lES COMPACTS LES COMPACTS 1

1. Les œuvres — clés de la musique Jean-Jacques Soleil et Guy Lelong Préface de Maurice Fleuret 2. Les grandes découvertes de la science Gérald Messadié 3. Les stars du sport Jean Boully 4. Les films — clés du cinéma Claude Beylie 5. Les grandes affaires criminelles Alain Monestier 6. Les stars du football Jean Boully

A paraître Les grands acteurs français André Sallée Les grandes figures des mythologies Fernand Comte Jean Boully

Les stars du football

Bordas Édition : Nicole Amiot Révision, correction : Laurence Giaume, Tewfik Affaî, Alain Othnin-Girard Maquette : Atelier de l'Alphabet Iconographie : Marie-Hélène Reitchlen

Achevé d'imprimer en mars 1988 par : Imprimerie Brepols, Turnhout, Belgique.

Dépôt légal 1er trimestre 1988 @ Bordas S.A., Paris, 1988 ISBN 2-04-16387-5 ISSN 0985-505-X Toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite (loi du Il mars 1957, alinéa premier de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. La loi du 11 mars 1957 n'autorise, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, d'une part, et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration. SOMMAIRE

PRÉFACE 9 Breitner Paul 47 Bremner William John 48 AVANT-PROPOS 11 Brown José Luis 48 Budzinski Robert 49 LES STARS DE A À Z Burruchaga Jorge 49 Butragueno Emilio 50 Abegglen André et Max 13 Ademir François 14 Cabrini Antonio 52 Akesbi Hassan 14 Camus Georges 52 Albert Florian 15 Ceulemans Jan 53 Alberto Carlos 16 Charlton Jacky et Bobby ...... 54 Alcazar Joseph 16 Cisowski Thadée 55 Altafini José 17 Combin Nestor 55 Altobelli Alessandro 18 Cruyff Johan 56 Amoros Manuel 21 Cubillas Teofilo 58 Andersson Gunnar 22 Cuissard Antoine 58 Andrade José Léandro 22 Curkovic Ivan 59 Antognoni Giancarlo 23 Asparoukhov Gueorguei 23 Dahleb Mustapha 59 Assad Salah 24 Dalglish Kenny 60 Aston Fred 24 Darui Julien 60 Dassaev Rinat 61 Banks Gordon 25 Didi 61 Baratte Jean 26 Di Stefano Alfredo 63 Bats Joël 27 Batteux Albert 29 Eljkaer-Larsen Preben 64 Battiston Patrick 30 Eschmann Norbert 66 Beckenbauer Franz 32 Eusebio 66 Belanov Igor 34 Facchetti Giacinto 67 Bell Joseph-Antoine 34 Fatton Jacky 67 Ben Barek Larbi 35 Fernandez Luis 68 Béréta Georges 36 Ferreri Jean-Marc 70 Best George 36 Finney Tom 70 Bettega Roberto 37 Flamion Pierre 71 Bianchi Carlos 37 Fofana Youssouf 71 Blokhine Oleg 38 Fontaine Just 73 Bocandé Jules 40 Francescoli Enzo 74 Bonhof Rainer 40 Friedenreich Artur 74 Boniek Zbigniew 41 Bonifaci Antoine 42 Garrincha Manoel 75 Boniperti Giampiero ...... 42 Gento Francisco 76 Bosquier Bernard ...... 43 Gerson 77 Bossis Maxime 44 Gigghia Alcide Edgardo ...... 77 Boszik Josef 46 Giresse Alain 78 Braine Raymond ...... 46 Guillou Jean-Marc ...... 80 Halilhodzic Vahid 80 Onnis Delio 115 Herbin Robert 81 Overath Wolfgang 115 Heylens Georges 81 Pelé 116 Hidalgo Michel 82 Pfaff Jean-Marie 118 Hiden Rudi 84 Piantoni Roger 118 Hiltl Henri 84 Piazza Oswaldo 119 Hoeness Uli 85 Piola Silvio 119 Hurst Geoff 85 Platini Michel 120 Pokou Laurent 122 Jaïrzinho 86 Prohaska Herbert 122 Johnston Jimmy 86 Puskas Ferenc 123 Jonquet Robert 87 Remetter François 124 Revelli Hervé et Patrick 124 Kaelbel Raymond 88 Riva Luigi 125 Kaltz Manfred 88 Rivelino Roberto 125 Keegan Kevin 89 Rivera Gianni 126 Keita Salif 90 Rocha Pedro Virgilio 126 Kempes Mario 91 Rocheteau Dominique 128 Kocsis Sandor* 91 Rossi Paolo 131 Kopa Raymond .... 92 Rummenigge Karl Heinz 132 Krimau 94 Rush lan 132 Krol Rudi 94 Kubala Laszlo 95 Sanchez Hugo 133 Lacombe Bernard 95 Santillana Carlos Alonso 133 Larqué Jean-Michel 96 Santos Nilton et Djalma 134 Laudrup Michael 96 Sarosi Georges 134 Leonidas Da Silva 97 Schiaffino Juan Alberto 135 Lerby Soeren 97 Schnellinger Karl Heinz 135 Lineker Gary 98 Schumacher Harald 136 Lubanski Wlodzimierz 100 Schuster Bernd 136 Scifo Enzo 137 Magnusson Roger 100 Sechehaye Frankie 137 Maïer Sepp 101 Seeler Uwe 138 Maradona Diego 102 Sekularac Dragoslav ...... 138 Marche Roger 104 Shilton Peter 139 Masopust Josef 105 Simonsen Allan 139 Matthews Stanley 105 Sindelar Mathias 140 Matder Étienne 106 Sivori Enrico Omar 140 Mazzola Valentino et Sandro 106 Skoblar Josip 141 » Mekloufi Rachid 107 Socrates 141 Michel Henri 108 Stopyra Yannick 142 Milla Roger 108 Strappe André 142 Moore Bobby 109 Suarez Luis 143 Muller Gerd 110 Susic Safet 144 j Neeskens Johan 112 Tardelli Marco 144 Netto Igor 112 Théo 145 Netzer Gunther 113 Thépot Alex 145 Nicolas Jean et Paul ...... 113 Tigana Jean 146 Timoumi Mohamed 148 Ocwirk Ernst 114 Tokoto Jean-Pierre 148 gB Odermatt Karl ...... 114 Tostao ...... 149 I José 149 LES CLUBS EUROPÉENS Trésor Marius 150 Tusseau Thierry 152 Ajax Amsterdam (Pays-Bas) 180 Anderlecht Royal Sporting Club Ujlaki Joseph 152 (Belgique) 180 Arsenal Football Club (Angleterre) 182 Van Basten Marco 153 Barcelone Football Club (Espagne) 182 Vandenbergh Erwin 153 Bayern Munich (R.F.A.) 183 Van Himst Paul 154 Benfica Lisbonne (Portugal) 184 .Vava 156 Dynamo Kiev (U.R.S.S.) 185 Verbiest Laurent 156 Everton (Angleterre) 185 Vercauteren Frank 157 Glasgow Rangers (Ecosse) 186 Vercruysse Philippe 158 Inter Milan (Italie) 186 Vignal René 158 Juventus Turin (Italie) 187 Vincent jean 159 Liverpool Football Club Vogts Berti 159 (Angleterre) 187 Vujovic Zlatko et Zoran 160 Real Madrid (Espagne) 190 Steaua Bucarest (Roumanie) ...... 190 Walter Fritz 160 Wendling Jean 161 Wright Billy 161 LES CLUBS FRANÇAIS Yachine Lev 162 Ajaccio 191 Zagalo Mario Jorge Lobo 164 Auxerre 191 Zamora Ricardo 164 Bastia 192 Zavarov Alexandre 165 Bordeaux 192 Zico 165 Brest 193 ZoffDino 166 Cannes 193 Laval 194 Le Havre 194 Lens 196 Lille 196 Lyon 197 LES ÉQUIPES NATIONALES Marseille 197 Metz 198 Angleterre 168 Monaco 198 Argentine 168 Montpellier 200 Belgique 170 Nancy 200 Brésil 170 Nantes 201 Espagne 171 Nice 201 France 171 Nîmes 202 Hongrie 174 Paris : Racing Club 202 Italie 174 Paris-Saint-Germain ...... 204 Pays-Bas 175 Reims 204 Portugal 175 Rennes 205 R.F.A 176 Rouen 205 Suède 176 Saint-Étienne 206 Suisse 177 Sète 207 Tchécoslovaquie ...... 177 Sochaux 207 U.R.S.S 179 Strasbourg 208 Uruguay ...... 179 T oulouse ...... 208 LES GRANDS DU FOOTBALL 209 La Coupe intercontinentale des clubs 235 LES PALMARÈS Coupes d'Afrique DU FOOTBALL MONDIAL La Coupe d'Afrique des Nations 236 Coupe du monde La Coupe d'Afrique La Coupe du monde des clubs champions : 236 depuis sa création 226 Les équipes championnes Jeux Olympiques 237 du monde 226 Le tableau d'honneur Ballon d'or 238 de la Coupe du monde 227 Les meilleurs buteurs France de la Coupe du monde 227 Le Championnat de France professionnel 239 Coupes d'Europe La Coupe de France 240 La Coupe latine 228 Les meilleurs buteurs La Coupe d'Europe du Championnat (division I) 242 des clubs champions 229 Les matches de l'équipe La Coupe d'Europe de France de 1904 à 1987 243 des vainqueurs de coupe 230 Le bilan de l'équipe La Coupe de l'U.E.F.A 231 de France de 1904 à 1987 250 La Super Coupe d'Europe 232 Les sélections en équipe Le Championnat d'Europe de France A (Le club des 30) 251 des Nations 232 Coupes d'Amérique latine La Coupe America 233 La Coupe des Libérateurs ...... 234 INDEX ...... 252 Préface

J'ai eu l'occasion de suivre sept Coupes du monde. La première se déroulait au Chili, en 1962. Eh bien, vous n'imaginez pas à quel point les choses ont évolué en vingt-cinq années. Il faut bien savoir qu'alors nous étions à peine une dizaine d'envoyés spéciaux venus de France, et que nous logions tous ensemble dans un appartement situé en plein centre de Santiago-du-Chili. C'était une sorte de pension de famille tenue par une Basque, madame Bichendaritz, où nous prenions nos repas en commun. Certes, l'équipe de France n'était pas qualifiée, mais tout de même... Côté technique, pas de direct, bien sûr ; il n'y avait pas de satellite à l'époque. Les commentaires étaient enregistrés dès la fin des matches, en différé par conséquent, car il n'y avait pas suffisamment de postes de commentaire disponibles sur le stade. Ensuite, les bandes magnétiques — son et images - prenaient le premier avion pour l'Europe, Londres ou Francfort selon les horaires. Et c'est de ces villes qu'étaient diffusés les matches, autrement dit, avec une douzaine d'heures de décalage. Oui, tout a bien changé depuis cette époque... J'ai eu également le privilège de vivre la naissance, la croissance et, hélas, les excès des Coupes d'Europe. Je crains fort que le « trop-plein » soit atteint alors que nous arrivons à l'aube des années 90. Il y a eu le Heysel, funeste avertissement, ô combien. Et depuis, ici ou là, un geste, une bombe, un envahissement de terrain qui ne laissent présager rien de bon. Comme ces soi-disants supporters massés derrière les buts et qui ne trouvent rien de plus intelligent à faire que d'injurier lâchement et bassement le gardien adverse. Question d'époque, de mentalité ou d'éducation... Les clubs anglais ont été exclus des compétitions européennes et leurs joueurs pénalisés, alors que ce sont les « supporters » qui portent le mal en eux. Pas tous, bien sûr, mais un trop grand nombre, qui viennent au stade pour huer, conspuer, voire détruire tout ce qui ne porte pas les couleurs de l'équipe locale. Triste. Mais ne nous laissons pas envahir par le pessimisme ou la nostalgie, et faisons malgré tout confiance à l'être humain. Il faut le dire bien haut : j'ai eu beaucoup de chance de vivre depuis plus de quarante ans au contact de ce jeu qui peut être si merveilleux. Alors que j'étais « poussin » au Racing-Club de France, à la fin des années 40, j'ai partagé les belles heures de l'ancien et du Stade olympique de Colombes. C'était l'époque des Darui, Vignal, Baratte, Cuissard, Prouff, Hon, Grillon, Ben Barek, bientôt rejoints par Gunnar Andersson, le buteur suédois de l'. Ou encore par les fameux Rémois Marche, Jonquet, Batteux, ancêtres d'autres joueurs du Stade de Reims qui firent la gloire du club champenois : Kopa, Fontaine, Glovacki, Vincent, Piantoni... Lille, Reims, le Racing, Arsenal, Santos — le club du roi Pelé —, la Hongrie des années 50 — avec Puskas, Kocsis, Boszik, Hidegkuti. Puis Monaco, Nantes, Douis, Théo, Hidalgo déjà, Gondet, Simon. Et puis le : Real Madrid de Di Stefano et ses cinq succès en Coupe d'Europe des clubs champions, Saint-Etienne et la France en vert, le Bayern Munich et l'Ajax I Amsterdam, Beckenbauer et Cruyff, Platini et l'équipe de France, Liverpool, Maradona, et puis, et puis... j

Un livre de référence Que de souvenirs, d'abord en noir et blanc, puis en couleurs. Des victoires, des défaites, des moments de joie souvent, de tristesse quelquefois, d'émotion toujours. Quelle belle idée a eue l'ami Jean Boully de réunir tout ce joli monde dans cet ouvrage que vous vous apprêtez à dévorer. Que de bons moments vont vous revenir en mémoire ! Des joueurs, mais aussi des compétitions, des morceaux de vie, des- matches oubliés. Des clubs aussi, ou des équipes nationales, qui ont marqué leur époque. Le Brésil des années 70, avec Pelé, bien sûr, mais aussi Gerson, Carlos Alberto : ah ! ce but, ce dernier but de la finale du Mundial 1970 Brésil-Italie 1 Ou encore les Pays-Bas, à un poteau d'une victoire en Coupe du monde 1978. Côté clubs, outre ceux cités plus haut, il est à noter que les clubs français, même s'ils attendent toujours leur premier succès européen, ne sont pas oubliés dans Les Stars du football : de Reims à Bordeaux et Marseille, les époques se succèdent, avec Monaco, Nantes, Saint-Étienne, sans oublier Bastia et Sochaux, et d'autres, peut-être moins glorieux, mais qui font partie de l'histoire du football national. Avec ce livre, vous avez, en outre, en main le palmarès des grandes compétitions nationales et internationales, des plus prestigieuses (Coupe du monde, Championnat d'Europe, Coupes d'Europe) aux moins connues (Coupe latine, Coupes d'Afrique, Coupe des Libérateurs). Bref, tout, ce qu'il faut savoir sur le football dans le monde. Un livre de référence, un livre ami pour tous ceux qui aiment ce jeu magique. Un livre à emporter sur une île déserte, si l'occasion se présente. Thierry ROLAND Avant-propos Après Les Stars du sport, paru précédemment dans la collection « Les Compacts », voici Les Stars du football. Il s'agit d'une véritable encyclopédie du football. Vous y trouverez non seulement une sélection des meilleurs joueurs, mais aussi une sélection d'équipes nationales ou de clubs ayant, d'une manière ou d'une autre, contribué à l'évolution d'un sport dont personne ne saurait nier le caractère universel. Le tout complété par des palmarès permettant d'aller tout de suite à l'essentiel, en insérant tout ce beau monde dans des références incontournables et précises. Sélection, avons-nous dit ? Certes. Et là s'est posé sensiblement le même problème que pour Les Stars du sport... à la différence près, nous semble- t-ïly qu'il est possible de faire preuve d'une objectivité plus prononcée. Un mode de classement tout simple nous a permis, dans la première partie, de différencier ceux dont le nom s'inscrit définitivement dans la légende du football d'autres qui, s'ils démontrent un talent équivalent, restent, pour nous, très légèrement en retrait parfois. Les premiers se voient réserver une page, les autres une demi-page. En tout, ils sont deux cents tout juste. Par ailleurs, plus de quatre cents fiches signalétiques permettent de répertorier d'éminentes figures qui ont laissé leur empreinte sur une équipe, une nation, une compétition. Dans cette classification, on retrouve ainsi nombre de champions récents qui, sous peu, et à condition qu'ils poursuivent leur progression, auront leur place à « l'étage » au-dessus. Collectif, constructif, offensif A travers cette classification, nous avons voulu en outre refléter la petite et la grande histoire du football. S'il est de fait que le phénomène de « starification » a débuté réellement avec la première Coupe du monde, en 1930, nous ne pouvions pourtant passer sous silence l'énorme figure d'un Friedenreich, ce... Brésilien dont les exégètes les plus rigoureux s'accordent à dire que, peut-être bien, il a pu être en son temps supérieur à... Pelé soi- même 1 La présence d'un Brown, ce météore argentin qui peut-être autant que Maradona, a donné à l'Argentine — lors de la finale s'entend — sa deuxième Coupe du monde, permet ainsi de sortir de l'ombre, à partir d'un fait lumineux, une personnalité de toute évidence marquée par la destinée. L'absence, provisoire selon toute probabilité, d'un Gullitt ou d'un Madjer, par exemple, dans les deux cents du haut de tableau, s'explique par une simple demande de confirmation de leurs exploits. Et également par une comparaison personnelle avec des compatriotes (Neeskens pour l'un, Assad pour l'autre) ayant, eux, déjà profondément tracé leur sillon. Là, c'est vrai, nous ne nierons pas notre subjectivité. Et nous ne nierons pas plus notre penchant vers un football à la fois collectif, constructif et offensif. Un football où la fin ne saurait jamais, et en aucune manière, justifier l'emploi de n'importe quel moyen. Où le respect de l'adversaire, du partenaire et de l'arbitre restent des principes intangibles. Où l'amour du beau peut se conjuguer avec une efficacité de tous les instants. Bref un football de création permanente, un football romantique, d'où nous avons voulu extraire les éléments les plus purs, les plus caractéristiques, les plus significatifs. Le football est un monde en constante évolution. Les techniques varient, les joueurs passent, mais son caractère de formidable moyen d'expression collectif permettant aux hommes de tous les pays de communier reste et restera, immuablement. Et si, dans une humble mesure, à travers ses « phares », nous avions pu contribuer à vous le faire mieux connaître de l'intérieur, et donc à l'aimer mieux, alors nous aurions atteint le but que nous nous sommes fixé. Jean BOULLY LES STARS DU FOOTBALL DE A à Z Abegglen Max et André Suisse, nés à Neuchâtel, 1902-1970, 1909-1944 Attaquants La conquête de Paris Deux frères helvétiques, canonniers émérites, étonnèrent le public parisien dans les années 1930. Entraîné par le Français Gilbert Gress, un club helvétique porte Max : CH. DE SUISSE 1927, 1928, Jean Abegglen un nom inusité : Neuchâtel 1931,1937,1939 ; COUPE DE SUISSE Frère aîné de Max et Xamax, dont l'origine est éton- 1926, 1927, 1932, 1937, 1938, d'André, Jean Abeg- nante. « Xam » était en fait le 1940 (Grasshoppers de Zurich) ; glen — né le 6 mars diminutif de Max, le prénom J.O. 1924 : finaliste (Suisse). 1899, à Neuchâ- d'un des illustres frères Abeg- André : CH. DE SUISSE 1931 ; tel — fut aussi un glen... d'où Xamax ! COUPE DE SUISSE 1932,1934 (Gras- excellent joueur, qui shoppers de Zurich) ; CH. DE connut à trois reprises . Trajectoires FRANCE 1935 et COUPE DE FRANCE les joies de la sélec- surprenantes 1937 (Sochaux). tion nationale (en C'est suffisamment dire la répu- 1925 et 1926). tation dont jouissait cet artilleur exploits presque sur com- redoutable, plutôt petit et dont mande ! Meilleur buteur du les tirs aux trajectoires « tarabis- Championnat de France 1935 cotées » médusaient souvent les (30 buts) au sein du FC Sochaux, infortunés gardiens de but adver- il devançait d'un but son coéqui- ses. pier Roger Courtois avec lequel C'est ainsi qu'il a inscrit 33 il formait un duo célèbre. buts en 68 sélections dans l'équipe suisse. Son heure de . Festival gloire se situa en 1924, durant en Coupe du monde le tournoi de football des Jeux Il se mit particulièrement en olympiques de Paris. Il fut l'âme évidence avec la sélection suisse d'une formation qui ne s'inclina qui se comporta magnifique- qu'en finale (3-0) face aux Uru- ment durant la Coupe du monde gayens. 1938. C'est ainsi qu'il inscrivit deux des quatre buts de la vic- . De « Xam » toire helvétique face à l'Allema- L'avant-guerre... à « Trello )) gne (4-2), en huitième de finale. De nombreux absents Max Abegglen a opéré successi- lors de la Coupe du vement à Neuchâtel et à Lau- . Un environnement monde 1938, à sanne Sports, avant de trouver la d'artistes Paris : l'Espagne, où consécration aux Grasshoppers Au total, il a trouvé à 30 reprises la guerre civile faisait de Zurich. Il a vécu jusqu'à 68 le chemin des buts adverses dans rage, l'Autriche, an- ans, succombant le 26 août 1970, le cadre de ses 52 sélections. A nexée par l'Allema- à Zermatt. ses côtés évoluaient des artistes gne, l'Angleterre, De sept ans le cadet de comme Lauro Amado et surtout l'Uruguay et l'Argen- « Xam », André, communément Fred Bickel (71 sélections). tine. La Seconde appelé « Trello », ne le lui cédait André Abegglen est mort à 35 Guerre mondiale en rien. C'était un éminent tech- ans, le 8 novembre 1944, à Zu- était, hélas !, pro- nicien, capable de multiplier les rich. che... Ademir François Brésil, né en 1922 Attaquant Un peuple en larmes C'était écrit : emmenés par Ademir, les Brésiliens allaient conquérir leur premier titre mondial en 1950, à domicile...

Plusieurs fois champion du Bré- remportés face à la Suède (7-1) sil, avec les équipes de Vasco et à l'Espagne (6-1). de Gama ou de Fluminense, Ademir pouvait légitimement a Le rêve envolé prétendre au titre mondial en La finale face à l'Uruguay ne 1950. Le trio magique Ademir - devait constituer qu'une forma- J aÏr - Zizinho avait insufflé une lité. D'autant plus que le Brésil confiance inaltérable à l'ensem- menait un moment 1-0 (but de ble brésilien après les succès son ailier droit Friaça). Las ! Goleador malgré les prodiges d'Ademir, Il a été sacré meilleur ce fut la défaite 2-1... Tout un buteur de la Coupe du COUPE DU MONDE 1950 : finaliste peuple se mura dans le silence et monde 1950 (8 buts). (Brésil). pleura son beau rêve envolé. Akesbi Hassan Maroc, né à Tanger, 1935 Attaquant Un échassier à l'affût Sans cesse en mouvement, aérien, incisif, flairant la bonne occasion, son jeu constituait un régal pour les connaisseurs.

Sa fragilité apparente (62 kg, crivit respectivement 17, 20, 24, 1,73 m) ne l'empêchait pas 22, 21, 23 et 24 buts de 1956 à d'être un redoutable chasseur 1957, puis de 1959 à 1963 dans de buts. Complément idéal de le Championnat de France. In extremis Henri Skiba à Nîmes, puis de à Reims, il ins- a Un as de l'esquive S'il fut, enfin, cham- Habile dans le maniement du bal- pion de France en lon, il plaçait ses tirs plus qu'il ne 1962, avec Reims, ce CH. DE FRANCE 1962 (Reims) ; 2e les appuyait. Prompt à esquiver fut d'extrême jus- en 1958, 1959, 1960 (Nîmes). les chocs, souple comme un félin, tesse, à l'issue de la COUPE DE FRANCE : finaliste en il apparaissait toujours là où on dernière journée ! 1958 (Nîmes). ne l'attendait pas. Albert Fl orian Hongrie, né à Hercegszants, 1941 Attaquant Un seigneur Il fut de ces Magyars qui eurent une lourde succession à assumer... et qui parvinrent un temps à entretenir la flamme.

La nostalgie s'était emparée de COUPE DU MONDE : quart de fina- Meilleur buteur tous ceux qui avaient suivi l'épo- liste en 1962 et 1966. J.O. : 3e Au cours de ses 75 pée des Hongrois des années en 1960 (Hongrie). COUPE 1950-1956. Et soudain, sous la DES VILLES DE FOIRE 1965. CH. DE sélections, il a mar- baguette d'un chef prestigieux, HONGRIE 1963,1964,1967,1968. qué 32 buts et a été Florian Albert, ne voilà-t-il pas COUPE DE HONGRIE 1958 (Ferenc. sacré 2e buteur (4 que l'orchestre magyar distillait varos). buts), ex aequo avec une symphonie d'un autre âge... trois autres joueurs, une symphonie qui, malheureu- de la Coupe du monde sement, à cause de graves bévues 1962. défensives, allait demeurer ina- Gelei défaillant, elle doit s'incli- chevée. ner 2-1 face à l'URSS. La performance n'aura guère a Le Brésil laminé de suite. Alors qu'il se déclare On est en 1966, pendant la « partisan de l'offensive et de Coupe du monde qui se déroule belles actions individuelles et sur le sol anglais. Liverpool ac- collectives », il est pris dans un cueille le huitième de finale op- carcan dit « réaliste » (défensif, posant le Brésil à la Hongrie, où violent...) imposé par des entraî- Ballon d'or européen les attaquants Béné, Farkas et neurs rétrogrades. Il fut élu en 1967 Rakosi permettent à Florian Al- « Ballon d'or euro- bert de donner le meilleur de lui- a Élégance péen », à la suite d'un même. Une fracture de la jambe con- vote de journalistes.. __ Et ce meilleur relève de l'art. tractée en 1969 allait lui inter- Élégant dans la moindre de ses dire à tout jamais de renouer évolutions, fin (72 kg, 1,80 m), avec le niveau mondial. Heureu- diabolique parfois dans l'inven- sement, celui que nombre d'ob- tion, le joueur de Ferencvaros servateurs ont désigné comme réalise un festival qui lui vaut « le joueur le plus élégant de une ovation du public britanni- tous les temps » avait eu le loisir que avant que la partie soit par- de démontrer la permanence du venue à sa fin. Les Brésiliens, génie. pantois, ont trouvé leur égal. Encore tout jeune, alors que Résultat final : 3-1 pour les Eu- le rondouillard Ferenc Puskas, ropéens de l'Est. Un score qui son idole, était au faîte de la aurait pu être bien plus large si renommée, lui le filiforme avait la réussite avait accompagné les su reprendre le flambeau pour Équipe du monde splendides actions offensives en- figurer en sélection dès l'âge de Il a figuré en 1968 trevues. 17 ans ! dans l'équipe de la En quart de finale, la Hongrie FIFA, battue 2-1 (un ne va pas faire mieux que quatre but de lui) par le Bré- ans auparavant. Son gardien sil. Alberto Carlos Brésil, né à Rio de Janeiro, 1947 Défenseur Le paraphe d'une œuvre d'art Il ne fut pas seulement un remarquable défenseur, célébré à l'égal d'un attaquant, il fut aussi un grand bonhomme... Nul mieux que cet arrière athlé- sur son flanc droit, il attira irré- tique (78 kg, 1,80 m), correct, à sistiblement l'ultime passe de la relance toujours très soignée, Pelé, décochant dans la foulée au sens du placement judicieux, un boulet de canon contre lequel ne méritait d'inscrire le 41 et Albertosi, le gardien italien, ne dernier but brésilien consacrant pouvait rien. Un paraphe idéal Aux États-Unis la victoire en Coupe du monde pour cette œuvre d'art qu'avait Sélectionné 72 fois 1970 de la formation qu'il com- été pour le Brésil la conquête du dans l'équipe du Bré- mandait. titre. sil, il a joué à Flumi- nense, à Santos et au m Un but historique Il avait une fois de plus « flairé » Cosmos de New York. la bonne occasion. Bien monté COUPE DU MONDE 1970 (Brésil). Alcazar Joseph France, né à Oran (Algérie), 1911 Attaquant « Pepito... et puis dix autres ! » Solidement installé dans la légende marseillaise, il fut de ces personnages aimés pour leur inimitable faconde. Intérieur droit, jouant légère- a Sans complexe ment en retrait de son avant- Il n'empêche que cet Oranais centre, il excellait dans le drib- d'origine espagnole produisit ble, tout en possédant un tir son petit effet lorsque, en bé- puissant. gayant, comme à son habitude, Grand voyageur Onze fois sélectionné en il proclama un jour :« Comment Après avoir joué dix équipe de France, il était la nous jouerons dimanche ? Il y années à Marseille à figure légendaire d'un Olympi- aura Pepito... et puis dix au- partir de 1927, il est que de Marseille, qui comptait tres ! » passé à Lille, Nice, dans ses rangs le gardien Laurent Avignon, Saint-Tro- Di Lorto, le canonnier hongrois pez et l'US Pho- Willie Kohut, le stratège Jo COUPE DE FRANCE 1935 ; 1934 : céenne. Eisenhoffer, les frères Henri et finaliste (Marseille). Max Conchy... Altafini José Italie, né à Piraciaba di Sao Paulo (Brésil), 1938 Attaquant Le « taureau » Il aura connu le rare privilège de disputer la Coupe du monde sous deux couleurs différentes : brésilienne et italienne ! N'eût été un certain Pelé, il est Treize sélections... probable que José Altafini — COUPE DU MONDE 1958 (Brésil). surnommé alors « Mazzola » — COUPE D'EUROPE DES CLUBS CHAM- Après avoir porté à PIONS 1963 (Milan AC). CH. D'ITALIE 7 reprises le maillot aurait disputé plus de trois ren- 1959, 1962 (Milan AC) et 1973 bleu et or de la sélec- contres durant la Coupe du (Juventus de Turin). tion brésilienne, Alta- monde 1958. fini a revêtu 6 fois la Quatre ans plus tard, au Chili, tenue bleue de l'Ita- on retrouvait de nouveau cet LIA avant-centre trapu (78 kg, clubs champions d'une forma- 1,76 m) lors du premier tour du tion italienne. L'adversaire en Mundial... mais cette fois dans finale était de taille. Les Portu- les rangs de l'Italie, aux côtés gais de Benfica Lisbonne des Rivera, Sivori, Maldini. l'avaient emporté en 1961 et 1962. Et rien moins que face au a Milan, Naples, Turin FC Barcelone et au Real Le parcours allait être moins Madrid. Le début avait été 216 buts en Italie brillant. A un honorable résultat difficile. A la mi-temps, Ben- Dans un championnat nul devant l'Allemagne (0-0) al- fica menait 1-0, grâce à un réputé pour sa rigueur lait succéder un désastreux et but d'Eusebio. Et puis Altafini défensive, celui d'Ita- sans appel échec face au Chili. était entré en action : égalisa- lie, il a réussi à ins- Exit le rêve, un instant caressé, tion à la 58, minute, réalisa- crire 216 buts, ce qui de conquérir une seconde cou- tion victorieuse à la 70.. est une performance ronne mondiale sous d'autres tout à fait remar- couleurs ! . Des barouds quable. Si Altafini a été naturalisé ita- incessants lien, c'est que le club italien du Sa « valeur marchande » avait Milan AC avait jeté son dévolu évolué à la hausse. D'autres sur lui à l'issue du Mundial clubs lui faisaient les yeux doux, 1958, le débauchant de Palmei- si bien qu'en 1965 il passait à ras, son club brésilien. Une riche Naples, où, aux côtés d'un au- idée. Altafini, c'était l'avant- tre Sud-Américain, l'Argentin centre type, lutteur, briseur de Omar Sivori, il continuait de défense, opiniâtre, ne renonçant perforer les systèmes défensifs jamais. Dès son arrivée, il était les mieux élaborés. sacré champion d'Italie, titre En 1972, à 34 ans, nullement qu'il renouvelait trois ans plus usé par ses barouds incessants à Longévité tard. la pointe de l'attaque, il passait Il a joué jusqu'à 38 ans Une réelle providence aussi : à la Juventus de Turin. Crédité en série A italienne, ce fonceur, que son style appa- de 23 buts, il emmenait sa forma- avant de passer dans rentait à un taureau, allait mener tion à la conquête du titre natio- le club suisse de Milan AC à la conquête de la nal... son troisième ! Chiasso, non loin de la première Coupe d'Europe des frontière. Altobelli Al essandro Italie, né à Sonnino, 1955 Attaquant Le coup de patte Dans un championnat italien grand dévoreur d'idoles, il s'impose par ses talents de buteur et par son charisme. En 1982, il était l'ultime buteur 180 km par jour d'une « Squadra azzura » qui CH. DU MONDE 1982 (Italie). COUPE Il habite Brescia, à remportait le Mundial espagnol. DE LUEFA 1986 : demi-finaliste 90 km de son lieu Pour ce faire, il avait su amortir (Inter de Milan). CH. D'ITALIE 1980 d'entraînement, l'Ap- en souplesse un bon centre de (Inter de Milan). piano Gentile, où il se l'omniprésent Conti, avant de rend chaque jour dans prendre à contre-pied un oppo- sa Ferrari rouge. Il sant, puis de tromper calmement on le considérait comme « trop y vit avec sa femme Schumacher. gentil » pour se « frotter » victo- Antonella et leur deux Quatre ans plus tard, il inscri- rieusement aux impitoyables dé- enfants : un garçon, vait le premier but du Mundial fenseurs du « Calcio ». Andrea (11 ans) et mexicain 1986. Trois autres al- une fille, Mattea laient suivre, avant l'élimination . L'influence (4 ans). face à la France. de Trappatoni A n'en pas douter, l'influence de a « Spillo M son récent entraîneur, Giovanni L'échassier (« Spillo », que l'on Trappatoni, n'y est pas étran- peut également traduire par gère. Après avoir amené la épingle) avait entre-temps pris Juventus de Turin de Michel du galon... sans pour autant Platini au sommet, ce technicien prendre du poids (65 kg, réputé excellent meneur d'hom- 1,81 m). Il en était à 28 buts en mes a entrepris de soumettre 48 sélections, dont 16 au cours l'Inter au même traitement. Le des onze dernières rencontres. résultat ne s'est pas fait attendre. En 1986, il avait ainsi inscrit 15 Il a en tout cas réussi en ce qui des 21 buts italiens, ce qui en concerne le nouveau « dynami- faisait le meilleur buteur inter- tero » attitré du fameux cham- national de la saison. pionnat italien. Doté de tous les dons sur le plan technique, tant dans la cou- . Héros verture de la balle que dans sa shakespearien Le remplaçant conduite, il peut tirer aussi bien Adulé par les bouillants « tifosi » remplacé du pied droit que du gauche. Vif (supporters), son visage aux Entré en jeu à la ge et rapide, il excelle dans les yeux perçants orné d'une barbi- minute de la finale de démarrages soudains qui sèment che confère volontiers à la Coupe du monde la panique comme dans les coups Alessandro l'allure d'un héros 1982 pour remplacer de patte meurtriers. shakespearien. Autant de parti- Graziani, il a marqué Quelle transformation chez ce cularités qui, alliées à son pur le 3e but italien à la joueur doué que d'aucuns ont talent, lui ont permis — et de 80e minute, puis est longtemps cru incapable de se quelle manière ! — de sortir de sorti à la 88e pour hisser au-delà d'un certain ni- l'anonymat. faire place à Causio. veau ! D'une manière générale, Sandro Altobelli : sa vivacité de gestes lui permet le plus souvent d'échapper aux tacles meurtriers. Ph. (c) Mühlberger S.A.M. Manuel Amoros : sa technique fouillée fait de lui un redoutable contre-attaquant. Ph. @ Stan Perec/S.A.M. Amoros Manuel France, né à Nîmes, 1962 Défenseur Tout feu tout flamme Quelle ascension pour ce fils d'immigrés espagnols élu meilleur arrière latéral de la Coupe du monde 1986, au Mexique ! Le 23 février 1982 débutait face COUPE DU MONDE 1982 : 41 ; 1986 : Dans le carré d' as à l'Italie, au Parc des Princes, 3". CH. D'EUROPE 1984 (France). Sa brillante prestation un arrière latéral gauche de tout CH. DE FRANCE 1982 et COUPE DE lors de la Coupe du juste 20 ans et dont le nom, FRANCE 1985 (Monaco). monde 1986 lui valut Manuel Amoros, ne laissait de se retrouver à la 4 e aucun doute sur ses origines place du classement espagnoles. tains, les « grands moyens », il européen de France Lourde charge qui pesait sur s'y entend pour museler des ri- Football. Une réfé- ses jeunes épaules : il devait tenir vaux huppés. la place jusque-là attribuée à Le fait qu'un jury de spécialis- rence, quand on sait l'inamovible Bossis, appelé à tes l'ait élu meilleur arrière laté- qu'il est plus difficile d'autres responsabilités au cen- ral de la Coupe du monde 1986 à un joueur de se faire tre de la défense. constitua l'éclatante reconnais- remarquer, s'il joue sance d'un talent qui se vérifiait défenseur, par rap- a Un long bail à chaque rencontre. port à un attaquant. Le Monégasque, dont l'ascen- Volontaire, voire hargneux, sion avait été fulgurante, allait c'est le type même du joueur que largement contribuer à la vic- l'enjeu électrise. Aussi habile toire (2-0) sur les voisins latins, dans la récupération défensive au point de signer un long bail que dans les montées offensives avec le onze tricolore. sur le flanc gauche, il n'hésite Deux fois demi-finaliste de la pas à s'engager pour créer la Coupe du monde, il put aussi se perturbation dans le dispositif parer du titre envié de champion adverse. d'Europe. Fort heureusement, son expulsion au début de cet . De la passe « Euro 84 » n'avait pas eu de au tacle graves conséquences sur la suite Pas très grand (1,72 m), mais de sa carrière. C'est dire si, mal- râblé, il représente assez fidèle- gré l'excellente prestation four- ment le prototype du joueur nie par son remplaçant Jean- moderne, bon dans tous les com- François Domergue, il s'était partiments du jeu, pas plus em- imposé indiscutablement dans prunté lorsqu'il s'agit d'effec- l'esprit du sélectionneur. tuer une passe ou un tacle. Il lui reste simplement à met- a Polyvalence tre au point un tir, certes puis- Il est vrai que se retrouver atta- sant, mais qui aurait tendance à Fidèle quant face à cet athlète aux gestes se perdre dans les cieux. Le Après avoir débuté à prompts et à la vitesse de course réglage ne saurait tarder. Lunel, dans l'Hérault, impressionnante n'est pas une il est passé à l'AS sinécure. Sans avoir besoin pour Monaco, où il figure autant d'utiliser, comme cer- encore en 1988. Andersson Gunnar Suède, né à Ardika, 1928-1969 Attaquant « Monsieur cinquante pour cent » Il fut l'une des plus grandes vedettes marseillaises de tous les temps, possédant un « sens du but » à peu d'autres comparable.

Chacune de ses actions à les 52 de son équipe), puis 35 en proximité du but adverse était 34 matches la saison suivante porteuse de danger. Un crochet (sur 62)... et sans tirer les pénal- vif suivi d'un tir instantané, en ties. Très vite, il devint une pleine course, et bientôt la balle idole sur la Canebière, avec sa Crise cardiaque gisait au fond des filets. Un démarche les pieds écartés, « à Ruiné, esseulé, il est scénario que Gunnar Andersson dix heures dix », comme on di- mort des suites d'une imposa dès son arrivée à Mar- sait. crise cardiaque surve- seille, en 1951. nue en pleine rue, à COUPE DE FRANCE 1954 : finaliste Marseille, en 1969. a « A dix heures dix ! » Résultat : 31 buts dès 1952 (sur (Olympique de Marseille).

Andrade José Léandro Uruguay, né à Montevideo, 1898-1954. Milieu de terrain La première « perle noire » Personne ne connaissait les Uruguayens avant les J. O. de 1924. Après, tout le monde ne jurait que par Andrade. Accueillis avec scepticisme, mense demi à la peau noire, dont voire condescendance, à Paris à les actions d'éclat en firent la l'occasion du tournoi de football première « perle noire » du foot- des Jeux olympiques 1924, les ball. D'une souplesse étonnante Uruguayens offrirent une telle et d'un sens du jeu acéré, il démonstration de brillant foot- devait attraper peu à peu « la Oublié grosse tête », régressant au fil Il est mort à 56 ans, ball qu'ils furent propulsés ipso des années. dans un asile, oublié facto sur le haut du pavois. de tous ceux qui a La « grosse tête M J.O. 1924 et 1928. COUPE DU l'avaient porté aux Le plus adulé d'entre eux fut nues. sans conteste Andrade, un im- MONDE 1930 (Uruguay). Antognoni Giancarlo Italie, né à Marsciano, 1954 Milieu de terrain L'archange du « Calcio » Rarement joueur fut plus discuté... Rarement talent fut pourtant aussi éclatant que celui de ce chérubin blond ! Quand il l'avait décidé, le bel . Des allures de dandy « archange aux pieds de ve- Sans doute lui reprochait-on une lours » — comme on l'a sur- certaine inconstance et une ab- nommé dans le « Calcio » (le sence de rouerie sur le terrain, championnat italien) — pouvait ainsi que des allures de dandy se montrer irrésistible. dans la vie. En fait, Antognoni Michel-Ange D'où vient alors qu'il fut per- était l'Artiste dans toute sa « Si Antognoni avait pétuellement discuté ? Et que splendeur. vécu au xvie siècle, rarement on le vit disputer un nul doute qu'il aurait match décisif en entier, sans COUPE DU MONDE 1982 ; 1978 : 4". été le modèle de Mi- être sorti du terrain par son CH. D'EUROPE 1980 : 3" (Italie). chel-Ange » (Jacques entraîneur ? COUPE D'ITALIE 1975 (Fiorentina). Thibert).

Asparoukhov Gueorguei Bulgarie, né à Sofia, 1943-1971 Attaquant La coqueluche de Levski Une carrière éclair et étincelante pour cet avant-centre porté en triomphe après chacun de ses matches à Sofia.

Dès l'âge de 18 ans, il s'installait . En duo avec Kolev au centre de l'attaque de Levski, Sélectionné 47 fois en équipe un club de Sofia, pour y régner nationale, il eut pour partenaire en maître absolu. Percutant, préféré Yvan Kolev, « le Kopa adroit des deux pieds comme des Balkans », 82 sélections, un de la tête, ce buteur athlétique attaquant de petite taille, mais (80 kg, 1,82 m) faisait « parler la excellent dribbleur et extrême- Accident de voiture poudre ». Au point qu'il susci- ment complet. Au sommet de la tait des ovations frénétiques cha- gloire, il a trouvé la que fois qu'il se produisait. Une mort dans un accident admiration qui n'a pas eu d'équi- Trois participations à la COUPE de voiture, le 30 juin valent depuis lors en Bulgarie. DU MONDE : 1962,1966 et 1970. 1971. Assad Salah Algérie, né à Larbaa-Naith Irathen, 1958 Attaquant Le « bourreau » des Allemands Il a été l'un des fers de lance d'un football algérien qui a su conquérir une place de choix sur l'échiquier mondial. Quelle révélation au Mundial Le roi du terrain avait été Salah 82 ! Face aux athlétiques et expé- Assad, tant par ses dribbles dé- rimentés Allemands de l'Ouest, routants que par ses passes adres- une équipe algérienne en état de sées au millimètre et toujours grâce accumulait les prouesses. intelligentes. Le football algé- Double blessure Belloumi, Madjer et surtout rien avait démontré qu'il était à Deux graves blessu- Assad tournaient à qui mieux même de se hisser au niveau des res au genou ont en- mieux autour de leurs adversai- meilleurs. travé sa carrière res. française (FC Mul- a Au « top niveau » Deux participations à la COUPE house et Paris-Saint- Résultat : 2-1 pour les Maghré- DU MONDE : 1982 et 1986 (Algé- Germain). bins devant les futurs finalistes ! rie).

Aston Fred France, né à Chantilly, 1912 Attaquant Le « feu follet » Vif comme l'éclair, insaisissable, déroutant, il constitua le prototype de l'ailier de débordement. Les fervents du vieux stade de à bien les raids les plus fous. Saint-Ouen en parlent encore Ce fils de jockey anglais fut la avec des sanglots dans la voix. grande vedette du Red Star, du Indiscutablement, le tandem RC Paris, du Stade Français, Fred Aston-André Simonyi est d'Angers et de Tours. Sélec- l'un des plus beaux que le foot- tionné à 31 reprises, « le feu Continent ball français ait produit. follet » restera l'un des meilleurs Le 28 oct. 1938, il ailiers de tous les temps. figura dans l'équipe a Fils de jockey du Continent qui fut Dribbleur émérite, déconcer- battue 3-0 par l'An- tant... même pour ses partenai- COUPE DE FRANCE 1942 ; 1946 : gleterre. res, Aston était capable de mener finaliste (Red Star). Banks Gordon Angleterre, né à Sheffield, 1937 Gardien de but Le but annulé Dans la longue lignée des grands gardiens britanniques, sobres et sûrs, il s'inscrit comme le meilleur.

Nul n'a oublié cet épisode fa- CH. DU MONDE 1966 ; 1970 : quart États-Unis meux de la rencontre An- de finaliste (Angleterre). COUPE Après avoir évolué à gleterre-Brésil du Mundial DE LA LEAGUE 1972 (Stoke City). Chesterfield, Leices- 1970. Pelé vient de placer à bout COUPE D'ANGLETERRE: finaliste en ter City et Stoke City, portant un tir terrible de la tête. 1961 et 1963 (Leicester City). il a joué aux États- Tout le monde imagine déjà la Unis en 1977, dans le balle dans les buts... sauf le club de Fort Lauder- « goal keeper » anglais Gordon (2-1), il était devenu indispensa- Banks : 1,83 m, un monstre de ble. dale Strikers. sang-froid et de coup d'œil. Une Banks était le prototype même détente instantanée et, du bout du gardien de but britannique : des doigts, il détourne in extremis sobre et flegmatique, capable le « cuir ». — à l'image d'un illustre prédé- cesseur, Franck Swift — de jail- a Intoxication lissements somptueux, évitant Un « Oh ! » de stupéfaction par- en tout cas de « faire de l'art pour court le public. Beau joueur, l'art ». Pas d'envolées gratuites Pelé dira plus tard : « Ce but, je du style "flying goal keeper". l'avais marqué, mais ce diable Postulat numéro un : soigner 73 sélections de Gordon l'a annulé ! » Cet aussi bien son placement que Il a débuté dans exploit a fait autant pour la popu- ses prises de balle, avec pour l'équipe anglaise en larité du sociétaire de Stoke City corollaire ne pas relancer à 1963, face à l'Écosse, que le trophée mondial remporté l'aveuglette. et a connu à 73 repri- en 1966. ses les honneurs de la a Décoration sélection. L'Angleterre était-elle en me- La poursuite de la carrière de sure de remporter là sa seconde Banks s'effectua sur le même Coupe du monde consécutive ? mode, où heurs et malheurs al- La question vaut d'être posée. ternaient. C'est ainsi qu'après En effet, victime d'une intoxica- avoir été désigné comme le meil- tion alimentaire, Banks ne put leur joueur anglais de l'année disputer le quart de finale perdu 1972, il subit en 1973 un grave 3-2 devant la RFA, et au cours accident de la route, perdant duquel son remplaçant Bonetti l'usage d'un œil. ne fut pas exempt de tout repro- Décoré de l'ordre de l'Em- che. pire britannique, consécration Efficace suprême de la réussite, il échoua Lors de la Coupe du . Sobre dans sa tentative d'entraîner une monde victorieuse de et flegmatique équipe... Difficile d'être, après 1966, il n'encaissa Depuis 1963, où il avait fait avoir été. Difficile de se retrou- que 3 buts : 1 en partie de la sélection anglaise ver dans l'ombre après avoir demi-finale, 2 en fi- qui, à Wembley, avait disposé connu les feux de la rampe. nale. LES COMPACTS LES STARS DU FOOTBALL M Les "stars" qui ont fait l'histoire du football moderne : Pelé, Kopa, Puskas, Yachine, Fontaine, Beckenbauer, Ben Barek, Didi, Di Stefano, Eusebio, Moore, Rossi, Platini, Giresse, Hidalgo... M De grandes équipes nationales : l'Angleterre, le Brésil, l'Italie, la Suède... ; les grands clubs européens : l'Ajax, le F.C. Barcelone, le Bayern, la Juventus, le Real... ; des clubs français : Auxerre, Bordeaux, Marseille, Monaco, Reims, Sochaux... ■ 400 "autres grands du football" ; les palmarès de la Coupe du monde depuis 1930; les palmarès européens, latino- américains, africains ; les Jeux olympiques... pour un football universel. LE PRÉFACIER : Thierry Roland, Rédacteur en chef à TF1, est l'un des meil- leurs spécialistes français du football international. LAUTEUR : Jean Boully, reporter onze années durant à "Miroir du Football", a connu bon nombre des joueurs dont il retrace la carrière. Il est, en outre, l'auteur, dans la même collection, des "Stars du sport" 1 . LES COMPACTS Des guides encyclopédiques pour tous. Une information dense, abondante, sûre. Une présentation commode et vivante, sous forme de mini-dossiers. Le plaisir d'aller à l'essentiel... et au-delà.

Couverture : Didier Thimonier Pelé (phot. Sven Simon ® S.A.M.). Espagne-Brésil (phot. Joch © S.A.M.). Platini (phot. Martini ^ S.A.M.). Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal. Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en accord avec l’éditeur du livre original, qui dispose d’une licence exclusive confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.