Sous-Série 5E Registres Paroissiaux Collection Des Greffes
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SERVICE DEPARTEMENTAL D'ARCHIVES DE LA MOSELLE Sous-série 5E Registres paroissiaux Collection des greffes (1637-1793) Répertoire établi par Gilles Meyer et Line Skorka Saint-Julien-lès-Metz 2008-2010 Arch. dép. Moselle (LS-JM/AK/Inventaires/5E/21.9.09) − dernière mise à jour 3.5.11 2 Introduction La sous-série 5 E des archives départementales de la Moselle est formée par les doubles des registres paroissiaux déposés aux greffes des tribunaux des bailliages royaux et ducaux. C’est pourquoi son répertoire est établi dans l’ordre des paroisses, localités qui n’ont pas toutes rang de communes aujourd’hui : cet avertissement n’est pas neutre pour le chercheur qui ne connaît pas parfaitement l’évolution des circonscriptions de vie religieuse et civile. Les renvois utiles ont été faits avec le plus de clarté que faire se pouvait. Mais ces renvois et compléments ont été limités au strict nécessaire, tant est complexe la géographie paroissiale lorraine. La consultation des documents s’effectue uniquement par l’intermédiaire d’un microfilm. Voir le catalogue des microfilms téléchargeable en ligne. Constitution de la collection Les premiers versements de ces cahiers aux archives de la Moselle datent de 1889 : il s’agissait des 66 communes de l’arrondissement de Sarrebourg (transférés par le tribunal de Saverne), soit 2 849 fascicules et 89 liasses. L’année suivante, ce fut le tour du tribunal de Metz qui versa les doubles des registres paroissiaux qu’il conservait (anciens tribunaux de Metz, Château-Salins et Vic). Un petit versement complémentaire de même provenance eut lieu en 1902. Le tribunal de Sarreguemines attendit 1903 pour verser les registres paroissiaux qu’il détenait encore (à noter quelques lacunes, comme les registres de Zetting). Malheureusement les archives du greffe du tribunal de première instance de Thionville avaient brûlé dans l’incendie qui consuma le palais de justice du 22 au 24 novembre 18701. A part quelques épaves de provenance extérieure, on ne trouvera donc ici pas de documents concernant les paroisses de l’arrondissement judiciaire de Thionville, dont la seule collection subsistante, si elle existe, est communale. La collection des greffes a été complétée par des ajouts ponctuels en provenance des tribunaux − en 1912, par exemple, les registres de Guébling, Han-sur-Nied et Herny et, beaucoup plus récemment, quelques cahiers de Delme − ou encore des découvertes de doubles au cours du classement des archives déposées des communes (doubles que le curé avait oublié d’adresser au tribunal et qui étaient restés de ce fait dans la collection communale). Un répertoire numérique des 17 714 registres avait été dressé en 19242 sur la base du classement réalisé 15 ans plus tôt par ordre alphabétique de paroisses (avec les changements imposés par le remplacement des noms allemands par les noms français en cas de traduction). Mais à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les registres cotés en sous- série 5 E furent évacués par les Allemands à Heidelberg. Le rapport annuel de 1945-1946 annonce leur retour et signale la disparition des cahiers de Gélucourt, Juvelize, Ley et Neufchef. S’agissant des deux dernières paroisses, ils furent retrouvés peu de temps après (ceux de Ley étaient au musée municipal de Kaiserslautern). Les cahiers entrés après 1924 1 Rapport de l’inspecteur général Vidier du 31 décembre 1920 (Arch. dép. Moselle, 72 N 170) et du même, « Notice historique sur les archives de la Moselle » dans l’Etat général des fonds des Archives départementales, Département de la Moselle, Metz, impr. lorraine, 1928, p. XIX. 2 Rapport de l’archiviste départemental de 1924 : « Le classement de la série E commencé dans l’exercice précédent a été achevé au cours de celui-ci ; nous avons estampillé, numéroté, étiqueté les 17 714 registres de la sous-série 5 E ». Arch. dép. Moselle (LS-JM/AK/Inventaires/5E/21.9.09) − dernière mise à jour 3.5.11 3 avaient été eux aussi cotés avec des numéros « bis » correspondant à leur ordre de classement, ainsi les 31 articles renvoyés en 1932 par les archives départementales de Meurthe-et-Moselle et reclassés en 1946 par M. Jean Rigault. La numérotation (cotation d’origine) ne tient pas compte de l’épaisseur des cahiers ou registres, mais elle a été inscrite sur les documents : quoiqu’elle n’ait plus aucune signification ni utilité, elle n’a pas été gommée. Législation applicable et période couverte Outre les vicissitudes dues aux événements (déménagements, destructions accidentelles), la collection départementale des registres paroissiaux reflète l’organisation administrative du territoire qui forme aujourd’hui le département de la Moselle. Alors que le pouvoir royal s’implantait dans les Trois-Evêchés entre 1552 et 1648, une grande partie du territoire appartenait au duché de Lorraine, et quelques enclaves étaient terre d’Empire. La législation française ne put donc s’appliquer avant la seconde moitié du XVIe siècle sur le territoire de l’actuelle Moselle. Il s’agit de l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, qui prescrit la tenue dans chaque paroisse d’un registre de baptêmes en langue française, complétée par celle de Blois de 1579 qui renforce notamment la police des mariages au moyen de leur enregistrement par les desservants. Entre ces deux dates avait eu lieu l’entrée du roi de France à Metz, le lundi de Pâques 1552, et le retour définitif d’une souveraineté française de fait dans cette partie occidentale de l’Empire. L’annexion des Trois-Evêchés par la France ne fut cependant ratifiée qu’en 1648 au traité de Munster. La prescription faite aux desservants de tenir en double les registres paroissiaux cotés et paraphés par les juridictions d’avril 1667 a été enregistrée au parlement de Metz (créé en 1633) au mois d’octobre 1667 ; elle fut mise en application dès 1667 dans les paroisses de la ville Metz, mais de manière beaucoup plus aléatoire dans les autres paroisses des Trois-Evêchés, souvent à partir de la fin du XVIIe siècle seulement, et avec bien des bizarreries traduites par des lacunes capricieuses entre 1690 et 1736. Car en 1736 une nouvelle ordonnance réitère les obligations des desservants de paroisses, en définissant la forme des papiers à utiliser (papier timbré pour l‘original, grosse déposée au greffe sur papier libre). A compter de 1737, les doubles des registres paroissiaux sont régulièrement déposés au greffe, pour la partie du territoire réunie à la France. En ce qui concerne les paroisses dépendant des duchés de Lorraine et de Bar, il faut attendre l’arrêt de la cour souveraine de Lorraine du 15 juin 1764 pour que les curés fassent dépôt, à l’instar de leurs collègues des Trois-Evêchés, d’un double des registres paroissiaux au greffe du bailliage. Plus de 40 % des registres de la série 5 E ne commencent donc qu’en 1765. Quelques doubles antérieurs témoignent des fluctuations de gouvernance. Comme la Lorraine a été occupée par les Français de 1670 à 1698, on peut trouver quelques doubles ici ou là (ainsi de 1689 à 1691 à Varize, à Drogny ou à Vatimont). La communauté huguenote des Evêchés s’organise dès 1561 et adopte la règle posée par le synode de Paris de 1559 sur la tenue des registres paroissiaux. Elle suit donc l’ordonnance d’avril 1667 et dépose au greffe des doubles à partir de 1668 (Metz, Courcelles-Chaussy, Lixheim). La révocation de l’édit de Nantes en 1685 met fin à cette pratique. Les protestants quittent le pays ou perdent leur existence légale et sociale et ce n’est qu’avec l’édit de tolérance de 1787 que sont tenus à nouveau des registres d’état « civil » pour les protestants (Berling, Hangviller, Lixheim, Metz, Wintersbourg). Seule la ville de Metz possède des doubles des registres relatifs à l’état « civil » de la communauté juive de 1717 à 1790, car le bailliage de Metz avait imposé à la communauté l’obligation d’enregistrer ses naissances, mariages et décès. Pour les autres communes où résidaient des familles juives, il faudra attendre l’arrêté préfectoral du 13 Arch. dép. Moselle (LS-JM/AK/Inventaires/5E/21.9.09) − dernière mise à jour 3.5.11 4 brumaire an XI (4 novembre 1802) pour un enregistrement a posteriori dans les registres d’état civil des déclarations de naissances des non catholiques. Enfin l’usager s’étonnera que tant de collections de cahiers paroissiaux s’interrompent en 1791 ou bien débordent sur 1793 : les transmissions des instructions gouvernementales sur la création de l’état civil en 1792 et la remise des cahiers d’enregistrement des baptêmes, mariages et sépultures aux maires ont dû connaître des variantes dans le nord de la Lorraine. Dans l’état actuel des recherches, cette bizarrerie est simplement signalée. Indications complémentaires Le répertoire a été ordonné dans l’ordre alphabétique des paroisses (successivement catholiques, protestantes et israélites). Lorsque le nom de la paroisse ne correspond pas au nom de la commune, celle- ci a été indiquée en complément d’analyse et un renvoi est effectué depuis le nom de la commune, comme cela a été indiqué une première fois plus haut. Un état comparatif des registres paroissiaux originaux et des doubles avait été fait et publié en 1910 par J. Richard dans l’Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Lorraine3. Avec l’éclairage de cet inventaire précis et grâce aussi aux nombreux dépôts effectués par les communes conformément aux dispositions de la loi du 21 décembre 1970, cet état sera vérifié. En effet, les destructions de la dernière guerre, les déménagements d’archives consécutifs à l’évacuation de 1939, les rénovations de mairie dans les trente dernières années, avec des transferts d’archives, et les regroupements de communes ont eu des conséquences sur la conservation des registres paroissiaux originaux.