Description Géologique
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EXPLORATION SCIENTIFIQUE DE LA TUNISIE ESSAI D'UNE DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DE LA TUNISIE D'APRÈS LES TRAVAUX DES MEMBRES DE LA MISSION DE L'EXPLORATION SClRyTlFIQUE DE 1884 À 1892 ET CEUX PARUS DEPUIS PAR PHILIPPE THOMAS MUMIÎRE DE LA MISSION DE L'EXPLORATION SCIENTIFIQUE DE LA TUNISIE TROISIÈME PARTIE STRATIGRAPHIE DES TERRAINS CÉNQZOÏOUES PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCCXITI IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 EXPLORATION SCIENTIFIQUE DE LA TUNISIE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DU MLMSTERE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE GÉOLOGIE IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 EXPLORATION SCIENTIFIQUE DK LA TUM SIE ESSAT D'UNK I) E S G II 1P T ION G É OLOGIQIJ E DE LA TUNISIE ÎTAPHÈS LKS TRAVAUX »ES VEMBRBS J)K E A MISSION DE I/EXI-I.OKATION SCIENTIFIQUE DE 188II À 1892 ET CEUX PARUS DEPUIS PHILIPPE THOMAS MEMBRE DE LÀ MISSIOS DE EX PLORATI OS SCIENTIFIQUE DB LA TUNISIE TROISIÈME PARTIE STRATIGRAPHIE DES TERRAINS CËNOZOÏQLES PARIS 1MPR1M E Ii IE \ A T10 IN A L E MDCCCCXUI IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 AVERTISSEMENT. La mort n'a pas permis à Philippe Thomas de terminer son œuvre. Il venait de publier la deuxième partie de son Essai d'une description géologique de la Tunisie (stratigraphie des terrains pnléozoïques et méso- zoïques), lorsqu'il fut frappé par une terrible maladie dont il ne devait jamais guérir. Les trop rares moments de répit que lui laissait le mal, il les employait à rédiger la suite de son ouvrage, mais un jour la plume s'échappa de ses mains De nombreux amis de cet excellenl géologue, auquel est due la découverte des célèbres gisements de phosphate de l'Afrique du Nord, s'émurent du sort réservé aux notes que Philippe Thomas avait pu laisser, et sur la demande de sa veuve, je fus chargé par M. le Ministre de l'Instruction publique de terminer l'ouvrage resté en suspens. L'examen des notes de Philippe Thomas me montra qu'une partie du travail était déjà très avancée, précisément celle qui nous intéresse le plus : l'étude des terrains éocènes, des terrains à phosphates. Pour le reste, il n'y a guère que des notes épurses. Il m'a donc paru avan tageux de publier immédiatement la partie qui était rédigée, laissant à plus tard la rédaction du reste. Cette troisième partie comprendra donc uniquement la stratigraphie des terrains éocènes. C'est entièrement l'œuvre de Philippe Thomas dont j'ai scrupuleusement respecté le texte. Je me suis borné à com pléter quelques blancs laissés par l'auteur et au sujet desquels il n'y avait pas d'hésitation; par contre, j'ai dû couper quelques phrases incomplètes pour lesquelles la pensée de l'auteur ne réapparaissait pas clairemont. J'ai ajouté seulement quelques notes infra-paginales pour IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 7.Vi AVERTISSEMENT. compléter certains points ou pour mentionner des travaux postérieurs à la rédaction du manuscrit; d'ailleurs, elles sont toutes signées de nies initiales entre crochets [L. P.]. Puisse celte nouvelle publication contribuer à rehausser encore lu gloire de celui auquel la Tunisie doit principalement sa prospérité actuelle ! L. PERV1NQUIÈRE. Les lignes que l'on vient de lire sont peut-être les dernières qu'ait tracées Léon Pervinquière. ce sont sans doute les dernières qui paraî tront sous sa signature. La mort est venue à son tour faucher ce robuste travailleur. Quelques jours avant sa fin prématurée il oubliait ses souffrances en s'absorbant dans la correction des épreuves de l'ou vrage de Philippe Thomas. C'est ainsi que jusqu'à sa dernière heure il restait fidèle au sentiment du devoir qui n'avait cessé de le guider au cours de sa belle et trop courte carrière (1>. EMILE HAUG. M. Léon PsHmcjuiÈRE est mort le 11 mai igi3 au moment où il venait d'achever la correction des épreuves de cet ouvrage dont la mise en pages et la table des matières n'ont pu être failes que postérieurement à son décès. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 ESSAI D'UNE DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DE LA TUNISIE. TROISIÈME PARTIE. STRATIGRAPHIE DES TERRAINS CÉINOZOÏQDES. III ÈRE CÉNOZOÏQIE. SYSTÈME ÉOGÈiNE. M. de Lapparent a caractérisé I'ERE TERTIAIRE OU CÉNOZOÏQDE en la définissant : «celle où les conditions physiques et biologiques, jusqu'alors remarquablement uniformes, se sont différenciées au point de produire la variété qui caractérise l'Ere moderne. n [165, i4o8"|. Les Terrains tertiaires sont très développés dans le Nord, le Centre cl le Sud-Ouest de la Tunisie. Ils y surmontent presque partout les derniers termes de l'Ere secondaire et on les rencontre fréquemment, en position régulière, au-dessus des derniers termes de la Série crétacique, notam ment dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest. Les principaux termes de la SÉRIE ÉOGÈXE, qui forme la base de ces Ter rains tertiaires, se retrouvent en Tunisie, comparables sinon identiques à ceux des pays situés sur le versant Nord du grand bassin méditerranéen, mais avec les caractères essentiels qui distinguent ceux depuis longtemps connus en Algérie. M. Pervinquière en a tracé les grandes lignes dans son Etude géologique de la Tunisie centrale [220], et je vais dire quelques mots des travaux antérieurs qui ont le plus contribué à leur détermi nation. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 736 ÈRE CÉNOZOIQUE. La mention la plus ancienne que je connaisse de la présence de TER RAINS É'IGÈNES dans la zone fronlière qui limile l'Algerie et la Tunisie se trouve dans un mémoire envoyé à l'Académie des sciences en 1 838, pal le capitaine du corps royal d'Elat-Major, Puillon Boblnye f1'. « Au système E S E-0 N 0 appartiennent la chaîne littorale du Cap de Fer à Bòne,... la chaîne des monts Aurès, chaîne brisée, interrompue comme toutes celles de l'Afrique, mais qui, néanmoins, peut se suivre sur une immense étendue d ns le Sud de Constanline; c'est la direction des Pyrénées, et c'est en partieaussi la même constitution géognostique, calcaires à num- muliLhe et grès ferrugineux». On voit de suite comment ces grandes lignes qui ont modelé l'Afrique jusqu'aux confins du désert tt se rattachent àia nature du sol. Les calcaires compacts, roche d'une grande dureté, forment des arêtes dénudées, comparables à tout ce qu'il y a de plus hardi dans le Jura. Les grès ferrugineux... plus destructibles ne dessinent que quelques cimes rocheuses, en général du second oidre et aussi riches en végélalion arborescente que les calcaires en sont dépour vus; ils constituent, en général, le sol de tous les hauls-plaleaux entre Milah et Tabarca. ». Ce qui précède n'était qu'une première vue d'en semble, encore un peu imprécise, mais pourtant très juste; elle est confir mée deux ans plus la>d par ces lignes exlrailes d'une lettre du même savant géologue à Elie de Beaumont : et II me semble que deux séries en ordre inverse d'ancienneté relative s'étendent du rivage vers l'intérieur. La première série se compose des marnes bigarrées, du lias, des séries crétacées, jusqu'au calcaire à Nummulites inclusivement et du terrain tertiaire parisien. L'indication de ce dernier terrain ne repose encore que sur les observations que j'ai faites, il y a deux ans, dans les plaines au S E de Constantine, vers l'Aurès. J'y ai trouvé quelques fossiles dans lesquels M. Deshayes serait disposé à reconnaître des types parisiens...» [Idem, C. R. Acad. Se, t. SI, i84o,p. 352]. Coquand explora, plus tard, ces mêmes régions de l'Est algérien et, après avoir reconnu entre Philippeville et Constantine tfun terrain num- mulitique avec faciès italien, ou, en d'autres termes, des alternances presque sans fin d'argiles, de calcaires et de grès, exclusivement caracté risés par des Fucoïdes et des Nummulites», il retrouvait tries types pari siens, ou mieux, ceux du département de l'Aude, très bien caractérisés et par leurs fossiles, et par la disposition relative des étages, car nous recueillons, avec beaucoup d'espèces nouvelles, les espèces les plus ''I PuLLun-BoBurr.. Extraits d'un Mémoire sur la Géologie des proùnces rie Bène et de Constantine. C. lì. Acad. Se, a" série, t. VII, î 838 , p. -ihli. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 SISTEME EUGÈNE. 737 caractéristiques des sables du Soissoniiais et du calcaire grossier parisien. Une des études les plus intéressantes que Ion puisse taire du terrain intérieur est celle du Dir de Tébessa,. n [66, 109]. sL'isolement et l'indépendance du Djebel Dir, comme montagne et comme terrain, appa raissent de loin aux yeux de l'observateur... Pour retrouver le prolonge ment du Dir dans la direction du N E, il faut s'avancer de 1 2 kilomètres et faire l'ascension delà ville tunisienne de Calaà-es-Senam , dont les mai sons occupent l'entablement nummulitique qui couronne les marnes envi ronnantes. Calaà en Tunisie, Djebel-Dir et Kodiat-Tasbent sont trois jalons nummulitiques placés sur une même ligne droite et obéissant à lu même orientation. n [Idem, 11 3]. Plus tard, l'ingénieur en chef des mines de la province de Conslan- tine,Tissot, reliait directement ces trois jalons jusqu'au Kef, ainsi que le montre sa carte géologique inédite de la frontière algéro-tunisiennc, reproduite ci-contre en réduction (V. fig. 75, p. ¿9il). Cet actif géologue distingua nettement sur le terrain, où excellait son coup d'œil pratique, et figura sur sa carte de cette province algérienne [311] deux étages Eocène, l'un inférieur, qu'il désigna sous le nom de TERRAIN SUESSONIEN, comprenant les marnes noires inférieures à Ostrea multicostata Ssl et les calcaires à silex à Nummulites et Ostrea multicostata iSV.