Orphée Et Eurydice
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Orfeo ed Euridice Christoph WilWilllllibaldibald Gluck Azione teatrale per musica Livret de Ranieri de’ Calzabigi Version en italien créée le 5 octobre 1762 à Vienne Orphée ramenant Eurydice des enfers , Jean-Baptiste Corot,, 1861 Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon Mardi 24 septembre 20h Vendredi 27 septembre 2020hhhh Dimanche 29 septembre 15h Mardi 1 ererer octobre 20h Opéra Comédie Durée : 1h1h40404040 environ sans entracte Cahier pédagogique Saison 2013-2014 Service Jeune Public et Actions Culturelles – 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr Orfeo ed Euridice Christoph WilWilllllibaldibald Gluck Azione teatrale per musica Livret de Ranieri de’ Calzabigi Version en italien créée le 5 octobre 1762 à Vienne Balázs Kocsár direction musicale Chiara Muti mise en scène Delphine Galou Orfeo Eleonora Buratto Euridice Christina Gansch Amore Ezio Antonelli décors Alessandro Lai costumes John Torres lumières Micha van Hoecke chorégraphie Noëlle Gény chef des chœurs Yvon Repérant continuo et chef de chant Valérie Blanvillain chef de chant Marie Lambert assistante à la mise en scène Raffaele Sicignano assistant chorégraphe Nouvelle production Chœur de l’Opéra national Montpellier LanguedocLanguedoc----RoussillonRoussillon Orchestre national Montpellier LanguedocLanguedoc----RoussillonRoussillon Argument d’ OrOrOrfeoOr feo ed EuriEuridicedice L’argument qui suit est celui de la version originale de 1762. Les passages ajoutés en 1774, dans la version de Paris, sont présentés entre crochets [ ]. AAActeActe I Eurydice, la belle épouse d’Orphée est morte de la piqûre d’un serpent, quelques jours seulement après ses noces. Ses amis se réunissent pour une cérémonie funèbre autour de sa tombe (chœur - « Ah ! Se intorno a quest’urna »). Resté seul, Orphée, qui sait charmer par son art les bêtes sauvages et les êtres inanimés, prend la nature à témoin de son deuil et de sa peine. Il appelle Eurydice de l’aurore jusqu’au soir (Orphée - « Chiamo il moi ben cosi »). Orphée se révolte contre son sort, invective les divinités souterraines qui lui ont ravi son épouse dans la fleur de son âge et décide de pénétrer jusque dans les Enfers pour la leur réclamer (Orphée - « Numi ! Barbari numi ! »). L’Amour survient pour l’encourager dans son audacieux projet (L’Amour - « T’assiste, Amore ») [L’Amour – « Si les doux accords de ta lyre »]. Jupiter, ému par sa douleur, lui permet de descendre dans le royaume des morts pour tenter d’en attendrir les farouches gardiens. Il pose cependant une condition au retour d’Eurydice à la vie. Il faut qu’Orphée s’interdise de porter un seul regard sur elle avant que tous deux soient sortis du pays des ombres (L’Amour - « Gli sguardi trattieni »). Pire encore, il ne doit pas révéler à son épouse que ce sont les dieux qui l’ont soumis à une telle contrainte, sous peine de la voir mourir de nouveau. Orphée prévoit combien il sera difficile d’obéir à ce cruel décret mais l’accepte courageusement (Orphée – Che disse ! che ascoltai ! »). [Persuadé de réussir, Orphée chante son espoir retrouvé (Orphée – « L’espoir renaît dans mon âme »)]. AAActeActe II Au-delà du fleuve Cocyte, aux portes des Enfers, Orphée est poursuivi par les cris des Furies qui cherchent à l’épouvanter tout en excitant contre lui le monstrueux Cerbère (Chœur – D’orror l’ingombrino »). Armé de sa seule lyre sur laquelle il accompagne son chant, Orphée peint son tourment pour émouvoir les créatures infernales (Orphée – « Deh placatevi con me »). Peu à peu les terribles Ombres sentent leur fureur se calmer et, enchantées par les sons magiques, elles cèdent le passage au divin chanteur (chœur – « Ah ! quale incognito affetto »). Les portes des Enfers s’ouvrent et Orphée pénètre dans la sombre voie. [Dès qu’il a disparu, les Spectres retrouvent toute leur frénésie et se précipitent dans un gouffre.] Aux Enfers se trouvent les Champs-Elysées et leurs paysages charmants. C’est le lieu où séjournent les Ombres heureuses, où les héroïnes et les héros vertueux se reposent dans le calme oubli de la vie terrestre. [Au milieu d’elles, Eurydice chante la douce tranquillité de ces lieux. (Eurydice – « Cet asile aimable et tranquille »)]. Elle s’est éloignée lorsqu’Orphée entre, d’abord émerveillé par la beauté du spectacle, puis reprenant sa quête. Il est accueilli par les Ombres heureuses qui lui annoncent l’arrivée imminente de celle qu’il cherche avec tant de constance (chœur – « Torna o bella, al tuo consorte »). Eurydice paraît. Sans la regarder, Orphée la prend par la main pour la mener hors des Enfers. AAActeActe III Orphée s’avance, tenant toujours Eurydice par la main. La pressant de le suivre, il lui apprend qu’ils cheminent vers le monde des vivants (Orphée – « Vieni, segui i miei passi »). D’abord transportée de joie, la jeune femme s’inquiète bientôt de ne pas croiser le regard de son époux (Eurydice – « Non mi abbracci ! Non parli ! »). A ses interrogations de plus en plus angoissées, Orhpée ne sait que répondre et se trouble. Dans un mouvement de colère, Eurydice refuse de la suivre alors qu’il s’interdit toujours farouchement de s’expliquer. Mais bientôt la douleur l’accable, elle se sent défaillir [Orphée – « Ses injustes soupçons »]. Après un sursaut de révolte où elle exprime sa souffrance et regrette l’heureux oubli d’où elle a été tirée, elle adresse un dernier adieu à son époux (Eurydice – « Che fiero momento »). Orphée ne peut plus se contenir, il se retourne pour porter secours à Eurydice qui meurt de son premier regard. Orphée se précipite vers le corps inanimé de celle qu’il perd pour la seconde fois. Chantant encore son désespoir et son deuil mais refusant une vie de solitude sans Eurydice, il décide de se tuer pour mieux la suivre dans le séjour des Ombres (Orphée – « Che farò senza Euridice ! »). L’Amour intervient à temps pour l’en empêcher et pour lui annoncer la fin de ses épreuves. Il ranime Eurydice et réunit enfin les deux époux [qui rendent grâce à son pouvoir.] (L’Amour – « Orfeo ! Che fai ? ») [Orphée – « Tendre amour »] Devant le temple de l’Amour, Orphée et Eurydice, entourés de héros et d’héroïnes, de nymphes et de bergers, célèbrent la résurrection de la jeune femme et le triomphe de l’amour sur la mort (chœur – «Trionfi Amore »). RAPHAËLLE LEGRAND , in L’Avant-scène Opéra – Orfeo ed Euridice Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique Orphée et Eurydice, Eugène Delacroix (1862) Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique Orphée ou la quête de l’originel Thème des premiers opéras de notre répertoire, « support » de la réforme de l’art lyrique entreprise par Gluck qui suscita un siècle plus tard l’admiration d’Hector Berlioz… le mythe d’Orphée est incontestablement le sujet de prédilection des compositeurs et semble être synonyme d’un désir de retour à l’originel. Les premiers opéras de l’histoire Au début du XVII e siècle, au sein de la Camerata Bardi, un groupe d’humanistes, cherchant à ressusciter ce qu'ils croyaient avoir été la récitation lyrique de l'antique tragédie grecque, créent le récitatif et font triompher la monodie accompagnée. Point d’orgue de cette mouvance, en 1600, Jacopo Peri compose Euridice , « tragédie lyrique en un acte », premier opéra connu dont la musique nous est parvenue intégralement. Œuvre dont le livret d'Ottavio Rinuccini, poète, également membre de la Camerata Bardi, est inspiré de l' Orfeo d’Angelo Poliziano, disciple de Marsilio Ficino et auteur d'une Fabula d'Orfeo , pièce en vers ornée de musiques et de danses, représentée à Mantoue en 1480. Un an après, Giulio Caccini, chanteur et compositeur, qui au sein de la Camerata Bardi avait travaillé à mettre au point un nouveau style de chant, d’où émergera le stile recitativo , écrit son Euridice , comme l’aboutissement de ses recherches. En 1607, à la demande du Duc de Mantoue, Claudio Monteverdi offre à l’histoire de la musique, avec son Orfeo, le premier chef d’œuvre impérissable. Sur un livret écrit par Alesandro Striggio, le compositeur crée une musique d’une puissance dramatique intense, conférant au style récitatif élaboré par la Camerata fiorentina les qualités d’un véritable style dramatique, forme de synthèse entre la musique du passé et celle de l’avenir. Gluck le réformateur Avec Orfeo ed Euridice , Gluck inaugure, avec le dramaturge Calzabigi (doté d’une pensée théâtrale novatrice), son dessein de réforme de l’opéra, en 1762, en réaction aux dérives de l’opera seria où la quête effrénée de virtuosité finit par mettre à mal cohérence et pertinence dramatique. Réforme dont il expose les grands principes dans son Epître dédicatoire d'Alceste à l'archiduc Léopold en 1767 : « Je me suis efforcé de limiter la musique à sa véritable fonction, qui est de servir la poésie avec expression, tout en suivant les étapes de l'intrigue, sans pour autant interrompre l'action et en évitant de l'étouffer par quantité d'ornements superflus [...] » Véritable manifeste esthétique, il revendique la fin des virtuosités vocales gratuites. Il s'agit de renouer avec son idée de la pureté de la tragédie grecque, de supprimer le superfétatoire pour valoriser le drame, l'articulation du drame et du poème. Sur le plan « littéraire », au titre des nouveautés on compte un démarrage de l’action après la mort d’Eurydice, la réduction à trois personnages (parmi lesquels l’Amour est une invention), le rôle prépondérant confié au chœur. Il y a certes là référence au théâtre grec antique mais également à la tragédie lyrique française. Gluck, lui, aménage une ouverture, qui "[prévient] les spectateurs sur le caractère de l'action […] et leur [indique] le sujet", supprime les arias da capo , simplifie la mélodie, travaille à une plus grande continuité musicale.