De La Déclaration D'intention À L'expérimentation
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LIVRE BLANC ÉGALITÉ FEMMES/HOMMES DE LA DÉCLARATION D’INTENTION À L’EXPÉRIMENTATION GROUPE ÉGALITÉ FEMMES HOMMES Comment écrire un livre blanc sur l’égalité femmes/ hommes sans aborder la question épineuse de l’écriture inclusive ? La question divise : une lutte efficace contre les stéréotypes pour certain.e.s, une déformation inutile de la langue française pour d’autres. La vérité est sans doute médiane. Nous avons décidé de suivre l’exemple de l’AFMD et d’adopter, dans la mesure du possible, une forme d’écriture neutre et non sexiste. En privilégiant l’emploi de mots épicènes, du point médian et en féminisant les titres et fonctions, nous espérons favoriser les représentations femme/homme sans alourdir la lecture et dénaturer la compréhension. C’est un exercice difficile, compliqué par le nombre de personnes ayant contribué à la rédaction de ce livre blanc. Le résultat est sans doute perfectible : que les puristes des deux côtés nous pardonnent les imperfections ! SOMMAIRE ÉDITORIAL P. 3 Anne-Lucie Wack, Directrice Générale de Montpellier SupAgro Présidente de la Conférence des grandes écoles INTRODUCTION P. 4 Vincenzo Esposito Vinzi, Directeur Général de l’ESSEC, Président de la Commission Diversité de la CGE CHARTE ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES P. 6 CHAPITRE 1 P. 12 Les engagements communs des établissements CHAPITRE 2 P. 26 Faire vivre la stratégie égalité au quotidien CHAPITRE 3 P. 56 Agir avec et pour les étudiant.e.s CHAPITRE 4 P. 90 La recherche : vecteur du changement CHAPITRE 5 P. 104 Voir plus loin… CONCLUSION L’ambition du groupe de travail Égalités femmes-hommes P. 116 pour nos établissements Liste des écoles signataires P. 120 ÉDITORIAL a Conférence des grandes écoles (CGE) représente une communauté de près de 230 écoles, qui, même L si elles sont très diverses en termes de typologie et de mixité, font un constat commun : en 2020, à l’image des autres acteurs de la société, elles sont toujours confrontées à des problèmes liés à l’(in)égalité femmes-hommes, que ce soit sur le plan des discriminations sexistes, de l’insertion professionnelle de diplômées, ou du nombre de femmes à la tête de ces établissements. L’ambition de ce premier Livre Blanc, « De la déclaration d’intention à l’expéri- mentation », est de montrer comment les établissements membres de la CGE se sont approprié la Charte Égalité femmes-hommes signée avec le Ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation en 2013. Ce Livre Blanc montre comment les établissements de l’enseignement supérieur, en bout de la chaîne éducative, peuvent contribuer à faire évoluer des schémas sociétaux qui s’ancrent dès la petite enfance, et former des étudiants et étu- diantes qui seront demain en situation de responsabilité dans les entreprises et les administrations, pour mettre en œuvre l’égalité femmes-hommes tant dans leur vie professionnelle que dans le cadre privé. Par les exemples décrits et les témoignages d’écoles, d’étudiantes et étudiants, d’associations et d’entreprises, nous souhaitons aider les écoles à renforcer leurs actions en leur donnant quelques clés de réussite. Je remercie les membres du Groupe de travail Égalité femmes-hommes, au- teurs de ce Livre Blanc, et tout particulièrement ses deux co-animatrices, Susan Nallet, initiatrice de ce projet, et Pascale Borel, grâce à qui le Baromètre Égalité femmes-hommes, autre action phare du groupe, est édité chaque année. Je remercie également Vincenzo Esposito Vinzi, Président de la commission diversité, pour son implication sur ce thème prioritaire pour notre communauté. Anne-Lucie Wack Directrice Générale de Montpellier SupAgro Présidente de la Conférence des grandes écoles 3 INTRODUCTION Chères et Chers collègues, Je suis heureux et fier que le travail initié lors de la si- gnature de la Charte de l’Égalité entre les femmes et les hommes en 2013, par les représentants des différentes instances qui structurent l’enseignement supérieur en France, notamment la Conférence des présidents d'université (CPU), la Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d’In- génieurs (CDEFI), ainsi que la Conférence des grandes écoles (CGE), aboutisse à ce premier Livre Blanc de l’Égalité femmes-hommes au sein des établissements de la Conférence des grandes écoles. Ce Livre Blanc a pour ambition de décrire et partager les bonnes pratiques mises en place par les établissements signataires de la Charte, qui sont chaque année plus nombreux. En 2019, on a pu constater que plus de 60 % des établissements membres de la CGE avaient signé la Charte. Parmi les signataires, près de 60 % ont participé au 5e Baromètre Égalité femmes-hommes, ce qui est une progression de près de 17 % par rapport au précédent Baromètre publié en 2018. Le Baromètre Égalité femmes-hommes est l’un des cinq engagements de la Charte. Il a un effet structurant sur les actions en faveur de l’égalité femmes- hommes dans les établissements membres, puisqu’il permet de mesurer les trois groupes de population analysés : les étudiants en formation initiale, les participants en formation continue, le personnel des établissements. Le Baromètre présente un tableau quantitatif de la répartition femmes-hommes selon les types d’établisse- ments (écoles d’ingénieur, de management ou autres, établissements publics ou privés) et met en lumière les écarts qui restent à combler en matière de salaire, de statut et de fonction pour le personnel, ainsi que, pour les étudiants, les disparités dans la représentation dans les associations étudiantes et les écarts en matière de salaire et de type de contrat des diplômés à la sortie. Le Baromètre permet donc d’identifier d’une manière synthétique et rapide les points de fixation de l’inégalité femmes-hommes, indiquant les axes sur lesquels travailler pour faire évoluer la mixité dans les établissements de la CGE, qui se diffusera ensuite dans le monde du travail et donc à la société dans son ensemble. 4 Si l’égalité femmes-hommes dans la société a fait l’objet de lois qui ont été un grand progrès et qui s’imposent à tous, elle procède avant tout d’un long travail dans l’esprit de chacun et de tous pour être véritablement effective. Il nous est pos- sible, en tant qu’établissements membres de la CGE, d’avoir une action sur les étu- diants et les participants à nos formations grâce au savoir produit par la recherche de nos professeurs, au contenu des cours et aux expériences que nous leur pro- posons. Nous pouvons aussi agir pour améliorer la mixité dans le recrutement du personnel académique et non académique de nos établissements, ainsi que dans les instances dirigeantes. Par ailleurs, même si nous n’avons pas toutes les clés en main pour régler les problématiques de disparité des salaires et des conditions d’embauche entre diplômées et diplômés d’une même école, ni sur l’attractivité des formations d’ingénieurs pour les jeunes femmes, nous devons être proactifs pour insuffler le changement. C’est pourquoi vous trouverez ici des exemples de bonnes pratiques dans tous les domaines, avec une grande diversité d’initiatives et d’engagements forts qui produisent des résultats concrets. Je vous souhaite une bonne lecture de ce Livre Blanc, qu’il nous inspire toutes et tous pour générer de nouvelles initiatives afin de tendre vers une plus grande égalité femmes-hommes au sein de nos établissements. Vincenzo Esposito Vinzi Directeur Général de l’ESSEC Président de la Commission Diversité de la CGE 5 CHARTE 6 7 8 9 10 11 CHAPITRE 1 Les engagements communs des établissements Coordinatrice : Pascale Borel Contributrice : Susan Nallet 12 Pascale Borel, Enseignante-Chercheure ESC Clermont BS - CleRMa Référente Égalité femmes-hommes ESC Clermont BS Co-animatrice du Groupe de travail Égalité femmes- hommes de la CGE Susan Nallet, Directrice Student Experience and Employability Grenoble École de Management Référente Égalité femmes-hommes Co-animatrice du groupe de travail Égalité femmes-hommes de la CGE 13 INTRODUCTION algré les avancées constatées ces der- Une charte structurante de l’action nières années dans le cadre des en- en faveur de l’égalité femmes- M quêtes d’insertion des diplômé.e.s des Grandes écoles1, les inégalités professionnelles hommes entre les jeunes femmes et les jeunes hommes perdurent. Et plus globalement sur l’ensemble Aussi, afin de mettre en place une politique éga- du marché du travail, les statistiques annuelles lité dans les établissements d’enseignement su- publiées par le Ministère en charge de l’Éga- périeur et de recherche, dès janvier 2013, à l’ini- lité entre les femmes et les hommes font état tiative du Ministère de l’Enseignement supérieur, d’écarts persistants en défaveur des femmes de la Recherche et de l’Innovation d’une part, dans les conditions d’emploi et de leur sous-re- et du Ministère des Droits des femmes d’autre part, la Conférence des présidents d’université présentation dans les instances de décisions, (CPU), la Conférence des Directeurs des Écoles dans la fonction publique comme dans le sec- Françaises d’Ingénieurs (CDEFI) et la Confé- teur privé 2. Si la responsabilité de ces inégalités rence des grandes écoles (CGE) se sont as- est généralement attribuée au fonctionnement sociées pour rédiger une Charte pour l’Égalité du marché du travail, aux organisations ainsi entre les femmes et les hommes. qu’à la société au travers des stéréotypes et des rôles attribués aux un.e.s et aux autres, le Les établissements relevant des instances si- système éducatif joue également un rôle décisif gnataires sont dès lors invités à formaliser leur dans la construction de ces inégalités. adhésion à cette charte et ainsi à s’engager à mettre en place des actions auprès des étu- diant.e.s et du personnel pour prévenir et/ou 1.