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Histoire des Arts

Titre : Le

Nature : Chant populaire, patriotique. « La Marseillaise de la Résistance ». C’est l’hymne (genre de l’œuvre) de la Résistance française.

Technique employée

Artiste et/ ou Paroles de et de Maurice Druon, musique composée par Anna commanditaire Marly.

Date de création Composé à Londres le 30 mai 1943.

Créé pendant la Seconde Guerre Mondiale, durant la France Contexte historique occupée. Devenu l’indicatif (générique) de l’émission de la radio britannique BBC « Honneur et Patrie », qui était diffusée deux fois par jour. La musique passait sans les paroles. Ce chant a été largué par la Royal Air Force sur la France occupée, et est devenu l’hymne de la lutte pour la libération. Signe de reconnaissance dans le maquis, Le Chant des partisans devient un succès mondial. On choisit alors de le siffler, d'abord pour ne pas être repéré en le chantant mais aussi parce que la mélodie sifflée restait audible, malgré le brouillage de la BBC effectué par les Allemands.

Informations importantes quant à la Joseph Kessel (1898-1979), aventurier, journaliste, grand reporter vie de l’artiste ou du commanditaire et romancier français, ancien résistant. Maurice Druon (1918-2009), écrivain et homme politique, ancien résistant, neveu de Joseph Kessel. Tous deux ont rédigé ce chant en un après-midi à Londres, ils avaient rejoint la force française libre du Général de Gaulle. (1917-2006), chanteuse russe qui a quitté la Russie après la révolution bolchévique (1917), a composé la musique à la guitare sur les bases d’un chant révolutionnaire russe déjà existant.

Style, mouvement artistique Nombreuses interprétations ultérieures, dont la plus connue est celle d’Yves Montand. Le manuscrit original du Chant des partisans, propriété de l'État, est conservé au musée de la Légion d'honneur. Il est classé monument historique. Il a été repris par André Malraux (ancien résistant et Ministre de la Culture), le 19 décembre 1964, lors de la cérémonie d’entrée des cendres de Jean Moulin au Panthéon (monument national ayant pour vocation à honorer les grands personnages ayant marqué l’histoire de France).

Ce chant est composé de quatre couplets (des quatrains : strophes de quatre vers), les rimes sont suivies ou plates (AABB). Il n’y a pas de refrain.

Explication du chant

Quatrain n°1 « Ami » vers 1 est quelqu’un qu’on aime, avec qui on partage tout et envers qui on a une totale confiance. Le terme est répété à trois reprises, vers 1,2 et 14, il s’agit d’une anaphore (figure de style répétant un mot ou une expression en début de vers en vue d’insister). « le vol noir des corbeaux » est une périphrase (figure de style consistant à définir un mot par un groupe de mots pour en décrire une caractéristique) pour désigner les avions allemands. L’image du corbeau porteur de mauvais présage est une image péjorative, c’est un charognard qui se nourrit de cadavres, il incarne bien le soldat nazi, mais aussi la mort. « les cris sourds du pays qu’on enchaine », « les cris sourds » peuvent évoquer ceux des personnes torturées, mais aussi la souffrance, la douleur de la population civile.« le pays qu’on enchaine » est une personnification (figure de style où un objet, une notion sont présentés avec des caractéristiques humaines), la France occupée est prisonnière, privée de ses libertés. « Ami, entends-tu » répété deux fois, permet de prendre conscience de l’invasion allemande, on sollicite le lecteur, on l’incite à se questionner avec les deux premiers vers qui sont deux phrases de type interrogatif. L’anaphore « Ohé » au vers 3,7 et 8 est une manière d’apostropher et d’exhorter le peuple à la révolte, au combat. Tout le monde doit se sentir concerné d’où l’énumération « partisans, ouvriers, paysans ». L’expression « c’est l’alarme » montre que c’est le moment d’agir et l’Allemagne nazie va payer et souffrir à son tour « Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes ».

Quatrain n°2 Les quatre verbes au présent de l’impératif soulignent qu’il faut résister. C’est presque un ordre, il est temps de se battre, cela est amplifié par le champ lexical des armes « fusils », « mitraille », « grenades », « balle », « couteau », « dynamite ». Le vers 6 constitue une gradation (énumération de termes de plus en plus forts). On exhorte clairement le peuple à saboter « saboteur » et à tuer « tuez vite ».

Quatrain n°3 Les résistants œuvrent pour libérer leurs « frères », motivés par « la haine », « la faim », « la misère ». La forme emphatique (« C’est nous qui ») insiste sur la dure tâche qui incombe aux résistants. Certains pays ne se sentent pas concernés ou encore pas suffisamment impliqués dans le conflit (vers 11) par opposition au vers qui suit « Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève. » L’adverbe « Ici » et l’apostrophe « vois-tu » suggèrent qu’en France, c’est l’horreur de la guerre et des combats qui sévit. La construction grammaticale illogique « nous on » met en avant l’idée de rassemblement, ralliement, union entre les individus. Le vers 12 forme à nouveau une gradation.

Quatrain n°4 Le vers 13 témoigne de l’organisation et de la détermination qui unissent les hommes. Le vers 14 symbolise la solidarité mais également le nombre croissant de personnes engagées. Il y aura toujours un volontaire pour prendre la place de celui qui vient de mourir et poursuivre ce qu’il a commencé. Les deux derniers vers incarnent l’espoir, voire la victoire. Même si la résistance se fait dans « l’ombre », la lumière « le grand soleil » l’emporte sur les ténèbres, l’ennemi « le sang noir » (les nazis). C’est une réelle lueur d’espoir. L’adverbe « Demain » souligne que la victoire est proche. Le verbe « Chantez » à l’impératif donne du courage et annonce la joie d’une future délivrance. La Liberté encore dans l’obscurité « la nuit » sous la forme d’une allégorie (figure de style représentant une notion abstraite de manière concrète, souvent marquée par une majuscule) « écoute », elle attend qu’on la délivre enfin du joug allemand.