OLARI S Science-fiction et fantastique S Le volet en ligne Lectures 161 É. Vonarburg R. Bozzetto R. D. Nolane H. Morin Écrits sur l’imaginaire 167 N. Spehner Sci-néma 177 H. Morin D. Sernine C. Sauvé L’ANTHOLOGIE PERMANENTE N˚ 170 DES LITTÉRATURES DE L’ IMAGINAIRE Gratuit Abonnez-vous ! Abonnement (toutes taxes incluses): Québec: 29,72 $ (26,33 + TPS + TVQ) Canada: 29,72 $ (28,30 + TPS) États-Unis: 29,72 $US Europe (surface): 35 € Europe (avion): 38 € Autre (surface): 46 $CAN Autre (avion): 52 $CAN Nous acceptons les chèques et mandats en dollars canadiens, américains et en euros seulement. On peut aussi payer par Internet avec Visa ou Mastercard. 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Les collaborateurs sont responsables de leurs opinions qui ne reflètent pas nécessairement celles de la rédaction. Date de mise en ligne: avril 2009 © Solaris et les auteurs Alfred Boudry et les Gaillards d’Avant de mains, les membres d’un atelier La Bibliothèque nomédienne d’écriture se tenant à Montpellier. Nantes, L’Atalante, 2008, 640 p. Et pourtant, les diverses parties du Et s’il existait en plein milieu de texte (qui nous font voyager dans le l’Atlantique, là où se trouve le fa- temps depuis la découverte des meux « pot au noir », un énorme Amériques jusqu’à aujourd’hui) continent jamais découvert, ou bel s’articulent parfaitement, avec tout et bien découvert, mais tenu secret un jeu d’échos et de correspondances au cours des siècles pour des rai- qui donnent le tournis par tout ce sons… qu’on essaie d’élucider qu’elles suggèrent sans jamais, bien dans ce livre ? À partir de cette sûr, le révéler. prémisse, Alfred Boudry et ses com- Ce « livre mosaïque » est à la plices ont produit un des livres les fois une utopie, une histoire parallèle (ou « uchronie »), de la philosophie, plus jouissifs qu’il m’ait été donné un pastiche aimant du roman de lire ces derniers temps, et qui d’aventures, des récits de voyage redore à mes yeux le terme désor- héroïques (peut-être la partie la mais galvaudé de « fusion » plus faible, relativement au reste, lorsqu’il est appliqué aux genres ce qui met déjà la barre assez haut), dits populaires. Sa création semble des exposés scientifiques et des une gageure, puisque le livre a été enquêtes sur un mystère. Le tout produit par une quinzaine de paires avec un délicieux humour pince- sans-rire, mais en posant aussi des questions extrêmement sérieuses sur les conditions de toute connais- sance, à travers des relations de voyages, des articles de revues spé- cialisées (souvent désopilants), des lettres, des journaux – documents où il est parfois bien difficile de départager le vrai et l’inventé, et cela fait partie du plaisir proprement uchronique de la chose. Les ama- teurs de science-fiction déjantée remarqueront qu’on se trouve dans les parages de Borgès (« Tlön Uqbar 162 SOLARIS 170 Orbis Tertius » plus que « La Biblio- rattache à la fantasy par la magie thèque de Babel ») autant que de et par l’invention de la femme sans Stanislas Lem et de sa bibliothèque ombre. solarienne (Solaris le livre, pas le Dans un pays sans nom, dont on film), de ses faux articles d’encyclo- nous montre seulement une ferme pédie du futur ou de ses critiques et une auberge, vivent des sala- de livres inexistants (Imaginary mandres et des psaarons. Ce sont Magnitude, Mortal Engines). Les des sortes de monstres marins im- autres devraient se laisser prendre placables. On trouve un frère et sa sans réticences aux plaisirs de la sœur qui ont la possibilité de de- fiction – et de la méta-fiction – qui venir invisibles, et un autre couple propulsent cet OVNI littéraire. À fraternel avec une guérisseuse, et mettre donc dans la bibliothèque à son frère qui parle avec son chien et côté des ouvrages cités ci-dessus, se sert de lui pour connaître la vé- mais aussi du Dictionnaire des lieux rité des discours et des sentiments. imaginaires d’Alberto Manguel… Le psaaron, après qu’on lui a eu Élisabeth VONARBURG volé un collier fait de ses larmes, a maudit la ferme du frère qui parle au chien: l’homme subit l’absence Emily Gee de pluie, la mort de ses brebis. La Voleuse sans ombre Chaque année, le psaaron vient de- Paris, Bragelonne, 2009, 401 p. mander son collier ou bien il viole La fantasy a essaimé dans tous l’un des deux fermiers. Ceux-ci sont les pays, et en voici pour preuve une dans l’impossibilité de rendre le écrivaine néo-zélandaise qui nous collier, car une voleuse sans ombre propose un roman original, sans l’a donné aux salamandres. Elle ira chevaliers en armure, et sans monde le rechercher, et le fermier se sacri- médiéval rafistolé. Reste qu’il se fiera pour la libérer en faisant l’amour avec une salamandre… Cette hybridation, entre le côté rural et sentimental et les scènes de violence et de lubricité, est tem- pérée par le langage employé. On sent une voix neuve dans le domaine de la fantasy. On remarque une justesse de ton et une fraîcheur dans ce qui demeure un roman d’amour. Il est situé dans un ailleurs, avec un quatuor de personnages soumis à des épreuves, et qui finissent par se retrouver, comme dans les premiers romans hellénistiques. Une variante moderne et exotique de Daphnis et Chloé… [RB] SOLARIS 170 163 James De Mille soient ensemble dans l’au-delà. Et L’Étrange Manuscrit trouvé dans ils s’adonnent aux joies d’un canni- un cylindre de cuivre balisme sacré. Non seulement un Michel Houdiard, 2009, 320 p. monde étrange, mais un monde Après de nombreux ouvrages cri- inversé. On y trouve aussi d’étranges tiques sur la littérature étasunienne montures, des sortes d’oiseaux Roc et ses mythes, après King Kong ou issus des Mille et une Nuits, titre la revanche des mondes perdus auquel par endroits le texte fait (Houdiard, 2006) Lauric Guillaud référence. Il fait aussi références à des textes de Poe, de Verne et de traduit en français un étrange ou- bien d’autres, dont Ridder Haggard. vrage canadien publié en 1888. Il Le tout commenté par les navigateurs s’agit d’un roman, qui présente une qui ont trouvé le cylindre. bande d’amateurs de voyages qui, L’ouvrage est fort bien situé dans sur un yacht, naviguent dans le la littérature des mondes perdus et Pacifique. Ils découvrent par hasard annoté comme il se doit, avec éru- un cylindre de cuivre contenant un dition, par le traducteur. Il s’agit manuscrit sur papyrus. On y conte d’un ouvrage curieux, qui donne un les aventures d’un marin qui, après bon exemple des visions du monde un naufrage, est conduit dans divers de l’époque où, comme le narrateur mondes et peuples étranges, aux de ses aventures, on trouve un Occi- mœurs parfois curieuses avec leur dental et un fusil. Cela suffit, après amour des ténèbres. La mort y est que la poudre a eu parlé, à faire de perçue comme une bénédiction, lui, pour les « sauvages », une sorte qu’ils infligent aux amants afin qu’ils de demi-dieu d’autant qu’il sauve par là même une jeune femme d’une beauté extraordinaire dont il fait sa reine. James De Mille est l’auteur de nombreux textes et romans, mais celui-ci, qui a été publié après sa mort, est le seul qui touche à la thématique des mondes perdus. Une curiosité. Roger BOZZETTO Paul Carta Crimes temporels Colomars, Mélis (Science Fiction), 2008, 413 p. Les éditions Mélis ajoutent à leur catalogue SF déjà fourni un roman sortant des sentiers battus, Crimes 164 SOLARIS 170 temporels, de Paul Carta, un livre par un vortex spatial. Mais si Mars grand format et de belle tenue sous a gardé les bonnes vieilles habitudes une couverture réussie signée de comportement humaines, toute Manchu. Paul Carta n’en est pas à violence a été éradiquée sur la Lune son coup d’essai puisqu’il a déjà par des moyens high-tech et per- publié chez le même éditeur deux sonne ne comprend donc comment romans de SF, L’Artefact sicilien un voyageur martien a pu être sau- (2001) et les deux tomes de Gens vagement assassiné dans la station una sumus (2002, devenu L’Échi- temporelle Renaissance, et personne quier des Étoiles en 2006 en un ne sait comment mener une enquête seul volume revu), d’un roman de qui presse, ce pour des raisons poli- fantasy, Petit Dieu (2004, en deux tiques. D’où l’idée de faire venir du tomes) et d’un conte de Noël pour XXe siècle la célèbre auteure de enfants, La Planète du Père Noël romans policiers sous couvert d’une (2006).
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