Isabelle Bournier

6 juin 1944 Le Débarquement

Éditions OUEST-

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I N NOM DE CODE « OVERLORD »…

Fin 1943, le projet de débarquer sur les côtes de l’Europe de l’Ouest est confi rmé. Ce sera l’opération « Overlord », qui signifi e « Seigneur suprême ».

Pourquoi la Normandie ? En août 1943, les Alliés, qui hésitaient encore entre le nord de la France et la Normandie, arrêtent défi nitivement leur choix pour le débarquement. Misant sur l’effet de surprise, ils optent pour la baie de , secteur qui dispose de côtes basses faiblement défendues et de grandes plages de sable. La proximité de l’Angleterre permettra à l’aviation alliée de soutenir l’opération.

Débarquements en Sicile et en Italie Le débarquement prévu pour juin 1944, n’est pas le premier assaut amphibie mis au point par les Alliés. En novembre 1942, les Anglo-Américains prennent pied en Afrique du Nord et en juillet 1943, ils débarquent en Sicile puis en Italie. Servant de répétitions à l’assaut sur la Normandie, ces débarquements, dirigés par Eisenhower, permettront de tester le matériel et en particulier les barges d’assaut.

Trois ou cinq plages ? À l’origine, le débarquement était prévu sur trois plages : Juno, Gold et Omaha. Jugeant le secteur d’assaut trop étroit, Affi che se Dwight David Eisenhower l’état-major allié ajoute une plage à moquant des Alliés qui En décembre 1943, Eisenhower est chaque extrémité : Utah et Sword. L’élar- libèrent l’Italie nommé chef d’état-major des forces gissement de la zone de débarquement à la vitesse d’un alliées. Surnommé Ike, ce brillant général impose aux Alliés de fabriquer davan- escargot : « Il est a 53 ans. Il a été désigné à cette fonc- tage de matériel. Les 156 000 hommes long le chemin jusqu’à Rome ». tion pour ses talents d’organisateur mais désormais prévus pour le Jour J auront aussi pour ses qualités de diplomate qui besoin d’armes, de véhicules et surtout lui seront indispensables pour diriger de barges de débarquement qui restent une armée multinationale et arbitrer les à construire. Bref, les Alliés ne sont mésententes entre ses généraux. pas prêts ! Planifi ée le 1er mai 1944, l’opé- ration « Overlord » doit être repoussée d’un mois.

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État-major allié : au centre Bombardiers alliés. le général Eisenhower ; à sa gauche, le général Montgomery.

Bombardements stratégiques La réussite du débarquement dépend aussi de l’affaiblisse- ment de la puissance militaire allemande. Dès 1943, les Alliés multiplient les bombardements sur l’Allemagne, ce qui oblige la Luftwaffe, l’aviation allemande, à se replier sur son territoire et à réduire sa présence à l’Ouest. À partir de février 1944, les bombardiers anglais et américains pilonnent les voies ferrées du nord-ouest de la France, les aérodromes et les défenses du Mur de l’Atlantique. Mais, pour garder secret le lieu exact du débarquement, l’aviation alliée lâche ses bombes bien au-delà de la Normandie.

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I N « LES SANGLOTS LONGS DES VIOLONS DE L’AUTOMNE… » Dès 1940, alors que commençait la sombre période de l’occupation, des hommes et des femmes ont refusé de se soumettre à l’autorité allemande. Ils ont pris la décision de résister. Au fi l des années, ils ont organisé de nombreuses opérations de sabotages, caché des personnes recherchées et fourni des renseignements aux Alliés. Tous attendaient avec impatience le débarquement !

Précieux renseignements… Si la photographie aérienne fournit aux Alliés la plupart des informations dont ils ont besoin pour préparer l’assaut en Normandie, certains renseignements manquent encore. De nouvelles divi- sions sont-elles arrivées récemment dans la région ? Sont-elles composées d’hommes jeunes ou âgés ? Dans quel état physique sont les troupes ? Seule la résistance, qui est tous les jours sur le terrain, peut fournir ces précieux rensei- gnements à Londres.

Résistants. Quatre missions pour la Résistance En février 1944, les différentes forces clandestines se regroupent pour former les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) comman- dées par le général Koenig et placées sous l’autorité du général de Gaulle. Eisenhower leur confi e quatre missions essentielles : perturber le trafi c ferroviaire, couper les voies de communica- tions, retarder l’arrivée des renforts allemands, harceler l’occu- Affi che imprimée pant et provoquer le désordre. après le débarquement.

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Messages personnels de la BBC Sabotage Chaque soir, la BBC émet une série de d’une voie ferrée. messages personnels codés. Le 5 juin, les résistants entendent des phrases qui leur Guillaume Mercader sont adressées. Elles leur annoncent que le débarquement commence et qu’ils doivent pédale pour la passer à l’action. « Les dés sont sur le tapis » Matériel radio Résistance… déclenche le sabotage des voies ferrées ou clandestin. « Des agents de liaison me donnaient des « Il fait chaud à Suez » donne l’ordre de papiers que je glissais sous mon pull-over bloquer les routes et les carrefours.efours. Le de cycliste. Arrivé à Bayeux, nous reprenions message le plus célèbre est celui qui les croquis faits par les agriculteurs, pour s’adresse à un groupe de résistants les replacer sur un plan à la bonne échelle. du nord de la France. Il commenceommence Ensuite, toujours à vélo, j’allais déposer à par : « Les sanglots longs deses violons Caen une enveloppe contenant les plans et de l’automne… » puis deux jours plus les renseignements. […] J’ai très souvent été tard se termine par « Blessentsent mon arrêté près de la pointe du Hoc, un endroit cœur d’une langueur monotonetone ». très surveillé. Alors, je montrais ma licence de Les Allemands, qui connaissentsent cycliste professionnel et je disais que j’étais à le sens des vers du poètee l’entraînement, alors que je ne courais plus Verlaine, comprennent eux que pour la résistance ! J’ai eu de la chance, aussi que le débarquement ils m’ont toujours laissé passer. » est imminent. Guillaume Mercader, résistant de Bayeux

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I N SWORD BEACH ET LE COMMANDO KIEFFER Insigne des commandos.

Dans la nuit du 5 au 6 juin, les « Soutenez-les ! » troupes aéroportées britanniques Traverser la plage… Précédées par les chars funnies, les sont larguées en arrière de la péniches d’assaut naviguent vers la côte. Au lever du jour, la 3e division côte. Vingt minutes avant l’heure H, les d’infanterie lance l’assaut sur sapeurs du génie dégagent plusieurs Les commandos accès et sécurisent les passages qu’em- en route pour Sword Beach. Objectif : Caen ! Pegasus Bridge. prunteront les hommes du général Ren- nie. Bien que les blindés alliés soient par- venus à détruire de nombreux canons ennemis, les Britanniques avancent sur la plage avec diffi culté. Des rafales de mitrailleuses sont tirées depuis les villas du bord de mer transformées en bunkers et fauchent les hommes qui courent pour se mettre à l’abri. La marée montante complique encore la situation en rédui- sant la plage, bientôt encombrée de car- casses de véhicules et de cadavres.

Les hommes du commandant Kieffer Créé en 1942, le commando Kieffer est composé de jeunes Français qui ont choisi de se battre aux côtés des Alliés. Après plusieurs mois d’entraînement intensif, ils sont prêts pour le grand jour. Le 6 juin 1944, 177 Français débarquent sur Sword Beach. Leur barge d’assaut s’échoue à l’ouest de et sur ce secteur, ils sont les premiers à mettre pied à terre, les Britanniques les ayant laissé débarquer avant eux. Les commandos ont une première mission : s’emparer du casino transformé en bun- ker par les Allemands.

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Objectif Caen ! Le 6 juin au soir Commandos britanniques Après être sortis de la plage, les Britan- En fi n de journée, les Britanniques n’ont pas réussi à libérer sur la plage. niques pénètrent à l’intérieur du pays et Caen, ni à établir la jonction avec les troupes débarquées sur se dirigent vers Caen. Leur progression Juno. Profi tant de la brèche laissée entre les deux plages, les est ralentie par des points forts enne- Allemands lancent une contre-attaque qui heureusement sera mis qui résistent aux attaques alliées. Le brève et sans conséquences. Sur l’Orne, la jonction avec les temps ainsi perdu permet à l’état-major parachutistes largués dans la nuit permet de consolider la tête allemand de se ressaisir et d’installer une de pont et d’empêcher la très puissante 15e Armée allemande, solide ligne de défense au nord de la ville. stationnée au nord de la Seine, d’arriver en renfort en Normandie. Caen qui devait être prise le 6 juin ne le Soldats suivant sera fi nalement qu’un mois plus tard ! un char DD.

coiffé d’un béret vert… « À ce moment précis, la terre et la mer semblaient soulevées par un grondement de tonnerre : bombes de mortier, siffl ements d’obus, jappements agaçants de mitrailleuses, tout semblait concentré sur nous. En un éclair, les passerelles étaient jetées à terre. Coiffé d’un béret vert, un premier groupe se rue sur la plage… » Commandant Kieffer

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OBJECTIF CAEN ! Casque et brassard de la défense passive. Depuis le 6 juin, Britanniques et Canadiens tentent désespérément de prendre Caen qui verrouille la route de Paris. Autour de la ville, le commandement allemand a concentré ses meilleures divisions et en particulier les unités blindées.

Tract jeté par avion pour prévenir les civils d’un bombardement.

Bombardier Caen est libérée ! survolant les environs de Caen. Quelle stratégie Début juillet, le général britannique reprend l’idée d’un assaut pour Montgomery ? direct sur Caen. Les Canadiens attaqueront par l’ouest et les Bri- Ne parvenant pas à déloger les Alle- tanniques par l’est. Le 7 juillet au soir, un bombardement massif mands par une attaque directe lancée désorganise la défense allemande. Le 9 juillet, Canadiens et sur la ville, Montgomery essaie une autre Britanniques entrent enfi n dans la ville et libèrent la rive gauche. stratégie. Il prévoit de contourner Caen Il faudra attendre le 19 juillet pour que la rive droite de l’Orne soit par le sud-ouest. Lancée fi n juin, l’opé- délivrée à son tour. ration échoue face aux fameux chars Si la prise de Caen a été très diffi cile, elle aura au moins permis allemands « Tigre », véritables monstres de concentrer autour de la ville les trois quarts des blindés alle- d’acier dont le blindage résiste aux pro- mands, soulageant ainsi l’ouest du secteur de débarquement jectiles les plus puissants. où progressent les armées américaines.

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Caen détruite. Des milliers de réfugiés Partout en Normandie, les civils reçoivent l’ordre d’évacuer les Une libération dans la douleur villes. Ils sont nombreux à prendre la route de l’exode, laissant Un mois après le débarquement, Caen est enfi n libérée ! Les derrière eux tout ce qu’ils possèdent. Ceux qui ne veulent pas Caennais qui n’avaient pas quitté la ville accueillent avec émo- partir se réfugient dans des abris ou des caves qu’ils espèrent tion leurs libérateurs mais trop de souffrances et de deuils suffi samment solides pour résister aux bombes. empêchent les effusions de joie. Il en est de même pour les À Caen, le centre-ville a été déserté par ses habitants. Alors autres villes normandes, Saint-Lô presque totalement détruite que les bombes continuent de tomber, pompiers et membres a été surnommée la « capitale des ruines », à Lisieux plus de de la défense passive s’affairent pour éteindre les incen- 1000 personnes ont trouvé la mort sous les bombardements. dies et porter secours aux blessés. L’abbaye aux Hommes Certains quartiers des villes sont rasés, mêmes les rues ont accueille des milliers de réfugiés, femmes, vieillards, enfants. disparu sous les décombres. Des croix rouges, fabriquées avec les moyens du bord, signalent aux bombardiers que le lieu a été transformé en îlot sanitaire abritant des civils et des blessés. Tant bien que CivilsCiv mal, la vie s’organise… dansdan les ruines.rui

Quelques chiffres… 20 000 civils perdent la vie en Normandie 2500 civils sont victimes des bombardements à Caen 75 % de la ville est détruite 150 000 Normands partent sur les routes de l’exode

Debarquement_001A056.indd 43 06/12/2018 17:15 Défi lé à Paris, VERS PARIS… 26 août 1944. AprèsA avoir réussi à s’extraire de la poche de Falaise,Fa les troupes allemandes se replient vers la Seine. Utilisant toute sorte d’embarcations, lesle Allemands parviennent à traverser le fl euve avantav de refl uer vers les frontières du Reich.

La libération de Paris Après la victoire des Alliés en Norman- die, un autre débarquement a lieu en Paris ! Provence, le 15 août 1944. Il ouvre la voie « Paris ! Paris outragé ! de la libération de la France par le sud. Paris brisé ! Paris martyrisé ! Le 25 août, Paris est libéré. Arrivé dans la Mais Paris libéré ! » capitale, le général de Gaulle descend les Général de Gaulle, 25 août 1944 Champs-Elysées et réaffi rme sa volonté de restaurer l’autorité de l’État français. Un Normand et un GI En octobre, le Gouvernement provisoire fêtent la libération de la République française présidé par de Paris. le général de Gaulle est reconnu par les États-Unis.

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Le Havre, hiver 1944-45. Le martyr du Havre Derrière les lignes alliées, toutes les places fortes tenues par les Allemands ne sont pas encore tombées. Défendue par de puissantes batteries d’artillerie, de vastes champs de mines et de profonds fossés antichars, la forteresse du Havre résiste et refuse de se rendre. Pour venir à bout de ce redoutable bas- tion, Anglais et Américains décident de bombarder la ville. Les 5 et 6 septembre 1944, un déluge de feu s’abat sur la cité et ses habitants qui n’avaient pu évacuer. On relèvera 2000 morts. Le 12 septembre, est libéré, la ville est détruite à 85 %.

Joie de la libération

Le 8 mai 1945, le IIIe Reich capitule. Hitler s’est suicidé le 30 avril.

L’Armée Rouge avance vers l’Ouest Sur le front de l’Est, l’Armée Rouge continue d’avancer vers l’Alle- magne. Les Russes repoussent la Wehrmacht, libèrent la Pologne et entrent dans le camp d’Auschwitz fi n janvier 1945. Leur objec- tif ? Arriver les premiers à Berlin. Sur le front Ouest, Britanniques et Américains sont eux aussi pressés d’atteindre le Reich. Ils craignent que les Russes ne s’emparent de trop de territoires et y installent leur régime politique : le communisme.

Debarquement_001A056.indd 51 06/12/2018 17:16 LEXIQUE Armada : milliers de bateaux Ilot sanitaire : zone ou bâtiment où sont rassemblés Artillerie navale : canons des navires de guerre les civils et les blessés Batterie d’artillerie : groupe de canons Liberty-ship : cargo américain transportant du matériel BBC : radio anglaise ou des hommes Canon de mortier : canon court très puissant Ligne Maginot : ligne de défense en béton construite pouvant détruire un blockhaus par la France, à la frontière allemande Carte d’état-major : carte utilisée par les armées Luftwaffe : aviation allemande Casemate : abri en béton Morphine : médicament pour calmer les fortes douleurs Commando : groupe d’hommes spécialement entraînés Oléoduc : canalisation permettant de transporter du pétrole pour des missions diffi ciles et dangereuses Panzers : blindés allemands Conférence des Alliés : rencontre entre les Alliés Pertes : morts, blessés et disparus pour décider de la stratégie à adopter Planeur : avion sans moteur Containers isothermes : bidons qui gardent un liquide QG : Quartier général à température constante Rangers : commando américain Dague : sorte de poignard Sapeur du génie : soldat chargé de préparer le terrain Défense passive : organisation assurant la protection pour le passage des troupes des civils et organisant les secours Se mutiler : se blesser volontairement Empires coloniaux : ensemble des colonies possédées Tankers : bateaux transportant du carburant par une métropole Tête de pont : territoire contrôlé par les Alliés après État-major : ensemble des offi ciers supérieurs un débarquement commandant une armée Tommy : soldat anglais État sanitaire : état de santé d’une population Wehrmacht : armée allemande Faire diversion : détourner l’attention GI : soldat américain Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) : gouvernement créé en 1944 par le général de Gaulle dans le but de diriger la France au moment de la libération

CRÉDITS Toutes les photographies et illustrations de ce livre proviennent du fonds du Mémorial de Caen exceptées :

Archives 39-45 du / DDay-Overlord.com : p.28 (b), p.29 (b). – Bournier Isabelle : p.52-53. BUNDESARCHIV : p.6 (h). – Collection privée : p.40 (b). – IWM : p. 17(b), p.24 (h), p.25 (d), p.29 (h). NARA : p.3 (b), p.5 (h) (bd), p.7 (h), p.8 (b), p.9 (h), p.10 (h), p.14 (g), p.16 (g), p.17 (h), p.18-19, p.20, p.21 (h), p.22-23, p.24 (b), p.30, p.31 (hd), p.32(b), p.33, p.34 (b), p.35, p.37 (h), p.38, p.39 (h), p.40 (h), p.41 (h), p.48, p.50. PAC : p.2 (b), p.26 (b), p.26-27 (h), p.27 (b), p.36 (d), p.37 (b), p.43 (b), p.45 (b), p.46 (g), p.47. – SIGNAL : p.2 (hg).

En couverture : Débarquement des troupes américaines sur Utah Beach, 6 juin 1944 – Photo NARA / Colorisation Éditions Ouest-France/Graph&ti

Éditions OUEST-FRANCE Rennes

Éditeur : Matthieu Biberon Coordination éditoriale : Lise Corlay Conception et mise en page : Studio des Éditions Ouest-France Photogravure : Graph&ti, Cesson-Sévigné (35) Impression : PPO Graphic, Palaiseau (91)

© 2013, 2019, Éditions Ouest-France – Édilarge S.A., Rennes ISBN : 978-2-7373-8029-7 N° d’éditeur : 10124.01.2,5.03.19 Dépôt légal : mars 2019 Imprimé en France www.editionsouestfrance.fr

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