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LES IRAVAILLEURS , DE LA METALLURGIE accusent••• LES TRAVAILLEURS DE LA METALLURGIE accusent •• •

Le Frence fut Ie berceau de l'eviefion, c'esf dons notre pays que prit noissance I'industrie eeroneutique ; depuis ce moment, l'evion n'e pas cesse de prendre une place de plus en plus importante dans la vie notionale et internationale. Pendant de Iongues ennees, nous evens occupe la premiere place dans Ie monde. Pour toutes ces raisons, tout aurait dO etre mis en ceuvre pour que I'industrie seroneutique [renceise so it en mesure de construire, en quelite et en quentite, Ie materiel indispensable qu'imposeir I'essor prodigieux de ce moyen de transport qu'est I'avion. Ce serait mal connaltre les rivelites economiques qu'entraine Ie d€lVeloppement de l'irnperielisrne, que de penser que la possession de le suprernefie aerienne n'elleif pas decheiner l'eppetir des affairistes plus soucieux de la satisfaction de le ur interet particulier que de celie de I'interet general.

DE 1919 A LA NATIONALISATION

Apres la guerre de 1914-18, le situation de I'industrie aeroneutique [renceise etait satisfaisante et le , rendait capable de grandes realisa­ tions, mais Ie desinteressernent total des avionneurs et des gouvernants pour les etudes et les recherches que necessiteir.I'utilisation de l'evion pour d'eutres fins que la guerre, devait la plonger dans une routine paresseuse. La creation d'un ministere de l'Air ne fit qu'orienter seulement vers les etudes et les recherches, mais en dedeiqnenr par contre Ie developpernent du potentiel industriel elors que ces deux donnees d'un rneme problerne sont inseparables pour Ie solutionner : Ie resultet fut le periods de le polifique, dite des « profotypes ». Par le suite, I'institution des marches de primes fut l'occesion, pour les industriels, peu scrupuleux et egoistes, de reeliser des benefices consi­ derebles aux depens de l'Etat et, par consequent, des contri~ables. La destruction, par les plus puissants, des constructeurs finencieremenr -2- morns ;olides, aboutit a l'eliminefion de la concurrence et a la consti­ tution des monopoles de fait : la SOCIETE GENERALE AERONAUTI· QUE groupant la Lorraine. , S.E.C.M., Amiot, C.A.M.S., Nieu­ port et la S.A.B. et Ie GROUPEMENT AERONAUTIQUE INDUSTRIEL qui comprenait Brequef, Hispano, Renault, l.iore-Olivier et .

DE LA NATIONALISATION A 1940

A la veille de la nationalisation, I'industrie aeronautique "se trouvait dans une situation voisine de I'artisanat, Ie souci de l'eccroissernent de leurs benefices ayant incite les constructeurs a faire Ie moins de depenses possibles pour l'ernelioreiion des moyens de production. Au moment de la nationalisation, I'outillage des vingt usines des six Sccietes nationales etait evalue a 42 rni'lions, c'est-e-dire qu'il etait presque nul, ce quinous a permis d'eilleurs d'elfirmer. en 1939, que: O'est seulcinent ([cpui,s la nationalisation. qu'une industrie aero­ nautique s'est organi,sce cn , qui soit capable de construire des avions modernes cn serio. Le handicap etait done lourd lorsque fut pris Ie decret du I I aoOt 1936 portant constitution des Societes nationales de constructions aero­ nautiques. Depuis leur creation, celles-ci n'onr pas cesse d'etre I'objet des plus virulentes aHaques. Depuis ceHe epoque, conforrnernent eux- interers de la France, contre les campagnes declenchees par les hommes des trusts, notre Federation, parlant au nom des rreveil'eurs de I'industrie aeroneufique a defendu enerqiquemenr Ie principe de la nationalisation.

LE SABOTAGE ANTI NATIONAL

LE CHOMAGE DANS LES USINES AU LENDEMAIN DE 1936.

Nous denoncions evant I'opinion publique les diHerents precedes de sabotage de I'aviation [renceise. Par exemple, celui qui consistait a creer Ie ch6mage dans les usines au lendernein de 1936. C'est ainsi qu'eux ateliers « AMIOT» a Colombes, de l'ectivite desquels Ie pays attendait la sortie en grande serie du bombardier leqer « Amiot 340 », I'effectif tombait de 1.100 a 300 pour remonter a 500 en novembre 1938, epres Munich. A la construction des cellules aux usines « RENAUL », d'aoOt 1937 o janvier 1938 : 700 licenciemenfs etaient eflectues. AI rs que notre faiblesse etait encore plus accentuee sur Ie plan de no re hydraviation, la Marine refusait de passer des commandes ·- 3- a I'usine de la S.N.C.A.N. du Havre (ex-BreguetJ pour la seule raisort que celle-ci etait nefionalisee, Ce qui avait pour consequence de laisser inufilises pendant plus de six mois, les 750 ouvriers de cette entreprise specia~isee dans la construction des coques,

LA NATlONALlSATION DE 1936.

l.'eutre forme de sabotage que nous denoncions etait la lutte menee par les grandes banques, par les trusts, contre Ie principe de lei nationa­ lisation erige dans I'industrie aeroneutique par Ie decret du I I aout 1936. La nefionelisetion de 1936 n'etait pas conforme au programme du Rassemblement Populaire : seulement 64 '10 des actions des entreprises nefionelisees appartenaient a l'Etat. Les industriels et banquiers : Potez, Marcel Bloch, Outhenin-Cha­ landre, Louis Arenes, , etc..., restaient a la tete des etablisse­ ments nefionelises en merne temps qu'ils restaient les proprietaires prives des bureaux d'etudes, ce qui leur assurait Ie privilege de redevances considerebles a toucher pour chaque appareil qui allait sortir des usines netionelisees et cela, au detriment de l'Etat. Cependant, la Federation des Travailleurs de la Metallurgie et les travailleurs de I'aviation, des cette epcque, defendaient ce principe de nationalisation. En consequence, par I'effort des ouvriers, des techni­ ciens, des cadres et inqenieurs, des cellu'es sortaient, en particulier, des etablissements netionelises.

LES OBSTACLES A LA PRODUCTION DES USINES NATiONALlSEES

L'obstacle oppose a cette sortie de materiels consistait a ne pas fournir, dans les deleis, les accessoires et armements indispensables a l'equipernent des cellules. Dans cet ordre de faits, par exemple, a la fin de 1938, pius de 100 cellules de « Potez 630 » sont restees stockees oendant des mois a I'usine de Meaulte de la « S.N.C.A.N. » dans I'attente : - d'erterrisseurs ; - de moteurs et enfin d'helices, car si Ie moteur « Gno~e et Rhone» qui equipeit les « Potez 630 » etait au point, par contre, les helices de la rnerne marque ne I'etaient pas. Ce qui n'ernpecheif pas M. P.-L. WEILLER de fabriquer des moteurs sur lesquels ne pouveienr etre rnontees que des helices « Gnome et Rhone », alors que, dans la meme periode, les ouvriers et techniciens de chez « Ratier » ne travaillaient pas 40 heures par semaine. • -4-

LES INTERETS PARTICULIERS CONTRE LES INTERETS DE LA DEFENSE NATlONALE

Ajoutez a cela que nous denoncions egalement Ie jeu des interets particuliers qui se dressaient contre les interets superieurs de la Defense nationale et qui s'exprimaient par Ie fait que, par exemple : - alors que les plans du « Bloch 151 » avaient ete etablis en 1932-33, - que Ie prototype avait vole pour la premiere fois au debut de 1935, celui-ci n'eteif commends en serie qu'en octobre 1938 alors que la premiere commande du « Morane 406 » avait ete pessee en novem­ bre 1936. Ceci s'expliquait par Ie fait, qu'evenr de devenir Ie « Fuhrer» de l'eviefion de chasse [renceise, l'hitlerien DETROYAT. en tant que prin­ cipal actionnaire de « Morana » etait deja tras influent dans Ie monde de l'eeroneutique.

LES ACHATS. A L'ETRANGER.

Comme aujourd'hui, les trusts etrangers de I'aviation etaient a l'ef fQt. lis avaient en France leurs hommes en place. . Pour orienter I'opinion publique, dans Ie sens de leurs interets, con­ traires a ceux des contribuables Frencels, ils avaient a leur solde une certaine « presse » qui, aujourd'hui, n'e fait que changer de fac;ade pour accomplir la meme besogne. Ces pratiques que nous denoncions devaient justifier les necessites euxquelles la France se trouvait soi-disant ecculee, au seuil de la guerre, a savoir : L'obliqefion pour elle d'acheter par exemple des centaines de « Cur­ tiss » munis d'armements et capables de performances egales au « Morane 406 » ou au « Bloch 151 » avec ceHe difference, que chaque avion americain coutait deux millions de francs contre environ 800.000 francs pour chaque appareil francsais.

LES PROVOCATIONS AUX CONFLITS

Enfin, pour annih iler les resultets des efforts accomplis chaque jour par les ouvriers, les techniciens, les cadres et inqenieurs dans les entre­ prises, les directions prohitleriennes n'hesiteienr pas a provoquer au conflit, a 10 qreve. • - 5 -

Dans ce genre, Ie cas Ie plus cerecterise, fut celui de « ­ RENAULT », Fin 1937, la direction de « C audron-Renault » de l'usine d 'lssy-les- Mo ulineeux, obe isse nt aux ordres de Louis Renault, Lehideux, Depeyrcave et Bonnefont-Craponnes, decide de licencier 700 ouvriers et membres du personnel de maitrise pour soi-disant manque de tra­ vail. L'ensemble du personnel etant convaincu du contraire, c'est-a-dire etant convaincu qu'il s'eqisseit de decepiter la direction syndicale de l'usine, s'oppose aux licenciements en occupant l'usine. En vue de son reqlernent, notre Federation soumet Ie conflit a I'arbi­ trage du ministre de l'Air. Celui-ci desiqne comme arbitre un inqenieur du ministere qui rend honnetement et courageusement une sentence concluant a la « mauvaise {oi » de Renault et de ses lieutenants, en precisent que l'entreprise « -Caudro~-Renault » au moment du conflit, accusait un retard de trois mois pour la livraison du premier apparei d'une commande ferme de 150 « Simoun » et 200 « Lucioles », Malgre cela, centre toute justice, contre les interets superieurs du pays, en respect du principe qui dit que : « Charbonnier est maitre chez lui », suivant I'expression meme de Renault devant Ie represen­ tant du ministre, celui-le a ceteqoriquernent refuse I'application de a sentence erbitrele.

LES ATTAQUES CONT RE LES TRA VA ILLEURS DE L'IN DUSTRIE AE RO NAUTIQ UE

C etait donc re periocle ou encou: ages par la politique de division des Fre nce is, par la politique entiouvriere prefiquee par DALADIER, tous les elemEnts pro-fascistes pouvaient se considerer utorises a attaquer vio emment la c1asse OUVI iere en general et, plus particuliere­ me nt, les travai!leurs de l'industrie aercnautique. l.e s saboteurs pro-hirleriens de I'aviation [renceise. vouleient faire retomber sur les travailleurs de lindustrie eeroneutique, la lourde res­ ponsebilite d'evoir englouti tant de miliiards POUI' amener la France dernunie d'evions devant les escadrilles de Goering. Chacun se souvient des immenses aHiches jaunes epposees sur tous les murs de France par les soins du Cornite des Forges, aHiches inti­ tulees : EST-CE RAISONNABLE ? par lesquelles on vouleil fc:.ire croire nUX Frenceis que, dans les entreprises d'evietion, une femme de menage

gagnait autant qu'un lieutenant de carriere et un manceuvre euie i qu'un commissaire de police. Chacun se souvient eqelernent de la reponse publique de notre Federation et des aHiches par lesquelles nous rereblissions la verite et nous expliquions pourquoi nous demandions des avions face au fascisme. -- G -

L'EFFORT DE PRODUCTION DES TRAVAILLEURS En roeqissent contre ces 'ampagnes crimine les, notre Federation, tout en veillent a le sauvegarde des interets de ses corporants, -e ve it pour p-eoccuperion dominan+e de donner au pays tous les moyens d e garantir son independence. Dans ce but nous appelions les travailleurs de 1aviation a I'effort de produdion. A l10tre appe', ceux-ci travaillaient autant qu i Ie fallait pour les besoins de a defense nationale.

OUI DES AVIONS POUR LA FRAt CEo n E T .~ B LlSS ON S LA VERITE 1939. en reponse oux cclomnies des hommes des trusts et des affiches de M. P L. W ElllER. ta Federation defend ai ! deja notre ovlotlon en danger cornrne Ie prouve cet!e photo prise ou cours d'une reunion d u bureau federal e t fOI,ait connoitre sq position a I'opinion publique

Nous faisions tous les efforts pour obtenir dans les usines I'institu­ tion de « COMITES CONSULTAT1FS » qui devaient etre I'esquisse des « COMITES MIXTES A LA PRODUCTION » d'aujourd'hui. -7-

C est a insi que les membres du « Cornite Consultatif » de I usine de Courbevoie de la S.N.C.A.S.O. avaient, en avril 1938, eta b li un rap port precis sur les conditions optima de la mise en serie du « Bloch 151 »: -'--- qu e ceux du Cornite Consultatif de l' usine de Sartrouville de la S.N.C.A.N., a la meme date, avaient etabli des rapports sur les moyens de defendre et d 'e ssurer le securite de I'usine et sur I'organisation d 'une ecole permettant au x menu isiers de l'usine, de s'ed e pte r au x cons­ t ructions rnete lliques. Enfin, faisant table rase de toutes les assertions entiouvrieres, er 1939, eveluenf notre production d'avions en tonnes p lut6t qu 'en unites notre Federation faisait la demonstration qu 'en 1937, premiere ennee d 'application des lois sociales et du principe des nationalisations, les t ravailleurs de l'eeroneufique, avaient produit 6.380 tonnes (poids a vid e et poids des bombes en levees) contre 2.235 tonnes en 1935 et qu 'en 1938, cette production avait continue d'augmenter considerable­ ment. Ces chiffres etaient d'autant plus eloquents, qu 'i1 fallait tenir compte que. pour la periode examinee, il avait fallu passer des fabrications d 'eppereils en bois enroiles a l'eppe reil semi-metallique et ensuite inte­ ~ r 6 f EC...,ent rne telliq ue .

LE SABOTAGE NATIONAL

L'ACTION PATRIOTIQUE DES TRAVAILLEURS PENDANT

L'OCCUPATION. Pendant que les maitres, parmi les plus influents de I'ind ust rie aero­ nau tique [renceise, s'efforceient de mettre son potential au service de .e « Luftwaffe », a l'eppel de leur Federation qui poursuivait son action ans la clendestinite, Ie sens 'petriotlque des travailleurs de l'evietion, n' e jamais cesse de se manifester. Pour n'en donner que quelques preuves, parmi des milliers d 'eutres, il n y a qu 'e rappeler l'incendie, au banc d'essai de « Gnome et Rhone» boulevard Kellermann, qui a rendu inutilisable plusieurs dizaines de moteurs. - Le sabotage opere meticuleusement sur les « Dewoitine 520 » a l'usine de Toulouse de la S.N.C.A.S.E. sabotage qui a provoque la chute d 'un nombre important de ces appareils. - Dans la merne region, a Blagnac, la destruction d'un hangar au ' moye n d'explosifs, qui ernpecheit Ie depart d'un quadrimoteur Heinkel. - Les bombes qui furent plecees dans l'usine « AMIOT » de Colombes et qui furent decouvertes par la Gestapo avant que les en gi ns ne fas sen t effet, ce qu i provoqua l'e rresterion d 'un e cinq ua nta ine d' ouvriers, -8-

- l.e-Fe it qu a re S.I.P.A. a Neuilly, IE: seu l montage de 20 hydra­ ions fut effectue en deux ans de temps, avec un effectif de 1.000 tra­ veilleurs. - Enfin, Ie devo ir patriot ique des fravailleurs de l'evief ion s'est mani­ feste a u moment de l'insurrecti on nationale ou, dans de nombreux cas, If'S ou vriers se rendirent mai+res de leurs usines pour les preserver de 10 dcslr .c!o....

DEPUIS LA LIBERATION OU EN SOMMES-NOUS ?

DEJA, EN 1939, NOTRE FEDERATION INDIQUAIT QUE LES CAU­ SES ESSENTIELLES DU SABOTAGE DE NOTRE AVIATION ET AlENT LES SUIVA 'TES :

1" / ,1111(' 1'01111'1' II' principc: dl' la lIalioll(J1i.~u./i(j1l :

:!o sl t ei n!«: Ii 1([ jil'ot!lIl'iiul/, tl e« us iu c« .fr(/.w·ai.~ ('" (11/ /1';1;-/;/11-, d",, ' conetrru-t iou » 1;/nlll!J(I'('S :

:{" 81/1111111.1/1 I'!I 1'/((' t! '(/~.~II/,('I' III rl ctoir« till !a ,~I'i ,~/I/( '

QUELLE EST DONe AUJOURD'HUI LA SITUATION PAR RAPPORT A NOTRE INDUSTRIE AERONAUTIQUE ?

1" .1 III fill ,/1' It/ tl llI.r-ihllt' !l1I('1'I'1' 1l1O//I!iaTI'. iT I ',~I iucemtestubl: qu« ltuiatirm tI(jil joucr 1111 dill' 1'1j1l .~idl ;l'((fJlt , du n« 11' .~ rappurt» ';"0­ n rn n iqne« cu l r« It", pcnnlr:«.

Pal' l'UI,,~t'fJlI/ nt, 8UII.' I '" 81'111 a,~w d. il 11 a 1111 problenu ti" . 'l1/I/'{;/I/(/I ic d« l' A ir. Par /'OII.Wlql/l'lIt. ct parl'l' 1111'dl(' ('81 attaque«, il I'~I i//rlispen.~(lblt­ fir 1["/l'lId!'(' I'lnduari« acnnuiuttqu« !rm/t:ai.w' contrc le« attci ntes de l 'I;l ru//fJI'1' : ( ·'('~I 11/1(' qlll'sliOIl d'illr/I;W'/lIlaIIN' nationatc POI/I' 1101,.,' 1/(/,1/,<;, :!o t.e !a.,('i81Ile oaiucu niilitaircnient lie Lc«! fJa~ ccunomiqueutrnt, sur ('('/1(' r/erni&rc bas« les trust» subststeru . Contrc le: trusts. Tnct ioti ef f icace, c'est Ia. natiouaiisatio», Or, do ns notre pays. In. nationaiis«I i on de l'ind1lslric aerotuuuiqu« ("I:;{ contornie It fa rolontc populairc et redoutable pour tes trusts. C'est pour cette raison que les agents d es trusts, les feui lles a leur devotion, les saboteurs d 'event 1939 , qui n'ont pas ete mis hors d 'etat d e nuire, dirigent tous leurs coups contre les nationalisations de I'ae ro­ nautique. -9-

TANT PI S SI NO TRE INDUSTRI E AERONA UTIQU E DOlT DISPA­ RAITRE ! TANT PIS SI L'AVIATION FRAN<;AISE DOlT EN MOURIR ! TANT PIS SI LA FRANCE DOlT EN PERDRE, A NOUVEAU. SOUS UNE AUTRE FORME, SON INDEPENDANCE ! A l'encontre de ce qui se passait avant 1939, on ne s attaque pas :lireetement aux ouvriers. aux t echniciens, aux cadres et inqenieurs. Ce ne serait pas de bonne guerre;. la classe ouvriere, ses militants. ses organisations, ont trop fourni de preuves de leur abnegation, de leu r heroisme, e leur pa triotisme dan la lutte pour 'e liberatio n du sol nefionel.

LES ARGUMENTS DES EN NEMIS DE LA DEMOCR TIE

Depuis la Liberation, les arguments qui ont Me developpes centre les Societes nationales so nt les suivants :

1° Ltt. nattonalisatiow "lill/ine Ia COIII'/u"'(,//('" cutr« li:« ('(J I/SI,lfl f u r« II/I d ctrinicn! lip lrt quuliti tcch n iqu» «l e« (ffJfJorf'i[,< i- t ,11'.< I'" ,f, rcrirnt des [abrications,

:?" L c« materiel» iabriqu?« dun« / (' 8 usinc« dc« • " w il'f { s 11(11 i (J/lttl· , »ont de mauraisc qllalitr' ct ti'oriuine allcm a tut« : :{" La f!(',,,lio// de ." 8rwir'I,',,, nat ionatc« c«! influctu-c« : 11"1' f'l /",j'­ t iqu e -to Le« saluirc» et t ru it em out s pratiqu('." tlan« [, 's • '(wid,',' uu l ' u ule« sirn! .'< lIw'riellrs (i ('(' /(.1' p rnt i q ne» ila n« l' lnttu-dr i« prirr«.

CE QUE VALENT CES ARGUt'-.iENTS ?

10 En ce qu i co ncerne Ie premier argument, nous avons vu que, )M la constitution d e deux g rand s co nsortiums S.G.A, et G,I,A., les co nstrue­ teurs prives n'etaient p as en retard pour grouper les firmes eeron eu­ tiques. Et nou s repondrons qu e ce n'est pas parce q u'ils auron t cesse de produire pour I'enrichisseme nt ehonte d e quelques banquiers et industriels, en travaillant direeteme nt pour Ie p ays , qu e les o uvriers , t echnicie ns, cadres et inqeni eurs ce sseront pour cela de riva liser d 'erdeur et d 'emulation pour leur bien-etre et pour Ie rayonnem ent tou jou rs eccru des eiles [ ren ceises. D'eutre part, Ie souci de defendre les d en ie rs d e l' Eta t a ernene M. Charles TILLON, alo rs mi nistre de l' Arrnement. a p re ndre la dec'­ sion de sup primer Ie travail en regie et a fixer Ie prix des marches en 10-

Tonet ion d u~ p rix horaire et dun nombre d 'heure determine , que qu e so it par la suite , Ie temps reellement pesse, 2" Le d euxie me argument a egalement fait long feu et nOU5 "'Ou5 contenterons simp/e me nt de rappeler, sa ns commentaire, Ie Salon de Av ietion, dont Ie succes a clos Ie bec des calomniateurs eppointes. 3" Pour suivons : repondenr a I'appel de notre Federation, les 90 .000 rravail leurs de l'ind ust rie seroneutique fr c. ncei se on t redouble d 'effort et Ie resultat de le forme de gestion se solde par. une production aero­ nautique en 1946 egale a celie de 1938 et par des prix majores d u coefficient 3,5 a 5 par rapport a cette rnerne ennee, il y a, entre autre un moteur construit a la S.N.E.C.M.A. qui est au coefficient 2,3. 4" Enfin, re 'ativem ent au dernier argument, ceux qui I'ont developpe se son ~ a ttires d es reponses aus si cinglantes que pertinentes de le part des interesses. n'est-ce pas messi eurs de « l'Aurore » et des « Ai les » ?. .

NOUVELLE ACTIVITE . DES ENNEMIS DE LA NATIONALISATION ET SABOTEU RS DE L'AVIATION FRAN<;AISE

Depi..s qu e ,que temps, l'ectivite des ennemis des nationalisatio ' S, de celie de I'ind ust rie eeroneutique, en particulier, et par consequent de I aviation fran<;aise, en general, se manifeste de plus en plus. Le pa ssage a 16 Direction qenerele de la S.N.C.A.S.E. d 'un ina iviau qui sest revel e comme un gangster a fourni l'occesion, a ceux qu i la chercheit, de declericher une offensive de grande envergure contre les nefionelisefions et en meme temps contre l'eviefion Frenceise e n qenere], Ou'il no us so it permis, cependant, de dire qu un certain nombre d 'arguments financiers employes contre les Societes nationales, tels que I'od ro i dune indernnite de maintien de potentiel, en 1945, seraient va lables eqelernent pour les societes privees, en particulier, pour la Societe Hispano-Suiza dont Ie bilan, a notre connaissance, ri'esf pas des plus brillants bien qu'eyent touche 320 millions d'indernnites au titre des dommages de guerre. L'intervention de M. PLEV EN, a la tribune de l'Assernblee, p roposant un amendement tendant a modifier la composition des C onse ils d'edmi­ nistration des Societes nationales, ainsi que les methodes d'organisation de gestion, se traduirait, s'il etait applique inteqrelernent par Ie retour, a la tete de ces entreprises, des anciens dirigeants au de leurs hommes de paille et no us sevens ce que cela veut dire, nous evens fait JrtS experience. - 11 -

NOTRE ACTION

Devant les nouvelles attaques donr sont objet les Societes nationales devietion et qui risquent devoir de graves reperc;Jssions pour I'ind ust rie seroneufiqoe [renceise et, par consequent, pour les travailleurs occupes d ans cette importante branche de la metallurgie, notre Fed eration a ete ernene a d ema nder a etre entendu par les ministres et reoresenterits des Pouvoirs p ub lics interesses, Le 5 f evrier oernier une dernende d er.rrevue Etait ad 'essee au ministre de l' Air, M . MAROSELU, qui no us fit recevoir, une premi ere f ois, Ie 17 fevrier, par des membres de son C ab inet civil. Au cou rs de cet entretien, il avait ete convenu que nous adresserions au ministre un me mo randum dans lequel serait precise notre pos ition, ce qui fut_ fait Ie 20 fevrier, dans une let tre ou nous disions : JlulIsi('l/r te Xl inietr», .L l'i8S1/(' de I' entrrt icu qu e IIO/IS It COlis e/l , ell oo« lieu 13 1 place, «cec MJr. JIOX8i 7 j'JZ ct L{!101UU, de cotre Cationct cioil, - ce qui, r1'aifl(,/lI'.~. /1'(( 1)(1 ,' //II[,(/{I/I (~ d e uou« surprcrulre, - i1 a el e eonvenu que nou« 1'0/115 [c ri on» con uuttrc par ccri ! notre opi n io n. MIl' les 1l1tfC­ 1'1'111,'1 W)i/ll,~ qu! aruient lIIoUI'e notre demruui« rl'cllirevue, JJ e.~ diver,';('s qu ext ion« II/lC uou« aTOUS sq1tl evccs torment un 10111

d «ina-rircnt d(II/S lc: i-rulr«: tlc« artnui e « li{/Ill's suinaute« .- I " A limentation en commandes de i'industrie ae rona utiq ue en gene­ ral et, en perticulier , des Societ es nationales de cette industrie. 2" Posit ion de l'ensernble des treveilleurs des Socie tes nationales et d e notre Fed erat ion d es t ravailleurs de la metallurgie (Fra nce at outre­ mer) relativement aux attaques dont sont l'objet 'es entreprises natio ­ nelisees. 3" cori"sti:ution dun Cor-rite consuiratif paritaire aupres de la Dir ec­ tion technique ei industrielle de rAir. Nil f 'f ' qui f'Ol/r f 'l'lI : Ie IJI'('li/ h,/, po i n t, 1/0118 J)/, I/ .~ f) il 8 qu'Ll 81 Lou ti e 1'011 .' l n d l q iu-r q ue, 10/'8 1/1' l'(;la [w /,([!iol/ rill iU'Of!1(/II/I/I C 1!.l47-1!J48 de ('011 15 i ruct iOil 15 a(;rona II Iiq II c«. III) I/'e F(:(/eralion r!('8 Ira I'll ill(' lI1 '.~ de III 111 dal!II/'gie, qui a ra i t ,:I e cons ullcc, acait enils, il y a ptusieur« mots, 1111 avis [a norabt« ('II [onct ion d'wl cc rta ill nom bre (l'rlr1l1 ents d'apprcl'iaI i Oi/, Tout I{'abord. 110/1.'$ 11010, pcrmctton« de oous rappeler que l e SALO,· DB l/AYIATjON qui s'es: tenu a Purls, an 1110;8 ,1(' 1I0l)em­ bre dernicr, - 11' seu! aau« I I? 1I10nlZ£>, - a dcmontrc 'I1£>tt C1II ellI. ,rill/(' jill 1'1 , qu e la q/lalife dc« materiel» trancat« n'Nail pas surfaitc ct, dautre pari. {Jill' Ie« arion» c.rpos(:s n' eeiercient pas 'soulemen: (; rct«! 1/ (' p1'0101llPC,~ 1IIai.' (111(' l CII/' tabricution ('1/ s/r!« Naif I'll ('011" 15 ct 'IIIC II' r!,:rcloJllwlI/ ('1I1 17 e I'e{le-I'i nt' tcna i t qll',; ,{('s (,ol/.~itll:­ rut iou« Il'i' .~ 1Ii ,~I'l/lallll's , / - 12 -

t tc jJl~ [, ro ll u ll e tcuait com nt c d.c possibilite« tauoible« entre autrcs. d 'nne certa inc tiiminut ion. des credits allouee aus: Armces et d'ull report tip tout on partie de eeur-ci sur les fabrications d'nrmemcnt; ('/I pnrtlculier, pour les construcilon« aeronautiques, etant donne que l'An/H~e de l'Air dispose actueuement d'lln certain uombre d'a'violls ,['pl/trall/PlnClit et ranoer« qu'it P.~t ill(li.~pPII8abie dp rem placer pal' dps arion» tranc« is, D'autrc part, Oil Ge uu! concerne les aciou« do transport et lcs a ViOIl,' de tourlsme. il a (;t(; tun.plem cnt (/eI1l0Iltn] que tes types cous­ I ruits ita II,~ Ics usines fra 1/(;(1 isc« u'aoaicn t rien. (i, enoicr a leurs «emblobtc« ctranacr« et uuc, bien (III contralre. dc« possibiUtes de ocn tc a des pay.~ (;tranWT.~ ';'a;rlll ojfcrte«. En rcg!l/'(/ de ces rr;a/if(;s, /LUIlS cst iuion« done qu'i! (',~I iiuiispen­ «« tJ/,( d,' (/(;l'e70ppcr la con«!ruction «avt«rcils qui 01/t fait prClll'C de leur halite ouattt« et ,/( leur c7rl.~sC internationalc ('II 'Vue, d'u'IIe part Il'(;qlliper /lOS iiane« (/';riOllllc8, ct. d'auirc part, d(' (7(il'elopper 7,(/ rente a· 1'(:tran[Jer,' pernictiu.n! ain«! tI'(/!Jl)l)rtel' 1/11 surplu» de d.eois>« si 1/I;('('slmircs a l'economic (/11 lJGJj8, •..,'II)' ce dernier point, nO/l.'1 VONS sigl/alolls que 1101/." aeons a])J)/'is 1/1 '('(' InC/l/iclurle tes demarchcs tenteos aupres de' vos services par de.' renresentant« de Oonunumic« de transport» prives cericns, dans 7", bu! d'obieuir I'autorieation dacli et cr rle,~ ncion« Ii l'etranger, cc qui, ,i Ics lJO~sibilit68, CII (itl/iellt 1101111 (:CS, lie numquerait pas rtf causer de ll/'l1 l)('S ]J/"(;.il/dicr,~ (i 1/1/" inrluetric natiounle de premiere ininortaIICC. 'YOllS avolI.~ d'aillclll'.~ illdilfl/(; (i JIJI, JIOSSUEZ ct LflHO JUJ~' q ue certalncs diffic111f(;.~ rencout rce« pour lu sortie tle« aviolls etaient i ll/ jJ/l t alile,~ Ii fa ('arCII('(' aes iabricant« rl'clI'cessoircs et afin de pal ­ Ii cr (i cclles-ci, qul] If aurait tout ;lIt(5r6t (i dCI:eloppcr la Socict? Xn t ionut«: 11'Bquipclllcnts recem ni ent cn;(~e en Clargi:'1sant son champ d'(/f'liril(; et que, e ll tout etas; rlc ('(I use, /I II I' ac tion rhu'rgiqu.c aup re.~ d e« a( '( ' ess()i ri .~t c s s'imoos ait. E » conctusiou, su r ce nremicr point, 11() 1/ .~ pensons tlonc qu't! r «! indisjJI?-nsanle :

IQ De ne pas passer de commandes de materiels aeronautiques a I'etranger, tant que Ie potentiel des usines d'aviation franfiaises n'est pas utilise au maximum. ' 2° De considerer que I'aetivite des usines d'aviation f,ranfiaises et, en particulier, des Societes nationales, doit Mre essuree par des commandes aeronautiques et que, par consequent, tous les moyens necessaires aux etudes et recherches soient mis a leur disposition. 3° En tenant compte de ce que nous indiquons ci-dessus et en consi­ derant que la reconversion, dans Ie cas bien precis de I'industrie aero­ nautique, ne peut etre conslderee que comme un complement, ne pas negliger cependant cet appoint et, en regard des resultats obtenus, deve- - 13-

lopper les efforts afin que tout soit examine pour occuper en totalite Ie potentiel industrie! des Societes nationales de constructions aeronauti­ 'lues. Rctatii'eni ent an dC/I.rie/lIC poiu! prJ.~(; . par n01/8. /IOU,' pensou« '/u'il est i /I II IiIf' de 'l;OU.~ rappel er PlI dNail I' iutercen tion de certain. portcm entairc a la tribun e de l' .4.·selllnlce Nat.ioualo dont la conctu­ sion est I/II C attaque coutrc Ies Si()('i(;/(;.~ nntionales de constructions «eronautiquo» et , s urtout, (,Oil I rc le uuul » de gcstion de ces en t r e­ !Jri .~ P8. Tl est clair qllC certain« diriqeant«. c('o r l (;8 de la Direction de . "('·3 soctrte«. ont la nost alqie d e.'1 a/Wi(,IIII C'S nietluules p ratiquce«. qui 1(,}/ai f'1I1 ptu« ('om p t e de 1((, sn rist nc t ion r/'int(;rNs particulicrs que de To d( ;j C11se de tinteret national. T O Il .~ crouon« utile d e rous rtunietcr (jl/e. d('pllis la utierarton, en particulier. t-r: u' r-st 1)([8 1,/ p/'( 'llIil'r(' [ui« que les d(l/pns('urs des natio­ nntisation», (( ta tet e desqucl« IIOII.'! a non« lu /if'rft; de n01l8 trouoer , M)/II auiene« Ii prendre 1(' contre-nicd de» a ttaques d es ennemi s des cntreprlse» I/o!io/lalis(; c·'! il'noiarion , l~ e.'l1Iw!J(,II.'! IIlilis(~s oni (l'aille1n'.~ ,;1,; drs pllls airers, nuii« tous l c« ar.'III/llcllt8 d6/;('lopp(;s sc sont " !foil/In ;s lc« ttn» apre« tc« autres. et l es tietracteurs qui s'C!a';ent I( I/I/S coi prnila.u! un certain t em p« r elecent la f et e el enintoien; '('(wi r es !i/'O rcr/( ;.<; tcnda nc ieuai qui ont a 1101LV ca II COlli me consequence '1" «nsctter 1/11 dcba! dan« 1'opinion tntbliqu« et , plus 8p(lcialement, parin i 'tes trauailleurs tie« • ocietr» nationalcs, ce qui 11C peut etre '1/((> pr,:,illrlidablc n//.1· interet» ma.jeurs des travailleurs pi de la \'alioll toutc eutiere, /':11 rttrt, lcs 011rrier«. c//I pl o!Jps, tcch.nicien», aoent« de mastrise. -adre« ('I tllr/(;ni e/lr.~ rid l'hlflustrie aeronautique, et en particulier rlc« "111J'(·1))'i.~ c.~ nationatisccs, qui, detnci« Ia liberation n'ont pas lIH;­ I/(/g,; teur« ef f or t « pour rctlon ncr au pays IIlIe aoiation (liUnC de ce nom, qui 0111 ou r crt 1(/ roi e pcrnicttant a celui-ci de rcconquerir, dans un «rcnir nrocli e. ta prrm iere place dans l e montie ilan» cc domcine of 'lui, ('II reaiite, all tracers de loutes l es attaques son! les premiers rise», S'illdiUllcnt a iuste titre de.'! basses manfEuvres autequelle« sc tirrent certain« rlont t'aboutissement aurait comme conclusion la termeturc des societes nationales et, pal'l;oie de consequence. Ie t icenr-iement pi In mise en r.lIlJma!Je de millier« de tracautcurs... Entre temps, par une lettre du 17 fevrier, no us demandions eqele­ ment a etre entendus par : - M. 1e President du Conseil ; M. Ie ministre de la Defense nationale - M. Ie ministre de l'Eco no mie nationale M, Ie- ministre des Finances; - La Commission de la Defense nationale de l'Assernblee nationale; - La Commission des Finances de l'Assernblee nationale ; Le 21 fevrier , M.Ie ministre des Finances nous signifie qu'i] : 14 -

...([ [,j..!lfJ/lllf'lIr fie nous [uirc connaitrr- f'l/ premier lieu (lUI! le uiinlst en. des Finances uest pas conipeieut pour t!f"drler ce qui " trail it la aestion des entreprises aeronaut iques nattonausces. Entin, en raison des travau» reuui]« iL In preparatioll flu bUfZYtjf detini/it de 194,7, ilion temps est entierement ab.·orb(1 quant (i l)n;.w~nt . Pour tous ces motifs, je suis au regret de COI/S demander fie me" r .ulolr I'( 1101 '('f I' pour le moment d, lu acnianac d'autiience '11/(' nyu" m'acez tuiressee. Une autre reponse non moins significative e st celie qui nous a ete edressee, Ie 10 mars, par Ie President de la Commissoin des Finances. M. PINEAU: En I'cpon se it votre leitre du 17 ieorie», [e VOlt8 signal/' que tlt>U,)' connnissalrcs on/ etc ('ll al'!J(I.~ de l'nftaire dont 1'01/8 m 'entretenez : .lOr. Jean. .lIOIlEAL" ct P i('ITC .lIEUNIER. .JC VOl/oS couscitte done de 1/0118 «dresser it eue, car je nc pu!« if [ alr« mot- meme, aant I mp pris par JIleS occuoattons actucl le«. No us so mmes con va inc us que, d a ns la periode presente, les fonctions ministerielles e t parlementaires son t lo urd es, ma is de la a neqliqer une organisation p uissante de 990.000 adherents, nou s pensons qu'il y a une merqe et nous persistons a croire qu'un nombre important de me mbres d e la C o mm issio n des Fina nces aurait ete desireux de nous e ntendre. Le 5 mars, Ie minist re d e l'Air, M. MAROSELLI nous recevait et nous donnait so n accord sur Ie contenu de notre lettre et les proposi­ tions qui en decouleient, mais nous avons entendu prononcer, pendant 'loire entrevue, Ie nom de Potez qui eveille e n no us d e mauvais sou­ venirs et de plus, cette fac;on de parler de M. PLEVEN comme d' J defenseur des nationalisations n'est pas sans nous inquiejer. Le '6 mars, Ie ministre de la Defense nationale M. BILLOUX, nous accordait I entrevue dernendee au cours de laquelle il nous a assure de sen appui ders toute la mesure de ses possibilites. Ouen! aux autres d e rne nd e s d'entrevues, Iorrnulees Ie 17 fevrier elles sont restees sans reponse, il est vrai que les « feodalites » syndi cales sont devenues d 'une telle audace avec leur manie de vouloir donner leur opinion sur tout et de faire des proposions allant a I en­ co ntre d e certa ins p lan s, q u'il est preferable de ne pas les entend re . Mais, p a r contre, Ie C o mmissa ire d u Gouve rne me nt, M. PELLENC, ch arge d 'e nqueter dans les So cie t es nationales a ma nifeste Ie desir de no us e nt e nd re et les 12 et 24 ma rs, a u co urs de deux e ntrevues avec lui, nous evens e u, a nouveau, l'occesion de preciser notre position par rapport aux entreprises netionelisees d'aviation. C e ne sont certes pas les entretiens avec ce monsieur qui sont faits pour no us rassurer. En effet, bie n q ue ne connaissant pa s les conclusions du rapport elebore par M. PELLENC (qui, soit dit en passant, est un ing€mieur gene- - 15 -

ral des P.T.T. et a Me, d'autre part , candidat aux dernieres elections legis­ latives sur la liste de Dala d ie r...) les theses soutenues par lui, devenr nous, sont des p lus inquieterrtes. 1'-' FlII !JI3Jl(!ral, ,lOS resultai« du u« it' dumu itu: aeronuui ique «on: ill/r>d ellr,'; It ccu.c tlr: l'i't rn nqo«, um i« «rcc ,11' 1I'l!I'l'1'1) 11 1/(/11('1''-; dun» 1(','; actoil« :

n ) I-JII IT qui conccrnc Ic« «eilulc«, la tcch niqtu: «crai! ,(("('r'p{U- Mc » mat» la reatixation la ie.« « lJemu'oll}) Ii "( ,~irc r ».

II I tcu ('c qui conccrne II'S motour«. ta «ituat ion ( st « cl/royail/.

:!" 1,(( situation finauciere flu pays et , par cote de efJ//.~I'qllc1lf ·r. lis rUffit'ultcs pour obtenir des ('("(>rlits [eront qu'it l1C scm pas pus,·ilJl,. ric pw,&!'r des commtnules ct 10 rcconcersion n'ayrl1lf (JI/s r{OIl1/(' ,ir l'I'su{{a l . dc« ticcnciements m a.ssif« scront irulispcnsebles . Po ur en a rriver a formuler de telles appreciations, M. PELLENC a du, no us a-t-il d it , prendre un certain nombre de renseignements aupres de divers informateurs et entre autres, I'Etat-Major general de l'Armee de l'Air, la e .G.c. et la e.F,T.e., ce serait la des o pi nions qui lui eureient ere rnenifestees. II ne semble pas d'ei.leurs que no tre position a it Me retenue par lui, ce qui est, pour Ie mo ins, surprenant. Sur Ie premier point, cela veut dire en langage clair q ue la main­ d'oeuvre occupee dans les Societes nationales, puisque la mission d e M. PELLENC ne visait que ces entreprises, « n'esr pa s a la hauteur » ie s termes « main-d'ceuvre » etant pris au sens Ie plus la rg e, c 'est-a-dire en y engiobant les ouvriers, les employes, les techniciens, les agents de maitrise, .les cadres et inqenieurs. Sinquliere appreciation d 'un « defenseur des nationa!isations », sur une main-d'ceuvre qui donne, chaque jour, des preuves de sa cepecite technique et de sa valeur professionnelle inut ile de dire que cette opinior d e M. PELLENC lui a attire' de notre part, une vive reaction.

POURQUOI LA TECHNIQUE ET LA FABRICATION DES CELLULES EST-ELLE « ACCEPTABLE» ET LA SITUATION DES MOTEURS « EFFROYABLE » ?

Pour repondre a cett e question, il fa ut ra ppeler la sit ua tion d'even g ue rre . Pa r suite de I'effort de production des t ravaille urs et me lq re Ie sa botage d es d irig eants de I'industrie e e roneufiq ue , le s ce llules sor­ t aient a peu pres a un rythme normal dans les enne es precedent im medieternent la g ue rre , mais les moteurs et les eq uipe rnen ts man­ quaient. - 16 -

Les usines de construction de cellules etaient nefionelisees, et les usines de moteurs et d'equipernent ne l'ereient pas. Au jourd'hui, a la nationalisation des usines de cellu les, est venue s ajouter ceile de l'ex-Societe Gnome et Rhone, et pratiquement seule a fabrication des equipernents ernene des perturbations dans la sortie des avions, melqre les efforts incessants des travailleurs des usines d'eccessoires. Enfin, pendant cinq ens, P.-L. WEILER est reste en Amerique et i 'lccomplit de temps en temps encore quelques voyages aux U.S.A. et en Angleterre, ou parmi les representents des trusts de ce pays, il a encore, certainement des relations. Si l'on reussisseit donc a mettre a la tete de la S.N.E.C.M.A., a le suite d'une campagne de discredit bien orchestree, Paul-Louis WEILER, tout en maintenant la nationalisation, ce « technicien }) et financier spe­ cialise dans la retention de la production aurait tot fait de nous faire revenir a la situation d'evenr guerre. Et, d'autre part, l'etrenqer aurait ainsi , bien en mains, l'usine essen tiellp de construction de moteurs d'evions. Nous evens indique dans la lettre edressee au ministre de l'Air, M, MAROSELLI , pourquoi il fallait absolument construire des avions d'entreinement frencais pour notre errnee de l'Air, mais afin de mie ux comprendre certaines opinions, citons simplement les extraits d'un article dune revue anglaise specielisee, qui con sidere les possibilites de la France, dans Ie domaine eeroneutique, comme quantite negligeable. Voici ce que dit « The Aeroplane » dans son nurnero du 14 fe ­ vrier 194 7 : ...Itc« h uit pUyli qui etaieiu en niesur e de coiuiuirc ,i bien UI I l ei t ru r u i l (1 "(1//1 la tm errc, seu lcmeut 11'0;.') «ont nuiintcnant ('(lpablps de co nntruirc del> anions de tnusrre pour soutenir 11/1(' gu(',/,re nioilerne 111 pour se tenir en place sur toutes les routes du. motule. ('(' sou! la B ussi e, les U.S .A. et l'A ngle t erre, mai s pendan t eette [11 /('1'1'(', I.'A ust ratie et l e Ca nada reunis, developpaient su//isu m I11 MII J" 111',,, ind.ustrie« pour aider tcs f orces auiees. l.a Prance aoait employe SOli t em ps ci realiser unc bonn e orua­ /I isation. ct uu e bonne produ ction aeronautique avant auerre, m ail' duran! cinq annees d'o ecupation allem ande, el le a fait bien peu. de dl().'~ C.'" Bile faU maintenan! de U1'and,'1 et for ts pou r reqtutner son ]'(/1/ f1 ; nitial,

MAIS ELLE RENCONTRERA DE GRANDES DIFFICULTES POUR RATTRAPER LE TEMPS PERDU.

...J,(',,, pay .s de nonuiauon» iuoin« deuses peuoeu! trou. oer /fu'il est pI1/-" cconom i quc d' accorder des conressiol1s au» com ptumio« ti P.' !/I'O l/tll '8 lif/ II P.'l acr icnn:» jll /fl tit '1/1'" rl'(/{;oir leu r uriat ion. pr opr c. 17 -

... 11 est possible que. dans ce sens, LES U.S.A. ET LA GRANDE­ BRETAGNE DEVIENDRONT LES AGENTS AERIENS DANS LE MONDE mais quelle que soit leur ligne de conduite, les demandes d'avions de chaque pays seront a I'avenir plus elevees qu'elles ne Ie furent avant la guerre. Ne sont-e lles pas significatives ces appreciations 7 Surtout si l'on se souvient d 'un incident survenu, lors de son passage a J o ha nnesb urg , a l'e ppereil NC 70 I qui a accompli un voyage autour du continent africain au moment de ie campagne de deniqrement contre ce ~ype d 'avion et qui a urait pu avoir de graves consequences si Ie pilote, par son sang-froid, ne l'eveit evite. Ce voyage qui fut une demonstration ecle­ tante e t qui permit de confondre les calomniateurs, aurait pu tourner en catastrophe. II est bon, pensons-nous, de rappeler ce sabotage. Chacun sait que Ie plein d 'un reservoir d 'huile ne se fait pas completement, etant donne l'elevef ion de temperature que subit Ie lubrifiant par suite au fonctionnement au moteur. C'est la, une regie elementaire que co nnait tout mecenicien d avion, et c'est ainsi que fut fait Ie p lein d'huile de I'avion NC 70 1, dont l'equipaqe etait compose d 'un personnel navigant eprouve, la veille de son depart de Johannesburg. Or, quelques inst a nt s a pres Ie decollaqe. la temperature d huire atteignait un deqre considerable et c 'esf de justesse que Ie pilote oosait l'e ppe re il, evitenr la catastrophe. Des mains criminelles appointees etaient pessees par la. Nous avons declare, a cette epoque, relativement aux malheureux accidents mortels survenus, que no us nous trouvions en presence d 'Xh3S de sabotage d irects qui etaient l'ceuvre d 'agents a la solde oe C 3UX qui voudraient briser les nationalisations et qui poursuiveien l, au bene­ fice de l'etrenqer, la deseqreqetion de I'industrie aeroneutique fran ­ ceise. La rneniere est c1assique : les accidents sont provoques ; ensuite Ie type de l'eppereil eccidente esrr discredite en rnerne temps que les conditions dans lesquelles il a ete construit. Ainsi, en France, les utilisateurs ne voudraient plus d'eppereils de fabrication Frenceise dans lesquels ils ne se sentiraient plus en securite ". raison majeure pour que la France achete a I'etranger et pour cue I'etranger n'achete pas en France.

LES ACHATS A L' ETR ANGER

Depuis qu elque temps, un certain « Groupement des transporteurs aeriens prives » s'eqite dangereusement et Ie resultet de son agitation c'est qu'un certain nombre d 'evions vient d'etre cornrnende en Angle­ terre. Sur la quentite, aucun personnage offi ciel n'e pu nous la preciser : - 18-

611 e varie de 2 a 20 en passant par 12 ; quant a nous, nous pensons au il s'a q it bien de 20, mais que l'on n'ose pas nous Ie confirmer. Bien ente nd u, est-il dit, ce s achats ne feront pas sortir des devises de la caisse Frence ise, on emploiera, pour evite r cele, Ie systerne de I auto-financement et, naturellement, il est affirme que c'esr la premiere, rne is la d erniera fo is, qu 'il sera fait appel a l'et renqer pour le fourniture de materiel aeronautique. La lecture du Bu lletin « Interavia » du 25 mars dernier nous ren ­ eig ne sur la ve lear et les quelites de ces appareils Bristol 170 destines 5U transport de fret : t ,a British. Europelui II "Lirlw y s n' C8/ pas .wl ti.~fait6 nes performau­ ( e.' an (!r;volla!Jc et Ii In montr e dc« bi-moteurs com m crciaue et de frO Hrist ol l7n. •/U8(jU·U nrcsen]. l c IIlilli81('l'c ,,/, Ra oitailleuient en arait commands: 14 P.f'('llIplail'cs 1)0111' la B.N.ii. .t ct l/ellellwlI/, d es pOUl'p([1'7C1's «on: ell cours a'vee la Bristol Aero­ ,!lalle Ci« CII VIlC de [aire disparaUrc ees de!cctuo8it6s reprochees, Devant de tels arguments, nous comprenons que Ie Secretariat gene­ ral a l'eviefion civile rencontre des difficu ltes pour Ie placement de ces evions. RAPPEL D'UN ACCORD

II est quand merne bon de rappeler qu 'eu mois d 'octobre dernier, o a suite de d ifferents entretiens en tre Ie ministre de l'Armement, M. Charles TILLON et Ie ministre des Trava ux publics et des transports, M. Ju!es MOCH, une pos ition de principe tendant a s'opposer a l'irnpor- ation de materiels eeroneutiques destines a des compagnies de trans­ oorts prives ne presentent pas un interet p rimordial. avait ete edopte. le priorite, Ie cas echeent, devant etre reservee a la Soc iete netionelisee A ir-Frence. II est done pour Ie mo ins surpre nan t que l'ecco rd TILLON-MOCH 6i+ ete trensqresse et qu 'e une certaine e poq ue, une demande parvenue au rninistere de l'Economie nationale ait ete signee de M. ROOS, atta­ che au Secretariat general de l'Aviation civile. " est vrai que ceci oourra it peut-etre expliquer cela.

QUE REPRESENTENT CES ACHATS ?

Nous avons eu l'occesion, a ma intes rep rises, de preciser notre pOSI ­ -ion reletivement a I'achat de mate riel aeronautique a I'etranger et si '10US evens admis comme necesseire qu 'il soit comrnende des materiels, ce n'est qu'e condition que ceux-ci e soient consideres que comme ~ appoint . --- 19

Or, etent donne Ie role de plu s en plus considerable qu est eppelee a prendre I'aviation, il n'en faut pas plus pour que, dans tous les accords financiers, celle-ci so it consideree comme un fadeur important et les trusts enqlo-ernericeins !e savent bien, Nous pensons qu'il est d'aileurs regrettable que, contre 12 bases ecco rd ees par nous en 1946, aux Americeins, euxquelles viennent s'ejou­ ter toutes celles de France et de l'Union Fren~aise, qui ont eu leurs faveurs pendant la guerre, nos dirigeants responsables de l'epoque n'eienr cru devoir n'en accepter que 4 en Amerique. C 'e st la Ie prix d 'une partie des accords de Washington. Etan t donne Ie developpernent de l'imperielisrne ernericein. il fallait ce rtes seftendre a ce que celui-ci ne menage pas ses efforts vis-a-vis d es transports aeriens. Dan s ces co nditions, il apparaissait c lairement la necessite d e mettre tout en oeuvre pour que I'aviation Frenceise soit Ie fait de I'industrie aerona utique Ire nceise et c' est pourquoi, des la liberation, la construe­

tio r , d es evions, e n chaine , dans les usines Trenceises, fut conrinuee. C'esf aussi line des raisons pour lesq ue lles d eve nr les premiers resul ­ ra15 du s a ux efforts conjuques de I'ensemble des travailleurs, ouvriers, e mployes, techniciens, agents de maitrise, cadres et inqenieurs et du ministre de l'Air, et, ensuite du ministre de l'Armement de l'epoque, Charles Tillon, cette branche importante de la metallurgie fut si violem­ ment etrequee. Cependant, il etait necessaire de trouver une aviation de transport e transition par un apport rapide et limite au strict minimum de materiel efrenqer ; dans ces conditions, un certain nombre d'avions des­ tines a la s~ci et e ne tionelisee Air -France fut done cornrnende en Amerique. I! semble que, depuis cette epoque, certains dirigeants d 'Air France et heuts fonctionnaires aient change d'opinion, et que Ie materiel erne­ rice in serait co nsid e re, par eux, comme la base me me des transports aerie ns, alors que Ie materiel Frenceis ne constituerait qu'un apport. Cette position ne manquerait pas d 'etre dangereuse pour notre ind ustrie aeronautique car, d 'une part, elle limiterait d'autant les pos­ sibilites d'ecoulernent des sccietes nationales, en particulier, sur Ie merche [re nee is et, d 'autre part, cette situation n'inciterait pas du tout les pays etrangers a s'equiper d'evions [renceis. De plus, la livraison des avions ernericeins les plus interessenrs pour no us, les « Constellations », par exemple, etant effectuee avec des ret a rd s considerebles, en depit des deleis dernendes, oblige Air-France a utiliser les materiels livres a une cadence depessenr de loin la nor­ ma le, ce qui ne manque pas de provoquer une usure rapide, non com­ pen se e par l'errivee du materiel neuf et de rechenqe. Et comme l'Amerique possede aussi des De Menthon, les pri x suoi sse nr des fluctuations assez considerebles, dans Ie sens de la hausse - 20-

ce qui "pour ne pas perdre Ie benefice des cau tionnements verses amene a subir passivement et a payer, toujours plus cher, des avions qui tardent a arriver, [usqu'eu jour ou, faute de devises, nous ne pourrons plus faire face. Ce [our-le, la societe ne lionelisee Air-France serait peur-etre dans le rnerne situation relativement aux transports qu'elle aurait a assurer, et, pendant ce temps, les cornpeqnies de transport ernericaines se seraient tout simplement equipees de materiels modernes. Le resuliet ne se ferait pas attendre si nous n'y prenions garde. et quelles seraient les donnees du problems ? - Des compagnies ernericeines pessedenr un materiel neuf et mo­ derne ; - Une compagnie fran<$aise nafionelisee que l'on aurait maintenue dans une situation d'attente continuelle ; - Une industrie aeronautique fran<$aise et, en particulier, des socie­ tes nationales pratiquement sans commandes ; - La Societe Air-France n'ayant pu, faute de devises, assurer son equipement provisoire et, 'par voie de consequence, dans I'impossibilite de poursuivre une exploitation normaIe. A ce moment-le, les compagnies ernerlceines se chargeront d'exploi ter les lignes quAir-Frence serait contrainte d 'abandonner, ou elors une des societes « privees [renceises » se verrait confier I'exploitation conforrnement a certain projet de statut de l'evietion marchande erne nant du ministere des Travaux publics et des Transports, dans leque il est dit notamment que :

... 11 tr((1I8/JOrt aeriea: n;rlll/i('1' ('sl ('.,'('I"{'(' sOliS 1(' n'!/;/I/( d(' III ('/)/1­ ('('8S1/)/I /)11 de I'u utorisation, et aussi que : touicfoi«, 101'''1//1( t« .': (;I';lJli.~.~el/l( '/It-" p ubli:» ou eulreprl.«:« ,refllt d,', clincron! 1(( [runlu" qui II'/{/' c«! aonuec, Ii t it rc pn}!f3reJlfipl. I/" 'J.·ploi' tel' /III »errico n;fjlllil'/' II,' tru nsport aerie», I'I'.L'p1oilatioll /JOIIIT£I I'll ([1'(' 1I.'slln;('. s/)/{s 11 ' ,'('!/;II11' III' Fnulcnisutirm, par /1111' I'll t reprii« lid /'1;1'. Mais, etant donne que d epres le loi fran~aise, les societes anonymes consfituees sous cette lo i, et ayant leur 'sie g e en France, ne peuverr' avoir seulement que la rnoitie du capital detenu par des aetionnaires Irenceis, l'eutre rnoitie pourrait done appartenir a des aetionnaires non fran~ais qui pourraient aussi apporter un peu de devises si neces­ saires pour l'echef des evions, Et puis, a l'occesion, quelques hommes de paille de bon ton, pour­ raient bien faire pencher la balance et transformer la moitie en trois quarts ou en entiere participation etrangere. II y aurait meme une autre possibiliie, en investissant, dans ces com­ pagnies « privees fran<$aises » un peu de I'interet de I'emprunt eu> termes des accords de Washington, - ~l

D'autre part, Ie retard epporte a la constitution d'Air-France en societe nationale, a permis a des societes privees de s'imrniscer dans Ie secteur des transports requliers. De rnerne, i'ebsence de reglementation dans I'aviation marchande, a permis d 'eccorder, en vertu d'eilleurs seulernent d'un projet, des eutori­ sations d'exploitatiori de lignes de moindre importance, ce qui entrel­ nera infa illiblement la disparition d'un grand nombre de societes inexpe­ rimentees, livrees a une concurrence anarchique et qui tomberont entre les mains de celles qui disposeront de grosses possibilites finencieres. Ainsi, tous les transports aeriens se trouveraient pratiquement sous la domination de quelques affairistes disposant d 'importantes quenfites de devises et qui aur "ent tout interet et les possibilites d 'acheter a I'etranger. . Ainsi, I'industrie aeronautique Frenceise, et, au premier chef, les societes nationales, seraient, elles, en voie de liquidation e.t Ie but serait atteint.

PAS DE CREDITS; PAS DE COMMANDES... L1CENCIEMENTS MASSIFS

. II y a d'eufres moyens d'erriver au resulter que nous venons d 'exe­ miner. Tout d'ebord, il est necesseire de preciser qu'il ne s'eqit pas, dans notre esprit, d 'entrer dens Ie camp des nations bellicistes, mais de donner a l'ermes de l'Air un nombre d 'evions suffisant, et qui soient des avions [renceis, lui ~ermettant de poursuivre un entrainement indis­ pensable. Or, actuellement, les appareils d'entrainement utilises dans les for­ mations sont des Spitfire, Thunderbolts et autres Mosquito, c'est-s-dire anglais ou ernericeins, Ne pas attribuer les credits necesseires a la construction d'evions destines a l'errnee de l'Air, cela revient a dire que c'esr retirer la pos­ sibilite de passer des commandes et, par voie de consequence, que des licenciements massifs seraient a envisager. Etant donne que les ennemis les plus echernes de l'industrie aero­ nautique Frenceise sont d'accord (on comprend pourquoi) pour mettre a la dispositions des societes nationales tous les moyens necesseires aux etudes et eux recherches, cela revient a dire que les licenciements se feraient surtout sentir dans les etelsers et bureaux d'etudes de serie. On se trouverait done en presence d'une industrie aeronautique capable d 'etudier et de reeliser des prototypes mais dans I'impossi­ bilite d'entreprendre le construction en serie, n'eyent pas a sa dispo­ sition, Ie potientiel industriel necessaire. -22 -

D'autre part, il y a une certaine marge de frais generaux qui est incompressible et qu i subsiste rait epres les licencie ments et Ie faible effectif d irecteme nt emp loye dans la production en serie aurait a supporter cette cha rge tres elevee pour une faibl e cepecite de pro­ duction. II s'e nsuivreit, d 'u ne part, une a ug mentat ion ~on siderab le du prix de revient, et , deutre pa rt , une qu asi irnpossibilite de reeliser un pro­ gramme q ue l q u'il soit. La demonstration serait ainsi faite qu e nous aurions tout interet a echerer Ie materiel aerone ut iq ue a l'etrenqer car il serait moins cher et livreble plus ra pide me nt, melqre to us les retards que l'on est en droit d e sup po ser. • Cette situation ne sera it pas nou vel'e ; pe nd ant une certaine periode, l'ind ustrie aeronau tique Frence ise a connu ce qu 'il eta it convenu d'eppe­ ler la « politique des p rototypes », les resulrets en furent desestreux et eurent leur repercussion durant d e longues annees. Or, les dispositions rela tives au budget prevoyaient une diminution de 15 1"0 sur les credits d estines a I'industrie aeroneutique ce qui aurait eu, comme resultef immedief, la mise au ch6mage de 25.000 travailleurs. Grace a notre acction et a celie d es autres defenseurs de l'inde­ pendance nationale,Ie vo te des credits elloues pour Ie deuxierne tri­ mestre de cette annee a I'industri e ae ronautique ne laisse apparaitre qu'une diminution de 5 1"0 pou r ce ux-ci. C ette d iminut ion s'eppliqu e sur les sommes desfinees a payer dans les mois a venir, la tranche d es commandes ulterieurernenr pessees et dans lesq uelles sont co mprises des avions modernes. Bien qu 'eyent ete limite dans Ie te mps, il est clair que I'action des naufrageu rs de I'aviation Frenceise ne va pas s'erreter la et, pour eux, la reali sation de cette partie du b'oc occidental est un de leurs objectifs primordiaux. Nous semmes p rofondernent conva incus qu 'il est indispensable que la France ait un budget en eq uilibre, ma is que l'on ne vienne pas nous dire, qu 'il est impossible de tro uver les credits necesseires a l'execufion du programme d etermine en juin 1946 et qui mettrait a la disposition de notre ermee de l'Ai r, en 1950, un millier d 'avions Frenceis, ce qui n'e rien d'excessif. En dehors de tous les moyens preconises par notre mouvement syn­ dical : confiscation des bien des traitres, des trafiquants du rnerche noir, etc..., il en existe d 'eutres a l'interieur rnerne du budget national. II serait certainement plus profitable au rayonnement de notre pays, dans Ie monde entier et en particulier dans I'ensemble de l'Union Frenceise, d 'econorniser les 100 millions par jour qui servent a financer la guerre du Viet-Nam. _ II serait preferable de ne pa s commander, en Angleterre, une divi­ sion aeroportee ont Ie prix est de 2 milliards 170 millions et dont - 23-

I'utilisation, dans Ie but de montrer notre force aux peuples de l'Union Fran~aise, n'est pas des plus loueb'es, " serait peur-etre eqelernent possible de se dispenser d'acheter, au titre des surplus, des moteurs devions Prat et Withney, qui sont tout juste bon a jeter a la ferraille Mant irreperebles, et ce n'est 121 qu'un aspect relatif aux surplus. Enfin, il serait necesseire que nous ayons I'armee nationale dont nous avons besoin et non pas une errnee de metier dont I'entretien nous coOte tres cher. Ainsi, l'Armee de l'Air [renceise serait equipee avec des avions construits dans les usines d'aviation Franceises et en particulier dans les Societes nationales. _ Ainsi, serait seuveqerdee l'independence nationale pour laquelle sont tornbes des mil.isrs de Frenceis. D'autre part, l'etude du problems industriel .pose par la realisation du programme, avait conclu que celui -ci Mait juste, realisable avec les effectifs d'elors qui sont sensiblernent les memes qu'ectuellernent, alors que l'on parle, ni plus ni moins, de faire tomber I'effectif qui est pre­ sentement de 92.000 aux environs de 35.000. Nous savons d'ailleurs que I'Mat de la charge de travail dans [es usines des Societes nationales n'e pas Me line des preoccupations majeu­ res de M. PELLENC, mais, par contre, l'etude du curriculum vitee des cadres et inqenieurs en fonction, a retenu toute son attention. Les 5 1'0 de reduction dont viennent d' etre frappes les credits elloues a I'industrie aeroneutique ne sont pas la demonstration de votre inten­ tion de defendre celle-ci et en particulier les Societas nationales, M. Ie ministre de l'Air, et les travailleurs aiment bien voir concorder les actes et les paroles, ils vous jugeront a cela et ils attendent...

CONCLUSIONS

En regard de l'offensive de grand style contre l'indusrrie aeroneuti­ que [renceise, contre les Societes nationales de constructions aeronau­ tiques (ce!lules et moteurs) et par rapport a ce qui nous a Me indique au cours des differentes entrevues que nous avons eues ces · temps derniers, nous jugeons indispensable de preciser avec fermete notre position, en considererrl que la defense des inrerets superieurs de la Nation est intimement liee a la defense des interets de la c1asse ouvriere. " ne s'agit pas pour nous, nous l'evons deja dit, d'envisager I'even­ tualite d'une guerre, mais la demonstration a Me faite au cours de la derniere guerre que Ie potentiel industriel ereit;de premiere impor­ tance. D'autre part, l'independence des lignes aeriennes dans Ie cadre de l'independence nationale ne peut etre essuree que par I'utilisation de materiels aeronautiques Frenceis. . -24 - Dans ces conditions, nous considerons done, face aux difficultes flnencieres du pays, que les reductions de credits necesseires soient operees en tenant compte de I'importance sans cesse croissante, prise par l'eviefion sur Ie plan national et international. - Que Ie budget elloue a I'industrie aeronautique ne soit pas reduit, rneis que, par centre, il soit precede a des reductions plus importantes sur Ie budget des Arrnees. - Ou 'i] ne soit pas envisage de reduction des effectifs occupes dans I'industrie eeroneufique frenceise, ceux-ci etant juste suffisant pour le realisation d'une aviation nationale. - Une grande nation do it avoir a sa disposition une aviation natio­ nale ason echelfe et, dans ce but, la mise en application du programme determine par Ie ministre de l'Armement, Charles TILLON, s'irnpose, de rnerne que i'epplicetion des propositions que nous evens faites au mi­ nistre de l'Air, M. MAROSELLI, sur lesquelles, il nous a donne son accord. - Ainsi les 90.000 ouvriers, employes, techniciens, agents de maitrise, cadres et ingenieurs specialistes de I'industrie aeronautique franC$aise desireux d'oeuvrer efficacement pour la grandeur du pays seront-ils assures de travailler pour le renaissance des eiles franC$aises. - AINSI LA FRANCE DOTEE D'UNE PUISSANTE INDUSTRIE AERONAUTIQUE BASEE SUR L'EXTENSION TOUJOURS PLUS AC­ CRUE DES POSSIBILITES DES SOCIETES NATIONALES SERA A MEME DE PRODUIRE TOUJOURS PLUS VITE, MIEUX ET MOINS CHER. - Ainsi, l'independence nationale sera-t-elle garantie par I'utilisation d'une f10tte aerienne resultant d'une production fran<;aise. - Ainsi, la France reprendra-t-elle rapidement sa place de premiere nation aerienne du monde.

LE SECRETARIAT FEDERAL.

~ Societe d'Impressions Artistiques . 2, Rue Westermann, PARIS XX·