Eléments De Droits Fonciers Et Pastoraux Chez Les Sakalava
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OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-l.1ER CENTRE DE TANANARIVE ELEMENTS DE DROITS FONCIERS ET PASTORAUX. CHEZ LES SAKALAVA, Po OTTINO 1961 Le tute rN1.ant .,paraS" 'Il re..f.l 4e ",e., ..,..aiu r .....ip....ts Jlou, ~ "'" de....... 41......... 11 a .... ""$1' 4e 1. pM.. ,""0 tel qu.l. Ces '616lDents ont êt, oolleoi4S. clans la!"'._ d.'I .... (n4-ouen de JIaclaBaaoaP) au oours de l'ann4e 19". n.,ooaowa.l . ~o181', le clroit past02"a1. a11\81 qu.e oeri.lM contnt. eft'''''••.••••,.., 4e ......~ du t~ et ~ Io~•• 4.~~...._. Au-delà d'une ligne de dunes, limite du p~s Vezo, s'étend l'hinterland Mas1koro, pays plat à étendues de Sirasira, derrière les mangroves du delta, immensités sèches de brousse à xérophiles et baobabs, ooupées par endroit de franges de for~ts sur alluvions, ou encore savane de la plaine de Befandriana s'étendant jusqu'aux contreforts du plateau Bara. La vie se ooncentre aux 'abords du Mangoky, dans les dépressions oocupées autrefois par des marôoages à vondro et aménagées aujourd'hui en rizières ou au pied des oaBsures do terrains là où se produisent des résurgences. Dans ce pays seo, l'eau est un puissant fixateur, valorisant les terres voisines, elle facilite l'installa tion des communautés humaines. Ces traits rendent compte d'une particularité propre aUX territOires, de l'Ouest, ici, oomme ailleurs, les groupes humains sont fi%és au sol, mais cetto insertion est précaire, fragile et cela m8me dans les rêgions qUi appa raissent le plus humanisées. Il existe un aménagement des terres utiles, une reoonnaissance, une utilisation souvent privative do ces terres, pourtant il est diffioile d'employer le mot terroire, oe terme évoque une idée de stabi lité, de oontinuité souvant sans oorrespondanoe aveo la réalité locale. Les zones cultivées à proximité du Mangoky mais à uno certaine dis tanoe du fleuve, apparaissent stablos. Au contraire la géographie des rives du fleuve et des îles qui divisent ses bras, est essentiellement mouvante. Les oartes, les photographies aériennes _.montrent que d'une année à l'autre,' le Mangoky modifie son cours, creuse de nouveaux chenaux, emporte des terres et en découvre de nouvelles. Ailleurs, l'équilibre prospère des p~s de rizièros est mGnacé par d'autres dangers. Dans la région de Befandriana, notamment à Basibasy, à Ankiliabo sur 10 rive droite du Mangoky, l'assèchement graduel dos points d'eau ct des rivières autrefois abondantes proVoquent l~ dispersion de oom munautés denses, quelquefois l'abandon de villages ontiers. Le soi~t danS la plaine de Befandriana, en certains lieux, alors que les ombres s'allongent, des quadrillages insoupçonnés apparaissent sur 10 sol indiquant l'emplaoement d'anoiennes rizières. ••• 2 Cette instabilité, cette. pr'carit' du milieu bouleversent le genre de vie de population entières, modifiant les rapporis 'oonomiques et les rapports humains. Ces faits a.ooentuent la mobilité des groupes poussant los hommes à paroourirdes distances oonsid'rables pour trouver des oonditions favorables à telle ou telle forme d'activité, l tel ou tel type de culture, 14s phénomènes de d'doublement de l'habit"t, de frapentation des ooaaunautés ou 4es ensembles familiaux s'expliquent de cette mani~re. Pour une grande partie du Bae-Mangolq, le rapport sur une carte régionale des différente terrains aux différents villages, donne un graphiquo enchev8tr6. En dehors des deux rives du Mangolq, les territoires des villages n'apparaissent pas tou.jours compacts, mais souvent dispersés. Plus que sur toute autre, la servitude de l'étendue pèse sur oette sooiété. L'importanoe du Mangoky est grande, les baiboho font vivre les ri verains, mais aussi assurent un oomplément indispensable aux populations masikoro ou immigrés de la région d'Ankiliabo, et de la rive gauche de Befandriana jusqu'à Manombo. Sous réserve de ces conditions particulières, les oommunauté. du Bas-Mangoky ont déterminé les règles qui président et Bous-tendent l'exploi tation du sol sur les plans technique, juridique et éoonomique. Les tradi tions oommunautaires, la réalité des villages, marquent profondémont ~es mo dalités d'exploitation et les définitions de la possession expliquant certains taits diffioilement compréhensibles hors du oontexte•. 3 DR01'1' lQfCIER Le rapport juridique. Le rapport juridique, la définition des liens qui unissent lihomme au sol, en précisant son mode de possession, ne peut 6tro dissocié à.la fois de l'utilisation technique de la terre et de l'organisation de la pr~uction qui déterminent le rapport économique.. Les formes du droit varient solon la. nature du terrain et de' l'exploi tation. Il importe en observation 1iminairo, de rappeler sucoinotome~t les distinctions et les oppositions par lesquelles les hommes oaractériseht los terres qui sont à leur disposition. L'appropriation, l'utilisation privative d'un ospaco donné, do~vont être étudiées par rapport aux différents types de groupements. Il exist~ une oorrespondanoe entre les formes du droit et les différents types a ~~upemcnts ethniques, groupements de looalité et groupements de parenté. La r6alité ethnique opposant originairos et immigrés, implique un comportement tout à fait différent des hommes vis à vis du sol. Sans s'étendre sur oe premier point, il est utile de préoiser la nature du droit éminont que los oommunautés rurales exeroent sur l'espace avoisinant, espaoe oonstituant le territoire du village - faritany - Cette notion doit 8tro préoisée quant à elle mt!me, quant à son contenu et ~,;ses ,. " limites. ": .a L'étude du Faritany doit être su.ivie des problèmes que posent ltamé- nagement de l'espaoe et l'utilisation de oct espace d'une manière p1~s ou moins privative par une oommunauté donnée. En allant des groupements plus étendus aux groupements plus TÔ~ treints, il est utile de olarifior et de situer la notion de possess~on~o~ tumière fananan-tany qui pormet de oomprendre la naturo de l'appropri~tion réelle du sol au niveau des groupements de parenté, fragmonts de li~'; ..... , ••• 4 .~. ~ -. famille réduite, voire simple individu. L'évolution psyohologique des mentalit6s sous l'influenoe dos oon lUtions nouvelles a.ocroissement démographique, immigration, passage a-un type d'économie de subsistanoe A un type d'éoonomie plus ou moins monétisée, entre dans cette matière dans la. mesure où elle influe sur la distinction 9apitale qui oppose biens lova à biens filA conséquenoe de cette opposition, l~atti tude des immigrés vis à vis du sol est à ce propos révélatrioe. Les conflits entre le droit coutumier et le droit do type oooidontal, doivent également être pris cn considération. Suivant 10 droit foncier, il ost possible do donner l'état ~ètuel do la ooutume suivie en matière de droit pautoral. Les principes de responsabilité qui sous-tendent les règlosne peuvent trouver leur place qu'après l'examen des rapports économiqueQ~,. Connaissance du Milieu. Au point de vue économique et juridique, la distinotion est"notte entre les terres, que l'on cultive d'une manière suivio, intensive av Sons géographique sans longues jachères et les terres que l'on cultive oc~asion- nellement suivant par exemple la technique du brûlis. ~ ,. D'un_~pâl't, Les Masikoro distinguent trois catégories de terrains. , .. des terres très humides au voisinage de mara.is ou dans des bas-fonds:à'· ' vondro : terre horake, hoantse ou encore Ambondro, nom d'un vaste périmètre de la. plaine de Befandriana compris entre los villages de Bekimpay, !ntanim1eva, Amborondolo et :Bemoka, d'autre part des terres dites Baiboho ou plus; générar lement tany fambole ct enfin des terres Hat sake, situées sur l'ernplao.ement ('1·· ••• .' . , 5 d'anciennes zones forestières(1). Les terrains des deux premières catégories qu'ils soient ou .n~n aménagés, peuvent 8tre des terres lova, objets de droits précis sur losqqels les groupes lignagers exercent un certain contrale m~me dans le cas ~~ces terres se trouvent réparties. Les droits sur les terrains de brûlis ~on~'plus évanesoents, l'exploitation prime sur l'appropriation du sol. " ". :J' ' Les Ma.sikoro définissent les baiboho cODlne des terres humides qui peuvent âtre cultivées toutes les années: ta.n:y le azo ambolea isan-j'tad. Cette définition plus large que la définition oourante, qui no voit d~s les baiboho que des terres de décrues, ne correspond pas à la réalité. sUr la .... rive gauohe du }r.IMgoky, en dehors des baiboha inondables, inondés en':.fait plus ou moins régulièrement suivant l'importanoe des crues du fleuve, -existent des baiboho secs tels ceux situés aux alontours du Kitombo où des oonditions particulières (proximité des nappes phréatiques ct phénomènes de capillarité) permettent deux cultures par an dans los mômes zones. Dans la plaine-de Befandriana, il existe des baiboho secs qui ne sont mis en culturo q~fen saison des pluies - litsake. Ces différents terrains, mis en culture toutes les années, sont désignés par le terme générique de baiboho. Contrairement aux Mahafa'1y et aux Masikoro de l'Onilahy, les populations du delt~ et de la plaine~e Befandriana ne connaissent pas d'autres distinctions. La terminologie des terres sur brûlis Hatsake apparaît plua précise bien que tous les Masikoro n'emploient pas la marne. Le champ de première année qui suit 10 défrichement tetik'ala et l'opération de mise à feu - manoro tetike - est dit Ratsabao, ceux de deuxième et de troisième année, a~nsi que par la suite, l'emplacement du brûlis abandonné, sont dits Monka. Dfautres ••• (1) Il est remarquable que le terme Masikoro Sakalava de horake désignant un terrain très humide aménageable en rizière correspondants au terme Tesaka qui s'applique à la rizière. 1 " , Les Ma.ha.faly du Sud de l'Onilaby et les l;Iasikoro de 1& b'brdure Nord du fleuve distinguent les terrains humides de culture perma.ti~nte où il est possible de faire deux récoltes par an, des terrains secs:p~a.ntés seulement en saison des pluies - asara - dans les dialectes du SUd.