Roman Polanski C’Est Le Style Intégral
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001-006-debut-06 10/06/06 12:36 Page 1 34e Festival International du Film de La Rochelle 30 juin – 10 juillet 2006 001-006-debut-06 10/06/06 12:36 Page 2 PRÉSIDENT D’HONNEUR Jacques Chavier PRÉSIDENT Jean-Michel Porcheron DÉLÉGUÉE GÉNÉRALE Prune Engler DIRECTION ARTISTIQUE Prune Engler Sylvie Pras assistées de Sophie Mirouze ADMINISTRATION Arnaud Dumatin CHARGÉ DE MISSION À LA ROCHELLE PUBLICATIONS Stéphane Le Garff Anne Berrou assisté de Pascale Langlois assistée de Carole Baron DIRECTION TECHNIQUE AFFICHE DU FESTIVAL Arthur Xavier-Rolai Stanislas Bouvier assisté de Thomas Lorin et de Raoul Barbet TRADUCTIONS Joomi Pak BUREAU DU FESTIVAL (PARIS) COMPTABILITÉ 16 rue Saint-Sabin 75011 Paris Monique Savinaud SITE INTERNET Tél. : 33 (0)1 48 06 16 66 Nicolas Le Thierry d’Ennequin Fax : 33 (0)1 48 06 15 40 PRESSE Email : matilde incerti PHOTOGRAPHIES [email protected] assistée d'Andrei Von Kamarowsky Régis d’Audeville Site internet : et d’Hélène Dussart www.festival-larochelle.org ACCUEIL DES PROFESSIONNELS PROGRAMMATION VIDÉO Aurélie Morand BUREAU DU FESTIVAL (LA ROCHELLE) en partenariat avec Transat Vidéo assistée de Marine Sentin Tél. et Fax : 33 (0)5 46 52 28 96 Brent Klinkum de Leïla Brouk Email : assisté de Luc Brou et de Laure-Anne Robichon [email protected] 001-006-debut-06 10/06/06 12:36 Page 3 34e Festival International du Film de La Rochelle 30 juin – 10 juillet 2006 001-006-debut-06 10/06/06 12:36 Page 4 FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHELLE 2006 « 2006 sera l’année du style, cette pertinence mystérieuse qui fait et défait tout récit. Le style, c’est l’Homme. On le sait bien. Une des forces de Roman Polanski c’est le style intégral. C’est pourquoi nous programmons, en sa présence, l’intégrale, longs et courts métrages, de l’œuvre de ce cinéaste inclassable, toujours surprenant, qui, à la permanence du désir stylistique, ajoute ce qui ne peut s’inventer: l’évidence. Le style est aussi ce qui traverse le temps, immuable, sans faiblir. Maurice Ronet, qui nous a quittés il y a plus de vingt ans, reste, malgré le silence éloquent qui l’entoure, une figure de la mélancolie; discret et élégant, feu follet scintillant dans l’enfer que peuvent être les autres. On a oublié que lui-même a réalisé des films, comme le passionnant Bartleby, inspiré par un autre grand métaphysique, Herman Melville. Même si tout, aujourd’hui, devient génétique, le style se communique-t-il? Est-il transmissible entre les membres d’une même famille? La généalogie Huston (le grand-père, le père, la fille et son frère) nous aurait peut-être donné un semblant de réponse. Anjelica n’étant pas disponible, nous en sommes restés au père, l’immense John, et à une rétrospective d’une vingtaine de ses films que l’on ne présente plus. Le style, c’est aussi l’émotion. Personne n’a, ici, oublié le bouleversant visage du jeune garçon illuminant le Nobody knows (La Rochelle 2004) de Hirokazu Kore-eda. Il nous a semblé prioritaire de revoir, en sa compagnie, toutes les œuvres de fiction de ce cinéaste sensible et de découvrir, pour la toute première fois en France, cinq de ses films documentaires. Le style, c’est parfois la logique du rêve, quand, chaque nuit, il réorganise les désordres du jour. Les frères Quay, bricoleurs de génie, anges du bizarre, concoctent dans leur studio londonien toutes sortes d’objets poétiques, obsessionnels, ironiques, loin des pressions castratrices du mouvement général. Pourtant, c’est à cette apparente “normalité” qu’Harold Lloyd s’est en permanence frotté. Quel est le style de l’homme normal, du lambda, du pékin moyen? Eh bien, dans son cas, il semble résider dans la logique hilare d’un catastrophisme toujours imminent. Le style c’est aussi lutter contre l’immobilisme, c’est-à-dire vaincre les injustices de l’oubli et assumer les évidences de la découverte. Le cinéaste Nikos Panayotopoulos, cinéphile dans sa jeunesse française, homme libre, y compris dans un pays qui ne l’était pas, a imposé un regard déconcertant, grave ou nonchalant, entre réalité et fiction, sur un monde dont la dimension absurde est omniprésente. Ce que pratique aussi, de son côté, en Géorgie et dans une Allemagne qu’il dépeint avec un mélange d’humour de type caucasien et de férocité entomologique, le facétieux Dito Tsintsadze, dont les films déclinent les diverses possibilités de rater sa vie sans en faire toute une histoire, l’essentiel étant d’en rire… Fidèle à lui-même, le Festival déclinera, à travers ses sections habituelles: D'hier à aujourd'hui, Ici et ailleurs, Tapis, coussins et vidéo, les Films pour enfants et la Nuit blanche, d'autres figures, qui toutes ensemble, tisseront, nous le souhaitons, un tissu de réflexions, de sensations et d'émotions cohérent du cinéma que nous aimons et que nous défendons. Pour finir, rappelons que le style est aussi indéfinissable que son frère jumeau: le charme. Qui d’autre que Bulle Ogier, qui a toujours réussi à rendre diaphane la puissance de l’être, peut en apporter la preuve? Nous ferons, avec elle, le tour de quelques-unes de ses “apparitions”, moments privilégiés qu’on ne peut imaginer avec une autre qu’elle. Style et charme, que demander de mieux? Ce n’est plus un programme, c’est une profession de foi. » Prune Engler Sylvie Pras Déléguée générale Directrice artistique 001-006-debut-06 10/06/06 12:36 Page 5 Sommaire Hommages Hirokazu Kore-eda (Japon) 9 Bulle Ogier (France) 21 Roman Polanski (France) 37 Stephen et Timothy Quay (Grande-Bretagne) 61 Découvertes Nikos Panayotopoulos (Grèce) 75 Dito Tsintsadze (Géorgie/Allemagne) 85 Rétrospectives John Huston (États-Unis 1906-1987) 95 Harold Lloyd (États-Unis 1893-1971) 119 Maurice Ronet (France 1927-1983) 135 D’hier à aujourd’hui Restaurations et rééditions 151 Ici et ailleurs Avant-premières et inédits 167 Soirée Marilyne Canto 199 Courts métrages 203 Région Poitou-Charentes 213 Tapis, coussins et vidéo 219 Films pour enfants 235 Nuit blanche 243 L’Année dernière au festival Photos de Régis d’Audeville 251 Répertoire des réalisateurs depuis 1973 270 Index des films 2006 278 Index des réalisateurs 2006 281 001-006-debut-06 10/06/06 12:36 Page 6 laro06-007-020-KORE-EDA 10/06/06 12:37 Page 7 Hommages Blake Edwards États-Unis RÉTROSPECTIVE 7 laro06-007-020-KORE-EDA 10/06/06 12:37 Page 8 laro06-007-020-KORE-EDA 10/06/06 12:37 Page 9 Hommage Hirokazu Kore-eda Japon 9 laro06-007-020-KORE-EDA 10/06/06 12:37 Page 10 KORE-EDA, UN THÉORÈME JAPONAIS par Christophe Honoré cinéaste et écrivain Je n’ai qu’un objectif, naïf et décou- Inutile de le faire, nous venons de rageant, vous démontrer que Kore- les déterrer à sa place. Parce qu’il n’y eda fait partie des Grands Cinéastes. a aucun doute que ces principes Je rêve d’une leçon implacable, manquants soient ceux dont nous genre théorème de Pythagore expli- parlent Wong Kar Waï et Salinger. qué sur un tableau noir devant un Aucun doute qu’il faille trois his- parterre d’enfants de quatorze ans, toires pour dessiner un oiseau pareil. à la fois charmés par la magie et Kore-eda le sait, isolé il n’a aucun terrifiés par la logique de ces pouvoir. Il sait que les films ne se morceaux de triangle au carré. suffisent pas à eux seuls. Ils ne sont Mais comment prouve-t-on qu’un là que comme parties d’un monde, homme est un Grand Cinéaste? Par morceaux incomplets d’une réalité quels chemins peut-on conclure à inachevée. Les films donnent juste cette excellence? Aucun. Alors per- l’idée que… L’idée qu’il existe des dons-nous. HIROKAZU KORE-EDA principes aux oiseaux solitaires. Hirokazu Kore-eda est né en 1962 à Dans cette séquence de Distance Tokyo. Diplômé de littérature de Et puisque le monde est une tota- par exemple, où deux jeunes gens se l'Université de Waseda, il rejoint la lité brisée, son cinéma le sera aussi. promènent le long d’une rivière. Ils compagnie TV Man Union, grande Et ses héros seront des vagabonds, sont frère et sœur, du moins le croit- société indépendante de production qui traînent. Toujours en dehors, à on à ce moment-là du film. Après télévisuelle pour laquelle il réalise de côté, ne prenant pas part à la quelques ricochets dans l’eau, ils nombreux films documentaires. Ce machine. Enfants abandonnés dans lèvent la tête vers le ciel où le gar- travail sera couronné de nombreuses un appartement, communauté per- çon vient de repérer un oiseau soli- récompenses. En 1995, Kore-eda s'at- due au milieu de la forêt, famille taire. Nous ne voyons pas l’oiseau, taque à son premier long métrage de cernée par l’océan, ou morts ras- seulement leurs deux visages bas- fiction Maborosi. Puis, en 1998, sort le semblés en compagnie. Chez Kore- culés. Puis le garçon commence à très remarqué After Life, à mi-chemin eda, le héros n’est jamais partie expliquer les cinq principes de l’oi- du reportage et de l'essai poétique. prenante, il est hors-jeu. En état de seau solitaire: « Premièrement, dit- En 2001, Distance, est présenté en retraite, d’abandon. Il est clochard. il, il vole au plus haut dans le ciel, compétition au Festival de Cannes. En Le clochard, c’est celui qui est rejeté au-dessus des autres oiseaux. 2004, Kore-eda revient sur la Croisette par le récit conventionnel, celui qui Deuxièmement, il n’est pas dérangé avec Nobody Knows, dans lequel il conte erre dans un espace qui semble par les oiseaux de son espèce.