Contribution À L'étude Du Genre Oegoconia Stainton, 1854, En France
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
12 ACTUALITÉ oreina n° 20 – décembre 2012 Contribution à l’étude du genre Oegoconia Stainton, 1854, en France (Lep. Autostichidae) SYLVAIN DELMAS Mots clés : Oegoconia, Autosti- du MNHN de Paris (LERAUT, 1984). La faune française com- chidae, France. prend 6 taxons (GOZMÁNY & RIEDL, 1996 ; LERAUT, 1997 ; HUE- MER, 1998 ; GOZMÁNY, 2008) appartenant au genre Oegoconia Stainton, 1854. 1. Oegoconia uralskella uralskella Popescu-Gorj & Capuşe, e genre Oegoconia 1965. appartient à la famille En France, l’espèce est indiquée des Hautes-Alpes (GOZMÁNY, des Autostichidae Le 2008). L’espèce est largement répartie en Europe de l’Est Marchand, 1947. Cette jusqu’en Grèce et en Russie. Ses stations les plus occidentales famille a souvent été se situaient en France dans les Alpes. Les localités nouvelles 1 traitée sous le terme du Cantal et de la Drôme attestent bien de son affinité monta- de Symmocidae Gozmány, 1957. gnarde en France. LLa dernière révision systématique Cantal : Murat (VII-2006) ; Drôme : Vercors (26-VII-2012). (VAN NIEUKERKEN et al., 2011) confirme le nom d’Autostichidae. 2. O. uralskella corsa Sutter & Liška, 2003. Cette sous-espèce L’examen des spécimens d’Oego- est un taxon endémique de Corse (Bastia). conia de ma collection a permis de Corse : Tavera (30-VII-2012). révéler plusieurs espèces apparte- nant à ce genre. La littérature ne 3. O. caradjai Popescu-Gorj & Capuşe, 1965 mentionnant que peu fréquemment Cité par LERAUT (1984) « du Nord aux Alpes, et au Var (Ile ces espèces pour la France, il m’est du Levant) » et du Val-de-Marne. HUEMER (1998) et GOZ- 2 apparu intéressant de confirmer ou MÁNY (2008) listent les départements suivants : Seine-et-Oise d’améliorer la connaissance de ces (LHOTTE ?), Alpes-de-Haute-Provence, Var et Corse. L’espèce espèces. a une large distribution en Europe. En France, ce taxon pos- Les travaux récents de HUEMER sède une large répartition. Son habitus permet de séparer par- (1998), de SUTTER (2007) et de GOZ- fois ce taxon des autres espèces : les taches jaunes sur le dessus MÁNY (2008) permettent d’iden- des antérieures sont plus étendues et les franges des antérieures tifier les différents taxons de ce sont nettement marquées de jaune. genre, identification nécessitant Gard : Blandas (11-VI-2005) ; Hérault : Saint-Guilhem-le-Dé- l’examen des genitalia. sert (20-VII-2010) ; Puy-de-Dôme : Sauvagnat (27-VI-2000) ; Nous noterons ci-après nos don- Ardèche : Saint-Genest (29-VI-2010) ; Haute-Savoie : Plassy nées (toutes identifiées par l’exa- (VIII-2011) ; Aveyron : Tournemire (19-VII-2003) ; Corse : 3 men des genitalia), celles issues Tavera (VII-2012). des publications mentionnées ci- dessus ainsi que celles de Patrice 4. O. novimundi (Busck, 1915) LERAUT qui a étudié les Oegoconia Connu de l’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord ; cité en France uniquement du Morbihan et de Corse (GOZMÁNY, 2008). Corrèze : Noailles (14-VII-2001) ; Pyrénées-Orientales : An- goustrine (1-VII-1996). Espèce rare et localisée. Fig. 1 : Habitus d’Oegoconia uralskella (mâle) (Drôme, 26-VII- 5. O. deauretella (Herrich-Schäffer, 1854) 2012) (envergure 14 mm). LERAUT (1984) indique ce taxon comme « surtout méridional, 4 Fig. 2 : Habitus d’Oegoconia et on l’observe dans tout le midi de la France […] jusque dans caradjai (mâle) (Ardèche, 29-VI- le Nord » avec un individu illustré provenant du Lot (coll. 2010) (envergure 15 mm). Lhomme, MNHN). Fig. 3 : Habitus d’Oegoconia Cité des Pyrénées, des Hauts-de-Seine, du Lot et des Alpes- novimundi (Corrèze, 14-VII-2001) Maritimes et de Corse (GOZMÁNY, 2008). (envergure 14 mm). Ses nombreuses localités illustrent bien sa large répartition en Fig. 4 : Habitus d’Oegoconia France. C’est la plus petite espèce du genre en France (enver- deauretella (femelle) (Hérault, gure de 10 mm) et certainement la plus commune. 7-VII-2012) (envergure 10 mm). Hérault : Argelliers (14-VII-2007), Cabrières (VII-2004), La Fig. 5 : Habitus d’Oegoconia Tour-sur-Orb (11-VIII-2007), Aumelas (13-VII-2002, VII- quadripuncta (femelle) (Hérault, 2007), Dio (11-VIII-2007, VII-2008), Laurens (7-VII-2012), 5 26-VII-2002) (envergure 13,5 mm). Cassagnoles (VII-2011), Aniane (31-VII-2009), Brissac (4- © S. DELMAS. VII-2003), Minerve (VII-2006), Saint-Jean-de-Buèges (VI- oreina n° 20 – décembre 2012 ACTUALITÉ 13 2006), Saint-Guilhem-le-Désert (VI-2007, VII-2006) ; Gard : Campestre (15-VII-2006) ; Ardèche : Saint-Paul-le-Jeune (4-VII-2010) ; Corrèze : Nespouls (14-VIII-1998) ; Haute- Vienne : La Porcherie (VII-1996), La Roche-l’Abeille (28- VII-1996) ; Aveyron : Le Clapier (VII-2004), Tournemire (2003) ; Corse : Tavera (VII-2012) 6 6. O. quadripuncta (Haworth, 1828) LERAUT (1984) mentionne cette espèce avec une « répartition analogue [à O. caradjai], par exemple en Lozère et en région parisienne [Essonne] ». L’espèce est citée de France par GOZMÁNY & RIEDL (1996) et par LERAUT (1997). Depuis 1997, d’autres espèces proches d’O. quadripuncta (O. uralskella, O. novimundi) ont été dé- couvertes en France (HUEMER, 1998 ; GOZMÁNY, 2008), d’où la nécessité de confirmer ces identifications antérieures. GOZ- MÁNY (2008) n’infirme ou ne confirme pas la présence d’O. quadripuncta en France, n’ayant identifié avec certitude aucun 7 exemplaire de France. Il cite cette espèce de Grande-Bretagne, d’Allemagne, d’Autriche, d’Italie, d’Espagne et du Portugal. Les mentions suivantes attestent bien de sa présence dans le sud de la France : Aveyron : Le Clapier (27-VII-2004) ; Hérault : Saint-Jean- 9a 8 de-Buèges (26-VII-2002), Canet (2010) ; Ardèche : bois de Païolive (1-VII-2010). ► CONCLUSION La grande majorité des stations sont des biotopes xériques et/ ou thermophiles (en dehors des milieux concernant O. urals- kella, espèce alpine). La période de vol s’étend de fin juin à août. Les observations se sont déroulées aussi bien de jour que lors de chasses de nuit. La recherche et l’étude des Oegoconia peut encore révéler de nombreuses découvertes, tant en nouvelles espèces comme l’étude de SUTTER (2007) l’a récemment montré qu’en apport à la connaissance des premiers stades largement méconnus. ► REMERCIEMENTS Je remercie Jacques NEL de ses précieux conseils. ■ 9b BIBLIOGRAPHIE GOZMÁNY (L.) and RIEDL (T.), 1996. – Autostichidae. In : KARSHOLT, O. & RAZOWSKI, J.: The Lepidoptera of Europe. A Distributional 10 12 13 Checklist. Apollo Books, Stenstrup, 380 p. GOZMÁNY (L.), 2008. – Symmocidae. – In : R. GAEDIKE (ed.), Micro- lepidoptera Palaearctica 13. Verlag Goecke & Evers, Keltern. 558 p. HUEMER (P.), 1998. – Neue Erkentnisse zur Identität und Verbrei- tung europäischer Oegoconia-Arten. Mitteilungen der münchner entomologische Gesellschaft, 88: 99–117. LERAUT (P.), 1997. – Liste systématique et synonymique des lépidoptères de France, Belgique et Corse (deuxième édition). Supplément à Alexanor, Paris, 526 p. LERAUT (P.), 1984. – Cinq espèces de Lépidoptères nouvelles pour la France. Entomologica gallica, 1 (2) : 105-109. SUTTER (R.), 2007. – Neue Arten der Gattung Oegoconia (Autos- 11 tichidae). Nota Lepidopterologica, 30: 189-201. VAN NIEUKERKEN (E.J.) et al.. 2011. – Order Lepidoptera Lin- Fig. 6 : Oegoconia uralskella (genitalia mâle, édéage (Drôme, 26- naeus, 1758. In : Zhang, Z.-Q. (Ed.) Animal biodiversity : An VII-2012). Fig. 7 : Oegoconia uralskella (genitalia mâle) (Drôme, outline of higher-level classification and survey of taxonomic rich- 26-VII-2012). Fig. 8 : Oegoconia uralskella (genitalia femelle) ness. Zootaxa, 3148 : 212-221. (Cantal, VII-2006). Fig. 9a et 9b : Oegoconia caradjai (genitalia mâle et édéage) (Ardèche, 29-VI-2010). Fig. 10 : Oegoconia novimundi (genitalia mâle, édéage) (Corrèze, 14-VII-2011). Fig. 11 : Oegoconia deauretella (genitalia femelle) (Hérault, 7-VII-2012). Fig. 12 : Oegoconia deauretella (genitalia mâle) 21, chemin de la Fabrique F-34800 Canet (Hérault, 11-VIII-2007). Fig. 13 : Oegoconia quadripuncta [email protected] (genitalia femelle) (Hérault, 26-VII-2002). © S. DELMAS..