OLARI S Science-fiction et S

Le volet en ligne Lectures 161 É. Vonarburg R. Bozzetto R. D. Nolane H. Morin Écrits sur l’imaginaire 167 N. Spehner Sci-néma 177 H. Morin D. Sernine C. Sauvé

L’ANTHOLOGIE PERMANENTE N˚ 170 DES LITTÉRATURES DE L’ IMAGINAIRE Gratuit Abonnez-vous !

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Solaris est une revue publiée quatre fois par année par les Publications bénévoles des littératures de l’imaginaire du Québec. Fondée en 1974 par Norbert Spehner, Solaris est la première revue de science-fiction et de fantastique en français en Amérique du Nord. Ces pages sont offertes gratuitement. Elles constituent le Supplément en ligne du numéro 170 de la revue Solaris. Toute reproduction – à l’exclusion d’une impression unique en vue de joindre ce supplément au numéro 170 de Solaris –, est strictement interdite à moins d’entente spécifique avec les auteurs et la rédaction. Les collaborateurs sont responsables de leurs opinions qui ne reflètent pas nécessairement celles de la rédaction. Date de mise en ligne: avril 2009 © Solaris et les auteurs Alfred Boudry et les Gaillards d’Avant de mains, les membres d’un atelier La Bibliothèque nomédienne d’écriture se tenant à Montpellier. Nantes, L’Atalante, 2008, 640 p. Et pourtant, les diverses parties du Et s’il existait en plein milieu de texte (qui nous font voyager dans le l’Atlantique, là où se trouve le fa- temps depuis la découverte des meux « pot au noir », un énorme Amériques jusqu’à aujourd’hui) continent jamais découvert, ou bel s’articulent parfaitement, avec tout et bien découvert, mais tenu secret un jeu d’échos et de correspondances au cours des siècles pour des rai- qui donnent le tournis par tout ce sons… qu’on essaie d’élucider qu’elles suggèrent sans jamais, bien dans ce livre ? À partir de cette sûr, le révéler. prémisse, Alfred Boudry et ses com- Ce « livre mosaïque » est à la plices ont produit un des livres les fois une utopie, une histoire parallèle (ou « uchronie »), de la philosophie, plus jouissifs qu’il m’ait été donné un pastiche aimant du roman de lire ces derniers temps, et qui d’aventures, des récits de voyage redore à mes yeux le terme désor- héroïques (peut-être la partie la mais galvaudé de « fusion » plus faible, relativement au reste, lorsqu’il est appliqué aux ce qui met déjà la barre assez haut), dits populaires. Sa création semble des exposés scientifiques et des une gageure, puisque le livre a été enquêtes sur un mystère. Le tout produit par une quinzaine de paires avec un délicieux humour pince- sans-rire, mais en posant aussi des questions extrêmement sérieuses sur les conditions de toute connais- sance, à travers des relations de voyages, des articles de revues spé- cialisées (souvent désopilants), des lettres, des journaux – documents où il est parfois bien difficile de départager le vrai et l’inventé, et cela fait partie du plaisir proprement uchronique de la chose. Les ama- teurs de science-fiction déjantée remarqueront qu’on se trouve dans les parages de Borgès (« Tlön Uqbar 162 SOLARIS 170 Orbis Tertius » plus que « La Biblio- rattache à la par la magie thèque de Babel ») autant que de et par l’invention de la femme sans Stanislas Lem et de sa bibliothèque ombre. solarienne (Solaris le livre, pas le Dans un pays sans nom, dont on film), de ses faux articles d’encyclo- nous montre seulement une ferme pédie du futur ou de ses critiques et une auberge, vivent des sala- de livres inexistants (Imaginary mandres et des psaarons. Ce sont Magnitude, Mortal Engines). Les des sortes de monstres marins im- autres devraient se laisser prendre placables. On trouve un frère et sa sans réticences aux plaisirs de la sœur qui ont la possibilité de de- fiction – et de la méta-fiction – qui venir invisibles, et un autre couple propulsent cet OVNI littéraire. À fraternel avec une guérisseuse, et mettre donc dans la bibliothèque à son frère qui parle avec son chien et côté des ouvrages cités ci-dessus, se sert de lui pour connaître la vé- mais aussi du Dictionnaire des lieux rité des discours et des sentiments. imaginaires d’Alberto Manguel… Le psaaron, après qu’on lui a eu Élisabeth VONARBURG volé un collier fait de ses larmes, a maudit la ferme du frère qui parle au chien: l’homme subit l’absence Emily Gee de pluie, la mort de ses brebis. La Voleuse sans ombre Chaque année, le psaaron vient de- Paris, Bragelonne, 2009, 401 p. mander son collier ou bien il viole La fantasy a essaimé dans tous l’un des deux fermiers. Ceux-ci sont les pays, et en pour preuve une dans l’impossibilité de rendre le écrivaine néo-zélandaise qui nous collier, car une voleuse sans ombre propose un roman original, sans l’a donné aux salamandres. Elle ira chevaliers en armure, et sans monde le rechercher, et le fermier se sacri- médiéval rafistolé. Reste qu’il se fiera pour la libérer en faisant l’amour avec une salamandre… Cette hybridation, entre le côté rural et sentimental et les scènes de violence et de lubricité, est tem- pérée par le langage employé. On sent une voix neuve dans le domaine de la fantasy. On remarque une justesse de ton et une fraîcheur dans ce qui demeure un roman d’amour. Il est situé dans un ailleurs, avec un quatuor de personnages soumis à des épreuves, et qui finissent par se retrouver, comme dans les premiers romans hellénistiques. Une variante moderne et exotique de Daphnis et Chloé… [RB] SOLARIS 170 163 James De Mille soient ensemble dans l’au-delà. Et L’Étrange Manuscrit trouvé dans ils s’adonnent aux joies d’un canni- un cylindre de cuivre balisme sacré. Non seulement un Michel Houdiard, 2009, 320 p. monde étrange, mais un monde Après de nombreux ouvrages cri- inversé. On y trouve aussi d’étranges tiques sur la littérature étasunienne montures, des sortes d’oiseaux Roc et ses mythes, après King Kong ou issus des Mille et une Nuits, titre la revanche des mondes perdus auquel par endroits le texte fait (Houdiard, 2006) Lauric Guillaud référence. Il fait aussi références à des textes de Poe, de Verne et de traduit en français un étrange ou- bien d’autres, dont Ridder Haggard. vrage canadien publié en 1888. Il Le tout commenté par les navigateurs s’agit d’un roman, qui présente une qui ont trouvé le cylindre. bande d’amateurs de voyages qui, L’ouvrage est fort bien situé dans sur un yacht, naviguent dans le la littérature des mondes perdus et Pacifique. Ils découvrent par hasard annoté comme il se doit, avec éru- un cylindre de cuivre contenant un dition, par le traducteur. Il s’agit manuscrit sur papyrus. On y conte d’un ouvrage curieux, qui donne un les aventures d’un marin qui, après bon exemple des visions du monde un naufrage, est conduit dans divers de l’époque où, comme le narrateur mondes et peuples étranges, aux de ses aventures, on trouve un Occi- mœurs parfois curieuses avec leur dental et un fusil. Cela suffit, après amour des ténèbres. La mort y est que la poudre a eu parlé, à faire de perçue comme une bénédiction, lui, pour les « sauvages », une sorte qu’ils infligent aux amants afin qu’ils de demi-dieu d’autant qu’il sauve par là même une jeune femme d’une beauté extraordinaire dont il fait sa reine. James De Mille est l’auteur de nombreux textes et romans, mais celui-ci, qui a été publié après sa mort, est le seul qui touche à la thématique des mondes perdus. Une curiosité. Roger BOZZETTO

Paul Carta Crimes temporels Colomars, Mélis (), 2008, 413 p. Les éditions Mélis ajoutent à leur catalogue SF déjà fourni un roman sortant des sentiers battus, Crimes 164 SOLARIS 170 temporels, de Paul Carta, un livre par un vortex spatial. Mais si Mars grand format et de belle tenue sous a gardé les bonnes vieilles habitudes une couverture réussie signée de comportement humaines, toute Manchu. Paul Carta n’en est pas à violence a été éradiquée sur la Lune son coup d’essai puisqu’il a déjà par des moyens high-tech et per- publié chez le même éditeur deux sonne ne comprend donc comment romans de SF, L’Artefact sicilien un voyageur martien a pu être sau- (2001) et les deux tomes de Gens vagement assassiné dans la station una sumus (2002, devenu L’Échi- temporelle Renaissance, et personne quier des Étoiles en 2006 en un ne sait comment mener une enquête seul volume revu), d’un roman de qui presse, ce pour des raisons poli- fantasy, Petit Dieu (2004, en deux tiques. D’où l’idée de faire venir du tomes) et d’un conte de Noël pour XXe siècle la célèbre auteure de enfants, La Planète du Père Noël romans policiers sous couvert d’une (2006). expérience scientifique: le premier L’idée de base de Crimes tem- essai de translation temporelle d’un porels est que lors de sa disparition être humain dans le sens « passé- durant dix jours en décembre 1926 présent »… (dont on ne sait d’ailleurs toujours Le roman est adroitement cons- pas le fin mot), Agatha Christie aurait truit, non dénué d’humour, très été en fait enlevée par une sorte de agréable à lire et devrait ravir les navette temporelle pour venir en- amateurs d’Agatha Christie. C’est quêter sur un mystérieux crime un jeu littéraire doublé d’un vrai commis dans une station lunaire en detective novel avec toutes les règles 2398! Dans la société de ce futur, de l’époque et où la sagacité du l’humanité ne réside plus que sur lecteur est sollicitée dès le début de Mars et sur la Lune à la suite de la l’histoire. On a beau se douter de destruction de la population terrienne l’identité de l’assassin une cinquan- taine de pages avant la fin, l’auteur a une petite surprise en réserve pour les dernières pages… Quand la SF fréquente le roman policier, c’est souvent dans un style « Série noire ». Ici, on se retrouve plutôt dans un registre littéraire proche de celui des apocryphes holmésiens mâtinés de SF. Pendant quelques bonnes heures de lecture, nous allons suivre dans une base lunaire étriquée et oppressante une Agatha Christie stressée d’être soudain obligée à jouer les vrais détectives dans un monde qui lui est totalement étranger, mais une SOLARIS 170 165 Agatha Christie plus vivante que nature. Les éditions Mélis ne sont pas distribuées au Québec, mais on peut sans problème commander ce livre par l’intermédiaire des grandes li- brairies française en ligne au prix de 22 euros + port. [RDN]

Marc Saccardi Amateur d’insolite et scribe de miracles : Jacques Bergier (1912-1978) Paris, L’Œil du Sphinx, 2008, 188 p. Joseph Altairac présente… Jacques Bergier : L’Aube du magicien Marc Saccardi d’expédier à grande Paris, L’Œil du Sphinx, 2008, 392 p. vitesse l’influence pourtant essen- Le Jacques Bergier, résistant tielle de Jacques Bergier dans le et scribe des miracles, de Charles monde éditorial de la SF en France Moreau (publié à mon instigation entre les années 1950 et 1970, mais en 2002 au Québec aux éditions comme c’est un des points les plus MNH/Anthropos), est resté long- développés dans le livre de Charles temps l’unique biographie de notre Moreau (lui aussi trop court, mais illustre personnage mais, bonne pour des raisons de format imposé nouvelle, voici que L’Œil du Sphinx en par l’éditeur…), on peut dire que les publie une autre, tirée d’un travail deux auteurs sont donc ici complé- universitaire soutenu à l’Université mentaires. Les importantes annexes de Jussieu en 1991 et signée Marc du livre de Marc Saccardi, qui oc- Saccardi : Amateur d’insolite et cupent toute la seconde moitié de scribe de miracles : Jacques l’ouvrage, présentent, elles, des do- Bergier (1912-1978). cuments passionnants, à commencer La biographie proprement dite par un fac-similé du fameux et caus- ne couvre que la moitié du livre, en tique chapitre de l’autobiographie de texte plutôt serré, agréable à lire et, Jacques Bergier (Je ne suis pas une comme l’ensemble de l’ouvrage, légende) concernant la revue Pla- bien illustré par des documents sou- nète, chapitre supprimé au dernier vent peu ou très peu connus. Si elle moment pour des raisons « diplo- n’apporte pas de « révélations » au matiques » et resté jusque-là inédit. lecteur un peu spécialisé, elle cons- À cela s’ajoutent quelque trente titue une excellente façon de décou- pages de reproductions de divers vrir un peu plus en profondeur le projets datant des années 1960- coauteur le plus mythique du Matin 1970, de livres jamais publiés ou des Magiciens. On reprochera à parus modifiés, notamment pour la 166 SOLARIS 170 collection « L’Aventure Mystérieuse » chez J’ai Lu. Plus que dans le texte biographique, c’est dans cette se- conde moitié du livre que se trouvent les véritables pépites en matière d’in- formations sur la foisonnante activité littéraire de Jacques Bergier. On l’aura donc compris: une lecture qui s’im- pose. Sous la direction éclairée de Joseph Altairac, voici maintenant L’Aube du magicien, un beau et gros livre au format Planète re- La genèse du Matin des magi- groupant 118 articles et critiques de ciens se trouve dans ces pages, livres publiés par Jacques Bergier mais aussi celle de la notion de entre 1948 et 1960 (presque 300 « réalisme fantastique » par laquelle pages sur deux colonnes…). Cet Jacques Bergier reliait l’imaginaire, ensemble est suivi par presque 100 le fantastique et la réalité pour en pages d’annexes comportant des tirer une vision personnelle et inédite textes illustrant les polémiques ayant du monde. Un livre superbe et pas- suivi la publication de La Religion sionnant. des géants, de Denis Saurat, et Pour une commande de ces deux celle du Matin des magiciens, livres à destination de la France et plus deux longs essais, le premier de l’étranger, et dans les meilleurs de Jean-Luc Buard (les relations délais, on peut passer par la librairie Bergier/Lovecraft/Weird Tales sur Atelier Empreinte, étroitement liée fond de naissance du « réalisme à l’Œil du Sphinx: fantastique »), et l’autre de Joseph http://www.atelier-empreinte.fr Altairac (Bergier comme « cata- Richard D. NOLANE lyseur de l’imaginaire »). De nombreuses illustrations en N&B enrichissent l’ouvrage. Les textes Stephen King de Jacques Bergier, dont la plupart se Duma Key dégustent encore aujourd’hui comme Paris, Albin Michel, 2009, 650 p. du petit-lait pour l’imagination, pro- J’ai abordé à lecture de Duma Key viennent des revues Fiction, Sa- sans trop réfléchir à mon choix. Je tellite, Ailleurs, La Tour Saint- partais en voyage, et je me suis dit Jacques, Les Lettres Françaises que le dernier roman de King serait et Monde nouveau – Paru ou de un choix qui aurait l’avantage du préfaces/postfaces pour la collection confort éprouvé quand on lit un de poche des années 1950, « La auteur dont on connaît bien l’œuvre. Bibliothèque mondiale ». Beaucoup Or j’ai eu la surprise… de me faire de ces textes étaient jusque-là qua- surprendre par l’auteur, un plaisir siment introuvables. pour un lecteur éclairé. SOLARIS 170 167 Duma Key, dans l’œuvre de King, se situe dans la même veine que Lisey’s Story puisqu’il explore cer- tains thèmes similaires, dont celui de l’art… hanté, ou de l’artiste entiè- rement possédé par son art. Il explore aussi – et beaucoup – les relations interpersonnelles. C’est cet aspect, relativement « nouveau » chez King, qui est le plus surprenant, puisque l’auteur le fait avec une justesse qui va chaque fois droit au but. Même si Duma Key ne s’élève pas au niveau de Lisey’s Story, c’est un roman très habile, bien ficelé, mys- térieux et touchant à la fois. On y raconte l’histoire d’Edgar Freemantle, un impact sur le monde réel. Edgar un homme de cinquante ans, qui a-t-il du talent ou est-il un simple vient de subir un important accident outil ? Duma Key explore habi- sur un chantier de construction géré lement les deux possibles, alternant par son entreprise. Il en ressort avec scènes réalistes et éléments fantas- un bras en moins, un divorce en plus tiques. et souffrant d’aphasie et d’amnésie partielle. Misant sur les conseils de L’art possédé est une thématique son psychologue, Edgar opte pour qui convient bien à King. Et le regard un changement de décor et loue sur la création que King a entrepris il une villa sur une des îles des Keys y a plusieurs années se poursuit en Floride, Duma Key. Le même psy donc, avec un biais fantastique qui lui ayant conseillé de se remettre à est le bienvenu. Personnellement, un hobby, Edgar se met à dessiner, je ne le dirai jamais assez, King puis à peindre. Au fil des semaines, s’améliore avec l’âge; il est à la fois il reprend la forme par de longues plus touchant, plus posé dans ses marches sur la plage, fait la con- intrigues, et plus profond dans les naissance de ses lointains voisins; idées qu’il explore. Si la thématique la vieille miss Elisabeth Eastlake et de Duma Key ne se démarque pas Jerome Wireman, un ex-avocat qui du reste de son œuvre, la manière de lui sert de gardien et d’homme à raconter l’histoire et de développer les tout faire. Edgar se lie d’amitié avec personnages a évolué énormément. Wireman, sans se douter que le King nous dérange désormais avec passé d’Elisabeth Eastlake viendra des éléments subtils et de moins en les hanter tous. moins gore, ce qui – de mon point Les dessins et peintures d’Edgar de vue – est beaucoup plus efficace deviennent rapidement plus sombres, et plus durable. Le talent d’Edgar noirs, et… exigeants, au point d’avoir n’est pas sans rappeler les dons de 168 SOLARIS 170 voyance de Johnny dans Dead Zone, Même si Duma Key n’est pas par exemple. Mais la comparaison dépourvu de lacunes, de quelques s’arrête pratiquement là puisque le longueurs, celles-ci me sont ap- style de la narration et des dialogues parues mineures en regard des est totalement différent. qualités du roman, riche en idées, En racontant une histoire de sur- petites et grandes. Les balles de vivant, et en mettant en scène des tennis qui sortent de nulle part et le personnages traumatisés, King suit héron qui vole à l’envers en sont son propre conseil : écrivez à pro- deux bons exemples. La faim qui pos de ce que vous connaissez. En assaille Edgar après ses séances de effet, les trois personnages prin- création est aussi très efficace ; cipaux de Duma Key, Edgar, l’artiste devant littéralement nourrir Wireman et Elisabeth, ont tous la bête. Sans oublier l’utilisation par- vécu des traumatismes qui ne sont ticulièrement frappante du « membre pas sans rappeler l’accident subi fantôme »: là où un auteur moins par King il y a une décennie, quand habile n’aurait qu’évoqué le phé- il a été happé par un camion alors nomène, King s’amuse à souligner qu’il marchait sur le bord du la frustration d’Edgar incapable chemin. Je ne cherche pas à lier cet d’aller couper les ongles de sa main événement de la vie de l’auteur à manquante, même s’il les sent con- toute sa fiction, mais il est impos- tinuer de pousser! sible de ne pas y penser quand on L’idée de faire de la Floride est en face de la description des souffrances et des handicaps subis (peut-être l’État américain le plus par Edgar ou Wireman. ensoleillé de l’imaginaire collectif) On retrouve de courts chapitres le lieu d’une histoire sombre, et d’une intitulés « How to draw a picture », île dans le golfe du Mexique son point intercalés dans la narration princi- central, est aussi une bonne idée. pale, où sont semés lentement les Ce décor, avec cette vieille villa à éléments du passé d’Elisabeth et l’abandon à l’ombre d’une végétation les informations qui permettront de tropicale dense, offre un contraste mieux saisir les événements vécus original avec l’habituel lieu des ro- par Edgar ainsi que leur impact sur mans fantastiques. ses proches. Avec ces segments On dira ce qu’on voudra sur les intercalaires, King illustre au lieu de tics d’écriture de King, mais c’est un raconter, avec une dextérité qu’il écrivain qui a du métier. Duma Key ne possédait pas il y a quinze ou est un roman qui, sans révolutionner vingt ans. Cette évolution est le , est superbement écrit, fluide, d’ailleurs la principale raison de et un plaisir de lecture du début à mon intérêt pour le King des dix la fin. dernières années. Hugues MORIN par Norbert SPEHNER

Quoi de neuf à propos de la science-fiction, du fantastique et de la fantasy? Cette rubrique, qui se veut le pendant « non fiction » de celle que vous trouvez dans le volet papier de Solaris, « Sur les rayons de l’imaginaire », vous propose un choix d’études internationales sur divers aspects de vos genres favoris. La bibliographie est divisée en trois parties: les études littéraires, qui portent donc sur la littérature fantastique et de science- fiction proprement dite, les monographies consacrées à un auteur en particulier et les essais qui traitent du cinéma ou de la télévision.

LITTÉRATURE

BERESFORD, Matthew From Demons to Dracula: The Creation of the Modern Vampire Myth London, Reaktion Books, 2008, 240 pages.

BÉTAN, Julien & Raphaël COLSON Zombies! Lyon, Les Moutons électriques, 2009, 344 pages.

BOOKER, Keith M. Red, White, and Spooked: The Supernatural in American Culture Westport (Conn.), Praeger Publishers, 2008, 232 pages.

BOOKER, Keith M. & Anne-Marie THOMAS The Science Fiction Handbook Malden (MA), Wiley-Blackwell, 2009, 352 pages.

BRASEY, Édouard L’Encyclopédie du légendaire T.1 : Trésors, artefacts et armes magiques Paris, Le Pré aux clercs, 2008, 140 pages.

COLSON, Raphaël & André-François RUAUD Science-Fiction. Les Frontières de la modernité Paris, Mnémos (Icare), 2008, 349 pages.

FRANK, Jane Science Fiction and Fantasy Artists of the Twentieth Century: A Biographical Dictionnary Jefferson (NC), McFarland, 2009, 534 pages. 170 SOLARIS 170

HENRIET, Éric B. L’Uchronie Paris, Klincksieck (50 questions 48), 2009, 232 pages.

FRIGÉRIO, Victor & Fabrice LEROY (dirs.) Géographies du fantastique, dans Études francophones Lafayette, automne 2008, 212 pages.

GRAY, William Fantasy, Myth and the Measure of Truth: Tales of Pullman, Lewis, Tolkien, MacDonald, and Hoffmann New York, Palgrave Macmillan, 2009, x, 215 pages.

KARG, Barb, Arjean SPAITE & Rick SUTHERLAND The Everything Vampire Book: from Vlad the Impaler to the Vampire Lestat – A History of Vampires in Literature, Film, and Legend Cincinnati (OH), Adams Media (Everything Series), 2009, 304 pages.

KLOSZKO, Édouard L’Encyclopédie des elfes Paris, Le Pré aux clercs, 2008, 182 pages.

LEE, A. Robert Gothic to Multicultural. Idioms of Imagining in American Literay Fiction Amsterdam, New York, et al., Rodopi, 2009, 543 pages.

MESSAC, Régis Les Premières Utopies, suivi de La Négation du progrès dans la littérature moderne Paris, Ex Nihilo, 2009, 190 pages. Éd. or.: 1938. Préface de Serge Lehman. Avant-propos de l’éditeur.

MESSAC, Régis Micromégas Paris, Ex Nihilo, 2009, 174 pages. Éd. or.: 1935.

McDONNELL, Frank The Science of Fiction and the Fiction of Science Jefferson (NC), McFarland, 2009, 224 pages. Sous-titré : Collected essays on SF Storytelling and the Gnostic Imagination. Préface de Neil Gaiman.

NIKOLIC, Misa Subjectivity and Globalisation : A Philosophical Exami- nation of Science Fiction Edmonton, Funbook Press, 2009, 200 pages.

OTFINOVSKI, Steven Science Fiction and Fantasy New York, Chelsea House Publications (Our Freedom to Read), 2009, 148 pages.

PINEAUX, Séverine Le Grand Bestiaire des légendes Morlaix, Au bord des continents, 2008, 82 pages. SOLARIS 170 171

RUDDICK, Nicholas The Fire in the Stone: Prehistoric Fiction from Charles Darwin to Jean M. Auel Middletown (Conn.), Wesleyan University Press (Early Classics of Science Fiction), 2009, 278 pages.

RUSSELL, Elizabeth (ed.) Trans/Forming Utopia Vol. 1: Looking Forward to the End Trans/Forming Utopia Vol. 2: The « Small Thin Story » New York, Berlin, et al., Peter Lang, 2009, 235 et 235 pages.

REID, Robin Anne Women in Science Fiction and Fantasy Westport (Conn.), Greenwood Press, 792 pages [2 volumes].

SABATIER, Claudine La Grande Encyclopédie des lutins, des fées, des elfes et autres petites créatures Paris, Hoëbeke, 2008, 440 pages. Coffret.

THEIS, Mary E. Mothers and Masters in Contemporary Utopian and Dystopian Literature New York, et al., Peter Lang, 2009, 192 pages.

WARNER, Marina Phantasmagoria : Spirit Visions, Metaphors, and Media in the Twenty-First Century Oxford, Oxford University Press, 2008, xviii, 469 pages.

WENK, Christian Abjection, Madness and Xenophobia in Gothic Fiction Berlin, WVB, 2008, 287 pages.

WHITEHEAD, Claire (ed.) The Fantastic: An Enduring Literary Mode Oxford, Oxford University Press, 2008, 354 pages. Numéro spécial de Forum for Modern Language Studies, vol. 44 n˚ 4, octobre 2008.

À PROPOS DES AUTEURS

ANELLI, Mel Harry, a History: The True Story of a Boy Wizard, His Fans, and Life inside the Harry Potter Phenomenon New York, , 2008, 368 pages.

AVRIL, Chloe & Kerstin SHANDS The Feminist Utopian Novels of Charlotte Perkins Gilman: Themes of Sexuality, Marriage, and Motherhood New York, The Edwin Mellen Press, 2008, 199 pages.

BAUGHAN, Michael Gray Stephen King New York, Chelsea House (Who Wrote That ?), 2009, 112 pages.

BERLYNE, John Powers: Secret Histories. A Bibliographical Cornucopia Hornsea, East Yorkshire (UK), PS Publishing, 2009, 600 pages. Sur Tim Powers. 172 SOLARIS 170

BLOOM, Harold (ed.) Mary Wollstonecraft Shelley New York, Bloom’s Literary Criticism, 2009, vii, 198 pages.

BLOOM, Harold (ed.) ’s Fahrenheit 451 New York, Bloom’s Literary Criticism, 2008, vi, 133 pages.

BURLINGAME, Jeff Edgar Allan Poe: « Deep into that Darkness Peering » Berkeley Heights (NJ), Enslow Publishers, 2009, 128 pages.

COLOMBO, Angelo & Delphine BAHUET-GACHET (dirs.) Dino Buzzati d’hier et d’aujourd’hui Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté (Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté), 2008, 476 pages.

COLFER, Eoin The Artemis Fowl Files: The Ultimate Guide to the Best- Selling Series New York, Hyperion Books, 2008, 208 pages. [Rééd.: 2004]

DICKERSON, Matthew T. Narnia and the Fields of Arbol : The Environnemental Vision of C. S. Lewis Lexington (KY), University Press of Kentucky (Culture of the Land), 2008, 312 pages.

FARRELL, Susan Elizabeth Critical Companion to Kurt Vonnegut : A Literary Reference to his Life and Work New York, Facts on File, 2008, xi, 532 pages.

FIMI, Dimitra Tolkien, Race and Cultural History : from Fairies to Hobbits New York, Palgrave Macmillan, 2009, xvi, 240 pages.

GLATIGNY, Sandra Gérard de Nerval, mythe et lyrisme de l’œuvre Paris, L’Harmattan (Critiques littéraires), 2008, 391 pages. Autre sous-titre: Configurations mythologiques dans Aurélia et Les Chimères.

GRESH, Lois H. The Fan’s Guide to Artemis Fowl: Demons, Fairies, and the Unauthorized Secrets Behind Eoin Colfer’s World New York, St. Martin’s Griffin, 2008, 192 pages.

GRESH, Lois H. The Twilight Companion: The Unauthorized Guide to the Series New York, St. Martin’s Griffin, 2008, 256 pages.

HAMMADI, Méziane Les Messages cachés de Harry Potter Paris, Alphée, 2008, 298 pages.

HEILMAN, Elizabeth E. (ed.) Critical Perspectives on Harry Potter New York, Routledge, 2009, ix, 354 pages. SOLARIS 170 173

HITE, Kenneth Tour de Lovecraft – The Tales Alexandria (VA), Atomic Overmind Press, 2008, 109 pages. Parcours critique de 51 récits de Lovecraft.

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LEVINE, Stuart & Susan F. Edgar Allan Poe/Critical Theory: The Major Documents Urbana (IL), University of Illinois Press, 2009, xii, 229 pages.

McALEER, Patrick Inside the Dark Tower Series. Art, Evil and Intertextuality in the Stephen King Novels Jefferson (NC), McFarland, 2009, 200 pages.

McLEAN, Stevens The Early Fiction of H. G. Wells: of Science New York, Palgrave Macmillan, 2009, 248 pages.

McNEESE, Tim Jorge Luis Borges New York, Chelsea House (The Great Hispanic Heritage), 2008, 119 pages.

MEYER, Stephenie The Twilight Saga: The Official Guide London (UK), Little Brown and Company, 2008, 256 pages.

MILLER, Laura The ’s Book: A Skeptic’s Adventures in Narnia London (UK), Little Brown & Company, 2008, 311 pages.

MITCHELL, Mike The Life of Gustav Meyrink Cambs (UK), Dedalus Ltd (Dark Masters Series), 2008, 196 pages.

MOONSHOWER, Candie Vivian Van Velde: Author of Fantasy Fiction Berkeley Heights (NJ), Enslow Publishers (Authors Teen Love), 2009, 128 pages.

OUELLETTE, Annik-Corona & Alain VÉZINA Frankenstein, ou Le Prométhée moderne (Mary Shelley): étude de l’œuvre Montréal, Beauchemin (Parcours d’une œuvre), 2009. 174 SOLARIS 170

ORWELL, George À ma guise Marseille, Agone, 2008, 528 pages. 80 chroniques publiées de 1943 à 1947 dans The Tribune.

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par Hugues MORIN [HM], Daniel SERNINE [DS] et Christian SAUVÉ [CS]

La Clé des possibles Après le succès des séries Grande Ourse et L’Héritière de Grande Ourse, le scénariste Fédéric Ouellet et le réalisateur Patrice Sauvé tentent le saut au grand écran. De l’opinion de ces spectateurs-ci, c’est un saut réussi. D’abord, le film La Clé des possibles réussit très bien à sur- vivre en marge de la série, en tant qu’objet cinématographique à part entière. Bien que la connaissance des trois personnages principaux ajoute au visionnement du film, il n’est pas nécessaire pour le cinéphile d’avoir suivi les séries pour comprendre ce qui se passe à l’écran. 180 SOLARIS 170 Le film s’ouvre alors que le duo Biron/Gastonne (Normand Daneau et Fanny Mallette) boucle une enquête avec Lapointe. Mais celui-ci est hanté de visions. Il apprendra rapidement qu’une vieille sorcière poursuit des médiums et les pousse à se lancer à la recherche de la Clé qui permet de voyager dans les univers formant la trame des possibles. Enrôlés malgré eux dans l’aventure, Biron et Gastonne tenteront d’aider Lapointe (Marc Messier), qui part à la recherche de la Clé, une quête tissée d’énigmes et dont l’échec signifierait sa mort. Le ton du film ne dépaysera pas les habitués de la série; le scénario offre un mélange similaire de fantastique, de polar et d’humour (heureusement retenu). En revanche, là où l’espace disponible permettait à Frédéric Ouellet de s’éparpiller à la télé (et parfois de manière malencontreuse), le format cinéma l’oblige à tisser son intrigue plus serré. Un avantage, puisque le scénariste évite de trop en faire et concentre les éléments dans un scénario compact. Le film est aussi plus linéaire que ne l’était la série; l’œuvre y gagne en cohérence. Pour l’amateur éclairé, il fait plaisir de voir un film de créateurs qui savent ce qu’ils font; c’est certainement le point le plus fort du film. La dernière partie et la conclusion permettent de boucler l’ensemble de manière satisfaisante. SOLARIS 170 181

La progression de l’intrigue n’est pas toujours égale, cependant, et les personnages résolvent un peu trop facilement quelques énigmes complexes, mais de bonnes trouvailles permettent de passer l’éponge sur ces faiblesses. Le thème des univers parallèles et le lien créé entre eux par le biais d’objets touchés simultanément par une personne dans les deux univers – ce qui éveille en elles une impression de déjà-vu – illustre ce genre de trouvailles habiles. On reprochera au scénario d’être parfois un peu bavard, répé- titif même, comme pour s’assurer que le profane a compris de quoi il était question. Pour l’amateur éclairé, ces répétitions sont superflues et freinent l’intrigue, mais elles ne sont pas abondantes. La justesse de l’interprétation et des dialogues (qui recèlent quelques joyaux) compensent certaines faiblesses passagères. (Pourquoi Charles se retrouve-t-il au cimetière ? Pourquoi les corps de Lapointe et de Christine sont-ils immobiles dans leurs baignoires respectives lorsqu’ils sont absents de cet univers-ci, alors que celui de la sorcière jouée par Marie Tifo dans la scène d’ouverture était agité de spasmes violents ? La sorcière et le garçon taciturne sont-ils de mèche avec Christine, et pourquoi?) La réalisation compétente de Patrice Sauvé n’est pas sans reproche non plus (la scène d’ouverture avec le gangster dans le port est faible et peu crédible), mais l’ensemble demeure plutôt 182 SOLARIS 170 inspiré. L’aspect visuel compense avec brio toute réserve qu’on pourrait entretenir au sujet de certaines facettes du récit. La di- rection photo, les éclairages, l’étalonnage des couleurs, les décors envoûtants, confèrent au film une ambiance digne des maîtres du fantastique. Le fait de situer l’action dans un lieu indéfini (com- posite de Vieux-Montréal, de Vieux-Québec et de non-lieu géné- rique, sombre et humide) et à une époque indéfinie (on emploie des cellulaires, néanmoins les modèles de voiture incongrus sa- botent tout point de repère) accentue le sentiment de décalage. Le caractère de certains personnages ajoute également l’im- pression d’altérité. Peut-on imaginer un couple plus déjanté que Gastonne et Biron? Christine et son mari ne semblent-ils pas sortis tout droit d’un vieux film français? En parlant des personnages, soulignons aussi le retour de Lapointe, l’ex-journaliste qui se passerait volontiers de ses pouvoirs psy; Marc Messier fait un antihéros sympathique et attachant. Les décors alternatifs des mêmes lieux dans deux univers rendent tangible une belle idée. Les ordinateurs en bois à écran tactile ou les véhicules impossibles à relier à une époque précise sont autant de facteurs qui donnent de la crédibilité à la démarche des cinéastes. Le film profite également d’un budget qui a été judi- cieusement utilisé pour réaliser des effets visuels et sonores de premier plan, tant durant les génériques que pendant le film lui- même. Bref, malgré quelques lacunes mineures, La Clé des possibles est un bon film de SFFQ – ce qui n’est pas si courant… Avouons qu’il y a dix ans, nous n’aurions pas même imaginé voir un film de SFFQ de cette qualité, précédé de la bande-annonce d’un autre film « de genre » (5150, rue des Ormes) et avec l’affiche d’un troisième à venir dans le hall du cinéma (Les Sept jours du talion). Dans les circonstances, on serait idiot de bouder son plaisir et de se priver de Grande Ourse – La Clé des possibles. [HM / DS]

Push Personne ne s’attendait à grand-chose de ce thriller paranormal destiné aux adolescents. La bande-annonce presque incohérente nous montrait Hong Kong, ville dans laquelle de jolis jeunes adultes utilisaient une variété de pouvoirs psi pour accomplir leurs objectifs. Le paranormal ayant été abandonné par la SF SOLARIS 170 183 sérieuse depuis des années, c’était un indice que Push allait plutôt s’apparenter aux bandes dessinées superhéroïques, dans le registre de la télésérie Heroes. Les premières minutes du film, desservies par un monologue contextuel pénible, une cinématographie blafarde et des dialogues ordinaires, ne font rien pour atténuer les inquiétudes. Ce n’est pas parce qu’un film est destiné à une jeune audience qu’il faut tolérer des raccourcis impardonnables. Les premières scènes d’action sont plus confuses qu’excitantes, et le vocabulaire de base utilisé par le film (avec ses Pushers, Movers, Watchers, Stichers, Wipers, etc.) réinvente péniblement des éléments SF surannés. Heureusement, les choses s’améliorent peu à peu. Une fois qu’il a dressé la liste des pouvoirs dont sont dotés les person- nages, le scénariste David Bourla accélère le rythme et complique les choses, trouvant des astuces sans cesse plus complexes pour étoffer l’affrontement entre les protagonistes, les autorités amé- ricaines qui tentent de les appréhender, et les triades locales qui préfèrent les héros plus morts que vivants… une fois qu’ils auront obtenu le McGuffin convoité par tout le monde. Les acteurs du film sont en grande partie responsables de ce regain d’intérêt. Chris Evans et Camilla Belle sont des héros sym- pathiques, Djimon Honsou est irréprochable en vilain et, surtout, Dakota Fanning surprend avec un personnage d’adolescente pleine d’épines. Les personnages secondaires sont aussi mémorables en dépit du fait que, l’action se déroulant à Hong Kong, ils sont souvent défendus par des acteurs asiatiques généralement inconnus au grand écran. 184 SOLARIS 170 Au dernier acte, Push atteint sa vitesse de croisière alors que les héros essaient d’arriver à leurs fins en déjouant ceux qui voient dans le futur. Parades et contre-parades se succèdent, et même ceux qui ont deviné la direction générale de l’intrigue ne seront pas entièrement ennuyés devant les moyens mis en scène pour aboutir à une finale satisfaisante. Les éléments superhéroïques se limitent aux pouvoirs spécifiques à chacun des personnages, et tous ceux-ci ont un rôle dans l’histoire: un des antagonistes américains, par exemple, se paie une bonne scène en aplatissant ses ennemis grâce à ses pouvoirs télékinétiques. Bref, si Push est loin d’être exempt de défauts – certains éléments de la finale montrent que les protagonistes dépendent plus du bon vouloir du scénariste que de leurs pouvoirs psi, et on peut se questionner au sujet de l’épilogue assoiffé de sang –, il demeure un film satisfaisant pour le spectateur qui garde des attentes raisonnables. Et c’est tout de même un des rares films de SF récents à ne pas être basé sur une franchise quelconque! [CS]

Knowing À quel étrange buffet sommes-nous conviés avec ce nouveau film du réalisateur Alex Proyas? Après avoir tant impressionné avec The Crow (1994) et Dark City (1998), il était passé inaperçu avec Garage Days (2002) pour finalement diviser les fans d’Asimov avec son adaptation d’I, Robot (2004). Cette feuille de route, à la fois remarquable et inégale, permettait tout de même aux ciné- philes d’entretenir des espoirs raisonnables pour son retour attendu à l’écran, cinq ans après Will Smith et ses robots rebelles. À première vue, c’est-à-dire celle proposée par la bande- annonce du film, ce thriller paranormal n’offre rien de bien neuf: une feuille de papier découverte dans une capsule temporelle enterrée cinquante ans plus tôt révèle à un astrophysicien une série de prédictions décrivant des catastrophes majeures. Mais voilà qu’il reste quelques numéros avant la fin de la série… Jusqu’ici, la mise en situation n’a rien de prometteur: prophétie et thriller de série B font si bon ménage qu’ils frôlent maintenant le cliché. Mais Alex Proyas est un réalisateur qui a déjà prouvé sa maîtrise des techniques cinématographique. Des scènes spectaculaires maintiennent l’intérêt pendant les trois quarts de Knowing. Un accident d’avion survient pendant un plan séquence terrifiant où l’on suit notre protagoniste alors qu’il tente de secourir SOLARIS 170 185

les survivants. Plus tard, un horrible accident de métro fait grincer des dents et risque même de causer quelques cauchemars. Mais tout cela n’est qu’un apéritif pour le changement de cap qui déstabilise l’audience dans les vingt dernières minutes. Le thriller paranormal se métamorphose en authentique science-fiction, avec une conclusion sans compromis qui rappelle des œuvres telles Childhood’s End ou The Forge of God. Le film évite la conclusion rapide, préférant se payer le luxe d’une finale apocalyptique spec- taculairement bien détaillée. À la tombée du rideau, le spectateur de Knowing aura donc cheminé du surnaturel contemporain au gothique de la Nouvelle- Angleterre, puis vers l’allégorie chrétienne pour enfin aboutir à de la science-fiction catastrophe pure et dure: de quoi sortir du cinéma avec le torticolis! Sur le chemin du retour, les bons souvenirs alternent avec les moins bons. Des moments sentimentaux semblent sortis d’un manuel d’écriture de scénarios hollywoodiens. L’abus des coïn- cidences met à mal notre crédulité. Le symbolisme angélique qui s’éternise lors de la finale ne sera pas bien accueilli par ceux qui avaient jusque-là bien toléré un film occasionnellement sadique. Et certaines scènes semblent avoir été écrites par un banlieusard frustré – qui d’autre soulignerait l’héroïsme d’un père de famille par l’emploi d’une décapeuse et la conduite endiablée d’une camionnette? Le fait que Nicolas Cage soit un fade protagoniste n’aide pas non plus. 186 SOLARIS 170

C’est dommage qu’il n’existe pas de fil conducteur plus cohérent à travers toute l’épopée qui, par conséquent, ressemble plus à une anthologie de séquences intéressantes plus ou moins reliées entre elles. Visuellement et conceptuellement, Knowing reste fascinant… sans être nécessairement réussi. Le genre de film destiné à ceux qui préfèrent discuter d’un film plutôt que de simplement l’apprécier pendant qu’il défile à l’écran. Si vous vous reconnaissez ici, vous savez quoi faire. [CS]

Race to Witch Mountain Les OVNIs ont-ils fait leur temps comme phénomène folklo- rique, ou sont-ils simplement en veilleuse en attendant de meilleurs jours? Le phénomène connaît des cycles périodiques: les films de SF des années 50, la vague des années 70 culminant avec Close Encounters of the Third Kind, la résurgence du motif dans les X-Files des années 90. La vague semble être à son plus creux en 2009, car les théories de conspiration s’articulent plutôt autour du 11 septembre 2001, de la crise économique ou du ré- chauffement global. Le zeitgeist du moment a des frayeurs bien plus tangibles à offrir que les petits bonhommes verts ou gris. Ces réflexions surviennent naturellement après avoir pris connaissance de ce remake de Race to Witch Mountain puisque le film, même lorsqu’il affirme son côté contemporain, semble SOLARIS 170 187 tout droit sorti des années 50, 70 ou 90. Un peu normal lorsqu’on sait que le film a été développé par les studios Walt Disney pour raviver une franchise datant des années 70 (elle-même basée sur un roman de 1968 d’Alexander Key). Quand un chauffeur de taxi est engagé par deux jeunes ado- lescents excentriques, il se retrouve pourchassé par des agents du gouvernement américain et par une entité non humaine. Se rendant compte qu’il est devenu le gardien de deux extraterrestres échoués sur Terre, il finit par faire équipe avec une physicienne pour assurer leur bon retour à la maison. Le canevas est très simple, le reste n’est que péripétie… Attention tout de même, car pour un film mettant en vedette deux adolescents de 15-16 ans (et s’adressant donc à un public plus près de 12-13 ans), Race to Witch Mountain offre un degré de violence plus élevé que les autres films dédiés à cette tranche démographique. Le chauffeur est un ex-prisonnier, les agents du gouvernement fédéral (uniformément méchants) tirent sur tout ce qui bouge, et le héros n’hésite pas à se servir des armes qui lui tombent sous la main. Clairement, quelqu’un doit penser que les choses ont évolué depuis 1975. Malheureusement, cette évolution ne s’applique pas aux élé- ments SF du film, qui demeurent aussi rudimentaires que l’on pouvait s’y attendre dans un roman jeunesse d’OVNI des années 60. Les pauvres enfants extraterrestres ont des pouvoirs psi qu’ils 188 SOLARIS 170 utilisent de façon plus spectaculaire que logique, et l’idée que le gouvernement fédéral garde un vaisseau extraterrestre sous clé est un poncif qu’il est devenu difficile d’employer sauf au second degré. Autrement dit, ce film s’adresse à des jeunes spectateurs qui ne connaissent vraiment rien en science-fiction. Pour les adultes qui les accompagnent, l’intérêt du film est plus ou moins rehaussé par une performance affable de Dwayne Johnson comme héros, et quelques épisodes un peu plus fran- chement drôles. Ceux qui sont habitués aux congrès de SF rigo- leront un peu devant l’absurdité d’une convention dédiée aux OVNIs (Whitley Streiber y apparaît pendant quelques moments), tout en remarquant que les présentations scientifiques à un véritable congrès de SF seraient nettement mieux fréquentées que dans le film. Pour le reste, c’est un film Disney un peu vieux jeu, qui remplit plus ou moins ses objectifs, dans le bon ordre, d’une façon méca- nique mais compétente. Pour un remake que personne n’avait demandé de toute façon, ce n’est pas une performance déshono- rante… [CS]