ville de Québec au rec. 1716; garde de port; aubergiste; bourgeois en 1689; m 27-11- 1677 Québec (ct 06-10 Duquet) avec Marie-Madeleine Lemire; famille établie à Québec; 13 enfants. (DGFQ : 830; MSGCF, 46 : 255). Source: naviresnouvellefrance.com.

-Morin, Pierre, de la compagnie Chambly du régiment de Carignan-Salières, du diocèse de Saintes. -Neau dit Labrie, Jean, né le 4 août 1655 à Brie-sous-Matha, fils de Jean Neau et de Perrine Martin. Émigré au Canada vers 1684. Décédé à La Durantaye près de Québec entre 1717 et 1720.

-Niquet, Pierre-René, né vers 1642, de , marié le 15 juin 1666 à Trois-Rivières avec Françoise Lemoine. Établi en 1682 à Saint-François-du-Lac, seigneurie de Jean Crevier. Sépulture le 22 octobre 1722 à Saint-François-du-Lac. Il remettra un avis de comparaître en cour le 17 décembre 1700 à Jean Charpentier, deuxième mari de Madeleine Tisseran, veuve de Pierre Parenteau.

-Parenteau François, célibataire inhumé le 8 juin 1722 à Sainte-Anne-de-la-Pérade, semble avoir été un émigrant français. Il y eut plusieurs François Parenteau, nés entre 1675 et 1684 au Château-d’Oléron, île d’Oléron, Charente-Maritime.

-Parenteau, les deux sœurs Marie-Madeleine et Marie, Originaires de La Rochelle.

-Parenteau, Pierre, originaire de Bazauges, canton de Matha, Charente-Maritime, fils de feu Jean Parenteau et de Marguerite Sovestre (ou Sauvestre Fovestre Forestier), né vers 1649. Émigré au Canada avant 1667. Marié avec Madeleine Tisseran à Québec le 12 septembre 1673. Établi sur l’île St-Joseph à Notre-Dame-de-Pierreville, Pierreville, seigneurie de la Rivière Saint- François. Tué au début du mois d’août 1693 par les Iroquois sur le domaine du seigneur près du fort dans l’île du Fort de cette seigneurie. Voir le site www.saint-francois-du-lac.com, onglet Les habitants et leurs terres, île St-Joseph, lot 38.

-Pinsonneau, Jean, de la compagnie Saint-Ours du régiment de Carignan-Salières, de l’évêché de Saintes.

-Rattier, Jean, de la compagnie Chambly du régiment de Carignan-Salières, de Saint-Jean- d’Angély. Voir cette localité.

-Robert dit Lafontaine, Louis, de la compagnie Varennes du régiment de Carignan-Salières, de La Rochelle.

-Rondeau, Pierre, fils de Jean et de Jacquette Pallereau, originaire de Marsilly, au nord de La Rochelle. Marié à Saint-Famille, l’île d’Orléans, le 10 septembre 1669 avec Catherine Verrier.

-Rondeau, Thomas, né vers 1625, fils de Jean et de Marie Fourestier, de Sainte-Soulle. Il épousa le 31 octobre 1667 (contrat notaire Vachon) Andrée Remondier. De La Rochelle. Établi à Saint-Pierre, île d’Orléans.

-Roux dit Laplante, Jean, de Fontaine-Chalendray à 4 km au nord de Bazauges, né vers 1650, marié à Laprairie le 8 novembre 1683 avec Romaine Robidou. Il était le fils de Samuel Roux et d’Antoinette Château.

-Serat, Pierre, dit Coquillard, né vers 1640, maître maçon, de Surgères. Marié à Lachine le 17 novembre 1687 avec Françoise Sabourin.

-Tabault, Pierre, de la compagnie Contrecœur du régiment de Carignan-Salières, de , arrondissement de Saint-Jean-d’Angély, Charente-Maritime.

-Tessier, Pierre, de , marié à Montréal le 5 juillet 1666 avec Catherine Varin.

-Vinet dit La Rente, Barthélemy, de Saint-Pierre-de-Juillers, marié à Montréal le 13 juin 1672 avec Étiennette Alton. -Vinet, Jean, né vers 1642, fils de Pierre et de Marie Guillet, de Pérignac. Marié le 6 novembre 1672 à Trois-Rivières avec Jeanne Étienne. Établi à Pointe-aux-Trembles, Montréal.

Pierre supérieure du chambranle (ou encadrement) de la porte d’entrée du Musée des Vieux Outils, 2 rue des Pruniers, à Bazauges. Propriété de Guy Clémenceau. Photo extraite de la page présentant ce musée sur Facebook.

Texte et recherche par Gilles Parenteau, Montréal, Québec, Canada, 2019-02-18