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UNE VIEILLE SEIGNEURIE UOUCUEKVILLE IMPRIMERIE DE '•L'ÉTKKDARD", 37, R,, SAINT-JAOîta

PIERRE BOUCHER SEIGNEUR DE /.1335 V UNE VIEILLE SEIGNEURIE

BOUCHERVILLE

CHRONIQUES PORTRAITS ET SOUVENIRS

de yo« ooMuJU. •»«c «ota »• mtoolM too» Inutnilront- ptm. «t eux-méme* JOB, VIII.

MONTUfiAl. UIBRAIRF.S-ÉOITEORfl CADlF.rX * DKROMK, 1603, ru« NotreDnini'. MM

18'»

s£^ Sa (SraRdeur

I^S'" >j:?(le?caRdre.^RloriiR îacKd

v^Hrchevêquc de Saial.^oniface

jroos dédions

Celle

^Esquisse Kisloriqoe

Se sa cK^re p&roisse de

BoucKerville.

LETTRE DE Mgr TACHÉ

A L'AUTEUR.

Mon Cher • • •

Vous avez bien \(m\u me flwlicr vctre histoire de

la Seigneurie de BoiirhervilU : je vous remercie de cott«î att<'ntion. Elit; nie jirouve «pie vous savez coml)ien inV-Ht chère la pandas^! dans la<(Ucllc j'ai jnus.sé les ann^s de mou onfanee, cldnnt les voftU^s de l'église ont offert un asile supW>me aux restes do

ma mère et de s<;s ancêtres pendant six g«^n«'rations. Je ne me permettrai aucune réflexion sur votre travail. Vous m'en avez nmdu l'appréciation im-

possible, par la manière dont vous parlez, et de moi et de tant de p«'r»onne8 qui me sont chères. 2 Boucherville évoque Je puis néanmoins dire qm- pour que Ihistoire en assez de souvenirs religieux, veulent edific^xtion, à ceux qui soit un juste sujet d l'étudier. mé«litée: Puiase 1 œuvre Puiase-t-elle être lue et de la Sainte-Famille, du fondateur de la paroisse qui ont puissent les nobles sentiment être connue ; continuer à se perpétuer parmi inspiré M. Boucher, ville Bou- œuvre ! Que la ceux qui jouissent de son Heu cher à ceux qui prati- cher reste toujours un sur les traces du héros quent la vertu, en n.archant nom à sa seigneurie et a canadien qui a donné son

sa paroisse. j-vo^u la detli C'est dans ces sentiment-s .lu,- m. Je vous offre en retour cace de votre livre. et les plus affectueux. souhaits les plus sincères

Arch. de .S.unt-H"Nika. k t Alex.,

1889. Montréal, 16 novenihre AVANTPROPOS

•• MAIoii«-iioim df

|>*rrt«. iivani que li'« InniiviilliiiiK du pr*ïKi*H nKMlonin ne Un* nient fuit

La bonne simplicité de nos anciennes famil- les canadiennes s'en va chaque jour, et avec elle s'en vont de belles et pieuses traditions qu'il importait de conserver. Bien que simples jusqu'à la naïveté, les mœurs de nos pères étaient empreintes d'une vigueur toute antique et d'un esprit de foi digne des âges très chrétiens. Le moment vint où cette simplicité d'antan n'a plus été de AVAXT-PBOPOS mise, et l'engouement pour les innovations la simplicité fit passer de mode. Sous cette d'une vie primitive s'abritaient de solides détruire l'abri, sans vertus : on n'a pas pu porter atteinte aux vertus elles-mêmes. de Si, sur la route, l'on n'eût laissé tomber nos coutumes que ce qui pouvait nous arriérer, pour adopter ce qui était bien et mieux, l'é- change n'eût pas laissé d'être avantageux et conforme aux bonnes traditions. La marche

aurait paru trop lente à quelques progres- ascendantes le sistes,— toutes les marches sont— mais à la fin nous nous serions trouvés plus haut. Le mouvement s'est opéré souvent nos habitants des en sens contraire ; et pour campagnes surtout, cette route du nouveau

est devenue une pente, où ils se sont laissés

ils glisser. Il est arrivé ce qui est naturel :

se sont trouvés plus bas. Le génie inventeur de notre temps a créé

une prospérité matérielle incontestable : per- sonne ne refuse de le reconnaître. Mais en

procurant un travail plus facile, il a laissé des AVAXT-PROJHIS

et un bun- loisirs plus lonj^s, des amusements luxe qui être qui ne sont pas étrangers au En envahit de plus en plus notre population. con- disparaissant, les habitudes d'un travail gai, ont laissé la tinuel, rude il est vrai, mais cortège. porte ouverte à l'oisiveté et à son

* * *

faire l'écho des Il ne faut pas cependant se plus des pessimistes, et dire que rien n'existe un mal t«!mps d'autrefois. On ne guérit pas et du en l'exagérant. L'amour du travail polie et cha- devoir, l'esprit de foi, l'hospitalité enseignements ritable, la docilité à suivre les entièrement bannis de la religion, ne sont pas catho- du sein de nos paroisses franchement

liques. caractères Ces pages, avec leurs faits et les maintes preuves qui y sont dessinés, offrent de cette conservation. parois- Boucherville, plus que bien d'autres jusque dans ses, a eu l'avantage de garder nés sur leur extrême vieillesse, des hommes 4 AVANT-PROPOS

siècle, travail- les terres où, il y a plus d'un laient leurs pères et leurs aïeuls. Après avoir vécu avec eux, quelques-uns de ces octogénai- res vivent encore aujourd'hui avec leurs enfants. de Ils ont reçu sans mélange et transmettent même sans interruption à leurs fils, leurs

vieilles traditions. On a bien pu quelque- et le fois changer, en les améliorant, les goûts qu'il mode d'action de ces vieillards : ce y avait de solide dans leur foi et leurs mœurs canadiennes est resté, comme reste la soli-

dité du tronc et des racines d'un arbre, quand et de nouveaux il pousse un nouveau feuillage rameaux. Ces champions de l'âge et de la culture ont

eu, jusqu'à aujourd'hui, contre toute funeste innovation, une influence marquée. Les nobles

familles qui ont fondé et sans cesse habité Boucherville, ont aussi puissamment contribué à maintenir en partie cet esprit primitif, aussi religieux que national.

11 importe de garder intact ce qui en reste. C'est dans l'intention de contribuer à cette AVANT-PROPOS

œuvre que nous publions l'esquisse historique de la paroisse de Boucherville. études Le désir de faire diversion à des unique plus abstraites a été d'abord notre dans motif. Mais on a bien voulu découvrir ces chapitres sans art quelques enseignements facilement utiles au public. Cet argument est eu la faiblesse de n'y vain(iueur ; nous avons en pas contredire. Tout auteur est toujours dit fonds de complaisance pour ses ouvrages, préface. un écrivain, je ne sais plus dans quelle Sur une invitation, qui nous honore, nou avons donc sorti ces feuilles de notre tiroir, nous contentant, par respect pour nos lecteurs, abréger de les revoir, de les façonner, de les d'une loupe ni un peu. Il n'est pas besoin d'une grande modestie pour voir qu'elles simple auraient encore besoin de l'Ctre. Le rudiment, par exemple, peut dire que le nar- long- rateur ne doit pas trop souvent ni trop temps surtout, (juitter son rôle pour celui de pour passer du fpit moraliste ; (ju'il lui faut r- aux réflexions certains détours adroits, r< 6 AVANT-PROPOS taines douces transitions pour arriver aux conseils. A cela,— ne nous sentant nulle envie de rompre en visière au rudiment- nous n'avons rudiment a rien à répondre, si ce n'est : le raison, mais nous avons suivi d'autres exi- gences que celles de ses lois. Au lieu du chemin de détour, nous avons souvent poussé est plus sauvage, à travers champs ; la route

mais elle est plus courte. C'est un titre au pardon de ceux qui voudront arriver vite au but. Les citations occupent une large place dans ces pages. Elles entraient dans notre plan, répondant à une des fins principales que nous avions en vue. Plusieurs de ceux que Bou-

cherville appelle avec fierté ses entants, ont

assisté à ses fêtes, ont prononcé en plus d'une circonstance des discours, ou laissé des écrits, dont peut se glorifier à bon droit, non seu- lement cette paroisse, mais notre patrie ca-

tholique. Il convenait de conserver, fût-ce

dans le plus modeste écrin, ces peries que A VA NT- PROPOS 7

train d'en- l'oubli d'un âge insouciant était en fouir à jamais. carac- Du reste, rien ne met plus en relief le écrits. tère d'un homme que ses paroles et ses plus Rien, non plus, ne pouvait reproduire les vivement les impressions de ces fêtes, que paroles qu'elles ont inspirées à ceux qui en ont nous été les héros ou les organisateurs. Elles transforment presque en témoins de ces jours

historiques.

BOLCHhkviLi.i-: i:r son pondatf.ur

•• JitnWU ma H«i(fn''«cnt en repiM cl Icw halillaii» faln' pro- fc«>lonl<-u «l'une façon toute pnr11c;ulli^rc." PIKIIKK HorcilKB.

SITE,- ÉTENDUE,- POPULATION.

neuf inilleH Sur la rive sud du Saiiit-Laun-nt, à et Varonnes, sur une d.- Montréal, entre ly.nfrweuil sept longueur et une largeur variant entre cin(| et Saint«;-Fan>ille de milles, sy't<-nil la pai-oissc de la

Jésus, Marie et Joseph de Boucherville. après,— Fondée en 1668, elle conipUit, treize ans recensement de 1681— trente- comme il appert parle en neuf familles et trois cent vingt arpents de terre sept mvgs, culture. Elle se c

'. population, »ur une superficie de 21,064 acres 1^ âmes. exclusivement catholique, est d'environ 2,000 Autour de Le village est situé sur le fleuve. clocher, comme l'égli.se qui dres.se an rontro son

de Québec I Rnptmrit munMpauje k la U«i»l»lur» 12 rNE VIEIIXE SEIOSEVRIE

villageois. autour d'un bercail, sont groujH-s huit cent,- De grands ormes ombragent les rues, et plusieurs des bosquets élégantes résidences se dérobent dans de saules. d'érables, de cormiers, de trembles et une La campagne qui environne le village déroule fermée au sud-est vaste surface légèrement ondulée, Saint-Bruno. A l'ouest, par la mode.ste montagne de du Mont- Royal. Quand .se dressent les verts sommets bleu, on voit se dessiner le jour est beau et le ciel ses deux tours, le dans le lointain Notre-Dame et nom- dôme de Saint-Pierre, les hauts édifices et les le soir, on voit étincek-r breux cUKhers de Montréal ; électriques qui illu- la longue ceinture des lumières minent son port villa en villa,

porte son nom. Sa fertilité, sa fraîcheur au uiilii-u tapis, les des eaux, le gawn qui la cfmvre connue un pierre jardins qui entourent sa vieille maison de l'f^pais Mtie à la rustique, son fameux ormaie, dont surface des feuillage semble, de loin, s'élever à la eaux comme une pgantesque corbeille de verdure : tout cela en fait un site à ravir. Un service régulier de bateaux rend aux Bou-

chcrvillois, les communicatitms faciles avec Mont- rives. réal et les paroisses cnvironnanU's des deux la Plu.HÏeurs fois le jour, ils jx-uvent travei-ser à

I/iii>,nie-Pointe ou reiiumU-r jus

Montréal. De plus^ la compagnie du chemin de quelcpies fer de Montréal à Sorel a con.stniit, h arpents du village, une gare où, depuis cinq uns, ont géné- les train.H, malgré plusieurs irréguliuités,

ralement re<;u les passagers .Lux \'«h !<• jour. II

M. PIERRE BOUCHER.

BoucherviUe. même On n'écrit pas 1 histoire -le résumer au moins dans un très wurt sommaire, sans fondateur. On ne saurait exa- celle de son pieux fondation, sans rencontrer miner la solidité de cette a posé les pierres partout l'action de la main qui en angulaires. seigneur de L'œuvre du sieur Piene Boucher, durent: et c'est en BoucherviUe, est de celles qui que ceux qui con- apprenant comment il a procédé, perfectionneront, en l'affer- tinuent cette œuvre la et catholi.pu- V«,>.s missant toujoui-s sur les fermes

qu'il lui a données. autres-nous nous Plusieurs historiens et entre donner crédit-le judicieux plaisons ici à leur en VilU-Marie et celui des auteur de YAnnunire de -- r.,,..,.h. nous Grandes FamilUa françawea BOUCH EH VILLE ET SON FONDATEUR l5 serviront à faire connaître davantage ce grand patriott^ ft giand chréti-jn. Nous avons aussi en fonda- mains «le» Ménujvreu et autres manuscrits du teur de Bouchervillf, qui nous piM-im-ttront d'ajouter

à ce qui a été dit sur sa vie, de corrigt-r uu'ine cer- tain éerivain, <|ui s'est donné l'inexcusahle liberté de clianger l'expression de ces vieux documents, de

les remanier, au point de faire disparaître presque

entièrement le charme de ces ix-nsées simples mais

vigoureuses, sous le vêtement d'un style moderne. s'ex- Il a cru foire honneur à l'auteur, en le faisant primer comme on ne s'exprimait pas de son temps.

là, phrases Il a même été jusqu'à omettre, <^ et des importantes, à satiU-r par-dessus di.s alinéas, sans aucune note explicative.

C'.st c.iK!n

df-s guillemets et de» titres en vedette nous feraient prendre pour celui du sieur Fieri-e Boucher.

Un prêtre dintingué du diix<>sc d»- Montniil .ji.sait un jour, en parlant du vénérahle fondateur: "Si

jfimni'i ]' piti« iivoir assez de loisirs, j'écrirai la vie

\ érité de cet éloge vaut tout un

Il VI.' Tout ce qu'on peut y ajouter, n'en saurait

étix' que le commentaire. 8 16 TM. VIEILLE SEIOXErRIE

M. Boucher se doit à lui-même sa gloire et ses titres de noblesse. Il n'avait que treize ans, quand il quitta le Perche, en compagnie de son père, pour venir s'établir dans la Nouvelle-Fnince.

Au commencement de l'été de 1635, son vaisseau abordait devant la jeune cité de Champlain. Il eut alors le bonheur de voir, quelques semaines avant sa mort, le célèbre fondateur de notre vieille capital

Deux jésuites, les PP. Jérôme Lalemant et Buteux, qtd venaient dépenser leur vie, comme plusieurs de leurs frères, sur cette ten-e de l'Amérique du Nord, firent avec lui la traversée ' Cette coïncidence eut sur toi. e sa vie une grande influence.

Plus encore que leur science, la mortification, la modestie et le dévouement de ces religieux, avaient touché son jeune cœur. Il se sentit attiré vers eux,

s'instruisit de l'histoire de leur Compagnie, et vou-

lut avoir toujours un Jésuite pour directeur.

1 I« p. Jérdmc Lnlcmant fut. ainsi qnc son frère Charies. rapérienr de» miMiong de la Nouvelle durant plusieurs années. Il était ]'onclo du P. Gabriel Laicmant, compagnon niartj-r du P. de Brëbeuf. L« P. Jacques Buteux se rendait chei les Attikamèsucs. en remon- tant le Saint-Maurice, quand lui et ses comparons hirent investis • par une bande d'. à l'endroit où la rivière va tombant dans des précipices." Le Père tomba blessé de deux balles à la poitrine et d'une autre au bras droit. Les barbares se ruèrent alors sur lui et l'assommèrent à coups de hache. On montre encore Icndroit où l'on croit qu'il expira. boUCHERVIIXE ET SON FONDATEUR 1*?

Rien ne témoigne mieux de la piété tendre qu'il avait envers les bienheureux de leur Ordre et sur- tout envers saint Jean-François Régis et le P. de

Brébtîuf, que le recours fréquent à leur médiation, et les conseils qu'il donnait h ses enfants V Les relations fré(jticntcs(jui existaient alors entre les stiuva:re9 et les habitants de la nouvelle colonie rendaient nécessaires les services des interprètes.

C'était le temps où chaque colon était à la fois défricheur, soldat et aprttro.

aM. Houcher sf condannia k qviatre ans de vie "dans

les Pays d'Enhaut, chez les Sauvagesnommés Uu-

I Sur l'un de Ms« itmnnMriU, Intitulé :

Naiiwaxck de ncNCVIttVB Hot'CtIKH, NOTHK riLLK,

' 1671». envi- . . flIx-mMifcranniil , .|.., vint un monilo Ip oi, , Elle

. l'nvcin» iir*«<(nl*« ron "iir Iw dix heure» du «ilr. un nierire»!)' . . Niiu» à DIou par Icn innln» ilu IVro IW'kI». >1

«ur Icd fond» do baptêiiH i .t Mme de Uepcntlgny. et nom- mée Ocnevléve. " Comme je ne «Ain pu-, nm im re flile. (|unnd Je vou" qultler»y ol qne Dieu m'«p|)ellerii » lui. volcy ce (pie Je viiu« reronmiand». en

eA* rpie je ni' ' * 'jue vf>uw tiyvK l'uwme de raimtn ; " Premier- bien dévole. île voui* recommandera votre

protcrieur ! i -: Cent un honune mort en oileur de «ilnlolé et i|Ui fuit benucoup de mlniel

Revenu à Québec, il entre dans la garnison, rem- plit, à la satisfaction de tous, en maintes cirwns- tances importantes, son office «linU-rprète, parviiiit au grade de caporal, puis bientôt de sergent, prend part à plusieurs expéditions contre les Ii-oquois, et

s'y fait remarquer par une prudence qui n'a d'égal.- que sa bravoure. Muutiiiii^ii\ ùuns Il était à la suite de M. de , la le comlmt livré à deux cents Iroquois, sur

rivière Richelieu, en 1643. Les ennemis furent " repoussés " avec perte de leur c^ité, malgré leur

attaque subite et les embuscades dans lesquelles il

Marie et Joseph, A votre bon »ngc et à votre patronne Ste Geneviève Quand vous serei en Age de choisir un état de vie, recommande» bien l'affiiire A Dieu et A la Ste Vierge. Priej! le Père Régis de vous obte- nir Ic8 lumières nécessaires pour une affaire si Importante. Prenei conseil de quelquliomnic de bien et suivez ce qu'il vous dira, après

que vous lujr aurez fait connaître le fond de votre âme : mais dans quelque état que vous soyez. tAchez d'acquérir la perfection du dit état. Souvenez-vous toujours que vous n'êtes en ce monde que pour Dieu et pour travailler à votre salut. Pour cet effet, fuyez toute mau-

vaise compagnie ; aimez les gens de bien, parcequ'ils sont serviteurs de Dieu. Soyez charitable, humble, chaste, patiente et dévote. Evitn " la oompagnie des libertins, qu'il faut plus fuir que le diable 1 Extrait de» Mimoira de H. Boucher. BOPCHERVILLE ET SON FONDATEUR 19 s'ôtaient flattés de faire tomber la petite troupe fran(,'aise.

Deux ans apri's, il mit en fuite, sur le lac Saint-

Pierre une autre l>an

L'année suivante, le fort de Bécancourt assiégé par les Iroquois, le voyait se distinguer parnn les plus braves. La lutte fut plus longue, cette fois, à cause de la mésintelligence (lui régnait parmi les officiers, et, selon l'expressitm des Meintnrex, "de la mauvaim; conduite de ceux qui commandaient," mais k la fin les Sauvages furent forcés de se retirer

Après cette expédition, M. Houcber fut chargé du

soin des magasins de Trois-Uivières ; et, en l(i4!>,

M. «rAillel)oust, successeur de M. île Montmagny.

" l'en établit commis en chef." Les Inx^uois fai- saient alors de suprêmes efforts pour ruiner la

Colonie. On sait que le troisième gouverneur de la Nouvelle-France, eut la ilouleur, faut«' de secours, de ne pouvoir pendant un t<"mps réprimer leur audace.

Tnns-Rivières était un des principaux Murg»

I FcrUtndt. III. vi 2Ô tTîfE VIEILLE SÊlGNËeRlB

• tous peut-être, ; le p,u...... Sat.,sfa,t^^^^ de la conduite de M. Boucher dan.s dem,er «on en^ploi. et instruit de ses actes de b^vour.. M.dA.llel>oustlui donna ..„„e con^n^ission de -P'^-*^ Jes habitants des Troi.s-Riviè,.s. .. avec ordre de les exercer au n,animent désarmes, de faire ten,r leurs annes en état, de ne laisser sortir personne sans armes et lia t^- ® ^*""'' entourer « ^„i- j , de pahssades le Bourn. de Trois-Rivières " ' H ,„« donna plusieurs autres ordres, ajoute-t-il lui-même ^"'^ «andeur. q,œ fex<^^Uay entièrement. Cette même année, M. de Lauzon succéda d à M Adleboust. n augn,enta les pouvoir de M. Bou- cher, et lu, ordonna de fortifier l. Bourg, en pré- v.,on du siège dont ils étaient menacés de la part des Iroquois, et d'obliger les habitants de faire la garde Au mois . de mai de Tannée suivante, 1653 dit-d encore lui-même, '

I MémoireR.

vu.Kt« to«es sur '°''"° "»"*'"" cent, mai, brii àd^ux Je > «ee angles, à caune des SÔUCRERVlLnE ET SOîf fONDATEUR èl

" France, son fils, pour la juridiction des Trois-

" Rivières, charge que j'ay exercée jusqu'à ce que " le R03-, ayant repris le Pays, y changea la justice." Il n'avait reçu cette dernière commission que

depuis quelques jours, quand M. de; la Poterie, alors gouverneur de Trois-Rivières, obtint un congé de quelques mois et descendit à Québec. M. Boucher

avait toujours été .son homme d'action et son homme de cons(;il : il fut appelé au gouvernement durant son absence.

Il avait trente an.s. Son courage fut alors de ceux qui comptt;nt dans la vie du .

Plusieurs fois repous.séc déjà par le brave capi-

taine, la tribu des Agniers avait, dans le mois d'août,

1 0.53, réuni cinq cents guerriei-s, et s'était jetée sur

le fort, afin de s'ouvrir, en le rasant, la porte de la

Colonie *. Brave entre les braves, disaient-ils, et

'•acri.lont» di> torrnln. Cette onoplnto fomiiidii Konromeiirct une trentaine de nmlmno. Hnnii i'oini>tep "qnel.iiirM antrex qui etAlont lion de l'onrolnle et pr»t(>«(S

I HrlaHoni, lir» JtnuUr», 1 . 1 1 1 I . (l«S.\^-rKKl.AXii. \ I ,lnq cent. rrt«|ii.,l«. dll luI.U Kalllon. apr^ «voir fiili 1, l..un< I .

2â INK VIKILLE ,SEI celui qui rapporterait la chevelure du jeune chet pWe de Trois- Rivières.

M. Boucli;;r avait a -t^s <|uarante-six honimea

Il comprit qu'en sauvant ou en perdant Trojs-

Kivière.s, on allait sauver ou perdre la Nouvelle-

France. Calme pouiiant, et confiant en Dieu, il sf

prépare à la résistance. Avant d'offrir à ses cou i-

pagnons l'exemple d'une adresse consommée, il leur

offrit celui d'une rare vertu. Il est bon, pensait-il.

avant de tirer ses balles, de lancer sa prière à Dieu

rien n'est plus temble que la force du vrai soldat

unie à celle du vrai chrétien ; il savait que la piété

contribue au perfectionnement de la valeur uiili-

Uxin.; qu'on ne perd rien en courage parce qu'on

cherche à unir la gloire de Jésus-Christ à celle de la

patrie, la palme du martyre aux lauriers «le la vic-

toire.

Il se met donc à genoux avec les siens, prie, se relève plein d'ardeur, s'avance au nom du Père et du

gens, dans lc« environs de cette dernière place, avaient attaqué le Fort le 23aolkt ; et voyant qu'on les recevait à coups de canon, s'étaient Jetés sur les beiitiaux et avaient mis le fea aux blés des campa^eK * Toiaines.'' (t. U, p. 165.) BOUCHEBVILLE ET SON FONDATEtJE 23

l'ils et ilu Saint-Esprit, dispose habilement sa poi- nte (le braves sur les points les plus menacés, l)iiiricade solidement les portes, fortifie les bas-

ions du fort, et quand les Sauvages s'élancent à lattaque, il les reçoit à coups de mousquet et de fanon.

I.A surprise est grande dans la troupe des

Agniers. Ils pensaient surprendre eux-mêmes le fort et l'enlever d'assaut. Leurs guerriers tombent ivant de pouvoir atteindre, avant même de voir ceux (lui les frappent. En vain, ils rôdent autour

Hinie jour qui estait un aamedy, ils s'enfuient une

le leurs morts, lis ne purent exercer leurs ven-

^jeances " qu'en brûlant les mai.sons et granges,

" hors de la jKtrtée du canon, et les bleds et pois

qui se trouvèrent coupés, le feu n'ayant pas pris

' dans ceux qui estaient encore sur pied." Trois-

Rivières était .sjiuvé. Les ennemis envoy^rent quelques-uns des leurs avec un ejrp^ce de Pavillon

hlrinr, pour demander à leurs vainqueurs de con-

clure la paix.

C'étiiit !>• wir, et comme M. Boucher redoutait 4 24 l'NE VIEILLE SEIONELUIK quelque ruse iroquoise, il m- voulut point les en- tendre et les remit au lenfUiiiain. CVtait faii acte de prudence. Après huit joui-s de (léliljéui tions. il saisit les trames d'un complot, dans lequtl les ennemis avaient résolu de surprendre le fort sous prétexte de ptiSx. Il leur fit expier cette four- l^rie et les for^-a enfin à accepter les conditions <1<- paix qu'il leur avait d'abord propos«k'S '. " La paix fut arrestée, écrit-il lui-même, aux conditions qu'ils me rendraient tous les prisonniers qu'ils avaient dans leur année, tant français que sauvagi-s : qu'ils iraient chercher ceux qu'ils avaient dans leurs vil- lages et même les amèneraient dans qiiarante jours ; et que les plus considérables des nations initiuoises viendraient à Québec, avec des prèsents, demander la paix à M. de Lauzon, notre gouverneur. > t l.i

conclure ; ce qui fut exécuté en tout point ; et en partant, ils me laissèrent en otage six

Les Iroquois furent fidèles, cette fob, à leur-

1 M. Boucher, raconte Ferland. fit des pràiont* a Tébarihc^en. pramiar chef de guerre des Agrniera. paur Icnsaser à aller délirrer l" P. Ponc«t. Téhariho^n derait aussi pr.'>po5Pr a son canton de cou dure la paix avec le« Français et leurs alliés sauvages, pendant >iup n compatriotes descendus à Québec s'occupaient des prOliminairas, (t.I, p. Ui» BOCCHERVILLE ET SON' FOXDATEUB 26

promesses et revinrent qtielquc temps aprè«, avec

liurs prisonniers, entre autres avec le jésuite

Poncet, qu'ils avaient fait captif au Cap-Rouge,

11' vingt août précédent, avec un fran<;ais nommé

lathurin Franchetot '. Dans cet intervalle, M.

I.' Li Pot*;rie revint à Trois-Rivières et M.

H (ucher, lui en ayant remis le gouvernement,

partit avec ses sauvages pour Quéljec. Le Oou-

vemour le reçut avec joie et en lui manifestant la " plus vive reconnaissance. Ha ! que vous avez eu

(le bonheur, lui dit-il en l'embrassant, d'avoir si

tiicn conservé votre poste, car sy les ennemis

iiiH^^fiit pris les Trois-Rivitres. tout le pays estait

' pil'ilu

Il lui exprima en même temps la douleur

qu'il éprouvait de ne pouvoir récompenser de si

Krillants services, mais la Colonie était si pativre

qu'il n'avait pas "de quoy payer k's officiers."

Tout ce que je puis faire, reprit-il, c'est do vous

'lonner le commandement 'I- la ville que \r,tiv valeur guerrière à sauvôc

Dès lors, en effet, des commissions furvnt expé-

,!;.'...« ;. \\ Boucher, lesquollp^ portent, qu'elle» lui

1 Journal dti JUuItt*. - Rtlation dt Itit. I SEIGXErRlE 26 CXE VIEILLE

recoi..^.w..v ;• daiutr /<>j nnt été donnée» pour le bien deffendu cette plfu:e. com- Nous n'avons pu trouver la minute de cette pour en avoir été mission. Et c'est probablement a cru que M. privé comme nous, qu'un historien de cette Boucher n'avait été investi officiellement par M. de Mésy. Il charge qu'une fois, en 1663. une commission de est vrai qu'il reçut, en 1663, nous la citons \ Mais M. de Mésy.—et celle-là suffisante pour pouvoir ce n'est pas une raison que nous avons sous douter, en face du manuscrit également reçu une première les yeux, qu'il ait semblable, en récompense de fois, une commission les faiLs et les sa glorieuse victoire. Du reste, double nomi- dates ne contredisent en rien cette et c'est après nation. La première se fit en 16.53, qualité de avoir commandé à Trois-Rivières 'en gouverneur- pendant quatre ans," que M. Boucher demanda à M. D'Argenson " à se retirer sur son " écrit-il, me fut accordé avec peine. bien : ce qui, venons de le Or, ce n'est qu'en 1663, comme nous France, qu'il fut rap- voir, et après son voyage en Trois-Ri\nèi-es. " lie pelé au gouvernement de

*'<>««« e< ^QÇMmtMt I. Voyez à la au clç WV «wn»»». BOIÎCHEKVILLE ET SON FONDATEUR '-il

M. ilc Maison- jour rnîme que M. de Mésy nommait FaiUon, neuve gouverneur de Montréal, dit l'al.bé Boucher à remplir les mêuies il appelait M. Pierre

Trois-Kivières '. dans tout le pays des ftmctions ^ " depuis trente ans," Il résidait dans le pays en racontant les dit encore le même historien, Boucher pour la circonstances du départ de M. gouvmieur <1<"< Troin- France, et avait -niénu été " M. lignes plus loin : Rivières. Il ajouU-, quel-iucs aux Trois-Riviëres de Mons étant monté de QuéU-c nouveau gouverneur de ce en un jour, il étal.lit dr avait ran.cné de dernier p(«tc M. P. Boucher, qu'il *''"" .' -' Ki«n '«""« »« """" h.i . France avec . .-.nine U seconde pêche de croire (pie la première nomination ait été officielle. voir dans le« Notes La s.-conde. comme on peut le Iwllc appréciation «les et chcumentj,, renferme une Fulâité au «f n;t^« qualités du brave gouverneur. mr/e conduite au fait du roi. vnUur, expérience, «le Mésy énu- dfM arme., ce sont le« qualité.^ que M. d'un de» mèrc en l'aptxlant au gouvernement Nouvelle- France. postes les plus importants de la

tn Canada, l. II. P. 1». 1 iriMoIrt dé la CotoHtf/raf>tn(jK

t tu, p. «a. III

LETTRES DE N()BLESSE.

Avant cette nomiuation, M. Boucher avait été chargé d'une mission impoi°tante. Le besoin de secours se faisant sentir do phis en pUis dans la

Colonie, M. d'Avangour l'avait député à la cjur île

Louis XIV, " pour supplier le roy de prendre sous sa protection une colonie qui se trouvait absolu- ment abondonnée et réduite aux derniers aboia" Tout ce qu'il y avait " de personnes en place dans le pays l'avaient chargé de leurs mémoires, et ils espéraient beaucoup du zèle de cet officier qui con- naissait mieux que personne le Canada, et que sa vertu rendait très propre à se faire écouter favora-

blement du Prince " '.

1 p. de Charievoix : Histoire de la NouTtlU-Pramx, 1 1, p. StO. IWtlTCHEBVnXE ET SON FONDATEUR 29

L'intei-pièto de la garnison de Québec devenait donc ainliiiasadcur. Son patriotisme et ses talents, a;,'iHsant sur un plus grand théâtre, n'en eurent que plus d et'lut (;t de suceès. roi, pour lui 11 profita du bienveillant accueil du besoins, faire connaître le Canaila, se» misères, ses ses luttes incessantes contre des ennemis toujours renaissants. Les grandeurs de la cour, les fêtes des courtisans n'eurent rien pour le distraire de s>i ini'^'^ion, non plus (|ue de ses habitudes de ])iété

• Sa Majesté, dit cncor. ! I' 1 Charlevoix, téninigna Waucoup dq surprise, en apprenant (ju'un si l)on pays eftt été si fort négligé. Elle nomma ensuite M. dt! Mimts commissain;, jMmr en faire la (ju'on visiti- et y intinurr s -s ordres, et commanda y envoyât inpessammant (piatre cents hommes de lenforcer les garnisons des

|»ost

M. Houchcr amena de plu-, a -. - j-iopn > tniis, " cent hommes de travail ;' mais une partie d'entre eux moururent pendant la traversée.et il dut, avant

d'établir les autres,8ubirdes dommages considérables, 30 UNE VIEILLE SEIGNEURIE

Louis le Grand, avec ce discernement qui lui fit toujours choisir et récompenser les hommes de

mérite, reconnut les héroïques ser\'ices de M. Bou-

cher en lui accoi-dant, aux applaudissements des

grands de sa cour, des lettres de noV>lesse.

Nul ne les méritait mieux, et nul monarque ne pouvait en signer de plus honorifiques.

Le feu a détruit ce précieux document, dans l'in-

cendie du séminaire de Quélx>c ; mais pour la con-

solation de ses enfants, M. Boucher en obtint, en

1707, une autre copie que l'on conserve encore

dans la famille :

T>es témoignages qui nous ont été rendus,

eu 1 iiiiiu-t' 1661, des services distingués que le Sieur Pierre Boucher, alors Gouverneur des Trois- Rivières, nous avait rendus, dès l'année 1649, dans

les emplois importants que nous lui avions confiés en "la Nouvelle-France, et particulièrement dans celui de Gouverneur des Trois-Rivières, nous auraient engagé à lui donner des marques glorieuses

de notre estime, en lui accordant des lettres d'ano-

blissement, pour lui et pour ses enfants, nés et k

naître en loyal mariage ; mais ces lettrés ayant été brûlées dans l'incendie arrivé au séminaire de Québec, nous avons eu égard aux remontrances BOUCHEnVlLLE ET SON FONDATEUR 31

supplit-r de lui en (|u il nous a faites, pour nous

il fftire expédier de nouvelles, en vertu desquelles pût continuer de jouir, ainsi que sa postérité, des honneurs et des avantages qui sont réservés à la noMesse. A ces causes, de notre grâce spéciale, pleine puissance et aut

ces présentes signées de notre main, le dit Sieur Boucher et ses enfants nés et à naître en loyal mariage, anoblis et anoblissons et du titre de gen- tilshommes décorés et décorons, voulons et nous plaît qu'en tous lieux et endroits de notre royaume, et en tout pays soumis à notre domination, ils soient

tenus et réputés nobles et gentilshommes, et comme

tels qu'ils puissent prendre la qualité d'écuyers et

parvenir à tous les degrés de chevalerie et autres di-

gnit/'H, titres et rjualités rés<;rvés k la noblesse, jouir

et user de tous les honneui-s, prééminenees.franchise»

et exemptions dont jouissent les anciens nobles de notre royaume, tant qu'ils vivront noVdement. tenir

et posséder Fiefs et Seigneuries qu'il a, ou qu'il pourra acquérir. VA afin que ce soit chose ferme et

stable à totijours, no»is avons fait mettre notre sceau.

" Donné à Versailles, le 17 juin de l'an de grâce

1707, et de notre règne le 59e. (Signé) "Loris." -

,S2 fXE VIEILLE SEUiNElRlE

Après avoir repris, à son retour, le gouvemenient

1<- »le Trois-Rivières, M. Boucher fut promu, par Conseil souveniin, à une autre chai^ important*',

celle

Ce choix seul suffirait à justifier les éloges qui

ont été faits de l'honnêteté, du jugement et du sens

<\r r< pratique de M. Bouchei , la confiance et de

time

outre, que son autorité n'était due qu'h ses qualités

naturelles. M. Boucher nétait pas un homme ins- Québec trop jeune et avait truit ; il était arrivé à

été trop consUunment livré à la guerre et à d'autres diverses fonctions, pour avoir pu se ménager le

loisir de faire des études.

Cependant il n'exer(,'a pjvs longtemps la charge

de juge royal. Il demanda lui-même sa démission

et l'obtint du gouverneur en conseil, en 1604

* I /> l'onM-iL est-il du dans .^n commission, on oonsequonce et an d^r de l'am^t de wm eret'tion. voulant potirvoir de personnes rapa- ble« ponr excn-cr les état» et otHccw de jiiicc rojul aux Trois-Rivières. de l'nK-ureur du Koy et d'un invIHer et notaire au dit lieu a fait choix de Sieur Boucher gouverneur du

rharge de juge royal. . . . Kt ordonné qne les appellations des Sen- tences dn i^igf du dit lieu rv*««rtiront en ce Conseil, et leur tiera des- livré de» provùdons des dites charRcs. et en attendant exerceront par provision», et attendu la chance de trou vemeur qu'à le dit Sieur Bou- cher au dit lieu il est exemple de la prestation de serment en ce Conseil ' *.

* Jmgementa tt DHibirationa du Conseil Sourerain. vol. I. p. S8. BorCHERVlLLE ET SON FONDATEUR .13

l

En retour de sa fidélité au service de la Nou- velle-France, M. Boucher reçut, quelques années après, une autre récompense qui offre plus d'inté- r.'t ena)re à notre sujet. L'intendant Talon voulant

" inrmtrer, lui aussi, combien il appréciait les lx)ns

" et utiles services du sjiuveur «le Trois-Rivières, lui ilonvn, iiecordti et conréiUi la seigneurie de Bou- cherville, ayant cent quatorze arpents de front mir devjr, lieue» de profondeur, à jrrendre sur h fleuve

S

1 Jtifj' mrntn ri lUIih/rtitionM ilu fonsn'l .S'owr* niiii. Vol. 1. p. 2W. 2 Ix" flcf qin- M. «le V«rrnn

villfi, lui Hinit «^t4^ ronrfVlf^ qtirlqiioH jonrM wiiloinont, «29 m-tobro 1172», nvKtil 1» ctmïTMMlfni «le In wiifnciirio (l<^ IIi-m l'crr-^*»» A M.

^««•(•«r. Il nvait vliiKl-liuit arpenU (1«> fnmt «ur «Iciix liriioti de

profondoiir, A prenilrc «iir Ii- driiTi' Kalnl-lAiirrnt : il ftit «piiel* lo

flefTmnbUy. (Kotfixtiv d'intoniinm-c Vril. I. foliii 17) (itmiiiicttc : Toitnffrttphir tiu /Inji-Canftflfl. p. 'iOO(. 3 i't XfttfJt rt ilorumrntti, III, 34 rXE VIEILLE SEIONECRIE

Ce domaine «jouté à un autre d'une lieue et demie de longueur sur deux de profondeur, situé sur les lx)rds de la rivière , comme on peut le lire encore dans les Di>cuments relatif» à la tenure »ei(/neuriaU *, et ajouté aussi à une île qui lui avait été concétlée, en 1655, faisait de aa seigneurie une des plus belles de tout le Canada.

1 Cf. Sota et doeumeiUa. XI. IV

FONDATION DE LA PAROISSE.

C'est aprfeï cette concession fiue fiitfoiulf^i' la parois- se

Pierre Bouclier n'eut plus qu'un humble désir : cehii de se retirer de la vie publif|uo, de céder à un autre le gouvernement de Trois-Rivièi-es, pour s'établir dans sa sfîiffneurie et y vivre ignoré en défrichant le sol, comuie le dernier de ses censitaires. Des motifs puissant» le pous.sèrent à s'y rendre, avant même de recevoir ses lettre» patente». Ces motifs, écrits de sa main et dictés par un cœur tout imprégné «le foi, d'humilité, de patrio- tisme, resteront k jamais une des page.s les plus chré- tiennes de l'histoire d»,-» seigneurs canadiens. La paroisse née d'un pareil sentiment ne pourra, à moins d'oublier ou de trahir son glorieux berc««u, ;J6 l'XE VIEILLE SEIGNErRIE

Il lui fau- cesser il otiL profondément chrétienne. et drait, pour se pervertir, rougir de -son fondateur i-épudier son souvenir, déraciner de son propre sein la la semence .sainte qu'il y a jetée, démolir jusqu'à sa dernière les vertus qu'il a données pour assises k fondation. Nous transcrivons ces Rai«om, de la

copie, que M. l'aumônier des de Québec a

déclaré, sous sa signature, être en tout conforme à

l'original déposé chez ces religieu-ses.

RAISONS

qCI M'ESGAOEXT \ ÉrXhUR M.\ .SEIGNEURIE DES ILES PERCÉES QUE J'aY NOMMÉE BOUCHERVILLE.

1ère Raison.— C t->t itour avv.ir un lieu dans ce

" païs consacré à Dieu, où les gens de bien puissent

" vivre en repos, et les habitants faire profession

" d'estre à Dieu d'une façon toute particulière. " Ainsi toute personne scandaleuse n'a que faire de

" se présenter pour y venir habiter, si elle ne veut " changer de vie. ou elle doit s'attendre à en ^tre " bientôt chassée.

2hM Raison.—" C'est pour vi%T^ plus i-etiré et " débari-assé du fracas du monde, qui ne sert qu'à BOrCHERVILLE ET SON FONDATEUR 37

" nous «KWx'Cupt'r fie Dieu et nous r>cc'ui)(.'r de la

" Ijttgatellc, et aussi pour avoir plus de commodité

" d<; tnivailler à l'attaire de mon salut et de celui

<1>' ma famille.

Hème Saison.—" C'est pour tAclier d'amasser quel-

" que V)ien par les voies les plus légitimes qui se

" puissent trouver, afin de faire subsister ma fa-

" mille, pour instruire mes enfans en la vertu, la

" vie civile et les sciences nécessaires à l'état où

" Dieu les appellera et ensuite les pourvoir chacun " dans sa condition.

4^me Raison.— " Coiniiic ee.^t un litu l'ort uvaii-

" ta;jeux tant pf>ur 1rs grains que p

" tiires, et i|ii lit dommage qu'il cU'ineurât

" inutile, ou que cela est capable de mettre bien des

" pauvres gens à leur ais*-, ce (pli ne se peut faire

" si (pielqu'un ne commence. —Cette terre m'ap- " part4-nant, je crf»i8 que Dieu demande de uioy que

" j'aille au plus tôt l'établir. Ce qui me confirme

" dans cette peasée, c'est la connaissance que j'ay

" que cela sera utile au public et aux jmrticiiiiers.

Hèrni' Rfiison.—"C'est qu'il me semble que j'au- " ray plus de moyen de faire du bien au prochain

' l'assister les pauvres, que dans le poste où je

' suis, où mes revenus ne sulBsent pas pour faire SEIGSEURIE 38 USE VIEILLE

ayant d'ailleurs une gnmdc "ce que je voudrais, présent presqu " qui fait que je n'ay à famille ; ce -Peut-être q^^e .' bonne volonté. 4ue le désir et la en état d'exécuter " dans la suite me trouverai-je conformément •• me donne les sentiments que Dieu grand homme de •• à un à ce que j'ay vu pratiquer demeurant icy." " je ne pourrais faire bien ; ce que l'expression de ces Une prière touchante suit que l'homme, même après motifs. M. Boucher savait dépend de lui, ne doit encore avoir fait tout ce qui Dieu. On voit bnller attendre le succès .,ue de y d'intention et le désir de en même temps sa pureté par ses descendants. voir son œuvi-e continuée bon Dieu par les <• Pour y réussir, je prie notre son fidèle servùteur. h " mérites et l'intercession de m'en faciliter l'étabhss.- .. Père de Brébeut \ de gloire et le salut de mon ment, si c'est pour sa famille sinon, qu'il ne • âme et celui de toute ma ; vienne à bout, ne voulant " permette pas que j'en volonté, " rien que sa .sainte

ieande , L. Vie du P. ^^^^^XT^^^^l^'^ÙLrécit. Ceux qui ont lu cet édifiant "^ ^^"^^^^^eur de Dieu. Le '"i"","^ de M. Boucher dan., d'une vie apo«oUq«e Brébcuf w?r„,îe7e^u „u.rt>Te du P. de cette Province ont ce--'^'^^''^ll^^^Vl<)ue^l^ cathol q toute de sacrifice. C est ^^ ^^^ ^^ élerant, au scrnac la reconnu et couronné, en monument Cartier-SHf>t'i^< BOff-MKUVM.I.K KT S()\ roNDATKUR 39

" Je melH cecy y)ar écrit, afin ([Ue si Dieu permet

uo je réussisse, le relisant, je nie souvienne de ce à

• aussi que mes &uc- ouoi je me siiis engagé ; afin

' (fsseurs sachent mes intentions. Je les prie de

continuer dans la même voUmté, si ce n'est qu'ils

" vi»uhi.s.Hent enchérir par-des.su.s, en y faisant quel-

•• (|iie chos*' de phis à la gloire de Dieu. C'est ce

" en quoi ils me peuvent le plus obliger, ne leur de-

' mandant pour toute reconnai.ssance que Dieu soit

• particulière s. Tvy . t glorifié d'une fa<;on ttmte

" dans cette seigneurie, comme en étant le maître.

" mon intention je le prie de t<)ut num c(pur C'est ;

" ,\insi-soit-il i|irilv.uille bien 1 iiLTi'Tr, s'ilini y)lnlt.

^.-Mglic; ÏU>\ < HI.K.

Chacvui de ces motifs est une le(,on iiv liant»' vcitii.

Ils encounigent ou font rougir. Ix-s hommes qui .se disent gens de bien sans en accomplir les (puvres,

doivent se sentir rap

tiiMi Au contraire, il édifie et .s^mtient ceux qui,

de fivit, font profession «l'être vraiment patriot<>8

chréticn.s, qui coml»att<'nt !' nml et tuent tant qu'il*

peuvent son influence. Nous voudrions voir ces motifs compris de tout 6 40 rNE VIEILLE SEIGNEURIE

nos ambitieux en quête de charges honorifiques, de tous nos gouvernants, comme du dernier colon gouverné, de tous ceux qui, au lieu de " faire

valoir une terre qu'il est fâcheux de laisser inculte,"

au lieu de tailler à leurs fils un héritage perma- nent dans nos vastes forêts, tout en perpétuant chez eux l'héritage plus précieux de leurs vertus, vont prêter leurs bras et ruiner l'existence de leurs

familles, au profit d'industries étrangères. M. Boucher, en ulmndonnant les honneurs du gou- vernement pour se livrer aux humbles travaux des champs, a pi-ouvé de sa part un patriotisme dévoué. Le sauveur de Trois-Rivières et de la Nouvelle- plus France a été défricheur et laboureur, bien

qu'il n'a été seigneur. pages Nous n'aurions qu'à attendre quelques pour trouver parmi ses descendants des exemples semblables. Sa famille a fourni tour à torr à la des patrie, des hommes d'État pour la gouverner,

soldats pour la défendre, des prêtres pour la mora-

liser, des cultivateurs pour la nourrir. lui, ont Plusieurs de ses fils, seigneurs comme nos défriché et labouré, combattu à la tête de

puis, nouveaux Cincinnatus, sont revenus armées ; contents à la charrue. BOUCHERVILLE ET SON FONDATEUR 41

Ceux qui cultivent les champs peuvent enregis- trer ces exemples avec ficrt*'. Une erreur, qui tend

à disparaître heureusement, a fait croire pendant longtemps que l'agriculture ^tait incompatible avec la haute Mucation, qu'elle n'était le pai-tage que des ignorants et d'une classe en tout inférieure. De là, une HwU: d'humiliation pour ceux que In iiiV(>ssité condamnait h cette condition.

l'ins d'un respectable jeune homme de la cam- pagne croirait encore s'élever, en changeant son

état jHiur celui d'un emploj'é subalt<'me de bureau.

'J'r^s hundile ambition, vraiment ! C'est aspirer à moins haut (jue soi. Ces jeuni-s gens n'(mt-ils plus raison d'être fiers de se voir la force et le soutien de la société ? Ne serait-il pas étonnant qu'une carrière honorée et enviée de la nobles.se et des hommes les plus intc?lligents

d'une vraie lilwrté dans .s«;s domaines, d'une imlé-

p<'nilance tranquille Sf)US l'œil et le ciel île Dieu ?

Leur Ame est-elle moine l)elle, leur intelligence et leur creur moins grands, moins nobles, parce que *2 UNE VIEILLE SEIGNEURIE

leur œuvre n'est qu'un concours avec l'œuvre de Celui

Qui fait naître et mûrir les fmlf« r De qui peuvent-ils donc envier le son te u c.-t pas des nobles gouvernants qui résignent leurs charges pour jouir de leur bonheur : ce n'est pas de ceux qui sont exempts du travail : il y a trop peu de mérite à se croiser les bra.« pour réussir. Per- sonne n'est plus- digne de considération, ne mérite mieux d'être salué avec respect, que celui qui s'est fait lui-même ce qu'il est. qui n'est arrivé à son but qu'après avoir creusé le pénible sillon du tmvail tt SI l'on est fier d'être cultivateur, pourquoi ne sera-t-on pas fier aussi do le paraître. d'en portc-rles habits, d'en garder les traditions, les coutumes, les mœurs ' ?

l Le luxe dans les habits, on )o »:> .^ a rilable ^"''"" ''''" cause de ruine. La «mn'?* '.T ""'* "^ ^*- leur é,«, ne convenables suffise»" pluTt n« hM.Î, .^'"r'*""'^ i

marquant de BoucherviUeT *""* me raconta nn citoyen v.;L''pCr;d1.vil;,rui'"unTe^' "'"^ "" •"" -Itivateur. nous notre vUlage. récemment arrivé dans CéuiiaTuZ,'ZllI^'^•* ^" P*n«*Ion la jambe. couleur paille et serré sur -on b«ve cTdJ'^illt^J^^» hon^e. pour faire, conune not'CHERVII.LE ET SON FONDATEITR 43

JVIaiH ample- .1. , . ;, I approuvant, fler de l'étoffe grise dont ment rc\V'ln de-* pieds ft la t«^l«. yiielniien nnn^-c» plu» Innl.je mo retrouvai» un dlnnanche matin, en f«<-c de réKliKC. C'était cn*t6;Jo vl» arriver, avec «a famille, mon honnête onllivatcur «c rendant * la nn!H>ie. Il dcw'endil avec mexurr il'une nuperbc voiture, eminaillotté qu'il était dans un (In imntaliin jaune. tTif étroit. !>% modiste lui avait transformé, wlon ws KOUIH rérentH. Ici jambe» en funeiiux. Je fus idu» lier que jamaix de mon habit de flanelle ranntlienne. l'eftl probablement Xoim ne re\ lim« pan le jeune avwat : notre ami trouvé nlKaud île porter, eelte fol«, un pantalon blanr. Iari{€\ en forme du Hae. l'ourtant In mcxlinte n'eut <|ue deux annéex « attenilre pour lui en eoujKT un (larell. n.in.ii ("e>it alnxl f|ue Ton nuit non élcfcant*, junte d'an»ex préx pour piK mémo le mlnee mérite du dernier patron. V

LE FORT SAINT-LOUIS.

LA PREMIÈRE CHAPEU-E.

Érection canonique de la paroisse.

Le premier soin de M. P. Boucher, en arrivant dans sa seigneurie, fut d'exécuter en tous points ses résolutions. n commença d'abord par se prémunir contre 1«> sauvafjes, dont les incursions étaient aloi-s fré- quentes. Bouehcrville était particulièrement ex- la Nou- posé à leurs attaques ; car en venant de velle-Angleterre, pour monter vers les pays du Nord-Ouest, ou pour attaquer Villemarie,—ce qu'il ~

firent à plusiexirs reprises—^il leur arrivait souvent

de suivre le cours de la rivière Chanibly jusqu'à

Sorel; de là, ils se rendaient par le Saint-Laurent BOUCHERVILLE ET SON FONDATEUR 46 jusqu'au ruisseau qui sert de décharge au petit lac,

entre Varennes et Bouchcrville. Quand ils avaient

remonté ce ruisseau jusqu'au /)c

vers le fleuve par la rivière Sabrevois, et ani valent,

après ce détour, derrière le village. M. Boucher bâtit son manoir à l'emliouchure même de cette petite rivière, à une vingtaine d'ar-

pents de l'église actuelle. Il l'entoura de palissades

et le fortifia suflisamment, pour se mettre en garde

contre toute surprise de la part de l'ijunemi.

A côté ilu manoir, il fit élever la première cha-

pelle de Bouchcrville; i n face, sur le bord du

fleuve, une petite redoute, dont on voyait encore

les demières ruine» il y a quelfiues années. Voilà

ce cjue l'on a désigné ' noin d. f'iH Suint- I»uis.

]jï paroi.sse n'avait pas encore de curé fixe. Le

P. ManiUftt»' n'y avait été qu'en passant et pour

faire .ses adieux h, M. Boucher, avant de partir pour

SCS missions de l'ouest et la découverte du Missis-

sipi. MM. les abliés Pommier, de Caamont et de

Brullon ne la desservirent, en même Uimps que les

paroisses voisines, qu'à titre de missionnaires. C'est

là toutefois qu'ils avaient 1< \ir ré^idi nr l'i nimt 4t> UNE VIEILLE SEIGNEURIE les registres, et souvent les habitants de Longiieuil et de Varennes s'y rendaient pour le baptême de leurs enfants, les mariji^es et l'accomplissement des autres devoii-s religieux.

Ces premiers prêti"cs missionnaires et, après eux, le premier curé fixe de Boucherv'ille, M. Rodolphe Guybert de la Saudrays, nommé à cette cure en

1688, ont desservi la paroisse de Longueuil jus

Longueuil l'ont eux-mêmes clairement démontré *.

L'érection canonique de la paroisse de la Sainte- Famille eut lieu enl692, quatre ans après l'an-ivéc de M. de la Saudrays. Cette date nous paraît anté- rieure de plusieurs années, à celle de l'éi-ection des paroisses voisines. Nous n'avons pas, il est vx-ai, le décret d'érection de la paroisse de Longueuil, (il ne se trouve pas même dans l'histoire récemment pu- Mi.'f 1. r *t paroisse) pour vérifier ce qu'en a dit

les 1 Parmi actes de bapU^mc faits a cette époque par 51. de Brul- lon. deux surtout sont dignes de remarque, parce quil.* indiquent ce quêtaient alors les chapelles de LongucuU et de Varennes. Le premier est celui de Charles Deline. lils de t'harle» Delinc et de Jeanne Bra- connier. tMptis* le 6 novembre 1678. daiu une chambrv rfc la maison tir Longueuil. qui tenait lieu dé chapelle. Le second est du 22 avril 1679. et le baptême se fit au Cap farennes, en la maison du seignevr gui tient lieu t/Vj^fw.—(Registres de Boucher\'iUe.)

î HUtoirt de Longueuil. p. 50—170. BOrCHERVII.I.E ET SON FONDATEUR 47

M. (iitu ^i dans sa caiti! de la Nouvelle-France, et savoir s'il a raison de no faire remonter l'érection

de cette dernière paroisse qu'en 1715. Mais il n'est pas du tout aussi évident qu'on le dit, que cette

date soit fausse par le fait seul que Longueuil a ses

registres paroissiaux depuis le commencement de

l'an 1701. S'il y avait dans ce fait la preuve que

1 on a voulu y trouver, nous pourrions dire égale- ment que Bouchervillc fut érigé en 166S, puisque

r'«;st cette date que porte la première page de son

la vérité premier nrgistre ; or, ce serait contraire à

l't au décret que nous publions à la fin de notre

ouvn^e '.

I et. Sotrt et tinrumcniji : DAorot de l'«rcction ciuioniqno do Boa ihirvillo IV.

6* VI

PREMIÈRE ÉGUSK

DE LA LE PRÉSIDENT DE LA COXCRÉGATIOS SAIXTE-VIEUCE.

Saint- Combien de temps la chapelle du fort temps M. Boucher Louis servit-elle au culte, en quel résider près de almndonna-t-il le Fort pour aller la garde seulement ou la pos- léglise ; en laLssa-t-il nous n'avons session à son successeur: c'est ce que pil établir sur des preuves certaines. M. Huguet-Latour, membre de la Société histori- de que de Montréal, affirme qu'en 1670 M. Pierre bois, longue de cin- Caumont fit bâtir une église en quante pieds et laj^ de trente-cinq, à l'endroit donné, même où est l'église actuelle, sur un terrain

il ne passa con- 4ës lors, par M. Boucher, mais dont BOrCHERVILLE ET SON FONDATEITB 49

Ce terrain était u,ii j... plusieurs années après. à de sept ou huit arpents en superficie, c'est-à-dire d'aujourd'hui et peu près l'emplacement de l'église ; " prétentions de le donateur l'avait cédé sans autres œuvres et sa part que de participer aux bonnes \" dévotes prières qui se feront en la dite église Connaissant la piété de M. Boucher, son zèle pour des colons de sa les œuvres pieuses, et la pauvreté cette seigneuricil nous parait très vraisemblable que l'œuvre petite église ait été pres^iue entièrement de dire si de sa générosité. Il nous est impossible époque qu'il c'est alors ou longtemps après cette changea lui-même de résidence et vint demeurer " dont on a dans cette " mai.son longue et étroite assez certain con.servé la description. Il parait cependant que ce fut en 1670. résidences lui-même De cette mai-son, il fit trois ; famille il fit de habita dans la première avec sa ; prêtre desservant, l'atitre la résidence du curé ou paroissiens tant que les mfHliques re-s-sources des un presby- ne leur permirent pas de lui construire sœur troisième il reçut la vénérable tère ; dans la Marguerite Bourgeois et ses religieuses, qui venaient

V. 1 et XttUa et documcnlê 50 UNE VIEIIXE SEIGSEURIE clmqwe été enseigner le catéchisme et faire l'école aux enfants. Sa maison était donc, à la fois, le presbytère, l'école, le manoir.

Persuatlé qu'il fallait plus que des secours hu- mains pour se protéger contre les attaques des Iro- seigneurie quois, il s'enrôla avec les colons de sa " ini- stius la bannière de Marie. C'est à la pieuse

" tiative de M. Boucher, qu'est dû l'établissement

" de la congrégation de la Sainte-Vierge. Lui-

" même fit bâtir, à ses frais, la chapelle des Congré-

" ganistes '. Il sentait, ce grand chrétien, qu'il

" avait be-soin de la protection du ciel pour réussir " dans l'établissement de sa seigneurie. 11 compre-

" nait que rien mieux que la dévotion à la Saint«- " Vierge ne pouvait conserver les mœ»irs des colons

" qu'il avait choisis entre les plus honnêtes et les " plus vertueux "."

M. Boucher fut lui-même le premier président de cette congrégation. Sa ferveur lui donna un tel

ici fait l Now avons tout Uea de croire que la cbapcUe dont est mentio* «ait celle du fort Salnt-Loiiis. Nous ne voyons nulle part qu'il • exi!>tAt une autre pour les premières réunions des congréga- nisteS. C'est asser longtemps après la fondation que fut bAtie sur U terrain de» saurs, la chapelle spécialement réservéeà la congrégation.

î Annuaire de Ville-Marie, troitièmt litraitott, p.,^72. BOUCHERVILI.E El SON" FONDATEIU •'il

élan, que nobles et colons ne faisaient gloire «l'être congréganistes.

Son respect pour le curé de la paroisse et pour

l'autorité religieuse en général, a été longtt'Uips pro-

verbial. Le curé ayant autorité et grâce d'éUvt

dans la direction de ses paroissiens, le seigneur de

B(jucherville était persuadé qu'on se fait toujours

tort à sf)i-nicine en «lépréciant ses jugements ou ses

cinivres, et en fonient

De tout4,'S les vertus dont il a donné l'exemple, cette

parfaite .soumi.ssion à son curé est celle dont l'in-

tluence s'est fait le plus longtemps sentir. Un siècle

après lui, son arrière-jKîtit-fîl», plein de reconnais-

sance envers Mgr Plessis, jwur le nouveau pasteur

(juil avait doimé à Boucherville, témoignait dans

une lettre à son évêquc, um' profonde vénération

pour le clergé, et protestait que ce sentiment était " Hiissi celui de tous les paroissiens, cett<^ grande

fnniille, selon son e.xpre.ssiim. df>nt U)\ih les membres

ont t<»ujours eu pour principe d'être les amis et les

exceptions, mais il est ^ Boucherville une

traditifiii

DERNIÈRES ŒUVRES DU FONDATEUR DE BOUCHERVILLE.

"HISTOIRE VÉRITABLE ET NATURELLE DE LA " NOUVELLE-FRANCE.

Les adieux du Grand-Père Boucher.

Afin de donner ane preuve des services de tout genre rendus au pays par le sieur Pierre Boucher, en il nous faut dire un mot du livre qu'il publia 1663. C'est un ouvrage intitulé Histoire véritable

et mtturelle de>i Mœurs et Productions du pays de

la Nouvelle-France. Il est dédié à Monseigneur

Colbert, conseiller du Roy et destiné à faire

connaître aux Français les beautés et les ressour- ces du Canada.

Ce qui importait alors, c'était d'éveiller l'atten-

tion de la mère-patrie, sur le berceau de cette fille

qu'elle avait engendrée, sur les rives lointaines du i: • BOUCHERVILLE ET SON FONDATEl '

Saint-Laurent. La France nouvelle devait vivre ou périr, selon qu'elle serait secourue ou abandonnée pai- sa mère. En

il n'a pas été étranger à l'en- tinué son ainbu.s.s»Kle ; voi des troupes et des autres secours nécessaires, pendant un demi-siècle après sa publication. On

.s'étonne môme de rapathi<|Ue ignorance qui nous a renseigneniciits fnvo- livrés h. l'Angleterre, ai)rès les nibles qu'il avait donnés sur notre pay.s. Nos principaux historiens ont souvent puisé dans

dans 1 1' !• cet ouvrage judicieux ; nous voyons Charlevoix, «lans rabl)é Ferland et dans (i.inuau tirées. lui grand nojnbre de citations qui en ont été

L'épitre dédicatoire est datée ch ^' ''"'• '''"•"' TnnM-Riviitrf», en la Nouvelle -F-nii'

ici;;. I.iini. ui y «iéclare «m désir de taire con-

naître ce (|ui est " de la gloire du roy et des intérêts

de la France," et de répondre plus au long aux nombreiLses questions (jue Sa Majesté- lui a faites

sur le Canwla, durant l'entretien de trois quarts-

dheurc qii'Elle a bien voulu lui accorder. L'esprit de chrétien dont il était animé brille ilès les pages lavant-propos. Son ))remier soin, comme celui de

tons lis principaux fon

éclaii-ez de trop près : c'est pourquoy je ne leur con- seille pas d'y venir, car ils pourraient bien en estre chassez et du moins estre obligez de s'en retirer

comme pliLsieurs ont déjà fait ; et ce sont ceux-là

proprement qui décrient fort le Pays, n'y nj'ant pas

rencontré ce qu'ils ponsoient"

Pour rassurer les Français, que la seule pensée de

notre hiver faisait frissonner, M. Boucher avoue

que le froid y est un peu anjyre, mais qu'il n'est pas " tOiLtefoia désagréable : c'est un froid qui e.st guay, et la plupart du tems ce sont des jours beaux et

sereins et on ne s'en trouve aucunement incommodé.

On se promène partout sur les neiges par le moyen

de certaines chau.ssures faites par les Sauvages, qu'on appelle Raquettes, qui sont fort commodes.

En vérité les neiges sont icy moins importunes que

ne le sont les boues en Franc&" C'est dans ce lan-

gage simple, tout débordant de sincérité, que l'au- BOrCHERVILLE ET SON FONDATErR 55 teur décrit les principaux endroits du pays, " les forests où les arbres sont gros et haute extraordi- naircment," les richesses du sol de ces immenses plaini's, ((Ue l'Iroquois cncoi-c indoniptt^ force d*

laisser incultes ; les grands bois de che.snes, cfiaatai-

gniez, noyer», Iwntres. . . . qui bordent les rivières et les lacs, où alx)ndcnt le castor, l'orignal, le lièvre, la loutre, le chevi-euil, les oiseaux de toutes gran-

deurs et de t

beautés du pi-inteinps, la mpidité de la végétation et l'admirable fécondité de "la terre parée d'un lieau verd " et du hled mmé dans la fin d'avril.

Si la brochure de, M. Boucher, écfit l'abW Fer-

land, eût été réj)andui' en Fmnce dans les provinces

de l'ouest, elle aurait pu déci

à traverser la mer, pour se créer un patrimoine sur

les bords du Saint-I>iunnt V Qu'étaient linr devenues ces pages, quand no» derniers défens«!ur8, abandonnés, mouraient de faim ou succombaient

dans d'héroïques combats, sous les gros baUiillons

de leurs ennemis ? Avaient-ils lu cette histoire do

leur compatriote les français qui dédaignaient nos

quxlque» arpenta cfe neige i L'avaient-ils cachée à

1 Jlisinirf du Canada, 1. 1, p. 477. 56 'NE VIEILLE SEKJNELRIE

Louis XV pour ne pas troubler ses ignobles plaisirs ? Ou bien, Dieu permit-il cet abandon pour notre bonheur ?

Rappelons maintenant la dernière œuvre de M.

Bouclier, celle où son âme se révèle toute entière

si_s avec ses admirables qualités de père chrétien :

a

Épuisé' par le travail et ses quatre-vingt-quinze

ans, le saint vieillard sentait que sa vie, dont tout le

coui-s avait été limpide comme les eaux du grand

fleuve qui coulait au pied de son manoir, allait

bientôt se perdre dans l'océan étemel, où tout re-

tounie et se confond. Toutes ses années n'avaient

été qu'une préparation à ce sacrifice suprême.

En voyant l'éternité de plus près, il comprit ^" mieux encore que " la piété est le tout de l'homme

Il s'y adonna avec toute la ferveur de ses aspira-

tions, étant parfaitement libre enfin, " d'estre à Dieu " d'une fa<;on toute particulière. Nous voudrions avoir plus de détails sur ces der-

niers joïirs si pieusement écoulés. Ah! si nous

pouvions évoquer tous les souvenirs de ce coin de

terre que baignent la Sabrevois et le Saint- Laurent,

1 BosBuet, Oraimm fmubrt tU CotuU. B017CHERV1LLE ET SON FONDATEUR .'>7

pieux les mure do l'antique manoir que les mains du soigneur ont Mtis, de comV)ien de révélations nous

serions les confidents é

Nous avons «lu moins ses adieux et ses dernière les conserve c'est conseils. Un manuscrit précieux ; un héritage bien cher que les descendants de M. Boucher se transnii^ttent de père en fils. la .sa- I^a t^-ndn's.Hc de l'éprmx. l'amour du père, qxw gesse ilu vieillard, ne s'y manifesti-nt pas moins derniers la foi sincère du chrétien. Ce sont les serein, rayons du soleil d'un long jour, st; couchant sérénité. et étincelant encore dans sa majestueuse Boucher Cet écrit, que nous repnKlui.sons, M. ursuline, l'adre.sse à .sa tille Geneviève, religieuse était sous le nom de mère Saint-Pierre ;—mais il

il lui fut (iéjtt rédigé depuis assez longtemps, quand communifiué. La famille l'appt-lle

LtM adieux du Omnd-Phre Boiœher.

'• dit Il fut un temps (et non pas éloigné encore) M. Jacques Viger, dans une lettre au R. M. Maguire, en (|ue cet écrit était lu en entier, annuellement,

'." fftuiilli' et fi genoux

YHMoirt dt* Vruditu* dé 1 Leur» dn SB janvier IMI. ciUf Aux»

(Jiitbrr. L II. I'. ;r.'. 5ft l"XE VIEILLE SEIGNEURIE

"MES DERNIÈRES VOLONTEZ '."

" Au nom du Père, du Fils et du St-Esprit :

" Je donne mon âme à Dieu, mon corps à la terre.

Je veux mourir dans la foy et religion Catholique,

Apostolique et Romaine. Je laisse le peu de bien que j'ay à mes pauvres enfans, auxquels je recom- mande : 1» de prier Dieu pour le repos de mon 2" trouvera âme ; d'avoir soin de payer ce qui se

3*» estre dû lorsque je mourrai ; d'aimer et honorer leur bonne mère, de ne la chagriner en rien, la sup- p(i\\. 1 vi-

nion et la concorde entre vous, et que l'intérêt ne

soit jamais capable de mettre la moindre division entre vous. Ne vous amusez pas à écouter les rap-

I Noua tronvoiw ce Utre but le mannscrit que l'honorable C. B. de BoucherviUc a eu l'extrême oblliroance de nous pnMer. VAnnttnire de fille-Afaric (troi«ii'nic U\Tai«)n—supplément, p. 355) l'intilule Les adi>«x, etc.. et donncle titre: ^ffs dcrnirrrs voïontés, à un antre manuscrit de M. Itouchcr. en date du 6 août IIBS. Il avait écrit, en effet, à cotte époque, une sorte de testament dans lequel il réglait la conduite que devaient tenir ses enfanta dans le partage de ses biens, s'il lui arrivait de mourir subitement. Lui-même donne à cet écrit le nom de Dernières Volontés : *' Pour remédier donc à tout-, autant que je le puis, je dresse l'acte qui suit, où je déclare mes Der- BOnCHERVILI.E ET SON FONDATEIMI ô!)

ports qixi vous seront faits de vos frères et sœurs.

Aiiuez-vous les uns et les autres, le tout dans la vue de Dieu, vous souvenant qu'il faudra tous faire ce que je fais, c'est-à-ilirc mourir et paraître devant vos actions ne Dieu, pour y rendi-e compte de ; fuites d'iiic ri«ii dont vous ayez sujet de vous re- pentir. " Je ne vous laisse pas grand bien, mais le peu que je vous laisse est très-bien acquis. J'ai fait ce que j'ay pu jKiur vous en laisser davantage, je n'ai rien négligé pour cela, n'ayant fait aucune folle

est le dépen.se, vous le savez tous ; mais Dieu, qui maitrf, m: iii'in a pas voulu donner davantage. Je vous lai.s.se bien des personnes de rang, de di.stinc- je ne vous laisse t ion et d'iionnêtes gens pour amis ; aucun enncmy de ma part, fiue je sache. J'ay fait ce que j'ay pu pour vivre sans reproche, tâchez de

faire de même. Obligez autant que vous pourrez

ii,>rM Volonlit " Kt «prt» »Tolr enjoint à «oo enfanta ce qnll (il], n dn mo onlant». «oit flta ou lllle,

,,,, .Imités, Je leur déclore que mon

; aiul no t,. ..,,...monde patrimoine Je lu prétanda et entend* qu'il n'entre dan» «actua tout toit partmc* p.,,; :'<'>e en mour«nt; m«i« qne le entre ceux de inr* enfant», qui auront été bien obél«Mnt» et qui au- ron» ml» en exéi-utlnn me

" C'est à vous, Ma Chkre Femme, que je parle à présent:

"Continuez d'aimer vos Enfans, mais aimez-les

également, comme j'ay fait, pour entretenir la paix et la concorde entre eux. Ce n'est pas que ceux

qui nous témoignent le plus d'amour et qui ont le plus de respect, sans intérêt, ne méritent que nous

les aimions davantage, mais il ne faut pas que cela paroisse aux yeux des autres parce que ceux qui ; font moins leur devoir envers nous sont les moins

vertueux et par conséquent plus capables de trou-

bler la paix. Demandez en particulier à Dieu qu'il

récompense ceux qui vous portent le plus de res-

pect, et faites ce que vous pourrez en secret pour le

reconntûtre. Priez et faites prier pour ma pauvre

âme. Vous sçavez combien je vous ai aimée et tous vos parens pour l'amour de vous. En écrivant cècy

je m'examine sur le tems que nous avons vécu en-

semble, mais ma conscience ne me reproche rieu, si BOUCHERVILLE ET SON FONDATEUR 61

mais en cela je ce n'est fie voua avoir trop aimée ; n'y vois pas de mal, grâce au Seigneur.

A Monsieur de Muy.

" Je voua prie, Monsieur, comme un homme d'es- fa- prit, de vouloir bien contrilmer à maintenir la

mille en bonne intelligence. Vous sçavez, Monsieur, que vous m'avez souvent dit, que vous vouliez vivre et mourir mon ami, et que vous m'en donneriez des preuves dans toutes les rencontres. En voicy une

Dcca-sion. Je sçais qu'il n'appartient qu'à une Ame

au.H.ty g«^néreu.se que la vôtre, de servir un ami api-ès de grand, puisque c'est sa mort ; c'est quelque chose

le servir sans intérêt. C'est ce que j'attends de

v(»tre générosité, et je meurs dans cette confiance que vous travaillerez de tout votre pouvoir à main-

tenir tous vos beau.x-frères et bellcs-sceurs dans

l'tinion, et que vous ferez tout votre pc^ssible pour

qu'il n'y ait aucune brouillerie entre eux. Je leur ordonne d'avoir beaucoup de confiance en vous et de déférence pour vos sentiments.

A tous ev ffévéml.

• Je vous parle à tous, mes chers Enfans. Voulez- les vous que Dieu vous bénisse ? teneZ-vous en poix 62 rXE VIEILLE SEIOXEITRIE uns avec les autres et que l'intérêt ne soit pas capa-

ble de vous désunir ; ce qui pourrait arriver dans le partage du peu de bien que je vous laisse. C'est si peu de chose que cela n'en vaut pas la f)eine : mais si par malheur, ce que je ne crois pas, il arri- voit quelque difficulté entre vous, prenez deux ou ti-ois personnes de vos amis des plus gens de bien et leur remettez tous vos int«réts entre les mains,

et passez-en par où ils jugeront à propos ; vous sou- venant qu'un méchant accord vaut mieux qu'un bon pixicès. Souvenez-vous encore que le meilleur moyen d'entretenir la paix, c'est de conserver la crainte de Dieu. Ayez confiance en sa bonté et il vous donnera ce qui vous est nécessaire. Faites du bien

à tout le monde, pour l'amour de lui ; ne faites de mal à personne autant que vous le pourrez. Cest

Dieu qui m'a donné le peu de bien que je vous

laisse ; il m'en a assez donné pour vivre honorable-

ment avec les honnêtes gens ; il vous en donnera aussy autant qu'il vous sera nécessaire, et à vos enfans je l'en prierai cœur, s'il me ; de tout mon f«àt miséricorde, comme je l'espère de sa bonté. Faites réflexion qu'il y a bien des personnes qui 8« fatiguent jour et nuit, pour amasser du bien pour des gens qui se moqueront d'eux après leur moi-t BOrCHKnVIM.E ET SON FONnATElK 03

iiiiiii»ri-, Il faut faire ce iinu 1 «m i>'nL pour iii ne

soit tcjujoura négliger aucune occasion ; mais (jue ce s<»ns prf^jn'lif»' de notre conscience et de notre hon- vivre pauvre, plus-tôt mourir, que

(le rien faire contre l'ordre de Dieu. Si vous vivez dans sa crainte, il aura soin de vous.

" Fuyez toutes soi-tes de d«il»auch(''s et faites en soi-tc que vos enfans ne le soient pas. Souvenez- " vous de cette parole du Sauveur : que sert à l'hom-

,'agner tout le monde, s'il perd son âme." I^a vu; ist courte, mais rét<'niit<- ne finit jamais. Je ne ni'«''tend9 pas davantage, vous êt

do vos oMi;rntinns «je ^'ItrAHi^ns : nictti"/ en pratique

eliaritalile.s et aiunAnier» autant que \"ii> 1. |M)m- rez. Faites-vou.H le plus d'amis qu'il vous seni \^-

«Iblc, mais préférez toujours les gens de l>ien ; pune nne les personnes qui vivent dans la craint*' «le

>ns peuvent Iwaucoup servir par leurs prières, roiiM'ils rt Im.iis .Mini'l' > iHi licu quo les libertins

fier font tout le contraire ; it ne s'y faut mc^uie que

de Inmne sorte. Il arrive souvent que l'intér^'t ou

la "li'Hnnrc fnit rin'ils n'Hiii^^vont pan sincènnnent

nt le contraire

1 '! , iju'il» pensent 11 faut avoir la simplicité de 7 64 UKE VIEIU.E SEIGXECRIE

la colombe, mais en même temps la prudence da serpent II est rare d'en trouver un avec qui on puisse agir à cœur ouvert, à moins qu'il ne soit véritablement vertueux : pour lors, vous pouvez lui ouvrir votre cœur, sans crainte d'être trompés. Mais prenez garde, il y a bien des hj-pocrites, qui sont malaisés à connoître. Tout ami intéressé, il ne s'y

faut pas fier. On peut pourtant quelquefois s'en servir dans la gi-ande nécessité, mais toujours nvrc

défiance, sans toutefois le faire paroître. " Lisez le plus que vous pourrez de bons livres, et quand vous en trouverez qui vous donnent de bonnes instructions pour l'état où Dieu vous a mis,

ne vous contentez pas de les lire une fois, mais tâ- chez de les posséder. Ceux que Dieu a appelés

dans l'état du mariage pourront lire la Famille

Sainte par le Père Cordier, jésuite, les Conseils de la Sagesse et auti-es semblables.

" Adieu donc, mes pauvres Enfans pour un peu de tems, parceque j'espère que nous nous reverrons dans le Paradis, pour louer Dieu pendant toute l'éternité sans jamais être séparés. Cest là où nous nous entretiendrons cœur à cœur : c'est pour cela que je conjure ceux qui ressentiront quelque afflic- BOrrHKBVILLE ET SON FONDATEUR è5

ce tioii .lif iM.Li. >. i.aifttion, de faire réflexion que n'est que pour peu île tems, et que nous nous réu- vous étant plus nirons bientôt ; d'ailleurs, que ne affliger la perte utile à rien, il ne se faut pas tant ; n'est pas grande. De plus, vous sçavez qu'il se faut tous st'-parer. Ainsi, je vous dis aditu, comme celui qui son va devant vous, vous attendre. Priez Dieu pour moi, je le feray pour vou.s. Comme je ne sçais quand je mourray, ni la manière, et que j'ignore si j'auray le tems de vous parler, c'est pour cela que

h- fii- l"'^ je le fais icy, do crainte de ne pouvoir •

ce t«ïms-là."

Après ces adieux " à tous en général," M. Bou-

cher 8'adres.se en particulier à chacun des membres

de sa famille :

" Je commence par vous, ma chère Femme :

" Je vous dis a

vous ai aimée. Priez Dieu pour moi et songez h vous

préparer à la niort. Vous êt<*s Agéi; et par cons»'-- qucnt ne pouvez pas tarder à me suivre. D'ailleurs,

il ne faut pas se laisser surprendre. Réparez par

vos lx)n8 exemples les mauvais que j'ai donnés. UKE VIEILLE SEIGNiSlfRIE

" Et vouî?. mon fils de Boucherville :

"Je vous dis adiou. Xe vous affligez pas de no- tre séparation. Je dis aussi adieu à votre feiume

et à vos enfans. Priez tous le Seigneur {wur moi, je le fera}' pour vous. Je vous recommande %nàa

choses: 1°. de vivre dans la crainte de Dieu. 2*.

de continuer à y élever vos Enfans. 3''. de vivre en homme d'honneur, et que rien ne paroisse en v.ms

que d'honnête homme. Vivez en pai.\ ii\

frères et sœurs. Vous êtes l'aîné, agissez en père

de famille et que l'intérêt ne vous fasse jamais rompre avec eu.x. Souvenez-vous que Dieu a soin

de ses serviteurs, mais surtout des pacifiques et

miséricordieux. Je vous donne ma bénédiction et a tous vos enfans que j'aime tendrement comme

aussj' votre femme pour qui j'ai bien de la considé- ration, et que je n'oublieray pas devant Dieu.

" Dites à votre sœur de Varennes que je lui dis adieu et à tous ses Enfans, que j'aime et que j'ai toujours aimés. Je leur donne et à elle ma béné- diction. Je les exhorte tous à vivre dans la crainte de Dieu et de s'entre aimer les uns les autres comme Dieu et la bienséance le demandent PCHEnVIIXE ET SON FONDATEl'H

Grandpré, que je lui '• V.,ur, .linv. a votre frère de que je leur et à ses enfans ; dh adieu, .\ sa feu.ine pour inoy bénédiction qu'ils prient Dieu donne ma ; de jiotre séparation, .lu. et qu'ils ne s'affligent pas La vie est courte. Je ne sera que pour un tcn.a de tout son possible et le conjure de travailler maintenir la ,1'employer son esprit et son crédit à Je le prie de con- paix et l'union dans la famille. de Dieu et en homme tinuer à vivre dans la crainte présent dhonneur, comi.i il .. fait jimiu'à

Vous sçavcz com- " Adieu mon fils de Gn«lK)is. soyez p.vs inférât, mai» bien je vous ai aimé, n'en reconnaissance. Ne vous priez Di.;u pour moi en Dieu le vent vous quitte ; affliKcz p.is de ce <,ue je utile à partir. Je ne suis plu» et il est tems de j'y suis à charge aux autres personne en ce monde ; donne ma Wnédiction. à et à moy-roême. Je vous enfans. à fiui je

' à son mary Je dis mlieu à ma fille LeGardeur, je donne ma bénédic- et à tous ses enfans auxquels 66 tNfe VIEILLE SEIGNErRiE

tion. Vous ne devez pas douter, ma chère Fille, que je n'ayc bien de l'amitié pour vous. En recon- naissance, priez Dieu pour ma pauvre âme et enga- gez Mr LeGardeur de ma part à conserver la paix et l'union dans la famille. Qu'il se souvienne que Bienheureux sont les pacifiques. La vie est courte, l'éternité bien longue puisqu'elle n'a pas de fin^ Servez bien Dieu, en remplissant fidellement tous les devoirs de votre état

" Adieu, ma fille De Muy, adieu à tous vos enfans à qui je donne comme à vous ma bénédiction. Je prie de tout mon cœur, le Seigneur qu'il vous donne tout ce qui vous est nécessaire en ce monde et le Paradis en l'autre. Je demande la même grâce pour Mr De Muy. Priez Dieu pour moi qui vous aime tendi-enient "Je prie derechef Monsieur De Muy de se souve- nir qu'il m'a promis d'accommoder les petits diffé- rons qui pourroient noitre dans la famille. Souve- nez-vous, Monsieur, que Dieu vous a donné de lespntet du talent pour cela; de plus, vous êtes homme d'honneur et de parole; ce qui fait que je fonde beaucoup sur vous.

" Mander votre à frère, le Curé de St-Joseph. que -

BOUCHERVILLE ET SON FONDATEUR 69

St- qu'il se souvierne de moy au je lui dis a^-inst!imm«'iit.

adieu .i N-'Ue " Adieu, mon cher fils de Monbrun, ttws ma femme et à vos enfans. Je vous donne à Vous sçavez bénédiction. Priez Dieu pour moy. aimés je sais que je vous ay toujours beaucoup ; que par consé- que vous m'aimez réciprwiuement et mort mais quent vous aurez de la douleur de ma ; cela no vous affliger ; je vous conjure de ne point Songez que scrviroit qu'à intt-re.-^ser votre santé. voua d'ail- vous avez une famille qui a besoin de ; penlant. Je vous leurs, vous ne perdez rien en me fait mi.séri- scray plus utile auprès de Dieu, s'il me lx>n«é. corde, comme je l'espère de sa

" Adieu mon cher Fils de Lapérit-re. Je «ai» vous combien vous m'aimez et que notre séparation et dites sou- srra bien .sensible, mais consolez-vous son saint de la sorte. . . . que vent : Dieu l'a voulu pour moi. Je no nom soit béni. Priez le Seigneur mes senti vous en dis pas davantage, vous s<;avez („-/-.i:.*;.... 't je prie le mens. Je vous donne ma 70 l'NE VIEILLE SEIONEURIE

'v:n'jui-y. Soifoieur (lu'il vi>us Juuir- la >i< nii' < Dum O I et fuyez le poché.

" Adieu ma chère fille de Sabrevois, dites à Mr de Sabrevois que je hiy dis aussy adieu et à votre tou- lillf je vous doune ma Wnédictiou. Vivez ; jours dans la crainte de Dieu et l'horreur du péché. vous. Pliez le Seigneur pour moy, je le ferai pour Je conjure Mr de Sabrevois de continuer à conser-

ver la paix et l'union dans la famille.

" Adieu, ma chère fille Boucher. Je suis fâché

de vous laisser, sans que vous soyez pourvue. Vous sçavez que ce n'est pas ma faute, et qu'il n'a dé- pendu que de vous. Dieu aura soin de vous et vous servira de père. Vous avez votre mère qui vous aime beaucoup. Priez Dieu pour moy, je le prierai pour vous. Je vous donne ma bénédiction et vous

laisse sous la protection de la «aintc ^ n rcre.

" Mandez à votre frère Boucher, prêti-e du sémi-

naire de Québec, que je lui dis adieu, que je lui pour moy, donne ma bénédiction ; qu'il prie Dieu

surtout au saint sacrifice de la messe. Je ne lui donne aucune instruction, parce qu'il en sait assez

et plus que moL Qu'il continue comme il a com- BOrcnEKVILLE ET SUN F'J.NUAJ fc.t. H 71 mencé, et qu'il contribue à faire régner la paix et l'union dans la famille.

" Adieu, mon fils de Niverville. Je vous donne ma bénédiction. Ayez bien soin de votre chère mère,

• Adieu, ma ciiere till<; de St-Pierro, adieu, ma chère Enfant. Je vous donne ma bénédiction.

Priez Dieu pour moi, je vous en prie, t n. voua affligez pas quand on vous portera la nouvelle de ma mort, au contraire réjouiasez-vous de ce que

Dieu m'a appelle à lui, et délivré par sa bonté des misèrtis de cette vie. Je sais que cela sera difficile, parce que vous m'aimez trop, et que d'ailleurs votre naturel tendre et affectueux vous cause bien de la peine dans de semblables rencontres. "Si vous m'avez aimé plus que vos frères et soeurs, j'ai aussy eu bien de la tendresse pour vous et j'en aurai toute l'éternité. J'ai dessein de vous écrire votre une lettre particulière pour vous dire adieu ; attachement pf)ur moi mérite bien cela, je le ferai à mon retour de Québec, si Dieu me fait la grâce de

faire ce voyage. Je fais cecy d'avance, de crainte

d'être surpris par la mort, sachant bien que ce vous 8 72 VST VIEILLE SEIGNEURIE

une consolation, sera, et à tous vos frères et sœurs, pour moi. surtout à ceux qui ont plus de tendresse devant de voir que j'ay eu le soin <\o l.tir dii<^ adieu, que de sortir de ce monde.

ni sans "En cas que je mourusse subitement, de St-Pierre. pouvoir parler, je donne à ma tille mon Reliquaire d'argent que je porte sur moy. H y mais elles a bien des Indulgences appliquées dessus, elle en pourra faire mettre ne luy peuvent servir ; reste, don- d'autres. Comme c'est tout ce qui me à à celîe qui m'a ner, il est bien juste que je le donne toujoure eu pour tant témoigné d'affection, et qui a pendant que j'ai vécu moi un si tendre attachement, en ce monde.

" Aux autres.—Je leur laisse le peu de bien que Dieu m'a donné, à condition toutefois qu'ils prieront demande à et feront prier Dieu pour moi. Je leur chacun dix messes, sans compter les prières qu'ils chose qu'ils puissent feront ; c'est bien la moindre de- faire pour le i-epos de mon âme. Je leur en mande autant pour leur mère, à qui ils ont tant d'obligation."

Ce manuscrit ne porte aucune date, mais comme BOUCUEKVII-LE ET SiU> Ki.NDATtl U (o

M. Boucher l'adresse à sa fille de Saint-Pierre, noua savons, au moins, d'une manière certaine, qu'il est rl'une date postérieure au teHtnment de 1688. Ce

n'est qu'en 1694, le 10 juin, que Mlle Geneviève et ce lioucher entra au noviciat des Ursulines ;

n'est que deux ans après, lors de sa profession,

((u'ellc prit le nom de mère de Sfiint-Pierre. M. Bou- cher n'eût donc pu s'exprimer dans les mêmes ter-

mes, s'il eût écrit ses ad'wux avant ce temps. Un autre manu.scrit fait suite à celui-ci. Il est du 18 août, et prol>ablement de la n>ême année:

" Du IH d'aovM.—J'ai cru «ii'voir njoiiti-r icy que ma femme et moy avons fait un Testament, letiuel nous ne souhait

flu dernier vivant, h moins «lu'il ne survint quelque chose qui obligeât à l'ouvrir plus tAt, ou pour quel- prévoir mais ques raiions que nous n'avons pu ;

quoiqu'il puis.se arriver, qu'cm n'y change absolu- ment rien de nos intentions qui sont do vous faire vivre en paix et d'empescher que vous ne plaidiez leé

uns contre le» autres. Nous avons tâché d'y garder

s'il paroit que quel- l'égalité en tout ; cependant

qu'un soit plus avantagé, souvenez-vous que vous

êtes tous frères et soeurs, qu'il ne faut pas se porter 74 UNE VIEILLE SEICXErRIE envie les uns les autres. Ce u a pas été notre in- tention d'en gratifier plus les uns que les autres, mais quand cela serait, nous avons le droit de le faire, étant maîtres de notre bien. Tout notre dé- sir en vous lai-ssant ce que nous avons et que Dieu nous a donné, c'est que vous vous en serviez à la subsistance de vos familles et à entretenir la paix ft l'union entre vous.

" Je ne doute point que si quelqu'un de vous la veut troubler, Dieu ne l'en punisse. Je l'en prie et l'en prierai de tout mon conir.

'• Bdicher."

Après ce dernier témoignage de son dévouement et de sa foi, le 19 aviil 1717, dix ans avant son

épouse, le fondateur de Boucherville s'en alla de- vant Dieu '.

Sa paroisse, la patrie, la religion lui devaient

leurs plus belles couronnes : Dieu ceignit son front d'une couronne immortelle.

1 " . Acte de ?épulture. à la date du 21 avra 1717. A esté enterré dans l"égli»e paroissiale de Boucherville. stnis son tanc, M. Pierre Boucher, escuyer, seigneur de Boucherville, décédé le di3C-neu%"iéme jour du mcsme mois et an que des.sus, en la communion de notre mère la Ste-E^llse Catbol que Apostolique et Romaine, après avoir reculessacremenude riatlqueet d'eztr£me.onctioD. &gé d'euviron I l.l " >' IMH l.llI-.HVlf.l.l. Il ^"S I iMiA 1 H

paroisse La terre a pris sa dépouille vénérée ; sa la jçiirde son souvenir, son esprit et ses (l'uvres ; religion l'exemple fie ses vertus, la patrie son nom, comme un patrimoine de gloire.

non«ii(« licpt uns, en pr#(icnc« de Mr I)auzat, pr*tro du Séminaire de SlSiilpire. inréde I/mioieuil. qui i» fait le norvlce. de Maxime Tnilhaiiilicr. iioUIrc. de Olllcii l'npln, houhhIkiiO" i>vc<- miiy. tulxHlon- nain- (If Un-;- >v— ''If C. Vàvxat. plâtre. Taimiandikii. Kknk LbMovnk. 8Al^biN. pr^tro Dilwdnnnlrc. VIII

GÉNÉALOGIE DE LA FAMILLE de BOUCHERVILLE.

Le nom des de Boucherville est resté en honneur jusqu'à nos jours. Les descendants de cette fa- mainte- mille à la sixième génération, le portent nant avec autant de légitime orgueil que leurs pères. Quinze enfants ont hérité du patrimoine et des vertus du sieur Pierre Boucher. Sa seigneurie fut en eut la divisée en douze parties : le fils aîné

moitié, comme on peut le voir dans l'acte de foi et

hommage rendu au roi, en 1728; l'autre moitié fut

partagée entre les autres enfants \

l Cf. Soits et cUxuments, VL ROrcHERVILLE ET SON FONDATEU 77

D'après Mgr Tiingunj-, le célèbre généalogiste cnnailien, la famille aurait compté seize enfants '. " M. Boucher dit jxmrtant dans ses Mémoirfjn : J'ay eu neuf gardons dont liuit sont encore en vie et un cjui a été tué depuis la dernière guerre par M. Le-

verrier, par accident. . . J'ay encore eu six iillesqui

«ont toiit

." Varennes. . Et cette partie du Ménoire a certai- nement été écrite vers la lin de sa vie, puisqu'il y fait mention de la mort de M. de Muy, ai'rivée en

1708, plus de vingt-cinq années, par conséquent, après iii naissance de son dernier enfant M. Boucher avait dlabord épousé, en 164S, Mlle

Marie- Madeleine Chrétienne, fille d'un chef sau- vage et élève des Ursulines de Quéljec; elle survé- cut k peine une année à son mariage.

\.>- !i juillet 1652, le fondateur de Bouchervillo convolait in seconde» noces, et c'est de ce mariage avec Mlle Jcnnne Cn-vi. r ", i|ii<' iia<)uirent les

...:-. ' .; , . 1 nirli,,,. „. . :. I. p. 71.

ï Mme (lo lionrhcrvill)' iHnit mit- dr M. Chriirtophc Crevlcr. ulcnr

Hp I» M.-i..- i-.t I, ..,,,.,,, i ,u.,, ,.1,1-1. .,r- . „f..i,i.. nul (iiironl lo nom il.« . IranV"!», CrTvInr liiiv.i iiir

Sninl-Jrniillntilixl''. Cn-vk-r iii> Ih-llirivr. m». In- iln M. II! O.-V. frcvicr, ouK' i\e i^nliiIo-MarlK cl»- Monnoir. «Iranitr* FamllUê—IMC' tionnairt gtninlofiiqur, t. I. p. \M.\ SETGNECRIE 78 V^NE VIEILLE

avc-c celui des quinze enfants, dont voici les noms ils ont donné nais- illustres familles auxquelles sance.

PIERRE DE BOUCHERVILLE,

Boucherville. né en 1653, et second seigneur de

MARIE, Varennes, cheva- épouse de M. R<>né Gauthier de du Tremblay, gouver- lier, seigneur de Varennes et neur de Trois-Rivièrcs durant vingt ans.

LAMBERT: SIELR DE GRAXDPRÉ, en 1699. à major de Trois-Rivières où il mourut trois enfants l'âge de quarante-trois ans, laissant de Frontenac. dont l'un, Louis, était filleul de M.

IGNACE, SIEUR DE GROSBOIS, Marie-Anne marié en 1694, à Montréal, à Mlle quelque temps Marganne de la Valtrie. Il se retira, avait passé avant sa mort, du service militaire où il 1699. sept ans, et mourut à Boucherville en

MADELEINE de épousa en 1680, M. Pierre Noël Le Gardeur et lieutenant Tilly, membre du Conseil souverain des troupes de la marine. BOUCHERVILLE ET SON FONDATEUR 79

MAROUERITE ne survécut que onze ans à son mariage. Elle avait

éf)Ousé, en 1 087, M. Nicolas Daneau de Muy, un

à la charge de lieutenant dans le gouvernement de

Cayenne, et devint enfin gouverneur de liil»uisiane après le sieur d'II»erville. Une de ses filles, (jui était religieuse au monastère des Ursulines de Quéhecen même temps que sa tante et deux de ses cousines, Mlles Marguerite de .Varenne» et Anne-Marie de

lioueherville. nous a laissé d'intéressants écrits ; entre autres, la vie de Mme la Comtesse de Pont- hriand et les AvnrdfM

Montt'uliii. Elle mounit k l'heure même où l'on chantait le service funèbre de ce héros, dan» l'église des Ursulinen.

KEXÉ, SIEUR DE LA PÉRIKKE, ens«-igne sur un des vaisseaux de M. Daneau de

Muy. Il n'eut que flcux enfants de son mariage avec Mlle Frani/oisc Malliiot. Il fai.nait partie, avec SEIOXEIRIE 80 t'SE VIEILLE lebraved'IWviUe.de l'expédition de Terreneuve. place à la tôt« des C:ana. et l'historien Garneau le cette campagne diens qui se distinguèrent dans héitnque \

JEAN, SIEUR DE MoNTClUN,

nombreuse famille. se maria deux fois et eut une détachement de la marine, et Il fut capitaine

JEANNE Boucher baptisés est la première des enfants de M. Jacques-Charles à Boucherville. Elle épousa M. d'une des plus Sabrevois de Bleury et devint mère nom de cette illusti-es familles du pays. C'est du vieux manoir famille que fut appelé plus tard le bâti Mme du fort &xint-Louis et le fief où il est

Canada, 1. 1, p. 363. 1 Oameaa : Histoire du BOCCHERVILLE ET SON FONDATEUR fil lie Sabrevois n'était mariée que depuis Imit ans

(juand elle mourut, en 1703.

NICOLAS, prêtre ngréfrô au Séminaire de Québec.

JI-.V.N U.VITI.VIK, .SIELU DE XIVEKVILI.E, seigneur de ClinniMy, époux de Mlle Tlif-if-sf de Uouville.

OENEVifcvE, rr^li^eusc ursuline sous le nom de Mère Saint-

I'i( rn-. Un chapitre de l'histoire des UrmUinett de " (jii.él>ec, intitulé : Si l!on aime ses parents au mo-

nastère," présente cette religieuse comme le modèle

de l'affi.'ction tendre et .sainte envers sa famille.

Une lettre qu'elle adressait à son père en 1CÎ)9, fait

admirablement la preuve de cette piété filiale. On

di.sait, de son temps, qu'elle res.scmblait lieaucoupà

wm père " par les qualités de l'esprit et la trempe

JOACHIM

" fut luf- ( n \C)T2, à l'Age de trente-tn)is ans, dans

lin comlwit contre les InNjuois, " s

D'utimtnaire Qénénlogùini'. Il nous parait plus SEIGNECRIE 82 CXE VIEILLE

de raccident dont nous cert«iin, qu'il fut la victime les .\fê,n.,ire^. avons parlé plus haut, en citant

LOUISE,

ne se maria point \ la sfpur jumelle de Jeanne, propagèrent par une nom- Toutes ces familles se de M. B. ^ la breuse génémtion. L'un des fils avec Charlotte Pécody. Périère eut, de son mariage mariés et inhumés à vingt enfants, tous baptisés, fille aînée qui Boucherville. à l'exception de s,% et d'un de ses fils, reçut la sépulture à Québec, des malheureux qu'un historien con.pte au nombre naufragés de YAngmte -. l'âge de vingt ans L.V Mère Saint-Pierre, entrée à pass.v soixante-dix en chez les Dames Ui-sulines, en voir, avant de mourir, religion, et eut le bonheur de comme elle, deux de treize de ses nièces religieuses

^anBuay « scixiomc enfant, d'apris Mp" 1 J«r^« 08t le nom du H aurait été baptW à ,e« rcKÙ.?^ de la paroi««.. ."-^"^.^ ae jumeau, et «nul mortàlàge ^ 1673. avec JeanlteptWc «on frére quinze ans. f"^"' équipé à 1» bAte. sur '«l"^» 2 VA„ttMM. est ce vieux navire après la -««>°»,^",^"''" forcés de s'embarquer ,..ur la France, avec leure ,^ pLisieurs officiels français et canadiens, avec le»"^'«"""î'-J^ ^néral Jlurra, était ennuyé de voir e« soldat* ""''"^f^ des • pln« les vainqueurs > et leur, épées : On ne disting^.e »^;"^. dans "»« di«»it-il. I-e vieux navire «ombra, passagers «f,""^"-^^"";*échappèrent^ ^^nan du golfe Saint-Laurent. Quelques après d'incroyables misères. fragc et par% lurent aux habitations BOCCHERVILLE ET SON FONDATEUR 88

«59 frères et sept de ses neveux honorés du sacer- doce. Liin de ces derniers avait appns, encore enfant, son heureuse destinée, de la houche de Madame d'Youville " KUuit enfant, raconte Mlle de la Broquerie, j'étais allée dans la compagnie de ma mère, Clémcnai Gamelin-Maugnu* de la Bro- alors, qutîrie. avec un de mes cousins tout jeune

.îean-Fran<,-ois Sa1>revois de Bleury, visiter Madame •rVouvillo. ma tante. A la fin de la visite. Madame d'Yotiville, regardant le jeune de Bleurj', lui dit en mourrait le touchant légèrement sur l'épaule : Tu jirèhr mon )M^tit hmfimnn" ". il fut dunvnt quel- ques années aumrtnier des Dames rrsulines de

Troi.s-Rivièrcs, et il éUiit curé de La Chênaie, quand deuil de se» chers il mourut en 1803, au milieu du paroissiens '. U peu d'étendue de cet ouvrage ne nous per- met pas de faire la notice historique do chacun des enfants et des petits-enfants de M. Pierre Ihistoire de pres- Boucher. Il faudrait puiser dans Nous que toutes le» familles nobles du Canada. dignement de 1. s verrions, pour la plupart, remplir

1.-- très honorables charges. Xou» y verrions "ffi- 34 UNE VIEILLE SEIGNEURIE

de Sal.icvois, défen- ciers les plus distingués, comme de Montigny, dant, en 1700, avec MM. de Ramezay,

par les Anglais ; de Ligneris, etc., le Canada envahi qui gagnait la commue le chevalier de Niverville. en hén.s à la croix de Saint-Louis en contribuant le jeune et brave défaite de Montgomerj- ; comme et plu- de Grandpré, capitaine à Saint-Domingue,

sieurs autres. aînés de Qu'il nous suffise de dire un mot des fils Boucherville. chacune des six générations des de

fut pendant quel- II. Pierre B. de BoucherviUe l'armée ques années officier de haut grade dans ; partie de sa vie, à la mais il passa la plus grande concédées culture des terres qui lui avaient été seigneui-ie de près du lac Saint-Pierre, et de sa ans après Boucherville. où il vécut près de soixante Denis, son mariage ^ H épousa Mlle Charlotte douze veuve du sieur Pierre du Pads, et fut père de enfants. l'une Quatre de ses filles se firent religieuses ; consacra cinquante-quatre années de sa vie au sou-

par llntendant 1 Cw terres lui avaient étt concédées en 1672. lieue de Talon. EUes avaient trois quarts de lieue de front sur une profondeur. ^Documcr^ts seigneuriaux, t. L p. 88.) B<->LI-'HtKVll.l,K Kl M)N (-wNliAlhlK ^;J lagemcnt des malades, à l'Hôtel-Dieu de Montréal.

Kené, le huitième fils de M. Pierre de Boucherville, fut le chef de la famille distinguée, Boucher de la Kruère.

Parmi les descendants de cette famille, plusieurs avec se sont illustrés ; mais notre histoire conserve lionneur, entre tous, le nom de M, René de la Brnère, major du deuxième bataillon canadien à Château- jiiny, en 1812, héros digne de marchera crttéde M.

i.' Salalierry. Sa bravoure lui mérita une décora- tion de la reine Victoria, et deux drapeaux pour son

bataillon : don gracieux de la princesse Charlotte, alors future reine des Belges.

Un antre fils rie M. Pierre B. de Boucherville,

.bistîph, fut le père de l'illustre famille Boucher de la Broquerie. Un de ses petits-fils, Joseph-Ignace

1(5 la Broquerie, épousa en 1798, Mlle Charlotte- Sophie Boucher de Nivcrville de Montizambort.

Il eut le bonheur de compter parmi ses huit enfants, celle qui devint la mère de Mgr Taché.

III. Pierre B. de Boucherville succéda à son père.

»n 1740. Il épousa Mlle Marguerite Raimbault et devint père de six enfants. Son fils aîné, dit l'auteur des Grandes Familles, "périt au siège de 86 UNE VIEILLE SEIU>:£L Kit

Québec" Ce jeune oflScier combattait à côté de plu- sieurs membres de sa famille, quand sa bravoure l'entraîna, à la tête de son régiment, sous les balles son de l'ennemi : il eut la gloire de tomber pour pays, ante ora patnim et sous les murs de notre vieille forteresse.

En 1740, la guerre devenant de plus en plus imminente de tous côtés, M. de Beauhamois, envoya

M. Pierre B. de Boucher\ilIe à Niagara pour mettre f ce fort en état de défense. Quoique déjà dans un

âge assez avancé, il fit preuve en cette circonstance d'une activité toute juvénile. Vaillant et sans peur, comme on l'avait toujours été dans sa famille, jouis- sant d'une rare popularité due autant à son amour de la patrie qu'à l'amour de tous les braves qui la défendaient, doué d'une volonté plus indomptable encore que l'indomptable vigueur de son corps, on le voyait le premier sur la brèche et aux travaux de fortification, simple dans son courage, toujours prêt à alléger les fatigues de ses compagnons, à par- tager les privations, les peines et les joies du bivoiiac H sur\'écut plusieurs années à ses dernières expé^ ditions, et mourut à Boucherville, en 1767, à l'âgé de soixante-dix -huit ans. hOUCHEUVILLE ET SON FONDATEITR 87

IV. René-AmiMe B. de BotœhervUle est un des loyaux sujets canadiens qui, au commencement de ce siècle, prouvèrent à Albion notre fidélité à son dnipeau. Il fut un des lutteurs actifs, infatigables, patriotiques jusqu'à l'héroïsme, de cette éptKjue mé- morable d

Après les jours sombres, jours de souftVuin'o et de teiTeur, que le Canada avait travei-sés sous le

H^ijivM militaire et jKjndant les révoltantes exac-

tion, lu Bureau colonial, sous le gouvernement

civil ttl>solu, M. de Boucherville fut do ceux qui,

'iitiii, nbtinn lit l'octroi de la con.stitutioii '!<> 17!M, 88 UNE VIEILLE SEIGNEURIE acquéi'ant avec elle les commencements d'une liber- té longtemps due et longtemps réclamée. Nos pères avaient le droit d'exprimer leurs griefsjusque- là conprimés par une puissance arbitraire, et de prouver, en face de leurs injustes adversaires, dans l'enceint* de leur nouveau Parlement, que l'on pou-

vait être fidèle sujet de la Couronne tout en étant

catholique, comme l'Angleterre l'avwt été elle-

même au temps glorieux qu'elle était l'Ile df^Sa ints,

tout en parlant notre langue, la langue maternelle de Richani Cœur-de-Lion, de Henri V d'Angleterre et

de tant d'autres illustres anglais. M. René-Amable de Boucherville épousa Ml'

Madeleine Rainibault de Saint-Blain. Plusieurs 'i

leurs enfants moururent en bas âge ; Charlotte,

leur fille aînée, épousa l'honorable Chaussegros de Bou- Léry ; Thomas prit le nom de Verchères de

chenille et fut le père de M. le docteur de Boucher-

ville, de Beauhamois ; Pierre-Amable succéda à son

père.

V. Pierre-AviaUe B. de Boucherville, né en 1780,

mourut en 1857, après avoir été, comme son père,

officier de l'armée, grand-voyer et conseiller légis-

latif, aide-de-camp de sir Georges Prévost &OUCttERVtLLE Et SON FONDATEUR 8Ô

Les deux noblf^s fiimillcs de Boucherville et de Sabrevois de Bleury s'allièrent de nouveau, par son mariage avec Mlle Marguerite Sabrevois de Bleury.

VI. ('•stili; ce inariivgo que sont nés MM. Pierre-

Oeorges et Charles- Eugène B. de Boucherville, et

ifur Sieur Catherine-Émélie. Celle-ci épousa M. le docteur de Grosbois, devint mère de sept enfants et mourut à Chambly, en 18.56. M. PieiTe-Georges B. de Bouclua-ville réside à

Quél)ec, où il est né, en 1815. Greffier du Conseil

exécutif de la Province de Québec, depuis plusieurs

années, il se démit l'an dernier de son emploi.

.S«!s «iMivres litt<''raircs l'ont placé au premier rang

parmi nos /(•ri\!iin'<. -

IX

L'HONORABLE CHARLES-EUGÈNE

B. DE BOUCHERVILLE.

Nul ne porte plus noblement le nom de son ancê- tre et n'en conserve mieux les pieuses tmditioii que l'honorable Chai-les-E B. de Bouchervillc. Monti-én' Né en 1822, il lit ses études au collège de apri- puis fut admis à l'étude de la médecine ; avoir reçu ses grades, il alla étudier pendant quelques années à Paris.

A son retour au Canada, il s'établit à Saint Athanase et se livra à la pratique de sa profession. Ce fut pour peu d'années cependant, car en entrant dans la carrière politique, vers 1860, il abandonna la médecine, où il eût pu se distinguer, et vint se fixer à Boucherville qu'il n'a pas quitté depuia L'emplacement sur lequel s'élève sa résidence a 1, II' 'N' iK Mil. l'CIIKRVII.t.K

BOLCHEIIVII-LL ET SON' FOXDATEL'U VI appartenu à ses pères, sans inten-uption, depuis l'établissement de la seigneurie. Tout ce qui l'en- toure est pour M. de B

toire, dont les pages seraient sans cesse ouvertes

>ous ses yeux. Tout est souvenirs, leçons, faits mé-

morables, tout lui parle eneoi' 1. langage des anciens jours. Sa maison—une de» plus jolies et des plus confortables du village—s'élève au milieu

d'un parterre. Le Heuve coule sous ses fenêtres ; on y arrive en (pielques pas sous de grands arbres en arceaux. M. de Boucherville épousa en 18G1, Mlle Suz»inne-

ftlizala-tli Morrogh et devint i)ère «l'un enfant : la

mort lui ravit bienttU et l'enfant et la mère. De sou sec(jnd mariage avec Mlle Lussier de

Varennes, .sont nés un fils et une fille, Joseph et Matir Joseph, après un cours d'études classiques

couronné de succès, au collège Saint«'-Marie, k Mont-

réal, est entré, l'été dernier, à l'école militaire de Kingston. Malgré une santé délicate qui la con- damne souvent au repos, Marie est une de» élèves distinguée» du couvent d'Htichelaga.

C'est à ré

enfantM, rnie .Monsieur et Madame de Boucherville consacrent leurs attentions pleines de sollicitude, ôâ UNE VIEILLE SKIOSEf-RfÈ leurs prières, les bonnes œuvres de leur vie exem- plaire.

Il n'est jamais facile de faire un éloge : faire l'éloge de M. de Boucherville nous déconcerte, si grande est la réserve qu'il nous inspire. Elles sont nombreuses pourtant ses nobles qualités, et malgré cela,—et peut-être à cause de cela—nous hésiton.s, dans une sorte de gêne respectueuse, craignant de dire faire connaître ce qu'il aime à voir ignorer ; de

ce que lui, mais lui seul, ne voudra pas croire.

Aussi bien, pour ne pas froisser sous une main assurément trop lourde, une de ses plus délicates

vertus, la modestie, nous n'entreprenons pas de

raconter comment cette vie, à la fois militante et

paisible, allie à la simplicité la vigueur du caractère,

l'humilité chrétienne à la noblesse et à la richesse

du seisrneur, la bonté de cœur à la sévérité des

mœurs, à l'inflexible fermeté dans les convictions du

catholique et de l'homme d'État Nous n'en donnons qu'un léger crayon. A l'instar du Grand-Père Boucher, M. Charles-

E B. de Boucherville est, dans sa paroisse, président de la congrégation des hommes sous le patronage de

saint Joseph, et, comme son ancêtre, il remplit les de-

voirs de cette charge à la grande édification de tous. BOrCHERVILLE ET SON FOXDATEUR 93

M. le curé iri^pw seulement en lui un ami digne de sa haute estime, mais encore un promoteur et soutiiii

l<>s teuvre*» de piété, d'éducation et de charité, autant par ses conseils que par sa bourse.

Comme celle du soldat chrétien, sa foi est éner- religieuses gique ; elle donne à toutes ses pratiques ijiKîlque chose de militaire, sans ostentation comme ins respect humain.—Le général deSonis pourrait

'lire de lui, comme il disait de ses soldats au sortir

l

Xoire-Seiijvetir.

De même que son pieux ancêtre, il aime une

vie retirée, toute remplie de ses études et du tra-

vail " à l'affiiirc de son salut et à celui de .sji famille."

Depuis, .surtout, (ju'il vit dans une atmospht>r(! pj-

litiquc moins agitée, M. de Boucherville s'e.st livré à des études beaucoup plus étendues que ne le font

ordinairement les hommes instruits de notre paya.

Bien pf!U, il est vrai, jouissent des mêmes loisirs.

L'histoire ancienne, moderne, ptofanc et sacrée,

l'économie politi(|ue et sociale, les langues, même les

langues asiatiques, Bont les matière» qui se partagent

^i!8 heures. 11 a acquis, particulièrement en hist^nro ai-sZ-ment de vastes connaissances ; et l'on conçoit

'(u'après des études préliminaires, attentives, con- 94 i -NK \ 11:11. m; -I l'.Ni ri;ii:

sciencieuses, il ait pu dire que la lectUK comparée de Darras, et de Ruhrbacher lui avait procuré une entière satisfaction.

D'ailleurs M. de Boucher\-ille n'a pas seulement les loisirs, il a aussi pour lui les livres. Sa biblio-

les thèque est richement montée ; il en a rempli rayons en connaisseur. Ce n'est pas lui qui se pri- vera d'un vieux bouquin, d'un document historique, d'un ouvi-age nouveau, pour la seule satisfaction d'anondir un capital enfoui dans une banque. Son entrée sur la scène politique date de 1860.

Élu par le comté de Chambly, il brigua, deux ans après, les suffrages de ses électeurs qui lui confièrent

de nouveau leur mandat ; de sorte qu'il fut membre du Parlement durant les six dernières sessions, sous

YUni&n du Haut et du Bas-Canada.

Api-ès l'Acte de la Confédération des Provinces Britjxnniques de l'Amérique du Nord, et la dissolu- tion du dernier Parlement-uni, M. de Boucherville fut appelé au Conseil législatif, et choisi pour faire parti du ministère, qui inaugura la Confédération avec l'honorable P.-J.-O. Chauveau pour chef. Le

Conseil législatif semble être dans .sa famille comme héréditaire. Depuis plus de cent ans, fils, père, grand- père s'y sont succédé presque comme de droit. Le fils pnrr-HF.nviI.I.K ET SON FOXDATEfR 95

it rhonneur d'en être le président de 1867 à 1N7:], et roiitinue encore, après vingt-deux nîia, d'en être un des membres les plus distingués. Le successeur do M. Chauveau, l'honorable M.

I niUoB Ouiniet, ne resta pas longtemps, on le sait,

la b'te du ministère. Dès 1874, sa retraite laissait former un nou- 1 M. de Boucherville la charge de

N .Jiu CJibinet, dont il fut le premier mini.atre pen-

mt quatre ans. Il était donc monté au degré le

]ilus élevé, où la politique active dans notre Pro-

lai.ssé \ ince i)ennette d'aspirer ; ou plutôt, il s'y était

placer, car ceux qui s'occupent de la chose publique

-iwent si M. de Boucherville a recherché les hon-

urs du premier rang, ou s'il ne les a pas acceptés

I dément pour le bien de son pays. Pour rentlre féconde son admini.stration et en

alléger les rudes labeurs, il sut s'entourer d'hommes

de talent. Le ministère de Boucherville-Angers

' >t resté célèbre à plus d'un titre, dans les aunales

parlementaires de la Province de Québec. Ce n'est

|)a3 k nous d'en apprécier les œuvres. Dussions-oous

le faire, nous placerions eu tête do ses actes ada)i-

ni$lrati£s la (ormatioa du Bureau d« l'éduc*tion,

lont tous nos évêques devinrent membres ; et plu-

iours autres lois scolaires en voie de nous doter, en 10 SEIOSEI-RIE 96 VyZ VIEILLE attend légisktiun .,uc 1. pays cette matière, d'une plus d'honneur à M. encore. C'est ce qui fait le " C'est lui-même dit modestement : de BoucherviUe ; mal." ce que j'ai fait de moins de dii-e de ce mi- Qu'il nous soit au moins permis de son chef, patriote nistère,que la parfaite honnêteté dans ses intentions dévoué, catholique sincère, droit au peuple de comme dans ses principes, offrait ' suffirent pas néanmoms solides garanties. Elles ne qui s'était grossi depuis à conjurer, en 1878, l'orage soudain dans le coup d K plusieurs mois.pour éclater Letellicr de Saint-Just. M tat, resté fameux, de Luc victime,-si l'on peut appe- de BoucherviUe en fut la honorablement les ban- ler victime celui qui quitte dépose le fardeau quettes où on l'a fait s'asseoir, s'en retourae goûter d'une loui-de responsabilité, et du foyer, avec la conscience le calme repos de son devoir accompli. année, la mort Au mois de novembre de la même laissait vacant, au de l'honorable M. Louis Lacoste M. de Montarv-iUe : Sénat, le siège pour la division succéder. de Boucher\nlle fut appelé à lui du Sénat et du C'est donc sur ce double théâtre service du peuple, de Conseil législatif, qu'il met au expérience dans les l'État et de la religion son BOCCHERVILLE ET SON FONDATEUR 97

affaire», son érudition, son intégrité à toute épreuve,

l'autorité d'une longue carrière politique sans tache.

Il aime la discussion telle cju'elle se fait dans rarement ou- les Chambres-hautes ; l'arène y est \.rte aux comlxittants pour les luttes vives,

lentes, passionnées, comme elles se font parfois

ilu-m la chambre d'Assemblée. C'est une enceinte

plus paisible. L'éloquence n'en est point bannie,

niais c'est plutôt l'éloquence de la sagesse qui .se

iitentc d'in.Htruire, sans rechercher, pour agir sur

. natures refroidies par l'âge et l'expérience, la véhémence qui émeut, échauffe, enflamme et entraîne. On comViat cependant,—M. de Bonchorville en a donné un exemple remarquable, en 18«2, ense sépa- et iit de plusieurs de ses anciens amis politiques maille à partir dans l'importante , leur donnant

question de la vente du chemin de fer du nord,— mais

les armes y sont tojijours plus que courtoises. L'hono-

rftblc sénateur ou conseiller, as-scz chaud partisan, coutumes parlementaires poijr i as-scz neuf dans nos oj-dinaire, de partir 1 viser, à propos d'une mesure et flamberge au vent. , campagne, visière haussée

'^ offrirait en spectable curieux.

On laisse atix députés de l'Assemblée la gloire de

ondre feu, d'étincéler, de dégainer et de descendre SETGXErBlE r>s rSE VIEILLE de pour le seul plaisir champ clos, parfois en pa3 a^lversaire. N étant rompre une lance avec un des les sages v^^U^rd. responsables au peuple, faire admirer les ChLbres-hautes nont pas à lui les mngs qu'ils portent dans coups d'estoc et de taille de de ces grands accents ennemis. Chez eux, ix>int point de ces pathét.quesmd,- Vélociuence populaire, théâtre, qui, sur un autre gnations du forum. Tel Horten- toge de Cicéron et d porte très à l'aise la du .Me entrant et se contente sius. la dépose en y

de Caton. . projet de lo». une mo- Dans l'autre chambre, un que quelconque est un brandon tion, une mesure lancent, oppositionnistes. agitent, se .ninistériels et jadhr mille l'attisant, et en faisant s. renvoient en au Sénat. U le brandon passe étincelles. Quand sans feu m Icamine et on délibère s'éteint ; on flamme. convient parfaitemant Ce genre de délibération Bou- de talent de M. de au caractère et au genre eherville. H y excelle. d'une justesse de vue Doué d'un jugement droit, oaime, dua espnt peu commune, d'un tempérament de ses pères, il a tout sineère et franc comme l'épée de conseil, de direc- ce qui fait l'homme d'autorité, IlOICIIKItVII.l.K Kl SMS KoNDAirrR 99

tion. Il n'a p»i,s lekKjuence q\ii remue les masses : s«i parole n'est pas assez véh(''mi'nte, son langage assez chaleureux ni assez coloré. Il est plutcU l'homme grave et plein de mérite de YÉnéUle, qui, dans une assemblée tumultueuse soudainement calmée par sa présence.

/iV(/(i 'iii fm untmoM et pcctora mulcft,

(jue le tribun enthousiaste, qui éveille les passions, en active l'effervescence, laisse courir dans la foule

«on souffle pui.s.sant, et soulève les flots populain*, comme le vent ceux de la mer. Loin de chercher jamais à briller au service d un

parti par des ruses habiles, M.

toujoui-s été l'ennemi déclaré de l'intrigue sous

toutes ses formes. Incapable de déguiser sa pensée,

d'une flignité extérieure égale à la nol)le«ae de son

caractf-re, il n'est pas fait pour se prêter aux manè-

ges des fais«'urs politi({ues.

S'il rend avec une poliU'«»e distinguée, à tous, et

surtout aux dignitaires civils et ecclésiastiques, le

r«!Spect dA à leur rang, il sait oussi que la dignité

do la vertu, inférieure à nulle autre, ne doit

pas dégénérer en faiblesse, ni s'aljai.sser jusqu'à

l'oflulation ou k cetti^ courtoisie d'emprunt des qué- mandeurs de popularité. Malgré son amour pour SEIGSErRlK 100 l NE VIWLLE

empressement à lui ren- la classe populaire et son point avec elle à cis dre service, il ne descend tous les nxng^ rapports familiers, qui confondent excite il na jamais Pour cette raison peut-éti-e, on Ta toujours extre- d-affecti.« enthousiaste, mais monu-nt respecté. gagné le reproche d être Ces nobles qualités lui ont " autocmte." •• petit journal l'a appelé rigide- ; un linébmnlaV.le fermeté Si par rigidité, on entend pas tnMnpé, et le repro- de ses principes, on ne s'est M. de Boucherville che devient un éloge mérité. c'est vrai il na m ne se courbe pas facilement, ; disposition d'aucune ^mplesse. ni désinvolture, ni homme de sa trempe, sorte pour les volte-face. Un pas facilement a la instruit comme lui, ne se mène aussi que les par- lisière; on s'explique facilement personnels, ne doivent tisans, mus par des intérêts aussi éclairée et pas aborder k l'aise une vertu incorruptible que la sienne. ne frois- Ces quelques remarques, nous l'espérons, elles ne sont que le seront les opinions de personne ; dont le seul portrait bien inachevé d'un homme c'est celui auquel parti a toujours été celui du bien : l'intention d'ap- tous nos politiques ont au moins

partenir. ŒUVHES HELIGIEUSES

(Jt'sgr'E.N l«a7.)

" H«linieiir, voim la mves. J'ai

ninié In tic«iilé do vitAtl«n frtt orn*, et J'y ai con- MacK; l'etiiplol (le mon tomp* et le ' travail ilc niu« main*.

CaiipinaI. IIK.

L'ESI'RIT c;ilKi:Tlfc:N DES BOUCHER- VILLOIS.

IjOS œuvroB religiriisos, à Boucliciville, se sont opénîps fliins un concours de zèle toujours unanime.

Depuis la petite cliapellt lAtie par M. Bouclier, an fort Saint-Louis, en 166H, l'église de la paroisse a réparée; • té six fois rebAtie ou considérablement

«t chaque fois les fidèles en payèrent les frais avec une HW-rale émulation.

L'é^jlisc et le preshytire, la maison de Dieu et celle de «on ministre, ont été élevéi-s, relevées, em-

Itcllies, dans la tranquillité de la paix. Nous nous wnnmes convaincu de cette pacifique entente des

paroi-ssien-s, en feuill'*"'!* I-- livres des déliWra-

tioiis de la fuhri<|ue.

Constater un fait de ce genre, est d'autant plus 104 UNE VIEILLE SEIGNEURIE

Maintes consolant qu'il est devenu relativement rare. leur sein, paniisses ont vu naître la discorde dans paroissiens doivent en élevant le temple où tous les pour s'unir dans l'accord des mêmes sentiments, L'esprit du a

ville n'ont pas perdu ce mérite plusieurs fois renou- la terrible res- velé ; ils n'ont pas surtout assumé ponsabilité de ceux qui, à propos de l'emplacement, église ou de la réparation, de la construction d'une (El'VRES REI.KUEt'SES 105

il curé 1 lin pn-sliy t dillicilltf-. Jcur

Il à SCS représonUnts. Il ne faut pas faire un leurs I iiii! 1 (|uelques Boucherv illois d'avoir eu

]iliiii> it lie les avoir fortement suggérés; il est lissez innocent aussi de les avoir crus supérieurs aux plans des hommes du métier, comme la chose est arrivée, par exemple, en 1801. Cette conduite a pft dévoiler de la suffisance, et peut-être, certains

elle intérêts personnels assez étroits ; mais ne s'est jamais portée à oe point, d'engendrer des ini- mitiés entre pasteur et fidèles : ce mal (jui ferme les consciences au confesseur, ces blessures «le 1 rime si souvent demeurées sans guérison.

Donner à Dieu, pcjur l'honneur «le son temple,

r|Uel({nc chose des biens que lui-même dispense, a just+'ment pani do tout temps, iiux jmroiMsiens de

lioucherville, un simple acte de recoiumissunce. Ils

l'ont fait sans défiance et n'en ont pas été plus pau-

vn s. Ils ont manifesté encore une fois, en 1879, ce

bon esprit, en adoptant, pour la réparation de l'é-

glise, la wjuscription volontaire, de préférence h, la

" répartition légale. Eh ! qu'avons-nous donc k

perdre?" disait l'un d'eux, en 1878, en donnont

sa contribution [K)ur la chapelle du Sacré-Cœur.

" Croyez-vous que le bon Dieu va me jeter dans la 106 UNE VIEILLE SEIGSETRIE

prive de " misère et les privations, parce que je me

s'il ne " quelque chose pour lui ? Allons donc ! ma " me remet pas la valeur de mon argent avant !" " tant mieux mort, il me le devra au ciel : alors, Ce langage dans sa simplicité, est vrai. Dieu qui logis, nous donne la vie, la nourriture, le vêtement, le pourrait bien et qui daigne habiter parmi nous, conve- exiger que nous lui bâtissions une demeure

il une immortelle récom- nable ; loin de là, promet bon pense à ceux qui lui élèveront un temple de nappau- cœur. Non, une aumône comme celle-là,

vrit personne. dit, comme Il en a été du presbytère, avons-nous générosité a de l'église de Boucherville : la même qui sur- présidé à l'un et à l'autre. En cela, rien pas un contre-sens étrange prenne ; ne serait-ce qu'une paroisse où Dieu serait respecté, et le curé religieux ne le serait pas? D'ailleurs, si l'esprit leur n'eût pas suffi, le grand bon sens des paroissiens que eût indiqué la raison de convenance, qui veut digne la maison du père spirituel de la paroisse soit de ne de son rang. Il serait injuste, pensaient-ils, pas agir en cette matière, à l'égard du curé, au

moins comme on le fait à l'égard du marchand, du médecin et de l'avocat Or, parce que les parois- nvfVRFs REMniF.rsEs 107 siens ont contribué au bien-être de ces hommes, en payant certiiins remèdes ou la défense de quelques- uns de leurs droits, ils ne s'arrogent pas pour cela le pouvoir de régler les dimensions do leur logis, de niettm obstacle au confort qu'ils veulent bien se donner à eux-mc^mes. Peuvent-ils donc s'arroger ce droit parce que le prêtre consacre sa vie à la guéri- son de l»'Ur conscience et à la défense de leurs droits les j)lus sacrés ? parce qu'il est à la fois le médecin et l'avocat des âmes ? Cette prétention n'a rien qui ressemble à l'esprit de foi. Aussi, persoime, k Boucherville, n'a jLssez ignoré les bienfaits du ministre de Dieu pour oser lu inanifester. II

LA DEUXIÈME ÉGLISR

En 1712, la première église en bois de Boucher- ville se trouvant trop petite pour le nombre toujours croissant des fidèles, Mgr Jean-Baptiste de La Croix Chevrières de Saint-Valier, évêque de Québec, or- donna d'en construire une autre. Il délégua, pour la bénédiction de la première pierre son vicaire- général, M. Vachon de Beluion, supérieur du sémi- naire de Saint-Sulpice à Montréal

Nous transcrivons ici l'inscription destinée à commémorer ce fait :

t D. O. M.

Anno saintis MDCCXII" Clkmexti^ V.\rX Xli Pontinoatns XI». LuDOVici Magni XlVi Rpgni eSP, muM. Ro. D. D. JoANXE DE LaciiOIX Epô Qaeboccnsi. Teniplum hoc parochtato Sacrée Familiœ J. M. J. sacrum felicibus Bospictis incboabat. LaPIDEM PRIMARIUM AQCA LrSTBAU PIATVM Solemni ritu in fundamcntis COLLOCABAT D. D. FRASCiscrs Vacbok De Belmon in Diœcesi Qucbecensi Vicarius Generalis VI» Kalendac Julii. ŒUVRES RELIOIEUSES 109

Cette église était on pierre, et c'était la plus

îTiande, à cette ôpcKiue, entre Montréal et Trois- Rivières. Sans doute qu'elle ne fut pas parfaite- ment achevée dès les premières années après sa

construction ; les ressources de la fabrique n'é- tjiient pas encore considérables, les colons n'avaient encore défriché qu'une partie de leurs terres, et souvent la conscription les forçait d'abandonner leurs travaux. On ne pouvait leur demander beau- coup, malgré leur bonnt^ volcmté. ^ L'achèvement et lu di'-coration du nouveau temple se fit peu à peu. Presque chaque année, dans les délibérations de la fabrique, il est question de nouvelles dépenses pour son eml)f;Ilissenient.

I.* ly avril, le très révérend M. Normaml, vifiii- rc-généml de l'évêque de Québec, ordonnait diî construire à l'extréniité de l'église, près de la port*-, d'entrée, des fonts Ijaptismaux " fermant à clef, tenus proprement et convenables en tout au sacre- ment qu'on y confère." En 1775, une assemblée de quatorze marguilliei*s, anciens et nouveaux, présidée par le R. M. Charies-Madeleinc You de la Décou- verte Dufni.st, décidait de prendre sur les fonds de la fabrique l'argent suffisant pour ajouter de» bnnc's à la nef et agrandir le jubé. Ce fut la der- nière réparation considérable qu'on fit k cette église avant sa destruction. m

LA CHAPELLE DES CONGRÉGANISTES.

dxa Sœins, Près de l'église s'élevait, »Rr le terrain parlé à l'occasion des la chapelle dont nous avons Les Con- dons généreux du sieur Pierre Boucher. et les soirs gi-éganistes s'y réunissaient le dimanche chanter les du mois de mai, pour réciter l'office et C'était un spec- louanges de la sainte Vierge. fond de leurs con- tacle édifiant de voir accourir du anciens militaires cessions, ces braves défricheurs, descendants de pour la plupart et plusieurs même pieds de Marie les nobles familles, apportant aux leurs cantiques, leurs doftS de leur piété candide, leurs champs. voeux, les fleurs sauvages de existait, daos Ces scènes nous rappellent qu'il quelque vingt ans, une oos campagnes, il y a mois de Marie. pieuse coutume de faire ainsi le (EUVRE.S UELIOIEUSES 111 l.s mères de famille et leur» filles ornaient une l"tite chapelle ordinairement hâtie au pied d'un

Ivaire ; et, «levant une statue ou une image de la

iit<- Vierge, vieillards et enfants, pieusement age-

uillés sur le sol, récitaient le chapelet. Puis on

intait en plein air des hynmes et des cantiques ; is les apprenaient, y répondaient en chœur, et fredonnaient ensuite pendant leur travail de

' iiaqnc jour. Marie était bénie à jamai.s.

Hélas ! les chapelles et les calvaires toinl)ent, sont

iiViés, et ne se i*elèvent pas toujours ! Cette chapelle des congrcganistes de Boucher-

!le exista près de cinquante années. Lu voyant

iiImt ?n ruines, le R. M. Marchand pr(j|Kjsa, en

W, lie la démolir et d'en élever uni' autre ; ce qui

t fuit de l'affrément de tous les meiidjres

(• .iijrrégation.

Fervent serviteur de la Mère do Dieu, M. Mar- ind n'éj)argna rien pour l'embellissement du iveau sanctuaire. L'autorité d'ailleurs dont jouis-

t ce prêtre vénéré .sur ses paroissiens, autorité

1" ne firent qu'accroître ses œuvres do charité, mt»

iite-huit ans de séjour au milieu d'eux, sa dignité L^Tand-vicaire de Mgr Jean-Olivier Briand, pour

Mtréiil, lui permettait <]<• tout nl.tenir de leur 11 SEIONEUBIE 112 UNE VIEILLE

chapeUe eut des orne- pieuse générosité. La peintures d'un art exquis. ments, des ex-voto, des démolition, ont été conserves Plusieurs, après la des devenus, en 1843, la proie dans l'église et sont flammes. assemblée présidée par M. Le procès- verbal d'une approximativement l'endroit Denautnou-s indique La fabrique venait d a- où s'élevait cette chapelle. de G.-osbois, l'emplacement cheter des demoiselles du fleuve, à l'extré- qui sépare la rue Sainte-Famille devant l'égUse. Les mar- mité de la place publique, leurs par là un terrain que guilliers avaient acquis appartenir à la fabnque prédécesseui^ avaient cru en franche -aumône du sieur en vertu de la donation mais que M. de Beauharnois. in- Pierre Boucher ; à une contestation qui se- tervenu pour mettre fin l'autonte du sujet, et appuyé sur tait élevée à ce la arpenteur royal, avait rendu à sieur Radisson, famille B. de Boucherville. est résolu que. Or dans une assemblée, en 1819, il puUi^iu^ en face de pourlmsser plu, libre la place ht vieiUe chapelU, qm Véglm, on fera disparaître avec qu'

après (lintement h. etiet. Ce n'est (jue

En voici le texte :

D. 0. M.

Annoflaliitl» MIH't'XXXX. vnrnntc nodc PonlinrAll. hriK)VHi KKciMI gi-iNTI IIKONI XXV. CapoltA SanrUr Malin- vlnflni w»

f;i r>

LE PRESBYTtRE.

volume des page du troisième Sur la première Sainte-Fam.lle on ht de la pax-oisse de la registres S.gneur " Lan de Notre- ligne, suivantes: L de juUK t dix-huit et le quaU,meme „.il sep^ cent de Boucher.Ue pier.-e du p.sbytère Ta première possession deux Saladin ^ en prit a él placée." M. ^TatetempsetaprèsWiourducu^ehez un autre BoucherviUe, U y ava.t le seigneur de " preshytéraW' c.mme une maison iZ^r., xnté- Claude Dauzat. remplaçant rappelle M. Vabbé ;rairedeM.GuybertdelaSaudraysàlacure (Kl'VRES RELIGIEUSES 116 de la paroisse. Mais rien n indique que cette maison ait été bltie aux dépens de la fabrique, nile moment où M. de la Saudrays en fit sa résidence. Le nou- veau presbytère fut assez soli

En 1775, en effet, furent inscrits dans le livre des délibérations de la fabrique le don d'un magnifi- que tabernacle, de plusieurs vêtements sacrés, et cinq cents franes donnés par la fn1iri<|ne pour la réparation du presbytt-re. Kntre autres prêtres qui y firent long séjour, fut

Il vénéré messire Pierre-Antoine Tabeau, quinzième

curé de la paroisse. Fils d'un capitaine de milice

pi^ln- l M. ' Von de In DéconvcitcDufrwt. «tallHI«

ilYoïnill. ' :i. IiufroHl do IaIi'I"""""»»". f'>mlnlrl !. : . ! lit.- l/-vl« cl du d<'|Ki«ii • "iill till l(i..nrui .lu ; ..V n 17!»). et rori>" Hulicrt.

' iinmo lui, inourat quelqurni iinnéM av»nt lui * rilApll«l

la milice du Christ la de Montréal, il apporta dans père avait fait même infatigable ardeur, dont son Ordonné en preuve sur les champs de bataille. douze ans après et y 1805, il vint à Boucherville intervalle, il demeura jusqu'en 1831. Dans cet déploya le Nord-Ouest, où il fit deux missions dans apôtre. un zèle digne d'un véritable d'une mission En 1829. Mgr Lartigtie le chargea La fidélité avec d'un tout autre genre, à Rome. lui mérita d'être appelé, à laquelle il s'en acquitta, Montréal et nommé grand- .son retour, à l'évêché de l'affligea profondément vicaire. Cette dignité

indigne : l'hum- Dans son humilité, il s'en croyait ou dans une pauvre ble ministère dans une paroisse plus que je ne mission sauvage, disait-il. était déjà

pouvais faire. affligés de Les paroissiens ne furent pas moins dans leur direction son départ; car s'il mettait tenait de quelque chose de cet esprit militaire qu'il marcher un peu comme sa famille, si tout devait hommes et femmes éprou- marche un Utaillon ; tous plus ou moins vaient cependant, en devenant qu'ils avaient en soldats sous son commandement, capitaine, toujours le pre- lui un saint et généreux charité, toujours mier dans l'exercice des œuvres de ŒUVRES RELIGIEUSES 117

faibles, à le premier à la peine, prêt à relever les panser leurs blessures, à se faire leur champion contre tous leurs vrais ennemis. "Ah! c'était un

" brave curé, celui-là, nous disait dernièrement un

" c'est lui qui m'a fait vieillard de Boucher\'ille ;

" si ça marchait faire ma première communion ! et " • ! en règle 1 et si nous l'aimions L'humilité de M. Tabeau n'était pas à bout. En Mgr de It: choisi.ssant comme son grand-vicaire, successeur 'relme.s.se avait l'intention d'en faire son ;

it Rome avilit agréé son choix. 1834, D»;.s bulles furent expédiées le 3 octobre nommant M. TalK-au évêque de Spiga, inpartibwi infitUlium cum fut lira mccemwne. Sa consécra- car de ce jour sa tion néanmoins n'eut pas lieu ; mourait au santé alla toujours s'affaiblinsant, et il mois de mai suivant, 1H3Ô, âgé seulement de cin-

(|uant« trois an.s. sanctuaire Il fut, selon son désir, inhumé sous le Oaulin, coa

t HtfUttm de BoncherrUl*. seigneurie vNi vnnxE ^18 les marguU- arn>ti,arriver, quand M Tabeau venait\i a>.l'v h

P«.et. c«ui P-towle de Mgr pendLt la visite j„Wr d. Québec , ^^.^ ^^ „

Jîrançois Son successeur, M. j sa vetmté.,-Jt,.^U oo cause de ««ndre trois

faire exécuter. celui daujourdhui. Ce presbytère est *: FAITS ET QUEL- 5 4 QUELQUES S ,,ï QUES NOMS.

^ ^ Parmi les faits inscrits dans les un cer- ^ \ ? archives de Boucherville, sont pour nous d'un ^ : ^ tain nombre particulier. Quelques-uns r» ^ il intérêt leurs auteurs, ou ^ ^ ^ même, à raison de ont ac- v^ ^ ^ des circonstnnces qui les ^ s! compagnes, méritent une place en '^ l'histoire du Canada. ^ 5! vue dans des registres ' : ^ La première page conservé un ma- 5> t ^ (h la paroisse, a du P. js^^ nusorit parfaitement lisible ^ le seul autographe de 4 ? k. Marqn.tt.;'. Canafla. croit-on, du •• ^ ce jitenre en \i explorateur jésuite et mis- < 1 K -"\ célèbre ^ C'est un acte ^ S 4 sionnairo de l'ouest. ^ Nous en donnons ci- ^ ^ 5 de baptême. ' eontJ'e le fac-similé. "^ S M

0»br ri ^ ^ 5^ r«--mW«...n triompha Kn WI. M. V i„.r»l.ro)-.l'>nni.lrr»I)«rolt,t«mnir«Dt « ^ I i tVS«* fui conduit pur Ict . ; , du liu- Ml.l.lK"". '

^ « ; » .

SE,0>ErB.E V.E VIEUXB ,20 <1. Boucher- 1 vomisse

Vhonn»'" «« "*" ville eut j.„. . M I»n.l«"' «- *""- a» plus m»^«» ^tTZvo».le r longtemps eomme j„ c....i-

venaient P«»'»" /*" ,1e ,1« eong«- 1'» ^,, 1. Sainte-Yierg. ';^',, „, ;«« W,

pays. A la de les du ^^.^ ^^ nom ^^^^ ^^ dans ^«/*^^ retrouvons u- Gardeur. 8ei-

Bepent:g..y et^^ .. g.eur de ^^^^^ ^^ ^^„. pan-am M- 1» ayant pour

D T «e ledécou^-ro»rd«Mi«l-.P'• KravB ces paroles il FB.JB.MABQCET

refit de» nt écrit le

d et d^ t«^ «« "<=« découverte, ^_^^^^ ^^.^^'^^ Miohigan. en

quUflt '**P mêmes ei a-irn voyage ^j^ P°^J^ ^-usèrent,

mtm. prtgenc* de Mgr ŒUVRES RELIGIEUSES 121

'• tonac, chevalier, comte de Palluau, IXe gouver-

• iieur du Canada, de 1672 à 1682, et Xlle, de 1689 Mlle Marie-Anne Le Neuf H 1698 ; m. (nutr^ravne) wi- de la Poterie, femme de M. René Robineau, " jxneur de la Poterie.

plus loin : L'acte suivant se lit

1087, 20 octobre.— C'/uir/f'*, lils de Charles U' Moyne, 1er Imron de Longueuil, chevalier de Lon-

gueuil, chevalier de St-Louis, gouvemeui .1. de Montréal, a*hninistrateur, de 1725 à 1726, et ^Inmelh Claude- El izaln^th SoUart. fenune de son Ia- AltesH*' Royale Ma*l. du France; par., Jaciues mar., Anne

retn.nv frent te* •atrofol«U prllto rtmpollr .1. M...kli.««. et n.i««iot.imlro. On Im cobêMT» tMI»» Aimmmmt»

1 l'un dn» Amn bérof ! jl pour du Wlm^.ln t.» Wjl ml»l..nna>r. ,. ,n,.^. et propo- •« StoiU In iria'ur ttoo 2 *• >Ur^t»tw. UBt «t U flt xlopttr «pr** un brtU»nt Mot* SE.OSTOKK VSE TIEItI.E ,22

laNo-^ général de tout. ^^^^.^ ^^,^., ^^"^^.^"Tc^In aeAlexand.UGar-

,,,r..ieu.de >ïo«^"- ^;^;J^^. r„n et Vautre, co^^t -jes^^!^- aans un - „„, ,, ,,,,ent enfants sauNage* parmins de deux faits le-s P-^«^^*";^ ^,,^ .ajouter celui de noxns ces P--;V^ de la A ^,^ ,^ .^lèbre

dont Mgr Yérendrye. ^,^^^^ ^p. ec sa qm s^gna a -^ . riè.-e-neveu. et ^^^^ ,i.„.alde.V«r.-Mc..«.n..deM^y^^ ^^ Magdeie ^^^^^^^ Vérendrye et .. tier de la décembre, 1691. -- " rétait le 19 ŒUVRES RELIGIEUSES 123

USc Miuie Boucher était la marraine de ; l'enfant sativago, Jeanne sa sœur le fut de la petitt? cloche, que l'on app«;la Marie-Jeanne.

On la monta dans l'humble clocher de l'église l'Ascension. (le bois, le 23 mai, veille de la fête de Jour joyeux, que celui où elle se fit entendre pour colons la première fois. Plusieurs de ces braves n'avaient pas entendu la cloche depuis plus de vingt petite ans. Malgré les frêles échos de sa voix, la Marie-Jeannf leur parlait de joie, rejiortait leur réveillait c(i-ur dans la vieille patrie de France et

les t<'ndres souvenirs

L'aff.'ction UmU^ filiale dont ce digne prêtre jouis-

sait auprès «le ses paroissiens, a lai«.sé à Bouchervillc

des souvenirs ineffai.ables. L'ayant rappelé en 1711, l'évêqucdeQuébcc reçut des Bouchervillois une lettre

si si t

pmssjintes prières, qu'il dût donner do nouveau ce

pasteur à son trouiMjau. La lettre qu'il écrivit k

cette occasion est un mognifiqtic éloge de la piété

des fidèles et «lu vénérable curé qui le» y avait for-

més. ' I>; désir, dit Mgr de Saint- Valier, que vous VIEILLE SEIOSEVEIE ,24 TOE S»ud»y. - retenir M. de W .. «moig.. Oe „w " .,e »" paru si lou.U. q«. . tre curé, m'a ™;f

faser •évêquenepeutnenr ^^^^ ardent et J^ .. ont «n amour si ,^^f^eonde

le ..fois ie vous "-"^ ' ,„ p,„, de erai.te que vous^^^^^a.eî e v .•ses instructions, eu .. que j'ai ae le perdre et eu "«—^^Jfdemandé qnc^ ^„j , , Ar^ Vous m'avez "" mon cœur. "Jle iee fais de tout '• '^"'^ '"' ^^ "^ • moyen de le que lle venwvvéritable .. souvenez-vous'\l Mais plus de plus en faire fructifier ..fi.er. c'est de

U hi«.on,»o siint^u.pice': Montr.^. ^. -"^ ^"p^, u Société quelques-uns ont eteP le Canaaa. dont de Montréal.

1 ŒUVRES RELIGIEUSES 126 divine semence qu'il répandra dans les cœurs. Adieu, mes chers enfants Outre sa sainteté et son dévouement envers cha- la îne des familles en particulier, M. Guybert de -audrays avait accomp'i bien des œuvres qui le

ndiiient digne de cet attachement. Le couvent

ntié à la direction des .sceurs de la Congrégation, étaient t l'école dirigée par un instituteur laïque,

presque en entier le fruit de ses sacrifices.

JuMiuii citU: tpoque, les affaires de la fabrique entièrement

trmblée de paroisse dont fassent mention les regis- examina tres eut lieu k la fin de l'année 1727. On y

l'état des comptas, on élut un second marguillier,— de ce moment ces il n'y en avait alors (jue deux—et

sortes d'a.s8emblé«'8 se firent régulièrement chaque

imii"''' m^h-- En 17:U, Mgr i'évêque de C^uélHO y tit uii<- hs pastorale. Ce fut une grande con.s

vaux et leur piété. Qwélnn: (Quelque temps apris, les Ursulines de '-r/-, envoyèrent k l'église un magnificjuc tabema'-' 126 rN"E VIETIXE SEIGNErKlE

d'une clo-. et de généreux paroissiens firent don devenue trop che, pour remplacer Marie-Jeanne, la paroisse. faible pour se faire entendre dans toute sept cent cin- Ces faits avaient lieu vers l'an mil désastre quante. En dépit de la conscription, du dont nous faisons plus loin le récit, et des difficul- le nombre tés qui accompagnent toute fondation, grandi laisance des colons avait considérablement ; terres de la était entrée dans leur foyer, toutes les partie seigneurie étaient concédées et en grande

livrées à la culture. des pa- Il sera bien supei-flu de dire que la conduite rappelle roi.ssiens devait êtretrès chrétienne, si l'on se qu'en l'orioine de ces braves colons-soldats, le choix incessantsaux- fit le sieiu- Pierre Boucher,les dangers frugalité et leurs durs quels ils éteient exposés, leur encore, travaux. Ces préservatifs ne suffisaient pas voulait d'autres et l'autorité religieuse et civile contrat garanties de la conservation des moeurs Un Antoine de vente au sieur Gilles Papin, par-devant précautions Uiseaii, Twtaire royal, fait preuve des toute cause de que l'on prenait alors pour éviter

est dit que : désordre. Entre autres conditions, il y " cause ne pourront le preneur, ses hoirs et a^-ans cabaret public ou " tenir sur le dit emplacement de ŒUVRES RELIGIEUSES 127

ou bal, sans •jeux de brelan ou assemblée de danse Sr curé ou • un exprès consentement pai- escrit du Les conditions ses successeurs à la dite cure." l'acquéreur s'étendent même juwiu'au travail que propreté, "enlevant doit faire pour l'entretien de la " p'ine déchoir toutes pailles et bourier." le tout à du dit emplacement" '. de telles disposi- De telles précautions jointes à conservèr.>nt tions de la part de tfjus les citoyens, longtemps à Bouchcrville son esprit primitif.

A. lx>l»e»n (17») 1 Au Ortfft dt Montréal. VI

LA TROISIÈME ÉGLISE.

paroisse fut des- Après la mort de M. DufR>st, la d'abonl par M. Pierre servie pendant sept mois, tard évêque de Denaut, curé de Longueuil et plus En 1790, elle Québec, puis par M. Louis Lamothe. de ses plus éminente eut le bonheur de recevoir un grand-vicaire de Mgr curés, M. Pierre Conefroy, de grandes vertus et Plessîs, homme de talents, lettre de M. de Bou- chéri de ses paroissiens. La Québec, dont nous cherville à Mgr l'évéque de apprend avec quelle avons déjà cité un extrait, nous nouveau pasteur dans la joie fut saluée l'arrivée du

paroisse. vingt-six ans. Boucherv'iUe l'eut pour curé durant d'avoir bâti l'église de 180L A lui re%-ient le mérite déjà que la nécessité d'une Il y avait longtemps ŒUVRES RELIGIErSES 129

plusieurs réso- nouvelle église paraissait urgente; ce propos, mais des lutions avaient même été prises à reUirdé l'exécu- circonstances en avaient toujours 178G, Ht changer le tion. Le inan(|ue

direction dea travaux ; .vndicjj, fut chargé de la apporter sa cote de .h,w,ue contribuable «levait d'argent. Les niar- pierre, de bois, de travail ou semaines apn-s cette guilliers réglèrent inétne, trois faire à la chapelle aswmbléc, les agrandissements à fain-les offices, des congrégani.stes,ptt«' fois, l'ex/'cution suivit puis, au prin- riaux furent rapidement préparés, poussés avec une sage temps .le 1801, les travaux Conefroy en archit<.c- activité. Les talents de M. les arts et sciences, ture. comme .l'ailleurs dans tous lui-même le plan. Au lui permirent d'en tracer Mgr Dcnaut mois .l.Kîtobre de l'année suivante, SEIONEVRIE 130 UNE VIEILLE

considéré com- venait consacrer ce nouveau temple, religieux de ce temps. me un fies plus jolis édifices décorations Comme pour l'église précédent*, les plusieurs années. Une se firent peu à peu, pendant d'abord Louis assemblée des marguiUiers autorisa sieur Cavillon, pour Cicot à ptisser contrat avec le d'une corniche pour le la construction d'une chaite. et d'un car- contour de l'église, d'un banc-d'œuvre 1803, la fabrique touche pour le maître-autel. En somme de cinquante- confiait à M. de Laperrière la l'acquisition du tiibleau cinq louis, souscrits pour somme de quarante du sanctuaire. Plus tard, la peintre, pour une copie du louis fut payée à un qui se trouvait tableau de S.vint-Pierre aux liens, Quél.ea Trois autres alors dans la cathédrale de dans la suite, l'un tableaux furent encore achetés du maître-autel, les devait être placé au-dessus Le curé deux autres dans les chapelles latérales. l'approbation des mar- réglait en même temps, avec sépulture ne se ferait dans gjilliers, qu'aucune l'église, à moins qu'il ne l'enceinte des murs de ancien cours. fût payé trois cents livres, nouvelle église n'étaient Les embellis-sements de la Boucher^•ille fut .sur le pas encore achevés, que ses paroissiens. Dès point de perdre une partie de (Et^VRES RELIGIEl'SES i:)l

Bruère et plusieurs habitants 1 S09, M. René de la était soi- uanciers du fief Montanillc \ dont il Octave Plessis.la neur, sollicitèrent de Mgr Joseph- presbytère et d'y permission do bâtir sur ce fief un tant IfH concea- lahlir unf de^eiie qui réunirait, dit qve les .,onnairf>f préiiCM et A venir du jv.f, cJusmin ds Lon- terres et habitatiam »y*eê «tr k aimaies ,.œml à Chavibly. depuis la amiie des seigneurie de Chamhly cmi- lusqu'à l'endroit oïl la Cette Uivi- ,;„e,irfir lolKinmnie de Lorujueuil. presque toute Mon aurait séparé de Boucherville tarrl, dans la for- l'étendue qui lui fut enlevée plus de Saint- mation des paroisses de Saint-Bruno çt Htil«Tt r d'agréer pour M,,nM.i-n.nr lu- j.ig. -i [wi. opportun Dans une déclaration coni- 1.. pnsd.t c.tt« requAte. T-ntremise .le M. n.uniqu.V à M. di- la Bruère, par qui demeu- Conefroy. vicaire-général, il oWw/* ««« rangées ou eonressions rent dans les deux premières plus connu jtar le nom du dit fief Montartùlle., partie de la des- rU>. »-h,nr,A. /i faire provisoirement

rtorutnonl». vni. 1 Cf. Votwol fl.lnt-Bn.no •«tll«.n )*"• j I,>rc<..lo„ .*nnnln«. rt« "'''l^rS^ «»onlqn«M»t vln«t .n. .pr»^ p«r<,i J. ,lô S«int llntH-rt fut éHsé. en ises. ot clTlIemonl en 1«3. VIEILLE SEIGNEURIE 132 VXE Unr avec oUigation d'y favre ««.

concession des dit» '''ouant à ceux de la troi-^ième ne peu- de MontarvilU, qui étangs ou du dit fief ra.son rendre à BoucherviUe, " à vent facilement se per- ont à franchir." il leur de la montagne qu'ils paiticulières, de faire pi-o- met, avec des conditions paroisse de Saint-Joseph visoirement partie de la

(le Chambly. compt* laquelle M. Conefroy rend Une letti-e dans paroisse, nous apprend àVévê

ressuscitant Jérôme et d'un autre de saint Antoine un mort. lorsque M. Hudon vint prendre la cure, en 1832, " exquis, dit l'aiiteur de il s'occupa, avec un goût de VA vnuaire

MASSACRE ET lî^CENDIÉ

ww. huixj-lnK to »nd tn. ••Al. ! thon «nd Uicre .ll-irow. Ami K«th«ln«t«r.. an.l .r.-.nl.ll..g« of «nd.Un p«rtliHP<. »"ch «• pre" ... AD.I tbore were hoartm «nd choklng righ» The llfo from ont ) "unK Whirh nu'cr might bo repoatod."

18

LE MASSACRE DE 1695.

à Mftlp-é la protection visible, souvent acconlée

Ti

reeo,nn.e^eren^^ Mont- dans lile de pe its^lot^ns par ^ l ^. barquerent «i.abitants ^ ^., où ils --;^^^,^^*:^, ^..Jres re^ta cachée. surprendre et :rdeTua:rville.p^^^ ^"T''^"'" Heureu- elsdans leu. chan.ps. :^1 s colo . n^assacrer ^.^^^^.^ ^„,p, ,e.ent.M.leco™t^

iroquoises. • aux attaques «ous son Ue jj ,^,.^it protéger Boncl.r^ chargé de ^^ ^^ ^^ co-ande.nentunedou^^^^^^^^^^^^ canadiens et '^^"^ lontaires ^"f BoucherviUe. ^"^^-^^T^ttrtngtLpar^rel. M. de la précaution ^^^^^J,^Chamblj avec remonta la nviere ^^^

d'ennemis, burpns,

But- «» CharievoU : « j p. de .MA.>.->.U lit; ti INtEXUlE 139

laissant leurs morts et l<>nj,'teinps ; ils s'enfuirent,

li'urs hiessés. ajoute le P. de Il y eut encore d'autres surprises, barbares. Est-ce ( luirlevoix, de la part de ces

eurent lieu . ? avant ou après cette bataille qu'elles .

l'historien ne fait pas connaître ce détail. Une de ces mvirruien fut celle de Boiicii. rville. Pen

Une des principales victimes do ce massacre tut M. Christophe Février, sieur de Lacroix, honorable viEiLtE stiosErwE 14Ô î^-È Mantes-sur-Seine, et , ^n paysnavs deae bourgeois venu du ^ depuis 16/1 . étebli à Boucherville paroisse, se^plo^ Saudrays. curé de la i. de la u. On à soulager les malW ae toutes ses forces l'avaient affligé, qu ces malheurs crut même, tant pourrait y sur^ivre. ne Le deuil de en fut bnsée x^ Son âme de pasteur a- sien; il devin, ^us ses enfants fut le àj^^ d ntr eux les plus pauvres ,„,oes. pauvre comme et sut leur de leurs misères, T\ «artaeeachaxîune capable de sout.- la seule consolation ^t^er puisée en :renpareilleinfortune:laconsolation

dit Vabbé Faillon. la douleur, ""'!Lès avoir eu ses b^^^^^^^^^ .^T^M. Huguet-I.tour.de voir cruellement persées et ^^^f^^J;^^:;,, voulut jamais ne aces terribles <^^!^^^J^^^Ti.^avaient échappé nombi-e de celles qui

' séminaire ^ ;i mourut au ans après, il mourui en 1716. Cinq de Montréal II

1837.

MISSION DES RR. PP. OBLATS DE MARIE- IMMACULÉE.

l'incendii.

Pour réunir 80U8 un mémo titre général les plus sombres événements qui eurent lieu dans la i>arf)is»e. de noiis «lisons immédiatement tiii w

1 h;}7.

r;insurrection soulevant le.s esprits dans les po- des échw qui ^. H voisina, eut à Boucherville

brisèrent l'harmonie entre lf;s fidèles et le curé.

Selon la direction de son ordinaire, le R. M. Hudon approuva ceux qui voulaient rester sur le terrain

il devait le d'une résistance légale, et blâma, comme nos droits faire, la revendication {«r les artne» de 142 UNE VIEILLE SEIGNEL'RIE

foulée aux pieds. D se créa des ennemis : les pas-

sions politiques sont souvent aveugles ; elles se pré- cipitent plutAt à la suite d'un tribun exalté, qu'elles

ne se laissent guider par la sage raison.

Il était quasi inipo.ssihk' d'empêcher toute agita-

tion dans une paroisse qui faisait partie de la con-

* fédérat'wn des six comtés : au sein de laquelle

agissait l'influence «l'un Bonaventure Viger, le héros

de la curieu.se bataille sur le chemin de Chanibly,

et plusieurs autres citoyens parmi les plus notables, orateurs, ou auditeurs exaltés de l'assemblée fa-

meuse de Saint-Cliarles, où furent adoptées les réso- lutions qui servirent de base à un appel au peuple. Toutefois ces partisans de l'insurrection ne furent pas nombreux. La voix de Mgr Lartigue rappelant,

dans un mandement célèbre, les devoirs d'un catho-

lique à l'égard de la puissance civile établie et cons- tituée, en ramena un grand nombre à des idées plus calmes et plus chrétiennes. Les autres reconnurent bientôt la droitiu^ des intentions du R M. Hudon, en le voyant s'employer de toutes ses forces auprès du

gouverneur, Lord Durham, à obtenir la réparation

1 C'est le nom que se donnèrent dans l'iuRembiée du 23 octobre, à Saint.Oharlcs, les habitants des comté» de Saint-Hyacinthe, Riche- lien, Roavillc, Chambly, Vcrehèrc« et l'Acadic. MASSACRE ET INCENDIE 143

des insur- des injustices commises dans la répression été l'objet, gés. Oubliant les injures dont il avait l'indemnisation des pertes il demanda pour tous ses sages avertisse- (ju'ils avaient encourues malgié

iiK'nts. en Pendant que M. Lafontaine faisait voter M. Chambre son bill d'amnistie générale, le R des mem- Hudon favorisait les efforts patriotiques et prenait bres du Parleujent les plus influents, au succès du toute la part convenable à son rang biU d'xTidemniU. petit nombre de ces Il ne restait plus qu'un bien 1S40, la cure fut ,>,iir'wteH à n^mcilier, lorsque, en

Thomas Pépin : cet contiéi! au vénérable messire d'apostolat humble prêtre, dont les tfente-six années U-mps l'his- H Bf)ucherville, remplissent pendant ce paroisse. C'est lui qui t.ire presque entière de la vestiges de «livision. lit disparaître les derniers première que Un«; mission prêchée en 1842—la Canada— rétablit l^s RR. PP. Oblats prêchèrent en et fit refleurir dans liez tous les fidèles la ferveur, Les vieillards en les familles la piété d'autrefois. ils moissonnent encore gardent un pieux souvenir ;

Ifs fruits de ces jours de salut. exercices de Mjfr Bourget vint lui-même clore les 14 SEIOEUEIE 144 USE VIEILLE

à la joie de ses enfants se» la retiuite, et ajouter conseils et sa bénédiction. de héla« ! ne fut pas Mais ce bonheur tranquille, étaient préparés au longue durée. Les paroissiens

le leur imposa. sacrifice : Dieu ainsi qu'à L'année 184:3 leur rappellera toujours, eux, dans une doulou- tous ceux qui se sont unis à incendie qui, le 20 reuse sympathie, le désastreux l'église, la chapelle, le cou- juin, réduisit en cendres maisons et dépen- vent, l'école, cent quarante-trois sans plus de cin.iuante familles dances ; laissant de plus de cent mille logis, et un dommage total demandait une ! et qui piastres. Épreuve terrible qui sait mieux aimer mâle vertu. Notre- Seigneur rudement parfois ceux que les hommes, éprouve des biens temporels, afin qu'il a longtemps comblés la foi. Le malheur est de les mieux établir dans les effets, dans ceux alors un don de sa main, dont dignes de ses miséricor- qui savent le recevoir, sont en est un exemple dieux desseins. Bouchcrville la manif«istA- frappant. L'incendie a donné lieu à jusqu'alors, d'une tion d'admirables vertus cachées chrétienne, d'une foi en la charité, d'une résignation les malheureux, Providence, d'une compassion pour plus glorieux à Pieu. ^ui ont produit les actes les MASSACKE ET INCENDIE i-iJ

été fait par Le récit de ce sombre événement a évêquc do Saint- M. l'abbé J.-C. Prince, plu» tarrl Mélangea rdi- Hyacinthe Il se retrouve dans les Écrit le lend.-main yieiix, dont il étoit le rédacteur. fidèle de la situation de l'incendie, il est la peinture du moment et porte tout le cachet de l'actualiU-. " Un affreux malheur vient «le jeter l'éixmvante pays. Le l>eau vil- et la consU-rnation dans tout le

entièrement détruit '. kg

nouvelle et magnifi- mée pour sa foi et sa piété, la profondeur .lu village, que maison d'école, toute la tout l.rûlait à la jusqu'au chemin des concessions, propageaient avec une si effray- fois. Les flammes se suffisaient à embra- ante rapidité, que cinq minutes intacte l'instant d'aupa- ser entièrement une maison ravant. dans le cime- " A sept heures le clocher tomba direction i>ar le vent Dans tière, porté dans cette une si prodigiease quantité cette chut* il se dégagea emportait le vent, que ,1'étincelles que soulevait et de là, furent deux granges, situées au lac,hxm mille Ou port* au même instant embrasées et détruites. maisons incendiées, sans à soixante le nombre des dit, mais nous compter les autres bâtiments. On au c^ipitaine qui ne pouvons le croire, qu'on cria son voyage, de prenait le large pour continuer des pompiers. retourner à Montréal pour y chercher descendit à Varennes, Le fait est qu'au contraire, il l'hôtel Busco. où son bateau mit de nouveau le feu à on put aussitôt mais on s'en aperçut à l'instant et avait quitté Mon- l'éteindre. Le Lady CoUxrme. qui à Québec, s'étant tréal, à six heures, pour descendre du sini.s- aperçu de l'incendie, se dirigea sur le lieu qu'il avait là ni pompes m tre, et, s'étant assuré n y MASSACRE ET INCEKDIE 147

ses pas pour ame- secours, il retourna aussitôt sur de police, ner des pompes tt aussi des hommes car on assiirc ce qui n'était pas moins nécessaire, désastre et nérale, les Utimente des ^ pris feu, tout «ur«nt détruits. Si le presbytère eût réduit en cen.lre.s. le l«s du village eût été aussi de Bouchêrville, avec Mais c'irat tout ce qui reste qnehmes maisons au-dessus de celle de M. Locost*; : Jamais spec- environ un tiers de ce beau village.

h l'imagination ; tacle aassi terrible n'avait été ofl^ert de feu .lu'attisait un vent

cour- comme des vagues de flammes, s'agitent, se immense foyer bant sous les coups de vent, cet labouraient représentant une mer en fureur et que des quais de brûlantes raffales, cette longue ceinture d'un enfer, d'où s'élançaient, comme des profondeurs ces lueurs sinistres, des tourbillons de flammes ; milieu de la etfi-ayantes, que projetoit l'incendie au rayon ces nuit sur tous les objets dans un immense ; générale, le bruit visages livides, cette consternation les cris de de la tempête, des édifices qui s'écroulaient, c'éteit un spec- désespoir, les prières, les sanglots ; chose pouvait tacle plein d'horreur, et si quelque donner une idée de l'enfer, ce serait cela. et de " On cite plusieurs traits d'intrépidité a sauvé dévouement Ainsi, le jeune M. L. Ta^hé demoi- par son courage la maison de ses tentes, les Painchaud selles de Montizambert, comme le Dr Ph. Proulx sauva le presbytère, comme le jeune M.

sauva la maison de son oncle, M. L. Lacoste. d'éloges. " M. le cut^ mérite la plus grande part les vases Il put transporter le Saint-Sacrement, eut que sacrés, tout le trésor de la sacristie. Il n'y la proie l'orgue et le corps de l'édifice qui devinrent mille des flammes. L'église éteit assurée pour deux cents louis mais cinq cents louis, et l'orgue pour cinq ; MASSACRE ET INCENDIE i-lU aucune autre propriété du village n'était assurée, victimes du sinistre, > t la plus grande partie des mouicnt où nous écri- •ont de pauvres gens ! Ainsi au cents pci-sonnes vons ces lignes, il y a cinq à six otfi-aient, le lendemain sans asile et sans pain ! Ils couchés la du désastre, la scène la plus déchirante ; lieu qui {.lupart sur Ips cendres encore fumantes du d'un avait été leur demeure, exposés aux ar

à brif er le cn-ur ! la nuit, et " M. le Maire revint h Montréal dans L-H. Lafon- le mercredi matin il repartit avec l'hon. pour taine, pour porter des provisions et des secours quarts do les plus pressants besoins : vingt-cinq lard, etc. farine, deux cents pains, dix quarts rsonne9 du village qui n'ont biens et souffert du désastre, qu'elles ont mis leurs de l'in- leurs iimi.sons k la disposition des victimes qui devait çendie. La société de St-Jean-Boptistc, 150 UNE VIEILLE SEIONEtJRIE donner son banquet lundi prochain, et dont la carte un était cotée à 3 piastres par tête, a résolu, dans élan de véritable patriotisme, de donner le montant des souscriptions au soulagement de ces infortunés. La corporation de Montréal doit convoquer une pour assemblée à l'effet de voter un secours public d'émettre une la même fin. On se propose aussi offerte à liste de souscription volontaire, qui serait tous les citoyens de Montréal, de Québec, de King- infor- ston, de Toronto, pour secourir une grande tune ^." ces La charité ne trompa point l'espérance de malheureux. De toutes parts, mais surtout de Mont- suffisantes réal et de Québec, arrivèrent de-s aumônes plus à nourrir, durant plusieurs mois, les familles les

indigentes. Québec, terriblement dévasté par l'incendie, en ses 1866, vint à son tour solliciter l'aumône pour Boucherville prouvèrent victimes : les habitants de paroisse qu'ils ont la mémoire du cœur, et leur petite envoya pour sa part deux cent soixante-dix piastres. circonstance, tout Le R M. Pépin fit, dans cette prêtre peut ce que le dévouement d'un père et d'un

1 ItUanges reliffieux, 22 juin. 181S. MASSACRE ET INCENDIE 151

religieuses suggérer. Généreusement secondé par les elles, ses pertes (le la Congrégation, il oublia, comme donner tout et ses misères personnelles pmr se lui et les entier au soulagement des autres. Ce que ils Je religieuses avaient pu sauver des flammes, victimes de .lonnèrent justjuà la dernière pièce aux

rinc<'inlif. des parois-siens, Ci-.IU' con.luiU- niiiimii 1.- c.ui.ige ils solli- et quatre jours seulement après le .sinistre, de recons- citèrent de Mgr Bourget la pcnnission si pieuse truire leur égli.se. On conçoit qu'une c(fur du générosité dans l'infortune dut toucher le les tra- .saint évê(ine. Iji permissi.m fut accordée : mois vaux cï)mmencèrent au mois d'août, et cinq

de; Boucher- après, le jour de Noël, l'égli.se actuelle

ville s'ouvrait au cultt;.

L'ÉDUCATION

•• L'éoolo Mt «trlctcmcnt nno noar An temple, un portique on elle no debon du «onctuBlrc : pont êtn Dépwée de l'é^lM. EUe • M ertée par lé(ill»o, et r*gll«o mlmHon l'a cr

CAJIOtKJkL MA«!«t!«0.

LE COUVENT DES SŒURS DE LA CONGRÉ- GATION DE NOTRE-DAME.

MarRiieritc Bourgeois C'est la v«'-n.'Ta».U' svur les premières lésons do .,ui flonim, h. Boiicherville, monument, dont nous l'instruction primaire ; un fut sa pre- parlcmns plus loin, s'élève à l'endroit où quinze ans quelle allait mière école. Il y avait déjà instruire les pctiU de maison en maison pour dès 10G8—elle vint enfants, quand- proUblcn.ont

dans ce but à Bouchervillc. Con-r.'gation de Lieuvre de la fondatrice de la commence- Notre-Dame, eut do bien modeste» un sol l'arbre qu'elle planta dans ments ; mais protégé, arrosé par winctifié par ses vertus a été VIEILLE SEIGXEUKŒ 156 UîiE Congréga- religieuses de la Dieu lui-même V Les et dan. dans tout le Canada tion répandent les b.enf.ts plasieurvilles des États-Unis, avec .nou^^ ne s'appliquent pas ^éducation, et pne^ aux petits enfants les de zèle à apprendre lettre les qu'à former, par les et le catéchisme, leurs d'économie domestique, arts et les exercices l'accomplissement de tous grandes élèves à 1^ socié^ chrétienne et de bonne devoi.-s de la femme consumait ses journées Quand la sœur Bourgeois quand, da^ petits enfants; au milieu de quelques réunissait ses premier^ une pauvre maison, elle pré- comme elle, elle ne compagnes, institutrices développement prod,g.eux voyaTt pas. sans doute, le x^.g.eu^ cent cinquante de son œuvre, les neuf quidonnentaujourd'huil'instructionàplusdeSl.OOO plu- établissements, dont U enfants, dans cent trois vdlag.^^ nos villes et de nos part font l'orgueil de subhme.les pour cet édifice lis elle jetait dés lors,

venue à 1 La s«ur BourgcoU ^'»'^^^/,rpl'uw enf-^- même annie à c^^«' neuve, commença cetU ^^„^ p^„iers autographe* nous a ° à Cn de SCS '^'»=*'^'' V^"T Ion me donna écrit-cUe. Jeanne l^J^*- éXéyeé- "Ce furent, "«"l!"?,^- ces leçon» tTr.\.^ et demi, et Jean Te"M«euve fceTest danB r<«.denco«^^rd^M"'*'»« se donnèrr-nt 1» f^^'^^r cette pieuse InstHu- l'éducation 157

"Dieu a inébranlables fondements de l'humilité. des voulu, comme disait le P. Varin de l'instittit l'édilice fût Diinïes du Sacré-Cœur, que la base de afin que posée sur la simplicité, lu petitesse, le rien, la Congrégation la gloire en revînt h lui seul." Que solide à conserve ces fon.lemcnts, et l'édifice sera jiiiiiais. semences Ainsi ont genné et grandi toutes ces ont jetées divines, que

et de Marie, etc., etc. Nous savons que les sœurs de la Congrégation continuèrent plusieurs années h venir à Boucher- cnfant< A la ville, pendant l'été, faire l'école aux un éU- fin du dix-3<'ptièmo siècle, elles y fondèrent triM,a bliftsement permanent, dont la sœur Bourgeois conservé elle-même le plan. La tradition a même aprèq l'ouvor- le souvenir d'une visite qu'elle y fit,

turo des clasjscs '.

u'wirwil (l"h«blutl«m »«r»«»«ul» 1 l>»pi*« r»b».* r»Ulon, la« Mran »prt» I* mort do l«ur fwid*inoo. * BouçUorvUlc quw ITW ; iroW ww SEIGNEURIE 158 V^ VIEILLE

les depuis ce temps ; Deux siècles sont passés fondatrice ont continué sans tilles de cette sainte saintement commencée par interruption l'œuvre si Sainte-Catherine, Sainte- leur mère. Les sœurs Saint-Benjamin et Sainte- Célinie, Saint-Célestin, et selon les règles Cordule, animées de son esprit, aujourd'hui à l'enfance de leur Institut, se dévouent amour, même zèle, le même avec la même patience, le qui les ont précédées qui animaient toutes celles dans cette paroisse. est cher eUes sont Boucherville, d'ailleurs, leur ; y jeunes personnes et entourées de la vénération des âge, auxquelles, elles des mères de famille de tout pratique et religieuse, ont fourni, par leur éducation mi^.on ce fidèlement leur ; les moyens d'accomplir dévouement des pre- village a été le théâtre du là se sont congrégation ; mières religieuses de leur et laborieuses d'un dépensées les vies humbles plusieurs ont reçu grand nombre de leurs sœurs, y Agnes, la sœur Sainte- la sépulture. L'une d'elles, 1703; bien d'autres y ét^it inhumée dès l'année grossir au ciel le nombre l'ont suivie et sont allées des protectrices de cette institution. l'avons remar- L'incendie de 1843, comme nous religieuses, et sur- qué précédemment, fournit à ces l'éducatioî* 159 tout H luur supiru'ure, la «tur Sainte-Claire, l'oc- cnsion d'exerctr d'héroKiues vertus. Co fut un les flam- j.rctacle touchant tle voir, au moment où

mes enveloppaient le couvent, cette religieuse véné- de la • s'agenouiller sur le rivage, aux yeux

nie ««plorée, et offrir gén/'rotisciiifiit h Dieu son

icriKce.

Le lendemain, le R. M. Pépin fut témoin d'un

autre acte de sa foi naïve. Ayant retiré de l'amas

l.s objets sauvés de l'église et de la sacristie, année dans l Enfunt Jé«m que l'on exposait chaque

et, lii crèche de Noël, elle le prend entre ses mains lui .• croyant seule, se met à le réprimander, à reprocher d'avoir permis ce malheur de tant de ses

l^ns serviteiirs, de n'avoir pas même préservé son

- inctuaire. Surprise t«iut-à-coup de se voir un

L.-nioin, file s'arrête et comme un coupable qui dit-elle, pourquoi v.ut s'excu:^or : "Eh ! bien, oui, " église ? Un sourire H 1^-1 a ! il laissé brûler son

du curé la rassura. N'ayant plus de logis où réunir leurs élèves, l.s

^.iiirs s'employèrent, durant plusieurs 8«Mnaines, au religieuses institu- s

trices devinrent sreura de charité.

Vn an après l'incendie, le R. M. Pépin et M. Louia 15 160 USE VIEILLE SEIOXECRIE

Favroau, margiiillier en charge, achetaient de Mgr

Bourget, au nom de la fabrique et pour les reli-

gieuses, la maison de pierre qu'occupent aiijourd'hui les frères, au coin des rues Sainte-Famille et Saint-

Joseph. L'acte d'achat et celui de cession à la révé- rende mère Sainte-Madeleine, supérieure de la Con-

grégation, furent passés le même jour et signés

chacun par les parties contractantes et MM. les

notairos Goguet et Lacoste.

Mais cette maison était trop petite pour un cou-

vent; les sœurs étaient forcées de restreindre le nombre de leurs pensionnaires et leurs externes

même y étaient à l'étroit. On proposa un échange.

Comme les clei-cs de Saint- Viateur avaient alors eux-mêmes une école trop petite, on leur offrit le

couvent; et les sœurs prirent possession d'une

maison que la fabrique avait acquise en 1859. C'est

le couvent où elles ont eu leurs classes jusqu'à

il est bâti l'endroit même où était celui présent ; à d'avant l'incendie, sur l'emplacement que choisit la vénérable mère Bourgeois pour la résidence de ses sœurs à Boucher%-ille. Cent vingt élèves, en moyenne, dont une quaran- taine de pensionnaires, y reçoivent une excellente éducation. Les sœurs les préparent à l'enseignement l'éducation 161 primaire, ou k la promotion aux classes supérieures dans leurs principaux pensionnats, comme ceux

de la Congrégation, à Boucherville, en ajoutent

d'autres d'une moindre importance, comme le soin

du vestiaire

vant au culte. Se retirer ensuite dans la solitude

et le silence, prier pour ceux qui oublient ou mé-

prisent la prière, mortifier sous l'œil de Dieu tout

ce que la nature oppose encore à la grâce, chaque jour cmlHllir, dans l'humilité, l'obéissance, la chas-

tt»t<', la céleste couronne dont Dieu ceindra son front

dans l'éternité, cacher aux yeux du monde, comme

d'humbles violettes au fond des prés, ses vertus

dont l'arAme parfume tout ce qui l'entoure ; c'est

l'autre partie de l'ii-uvre de cette fille de Notre-

Iwlle, Dame : elle n'est pas la moins la moins mé-

ritoire, la moins utile aux enfants qui reçoivent

d'elle leur formation.

l^ R. M. Primeau résolut, il y a quelques mois, de mettre k exécution le pnyet c«n<;u depuis asseï! longtemps de lAtir un couvent, en remplacement

de celui d'aujounl'hui. S»;ulcment, l'argent man- Providence. La quait ; il fallut compter sur la VIEILLE SEIOSEOK* 162 V'!i.e un, lion, k consume»

'^rWu.eausen.etdo.eU-^u.^.i.ouv.^Le

ct:irrw:-rHue..p.u..-. =.r^u=-=nTe:: reuses le» , construction commence, W,e de -t:: r"—:- e.oi.> .^.dep,«e,uir.i..veu»eM-^«»sn^.- en souffle le %ent OÙ tout frais encore, ^ :;..^eu.de,i.e.e..oi,r„^«-™--^^

empiacemeuk 1 arrière, 1 nihrcs A partie il est en couvent actuel ; rue, en i«^face du Î:la r a^ cormiers. sauvage, de hlas et enclos de houblon magnitique jardm. Us ferait aisément un On en salu site aussi Jeunesélévesyjouirontdoncd-un

qu'agréable. , bre exé- qui en a déjà été Le plan du couvent et ce élégant édifice solide et cuté pi-oinettent un n

LES ÉCOLe's.

t«.-n.ps

filles sur celle des garçons, i-ité «le l'instruction de» vers le milieu de ont éU- clairement marqués jus<|ue en dépit de la ,„,ti, -, ri. (> été pourtant Tinstruction des gar- bonne volonté «les citoyens, si inféneurc car dès ,,.ons est

vigilance des Durant, chantre et instituteur K La ont enseigné cur^s dans le choix des maîtres qui y le niveau de l'é- dans la suite, ne put jamais élever l'éducation ducation dans cette école, à celui de et ni faire exercer sur l'espnt donnée au couvent ; l'influence que les religieuses le cœur des enfants d'ailleurs exerçaient sur leurs élèves. Longtemps d'enfants en nombre ; l'école languit avec un petit que quarante-cinq élèves, 1825. il n'y avait encore élémentaire du sieur suivant l'enseignement très Pierre Piché. éloignées du Mais les familles des campagnes privées du bien- village surtout, furent longtemps 1829. il n'est fait fait de l'éducation. Jusqu'en d'école mention nulle part, à noti-e connaissance, BoucherviUe. Avec la per- dans les campagnes de la fabrique mission de Mgr Jean-Jacques Lai-tigue, louis aux syndics prêta, cette année-là, cinquante déplorable état de d'une école des Cfmcessùms. Ce tenait à plusieurs chose, commun à tout le pays, plus encore à causes: à la négligence des parents, beaucoup aussi aux l'incurie de l'autorité civile, et

difficultés insurmontables des temps.

1 Registres de Bouchen-iUe. L'éDUCATlOM 1^5

Ganieau. " le Ca- A la fin du siècle dernier, dit général d'instruc- nada nt- iK.ssédait aucun système de garçons que tion publique. Il n'y avait d'écoles

'." vrai que l'éducation do- dans les villes Il est bien premiers colons, qui mestique, forte, religieuse, des part d'un en- a mérité à leurs descendants de la gentilhomme." glais célèbre, le titre de "peuple en par- pouvait suppléer à ce manque d'instruction,

tie, mais non pas entièrement. la constance que le Il fallait toute l'énergie et déployées, surtout clergé et nos hommes d'État ont notre siècle, pour faire depuis le commencement de

il gisait à l'endroit sortir le peuple de l'apathie où moyens de s'ins- de l'éducation, pour lui faciliter les et éclairer le chaos truire, pour débrouiller enfin concernaient en cette des lois briUnniques qui n<)\is

Uon p.n.rtlo...hcrviUc.rA«om,.tlnn. la «'\'*^'^*?r»* 'triTw " d» .IWrlrt do .Icux o„ tr.-.- »utr«- vllU*.- ^'^'^^^[^^^ 17«. Im.r, In-tltutcr, ot K » ^ ri. MKr M,.tM-rt. vrr- »P^~Tr venaient, à 0«tW W'*». «„ hant lirr ri .^Tirc. C™ In.l lliiUîtin. «^ vient «n »" t„blir.l«n. un vlU-HC- absolument comme ï ""-^•^ chacun do lui confier «- enf.nU. ^W artlmn «ncUonque ; libre à «,mm,'.. variant de deux * quatre clZ la '"""'"f- "'^^"'i'^ pour chaque élfve. ne """••'•» p.y.lt annuellement ."^,'^' „ mai»r.«talr« d«n. c.nUU«. *« S^ dune ann^nue le «^"^^^•J^ .en .ulvalt qu'à moin, de aMrW«- ««T»?^ ** q»*»» fcom». ^J^V^,m«dloof^ donnwn de^ p«rol«.len«. on ne po«v«Jt »Tolr un médiocre en»elgnen>eiit> SEIGNEURIE 166 UNE VIEILLE

gouverneurs et légis- matière, et empêcher certains de faire de l'école on lateurs anti-canadiens-français Depuis "l'Ins- moyen de propagande à leur dévotion. à l'initiative de sir titution royale" de 1801, due ont été passées Robert Shore Milnes. nombre de lois amendées, puis dans nos Parlements, mises en force, actes définitifs de abrogées, avant d'en venir aux après plusieurs amende- 1845-46, qui font encore, système actuellement ments successifs, la base du actes, les écoles en opémtion \ En vertu de ces contn'.le du surinten- primaires sont placées sous le commissaires élus par le dant de l'éducation et de arrondissement; les munici- peuple pour chaque cas par les subventions palités, aidées dans certains de leurs fonds, entrete- de la législature, défrayent qui est basée sur la nus par une cotisation légale des instituteurs et valeur des propriétés, le salaire pour construction, répa- institutrices, les dépenses d'école. ration, entretien des maisons était au Par- Dumnt quarante ans. que l'éducation du jour, celui lement presque «vus cesse à l'oi-dre heureux résultats, des a^tes qui obtint les plus orages politiques de ce fut le mieux à l'abri des

Vict., ch. 27 (1816>. 1 8 Vict.. ch. U (184S). 9 L' ÉDUCATION 16

opération, est l'acte de t'I nps et le plus longtemps en de fabrique." Il permettait au 1 ^24. dit "des écoles paroisse d'aftectcr Cl né et aux marguilliersde chaque lafal)ri«iu<' au soutien d'une 1. .,nart des revenus de faniilk-s ^ ou plusieurs écoles, selon le noiiilire des étaient considéra- Dans les paroisses où les revenus en 1832-33 li!t«, ce système (perfectionné encore et les gratifications |,;ir la loi de« syndics d'écoles du gouvernement) donna un élan vigoureux à l'édu-

< ition. s'entendit avec A Bouch. r\ illc, le R. M. Hudon. seulement le l.s marguilliers pour ne pas employer pour pay. r [uart des revenus de la fabrique, mais enfants pau- m plus l'enseignement de plusieurs de ces enfants, vres. En 1«32, jmr exemple, douze instruits aux frais .t plus tard viiigt-cin.). éUii.-nt

de la parois' c. se Isa instituteur» étant mieux rémunérés, ils leur état et en 1845, formèrent avec plus de soin à ; de donner on en comptait un grand nombre capable un bon en.seignement primaire. La première assemblée des commissaires d'écolo en ext-cution do de la parr.iïs.- .!. la Sainte-Famille,

oh (MnaJa. T. «. . 'dion pvMiqW 1 M II O.-CtaUTr seigneurie 168 c>t: vieille

1845. en eut lieu le 22 juillet Vaxîte 8 Vict., ch. 41, notaire secrétaire-tré.sorier. M. le la demeure du Quatre con.nû^^.r.s Charles Danau de Muy. Augustin Quintal. M>chel étaient présents: MM. Aubert.n. Viger et Charles Peltier, Bonaventure faisait de ^^^U ' Considérant l'union qui se ^ act« en vertu de 1 fahAque à celles qu'ils érigeaient que M. Jacques La- sus-mentionné, ils reconnurent con.- chai-ge. était de d.nt ngoureux. marguiUier en u.eme M. Pépin jouis=a,t du ,nissaire d'école. Le R président : il fut élu privilège , ,,. , à^ écoUs de fabr^que. Même avant la fondation donne, avait commencé, en 1821, à ,c R M Tal>eau cla^sses d. afin de p.-éparer aux des leçons de latin, jeunes gens qu. désiraient «vntoxe ou de .nétlmie les clas..ique. Cet en.se.gnemen. entrer dans un collège douzaine dannées. nu .lura qu'une a deux mun.cqmht^ Actuellement. Boucherville -'•<>- et celle J.^., scoWs: celle ,/.r;//«r div.sion e, propc.sèrent cette Les commissaires quelques-ur gi-aves raisons que 1887. et malgré les soumis a 1 ce projet, il fut tirent valoir contre av en juillet de la même législature de Québec, et en proclama la san, née. le lieutenant-gouverneur

tion. 169 L'ÉDt'CATIOlï

en- par cent cinquante A. 1., ffréQUontéesréqu^ 1 Quatre écoles, ^^ ^^ ^^. »-Ud«-«^--- -;;";",, ,, ,au.ge, régie III

L'ÉCOLE DES CLERCS PAROISSIAUX Dt SAINT-VIATEUR.

En 1856, les comniissaires d'école, dirigés par le

R. M. Pépin, et allant au-devant du désir des parois- siens, sollicitèrent et obtinrent des Clercs Parois- siaux de Saint-Viateur qu'ils prissent la direction de l'école du village. L'engagement eut lieu le 3 septembre, devant M. le notaire Louis Normandin,

S3Ci"étaire-trésorier et MM. John-H. Munro, prési- dent des commissaires, P.-Édouard Malhiot, Augus- tin Renaud, Frs-Xa\-ier Céré et Charles Roy.

En appelant chez eux les Clercs de Saint-Viateur, ces pères de familles ont fait preuve de discerne- ment chrétien. En confiant leui-s enfants à ceux qui font profession de les élever selon le cœur de

Pieu, ils ont, tout eq servant les intérêts les plu.s l/ÈDUCATION 1"^!

i.poii.lu aux atlmirables flcaseins I -i.-, .le leurs til-,

pa.H moyens plus efficaces de I lE},'lise, qui ii'h de agiV'gations t.rmer lecœnr (le la jeunesse, que ces ils ont sub- nt ouvert la voie dans

.1 In haut*! fin de leur institut. diverses 1' .us savent avec quel empre.s.s«"mcnt les Québec municifMilités scolaires .l-- la Province de met imitent l'exemple deJ« Bouehcrvillois. On y les novi- ne U-lle rivalité de zèle, semble-t-il, que des Clercs ciats nombreux et sans ce.sse renouvelés et des Be Saiiit-Viateur, des F^^resde Sainte-Croix a«se« oies chrétienne» ne foui-nisstmt pas encore demandes mett«"nt cha- ! sujets, et les nond)reuses supé- anné<- en défavit la bonne volonté des

rieurs. Paroissiaux de Il y avait nciif ans que les Clercs int-Viateur éUient établis dans notre Province, confiée. Trois huand l'école «le lioucherville leur fut 172 UNE VIEILLE SEIONELTIIE de leurs frères, sous la direction du Frère Chanipa- gaeur, avaient quitté la France, en 1847, pour se rendre au Canada. Mgr Bourget avait été lui- même à Vourles, berceau de leur institut, et avait obtenu du fondateur, le vénéré P. Louis-Marie- Joseph Querbes, d'amener avec lui ces trois reli- gieux.

La ville naissante de Joliette vit avec bonheur s'implanter chez elle la petite colonie religieuse.

C'était d'ailleurs une faveur qu'elle avait sollicitée auprès de l'évêque, par l'entremise de son fonda-

teur, l'illustre Barthélémy Joliette.

Dans le noviciat qu'y fonda le P. Champagneur, —ordonné quelque temps après son arrivée—^furent formés les deux cents Clercs qui dirigent aujour- d'hui trente établissements, disséminés dans toute

la Province.

Après le collège de Joliette et le collège Bourget

à Rigaud, l'école de Boucherville est une des pre-

mières dont ils eurent la direction.

D'après le dernier contrat, fait pour seize ans et

dont l'expiration est prochaine, trois frères doivent y donner l'enseignement, à raison d'un salaire an- nuel de deux cents piastres chacun. Ils y donnent une instruction pratique, prépa- l'éducation 1''^

avantage, s'ils le dé- rant leurs élèves à entrer avec dans les classes âJaffai- sirent, dans le commerce ou colK>ges commereiaux. res de nos grandes écoles ou plus école : c'est Trente-trois ans dans une même jour les vices ou les ,,,nl ne faut pour mettre à d'enseignement quand ils faiblesses d'une méthode ont découvert si exist.-nt. Les Bouchervillois en Saint-Viateur, qu'ils peu dans celle des Clercs de leur manifester leur n'ont cessé en u.ut temps de qu'ils constatent gran.le satisfaction. Soit, en effet, enfants, ou seulement l'éducition donnée à leurs donnèrent autrefois l qu'ils la comparent à celle que égale- laïques, ils en concluent , l„z eux les maîtres \m l'école congrégani-tr „„ :,t ;. 1. scellence de

r iiitniiri. serait étcmnant. aptitudesextraor- Faisons abstracti()H,.n effet, «les Dieu peut avoir doué les indi- . dont 1 i naires et talents également départis vi.lus .supposons ces dons divins encore laïques, puisqu'il nest pa.s , Mtre religieux et plus ou moins de génie en t«>te, .1. montré que l'on a rclingotc ou une soutAuo, s. l.m que l'on inn-te une évident que la supériorit» . t il reste dès lors r.;nH.ignement, dont les crux d(mt la formation k les tra

laï- procès des instituteurs Or. sans faire ici le font compte des efforts que „ues. et tout en tenant l'éducation pour instamment de puissants amis de ne pouvons nous em- perfectionner leur état, nous u.oyens pas un seul de ces pêcher d'avouer qu'il n'est ont les avantages qu d'action, qui ne démontrent Eux seuls frères enseignants. sur les laïques les formés à leur m.ms- jouissent du privilège d'être fondateur regW d'un saint ; tère, d'après les règles sanctionnées la méditation, et écrites dans la prière, pour e re religieux apporte par les papes. Chaque a fallu dispositions qu'il Im façonné par elles, les divine: une grande pour répondre à sa vocation sou- la jeune.sse. une ardeur de prosélytisme pour d'indulgence et d humd.te veraine abnégation, assez méphitique d'une école, p«ur s'enfermer dans l'air payé d'ingratitude. ^ur vivre ignoré et souvent y de a donné un cœur Et avec sa vocation. Dieu lui qu on Outre les directions .„è»-e pour les enfants. tradi- particulières et les lui a données, ses études unoup u- a, à ses côtés, tions de sa communaut^N il travaillant avec Im siem-s hommes d'expérience, pratique quelquefois, mettant en .lux-ant des am.ées pas à en théorie. H n a sous ses yeux ce qu'U sait le code méthode nouvelle ; se faire à lui-même une —

i.Y.nrcATKtîî 175 fl'enseignement qu'il doit suivre a if'(;ii lu sanction ttms

ses fW-res ; il est unifonne.

Quelles tra

Qu'a-t-il pour seconder ses industries personnelles ? celles Il a les (luelques observations, légères comme ses de ttjut jeune homme, qu'il a pu faire pendant

études, k l'école de son village, ou dans une école tra- normale, s'il a eu le }>onheur d'y étudier. Ses

ditions ? Elles remontent juscpi'à lui-même, comme

les tra«litions de noblesse d'un parvenu. .Son expé- jour, tant rience ? C'est ce (ju'il apprend au jour le

que la routine, les occupations domestiques et au-

tres, le manque de direction, ne l'ont pas fixé dans

on état stationnaire. S<^s procédés ? Ceux que lui

péda- ont fournis les réfK)n.s«-s de son mnnuol

gogie. Point de nouvel acquis ne s'ajoute à ces ressour-

ces, qui ne puis.se s'ajouter à celle» des Frères.

TU-ligieux et laïques profitent—disons également opè- du ti-avail des années. Kt pourquoi pas ? Ils la rent sur le même U-rrain, couiljatU^'nt contn> même légèreté, la même ignorance, les mêmes dé- ne faut» et les mêmes pa-ssions nais.Hantcs; rien VIEILLE SEIOSEURIE 176 UNE pratique de chacun tire une leçon S'oppose à ce que ou de ses défaites. ses succès uuakc^ que pour ce combat La différence, c'est armé et part seul, reste seul, le maître d'école tuel rehgxeux. tandis que le ailliné par lui seul ; sa com^ vigoureux ^uc^leUe les eLcices :J par s^ saintement bardé .-cligieuse, armé, gL avec sous leur commandemen, chefs part et agit dans la con- d:fc;n;agnonsTuipartagentses luttes morale de la jeunesse. quête grand ' être doué d un maître laïque peut Un prouv bien des fo,s cela est v-rai et é^ dévouement ; d^ d'accorder une part e blâmera-t-on cependant Le som de- de son travail -au sa sollicitude et ou c^u. de le frère ^.ateur. famille. Tout ce que de pouvoir, d atlec co.xgiégation. a en Im toute autre conve^ et de ^Uicitude de volon;:.de force Z. con- l'éducation des enfants vers cette lin unique : soins. fiés à ses . ,...„_ exiger dun instituteur ne peut pas non plus On éga- universelles et réussisse qu'il ait des aptitudes branches de Vensei.^e^ lement bien, dans toutes les raison q" ment primaire. C'est pour cette -^^^ une ^i^t^bution commLire d'école disait, après ^^ a un des viUage de BoucherviUe, prix à l'école du l'éducation 1"7 pères de Saint-Viateur, de Joliette :—Une chose me je ne console maintenant, mon révérend Père : enfants de lacunes considé- 1 viiianiue plus chez nos

ruldes en ceiiaincs matières.

explication : Et le père ayant provoqué une en —Autrefois, reprit-il, tels écoliere brillaient précep- arithmétiriue et ignoraient l'application des avaient des connais- t.s

religion.

le père, en souriant, —Que voulez-vous ! répondit un homme ne peut pas tout faire et faire bien. Trois chacun est appli- ou quatre en.semble se suppléent ; son talent et qué aux matières plus confonnes à ; l'autre le fait celui- ainsi ce (jue l'un ne peut faire, ; rudiments, celui-là ci enseigne mieux les premiers voilà comnjent nous évi- les classes plus élevées ; et tons autant que possible les lacunes. pas tout elle n'est Cependant l'instruction n'est ; la for- pas même la partie la plus importante dans mation de l'enfance. " L'instruction, dit Guizot, n'e«t

rien sans l'éflucation." inébran- Oui. l'éflucation religieuse I fondement SEIGNEURIE 178 UNE VIEILLE

enrichir Vesprifle elle, on peut lable du savoir. Sans on peut Imstru.re. son cœur reste vide ; lenfant. une c'est le placer dans non pas l'élever. L'élever, toutes ses facultés «phèrTsupérieure, c'est ouvrir ades de leur donner les aux nobles a.spirations. c'est bien, a monter toujours vers le la foi et les faire la géo- la lecture, l'orthographe, cette fin, le calcul, que des moyens secon- graphie, ne seront toujours

:" j'étais absolument ^"Émest Legouvé disait Si pner un enfant, ou de savoir forcé de choisir pour pner car Qu'il sache : ou de savoir lire, je dirais : hvr^. au plus beau de tous les prier c'est lire au toute émanent toute lumière, front de Celui d'où

iustice et toute bonté." instruction pmtique, d En même temps qu'une vient peine de cet enfant qui à s'agit de donner à capables sa mère, des leçons quitter les genoux de et la notion du vrai "de développer dans son esprit il s'agit de lui du bien ; dans son cœur les germes des qui puissent devenir inculquer des croyances son Dieu, son Créateur et vertus, et de tourner vers meilleure partie de Rédempteur, la plus haute et la joindi-e ses s'agit de lui apprendre à lui-même ; il et de lui faire com- mains dans la prière de la foi, l'éducation 179

qui tient preivlre son absolue dépendance de Celui sa nos destinées entre ses mains, il s'agit d'éloigner de la jeune âme de tout ce qui pourrait la flétrir, et mettre en contact avec l'Évangile, avec l'Églis.-, divines Mvcc Jésus-Christ, avec toutes les sources

morale il s'agit entin .1.- la puret*^ «-t de l'énergie ; épreuves et les .!.• lo cuirasser d'avance contre les meil- diversités de la vie, par la pensée d'une vie

le prélude et l'initia- 1. ure dont celle-ci n'est que tion.—Voilà l'une des parties principales de l'édu-

*." I iition ])ri maire k Bou- C('t

cherville et dans toutes leurs autres maisons, les est-il besoin Clercs Paroissiaux dv Saint-Viateur. Et oï>»ervat«ur des de dire que si l'instituteur laïque, coniniandemcnts de Dieu, y peut quelque chose, le dans rtligiiux qui suit les conseils de Jésus-Christ vie est un exem- la voie de la perfection, et dont la d'immola- ple perpétuel d'abnégation, d'humilité et d'inoublia- tion au devoir, y arrivera sûrement par

bles lc<;ons ? La semence jetée par l^ui o mains doop dea cflpurs être 8ubmer|é« bien faits, ne périt pas. Elle peut VIEILLE SEIGN-EUKIE 180 tTîE elk flot des passions. pour un temps sous le ^ ^'^-^ Ten^eme vivaee, jusqu'à ^ ï^^^ttlece flot de fait voie à travers tenues féconds, elle se conversion , dans une sainte inis^res et sépanouit ger.es^ongt..ps iTcertainerplantes ^ont les des baie po«s- des lacs ou , perdus au fond vaseux leurs ongu^ lesjours cV^audsd.té L: enfln. dans eaux leur fleur Mr la surface des tiges et étalent à

"" P-issiaux de que les Clercs Keu veuille, donc, frères en apostoU^- Saint-Viateur et tous leux. quavec la recon de nous ; ,..,tiplient au milieu villes, e sous la villages et de nos „aiJnce de nos catho^^ gouvernement sincèrement protection d'un convenable leu la sphère à Uque, donnant toute flanches, leur .nstit^t.i^ lion et des coudées autour deux les longtemps de i-éumr continuent de pour eux sans espoir enfant., de se sacrifier et leur vie leui-s travaux ,..U.ur, de leur donner son miel, ses fruits, l'abeille comme le verger donne ses moissons. la plaine féconde i-écompense que du Ceux qui n'attendent leur récompnsés. Seigneur, seront bien ŒUVRES CIVILES

HBOd, Usibiu piiucl». pn> ni»cb«jit.'

AUTKfctui> Il AUJOURD'HUI.

COUTUMES. DE QUEIXitE.S ANCIENNES

exacte de l'état do On ne peut m faire une idée clans ses commencc- la Hoipieurie de Bouehervîlle les principale» coutu- n„.ntH. si Ion ne m rappelle ne saurions juger les n,.s du réKinie féo.lal. Nous mœurs il faut pour l„vbitants d'alon.. d'après nos ; leur» les voir au milieu de ,...U monter ver« eux et

lial>ituns llnsU-ire. presque toutes les i^n.!»».» ,.,.nx cjui colonisèrent av.c \.,uvelle-France. Notons cependant, ,1, 1 , &iucher eut au nombre des VMé Faillon. que M. fa- s-ign-uri.- qu.-l.,ues Ijonnes .l,'.fri,.h..,irs .1.' sa

millfs Itourwoises. 17 184 tJNE VIEILLE SEIGNEURIE

momentfi se Tou« néanmoins, devaient à certains besoin du temps. Mais dès faire soldats : c'éUit un plus sentir, les habi- lors que ce besoin ne se faisait en deux classes. tants se divisaient ordinairement composait de cul- La première, plus casanière, se rêve était d'a- tivateurs proprement dits. " Leur donner à leurs des- cheter un fief terrien, qui pût entrée dans la cendants un titre ou au moins une concessions seigneuria- noblesse \" Les gi-andes favorisaient leurs des- les qui leur étaient faites, à tous les mem- seins, et permettaient quelquefois grouper sur le bres d'une nombreuse famille, de se domaine patrimonial réparti entre eux. parvenaient à la Plusieurs tenancière censitaires arrière-fief c'est ainsi possession d'un fief ou d'un ; " tisse- connu : que plus d'un fut, selon le mot bien seigneur par la grâce rand par la grâce de Dieu, et

du roi." chevaleresque, plus L'autre classe était plus militaire, les aventurière. Elle aimait la gloire

de dangere ; courses lointaines, une vie de hasard et des habitants de Bou- et, pour ne parler ici que avec joie à cherville et des environs, eUe se mettait

féodale. 1 Rameau de Saint-Père : Une Cdonit 1^'' (ËL'VRÉS CIVILES

de Montbrun et des de la la suite des Boucher qui explorèrent Vérendrye, intrépides d(«ouvreurs rivières de l'ouest; elle rn amont et en aval les les glaces de Terre- franchissait au pas de course pour se battre sous neuve et de la Baie d'Hudèon. la Perrière et de d'Iber- les ordres de Boucher de bois étaient des siens. viilc. I/îS coureurs de savaient De même, cependant, que les censitaires combattre à la suite de leur laisser \k leur charrue et soldats aussi les officiers et les seigneur ; de même savaient, à leurs moments, de cette classe guerrière terres qui leur avaient défricher et fair« valoir les déjà fait remarquer que été accordées. Nous avons et seigneurs de lief tous les seigneurs, coseigneui-s lalwureui-s et guerriers. des Iles-Percées ont été deux classes ne jouis- Ni l'une ni l'autre de ces bien, ces nobles, officier» saient de la richesse. Ou que leur épée et n'avaient apporté de France les sacrifices qu'ils avaient leur courage; ou bien, léUblissc-ment de leur m.igneunc dû s'imiH^ser pour de leur concession avaunt ou le .léfriehement Boucher avoue dans épuisé leurs re.s,«<.urces. M. avoir éUibli les colons c,u .1 ses Mémoires, qu'après T.Umv de son an.l^s- avait amenéH de France, au complètement ruiné. sad.!, il se trouvait SEIGNEURIE 186 UNE VIEILLE

seigneuresse, roturier Voilà pourquoi, seigneur et travaux livraient également aux et rotutière, se des champs. de France, M. de Dans un mémoire au ministre " l'extrême pau- DononviUe exposait, en 1G86, toutes no- nombreuses familles, . vi-eté de plusieurs énumérait entre telles." Et il bles ou vivant comme Boucher, des d'Arpent.gny. autres noms, celui des Tilly. " Cependant. Saint-Ours, et des de des de Us de ces nobles famdles. " aioute-t-il en parlant deuxgran- pas, car j'ai vu .. enfants ne s'épargnent la charvu- • blés et tenir des filles couper les auss. de M. de Tilly laVx.um,ent .. La femme et la fille travadl^. Heureusement qu'alors, .. la terre." le coup de faire à l'occasion labourer, détricher, hon- pour les femmes un .nousquet, étaient même

neur. i„ , i- le causes de la pam-rete. Tout en déplorant les remarquer les heureux resul- gouverneur sait bien peuple et la sur les mœurs du tets de ce travail Ces résultats, d a été ^nt^ robuste des enfants. jusqu'à l'avant-dermere facile de les constater constater aujour- Serait-il facile de les génération. comn^ travailler au champ, d'hui? Au lieu de aube premières lueurs de 1 leurs aïeule-s, depuis les fKtrVRES CIVILES 1^7

mères et les filles do jusiuaux .-u.il... .lu .s..ir. l.s ont, en plusieurs endroits, la génération qui pousse menus tmvaux du des servantes pour aider aux d'avoir aban- ménage; l'honneur pour elles, c'est navette, pour l.ro«ler et donné la faucille et la leur plus heureuses ; pianotter. Elles n'en sont pas leurs soins délicats santé n'est pas meilleure. Tous Les hommes ne sont qu'un élément de faiblesse. robustes défricheuses qui ont été nourris du lait des des fois, dans les jours de notre sol. et n'ont eu bien javelle de blé pour ar.lents de la moisson, qu'une générations dont l^rceau. ont formé les a-lmirables en aura plus de pareille. la dernière s'éteint: il n'y quelque Énéc canadien s'avi- Et si dans trente ans. «lans un nouveau Uvi- sait un jour de transpfirter forte race conservés dans nium l.-s types de cett<. pour faire revivre une de nos vieilles paroiss*-s, y celui du .s<.n choix, comme les anciennes coutumes ; en lais«erait un rhet troyen sur la cflte de Sicile,

^'land nombre sur le rivage, " et leure censi- Cette nécessité pour les »c-igncurs et de comUttr.! cn- taires de travailler, de souffrir résulUt: elle fonna M-mble, eut encore un autre cohésion s.«ial.- " qui fut, .ntro eux le lien de "cette ''* il'uneCdtmie fid' ' ' * ,r„l„;- l'auteur 188 l-NE VIEILLE SEIGNEURIE

" de ce petit nombre la puissance et de l'énergie par des d'hommes assaiUis pendant tout un siècle un." U se ennemis qui se comptaient vingt contre même écrivain, formait ainsi entre eux. ajoute le de fatigues, de " mille souvenirs communs, de travail, se créait "une dangers qui ne s'oublient jamais." Il moins d'alliance entre espèce de parenté, ou tout au seigneurie." tous les habitants de la même entre les Nous avons pu constater qu'il se forma, parenté bien premiers colons de Boucherville. une dizaine de noms des famil- réelle. En prenant une grand-père Boucher, les qui vécurent du temps du que ces familles nous trouvons après un demi siècle, unis entre eux, par et tous leurs descendants sont sang. des alliances ou par les liens du l'arbre généa- Encore aujourd'hui, si nous faisions la paroisse, nous logique de toutes les familles de peut-être prouverions facilement qu'il n'en existe divers degrés pas cinquante, qui ne soient alliées à jusqu'au septième, à toutes les autres. par exemple, Les ancêtres de M. le maire Charron, du dix-septième alliés à la famille Lapointe. à la fin 1775, peu près siècle, avaient pour parents, vers à paroisse. Des mariages le quart des citoyens de la Bourdon, Ménard. les avaient unis aux familles ŒUVRES CIVILES ^^'^

Riendeau, Lamoureux, dont le chef, établi à Bou- cherville, en 1670, comptait vers 1730, soixante-dix familles Aubertin, enfants et petits-enfants ; aux aujour- Véronneau et Racicot, si nombreuses encore d'hui, Chabot, Lacoste, Chaperon, Charbonneau, Desrochers, Pigeon, Robert, etc. dont Il en est de même de la famille Parizeau,

l'ancêtre, Jean Parizeau, vint s't'tablir à Boucher- des famil- ville

les Normandin, Desmarteau, Huel et Sicottc. De

cette dernière, l'histoire a conservé le nom de l'an- des victimes des Iro- cêtre ; elle le place au nombre

quois, avec cette remarque, que lui, après de ci-uelles leurs tort\u-es. eut le bonlieur de s'échapper de avoir mains et de vivre encore quatorsw ans après

été scalpé. seigneur, elle Quant i\ l'union entre censitaires et «juc fut, H liouchirville, intime et constante. Ce la nous avons tléjà dit «le M. Bouclier en ferait comme preuve. Il était au milieu des sien», non pas chef seulement, mai» comme un jxiterfamilUui en- touré d'une sincère affection. Ixvs colons admiraient avis avec une con- sa condviit*' : ils rtcevaient ses

fiance filiale. »».^igneur, en Confiance facile h. expliquer. Qu'un justice et so.t les règles de la effet, observe en tout c'est faire beaucoup, aussi bienveillant qu'honnête, autant; quil so.t mais tout seigneur doit en faire d'édification, c'est un sujet lK,n serviteur de Dieu, mais qu'un tout chrétien : cependant c'est le devoir de presque le serviteur de seigneur se fasse l'égal et pénètre dans leur chau- chLun de ses censitaires, peines, soulager leure mière pour entendre leurs des consolations et du misères, distribuer l'aumône bout* de cœur si pater- pain, c'est la preuve d'une vibrer les cordes du nelle, qu'elle fait naturellement Bou- celle du sieur Pierre sentiment filial. Ce fut

cher. j t • 4. foi et écrit dans l'acte de Aussi, quand lui-même " Nous l'avons re- hommage d'un de ses vassaux : cet }" faudmit-il pas voir dans levé et embrassé ne expres- seigneuriale, mais 1 acte une pure formalité seigneur. sion ^'raie de l'affection du

faisait partie des obU- L'acte de foi et hommage censitaire envers le sei- gations contractées par le concession. Les autres gneur, dont il acceptait une fixés par aucune loi. droits seigneui-iaux n'étaient

1 Cf. Sotes et doctunenta. IX. ŒUVRES CIVILES 191

légers; si légers, dit Ra- mai.. il.s étaient partout d'intérêt meau de Saint-Père, que " les questions pour ébranl<;r étaient liicn rarement a.sscz graves rattachaient ces hom- les sentiments si puissants qui mes entre eux ^." pour ré- Le tribunal étal)li par le gouvernement leurs censitaires, gler les .Iroits des seigneurs et de ne devaient en 1854. a constaté que les seigneurs qu'à "simples titres de rede- , ,ncés cens et rentes." excepté son intendant particuliers, où le gouverneur ou

nvait dû intervenir. au sieur Ti. rrere i;act« de concession faite, en 1072. spéciHciue. Houcher, ne fait mention d'aucun taux enfanis, n'en men- L'acte de pai-tage entre ses dotize

18 VIEILLE SEIGNEVRIE 192 ^''^^

corvées, retmit et aut.-es " droits de cens et rentes, est dus et échus." Mais tout " droits à lui ou à eux C'est ce conditions des contrats. laissé aux libres Observations, le juge en chef. nue confirme, dans ses un grand nombre de L.-H Lafontaine, en citant - " légalité d'un taux que jugements où est établie la librenu-nt fixé i>ar la conque, lorsqu'il avait^été ^" convention des parties multitude de facile de citer une Or il nous serait prou- ou ailleurs, pour concussions, à BoucherviUe à une somme mmnne. ver que ce taux s'élevait Colonie fronça,^ en L'auteur de YHistoire d« lo rentes, qu'ils n'étaaent Can.^a ^ dit des cens et et un signe légal du « qu'une simple reconnaissance biens concé^iés gratuitement. droit primitif" sur des génémlement di^•isees en L«s seigneuries étaient à cent vingt arpents. fermes de quatre-vingt-dix un concédées à raison de Souvent elles étaient demi- par arpent, plus un ou deux sols de rente entière. Cette minot de blé pour la concession plus ordinaire^ Les somme ou son équivalent est la seigneurie du lac des Deux- concessionnaires de la

'-^

2 t, UI. p. 368. ŒUVRES CIVILES 193

Montagnes, par exemple, " devaient payer 20 sols déterre de front sur . t 1 chapon par chacun arpent 40 de profondeur, et 6 deniers de cens ;" et il était ordonné aux seigneurs " de n'insérer dans les dites concessions ni somme d'argent ni auctine autre charge qu'à simple titre de redevance." D'autres concessions imposaient aux censitaires " a une ferme de soixante arpents, 2 sols de cens, 1 mais ...1 8 deniers par chaent en superficie,"

(ivec l'avantage de pouvoir choisir, ou de payer en argent ou en valeur. Un

;;oudronnerits." .ui.nl U nn» Tous les tenanciers de Bouchcrvill.- des .lir.-M.rv.r 'l--^ t^'in ]>n«]ir.'H à la construction 194 rXE VIEILLE SEIGSErRIE vaisseaux," de laisser " les chemins ou passages nécessaires." " A chaque mutation à laquelle la vente ou la donation donnait lieu, le seigneur suze- rain avait droit au quint, qui était le cinquième de

la valeur du fief ; l'acquéreur jouissait d'une remise d'un tiers s'il payait comptant. Lorsque le fief passait aux niahis d'un héritier collatéral, cet héri- tier était soumis au droit de relief, c'est-à-dii"e au paiement de la valeur d'une aimée de revenu ; il n'était rien dû si le fief descendait en ligne droite."

Cette règle généiule, que l'historien Gameau appli- que à t

De son côté, le seigneur avait des devoii"s à rem- plir envers ses censitaires et envers la Couronne, à laquelle il rendait foi et hommage, aveu et dénom- brejnent. Quelques-uns étaient des devoirs stricts, d'autres tenaient à de simples traditions

Les déférences que l'on avait cnvei-s sa pei-sonne,

étaient très honorifiques, sans doute, mai.--' compen- sîiient peu les dispendieuses formalités auxquelles il était tenu. Il .avait, dans l'église, te préséance ŒUVRES CIVILES ' 195

banc particulier lui sur i..u> le. autres fidèles; un inim6- les processions, il venait éUit réserva. ; dans premier le diateinent après le clergé, il recevait le Chandeleur, l'iis- ,»un l^ni, le cierge au jour de la nn-sse mais à titre pirsion au conmiencenient do la ; accepU.-r d'être h; parrain de s.Mgneur il devait aussi de ses ccnsi- a» iiK.ins une fois dans chmiue famille font mention taii. s. bs registres de Boucherville Pierre nu moin» une quarantaine de fois du sieur Anciens Cnna- lUiu-hi-r, jHtrmin. L'auteur

le premier jour .l'iniH parlo d'un seigneur qui nn/ut, visite d'une cen- de l'an, "après l'office du matin, la

taine de ««'S filleuls." jouissait pas impuné- ( )i .1mi,> ( . u^mps-là, on ne toute ment de cet honneur. " !>• parrain f<.urnis.sait festin du compérage, 1,1 lK.is.son ((ui se huvait au l'enfant nou- ainsi que celle (|»ie huvait la mère de Ie« étn-nnen, v,.au-né pendant sa mala-lie." Ajoutez l'entretien même, dans le-H présents trailitionnel»,

plusieurs ca.s, des nomhnnix filleul». vassaux, U' seigneur était foifé, de même que se» de faire de» de U-nir feu et li.u dans sa seigneurie, défricher le» terre», chen.in» et

eS 1 Êdit» et Ordonttaneet t. H p. œrvnr.s riviTXs 197

villago, sur la proprit'té f iiviron ao «ud-ou.-st .lu qui appartient aujourd'hui à M. Sicotte. que les habitants C'est à Cl- .K-rnier, sjvns doute, Boucherville et Lon- -lu fi<>f Tn-nihlay, situé entre «eigneurie de Varennes, . la i-M. nil t relevant de Fatigué» de v.naient faire moudre leur grain. do tmv.-rw-r BouclxTvill.-, pour se rendre au Cap juin 1707, un VarenncK, ils avai.-nt ohtinu, le 251 le» relevait jnj^'c-in.rnt do l'intendant Bau.lot, qui leur Hpigneur. .!.• l'ohligation d'aller au moulin de " de payer au Kn compi-nsation, ils étaient tenu» hlé pour dit Heigneur par chacun an un uiinot de chaque deux arpents de front." M. de Varennes les " may x.inptait, en même temps, de venir pUtnttr U

• levant son manoir." seigneur, était Planter le mny devant la pf)rte du

tine aiitre coutume du régime fécnlal. de grand Tous les eensiUires se réunissaient matin au manoir, portant fu.sils, haches, CAS!»;-tAU' grandes cornes k poudre snspi-n- ;, I , ceinture et un long dues à leurs Undoulières. Ils éhranchai.nt en fai- sapin jiixqii'à «( rnne appdéf Ixnujup.f, ils U^nv. Apri« Miicnt la toUi-lte et le plantaient en amorçait les fusils, cla venait le feu de joie ; on ignoré jusqu'à ce et le seigneur qui avait tout 198 UNE VIEILLE SEIGNEURIE

premier coup et moment, selon l'étiquette, tirait le nuiy.—Mainte- tous iltvaient, après lui, noircir U ensuite le sei- nant, nous allons Varroser, disait av,c m. p.tit v.rr.- gneur, et la fête commençait de rhum. au manoir .t Rien de joyeux comme une fête de ce temps-lk De la du reste, comme toutes celles simple, franche, inno- gaité plein les coeurs, gaité frères et des sœurs, cente. " On aumit dit des famille aux ébats écrit M. de Gft-spé, se livmnt en vieillards oubliaient leur de la plus folle gaité." Les s'unissaient aux âge pour s'en donner à cœur joie, ils franc rire, danser jeunes gens, pour riro de leur " tic tac," " le joli leurs rondes légères, le moulin vous plait-elle ?" rosier," pour jouer à "la compagnie ou fournir à " la toilette à ma«lame." " Canadiens, terribles sur 'On a dit que le.s anciens grands enfants ks champs de Imtaille, étaient de enfance .pii n'au-

i-ait pas dû vieillir. M. de Gaspé, Tous ces amusements, dit encore réunions canadien- " qui faisaient les délices des cessé par degré dans les nes, il y a soixante ans, ont s'est mêlé da- villes, depuis que l'élément étranger Disons vantage à la première société fi-ançaise." ŒUVRES CIVILES 199

c.;8sé à peu près partout. .(lu- ii.aiiiU-nant ils ...it conservé dans les pa- 1^. jK'U nai en reste a été anciennes sei- roisses purement canatliennes des gaité d'autrefois a gneuries, ("est là (jue la Ijonne laisse ses derniers vesti- prolongé son séjour ; elle y

Bxfremn prr 'Ilot, rj-crdtn» lerrùi, vntlola /rril 1,

luuteur drs A mi» n" C'a- Il V .ti..i- ..u.>, ([ue enfant, lui nadieuM, écnvam spirituel et gmnd prenait .léplorer l'é- au.^si. dans son humeur, se à de froideur et chu wje ^ naturel tous ces compliments appris, dont le

nmrrrimtlim t yuit mourir ,i I '„„p, la

que nous voulons passer pour A.SSCZ ; on va croire

un vieillard morow.

I Viricllf. Ir» Offirgl'l"''»'

l MolKrti. Ir Mlflnlhrni»: SEIOSErRlE 200 VUE. VIEILLE

coutumes, Bouchervillc Quoi qu'il en soit de ces poui-quoi ne pas dire tou- a été très longtemps, d'urWniU- seigneuriale. jo,u-s ? fidèle aux traditions en 1815, une poli- M. Bouchette y trouvait encore " dans les hauts cercles tesse aussi distinguée que \" avocat aussi bien d3 la nation française Un jurisconsultes, qu'd connu parmi nos plus savants années, dans la fashion mon- l'était, il y a quelques " a vingt ans, «luand tréalaise, nous disait : Il y agréable et très aris- nous voulions avoir une soirée Boucherville." tocratique, nous allions à

coutumes, auxquelles Telles sont les principales et ceux des autres sei- les citoyens de Boucherville régime féodal. gneuries ont été soumis, sous le n'allait pa.s à l'esprit et Ce régime n'est plus : il abolition fut jugée aux besoins de nos jours, et son s'est par- une réforme nécessaire. Mais la critique rendre odieuse la fois acharnée sur tous les tons à c'est une injus- tenure seigneuriale d'autrefois : et féodalité, dit M. J.-C. Taché, tice. "Nous avions de la probablement en partie ce qu'elle a de bon, et c'est les mœurs che- à cette institution que nous devons

1 Topoffraphit du Brts-CanaHa, p. «* politesse de notre popula- \ aleresfiues et l'exquise faire en s«)rte que ces excellenti-s tion ; tAchons de seigneurial sera !,.)sis restent quand le système institutions .,.int,et gardons-nous d'insulter aux l'égalité gagnent de ,,ui passent. U liberté et y triviales et nial- iiêtix- pas accompagnées d'allures supprimer -antes '." Ne pouvait-on pas, en eff.-t, les services accomplis ? ,tt<- t.-nûre sans dénaturer peu près le seul ..ins oublier surtout (pi'.aie a été à vallées ? moyen de colonisation de nos grandes étAit-cc une N'avoir plus U-soin de sa protection, Parc»- «lu'il a raison pour lui prodiguer l'injure ? le proUcteur de fframli, l'homme ne méprise pas calomnie pas «on sut. enfance; le voyageur tie sûr. guide, parce qu'il est arrivé en lieu

i» Uiturt ^çntmiaUfn Camada. t. III. p. « 1 J.C. T«ch*. Df la Iturumrnlii. n

L'AUTORITÉ MUNICIPALE.*

La paroisse de la Sainte-Famille fut érigée civi- lement par un arrêt du conseil d'Etat, enregistré à

Québec, le 3 mars 1722.

L'aflmiuistration de la justice dans les paroisses

était bien simple, en ces temps anciens. Les sei- gneui-s pouvaient exercer une autorité subalterne dans leurs domaines, sous la dépendance du gouver- neur, de l'intendant et du Conseil souverain. Ils possédaient ce que l'on a appelé " le droit de haute, moyenne et basse justice, c'est-à-dire le droit d'avoir des juges et des tribunaux." Ils faisaient aussi accepter des personnes de leur choix aux offices de greffier, notaire et sergent, comme on peut le voir dans une lettre de M. Boucher, datée de 1683 ^.

1 et. Xote» et doeuiHtnt*. X. ŒUVRES CIVILES 203

aux seigneurs Certaines concessions ne donnaient et Imsse justice. Cette ,,„,. le .Iroit .le moyenne recouvrement des droits .Irniicre suffisait pour le dans les affaires un ..ignouriaux. l'autre s'exerçait Dans tous les cas, le pouvoir ,,eu plus imp<.itant<.-s. d'une se iKjrnait aux causes ,1e ces trou, jmtke. " vingt sous jusqu'à cent val.„r vnriant depuis

du seigneur res- Lvs appellations des tribunaux juridiction royale et du ..rtissaient aux cours de " toute matiè.-e en ht.ge Ojnseil souverain,

ixc/'dant un écu." très petit n.,n,bre Re..uu-.iuons toutefois qu'un pouvoir. " L'on trouve de 8i«igneur» ont usé dç leur chef Ufontaine, .,ueU,ues à ,H,ine. dit le juge en domination f.an.;a..se, exemples de l'exercice, sous la aux .sc-igneurs du Cana.l.u de la haute justice conférée seigneurs paraissent avoir Même, bien peu de ces '." raison bas-se justice La exercé la moyenne et la ce pou- c'est que l'exercice de en est bien simple ; trop onéreux. voir était "à 1664, faisait défense Un édit du 12 novembre, procureurs fiscaux," de t..„H û.ifes suUUt.me» et

»•• Opinion de- Jur». 1. 1. P- I opinion» ^igmturialt: 204 VNE VIEILLE SEIGNECRIE prendre aucun salaire ni vacations des parties, sous sauf pi-ine d'être traités comme concussionaires ; à eux de se faire donner des appointements, par ceux

(jui les avaient pourvus des dites charges. Vu leurs modiques revenus, les seigneurs pou- vaient rarement se charger de l'entretien de leurs

" si généralement de proti- juges ; et ils négligèrent

ter de leur prérogotive, qu'au temps de la conquête on en comptait à peine trois \" Ainsi, ce droit re- doutable de haute, moyenne et basse justice n'a pas eu raison d'effrayer autant qu'on s'est plu à tant côtés, le dire ; il était, de plus, limité par de

accompagné de tels correctifs, restreint par tant

dédits du roi et du Conseil supérieur, qu'il ne pou- vait facilement se prêter aux abus. Du reste, sous

la domination anglaise, il est tombé en désuétude ou sous l'abrogation.

Outre le notaire, le greffier et le sergent, il y avait encore dans chaque seigneurie " un procureur fiscal

et un substitut, qui remplissaient les fonctions d'of-

ficiers de police et de juges d'instruction pour in-

former des délits publics." Un syndic élu par les habitants, dans une assemblée publique, régulière,

1 Documents angneuriatur. Lettre do gouverneur Carleton. ŒUVRES CIVILES 200

dVinployer le gouverneur, était chargé , utorisée par étaient mis en mains, pour le l,.s deniers qui lui Dès qu'un citoyen l.ien commun «les particuliers \ par l'incurie ou la ,0 plaignait du dommage causé le syndic sollici- >,wilhonnêt«t«'' d'un voisin ou autre,

et si le seigneur n'avait tait l'intervention du juge, censitaires, il s'wh-essait 1,„~ -tal.li un juge pour ses Conseil souverain. H un juge voisin ou même au dans lc« Plusieurs changements furent faits, avant et après attributions de ces divers officiers, de Paris, l'introduction en C^anwla de la Coutume

1 ÉtliluttUntoHiKi" SEION-EURÏE 206 UXE VIEILLE

d'officiers le grand-voyer. et cier de district, appelé nom d'inspecteurs et sous- de paroisses, sous le attributions se bornaient a voyers. dont toutes les des chemins et des l'ouverture et à l'entretien par quelques dis- l'agriculture éUit protégée routes : les cours d'eau, l'aban- positions législatives, réglant suppression des mauvaises don des animaux, la ele police des campagnes, .raines; et quant à la côte vouloir du capitaine de la était laissée au bon .n du comté, si toutefois il y et des ju-es de paix " inconnues sous la domi- avait." Les municipalités, commencèrent à exister avec nation fi-ançaisc," ne qu'en 1840 V L'institu- une organisation régulièi-e Sydenham. tion en est due à Lord dans un temps Malheureusennent, elle arrivait où Von préparait mauvais, après 1837 et à l'heure éprouva -Unis : elle l'inique législation des pré- opposition. Les esprits de tous côtés une vive spécial, virent dans venus contre toute loi du Conseil nomina- " taxer" et dans les celle-là une machine à que s'était réservées le tions de ceitains officiers, d'influer sur les gouverneur, un moyen arbitraire

élections.

473-474. H«rto.« du Droit canadien, p. 1 M. B.-A. T. de Moutlgny ; œuVRES CIVILES 207

Boucher- Ces dispositions paralysèrent la loi : à des conseil- villo et dans plusieurs autres localités, tout en leur lers furent élus à condition de faire con- pouvoir pour empêcher le fonctionnement des seils. Ils y réussirent. et Trois lois différentes .suivirent celle de 1840, sur- l'améliorèrent considérablement. Toutes curent d'élection, le tout pour effet de moents et la valeur «les propriétés requi.w pour la (jualification d'éligibilité.

En 1840, les officiers du conseil étaient : Tu gardien, nommé. par le gouverneur.

1 )i-8 con.seillers électifs.

In trésoj-ier, nommé parle gnnv.rn.iir. Des auditeurs des compt<'M, tlont l'un nommrf

par le ganiien, avec l'approUtion du gouverneur. par le gouverneur, I "n greffier du cim.ieil, choisi

sur trois p. rsonnes indiquées par le conseil. Un juge de paix ou autre pci-sonne, n

^chemins

t«us élus par les ha- surintendants des pauvres, bitantsbitants ^.•. • . - 1 furent élimines par les Plusieurs de ces officiers maire lu.-même tous les autres, le lois de 1845-47 ; furent les habitanta ne furent élus par le conseil, et élection votes que dans 1 plus appelés à donner leurs des conseillers. opération plus enrayé 1 Ce qui longtemps a le une de est précisément des conseils municipaux, pou- je veux dire le leurs attributions essentielles, besoins de cotisations pour les voir de prélever des été de la loi a toujou« municipalité. C.tte section la on même dans la loi de 1847. si impopulaire que, obligatoire eUe cotisation ; n'a pas voulu rendre la dépenses dans le cas où des ne doit se faire que que e rendent urgent*, et jugées nécessaires la pas à liquider la Jenu des li^.i-« «e suffit dette municipale. «on amendements, cette legisla Avec ces derniers des man^c^pal^tés demeura en force jusqu'à l'Acte loi. ". Cett« nouvelle des chemiru., de 1855 et plu- et modifiée par refondue cinq ans plus tard

canadUti, v- «î* 1 Bigtoirt du Droit

i 18 Vict., c 100. «KL N KK.-> I lVll,h.S è09

les dis- rieurs actes subséquents, renferment toutes muni- positions qui régissent encore maintenant nos cipalités. paroisse de Liv premièi-e session du conseil de la Boucherviile, en conformité avec cette loi, eut lieu fut fixé par M. le 26 juillet 1S55. Le lieu de la séance Thomas Austin, régistraUmr «lu c«)mté de Chambly. Viger. Srj.t c<)ns«illers étaient présents: MM. Pierre Babin, Fran«;«)is Gautlii«'r, Aiit«)ine BnKleur, J«iscph Viger '. Miehel Peltier, AnUnne Favrejiu et Louis M. le Sur pn)position «lu conseiller Pierre Viger, i-c-tré.so- notaire Louis N«)nnandin fut élu sécrétai louis rier, moy<'nnant lu.n«>raires «le vin^t-cinq par M. par ann.'-e. M. Ant

«l.-» serments niitt- «l.s voix, et après la prestation levée. d'«>ffice, cette première séance fut vertu d'une En 1857, la paroisse fut «livi.séc, en municipv- pr«)clftinati«m du gouverneur, en «leux

celle

Kmwt Audrt-Upoinlr. An- l I^^ ron-nll.r. .>.....;- «ont MM. AbTOhwn l«ch»nl. ».- toine IMmlon. H.nri .I.Hlnin. l«ilo I>rov.«l. IIbi"! «Iiarron. XftviiT I(«. i, .11. Le main» cal M. SEIGNEURIE 210 tJNE VIEILLE

dès la première ses- MM Louis Lacoste, élu maire Lo^au, Riendeau, Magloire sion. Jean-Baptiste Loiseau. John H. Honoré Desrochers. Benjamin M. le notaire î^or- Munro. Nicolas Hogleman \ ainsi quil la mandin fut leur secrétaire-trésorier, un ou deux ans excep- toujours été depuis ce temps, municipalité. tés, de l'une et l'autre

actuel, sont , Les con^emers .|^l^<^h^J^«;.-^^ Chauvm. P,crrc l*ch«mMe. saint Bénani. Joseph Pierre \ inct. Ulne. Charic* XormamUn. m

L'HONORABLE LOUIS LACOSTE.

janvier 1857, le Dès sft première session, le 20 choisit, conseil municipal du village de Boucherville maire à l'unanimité des voix, M. Louis LacosU- pour en de In municipalit/'. Il .-n a rempli l'office pr<-s(iue permanence jK-ndant vingt ans. mériterait A ce seul titre, l'iionorable M. Lacoste de Bou- d'être ranpé parmi les principaux citoyens de sa iiinis il a éU plus t\\ic l'homme cherville ; sa pamisse, plus cpie l'homme de son comt<^ et de l'honnne de mn pays. division sénatoriale : il n été ain.si dire Cimiuante ann/ns .lurant, il a été pour rép«in- l'âme dirigeante de la noml)rou.sc pcjpulation jus-piau .h.e entre le Saint-Laurent et le Richelieu grands mouve- ba.ssin de Chand.ly, dan» tous les Franchissant nirnf-; nui int.'r.-^s.n.Mt la nation. 21 â US'E VIEILLE SElGNEChlË même les limites de cette région, son influence d'homme de profession et de représentant du peuple

i-ayonnait au loin, pour guider l'opinion publique.

Il fut élu pour la première fois, en 1834, député

du comté de Chambly, et il siégeait encore au Sénat

en 1878. La génération actuelle admirait en lui le

représentant de nos trois dernières grandes époques

politiques. " Il fai.sait revivre, dit un de ses admi-

rateurs, dans notre petit monde modernisé, les an-

ciens canadiens."

C'était un des vaillants pilotes qui, pendant trente années de tourmente, avaient guidé la barque du peuple canadien. Tout en se faisant l'homme de

wm temps, il gardait dans ses vues, ses jugements,

sa manière d'apprécier les événements et les hom-

mes, l'esprit des patriotes d'autrefois. Louis Lacoste naquit à Boucherville, en 1798.

Il fit ses études au collège de Monti'éaL Les savants ecclésiastiques qui dirigeaient alors cette institu-

tion, formèrent leur jeune élève avec toute l'intelli-

gence et l'entente de l'éducation, qui cai-actérisent

encore aujoui-d'hui leurs successeurs dans la for-

mation de la jeunesse.

Grâce à l'excellente méthode de travail qu'il avait

apportée de Saint-Sulpice, le jeune étudiant n'eut fKUVKF.S CIVII.KS 213

des épreuves qu'il l^vsde peine à sortir victorieux au notariat. Son fallait alors subir pour arriver sa carrière. >Ui<îe fut »)rinant comme toute tout ensei- Et pourUnt, l'absence d'un code et de droit ardue, ^niemont spécial rendaient l'étude .lu nos lois, en partie pl..ine de recherches ingrates ; enc.jre l'apparence d'un .lu moins, présentaient comme une bibliothèque où, France, fati-as ; c'étjvit livres sans Angletene, Canada, auraient jeté leure de les ranger. r,r.lrc et sans lais-ser le temps il en b- notaire stagiaire aimait .sa pr..fe.s8ion: les différentes Coutu- aima le travail. Pothier et pour lui. Il mes n'eur.-nt bicnt^)t plus de .secret lois françaises, ombla sa se pé-nétra .le l'esprit .l<-s genres, qu'il mémoire de connais-sanc ^ n i-us un «les premiers accrut toute sa vie et qiu en ont fait M. I^oste notaires «lu Bas-Cana.la. Longtemps lîi'uoît, .lominant toute et M. Girouar.1, .l- Saint- leur savoir, firent la profession de la hauteur

coutume s'est conservée dans une large mesure et

d'une façon plus générale, pour le fils de l'un de ces

deux savants jurisconsultes.

La profession de notaire avait autrefois uik- im-

portance (jue les empiétements successifs du barreau, sur son domaine, ont diminuée considérablement.

La législation faite en partie par les avocats, depuis

trente ans, a substitué, les circonstances aidant,

l'homme de loi dont relève le règlement des dif-

ficultés légales, à l'homme de loi qui a pour mis-

sion de les prévenir. Le notaire du temps passé

occupait, dans le coure ordinaire des choses tempo-

relles, la position du prêtre de* nos paroisses, dans

l'ordre spirituel. Rien de ce qui se rattachait exclu-

sivement aux intérêts du tenips, ne .se décidait sans

son inter\ention. Il ne venait à l'esprit de per- sonne de conclure un marché important, sans recher-

cher .ses conseils et son ministère.

Que de i-èglements heureux, M. Lacoste a eflec-

tués ! Combien de procès coûteux évités, grâce à ses

"sages avis ! Combien de familles ont dû à son esprit

pacificat«ur, la conservation de leur maison, de leurs

biens, de leur bonheur !

Le notaire, nous venons de le dire, se doublait en

lui d'un homme politique, ou, tout bonnement, d'un ŒUVRES CIVILES 216

tt-lio nous renttii.lous, patriote : la politique, iiue olle répugnait à son n'avait aucun attrait pour lui ;

U'Hipérainent, et n'étnit que le moyen nécessaire

il n'aurait quitté il écouté que ses goûts, jamais

potir elle ses livres, ses vieux et chers amis. Mais comment rester calme, au coin du fe«i, en présence des injustices dont souffrait alors notre obligations Province > l'ouvait-il se soustraire aux siens Il que lui imposait sa position au milieu des ? jeta dans la tit donc violence à ses sentiments, et se

mêlée à la suite de Papmeau. levi-n-nt Ix)rs(iue les jours de deuil de 1837 se

sur la patrie, il paya.de sa liljerté son dévouement

à la cause nationale. Il vit les portes de la prison de Montréal w'fenner sur lui, avec l'horrible perspec-

tive de les voir, avant longtenips peut-être, .s'ouvrir Dieu, l'auto- sur le chemin de l'échafaud. Grâce à

rité ne put découvrir contre lui une seule preuve dô rendu, après sept mois haute trahison ; et il fut

de détention, à l'affection de sa famille et de ses con-

citoyens.

L'accueil fut si joyeux, à son retour à Boucher- T>e9 ville, qu'il faillit le compromettre de nouveau. tvrans aux petits pieds prirent pour un nouvel 20 tœiU-S SEldSElRlE 216 OTE Mm«is pour !« feux de joi» .ppel aux ame., est aux «u*, e Aussitôt .. patroume ^tUtête. et pour «l*u,r un amt démarche, se font d« „Mi„reutlend,cule. urlude,„pri»n„e„,.ut ;Us vjve. d..s restait de tordes Après lul», ce qui de I*».s- sou» la direction ,.7aL se eonee.tr. ';p°^;rWouUiue.Con.n,eV,,ori.n.Jaite^ au ,«,uvo,r les soILet que pour am^her ^,^ nous refuser, ,1 f.11.^ --'^^ qu'il pe^stait à concours de tout^ ^ c:cil*. ^ Lr d« Papincau l««c. M Ueoste app^-lé à 1. »V «"^ Z.t. de s» Lafontaine n'eut pas. cœur ; et ne ; , e bon plus en co„nuun.«n pire aveu, de lieutenant ,«e son cop.ro.- sentimenU avec lui. dX et de de CLanAly. sien, le représentant L«oste fut députe . lA^"™ SK fois M. Jslativepareet..dirisionélec.»rrie.enl8M.

"";:L.on.ine,uit.alav.iepuUHue,. d"u«deC.an....»r^ain.^—^e.: -^;:s:;rj;rïïifrr..rau^p^ c«~=te,.etd. asprit.de son Par la natur. de«.n ^..tndes,M.I^.n->ÎP»J-:Iii lai de cabinet e t>t c'était un homme ŒUVRES civiij:s 217

politi(]Uc et légal (h- s

terres ? tion complète dans notre mo

(lier. appelé M. Lacoste, que sa prnt'.;

il établit les rapporté, (omplcxcs de la question ; devait exiger des seigneurs, r nti-e les sacrifices qu'on de leur et la compensation qu'il serait légitime solution et oflrir. Le premier, il aperçut la vraie ; m««breà du quand il exposa son plMi à ses amis, On gouvenu-ment, ce fut une véritable révélation. plan n'eut plus qu'à faire lélalwration de ce 1 218- UNK VIEILLE SEIGNEURIE grandes lignes en furent ganlées, et nons les retrou- vons «lans le projet de loi soumis au Parlement pur riionoi-alile M. Druramond.

En 1861, M. Lacoste quittait l'A&semblée législa- tive pour entrer au Conseil.

Jusqu'aloi-s ses élections ne lui avaient coûté

aucun travail : elles s'étaient faites à l'inverse de celles d'aujourd'hui, sans sollicitations de la part du candidat, (jui n'avait eu qu'à céder à celles de ses

électeurs. A ce moment, le parti conservateur cherchait un homme d'une grande influence, pour enl ver le mandat de ladi^^.sion Montarvilleà l'ho- norable M. Kierskowski, dont l'élection venait d'être annulée. M. Lacoste dut accepter cette mission difficile. Il défit le candidat libéral.

Lors de la Confédération, il entra au Sénat, où il siégea jusqu'à sa mort, arrivée dans les derniers jours du mois d'octobre, 1878.

M. Lacoste s'est marié trois fois ; il épovisa d'a- bord Mlle de la Bruère, puis Mlle Monnt, veuve

Genevay ; et enfin Mme veuve Thaïs Proulx, mère des trois enfants qui lui ont survécu : rhonor.;ble Alexaftdre Lacoste, Arthur,'négociant de Montréal, et la sneuv Marie-Thaïs de Saint-Joseph, de l'Insti- tut des Sa'nts Noms de Jésus et de Marie. La

IWX. - fjgi^'-i. 0. J jhytM ffit'VRES CIVILES 219* sMiir Marif-Tiiiiis est uik- i1

Hls, ((u'il eut la douleur de voir mourir à l'âge de tnnte et un ans. (Tétait, de son temps, le jeune notaire (|ui in.spirait les plus IhjUos espérances; déjà il s'était posé en maître dan» la pn)fes8ion. .Sir

I.rf)uis-Hipp<)lyt<- I^ifontaine faisait le plus gi-an

tiei-s de sf^n opinion ; il le choisit un jour connue arliitre dans une caus«<, où lui-même et un «le ses collf'gues devaient juger en premier rca*»rt. I>«'s

articles «lUe ce jeune notaire a publiées, ilans une revue légale du temfw, attestent une science rcmar-

i|ual)le. Son autorité était si consi»léra1>le qu'il a

fixé plusieurs points «le jurisprudence. " Nous avons

sous les yeux, dit M. DeCdlcs, auquel nousdev«.ns,

ainsi qu'à r«)liligeance de rhonoralde M. Alexandre

Lacoste, les détails de cette courte biographie, nous avons un jugement de la cour d'appel, dan» lequel

les juges s'appuient sur l'opinion de ce juriscon- snlte de trente ans."-

I>orsque M. I-Acoste s'éteignit, en 1878, ce fut un Houcherville plus qu'ailleurs encore, deuil pu»>lic ; à

car là, on n'avait pas connu seulement les qualit*'» vieilli; STOSEi-ElE jjo USE

avec les gr«. ave. les petits comme .es rapporte n::r.r.::ti.te,.-i^-/»-

ci€?i(fo. APRKS 1843

" lAbln Hnronlnti'4 ruMtïKÏiont nrlrnllnm, cl Ii-kciii rr<4iilr.nt rx

oro ^iiH ; qui» uiicoliu Ikimlui oxcrcituum Mt."

Propii. Mauavuxm.

ririN ^ M. iiioM.vr, LE R. M. THOMAS PEPIN.

venait de le dévoHtcr, Aprts le teiTible incendie qui présenta, dumntplusieurH 1,. villajre «l« BoucheiviUc Plusieurs fan.illes sï.tai.-nt mois, un .sinistre a.sp<-ct. s'en éUÙent allées retirées k Montréal, «lautres concitoyens, avec aux Etats-Unis, kiss^int h l.t.rs souv- -le l-urs louis, l- 1..S décon.l.res eaiciné..s LV-li- 'Wo-méme. si rapi- „i, ,1,. l.ur min. reMtic, n'eut point , ^Généreusement .1,„„,„ , M pendant assi-z long- .Inutre décoration k l'intérieur, était nus. L.v fabrique t.n.ps, que ses rjuatre murs de charité des parois- .-ndcttée. Néanmoins, l'esprit au contraire ni ruine ; i.ns n'avait subi ni baisse, l'épreuve l'avait revifror.' P' 'il »"- Le dévouement infatigable .1.- -M. l'i"

1.1<'« 1j<-''^«'^ *^« '* tl,.„ri,-, rn,nT,>- .1m„s 1- J««" 224 rxE VIEILLE SElGKErRiE paroisse, la paix, l'entente, la piété et les concours de bienfaisance. On a dit de ce vénérable prêtn-. que Dieu a voulu récomperv*er nés vertus, même " dès ii'i-bas : Il a ramené dans les sentiers du devoir

" ceux qui s'en étaient éloignés pour quelcjucs

" année& Il a fait de Boucherville une paroisse " modèle *." M. Thomas Pépin appartenait à une famille d'ar- tisans. Il naquit à CharlesUnn-g, le 20 avril 1801.

La natuiv lui donna une l»elle intelligence, un cai-ac- tère ardent, un cœur affectueux et extrêmement

stnisible ; il n'était pas de ceux pour qui la vertu est affaire de tempérament, acquise presque avec la vie, pratiquée sans efforts et sans luttes. Pour être ver- tueux il lui fallut, avec une pieuse éilucation et de bons exemples, de l'énergie, des combats, une grande vigilance de sa part et de celle de sa mère, des vic- toires nombreuses remportées sur lui-même.

Il fit sa première communion à Beauport, où ses parents s'étaient établis, un an après sa nais.sance.

M. Vanfelson, qui en était aloi-s le curé, mit tous ses soins à préparer à cette sainte action ce jeune enfant qu'il aimait tendrement II le vit si pieux,

1 Annuaire de VOIe-Harie. p. 33S. Ql'ARAXTE-TOOIS ii'i APRfcs MIL HUIT CEKT

assurer à sa mère qu'un que

II.; ranc-Parlevr, octobre l«*i 226 rsE VIEILLE SEIOXEURTE ment à coniger un défaut de langue, mais à refaiiv un caractère inconstant et capricieux, si tel eût ét<.' celui de M. Pépin. Sa victoire sur ce défaut naturel fut si complète, qu'il n'y trouva aucun obstacle à sa

" prédication : Le ministère de la parole qu'il a

" rempli, durant plus de 50 ans, a porté de beaux et

" d'admirables fi-uits. Sans avoir toutes les qualités

" (jui forment l'orateur pai-fait, M. Pépin possédait " un genre d'élwiucnce, à laquelle on ne résistait

" que difficilement : l'éloquence du cœur. Il avait

" au suprême degré le pedxis quod diserios faeit.

" Avec lui, il touchait, il remuait les consciences, il

" savait faire vibrer les libres les plus délicates du

" cœur humain, pour le tourner ensuite à songer à

" Dieu et à la vertu ^." Son directeur spirituel n'eut aucun doute sur sa

vocation ; le sacerdoce avait toujours été pour son

vertueux pénitent, le terme de ses désirs, la grande

faveur constamment sollicitée dans ses prières.

Malgié les ci-aintes que lui inspirait son humilité, en

face de la pi-êtrise, il embrassa l'état ecclésiastique,

en 1822, étudia la théologie au séminaire de Québec,

et fut oixionné le 3 octobre 1824, par Mgr Plessia

1 JnHKOirv, p. 3iS. APRks MIT. Tn;iT CEXT QUARAXTE-TROIS 227

il se Noininc viaiire

il l'a et/- toute sa t/M-s dans sa jeunesse. CharitaMe, l'aumône sous tout<;s ses fonnes. vi.- ; il a prati

fit le bienfaiteur. Saint-Jean-Deschaillons et En 1827, les cures de devinnnt vacantes; et de Saint-Pierre-les-Becquets dans cette dernière paroisse, comme il s'était élevé, la construction d'une dis dissentions à propos de envoya M. Pépin à ce église, l'évêquc de Québec de desservir les deux poste difficile, avec la charge il répondit vingt-six ans ; paroisses. Il avait alors év&iuc.ct réussit, parfaitement à la confiance de son et surtout par par sa prudence, ses siges lenteurs au milieu de tous ses |m piété, h r^^taWir la piix [paroissiens. VIEILLE SEU^Ntl HIK 228 UNE de ce passées dans lexercice Après six années sacrifice fut den,ande „.infstère.un nouveau à^ pour pa^^r de quitter son diocèse générosité : celui exiger de Im b.en des dansceluideMontréal. C'était dun mais la „.anifestaUon sépa.-ations pénibles, fa^r^con- son évêque suffit à l'y sin^ple désir de

"" la cure du Sault-au- Mgr Lartigue le nonnna à préposa la puis, en 18:36.1e à Récollet, en 18:i3; parois, Saint-Roch-de-l'Achigan. autre desserte de comme a divisions intestines. U. en m-oie aux œuvre de pacification Saint-PieiTe-les-Becquet«. son l'ammstie pour 1837, il obtint fut complète. En compi-on, paroissiens, qui s'étaient plusieurs de ses etdans uneentrevu, Llgi-élui dansl'insurrection; l'ordre que ce fit révoquer avec Lord Colbome. il dévaster à ses troupes, de gouverneur avait donné Saint-Roch. la paroisse de la cure de fut appelé, en 1840. à De là. M. Pépin jusqu'à sa mort 11 Boucher>-ille. où il demeura de .la vé- l'estime, de l'amour, n a cessé d'y jouir de de tous ses paxoissiens. et de la confiance nération comme gens, le regardaient Les enfants, les pauvres comme un guide -sage et un père, les vieillards pauvres un ami dévoué. Les éclairé -. tous, comme Al'RfcS MIL HUIT CENT QUARANTE-TROIS 229 surtout l'aimaient et redoutaient l'instant où il au «'éloignerait cl'eux." Nous avons dit plus haut, premières cours chronologique de notre récit, les œuvres de son zèle dans cette pproisse. pcmiit de I^ vénération dont il était entouré lui fidèles recourir souvent à la générosité de ses prudence et jamais en vain. ouailles ; il le lit avec familles C'est ainsi qu'il vint en aide à plusieurs nécessaires à indigente», et qu'il réunit les fonds l'achèvement du décor de l'église. cloches. Elles En 1H4.5. il fit l'achat du quatre Jean- furent Ijénites le 16 septemhn!, par Mgr Montréal. Charles Prince, comljuteur de l'évoque de et l'ooca- ('.• fut une brillante solennité religieuse, des iMirrains, des sion de dons généreux de la part autres man aines, des marguillicrs et de plusieui-s

paroisaieus '.

c«,quolrocloohe.ruf«itb«pth*«

J«x,nc« A. .dot et Mmr ' '"» "^ ""^fU^ avalent co«t* $1.000. Uii unenouvcn^.n^«.XoU. 1877. fut envoyée à Ix,mlr - nr..i-«- 1 atte KlIlTn' rotronvrm» dnn« le. n-(f|i.lrf« (Ir In | Mltr Tmhc. " Le vingt juin, ml) lui'' -

™II.I.l! SHOSICTH! 21» TOI

Mgr leveque de d„„ Wult obtenu P" indulgence. d.,„t J»»-^ toutes ..s jf^', ,„

p„„v„ir „». lu, «™''3^'^„"' du en f..;,L a» toe. l'indulgence IKTp^toelle. cM 1»o. ^ 1» <"«»» > purgatoire, pour tente»

brerait.

avec les „„ h»nl «olcnncUemcnt, deU • cérémonies et rites »"J^^"dan« légli* p^oi*^'»'* "••^«'f huit qumtaux .. «cnoc dun scmnd du poid« de ^^^''"'«"""^"".f.f^^/^^ue M.n ..Ste-Fan.ilU.dc ''^ "Zn^rie de MM. Me»rs et ' rcmph. .. livres. «'"'%'^'' '* égli^ en et quatorze "i^. de 1» dite et desUnec qui avait été •• Lnli de lx)ndres. «^'^^ proportion, ..retutdunecloohede—^teue^^J^^^^ et a été ..oas-siK-. Laq'"^"*^ °»T"^;!,^jos^rh-KmiUe-A»exandre, noms O;,^^^"";, Dame^ MM .. dc-us. M,us les JTBoucherviHe et sa •pré80tacV.parll.onorablc^harte^dc»o ^^^^ ^^^ ra,i\ Ui^ U foi de •• ot s» Dame. En Benoit M. I'. comn^pa^n-t»'«--*"*;J!' ^ „,arraincs. ..S:retsa«amc.a«is.ant ,^ ^^ ^^^^„^ • avons signé. »">;' ^"« quoi nous f eé.éinonie.- u

SECONDE MISSION DES RR. PP. OBLATS.

Nous savons quelle affection reconnaissante les UR. PP. Ol)lats s'étaient gagnée, dans le cœur des citoyens de Bouclicrville, pendant la retraite de 1842. Le souvenir en était encore vivace, (juand le R. M. Pépin résolut d'en renouveler les fniits dans sa paroi.s.s<-. C'était en 1S62. I..e8 âmes étaient parfaitement disposées à recevoir la semence de la parole divine. Le travail des Pères consista moins, cette fois, à opTcr des conversions remanjuables, qu'à stimuler davantage dans la voie du l>ien ceux )ae leur curé y guidait depuis longt«Mni)s. Il y

avait moins d'habitudes vicieu.ses k comlinttre ; il

Elut plus facil»' dv implanter des pratiques de

L dévotion. Les sympathies, établies entre les ObUts de Mario 21 VIEILLE SEIONEURIK 232 UNE

- rf». de 1 "« chréUe». céUit r.pp.W „.i„et.rehevé,«e.etcen„„««iP«« *= ^ syaonyme de vertu, de P»'"»'»"''

servirent Ces sympathie, P-—„^J„ ^. prédieaUon : on '""^' eité de U ^a e.en..eeu.<,n:onv.n.«e,^«J^^^^ rre;x=rp:::^-e,e.e.d^.

Toute une ture d'une mission. ^ :rr.rn^t,r:.r^£e

„„„,.del,ie. "».':"»f„:; rI.ts,don. ,„„t >e ciel «- "J;-;^ «omenU de plus ^t»xheure est celu, des le souvenir qm feron prend des rfeotations, la vie -, il » jour. des ausau dernier APR^:S Mil, Ht'lT PKNT QUARANTK-TROIS 233

B.iuclii-rsilk- voiilia, . i. «_> it,»; ciicuDstaucc, «lunncr un t/!inoigna{^e public de reconnaissance aux RR.

PP. Olilats, et leur promettre ce qu'il y a «le plus consolant à des cœurs d'apAtres : la persévérance dnns la vertu. " Nous savons bien, leur disait M.

Charles B. de Bouclierville, dans une adresse pré-

.scntée au n(jni des pères de famille, que vous ne cherchez pas dans ce monde la récompense de d'es- votre dévouement ; néanmoins permettez-nous pérer que ce concert de reconnaissance, qui s'élève vers vous, ne vous tmuvera pas indifférents. Mis- sionnaires, vous avez quitté la vieille France {jour

les béné- \' Il ir dans la France nouvelle répandre dictions, dont Dieu vous a fuit les dispensateurs ; puissiez-vous lonj^tt-mps encore faire le bien dans souvenir des heureux notre cher Canmla ; et que le fruits de cette retraite soit pour vos coîurs de prô-

nous il t H un parfum de c«msolation, comme pour

inutif puis-sant de pei-sévérance, dans k««

Ujiiiifs résolutions que vous nous avez fait prendre." Parlant au nom des jeum"» •"»>' ^' Aliximdre

Lacoste leur di.sait à s

" Soyez toujours fidèles, nous avez-vous dit, la

dernière fois cjue v(;u» 6tc« monté flans la chaire. toute l'ardeur do Eh bien ! nous vous disons avec VIEILLE SEIGSECBIÉ 234 tT>-E nous, parole soit contre fi. nue cette ^^"^ Ïnotno:é:rtonrduchen.ndelavérit.:

que vou cette rebgion ^^^ comprendre, nous avons cru la ^^^^^^ -^''^"^^""'rte^i.Tuee:tJn.tre.ene Cette croi , nous les aimons. de r»me.n»t^ «t notre signe .^ ^^ „ voulons o„i,«ous ^°;_^" «J^^^^^^^unt^

*'-;rrnrrtai.»..p;^^- dmcréduhte. ce temps -nf. sacrée dans ::T.::t«.Xe«P-.-.e>n..Useeo„ae,

''^t^UceUn,..-— -^^^^ .valent .» »e „.i, ce« qui P^ j„„. a.ivc.«n,.e.je»oesrn. ;;^::,„^„^ toientnnllementqu.lnet"'«^P sentimenli leurs nous aveî M. !*<»»«• "U prêtre '.«joitoit bienf»^ PO" „,^L '""""'tpr^^rapprenons » ,e • nous j-i ,,l„« oue iamais ;rz:aLte::;.Ua.-cat.o„.t.,aan, APHf.s Mir, HUIT CENT QUARANTE-TROIS 235 le Vieillard du Vatican, si indignement pers^ut^, dans SCS illustres dt''fenseui*s, dans ces hommes d'ôlite qui abandonnent tout, patrie, parents, amis, j)i>iir 11' .salut de leurs frères. Depuis longtemps nous apprenons à le respecter, à l'aimer, nous lui avons don ni'' notre confiance, dans la personne de

notri* l'asteur prêtre La jeunesse surtout a besoin du ;

c'est à lui qu'elle va demander des conseils éclairés ;

c'est lui, qui lui communique le courage pour accom-

' plir sa mission

Parlant de cette- n.tniite, le R. M. Pépin disait,

qu'elle restait comme une des plus douces consola-

tioas de sa vii-. " Je suis heureux, répétait-il, la

ciiariU' règne parmi mes paroissiens." Cette parole

fait également connaître la piété du curé et celle

di-s piiroissicns.

Huit ans après, M. Pépin préparait k sa paroisse

une fête d'un autre genre, et féconde aussi en fruits

Bpiritu('ls.

Il avait fait, en l.SGit, K .«'V.';^' de Rome, en com- pagnie de Mgr Bourget et de Mgr Désantel», et

était revenu le 29 septembre 1870.

l'endant son séjour dans la ville étemelle, le papo ,

sbosecbie rocE ™n-i^ 235

pieu. c»r* on »^- U„=„„.be. U J^ ,.^,., autel» * à r«n de. '"8^^'^. ,„«0„ messe ,„„^ p^ ,, Tachérr„,.l,

Ihonnevxr de c g religieuse en ^^ ^^^

corps de P^tr» -»\«*t.';^ àe Bon.e:..- . „, ^u^ceUc« dc« 'l'^^*^»*»';""''**^ Taché, suivent cxtroit *'de Mgr vu bas de ta SIR"»»»"* * présents à ta cér«niomo. III

DERNlt-:RES ANNÉES DE M. PEPIN

la l.or^nisation de c«tte fête fut à Ix'U pn-.s prit une part active. .1. rnière à laquelle M. Pépin semaines de Sérieaseinent malade

' Boucherville jusquà la mort de M. P

' •}<• M"t<«r<^l «p,h1.. ,\ L-y-'M 1 Kt, im. M. Lii«l"'-»l« Hcah-moi., .... .• d,Contr«-«ur. «t enfin * .«Ile do VIEILLE SEIOSEOTl* 238 CSE lui.prou^«t pte . tait p»u, Merf.i.,.r et ce ,uil »».•>««• citons en 4»rt.e p,„,^*. A ce ..jet, chanoine Hicks : 1 Xi o^rPQsi*» à M. le M. Pépin, qne '""c.fr^i^t" vénéré, dit-il de lui, je n. pou™» -, s«.s ee que je suis ie dois d-étre ;jdi.e.,«e^u,lesjou,.je.^--'-; au Dieu bon Bt avunour et de reconn»is»nce .

t.t.unpau.^quinW.d^-^^^-'^Xjel ::„':raXr;:i^np.t„.un^d don dune bon.,e n,ere LéXir Die» M'avait Wt dire d'une san,te n,é^ "n-eJt pas asse. je devais dan, s. nombreuse ta- auiSt voulu un prèt„ Ble vieil- • dans sa .X pût^M laU consoconsolere miUe, un prêtre qui xnsUnts sesNœux dans ses derniers lesse l'assister deva. .ais elle ^Vn P|^ aTvaient être exaucés, cet enfant qui de^ complète réalisation-car voir la quand encore que diacre, prêtre, n'était Z être pan- Que Dieu bénisse ma d1 a rappela à lui. me valut la protection. f; mère. c'L eue qui vénérait. honorable du curé qu'elle jour ce eUe s'ouvrit un à " Sans m'en rien dire. -TROIS APnfeS MIL HUIT CE>T' QUAKASTE 239

d'avenir. M. Pépin ne lui l.niicr (1<; ses projets Mais quelques l.,nna pas de réponse immédiate. venais de servir la |.,urs après, un matin que je c'était liier, messe, je me le rappelle comme si dit:— Mon enfant, M. le curé m'appela à lui et me oui. M. le curé. ain.crais-tu à nllcr au collège ?-0h : nous sommes trop umi.s il n'y a pa.s à y songer, J'avouerai pauvTes.—Voudrais-tu faire un prêtre î cœur, sans id que je répondis oui. de tout mon

désir.—Eh bien ! mon ^voir si c'était bien là mon pn-parc t«-s effet-*, tu ..nfant. dis h t^i i.i-mv r,u-.-lI.>

ira-. Mil (M)ll(-gi'. mais je par- IMMïsai même i-a. h ivmercier. mère la ûtes jambes, pour porter k ma croyais bien la faire Ik,iiuc. nieureuHc nouvelle. Je du Iwnheur. dans riro, elle se mit h. pleurer. L'excès souvent par les une âme sensible, se traduit plus comme j'ignorais alors pleurs (lue par les ris. Mais mère.—Mon en- cela, je me mis à pleurer avec ma essuyant ses lames, fant, me dit-elle alors, en tu prieras bien tu aimera,s bi-aucoup ton protecteur, pourrais-je oublier cette le bon Dieu pour lui. Et bienfaits vicn- r.oommendation. quand de nouveaux devoir de la „.nt chaque jour nM.np.>s.>r lo doux

' !• "'onnaissanc 2S "^"•'^ sEro«™ï 240 csE

aimer, ne pas , vnns ne pas

Dieu ae prier le bon condition

donner 1. pto P»" oWur., c^t vou» ^ qui v'»' ""«"'' ••"' Hent.it., celui "/ W.it de VMu»^o. ;: brilUn.., .e .. Mon hi^ire. . ^„e „.in, '.»>^;^-;^t^qui ont reçu ae de beaneoup d'autre»,

,e, ™én,« eon- ,. p^titude, on ^^^^pareils sent Avec de ^„voir allécer les

a les années n y vigueur, ,, ^^rience. Mgr .ue la .eur passage, prou- ^^J^^^l^o ,^73. vicaire , le nommant Bourget. au ^^^ était encore utd vait combien il ocwuic ^^ autre, et le » . . r * sume=,,;^-Îp dud'une dignité fut cathédrale de honoraire ae la •1 A+oU créeoréé i.u«»"chanoine il était Mr>n<;eioTieur de W'RpS >nl. IiriT CENT QUARANTE -TROIS 241

d'or. C\..-.t aiii.si nrriviv U- jnur nu-inc (le ses voces maladie, que M^,T Bourget, retenu à l'évèché par la de prêtrise participa au cintiuantièmc anniversaire de son vénéral)le ami. qui fit la (%• fut Monseigneur de Saint-Boniface, présence de Mgr lecture de cette lettre, au

'• m'associe de grtind joy.uN qu'inattendu ... . les jubilations, r,,.ur, disait Mgr Bourget, à toutes émotions de ce " à touU-s les ovations, à toutes les pour tous "jour plein de .souvenirs pour vous, et " aimé, et qui vous ai- ceux cjui vous ont toujours pré- mont plus que jamai.s. Veuillez accepter la l'expression ^.•nte, quoique écrite à la hâte, comme de collège, " simple et naïve, d'un aticicn compagnon sincèrc- " d'un confrère affectionné, et d'un évêque en plus • ment dévoué. Afin de resserrer do plu» je vous adresse ci- l<;s liens qui nous uni.saent, et afin ' jointes des lettres de chanoine-honoraire, chanUnt que nous puis-sions terminer nos jours en pour les con- .nsenible l.-s cantiques du Seigneur,

•' ' tinuer pendant toute l'éternité. . .

1171. 1 /^ l->am:-Parltur, wlolir»- VIEILLE SEIGXErRIE 242 UNE Pépin, malgré et joyeuse ; M. La fêie fut édifiante ,vss,sté dun à la grand-„.ease, sa faiblesse, officia par quatre pre- sous-diacre, et ser^-i diacre et d'un discours Mg.- Taché fit le à BoucherviUe ; tZés de admirateur des vertus circonstance. Sincère I cœur pour être qu'à épancher son Popin. il n'eut M sacer- comment ce vétéran du bloquent; il mont^ ce gu.de as- frères en aix>stolat, doce modèle de ses jeunes gens, des pauv^ !:^'des âmes, ce père des a son pivtre toujours soumis des malheureux, ce et d- u- cinquante années chai-gees évêiue et porbvnt couron^ les dignités qm apostoliques, méritait V J ob- vénération dont d et.. 1 .Lent son vieil âge. la qu on j^u- des joui.««nces t.ls des honnem. et jet, seul lui. mais que D.eu U bien en désirer ixnn-

saurait accorder. . résidences la fête, tout^ les veille au soir de La I^^s brillamment illumméea du village avaient été leur pasteur, leur avaient exprimé à ^.issiL de et leur bonheur Lnnaissance. leurs souhaits, remplie^ se sacerdotale si bien ^ir une carrière le bien et avec fruit, pour prolonger heureusement presentereiit de Dieu." Bs lui âmes et la gloire Z piètres. don. cent trente-quatre en même temps, en leu, paroisselui offrirent, à Les jeunes re- de la APRts MIL HUIT CENT QtTARANTF. -TROIS 243

la Con- tour, un missel richement relié. Les sœurs de avec /iV'galion (le Notre-D-.me lui présentèrent, couronne de lfiu-8 vcpux (le fête, un prie-Dieu et une Viei^e; ^rran

vaîit :

r.i r.i,,. .!. notre Age, en «UcmUnt ool te heure. .i..iimrmmMH«lntcdoimMiro Cl , 11,.

I,. irH»«ll ilo. iMin i.lnBdévoiiAwrvIlMir,

i-iiMir : I .. i.iiip U> Miiilmlt que forme notre

.II. ni- |..iik-l' iii| '. Iii'unrox. pnv'pcTP

]), 1,1 mi.i- ..II, iruil ilii InlMMir ; -..l.ilri- .. " • ' - \ I ,

I.., !..

Aialil . ! ; Aliprrnd» n no» aincu drnfonl», ou trouver -MKTdl •!« I* vin — i.onhour. qui couronne t««i l'iicvenx bliui''

Ijifètwws termina par une séance draniati-nK-,

donné»' par les jeunes gens du village. triomphe Ce ri iiqii'iiitr lin nr tnt l'avant-demier de souf- du pieux vieillnil I fis autres années lui apporta le der- france s'écouler, i rt ''''• <'- f"* ''' -'' nier: celui dr la .....11 .1.1 jns«.'.

1 \ iMr f.K. de (•i ... ^^^"^ SEIGNEURIE 244 t-^•^ funèbre qu'y pr^baj^ et Voraison Son service des des paroissiens et la foule émue Fabre devant do manifestation éclatant, légers, furent une dont il jouissait l'estime ser-»;* >„ la 17 ianvier, un,„, auirc^«tre

prononcé cette HvKinthe Lëloge funèbre, « , pie« lep.-S.H. B.yn.ona. f.t a. tl p^^ ..nda et d-~lo.'r.t^n de reconnaissance ZZ. l«„»«on, au père de .a .e.^ «IvS dévoué d. »»^* """'" '" '° „!sL et au P^t.;. -°^ vertu sacerdotale."

de Boncher- . „ ^. 1- Suinte-Famille de cette «.us le «anc ril«, paroissiale _^rt pour lui. '«'""^'J';, Pépin ^^.^ans ,m tombeau «P^'" ^^^^^^e „Vonrfe«r Thon»« lévangile. ^^'»'^ Montréal et tùâi^ du cOt* de ""....a^h^^^^^Iralc de l^nom-re de la ,, Forain. Chanoine ^^^^^^ ^^^ Vi.ïï^ depuis t«»'^ Tu^de cette dite paroisse ^'^^ ^^^e soixante-quinM ^r ieeUe. dans >» t-i-^e ^-^"'"^ Télé ^^^Si Pterre- Kta.cnt me«sire%Tr^ ans et huit mois. P^^ . je Québec. rer^-ille-premierministredeaPro-e^^^^

-Vrc:*x:fe^:rrrd"jr^^ r.Tul'ies^uLre heures delap^-^^^ «..deMon.^" de boU«.U pr*tr«.) (Suivent le» BigoBl^ IV

ŒUVRES PRINCIPALES

DE M. LE CHANOINE LUSSIER

A BOUCHERVILLE.

mZ-moire Trois Uiu importants perpétueront la curé-aRsistant, du séjour «le M. Lussier, à titre de construction de la cha- dans «a paroisse natale : la Vn^né^liction d'im pelle du Sacré-Cœur de Jésus, la chcmiu nouveau cimetière et celle des station» du

ih cn)ix (ju'il y érigea Avec l'assentiment des marguillicra. il choisit dont la pr^.^ llterre même où ils reposent, méd^- indulgences gagnées en .epos de leur âme les pnnc.pales de la pas quatorze scènes tanl sur les pe^nn.s IdeNotlsei^eur. C-t IK.ue les chercher quelque -sola*'-'^^^ en deuil, vont mémoh. de leurs chers defaote. restant fidèles à la meilleures de ce pèk- Que d'àmes sont revenues les so.i. d été. tombes '. Quand, rinage à travers les homme en deaU. ver. le village un r voit deseemlre ceux qui dorment au^^^ : venant de prier ^ur homme comprend mieux dire : cet tière on peut se mieux Jésus ^u - ^palant Vét^mité. aime q chos et le néant des Lnt,'sait mieux la brièveté pas v le a fait un grand - vie. Et celui-là ae la ét^r connaissance de 1 avancé da,. la ciel qui s'est du et dans le mépns :^ dans l'amour de Jésus

inonde. .

cUpclle du S^rêOur construotio. .le 1» La tr.vau. sep..».b» lST6,et les ,„t oom^eo* le U ans. durèrent près de deux i Bouchervme, c»n- n y .vL depuis lo.gt«u,p, viU,^ de notre Prov.ncc, „„ aL la plup»* des ANTE-TROIS 247 APRfeS MIL HCIT CENT QC AU

de rrpo.oir une OU deux petites chap.-lk-.s servant Saint- Sacrement. L'une dans les prwessions du Mont-Cannel, Mlle I»uiHe Boucher de cinq mois qui suivi- tenu lieu d'église pendant les

rent l'incendie de 1843 \

Notro- ,!,. M.,niiMmb«rt. qui avait pour ntiioiir riniiiit de rantil un iiuili«)ii ,!.• tout & oM* dr «« J,«Hx.iliinH Iw. iirotcw«•< imtrfllon — tOTnmll là. et cllo ne t>«ii«»lt rltli-e. Ce fuKlimi: ''"'"' '»'• l">incn»<- (-on- <ï"".''.'r..'.'."i'..'.'.

.•. et iili)r><

,|,i*»l€!hoi.l. ;,lrpoarton- IniiKtuUI"*- '" r In iiiurl nvw calnic ,1 voir, elle lui ti'm. une nléee .^lail iill«" 1» "''

, !"«» „ . "«'en'eKt t"' au «il», ikv . • ' 1 iiite. - .le «ni»»

. . . ,,... .11 l.f.iul.

le . < l.lirir . I)len^iinip«-. iral-jt l>elle Anie. IkIk- . lullt a Dieu «a M pi.niil rcux qui avalent été i

de wle et ' . rfipli'* d'ieuvreu

M't Ali»." ' ' d« Mnnti

VOtl'l. telle» •-'' ,. rtetnol^elln. ftalt v Mil. '- riiiliM • levé depui» Mlmurlen ) 1 lie u fanilltv. Ion- liunj. Il y > I SEiaSECRIB 248 ^NE vraiLLE dernière tomber en ruine U M. Lussier voyant élever de l'occasion pour en de ces chapelles, profite que l'ancenne. se- servant au même usage une qui, du un monument à la gloxre rait en même temps encouragement efficace a la Cœur de Jésus et un implanter dans sa paro^- dévotion, qu'il voulait de donner à >otre-bei- Ce prêtre zélé étoit heureux permanent de sa reconnais- gneur un témoigiaage avaient enfance et sa jeunesse sance, là même où son lui bienfaits. Sa fox ne ^p»-ouvé ses plus signalés des pro- de la réaUsation permettait pa« de douter condi- aurait rempU les messes de Jésus, dès qu'il a la divin Cœur. H sava.tqu tions exigées par son MargueriU-Marie. Notre-Se.gneur bienheureuse une révélation: "que toj promit un jour, dans ne pé- dévoués à son Sacre-Coeur ceux qui seraient

et lui. son épouse P'"^'"*?. emme- ••le tuèrent, °%„ ^ «^ure, fat .. Caroline échappée au pSutiellement, M. d. ."'^".fj^^,^"ayant captivité. L "="'^°"*r^^,''„_ laoheU des "née en .o^n.ame^«»^^^f-^^^^^ n ^ontizambert fut touche de ^^^ ^ -barbares et 1» « bienfaiteur lépouBa." De- '-'^""^^^"'«e^et catholique. "Lorsqu-eUe fut grande jj^^e-Louise et Marie- vie cinq mics durant toute leur longue °^'ï.'i^;";:™r;.fi-nt™»"*«"' mourut Anne ne se ^".'"^'LrTiUe. Une de leurs sœurB lédiflcationdesctoyensdeBonch^rvU. ^^^_^ ^^^ Charlotte^ ^^pV1^érurïï:=-î^eCucherdelaBroqueHe..ra«i.p*~

de Mgr Taché. Qr.VUWTE-TROIS 249 APRÈS MIL HUIT CENT

«k il est la source riraient jamais, et que. comme répandrait avec aban- toutes les bénédictions, il les serait posée l'image de dance dan» U^us les lieux où honorée et être aimée et ; eut aimable Cœur pour y divisées, réunirait les familles que. par ce moyen, il seraient en quelque néces- et protégerait celles qui

" réalisation de telles Obtenir po.ir un-- i,Hiui.-,.,c la plus inappréciable des promesses, c'est lui faire le de toute la foi que dons. Et nous croyons, de Jésus-Christ, que nous avons dans les paroles plaisance, de- &>ucherville est pour Lui un lieu part ; lamour est l'objet, de la parts viennent do toutes le nombreux pèlerins et se consacrer à manifester publiquement leur foi la promesse du Sacré- Lui, nous croyons

préserver ses parois- pn^posait avant tout de chré- affligent presque tous les siens des maux, qui Notre- .t c.mt.-e lesquels tiens de nos jours derniers temps, Us Seigneur a révélé, dans ces comprit qu'elle est le re- trésors de son Cœur. Il qui n.ngent toutes les mède efficace aux plaies dévotion nécessaire k nos classes de la société, la à notre sensualisme, à misères à notre indifférence, profamitions. D'ailleurs, en nos impiétés, à nos il ne faisait qu en- propageant ainsi cett« dévotion, qui la répand, depuis trer dans le mouvement mer^•eilleuse rapidité. plusieurs années, avec une secondé dans son œuvre. Il fut généreusement veuve, Mme Louis Jodoin. La charité d'une pieuse emplacement où s'élève la chapelle, lui offrit le vaste et elle joignit à ce don à l'extrémité est du village ; grand pi«sti-e^ Elle eut un la somme de cinq cents nombre d'imitateurs. imposée; l'œuvre Aucune souscription ne fut de la cotisation volontaire entière a été le produit de paroisse: c'était une œuvre d;s fidèles de la la charité indiquera chacun charité; on laissa la prendre. part qu'il devait y assuré des généreuses Loi-sque M. Lussier se fut soUicita de l'évêque dispositions des paroissiens il QUARANTE-TROIS 251 APR?;'; MU, HUIT CENT

commencer les tra- do Montréal, l'.iutorisjition de sa demande par la vaux. Mgr Bourget répondit à l.ttrc suivante :

Monsieur.

de ïl. le Curé. Je vous permets, de l'agrément au lieu jugé le

de juhil^'.

Je suis bien sincèrement. Monsieur, serviteur. Votre très huml>le et obéissant

" Montréal." f la., Év. do

ptrede M ! E. LcssiER. " Bouchcrvillc."

donc accorda, plu- La permis-sion de bAtir étant aussitôt un sieurs rlames de la paroisse formèrent d'un bazar, pour quêter . >.nité, prmr Torganisatioti SEIGNEURIE 252 tTNE VIEILLE

toutes les familles la à domicUe et exciter dans Sacré-Coeur ». Leur dé- charité en l'honneur du de succès. vouement fut admirable et couronné fut chargé de tracer Le R. P. Michaud, C S. V., d'habiles ouvrière le mirent le plan de la chapelle : fidèlement à exécution. eut lieu le La bénédiction de la première pierre Croteau. directeur 10 septembre, 1876. M. l'abbé assisté des RR. du collège de Varennes, officia, Valois; M. Alexis MM. F.-X. Bourbonnais et M. circonstance. Pelletier prêcha le sermon de est élégant, Dans sa simplicité, ce petit édifice décorations, dont M. le surtout depuis les nouvelles murs et sa voûte. curé Primeau a fait revêtir ses pieds de longueur et 25 11 mesure dans œuvre 60 un petit en brique ; de largeur. Les murs sont s'élève à une %-ing- clocher surmonte la façade et faîtage. La voûte taine de pieds au-dessus du

Sainte- par les dame« de raa»d.Uonde >« 1 Le bazar fut organi^ F.-X. «"'«'^ FamUle- Mesdames Narcisse Larrivée. ,3^°"^ Octave M^lot Henri Jodoin. Louis Xonnandln. Toussaint^f^"-^^^^^,Benard, Constant 1-^ Nicolas Hoglcn^n. veuve Laforce. Re^i th.m>n. Alphonse Cannel. Etienne N^^^'iL L^ÙÏ Lacoste. LamoureuxPa^ Lu^e^Alêidas Renaud. Alfred Huet. Ferdinand Racicot. Lou.s Luss.er. G^rt «S vtnnet. Napoléon Dulude. Louis Azarie Messier, Jo«.ph Wnari ToussaTnt vigneau. Louis Jette. Uilumiere. Narc«e Dalpé, lav^at. veuve Louis Sicotte. tincry Daigneau. Adolphe Dulude, FrançoU Audct. Joseph QUTRANTE-TROIS APRfeS MH. Ht'IT CKST 253

côtés, qu'un plafond uni, à ..•est d'alxn-d, «l.-s d.iix au milieu, elle s'élève en angle droit avec les murs ; rangées de colonnes qui plein cintre entre les deux sujets symboliques ont la soutiennent. Quelques y deux autels latéraux sont - été peints k fresque. Les saint Joachim, et on a dédiés à sainte Anne et à d'eux la statue de respectivement placé sur chacun Sacré-Cœur surmonte le ces deux saints. Celle du natu- est presque de grandeur maltrc-autcl ; elle de l'autel, l'élévation et la forme relle ; sa pose sur faciles et du meilleur effet, l'autel lui-mfune, rendent de la Congiégation. les parures .lu'y font les sœurs pour les pèleri- aux jours des grandes solennités et nages du mois de juin.

Lussier vint de juillet 1878. M. le chanoine ,, Le 2 de M. le curé, Montréal, sur la délicate invitation la première messe. bénir la chapelle et y célébrer

P. S. S., con- Ce jour-là même, le B. M. Picard. sanctuaire les duisait en pèlerinage au nouveau était le direc- PetiUs Servante» des pauvret, dont il par larjuelle Mgr teur. Nous citons la lettre autorisé, parce l'évéque de Montréal l'y «tvait une approbation, qu'elle ne renferme pas seulement piderinages et mais un encouragement donné à ces 254 USE VIEIIXE SEIGN-EURIE

voir se répandre de plus le désir de Sa Grandeur, de en plus la dévotion au Sacré-Cœur. " Montréal, 22 juin 1878. Monsieur, pèlerinage en "J'autorise bien volontiers ce que vous devez l'honneur du Sacré-Cœur de Jésu.s, des pauvres entreprendre avec les petites servantes du Saint-Nom de Marie. et très ado- " Propager la dévotion au très saint œuvre qui mérite rable Cœur de Jésus, c'est une et l'approbation très certainement l'encoumgement sincèrement d'un évoque. Aussi, je vous félicite Sacré-Cœur dinauguror cette ère de pèlerinages au les pai-oissiens

il. E. PiCABD, P. S. S. APRte MIL HUIT CENT QUARANTE-TROH

Le souvenir de ce premier pèlerinage demeui-era : lis Petites Servantes des pauvres ajoiftèrent à leurs adorations et à leurs prières, le don précieux de la

'.fntue du Sacré-Cœur, dont nous avons parlé plus

lUt Elle témoignera longtemps de leur foi et do

iir générosité.

Depui» ce jour, un grand nombre d'autres pèleri-

t

1 l'-gfttions de Montréal s'y rendirent en corps, plu-

•ui-s maisons d'éducation y conduisent leurs

'•ves chaf{uc année, dans le mois de juin; des

tidèles nombreux viennent des paroisses environ- mtos, ranimer leur ferveur dans ce sanctuaire et

• lliciter les faveurs du Cœur de Jésus. Honneur, l'iorations, gloire y sont rendus au Sacré-Cœur;

i'-nfaits et Wnédictions à ses dévots serviteurs.

23 V

RESTAURATION DE L'ÉGLISR

Le 4 janvier 1877, le R. M. Lussier était apix-l àlevêchéde Montréal, et le R M. Joachim Pri nieau, quittant sa paroisse de Saint-Patrice cl.

Sherrington, venait le remplacer à Boucherville.

L'esprit d'initiative, les talents en administration

et les vertus saciTilotalo .iu ii.>uv.;iu curé étaient lavait devancé dans sa déjà connus ; sa réputation

paroisse.

Connaître les ressources et les obliyaiiun^ i\r la

fabi-ique, les dispositions des paroissiens, les œuvi.-

à entreprendre ou à paraoh' \ -r. fut \>nm lui l'aftaire de quelques jours. On sentit dès lors que sa main temporelles et allait diriger sûrement les affaires ; son l'on ne reconnut pas moins, dans l'exercice de

ministère, le zèle d'un vi-ai curé, une direction

spirituelle aussi éclairée que douce et charitable. •25t APRks MIL HUIT CENT Ql'ARAMlTUwls

cepenaant; Sa .loucour ne fut pas sans fermeté tol.irance des abus. Au .11.; n'alla jamais jusqu'à la sacrifient volontiers ,iH.,u.' a.' (l.-plaire à ceux «lui ou à leur gain, il 1,. l)i.-n des âmes à leurs plaisirs tant qu'il r.^prima leur influence et fit disparaître, respect qu'il in«- put, t^rtites les causes du mal. Au l'estime de tous le» pim d'alKnd, se joit,nriit bientôt honnêtes paroissiens. U-rminer le» Un de fes premiers soins fut de et de d.^coraticms de la chapelle du Sftcré-Oeur, Il les restaurer entièrenient l'intérieur de l'égli.se. voyons acheva l'une et l'autre t«;lles que nous les aujourd'hui.

.11.' vr],nae sur les fonde- L'éfîli.se e.st .1. pi. n. , préservés, ments de celle .le 1801, suffi.samment l'incendie de ainsi qu'une bonne partie des murs, de construction. A l^^.•î, pair supporter la nouvelle r.ii.arfiuable, si ce n'.st . de 1 \térieur. elle n'a rien de forme, c.tte aimable simplicit*'- et anti.piité tant nous dfv.inio ]H.iir n..us pr.sf|He histtirique. retrouver dans le» 1, ,1 h!. habitués k la du 8aint- vi.ill.-s églis.s qui s'élèvent sur les bonis

-u'cicn a 8»« liantes. Il fu.a „>.,..- . ., -:,. et do celles l'Hrlant de l'égli-se de la Longue-Pointe 268 trKE VIEILLE SEIGNEURIE

nombre est celle de qui lui ressemblent.—et de ce Notes de Boucherville,—un touriste dit dans ses mais nulle voyage: "j'en ai admiré bien d'autres, impre^ion." n'a pi-oduit en moi une plus religieuse aigu Ces murs modostoment élevée sous le long toit tout entier en qu'ils supportent, ce portail presque clocher. svelt«. face pyramidale, surmonté de son des fidè- unique comme le Dieu du temple et la foi prier, tout cet ensem- les qui s'y rassemblent pour national, pré- ble a quelque chose de religieux et de monuments, cher cieux pour nous comme de vieux comme nos anciens souvenirs. La Bretagne, dit-on, modèles presque toutes 1. s nous en a fourni les ; bâties sur ce plan. églises de nos paroisses ont été sont pas seu- Nous serions tentés de dire qu'elles ne plus cana- lement plus champêtres, plus bretonnes, ont même un diennes que les autres, mais qu'elles d'imagination air plus catholique. Sans beaucoup cette rai.son. on pourrait peut-être ajouter que. pour notre imitateur en le protesUintisme. si souvent genre. Personn- architecture, n'a jamais imité ce même sans la croix ne peut s'y tromper, en effet, et sur leur pinacle, le voya- «lu'elles portent fièrement reconntdtrait des égUses de geur le plus étranger y

notro culte. 25Ô APUks MU, mil CKNT QtTARANTE-TROtS

Bouchcrvillc est tout k A l'intérieur, l'église de pas été prodi- fait jolie. Les décoration» n'ont distribuées avec goût et portent guées ; elles sont au recueillement. ne serait Définir le caractère de son architecture églises de le grand nombre des pas facile ; comme être celui notre pays, .son genre particulier semble archi- de n'en avoir pas. On dirait que cci-tains ébauché, tectes ne sont satisfaits, qu'après avoir genres dans un même édifice, les traits de tous les connus et imaginés. divers Pourtant, en dépit de ce mélange cl'ordres l'église plait par ses ..•t de plusieurs irrégularités, l'ensemble. Elle a déUiils et le caractère pieux de intérim du assez plu à M. I^ndry, rédacteur par " l'inté- en 1882 : ' •nadUn, pour lui faire écrire. A de Boucher- rieur, c'est un vrai bijou que l'égli.sc

ville." largeur de Sa langueur est de 150 pieds, sur une pied est sur- tio U nef forme une croix, dont le l'orgue monté d'un jubé aiwez grand pour c-s

-. .ut destinées aux élèves du couvent. l'épltre, est dédié à LauUl lat«''ral, du cAU^ «le et t<»ut auprès, est placé© saitint Louis de Gonzague ; 260 UNE VIEILLE SEIGSEVRIE

l'autre autel la statue de Notre-Dame de Pitié. A dont latéral est attaché un des plus riches privilèges Notre-Dame de jouisse cette église : l'affiliation à encadré et Lorette. On peut en lire le diplôme, en 1871, suspendu à côté de l'aut^-l. Il a été obtenu la signature par M. le chanoine Lussier, et porte permet k du cardinal Antonelli. Cette affiliation requises, de tous ceux qui remplissent les conditions gagnent gagner toutes les faveurs spirituelles que maison d.- la ceux qui visitent, à Lorette, la sainte mère de Notre-Seigneur. avec Le maître-autel est en bois doré, sculpté ornementation d'arabesques. Il est relativement voit un magnifique crucifix petit et élégant ; on y Louis-Hippolyte en ivoire, apporté de Rome par sir l'église Lafontaine, et donné pai- ce grand patriote à de sa recon- de sa paroisse natale, en témoignage naissance et de sa foi. jusqu'à Au-dessus de l'autel appamît, s'élevant sombre, où l'on l'abside, un grand tableau un peu lourds, les reconnaît, à travers des tons opaques et personnages de la Sainte-Famille. chœur, et Deux baies ont été pratiquées sur le dans le sanctuaire, leui-s vitraux coloriés produiJsent jeux de lumière les sous les rayons du soleU, les QUABAVTK-TROIS 2Gl \lM;i> Mil. M I NT

a peint, en c.ukuis plus variés. Dans l'un, lartiste ScUvaUrr mundi ; voyantes, Notre-Seigneur : Je^m avec l'inscription : dans l'autre, la sainte Vierge vitraux et deux niches pra- A ve Maria. Entre les de la et portant les statues ticiuées dans les nmrs, Josi-pli, pendent k la mu- sainte Vierge et de saint Jésus le premier de raille deux autres tableaux, Pierre aux liens, bien cnicifié, le second de s.iint surU>ut le dernier, pour faits, l'un et l'autre, mais que la l'a.lmirati.m des connaisseur» , xcitcr autant

piété des fidèles.

clueur sont décorés Les Iwiscries et les murs du représentAut et mé.laillons, ,i,. queUpies bas-ndiefs répiscopat les .sju.Vk.Ics d.- l.s armes pontificales,

...,(•... Miirtsallé^ronilUes. ,,, ,,,„.1,,,„..

princiiml décor Huit grau.... Mnu... forment le placées à nef. Elles sont ,l.s deux cr.t.-s d.. la ..m n.ut l- .1. la wniicl..'. /.::ale distance au la. au mur et supportées ,,„,.. 1. la voûU-, ad.^isées saint Pierre et de par des culs-de-lampe. C^Hc de Tune et l'atitre près H.vint Pa,d se font face, placées ànnU-, viennent à U d.s angles du transept A saint François d'A«i*. suite, cell.. de saint Louis, de aussi face à le-. de sainte Pl.ilomène, faisant 262 UNE VlEaLE SEIGNEURIE

saint Benoît et s^nte à-vis : saint Charles BoiTomée. Thérèse. Une rosace représente en très-lias-reliefs, au som- d'anges une met de la voûte, trois cœurs entoures ; de la autre porte les symboles des trois Personnes auréole d'or, très sainte Trinité, lançant, dans une autres des gerbes de rayons lumineux. Quelques peints de reliefs dorés, croix, anges, cœui-s, étoiles, diverses couleurs sur un fond d'azur, complètent l'or- nementation de la voûte. attire Parmi ces peintures décoratives, l'une d'elles valeur particulièrement l'attention, moins par sa c'est un artistique, que par le sujet qu'elle retrace : milieu hommage à la Vierge, Étoile de ki mer. Au une des vagues soulevées par un vent de tempête, sombre barque légère, perdue dans le lointain d'un Sur le horizon, semble sur le point de naufrager. tranquille rivage, une ci-oix se dresse dans un jour comme et radieux. Le cœur de Marie y brille les naufragés l'étoile des cieux, et en le voyant de guident leur barque vers cette croix, port salut durant les L'église, fermée aux exercices du culte fut quelques semaines que dura cette restauration, Laflèche rouverte le 26 novembre 1879, jour où Mgr QUARAKTE-TROIS 263 APRfeS MIL HUIT CENT du chemin de croix. l.aiL l.s stations nouvelles don de quelque Chacune de ces stations est le comptent parmi les plus famille pieuse, et elles \ U-h poi-sonnages lH.aux ornements de l'éçlise représentés avec u..e smcer.té .\o la Pas.sion v sont remettant devant les .ra8p.K:t qui touche l'âme, en scènes émouvantes veux, sous de vives couleurs, les

(les souffrances dii Sauveur. compU-tc-, l.> ï'.»ncWi- Vprè» cette restauration magnificence raison

M .'ncs évangéliqucs.

r.lt Prt«>nt : c. ,1, . (..„>ill«. qui on ont ^ "J^P'*"'*^^^" T., lf«»ntr««.»ux fan' . Vi.„. pt Jodoln: I.l*"»»"- ' "• .miirU«.i. : ; , , , ..urdolaVJIIc.tnlIon»»""'

24 264 UNE VIEILLE SEIGNECRIE

A l'opposite de la porte d'entrée, est un aut. i d'un dédié à saint Jean-Baptiste; il est surmonté

tableau, représentant, dans son humble vérité, le baptême de Notre-Seigneur. Faites mouvoir cette l^re poulie, près de la jusqu'à la voût-- fenêtre, à gauche : voilà que monte baptismau le voile ouvré qui recou\Te les fonts

C'est toujours ime agréable surprise d'apercevoir soudain, porté sur un élégant piédestal et sur un faisceau de colonnettes, ce grand vase étincelant de dorure, aux bords recourbés en volutes, ou délica- le cou- tement ciselé en forme de dentelle, et dont les vercle hémisphérique porte à son sommet

statues, sculptées sur bois, de Notre-Seigneur et de son divin Précurseur lui conférant le baptême. Au moyen d'une poignée d'ivoire, on fait glisser sous ce couvercle sur deux lames d'acier, et l'on a vases les yeux un bassin en marbre et les autre servant aux cérémonies baptismales. Le pourtom- de l'abside porte, à fresque, huit

sujets relatifs à la vie de Jésus-Christ Ce sont les voie îc plus jolis spécimens du «pinceau de ilM. La Beaulieu. Peints d'après des photographies, que M.

ils le mé- le curé avait apportées de Jérusalem, ont copie. qui ont rite d'une grande fidélité de Ceux APRfeS Ma HUIT CENT QUARANTE-TROIS 265

payagcs eux-mêmes, -,1 lo U,nl.ci:r dv vuir les y ressemblance qui étonne. Un artiste, i rouvent une matière à juge en peinture, y trouverait peut-être critiquerait les transitions heur- (les restrictions ; il et les contours ne tas fin dessin, dont les couleurs circuler permettent pas assez à la vie et à l'air d'y de pinceau lil.nment. Il désirerait moins de coups qui jamais hasanL-s et une touche plus légère. Mais

a pu satisfaire des désirs d'artistes ? voiitc iic En dépit de ces exigences supposées, la Uptistère n'en de- laisse pas d'étn; élégante, et le chef-d'œuvre du mi urc pas moins le mo»ièle et le genre en Canada. VI

LES ASSOCIATIONS PIEUSES.

du Saci^ Nous venons de parler de la chapelle dco plaçons immédiatement, en tête Cœur ; nous la Ligue du Cœur associations pieuses de la paroisse, dont l'établissement n'a de Jésm pour les hommes, manifestation de la piété env. été qu'une éclatante pemit de faire Notre-Seigneur. que cette chapelle

tieurir à Boucherville une branche spé- La Ligue du Cœur de Jésus est prière. Fondée en Canada,U ciale do fApostolat de la Hamon, S. J.. elle compte y a cinq ans, par le R P. membres. aujourd'hui des milliers de maintenir l'esprit catho- Le but de la Ligue est de par les hommes, de combat- lique dans les familles l'intempérance. Pour attein- tre le blasphème et promettent: V. de commu- dre ce but, les associés QVARANTE-TROIS 2G7 APRks Mil. HUIT CEVT

dans les l'an : à PJUiues, ,„.., au ...,.u.. .,u.an: fois janvier. 2° De ne p.w ,„.,i.s d.- juin, noveuibn, et bla-sphémer. 3» De ne l,la.sphéiner et d'empêcher de prn- >. Entre antres p,« aller l«ire aux auberges chame," et offrir, le matin, nu Cœur de Jésus. en 1880. à la Ivi Ligue fut établie à Boucherville

II. P. Hamon. Deux suite dune retraite pn'clR.,' par le première centcinquanU- homm.s Hi-nrolèront.dès la Us fai- réception, sou» le dra[)eau du Sacré-Cœur. Montréal, lors de la saient partie des ligues-unies de Leur petit grande démonstration du 29 juin 1888. en tt-te, Uuill<.n pnnait place, fanfare et bannière prœcssion k la suite dnn.s l.-s rangs de limmense triomphalement portée ,1.. la sUtuc du Sacré-Cœur, Pierre. .1.1 Oesù à la cathédrale Saint-

i/aI-OSTOLAT de l.\ PBifcBE.

il a, à Bou- Outiv 1.1 Ligue pour les hommes, y l'honneur

I Vanuel de la Ligue. 268 USE VIEILLE SEIGXErRIE

insigne, une iiiia<ï<- cale; Que votre règne arrive; pour une étoffe du divin Cœur " peinte ou brodée sur de l'œuvrt-. blanche ou rouge," portant avec la devise ancienne devise de inscrite autour de limage, cette Une ! le Cœur de Jésus est là! Marseille : Arrête quarantaines est indulgence de sept ans et sept ou adora- accordée à ceux qui, dans les processions cette image tions publiques, portent ostensiblement

sur la poitrine *. troi« On peut être de l'Apostolat de la prière à exerce ce qui degrés diff^irents. Dans le premier, on prière, c'est a été appelé " la prière d'.iction." Cette contrariétés l'offrande de toutes les actions, peines, intentions du Cœur et souffrances de la journée, aux de l'Apos- de Jésus. Elle est la pratique essentielle première pra- tolat Le second degré ajoute à cette d'une dizaine du tique la récitation quotidienne souverain pontife rosaire, pour la conservation du l'Apostolat Le troisième et aux autres intentions de la commu- degré enfin, a pour princiimle pratique mensuelle. Liguer nion réparatrice, hebdomodaire ou le règne des âmes pieuses, afin d'étendre par elles de la du Cœur de Jésus, c'est la fin de l'Apostolat Prière dans ses trois degrés.

pour_188fc 1 Œuvrt du Sacri

pour les Cet Apo8U)lat, de même que la Ligue à hommes, a son conseil de régie. Il se compose, Norman- Boucherville, de la présidente, Mme Louis

vice-présidente, Mme Charles Guimond ; din ; d'une sécrétai re-trésorière, Mlles .1 une assistante et d'une Desrochers de quatorze Marie Jodoin et Augustine ; l'œuvre. latrices, chargées de la propagation de

LA CONOBÉOATION DES HOMMES.

soua Ni.us vivons que cette congrégation existait, l'origine de la l- patronage de la sainte Vierge, dès ses exercices iroiss*'. Il semble néanmoins, que car dans son it été interrompus pour un temps; •J^mmrf. pour la viêite épvtcojxde, en 1836, le E'

M. Hudon n'en fait aucune mention. "Il y ' " éUldits autrefois, dit-il, plusieurs confréries, ou

• le Rosaire, l'Adora- ou rlemandées : le Sarré-Our, la sainte " tion perpétuelle du Saint-Sacrement et

LA CONGRÉGATION DES ENFANTS DE MARIE.

qu'est due C'est encore au zèle du R. M. Lussier centaine la fondation de cette congrégation. Une

de jeunes filles y sont agrégées. supérieure Elle est dirigée par la révérende Mère du couvent, qui continue par ce moyen d'exercer .'^i élèves. Orner religieuse influence sur les anciennes jours de fête l'autel de la sainte Vierge, aux grands mai, est un des et pour les exercices du mois de de ceux devoirs des congréganistes de Marie; un émulation. qu'elles remplissent avec une édifiante

1,A s VTNTE-FAMILLE.

de N.-D. de Après la coufrerie du Saint-Rosaire Guybert de la Victoire, instituée des l'an-ivée de M. ancienne asso- la Saudmys à BoucherviUe, la plus Elle ciation religieuse est ceUe delà Sainte-FamiUe. temps que la fut érigée sous ce vocable en même de famiUe. paroisse. C'est la confrérie des mères présidente, de deux Son conseil se compose d'une Elle n'a pas assistantes et de deux conseillères. TROIS 271 Ai'l!!,-^ Mil. m Il (TST QtTARAKTE-

en 18:î(;, voyons- toujours été également dorissantc ; Hudon, nous encore dans le Ménwire du R. M. partie. trente personnes seulement en faisaient jusqu'à la Depuis le dimanche de la Sainte-Famille quinze joura, Toussaint, elles se réuniasaient tous les ,

ous la présidence du curé. mères, Le R. M. Pépin, plein de cette idée, que les doivent j«)ur élever chrétiennement leurs enfants, de la Sainte- tre pieuses. ) li \.i l'association lui Famille, la rétablit dans sa ferveur première, aujourd'hui. donna la vigueur qui l'anime encore Ajout

cha

DEUX MOXrMKXTS

•' t wiuo ego poitcr* " CreMMD Uiade receni.

HoRAOX (Eitifi monumentum.)

I

LA STATUE DE MESSIRE ANTOINE OmOUARD.

d'un grand Élever un monument à la mémoire rendre hommage à l.onuuo, ce n'est pas seulement lui un acte de recon- s. H vertus et accomplir envers de encore le plus puissant moyen naissance ; c'est ne se contente pas. lui susciter des imitateurs. On en l'honneur

sur le socle ; illustre citoyen, d'y graver son nom pour faire l'histoire la parole et la plume s'unissent de son monument, on déroule, de cet homme ; à cf>U des vertus et aux yeux de la multitude 1. «nMcau résulte, don» les d.H hauts faits de sa vi. la gloire ainsi c.ui^, une généreuse émulation ;

d'autres gloires : connue et récompensée engendre de celui dont on on est tout prêt à être l'imitateur

est l'admirateur. et Céaar César pleure devant le buste d'Alexandre, et de Pharaalo. devient le vainqueur des Oaules ^"^ VIEILLE REIGNEUBIE 276 pas ?• pourquoi ne le ferais-je .. ont fait, Ce qu'ils v.ed^ Monique, en lisant la dit le fils do saint. le grand Dieu, et ce fils devant grands serviteurs de Ausustin. saint ^ i. ^n„„ Mgr Tachéjaconte^ La vénérable n.ère de apostoliques ^e/-^-^^'/^^ enfant les courses sa^nfi^s ^u le tableau des présent, à ses yeux cœur du Missionnaire jésuite, et le votx du sa^^nfice.g^---««*J^^ à son tour au désir s'ouvre son d:un numun^. selon éloquente con.^ celU et ri jktH to roui, a smvre, expression, lui indique couronne de a son Marquette, et le Nord-Ouest nombreuses années et d'un S^^^^^^ ;^^!^^,,^^,de Unésis grand cœur. 1 effet Tel est, dans un leçon de lexemple. tible tous Boucherv-illois Voffr.rentà Cette leçon, les 1879. en éngeant - concitoyens, le 19 août leurs etdadxnxm de reconnaissance statue, acte solennel enfant, de d'un des plus illustres tion en l'honneur Girouard fondateur "paroisse: n^essire Antoine des anciens Saint-Hyacinthe. Trois du collège de du rponument. fin.nt. en face élèves de ce collège peux fon- et des vertus du l'histoire des œuvres

dateur. consacrait de pré- Ce"jour-là aussi, BoucherviUe DEUX MOXUMENT8 277 cieux souvenirs historiques. Dans le sol où gisent encore les derniers restes des fondations de la cha- pelle de 1668, on planta une croix portant les noms glorieux de Pierre Boucher, de Marguerite Bourgeois

et de Jacques Marquette. Et devant ce second monument, Mgr l'archevêque de Saint- Boniface,

r.Kprima les sentiments qu'inspiraient à son noble

cfpur, ces trois noms inscrits sur une même croix.

I.,a fête eut lieu le dimanche après-midi.

• On avait élevé, en face de l'église, une cstrmlc,

où l'on voj'ait, assis sur des fauteuils, Sa Gran- deur Mgr Taché, Mgr Raymond, le R. M. Lavignc, supérieur du séminaire do Montréal, le R. M. Xantel, supérieur du petit séminaire de Sainte-

Thérèse, le K. P. Lefioch, O. M. I., les RR. MM.

(Jravel et Trudfl, anciens curés, M. Alexandre

Lacoste, bâtonnier du barreau de Montréal, M. lo Dr Desmartcau et plusieurs autres. Autour do

l'catradc se pressait un cercle nombreux de mem- " bres du clergé et de citoyens marquants '. La paroisse de Bouchervillc était en fôtc et en pas portait les joyeuses parures. Eh î n'avait-cUe ses gloires raison de l'être ? Pour faire l'éloge do

apttMttir, lo « mxU ttJ». I Compto-iwrii» de I» Mintrtt pn Un VIEILLE SElGNECmE 278 X:>-E à l.n.bre de ^^ voy^t-elle pas réunies, passées, ne glmres du preent^ Lher, ses plus belles plv» q- M. Girouard est La statue du R- un piédestal on . 11. • plie repose sur

en i^^ pierre, ^'^^^ ,„ ^«es^l. feur une de jeunes érables, Vinscription suivante: est gravée

\N-TOI>K GIROUAUD. n* i Bouchcrvlllc 1762, le 7 octobre FOSDATEl-R DV COU.F..IE de ISU : Silvr-HY/kCiSTHE. en décédé lo 3 août 183*- Je reproduit l'attitude modesi. Le statuai., a d..ouv. dans sesj^t^-^^ V.^.ble prêtre; on rayonne comme ,ue ehosequi ^^^l^^^^^ parle eneore U ^'•^^-''^^^-''Z^^::^,.. -pp^^^^^^^rt^c^SordridoueL retrouvent ^"P^^f^ Vonteomiu lui entin. lèvres. Cc'estest Im qui effleure ses dans le sourire

r-rlcra de .. Et «««nd on ^^^f^^^ pe^o^ un des principaux M. Girouard est deBoueberville..uenous^^^^^^^^^^ Ici notre faire connaître. DET7X MONCMEXTS 279

mieux que aticiiji: nous n'avons qu'à citer. Bien Rjiy- nous ne saurions le faire, Mgr Joseph-Sabin l'élève niond redira l'histoire de celui dont il a été et Il tout pl«-in de siiic/'rité . t le coopératenr. y a nf)n<;a en cette Iinmédintenieiit avant lui, M. le Dr Desmarteau

au-isi délicat qu'é- .lit ewiniss/',

,. pi.Hlni-^oii-, a peu près textuellement.

MfiNsEUiXKUK. Messieurs,

B«>uclier\ille, Saint-Hyacintho, voilà deux nom» mais on voie nwx correspondent. T.a cité.jeuiie encore, s'élève sur les Inirds de l'Yama-ska, I progrè.s, qui florissante ilue avec recontiai.H-sance la iiai-oisse

-m'arrosent les eaux du roi des fleuves, A l'honneur do Bouchorville concourent une antiquité pleine do ^loircun illustre f.)ndat<'Ur,(iui lui adonné son nom,

pages li-s plus 11 lé;xiiant à nos annaie.s une de leurs juscjuànoB liliiiiit. H, de nobles familles continuant éminenta du 11 a illu.stration. des membres i lergé,dea citoyens distlngués^dont les talents et les labeurs furent consacrés à la patriotique défen.sc de 25 ^'^"'^'^ SKIGSEURIE 280 '^'-

enfin Vespntdefoi.d-ho^ l'Église et de VÉtat. distingue encore Véducation. qui ae ^èle pour - "-"^y^^ aoi. ses ^éveU^^:^ o.làpour qui sont fondées. ^ maisons d'éducation y cit. est ^nna- ::rnous disions que la Jeune un homme de Boucherville. C'est à sante euNenversers Lte fondation de eftet, qu eue uuiv paroisse, en , -^ "cette >"«".>- prLpaux étabWaenU, Et c'est à 1.

non» ';"! dont HnstalUtion «- le monument

U^ituUons ,«'i. • «.- *"Crrl t^U des de.. pour mo, d,^ c'était n„ devo» ate jai compris que digne l?J„d. Jinviftion de vot. ,^^ ,a («role en cet., "^ g^^r de rappeler«^-fles t.trcsJ^^ t,imoi donc de von. Sr:.U.omn,^,«ev„us.«l«nd».niou. simp pour cela de redure d'hui II me suffii-a f^t été et ce qu'il a ce qu'il a ,^,, De tous ses amis gra^ ,,^^, du rapports-"--^'^favec ce a eu le plus de d^^sa dei^iè. part, ..oins, dans la c^J ai c presbytère je 1 porte de son , suis né à la Apres lesauteursde mes jours. ;::::eaussT..t que DEUX MONUMENTS 281 ma mère, c'est lui qui m'a fait connaître Dieu. En- fant, je l'ai accompagné souvent à l'autel pour le

étlucation, je l'ai reçue dans son servir ; Umtc mon cher collège. Parler de ses vertus et de ses (Euvres, c'est pour moi acquitter une dette sacrée, et m'ac- corder un Inmlieur toujours nouveau.

M. Antoine Oirouard n'a pas eu le bonheur de connaître son j>ère. Dieu l'en dAlommagea en lui df)nnant un Iji-an-père qui l'aima Cf)mnie hou propre

enfant. Il voulut faire instruire le jeune Antoine ; mais, cultivateur à peine à l'aise, il ne put subvenir seul aux frais d'une éducation clas.sique. Quehjues cit«>yens généreux l'aidèrent, et Antoine fut envoyé au collège de Montréal.

Ses tïilents l'y firent remarquer entre tous sejt

condisciples ; ses succès furent brillants et H

"• nombreuses les couronnes qu'il y reni[K)rtn. Il

étuilia la philosophie au séminaire de QuéU'c, et après df'ux ans d'étud«!S théologirjues dnns cett<' mai.Hon, il fut jugé digne du .sacerdoce et

Knvoyé d'al)ord en mission : ! i I5aie-de»-Cha- leurs, il desservit wul ix'ndant quel<|U<' temps

UnitcH les paroi.s.ses lii.sséminées sur cescAtes. l'ius

d'une fois, il dut atrront«-r la mort pour i>orter ' s

VIEILLE SEIGKEUBIE 282 I^'NE L'affection qu'il y de son ^^-^"^'^.r^înistère les secours ^ son

une a.part, ^^^P"^ 7^;;2^1,.Tren.bles. o. il venaient a la Pointe la Baie ^ ^ de au miliei supplier de revenir était curé, le

""Tw-Hv^i.Quel,ues^^^^^^^^^ ^"."^ tout le v.l- 1^1- donnaient alors pécs iu?U> panns. --^"^''^^^-.^étaitimmense. Soi.e mais ^-^^^'^ lage ; religieux ç, ,^., 1, eentre loUquesdisper^sjus- ^•^^-^^T::i;^grand nombre a-un p„„r visiter un maW''

quelquefois desjou il fallait

arable S,»P..*_ :J„Iw» et «n fit rappeler .« ce q« .1 P°" Je devras j^ ""~- „,™t Jes immenses , , ,„,, ^k- „„„..re«g«-et^^c..a^-J^ ^^^ r:\rr;:rae».«"«''p---^' DEUX MONUMENTS 28Ô celle qui fait le mieux la gloire de son nom, de cette institution où sont venus se former tant d'illustres

«léft^nseurs de notre église et de notre patrie.

Un jour, M. Oironard dut porter les secours reli- gieux à une famille, établie à plus de vingt milles de son église. C'était le soir, et pour parvenir à cet endroit il n'y avait point d'autre voie de communi- cation que la ri\nère Yamasko. Assis dans son oinot, il en remontait tranquillement le coui-s, quand au milieu du silence de la nuit, il lui sembla entendre des voix, partant de toutes les chaumières perdues

au sein de la forêt ; les voix des vieillards touchant au seuil de l'éternité, des familles de colons soupi- rant, au milieu de leurs p<-niV)les travaux, après les con.solntions cjc la religion, les voix de la jeunesse se sentant entraînée par les passions, des enfants,

des malades et de tous les fidèles aimant Dieu ; il lui semblait que toutes ces voix, portées sur la brise des nuits, arrivaient à ses oreilles et, «lans un triste

"•> »'•'>'* et touchant concert, répétniftit ^niipliant : donnez-nous des pnHres.

I )i'8 prêtres ! mais il faut les former par l'étluca- fatioii religieuse et littéraire. Ali ' se dit-il, s'il y

avait uji collège k Saint-Hyacinthe. . . . Mais, c'est

1111 r.'v.. ,i<. In nuit I SEKSECMt ""^ -•'^'"'^ J84

0'""»» E„ v«n M. q»e » privions ;

vouée vie sera dfaotmws

ton» peu bénédiction de D.e», Avec ta * é««ir «ne P«P™- ;,» don... Ç'^t.u.rd :

^-':r^vi:::^oS::rn:l.ne.eo.*e.

en>«n ro»lgre le «ot cawtere ,.„ foi. leur

distincUt f;°^^ .incéri.. "»;; „, ,„„^ e. U,uu,

fices incalculables. bEUX MONUMENTS 285

On se Les contradictions ne lui manquèrent pas. de faux prophètes pré- moqua de son enti-eprise ; se rui- dirent au bon curé, que m misérable école découragea. " Si nerait bientôt avec lui. Rien ne le

" un jour, lédifice Urtnlmit aujourd'hui, réi>oudait-il de Dieu soit béni, et je le "je dirais : que le nom

reliAtirais demain."

KnHn, un jour,—j'en ai gardé en moi l'impros.sion satisfaction se lève la plus vive,—-un jour d'indicible de la pour M. Oimuard. Delj

le gi-and-vicaire Conefroy, , 1 , t Ce vieillard est M.

il vient bénir le collège." curé de BouchervilU; ; s'ouvrait k la jeu- P«!U de joui-H après, o-tte maison faire partie de la pre- nes.s.-, et j'avais le Ixmheur 'le

mière classe qtii s'y est faite. employa Pour soutenir sa fon«lation M. Oirouard prudence. Sachant » tous le«- moyens dictés par la p«;nnetttticnt d'exi- que le» fortunes des habitants ne au ger d'eux qu'une pension modicpic, insiiffinante frais alors, les soutien du collègi-, il acheta, k peu de et font iH.II.-i i.n,].riété>., qui ont fait longtemps VIEILLE SEIfiSErRlE 286 UNE abondantes ,vs.o,„v encore aujourd'hui les cette institution. œuvre fortement encourage^e M Girouard vit son tard par Mgr Plessis. et plus par son vénérable ami, du diocèse de Mont- Mgr Lartigue, administrateur

des des élèves dans chacune ''Iniin, en 1820. il vit élèves de pl»!- classique, et douze cla^sses du cours quittant cette maxsonjn sophie lui adre..«ent. en bon- reconnaissance. Il eutle solennel hommage de offert par des prêtres heur d'assister au saint saci-ifice voir annoncer la : de les formés dans son cellège les âmes. parole di^•ine et sanctitier fonda une autre maison, A côté de son collège, il libcn-ahU- la jeunes filles. Sa pour l'éducation des prospère, où elle -a-^^ ;^.- laissa dans «ne voie cette Mère des digx.es filles de bord sous la direction rap- souvenir est solennellement Bourgeois, dont le direction des plus tard sous la pelé aujourd'hui, et pays, qui en ont fait.ence Lurs de la Présentation, maison-mère. leur consummavu : upus M Girouard pouvait .li. c lui fax^^n tâche. Des infinnités j-ai accompli ma d avaxt tout se tenait prêt : pressentir la mort H U s'attendait à être surpxns. prévu, tout arraxxgé, car PET'X MOXrMENTS 287

tk-niii-n; fuis Bouchcr- L- 2 nmii If^-it, il vi>iiail uni,-

soir il passa ici, \ ille, sa chère paroisse natale. Un

.levant l'endroit oii noas sommes réunis; il salua une ,l,\aiit ctU^ éfflise le Dieu qui y réside, avec

il se rendait rt. 1 pressentiment douloureux;

Depiise.curé de Varcnnes : . h.z son luni.le vénéré M. la terre. •••tte nuit-là même le ciel l'enlevait à générale l'affliction ne Ce fut une con.sternation ; lK>ma pas à Saint-Hyacintlic et k Bouchervillc, M. tJirouard le pays entier la partagea bient*"!*. «;h vertus et r.iit connu, estinié, resp<>ct«' partout ; vénéré. ..•s (i-uvres lui avaient acquis un nom Vingt-neuf ans aprt« avoir été déposés dans l'é- trans- glise de Saint-Hyacinthe, ses restes furent de prêtres IKirtés, au n>ilieu d'un immense concours Séminaire. Il . t de citoyens, dans le cimetière du les anciens iiui-a pf>ur iiiau.solée la chap-lle que

-lèves du collège doivent élever, selon la suggestion

de Mgr l'archevêque de Saint-Bonifacc ^ . L'œuvre de M. Girouard, ou a pu en apprécier la solennelle, |)rospt

un ...i:.: In coiwWiT» comme 1 i. a. .,.,.. dw plu» joll« édlflrc» rcllKicux de !*Mnt-Hy»clnlhc 26 VIEILLE SEIGN-EVmE 288 VSt

^ et plu- . ' Puissance sénateurs*„.,«. det\c la r supérieure, cinq la reii . . • de founnr à i. ^T^tfltbtat a^avantanv ministres d , sieurs religieuN„,i:^eux prêtres, quarante • .lus de trois cents

de ta comme le monument g *rte.ropanent, ud» collège,o ^„..„r^ le glondorieux fonda élevés, emers le titude des anciens

teui'. .lir. v.^^ permettez-moi de vou. 1. Maintenant, monumen^ en élevant ce honorez vous-mêmes, vous Cette de l'éducation. ce champion à la Gloire de apprécier ce que fait que vous savez statue. r Ldit assez ^^ dévelop^ment la -lig^- que rVe Jdll Vous attestez -- du cier^. .w.^^^ ;::r:rr- au. nobles caractercforme le cœur l^rirélé^e le pari. P..-. nn principe Ï;;:;::: et devient, DEUX MOXUSIEN'TS 289 actif fie »x)nhcur et de progrès pour une nation. Oui, la pureté l;i religion par la sublimité de ses dogmes, di; sa morale, tmvaillc à sumaturaliscr l'homme, k principe 11- rapprocher de la divinité qui est son ; limpiété ne peut que l'abaisser et exciter en lui les

instincts d'une cruauté, dont 1871 et la Commune pourquoi d.- Paris ont offert les tristes effets. Ah !

faut-il qu'on oublie ces principes, sur la terre chérie

d'où sont venus nos pères !

L'acte que vous accomplissez est une protestation

cuntre le principe désastreux, qui veut une éduca-

tion «ins religion, c'est-à dire une société sans Dieu.

Soyez fiers de cette expression intelligente de votre

.si compris l'importance foi : Soyez fiers d'avoir bien de l'union de l'ordre religieux et de l'ordre .social. «lois vous Outre le souvenir

dire en U-rniinant, que d'autres .souvenirs et d'autres no:ns m'attachent à Boucherville. Ici, en effet, fut je élevé le pieux archevêque de Saint-Iioniface, que vénère à plus d'un titre. Ici, naquit M.Tnidel. mon ami de cœur, digne prêtre, digne neveu de M. Oi- rouard, insigne bienfaiteur de notre institution. Pendant plus de trente ans. cette paroisse a été des- j'eus servie par le bon et vertueux M. Pépin, dont

l'insigne Iwnheur d'être l'ami. Fn prononçant son •m\ux seiosecbie 25» om pcm.,«. .».otioo, et c'est avec nom, je sens votre mienne. nuis contenir la îo pWsirle -.eu. P»- ^°rn;nrd-hnUe -vois avec je estime. Comrae vous 1 1 vous diri-e. '"'" ' intelligent °lp^i. son *«tif et erL::ariep™mo.n.aeU^«a.^«- collège de Samt-H;.- ancien, flèvcs d. nil des e.pnme, do pouvoir lui en 1. Je snis he»n,«. rlla^.»»e,e„le.— dc-mn^

trti':r»:c:p:::-.„.-:teur. i^ j acci-oissent "^rp::;i:vi--u--p-™r parti- •» avenir de ce jour et de 1» U tétc.vous .^«re « donner dan, cett. , ;^vLu m. 1, demareco„n.is..n«etdcmonadnu«.

tion.

tut suivi de celui . j de.„ MM„ KoymondJ U d,seou,. ^ ^.^^.__^, " >•"»"<"'* protondes ^„t au. considérations per^uuages r^tues S^^-aax illustras vénérable fondateur avant «t. au : r^i et 1. L. «nesse de son esprit t'T^rV...-de son Alrnr' M"'"' DEVX MONTMEXTS 291

ur, lui la-nnirent de les sen-siblf gratitu.i.- -l.- ...i, eu que d'élo- -vprhner avec non moins de délicatesse

1 lenUî sincérité. engagés On retrouve rarement dans les hommes et les questions légales l.ics«iue exclusiveuient dans ca-iir, cette effusion p«jlitible front de Heurs, l.ur est permis de parer un ..nn.-mis ii'o«.n...Mb'trir ou l

treuilier. prendre part k la dé- M. Lacost.'. .sst heureux de sa joie émuo monstration de ce j<.ur. H i dit, et " Dieu a mis .lans le dit auUnt que si>« paix.Us. de t«ut homme, mon «pur. dit-il. conune dans c-hii

" l'amour du lieu natal. hautement, il aime ce Pour lui, il le proclame • NiHagtî qui «e théâtre des j. UN L -n enfane. des course», des mire dans h- grand Heuvc, témoin VIEILLE SEICXEI-RIE 292 t-XE

de sa jeunesse. Ici. est aventures et des e.spérances l'amour le plus patemelle.ee foyer de la maison éprouvé tant ee temple, où il a pur ici-bas. Il aime ses repose une part de dénotions divei-ses et ou d.«..- les rentes de sa mère. plus chèi-es affections: dium avinue siun. BoucherviUe. "Eh: se.r.,-i-.l, Il e.si 6er de pou.Ta. pas ? Quel homme .. comment ne le semis-je enfant de son village, s. un .. donc être o.-gueiUeux Quelle pa- pas du sien ? " de BoucherviUe ne l'est recor.- patrie et à la n-ligion " roisse a donné à la grand nombre de fils dlustres ? .• naissantes, un plus aune a des plus i-écents, j " Pour ne parler ici que ce te Louis-Hyppolvto I^ontaine. "nommer sir notn canadienne.ce sauveur de " large tête vmiment avait l'impasse rvùneuse où 1 .' pays, qu'il retira de a et de parti: jaune "Lulé nos luttes de race glo- et grand, que nous " nommer le prêtre hmnble comme un des plusxns.gn.^ ..rifions aujoux-d'hui, hâte. nation. Vous vous ..bienfaiteurs de notre l'archevêque vénère le nom de .. d'ajouter avant moi zèle a cérémonie, l'apôtre dont le .. qui préside cett. Ri- de l'ouest, depuis la " évangélisé les peuplades du Mackensie et de < vièJRouge jusqu'aux confins " l'Athabaska. IlECX MOXUMEXTS 298

en rc- natal : et (Jui, je suis «LT «U- mon village Imttre d'or- L'I'-îi''^ je '^'•">* n»on cœur . lisant S.-S "

j^ufil !

l'ânu' ' !• \- N'est-ce pas là le chaud langage do

affection ? Dans le cœur l-iession candide d'une vive Bouclierville, de telles paroles durent I .s cit<.yenH «le échos. l)ien des fibres et éveiller bien de» I ,ùre vil.rer à l'enthou- Ce n't-st jms nous qui contredirons pas même Masnie de M. Lacost»-. Nous n'y voyons exagération. H a demandé 1.1 ti-ace d'une légitime patrie et à la religion (luelle pnii>iss<' a donné k la de fils illus- ..cr.nnai.HsanU-s, un plus grand nombre en vain. Vingt tres," et nous en avons cherché une religieuses en prêtres «éculiei-«. des religieux, des d'État, nos -ran.l nombre, nos plus grands hommes célJ-bn-s dans Uiutcs les carritre-s, . itoyens les plus c'est un titre inscrits au catalogue de ses enfants ; paroisse. sans pareil à l'honneur

"^ bes.nn de'descendre laïques. U nest pas Parmi les du et dignes success^j pour passer des nobles fils Beurj. de Sahrevois de Lur Pierre Boucher, des NiverviUe, à M. Joseph-An- des de Grosbois et de MM. La«>ste pere et fiK de la Brex^uerie, aux tonin .W Sicotte, V.ger et honorables Lafont^ine. aux prenners à k-nr tour, BoucherviUe, tous quatn.

naquit *» durant 1 M. Saint-Germain .^°";'!';!^'"e o^ttc parois* S«i„t.baurcnt.cnl863.apr..avmretécu^_^^^ ^,, Souverain Mgr B«urget 1». wna des 1.8n«* .•,, ans. magn.lJq«emMaiUe^q™»^7'';,;"i,e q„il ae™n. Pontife. PielX. une ^^ ^^^ ,^ ^^j« " S. S. P. le P»P»- cette paroi^ «uivantes : "^^^ vacation .Uns de "VOUS a f«"'"''P""^i^„r"b;^, puitamment a la fondation diocèse, en '7'""'*"'*"' témoigner sa •e: dans le reli^eu^^^n^oh7„hari;e de vous •deux comnninaut^s J .^^^^ ^„^, „„.ct- •• me d»»"»»'»^''^^'''^ souvenir satisfacUon. en n„•„„ doute pas. un set» pour vou8,ge •• tre une médaille, qm • très prccic«ix." r>T.VTi MONTMEXTS 295 ministres du gouveniement des C'ium«iii'.-l iii.s ou de la Province de Québec. Quelle paroisse peut se vanter d'une pareille no- continuée, 1.1. vs.-, rligiietnent acquise, dignement Bou- religieuse, patriotique? Non, les citoyens de

filial orgueil et clierville n'auront jamais trop de ; se» Boiicherville ne se glorifiera jamais trop de fécondité noliles enfants. Ojmme cette mère, d'une merveilleuse, que nous voyons mmet« du Bérécyutlie ; le» .Sainti'-Famille peut montrer, pleine de fierU', générations. En glorieux fils de st!S six fécondes Coniélie, ses eux elle tntuve, comme la romaine plus beaux joyaux.

Nous vo.ii r, ( 'oupons court à cette digres.sion. pris r.sum.r brièvement un di.scouni, et nous voil»\ Aussi bien, .11 Hagiaut rlélit

.1- lui-môme, si une do ses ..t la faut. I rateur revenons. IK^nsée« en fait naître tant d'autres. Nous heureux En scc

Il 'oulé lève du collège de Saint-Hyacinthe. > de sa «knn cett«! mai.stm les huit plus belles années

qu'il doit à ses dévoué» Ni I,: 1 connaLs.sance TIEIU.E sn"SEr»re 298 mT

eo„.i.,pW^>"*-- pH,,«in.U--à tous ses joiea et « toute* > vénéré à toutes ses

est »„.Ue„.fr.n,.». M. U«* ''tÏeo «*"»-*»" rendre h»™».^^.. ,,„!; 1 de

.W.ré:Ïfdes™iété.^H,d.pou^v-ne

JNoire ya.y riëie des armes. d'antres services^ autre voie et réclame n^ d'écueils et dorag.. Nous sommes entourés , religieuses sont comme nos tr^iitions JZ

*^"^' destinées, le de1 . cc^f.,.* noblesnoDies Dans la poui-suiU; DEUX MOXUMESTS 207

appui. " M. (Jimuard . lei-gé est notre plus ferme

ilépens»^ sa vie au succès de cotte l'a compris ; il a gloire • grande mission. Voilà son mérite, voilà sa

" la plus pure."

Voilà, ajonU-rons-noii», le triomphe préparé {Mvr qui la reconnais.sancc à ce pieux fon

•l'une splendeur neuve, le» exemples et la pieuse uK^moire de sa vie continueront d'édifier et d'ins-

tiiiii''. II

LA BBOQrKRlE LE MONUMENT DE

Taché. piscovKs m M.;r

partons les titres^ Mgr Taché, ae Il revenait à

rattachent. souvenu-s qui s'y

Nousavonsdesonais«>.u-smieu.,ued^^og-; lui.nê.e. et -s „ous avons le discours «^^^ de auteur,J fidèlement le caractère 1 II exprime citer l'amour sm- des sentiment., à-lire la noblesse els du devou^- l'admiration profonde de1 vérité, : et la lar- grandeur, l'élévation r. -1. la vraie

une douce lumière. Z. rtpa-chant «mm» DEUX MONUMENTS 299

carac- Notre histoire, surtout C|uan.l elle ivvtt le interprète que tère religieux, n'a pas de plus fidèle en colore Mgr Taché. Comme un pinceau, sa parole

il sait louer les défenseurs les scènes et les anime ; comme il sait et les apôtres de l'église du Canada, .l'en connaître plus les imiter. Nous lui devons

il faut écar- d'un, fjue notre Age oublieux ignorait : le ciel de notre U-r si peu les nuages qui couvrent est étoile. histoire, pour montrer combien il sentiments, de Voici quelques-uns de ces nobles ces tMbl-.mx ces pensées touehanU-s; voici un de oi»d étoile. ],l.iii^ (1<- vi.-, )H) !— '•ins de ce

Mt).N.>lEHiSEl K, Mts-SIELUS ET Me.sU.VMES,

dans L'éloquent orateur qui vient de me précéder ressortir avec une grAce char- r t te triV)une. a fait sentiment, les in.mte et une grande élévation de

en ce jour. ' motifs qui le porU'nt à se réjo

ve„« orphelm co.soler d y être t..c. et, pour me daffectio. et de ,0.^ ; eriK,n„é de «nt „ . . " exeellenee, ta p««-e Bo„ehe,vine est, par Ventant A,«.>^<.^ et yen suis 1: c»„r, enl s.l«e 1. statue qm > pans et sineère, je Soie vénéra- de .o« «obi. et '"tre élevée e» IWeur Gimoard. messire A«l«ine ble eopar<.i»ien, Bouchen*. ï^a, A;ll,uit.n.s p.^s à p„«rlmit.utr.sa«collégedeS.int.H.v.c,nthe.I^.^ aMons nouvelles cap.,- Clins nouveau., de. *entn.o.jen„eeo.ur,et.ajoutèrent.u.s„«ven,r, quelque de 1. vie.», pÎ^Lx qui font le chame Sa,„t-Hy«,n- t:tionqueronset,.uv. Mais '^ *'" ' A«»i. -- '»» the, e'est M. Oi™«a,^ V M«Ur. je su. heureux .1 notre iUuste AU.a ae du fond,. Bouel,erville, la statue voir inaugurer, à tcurdueollègedcSaint-Hyaeintl.e. Providence nous ava.eut^.. Les desseins de la le drapeau eu apparence, lo«que un sort rigoureux, sur la NouveU. Ilavieill France cessade flotter avaient amomdn no... US malheur, des temps L'élit, de notre .oo.é.^ ^puUtion, déjà si décimée. abandonne l.s -es d» "ait, en grand, partie, DEUX MOXUMEKTS 301

Sumi-Uurcnt. Les conséquences de la conquête semblaient condamner le reste des premiers habi- et inconnue tants du Canada, à une vie obscure ; peuple. peut-être même, à l'anéantissement comme Pourtant notre patrie, inal^-é ses infortunes et do même ses fautes, conservait trop de noblesse et canadien vertu pour «pi'il en fût ainsi. Le clergé maintenir resta à son po-ste, chargé par Dieu de natio- notre langue, nos tra-litions, nos aspirations luttaient

eaH, près de ce grand fleuve, la statue

dien-français, fondateur de collège, enfant de mon

village. so- Messieurs, là nu ^c '-orne pas l'intérêt de la doute, lennité qui nous réunit. Il y en aurait, sans avons jeté a.sscz pour la joie d'un jour. Mais noua glorieux ce pa.W' un regard sur le pa.s.<*é. Il est si VIEILLE SBIOSI' 1" 302 VXE

qu'on pe.t à F-""»*" '^ de not,. hUWre, voir le cch. .n. « — '"^ ,i,e ,m groupera. re„fr™.e.»»«vo,r seP""J; .dnùmVte qu'il 1... q,Kl»o.-uns a» »«-.»"»7^^'; de, gloires s. P-» 0" ennoHi, qoelquesun» a offnr m^ Qu-n „.c »it aooc p.™. n,„„„rc„t. cure »u d.gue et^^ «„e„i.me„ts et 1.» vMrcs » J- BoucHerviUe, pour 1. P^-ns^ W' .etuel de enltaneur lëm^liou a»ue statue . eue d'

''ICrde.,uel.er.ile,v„u,.„u.i»«.^-^

>--''^'^r:;:~ue:":.rc'rtai^n^s a fleuve, a vingt Sa.nt-Jean. W ou ruisseau nvière Sabrevois c,u>estaupresde^ lnaissezU,usrantique maison et perdu la n.e^ laquelle j'ai possédé rieau -. dans ;e,ai.aistant,etd..M^a^;-^;; » et pieux oncie iom-dhui mon vénérable que nous allons, dans Eh bien, c'est là Cueri base de une a-oix. sur la instants, planter nr que quelques-uns des titres, seront inscrits laotre et a . notre reconnaissance e!^! drtcrre présente notre ntlVction. DEIX MxNl MKVTS •'Î03

jouis- Los hommes ont la faculté de se taire, et d'oublier sent môme souvent du triste privilège ; s»ujraient garder le les pierres, au contraire, ne souvenirs im- silence, et les monuments rendent les qu'elles par- périssables. Gravons des pierres pour pour qu'ils lent bien haut, élevons des monuments géné- redisent aux frénérations futures, ce qtie les que les gé- rations actuelles savent et admirent, ce nérations passées ont accompli. endroit Mais quels souvenirs se rattachent k cet pas-sé d'extraordi- .1. Boucherville 7 Que s'est-il d'un noble naire auprès de cette mrnlesU! demeure remnn|niibli- le» bords de ce virillanl ? Q'ont de rnism;au .souvent desséclw' '

s»ir les lèvre* d'un I rs questions, si natur.lles l'inscription de étranger, auront leurs réponses «lans dans la notre monument, conim<- elles l'ont déjà de connaissance que vous posséucher. maison, est où sera j.lnntée la croix, tout pWs

«toi. Trois-Kivièn». et il en Boncher av.il s.«vé M e » les Lonnen^ Il «l^ndonn. "^::en,e». lede pJtion,etvi„ti.B«nehervillee„n..n™-

'creln.^-ann^,lCCS,,n-aeonst™.t>. "»>":.»•- .„.is„„aonti-.ip«i^ -':;;';,^t

sans quU> pasdedemeure pour im,

Pierre Boucher. DECX MONCMES'TS âÔ5

-t .!.• la U nv. Plein aussi pour le Sc-ifrn.-ur .h. .m-I qui animèrent cl'alwrfl de l'esprit et (le la sagesse construisit un temple Salomon, le sieur Boucher la pas, sans doute, donner auquel il ne pouvait Jcssé. mais que splendeur de celui du petit-fils de plut à remplir de la splen- le vrai Fils de David se Ce fut là la deur des merveilles eueliaristi • Hielquc chose quand ils ont encore leurs ,int s'effacer entièmnent. et doit ombrager la croix ' .udations dans ce sol que que

Père Boucher. . et se recherchent Lésâmes délite s'apprécient trouvons a la le nom que nous c'est ce qui explique BoucherviUe. ..g.stre X du premier registre de adjacent au manoir. C^ tenu dans le sanctuaire Marquette, écritdelamam est celui deJacques Tm d un à c.té de celu. l'illustre missionnai., :L de du à 1 occasion filsetd'unefilledeM. Boucher, sauvag. " y * ^«* - h^péme d'une enfant précieux m.uiu.cnt l'nde de souvenirs dans le monument sur le papier vous parle, et ce Ltje ou monument sur le marbre lérii à lui Z, un

^' pas que je ne prononce J^ous avoue. Messieurs, sans epx-ouver Jacques Marquette le nom du Père hs quelqu^- Iviveémotio. Dans ce nom.je de Loy^^ gloires des enfants unes des plus pures missionnaires. du zèle de nos les élans généreux OEVX MONMTMEKTS â07

uos illustres léclai ..•ii.in.lu .sur lc> ua-..iux de seul découvreurs. Et. certes, je ne suis pas à les éprouver ce sentiment. Ces jours-ci même, publique, organes les plus accrédités de l'opinion Américaine, redi- dans plasieui-s Etats de l'Union généreux mis- saient et les vertus et les gloires du je viens sitnmaire, de l'intrépide découvreur dont profond respect d.- prononcer le nom avec un eux- Privilège de la sainteté, les hommes profanes mission- mêmes exaltent les mérites de riiuinUe voyageur. Des naire au-dessus de ceux de l'illustre des perwnnages «listingnés viennent de se réunir, Wisconsin et Étatfl de l'Illinois, du Michigan, du Marquette, autres, auprès du tombeau de Jacques conviés dans une pensée analogue à celle qui nous a réunion, c'est l'érec- ici aujourd'hui. L'objet de cette Age frivole tion d'un monument, afin que notre laissées au monde par I, uublie pas les nobles leçons tôt brisée, celui dont la carrière fut hélas! trop attacher à .son mais qui vécut as.s«;7, longUnnps pour

nom les plus nobles souvenirs. Mar- M lioucher inv.xiuait Brél)euf.

il se traîne à riialadio l'att^îint mais no l'anêto pas ; faible pour peint! mais il continue sf>n voyage ; trop marcher, on doit le poi-ter, et il avance encore.

Kntin, après avoir passé l'hiver au milieu 'l'' s. ^

Jieureux Illinois, il se remet en route pour revenir

à sa mission de Mackinaw, pour ouvrir .son cœur à im frère, lui confier son ujuvre et, au l)e.soin, rece- voir les consolations du moment suprême. Ces consolations furent remplacées par celles du ciel, Marquette eu- 11' 10 Mm! 1(,7.1. Ir Père Jacques

plage

où il a Houcherville où il a prié, où il a liaptisM".

otrirt ra«loml)le .sacrifice de nos auttds, et u il i famille. W-nx le fondat*'ur d<- cette wigneurir et sa Cette bénédiction de l'apôtre, j'en ai la douce con- Boti- viction, a contribué à la sanctification de M.

cher et des siens. La petite Marie KiSentaXe, ondoyée à Sorel, mais qui rt^^ovait h Rjuchorvillc

l'onction sainte du l)ai)têmiv VIEILLE SEIOSECRIE 310 rXE Bouche.^ par Iguane et Marie font, baptismaux, se.gneur ont été enfants du vénérable Ces deux a aussi, l'un des de«x Marquette ; nis par le Père b en gén - perpétuer, de géné.-at.on vu sa famille se arr.e.-e-pet»t-fi « jour. C'est son ration jusqu'à ce don.a.ned.s fils rresU^sur cette Ue restée le sieur de Grosbois. d'Ignace Boucher, algonqmneséta^^ Smarraine de notre jeune du utur la bénédiction aussi, inclinée sous eu; l»ene- . • • et cette deA^ 1l'OnestOuest découvreur. missionnaire a la prop^ pas été étmngere diction n'a peut-êtx. gloire gation de cette double ^^^^^^'^^^lGauthier, sei épouse de René Marie Boucher, Z' «.t heureux Car c'est le fils de ur de Yarennes. Vai^nnes de la ^ple. l'intrépide sieur ^^^. de la Ki^e découvert la vaUee fils, qui ont et ses tout du haut Missoun et Rouge, de l'Assinil^oine, de ..nie. ^'Scatchewa. C'est la pétale D\oum1 Marquette. Madame couple béni par " Chant., diu. des Sœurs de la ; la foncLtrice f près du des établissement, si: Grises, qui ont des Ïssouri. sur les Ws «--««"^^^^^^ le^ c nt^- et jusque dans Wme et Saskatchewan. et k M qu'arrosent le Macken.e inhospitalières nombreux^ Us sont donc sissippi du Nord-Ouest -"^l^ DEUX MOSl'Mf.NTS ; ;

la lecture du L consolants les .souVepii-*."yV^PV

votre bienveillante attention ne refuscm pas d'ac- saints cueillir favorablement. La prière, celle des des surtout, étend sa puissante influence au-delà de Mar- temps et des espaces. Qui sait si celle rh

Oue.st ? allant évanfiéliser les sauvages

2.S ^^"^^^^^ SEIGSEVBIE 312 TOE assis- reviens aujourd'hui quel plaisir je Ah ! avec monument de ce religieux ter à l'érection naître P.ene Bou l'année qui vit Messieurs, Bou naissance de Marg.>ente salua aussi la cher commandant Bou- de juin 165., le ,eo ; Au mois de T--^---'^: Te repoussa les Iroquois une pai. avant^^use esfojà ^^^^^^^lde la au «.ois de noveml«:e Gràc. à cette paix, Ma.^erite Bour^. -- :re année, la sœur W^c Montréal, et y commenta heureusement à C^ personnes de son sexe. -P des jeunes tion fortm^' s pourrait ^PF ^ prochement. que l'on

et co».-»^. « > Sot«,-D».e Vy «.ivit, ZZ le,. - Cet de là que d.te tatwire l«a ™f«ot=. r:»ueuc,„..^---i-::,3 rXe,t:m::rv::^.^-p.«.-.

Vavant^at'^e.^onlt aïeules, ont eu DEUX M0XUMEXT8 813

admirable, qui a direction de cette communauté d'édu- couvert notre chère patrie d'établissements science est cntion. de maisons dans lesçuée aux jeunes inU-llig.-nces, et nous éton- vi'-c prf.fondément

t\ moi Volontiers, Messieurs, vous vous unirez [K)ur immense bienfait ; P'.ur remercier Dieu de cet de son remercier la Congrégation de Notre-Dame Volontiers, nous recon- z. |. . t de son dévouement. motif qui, naîtrons la-projK» et la convenance du un avec Unt dautn's, a inspiré la pensée d'élever Boucher- mnnum.nt près de la pi-emièrc maison de la place do la vll. .|ui a abrité la «i-ur Bourgeois, bortls du ruis- ch

.„,i.i;'.».- -.1. fiiir v..gimnt sur les eaux de notre VIEILLE SEIGNECBIE 314 VXE

q«i ont «vngel,» '«>••";;; ,U„ „Wo»™ùr«. et<,«i,co™.-le Père- '«'l»- F,.»», Du^u^^J,"^^f. faire co„,...« tout sacrifié p«m- ^ „„. la gew i^inl.lps. Vous saluerez

M,v .-.. * 1. C.agrégat.o.. sVxhalo de U fleur Ju Canada.

Vengouement trivud/ soulage de .. ttc parole C d'un d,scoa.> comme il disait V ^ T ouis Veuillot. ::t^:i!Tulle. EUeinstn.tet.le.ndm.l- cathohque. notre patrie , Elle fait chérir 'DJ!whedeVa.hev^uedeSain.Bo^^^^ -lébn^. - dont il taU la évoque d'autres noms ::„.2.desaWlleetle.enpro^.^^-^e' le qu'on adnurcdautr. fait« édifiants ^l-*» TiT.VX MONt'MF.XTS

seul n'aime pas à mentionner % ..u. iiK .il , lui-là la gloire. ,|.ii iK.un-ait en rét-lauier toute bénit la croix; A,,,.-. ^'

v lir-' c.-tt.' ins- IMiHsftii» Vv nrr.'t.' fiii.l,|H.-f'>i-^ V'i'-

l'i 'it>tii>ii

flKKItK l»ol< llKli

Mtlt l« Ire chn)M-tlr lOS)

I.K vugrKTTK

ni li l'T hnpt'mo

I Mlt.K

I l«T«) I MON Hit Ar • Ih^U rr moniiiiirnt

•iir U pmpri»^!'' «le JOHEPII H*»r( IIKU

- • • V, ' •IK- III

LA VILLA DE LA BROQUERIE. théâtre. vient d'être le Après la fête dont elle est possible, eJle moment de faire, autant qu'il maison. vieille relique de l'histoire de cette lu. ont cVst le nom que Villa de la BroqueHe, géne«>s,te de JésuiU.s. For U aonné les RR. PP- possesseurs depms quat« Me. Taehé.ils en sont les conservât lo nom voulu que le bienfait an: ; ils ont cher au bienfaiteur. le plus de sont les paroles 'pendant un siècle.-ce manœr a porte Monsei^eur de Saint-Bonif.vce.-ce non pas que sa ma. Château-Sabrevois ; le nom de pompeux aucun titre au nom gnificence lui donnât des c'était une cout.me château, mais pareeque l d app^l familles f.nça>ses seigneurs etdes nobles ^^'^^ ain^leu. résidence. '^^"^ que fidèle de Bleury na été ^^^ noble M. Sabrevois

cette coutume." \I>.H AI.KXANI)RKAΫTONl> i v< ni

hKiX MONCMEKTS m

plus encore .jue son Le» homm.-s «lui 1 ui.t li.il.itc, piesfiuc un inonu- vit-il i\jr.', ont fait (le ce clmt«au immortalisé, il est nient lnst<.ri(iue. On ne Va pas âge, par des vrai, comme les châteaux du moyen des romances fan- récits chevaleresfiues, des légendes, ses trouVHi

vi'rit"'-

réparée, mais bi i..itu.e -n a .t.- l.gii-..iu, portent fièrement château, fut cons- ans. Une pièco atU-nante au a ajouté, l'été dernier, pour truite en 1«W ; on y qu'une wule vasU; mai- n.- faire des trois logis cottoge, à mn de campagne, une sorU; 1 haut l'humble du

fii're jeuness,- le manoir n'a rien k envier Ji cett.- ; sera pas lo premier qui s'appuiera sur l'autre ne pourra vi.ux manoi.-. je parierais iK>ur lui qu'il SEIOKET-RIK 318 TNi: VIF.TTI.F. ,- !Uill>> duuet..i. ' ^ur -compter laurore plus du cottage iBDçlenrç. :: H^^ l)u».u.ilua-nii:ardnt.ctun...nl..>

donjon • allures. Pomt de l,,,,,is. ni ks «ères, de p.rtu^^.^>n. ^-.t ^créneaux; do Lalcons, -ulen^" > pour cmlxdUr cette L-art n a rien îait nature. vicU.ieus.>ment avec la pouvant rivaliser EUeV.n est genU.ent LTen a laissé t.ut le soin. un heud.. enafait.a>our^.b.lle saison, aecuitté et plaisance ravisèant "' 1» coUvà y">gt P"" '' . Bâtie sur

pl-incs ^ loin sur les IVoù lœil séR»» an .t du ,r.uHl site du pitt.>res.,ue 1, Villa a dans son da^»^ cWps,les p,.iries remplis m,n côté les à l'horuon. A ^s p^S hauteur, échelonnées 1. ndeaux que bordent deux la rivière Sabrevois

baissons. i >, du uor^^ou ses îles, les cot.s face, le fleuve, En jus-iuaux de scène en scène l'œil s'en va vaguant un vast^c^ Wntide. Lur ou nuages dans ronde du Saxnt-Laurent. al- ou nuages dans in«,>nn.ensurablet.blea. Îlense nul d'un

livre XI. fable VU. 1 La Fontaine, "VU S Boilcau, ÉpUre DET'X MOWMKVTS 319

" tu- m.u c-n uia- guan.l la ^'.•iitilU- nl..u. i...,..,. " fait ri.U-r la face de tiiiiil. (juc In l.ris.- (Invtntun-

~ vajrucs sur Ich r..na." ou qiu- !.. vent fait «lan- , 1

«!<• la Brien nt les huitièmes de précis.! l- M ux manoir. Il n'e«t pas facile leui-s préu- I .'S H .le inutAtious. Un <|U.- nous v,,,nt .1. l'intérêt' Malgré I.- n-siR-ct nou« allons ,.,..fe»s

• ,!-. r.:i.. ;, ....,<..i-w <•.— iIiiiK sirclt'S

M.

I juiMl€>. eXr. VIEILLE SEIGN'IVRIE 320 VNE quelques p<.rtrait. esquissant à peine et un quart,

gén.^ de Boucherville. trois '' Wsle fondateur .'y succedervn Sab^-evois de Bleury ,.ti ns des de Bleury .n pr.t^ M Jacques-Charles Sabrevois eu 1G95, Mlle Jea..^ après avoir épousé, pLJon moitié o.mème p.»rtie d «ne Boucher héritière de la

trarriL-«ef.delarivièreetduchât.auSabrev^. «>n mourut hu.t ans âpre. Mn.e de Sabrevois jusqu en 1 Son mari lui surv.^ut U2J^ «.ariage. am^ée dans Vannée des son avait pris du service en C:Ja et s'était distin,.é campagi^e^^;;;^^de l-lO.^n particulièrement dans la mort, décore neuf ans avant sa L Anglais. Il fut, Saint Louia ae la croix de b.ens entre Sabrevois partagea ses M de ko^nr^^^ ^^^.s ^n a^e .U foyei ,„atre enfants, sieur daude-Thom^ 1728. devant le rendu en Bou M. Pierre B. de conseiller du roi, ete., Dupuy, c.rcons- remplir, en cett. déclare ne p.^ Se personnelle- lui de su«.,-ain " pour tanll les devoirs r:"niaispour..e.enfantsethéHtiers<^j^^^^^^ Charles épouse du sieur Boucher, à son décès, Sabrevois." tiT.l'X MOSI-MF.XTS 321

Bon- 1).' à p»irrain son Hi.-nillc !<• 2:{ avril KJOG, et eut iMmr Louise Kiand-iM-ri' Boucher et pour marmine «a tante pour

Sabre vois de Serm«)n ville, embrassa la carrière des

lui, l'honneur luiM. - . ommeson père et eut, comme «lemier d'être crW chevalier de Saint-Lf>uis. Le t.'har- des fils de cette famille épousa, en 172H, Mlle les lotte (juichard, de Villemaric, et devint par

alliances de ses enfants, uni à plusieui-s nohles

familles.

se fit le ( "est donc entre ces quatre enfants que

partafje de l'arrière-fief de Sahrevois. Le domaine avait eu outre subi d'autres morcellements, comme

on le voit «lans le riffUmeni d'une dispute, au siijet et d'un banc dans l'^glis»;, entn 1. 1! M. I)ufr««t M, Clément de Sabrevois, quatrième propriétain; du manoir, depuis le prand-père Boucher. M. «le Sabn-vois prétendait pouvoir jotiir de son l>anc \

titre de liane do coseigneur ou seigneur de fief • 'i

qjposant qu'il fût banc de cfWîigneur ou sci-

• le gneur de fief, lisons-nous dans ce règlement, SEiosn-BiF. 3», TNi vren.i.E

entant,, tapte. rt Vun de «s V ékva s. toille ; „.po-.p.™nM...»e,hB..M.B^-^ Tt Be,n,am.deM.

den.cur.^ en « ,e r.mère.W (^-'r^.'^'lt^ •>• F»ns- l'ie

MUe Thé^ de Liage avec '^-'"^'^^^^l'^:

de la B"-^»™^ Antonin ^^^„ a. Mgr propneu- de lonciii^.^ i A eelle „ pW» .^ »-«»;• Taché, sen ajouta ^l^^^^. a'un échange J» «-«^'»°"'*l„it^lire » '« P«°"»" f^ U . •lu comme on peut , ;*„r::.eonU«nn.avana-.e,e «>,»«..«..'

*raon.ainedeM.d.,aBr^uerierelev.itdi,«. DEfX MONTMEST»

l«54,pour cette partie Tv ca.la.t.v .i\,i-i-gv fuit Cil Boiicherville, élève à 12()8 fond.s part deux fermes ciui étaie.it étendue il faut mettre à seigneur: lune dans la la propriété exclusive du

sur trenU' : pnrmière com'fstr'wn, de (juntre an)ents en superficie, .t lautn- de cent

.1 TiiUhanflifir. divers droits et biens luem- , de» I .ilcur U>tale manoir, domaine. Iwls tiis, a savoir: cens et n-nUîs, commissaire du gouvcme- fi vente.^fut fixée par le nfondu, h ?7!)20,41. ,,„.nt. sous l'acte s«-igneurial s'éleva la sonmi"- li con.stituées à !,, s. i de» rentes un capital d'un peii piii^ ! ! s ,1 .1 repn's.-ntRnt

ju.s.,u'en ' • li'.eum bi famill.-

.linte-Famill.', i ut is:{2, au villa- le nouveau ,„ès de l'endroit où l'on c«t à consti-uire

îles dép.Midances d«; sa maison. . rest.; , m Il' Il ne cpiun.; p<^tite .1. truit.' par l'incndie de 1«W, k'^»" protégée, »cniblc-t-il. contre . iire en picrn.nussi bien le feu. Le» vieillard» 1. tz-mps quelle la étë contre

1 l f. r.\lra; ! 1 ""•'•^ SEIO^ICRIE 324 Ï>-E r«- « »-v,e.»ent encore de .^to ,,c 1. paroisse

duquel Mme Taehé à rembellissement e„„WW«on»»iencedeboto„.ste.t- -

u.iltaire e„ relate. „„^8;T U. Charle. T«hé, et du no-... ,;;!. ,i. Eti..»e.P.,c.l ^- -""-1 .LTrtrd'ir:.- ::n::.tùr:.û>no„:u,edev..eu.*de temps jusqu à s.i r ..^ uepuisDepuis cei. Voltigeurs canadiens "t;f:r:ïr;r;i:t:Udes^-

^---rî;rr::'a::-;-en IbU. uis.le.utJeuneMesaad.-An^^- pou de temps apx^ fille qui mourut une petite au.s,depu. La%,.ndW Taché, veuve elle faveur d™on..a^ec quelq^^smois.sollidta la DEl'X MONUMENTS 325

Joseph-Charles. C'est elle, à Kamoiirii.>ka, lo jeune de Qué- donc à ses crtt^s et, plus tard, au séminaire mi- bec, que grandit, que se forma le futur député d'ou- nistre des travaux publics à Ottawa, auteur savant, vrages importants sur le Canada, statisticien princi- publiciste, coUalxmiteur recherché de nr).s fonds paies revues littéraires, historien toujours en df connaissances, aussi dispfjsé à fournir un rensei- gnement qu'à venger la vérité outragée dans les

faits, dans les hommes ou dans les principes. de C'est un fait maintenant porté au domaine dos provinces bri- 1 histoire, que la Confédération tinniqucs de l'Amériqu. in Nil

«le la Confédéra- ; - ronmrillers législatifs, les Pères

léunis sous lu présidence .|. In prtsijue 1 •.! il, chef »lu ministère actuel, adoptèrent

in entier le projet de constitution toi que puMié s dans le Cotirrifii- du Canada, par Joçeph-Charli Taché, alors rédacteur de ce journal. dcuiiu- Le» deux petite fi-èrcs de Joseph-Charles

)i i-ent avec leur mère à Bouchcrville.

'-' ' '"•"pli- .\l| IM. .111. lit ..M il ' '*' VIEILLE SEIGNErKIE 326 VNE

aab

vfcui .»«<. vint *iaer a» ,„„,„^b,liU.

T»hi «ime . r^'^^^^^, comme Mgr „, ,-. 1 g» s. p.eU. le. ctode, à rappeler -^^- ., ,^„e

père- liait ce. second |,j.i \ \ii.\rMr\is 327

lit rcfliri' les actes de vertu de son pieux pmtec-

ur, ne sait mieux les réunir, les tresser un à un,

filial iiisi que des fleurs, et les offrir comme un liommafTC à sa mémoire. Il faut l'entendre expri- nier les sentiments qu'il éprouva quand, après vingt us de dévouement et de silence, son oncle lui vêla tout Txmnemcnt au cours d'une conversation, seul jusqu'à ce i 8ul)lime promesw, dont Dieu

iiument avait été le confident Tant de vertus ont fait Wnir et le protecteur et

les protéjji' •

La vie de M. I/niis 'l'iu-lif, mIh'i'II' di; Sainl-

u, ,,,;•, il, r. Il .'t.' conforme à son éducation chré-

l'archevf'quc de Saint-Boniface

-t connue ; elle est écrite, on l'écrit et on la raconte

«ur, dan conventions nationale»,

jiisi(ii>' --"US la eliauniièrc riu colon 1 U1-. iiDS villes et

,iniwlien,juH(|ue sous la tente voyageuse du sauvage

il -s Prairies de l'ouoit et des Montagnes-RocheusoH. On ne pourra écrire l'histoire ecclésiastique, en tous

t m»*me politique, de» Tcrrittnros du Nord-

• ! I vi.'

nui.r.

Mais on fera plus : l'historien de rarchevé

missionnaire aura vécu, —nous le désirons pour l'édi- 29 SEIOSEVB.E USE VreaLE 3j,

E3»).c«>n,.nou.ma.nt«n«.tde«p

de la mei^ J^ Af „ Taché.Tarhé comme De Mme ^.^ q„, qu ^^ ^^ ^^ a pu affirmer Parisis. ou ^^^ , des apôtres, j~. 1^« succc«ueccsseurs engeudre les Po.t.ev . ^, du ca d. Vhumble mère ^.^ ^.^^^^ Louis-Edouard Pie. - VUlustre J ^^ .^^^

tous. au ser^nce de t-eUeét^t vraiment nEL'ÎC MOJÎUMEVTJiJ ÔÔd

I)i\-hiiiL iiii.s SI )ut passés fk' puis sa mort, et cepen- dant prononcez encore son nom à Boucherville, et les habitants de la campap^e comme ceux du village vous rediront, dans l'expression spontanée de leur afliniration : "Ah ! comme elle était chari- " ! t»\Mc ! Que c'était une sainte personne

Ija vertu native de Mme Taché, perfectionnée dans le malheur, s'éleva k une hauteur où ne monte pas ordinairement celle des femmes du monde.

Portant encore sur s<^»n front la douldc auréole

<|Ue «le générosité, de noljlesse et de gaité de c

qu'elle s'était n'signée àceluique Dieu vi-iinit "V-vi.

ger d'elle, en lui enlevant son éiH>ux.

Ia' j()ur où sfjn frère se vouait à sc»n lionheur et à

celui de ses enfanta, elle, en secret, promettait à Dieu de resUrr à jamais ilans mm veuvage, de iMir-

ter toute sa vie d&s vêU-ments de deuil, do s'al^tt^nir

de toute^i soirée» et amusements mondain».

Comme son frère, elle vivait au vieux manoir,

modestement, retirée, connaissant surtout la route

de l'église et celle des pauvre» logis, où elle appor- -

VIEILI.E SElffi-TCBIÈ ,30 tJVE I»ss«it ses consolations; die tamone. - . «"«^rf les ~ toit d.„s de dons eotrn- des flcnrs, ou a loisirei cultiver avec ses ^^ tiens -^-'; ,.„.,„ ,, pendant donnes a ^ Après les soins mirées «•l^"-; "^ ^l^ngues 1:, ^ ,,„, -"T"trp:r:re„td„n.a. , Vétade. snpc- ^-l "*,.1j „.e intelligence •''"'^''S'tTni.n.inen.dun.ot.nnefe.n,^. de ™"": aepnis ses années at "^it >iv* dhU«i«. de pl,- ^ ««des eonst-nte, „. aàts*' diu- eonvent, ^^j „e et même ,„sopK,e,de.,—^;>^„„^ .,„„.,,,,„ "°"°C'T.*,«ne«.enee,«imé«nnai. Mgr iaci«:. ac- JOUI- f„t toute sa vie. L elle le fut Humble néanmoins, connaissance lui euviv . JS,no nouvelle Cuisition

^ V Planche de CastiUe. r:oUr;. - .«.r^-- ,. itmtrrrm:.riae::r..,.aes„... PRUX MONUMENTS 831

".uuieiit de choisir un état de Hya. ,„..,. , . L .,.'• - part à sa mère de ses vie fut ..niv,', il voulut faire le voyait en proie à intcnti... omme elle " dit-elle en lembrassant, l'anxiété : Mon Hls. lui f.Vlnii- sois Dieu -. mis libre! je prie pour que d<*ilc au directeur de ta conscience." annonça sa Quelques jours aprè-s, quand il lui ecclésiastique, sa mère décisi..n d'en.l.rasser Vétat s'age"*'"'"'''" ^''""^ ""® ail;., .l.vant mn crucifix, longue prière «l'action de grâce. sans enten- U .séminariste ne fut pas longtemps vie religieuse sou- dre un autre appel de Dieu. Uv dévouement; il résolut riait à son âme avide de

• 1 y entrer. ,,.>.-uw fut mis a I ; Cett«î fois, l'amour maU-rnel et e^ partant pour t.l>en.acl. . p^sterne devant le tapelle. il se et IWure.^ .J toute la confiance i^t aiou Jesus-Chi . k \oti-e-Se gneur

.nu ehe.l.- „,Wo™.i™ ; J i,v„„s je«m votre gagne, de. :,;LLvag.s de 1-ou.st.^ur v„„. votre gloire 1 toes et traïliUer à cette pnere. U IW.U«t bien à Jésus entend,, ,„,reduJeu„eMK»der»»o„rffli.Hutg«^ne^ jour ,ue M. de 1. semaine, .vr^.,«n QueVos 1». au «.viciât, son neveu bIuI était en visite avait fait avec D,en pacte l,é..ï<,ue qn'il a Ira le ce oétait de sav.,r Un. «.nie chose l'in^niéUit. -iTriiin"- »»«-.—",-"- t« connais t. mto 1 »P~"- „ propre émotion ; ne mettra jam..s Zl ™de.mai^ tn le sais, elle laccompUssement de la vo- leliodreobst^^le à

lonté de Dieu. âsd DEl-X MON-lIMESTS

Saint-Jean-Baptiste. L..t.Muvaut,K-.i..ur A. la nouvel disait à s.x inti-e un le i.une ...issionnaire 1. pens.ut-elle-et partait pour a.licu-le dernier résignation et son énergi- Nor.l-C)uest. Malgré sa lannes put retenir ses ; que volonté. Mn,e Taché ne son en pleumnt, d'affliger et comme elle craignait, voir des pleura ; • " pas. dit-elle, de fils Ne fét^mne la nature mais quelque chose k ; ,.. doLs bien payer veut. je veux ce que Dieu ,1. U)ut mon cœur, au milieu de ses Dans ses lointaines n.issio.is, Mgr Tache tmvaux. de ses ourses aix^st^-liques. sa vénérable étn.itcn.ent attaché à ,...sU toujours la pen- il se réconfortait à ,„ôre. Dan» ses fatigues, 8'éUit in.lH«és.il launait sée des sacrifices quelle rattachait à elle ses ré- en Dieu de t^utc 8..n Amk-, Ini-n.éme Il nous a .niniscences les plus chères. Vingt anw I e.m.niuni()ué. dans ses lorsque, se dirigeant .,ui saisit sr,n cœur 1 i,„pre*si.n trajet quitter fallut après un long vew l'ouest, il lui Saint-Uuirent. Inc-s. sources .1.1 les bords des gmn.ls

fois, .^rit-.l ; .. pour la denm-re Je bus .le cetU- eau quelques- larmes et lui confiai iv mêlai quel.,«e.s intim unes de mes pensées le» plu»

its les plus affectuiii \ (luelqu--^ Il „,. -.inblait que VIEILLE SEIGSEUBIE Jî34 UNE de traversé les chaînes onde limpide, après avoir la- battre la pl-xge près de nos gi-ands lacs, imient priait pour son hls. quelle une mère bien-aimée Oblat, un saint .ni^sionna.re. pour qu'il fût un bon préoccupée du bonheur de ce • Je suivais (lue t«ut^. du jusqu'au n.oindi-e munnure tils elle écoutait murmure delà vastu-, nord-ouest, jusqu'au moindre sa voix deman- comme pour y découvrir l'écho de un souvenir. dant une prière, promettant visite pastorale, dans M-r Taché se rendait, en archidiocèse, quand on lu. une des paroisses de son ar- la mort de sa mère, apporta le mess^xge annonçant u,» son tour, il dut payer rivée le 23 juillet 1871. A nature. Que n'eût-il du moms tribut de douleur à la l'assister ses souffi-ances, de la consolation d'alléger dit- '.-Mais Dieu soit Wm ! à ses derniers moments grand que celui jouit d'un l«nheur plus il ma mère mourir: son tils avant de .lavoir vu et embi^é

le ciel ! elle voit Dieu dans prêtres, de paici.t.s ot Mgr Laflèchc, entouré de Bi-oquerie et Taché, chanta d'amLs des familles de la Boucherville. Quelques joui-s le service funèbre à de Saint-Boniface plus tard, Mgr l'anthevêque sacrifice pour l'âme de sa offrait, lui aussi, le saint mère. DEUX MOXUMEN'TS 335

ami .lu Encore aujourd'luii, quaiKl un catholique, Saint-Boniface pour vénérable archevêque, part de voisin de Bou- Montréal ou quehiu'autre endroit qu'il lui demande est cherville, la première faveur un Ave Maria sur la de vouloir bien aller réciter

il a le lionheur «l'y venir toml>e de «i nu-re. Quand longtc-mps agenouillé .Inns lui-nu'ine, il demeure tombe. C'est là que tou- légliïse, au-dessus de cette «i mess,- il de grâce, après ; jonrs il fait son action larmes. mil part jamais sans vei-st-r des véi.é- N.uf ans après la mort d.; Mme Taché, le Brocjucrie alla la rejoindre au ciel. , ;,l,le M. .le la pauvres, et les âmes Ses parents, la fabn-tne, les héritiers. Mgr Taché ,|., purgatoire fu.v.

le vieux manoir et la ferme n lieta des cohéritiers

avait conservée jusqu'aloi-s -. i! h. fit ,| ,c son oncle après. \ .ndro quatre ans ère8 Jé.suitc«. En 18X4. il tit .Ion par écrit les raisons qui l'ont Il a mis lui-méitic " Les deux rai- rHg,igé à cette donation généreuse : déterminé à la cession de la .uM, écrit-il, qui m'ont saint 1". le désir d'y voir oftVir le th-oqucrie, s.>nt : l'espoir qu'en l'offrant on Mtcritice de la messe, avec famille et pour prierait pour les membres de ma • tte vieille .,t „,;. liv .,M. 30 ™>"I SEIOSKME 336 CTI

premier uJésuites. Le i pour lesi^o RK.PR fr.PP aussi ,.^^_tt^ qui venait

conipagme du siair veit^du Mississipi.en de mon per. M^^^^ aoUiet..uatrisa.eul. lui. p—^-r-^p^i^x::^ien.v aux RR- PP- était agréable chère» po d'âmes qm me sont prier pour tant mienne." la k» scolasti- ce temps, que J^">- C'est là depuis chaque ét^ l---- '-' JésuitiJésuites viennent ; ques, ^^,^^ ^.l,. ,„„„ j„„„ ^;;-:^jr;i.io..«-e.«.

certes: «.kil coucl...... ^gratrfcire...„„ „ '^-'"'f=ort à petite flotte ^ ::,.e le, —^«77:2' S^: tb«o-

^ert sur h. eaux Sabreims, voguent ,t de la DEUX MOXCMEXTS 337 prand fleuve, humant à pleins poumons l'air cm-

Itfiumé, demandant la santé, rexeicice et la joie, aux l'eau vf-nts et aux vagues, au grand courant, à

le poisson foisonne calme des chenaux, aux Uies où ; des îks. au ciel pur, aux brises, aux frais ombrages la BnKivierie, comme ils rn 1 ces quinze jours de

ont n'fait des poitrines et des têtes fatiguf'-fs 1 en- t'onnne ils en

ver» celui qui nobis hœc otiafecU! Comme il> y unt gravé profondément le nom et la mémoire du

«Ixnateur

DEUX ANNIVERSAIHKS

Hitypr. "O prOtiTl ft iHiiilirr! lo blonrcnii, pulHinic v(ni« wiirldiitit pour votre iwnplc, vohm nvcr. on fngner leo lM>nnii> itr*r«n du 8ol- triKtir."

Mm- HOt'IHIKT.

R. M. JOACHIM TRIMEAU LBS NOCKS D'AIUiENT

l'IMMKAr. j),- i; M .iM.VClilM

Excellence le lieutcnant- ,. nroclmnation de Son novembre 1882, féK, l.^galo Kouvemeur, c^it. le 9 Q«.^bec. A Bouchcrville, il y Ls la Province de une même enthousiaste et „v«it double fèU«. Dans religieuse, les ft.ucherv.l- U>uchant« démonstration diocJ^ de M.,ntr^«l, célébraient ,o«, et le clergé dn et «acerd.K.e de M. Prin.eau. ,,.. aoce^dargent du ép.s- duimnni

tcau j"«l"'^ UgW^. i vieille sEioNErniE 342 trN-t:

en dans le M-ai, tenons encore j^^^, .an.est^ d.ns fluence s'est ^^J^^Jj,,,^ qu'un jour, Ihist^ue --«^^^^^ et d.^é. et dœu- expliquer 1 ongme sWter là. l>our ^^^ leur ch depuis ce t«n.ps, vres qui ont fait,

milieu de nous. ,^,. Vin..-cinqann^sdesacerj^^^>^^^^^^^^ comptait alors H BoucherviUe en d'existence. dajouUr nous„„„, fourmfournit l'occa-sion Cet anniversaire ^^^^ sa v^^à^e.^--^^^^^^^ quelques détails de ^^^^^f/^'^^lnllrTai.une.io^- t«„tefois. - -- pennet -^ ^,, ,„,.rage ne le c^re ,^ phie complète ^^.^^^^^ j, ,e donner quue^u- ^^^^^.^^^^^^ condeenœuvresHn^e bien ^^^^^^ q-nt d'ailleurs que M. amis intimes de communiquer^^^.C des voulu nous

le curé. nr.rx wnivkr'^aires 343

octobre M. Primcau na

1,S30. du lac A trois milles du village, 8ur les bords abrita Sni»t-I»ui.s, une pauvre maisonnette de colon d'une w,ii bcrc-eau et son enfance. Il est le cinquième fiiniilli-

n.ltitro des cbainps. Son pèR«, M. Joachim Primeau. notre uère, tliiiiie Marie Maheu, vrais types de

nue. aussi franchement catholiques que canadiei s. Dieu, In- lui appi-in-nt dès son bas Age l'nniour de imtuic niour de U prière, du devoir, a au s'est répan- i;ile s'est exerce sons toutes les formes, généreux dévoue- .lin> en d<>s milliers d'n-uvn-s d'un m.nt, partout et en Ujute (m-cimou loin

iil<- s'accroît en se répandant

D'un tempérament vif et enjoué, il s'' fit <> f»>ndant toujours nnnarquer par sa docilité. Accou- tumé à ne parUiger que les plaisirs ingénus de la pure s» vertu. famille, il lui fut faeile de con.sur édtirntion, que les fallu père et de sa pieu- 1" il nu eût paa =Eir.N-EV-nit 344 VNE viEiMT,

à la.nuur et a m i-n^u^uc davantage pour le former jeune par expérience, et t.>ut du bien II put savoir misères prati.,«e adoucit les encore, combien c-tt.

de la vie. lourd, , ne s'impasaat le Nul plus que ses parents plus nul pourtant nétn.t fardeau des labeurs, et lu> une exen.plai.-e avait sur heureux. U-ur piété rendait lobe.ss^ce r,Hgieuse influence et lui une mère. facile, à un père et à acrn.able. Rien de plus commander k leurs enfants nL d'enseigner et de et la sou- d'abord eux-mêmes ; ce qu'ils pratiquent ne eur enfants, quand on nnssion est douce aux à adm.rer dans que ce qu'ils apprennent ordonne même bien né n'attend pas lours parents. Un tils devance. conseils : il les alors les ordres ni les résume de M. Primeau se Toute la vie des parents ent.ere ont ré

rie leurs enfants. Ce fut une éducation vraiment solide.

Comme ils ili.vaient f-prouvi i, es enfants, avec une sen-sible reconnaissance, l'amour dévoué de leur père, en le voyant à la tâche pour eux, tout le jour, depuis la première lumière du matin et ju.sciue tard

1(! soir, et dans la nuit ! Parfois, il leur racontait, — c'était son plaisir après ses rudes journées,—les travaux, les fatigues et les privations de ses pre- mières années de ménage. Son père lui avait donné pour tout héritage, une hache. Son épouse ne lui

apport*! pas même, en apport, les meubles les pIiLs

u.suels d'une maison; elle n'avait comme lui qtie

sa .santé et son vertueux courage.

Il acheta une tcire entièrement boisée, promit de sa parole va- la payer, et ce fut l«i tout le contrat ;

lait tous les actes nf)tariés. Pendant le jour, il cou-

il chan-oyait, et continuait pait le bf)is ; la nuit, le

ainsi pendant des .semaines, un travail de vingt heures par jour.

Quand la saison du flottage des bois

était venue, la dign«ï femme de M. Primeau, et pins

t»ird ses enfants avec elle, se chargeaient du défri- chement, des semailles et des récoltes; lui-même partait chaque matin, se rendait au B

descondait le sault Saint- lueurs du jour, premières un .naniant connue pas sur les trains délais, Lis «a,a- tous les autres ran,e puis, lorsque sa lourde ; pour omnibus, à Hochelaga^ ,.„.. prenaient les afin d é- partait seul, à ped, revenir à Laclùne, lui, sous de scm les cinquante pa.-«ner jusqu'au dernier Sauvages fleuve avec les 'ITre. Il travc-saitle " sa cou»e Cau,hnawaga, et de là reprenait de heuns axTiva.t versneuf iusquà Château,may,où il d ete,t matin, à tms heures, du soir. Le lendemain même l^sojn^e prêt à recommencer la p.u, .,uil nen fallait svxperflu de dire, Il est bien natu>-elle de ses fila pour stimuler ^acti^'it^ tant sd nest c'est peu de chose, mZ le trav.vil en soi. sa fidélité à pren- en Dieu. Et c'est dans sanctifié me- x-endre le sien toujoni. dre tous les moyens de de^M. droite, que le per. ritoire par une intention édu- contnbue à 1 BoucherviUe. a le plus le curé de chrétienne de sa famille. cation sincèrement toute simple, en Nous n'affirmons que la vérité de que toute cette v,e aisant que tout ce travail, prière continuelle. ,„atre-vingt-onze ans, a été une EUe partait d un i„e en a toutes les qualités. envoyée droit au cieL cœur pur. et elle éUit patriarchale, M. Fn- A l'innocence de sa vie toute DEUX ANNIVERSAIRES 847 incau ajoutait des pratiriues de dévotion «lignes d'un religieux. Il avait une telle horreur pour tout ce qui ottlnsc Dieu iiiortellemcnt, qu'il ne pouvait être témoin du péché, sans frémir et sans faire, à sa ma- nière, un aet4' «l'amour divin. Entendait-il un Masphèiiie—et certes, les compagnons de nos flot- tf'urs en entcndi-nt par milliers— il lançait aussitôt

vers Dieu une orai.soii jaculatoire. ><(m-.seulemetit

il ne se livrait jamais à la colère, k l'intempérance,

à aucune action malhonnêtf mii- il sr gardait du mensonge, comme d'une atteinte à son honneur

et à sa foi.

'!«• Il ne lui en « o.n.ii j-.i. plii> .Mij,'cnouiller en

jirésence de ses compagnons de travail, souvent

railleurs, pour offrir son travail à Dieu avant de le

(•..iiiincncir, iju'il ne lui en coûtait de s'agenouiller

.>*eul, dans son champ, ou dans la forêt, ou encore

sous son toit, pour faii-e, dans une attitude ferme et

respectuease malgré !-es fatigues, sa longue prière

du soir et du matin.

Lui arrivait-il un malheur, il en remerciait aus- sa recon- sitôt Notrc-Seigncur ; dans la pmspérité,

naissance allait jusfpi'à faire couler 8«!s larmes. Un

jour qu'il était sur une charge de foin, il tomba de

tottt son poids stjr l'aire de la grangr. On crut, tant .

VIEILLE SEIGXEL-BIE 348 USE

un suprême effoi-t. il se Mais faisant aussitcU pa^ au lève ses deux maxns Lt péniblen.ent à genoux, Jésus! sécriant:" Merci lô mon ciel, en »ou en compagine de Une autre fois, il visitait, jeune colle- S. J-, aloi-s le R. P. Primenu, potit-fils, sonje^e avait défnché " dans '^en,le domaine ,u il héntage son fils • suite en à Lps et légué datis la champ couvert de n.o..son, A la vue de ce Té D,eu ^t reconnaissante: "Que fut transporté de "mon en ant^ jusciuaux W-mes ; boni" dit-il. é.nu et s-agenou.-^^ r..e.ions.e pourtant de dons:" sueu.^,d rendit de fois de ses .ur ce sol arrosé t.nt vaUees. pousser l'herbe des ..^cc au Dieu, qui fait -o>-^°- prairie et mûrir les f-^t fleurir la Tiui tous allaient a leghse Primeau et son épouse M commumaient plus souvent à pied, les dimanches, le prx>longeaient leur mois à la grandmesse et unis les Cest dans l'après-midi. jeune jusqu'à leur retour invariablement chaque a- Urne ce qu'ils faisaient avoir jeune t«us les uéc.lejour de Pâques, après cai-ême. jours du . cetU ' BoucherviUe savent si Les paix,issiens de années de. les dernières piété sCt ralentie pendant deux vieillards. DEUX AXXrVEnSAIBES 349

Les onze ans que M. Priincau a passés au milieu fl'cux, et qui nous font un devoir de parler de lui, comme de l'un des leurs, les ont rendus témoinn de sa vie édifiante. Ils savent que, outre la pratique des devuirs ordinaires d'un chrétien fervent, il rem- plaçait ses longs lalxîurs d'autrefois, par des prières vocales pi-es

De tels exemples parlent plus haut que les paro-

les ; ils pro

Avant fonné ses enfants à l'imitation de sts

I Pannl lr« pr««"nl« Irf |ilu» pn'ilrnx nfli-rtiB inonilciir et à mn- dArnr Primenii. à rdcA-Nloii du xolxAntli-tnc annivi^TMairo di' Iriir rnnri.i ^'^^^^^^ SEIGSEUBIE 350 ^'^'= chacun ' * ,.,1 revivrerpvivre en s est vu vertus, M. Primeau bonheur . Tous ont fait son fVeux v.goureux de avec le sang labbé Primeau a. M activi^-Surunau, Jp.re,la ™ême infatigable e^ve. U •. œuvre encore plus «u^Vre et pour une ,,.„,.epiét. tendre, .aisg^na.-^^^ subhme du sacerdoce , tionnée par la vertu cai-acténse. brièvement ce (lui le qu. us- fils laboneu. A lâge de quinze ans, ce études ava't fait d.s ^'^—^^^ J.Ù au «• la faveur d aile école voisine, sollicita une -«"fice nu son pè.. un C'était demander k „...° au 'Xi.\t pas™« encore entrée car l'aisance n était xnense ; recon nhésita point d le père . foj-er. Cependant

Laincc. «,^nosc de douze enfants. M. Prim^" »« soixan- 1 La famaie de «'"'T^,^^ issg. à lagc de en«ei- Mlle Marie, mourut à '^^^^^ip^néc. de «. vie à Elle avait""'-'^t:;;I*-"^ appeler tc-cnatro ans. '^,'; ,^„^r,„e nou« ,K.«von. avec un dMo.iemenLq a K„cr dans loH écoles ^^^ longtemps habitante do «eut., hé^lnue : le. >-n-lr^^;,^:U:._Dc ses cinq ,«sl «c- rouvre, ne trouveront «''P'^*!?" "*L.^ Kaubcrt. demeure e. Uatre se ûren, religieu^s : '-;;^2^lZ^''ltmor^nc Primeau «« presbytère d» Châteauguay. tuellement B»»;^"^;"ie„pde l^^P^^pcre à U.uis.eult.«^nt le. terre, ^^„^ ^,. ^„ frère. ^^^ I^urs dcuK frères c.^ets.AVphone«B^,„o. deein^lcpromieràBcauhamo^,les«^n ^u presbytère de 1"° '*" Primeau moururent " •• leur cher M et Mme ^^ ^ dans leurs dern.e^ """^^^ le BoùehcrvUle. «^-^Utfe u^^gg^, c'était m.n. séteignit le ^^ ^""'^ .uré.- 1-a '«^'^^^J^, *evot« P^"'" "^"'f

lUeiUeur. DEUX ANXIVEaSAlRES 351

)iai.s.sa.it dans son fils d'heureuses dispositions, et il consid/frait IV'ducation classique comme le plus

•jriiin

I 'iiiicr à un enfant. 11 eonduisit le jeune Joachim

!l .; ! Saint-Hyacinthe.

Im départ, on le conçoit, fut pénible pour la mère

t le fils <|ui était très attaché à ses parents.

Deu.x ans s'écoulèrent. Joachim réjwndait par- faiteinent aux espérances de ses parents. 8a

'lili^^nce, sa conduit*', sa vertueuse simplicid'. ''ni

inpressement à aider ses parente et à leur plaire

]"'n

Jnsi|nn e<'. temps le jeune élève avait été l'objet

«l'une généreuse protection ; mais Dieu venait de pi'fiiii'ttn' qii"' ci'fti' |,'- ' •.i| ,]nt c'fr. ili^cMiiti- llll"'V

M, l'rimeAU partit donc, la «louleur clans l'Ame,

^ivint- Hyacinthe, enleva .son enfant à

M s clièrtH études, au grand regret de «'s maîtres et

-ii]M'rieurs, qui l'aimaient, et tous deux reprirent tris-

( I -infut II" chemin île 'hâteaugiiay. \U arrivèrent à

Montri-al vers la fin du jour. Au moment où ils sor-

:n SF.KiNF.rniE 352 UNE VIKIU-K Pnmeau sapersut que Joachim teient de la ville. M. pluscont^mr son élève ne pouvait pleurait : le jeune de pour jamais des njoyens chagrin, se sentant privé met- chère, dans laquelle ,1 répondre à une vocation cœur eta.t de son avenir. Son Jt tout le bonheur

au.s, ceux quil aime, sait Mais Dieu qui éprouve meme^ bonheur de l'épreuve parfois tirer leur eût du pieux collégien Moins gmnde, la douleur Dieu en combla son peut-être été sans consolation ; qu'elle fit son salut cœur, et c'est en débordant dit le pei-e a son que tu pleiu-es ? -Quoi : est-ce son propre chaginn. fils, en contenant que par se^ soupirs. Le fils ne répondit quelque chose de plus, -Puis-je faire pour toi

poursuivit-il doucement ? compriu.ant un sanglot, son fils, en _0h ! reprit devenir prêtre \ i'am-ais tant aimé h de son Primeau, avec le ton _Eh bien: fit M. console-toi, tu vaa énergique volonté: mon enfant, immé àsâ de nouveaux sacrifices de la part de son père et le sfH'ours dévoué de s>a suvxir aînée devenue institu- trice, lui permirent de continuer là ses études jus- qu'en rhétorique. Il revint à son cher collège de

Saint-Hyacinthe pour le cours de philosophie. L'élève philosophe eut des succès satisfai-sants, tels qu'on pnivait en att^-ndre de son ai>plic)vti<)n, de son esprit ««'liiMix i-t dinit. di- >.im iriniiil niimur de la vérité.

Arriva enfin le moment solennel de choisir un

état de vie. Après de rudes épreuves, le collégien

allait atteindre le hut désiré : il était sur le seuil de

la vie réelle, et d«!V

carrière.s, avec leurs illusions, leurs honneurs, leur

liberté, leurs plaisirs, ou bien avec leurs sacrifices,

lt'Ui*s humiliations, leur obéis.sance et leur dévoue-

ment. Il n'hésita pim nii scid insUmt : son ambi-

tion, nous venons de le dire, éUiit dirigée vers le

iiTésistible sacerdoce ; il n'eut qu'à ol>éir à l'attrait

«jui l'y entraînait.

Pas une arrière-pen.sée, pas même un rt^tour de

l'imagination, ne lui fit un moment r«'gi'ett«'r la sé-

dui.sante lil>erté cpie le monde pré.sente aux regards triom- de la jeunesse ; ne lui fit envier les joies, les

phes, les gloires dont il l'enivre, les fleurs dont il SElGXEURlE 354 VNE VIEILLE

lapre sentier où U jonche sa rout.. Da,. et son auU^l.destns^^ Jésus engagé s., pas, il voyait pauvres à à soulager, des te^^ et des malheurs pour son cœur, c était sauver : et secourir, des âmes à séduisant. le seul spectacle devint donc .«cclesiast.quc L'élève de philosophie deux part«^ «t alors de son temps et professeur. H autre consacrée la première, 1 K la ré.gence fut létude de la théologie. Bour- août 18o., M,n Quatre ans plus tard, le 9 ..,h.^ ecclésiastique, dans 1 getoi-donnait le jeune Chàteauguay. ,1e j-^j:.;».!.-md.c.bU Prime^u un jour d Ce fut pour le R. M. une pré- vie n'avait été qu l^nheur, auquel toute sa fut le ,o père et sa n.ère ce paration. Pour son Qu^ul Mme joyeux de leur vie. le plus saintement de s^m hls. pour s'agenouilla aux pieds Primeau mon- des Uu-mes de jo.e recevoir sa bénédiction, pretr. Ah^ enfant était . aèrent ses yeux. Leur travaux étaient bien comme leurs sacrifices et leurs recommencés cent fois, si pavés' Ils les aumient faveur. mériter une pamlle ee^t été possible, pour bi, dans sa vieillesse : Pi-imeau disait encore M plus m'eût dit que j'aurais après mon mariage, on si con- famille, j'aurais été taixl un prêtre dans ma nu \ AXXIVEnSAIRES 355 tent, je crois, (|iie je n auniis plus ressenti mes fati-

" gues et me semis fait mourir à travailler. Ce l)onheur inespéré lui était enfin venu, et dans

«la vertu naïve et sa i-econnaissance, il eût volontiei-s comme le vieillanl Simérm dit son Nunc dimittis, pi)ur aller en remercier Dieu au ciel. M. raW>é Primeau avait alors vingt-.sipt ans.

Son pn^mier vicariat fut celui de Bertliier, où il de-

meura deux ans. De Va, il fut envoyé à Saint-Bar- thélémy, puis, deux ans après, préposé à la des-serte

intérimaire de la paroi.s.se de Saint-Cyprien, durant

le voya>î<^ en Eur(>p

:{0 septend>re 180.*{, Mgr Bourget l'appela à la cure

»l« Saint- Patrice de Sherrington, où il demeura

r|uatf>rze ans.

Vicaire, M. Primeau avait gagné Itstime des

curés et des fidèles, partout où il avait exercé .son

minist«>re. Il avait ac<|uiH pour lui-même une con-

nais.Hance plus grande du prix des âmes ; l'ext-rcice

lie ses fonctions avait développé en lui cet instinct

de cliaritt^ et de dévouement

doué. II ét.-iit pnrfnif'-iii'-iit jiri''i>iii-"'' h l'ii-uvr»- d'un Iwm curé

(V'tte œuvre est grande ; c'est une

rables (jue l'homnïe puisse accomplir sur la terre, et VIKIU.E SEIGN-ÊCRIE 356 ^^^t- prôtr. on magnifiquement Véloge dun l'on a fait accomplie. affirmant qu'il la dignement sera qu'est cette œuvre, Dire sommairement ce Primeau. résumer la vie de M. au ministère du prêtre Habitués que nous sommes souvent, nous ne les voyons plus, et à ses bienfaits, fa- x-épétition des mêmes qu'avec indifférence. La des mêmes veurs, comme celle "^.^^ «I-^^^'f les Le can.vdien élevé sur n'être plus remarquée. majesté ne reman^ue plus la bords du Saint-Laurent, La.u.nt,des ne que le colon des de son cours, pas plus montagne., pics élevés de ses s'étonne devant les bxejv- étonnons devant les pas plus que nous nous régulièrement, à son les Wtés qu'offre Lits et Cest quatre saisons de 1'am.ée. tour, chacune des presque de considérer encore une de nos faiblesses, longtemps ---7^-- comme due, une faveur .^" de etre^ nous semble oblige 1 bienfaiteur trop assidu endro t notre disposition, à 1 C'est là, trop souvent, spectacle ont habitués au de nos curé. Us nous I>;urs leur dévouement sans cesse reproduit de que des t^moms indiffé- vertus n'ont plus souvent reçoivent nombre de chrétiens rente ; et grand apos- de leurs généreux a^mme leur dû, les fruits reçoivent, et murmu- tolat D'aucuns même les méconnaissent, d'autres les mé- rent ; d'autres les prisent.

Q>ie nos curés soient aujourd'hui ce qu'ont été

leurs prédécesseui-s, personne n'en doute. Or, il

n'est pas un de nos {witriotes chrétiens qui ne soit sol fier des premiers prêtres, qui ont arrosé notre de et catholique leur sang 1 Pas une Iniuchc cana

qui n'ait redit le glorieux mérite des curé.s, gardiens

et sa«iveurs de notre nationalité, apr^ la cession du Canada. Mais cette œuvre de salut, continiiée aujourrl'hui par d'autres prêtres et d'autres curés,

excit

pourtant n'a-t-elli; pas le même mérite < Sait-on comhien de tt-mps durerait la foi de notre peuple, peut et nf)tre peuple lui-même,—puisque l'un ne vivre sans l'autre, — si l'on éU;ignait, k la fois, ces

foyers «le charité, de morali- et de vérité, que nos

curés entreticnni'iit au centre de n

S'ils n'étaient là pour faire vivre les âmes, croit-on

«jue notre société vivrait longtemps ? Chez nous, comme chez tous les peuples, aujo\n'- d'hui comme totijonrs, règne le génie «lu mal avtc

sa hi«l

ne, le hia.sph«''me, l'astnce, l'inju.stice, l'immomlité. A rencontre de cette puissance de perdition, il faut SElGNErmÉ 358 ^'î^'E VIEILl.K

enscig.u- humilité, et bénir, qui 1 celle qui fait aimer con- la pureté. Paixlonner la justice, la franchise, biens né^es- guérir, sauver, sont des s.,ler, cicatriser, les plaies, l'offense, l'égoïsme, s.ûres partout où sont Au chrétien qui sort de cette les maladies, la mort. ce : pour ouvrir la porte du vie. il faut quelqu'un habituer et la prêtre. On peut s'y c'est l'œuvre du jamais on ne lui enlèvem voir d'un œil indifférent, Une vie qui s'y est fidèle- sa sublime giandeur. de dévouement et ment employée, est une vie toute " Dévoue- a dit : c'est Bourdaloue qui de charité ; et C^-t qui fait le héros. ment et charité, voilà ce celui d'un grand théâtre m héi-oïsme n'exige ni l'éclat au fond de la il peut se trouver d'un gi-and nom ; lignore, tant Si le monde plus obscure paroisse. connaît, c'est assez. mieux I Dieu le t x^-Ha par M. Prmu an • Voilà la mission remplie

son éloge. SheiTington, y ont Quatorze ans de ministère à comme de son zèle. Là, laissé des traces profondes bonté sut son ingénieuse pai-tout, il fut actif, et et pour tous, les toujours lui chai-ger également, paroles consolantes. mains de dons, et le cœur de alors, où se trou- Dans cette paroisse, pauvre i-eumr protestantes, il sut vaient plusieurs familles DEUX ANNIVERSAIRES 369 les fonds nécessaires à la réparation de l'église, à la cr)n8tniction d'une sacristie et d'une école. Sa mé-

iiKiirc y reste attachée, comme elle est inscrite dans

le cii'ur des Hdèles paroissiens. Quand il retourne

à Sherrington, c'est encore aujourd'hui fV-te de

famille. On le reçoit comme un père.

A l'automne de 1869, M. Primeau partit iX)Ur un

long jwlerinage en Terre-Sainte. A Noël, il était

arrivé à Alexandrie et avait "le Ix^nheur de célé-

l)rer la nais.Hance de l'Homme-Dicu dans le pays

{jui

lettre signée stir le tombeau même de Notre-Sei-

pncur, il exprimait les vives impressions de son cœur

daas cetU; visite des lieux saints et pendant le saint

sacrifice de la mcase, qti'il célébra au Saint-Sépulcre.

" Quelles émotions, écrit-il, se pres-saient dans mon

Ame ! Les larmes coulent viU: et avec abondance dans une circonstance semblable. Foiiler de son

pied la terre qui a bu le sang de Jésus-Christ, voir

le marbre sur lequel son corps a été étendu pour

être embaumé selon l'usage des juifs, approcher do

l'endroit où il apparut à .sainte Marie-Magdcleino,

baiser la colonne h laquelle il était attaché pendant

1,, n.,,,.,ii,,t;,,,, In picn-c f^nc ]'im)c:<- 'iil'-vn . . . . et

•62 VIEILLE SEIOSEVRTK 360 VNE sacre de fut plact. U c., . le tombeau où enfin pou,- un vénérer t.ut cela, jls- voir et pouvoir suH.ut.n-est^^^^^^^^ pour un prêtre roU.ue. chrét.en p.x,mxse. au cœur comble des jouissances " cette terre ? ^ sur Terre-Wc M Inna.ViinR-au son retour de la A 2 quelques s^-mam- U à Ron. durant séjourna MM. Luss,e> avec ses compagnons, février, il obtint, l Dob;Hy.une audience du ^-^^-^^^^ ^vne lettre mue circonstance, dans en a raconté les .e je ne " ^'on. dit-d, de ma ^ à ses vieux parent.. plus heureu. p..en.i jamais un mon.nt au^ célèbre du conçue C'était à l'époque

de, Pe»s t» Lnt-Kerre.àra»B»«te procession danslo eon.^^ avant aVntror t^t 1. WWue,

^IXe so.«KM^ n,.mo»Ue peut-é.« dn ,. ;„ J vK.ta la «n Je B.1 i Pri„eau ,,uitt« Ron>c, à DEt:X ANKIVF.RSAIKES 361

l'Allemagne, passa une haute Italie, la Suisse, p.ni- le Canada, seconde fois à Paris, et s'embar-iu.. en compagnie de Mgi' Bourgit. donna Son arrivée dans sa paroisse de Sherrington \ Les travaux lieu à une chaleurease ovation Les pai-ois- des champs furent suspendus, ce jour-là. leur curé sur un siens en foule, accompagnèrent lui prési-n- long parcours jus

< .|'>'

1H70. 1 I.Orilr.-. 12 nortt. VIEILLE SEIGNEURIE 362 UNE fran- hospitalité cordiale, sa Sa bienfaisance, son plemes caractèi-e, ses manières chise dallure et de chanta; et vraie comme sa d'une politesse simple en prêtre enfin, rehaussées nobles qualités de ses de gentilhomme, le font estimer lui par celles du savent le con- de tous ceux qui ses confrères et

impoitant^ de Boucher- "'ErVappelant à la cure son mento a voulu récompenser ville, Mgi- Fabre preuve de sa confiance. et lui donner une cui-e -le la M Primeau est le vingt-deuxième Sainte-Famille. Depuis 1877. .1 y paroisse de la toute son activité d -ploya pour le bien paroisse, les réparations Outre la direction de sa plus haut, dont nous avons parlé et constructions, le il a même et« à d'autres œuvres, il a pi-is part entreprises d'un intérct promoteur de plusieu.-s de Montréal, .r.>néi-al, dans le diocèse surtout.-sur Vauvre de la ca- "sur l'une d'elles concentrés ses pen- OudraU de Montréal,-se sont son a mis à la faire réussir sées et ses efforts. Il fati- amis, son temps, ses influence et celle de ses d'autres âmes celles de bien gues, ^s prières et que peuvent foui-n.r pieuses, toutes les ressources n.^inrr le industries. Pour ei, les plus ingénieuses Dirx ANNIVERSAIRES 368

personne plus (lUe nous ne succès, il a payé de sa siitirions le dire. la cathédrale Le l«vzar de 188G, au profit de Montréal toutes Sftint-Pierre.aeu dans le diocèse de

il aura sa place les proportions d'un événement ; c'est marquée dans notre histoire religieuse. Or, lui-même, que la un fait contiu comnte le Imzar ardue et compli- petite part,

Hiizar, dans leur numéro du 18 septembre. une idée de ce qu il .ifiilhi On m.' fait difficilement saeriti.-s .l'abnégation, de courses, de fatigues.

aimer son travail : M. PHn.oau, lui faisiiii nt aussi H d'un travail qu'on aii.,- et ..n ne se hvsse pjint il ne lui en Bourget ; continuait l'œuvre de Mgr a poiir la croire glonouse fallait pas davantage gage de succès. Son Dieu, et pour y trouver un il et s'il le fallait, ardeur ne s'est jamais ralentie, même joyeux recommencerait aujourd'hui avec le

courage. , , Mgr Taché, le véné- A M. Primeau, de même qu'à avait, sans doutas révèle rable évêque de Montréal a qui l'avaient p.rt^ les motifs extraordinaires l«isilique. au centre d'un l'érection de la gran.liose entièrement protestant'. quartier de la ville presque qu'une des pre- Disons immédiatement, en tous cas, l'œuvre de la mières causes de son dévouement à à la personne de cathédrale, éUit son nttachen.ent

• M'^r Bonr

Oraison funcbn,. de M^rBourKCt. 1 Dan. son ''"f'«J^*;'^^ 'J'^Jrè; 1« démarches que firent '<«;' "".."""^," nonifacc raconta «^«"f. 8a.nt.Jac.ne, pour conserver chez eux '« -^«^^j;-^'» devant n»^"; , „Xm^ ••évfquc. dit M(çr Taché, se recueille Vj!. ^7, DEUX AN'NIVEnSAinES 365

lui une sin- M. rriiiM-.m a u.ujom.-> professé pour

rien n.- lui fait plus d'honneur «t-ro vénératirm ; et Martianapolis. Avoir (,ue l'amitié de M^i .1- pieux archevêque fragile la confiance spéciale du précieux et qui lui est. en sa faveur, un témoignage volontiers à bien ti

jusqu'il la jeunesse du père de M. Primeau. soixante et quinzw ans. Mgr 11 V a '!« cela pojwer ses }î<)«rget, alors jeune collégien, venait H \,ieance» chez .son frère, curé de Cliâtiîauguay. homme, à jk-u près y vit souvent k l'églis*- un jeune UHnle-stie l'édifièrent: df- son Age. dont la piété et la Us se con- c'éUvit le père du curé de Boucherville. ainiise- nurent, pfirtflgèr*«nt. quelquefois les menus deux cœurs „„.„l^ , turel que

'I- '^'aimèrent vnluc u\ s.niriii 1 un pour

nmtiifllcmi nt.

i. 'l- I/^is i»r.-w|ue, en 18.'17, le j' «m.' ...ll/,;i. .Iv.nu secrétaire à l'évêché de M«mtréal, fut ...n vêque de Tehnessc. M. l'abW Primeau n'avait récits de son père lui

B.mrg.t l.s M»alit. s avaient fait acliuirer daiis Mgr prêtre. C«tt*^ aximi- du jeune homme et du jeune comme une tradition de ration s'est transmise a manifesté en touU^s famille. Et si Mgi- Bourget au père, ses bienveil- rencontres, aux fils comme tout lui a rendu en retour lants égards, la famille dans des cœu.-s généreux, ce que l'on peut puiser profondément. qui aiment et vénèrent du cinquan- Quelques jours après les solennités de Mgr Boui-get, les tième anniversaire de prêtrise de la famille Pnmeau entants et les petits-enfants leu.^ Ils ofi-riivnt, avec se rendirent à l'évêché. gi-acieux bouquet vœux, au vénéi-able évêque, un des pièces d'or de porUnt. suspendues à ses fleurs, Rien, pensaient-ils, ne cinq, dix et vingt piastres. Sa Grandeur que pouvait être plus agréable à profit de l'œuvre de la l'offrande de ce don, au déçua cathédrale. Ils ne furent point venait d'être l'objet, De tous les honneurs, dont il leur dit-il, ne l'avait dans sa ville épiscopale, aucun, hommage dune ému plus tendrement, que cet des représentants famille estimée, "que ce cadeau vertus se transmet- d'une triple génération, où les multiplient si admirablement, tent si intactes et se ses membres." avec le nombre croissant de 367 riF.rX ANNIVERSAinES

-lans des diffi- Plus tard, l'évêc-hé .'Unit engagé dans le diocèse, un culU's financuVcs, il se forma " tirer de cet " comité dos finances chargé de le de ce comité. embarras. M. Priineau fnt élu membre confiance," " Je seconde volontiers ce vote de pleine sa nomination, écrivait Mgr Fabre. en lui annonc^ant dans une circulaire du 24 février 1S80. lui des travaux, Dès lors, commencèrent [wur démarches, dont des combinaisons, «les aumônes, des édifiante. Ils eurent la statistique ferait une page

les résultats attendus. avaient absorbe- Mais ces nouvelles difficultés la cathédrale était tout*' l'atU-ntion. et IVi-uvre

dier à ce trist4' état de chos»-. lui, dans Un jour que M. Primeau causait avec arehevôque sa résidence de Saint-Janvier, l'illu.stre " inUntion : Afin, lui lui fit part de son hénnquc de la cathé- dit-il, de faire reprendre les travaux SEIGXEURIE 3C8 ^'>'E VIEILLE

avant de mourir, de- dmle, j'irai encore une fois, diocésains d'au- mander laumâne à mes charitables compta, j'espère, à eux et trefois. Dieu nous tiendra

• œuvre divine." à moi. de contribuer à une pan.l's In formeU' M Priineau sentit dans ces Di.u. 11 n nu d'une décision arrêtée devant son émotion, il s.- touclié profondément. Dans

t •]< l'accompagner . Imta d'offrir à Monseigneur de en son pouvoir. lui porter tous les secours cx-togénaire est Ce dernier aete public du prélat admirables de >a ^l apprécié comme un des plus Sault-au-Kécollet. Caché dans sa chère solitude du auU-e la mort, tranquille, sans il pouvait y attendre distraction que occupation que la prière, sans autre malheureu.x qui venaient d'as-sister quelquefois les guérir il ou de les ; lui demander de les consoler diocèse, pendant choisit de pai-courir son immense tl'une rude saison d'hiver les froids et les tempêtes épui.sé par des A rage de quatre-vingt-trois ans, c'était, scm- infirmités, des souffrances continuelk?,

ble-t-il, s'offrir à la mort en maityr. toutes ces paroisses si Quand il repaïut dans entourer son catholiques, qui se plaisaient déjà à fut un véritable front de l'auréole de la sainteté, ce partout entliousiasme religieux. On l'acclama DKUX ANNlVERSAinES 369

furent abondantes; Us au.n...... i"'il recueillit faveui-s qu'il sema sur plus aW.n.lantos encore les son passage. son Boucherville lui avait promis M 1. curé de Lo'uvre de l'archevêque H.eour8. et il tint parole.

il réalisa des devint la sienne. Non-seulement récompensant par sommes considémbles, mais en générasité des dona- «les bienfaits spirituels la apostolique en mêm- t..u.- il A.-rça une œuvre dévouen.cnt à l'entreprise t,.mps qu une «euvre de lui que sont dus ces de Mki- Bourget. C'est h vénérable arche- précieux souvenirs, portmits du que la plus vêque ou objets de piété Wnits par lui, conservent grande partie des familles du dioc^se eommo des reliques. II

LES NOCES DE DIAMANT DE MoR BOUROET.

pai-oisse qui eut le B<>uchcr^^lle fut la première i^t lai-chevêque mendiant ; Inmheur «le recevoir après sa longue tourné*-, c'est elle aussi qui lui ottVit, la dernière aumône. Mgr Fabre, dans C'est dans cette paroisse, dis^iit soixantième anni- son sermon, à l'^ca^on de ce archevêiiuc a commence versaire, que le vénérable faveur de l'évêché. cette entreprise héroïque en protection de Jésus, Parti de Bouçherville sous la jour terminer son Marie et Joseph, il revient en ce actions /le gnices à long pèlerinage, en rendant des

Jésus, Marie et Joseph. circonstance, dont voulut Il y avait là une double l'illustre prélat, profiter M. Primeau pour offrir à de la recon- une manifestation éclatante de l'estime, MC.R. IGNACK BOURliKT

DEUX ANNIVERSAIRES 371

du clergé et des naissance et de la vénération fidèles. voir si mal à propos de Ceux qui se sont étonnés non fêtées à BouchirviUe. et les Noces de Dinmant sont plu à tmv.st.r pas k Montréal, ignoraient ou se déterminé cette décision I! les raisons qui ont surtout que Mgr Bourgtt n'ont pas voulu savoir la Minen-e dans son Ini-même. Coran.- l.> di^ût de préfé- cmpte-rendu de cette fête, avait choisi la ville, celle de BoucherviUe, .-..nce aux églises de manifestation trop éclatAuU-. ne voulant pas dune davantage.c'est que certain Mais ce 'o"« ^^""^. q«e ulcère , ^i,,, c'est

du. --- ,, la vérité ^-"f;:^U.ent de Onseraxttent^v. ^^^^^^^^^^.cest prisent B^n »^^ YeuiUot: étonner?

vcriUblc Elle fut un sa vie. une ^.uvves et de circonstance c dépU>>^ - de ^. Primeau ,.^,^,^

^^onnaiss^^cepUnned^ ^^^ ^^^ ,,,, . voulait e.aUe , , Ce qu'il ^^.^ ^^ get qud^ l'homme ^. .^,,, ,t du 'pas seulexnent ^^ ^''"'^"^' C vertus ^V^-^^XrZ^ 3^^"'^ ^^^ ^^ Uen. l'esprit ^^ ^^ dont^^^^f'^Js^^U toutes veitus .^^^^fication. adm^i^le P .lavtlanapolis -e ^ ^^^^ ^ ^, -itation. sejnd ,^,,, son ^^.^^^ ^^^^ sur les cinquante pi-etres. de cent DEUX ANNIVERSAIRES 373 oidrt's religieux de la Province et de prcsrjuc touU'fv li's maisons d'éducation, des sénateurs, des conseil- lers législatifs, des rt'présontants du piuplc aux

Parlements fédéral et local, une nuiltitudc de ci- toyens distingués des villes et de la campagne. Ceux qui ne purent se rendre à l'inviUvtion. cm exprimèrent leur regret dans les lettres les plus sympatliiques. Toutes nous font cf>nnnître l'appro-

Iwtion chaleureuse qu'à rencontrée partout l'initia- tive de M. Primeau, et nous prouvent une fois de l>!us, que l'on ne comptait ptus les mlmirateura de

Mgr Bourgct seulement dans le diocèse* de M(}nt-

réal, mais aussi ponui les membres les phis émi- ncnts du clergé des diocèses voisins. Plusieurs

liiïquos exprimèrent au.«ii par écrit les sf;ntiments

i|ii' \ mrcnt affirmer par leur présence tous ceux

«lui, le 9 novembre 1882, eurent le bonheur d'entou- rer Mgi' Bourget.

La rikieption de .S.» (.i...,'lijurcut lieu le iiuicn.di

soir, veille de la fcte. Un salut solennel fut chanté allocution do H l'église ; puis, après une touchante

M. le chanoine Lussier, les paroissiens offrirent leur

seconde aumône pour l'évèché. Elle s'élevait à

S3,200, outre 81,500 qu'ils doniT"''»» pour l'oeuvre

de la cathédrale. SEIGSECRIE 374 VTiZ VIEILLE

se rendit au couvent, où De l'église, Monseigneur réception. Les • autre charmante il fut l'objet d'une exécuter à leurs Sœurs de la Congrégation firent et des scènes dialoguées élèves, en son honneur, composés pour la cir- plusieurs morceaux de chant

constance. «t le village illumination Le soir, il y eut dans vrai succès dans le genre. feu d'artifice. Ce fut un des le lendemain, une <• Rien de plus beau, disait, cette illumination de .'.razettes de Montréal, que démonstrations de ce "toute une campagne. Les donnent pas la moindre .' genre dans les villes n'en combinaisons du gaz et de "idée. Les savantes régulières de nos édifi- " Vélectricité sur les façades en frai- " en poésie et ces, n'ont rien de comparable champêtres. " cheur à ces illuminations des jardins, des viUa-s " Ici ce sont des bosquets, simples chaumièi-es dis- " des touffes d'arbres ou de depuis le fleuve " séminées à l'aventure, et s'étagcant "jusque sur les coteaux de l'intérieur. surgissaient " De chaque endroit, de chaque place, lanternes aux mille " des gerbes enflammées, des de feu, des por- "coulem-s, inscriptions en lettres allégoriques, etc." " traits transparentes des dessins débarquait a Le lendemain matin, Mgr Fabre bËUX ANNIVERSAIRES [_3i15

Boucherville,it venait payer son large tribut J'hon- neur à son illustre préilécesseur sur le siège épisco- pal de Montréal. Lui-même officia à la grand'messe. Mgr Bourgct prit place dans le chœur, sur un trône spécial, ayant à ses côtés M. le chanoine Lussier et

le R. P. Cazcau, S. J. • Le sermcm prononcé par Sa Grandeur l'évêquedo

Montréal, fut l'éloge délicat, bref, touchant, des tra-

vaux et des vertus de Mgr de Martianopolis. " Imméiliatcnient après la mc8s«>, M. Champeau,

curé de Brrthier et présid(!nt clu Comité des finan-

ces tle l'év-r-ché de Montréal, présenta, au nom du comité, à Mgr Bourget, une adresse remarquable.

" C'est l'historifiue d'une vie précieuse devant

Dieu et devant les hommes. Les commencements

il'iui aiM).Htf)lftt glorieux, les comlwits incessants de

la vérité contre Terreur, les travaux surhumains du

sjiint évéqne, ses œuvres pietises, ses génércu.ses fon- dations de communautés religieuses, son zèle pour

la gloire de la maison de Dieu, .sa tendre 8

pour le tronpi'au confié k .sa houlette past

tout dernièrement encore, cette admirable abnéga- tion du digne prélat qui refuse pour lui-même la

rente bien légitime, que lui donnait le diocèse, pour

la con.sacrer toute entière au raciiat de la dette do 33 SEIGXEURIE 376 UNE VIEILLE qai dans cette adresse -révêché: tout est raconté du la vive affection témoigne, en même temps, de son ancien évêquc. diocèse de Montréal pour répond. H a " Profondément ému, Mgr Bourget Wnitle Seigneur d'avoxr des larmes dans la voix : il tou- ce spectacle si accor* à ses cheveux blancs réuni, tout un peuple chant de tout un diocèse, de admirable manifestation une dei-nière fois, dans une Bientôt, son gi-.uid de respect et de dévouement. pour un quitter ce monde âge l'indique assez, il va anus, pas abandonner ses meilleur, mais il ne veut dans le à ses coopérateurs dire un éternel adieu ce- dernière fois, aux sans leur affirmer une bien, immua- qui s'avance, les lestes cki-tés de l'éternité v sauvagai-de do In - bles principes qui sont la

et le salut des peuples. .Ik- -lo- de 1 au.pkur, .' La voix du prélat pmul effusion de son cœur mine l'assemblée, et la chaude tout l'auditoire. pénèti-e, réchauffe, transporte . vieillard î à voir, le saint " n était vraiment beau vrai temps antiques, le -C'était un patriarche des sa parole de Melchisedech, et . pi-être selon Yorére lorsqu'elle procla- douce à entendre --était suave et même

piinciins de la venté de sa aivinité, lcs_iniii>uabk-s étemelle.

" le vénérable octogénaire Oui, il était beau à voir supplia le lorsque, les mains tournées vers le ciel, il avait été son Tout- Puissant de bénir ce peuple qui dans l.-s sentiers pniple, de le maintenir toujrmrs trave«-s les mille dan- de la vertu, de le- conduii-e à pasteur et gers de la vie jusqu'à cette patrie, oJi de la troupeau sont étern«dlement unis dans le sein

divinité. et " Le peuple tout entier mit genoux en U-rvo, cotiiim.' mi- r..«/... c,'-- .sur les têt«-s inoliné.-s tomba, saint '. le.ste, la l>éné

par 1. H M Une s

s.i pai-ois-s.- naUl.-. Lus.sier, au nom de Boucherville, eetU- adr.s.se, aus,Hi Nous citons, au moins en partie, scniim.'nts .|,f pnr n-marquabl- par la chaleur des exprinw. l'élévation «les pensées .pi'elle nu iiIhiiI " Permettez, Mons4'igt>(Mir l'i

!' v-,,^ ,,.,-... .|.r .n .1,. ,vU- i...n.i,s,., si joyeu- sur cet anniv.rsaire (•.•ttc circonstanw, anticiin- orrlinfttion) «-t vous béni, (le soixantième «le son et les va-UX de présontr n l'Mvn.u- h- f.'rM-itHtions

tous.

novembre ISB. I U Canaillrn, 378 l'N'E VIEILLE SEIGXEUIUE

l'interprète fidèle • En agissant ainsi, U croit être diocèse. de tout le clergé de votre ancien une voix " Nous nous réjouissons, disait naguère nous réjouissons plus autoi-isée que la nôtre, nous daigne conserver tous dans le Seigneur, de ce qu'il sjppoit? pen- encore au milieu de nous celui qui a la sollicitude pas-

(l'uvros catholiques. Vous ••t .1 ali;in.ir toutes ks appui celks avez surtout

spécial de notre époque. lai- " Votre Grandeur n'a pas seul(>ui<-nt .•.veité mar- deur des défenseurs de la vérité et dirigé leur mais elle a che avec luini."'re. fermeté et douceur, nécessité de encore su faire comprendre à tous la veilles et leurs .supiK>i-ter ceux qui consacrent leurs

t '^i lumières à la diffusion des saines doctrin. - ' réfutation de l'erreur.

' Monseigneui-, si 11 ne faut donc pas s'étonner, vous dans cette nouvelle œuVre de zèle, à la

In cntl.Almlc q.i« M^r IVn.rK-t nHUolUlt I«t.r I I..a«môna. il» „ .1., ,!i. -..<-. -elf liront * la nomma â80 UN*È VIEILLE SEIGXEl'RlE rcux de fournir à Mgr Bourgct les moyens de satis-

faire sa charité envers les pauvres, qui venaient

tous les jours lui demander l'aumône.

Le saint vieillard ne put cette fois maîtriser son émotion. Sa voix frémis.sait comme ses membres, et ce fut moins en paroles qu'en larmes que son cœur s'épancha pour remercier et bénir. Spectacle toute cette foule toucliaiit ; avee lui, l'on vit pleurer de fidèks attendris, jeunes gens, vieillards, hommes

d'État, jeunes prêtres, curés à cheveux blancs.

De l'église, les deux évêques, les prêtres et tons

les invités se rendirent dans la grande salle de la

fabrique, où les dames de la paroisse avaient pré- paré un splendido banquet.

Les mui-s de la sjiUe, inaugurée pour cette fête,

se dérobaient sous des guirlandes de fleurs et de

verdure, sous les dmperies et les écussons. Tout

s'était fait dans un concours de goût et de libénvlité :

le banquet généreusement donné jmr \o<

étivit gracieusement servi par eile.s. Mme de Boucherville avait assumé les dépenses du menu de la table d'honneur. Mgi- Fabre y pré-

sida, ayant à sa droite Mgr Bourget et à sa gauche l'honomble M. de Boucherville. A leurs côtés pre-

naient place le R P. Cazeau, S. J., le supérieur des MI A \\VlVF,I!'<\n!F,S 38l

MM. de SainUSiilpico. celui dos RR. PP. Ol.lats,

MM. les chanoines, les siipôrifui-s du collège de

Montrt^al et de celui de Sainte-TItérèse, les honora-

1>le.s MM. J.-.J. Ros.s, L.-0. Taillon, président de l'As-

s'jinblée léfifislative, Beaubien et Landry, membres du Parlement

Vei-s ein'i lii-iiii->. M'^v 'h- .MuriiniHUMilis et Mgr

Fabre remontaient à Ininl du T'iivlMmitr, et reve- naient k Montréal.

T(dle est cette fête : expression spontanée de la

nH;onnais.sance «l'une parois.se envera son curé ; tri-

liut d'bominage pnjé à un .saint vieillard, k l'occa-

sion «l'un annivei-saire niéniornblc et «l'une de ses

dernières œuvres hénjïque.s. Elle a été le spectacl»! ctmsolant d'un clergé ntnubreux unanime à accla-

mer s(m bien-aimé chef d'auti-ef«)is, et encore prêt

à marcher sur ses traci^s ; le spect^icle «l'une f«)\de

respectueuse, unii- \vnir prier «lans la vénéintion,

aimant plus que jamais la religi«>n qui donne «le tels

ministres. Ce jour ne rcpassi* pas dans la mémoire,

sans faire renaître une multitud» «1' iidipieusos

pensées. CONCLUSION.

Notre tâche est achevée. ces trouver, en part^ourant Si le lecteur a pu nousavons quart du plaisir que pages, seulement le superflu de rechercher ^ouvé en les écrivant, il est et t^us lax^unes. les longueurs des excuses pour les avouer trouvent Du reste autres défaut, qui s'y les dans «n qui leur déplaisent aux lecteurs les fautes dérogeons à laquelle nous ouvmge. est une coutume celm du aveu ressemble trop à bien ^;lontiers : cet délit. coupable pris en flagi-ant étlitiants par eux-u.eUK. , Les faits racontés sont souvent nousferontpardonnerda^oirvoulut^,p ils qu, les ont idées et aux principes les nUtachcr aux intem- reproche d'avoir donné fait naître. Quant au personnes vivantes, U pestivement dans 1 éloge des et de plusieurs cotes Zns viendra certainement Nous le recevrons appuyé sur des motifs divers. si. sam et sans remords sans mot dire, sans regret .

CONXLUSIOX 383 blesser du moins ceux qui en sont l'objet, ces éloges tnijours justifii's par les actions, paraissent à quel- ques-uns un juste tribut.

<|Uelf|Uos pieuses résolutions. A ce prix nous nous pardoiiixTons d'avoir parlé avec aljondanco de c

leur avenir sera notre dernier mot. Au milieu de l'affaiblùssement monil de notre Age,

pui.H.>M'nt-il8 rester fennes clirétiens comme leurs ce ImhiIhiu-, ancêtres. Ils .se doivent à eux-ini'tucs

et ils le doivent à leurs enfant Lhéritnge dn B(A qo'Us ont reçu de leurs pères avec, est précieux : (ju'ils le gardent amour ; mais

qu'ils gardent intact surtout l'iu-ritagc plus préeieux

d'une foi t

florissante. Qu'elle soit dun-s leur cœur, dans leurs

paroles, dans leurs actions, que leur vi\ toute entière

en soit une éclatante manifestation. C'est tout notre sduhait

Il .s'ct'iiiij.j" .-|.wii;..i.. liiLiitiU; iiotn: cuur, cil l'i ca-

pitulant dans notre p«'n.v''e les événements dont so

compose cette modeste histoire. Dans les hon'mes 84 VIEILLE SEIGKEURIE 384 X^'îîE du retrouvé Vesprit vivifi«mt faits nous avons et les une été pour les pères christianisme; cet esprit a il sera pour etde progrès ; source de vie. d'honneur «ecret de moyen de conservation, le les fils l'unique dit Tortul- Rien n est plus haut, la vraie gmndeur. grand que le chrétien : lien, rien n'est plus

chriMianwi. JVemo major nW .

NOTES ET DOCUMENTS.

I AUX TBOIS-UI- (OMM..MON 1)K GOUVEHSEUH BOUCHER. VIÈHKS POUK LE SIEUR OCrOBBK. IfltR 1- ,,, X |S<.T-HlITlfeMB

««» (ç<>"v>"eur Mou» .leurae Mézv. lieutenant -k«''«"''««' «nco. ...na-.,. .lu fl.uve s; Maï-'^ :-n la NOUV...U.-F, ,l: m.lut Hieur l'i.-rr.. ».u

v«™ ^™onn. ^cUU« W . Sîr,1'. ,» ~,..l do

expérienc et ««c rourtuite au wrvlre d» roi. valeur, SEIGNEURIE 386 t^'E VIEILLE

commis et député, com- des armes, no.is vous avons fait de gouver- députons pour exercer la charge mettons et pays neur sous l'autorité du roi en tout le e" commander aux pour jouir de ladite charge des Ti-ois-Rivières ; appartenans. tant et s. lon- gages, di-oits et honneur* y pour le service du gu!m;nt que n.n.s le jugerons utile vousobéir. en- tous sujets de Sa Majesté de '"^Mandons à peme de au fait de votre charge, a t -ndre et reconnaître quoi nous avons signe les .lésoWissance. En témoin de cachet de nos armes.et ;.Slntet à icelles fait apposer le secrétaire. lontresiKuer par notre , Québec, ce vmgt- Twé au chAteau Saint-Louis de soixante-trois. huitièine octobi-e, mil six cent Signé: Mézy.

Et plits bas, par Monseigneur.

Signe : AMi-.iViLLH. cFEspagne, du sceau de Etàcdté,.':cM ,n rire ronge ses armes. Safkbay Mkzt. Signé : AforsTiN de greffier. Signé : Pecvret,

II sur co^xEssIO^' au sieur pierre boucher, LA rivière a MACHIS.

conseils d'estat et Jean Talon, conseiller du roy en ses police et finances de la priVé, intendant de la justice, Acadie et autres N'àuVe'le-France, Isle de Terre-Neuve, salut : pàvâ de la France septentrionale ; nous donné Sçavoir faisons qu'en vertu du pouvoir à '••. concède, par Sa Majesté, nous avons '1""'ié et 3^7 NOTES ET DOCUMESTS

concMons P- -^P^^^-^ ^..^..ns, aonnon. et ^ l.euee.l."m^rt^^^ Bieur Boucher, une ^^.^.^ ,lcux Ueuc« de l^f""'''.'^,,'^^".^?.^,».,.!. et autan. la lieue au-dessus " ' " ,,,uirti. do ,,. ,^,,ite terre de ladite rivi-re; P" ' J' a«Kle«K.i«. ^ '^5,,.. ,.,i, sen de flef et tou» dn,it* cnunage en -;«";^^'X ^^ ^et 1 eau«,.. à la ^h' h.,irH et «vans -^^r.' /^/^^^ ,„.,„, sc-ront Boucher. «e« '"'"^ ' „„.. UMlil Hi.-..r ,;^"1 .je QuélK-r. au t'»"'"»-". ,'..„,. ...rter ''^/^'^^^^r/r» a-- reU-vera aux '»'^'"^ "™^'"^ de ,,„,,uelil ... ,.t vieontc^ de la eou.un.e .., ^u ..^.sir ;>«'^;-^;;r,.,vision et en

en h.m. attendant .,uil <'"''•";;;;',, -.ubli «u di. du ju^'" ''"' ,,H apHlationn "'il '""»>""•"* ^'""Lk". , lieu re«sortir..nt seiKueurie. • ladi.e >'"'li "r faire<»*'7'Vtenir feuu e.<'' ""^ ,1e tenir o.. .„ >, ^.^ „.„„„- ,.,„,.-iU,i,,ulera «»""«'•'•::'" " et ";l : Vu ..-"irfeu tenus de '^;";-'-, .,,.:« ..uiseron. .''*;;,,,. .... aura eoneess.ons .,•"1 • ,i,.u sur les _ ";.,.,.„ ,,., ,,,..i„ '«' e, .,ne fnn.e ' ...... rrtées. ^ ^^^^ ; ,..,H, iieur J;^' en ,H«Hession '«^ an.i. /'^V ,1^." ,,;,.. ,r..uver..n. conservera les »«;'» ' Uoueher "^^ .^ . ,,„ ,,,i„.ip.,l m- sera •';•"•;«;.;' Hur la tem- H»i\ i„ ,,.,;„esda. s .,uil fera la ••''• : nUn.e fai.e ...anoir J'^.'^j'^^it,, „., ^ e..neessio„s ' IVHtendue .les l""' „,^.,,i„„ d. « seront 'i^;, t^naneiers .,ui •:;;'" ,,u„ent ^ ^-n ,,'^, „*',,,,,,, pareillement •<>'.'' '''';;„ vaisseaux : .les Oeeiden-

n.ines. ',"'"." ,„,..«. des "^''^-^^Z *,,.,,«.. d.- lais- .lans retendue ''"•''' ,,.,.,v,.n. '''jj;.';.",:,.,., ..us le

M<.jest>e. m .1 »M.n plaisir de Sa ^^^ ^^^^ de» p.-.^sen.. ''-- .Ire la cnHrnialion .l'icelles. nii'fwntes, à c,uoy n.>us »-- Kn té-noin .le ',., ,„„,^.,i- .««het de n.w7;;,„:,;n.im iiellesfait aptK«.rle gner par notre Becrétain-. 388 UXE VIEILLE SEIOXEURIE

A Québec, ce troisième novembre, mil six cent soixante- douze. 1

Signé : Taix»î.

Et plus bas, par mon dit seigneur, Varmer.

III

TITRE DE LA SEIGNEURIE DE BOUUHERVILLE 2.

Jean Talon, conseiller du loy en ses conseils d'estat et privé, intendant de la justice, police et finances de la Nouvelle-France, Isle de Terre-Neuve, Acadie et autn-s

pays de la France septentrionale : A tous ceux que ces pi «Rentes lettres verront, salut : Sa Majestfi désirant qu'on gratifie les persones qui. se c informant à ses grands et pieux desseins, veuillent bien s > lier au ]>ays en y formant des terres d'une étendue proportionnée à leur force et le sieur B»»ucher ayant déjà commencé de faii-e valoir les instructions de Sii Majesté, considé- nous ayant requis de lui en départir ; nous, en ration des biins, utiles et louables ser>ices qu'il a rendus à Sa Jlajesté et en vertu du pouvoir par Elle a nous donné, avons accordé, donné et con<-édé, accordons, don- ni)ns et concédons au dit sieur Boucher cent quatorze arpents de front sur deux lieues de profondeur, à pren- dre sur le fieuve Saint-Laurent. Ixirnés des deux cfttés par le sieur de Varennes; avec les îles nommées Percées, marqués dans notre carte figurative C. D. Ë. F 3 Bus-Canmln.U 1 DocumtnUrclcUifaàla tenurt scignevriale du 1. p. 311. 2 Doc. relatifa à ta Icnure Bcianeuriale, U I, p. 84. 3 Ia dernière partie de ce Titre est la même que dans le Titre précé- dent. .

3^9 NOTES ET nOCUMEXTS

cncossu.n à M. ^o « « e«, l'acte .le ".'^ prèndeTrois- ..n.,.uinte arp quarante .X de nant e^^. .^'^^^^esi »ib" F- y. remonte a Ift» , «1 Kivières. Cet acte U-.u7/>netp«rnntena«ntWgon. eiitrtitre d'une n.^me volume se trouNC ,e A la iMiKe «»du

HoueherviUenefu-nt accordée. a« "';':::».. ... r... ..e En voici le TUre Hieur Bouel.er .,uVn l.««. ILES DE TITRE DE CONCESSION DES BOUCHEHVILLB

I.OUIH DB nOAHB, et*'. JkAN H<» Hur la «""i";-• .«le.H. hattun. et «H^v de vouioir lui aeeorder U. p."r^. «einneune de liojich. r iL .««.vent devant «a terre et

.^Kanl. NouH. '" ^ » .lite terre, h. «pioy ayant donne «»^ «^i';:,;..;, . Nou« eoni..int..nent |-^ ,,

• droit de Î;::::;S'::l«vent devant «a .U. - 390 TNE VIF.II.I.F. SF.IONKfP.IE pt'sche jusqu'au milieu dudit fleuve Saint-I^urenf, le tout en la nianièiv qu'il est cy-tlessus désigné, pour en jouir par luy, ses hoirs et nyans cause en propriété à tou- jours aux mômes droits et chances portés au titre de con- cession de sa dite terre de Bouchcrville et à condition de prendre de Sa Majesté ii..|ifi.->iiim .l.'s Divs.nlcs dans un an.

, .. .^.... .ut En foy de quoy nous h-> ax.nr- .-if;,i. -. . nos apposer le sceau de nos armes et contresigner par secrétaires. Fait et donné à Montréal le dix-sept aoust, mil six cent quatre-vingt-dix-huit 1.

IV

DÉCRET DE L'ÉRECTION DE L.\ PAROI.SSE DE LA SAIXTE-FAMILLE DE BOUCHERVILLE.

SoUicitu- Joannes, etc. Ad perpetuam rei menioriam. dinis Pastoralis et Episcopalis est in Uxis ubi niultus populus fidelis existit Ecdesias antiflcai-e, Paroehia» constituere, et ibiwl exeuipluui Apostolorum operarios in Pres- vineam et in mj'ssem Domini mittere, Rwtores ac hyteros constituere a*l vineam excolendam et messem .Sacra- c lUigendam, verbiim Dei scilicet annunciando, menta Ecclesije administrando et cwtera alla munera di- Jesu vina -et e<'cle.>;iastica lege, juxta sacrosanctiun Christi Evangelium, sacros cotliccs divioitus inspirâtes, Sanct

1 Documents scignciiriauje, 1. 1. p. Hl. '^'-^^ NOTES ET DOCUMENTS

no.-.^l.nt" con^tituere decrevi.nus. BHliflcata. PnnH.-hiam

farta. ii ... i«nii mlHiuirutii wilpinnia

noi.aKwiliu. «xuixl". Hiii... «•xr<-tit.-«iino

BOICHKUVILLE. I.UKMIKH MAUlA(.i: A Caumoiit. .-M..1,. N -H imn,1" ". 21-" Lan «niiH aucune ,,.i« !«•«„.s,„„i„« <-ii«-u.l.l»- on pré«-n<< ay mari.- ., ,.,^.,.„,,„e a.^ ax.-c .Mari. Iml.itnnf

céWl.rant la n.e««« .-.. l-r.- IVgli^; la b6né«Uction. 302 UN'E VIEILLE SEIGN'El'niE

René Oudin, habitant de Verclur, Roné Fezeret, hnbi- dudit tant de Montréal, François RalH>llant serviteur habitant de sieur de Vercher, Jacques de la Porte, Contrecœur. missionnaire. (Signé) PiKRHE DE Cacmoxt, prestre

PREMIÈRE SÉPULTURE. Lamarque. -15 février, l'an de N.-S. ICTl, Charlotte femme de Jacques Luyssier, habitant de Mr de Varennes, de notre est morte en sa maison dans la communion romaine. sainte mère l'église catholique, apostolique et paroisse de Sou corps a été enterré dans la chapelle de la sacre- Boucherville, sans estrc assistée et aydée d'aucun ment, faute de prestre. missionnaire. (Signé) Pierre de CAtJMOXT, prestre

EXTRAIT DE L'ACTE DE DONATION DE LA PLACE DE L'ÉGLISE ET PRESBYTÈIiE DE BOUCHERVILLE 1.

Pardevant Antoine Adhémar, notaire royal fut écuier seigneur présent en sa personne Pierre Boucher, dans le pieux de Boucherville, lequel a dit et déclaré que l'église paniissiale dudit dessein qu il a toujours eu que seigneuriale Boucherville fût bâtie et située sur sa terre projette de donner et et domainiale. il avait dessein arpens de délaisser, en pm- don, à toujours, sept à huit

Morrogh, prot.) 1. E^xpédition du greffe. (Monk et 393 NOTÉS trr noct-MF.N-TS

,„„,mi .1» „,.^, '"""7,. „;'•'» ,TJ,i.,a,.. - a„

les foni-ii"" «eura

VI FILS. I)K M. BOUCHEB. 1m ri II HuMXM(iK 172S1. 111 AOUT

™:^rr;!^ri.fil.;.M-;:,;:,r:';::.nr";

III ( K-icH III) M""" l{,„i(l.

viue.

. tlp foj- rt

1 f'< lu «riKin-iirloil""»

homii. ,. , ,,,, nvoturru bon I ' \\cn-yiT< «. 1» r - 1.» *' ' cnUcr. malir* •* lonB«<""- d« 10 TOpfoJairo on 894 fXE VIEILLE SEIONEURIE

xbre lerter au nous a St-Ltmis de Québ

^^'^ SOTES ET DOCUMENTS

qui sont les de propriété d'Iceluy représenté_x. M Ifi»1^, titre» qu'.l a !'"^,''L^t«\le fov et hommage „c«mos d'^'K"'^.^*; B.'gon. !;;:,,.niai'„!,.; de monsieur rendu pour led. fief entre le» ,un P"' tt i,„,m„agel.om g le ..Hevo.r à la•"• erTntelHKible ;.„^';„.,re et ,K,.ter hon.n.age qu ,1 main«laf»y et ^^^J_^'\ ..„J. .lud. Chftteau „„ r,,y „u «;•>-"- .^^^Î!'",quelle foy e, etde«l. iHle. H..f »"'*'-^'"'\'''Vevn;,«r en pnWen.es nouHravon* ,,,.„.„„g.. 7-';:» ,^ .';;/: .u. ehoses ; et '»' > ""\"'> «,„fle«dn,it«duroy.et H.lMen.ent ,,i^.„ ,.t

lavons di.p.-n.He l'^'";:/''"^^!» vice , Charge de ImilW'-

:;;xir::r,.;::: ^zp^^ K-rr

juwiue. a ce qu i1h P"'"'^"* auxd.nl» rhacun pour i„ f">f..v ..tt hommage wnne faire a < ce q« » 7'»'J«d. ,i„„ehervillc.»«.> portions quil» ont aud. fief dans Croient U.nu. de faire 1 '•«•'-^,^';,, * "rnou. noi»

pour le roy p.r - pourvoirons ", ^;,X ,,„,.^ ^

:;;:?;;•;: tnrsrïï'.:^;v'r;ui«e.s.Ma,...; 396 TîfE VIEILLE SEIGNEURIE après lequel devoir de foy et hommage rendu, led. compa- rant nous a fourny l'aveu et dénombrement, tel qu'il et lavoit foit le 24 du mois d'aoust 1721, ayant avoué déclaré que luy, d. Sr comparant et les cy-tlevant nommés, tiennent de Sa Majesté letl. flef de Boiicher- ville et qu'il a seulement à adjouter aud. aveu et dénom- brement les concessions cy-api-ès qu'il a données depuis le dit aveu et dénombrement fait led. jour, vingt-quatre aoustl724, sçavoir:

Dans le Quatrième Rang.

Est Gilles Papin qui possède quatre arpens de front sur trente de profondeur, chargés d'un sol par arpent, ce qui fait six livres pour le tout avec six deniers de cens pour lesd. quatre arpens, et quatre chapons vifs, sans bAti- ment, en lK)is del>out. Ensuite le Sr de la Duranthaye, deux arpens de fixmt sur vingt-cinq de profondeur chargés des mesmes cens et rentes et sans bâtiment. Ensuite est le nommé Maillon qui possède trois arpens de front sur trente de profondeur, chargés un sol par arpent, ce qui fait quatre livres dix sols, avec six deniei-s de cens et trois cha{Kms vifs, sans Ijâtinient. Ensuite Laframboise possède deux arpens de front sur vingt-cinq de profondeur chargés des mesmes cens et rentes et sans b&timent. Ensuite est le nommé Montarville qui possède quatre arpens de front sur vingt-cinq de profondeur chargés des mesmes cens et rentes et sans bâtiment. Ensuite est le nommé La Bruère, qui possède quatre arpens sur N-ingt-cinq de pi-ofondeur chargés des mesmes cens et rentes et sans bâtiment. Cinquième Rang dCEnhaut.

Le sieur Boucherville, fils, possède quatre arpens et demy de front sur vingt-cinq de profondeur, chargés des mesmes cens et rent«s, sans bâtiment et en bois debout. NOTES ET DOCUMENTS 397

Ensuite P8t le noinmé Chico qui possède deux arpenta sur vingt-cinq de profondeur, chargés des niesmes cens et rente», sans bâtiment. Ensuite est le nommé Salodin qui possède deux arpens do front sur vingt-cinq do profondeur, chargt's dos nicsraos cens et it-ntes et .wns l>i\timent et en bois debout. Ensuite est le nommé Mosnyor qui possède deux nrpens de fi-ont sur vingt-cinq profondeur, aux mesmea cens et rentes sans l>/ltimentN et «-n l>oi» deKxiut. Ensuite est .losoph Rivii''rc(|ui possède deux arpents do front sur vingt-cinci arpents de profondeur, aux mesmcs cens et rout«8, sans b&timent et en bois debout.

Cinquième Rang d'Enbas.

Est le nommé Depin qui possède trois arpens de front sur vingt-cinq de profondeur, chargés d'un sol do rente par arpent, six deniers de cens et dix sols pour le chapon de chaque arpent, sans bâtinient et en l>ols delniut. Est niademoiselle Houchervilje cjui possède quatre arpens de frtmt sur vingt-cinq ai-peiis tic pi-nfondi-ur. aux mesmescens et rentes, sans biUinient et en lH)is debout. Est \j\ V'crronneau qui [Kissinle deux arpens de fituit sur vingt-cinq de profondeur, aux mesmes cen- Vfs, sans bâtiment en bois debout.

Est LAngevin qui possède deux arpens de iinm in- vingt-cinq do profondeur aux mesmcs cens et rcntc'-. m bâtiment et en liols delnxit. Eit Thomas qui possèdt! deux arpens de front aur vingt-cinq de profondeur, aux meamea cens et rentes sans b&tinient «iC en Ixns

Est Frenière qui possède deux arpens de front sur vingt-cinq de profondeur, aux niesmes cens et rentes, sans bâtiment et en bois debout, dont et du tout il nous a requis acte, que nous lui avons octroyé en pivsence des Srs Bouchervillc, Gaillard, et Louis Rouer Dartigny, signé avec ledit notaire à la minut« des présentes et à icelle fait apposer le cachet de nos anues et contresigner par l'un de nos secrétaires, les jour et an susdit.

(Signé) Dupuy, Gaillard. D'artigny, Boucherville Hiché, N. R. L. S. Par monseigneur Baune.

Lors de l'abolition de la tenure seigneuriale, la sei- gneurie de Boucherville était partagée entre une ti-en- taine de seigneure et coseigneurs. Tel était luéuie le uiorcelleiuent des différentes parties, tpie le même culti- vateur, payait quelquefois pour une terre d'une cen- taine d'arpents, des droits à trois ou quatre seigneurs. Ou peut voir la \-aleur totale de la seigneurie, à cette

époque, dans le résumé du cadastre que nous citons ici :

VII RÉSUMÉ DU CADASTRE DE LA SEIGNEURIE DE BOUCHERVILLE.

Province du Cax.\.da1 B-vs-Caxada l Je, soussigné, Henry Judah, un des commissaires en vertu de l'acte seigneurial de 1851, certifie avoir fait le présent cadastre général de la seigneurie de Bouchervilh , pour résumer en un seul tous les cadastres particuliers que j'ai faits conformément à la loi, pour les diverses par. ties de ladite seigneurie, possédées séparément par les divers propriétaires d'icelles et pour sen"ir à rintelligence dosdits cadastres particuliers. NOTES ET DOCUMENTS 399

La valeur totale des divers droits et biens hicratifo de ladite seifçneiirie de Boiiclienille œ compose des sommes suivantes, savoir : $ lo Valeur des cens et rentes 7.588 01 2» Valeur du droit de lo

- culi. I 27,110.00

Lt -~ ..<• i^iii iiir. li'iiiit tlroit a nui iiiii' aiilie indeniniti!;. et

Il n'y a aucuns autres droits ni bien» lucratif» à estimer dans cette dite seigneurie, outrf i i-hn qui apparaissent et qui sont énuuK'r»-» ci-de»»u». De sorte que la valeur totale de jjulite seigneurie do nouchervile se trouve Otrc de la somnu! de soixnntc et un mille douze pla.ttres et cinquante et un ccutins. Daté ce 1er juin 18S0. I1U.NRY .lUDAII. CoaiiuiMoiro.

\ III

TlTUli DU l-ItF l>li MO.NiAU\ IVUi. l'ilILlPPE I>E Hio.vcr.T. etc. JACqL'Ea liAUlM/r, etc.

A tous ceux que les pn^sentes lettres verront, salut : S<;avoir faison» •"" •"" ' v'"im..^io qui nous a 6tà pré- 35 SEIGN-EUBIE XTNE vmU.T.

'^^ tendant sentée par Pien-e ^;;" n Te pays, «-fj^,;'de la ".an gniededétachement ^ ^^^„^ t cU s ser considérât.on ,^ f^ ,e quen 1^^.^^^^ ^^ act«ene.nentencopa>s.der P^^^^^^^^^.^^ rend lui vouloir l««" demie de nous plust »;7;^^ ,.„^ „e.„e et Ueuc et t,-ente '-I-"^^^;^,"^^^^. dans les profondeur.. terres non con^K ,.«- profondeur de ^^ ^,j,^„V.ly. ot..u su^^^ ^ntre les de Va..nne^ :i^enrie t ->'^"'^"fnord-est f/la de flef < gnant au ^^'^ ,p j^,,, j^ titre LestlaseigneuneduTremba^^^^^^^ haute, m">«""^^\„ danslesten- seiKneurie, les Sa^^Sauvages, d:Le,pesche et t-vt-^^ f,a„l et aux ser^ t-^;s^:=^.^î-=srs^^^^ SS:s:M:;S.Îv^-n.aeeon..etcon...l.

donnons ^' Ardbkv lu et (Signé),Simjé) Baudot.

IX HOMMa ACTE DE FOI ET "^ CHERVlLLb.

le douze .. Auiourdhuy, "JTS.f'S^'S^prind- Pierre le non.mé .ant nous, ae ^Ccherville,"* ^^-^^^^J^seigneurie - ,^„ la terre et nous disant: des papie:^ Ïoues il Beau, tenant ^"^^""p^,.^ vous dire -e seigneurie Mo\Teur, je P--f%tf ^^Unt dHa 1« de BouchervdV^^^ .^ ^o„s dis, et ^t domaine lu.rUMENTS '^01

vous pour ...ne je me présente à .mi..<- cnH.-iKno lu eut ;

.le quoy no..B avons nH.l et Lc<,ut.;n.é. K..."ite trouvé h ml.re . s^eonf-aU où n.nis n'avons .ien

q...tte ed et satisfait, je tins . ;„., content ^^^"^J^^^ au «e.gneur '" H..,u de to..s les d.-oits du» recMi à la fo> et''''J^^^;hommaBe v..nte Knsuite nous lavons manière q.. «" = ." af^'utoatsur le eha.np. en la nue. en di^nt^. Keno..st en terre, teste : ;:.t...nt un fa.s la foy et hom je vous rends et v.m.s Mo..seiKneur eo.nme un bon tvoJfaisleser...ent .le lUl.^lité ,, a^r

re„u.s <> >' npri-s .,uoy d nous a '"j^"^ ., ...„b...s«é. avo, » hes,.!... ce .,..e n.n.s ... „..te lH...r luy «•r^ir au acte de notre ...... nfa.t le "••o. u" Luv ayant donn.^ p..Wnce .le nos enfants Ho - "ù . dL..s.en .n.,.é des et nous l'avons d.H,H-..»e h.rMUe.-t .le .Montarville f.-. le jour s,.,,....,,..,,. : :*:,": servi,..d..s ,K.ur rette f..is

de nous ; et an «pie dessus et signé Signé: Db BoCcnKRViu-K.

X MOItFVr. POli: MK 111 I.

COMMISSION nxii M"" "II"'» '" OnKKIIKR KT HKK.IKNT. Seigneur de Bo.u-her. Nous. l'Ien* Boucher, osquier. pn-.en.es lettres vair«nt8^d«t, à tous .....x .p.e ces viM... r .-xer. .l.....' |.erson..e l«'« : po..rv„l.. ta. tm'.<...ssamMle - notaire e, sergent de 1.. j..r.di L ofll-e. .le grenier, ..agréant pas do nou. scrMr ti„„ .,,.. s.isrn. uri... SEIGSECKIE ^02 IXE VIEIUX

dit. ,eut!le no^tre a^U- depen- et ^^^^^^J^IZ^^ actes nécessaires *»';^ les- desd.tis.lar^|^"^'^.,^„,,„. dans toute dantdosdits offices et B^ncher- , anedenc^re^te-K;^;^;;;-^;^^^ ville, pour longuement que 7aux""^^^«;^b^\.^esdites tnai-K tant et si appartenant , ^^ >,. Rovuinet p.;o,>os J Suceront à «>,{:;-fj^^i'^rre;n^'-""* '''''' lieuteuant-gém^ral ,T""%7; , religion cato- «^fde "^f,^ et pn^alablement faite \^'^\,' ^^^^^^.^^^uLe en la- iice,apostoliceet de ladite Sei- ^"'"'"^-''"i^''!""notaire ^^ It charge de greffier, «;^*^^; dite e„,ngnons à^t

lo juin 1083. LVneuriardudit lieu, ce u,ardy (Signé) BoccHEB.

(Armes de M. Boucher.)

Vautre part, aprj Ve« les lett^ de S^^nUC informé des sommes '---;;^^;'",7i^tel Sau. et at-

exercé les '^"«ys»''^ tendu qu'il a ,, receu aux sergent en d'autre --'^"«^"'"j.^^^J^irpour en jouir teUas ' P et au serment en "^j^^^ dites charges .-i,^, ee dites lettres. A Bouc suivant le contenu aux vingt-quastre juillet 1683. (Signé) RoYtnsKT. NOTES ET DOCl'MENTS 40^^

XI

Extrait nr tkhtamknt hoi.knnki- dk Johki-ii Bot- illKB l)K LAIiHOQfEKIE, (^ruicr. reçu par M. Iahiih Nommiidin, uotnirc, »-t l<"w tiMiioiiiH y-nniimu's, U- viiiRt-Kept «lo janvier mil huit i-cnt (i\mtrc-vingt.

" Je ilontie et K»fçuc A Messire Jital <|u'intér«'^t«, dans c<-tte jMirtie de la seigneurie do Bdueher- ville et du Fief Tremblay, que je possible, t«-l ipie le tout H« trouve constaté par le» ea

(|unnte-huit pinstr<*set cin(|uante-deux ceiitins, dit cours ; A la charge par le dit iMessire Primeau, ou son successeur dans la dite cure de Boucherville, de fnlr»- célébrer dans l'églis»' de Boucherville, jiar chnipu- année, h perpétuit et mère et de leurs descen- dants, et d'employer le ri^sidu di** dites renti-s constituées en aimiônes, en le distribuant aux pauvres de ladite " paroisse de Boucherville, comme il le Jugera à propo*.

{Pour véritable extrait)

La NoRMA.vDiif.

FIN,

TABLE DES MATIERES.

ni:t>irA< r. \ 11 III rvfTî'l: 1 \' \ I FTTIIF, PK M

m.l rtlriiMi.i.r. Ki .-'>V FONnATKIi: M I ~itc. -KU-ntliiP. Popiilnllon II " Il M. Cirrrr 11 » III 1/ :ir - .|" I.

s-U» premier» cl»»peUa,-kn!Ctinii .a o, VI I* prAildent de In (JonKrtgstion do ta «8 _ fonilnlniir de ll<.mli(>nllle.-Hl»Ujlr'< V 1 1, i>,rni. r..* ••" » ri " tlu du v,.rit«hln rt nntnrrllcdc ta Nouvelli! Kmncc, I-CHiidlcux •'« .;: -.r '* \ III .mille de noiirhorvUle [- K'iKt'nc B. de HouchcrvlU"- W

- Mi M I UEUOIKl-!'K.«. "^ I.- I>»prll clir.'iirn de«drMixl(nie(^>Kllw |™ 110 III.- I,«iiîh«ppllodi>«congr*((nnl.

I 'dnlOO.^ M«rle-Imin«cul**. - Il >n dm KB. PP. ObtaU de \ »" I.h.DWATION.

I.- I/ironvrntdeiif

mission dos nu. f»--"™» 37 n.-Sccondc Pepln^^^^^ ,ir.-Den.ièrc«année,d6M. ^^^^^^ B„„^ber. de M. ic ti» 2« IV. -Œuvres principale» V -uitauraUon de lègUse .306 pieusw Yl'.-Les assoctaUons DEIX MONl-MENTS. ^. f -i'""^ mcssirc Antoine ^ Taché S« T -La statue de Mgr de la Broquene.-Du^oui. jjg II -Le monument lU-La^-illadelaBroqucrie ASSIVEUSAIRES. DECX ^^^ JoaohimPnmo.v d'argent du R. M. ^^ I Les noces ,t:^n::SdeS.mantdeMgrBourget.. , *^ Conclusion Notes et doccmbsts

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