Dossier n°E14000131/51

COMMUNES DE : GOURGANÇON ANGLUZELLES-COURCELLES CORROY FAUX-FRESNAY

ENQUÊTE PUBLIQUE

relative au projet d’exploitation du parc éolien SUD comprenant 30 aérogénérateurs et 6 postes de livraison par la société AILÉNERGIE

RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE

Président : Monsieur François ROUALET Membres : Monsieur Jacques HÉMARD et Monsieur Jean-Daniel COUROT.

Transmis conformément à l’Arrêté préfectoral n° 2014 EP 105 IC du 30/09/2014 à : Monsieur le Préfet de la Marne Direction Départementale des Territoires Service Environnement Eau/Préservation des Ressources Cellule Procédure Environnementale

Janvier 2015

1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE L’OBJET DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE.

1.1. PRÉAMBULE.

Sollicité par la Société AILÉNERGIE, 19 avenue Charles de Gaulle BP53 08300 RETHEL, le préfet de la Marne a décidé par arrêté préfectoral n° 2014 EP 105 IC du 30 septembre 2014, l’ouverture d’une enquête publique du 27 octobre au 27 novembre 2014 sur le projet de demande d’autorisation d’exploiter un parc éolien comprenant 30 aérogénérateurs et 6 postes de livraison sur le territoire des communes de GOURGANÇON, ANGLUZELLES- ET-COURCELLES, CORROY et FAUX-FRESNAY. Le propriétaire de ce parc éolien baptisé SUD MARNE sera la Société AILÉNERGIE. Les quatre communes concernées sont situées dans le sud-ouest marnais à une quarantaine de kilomètres environ au sud-ouest de CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE, chef-lieu du département, également à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de VITRY-LE- FRANÇOIS, et à une vingtaine de kilomètres à l’est de SÉZANNE. Ces quatre communes font partie de l’arrondissement administratif d’ÉPERNAY, du canton de FÈRE-CHAMPENOISE, et de la Communauté de Communes du Sud-Marnais (CCSM). ANGLUZELLES-ET-COURCELLES compte 136 habitants, CORROY 145 habitants, FAUX-FRESNAY 342 habitants et GOURGANÇON 162 habitants. Le territoire est situé à une altitude moyenne de 110 mètres NGF. Les communes appartiennent à la Champagne crayeuse, le paysage relativement nu étant caractérisé par des ondulations molles qui s’étagent entre 95 mètres NGF et 127 mètres NGF d’altitude sur les parties sommitales du plateau. Le paysage de ces quatre communes est celui de vastes plaines dédiées aux grandes cultures céréalières.

1.2. OBJET.

Ce projet correspond à la création d’une unité de production de 30 éoliennes de dernière génération (fournisseur : Société VESTA) avec 6 postes de livraison s’inscrivant dans le cadre d’une politique de développement des énergies renouvelables. Ce futur parc représente un investissement d’environ 117 millions d’euros. La production des éoliennes atteindra environ 198 GWh par an, soit la consommation électrique domestique d’environ 80 000 foyers ayant une consommation moyenne de 2 500 kWh/an.

1.3. CADRE JURIDIQUE.

Le parc éolien SUD MARNE est soumis à autorisation pour les activités de production d’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent. Il est concerné par la rubrique ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) n° 2980-1 : installation terrestre de production d’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent et regroupant un ou plusieurs aérogénérateurs, comprenant au moins un aérogénérateur dont le mât a une hauteur supérieure ou égale à 50 mètres. En conséquence le rayon d’affichage de l’avis d’enquête est de 6 km. Le périmètre d’étude couvre donc, en plus des quatre communes concernées, les communes suivantes du département de la Marne : , OGNES, , , , MARIGNY, , SAINT-SATURNIN, , CONNANTRAY-

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VAUREFROY, et FÈRE-CHAMPENOISE, ainsi que les communes suivantes du département de l’Aube : CHAMPFLEURY, SALON, SEMOINE, VILLIERS-HERBISSE et PLANCY L’ABBAYE.

La Société AILÉNERGIE, porteur du projet et exploitant du parc éolien SUD MARNE a déposé le 14 avril 2014 quatre dossiers de demande de permis de construire afin de réaliser globalement 30 éoliennes et 6 postes de livraison électrique répartis comme suit : * 2 éoliennes sur le territoire d’ANGLUZELLES-ET-COURCELLES, permis de construire n° 051 010 14 D 0001, * 10 éoliennes et 2 postes de livraison à CORROY, permis de construire n° 051 176 14 D 0001, * 7 éoliennes et 2 postes de livraison à FAUX-FRESNAY, permis de construire n° 051 243 14 D 0002 * 11 éoliennes et 2 postes de livraison à GOURGANÇON, permis de construire n° 051 276 14 D 0001. NB : À l’origine, le parc éolien envisagé comportait 43 aérogénérateurs dont certains ont été supprimés afin de respecter les principes du Schéma Régional Éolien, notamment en raison de contraintes paysagères et naturelles (faune et flore). La consultation des différents services de l’État et des propriétaires fonciers concernés ont conduit la Société AILÉNERGIE à faire évoluer le projet, cette évolution se traduisant par l’abandon des demandes de permis suivants : - PC 051 010 13 D 0001 sur ANGLUZELLES-ET-COURCELLES ; - PC 051 176 13 D 0001 sur CORROY ; - PC 051 243 13 D 0002 sur FAUX FRESNAY; - PC 051 276 13 D 0004 sur GOURGANÇON. La demande d’autorisation d’exploiter est, selon la Société AILÉNERGIE, réalisée conformément aux dispositions des textes législatifs et règlementaires que le porteur de projet rappelle dans sa notice descriptive/partie I § 5.3 et §5.4, pages 31 à 38.

1.4. NATURE ET CARACTÉRISTIQUES DU PROJET.

Ces éoliennes et postes de livraison seront répartis de la manière suivante : - sur la commune de GOURGANÇON : 11 éoliennes et 2 postes de livraison, baptisés EA6, EB5, EB6, EC6, EC7, EC8, ED4, ED5, ED6, ED7, EE3, PL4 et PL6, - sur la commune de ANGLUZELLES-ET-COURCELLES : 2 éoliennes baptisées EB1 et EC1, - sur la commune de CORROY : 10 éoliennes et 2 postes de livraison, baptisés EA1, EA2, EA3, EA4, EA5, EB2, EB3, EB4, EC4, EC5, PL1 et PL2, -sur la commune de FAUX-FRESNAY : 7 éoliennes et 2 postes de livraison, baptisés EC2, EC3, ED1, ED2, ED3, EE1, EE2, PL3 et PL5. Les aérogénérateurs ont une hauteur au moyeu de 103 mètres (hauteur totale de 159 mètres, longueur des pales : 54,65 mètres), d’une puissance unitaire de 3 MW. Chaque éolienne sera installée sur une fondation noyée en terre en béton armé de 254 m2 de surface et 3 mètres de profondeur. Les aérogénérateurs seront associés à 6 postes de livraison. Les bâtiments seront de forme parallélépipédique d’une hauteur de 3,24 mètres, dont 0,67 mètre enterré, pour une surface au sol de 26 m² (10,26 x 2,53) et seront construits sur une plateforme stabilisée. L’accès se fera par des portes en tôle galvanisée. Chaque poste abritera l’ensemble des équipements HTA nécessaires au raccordement du parc éolien au réseau électrique existant.

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Chaque poste de livraison est raccordé au réseau électrique de distribution puis de transport via un poste source ERDF/RTE situé à MÉRY-SUR-SEINE à 16 km du site. Concernant le raccordement, les câbles électriques permettant l’acheminement de l’électricité produite seront enterrés à environ 1 mètre de profondeur. L’activité associée aux éoliennes ne nécessite pas de présence permanente de personnel sur le site. La maintenance des équipements et les interventions d’urgence seront gérées et réalisées conjointement par le personnel d’exploitation d’AILÉNERGIE et par le personnel du constructeur d’éolienne VESTA. Le projet prend place dans un secteur favorable à ce type d’équipements notamment par sa topographie, les conditions d’utilisation et d’occupation du territoire et son potentiel éolien. Il s’intègre dans un contexte comprenant déjà plusieurs parcs éoliens existants.

1.5. COMPOSITION DU DOSSIER.

Le dossier mis à la disposition du public comprenant les différentes pièces et documents relatifs au projet a été constitué par AILÉNERGIE assurant en même temps la maîtrise d’œuvre et la maîtrise d’ouvrage. Ce dossier est constitué de : * 6 documents reliés intitulés chacun « Dossier de demande d’autorisation d’exploiter » : - Partie I : Notice descriptive ; - Partie II : Résumé non technique de l’étude d’impact ; - Partie III : Étude d’impact ; - Partie IV : Résumé non technique de l’étude de danger ; - Partie V : Étude de danger ; - Partie VI : Notice hygiène et sécurité.

* 7 documents reliés relatifs à : - Étude d’impact – volet flore et habitat ; - Étude d’impact et notice d’incidence NATURA 2000 – volet avifaune ; - Expertise chiroptères ; - Étude des ombres portées ; - Étude d’impact acoustique ; - Étude paysagère ; - Récapitulatif des mesures.

* 2 documents reliés intitulés chacun « demande de permis de construire » : - Documents administratifs ; - Documents graphiques.

* 1 jeu de 8 plans au 1/2500° des installations et de leurs abords.

* 1 jeu de 23 plans de localisation des plans règlementaires 1/1000°.

* 1 jeu de 14 plans de repérage et de schémas unifilaires relatifs aux réseaux HTA et communication,

* 1 chemise cartonnée rassemblant les lettres destinées aux maires concernant les différentes remises en état du site à la fin de l’exploitation du projet éolien, ainsi que d’autres

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pièces (lettre d’envoi du dossier au préfet de la Marne, récépissés de dépôt d’une demande de permis de construire).

* l’avis de l’autorité administrative compétente en matière d’environnement. Ce document du 9 septembre 2014, dont les membres de la commission d’enquête n’avaient pas été mis initialement en destinataires par la Direction régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement, avait bien été adressé avant le début de l’enquête publique à chacune des mairies (les quatre communes concernées directement et celles du rayon d’affichage) avec la consigne de l’inclure dans le dossier d’enquête mis à la disposition du public.

2. PRÉSENTATION DE L’ORGANISATION ET DU DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE.

2.1. DÉSIGNATION D’UNE COMMISSION D’ENQUÊTE.

Par décision N° E14000131/51 du 30 juillet 2014 du président du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, il a été constitué pour ce projet une commission d’enquête composée ainsi qu’il suit : Président : Monsieur François ROUALET, Géomètre-Expert ; Membres titulaires : - Monsieur Jacques HÉMARD, Ingénieur divisionnaire des travaux publics de l’État en retraite ; - Monsieur Jean-Daniel COUROT, Colonel en retraite ; - Membre suppléant : Monsieur Patrick ROGER, Ingénieur divisionnaire des travaux publics de l’État en retraite ;

Cette décision prévoyait : - « En cas d’empêchement de Monsieur François ROUALET, la présidence de la commission sera assurée par Monsieur Jacques HÉMARD… », - « En cas d’empêchement de l’un des membres titulaires, celui-ci sera remplacé par le premier des membres suppléants ».

N. B. À contrario de la décision du Tribunal administratif concernant les fonctions du membre suppléant, l’article 4 de l’arrêté préfectoral d’ouverture d’enquête prévoyait : « M. Patrick ROGER…remplacera le président ou les membres titulaires de la commission d’enquête publique en cas d’empêchement de ces derniers et exercera alors leurs fonctions jusqu’au terme de la procédure ». La commission composée des membres titulaires ayant pu assurer sa mission pendant toute la durée de l’enquête, cette discordance portant sur le rôle du membre suppléant n’a pas eu de conséquence, Monsieur ROGER n’étant pas intervenu dans le déroulement de l’enquête.

2.2. MODALITÉS DE L’ENQUÊTE.

Comme défini dans l’arrêté préfectoral susvisé, l’enquête s’est déroulée du 27 octobre au 27 novembre 2014 sur le territoire des communes de GOURGANÇON (siège de l’enquête publique), ANGLUZELLES-ET-COURCELLES, CORROY et FAUX-FRESNAY.

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Le jeudi 18 septembre 2014 au matin, une réunion de présentation du projet à l’attention des membres de la commission d’enquête, en présence de certains maires des communes concernées par le projet, a été organisée par la société AILÉNERGIE, en présence de M. Thierry BOIVINET responsable du projet, dans les locaux de la Communauté de Communes du Sud Marnais à FÈRE-CHAMPENOISE. Une visite du site a suivi cette réunion.

Le dossier d’enquête a bien été tenu à la disposition du public à la mairie de chacune des localités concernées aux jours et heures habituels d’ouverture. Le public a bien eu la possibilité de prendre une connaissance complète du dossier, et de présenter ses appréciations, suggestions et contre-propositions, de consigner ses observations éventuelles sur chacun des registres d’enquête à feuillets non mobiles, côtés et paraphés en début d’enquête par le président de la commission d’enquête ou de les lui adresser par correspondance au siège de l’enquête publique. Le public avait également la possibilité de présenter ses appréciations, suggestions et contre-propositions par voie électronique à : [email protected]. Afin de recueillir directement les déclarations éventuelles du public, la commission d’enquête a tenu, conformément à la planification inscrite dans l’article 3 de l’arrêté préfectoral susvisé les cinq permanences suivantes : - lundi 27 octobre 2014 à la mairie de GOURGANÇON de 9 h à 12 h ; - mardi 4 novembre 2014 dans les locaux de l’ancienne école de COURCELLES (commune d’ANGLUZELLES-ET-COURCELLES) de 9 h à 12 h ; - samedi 15 novembre 2014 à la mairie de FAUX-FRESNAY de 9 h à 12 h ; - mercredi 19 novembre 2014, à la mairie de CORROY de 15 h à 18 h ; - jeudi 27 novembre 2014, à la mairie de GOURGANÇON de 15 h à 18 h.

Les membres de la commission d’enquête avaient convenu que les deux permanences de GOURGANÇON seraient assurées par Monsieur François ROUALET, celle de ANGLUZELLES-ET-COURCELLES par Monsieur Jacques HÉMARD, et celles de FAUX- FRESNAY et CORROY par Monsieur Jean-Daniel COUROT, tout en décidant que tous les membres de la commission seraient présents à la dernière permanence du 27 novembre à GOURGANÇON.

Pendant toute la durée de l’enquête, les différentes observations dont avait connaissance l’un des commissaires-enquêteurs étaient transmises aux autres membres de la commission d’enquête ainsi qu’au porteur de projet qui en avait fait la demande.

2.3. CONCERTATION PRÉALABLE.

Une concertation bien en amont et des échanges réguliers à l’initiative de la société AILÉNERGIE ont permis de créer une relation de confiance et de limiter les tensions avec l’ensemble des élus locaux et exploitants agricoles de la zone d’implantation. Cette concertation a pris plusieurs formes :

- réunions avec les Conseils municipaux et communautaires : * 10 mai 2012 avec la commune d’ANGLUZELLES-ET-COURCELLES ; * 7 février et 18 septembre 2012 avec la commune de CORROY ; * 22 février, 29 mars et 19 septembre 2012 avec la commune de FAUX-FRESNAY ;

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* 22 février et 18 septembre 2012 avec la commune de GOURGANÇON ; * 1er décembre 2011, 20 septembre 2012 et 5 novembre 2012 avec la Communauté de Communes du Sud-Marnais ;

- réunions publiques avec les habitants des quatre communes concernées par l’implantation du projet : * 7 février et 6 décembre 2012 à CORROY avec les habitants de GOURGANÇON ; * 11 décembre 2012 à FAUX-FRESNAY avec les habitants d’ANGLUZELLES-ET- COURCELLES ;

- concertation avec les exploitants agricoles et les propriétaires fonciers, ainsi que les associations foncières pendant toute l’année 2011 et début 2012, ce qui a permis de définir une implantation des aérogénérateurs avec l’ensemble des acteurs locaux.

Le processus de concertation s’est aussi déroulé avec EDF, RTE et ERDF en collaboration avec la Communauté de Communes et les autres opérateurs des énergies renouvelables de la région d’implantation du projet envisagé.

2.4. INFORMATION EFFECTIVE DU PUBLIC.

Conformément à l’article 5 de l’arrêté préfectoral susvisé, l’enquête publique a été annoncée dans un rayon de 6 km autour du site concerné au moyen d’avis affichés en son voisinage ainsi qu’en tous lieux où ils pouvaient être aisément consultés notamment en mairies des communes de GOURGANÇON (siège de l’enquête publique), ANGLUZELLES-ET- COURCELLES, CORROY et FAUX-FRESNAY, communes directement concernées par l’installation sur leur territoire des 30 aérogénérateurs et 6 postes de livraison.

Cette enquête publique devait également être annoncée par voie d’affichage dans les onze communes suivantes du département de la Marne : EUVY, OGNES, PLEURS, CONNANTRE, LINTHES, MARIGNY, THAAS, SAINT-SATURNIN, COURCEMAIN, CONNANTRAY-VAUREFROY, et FÈRE-CHAMPENOISE, et les cinq communes suivantes du département de l’Aube : CHAMPFLEURY, SALON, SEMOINE, VILLIERS-HERBISSE et PLANCY L’ABBAYE. L’accomplissement de cette formalité devait être certifié par chaque maire de chacune des communes précitées.

Les avis devaient être placardés au plus tard 15 jours avant le début de l’enquête publique, soit avant le 10 octobre 2014 et pendant toute la durée de celle-ci. Ces avis portaient bien en caractères apparents la nature de l’installation projetée, son emplacement, le nom des membres de la commission d’enquête et du suppléant, ainsi que les jours et heures où pouvaient être reçues les observations du public.

Le président de la commission s’est assuré personnellement dès le 9 octobre en fin de journée auprès des 20 communes que les affiches avaient bien été placardées. À cette date, sur l’ensemble des communes concernées, l’affichage de l’avis d’enquête n’avait pu être constaté pour les communes de CONNANTRE, FÈRE-CHAMPENOISE, CHAMPFLEURY et COURCEMAIN. Les trois premières de ces communes ont été appelées téléphoniquement le lendemain par le Président de la commission d’enquête. Elles ont indiqué

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avoir procédé à l’affichage le matin même. Cet affichage a ensuite été constaté le premier jour de l’enquête, soit le 27 octobre 2014.

Pour la commune de COURCEMAIN contactée un peu plus tard en raison des horaires d’ouverture de la mairie, le maire a déclaré au président d’enquête que l’avis était affiché à l’intérieur de la mairie pour des raisons pratiques et que le projet ainsi que l’enquête avaient été évoqués au dernier conseil municipal. La société AILÉNERGIE a procédé également à l’affichage du même avis sur les lieux prévus pour la réalisation du projet, en cinq endroits en périphérie du site.

Les affichages sur site ainsi qu’en mairies de GOURGANÇON, FAUX-FRESNAY, CORROY et ANGLUZELLES-ET-COURCELLES ont fait l’objet de quatre constats d’huissier aux dates suivantes : 9 et 28 octobre 2014, 10 et 28 novembre 2014.

Lors de la première permanence du 27 octobre 2014, M. BOIVINET responsable du projet, a constaté la dégradation d’un des panneaux d’affichage. Il a procédé le jour même à sa remise en place qu’il a fait constater par huissier.

L’enquête a également été annoncée dans deux journaux régionaux d’annonces légales diffusés dans le département de la Marne et dans deux journaux régionaux d’annonces légales diffusés dans le département de l’Aube, quinze jours au moins avant le début de l’enquête et rappelée dans les huit premiers jours de celle-ci dans les quatre mêmes journaux.

Pour ce qui est du département de la Marne, l’annonce a été faite dans les journaux L’UNION et LA MARNE AGRICOLE des 10 octobre 2014 et 31 octobre 2014. Pour ce qui est du département de l’Aube, l’annonce a été faite dans les journaux LIBÉRATION CHAMPAGNE et L’EST-ÉCLAIR aux mêmes dates. Par ailleurs, l’avis d’enquête publique a été publié sur le site internet des services de l’État dans la Marne à l’adresse : www.marne.gouv.fr.

2.5. CLIMAT DE L’ENQUÊTE.

Lors de la réunion préparatoire du jeudi 18 septembre 2014 à l’attention des membres de la commission d’enquête et en présence de certains maires des communes concernées par le projet, et par la suite lors des permanences effectuées, il est apparu que le projet était en général bien admis, qu’un certain consensus existait, et qu’il n’y avait pas d’oppositions locales au projet, notamment de la part d’associations. Cependant, par courriel du jeudi 20 novembre 2014 9 h 45, la Direction Départementale des Territoires de la Marne a fait connaître au président de la commission d’enquête et à ses membres que la Ligue de Protection des Oiseaux de Champagne-Ardenne (LPO), hostile au projet, se manifesterait lors de la dernière permanence le 27 novembre à GOURGANÇON et peut-être dans les trois autres communes où un registre d’enquête a été déposé. En effet, un représentant de la LPO a déposé lors de la dernière permanence une lettre de doléances (7 pages), dont un double avait été envoyé par la poste. Oralement il a fait part à cette occasion de ses difficultés à consulter le dossier complet lors d’un passage en mairie de FAUX-FRESNAY : il n’aurait pas pu consulter notamment les documents relatifs aux volets avifaune, flore et habitats.

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2.6. CLÔTURE DE L’ENQUÊTE.

Le président de la commission d’enquête atteste que la présente enquête s’est déroulée selon les modalités prévues dans l’arrêté préfectoral susvisé. Elle n’a donné lieu à aucun incident pouvant porter préjudice au bon déroulement de l’enquête.

À l’expiration du délai d’enquête fixé au 27 novembre 2014, le président de la commission a clos le registre d’enquête de la commune de GOURGANÇON. Dans les jours qui ont suivi, les autres mairies lui ont adressé les différents registres, le dernier registre d’enquête lui étant parvenu le lundi 8 décembre 2014. Au fur et à mesure de la réception des registres, il a procédé à leur clôture.

- Nombre d’observations consignées sur les registres d’enquête : 40 ; - Avis de communes : 2 ; - Nombre de lettres ou notes écrites adressées au président de la commission : 1 (LPO) ; - Nombre d’observations envoyées par voie électronique : néant ; - Nombre de personnes reçues pendant les permanences et n’ayant déposé aucune observation écrite : 17.

3. OBSERVATIONS RECUEILLIES LORS DE L’ENQUÊTE.

3.1. MAIRIE DE GOURGANÇON (Commissaire-enquêteur : Monsieur François ROUALET, assisté des deux autres commissaires-enquêteurs pour la dernière permanence du 27 novembre 2014, cf. paragraphe 2.2 du rapport)

Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO Champagne-Ardenne) : - Par lettre du 25 novembre 2014 remise à la permanence du 25 novembre, la LPO Champagne-Ardenne par son représentant, M. Julien SOUFFLOT, fait connaître les points du projet qu’elle juge négatifs : * les préconisations faites par la LPO dans le cadrage préalable avifaune sont ignorées dans l’analyse des impacts, alors qu’en novembre 2012 la LPO avait exécuté, pour le compte de l’ONF, ce cadrage préalable du présent projet en fournissant une synthèse bibliographique des enjeux répertoriés sur la zone du projet (ce document était joint à la lettre de la LPO) ; * il y a une carence d’informations précises dans le rendu des expertises de terrain ; * l’évaluation des risques et des enjeux est sous-estimée pour l’ensemble de l’étude avifaune ; * il y a une insuffisance des mesures de réduction et de compensation d’impact.

En conséquence, la LPO Champagne-Ardenne considère que les contraintes à l’installation d’un parc éolien sur ce secteur sont très fortes en raison des enjeux cumulatifs avec les autres parcs situés à proximité et qu’il est préférable de renoncer à intensifier la densité d’éoliennes sur la zone. Aussi, elle demande que l’étude d’impact soit révisée en ce qui concerne l’estimation des impacts cumulatifs sur la migration et les populations d’oiseaux nicheurs, l’incidence du projet sur les oiseaux nicheurs, l’incidence du projet formant un effet barrière important sur les migrateurs, l’estimation des mesures de réduction d’impact et des impacts résiduels, et les

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garanties quant à la mise en place des mesures de réduction d’impacts et les mesures compensatoires.

En attendant, la LPO Champagne-Ardenne demande le retrait du projet.

Les documents de la LPO (lettre et document de cadrage préalable) ont été annexés au registre d’enquête.

Autres observations : Toutes les autres observations inscrites sur le registre sont favorables ou très favorables au projet. Elles sont au nombre de 25.

Les arguments invoqués pour justifier ces avis favorables sont les suivants : - développement économique de la région et retombées financières pour les différentes communes et la communauté de communes ; - activité économique soutenue par le projet lors de la phase travaux ; - création d’emplois par la suite pour l’exploitation et l’entretien du parc éolien ; - frein à la désertification rurale ; - énergie renouvelable, préférence par rapport à la production nucléaire, énergie propre - projet écologique ; - qualité des études menées pour la création du parc ; - bonne situation du parc sur l’ensemble du territoire ; - implantation bien cadrée par rapport aux autres parcs éoliens environnants ; - pas de perturbation des habitants du fait de l’éloignement des éoliennes par rapport aux villages ; - absence de nuisances sonores ; - amélioration du cadre de vie et embellissement du paysage.

Avis des communes : Lors de la dernière permanence du 27 novembre 2014, le maire de la commune de GOURGANÇON a remis deux extraits du registre des délibérations des conseils municipaux de CONNANTRAY-VAUREFROY(en date du 19/11/2014) et de GOURGANÇON (en date du 24/11/2014). Les deux délibérations mentionnent qu’après avoir pris connaissance du projet de parc éolien, le conseil municipal donne un avis favorable au projet, cet avis étant pris à l’unanimité des présents par le conseil municipal de CONNATRAY-VAUREFROY. Ces documents ont été annexés aux registres d’enquête.

3.2. MAIRIE DE ANGLUZELLES-ET-COURCELLES. (Commissaire-enquêteur : Monsieur Jacques HÉMARD)

Quatre observations ont été inscrites sur le registre d’enquête :

- la première émane de Monsieur Jacques BOSSAT, agriculteur, qui est concerné par l’implantation de l’éolienne EA4 et du poste de livraison PL2 sur le territoire de la commune de CORROY. Il demande si la ligne électrique de 20 000 volts, située à proximité, sera enterrée au niveau de ces deux ouvrages et sur quelle distance ;

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- deux autres observations demandent quels sont les engagements de la société d’AILÉNERGIE concernant la prise en charge des frais pour remédier aux éventuelles perturbations sur les chaines de télévision, téléphones mobiles, GPS et autres. Monsieur et Madame Michel BOSSAT, agriculteurs, sollicitent un engagement écrit d’AILÉNERGIE (et des maîtres d’ouvrage à venir) suite à l’engagement oral pris par le porteur de projet au cours des réunions publiques ;

- la quatrième observation demande quels sont les engagements de la société AILÉNERGIE pris pour remédier à la perturbation du vol des oiseaux migrateurs et locaux.

Après cette permanence, la mairie a reçu un appel de la société ALPIQ qui désirait que les coordonnées GPS du projet lui soient communiquées. La commune n’a pas donné suite à cette demande.

3.3. MAIRIE DE FAUX-FRESNAY (Commissaire-enquêteur : Monsieur Jean-Daniel COUROT)

Lors de cette permanence, le commissaire enquêteur a ressenti après discussion avec le public, que le projet était en général bien admis grâce principalement à l’attrait financier qu’il procurera à tous les niveaux, la « pollution visuelle » passant nettement au second plan. Aucune personne n’ayant voulu déposer une observation sur le registre, le commissaire enquêteur en a inscrit une afin de faire ressortir le fait que des propriétaires ou exploitants n’auraient pas été prévenus officiellement par le porteur de projet que leur terrain n’était pas retenu pour l’implantation d’éoliennes alors qu’ils avaient été sollicités au début de l’étude du projet. Ils auraient aimé savoir pourquoi ils n’ont pas été éligibles.

En dehors de la permanence, M. Julien SOUFFLOT représentant la LPO Champagne- Ardenne a inscrit sur le registre qu’il avait consulté le dossier le 20/11/2014.

À la fin de l’enquête, la commune a renvoyé le registre d’enquête en y joignant une feuille d’information qui a été distribuée dans les boites à lettres de la commune. Sur ce document figurait notamment une information concernant l’enquête publique mentionnant la période d’enquête, la permanence en mairie de FAUX-FRESNAY et les possibilités de prendre connaissance du dossier et de faire parvenir ses observations. Ce document non daté (seule la mention « novembre 2014 » y figure) est cependant antérieur au 10 novembre 2014, date à laquelle il est indiqué une fermeture exceptionnelle du secrétariat de mairie.

3.4. MAIRIE DE CORROY (Commissaire-enquêteur : Monsieur Jean-Daniel COUROT)

Lors de sa permanence, le commissaire enquêteur note, comme à FAUX-FRESNAY, que le projet est bien admis, l’attrait financier l’emportant sur la « pollution visuelle ».

Neuf observations ont été inscrites sur le registre d’enquête par dix personnes.

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Les observations formulées à l’encontre du projet sont au nombre de 3. Elles abordent les thèmes suivants : - absence de simulation photographique de la vue du parc depuis la ruelle des Planches et de la sortie du village en direction de Gougançon, ou bien encore du village, d’où une difficulté à estimer l’impact visuel des éoliennes ; - positions des éoliennes EA1 et EA2 trop proches du village (bruit, pollution visuelle, dévalorisation de l’immobilier du village) ; - le projet est différent de celui présenté le 5/11/2012 où figurait un éloignement d’au moins 1,5 km des villages ; - grande hauteur des éoliennes ; - intérêt financier particulier pour les sociétés porteuses de tels projets quand l’électricité est rachetée par EDF à un tarif plus élevé qu’elle ne le revend aux particuliers, procédé générant un sentiment d’escroquerie.

Cinq observations mentionnent un avis favorable au projet en évoquant les arguments suivants : - retombées économiques favorables aux communes ; - énergie renouvelable ; - développement des régions agricoles. Cependant, chacune de ces observations émet des réserves quant à la position de certaines éoliennes trop proches du village (EA1 et EA2 notamment)

La neuvième observation faite par M. Roland BOULARD est la plus développée en évoquant les sujets suivants : - impact énorme sur le paysage et les émissions lumineuses ; - le nombre important d’éoliennes à terme dans un rayon de 8 km : 90 éoliennes tous parcs confondus ; - contradiction en ce qui concerne le bosquet du Mont Gibart : l’« étude d’impact et notice d’incidence volet avifaune » le classe à enjeu et l’éolienne EA1 est à moins de 200 m, dans d’autres documents le bosquet n’a pas d’enjeu. D’autre part il est choisi d’appliquer systématiquement une distance de 200 m au minimum pour implanter les éoliennes ; - éoliennes AE1 et AE2 trop proches du village (1074 m et 1239 m), pour la sécurité, impact du bruit avec les vents venant du sud ; - contradiction avec la présentation faite en conseil communautaire lors duquel il avait été dit que les éoliennes seraient à plus de 1,5 km des villages (fourniture de l’extrait du compte-rendu du conseil en date du 5 novembre 2012) ; - étude paysagère : éléments appliqués aux contraintes d’implantation des éoliennes concernant essentiellement un périmètre de 2000 m autour des monuments historiques alors que l’église de CORROY est à 1300 m de l’éolienne AE1 ; - pourquoi les éoliennes sont sur plusieurs propriétaires, comment vont être les indemnités ; - erreur sur la désignation des propriétaires concernant le plan cadastral pour l’éolienne EC5 ; - existence ou non d’une indemnité pour les propriétaires initialement concernés et qui n’auront finalement pas d’éolienne sur leur propriété ; En conclusion il précise qu’il est défavorable à un projet aussi important dans cette zone et surtout qu’il est contre l’implantation d’éoliennes à moins de 1500 mètres des villages.

Dossier n°E14000131/51