Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe

SEPE GINKO

Octobre 2019 Étude réalisée par : Intervent SAS Tour de l’Europe 183 3 Bd de l’Europe 68100 MULHOUSE INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 2 PREMIERE PARTIE REPRODUCTION DE L’AVIS DE LA MRAe

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 3 Préambule relatif à l’élaboration de l’avis

En application de la directive européenne sur l’évaluation environnementale des projets, tous les projets soumis à évaluation environnementale, comprenant notamment la production d’une étude d’impact, en application de l’article R.122-2 du code de l’environnement, font l’objet d’un avis d’une « autorité environnementale » désignée par la réglementation. Cet avis est mis à disposition du maître d’ouvrage, de l’autorité décisionnaire et du public.

En ce qui concerne le projet d’exploitation d’un parc éolien sur les communes de Courcemain et Faux-Fresnay porté par la SARL SEPE GINKO, à la suite de la décision du Conseil d’État n°400559 du 6 décembre 2017, venue annuler les dispositions du décret n° 2016-519 du 28 avril 2016 en tant qu’elles maintenaient le préfet de région comme autorité environnementale, la Mission Régionale d’Autorité Environnementale1 (MRAe) Grand Est, du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) a été saisie pour avis par le Préfet de la Avis sur le projet de construction et d’exploitation d’un parc éolien , le 19 juillet 2019.

sur les communes de Courcemain (51260) et Faux-Fresnay (51230) Conformément aux dispositions de l’article R.181-19 du code de l’environnement, le Préfet du département de la Marne a transmis à l’Autorité environnementale les avis des services consultés.

porté par la SEPE GINKO Par délégation de la MRAe, son président a rendu l’avis qui suit, dans lequel les recommandations sont portées en italique gras pour en faciliter la lecture.

Il est rappelé ici que cet avis ne porte pas sur l’opportunité du projet mais sur la qualité de n°MRAe2019APGE82 l’évaluation environnementale présentée par le maître d’ouvrage et sur la prise en compte de l’environnement par le projet. Il vise à permettre d’améliorer sa conception et la participation du public à l’élaboration des décisions qui portent sur ce projet. La décision de l’autorité compétente qui autorise le pétitionnaire ou le maître d’ouvrage à réaliser le projet prend en considération cet avis (cf. article L.122-1-1 du code de l’environnement). L’avis de l’autorité environnementale fait l’objet d’une réponse écrite de la part du Nom des pétitionnaires SARL SEPE GINKO pétitionnaire (cf. article L.122-1 du code de l’environnement). Communes Courcemain (51260) et Faux-Fresnay (51230) Note : les illustrations du présent document sont extraites du dossier d’enquête publique ou proviennent de la base de Département Marne (51) données de la DREAL Grand Est.

Objet de la demande Demande d’autorisation d’exploiter un parc éolien

Date de saisine de l’Autorité 19/07/19 Environnementale

1 Désignée ci-après par l’Autorité environnementale (Ae).

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INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 4 A – SYNTHÈSE DE L’AVIS B – AVIS DÉTAILLÉ

La Société d’Exploitation du Parc Éolien GINKO sollicite l’autorisation de construire et 1. Présentation générale du projet d’exploiter un parc éolien sur les communes de Courcemain et Faux-Fresnay au sud-ouest du département de la Marne (51) en région Grand Est. La SARL SEPE GINKO projette d’implanter un parc éolien sur les territoires des communes de Le projet consiste en l’implantation de 2 lignes de 4 éoliennes, soit un total de 8 Courcemain et Faux-Fresnay. Le parc éolien comportera 8 éoliennes et 2 postes de livraison. aérogénérateurs et de 2 postes de livraison pour l’acheminement du courant électrique, pour Le dossier de demande d’autorisation a été déposé le 7 décembre 2015, complété le 07 une puissance totale de 18,8 MW. Le développement du parc est assuré par la société décembre 2017 à la demande du service instructeur (DREAL). INTERVENT ; la Société d’Exploitation du Parc Éolien GINKO a été créée pour son exploitation. Les 8 éoliennes seront de type Enercon E-103 ; • hauteur maximale en bout de pales : 190 m ; Le projet est situé sur des terres agricoles, dans une zone jugée compatible au • hauteur maximale de mât : 138,4 m ; développement de l’éolien par le Schéma Régional Éolien (SRE) Champagne-Ardenne. • diamètre maximal du rotor : 103 m ; • puissance unitaire maximale : 2,35 MW. L’Ae considère que les enjeux principaux du projet sont le développement des énergies renouvelables et la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité Le projet se situe en limite sud-ouest du département de la Marne, à 13 km de Fère- (oiseaux et chauves-souris), l’impact paysager et les nuisances sonores. Ces enjeux sont à Champenoise, à 18 km de Sézanne, à 17 km d’Arcy-sur-Aube et à 18 km de Romilly-sur-Seine, étudier dans un contexte de forte densité des parcs éoliens sur ce secteur sud-marnais/nord- dans un secteur agricole, considéré comme favorable au développement éolien par le schéma aubois (plus d’une vingtaine de parcs construits ou à venir dans un rayon de 20 km, pour régional éolien (SRE) Champagne-Ardenne (mai 2012). environ 320 aérogénérateurs).

L’Ae estime que le dossier présente une analyse de l’état initial de la biodiversité insuffisante, notamment au regard du contexte d’une zone à enjeux forts, conduisant à sous-estimer les impacts du projet. L’étude est également insuffisante en termes d’impacts cumulés du fait de la présence de ces nombreux autres parcs à proximité. L’Ae regrette l’absence d’exploitation du retour d’expériences des suivis environnementaux de ces derniers. Plus généralement, l’Ae estime que ce nouveau parc vient occuper un espace vierge, le long de la vallée de la Superbe, susceptible d’offrir aujourd’hui un axe de déplacement pour la faune aviaire et que les conséquences de cette nouvelle implantation ne sont pas suffisamment étudiées.

En termes de saturation visuelle, la construction du parc entraînera un dépassement du seuil d’alerte d’occupation de 50 % des horizons pour 3 des villages les plus proches (Faux- Fresnay, Salon et Champfleury). Même s’il existe des espaces de respiration visuelle de plus de 60°, l’Ae considère que le projet aggrave la saturation visuelle d’un site déjà fortement équipé. En termes de nuisances sonores, les niveaux calculés conduisent, à ce stade, à identifier un dépassement des seuils réglementaires de nuit sur le village de Courcemain que l’exploitant s’engage à traiter comme la réglementation l’impose.

L’Autorité environnementale recommande principalement au pétitionnaire : • d’étudier, de comparer et de présenter des solutions alternatives (choix de sites et d’équipements) ; • de mieux présenter les impacts positifs de son projet ; • de reprendre l’état initial biodiversité, de réviser son analyse des impacts en appliquant la séquence Éviter, Réduire, Compenser (ERC) pour définir les mesures garantissant l’obtention d’effets résiduels les plus faibles possibles, notamment pour les oiseaux, les chauves-souris et pour les sites Natura 2000 proches, et de démontrer l’absence totale de toute destruction d’espèces protégées.

Par ailleurs, l’Ae signale l’existence d’un autre projet éolien porté par un autre développeur sur le même secteur. L’étroite imbrication des 2 projets établis sans concertation rend leur concrétisation impossible. L’Ae signale au préfet de la Marne Le projet de parc éolien de Courcemain viendra s’intégrer au sein d’un ensemble de parcs éoliens cette difficulté. déjà existants ou autorisés représentant près de 320 aérogénérateurs sur environ 20 km autour du projet.

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INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 5 Source : Éléments du SRCE avec objectifs de préservation

L’étude d’impact analyse et montre la compatibilité du projet avec : 2 postes de livraison seront nécessaires pour raccorder le parc éolien au réseau ENEDIS via des • les règles d’urbanisme applicables au site d’implantation des projets : lignes enterrées sous les chaussées et chemins existants. Les 2 structures se trouveront au pied ➢ le règlement national d’urbanisme (RNU) pour les communes de Courcemain et Faux- de l’éolienne EOL2. Fresnay ; ➢ aucun schéma de cohérence territoriale (SCoT) ne couvre ces communes ; Lors du chantier de construction, l’acheminement des machines se fera par les voies • le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin Seine- carrossables existantes et nécessitera de rendre carrossables certains des chemins présents. Normandie, approuvé le 5 novembre 2015. L’Ae relève que le SDAGE Seine Normandie 2016-2021 a été annulé par le tribunal administratif de Paris et que l’articulation du projet 2. Articulation avec les documents de planification, présentation des solutions avec l’ancien SDAGE 2009-2015, remis en vigueur, devra être démontrée par le alternatives au projet et justification du projet pétitionnaire ; • le projet n’est concerné par aucun schéma d’aménagement et de gestion des eaux 2.1. Articulation avec les documents de planification (SAGE).

Le secteur retenu est considéré comme favorable au développement éolien par le Schéma L’Ae note que ce projet est compatible avec les documents de planification applicables au Régional Éolien (SRE) Champagne-Ardenne (mai 2012). Il est situé en dehors des zones de territoire, mais qu’il s’insère entre 2 zones Natura 2000. contraintes recensées par ce schéma (couloirs de migrations principales, perspectives paysagères et patrimoniales…). 2.2. Solutions alternatives et justification du projet

Le projet est également compatible avec le Schéma Régional Climat-Air-Énergie (SRCAE) D’après le développeur, le choix du site s’est orienté selon les critères et contraintes présentées Champagne-Ardenne approuvé le 22 juin 2012 et le Schéma de raccordement au réseau des par le SRE Champagne-Ardenne. La zone retenue pour ce projet est localisée dans un secteur énergies renouvelables (S3REnR) publié en décembre 2015. identifié comme favorable au développement de parcs éoliens, hors de toute contrainte majeure.

Un corridor identifié dans la trame verte et bleue du SRCE2 emprunté par la faune locale 3 Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande traverse l’extrémité sud du projet ; il assure la liaison entre la vallée de la Superbe à l’ouest et valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent. La constitution du réseau Natura la forêt de la Perthe à l’est, 2 sites Natura 20003. 2000 a pour objectif de maintenir la diversité biologique des milieux, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales dans une logique de développement durable, et sachant que la conservation d'aires protégées et de la biodiversité présente également un intérêt économique à long terme. 2 Schéma régional de cohérence écologique.

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INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 6 Le développeur explique qu’il a fait le choix d’un modèle d’éolienne dès le dépôt du dossier. Au L’Ae regrette qu’un développement cohérent des projets n’ait pu être trouvé entre les 2 regard des différentes contraintes anthropiques existantes sur le secteur (lignes électriques, porteurs de projet et signale au préfet de la Marne cette difficulté. routes, villages…), des contraintes de maîtrise foncière et agricoles, de la prise en compte des objectifs de rendement énergétique imposant une distance inter-éolienne, des résultats des L’Ae recommande au pétitionnaire de prendre en compte, pour l’évaluation du cumul différentes études environnementales notamment l’évitement des zones d’enjeux écologiques des impacts, le second projet présenté sur le même site par la société Parc éolien de La forts, un seul scénario d’implantation présentant selon lui les impacts les plus limités a été retenu. Crayère, en application de l’article R.122-5 II 5° e du code de l’environnement.

Néanmoins, eu égard à la sensibilité du secteur d’étude, mitoyen de 2 zones Natura 2000 à l’est et à l’ouest et propices au développement de la biodiversité locale (voir chapitre 3), l’Ae s’interroge 3. Analyse de la qualité de l’étude d’impact sur le bien-fondé de la localisation du projet. 4 Elle regrette l’absence d’analyse de scénarios alternatifs (choix de sites ou de modèles de 3.1. Analyse de la qualité de l’étude d’impact et de la prise en compte de l’environnement machines différents), ce qui ne permet pas de démontrer que le choix effectué est le moins impactant. L’étude d’impact est accompagnée d’une évaluation des incidences Natura 2000 portant sur 5 L’Autorité environnementale recommande au pétitionnaire d’étudier, de comparer et de sites situés dans les environs du projet. présenter des solutions alternatives. La démarche d’élaboration du projet et la prise en compte des préoccupations Par ailleurs, un projet concurrent porté par la société Parc éolien de La Crayère prévoit environnementales, des contraintes techniques et de l’environnement humain sont exposées l’implantation d’un parc éolien constitué de 9 éoliennes (E1 à E9 sur la carte ci-dessous) sur des dans le dossier. parcelles directement adjacentes à celles projetées pour le projet de la SEPE Ginko (EOL1 à EOL8). Le périmètre d’étude est plus ou moins large selon les thématiques environnementales abordées, allant des limites de la zone d’implantation potentielle (ZIP) des éoliennes, à un périmètre plus large variant d’un rayon de 6 à 15 km autour de cette zone. Un tel périmètre variable apparaît suffisant pour appréhender la majorité des enjeux du territoire et les effets potentiels du projet. Toutefois, ce rayon mériterait d’être élargi à 20 km pour intégrer l’ensemble des installations existantes ou projetées sur le site pour l’évaluation des impacts cumulés.

L’Ae identifie comme enjeux principaux le développement des énergies renouvelables et la lutte contre le changement climatique, la biodiversité, principalement la préservation des sites Natura 2000 et les enjeux liés à la migration de l’avifaune (oiseaux) et des chiroptères (chauves-souris). Dans un contexte de forte concentration d’éoliennes sur ce secteur, l’environnement humain – du fait de l’impact paysager et des nuisances sonores que peuvent engendrer les aérogénérateurs – est également un enjeu important du dossier.

3.2. Analyse par thématique environnementale (état initial, effets potentiels du projet, mesures de prévention des impacts prévues)

3.2.1. Énergie et lutte contre le changement climatique Contrairement au recours aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel…), l’utilisation de l’énergie éolienne pour la production d’électricité participe pleinement au développement durable et à la transition écologique. Les éoliennes produisent une énergie décarbonée et entièrement renouvelable. Ce projet s’inscrit dans la stratégie nationale de développement de la production d’énergie bas- carbone. La production annuelle du parc éolien est estimée à 37,6 GWh, ce qui correspond à la consommation électrique annuelle de près de 12 000 foyers. Le dossier précise que, développées en substitution de centrales thermiques à combustible fossile, ces éoliennes devraient permettre l’économie de plus de 1 260 000 tonnes de gaz carbonique () qui ne seront pas émises à l’atmosphère, sur une durée calculée de 20 ans de DREAL Extrait carte localisation des deux projets fonctionnement du parc. Le service instructeur souligne qu’au terme des procédures administratives, l’étroite imbrication Néanmoins, comparés à d’autres projets, l’Ae note que les aérogénérateurs retenus par le des 2 projets établis sans concertation rend leur concrétisation impossible (inter-distance entre pétitionnaire sont bien moins performants en termes d’énergie produite. éoliennes trop faible rendant impossible le fonctionnement des machines, incohérence L’Ae signale qu’elle a publié, dans le document « Les points de vue de la MRAe5 » et pour la d’intégration paysagère, incohérence vis-à-vis des enjeux environnementaux…). 5 http://www.mrae.developpement-durable.gouv.fr/les-points-de-vue-de-la-mrae-grand-est-a595.html 4 En application de l’article R.122-5 II 7° du code de l’environnement.

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INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 7 bonne information du public, ses attentes relatives à une meilleure présentation des impacts dont 12 de type I sont identifiées dans un rayon de 10 km autour du projet. 5 de ces zones situées positifs des projets d’énergies renouvelables (ENR). dans l’aire d’étude éloignée ont été désignées sites « Natura 2000 », dont principalement : • au titre de la directive Oiseaux, la Zone de Protection Spéciale (ZPS8) « Marigny, Superbe, Pour ce projet en particulier et en résumé, il s’agit de : Vallée de l’Aube », jouxte directement le site d’implantation à l’ouest. Cette ZPS se • positionner le projet dans les politiques publiques relatives aux ENR : prolonge jusqu’à la vallée de l’Aube située à environ 4 km au sud du projet d’implantation ; au niveau national : programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), stratégie • le massif boisé de « la garenne de la Perthe » à l’est, ainsi que « les marais de la vallée de ➢ 9 nationale bas-carbone (SNBC) ; la Superbe » à l’ouest sont des Zones Spéciales de Conservation (ZSC ) au titre de la directive « habitats, faune et flore » ; ➢ au niveau régional prise en compte du projet de SRADDET de la région Grand Est6 ; • identifier et quantifier la source d’énergie ou la source de production d’électricité à laquelle • le « Savard de la Tommelle à Marigny (ZSC) » et la « prairie et bois alluviaux de la basse se substituera le projet ; ne pas se limiter à considérer la substitution totale de la vallée alluviale de l’Aube (ZSC) » se trouvent au nord ou au sud de la zone d’implantation. production d’électricité à la production d’une centrale thermique ; la production d’électricité éolienne étant intermittente, ces substitutions peuvent varier au fil de l’année, voire dans la journée ; il est donc nécessaire que le projet indique comment l’électricité produite par le projet se placera en moyenne sur l’année et à quel type de production elle viendra réellement se substituer ; • évaluer l’ensemble des impacts évités par la substitution : ne pas se limiter aux seuls aspects « CO2 » ; les avantages d’une ENR sont à apprécier beaucoup plus largement, en prenant en compte l’ensemble des impacts de l’énergie substituée ; pour une source ENR d’électricité venant en substitution d’une production thermique pourraient être ainsi prises en compte les pollutions induites par cette même production : ➢ gain sur les rejets d’organochlorés et de métaux dans les eaux ; ➢ gain sur la production de déchets, nucléaires ou autres…; ➢ gain sur rejets éventuels de polluants microbiologiques (légionelles, amibes…) vers l’air ou les eaux …; • les incidences positives du projet peuvent aussi être maximisées : ➢ par le mode de fonctionnement des éoliennes ou l’utilisation des meilleurs standards en termes de performance ; ➢ par les impacts évités par la substitution à d’autres énergies, par exemple par un meilleur placement de l’électricité à des périodes où sont mis en œuvre les outils de production électrique les plus polluants période de pointe.

Cette analyse gagnerait à se faire à l’échelle de l’ensemble des parcs installés sur le site, au même titre que sont raisonnés les impacts sur les autres enjeux environnementaux.

L’Autorité environnementale recommande au pétitionnaire, lors de la finalisation précise du projet, de choisir et de positionner les équipements au regard des performances de meilleurs standards actuels, en termes d’efficacité énergétique, et de compléter son dossier par une meilleure analyse et présentation des impacts positifs de son projet. Ces différents sites constituent des lieux d’accueil de qualité pour l’avifaune en migration ou en nidification. Les études menées dans le cadre de l’élaboration du Schéma Régional Éolien Champagne- 3.2.2. Milieu naturel Ardenne présentent le secteur d’implantation en limite est d’un couloir principal de migration avifaune qui, à l’échelle de la région, accueille de nombreuses espèces dont certaines a) État initial « oiseaux et chauves-souris » patrimoniales, et au centre d’un couloir secondaire. La zone d’étude se trouve également à environ 4 km d’un nid de Cigogne blanche. L’analyse de l’état initial du site s’appuie sur une étude bibliographique ainsi que sur des investigations réalisées sur le terrain. Elle intègre également les résultats d’une autre étude Au total, une centaine espèces d’oiseaux a été observée au cours des différentes phases d’étude d’impact réalisée pour un projet de parc éolien situé à 3,5 km plus au nord de ce projet. Tous ces (périodes hivernale, pré et post-nuptiales, nidification). Parmi elles, pas moins de 31 espèces éléments font l’objet de tableaux et cartes de synthèse et de descriptions permettant une bonne possèdent un statut de conservation défavorable. appréciation des résultats. • les ZNIEFF de type I : secteurs de grand intérêt biologique ou écologique ; La zone d’étude est entourée de plusieurs zones naturelles d’intérêt reconnu, comme illustré sur • les ZNIEFF de type II : grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrant des potentialités les cartes ci-dessous. 14 zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF7) biologiques importantes. 8 Introduite par la directive européenne oiseaux du 6 avril 1979, son objectif est que chaque État de l'Union 6 Le projet de SRADDET Grand Est a été arrêté le 14 décembre 2018. Son approbation devrait intervenir à la fin de européenne s'engage à assurer la protection de toutes les espèces aviennes sauvages de son territoire, avec un l’année 2019. regard particulier pour les espèces migratrices et les 175 espèces considérées comme les plus menacées. 7 L’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) a pour objectif d’identifier 9 Une zone spéciale de conservation (ZSC) est, en droit de l'Union européenne, un site naturel ou semi-naturel et de décrire des secteurs présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation. On distingue 2 désigné par les États membres, qui présente un fort intérêt pour le patrimoine naturel exceptionnel qu'il abrite. types de ZNIEFF :

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INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 8 En période de migration pré-nuptiale, l’étude identifie que plus de 75 % des oiseaux en avec une qualification globale d’enjeu faible pour des zones où des espèces en danger11 ou migration sont peu ou pas sensibles aux risques de collision éoliennes, 24 % sont modérément protégées12 ont pu être observées dans des effectifs conséquents. L’impact sur ces espèces est sensibles et moins de 2 % sont fortement ou très fortement sensibles. donc probablement sous-estimé.

Lors de cette phase migratoire, plusieurs milliers individus ont été observés dont le Milan Royal, le Faucon Crécerelle et le Faucon Pèlerin, espèces emblématiques particulièrement sensibles au risque de collision éolien. Parmi les espèces pour lesquelles la sensibilité vis-à-vis de l’éolien est qualifiée de modérée dans l’étude, un millier d’individus concernés ont été répertoriés dont majoritairement des Grues cendrées. La grande majorité des effectifs dénombrés l’a été à hauteur de rotor d’éoliennes. Ces oiseaux utilisent également une partie de la zone d’étude comme aire de gagnage10, avec des trajectoires de vol pouvant croiser les pales des machines. Le Pipit Farlouse, le Vanneau huppé, les Étourneaux Sansonnet, les Alouettes des Champs ont également été observés avec des effectifs conséquents (plusieurs centaines d’oiseaux). La présence de quelques espèces d’intérêt communautaire tel que le Cygne chanteur, rare en , et la Cigogne Blanche confirme l’intérêt du site pour la faune migratrice.

Le dossier conclut que le site présente un enjeu modéré pour les espèces en migration prénuptiale, que ce soit pour les espèces patrimoniales ou non. La cartographie des axes migratoires fait apparaître un axe principal de migration prénuptial centré sur la vallée de la Superbe et un axe secondaire traversant la zone du projet.

En période de reproduction, une cinquantaine d’espèces nicheuses est repérée au sein de l’aire d’étude rapprochée dont l’Oedicnème Criard, le Vanneau Huppé, la Linotte Mélodieuse, la Pie- grièche écorcheur et l’Engoulevent d’Europe. Plusieurs nids de rapaces diurnes ont été recensés sur le site notamment des nids de Faucons crécerelle, de Buses variables et d’Éperviers d’Europe. Quant au Faucon Hobereau, des indices indiquent que la nidification est probable sur le site. Les populations de Busard sont également présentes sur le site lors des phases de reproduction et Concernant les chauves-souris, les investigations réalisées ont permis de constater la présence l’utilisent comme territoire de chasse. de 6 espèces parmi les 24 espèces recensées en Champagne-Ardenne. Un enjeu modéré à fort est attribué aux zones de reproduction des Busards uniquement pendant la phase de travaux du parc et le pétitionnaire conclut à un enjeu faible à modéré en exploitation Dans le dossier, l’enjeu le plus important lié aux chiroptères est défini à proximité des îlots boisés sur les espaces ouverts, bien qu’il souligne que les espèces nicheuses fréquentent et des lisières de bois. L’étude n’exclut pas la présence de gîtes d’été au niveau de ces zones « abondamment » le site pendant cette période. boisées, notamment au niveau du ruisseau de Roises. Dans le respect des préconisations du SRE, aucune éolienne n’étant implantée à moins de 200 Lors des migrations post-nuptiales, l’étude retrace également plusieurs milliers d’individus lors mètres de boisements, les risques de collision avec les chauves-souris sont ainsi jugés des journées d’inventaire dont le Milan royal, le Faucon Pèlerin, le Faucon Crécerelle, le Busard globalement faibles dans le dossier. Cendré, le Busard des Roseaux, le Busard Saint Martin et le Milan noir. Pour cette phase de La lecture du dossier montre que les écoutes de chiroptères ont été réalisées à une hauteur migration, la cartographie des axes de migration fait apparaître un couloir de migration principal de 12 m, alors qu’en milieu ouvert certaines espèces se déplacent jusqu’à 30, 40 voire 100 traversant le sud de la zone d’étude suivant un axe Nord-Est /Sud-Ouest reliant les 2 sites Natura mètres de hauteur. 2000 au droit de la ripisylve du ruisseau des Roises. Un enjeu faible est globalement attribué au Au regard de la méthodologie employée, l’Ae s’interroge sur la représentativité des site pendant cette phase de migration hormis directement sur le ruisseau. prospections réalisées par le pétitionnaire pour caractériser, en l’absence d’études sur l’activité des chauves-souris en altitude, d’éventuels couloirs de migration traversant la zone L’étude conclut, sur les espèces d’oiseaux et de chauves-souris d’intérêt communautaires des d’implantation. sites Natura 2000 à proximité, qu’aucune ne présente de sensibilité avérée, soit en raison de L’Ae reste perplexe sur les conclusions émises attribuant un enjeu « très faible à faible » au l’éloignement du site par rapport aux zones Natura 2000, soit en raison de l’absence de sensibilité niveau des cultures, alors que la zone est directement encadrée de 2 sites Natura 2000, de ces espèces à l’éolien. FR2112012 ZPS Marigny, Superbe, vallée de l’Aube, reconnu comme un couloir de migration Selon le dossier, le projet n’est pas susceptible d’avoir un effet sur la conservation des espèces et principal de chauves-souris à l’ouest, et FR2100308 ZSC Garenne de la Perthe à l’est, et des habitats ayant permis la désignation des sites Natura 2000 et n’a pas d’impact sur les autres qu’un corridor relie ces 2 zones. zones naturelles protégées. L’Ae recommande au pétitionnaire : L’Ae s’interroge sur les conclusions du dossier au regard du nombre et des populations d’oiseaux • de prendre en compte les éléments figurant dans le présent paragraphe ; observés et de l’absence de prise en compte, parmi les enjeux forts, de la zone de stationnement • de justifier plus précisément comment il peut conclure que le site présente des observée sur le site. Elle relève un manque de cohérence entre les prospections réalisées et les enjeux faibles, alors que sa sensibilité liée à une riche biodiversité est démontrée ; conclusions pour chacune des périodes d’observation. L’enjeu de la zone d’étude est sous-estimé 10 Lieu où les oiseaux vont se nourrir. 11 Liste rouge de Champagne Ardenne. 12 Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des espèces protégées sur l’ensemble du territoire.

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INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 9 • de lever les incertitudes liées aux sorties terrain notamment en ce qui concerne les globale du réseau Natura 2000 et en informer la Commission européenne ; la notion chiroptères ainsi que les espèces migratrices utilisant le site et susceptibles de faire d’incidences significatives est donc appréciée avant mise en œuvre des mesures des haltes sur le secteur. compensatoires ; • démontrer la motivation de la réalisation du projet pour des raisons impératives b) Impacts du projet et impacts cumulés et définition des mesures d’évitement, d’intérêt public majeur, ce qui est déjà très restrictif ; s’agissant d’un site abritant un de réduction et de compensation (ERC) type d’habitat ou une espèce prioritaires, seules peuvent être évoquées des considérations liées à la santé de l’homme, à la sécurité publique ou à un bénéfice Selon le dossier, pendant les travaux, les impacts attendus sont le dérangement et la destruction important pour l’environnement ou, après avis de la Commission européenne, à des nichées. En phase exploitation, les principaux impacts attendus sont les collisions avec les d’autres raisons impératives d’intérêt public majeur. éoliennes et les effets de barrière. Les doutes formulés par l’Ae sont d’autant plus ressentis et légitimes qu’il est regrettable, au En termes de mesures de prévention et de réduction des impacts du projet sur les oiseaux et les regard de la localisation du projet inséré au milieu de nombreux parcs éoliens existants, qu’il n’y chauves-souris, le dossier précise qu’en matière d’évitement, les zones à enjeux forts et modérés ait pas eu d’exploitation des données de suivi post exploitation de ces parcs. Cette analyse, à ont été prises en compte dans la définition de l’implantation du projet (éloignement des zones partir des résultats constatés et obtenus avec les éoliennes déjà en fonctionnement, aurait permis boisées entre 600 et 920 m de la forêt de la Perthe et d’environ 400 m des autres zones boisées d’apporter des éléments complémentaires en matière d’incidences sur les espèces protégées et notamment le ruisseau des Roises). leur habitat, notamment pour ce qui est de la mortalité des oiseaux et des chauves-souris. Elle En matière de réduction, ce sont les distances d’implantation vis-à-vis des lisières de la forêt de la aurait pu notamment conduire à préciser, enrichir et réévaluer les niveaux d’enjeux de la zone et Perthe ainsi que par rapport aux bosquets qui sont présentées. Par la mise en œuvre de ces des impacts du projet et justifier des mesures d’évitement, de réduction voire de compensation mesures, le pétitionnaire conclut à des impacts résiduels non significatifs sur le milieu naturel, y établis en regard de ces impacts attendus, en intégrant, le cas échéant, une demande de compris sur les sites Natura 2000. Aucune demande de dérogation au titre des espèces protégées dérogation espèces protégées. n’est ainsi jugée nécessaire par le pétitionnaire. L’Ae recommande à l’exploitant de compléter son dossier par l’analyse des suivis environnementaux réalisés sur les parcs existants afin de préciser, compléter et vérifier la Comme précisé au paragraphe précédent, l’Ae relève que le dossier présente une analyse de cohérence de ses conclusions. l’état initial du site insuffisante au regard des enjeux « oiseaux et chauves-souris » du territoire et une prise en compte délibérément minorante de leur exposition, conduisant à une sous-estimation des impacts engendrés par le projet. Dans ces conditions, l’application de la séquence Éviter, En termes d’impacts cumulés, on recense dans un rayon de 15 kilomètres autour du site, près Réduire, Compenser (ERC) doit être revue. d’une vingtaine de parcs éoliens en fonctionnement ou autorisés pour un total de l’ordre de 320 L’Ae recommande au pétitionnaire de réviser son analyse et d’appliquer la séquence Éviter, aérogénérateurs. Depuis le dépôt du dossier, 4 parcs supplémentaires ont été autorisés. Réduire, Compenser (ERC) jusqu’à la garantie de l’obtention d’effets résiduels les plus Le pétitionnaire estime néanmoins que, bien que certaines des espèces présentes aient des faibles possibles. périmètres d’action larges, les distances vis-à-vis des parcs éoliens voisins (distants de 4 à 6 km au minimum) sont suffisantes pour ne pas créer de perte d’habitat significative. Aucun lien Elle s’étonne par ailleurs que pour un projet similaire sur le même emplacement (mêmes migratoire n’ayant été établi entre les parcs existants et le projet, il estime que les effets cumulés distances par rapport aux lisières de la forêt ou aux bosquets), prévoyant en plus des mesures avec les autres parcs éoliens seront très faibles. Au regard des insuffisances du dossier d’effarouchement et de détections d’oiseaux, le pétitionnaire ait sollicité une dérogation à soulignées dans le présent avis, l’Ae estime que les impacts cumulés du projet dans cet l’interdiction de destruction des espèces protégées, alors que le présent dossier ne l’estime pas environnement éolien déjà dense, ne peuvent être que sous-estimés. nécessaire. Dans ces conditions, elle recommande à la société SEPE GINKO de démontrer l’absence Plus généralement, l’Ae estime que ce nouveau parc vient occuper un espace vierge le long totale de toute destruction d’espèces protégées dans le cadre de son projet. À défaut, et de la vallée de la Superbe, susceptible d’offrir aujourd’hui un axe de déplacement pour la l’Ae recommande de solliciter la demande de dérogation requise. faune aviaire et que les conséquences de cette nouvelle implantation ne sont pas suffisamment étudiées. Si l’absence d’incidences sur les sites Natura 2000 les plus éloignés apparaît justifiée compte-tenu La création d’un îlot de 8 éoliennes au sein d’un espace encore exempt de toute de la distance et de l’absence de corridors écologiques avec le projet, l’Ae s’interroge fortement construction, entouré de plusieurs sites dont la richesse de la biodiversité est reconnue, sur ces mêmes conclusions favorables par rapport aux autres sites Natura 2000 qui encadrent créera un impact supplémentaire sur les oiseaux et les chauves-souris notamment par un directement le projet de parc. En effet, le positionnement des éoliennes se trouve au niveau d’une effet de réduction des couloirs de migration de la zone vers le seul couloir localisé sur la aire de passage d’oiseaux d’intérêt communautaire comme le Busard des Roseaux et le Busard vallée de la Superbe, impact qui n’a pas été étudié à sa juste mesure. Saint Martin et potentiellement de chasse des espèces de chiroptères d’intérêt communautaire, espèces qui ont notamment justifié la désignation de ces 2 derniers sites Natura 2000. Au vu des éléments du dossier, l’Ae estime que la conclusion d’absence d’incidences du projet sur ces sites Natura 2000 n’est pas justifiée.

L’Ae rappelle que les directives européennes exigent non seulement une évaluation des incidences sur les sites Natura 2000 eu égard à leurs objectifs de conservation et à leur règlement, mais en cas d’incidences significatives, le maître d’ouvrage doit : • justifier l’absence de solutions alternatives ; • indiquer les mesures compensatoires nécessaires pour maintenir la cohérence

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INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 10 3.2.3. Paysage, patrimoine et cadre de vie

La zone d’implantation est totalement incluse dans la plaine champenoise et délimitée par 2 vallées, au sud l’Aube et à l’ouest la Superbe. La forêt de la Perthe limite le site à l’est.

étant situées en arrière-plan. Elle précise également que les machines de 190 m seront perceptibles au travers de fenêtres ménagées au sein des structures végétales mais la présence de jardins, de vergers et de haies en arrière des habitations limiteront les perceptions sur le parc.

Le photomontage réalisé depuis le centre de la commune de Courcemain permet cependant de constater que quelques pales d’éoliennes émergeront au-dessus des toits des habitations.

En termes de saturation visuelle, la construction du parc entraînera un dépassement du seuil d’alerte d’occupation de 50 % des horizons pour 3 des villages les plus proches (Faux- Fresnay, Salon et Champfleury). Même s’il existe des espaces de respiration visuelle de La plaine domine le paysage de la zone d’étude, à l’exception des vallées, de 2 îlots boisés isolés plus de 60° (exemple ci-dessous pour le village de Salon), l’Ae considère que le projet dans les espaces de culture et de la ripisylve du ruisseau des Roises. La cuesta 13 d’Île-de-France aggrave la saturation visuelle d’un site déjà fortement équipé. située au nord-ouest de l’aire d’étude concentre le relief et les sites touristiques et ouvre une vision lointaine sur la zone d’implantation située à environ 20 km.

Le parc sera implanté entre les communes de Courcemain, Faux-Fresnay, Salon et Champfleury.

L’impact visuel du projet a été étudié par la réalisation et l’interprétation de photomontages simulant les futures vues rapprochées ou panoramiques ainsi que par une étude de la saturation visuelle des villages de Faux-Fresnay et Courcemain, Salon, Champfleury, Plancy- l’abbaye et Boulages au regard de la densité des parcs éoliens sur le secteur.

Compte tenu du contexte éolien particulièrement dense, les photomontages réalisés depuis l’aire d’étude éloignée montrent que le parc éolien de Courcemain s’inscrit dans des lignes d’éoliennes déjà existantes et perceptibles à l’horizon. Il apparaît plus ou moins masqué selon le relief et la végétation.

Sur les vues réalisées depuis l’aire d’étude rapprochée, les machines sont partiellement masquées par la végétation, y compris l’hiver ou le relief.

Le village de Courcemain est le plus proche du projet. L’éolienne la plus proche est située à En termes d’impact sur des monuments historiques, l’étude conclut à une visibilité des 830 m des premières habitations de ce village. L’étude conclut que le projet de parc éolien éoliennes depuis les monuments les plus proches. L’Ae s’interroge sur l’obligation de apparaîtra en premier plan par rapport à ce village, les autres implantations de parcs éoliens consultation de l’Architecte des Bâtiments de France du fait de cette covisibilité. Concernant 13 Relief de côte.

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INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 11 les monuments plus éloignés, les éoliennes de Courcemain viendront se rajouter dans le L’étude de dangers a détaillé les mesures visant à prévenir les risques, qui relèvent pour contexte éolien local et augmenteront peu l’impact visuel. l’essentiel de l’application des normes réglementaires : • un système de détection du givre et de glace ; L’Autorité environnementale considère que l’étude paysagère aurait pu être complétée par des • des capteurs de température de pièces mécaniques ; photomontages supplémentaires notamment depuis le centre du village de Faux-Fresnay. • un système de détection des sur-vitesses et des dysfonctionnements électriques ; L’impact paysager apparaît surtout prégnant par rapport aux villages les plus proches, notamment vis-à-vis de Courcemain et viendra se surajouter à l’impact des autres parcs déjà • un système de freinage ; fort présents sur le secteur. • des détecteurs de niveau d’huile ; • un système de détection incendie relié à une alarme connectée à un poste de contrôle ; En termes de nuisances sonores, les niveaux calculés conduisent à identifier un dépassement • la signalisation du risque au pied des machines ; des seuils réglementaires de nuit sur le village de Courcemain. L’exploitant s’engage à réaliser • la mise à la terre et la projection des éléments de l’aérogénérateur. une campagne de mesures après mise en service du parc et dans le cas où des dépassements seraient avérés, à prendre des mesures d’arrêt ou de bridage temporaires des L’Ae relève que l’examen des différents critères ne fait pas apparaître de phénomènes dangereux éoliennes concernées. jugé inacceptables au sens de la réglementation. Elle estime que l’étude est à la hauteur des dangers que présente ce type d’installation. L’Ae recommande à l’Inspection dans ses propositions et au préfet dans ses prescriptions à l’exploitant de rendre obligatoires les mesures de bruit après réalisation du projet, d’en publier les résultats et d’en assurer le suivi. L’Ae recommande à l’exploitant, le cas échéant, de proposer des modifications des METZ, le 16 septembre 2019 conditions de fonctionnement pour garantir le respect des seuils réglementaires. Le Président de la Mission Régionale d’Autorité 3.3. Remise en état et garanties financières Environnementale, par délégation

La mise en service d’un parc éolien de ce type est subordonnée à la constitution de garanties financières visant à couvrir, en cas de défaillance de l’exploitation, l’ensemble des opérations de démantèlement et de remise en état du site après exploitation. Conformément aux textes en vigueur, le pétitionnaire a explicité dans son dossier les modalités de constitution de ces garanties, Alby SCHMITT dont le montant actualisé s’élève forfaitairement à 50 000 € par éolienne, soit un total d’environ 400 000 € pour l’ensemble du parc.

3.4. Résumé non technique

Conformément aux dispositions de l’article R. 122-5 du code de l’environnement, l’étude d’impact est accompagnée d’un résumé non technique. Celui-ci présente le projet ainsi que le diagnostic et les impacts et mesures de chaque thématique du dossier. L’Ae recommande de compléter le volet paysager du résumé non technique par une sélection des schémas, coupes et autres photomontages les plus pertinents permettant une illustration visuelle rapide et simple des impacts du projet.

4. Étude de dangers

L’étude de dangers expose les phénomènes dangereux que les installations sont susceptibles de générer en présentant pour chaque phénomène, les informations relatives à la probabilité d’occurrence, la gravité, la cinétique (lente ou rapide) ainsi que les distances d’effets associées. Elle est assortie d’un résumé non technique.

Selon les données figurant dans l’étude de dangers, le pétitionnaire a identifié plusieurs phénomènes dangereux principaux, à savoir : l’effondrement de l’aérogénérateur ; • la chute et la projection d’éléments provenant de l’éolienne ; • la chute et la projection de blocs de glace.

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INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 12 SECONDE PARTIE MEMOIRE DE RÉPONSE DU PORTEUR DU PROJET

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 13 1. INTRODUCTION 2. SUR LA COHABITATION DE DEUX PROJETS ÉO- LIENS SUR LE SITE DU PROJET La SEPE GINKO a déposé le 26 février 2016 une demande d’autorisation unique pour la La MRAe remarque que deux projets éoliens, portés par deux sociétés différentes, soient en construction et l’exploitation de huit éoliennes sur les communes de Courcemain et Faux- instruction simultanément sur le même site : Fresnay. • Le présent projet éolien de Courcemain, porté par la société SEPE GINKO, dont la Cette demande a été complétée le 7 décembre 2017. demande d’autorisation a été déposée 26 février 2016 La MRAe a rendu son avis sur le projet le 16 septembre 2019. Ce dossier apporte des • Le projet éolien de la Crayère, porté par la société Elicio, dont la demande d’autorisation réponses aux questions soulevées par la MRAe. a été signée le 28 janvier 2018 La SEPE GINKO a donc déposé sa demande d’autorisation près de deux ans avant le projet de la Crayère. Ce n’est que dû aux importants retards pris dans l’instruction de ce dossier que les deux projets se retrouvent en instruction simultanée. Lors de la rédaction de l’étude d’impact début 2016 ainsi que du dossier de compléments en 2017, le projet de la Crayère ne pouvait pas être pris en compte vu que sa demande d’auto- risation n’était même pas déposée. Les deux projets sont incompatibles vu que les distances entre les éoliennes des différents parcs éoliens se seraient pas suffisantes pour permettre une exploitation satisfaisante. Une étude des impact cumulés est donc inutile.

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 14 3. CHOIX DU PROJET La MRAe remarque qu’un second projet de parc éolien est présent sur le même site, il s’agit du projet de parc éolien de la Crayère. La demande d’autorisation concernant ce dossier a été déposée plus de deux ans après celui du dossier «Courcemain». Une prise en compte de ce second projet n’était donc pas possible.

En ce qui concerne le choix du projet, il est important de distinguer le choix du site de projet et le choix de la variante d’implantation retenue. Le choix du site de projet a été effectué selon la stratégie décrite sur la page 103 et sui- vante de l’étude d’impact. Selon cette approche, le site ciblé ne fait pas l’objet de contraintes majeures, il a été retenu lors de l’élaboration du Schéma Régional Eolien (cf figure 202). La stratégie nationale en termes de transition énergétique consiste en une multiplication de la puissance installée d’éoliennes. Afin de réaliser ces objectifs, tous les sites potentiellement adaptés (donc dépourvus de contraintes absolues) doivent donc être pris en considération pour le développement éolien. Le fait de comparer dans l’étude d’impact deux sites distincts ne serait donc pas une comparaison de variantes, mais une comparaison de deux projets distincts.

Pour le choix des implantations précises, il a été choisi de suivre un réel processus de projet. Au lieu de comparer des variantes hypothétiques, le porteur de projet a étudié les thèmes à enjeux (p. 105 et 108, notamment le milieu naturel, le milieu humain, les servitudes techniques et le paysage) et en a déduit des critères cadres pour le choix de l’implantation. Ces critères on permis de définir un schéma d’implantation qui prend en compte les enjeux des différents thèmes étudiés. Cette méthode a l’avantage de ne pas uniquement comparer un nombre fini de variantes d’implantation, mais de prendre en compte la multitude de critères présentes pour arriver à la variante optimale. L’évaluation des impacts de cette implantation a pu valider le choix de l’implantation.

Les trois carte représentées ci-après (toutes issues de l’étude d’impact du projet) montrent de manière synthétisée le procéssus de projet ayant mené au choix du projet. N 0 km 2 Légende Routes départementales ZIP Ligne 400 kV et desservant le site zone tampon 200 m

Rayon 500 mètres des Monument historique Zone d’exclusion du habitations existantes inscrit radar militaire de Enjeux au sein du périmètre immédiat

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 15 Alignements possibles

Alignements possibles

N 0 km 1 N 0 km 1

Légende Légende Le parc éolien sera composé de huit éoliennes, Milieu humain Milieu naturel réparties en deux lignes parallèles, et d’une Distance des habitations - 500 m Boisements et bosquets Eolienne structure de livraison.

Zone tampon de 200 m autour Ligne 400 kV et distance - 200 m Structure de livraison des boisements et bosquets

Chemins d’exploitation existants Zone à enjeu écologique fort Rose des vents (approx) Matérialisation des principaux critères pour la définition des implantations Choix des implantations

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 16 4. IMPACTS POSITIFS DU PROJET L’éolien, une énergie propre, fiable et inépuisable Pendant des décennies, l’énergie a été produite grâce au charbon, au nucléaire, au pétrole et au gaz. Ceci a aujourd’hui des conséquences dramatiques au niveau planétaire. Il est à présent essentiel de produire de l’énergie durable, compatible avec notre nature et neutre pour le climat. L’énergie hydraulique, l’éolien, le solaire, la biomasse et la géothermie se trouvent au centre du développement énergétique moderne. Ces énergies sont diverses et variées, peu polluantes, plus propres que les énergies fossiles et fissiles donc plus éco- logiques, disponibles en masse autour du globe et « quasiment gratuites » une fois les ins- tallations de production rentabilisées. L’énergie éolienne est une ressource inépuisable et fiable dont l’alimentation est de plus en plus régulière et calculable. Les progrès pour des solutions de stockage plus performantes permettent de remédier de mieux en mieux à la production variable. Sans rejet ni déchet, elle a un bon coefficient de performance et démontre d’excellentes capacités de production. De plus, la question du risque de pollution engendrée par une catastrophe (marée noire, Figure 2: Anomalie de la température moyenne annuelle de l’air, en surface, par rapport à la normale de réfé- fuite sur un pipeline, accident nucléaire…) ne se pose pas avec l’énergie éolienne. A cela rence : température moyenne du globe (données du Climatic Research Unit, University of East Anglia. Le zéro vient s’ajouter l’absence de déchets dangereux. Elle peut donc considérablement aider à correspond à la moyenne de l’indicateur sur la période 1961-1990, soit 14,0 °C). diminuer les effets négatifs du changement climatique tout en éliminant le problème des matières premières et des déchets. Il est vrai qu’obtenir de l’énergie représente une intrusion dans le paysage, que ce soit pour la construction d’une centrale électrique, la culture de plantes combustibles ou la construc- Personne ne remet en cause le fait que le maintien de la température de notre planète tion d’éoliennes. Ceux qui jugent des répercussions de la transition énergétique sur la na- est décisive pour la sauvegarde de la biodiversité. La hausse des températures moyennes ture et le paysage devraient garder à l’esprit combien nos paysages et la qualité de l’air se en France d’environ 1,5°C sur les 5 dernières décennies a déjà des conséquences sur la détérioreront sans transition énergétique et en continuant à utiliser les énergies fossiles. nature et la biodiversité. Par ailleurs, il nous est impossible de recycler voire de gérer les déchets radioactifs. Ces déchets éternels continueront de polluer notre environnement et nos populations pendant des millénaires. Les impacts positifs des énergies renouvelables sur les gaz à effet de serre sont déjà mesu- rables et soutiennent donc la préservation des fondements de la vie écologique. En outre, de nombreux contrôles environnementaux ont été mis en place pour éviter que l’expansion des énergies renouvelables ait des répercussions négatives sur l’environnement. Les énergies renouvelables sont donc celles que nous devons choisir et soutenir car leurs impacts sont réellement positifs comparé aux énergies conventionnelles.

Figure 1: Variations de la température moyenne à la surface de l’hémisphère nord (par rapport à la moyenne enregistrée pendant la période 1961-1990) au cours des 1 300 dernières années, obtenues à partir de 12 reconstitutions (représentées en couleur) fondées sur de multiples données climatiques indirectes, sensibles à la température (cernes de croissance des arbres, forage de glace…) et d’enregistrements instrumentaux (représentés en noir). D’après le 4e rapport du GIEC, 2007.

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 17 L’éolien et les politiques publiques nationales et régionales Concernant le positionnement du projet de Courcemain et Faux-Fresnay dans les politiques Qui veut de l’électricité doit maintenant trouver la balance entre conservation et utilisation. publiques régionales relatives aux ENR, le projet s’inscrit parfaitement dans celles du Sché- L’essentiel est de produire de l’énergie indépendante et propre. ma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRAD- DET) de la région Grand Est qui vise à aménager et développer durablement la région et En effet, les Etats de l’Union Européenne sont tous des importateurs nets d’énergie. Le taux dont l’axe 1 est d’avoir une région engagée dans les transitions énergétique et écologique de dépendance énergétique de l’Union Européenne dépasse 50% aujourd’hui. Ceci ne per- afin de réduire les consommations d’énergie et de couvrir l’équivalent annuel des besoins met pas de garantir un approvisionnement énergétique stable et abondant. de la région avec des énergies renouvelables.

Figure 3: Taux de dépendance énergétique, UE-28, 2006-2016 (en % des importations nettes dans la consom- mation intérieure brute et les soutes, données en tonnes-équivalent pétrole) - Source: Eurostat Concernant le positionnement du projet de Courcemain et Faux-Fresnay dans les politiques publiques nationales relatives aux ENR, le projet s’inscrit parfaitement dans celles des Pro- grammations pluriannuelles de l’énergie (PPE), constituantes de l’avenir et de la transition énergétique de la France pour les prochaines années. Elles fixent « les priorités d’action pour la gestion de l’ensemble des formes d’énergie sur le territoire métropolitain continental, afin d’atteindre les objectifs nationaux fixés par la loi ». Un de ses enjeux centraux est la sou- tenabilité des aspects énergétiques du développement en France qui passe entre autres par des énergies décarbonées. D’ici 2023, il est prévu que la France produise 36.000 à 43.000 mégawatts d’éolien terrestre et de photovoltaïque. Le projet de Courcemain s’inscrit également dans la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui dessine le chemin de la transition écologique et solidaire vers la neutralité carbone en 2050. Ce principe impose de ne pas émettre plus de gaz à effet de serre que la France peut en absorber. Pour y parvenir, il est nécessaire de « décarboner totalement la produc- tion d’énergie d’ici 2050, de réduire fortement les consommations d’énergie dans tous les secteurs, de diminuer au maximum les émissions non liées à la consommation d’énergie et d’augmenter le puits de carbone ». Figure 4: Source : Plaquette SRADDET – GRAND EST TERRITOIRES – Novembre 2018

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 18 L’éolien en chiffres Le choix des aérogénérateurs Les éoliennes produisent de l’électricité 85% du temps. Le taux de charge moyen pour l’éo- Les aérogénérateurs retenus sont performants, très fiables et parfaitement adaptés au site. lien terrestre est de 25%, cela signifie qu’une éolienne produit au maximum de sa capacité Le choix du modèle a été fait en fonction du site et des mesures de vent. 25% du temps. La production est bien variable mais prévisible. Notons que la fabrication des tours des aérogénérateurs s’effectue en France, qu’elles n’ont Le parc éolien de Courcemain et Faux-Fresnay permettra de façon réaliste de subvenir à pas de boîte de vitesse, donc utilisent moins d’huile, produisent plus et font moins de bruit. la consommation annuelle de 12.000 foyers avec un taux de charge de 22,8% - le taux de De plus, les éoliennes ENERCON n’utilisent pas de terres rares. Comme l’explique le groupe charge se situe, d’après notre expérience régionale, entre 20 et 25%. Les estimations faites ENERCON, leader Allemand de la production d’éoliennes détenant 40% des brevets mon- par certains porteurs de projet sont trop optimistes. Il n’est donc pas possible de les com- diaux du domaine, « les éoliennes ENERCON produisent de l’électricité verte sans l’élé- parer pertinemment. ment controversé, le néodyme. Le concept d’éolienne sans boîte de vitesse servant de base L’éolien terrestre est le moyen de production le plus compétitif avec les moyens convention- à tous les types d’éoliennes fonctionne avec un générateur annulaire à excitation indépen- nels (source : Ademe, le coût des énergies renouvelables 2016). Le prix moyen de l’éolien dante. Les champs magnétiques requis pour la production d’électricité dans le générateur en France est moitié moins cher que celui du nouveau nucléaire (technologie EPR, dernier sont pour ce faire produits électriquement. Les aimants permanents avec lesquels la plupart coût connu - Hinkley Point C : 110€/MWh sur 35 ans) et du même ordre de grandeur que le des concurrents travaillent et pour laquelle la fabrication nécessite le néodyme, ne sont pas coût complet du nucléaire existant (62,6 €/MWh selon la Cour des Comptes en 2016). Il est utilisés pour les éoliennes ENERCON pour des raisons d’ingénierie. » à noter que pour l’éolien, les coûts complets pour un parc sont connus, transparents et mai- Concernant la performance de l’éolienne, il faut savoir que sa puissance nominale ne déter- trisés sur l’ensemble de son cycle de vie. De plus, le démantèlement est rapide et complet : mine pas sa production finale en mégawatts-heure. Il faut en effet étudier la courbe de puis- l’éolienne est démontée, le site est débarrassé de tous les équipements liés au projet et le sance et les vitesses du vent sur le site pour estimer la production finale. Par exemple, si terrain restitué à son usage initial. une éolienne produit 3,3 MWh mais que le vent n’est que de 6m/s et que l’éolienne n’atteint L’éolien contribue également à l’emploi et à l’économie française. La Direction Générale des sa production maximale qu’au-dessus de 8 m/s, alors elle produira autant qu’une éolienne Entreprises du Ministère de l’Économie et des Finances estime que la part française de la de 2,35 MWh à 6 m/s. valeur ajoutée de l’énergie éolienne, sur le territoire, est d’environ 65% sur l’ensemble du cycle de vie d’un parc éolien. La filière éolienne compte plus de 17.100 emplois directs et indirects (Observatoire de l’éo- lien 2018, Bearing Point pour FEE). Avec une augmentation annuelle d’environ 8%, cela en fait l’un des secteurs économiques les plus dynamiques de France. Il y a en France près de 1100 entreprises actives à toutes les étapes de la vie des projets éoliens : • pour les études et le développement dans les territoires, • pour la fabrication de composants, • pour l’exportation et l’importation de certains produits, • pour l’ingénierie et la construction, • pour l’exploitation et la maintenance. En 2015, le chiffre d’affaires de la filière éolienne française atteignait 1,835 milliard d’euros d’après l’ADEME.

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 19 Concernant pa présence potentielle de couloirs de migration : L’étude d’impact évoque 5. MILIEU NATUREL (en se basant sur les données recueillies dans le Schéma Régional Eolien) la présence 5.1. ÉTAT INITIAL «OISEAUX ET CHAUVES-SOURIS» potentielle de «couloirs de migration» de chauve-souris. Depuis la rédaction de l’étude d’im- pact, la recherche sur ce sujet a beaucoup évolué. La MRAe conclut son analyse de l’étude chiroptérologique comme suit : «Au regard de la méthodologie employée, l’Ae s’interroge sur la représentativité des prospections réalisées Une étude scientifique (MESCHEDE et al: Wanderrouten der Fledermäuse, BfN-Skripten par le pétitionnaire pour caractériser, en l’absence d’études sur l’activité des chauves-souris 453, 2017) a étudié le phénomène de la migration des chauve-souris en Allemagne. Elle se en altitude, d’éventuels couloirs de migration traversant la zone d’implantation. base d’un côté sur plus de 70.000 observations à plus de 20.000 endroits, d’autre côté sur un suivi d’individus de noctule commune par GPS dans la migration printanière. L’Ae reste perplexe sur les conclusions émises attribuant un enjeu « très faible à faible » au niveau des cultures, alors que la zone est directement encadrée de 2 sites Natura 2000, Trois points importants ont été mis en évidence par cette étude : FR2112012 ZPS Marigny, Superbe, vallée de l’Aube, reconnu comme un couloir de migra- • Avec une très haute probabilité, les chauve-souris migrent sur un front large (et non tion principal de chauves-souris à l’ouest, et FR2100308 ZSC Garenne de la Perthe à l’est, dans des couloirs délimités) Des indices de migration a été détecté sur tous les 12 sites et qu’un corridor relie ces 2 zones.» étudiés précisémment, les pics de migration étaient synchrones à l’intérieur des régions suivies. Les nuits de migrations précises ont pu être identifiées, elles apparaissent de manière synchrone dans toutes les régions suivies. Concernant l’absence d’écoutes chauve-souris en altitude : l’enregistrement sur un mât • Les régions montagneuses ne sont pas évitées par les chauves-souris en migration. de mesure de grande hauteur permet bien entendu d’avoir une meilleure idée de l’activité L’activité renforcée aux bords des cours d’eau en plaine est très probablement due à en hauteur. Le coût de la pose d’un tel dispositif est par contre très élevé, pour atteindre la proximité de ressource alimentaire et de gîtes temporaires. L’activité ainsi créée se la hauteur du rotor des éoliennes prévues, un mât de 100 à 120 m devrait être posé. Ceci superpose à l’activité de migration. représente un coût d’environ 100.000 à 120.000 EUR. Ne souhaitant pas engager ses frais avant d’avoir la certitude de pouvoir réaliser le projet, le porteur de projet s’est engagé dans • En moyenne montagne, l’activité de tous les sites suivis se ressemblait très fort. Les son mémoire complémentaire de décembre 2017 à mettre en œuvre une mesure d’accom- vallées ne sont pas systématiquement préférées. pagnement qui aidera à avoir des données de meilleure qualité que celles recueillies par un La théorie de la présence de «couloirs de migration» ne peut pas être soutenue, l’inter- mât de mesure. prétation des cartes fournies par le SRE de Champagne-Ardenne doit donc être faite avec Il s’agit de la mise en place d’un bridage de trois éoliennes lors des périodes de forte acti- prudence. vité, couplé à des enregistrements de sons de chauve-souris à hauteur des nacelles. Les Le fait que les vallées alluviales (comme celle de la Superbe) soient tout de même utilisées résultats de cette campagne, menée sur les trois premières années d’exploitation, permet- de manière préférentielle pour la migration semble être dû à la présence de ressources ali- tront de mettre en place un plan de bridage de toutes les éoliennes du parc éolien afin de mentaires (insectes) importantes. Le projet éolien étant situés dans des champs agricoles, réduire l’impact potentiel sur les chauve-souris. La description de la mesure issue de l’étude bien souvent traités d’insecticides et sans intérêt pour les insectes, montre que (malgré la d’impact est reprise sur la page suivante. proximité des milieux alluviaux) le site semble être sans intérêt particulier pour la migration Dans le cadre de l’étude d’impact du projet éolien de la Crayère, situé sur le même site des chauve-souris. de projet, une étude en altitude (50 m à l’aide d’un ballon) a été réalisée en période des transits automnaux, l’étude conclut comme suit : «La présente partie dresse les résultats des écoutes ultrasoniques en continu enregistrées par le détecteur SM2Bat+ en phase des transits automnaux. Pour rappel, l’appareil a été paramétré en mode stéréo de façon à ce qu’il détecte les signaux bas (directement fixé sur le boitier enregistreur) et les signaux hauts (second microphone placé sur le ballon captif, lui-même retenu à une hauteur d’envi- ron 50 mètres). Pour l’étude des transits automnaux, deux passages ont été réalisés, les 03 et 21 septembre 2015, sur une durée respective de 05h30 (09/09/2015) puis de 09h20 (21/09/2015) à partir du coucher du soleil. Le protocole n’a pas permis la détection de chauves-souris en altitude.» (source : Envol Envirommenemt : Etude écologique relative au projet éolien de la Crayère (51) - Rapport final - Janvier 2018). Ce résultat donne un bon indice pour une activité très faible en altitude.

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 20 Page reprise du mémoire en compléments à la demande d’autorisation expliquant la mesure d’accompagnement concernant les chiroptères

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 21 Concernant l’hiérarchisation des enjeux : Contexte juridique : Dans son avis, la MRAe estime que «Au vu des éléments du dossier, l’Ae estime que la conclusion d’absence d’incidences du projet sur ces sites Natura 2000 n’est pas justifiée». Il est rappelé que l’étude d’incidence conclut à l’absence d’incidences significativies. La cour Européenne a jugé sur le terme «significatif» en relation avec Natura 2000 comme suit dans l’Affaire C-127/02, n°46-48: « Ainsi qu’il ressort de l’article 6, paragraphe 3, première phrase, de la directive habitats, lu en combinaison avec le dixième considérant de celle-ci, le caractère significatif de l’inci- dence sur un site d’un plan ou d’un projet non directement lié ou nécessaire à la gestion de ce site est mis en relation avec les objectifs de conservation de ce dernier. Aussi, lorsqu’un tel plan ou projet, tout en ayant une incidence sur ledit site, ne risque pas de compromettre les objectifs de conservation de celui-ci, il ne saurait être re- gardé comme étant susceptible d’affecter de manière significative le site en question. A l’inverse, lorsqu’un tel plan ou projet risque de compromettre les objectifs de conservation du site concerné, il doit nécessairement être considéré comme susceptible d’affecter ce dernier de manière significative. Dans le cadre de l’appréciation prospective des effets qui s’attachent audit plan ou projet, le caractère significatif de ceux-ci doit, ainsi que l’a soutenu en substance la Commission, être déterminé notamment à la lumière des caractéristiques et des conditions environnementales spécifiques du site concerné par ce plan ou projet.» L’étude d’incidences à analysé les objectifs de gestion de tous les sites Natura 2000 dans les environs de 6 km autour du site du projet. Le projet de parc éolien n’affecte aucun de ces objectifs. Selon l’appréciation de la Cour Européenne, il ne peut donc pas y avoir d’impact significatif sur ces sites. Le projet est donc conforme avec la réglementation Natura 2000.

Contexte du projet : Il est tout d’abord rappelé que l’hiérarchisation des enjeux a été réalisé selon une méthodo- logie précise. Deux bureaux d’études ont travaillé de manière complètement indépendante sur le site en question : • Le bureau Sciences Environnement (Besançon) pour le Projet Courcemain • Le bureau Envol Environnement (Wasquehal) pour le Projet de la Crayère Ces deux campagnes, cumulant entre elles plus de 70 journées de terrain, arrivent à des conclusions similaires concernant les enjeux identifiés. Ceci est illustré par la comparaison des cartes d’enjeux présentée sur les pages suivantes.

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 22 Enjeux avifaunistiques de l’étude «Courcemain» Enjeux avifaunistiques de l’étude «Crayère»

Enjeu très Les zones ouvertes de l’aire d’étude immédiate ne présentent que très peu d’intérêt pour l’avifaune. Elles sont composées en très grande faible majorité de parcelles culturales ornithologiquement pauvres. Aucun enjeu particulier en période de migration, de reproduction ou en hiver n’a été relevé dans cette zone. Elle peut toutefois être utilisée pour le repos ou le nourrissage ponctuel des oiseaux en migration, nicheurs ou hivernants.

Enjeu faible Les couloirs de migrations se concentrent dans les deux tiers Est de la zone d’étude. Au printemps, 13 espèces sensibles ont été notées empruntant ce couloir contre 11 en période de migrations postnuptiales. Six Milans royaux, 1 Milan noir, 2 Faucons crécerelles, 3 Faucons pèlerins, 1 Busard cendré ont été observés en vol. L’aire d’étude se place également dans un couloir faible à modéré de Grues cendrées en migration et est occasionnellement utilisée pour leur halte. Malgré tout les effectifs relevés ne sont pas frappants surtout en comparaison avec ceux dans la vallée alluviale de la Superbe.

Enjeu L’aire d’étude se place également dans un couloir faible à modéré de Grues cendrées en migration et est occasionnellement utilisée en modéré à halte. La moitié sud de la zone d’étude semble plus humide avec la présence d’espèces inféodées aux milieux humides et des traces de faible stationnement de Grues cendrées (probablement plusieurs centaines). Cette interface entre la zone d’étude et les marais de la Superbe dispose donc d’un enjeu faible à modéré, toutefois compatible avec un projet éolien au regard des effectifs et de la fréquence d’utilisation de la zone par l’espèce. Enjeu Les zones de reproduction des espèces inféodées aux milieux forestiers représentent des enjeux importants. On retrouve notamment la modéré Pie-grièche écorcheur et de nombreuses autres espèces d’oiseaux protégés. Ces secteurs ont également été repérés comme étant des zones de haltes migratoires pour les espèces migratrices. La Pie-grièche écorcheur y avait été observée.

Enjeu Un enjeu modéré à fort est attribué aux zones de reproduction des Busards. Ces rapaces fréquentent de grandes surfaces en milieux modéré à ouverts et construisent leur nid à un endroit différent chaque année. Dans un contexte cultural comme celui de la zone d’étude de fort Courcemain, la position du nid et des secteurs de chasse dépendent souvent de l’espèce cultivée. Ainsi, bien que seul le Busard cendré (sensibilité forte) ait niché en 2015 sur la zone d’étude, les deux autres busards, le Busard Saint-Martin et le Busard des roseaux (sensibilités modérées) sont potentiels sur la zone. Dans un souci de précision, les enjeux associés sont représentés sous forme de hachure. Il faudra nécessairement s’assurer que les travaux liés aux éoliennes se déroulent de manière à ne pas perturber la reproduction de ces espèces hautement patrimoniales. Cette dernière réflexion est également valable pour l’OEdicnème criard.

Source : Envol Envirommenemt : Etude écologique relative au projet éolien de la Crayère N 0 km 1 (51) - Rapport final - Janvier 2018

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 23 Enjeux chiroptérologiques de l’étude «Courcemain» Enjeux chiroptérologiques de l’étude «Crayère»

Enjeu très Les secteurs en cultures, où aucun élément particulier n’a été relevé au cours des investigations de terrain en ce qui concerne l’avifaune, la faible botanique et les habitats, les chiroptères, l’entomologie et l’herpétologie. Enjeu faible Les zones aux enjeux faibles sont les secteurs en cultures, où aucun élément ne permet de majorer l’enjeu associé à cet espace hormis la présence d’un couloir de migration de l’avifaune. Enjeu Plusieurs secteurs ont été mis en évidence comme étant potentiels pour le stationnement des grues cendrées. Il s’agit d’une espèce à sen- modéré à sibilité modérée vis-à-vis de l’éolien. Cette sensibilité doit toutefois être modérée par le stationnement de plusieurs centaines d’individus au faible sud de l’aire d’étude. Le Busard cendré est une espèce fortement sensible qui niche sur le site d’étude. On note que la localisation du nid varie très probablement d’une année sur l’autre. L’enjeu modéré/faible associé à cette espèce doit donc être adapté à l’emplacement du nid et aux secteurs de chasses privilégiés Enjeu Les deux boisements de régénération présents sur la zone d’étude où des gîtes potentiels à chiroptères sont potentiellement présents. Une modéré diversité floristique intéressante y est présente, notamment avec la présence au nord de l’Ochis pyramidale. C’est aussi au niveau du boi- sement au nord que des reptiles patrimoniaux ont été observés (Lézard des souches). Le boisement central est un secteur où de nombreux oiseaux protégés, se reproduisent ou se reposent lors de leur parcours migratoire. Des insectes au statut de conservation défavorable y ont été observés. Enfin, les secteurs arbustifs sont des zones de refuges, d’abris, de repas, de repos ou de déplacement pour de nombreuses espèces de mammifères, d’insectes, d’oiseaux… Une zone tampon de 200 mètres autour de tous les boisements présente un enjeu modéré. Les lisières sont en effet des terrains de chasse privilégiés pour certaines espèces de chiroptères sensibles à l’éolien (noctules, pipistrelles, sérotines) Enjeu fort Le cours d’eau intermittent et sa végétation galerie au sud de l’aire d’étude présentent de forts enjeux. Des oiseaux d’eau y trouvent parfois un refuge au sein de la végétation. Cet habitat sur liste rouge est une continuité écologique directe avec les marais de la Superbe. Il s’agit également d’un des secteurs où la diversité floristique est intéressante. De plus, des gîtes à chiroptères sont potentiels au sein de la végéta ion galerie de ce cours d’eau.

Source : Envol Envirommenemt : Etude écologique relative au projet éolien de la Crayère N 0 km 1 (51) - Rapport final - Janvier 2018 Figure 5: Synthèse des enjeux écologiques de la ZIP

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 24 L’hiérarchisation des enjeux a été réalisé selon une méthodologie précise. La présence des zones Natura 2000 a été prise en compte à travers le recensement des espèces détermi- nantes pour ces zones. Les cortèges d’espèces présents dans les zones Natura 2000 a été comparé aux observations faites sur la zone de projet, permettant d’évaluer les interactions entre les zones Natura 2000 et le site du projet. Celles-ci se sont révélées comme faibles. En fait, les zones Natura 2000 on la vocation de préserver des zones d’intérêt particulièrement élevé - dans le cas présent, il s’agit des zones alluviales de la vallée de la Superbe et des milieux fermés et semi-ouverts de la forêt de la Perthe. Ces milieux sont radicalement différents des zones purement agricoles que l’on retrouve sur la zone du projet éolien. Bien que la proximité spatiale entre Natura 2000 et site du projet soit avérée, le fait que la plus part des espèces déterminantes soient inféodés aux milieux visés par la protection Natura2000 évite les interactions avec le site du projet. L’étude d’incidences Natura2000 a néanmoins recensé certaines espèces qui semblent se déplacer entre les Zones Natura 2000 et le site du projet. Les impacts sur ces espèces ont été évalués dans l’étude d’impact, concluant à des impacts très faibles à faibles. Il en est de même en ce qui concerne l’interaction entre les zones Natura2000 de la Vallée de la Superbe et la Forêt de la Perthe : six espèces avifaunistiques sont recensées dans les deux zones Natura 2000. Ces espèces risquent donc de se déplacer régulièrement entre les zones, en passant probablement par l’axe de transit repéré au Sud du site près du ruisseau. Le tableau et la carte présentées sur les pages suivantes synthétisent les espèces obser- vées sur le site et dans les zones Natura2000 et fait ressortir les interactions entre ces zones. La simple proximité entre un projet éolien et une ou plusieurs zones Natura2000 ne suffit pas pour déduire un impact significatif. Ce n’est qu’en analysant les interac- tions possibles qu’une conclusion pertinente peut être faite. Dans le présent cas, il a pu être démontré que les interactions sont faibles et ne sont pas en mesures à remettre en cause les objectifs des sites Natura2000.

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 25 Tableau des espèces contactées sur le site du projet et celles présentes dans les zones Natura2000, mettant en évidence les interactions entre les différentes zones

Espèce Présence de l’espèce Interférence entre les sites Nom vernaculaire Nom scientifique Garenne de la Perthe Marais de la Superbe Site du projet Perthe-Superbe Perhe-Site Superbe-Site Oiseaux Sizerin flammé Acanthis flammea x Autour des palombes Accipiter gentilis x x x Épervier d’Europe Accipiter nisus x x x x x x Mésange à longue queue Aegothalus caudatus x Alouette des champs Alauda arvensis x Perdrix rouge Alectoris rufa x Canard colvert Anas platyrhynchos x Pipit farlouse Anthus pratensis x Pipit des arbres Anthus trivialis x Martinet noir Apus apus x Grande Aigrette Ardea alba x Héron cendré Ardea cinerea x x x Phragmite des joncs Acrocephalus schoenobaenus x Rousserolle effarvatte Acrocephalus scirpaceus x Hibou moyen-duc Asio otus x x x x x x Œdicnème criard Burhinus oedicnemus x Buse variable Buteo buteo x x x Engoulevent d’Europe Caprimulgus europaeus x Linotte mélodieuse Carduelis cannabina x Chardonneret élégant Carduelis carduelis x Verdier d’Europe Carduelis chloris x Tarin des aulnes Carduelis spinus x x x Grimpereau des jardins Certhia brachydactyla x Mouette rieuse Chroic. ridibundus x Cigogne blanche Ciconia ciconia x Busard des roseaux Circus aeruginosus x Busard Saint-Martin Circus cyaneus x Busard cendré Circus pygargus x x x Pigeon urbain Columba livia x Pigeon ramier Columba palumbus x Corneille noire Corvus corone x Corbeau freux Corvus frugilegus x Choucas des tours Corvus monedula x Caille des blés Coturnix coturnix x Coucou gris Cuculus canorus x x x

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 26 Cygne chanteur Cygnus cygnus x Pic épeiche Dendrocopos minor x x x Pic épeiche Dendrocopos major x x x Bruant proyer Emberiza calandra x Bruant jaune Emberiza citrinella x Bruant ortolan Emberiza hortulana x Bruant des roseaux Emberiza schoeniclus x Rougegorge familier Erithacus rubecula x Faucon pèlerin Falco peregrinus x Faucon hobereau Falco subbuteo x x x Faucon crécerelle Falco tinnunculus x x x x x x Pinson des arbres Fringilla coelebs x Pinson du Nord Fringilla montifringilla x Bécassine des marais Gallinago gallinago x Geai des chênes Garrulus glandarius x Grue cendrée Grus grus x Hypolaïs polyglotte Hippolais polyglotta x x x Hirondelle rustique Hirundo rustica x Pie-grièche écorcheur Lanius collurio x Pie-grièche grise Lanius excubitor x x x Goéland leucophée Larus michahellis x Locustelle tachetée Locustella naevia x Alouette lulu Lullula arborea x Rossignol Philomène Luscinia megarhynchos x Milan royal Milvius milvius x Milan noir Milvus migrans x Bergeronnette grise Motacilla alba x x x Bergeronnette printa. Motacilla flava x x x Traquet motteux Œnanthe œnanthe x Loriot d’Europe Oriolus oriolus Mésange bleue Parus caeruleus x Mésange charbonnière Parus major x Perdrix grise Perdix perdix x Grand Cormoran Phalacrocorax carbo x Faisan de Colchide Phasianus colchicus x Rougequeue noir Phoenicurus ochruros x

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 27 Pouillot de Bonelli Phylloscopus bonelli x Pouillot véloce Phylloscopus collybita x Pouillot fitis Phylloscopus trochilus x Pie bavarde Pica pica x Pic vert Picus viridis x x x Pluvier doré Pluvialis apricaria x Grèbe huppé Podiceps cristatus x Grèbe castagneux Podiceps ruficollis x Accenteur mouchet Prunella modularis x Roitelet triple -bandeau Regulus ignicapilla x Roitelet huppé Regulus regulus x Tarier des prés Saxicola rubetra x x x x x x Tourterelle turque Streptopelia decaocto x Tourterelle des bois Streptopelia turtur x Chouette hulotte Strix aluco x x x Étourneau sansonnet Sturnus vulgaris x Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla x Fauvette des jardins Sylvia borin x Fauvette grisette Sylvia communis x Fauvette babillarde Sylvia curruca x Troglodyte mignon Troglodytes troglodytes x Merle noir Turdus merula x Grive musicienne Turdus philomelos x Grive litorne Turdus pilaris x Grive draine Turdus viscivorus x Effraie des Clochers Tyto alba x x x Vanneau huppé Vanellus vanellus x Chauve-souris Murin de Daubenton Myotis daubentoni x x x Myotis myotis x Myotis mystacinus x Myotis nattereri x Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus x x x Oreillard gris Plecotus austriacus x x x Noctule commune Nyctalus noctula x Noctule de Leisler Nyctalus leislerii x Pipistrelle de Nathusius Pipistrellus Nathusius x

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 28 • Héron cendré • Tarin des aulnes • Busard cendré • Pic épeiche • Faucon hobereau • Autour des palombes • Pie-grièche grise • Buse variable • Pic vert • Coucou gris • Effraie des Clochers • Hypolaïs polyglotte • Épervier d’Europe • Bergeronnette grise • Hibou moyen-duc • Bergeronnette printa. • Faucon crécerelle • Chouette hulotte • Tarier des prés • Épervier d’Europe • Murin de Daubenton • Hibou moyen-duc • Oreillard gris • Faucon crécerelle • Pipistrelle commune Site du projet • Tarier des prés

Marais de la Superbe Forêt de la Perte

• Épervier d’Europe • Hibou moyen-duc • Pic épeiche • Faucon crécerelle • Tarier des prés

Carte représentant les interactions avérées entre les zones Natura2000 et le site du projet

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 29 sur une approche plus qualitative puisqu’il n’y a pas de prise en compte du contexte local 6. PAYSAGE à une échelle fine, avec la constitution d’écrans potentiels tel que peuvent le produire des éléments comme le relief, les boisements ou la densité du bâti. On le voit d’ailleurs pour Sur la perception des éoliennes depuis Courcemain et les photomontages corres- le village de Courcemain dans les photomontages où les éoliennes du projet et celles des pondants : parcs alentours n’apparaissent jamais dans leur ensemble. La règle de base des études d’impact pour ce qui concerne le choix des sites de prise de vue L’estimation de la saturation tels que demandée dans les documents d’Autorisation Unique consiste à privilégier les positions où les perceptions potentielles seront les plus pertinentes reste donc toute relative. et représentatives. Le premier extrait contenu dans le document reprend une vue en entrée Plus globalement il faut considérer que l’augmentation du nombre de parc éoliens ne va du village (montage P033, pp.20-21 du dossier de compléments à la demande d’Autorisa- pas ralentir. Les récentes estimations concernant l’ampleur du réchauffement climatique (+ tion Unique de novembre 2017) et illustre l’existence d’une fenêtre au sein de laquelle appa- 7°c à l’horizon 2100 – étude conjointe du CNRS, du CEA et de Météo France de septembre raîtra le parc. On perçoit nettement qu’avec la progression vers le centre du bourg, le bâti et 2019 en vue de la préparation du sixième rapport du GIEC) amèneront forcemment à recon- la trame végétale l’accompagnant occulteront progressivement les éoliennes. Sur le second sidérer les objectifs en terme de production d’énergie renouvelable, et donc des conditions exemple (montage P034, pp.22-23), certaines parties des machines les plus proches émer- de production. Les critères actuels de déploiement de l’énergie éolienne - une des plus geront ponctuellement au-dessus des toits. Cependant, ce cliché est réalisé depuis une facile à mettre en œuvre et des plus concurentielle - seront naturellement remis en question. situation particulière qui présente le plus fort recul aux obstacles verticaux au sein du vil- lage (intersection rue de la Mairie / rue du lavoir / grande rue). Les emprises générales des voiries étant beaucoup plus resserrées dans le reste du bourg, ce type de perception sur le Sur la nécessité de photomontages complémentaires depuis le centre du bourg de parc ne pourra se reproduire. Faux-Fresnay, et la pregnance supposée du projet sur les villages les plus proches : Suite au dépôt du dossier initial en février 2016, les services de la Préfecture de la Marne ont formulé en juillet de la même année une demande de compléments comprenant un Sur la saturation visuelle : certain nombre de points, notamment en ce qui concerne le paysage, et qui ont été repris L’Autorité Environnementale s’inquiète sur le fait que « (…) le projet aggrave la saturation et traités de manière complète dans le complément réalisé en novembre 2017. Le cas des visuelle, dans un secteur déjà fortement équipé ». perceptions depuis Faux-Fresnay n’a pas été évoqué à l’époque dans la demande des ser- En comparaison avec d’autres régions, le développement éolien est ancien et dynamique, vices. ce qui explique la densité et le nombre de parcs en service autour du site soient élevées. Un montage existe néanmoins depuis le bourg de Faux (P044, pp.26-27 du complément), Cela s’explique par une ressource en vent importante, une structure foncière de grande le hameau du village le plus proche du site. On voit clairement le rôle que joueront l’action dimension aux servitudes faibles, et des sensibilités environnementales, paysagères et pa- conjuguée de la trame végétale et de la proximité des fronts bâtis dans le resserrement des trimoniales adaptés à l’exploitation de parcs éoliens. Ce constat a été validé par le Schéma vues et l’occultation des éoliennes du projet depuis le centre-bourg, comme pour la plupart Régional Eolien de Champagne-Ardenne de 2012 a considéré le secteur comme favorable. des villages les plus proches du site qui reprennent une typologie de village-rue s’étendant Autour du site on retrouve donc un maillage urbain assez lâche et un habitat très regroupé, au fond d’une vallée alluviale bordée de ripisylve. conduisant à la constitution de vastes espaces interstitiels, ce qui se traduit par la grande taille des parcs, globalement plus importante qu’ailleurs en France. Ce secteur favorable est également affecté par un phénomène de report à partir d’autres secteurs considérés comme plus sensibles. Dans un contexte de paysage très proche, un espace « vide » d’éoliennes contraste naturellement avec un espace « plus rempli ». A quelques kilomètres par exemple, on citera la proximité des Coteaux Sézannais autour desquels depuis plusieurs années tend à être instaurée une distance de retrait de quelques kilomètres. Dans ce contexte, on conçoit que les critères de saturation puissent être facilement atteints. Il est même remarquable qu’ils ne soient pas dépassés de manière plus forte ! Mais les mesures de la saturation telles que préconisées par le Schéma Régional Eolien de Champagne-Ardenne ont caractère strictement quantitatif brut. L’évaluation fait l’impasse

INTERVENT - Projet de parc éolien de Courcemain - Mémoire de réponse à l’avis de la MRAe 30