Simulacres Et Futurs Antérieurs Contributions À Une Approche Narrative Du Politique
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Faculté de Droit et de Science politique – École liégeoise de criminologie Jean Constant Département de Science politique Simulacres et Futurs Antérieurs Contributions à une approche narrative du politique Thèse de doctorat présentée par Frédéric CLAISSE en vue de l’obtention du grade de Docteur en Sciences politiques et sociales Membres du jury Monsieur Sébastien BRUNET, Université de Liège (promoteur) Monsieur Marc JACQUEMAIN, Université de Liège (membre du comité de thèse) Monsieur Claude MACQUET, Université de Liège (membre du comité de thèse) Monsieur Michel PIERSSENS, Université de Montréal (membre du comité de thèse) Monsieur Paul BACOT, Institut d’études politiques de Lyon (membre du jury) Monsieur Julien PERREZ, Facultés Universitaires Saint-Louis (membre du jury) Année académique 2011-2012 Faculté de Droit et de Science politique – École liégeoise de criminologie Jean Constant Département de Science politique Simulacres et Futurs Antérieurs Contributions à une approche narrative du politique Thèse de doctorat présentée par Frédéric CLAISSE en vue de l’obtention du grade de Docteur en Sciences politiques et sociales Membres du jury Monsieur Sébastien BRUNET, Université de Liège (promoteur) Monsieur Marc JACQUEMAIN, Université de Liège (membre du comité de thèse) Monsieur Claude MACQUET, Université de Liège (membre du comité de thèse) Monsieur Michel PIERSSENS, Université de Montréal (membre du comité de thèse) Monsieur Paul BACOT, Institut d’études politiques de Lyon (membre du jury) Monsieur Julien PERREZ, Facultés Universitaires Saint-Louis (membre du jury) Année académique 2011-2012 Remerciements J’ai contracté une dette très réelle et rigoureusement non-fictionnelle envers un grand nombre de personnes qui m’ont constamment soutenu et encouragé tout au long de ces années de thèse. Mon promoteur Sébastien Brunet m’a, le premier, convaincu de rediriger mes travaux vers le rôle du récit et de la fiction en sciences politiques et sociales ; sans sa curiosité intellectuelle, sa patience et son amitié, je n’aurais jamais pu mener cette thèse à bien. Marc Jacquemain, qui partage mon goût pour les objets fictionnels « philip-k-dickiens » et science-fictionnesques, m’a surtout donné l’envie et les moyens intellectuels de les traiter véritablement en sociologue ; je lui exprime ici toute ma reconnaissance et mon amitié, ainsi que le vœu de poursuivre notre collaboration pour longtemps. Je remercie chaleureusement Michel Pierssens de s’être souvenu d’un certain colloque Maldoror où j’exposais déjà quelques-unes des idées reprises ici, puis d'avoir accepté de rejoindre mon comité de thèse avec beaucoup de gentillesse et suivi mon travail avec intérêt et disponibilité. Mes réflexions sur Burroughs et le contrôle social ne seraient pas ce qu’elles sont sans les enseignements de Claude Macquet, à qui je suis sincèrement reconnaissant d’avoir intégré le comité. Enfin, je remercie Paul Bacot et Julien Perrez d’avoir aimablement accepté de faire partie du jury de thèse. À Catherine Zwetkoff, pour m’avoir transmis le goût de la recherche et dirigé ma thèse à une époque où elle ne portait pas encore sur la fiction et le récit, j’exprime toute ma gratitude et mon affection. À Pierre Verjans, pour m’avoir libéré de mes obligations d’assistant au cours de cette année académique, et aussi pour avoir partagé mes craintes et mes espoirs de chercheur, j’adresse toute ma reconnaissance. Une ancienne version de ce travail a été soutenue par le Fonds National de la Recherche Scientifique, dans le cadre d’un mandat d’Aspirant accompli au sein du (futur) Département de Science politique de l’ULg. Je remercie Pascal Houba, non seulement pour la fantastique opportunité qu’il m’a donnée de participer au dossier de la revue Multitudes consacré aux « contre-fictions », mais pour la grande qualité des échanges que nous avons pu avoir autour de la préparation de nos articles respectifs pour ce numéro ; 4 INTRODUCTION : PENSER AVEC LA FICTION François Dieu, de l’Institut d’Études Politiques de Toulouse, qui m’a permis d’effectuer en 2008 un séjour de six mois au Centre d’Études et de Recherches sur la Police (CERP) qu’il dirige, ainsi qu’André Lemaître qui m’avait recommandé pour ce séjour. Je dois à la bienveillance de nombreux interlocuteurs d’avoir pu améliorer mes travaux chaque fois que j’ai eu l’occasion d’en présenter des résultats intermédiaires lors de séminaires de recherche. Je tiens à remercier particulièrement Francis Chateauraynaud qui m’a accueilli deux fois, en 2001 et en 2006, à son séminaire de sociologie des controverses et des débats publics à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, pour y présenter quelques notes sur Orwell, l’emprise et la surveillance. Je remercie également les membres du Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive pour leurs remarques et commentaires lors de ces présentations, en particulier Olivier Caïra, Didier Torny et Patrick Trabal. Je remercie également Laurence Bouquiaux et Vinciane Despret qui m’ont invité à parler de la Belgique au futur antérieur à l’occasion de leur séminaire de recherche en philosophie des sciences en 2010. Je remercie enfin les participants au séminaire Empire pour leurs réactions à mon exposé sur Burroughs et le Contrôle. Ces remerciements ne seraient pas complets sans saluer mes collègues du Spiral qui co- construisent une communauté épistémique non seulement efficace et efficiente, mais aussi chaleureuse qu’un deuxième chez-soi. Faire partie de ce centre de recherches est un véritable privilège sur les plans humain et intellectuel. Gratitude et reconnaissance ! À Catherine Fallon, qui a su me recentrer sur ma thèse aux bons moments ; à Aurore François qui m’a non seulement permis de me consacrer à plein temps à l’achèvement de la thèse, mais a très gentiment relu des parties de ce texte ; à Pierre Delvenne, pour avoir élaboré avec moi un plan quinquennal scandinave, arrêté les trains entre Landen et Belfast et fait reculer la grey goo : rien que pour ça, merci ; à François Thoreau pour avoir donné un goût de pépito bleu aux STS ; à Grégory Piet pour son enthousiasme, sa gestion diligente des Après-midis de recherche en Science politique ainsi que pour son inépuisable capacité de compréhension à chaque nouveau retard pris dans nos projets ; à Jérémy Dodeigne, Kim Hendrickx, Geoffrey Joris, Céline Parotte, Nicolas Rossignol, Benedikt Rosskamp, Stéphane Rieppi, Stéphanie Rieppi-Vanhaeren, Aline Thiry : j’aurai, je vous le promets, un mot pour chacun d’entre vous ! Je n’oublie pas d’inscrire au générique mes anciens collègues et néanmoins amis du Spiral : Pascal Balancier, Yves Rogister, Bernard Cornélis, Clémence Massart, Martin Erpicum. Vos encouragements tout au long de ces années m’ont permis de tenir bon. Mention spéciale à 5 INTRODUCTION : PENSER AVEC LA FICTION Patrick « pèyon » Gillon, qui a supporté mes humeurs et a su m’extirper de ma caverne quand il le fallait. Je remercie également mes collègues du Département de Science Politique et de l’Institut des Sciences Humaines et Sociales, en particulier Min Reuchamps, Geoffrey Grandjean, Geoffrey Matagne, Patrick Italiano et Christophe Lejeune. J’ai aussi une pensée particulière pour tous ceux qui m’ont formé à l’interprétation et à l’analyse des textes littéraires durant mes études de philologie romane : Jacques Dubois, Jean- Pierre Bertrand et Jean-Marie Klinkenberg. Je pense également à René Doutrelepont, qui fut le tout premier à m’encourager dans la voie d’une sociologie de la connaissance. Merci à mon ami Frédéric Saenen qui a relu une partie de ce texte (et y a déniché une perle dont nous risquons de parler encore longtemps). Julien, Benoît, Alexandre, Eric, Philippe, Charles, Anne-Lise ont partagé mes doutes, tergiversations et angoisses existentielles sans jamais se départir de leur confiance, de leur bonne humeur et surtout de leur amitié à mon égard. La prochaine fois, c’est ma tournée ! À tous ceux que je n’aurais pas cités ici et qui, de près ou de loin, ont manifesté leur intérêt ou leur soutien ces dernières années, j’exprime toute ma gratitude. Je remercie particulièrement ma maman pour m’avoir soutenu pendant toutes ces années, ainsi que ma marraine. Je me rappelle, sans me souvenir de son nom, avoir lu un chercheur remercier toutes les personnes que l’achèvement de sa thèse « avait fait anormalement souffrir » – inoubliable expression s’il en est… J’ignore s’il y a un degré de souffrance « normale » ou tolérable en la matière. Ce que je sais, en revanche, c’est que si Charlyne n’avait pas pris bien davantage que sa juste part dans les souffrances de son thésard, ce travail n’aurait jamais pu voir le jour. Je le lui dédie du fond de mon cœur. 6 INTRODUCTION : PENSER AVEC LA FICTION INTRODUCTION : PENSER AVEC LA FICTION Dear reader! It rests with you and me, whether, in our two fields of action, similar things shall be or not. Let them be! We shall sit with lighter bosoms on the hearth, to see the ashes of our fires turn grey and cold. Charles Dickens, Hard Times 1. Fortune de guerre En janvier 1936, sous la pression intensive du lobby des vétérans de la Première Guerre mondiale, le Congrès américain votait une loi accordant à ces derniers le paiement anticipé de dix années de « bonus de guerre », de manière à soulager quelque peu leurs difficultés matérielles en ces temps de Grande Dépression. Lewis Gorin jr., étudiant en dernière année de science politique à Princeton, travaille à son mémoire sur Machiavel quand il apprend cette étonnante nouvelle. Face à ce qu’il voit comme un véritable racket cyniquement organisé par une minorité usant de son privilège moral aux dépens du Trésor américain, Gorin rumine une sorte de riposte basée sur le raisonnement suivant : si les anciens combattants d’hier peuvent percevoir dès 1936 des compensations qu’ils ne devraient toucher qu’en 1946, pourquoi les futurs combattants de demain ne pourraient-ils pas, eux aussi, toucher une avance sur les bonus que leur rapportera leur engagement dans les guerres que leur pays mènera forcément dans un avenir plus ou moins proche ? Deux mois plus tard, lors d’un goûter au Terrace Club de Princeton, Gorin partage son idée avec son ami Thomas Riggs jr.