Cie Des Phosphates Et Chemins De Fer De Gafsa (Tunisie)
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Mise en ligne : 11 décembre 2014. Dernière modification : 11 février 2021. www.entreprises-coloniales.fr CIE DES PHOSPHATES ET CHEMINS DE FER DE GAFSA (TUNISIE) S.A., 3 avril 1897. LES PORTS ET CHEMINS DE FER DE LA TUNISIE par NARCISSE FAUCON (Le Temps, 11 juillet 1894) À ce nouveau réseau que l'État tunisien va payer de ses deniers, il convient d'ajouter une nouvelle ligne de 230 kilomètres que l'initiative privée va construire de Sfax à l'Oued Seldja pour l'exploitation des énormes gisements de phosphates de chaux que contient le terrain éocène de cette région. C'est peut-être le plus riche dépôt qui soit au monde. Les quatre principales couches, qui forment à elles seules une puissance de 8 mètres, sont complètement redressées au contact des terrains crétacés. Elles se poursuivent sur une dizaine de lieues de longueur avec une grande régularité d'épaisseur et de composition. La quantité de phosphate de chaux existant ainsi au- dessus de la plaine est évaluée à plus de six millions de tonnes. Cette concession vient d'être accordée à MM. Cagniant et Barthélémy et la construction du chemin de fer va être menée très activement. Elle est d'ailleurs des plus simples. ——————————— Tunisie (Le Temps, 24 août 1896) La Société française des études et entreprises, représentée par son administrateur délégué, M. Léon Molinos 1, a accordé sa garantie technique et financière à M. Maurice de Robert pour l'exploitation des gisements de phosphate de chaux de Gafsa et pour la construction et l'exploitation d'un chemin de fer entre Sfax, Gafsa et les gisements. On nous télégraphie de Tunis qu'une convention a été ensuite passée entre la direction générale des travaux publics et la régence et M. Maurice de Robert, et que le Journal officiel tunisien promulgue un décret beylical contresigné par le résident général intérimaire, approuvant cette convention. La concession est faite entièrement aux risques et périls du concessionnaire, sans garantie quelconque à la charge du budget du gouvernement tunisien. Elle assure la construction et l'exploitation d'un chemin de fer de pénétration de près de 250 kilomètres, aux frais du concessionnaire, et comporte le payement, par ce dernier au gouvernement tunisien, d'une redevance de 1 franc par tonne, avec un minimum annuel de 150.000 francs. ——————————— 1 Léon Molinos : il devient président de Gafsa en octobre 1909 : voir encadré ci-dessous. COMPAGNIE DE MOKTA-EL-HADID (L’Écho des mines et de la métallurgie, 4 octobre 1896) […] La Compagnie de Mokta-el-Hadid va prendre une participation dans la Société en formation des Phosphates et du chemin de fer de Gafsa à Sfax. Cette dernière société sera probablement créée au capital de 20 millions, appelés par versements successifs. On estime, en effet, que le chemin de fer de Gafsa à Sfax, d'une longueur d'environ 250 kilomètres, et projeté à voie étroite de 1 mètre, nécessitera de trois à quatre ans de travaux avant la mise en exploitation ; de sorte qu'il suffira d'appeler les versements au fur et à mesure des besoins. Il est question pour la Compagnie Mokta-el- Hadid de prendre une participation de 1/5, soit de 4.000.000 dans la nouvelle société. Une partie de cette somme, peut-être la moitié, soit 2 millions, sera tirée des réserves qui atteignent aujourd'hui la somme fort importante de 4.244.050 francs, soit 1.833.350 francs pour la réserve statutaire, 1.810.700 francs pour la réserve spéciale, et 600.000 francs pour le fonds de prévoyance et de secours : ces réserves étant représentées aujourd'hui en très grande partie (pour 1.752.390 fr. 45) par des rentes ou obligations. Quant aux deux autres millions de la participation, ils paraissent devoir faire l'objet d'une émission d'obligations de la Compagnie Mokta-el-Hadid. Mais cette émission ne serait nullement prochaine, puisque les versements du capital de la Compagnie des Phosphates et du chemin de fer de Gafsa doivent être échelonnés sur une période de trois à quatre ans. D'ailleurs, des explications et des détails seront fournis aux actionnaires, qui sont convoqués en assemblée générale pour le mardi 20 octobre 1896, à l'effet de délibérer sur les propositions du conseil relatives à cette participation. […] (Le Pour et le contre). —————————————— MOKTA-EL-HADID (Paris-Capital, 10 février 1897) La Compagnie de Mokta-el-Hadid convoque ses actionnaires en assemblée générale pour le 6 mars prochain, la réunion d'octobre dernier n'ayant pu délibérer valablement, faute d'un nombre suffisant d'actions déposées. Il s'agit, comme on sait, d'autoriser le conseil à prendre un intérêt de 4 millions de francs dans une affaire de phosphates de Tunisie, actuellement en voie de formation, sous la dénomination de Compagnie des Phosphates et du Chemin de fer de Gafsa (Tunisie). Cette société aurait pour objet : 1° l'exploitation des gisements de phosphates de chaux de la région de Gafsa et les terrains domaniaux, situés dans le contrôle de Sfax ; 2° la construction et l'exploitation d'un chemin de fer reliant les gisements et terrains au port de Sfax, dont le gouvernement tunisien a accordé la concession par décret des 20 août et 18 décembre 1890 ; 3° et, en général, en Tunisie, toutes opérations commerciales, agricoles, industrielles ou financières se rapportant à l'exploitation du sol ou sous-sol des terrains dont la Société est ou pourra être propriétaire ou locataire, et toutes entreprises de construction ou d'exploitation de tous travaux publics dont la société pourra obtenir ou acquérir la concession, la priorité ou la jouissance. La Compagnie Mokta-el-Hadid souscrirait un nombre d'actions de cette société représentant un capital de 4 millions ; elle se trouverait ainsi posséder le cinquième des titres émis, ladite société étant au capital de 20 millions. Telle est en résumé l'économie de la combinaison qui sera soumise aux actionnaires dans la prochaine assemblée. La Compagnie n'ayant pas à sa disposition les 4 millions nécessaires à la souscription des actions, il faudra rechercher les moyens de se procurer celle somme ; il se pourrait que, pour cela, on fit d'abord l'appel des 100 francs qui restent à verser sur un certain nombre d'actions (10.874 croyons-nous), et qu'ensuite on eût recours à une augmentation de capital. —————————— Physionomie de l'assemblée de Mokta (L’Écho des mines et de la métallurgie, 21 mars 1897) L'assemblée de Mokta a tranché une question que certains organes de la presse financière s'étaient plu à envenimer dans un intérêt purement particulier, nous en avons l'assurance. Il s'agissait de l'affaire des phosphates. Le gîte de phosphate de Gafsa contient 200 millions de tonnes, dont 80 millions sont en couche absolument horizontale, sur un plateau circonscrit comme une table immense. L'abattage seul coûtera environ un franc la tonne. Le chemin de fer qui coûtera 14 à 15 millions constituera une charge d'amortissement d'environ 20 centimes par tonne en 60 ans, durée de bail des mines ! Aucun gîte ne peut offrir une pareille concentration en une seule main, et pendant 60 années de pareilles richesses. Le groupe de Tebessa est morcelé et un autre gîte dont le port d'attache serait Tunis, n'a que 4 millions de tonnes. Aucune affaire n'a donc cette puissance d'amortissement de tout le capital nécessaire. De là l'envie bien naturelle des concurrents. L'assemblée générale a été relativement calme. Un jeune avocat incarnant la revendication de quelques petits opposants à été assez bon dans la partie juridique ; malheureusement deux consultations des maîtres les plus réputés en la matière ont répondu victorieusement aux objections légales du jeune robin. Quant à son incursion dans le domaine du prix de revient, elle a. été malheureuse. « Vous dites que le prix de revient sera de 3 francs et qui vous dit qu'il ne sera pas de 8 francs ! Avec une argumentation aussi serrée, il. n'a pas été difficile à M. Parran, si compétent et si sincère, de démontrer que l'exploitation en piliers abandonnés ne pouvait pas coûter beaucoup plus que ce qui avait été fixé. » Bref, le succès du conseil d'administration et du président baron [Robert] de Nervo2 ont été complets. Nous les félicitons vivement ainsi que les actionnaires qui vont permettre à notre pays de faire une grande affaire. Saint-Gobain est dans l'opération, c'est une garantie pour tout le monde. RAPPORT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ DE MOKTA-EL-HADID À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 6 MARS 1897 Sur une souscription de la Compagnie de Mokta-el-Hadid au capital de la Société des phosphates et du chemin de fer de Gafsa (Tunisie) Messieurs, 2 Robert de Nervo (1849-1909) : marié à une nièce de Paulin Talabot, administrateur (1875) des Mines et fonderies de Pontgibaud (vice-président en 1890, président en 1898)(parenté Barante), président de Denain-Anzin, du Damas-Beyrouth-Hauran, administrateur du PLM (vice-président en 1896), de Mokta-el- Hadid (président c. 1892), des Houillères de Graigola-Merhyr (1878), des Aciéries et forges de Firminy (1880), des Minerais de fer de Krivoï-Rog (président c. 1905, du Port, quais et entrepôts de Beyrouth, des Éts Cail (1890), des Ateliers et chantiers de la Loire, de Gafsa (président en 1907), de la Cofrador… La découverte des gisements de phosphate de chaux situés en Algérie, au nord de Tébessa, et en Tunisie, à l'ouest de Gafsa, est un événement de la plus haute importance, et qui doit exercer sui l’avenir de ces contrées, une influence dont on ne saurait encore aujourd’hui mesurer toute la portée.