Tavannes, Ont Été Droits Au Même Moment
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SUISSE Formation des enseignants à la traîne PAGE 14 TENNIS Conny Perrin entend bien atteindre le top-100 PAGE 19 ARCHIVES DAVID MARCHON JEUDI 13 AOÛT 2015 | www.arcinfo.ch | N0 42088 | CHF 2.50 | J.A. - 2300 LA CHAUX-DE-FONDS Deux anciens du zoo dénoncent des lézards au Bois du P’tit ACCUSATIONS Deux anciens gardiens du Bois RÉFUTATIONS La Ville juge ces attaques SERPENTHEON La société dont font partie les du Petit-Château dénoncent l’hygiène, dépassées, infondées voire fallacieuses. deux gardiens mène en effet un projet de les mauvaises pratiques et des infractions Elles serviraient les seuls intérêts nouveau vivarium qui a pris du retard. à la protection des animaux dans le zoo. revanchards de leurs auteurs. Eux disent ne voir que l’intérêt public. PAGE 3 Renaud & Co, l’éternel retour des idoles des années 1980 KEYSTONE ROCK ALTITUDE FESTIVAL Place à Charlie Winston après un départ déjanté PAGE 5 COUVET Dans la résidence d’été de l’Ermite de la Tène PAGE 7 TRIBUNAL Epinglé pour insultes, Frédéric Charpié paiera PAGE 6 LA MÉTÉO DU JOUR pied du Jura à 1000m 20° 31° 16° 27° ARCHIVES DAVID MARCHON CHANSON FRANÇAISE Renaud, Michel Polnareff, Jacques Dutronc... Portées aux nues par les fans, les idoles SOMMAIRE d’hier, en panne d’inspiration, annoncent à grand renfort d’exposition médiatique qu’elles vont revenir. Feuilleton PAGE 8 Télévision PAGE 21 Leur mythe est bien entretenu par les maisons de disques, mais pour combien de temps encore? PAGE 9 Cinéma PAGE 10 Carnet P. 2 2 - 2 3 SUISSE - UNION EUROPÉENNE FOOTBALL Rude tâche en vue L’Allemagne, le plus suisse pour Jacques de Watteville des championnats européens Hier, Jacques de Watteville, secrétaire d’Etat Champion en titre, le Bayern Munich aux questions financières internationales, est le grandissime candidat à sa succession a été nommé par le Conseil fédéral «super- en Bundesliga devant Wolfsburg et Borussia négociateur en chef» de la Suisse dans les Dortmund. Vingt-deux joueurs suisses discussions avec l’UE. Sa tâche s’annonce (dont le gardien Diego Benaglio) joueront KEYSTONE ardue et les obstacles nombreux. PAGE 13 KEYSTONE cette saison en Allemagne. PAGE 18 "%-,%%%9:::: Rue Neuve 14, 2300 La Chaux-de-Fonds / Tél. 032 910 20 00 E-mail: [email protected] Fax 032 910 20 09 – E-mail: [email protected] Annonces 032 729 42 42 – E-mail: [email protected] Le chiffre du jour m JEUDI 13 AOÛT 2015 C’est le nombre de personnes en formation au centre valaisan 2 SÉRIE D'ÉTÉ 100 du Botza, à Vétroz. Il s’agit d’occuper et d’intégrer rapidement ces gens à leur arrivée dans le canton. SUISSE, TERRE D’ACCUEIL Rencontre avec des requérants du centre de Vétroz. «Ici, on apprend et on travaille» Une fois stabilisés, dans un foyer ou un appartement, FORMATION les requérants sont incités à «travailler» pour éviter l’inactivité entretien intérieur et extérieur, les requérants et requérantes ont le choix. Le choix de se trou- ver une occupation qu’ils dé- couvrent ou approfondissent, tout en suivant des cours de français. Au centre, ils reçoivent quinze francs par jour pour leur travail. Une petite somme qui s’ajoute Ils ont fui les conflits ou une vie aux 480 francs mensuels qu’ils de misère. Certains ont rêvé de reçoivent en foyer de deuxième la Suisse comme un eldorado, accueil. Les deux compères di- alors que pour d’autres, notre pays n’est qu’une étape dans sent la dépenser en piscine et leur course vers une vie plus pas en bière. «Le soir, après la belle. Toute cette semaine, nous douche et un tour sur internet, on partons à la rencontre des dort très vite, car les journées sont requérants d’asile qui sont fatigantes.» installés, provisoirement pour la plupart, près de chez nous. Au- Un frère à Neuchâtel delà de leur parcours et de leur Amen a un frère à Neuchâtel et histoire, focus sur l’itinéraire et les étapes qui les attendent espère pouvoir peut-être le re- une fois qu’ils sont attribués joindre un jour, une possibilité aux cantons. Des cantons dont qui ne s’offre pas pour l’instant, la mission est de les accueillir car ce lien de famille ne donne et les aider, en toute pas droit à être regroupé dans un indépendance de la procédure même foyer. Bilal, lui, rêvait de d’asile en cours à Berne. Genève. Comme beaucoup d’au- tres, il avait entendu parler de la capitale des Droits de l’homme STÉPHANIE GERMANIER et du Haut-commissariat aux ré- fugiés. «Mais ce n’est pas comme Amen et Bilal sont amis. Et ça.» pourtant, rien ne les prédestinait Amen et Bilal rient lorsqu’on à s’entendre ainsi. Le premier est leur dit qu’ils seront peut-être syrien, le deuxième érythréen. A bientôt placés ensemble dans 21 ans, Amen a choisi de se for- un appartement. «Même s’ils mer en serrurerie et Bilal, 29 ans, Bilal et Amen ont spontanément répondu présent pour faire des heures supplémentaires afin de peaufiner une œuvre exposée à Sion s’entendent, ce ne sera pas forcé- en menuiserie. Ils ont travaillé pour le bicentenaire du Valais. «Si on restait au foyer à pianoter sur notre téléphone, on n’apprendrait rien». LOUIS DASSELBORNE ment le cas. On essaie de mettre ensemble sur le pont masto- ensemble des personnes de la donte et symbolique exposé lors prix d’un incessant voyage entre sée et semblent presque ne pas plutôt que le farniente dans le ré- centre de formation. Comme même nationalité, car les habitu- du bicentenaire valaisan. le Soudan, la Turquie, la Grèce, la en avoir souffert. Mais le silence fectoire. «Si on restait à pianoter eux, une centaine de personnes des de vie peuvent être très diffé- Mécanicien moto et électroni- Libye, l’Italie. est souvent le meilleur moyen de sur le téléphone au foyer, on n’ap- fréquentent le Botza. «Ici nous rentes et vite poser problème. cien, ils sont arrivés au centre du se protéger des mauvais souve- prendrait rien», dit Bilal. «Ici, on ne formons pas les gens au terme Même si ici au centre, les gens se Botza, à Vétroz (VS), il y a quel- Le boulot au lieu nirs. Réunis dans un foyer de vient, on travaille, on apprend, on stricto sensu. Pas de CFC ou d’au- mettent à table au début selon ques mois à peine. Auparavant, du farniente deuxième accueil pour hommes voit du monde et on vit presque tres papiers en vue, d’ailleurs les leur pays de provenance, puis au ils ont vécu de nombreux dépla- Jeunes et robustes, ils ne don- célibataires, les deux gaillards comme tout le monde», complète encadrants ne sont pas des maîtres fil du temps, ils se regroupent se- cements. L’exode de leur pays au nent pas les détails de la traver- ont choisi les horaires et le boulot Amen. Ils voyagent à vélo ou en socio-professionnels, mais des pro- lon leurs ateliers», complète Ma- marchant et se marrent beau- fessionnels actifs dans différents rie-Christine Roh. coup en racontant leur travail et métiers et qui dispensent essentiel- Tout ce dont rêvent au- leurs erreurs de débutants. lement des connaissances prati- jourd’hui les deux jeunes co- PAS SEULEMENT FORMER, MAIS SOUVENT ÉDUQUER ques. Le but est d’occuper et d’inté- pains, c’est d’avoir «un bon job et Heures supplémentaires grer rapidement dans nos une belle vie». Où ça? Ils ne peu- Seddar a 40 ans. Il est kurde de Tur- Ils ont démoli, reconstruit, arra- structures les gens qui arrivent vent pas y répondre, si ce n’est quie et il aime dire qu’il est un ci- ché, planté, mais surtout créé ce dans le canton, pour qu’ils ne per- qu’ils sont conscients que ce ne toyen du monde et un peu univer- fameux pont qui fait leur fierté. dent pas leur aptitude à tra- sera pas forcément en Suisse. sel même. «Le Botza c’est une Pour lui, ils ont même renoncé à vailler», explique encore Marie- C<EFLM<CC@JK< petite planète. C’est tellement mul- prendre des vacances. Ils sont Christine Roh. ticulturel et pourtant ici tout va bien. donc venus faire des heures sup- Suisse, terre d’accueil Tout va bien parce que les gens tra- plémentaires pour terminer Quinze francs par jour Dans notre édition de demain, rencontre vaillent.» Arrivé comme requérant, avec des requérants d’asile mineurs, qui l’ouvrage car le temps pressait. Entre peinture, menuiserie, arrivent seuls en Suisse. Seddar est aujourd’hui au bénéfice «Nous avons demandé s’il y avait serrurerie, restauration, service, d’un permis B et travaille à temps des volontaires et ils ont spontané- plein pour le centre de formation. ment répondu oui», explique Ma- «Ici, les gens se changent les idées, rie-Christine Roh, responsable apprennent un métier et le français. des programmes d’occupation. On ne forme pas seulement les Seule cerise sur le gâteau pour jeunes, on les éduque», continue contrebalancer ce labeur: un sé- celui qui est carrossier de forma- jour de trois jours dans un gîte à tion, mais qui a bifurqué dans la la montagne. «Mais on a dû mon- peinture en Suisse. «C’est parfois ter à pied. C’était super les vaches, difficile avec les langues, alors on la vue et tout. Mais loin», dit Bilal. travaille beaucoup avec les gestes. «Très loin, quelqu’un a dû le trans- On montre et on répète. Il y a des porter en voiture sur les derniers gens à qui je devais aider à tenir le mètres tellement il n’en pouvait rouleau de peinture et qui tra- Arrivé comme requérant d’asile, Seddar est désormais installé plus», le tance son copain.