Delphine Vincent « – Et, ô ces voix d’enfants chantant dans la coupole ! » UDK:782.1.091“19/20“ Wagner R. Accepté pour publication en 792.54.05“19/20“ 23 août 2013 DOI: 10.2298/MUZ1315215V Article scientif que original Delphine Vincent Université de Fribourg (Suisse)
[email protected] « – ET, Ô CES VOIX D’ENFANTS CHANTANT DANS LA COUPOLE ! » DIMENSION SYMBOLIQUE DE L’ARCHITECTURE ET MISES EN SCÈNE CONTEMPORAINES DU PARSIFAL DE RICHARD WAGNER Abstrait: Parsifal représente un dilemme entre la sensualité et l’aspiration à la pureté, que Wagner a notamment synthétisé visuellement dans ses indications de décors. De nos jours, de nombreux metteurs en scène refusent ce message de renoncement à la sensualité. Cet article analyse trois spectacles contemporains (Hans Hollmann, Harry Kupfer, Nikolaus Lehnhoff) sous l’angle de la dimension architecturale, afi n de déterminer les liens entre les partis pris des metteurs en scène quant aux décors et le message donné à l’œuvre, ainsi que le rapport aux didascalies wagnériennes. Mots-clés: Parsifal, mise en scène, Hans Hollmann, Harry Kupfer, Nikolaus Lehnhoff « Das Sehnen, das furchtbare Sehnen,/das alle Sinne mir faßt und zwingt! » (Wagner 2003: 65):1 Parsifal représente un dilemme – également présent à l’esprit de son auteur vieillissant – entre sensualité et aspiration à la pureté. Il se résout en faveur d’un renoncement schopenhauerien, une philosophie dont le compositeur était devenu adepte. Richard Wagner – qui tenait à maîtriser le plus de paramètres possibles dans son œuvre – a notamment décrit, dans les didascalies, les décors censés exprimer ce dilemme: 1 « Ce désir, ce terrible désir qui saisit et contraint tous mes sens ! » (Wagner 2003: 65).