PRÉFECTURE DE SEINE-ET-MARNE
ENQUÊTE PUBLIQUE UNIQUE
RÉALISATION ET EXPLOITATION D'UN FORAGE À USAGE D'IRRIGATION AGRICOLE SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE LA CHAPELLE-RABLAIS PAR LA SCEA MAROT-MACHAULT
CONCLUSIONS MOTIVÉES DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR
Commissaire enquêteur : M. Jackie TONUS
Enquête publique unique n° E18000023 / 77 du 2 mai 2018 au 1er juin 2018 SOMMAIRE
Page 1. Déroulement de l'enquête 3
2. Rappel du projet 4
3. Conclusions 5
4. Avis 10
Conclusions - Forage - Irrigation - SCEA MAROT MACHAULT - LA CHAPELLE-RABLAIS Enquête publique unique E18000023/77 2/10 1. Déroulement de l'enquête
L'enquête publique unique s'est déroulée du mercredi 2 mai 2018 à 9 h au vendredi 1er juin 2018 à 18 h, soit pendant 31 jours consécutifs, en application de l'arrêté préfectoral n°2018/DCSE/ EPU/009 de 30 mars 2018, portant ouverture d'une enquête publique unique sur les demandes d'autorisation environnementale IOTA présentées au titre de la loi sur l'eau par la SCEA MAROT MACHAULT pour la réalisation et l'exploitation d'un forage d'irrigation agricole sur la commune de La Chapelle-Rablais et d'un forage d'irrigation agricole sur la commune de Villeneuve-les-Bordes.
Le dossier du projet de forage sur le territoire de la commune de La Chapelle-Rablais était consultable, en version papier, aux jours et heures habituels d'ouverture, en mairie de : - La Chapelle-Rablais ; - Fontains ; - Villeneuve-les-Bordes.
Il était également consultable en version numérique : - en mairie de Villeneuve-les-Bordes sur un poste informatique dédié fourni par la société Publilégal ; - sur le site internet des services de l'Etat en Seine-et-Marne à l'adresse suivante : www.seine- et-marne.gouv.fr/Publications/Enquêtespubliques
Le public pouvait faire part de ses observations de plusieurs façons : - soit les déposer sur les registres papier disponibles en mairie de La Chapelle-Rablais et de Villeneuve-les-Bordes ; - soit les adresser par courrier postal au nom du commissaire enquêteur en mairie de Villeneuve-les-Bordes, siège de l'enquête ; - soit les adresser par courrier électronique, à une adresse dédiée ; - soit les déposer sur le registre dématérialisé mis en place par la préfecture.
L'enquête s'est déroulée de façon satisfaisante, dans le respect des dispositions réglementaires, et de l'arrêté préfectoral, avec notamment 3 permanences en mairie de La Chapelle-Rablais et 3 permanences en mairie de Villeneuve-les-Bordes.
Ce projet a fait l'objet d'une très forte mobilisation du public.
Globalement, en tenant compte des observations déposées sur les registres d'enquête et des 2 pétitions, environ 350 personnes ont fait part de leur opposition au projet pour différentes raisons, la principale étant la crainte d'un impact négatif du forage sur l'approvisionnement en eau potable des communes de La Chapelle-Rablais et Fontains regroupées en syndicat intercommunal d'adduction d'eau potable de La Chapelle-Rablais - Fontains (SIAEP), puisque le projet de forage sollicite la nappe du Champigny, comme le captage d'approvisionnement en eau potable.
Conclusions - Forage - Irrigation - SCEA MAROT MACHAULT - LA CHAPELLE-RABLAIS Enquête publique unique E18000023/77 3/10 A noter également l'annexion au registre de La Chappelle-Rablais de 2 délibérations défavorables au projet : une délibération du SIAEP et une délibération de la commune de La Chapelle-Rablais.
Le projet a par ailleurs recueilli un avis favorable.
Enfin, une observation concernant ce projet a été annexée au registre mis à disposition en mairie de Villeneuve-les-Bordes.
J'ai remis le procès-verbal de synthèse des observations à M. MAROT, gérant de la SCEA MAROT- MACHAULT, le 5 juin 2018, qui m'a fait parvenir un mémoire en réponse le 8 juin 2018.
2. Rappel du projet
Le dossier envisage la création et l'exploitation d'un forage au lieu-dit "Tourneboeuf" au sud-ouest du bourg de La Chapelle-Rablais, à environ 80 m au nord de la RD 213, sur la parcelle C 182, dans un champ cultivé.
Le débit recherché par ce forage est de 60 m3/h, pour un volume annuel de 30 000 m3, permettant l'irrigation de 12,5 ha de pommes de terre de consommation.
Le forage captera la nappe du calcaire de Champigny sens large (Calcaire de Champigny et Saint- Ouen), à la profondeur prévisionnelle de 69,00 mètres (+ 49,00 m NGF). Le prélèvement envisagé concernera donc la masse d'eau FRHG103 - Tertiaire du Brie - Champigny et du Soissonnais, identifiée dans le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux du bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers normands (SDAGE).
Le niveau statique de la nappe est environ + 90,00 m NGF (soit 28,00 m de profondeur).
La qualité des eaux de la nappe du Champigny est apte à l'irrigation des plantes très sensibles ou de tous les sols, selon le système d'évaluation de la qualité (SEQ) des eaux souterraines.
L’ouvrage sera foré jusqu’à 2 m en diamètre Ø 508 mm et jusqu’à 32 m en diamètre Ø 380 mm pour être ainsi équipé : ● 0 à 2 m : tube plein acier Ø 400/406 mm, cimenté sous pression depuis l’extrados ; ● 2 à 24 m : tube plein Ø 250/280 mm ; ● 24 à 32 m : tube crépiné Ø 250/280 mm, slot 1 mm ; ● 32 m : bouchon de fond ; ● massif filtrant du fond à la surface à l’extrados du tube ; ● dalle de propreté et capot fermé par une bride pleine de fermeture.
Conclusions - Forage - Irrigation - SCEA MAROT MACHAULT - LA CHAPELLE-RABLAIS Enquête publique unique E18000023/77 4/10 Pour éviter l'infiltration directe de contaminants dans le forage, la tête du forage sera fermée, et positionnée à un niveau de + 0,5 m par rapport au sol, comme stipulé dans l’arrêté interministériel du 11 septembre 2003 portant application du décret n° 96-102 du 2 février 1996 et fixant les prescriptions générales applicables aux sondage, forage, création de puits ou d’ouvrage souterrain soumis à déclaration.
A la suite des observations recueillies pendant l'enquête, la SCEA MAROT-MACHAULT s'est engagée à protéger la tête du forage par un local fermé.
L’installation sera équipée d’un compteur volumétrique qui permettra de déterminer le volume prélevé et de mesurer le débit d’exhaure pendant des phases d’essai.
Enfin, il est important de noter que la commune de La Chapelle-Rablais est incluse dans la zone de répartition des eaux (ZRE) de la nappe du Champigny, créée par le préfet de la région d'Ile-de- France par l'arrêté n° 2009-1028 du 31 juillet 2009.
L'arrêté préfectoral n°2015/DDT/SEPR/094 du 8 juin 2015, modifié par l'arrêté préfectoral n°2017/DDT/SEPR/196 du 9 juin 2017, précise les modalités du dispositif de gestion collective de l'irrigation mis en place en tant que régime transitoire avant la mise en place d'un organisme unique pour la gestion de l'irrigation dans le complexe aquifère de la nappe du Champigny.
A noter que la SCEA MAROT-MACHAULT a été autorisée par l'arrêté d’autorisation n° 2015/DCSE/E/014 du 18 septembre 2015 à exploiter un forage agricole sur la commune de Machault pour un prélèvement annuel de 60 000 m3. Mais le sondage s'étant révélé sec, la SCEA MAROT-MACHAULT demande le transfert de cette autorisation aux 2 forages qui font l'objet de la présente enquête unique.
La SCEA MAROT-MACHAULT n'est donc pas considérée comme un nouvel irrigant au sens de la gestion collective de l'irrigation dans le complexe aquifère de la nappe du Champigny.
3. Conclusions
L'enquête publique unique, qui regroupait un projet de forage à usage d'irrigation sur le territoire de la commune de La Chapelle-Rablais et un projet de forage à usage d'irrigation sur le territoire de la commune de Villeneuve-les-Bordes, s'est déroulée dans des conditions satisfaisantes.
Le projet a suscité une forte opposition de la population de La Chapelle-Rablais et Fontains, par crainte de l'impact négatif du forage sur la seule ressource en eau potable dont disposent actuellement ces communes.
Au vu de l'étude d'impact mise à l'enquête, de la visite des lieux, des avis recueillis lors de la consultation administrative préalable à l'enquête et des observations recueillies pendant l'enquête, je retiens à titre de conclusion les points suivants.
Conclusions - Forage - Irrigation - SCEA MAROT MACHAULT - LA CHAPELLE-RABLAIS Enquête publique unique E18000023/77 5/10 3.1. L'incidence pendant les travaux
Tout d'abord le maître d'ouvrage s'engage à réaliser les travaux en conformité avec les prescriptions de l'arrêté du 11 septembre 2003 portant application du décret n° 96-102 du 2 février 1996 et fixant les prescriptions générales applicables aux sondage, forage, création de puits ou d’ouvrage souterrain soumis à déclaration en application des articles L. 214-1 à L. 214-3 du code de l’environnement et relevant de la rubrique 1.1.1.0 de la nomenclature annexée au décret n° 93-743 du 29 mars 1993 modifié, ainsi qu'avec la norme AFNOR NF 10-999.
3.1.1. Incidences sur le voisinage
Pendant les travaux de forage et les essais de pompage, d'une durée inférieure à un mois, il n'y aura aucun rejet dans l'air ni aucun problème d'odeur. Pendant la phase de foration et en terrain non saturé le marteau fond de trou peut émettre des poussières, phénomène de courte durée et très localisé. La nuisance sonore sera au maximum de 80 décibels, correspondant aux normes et à la réglementation en vigueur. Le chantier se fera uniquement de jour.
Pendant les essais de pompage, le forage sera équipé d'une pompe immergée électrique alimentée par un groupe électrogène.
La seule habitation à proximité est la ferme de Tourneboeuf qui se situe à environ 100 m au sud du projet, en bordure de la RD 213.
L'impact sur le voisinage sera donc très faible.
3.1.2. Incidences sur le milieu naturel
Des bâches étanches seront disposées sous les moteurs et les réservoirs des différents appareils utilisés sur le chantier (machine de forage, groupes électrogènes, compresseurs, etc.). Le remplissage des réservoirs de carburants et d’huiles sera réalisé sur des bacs de rétention. Le stockage des carburants et des différents fluides sera limité aux quantités strictement nécessaires au bon fonctionnement de l’atelier de forage. Les fûts et citernes seront stockés sur des bacs de rétention.
Les déblais sont uniquement constitués par des éléments naturels des terrains en place (sable, argile, calcaire, etc.) ; ils seront, après décantation dans les bacs à boue, épandus sur les terres agricoles et enfouis au cours des labours. Les boues, suspensions colloïdales à base d’argile (bentonite, etc.), ou à base de polymères (naturels ou synthétiques, biodégradables ou non), utilisées en circuit fermé, seront, après décantation dans les bacs à boue, épandues sur les terres agricoles et enfouies au cours des labours. Si nécessaire une neutralisation sera effectuée au cours de la décantation.
Les eaux utilisées pour le sondage et lors du développement du forage seront utilisées en circuit fermé, elles seront systématiquement décantées, et neutralisées si nécessaire avant rejet au milieu naturel.
Conclusions - Forage - Irrigation - SCEA MAROT MACHAULT - LA CHAPELLE-RABLAIS Enquête publique unique E18000023/77 6/10 Les eaux extraites au cours des pompages d'essai, qui ne sont réalisés qu’après développement de l’ouvrage et obtention d’une eau limpide et claire, sont rejetées au milieu naturel, après décantation et neutralisation si nécessaire.
Les produits injectés lors d'éventuels développements par traitements chimiques seront retirés par pompage et neutralisés avant rejet au milieu naturel.
Les mesures prises pendant les travaux pour éviter autant que possible les pollutions accidentelles (carburants, huiles, fluides nécessaires au forage, etc.) semblent donc bien adaptées.
Par ailleurs, le projet de forage ne se situe dans aucune zone inondable ou zone humide recensées ou potentielles.
3.1.3. Incidences sur les eaux souterraines
Ainsi que le souligne plusieurs observations et la délégation départementale de l'Agence régionale de santé, une attention toute particulière doit être apportée à l'imperméabilisation autour du forage. Il s'agit en effet d’isoler les différentes formations traversées et de protéger la nappe du Champigny contre les éventuelles pollutions par la surface.
Aussi dans le respect de l'arrêté du 11 septembre 2013 susvisé, la protection verticale du réservoir aquifère sera assurée par une cimentation de l'espace annulaire à l'extrados du tubage, sous pression par le bas jusqu’à la base des marnes supragypseuses.
Et afin d'empêcher une pollution des aquifères par les eaux de surface, la tête de l’ouvrage sera fermée, et positionnée à un niveau de + 0,5 m / sol, et ne présentera pas d'ouverture latérale sur cette hauteur.
De plus, à la suite des observations recueillies pendant l'enquête, la SCEA MAROT-MACHAULT s'est engagée à protéger la tête du forage par un local fermé.
3.1.4. Incidences sur les eaux superficielles
Le ru intermittent des Prés des Vallées se situe à 330 mètres au nord-est du forage, il coule vers le nord-ouest sur le calcaire de Brie. Compte tenu de la protection des formations superficielles, il n'y aura pas de modification de la continuité écologique.
3.1.5. Incidences sur la faune et la flore
La superficie du chantier sera inférieure à 30 m², entièrement située en plein champ cultivé, sans destruction directe d'habitats, d'espèces animales et/ou végétales d'intérêt communautaire, ni altération d'habitats naturels, ni fragmentation de l'habitat, ni effet de coupure ou d'isolement des populations.
Conclusions - Forage - Irrigation - SCEA MAROT MACHAULT - LA CHAPELLE-RABLAIS Enquête publique unique E18000023/77 7/10 Lors des travaux, il n'y aura aucune introduction d'espèces végétales exogènes (espèces horticoles, envahissantes…).
3.2. L'incidence pendant l'exploitation
3.2.1 Incidence sur le voisinage
Seul subsistera le local fermé dans lequel se trouvera la tête du forage, la SCEA s'étant engagée à réaliser ce local pour protéger le forage d'un acte de malveillance.
Le forage sera exploité à l’aide d'une pompe immergée électrique. L'électricité sera fournie par le réseau ERDF.
Lors de l’exploitation, il n'y aura ni bruit ni vibration perceptible, ni aucun rejet dans l'air ou odeur.
3.2.2. Incidence sur les eaux souterraines
Les pompages d’essai seront constitués d’un pompage par paliers de 4x1 h au débit maximum de 60 m3/h et d’un pompage continu de 24 h au débit de 60 m3/h, soit un volume maximum prélevé pendant les essais de 1 800 m3. Il permettra de valider les capacités de production du forage et de l’aquifère.
Lors de la réalisation de l’ensemble des essais, les niveaux d’eau seront relevés dans l’ouvrage et dans des ouvrages voisins (piézomètres, puits) accessibles.
La nappe du calcaire de Champigny s.l est de type semi-captive. La cimentation sous pression par le bas de l'espace annulaire à l'extrados du tubage, jusqu’à la base des marnes supragypseuses, limitera toute infiltration directe le long du tubage.
L'impact du forage à usage d'irrigation sur les eaux souterraines doit s'envisager à 2 niveaux : - l'impact local, direct, sur le captage d'eau potable de La Chapelle-Rablais ; - l'impact sur la nappe du Champigny au niveau régional.
Le dossier soumis à l'enquête comprend une estimation du cône de rabattement au débit maximum de 60 m3/h, sur la base d'hypothèses théoriques : nappe au repos, de gradient nul, sans réalimentation et pour une exploitation continue au débit maximum sur 3 mois. L'impact sur le captage d'eau potable de La Chapelle-Rablais serait alors de 2 cm. Mais à la suite des observations recueillies pendant l'enquête, la SCEA MAROT-MACHAULT a recalculé le cône de rabattement sur la base d'un prélèvement plus proche de la réalité, à savoir des pompages de 12 h/j, pendant 42 jours.
Le captage d'eau potable de La Chapelle-Rablais est alors en dehors du rayon d'action du forage.
A noter que le captage d'eau potable se situe à l'amont hydraulique du projet de forage.
Conclusions - Forage - Irrigation - SCEA MAROT MACHAULT - LA CHAPELLE-RABLAIS Enquête publique unique E18000023/77 8/10 Ce nouveau prélèvement dans la nappe du Champigny (masse d'eau FRHG103 - Tertiaire du Brie - Champigny et du Soissonnais) constitue le principal impact du projet de forage d'irrigation, puisque selon le SDAGE, cette partie de la masse d’eau classée en ZRE est soumise à de forts prélèvements et montre une baisse piézométrique interannuelle. C'est ainsi que le SDAGE y limite les prélèvements à 140 000 m3/jour.
L'impact de ce prélèvement sur la ressource, en tant que prélèvement supplémentaire, sera évidemment très faible au regard du volume global prélevé sur le complexe aquifère de la nappe du Champigny.
Mais un nouveau prélèvement ne peut être considéré indépendamment des autres prélèvements. D'où la mise en place d'une gestion spécifique de la nappe du Champigny, et pour ce qui concerne plus particulièrement l'irrigation, la mise en place d'un dispositif de gestion collective de l'irrigation par un organisme unique.
Le projet de la SCEA MAROT-MACHAULT s'inscrit dans ce dispositif de gestion collective, dont les modalités sont précisées par l'arrêté préfectoral n°2015/DDT/SEPR/094 du 8 juin 2015, modifié par l'arrêté préfectoral n°2017/DDT/SEPR/196 du 9 juin 2017, en considérant que la SCEA MAROT-MACHAULT n'est pas un nouvel irrigant au sens de la gestion collective (voir ci-avant).
Je rappelle que le volume journalier maximal prélevable fixé par le SDAGE (140 000 m 3/jour) est consacré pour 80 % à l'alimentation en eau potable et pour 9 % à l'irrigation.1
En définitive, le risque pour le captage d'eau potable de La Chapelle-Rablais est plus lié aux fluctuations du niveau de la nappe du Champigny qu'à la présence d'un nouveau prélèvement situé à 2 300 m. Mais la gestion globale de la ressource, encadrée par un dispositif réglementaire, sort du champ de cette enquête.
En cas de franchissement d'un des seuils définis par l'arrêté préfectoral 2012/DDT/SEPR/365 du 3 mai 2012 entraînant des mesures de limitation provisoire des usages de l'eau, il sera fait application des réductions prévues par ledit arrêté pour l'irrigation.
3.2.3. Incidences sur les eaux superficielles
La Seine qui draine la nappe est à 13 km au Sud-ouest du site, et le ru des Prés des Vallées est situé à 330 mètres. Compte tenu de la distance du forage à la Seine, et de la protection des formations supragypseuses, le forage n'aura aucun impact ni sur les cours d'eau, ni sur les milieux associés.
3.2.4. Incidences sur le milieu naturel
Le stockage ou la manipulation de produits potentiellement polluants (engrais, produits phytosanitaires, carburants et lubrifiants, etc.) seront interdits à proximité du forage.
1 Source DDT 77
Conclusions - Forage - Irrigation - SCEA MAROT MACHAULT - LA CHAPELLE-RABLAIS Enquête publique unique E18000023/77 9/10 L'exploitation du forage n'apportera ni destruction directe ou indirecte d'espèces ou d'espaces protégés, ni effet de coupure ou isolement des populations, ni bruits ou vibrations perceptibles. Elle ne donnera a priori pas lieu à un rejet de produits potentiellement polluants. L'impact sur la biodiversité sera donc nul en phase d'exploitation.
3.3. La compatibilité avec les documents d'orientation et de gestion de l'eau
La situation du projet ainsi que les engagements pris par le maître d'ouvrage dans l'étude d'impact permettent de considérer que ce projet est compatible avec le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux du bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers normands (dispositions D6.83, D7.109, D7.112, D7.134, D7.135 et D7.136).
Enfin, le projet est compatible avec l'arrêté préfectoral n°2015/DDT/SEPR/094 du 8 juin 2015, modifié par l'arrêté préfectoral n°2017/DDT/SEPR/196 du 9 juin 2017, qui précise les modalités du dispositif de gestion collective de l'irrigation mis en place pour la gestion de l'irrigation dans le complexe aquifère de la nappe du Champigny.
4. Avis
En définitive, compte tenu de l'emplacement du forage, des dispositions retenues pour sa réalisation, de son impact sur le captage d'eau potable de La Chapelle-Rablais et sur l'environnement qui sera très faible, voire nul, et considérant que ce projet d'irrigation s'inscrit dans la gestion collective de l'irrigation dans le complexe aquifère de la nappe du Champigny, gestion qui a pour objectif de résoudre les conflits d'usage, j'émets un avis favorable au projet de réalisation du forage d'irrigation envisagé par la SCEA MAROT-MACHAULT sur la commune de La Chapelle- Rablais, sous réserve que la tête du forage soit protégée par un local fermé.
Fait au Mez le 21 juin 2018
Le commissaire enquêteur
Jackie TONUS
Conclusions - Forage - Irrigation - SCEA MAROT MACHAULT - LA CHAPELLE-RABLAIS Enquête publique unique E18000023/77 10/10