1

Ces chansons ont été proposées par les adhérents.

Elles sont à partager lors des manifestations de l’Association des Amis des Chemins de Saint-Jacques en Occitanie

Janvier 2019

2

SOMMAIRE À bicyclette 4 Le déserteur 30 À la Bastille 4 Le facteur 31 À la claire fontaine 5 Le galérien 31 Ah ! Le petit vin blanc 5 Le gorille 32 Aimer à perdre la raison 6 Le lion est mort ce soir 33 Amsterdam 6 Le Métèque 33 Armstrong 7 Le pénitencier 34 Au bois de Saint-Amand 7 Le petit âne gris 34 Bambino 8 Le petit cheval 35 Boire un petit coup, c'est agréable 8 Le refuge 35 Brave marin revient de guerre 9 Le rire du sergent 36 Ce monde 9 Le sud 36 Cécile ma fille 10 Le sirop Typhon 37 Céline 10 Le temps des cerises 37 C’est la cloche du vieux manoir 11 Le zizi 38 C’est ma chanson 11 Les bonbons 39 C’est ma prière 11 Les canuts 39 Chanson pour l’Auvergnat 12 Les bourgeois 40 Chant des Adieux 12 Les Champs-Élysées 40 Chants des marais 13 Les crapauds 41 Chante comme si tu devais mourir demain 13 Les feuilles mortes 42 Chevaliers de la table ronde 14 Les montagnards 42 Colchiques dans les prés 14 L’homme de Cro-Magnon 43 Debout les gars 15 L’hymne à l’amour 43 Dès que le printemps revient 15 Lily 44 Éducation sentimentale 16 Love 44 En revenant du Piémont 16 L’oiseau et l’enfant 45 Étoile des neige 17 Ma liberté 45 Fais comme l’oiseau 17 Ma solitude 46 Fanchon 18 Mes jeunes années 46 Heureux qui comme Ulysse 18 Moi, mes souliers 47 Il en faut peu pour être heureux 19 Mon amant de Saint-Jean 47 Il faut que je m’en aille 20 Mon manège à moi 48 Ils étaient trois garçons 20 Prendre un enfant par la main 48 Je m’voyais déjà 21 Plaisir d’amour 49 Je n’aurai pas le temps 22 Plus bleu que tes yeux 49 J’entends siffler le train 22 Que serais-je sans toi 50 La ballade des gens heureux 23 Sacrée bouteille 50 La Bohème 24 San Francisco 51 La javanaise 24 Santiano 51 La marche des anges 25 Scandale dans la famille 52 La marmite 25 Stewball 52 La mauvaise réputation 26 Sing Sing Song 53 La mer 26 Vive la rose et le lilas 53 La montagne 27 Siffler sur la colline 54 La Paloma adieu 27 Tonton Cristobal 55 La part à Dieu 28 Vent frais, vent du matin 55 La rouille 28 Ô Toulouse 56 L’aigle noir 29 Vive le vent 56 L’ami caouette 29 Vous permettez Monsieur 57 Laisse béton 30 Ultreïa 58

3

À BICYCLETTE

Quand on partait de bon matin Quand on approchait la rivière Quand on partait sur les chemins On déposait dans les fougères À bicyclette Nos bicyclettes Nous étions quelques bons copains Puis on se roulait dans les champs Y avait Fernand y avait Firmin Faisant naître un bouquet Y avait Francis et Sébastien changeant Et puis Paulette De sauterelles, de papillons Et de rainettes On était tous amoureux d'elle Quand le soleil à l'horizon On se sentait pousser des ailes Profilait sur tous les buissons À bicyclette Nos silhouettes Sur les petits chemins de terre On revenait fourbus contents On a souvent vécu l'enfer Le cœur un peu vague pourtant Pour ne pas mettre pied à terre De n'être pas seul un instant Devant Paulette Avec Paulette Faut dire qu'elle y mettait du cœur C'était la fille du facteur Prendre furtivement sa main À bicyclette Oublier un peu les copains Et depuis qu'elle avait huit ans La bicyclette Elle avait fait en le suivant On se disait c'est pour demain Tous les chemins environnants J'oserai, j'oserai demain À bicyclette Quand on ira sur les chemins À bicyclette

À LA BASTILLE

À la Bastille on aime bien à l'odeur qu'elle a dans la peau elle est si bonne et si qui donne le frisson c'est Bibi la crème gentille et de ses prunelles parc'qu'il est costaud on aime bien, qui ça ? aux ton vert de gris parc'qu'c'est un homme Nini peau de chien, où ça ? l'amour étincelle qu'as pas les foies blancs A la Bastille dans ces yeux de souris aussi faut voir comme Nini l'a dans la Quand elle était petite Refrain peau. le soir elle allait à la saint'Marguerite Quand le soleil brille Refrain où qu'elle s'désallait dans ses cheveux roux maintenant qu'elle est l'genie de la Bastille grande lui fait les yeux doux elle marche l'soir et quand elle s'promène avec ceux de la bande du bout de l'arsenal du Richard Lenoir tout le quartier s'anime au coin du canal Refrain Refrain Elle a la peau douce aux taches de son Mais celui qu'elle aime

4

À LA CLAIRE FONTAINE

À la claire fontaine Chante, rossignol, chante M'en allant promener Toi qui as le cœur gai J'ai trouvé l'eau si belle Tu as le cœur à rire Que je m'y suis baigné. Moi, je l'ai à pleurer J'ai perdu mon amie Refrain Sans l'avoir mérité Il y a longtemps que je t'aime, Pour un bouton de rose jamais je ne t'oublierai Que je lui refusai...

Sous les feuilles d'un chêne Je voudrais que la rose Je me suis fait sécher Fût encore au rosier Sur la plus haute branche Et que ma douce amie Un rossignol chantait Fût encore à m'aimer

AH ! LE PETIT VIN BLANC

Voici le printemps Du côté, du côté de Nogent Y a des chansonnettes La douceur du temps Et y a du vin blanc... Nous fait des avances. Suivons le conseil Partez mes enfants Monsieur le Soleil À ces jeux charmants Vous avez vingt ans Connaît son affaire. La taille souvent Partez en vacances. Cueillons, en chemin Prend de l’avantage. Vous verrez agiles Ce minois mutin Ça n’est pas méchant Sur l’onde tranquille Cette robe claire. Ça finit tout le temps Les barques dociles Venez belle fille Par un mariage. Au bras des amants. Là, sous la charmille Le gros de l’affaire De fraîches guinguettes Soyez bien gentille C’est lorsque la mère Des filles bien faites L’amour nous attend. Demande, sévère Y a des chansonnettes Les tables sont prêtes A la jeune enfant : Et y a du vin blanc L’aubergiste honnête Ma fille raconte Comment, triste honte Refrain : As-tu fait ton compte ? Ah ! Le petit vin blanc Réponds, je t’attends...

Qu’on boit sous les Car c’est toujours pareil tonnelles Tant qu’y aura du soleil Quand les filles sont belles On verra les amants au Du côté de Nogent. printemps Et puis de temps de temps S’en aller pour fauter Un air de vieille romance Dans les bois, dans les prés Semble donner la cadence Du côté, du côté de Nogent. Pour fauter, pour fauter Dans les bois, dans les prés

5

AIMER À PERDRE LA RAISON

Refrain : Mon pauvre bonheur ma faiblesse Aimer à perdre la raison Toi qu'on insulte et qu'on délaisse Aimer à n'en savoir que dire Dans toute chair martyrisée. À n'avoir que toi d'horizon Refrain Et ne connaître de saisons Que par la douleur de partir La faim, la fatigue et le froid, Aimer à perdre la raison. Toutes les misères du monde, C'est par mon amour que j'y crois Ah, c'est toujours toi que l'on En elles je porte ma croix blesse Et de leurs nuits ma nuit se fonde. C'est toujours ton miroir brisé, Refrain

Refrain

AMSTERDAM

Dans le port d'Amsterdam À revenir en plus L'accordéon expire Y a des marins qui chantent Puis se lèvent en riant Alors le geste grave Les rêves qui les hantent Dans un bruit de tempête Alors le regard fier Au large d'Amsterdam Referment leur braguette Ils ramènent leur batave Dans le port d'Amsterdam Et sortent en rotant Jusqu'en pleine lumière Y a des marins qui dorment Comme des oriflammes Dans le port d'Amsterdam Dans le port d'Amsterdam Le long des berges mornes Y a des marins qui dansent Y a des marins qui boivent Dans le port d'Amsterdam En se frottant la panse Et qui boivent et reboivent Y a des marins qui meurent Sur la panse des femmes Et qui reboivent encore Pleins de bière et de Et ils tournent et ils dansent Ils boivent à la santé drames Comme des soleils crachés Des putains d'Amsterdam Aux premières lueurs Dans le son déchiré De Hambourg ou d'ailleurs Mais dans le port D'un accordéon rance Enfin ils boivent aux dames d'Amsterdam Ils se tordent le cou Qui leur donnent leur joli Y a des marins qui naissent Pour mieux s'entendre corps Dans la chaleur épaisse rire Qui leur donnent leur vertu Des langueurs océanes Jusqu'à ce que Pour une pièce en or tout à coup Et quand ils ont bien bu Dans le port d'Amsterdam Se plantent le nez au ciel Y a des marins qui mangent Se mouchent dans les Sur des nappes trop étoiles blanches Et ils pissent comme je Des poissons ruisselants pleure Ils vous montrent des dents Sur les femmes infidèles À croquer la fortune Dans le port À décroisser la lune d'Amsterdam À bouffer des haubans Dans le port Et ça sent la morue d'Amsterdam Jusque dans le cœur des frites Que leurs grosses mains invitent

6

ARMSTRONG

Armstrong, je ne suis pas noir Je suis blanc de peau Quand on veut chanter l'espoir Quel manque de pot Oui, j'ai beau voir le ciel, l'oiseau Rien, rien, rien ne luit là-haut Les anges zéro Je suis blanc de peau Armstrong, tu te fends la poire Allez Louis, … On voit toutes tes dents Chante pour moi, Louis, oh oui Moi, je broie plutôt du noir Chante, chante, chante, ça tient chaud Du noir en dedans J'ai froid, oh moi Chante pour moi, Louis, oh oui Qui suis blanc de peau Chante, chante, chante, ça tient chaud Armstrong, la vie, quelle histoire ? J'ai froid, oh moi C'est pas très marrant Qui suis blanc de peau Qu'on l'écrive blanc sur noir Armstrong, la vie, quelle histoire ? Ou bien noir sur blanc

C'est pas très marrant On voit surtout du rouge, du rouge Qu'on l'écrive blanc sur noir Sang, sang, sans trêve ni repos Ou bien noir sur blanc Qu'on soit, ma foi On voit surtout du rouge, du rouge Noir ou blanc de peau Sang, sang, sans trêve ni repos Armstrong, un jour, tôt ou tard Qu'on soit, ma foi On n'est que des os Est-ce que les tiens seront noirs ? Noir ou blanc de peau Armstrong, un jour, tôt ou tard Ce serait rigolo On n'est que des os Allez Louis, alléluia Est-ce que les tiens seront noirs ? Au-delà de nos oripeaux

Ce serait rigolo Noir et blanc sont ressemblants Comme deux gouttes d'eau

AU BOIS DE SAINT-AMAND

Y a un arbre, je m'y colle Loin du petit bois de Saint-Amand Dans le petit bois de Saint-Amand Et loin du temps de l'école Je t'attrape, tu t'y colles Je suis partie, vole, vole au vent Je me cache, à toi maintenant Bonjour l'arbre, mon bel arbre Y a un arbre, pigeon vole Je reviens, j'ai le cœur content Dans le petit bois de Saint-Amand Sous tes… Où tournent nos rondes folles Y a un arbre, si je meurs Pigeon vole, vole, vole au vent Je veux qu'on m'y couche doucement Dessus l'arbre, oiseau vole Qu'il soit ma dernière demeure Et s'envole, voilà le printemps Dans le petit bois de Saint-Amand Y a nos quinze ans qui s'affolent Qu'il soit ma dernière demeure Dans le petit bois de Saint-Amand Dans le petit bois de Saint-Amand Et sous l'arbre, sans paroles Y a un arbre, pigeon vole Tu me berces amoureusement Mon cœur vole Et dans l'herbe, jupon vole Pigeon vole et s'envole Et s'envolent nos rêves d'enfants Y a un arbre, pigeon vole Mais un beau jour, tête folle

7

BAMBINO

Les yeux battus, Avec tes cheveux si blonds La mine triste et les joues blêmes, Tu as l'air d'un chérubin, va plutôt jouer au Tu ne dors plus, ballon Tu n'es que l'ombre de toi Comme font tous les gamins ! même, Tu peux fumer comme un Seul dans la rue monsieur des cigarettes, Tu rôdes comme une âme en Te déhancher sur le trottoir peine quand tu la guettes, Et tous les soirs Tu peux pencher sur ton oreille ta Sous sa fenêtre on peut te voir casquette, Je sais bien que tu l'adores Ce n'est pas ça qui dans son cœur Et qu'elle a de jolis yeux, te vieillira. Mais tu es trop jeune encor L'amour et la jalousie ne sont pas Pour jouer les amoureux ! des jeux d'enfant Et tu as toute la vie pour souffrir Refrain : comme les grands ! Et gratta gratta sul tuo mandolino Refrain Mon petit Bambino, Ta musiqu' est plus jolie que tout le ciel de Si tu as trop de tourment l'Italie, Ne le garde pas pour toi Et chante, chante de ta voix câline Va le dire à ta maman, Mon petit Bambino, Les mamans c'est fait pour ça... Tu peux chanter tant que tu veux Et là, blotti dans l'ombre douce de ses bras, Ell' ne te prends pas au sérieux Pleure un bon coup et ton chagrin s'envolera

BOIRE UN PETIT COUP, C'EST AGRÉABLE

Boire un petit coup c'est agréable J'aime le jambon et la saucisse Boire un petit coup c'est doux J'aime le jambon c'est bon ! Mais il ne faut pas rouler dessous la table Mais j'aime encor' mieux l'lait de ma Boire un petit coup c'est agreable nourrice Boire un petit coup c'est doux ! J'aime le jambon et la saucisse J'aime le jambon c'est bon ! Refrain : Refrain Un petit coup, tra la la la Un petit coup, tra la la la Non Julien tu n'auras ma rose Un petit coup c'est doux ! Non Julien tu n'auras rien Un petit coup, tra la la la Monsieur le curé a défendu la chose Un petit coup, tra la la la Non Julien tu n'auras ma rose Un petit coup c'est doux ! Non Julien tu n'auras rien

Allons dans les bois ma Quand je bois trop je vais à confesse mignonnette Quand je bois trop tout est beau ! Allons dans les bois du roi ! J'y suis pardonné avec du vin de messe Nous y cueillerons la fraiche violette Quand je bois trop je vais à confesse Allons dans les bois ma mignonnette Quand je bois trop tout est beau ! Allons dans les bois du roi ! Refrain Refrain

8

BRAVE MARIN REVIENT DE GUERRE

Brave marin revient de guerre, Tout doux. Brave marin revient de guerre, Tout doux. Tout mal chaussé, tout mal vêtu : " Brave marin, d'où reviens-tu ? Tout doux.

Madame, je reviens de guerre, Tout doux. - Madame, je reviens de guerre, Que le marin boit en passant ? " Tout doux. Tout doux. - Qu'on apporte ici du vin blanc Que le marin boive en passant ! " "C'est pas mon vin que je regrette. Tout doux. Tout doux. C'est pas mon vin que je regrette. Brave marin se met à boire, Tout doux. Tout doux. Mais c'est la mort de mon mari. Brave marin se met à boire, Monsieur, vous ressemblez à lui ! " Tout doux. Tout doux. Se mit à boire et à chanter. Et la belle hôtesse à pleurer. " Ah ! Dites-moi, Dame l'hôtesse, Tout doux. Tout doux. Ah ! Dites-moi, Dame l'hôtesse, " Qu'avez-vous donc, Dame l'hôtesse ? Tout doux. Tout doux. Vous aviez de lui trois enfants. Qu'avez-vous donc, Dame l'hôtesse ? En voilà quatre à présent ! " Tout doux. Tout doux. Regrettez-vous votre vin blanc,

CE MONDE

Chaque fois que tu as cru en moi Tu sais bien que j'ai gagné pour toi Ton amour me suffirait Pour te donner un monde entier

Et ce monde sera fait pour toi Et personne n'y viendra que toi Notre vie commencerait Et tu vivrais dans ce monde à moi

Ton amour me suffirait Pour te donner un monde entier Chaque jour j'ouvre les yeux sur toi Et ce monde sera fait pour toi Chaque nuit vient les fermer sur toi Et personne ne n'y viendra que toi Tu souris et je suis le plus heureux Si jamais tu me quittais il est écrit que la vie Loin de toi je suis si malheureux Toute la vie serait finie pour moi

9

CÉCILE MA FILLE

Elle voulait un enfant Jouant mon cœur à face ou pile Moi je n'en voulais pas De la brune gagnée Mais il lui fut pourtant facile À la blonde perdue Avec ses arguments Cécile ma fille De te faire un papa Et je sais que bientôt Cécile ma fille Toi aussi tu auras Quand son ventre fut rond Des idées et puis des idylles En riant aux éclats Des mots doux sur tes hauts Elle me dit : " Allons, jubile Et des mains sur tes bas Ce sera un garçon " Cécile ma fille Et te voilà Moi je t'attendrai toute la nuit Cécile ma fille T'entendrai rentrer sans bruit Et te voilà Mais au matin, c'est moi qui rougirai Et me voici moi Devant tes yeux plus clairs que Moi j'ai trente ans jamais Toi six mois Que toujours on te touche On est nez à nez Comme moi maintenant Les yeux dans les yeux Comme mon souffle sur tes cils Quel est le plus étonné des deux ? Mon baiser sur ta bouche Bien avant que je t'aie Dans ton sommeil d'enfant Des filles j'en avais eu Cécile ma fille.

CÉLINE

Dis-moi, Céline, les années ont passé Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas Pourquoi n'as-tu jamais pensé à te marier ? Tu as, tu as toujours de beaux yeux De toutes mes sœurs qui vivaient ici Ne rougis pas, non, ne rougis pas Tu es la seule sans mari Tu aurais pu rendre un homme heureux

Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas Mais non, Céline, Tu as, tu as toujours de beaux yeux ta vie n'est pas Ne rougis pas, non, ne rougis pas perdue Tu aurais pu rendre un homme heureux Nous sommes les enfants que tu Dis-moi, Céline, toi qui es notre aînée n'as jamais eus Toi qui fus notre mère, toi qui l'as remplacée Il y a longtemps N'as-tu vécu pour nous autrefois que je le savais Que sans jamais penser à toi ? Et je ne l'oublierai jamais Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas Tu as, tu as toujours de beaux yeux Ne pleure pas, Ne rougis pas, non, ne rougis pas non, ne pleure Tu aurais pu rendre un homme heureux pas Tu as toujours les Dis-moi, Céline, qu'est-il donc devenu yeux d'autrefois Ce gentil fiancé qu'on n'a jamais revu ? Ne pleure pas, non, ne pleure pas Est-c' pour ne pas nous abandonner Nous resterons toujours près de toi Que tu l'as laissé s'en aller ? Nous resterons toujours près de toi

10

C'EST LA CLOCHE DU VIEUX MANOIR

C'est la cloche du vieux manoir, du vieux manoir Qui sonne du soir, le retour du soir Ding, ding, dong ; ding, ding, dong.

C'EST MA CHANSON

L'hiver, le vent, la pluie Que mille mandolines Chantent leur mélodie Jouent pour ma rêverie. La brume ou le soleil Oui, toute la terre À mes yeux, c'est pareil A composé cette chanson pour toi Ne cherchez pas pourquoi L'oiseau et la rivière Tout est si beau pour moi L'avaient chantée bien avant moi Pourquoi ce gris pays Ce sont des mots de tous les jours Prend des airs d'Italie Pourtant ce sont des mots d'amour Et moi, je m'imagine L'amour, c'est ma chanson Heureuse dans la nuit Quatre saisons la chanteront pour toi.

C'EST MA PRIÈRE

C'est ma prière C'est ma prière Je viens vers toi Entends ma voix C'est ma prière C'est ma prière Je suivrai ta loi Et reste près de moi C'est ma prière Un nouveau jour sur la terre Un jour viendra Nous portera la lumière C'est ma prière Et le soleil brillera Et le monde changera Comme un message d'espoir Un nouveau jour sur la terre Sur un monde sans Nous portera la lumière frontières Et le soleil brillera Comme un message d'espoir C'est ma prière Sur un monde sans frontières Je viens vers toi Si tu entends ma prière C'est ma prière Tous les hommes de la terre Reste près de moi Bâtirons l'éternité Sur une île de beauté D'amour et de liberté

11

CHANSON POUR L'AUVERGNAT

Elle est à toi, cette chanson, Toi qui m'ouvris ta huche quand Toi, l'Auvergnat qui, sans façon, Les croquantes et les croquants, M'as donné quatre bouts de bois Tous les gens bien intentionnés, Quand, dans ma vie, il faisait froid, S'amusaient à me voir jeûner… Toi qui m'as donné du feu quand Ce n'était rien qu'un peu de pain, Les croquantes et les croquants, Mais il m'avait chauffé le corps, Et dans mon âme il brûle encor’ Tous les gens bien intentionnés, À la manièr' d'un grand festin. M'avaient fermé la porte au nez… Ce n'était rien qu'un feu de bois, Toi l'hôtesse quand tu mourras, Mais il m'avait chauffé le corps, Quand le croqu'-mort t'emportera, Et dans mon âme il brûle encor’ Qu'il te conduise à travers ciel, A la manièr' d'un feu de joie Au Père éternel.

Toi, l'Auvergnat quand tu Elle est à toi cette chanson, mourras, Toi, l'Etranger qui, sans façon, Quand le croqu'-mort D'un air malheureux m'as souri t'emportera, Lorsque les gendarmes m'ont pris, Qu'il te conduise, à travers Toi qui n'as pas applaudi quand ciel, Les croquantes et les croquants, Au Père éternel. Tous les gens bien intentionnés, Riaient de me voir emmené… Elle est à toi, cette Ce n'était rien qu'un peu de miel, chanson, Mais il m'avait chauffé le corps, Toi, l'hôtesse qui, sans Et dans mon âme il brûle encore façon, A la manièr' d'un grand soleil. M'as donné quatre bouts de pain Toi l'Etranger quand tu mourras, Quand dans ma vie il faisait Quand le croqu'-mort t'emportera, faim, Qu'il te conduise, à travers ciel, Au Père éternel.

CHANT DES ADIEUX

Faut-il nous quitter Formons de nos mains qui s'enlacent sans espoir, Une chaîne d'amour. Sans espoir de retour, Unis par cette douce chaîne Faut-il nous quitter sans espoir Tous, en ce même lieu, De nous revoir un jour Unis par cette douce chaîne Ne faisons point d'adieu. Refrain : Ce n'est qu'un aurevoir, mes frères Car l'idéal qui nous Ce n'est qu'un aurevoir rassemble Oui, nous nous reverrons, mes frères, Vivra dans l'avenir Ce n'est qu'un aurevoir Car l'idéal qui nous rassemble Formons de nos mains qui s'enlacent Saura nous réunir. Au déclin de ce jour,

12

CHANT DES MARAIS

Loin dans l’infini s’étendent Au milieu d’un grand désert. Les grands prés marécageux Chaque jour la cloche rassemble Pas un seul oiseau ne chante Triste repas de reclus Dans les arbres secs et creux. Alors nous parlons ensemble De tous ceux qu’on ne voit plus. Refrain : Ô terre de détresse, Bruit de chaînes, bruit des armes, Où nous devons sans cesse, piocher. Sentinelles jour et nuit, Bis Du sang, des cris et des larmes, La mort pour celui qui fuit.

Mais, un jour, dans notre vie Le printemps refleurira Liberté, liberté chérie Je dirai : tu es à moi.

Dernier refrain Ô terre d’allégresse, Dans un camp morne et sauvage, Où nous pourrons sans cesse, Entouré de mur de fer, Aimer !

Il nous semble vivre en cage Aimer ! (Bis)

CHANTE COMME SI TU DEVAIS MOURIR DEMAIN

Refrain : Chante la vie chante Comme si tu devais mourir demain Comme si plus rien n'avait d'importance Chante, oui chante

Aime la vie aime Comm' un voyou comm' un fou comm' un chien Comme si c'était ta dernière chance Chante oui chante

Tu peux partir quand tu veux Et tu peux dormir où tu veux Rêver d'une fille De laisser tomber sa raison Prendre la Bastille Sors par les fenêtres Ou claquer ton fric au jeu Marche sur la tête Mais n'oublie pas. Pour changer les traditions Mais n'oublie pas. Refrain Chante la vie chante Fête fais la fête Comme si tu devais mourir demain Pour un amour un ami ou un rien Comme si plus rien n'avait d'importance Pour oublier qu'il pleut sur tes vacances Chante, oui chante Chante oui chante La la la.... Et tu verras que c'est bon

13

CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE

Chevaliers de la table ronde, Ce sera, oui, oui, oui, Goûtons voir si le vin est bon ; Ce sera, non, non, non, Goûtons voir, oui, oui, oui, Ce sera pour nous rafraîchir. Goûtons voir, non, non, non, Goûtons voir si le vin est bon. Mais voici qu'on frappe à la porte Je crois bien que c'est le mari ; S'il est bon, s'il est agréable, Je crois bien, oui, oui, oui, J'en boirai jusqu'à mon plaisir ; Je crois bien, non, non, non, J'en boirai, oui, oui, oui, Je crois bien que c'est le mari. J'en boirai, non, non, non, J'en boirai, jusqu'à mon plaisir. Si c'est lui, que le diable l'emporte Car il vient troubler mon plaisir ; J'en boirai cinq à six bouteilles, Car il vient, oui, oui, oui, Une femme sur mes genoux ; Car il vient, non, non, non, Une femme, oui, oui, oui, Car il vient troubler mon plaisir. Une femme, non, non, non, Une femme sur mes genoux.

Et si le tonneau se débonde, J'en boirai jusqu'à mon plaisir ; J'en boirai, oui, oui, oui, J'en boirai, non, non, non, J'en boirai jusqu'à mon plaisir.

Et s'il en reste quelques gouttes, Ce sera pour nous rafraîchir ;

COLCHIQUES DANS LES PRÉS

Colchiques dans les prés, fleurissent, fleurissent Colchiques dans les prés, c'est la fin de l'été

Refrain : La feuille d'automne emportée par le vent En ronde monotone tombe en tourbillonnant

Châtaignes dans les bois se fendent, se fendent Châtaignes dans les bois se fendent sous les pas.

Refrain

Nuages dans le ciel s'étirent, s'étirent Nuages dans le ciel s'étirent comme une aile.

Refrain

Et ce chant dans mon cœur murmure, murmure, Et ce chant dans mon cœur appelle le bonheur Refrain

14

DEBOUT LES GARS

Cette montagne que tu vois Les gens nous prenaient pour des fous On en viendra à bout les gars Mais nous on passera partout Un bulldozer et deux cents bras Et nous serons au rendez-vous Et passera la route De ce qui nous attendent

Refrain : Refrain Debout les gars, réveillez-vous Encore un mètre et deux et trois Il va falloir en mettre un coup En mill’ neuf cent quatre-vingt trois Debout les gars, réveillez-vous Tes enfants seront fiers de toi On va au bout du La route sera belle monde Refrain Il nous arriv’ parfois le Et quand tout sera terminé soir Il faudra bien se séparer Comme un petit gout Mais nous on n’oubliera de cafard jamais Mais ce n’est qu’un Ce qu’on a fait ensemble peu de brouillard Que le soleil déchire Debout les gars, réveillez-vous Il va falloir en mettre un coup Refrain Debout les gars, réveillez-vous Il ne faut pas se dégonfler On va au bout du monde

Devant des tonnes de rochers Debout les gars, réveillez-vous On va faire un quatorz’ juillet Il va falloir en mettre un coup À coup de dynamite Debout les gars, réveillez-vous

Refrain On va au bout du monde

DÈS QUE LE PRINTEMPS REVIENT

Les filles sont jolies Je crois la retrouver Dès que le printemps est là Dès que le printemps est là Mais les serments s'oublient Je cesse d'y rêver Dès que le printemps s'en va Dès que le printemps s'en va Là-bas dans la prairie Après bien des hivers J'attends toujours, mais en vain Pourtant mon cœur se souvient Une fille en organdi Comme si c'était hier Dès que le printemps revient. Dès que le printemps revient.

Je repense à ses yeux Non, le temps n'y fait rien Dès que le printemps est là Oh non, le temps n'y peut rien Je revois nos adieux Parfois je veux mourir Dès que le printemps s'en va Dès que le printemps est là Mais son image rôde Je crois toujours guérir Au détour de mon chemin Dès que le printemps s'en va Quand les soirées se font chaudes Mais je sens la brûlure Dès que le printemps revient. D'une douleur qui m'étreint Non, le temps n'y fait rien Comme une ancienne blessure Oh non, le temps n'y peut rien Dès que le printemps revient (TER)

15

ÉDUCATION SENTIMENTALE

Ce soir à la brune Glaner dans les champs Et moi, dans mon Nous irons, ma brune Cueillir des promesses coin Cueillir des serments Des fleurs de tendresse J'irai solitaire Cette fleur sauvage Et de sentiment Je saurai me taire Qui fait des ravages Et sur la colline Je ne dirai rien Dans les cœurs d'enfants Dans les sauvagines Ce soir à la brume Pour toi, ma princesse Tu te coucheras Nous irons, ma brune J'en ferai des tresses Dans mes bras, ma brune Cueillir des serments Et dans tes cheveux Eclairée de lune Cette fleur sauvage Ces serments, ma belle Tu te donneras Qui fait des ravages Te rendront cruelle C'est au crépuscule Dans les cœurs d'enfants Pour tes amoureux Quand la libellule Pour toi, ma princesse S'endort au marais J'en ferai des tresses Qu'il faudra, voisine Et dans tes cheveux Quitter la colline Ces serments, ma belle Et vite rentrer Te rendront cruelle Demain à l'aurore Ne , ma brune Pour tes amoureux Nous irons encore Pas même à la lune

EN REVENANT DU PIÉMONT

En nous revenant du Piémont (Bis) Sur les onz’ heures on entendit (Bis) Nous étions trois jeunes garçons, (Bis) L’hôtesse pousser un grand cri : (Bis) Mais de l’argent nous n’avions guère, “Ah ! vous me pétez la charnière” Sens dessus dessous Sens dessus dessous Et sens devant derrière Et sens devant derrière À nous trois nous n’avions qu’un sou, “Allez-y donc un peu plus doux !” Sens devant derrière Sens devant derrière Et sens dessus dessous. Et sens dessus dessous.

Hôtesse, nous voulons manger (Bis) Puis quand ce fut sur les minuit (Bis) Qu’avez-vous donc à nous donner ? (Bis) On entendit un plus grand bruit (Bis) J’ai du lapin, du civet de lièvre C’est le lit qui s’ foutait par terre Sens dessus dessous Sens dessus dessous Et sens devant derrière Et sens devant derrière Et de la bonne soupe aux choux Et la servant’ qui baisait d’ssous Sens devant derrière Sens devant derrière Et sens dessus dessous. Et sens dessus dessous.

Hôtesse, nous voulons coucher (Bis) Quand vous repass’rez par ici, (Bis) Qu’avez-vous donc à nous donner ? (Bis) Souvenez-vous du bon logis, (Bis) J’ai ma chambre sur le derrière Souvenez-vous d’ la bonne hôtesse, Sens dessus dessous Qui remue le cul, Et sens devant derrière Sans bouger les fesses, Et ma servant’ qui couche en d’ssous Et d’ la p’tit’ bonne qui remue tout Sens devant derrière Sens devant derrière Et sens dessus dessous. Et sens dessus dessous.

16

ÉTOILE DES NEIGES

Dans un coin perdu de montagne N'empêche notre amour. Un tout petit savoyard Alors il partit pour la ville Chantait son amour Et ramoneur il se fit Dans le calme du soir Sur les cheminées par la pluie et le vent Près de sa bergère Comme un petit diable noir de suie Au doux regard. Étoile des neiges Étoile des neiges Sèche tes beaux yeux Mon cœur amoureux Le ciel protège S'est pris au piège Ton amoureux De tes grands yeux Ne perds pas courage Je te donne en gage Il te reviendra Cette croix d'argent Et tu seras bientôt Et de t'aimer toute ma vie Encore entre ses bras. Je fais serment. Et quand les beaux jours refleurirent Hélas soupirait la bergère Il s'en revint au hameau Que répondront nos parents Et sa fiancée Comment ferons-nous L'attendait tout là-haut Nous n'avons pas d'argent Parmi les clochettes Pour nous marier Des troupeaux. Dès le printemps ? Étoile des neiges Étoile des neiges Tes garçons d'honneur Sèche tes beaux yeux Vont en cortège Le ciel protège Portant des fleurs Les amoureux Par un mariage Je pars en voyage Finit mon histoire Pour qu'à mon retour De la bergère et de À tout jamais plus rien son petit savoyard.

FAIS COMME L'OISEAU

Refrain : Cet amour que l'on m'a chanté Fais comme l'oiseau Ce sauveur de l'humanité Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau Je n'en vois pas la trace, dis D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau Comment peut-on vivre sans lui ? Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, Sous quelle étoile, dans quel pays ? d'aller plus haut Je n'y crois pas, je n'y crois plus, je suis perdu

Mais je suis seul dans l'univers Refrain J'ai peur du ciel et de l'hiver Mais j'en ai marre d'être roulé J'ai peur des fous et de la guerre Par des marchands de liberté J'ai peur du temps qui passe, dis Et d'écouter se lamenter Comment peut-on vivre aujourd'hui Ma gueule dans la glace, dis Dans la fureur et dans le bruit Est-ce que je dois montrer les dents ? Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu Est-ce que je dois baisser les bras ? Refrain Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu

Mais l'amour dont on m'a parlé Refrain 17

FANCHON

Amis, il faut faire une Elle aime à chanter comme Quand on lui verse une pause, nous, rasade. J'aperçois l'ombre d'un Elle aime à rire, elle aime à Fanchon ne se montre bouchon, boire, cruelle Buvons à l'aimable Elle aime à chanter comme Que lorsqu'on lui parle Fanchon, nous, d'amour, Chantons pour elle quelque Oui comme nous, oui Mais moi je ne lui fais la chose. comme nous ! cour Refrain : Fanchon quoique bonne Que pour m'enivrer avec Ah ! Que son entretien est chrétienne, elle. doux, Fut baptisée avec du vin, Un jour le voisin La Qu'elle a de mérite et de Un bourguignon fut son Grenade gloire. parrain, Lui mit la main dans le Elle aime à rire, elle aime à Une bretonne sa marraine. corset, boire, Fanchon préfère la grillade Elle riposta d'un soufflet Elle aime à chanter comme À d'autres mets plus Sur le museau du nous, délicats, camarade. Elle aime à rire, elle aime à Son teint prend un nouvel boire éclat

HEUREUX QUI COMME ULYSSE

Heureux qui comme Ulysse A fait un beau voyage Heureux qui comme Ulysse Heureux qui comme Ulysse A fait un beau voyage A vu cent paysages Heureux qui comme Ulysse Et puis a retrouvé après A vu cent paysages Maintes traversées Et puis a retrouvé après Le pays des vertes années Maintes traversées Le pays des vertes années Par un petit matin d'été Quand le soleil vous chante au cœur Par un joli matin d'été Qu'elle est belle la liberté Quand le soleil vous chante au cœur La liberté Qu'elle est belle la liberté La liberté Quand on est mieux ici qu'ailleurs Quand un ami fait le bonheur Quand c'en est fini des malheurs Qu'elle est belle la liberté Quand un ami sèche vos pleurs La liberté Qu'elle est belle la liberté La liberté Avec le soleil et le vent Avec la pluie et le beau Battus de soleil et de vent temps Perdus au milieu des étangs On vivait bien contents On vivra bien contents Mon cheval, ma Provence Mon cheval, ma Camargue et et moi moi Mon cheval, ma Provence et moi Mon cheval, ma Camargue et moi

18

IL EN FAUT PEU POUR ÊTRE HEUREUX

Ah, mon dieu, c'que c'est bon de vivre ! Essaye, détends-toi Oui, rafraîchis-toi, mets-toi à l'aise Viens sur mon ventre Et laisse-moi te dire une chose, petit frère Si tu travailles comme cette abeille Eh, tu te rendras malade Ne gâche pas ton temps pour l'impossible Et si tu peux le trouver, alors tant mieux pour toi ! Et tu verras qu'tout est résolu Lorsque l'on se passe des choses superflues Alors tu ne t'en fais plus Il en faut vraiment peu, très peu, pour être heureux Il en faut peu pour être heureux Il en faut peu pour être heureux Vraiment très peu pour être heureux Vraiment très peu pour être heureux Il faut se satisfaire du nécessaire Chassez de votre esprit tous vos soucis, youpi Un peu d'eau fraîche et de verdure ! Que nous prodigue la nature Prenez la vie du bon côté Quelques rayons de miel et de soleil Riez, sautez, dansez, chantez Et vous serez un ours très bien léché ! Je dors d'ordinaire sous les frondaisons Ouais ! Et toute la jungle est ma maison Et vous serez un ours très bien léché, youpi ! Toutes les abeilles de la forêt Butinent pour moi dans les bosquets Et quand je retourne un gros caillou Je sais trouver des fourmis dessous Essaye c'est bon, c'est doux Il en faut vraiment peu Très peu pour être heureux ! (mais oui !) Pour être heureux Il en faut peu pour être heureux Vraiment très peu pour être heureux Chassez de votre esprit tous vos soucis Prenez la vie du bon côté Riez, sautez, dansez, chantez Et vous serez un ours très bien léché ! Cueillir une banane, oui Ça se… Il en faut vraiment peu Très peu, pour être heureux ! Pour être heureux ? Pour être heureux !

19

IL FAUT QUE JE M'EN AILLE

Le temps est loin de nos vingt ans Je suis parti changer d'étoile Des coups de poings, des coups de sang Sur un navire, j'ai mis la voile Mais qu'à c'la n'tienne: c'est pas fini Pour n'être plus qu'un étranger On peut chanter quand le verre est bien Ne sachant plus très bien où il allait rempli J't'ai raconté mon mariage Refrain : À la mairie d'un p'tit village Buvons encore une dernière fois Je rigolais dans mon plastron A l'amitié, l'amour, la joie Quand le maire essayait d'prononcer On a fêté nos retrouvailles mon nom Ça m'fait d'la peine, mais il J'n'ai pas écrit toutes ces années faut que je m'en aille Et toi aussi, t'es mariée Et souviens-toi de cet été T'as trois enfants à faire manger La première fois qu'on Mais j'en ai cinq, si ça peut te consoler s'est saoulé Buvons encore une dernière fois Tu m'as ramené à la maison A l'amitié, l'amour, la joie En chantant, on marchait à On a fêté nos retrouvailles reculons Ça m'fait d'la peine, mais il faut que je m'en aille

ILS ÉTAIENT TROIS GARÇONS

Ils étaient trois garçons (bis) Leur chant, leur chant emplit ma maison (bis).

Ils étaient si joyeux (bis) Que je m’en fus aussitôt avec eux (bis).

Amis, où allez-vous ? (bis) Je suis si triste et si las de tout (bis).

Amis, viens avec nous (bis) Tu connaîtras un bonheur bien doux (bis).

Tu connaîtras la paix (bis) Bien loin, bien loin de ce qui est laid (bis).

Ils étaient venus trois (bis) Quatre repartirent le cœur plein de joie (bis).

20

JE M'VOYAIS DÉJÀ

À dix-huit ans j'ai quitté ma province Mon cœur s'est aigri un peu en prenant de Bien décidé à empoigner la vie l'âge Le cœur léger et le bagage mince mais j'ai des idées, j'connais mon métier, j'y J'étais certain de conquérir Paris crois encore Chez le tailleur le plus chic j'ai fait faire Rien que sous mes pieds de sentir la scène Ce complet bleu qu'était du dernier cri De voir devant moi un public assis j'ai le cœur les photos les chansons et les orchestrations battant Ont eu raison de mes économies. On m'a pas aidé, je n'ai eu de veine mais au fond de moi je suis sûr au moins que Je m'voyais déjà en haut de l'affiche j'ai du talent En dix fois plus gros que n'importe qui mon nom s'étalait Mon complet bleu y'a trente ans que j'le Je m'voyais déjà adulé et riche porte. Signant mes photos aux admirateurs qui se Et mes chansons ne font rire que moi, bousculaient J'cours le cachet, je fais du porte-à-porte J'étais le plus grand des grands fantaisistes Pour subsister je fais n'importe quoi, Faisant un succès si fort que les gens Je n'ai connu que des succès faciles m'acclamaient debout Des trains de nuit et des filles à soldats. Je m'voyais déjà cherchant dans ma liste Les minables cachets, les valises à porter, Celle qui le soir pourrait par faveur se pendre les p'tits meublés et les maigres repas. à mon cou. Je m'voyais déjà en photographie Mes traits ont vieilli bien sûr sous mon Au bras d'une star, l'hiver dans la neige, l'été maquillage au soleil Mais la voix est là, le geste est précis et j'ai du Je m'voyais déjà racontant ma vie ressort L'air désabusé, à des débutants friands de conseils J'ouvrais calmement les soirs de première Mille télégrammes de ce Tout Paris qui nous fait si peur Et mourant de trac devant ce parterre Entrer sur la scène sous les ovations et les projecteurs J'ai tout essayé pourtant pour sortir du nombre J'ai chanté l'amour, j'ai fait du comique et d'la fantaisie Si tout a raté pour moi si je suis dans l'ombre Ce n'est pas ma faute mais celle du public qui n'a rien compris On ne m'a jamais accordé ma chance D'autres ont réussi avec peu de voix et beaucoup d'argent Moi j'étais trop pur ou trop en avance Mais un jour viendra, je leur montrerai que j'ai du talent.

21

JE N'AURAI PAS LE TEMPS

Je n'aurai pas le temps, pas le temps C'est bien trop court, Même en courant bien trop court Plus vite que le vent Plus vite que le temps Et pour aimer Même en volant Comme l'on doit Je n'aurai pas le temps, pas le temps aimer quand on aime De visiter toute l'immensité vraiment D'un si grand univers Même en cent ans Même en cent ans Je n'aurai pas le temps, pas le temps

Je n'aurai pas le temps de tout faire J'ouvre tout grand mon cœur

J'ouvre tout grand mon cœur J'aime de tous mes yeux J'aime de tous mes yeux C'est trop peu C'est trop peu Pour tant de cœurs et tant de fleurs Pour tant de cœurs et tant de fleurs Des milliers de jours Des milliers de jours C'est bien trop court, c'est bien trop court

J'ENTENDS SIFFLER LE TRAIN

J´ai pensé qu´il valait mieux Nous quitter sans un adieu. J´ai failli courir vers toi, j´ai failli crier vers toi. Je n´aurais pas eu le cœur de te revoir... C´est à peine si j´ai pu me retenir ! Mais j´entends siffler le train, Que c´est loin où tu t´en vas, Mais j´entends siffler le train, Que c´est loin où tu t´en vas, Que c´est triste un train qui siffle dans le Auras-tu jamais le temps de revenir ? soir... J´ai pensé qu´il valait mieux Je pouvais t´imaginer, toute seule, Nous quitter sans un adieu, abandonnée Mais je sens que maintenant tout est fini ! Sur le quai, dans la cohue des "au revoir". Et j´entends siffler ce train, Et j´entends siffler le train, Et j´entends siffler ce train, Et j´entends siffler le train, J´entendrai siffler ce train toute ma vie Que c´est triste un train qui siffle dans le J´entendrai siffler ce train toute ma vie soir...

22

LA BALLADE DES GENS HEUREUX

Notre vieille Terre est une étoile Où toi aussi tu brilles un peu Je viens te chanter la ballade La ballade des gens heureux Je viens te chanter la ballade Il s'endort et tu le regardes La ballade des gens heureux C'est un enfant il te ressemble un peu On vient lui chanter la ballade Tu n’as pas de titre ni de grade La ballade des gens heureux Mais tu dis "tu" quand tu parles à Dieu On vient lui chanter la ballade Je viens te chanter le ballade La ballade des gens heureux La ballade des gens heureux Je viens te chanter la ballade Toi la star du haut de ta vague La ballade des gens heureux Descends vers nous, tu verras mieux On vient te chanter la ballade Journaliste pour ta première page La ballade des gens heureux Tu peux écrire tout ce que tu veux On vient te chanter la ballade Je t'offre un titre formidable La ballade des gens heureux La ballade des gens heureux Je t'offre un titre formidable Roi de la drague et de la rigolade La ballade des gens heureux Rouleur flambeur ou gentil petit vieux On vient te chanter la ballade Toi qui as planté un arbre La ballade des gens heureux Dans ton petit jardin de banlieue On vient te chanter la ballade Je viens te chanter le ballade La ballade des gens heureux La ballade des gens heureux Je viens te chanter la ballade Comme un chœur dans une cathédrale La ballade des gens heureux Comme un oiseau qui fait ce qu'il peut Tu viens de chanter la ballade La ballade des gens heureux Tu viens de chanter la ballade La ballade des gens heureux

23

LA BOHÈME

Nous ne mangions qu'un Qu'on s'asseyait enfin jour sur deux. Devant un cafté crème Épuisés mais ravis Dans les cafés voisins Fallait-il que l'on s'aime Nous étions quelques-uns Et qu'on aime la vie Qui attendions la gloire La bohême, la bohême Et bien que miséreux Ça voulait dire Avec le ventre creux On a vingt ans Nous ne cessions d'y La bohême, la bohême Et quand quelques bistrots Et nous vivions de l'air du Contre un bon repas chaud temps. Nous prenaient une toile Nous récitions des vers Quand au hasard des jours Je vous parle d'un temps Groupés autour du poêle Je m'en vais faire un tour Que les moins de vingt ans En oubliant l'hiver À mon ancienne adresse Ne peuvent pas connaître La bohême, la bohême Je ne reconnais plus Montmartre en ce temps-là Ça voulait dire Ni les murs ni les rues Accrochait ses lilas Tu es jolie Qui ont vu ma jeunesse Jusque sous nos fenêtres La bohême, la bohême En haut d'un escalier Et si l'humble garni Et nous avions tous du Je cherche l'atelier Qui nous servait de nid génie. Dont plus rien ne subsiste Ne payait pas de mine Dans son nouveau décor C’est là qu'on s'est connu Souvent il m'arrivait Montmartre semble triste Moi qui criais famine Devant mon chevalet Et les lilas sont morts Et toi qui posais nue De passer des nuits La bohême, la bohême La bohême, la bohême blanches On était jeunes Retouchant le dessin Ça voulait dire On était fous De la ligne d'un sein On est heureux La bohême, la bohême La bohême, la bohême Du galbe d'une hanche Et ce n'est qu'au matin Ça ne veut plus rien dire du tout.

LA JAVANAISE

J'avoue j'en ai bavé pas vous mon amour Ne vous déplaise Avant d'avoir eu vent de vous mon amour En dansant la Javanaise Ne vous déplaise Nous nous aimions En dansant la Javanaise Le temps d'une chanson Nous nous aimions La vie ne vaut d'être vécue Le temps d'une chanson sans amour À votre avis qu'avons-nous vu de l’amour ? Mais c'est vous qui l'avez De vous à moi vous m'avez eu mon amour voulu mon amour Ne vous déplaise Ne vous déplaise En dansant la Javanaise En dansant la Javanaise Nous nous aimions Nous nous aimions Le temps d'une chanson Le temps d'une chanson.

Hélas avril en vain me voue à l'amour J'avais envie de voir en vous cet amour

24

LA MARCHE DES ANGES

Mon cœur se trouve au bout du monde C´est ton visage qui me hante Et moi je vis au jour le jour Et le son de ta voix Comptant les heures et les secondes Me séparant de mon amour

Refrain : Quand on se reverra Ma vie renaîtra Et je sècherai mes pleurs Sur tes joues mon ange Dans tes bras en trouvant l´oubli Des jours désunis Résonnera dans nos cœurs La marche des anges

Pour voir la fin de mes souffrances Je prie le ciel de me guider Vers le pays de notre enfance Vienne le jour de ma victoire Où tu te meurs à m´espérer Écrasant les années passées Refrain Où l´amour a vécu sans gloire

Dans le chaos de ma tourmente Vienne avec toi le temps d´aimer

Je ne résiste que par toi Refrain

LA MARMITE

On ne sait où il habite Tout tranquille On l'appelle "La Marmite". Par la ville Ce n'est pas un apprenti mitron Il s'en va cueillir les restes d'un repas. C'est un joyeux vagabond. Et bien vite, "La Marmite" En attendant qu'on lui serve Près du feu, qui lui réchauffe un plat de roi, Dans sa boîte de conserve Quand midi sonne, Oublie les hommes Un peu plus que son pain quotidien Oublie la vie dans une samba frénétique. "La Marmite" va et vient Et revoilà "La Marmite" Gonflé à la dynamite Le voilà qui revient en frappant Sur sa boîte de fer blanc. Et l'après-midi entière, Agrippé à la portière Des tramways qu'il attrape en chemin "La Marmite" va et vient. On ne sait où il habite On l'appelle "La Marmite". Ce n'est pas un apprenti mitron C'est un joyeux vagabond. C'est un joyeux vagabond. C'est un joyeux vagabond.

25

LA MAUVAISE RÉPUTATION

Au village, sans prétention, Sauf les manchots, ça va de soi. J'ai mauvaise réputation ; Quand je croise un voleur malchanceux, Que je me démène ou je reste coi, Poursuivi par un cul-terreux ; Je pass’ pour un je-ne-sais-quoi. Je lance la patte et pourquoi le taire, Je ne fais pourtant de tort à personne, Le cul-terreux se r’trouv’ par terre. En suivant mon ch’min de petit bonhomme ; Je ne fais pourtant de tort à personne, Mais les brav’s gens n'aiment pas que En laissant courir les voleurs de pommes ; L'on suive une autre route qu'eux… Mais les brav’s gens n'aiment pas que Non, les brav’s gens n'aiment pas que L'on suive une autre route qu'eux… L'on suive une autre route qu'eux… Non les braves gens n'aiment pas que Tout le monde médit de moi, L'on suive une autre route qu'eux… Sauf les muets, ça va de soi. Tout le monde se ru’ sur moi, Le jour du quatorze- Sauf les culs-d’-jatt’, ça va de soi.

Juillet, Pas besoin d'être Jérémi’, Je reste dans mon lit Pour d’viner l’ sort qui m'est promis : douillet ; S'ils trouv’nt une corde à leur goût, La musique qui marche Ils me la passeront au cou. au pas, Je ne fais pourtant de tort à personne, Cela ne me regarde pas. En suivant les ch’mins qui ne mèn’nt pas à Je ne fais pourtant de Rome ; tort à personne, Mais les brav’s gens n'aiment pas que En n'écoutant pas le clairon qui sonne ; L'on suive une autre route qu'eux… Mais les braves gens n'aiment pas que Non les brav’s gens n'aiment pas que L'on suive une autre route qu'eux… L'on suive une autre route qu'eux… Non les braves gens n'aiment pas que Tout le monde viendra me voir pendu, L'on suive une autre route qu'eux… Sauf les aveugl’s, bien entendu. Tout le monde me montre au doigt,

LA MER

La mer Qu'on voit danser le long des golfes clairs A des reflets d'argent La mer Des reflets changeants Sous la pluie Voyez La mer Près des étangs Les a bercés La mer Au ciel d'été confond Ces grands roseaux Le long des golfes clairs Ses blancs moutons mouillés Et d'une chanson d'amour Voyez La mer Avec les anges si purs Ces oiseaux blancs A bercé mon cœur pour la La mer bergère d'azur Et ces maisons rouillées vie Infinie

26

LA MONTAGNE

Ils quittent un à un le pays Pour s'en aller gagner leur vie Loin de la terre où ils sont nés Depuis longtemps ils en rêvaient De la ville et de ses secrets Du formica et du ciné Les vieux ça n'était pas original Quand ils s'essuyaient machinal D'un revers de manche les lèvres Mais ils savaient tous à propos Mais il faisait des centenaires Tuer la caille ou le perdreau À ne plus savoir qu'en faire Et manger la tomme de chèvre S'il ne vous tournait pas la tête

Refrain : Refrain

Pourtant que la montagne est belle Deux chèvres et puis quelques moutons Comment peut-on s'imaginer Une année bonne et l'autre non En voyant un vol d'hirondelles Et sans vacances et sans sorties Que l'automne vient d'arriver ? Les filles veulent aller au bal Avec leurs mains dessus leurs têtes Il n'y a rien de plus normal Ils avaient monté des murettes Que de vouloir vivre sa vie Jusqu'au sommet de la colline Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires Qu'importent les jours les années De quoi attendre sans s'en faire Ils avaient tous l'âme bien née Que l'heure de la retraite sonne Noueuse comme un pied de vigne Il faut savoir ce que l'on aime Les vignes elles courent dans la forêt Et rentrer dans son H.L.M. Le vin ne sera plus tiré Manger du poulet aux hormones C'était une horrible piquette Refrain

LA PALOMA ADIEU

Le soir ma mère nous Refrain : chantait quand j'étais La Paloma adieu, adieu c'est toi que j'aime enfant Ma vie s'en va mais n'aie pas trop de peine L'histoire d'un bateau Oh mon amour adieu ! perdu et d'un oiseau La Paloma adieu, adieu c'est toi que j'aime blanc Ma vie s'en va mais n'aie pas trop de peine Un jour le bateau s'en Oh mon amour adieu ! va droit vers l'océan Et seule, le cœur plein d'amour une fille Elle prend tout contre son cœur le bel oiseau attend blanc Le marin lui a dit : "n'oublie pas je t'aime" Tous deux ils sont repartis droit vers l'océan L'hiver et le printemps elle attend quand L'amour ne meurt jamais j'ai vue deux même colombes Elle voit un oiseau blanc se poser près d'elle S'envoler vers la mer et que la nuit tombe

Qui portait quelques mots au creux de son Refrain aile

27

LA PART À DIEU

Si vous avez du vin clairet Donnez-nous-en un gobelet Nous le boirons, nous le boirons La part à Dieu s'il vous plaît Nos compagnons sont mal vêtus Si vieux habits ne voulez plus Ils les mettront, ils les mettront La part à Dieu s'il vous plaît Nos compagnons sont mal chaussés Si vous avez de vieux souliers Les chausseront, les chausseront La part à Dieu s'il vous plaît Nos compagnons sont mal couchés Si vieilles paillasses vous avez S'y coucheront, s'y coucheront La part à Dieu s'il vous plaît

LA ROUILLE

L'habitude nous joue des tours À la première larme séchée Nous qui pensions que notre amour La rouille s'était déposée Avait une santé de fer Sur nous et sur nos mots d'amour Dès que séchera la rosée Si les fusils s'inventent des guerres Regarde la rouille posée Et si les feuilles attendent le printemps Sur la médaille et son revers Ne luttons pas comme eux contre le temps Elle teinte bien les feuilles d'automne Contre la rouille il n'y a rien à faire Elle vient à bout des fusils cachés Moi, je la vois comme une déchirure Elle rongerait les grilles oubliées Une blessure qui ne guérira pas Dans les prisons s'il n'y venait personne Notre histoire va s'arrêter là Moi, je la vois comme une plaie utile Ce fut une belle aventure Marquant le temps d'ocre jaune et de roux Nous ne nous verrons plus et puis La rouille aurait un charme fou Mais ce que je dis Si elle ne s'attaquait qu'aux grilles Tu sais, je ne suis pas en fer Dès que séchera la rosée vec le temps tout se dénoue La rouille se sera posée Que s'est-il passé entre nous De petit jour en petit jour Sur ma musique et sur mes vers

28

L'AIGLE NOIR

Un beau jour, Ou peut-être une nuit Près d'un lac, je m'étais endormie Quand soudain, semblant crever le ciel Et venant de nulle part, Surgit un aigle noir.

Lentement, les ailes déployées, Pour cueillir en tremblant Lentement, je le vis tournoyer. Des étoiles, des étoiles. Près de moi, dans un bruissement d'ailes, Comme tombé du ciel, Comme avant, dans mes rêves d'enfant, L'oiseau vint se poser. Comme avant, sur un nuage blanc, Comme avant, allumer le soleil, Il avait les yeux couleur rubis Être faiseur de pluie Et des plumes couleur de la nuit. Et faire des merveilles. À son front, brillant de mille feux, L'oiseau roi couronné L'aigle noir, dans un bruissement d'ailes Portait un diamant bleu. Prit son vol pour regagner le ciel. Quatre plumes, couleur de la nuit, De son bec, il a touché ma joue. Une larme, ou peut-être un rubis. Dans ma main, il a glissé son cou. J'avais froid, il ne me restait rien. C'est alors que je l'ai reconnu : L'oiseau m'avait laissée Surgissant du passé, Seule avec mon chagrin. Il m'était revenu. Un beau jour, ou était-ce une nuit Dis l'oiseau, O dis, emmène-moi. Près d'un lac je m'étais endormie. Retournons au pays d'autrefois, Quand soudain, semblant crever le ciel Comme avant, dans mes rêves d'enfant, Et venant de nulle part

Surgit un aigle noir.

L'AMI CAOUETTE

L'ami Caouette Me fait la tête Le p'tit Member Me fait la tête Qu'a Caouette ? Me jette des pierres Qu'a Caouette ? Mam'zelle Gibi Qu'a Member ? La p'tite Noé M'traite d'abruti Mam'zelle Lamar Veut plus m'parler Qu'a Gibi ? D'moi en a marre Qu'a Noé ? L'ami Outchou Qu'a Lamar ? L'ami Cao M'jette des cailloux L'ami Caouette M'a mis k.o. Qu'a Outchou ? Me fait la tête Qu'a Cao ? Mam'zelle Binet Qu'a Caouette ? La p'tite Ramel S'est débinée Mam'zelle Ramba M'est infidèle (oh) qu'a Binet ? Veut plus qu'j'la vois Qu'a Ramel ? Qu'a Ramba ? M'sieur Hannibal Monsieur Nasson M'mine le moral M'donne du bâton Qu'a Hannibal ? Qu'a Nasson ? Mam'zelle Leçonlon Mam'zelle Nassucre Me traite de con Me traite de trouduc Qu'a Leçonlon ? Qu'a Nassucre ? L'ami Caouette

29

LAISSE BETON

J’étais tranquille, j'étais peinard et j'te chourav'rai ton blouson ! Moi j'y ai dit : accoudé au flipper, Laisse béton ! le type est entré dans le bar, Y m'a filé une beigne, j'y ai filé un marron, a commandé un jambon-beurre, m'a filé une châtaigne, j'y ai filé mon blouson. puis il s'est approché de moi, pi y m'a regardé comme ça : J’étais tranquille, j'étais peinard, T'as des bottes, mon pote, elles me je réparais ma mobylette, bottent ! le type a surgi sur l'boul'vard j'parie qu'c'est des santiags, sur sa grosse moto super-chouette, viens faire un tour dans l'terrain s'est arrêté l'long du trottoir vague, et m'a regardé d'un air bête : j'vais t'apprendre un jeu rigolo T'as l'même blue-jean que James Dean, à grands coups de chaine de vélo t'arrête ta frime ! j'te fais tes bottes à la baston ! j'parie qu'c'est un vrai Lévi Strauss, moi j'y ai dit : il est carrément pas craignoss, Laisse béton ! viens faire un tour derrière l'église, histoire que je te dévalise Y m'a filé un beigne, j'y ai filé une torgnole, à grands coups de ceinturon ! Moi j'y ai dit : m'a filé une châtaigne, j'lui ai filé mes grolles. Laisse béton ! j'étais tranquille, j'étais peinard. accoudé au comptoir, Y m'a filé une beigne, j'ai filé une mandale, m'a filé une châtaigne, j'y ai filé mon futal. le type est entré dans le bar, a commandé un café noir, La morale de c'te pauvre histoire, puis il m'a tapé sur l'épaule c'est qu'quand t'es tranquille et peinard et m'a regardé d'un air drôle : faut pas trop traîner dans les bars, T'as un blouson, mecton l'est pas bidon ! à moins d'être fringué en costard. moi j'me les gèle sur mon scooter, Quand à la fin d'une chanson, avec ça j's'rai un vrai rocker, tu t'retrouves à poil sans tes bottes. viens faire un tour dans la ruelle. faut avoir d'l'imagination j'te montrerai mon Opinel, pour trouver une chute rigolote.

LE DÉSERTEUR

Monsieur C'est pas pour vous fâcher Au nez des années mortes le Il faut que je vous dise J'irai sur les chemins Président Ma décision est prise Je vous Je m'en vais déserter Je mendierai ma vie fais une Sur les routes de France lettre Depuis que je suis né De Bretagne en Provence Que vous J'ai vu mourir mon père Et je dirai aux gens : lirez peut- J'ai vu partir mes frères Refusez d'obéir être Et pleurer mes enfants Refusez de la faire Si vous avez le Ma mère a tant souffert N'allez pas à la guerre temps Elle est dedans sa tombe Refusez de partir Je viens de recevoir Et se moque des bombes S'il faut donner son sang Mes papiers militaires Et se moque des vers Allez donner le vôtre Pour partir à la guerre Quand j'étais prisonnier Vous êtes bon apôtre Avant mercredi soir On m'a volé ma femme Monsieur le Président Monsieur le Président On m'a volé mon âme Si vous me poursuivez Je ne veux pas la faire Et tout mon cher passé Prévenez vos gendarmes Je ne suis pas sur terre Demain de bon matin Que je n'aurai pas d'armes Pour tuer des pauvres gens Je fermerai ma porte Et qu'ils pourront tirer

30

LE FACTEUR

Le jeune facteur est mort Mais je ne peux le dire désormais Il n'avait que dix-sept ans Il a emporté avec lui L'amour ne peut plus Les derniers mots que je t'avais écrit voyager Il n'ira plus sur les chemins Il a perdu son messager Fleuris de roses et de jasmins C'est lui qui venait chaque jour Qui mènent jusqu'à ta maison Les bras chargés de tous mes mots d'amour L'amour ne peut plus voyager C'est lui qui tenait dans ses mains Il a perdu son messager La fleur d'amour cueillie dans ton jardin Et mon cœur est comme en prison Il est parti dans le ciel bleu Il est parti l'adolescent Comme un oiseau enfin libre et heureux Qui t'apportait mes joies et mes tourments Et quand son âme l'a quitté L'hiver a tué le printemps Un rossignol quelque part a chanté Tout est fini pour nous deux maintenant Je t'aime autant que je t'aimais

LE GALÉRIEN

Je m'souviens, ma mèr' Pendant qu'je rame aux m'aimait galères.

Et je suis aux galères, 2ème version : Je m'souviens ma mèr' Je m'souviens ma mèr' disait disait Mais je n'ai pas cru ma Suis pas les bohémiennes mère Dans les prisons y a des Je m'souviens comme ell' Ne traîn' pas dans les grilles disait ruisseaux J'ai pas tué, j'ai pas volé On ramass' les gens qui T'bats pas comme un Mais j'ai cru Madeleine traînent Un jour les soldats du roi sauvage J'ai pas tué, j'ai pas volé T'emmen'ront aux galères T'amuses pas comm' les J'voulais pas lui fair'de Tu t'en iras trois par trois oiseaux peine Comme ils ont emmn'nés ton

Ell' me disait d'être sage 1ère version : père

J'ai pas tué, j'ai pas volé Un jour les soldats du roi J'voulais courir la chance T'emmen'ront aux galères Tu auras la têt' rasée On te mettra des chaînes J'ai pas tué, j'ai pas volé Tu t'en iras trois par trois Comme ils ont emmn'nés T'en auras les reins brisés J'voulais qu'chaqu' jour soit Et moi j'en mourrai de peine dimanche ton père Tu auras la têt' rasée Toujours, toujours tu ram'ras Je m'souviens ma mèr' Quand tu s'ras aux galères On te mettra des chaînes pleurait Toujours toujours tu ram'ras Dès qu'je passais la porte T'en auras les reins brisés Tu pens'ras p't'ètre à ta mère Je m'souviens comme Et moi j'en mourrai de peine J'ai pas tué, j'ai pas volé ell'pleurait Ell' voulait pas que je sorte J'ai pas tué, j'ai pas volé Mais j'ai pas cru ma mère

Mais j'ai pas cru ma mère Et je m'souviens qu'ell' Toujours, toujours ell' disait m'aimait Et je m'souviens qu'ell' T'en vas pas chez les filles Pendant qu'je rame aux Fais donc pas toujours c'qui m'aimait galères. t'plait

31

LE GORILLE

C'est à travers de larges grilles, Son dandinement Que les femelles du canton, vers les robes Contemplaient un puissant gorille, De la vieille et du Sans souci du qu'en-dira-t-on ; magistrat ! Avec impudeur, ces commères Gare au gorille Lorgnaient même un endroit précis !... Que, rigoureusement, ma mère M'a défendu d’ nommer ici. "Bah ! Gare au gorille !... soupirait la centenaire, Tout à coup la prison bien close Qu'on pût Où vivait le bel animal encor me S'ouvre, on n' sait pourquoi (je suppose désirer, Qu'on avait dû la fermer mal) ; Ce serait Le singe, en sortant de sa cage, Dit : "C'est aujourd'hui que j'le perds !" extraordinaire, Il parlait de son pucelage, Et, pour tout dire, inespéré !" ; Vous aviez deviné, j'espère ! Le juge pensait, impassible : Gare au gorille !... "Qu'on me prenn’ pour une guenon, C'est complètement impossible..." L'patron de la ménagerie La suite lui prouva que non ! Criait, éperdu : "Nom de nom ! Gare au gorille !... C'est assommant, car le gorille N'a jamais connu de guenon !" Supposez que l'un de vous puisse être, Dès que la féminine engeance Comme le singe, obligé de Sut que le singe était puceau, Violer un juge ou une ancêtre, Au lieu de profiter de la chance, Lequel choisirait-il des deux ? Elle fit feu des deux fuseaux ! Qu'une alternative pareille, Gare au gorille !... Un de ces quatre jours, m'échoie, C'est, j'en suis convaincu, la vieille Celles-là même qui, naguère, Qui sera l'objet de mon choix ! Le couvaient d'un œil décidé, Gare au gorille !... Fuirent, prouvant qu'ell’s n'avaient guère De la suite dans les idé’s ; Mais, par malheur, si le gorille D'autant plus vaine était leur crainte, Aux jeux de l'amour vaut son prix, Que le gorille est un luron On sait qu'en revanche il ne brille Supérieur à l'homm’ dans l'étreinte, Ni par le goût ni par l'esprit. Bien des femmes vous le diront ! Lors, au lieu d'opter pour la vieille, Gare au gorille !... Comme l'aurait fait n'importe qui, Il saisit le juge à l'oreille Tout le monde se Et l'entraîna dans un maquis ! précipite Gare au gorille !... Hors d'atteinte du singe en rut, La suite serait délectable, Sauf une vieille Malheureusement, je ne peux décrépite Pas la dire, et c'est regrettable, Et un jeune juge Ça nous aurait fait rire un peu ; en bois brut. Car le juge, au moment suprême, Voyant que toutes Criait : "Maman !", pleurait beaucoup, se dérobent, Comme l'homme auquel, le jour même, Le quadrumane Il avait fait trancher le cou. accéléra Gare au gorille !...

32

LE LION EST MORT CE SOIR

Owè ap Ah iiiii Owè ap Owimbowé Owè ap Owimbowè Dans la jungle Owimbowè Terrible jungle Owimbowè Le lion est mort ce soir Owimbowè Et les hommes Owimbowè Tranquilles s'endorment Owimbowè Le lion est mort ce soir Ah iiiii

Refrain : Tout est sage L'indomptable Owimbowé Dans le village Le redoutable Owimbowè Le lion est mort ce soir Le lion est mort ce soir Owimbowè Plus de rage Vient ma belle Owimbowè Plus de carnage Vient ma gazelle Owimbowè Le lion est mort ce soir Le lion est mort ce soir

Owimbowè Refrain Refrain Owimbowè

LE MÉTÈQUE

Avec ma Au soleil de tous les étés gueule de Et tout ce qui portait jupon métèque Avec mon cœur qui a su faire De Juif errant, Souffrir autant qu'il a souffert de pâtre grec Sans pour cela faire d'histoires Et mes Avec mon âme qui n'a plus cheveux aux La moindre chance de salut quatre vents Pour éviter le purgatoire Avec mes yeux tout délavés Avec ma gueule de métèque Qui me De Juif errant, de pâtre grec donnent l'air Et mes cheveux aux quatre vents de rêver Je viendrai, ma douce captive Moi qui ne rêve plus souvent Mon âme sœur, ma source vive Avec mes mains de maraudeur Je viendrai boire tes vingt ans De musicien et de rôdeur Et je serai prince de sang Qui ont pillé tant de jardins Rêveur ou bien adolescent Avec ma bouche qui a bu Comme il te plaira de choisir Qui a embrassé et mordu Et nous ferons de chaque jour Sans jamais assouvir sa faim Toute une éternité d'amour Que nous vivrons à en mourir Avec ma gueule de métèque De Juif errant, de pâtre grec Et nous ferons de chaque jour De voleur et de vagabond Toute une éternité d'amour Avec ma peau qui s'est frottée Que nous vivrons à en mourir

33

LE PÉNITENCIER

Les portes du pénitencier Bientôt vont se fermer Et c'est là que je finirai ma vie Comm'd'autres gars l'ont finie Pour moi ma mère a donné Sa robe de mariée Peux-tu jamais me pardonner Je t'ai trop fait pleurer Le soleil n'est pas fait pour nous C'est la nuit qu'on peut tricher Je t'ai trop fait pleurer Toi qui ce soir a tout perdu Les larmes de honte que tu as versées Demain tu peux gagner. Il faut les oublier Les portes du pénitencier O mères, écoutez-moi Bientôt vont se fermer Ne laissez jamais vos garçons Et c'est là que je finirai ma vie Seuls la nuit traîner dans les rues Comm'd'autres gars l'ont finie Ils iront tout droit en prison Toi la fille qui m'a aimé

LE PETIT ÂNE GRIS

Écoutez cette histoire Alors on l'a vendue. Que l'on m'a racontée. Il resta au village. Du fond de ma mémoire, Tout le monde l'aimait bien, Je vais vous la chanter. Vaillant, malgré son âge Elle se passe en Provence, Et malgré son chagrin. Au milieu des moutons, Image d'évangile, Dans le sud de la France, Vivant d'humilité, Au pays des santons. Il se rendait utile Quand il vint au domaine, Auprès du cantonnier. Y avait un beau troupeau. Cette vie honorable, Les étables étaient pleines Un soir, s'est terminée. De brebis et d'agneaux. Dans le fond d'une étable, Marchant toujours en tête Tout seul il s'est couché. Aux premières lueurs, Pauvre bête de somme, Pour tirer sa charrette, Il a fermé les yeux. Il mettait tout son cœur. Abandonné des hommes, Au temps des transhumances, Il est mort sans adieux. Il s'en allait heureux, Mm mm mmm mm... Remontant la Durance, Cette chanson sans gloire Honnête et courageux Vous racontait la vie, Mais un jour, de Marseille, Vous racontait l'histoire Des messieurs sont venus. D'un petit âne gris... La ferme était bien vieille,

34

LE PETIT CHEVAL

Tous derrière tous derrière, A travers la pluie noire des champs, Tous derrière lui devant.

Sa voiture allait poursuivant Sa belle petite queue sauvage. C'est alors qu'il était content, Tous derrière tous derrière, Le petit cheval dans le mauvais temps, C'est alors qu'il était content, Qu'il avait donc du courage ! Tous derrière lui devant. C'était un petit cheval blanc, Tous derrière tous derrière, Mais un jour, dans le mauvais temps, C'était un petit cheval blanc, Un jour qu'il était si sage, Tous derrière lui devant. Il est mort par un éclair blanc, Tous derrière tous derrière, Il n'y avait jamais de beau temps Il est mort par un éclair blanc, Dans ce pauvre paysage, Tous derrière lui devant. Il n'y avait jamais de printemps, Ni derrière, ni derrière. Il est mort sans voir le beau temps, Il n'y avait jamais de printemps, Qu'il avait donc du courage ! Ni derrière, ni devant. Il est mort sans voir le printemps Ni derrière, ni derrière. Mais toujours il était content, Il est mort sans voir le beau temps, Menant les gars du village, Ni derrière, ni devant. A travers la pluie noire des champs,

LE REFUGE

Je sais dans la montagne, Quand une nuit d'octobre Un refuge perdu J'y ai dormi près de toi Qui se mire dans l'eau claire Qu'il fait bon s'endormir Des lacs verts d'Orgélu Au refuge le soir Ouvert aux quatre vents Près du feu qui s'éteint Aux montagnards perdus Au pays des isards Dans la brume et la neige

Comme un port du salut, Ton cœur est mon refuge, Qu'il fait bon s'endormir Et tes yeux sont pour moi Au refuge le soir Ces lacs verts ou se mire Près du feu qui Mon bonheur et s'éteint l'amour, Au pays des isards Et dans ma solitude, J'y viens chercher Je sais dans la souvent montagne, Un soupir qui rassure Un refuge perdu Un regard apaisant Entouré d'asphodèles Qu'il fait bon s'endormir De sapins chevelus Au refuge le soir Une histoire d'amour Près du feu qui s'éteint A commencé là-bas Au pays des isards

35

LE RIRE DU SERGENT

Je suis arrivé un beau matin du mois de mai Je m'voyais déjà Avec à la main les beignets qu'ma mère Retournant chez moi, m'avait faits. Mais quand ils m'ont dit Ils m'ont demandé Que j'étais bon pour dix- Mon nom, mon métier, huit mois, Mais quand fier de moi j'ai dit "artiste de À ce moment-là, variétés", Juste derrière moi, À ce moment-là, J'ai entendu rire un type Je ne sais pas pourquoi, que je n'connaissais pas. J'ai entendu rire un type que je n'connaissais Refrain pas. Depuis ce temps-là, Refrain : Je n'sais pas pourquoi, Le rire du sergent, La folle du régiment, Il y a toujours un sergent pour chanter avec La préférée du Capitaine des Dragons, moi. Le rire du sergent, Le rire du sergent, La folle du régiment, Un matin de printemps, La préférée du Capitaine des Dragons, M'a fait comprendre comment gagner du Le rire du sergent, galon Un matin de printemps, Sans balayer la cour, M'a fait comprendre comment gagner du En chantant simplement galon. Quelques chansons d'amour. Le rire du sergent, Le rire du sergent, La folle du régiment, La fleur du régiment, La préférée du Capitaine des Dragons, Avait un cœur de troubadour. Le rire du sergent, Un matin de printemps, Je m'suis présenté tout nu devant un M'a fait comprendre comment gagner du infirmier. galon. Moyennant dix sacs, il m'a dit : "Moi, j'peux vous aider."

LE SUD

C'est un endroit qui ressemble à On dirait le Sud la Louisiane À l'Italie Le temps dure longtemps Il y a du linge étendu sur la Et la vie sûrement terrasse Et c'est joli Plus d'un million d'années Et toujours en été. On dirait le Sud Le temps dure longtemps Un jour ou l'autre il faudra qu'il y ait la guerre Et la vie sûrement On le sait bien Plus d'un million d'années On n'aime pas ça, mais on ne sait pas quoi Et toujours en été. faire On dit c'est le destin Il y a plein d'enfants qui se roulent sur la pelouse Tant pis pour le Sud Il y a plein de chiens C'était pourtant bien Il y a même un chat, une tortue, des poissons On aurait pu vivre rouges Plus d'un million d'années Il ne manque rien Et toujours en été.

36

LE SIROP TYPHON

Refrain : Lui fut salutaire Buvons buvons buvons le sirop typhon Il ne bégaye plus car il est muet typhon typhon Monsieur Léon on on on L'universelle panacée Si gentil et si rond patapon patapon À la cuillère ou bien dans un verre Ne gagnait jamais au Jersey Rien ne pourra nous résister Une cure sévère Monsieur Carrouge Lui fut salutaire Avait le nez rouge Il est gagnant mais comme Et cela le désolait jockey Une cuillère Refrain Lui fut salutaire Il a maintenant le nez Le vieux Pierre violet Était célibataire Et voulait le rester Madame Leprince longtemps Se trouvait trop mince Il but un verre Elle ressemblait à un bâton Puis un autre verre Elle fit une cure Il a dix femmes et trente enfants Sans demi-mesure Elle est plus ronde qu'un ballon Dans le village Tous les enfants sages Refrain Écoutant les cloches sonnées Monsieur le maire Rêvent qu'un mage Avait des misères Venu des nuages Dans ses discours il bébé bégayait Du bon sirop va leur donner Un petit verre Refrain

LE TEMPS DES CERISES

Quand nous en serons au temps des cerises Et gai rossignol et merle moqueur Quand vous en serez au temps des cerises Seront tous en fête Si vous avez peur des chagrins d'amour Les belles auront la folie en tête Évitez les belles Et les amoureux du soleil au Moi qui ne crains pas les peines cœur cruelles Quand nous chanterons le Je ne vivrai pas sans souffrir un jour temps des cerises Quand vous en serez au temps des Sifflera bien mieux le merle cerises moqueur Vous aurez aussi des chagrins d'amour Mais il est bien court le temps des cerises J'aimerai toujours le temps des cerises Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant C'est de ce temps-là que je garde au cœur Des pendants d'oreilles Une plaie ouverte Cerises d'amour aux robes pareilles Et Dame Fortune, en m'étant offerte Tombant sous la feuille en gouttes de sang Ne saura jamais calmer ma douleur Mais il est bien court le temps des cerises J'aimerai toujours le temps des cerises Pendants de corail qu'on cueille en rêvant Et le souvenir que je garde au cœur

37

LE ZIZI

Afin de nous ôter nos complexes ogué ogué J’ai vu le zizi d’un curé On nous donne des cours sur le sexe ogué Avec son p’tit chapeau violet ogué Qui juste en pleine ascension On apprend la vie secrète Fait la génuflexion Des angoissés d’ la bébête Un lever d’ zizi au crépuscule Ou d’ ceux qui trouvent dégourdi Et celui du Pape qui fait des bulles D’ montrer leur bigoudi Refrain Une institutrice très sympathique Nous en explique toute la mécanique Le zizi musclé chez le routier ogué ogué Elle dit nous allons planter l’ décor ogué ogué Se r’connaît à son gros col roulé ogué ogué De l’appareil masculin d’abord ogué ogué J’ai vu l’ zizi affolant Elle s’approche du tableau noir D’un trapéziste ambulant On va p’têt’ enfin savoir Qui apprenait la barre fixe à ses petits- Quel est ce monstre sacré qui a donc tant de enfants pouvoir L’alpiniste et son beau pic à glace Et sans hésiter elle nous dessine Magnifique au d’ssus des Grandes Jorasses Le p’tit chose et les deux orphelines J’ai vu l’ grand zizi d’un p’tit bedeau ogué ogué Refrain : Qui sonne l’angélus Tout tout tout les mains dans le Vous saurez tout sur le zizi dos ogué ogué Le vrai le faux Celui d’un marin Le laid le beau breton Le dur le mou Qui avait perdu ses Qui a un grand cou pompons Le gros touffu Et celui d’un juif Le p’tit joufflu cossu Le grand ridé Qui mesurait le Le mont pelé tissu Tout tout tout tout Celui d’un infirmier J’ vous dirai tout sur le zizi d’ambulance Des zizis y en a d’ toutes Qui clignotait dans les couleurs ogué ogué les cas d’urgence Des boulangers jusqu’aux Refrain ramoneurs ogué ogué J’en ai vu des impulsifs J’ai vu l’ p’tit zizi des aristos ogué ogué Qui grimpaient dans les calcifs Qui est toujours au bord de l’embargo ogué J’en ai vu de moins voraces ogué Tomber dans les godasses J’ai roulé d’ la pâtisserie Çui d’un mécanicien en détresse Avec celui d’ mon mari Qui a jamais pu réunir ses pièces Avec celui d’un chinois Y a le zizi tout propre du blanchisseur ogué J’ai même cassé des noix ogué Avec un zizi aux mœurs incertaines Celui qui amidonne la main de ma sœur ogué J’ai même fait des ris d’ veau à l’ancienne ogué Refrain

38

LES BONBONS

Je vous ai apporté des bonbons Oh oui Germaine est moins bien que vous Parce que les fleurs c'est périssable Oh oui Germaine elle est moins belle Puis les bonbons c'est tellement bon C'est vrai que Germaine a des cheveux roux Bien que les fleurs soient plus présentables C'est vrai que Germaine elle est cruelle Surtout quand elles sont en boutons Ça vous avez mille fois raison Mais je vous ai apporté des bonbons Je vous ai apporté des bonbons J'espère qu'on pourra se promener Et nous voilà sur la Grand' Place Que madame votre mère ne Sur le kiosque on joue Mozart dira rien Mais dites-moi que c'est par On ira voir passer les trains hasard À huit heures je vous Qu'il y a là votre ami Léon ramènerai Si vous voulez que je cède Quel beau dimanche ma place pour la saison J'avais apporté des bonbons Je vous ai apporté des bonbons Mais bonjour mademoiselle Germaine Si vous saviez ce que je suis fier De vous voir pendue à mon bras Je vous ai apporté des bonbons Les gens me regardent de travers Parce que les fleurs c'est périssable Y en a même qui rient derrière moi Puis les bonbons c'est tellement bon Le monde est plein de polissons Bien que les fleurs soient plus présentables... Je vous ai apporté des bonbons

LES CANUTS

Pour chanter Veni Creator C'est nous les canuts Il faut une chasuble d'or Nous sommes tout nus Pour chanter Veni Creator Pour gouverner, il faut avoir Il faut une chasuble d'or Manteaux ou rubans en sautoir Nous en tissons pour vous, grands de l'église Pour gouverner, il faut avoir Et nous, pauvres canuts, n'avons pas de Manteaux ou rubans en sautoir chemise Nous en tissons pour vous grands de la terre Et nous, pauvres cAanuts, sans drap on nous enterre

C'est nous les canuts Nous sommes tout nus

Mais notre règne arrivera Quand votre règne finira : Mais notre règne arrivera Quand votre règne finira : Nous tisserons le linceul du vieux monde, Car on entend déjà la révolte qui gronde

C'est nous les canuts Nous n'irons plus nus

39

LES BOURGEOIS

Le cœur bien au chaud Et Casanova n'osait pas Les yeux dans la bière Et moi, moi qui restait le plus fier Chez la grosse Adrienne de Montalant Moi j'étais presque aussi saoul que moi Avec l'ami Jojo Et quand vers minuit passaient les notaires Et avec l'ami Pierre Qui sortaient de l'hôtel des "Trois Faisans" On allait boire nos On leur montrait notre cul et nos bonnes vingt ans manières Jojo se prenait En leur chantant pour Voltaire Refrain Et Pierre pour Casanova Le cœur au repos Et moi, moi qui étais le plus fier Les yeux bien sur terre Moi, moi je me prenais pour moi Au bar de l'hôtel des "Trois Faisans" Et quand vers minuit passaient les notaires Avec maître Jojo Qui sortaient de l'hôtel des "Trois Faisans" Et avec maître Pierre On leur montrait notre cul et nos bonnes Entre notaires on passe le temps manières Jojo parle de Voltaire En leur chantant Et Pierre de Casanova Et moi, moi qui suis resté le plus fier Refrain : Moi, moi je parle encore de moi Les bourgeois c'est comme les cochons Et c'est en sortant vers minuit Monsieur le Plus ça devient vieux plus ça devient bête Commissaire Les bourgeois c'est comme les cochons Que tous les soirs de chez la Montalant Plus ça devient vieux plus ça devient c- De jeunes "peigne-culs" nous montrent leur Le cœur bien au chaud derrière Les yeux dans la bière En nous chantant Chez la grosse Adrienne de Montalant Les bourgeois c'est comme les cochons Avec l'ami Jojo Plus ça devient vieux plus ça devient bête Et avec l'ami Pierre Les bourgeois plus ça devient vieux plus ça On allait brûler nos vingt ans devient c- Voltaire dansait comme un vicaire

LES CHAMPS-ELYSÉES

Je m'baladais sur l'avenue le cœur ouvert à Alors je t'ai accompagnée, on a chanté, on a l'inconnu dansé J'avais envie de dire bonjour à n'importe qui Et l'on n'a même pas pensé à s'embrasser N'importe qui et ce fut toi, je t'ai dit n'importe Refrain quoi Il suffisait de te parler, pour t'apprivoiser Hier soir deux inconnus et ce matin sur l'avenue Refrain : Deux amoureux tout étourdis par la longue nuit Aux Champs-Élysées, aux Champs-Élysées Et de l'Étoile à la Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit Concorde, un Il y a tout ce que vous voulez aux Champs- orchestre à mille Élysées cordes Tu m'as dit "J'ai rendez-vous dans un sous-sol Tous les oiseaux du avec des fous point du jour Qui vivent la guitare à la main, du soir au chantent l'amour matin" Refrain

40

LES CRAPAUDS

La nuit est limpide, Dieu seul sur nos têtes Son écume blanche L´étang est sans ride Sait qu´il nous fit bêtes Un vieux saule penche Dans le ciel splendide Et non point méchants. Au milieu des joncs. Luit le croissant d´or. Notre peau terreuse Et les libellules Orme, chêne ou tremble Se gonfle et se creuse Aux ailes de tulle D´une bave affreuse, Font crever des bulles Nos flancs sont lavés Au nez des goujons.

Et l´enfant qui passe Quand la lune plaque Loin de nous s´efface Comme un vernis-laque Et pâle, nous chasse Sur la calme flaque À coups de pavés. Des marais blafards, Des saisons entières, Alors, symbolique Dans les fondrières, Et mélancolique, Un trou sous les pierres Notre lent cantique Est notre réduit. Sort des nénuphars. Le serpent en boule Orme, chêne ou tremble Près de nous s´y roule Nul arbre ne tremble, Quand il pleut, en foule, Au loin le bois semble Nous sortons la nuit. Et dans les salades Faisant des gambades Nul arbre ne tremble Pesants camarades Au loin le bois semble Nous allons manger. Un géant qui dort. Manger sans grimace Chien ni loup ne quitte Cloportes ou limaces Sa niche ou son gîte Ou vers qu´on ramasse Aucun bruit n´agite Dans le potager. La terre au repos. Alors dans la vase Nous aimons la mare Ouvrant en extase Qu´un reflet chamarre Leurs yeux de topaze Où dort à l´amarre Chantent les crapauds. Un canot pourri. Un géant qui dort. Dans l´eau qu´elle souille, Ils disent nous sommes La nuit est limpide Sa chaîne se rouille Haïs par les hommes L´étang est sans ride La verte grenouille Nous troublons leur somme Sous le ciel splendide Y cherche un abri. De nos tristes chants. Luit le croissant d´or. Là, la source épanche Pour nous, point de fêtes

41

LES FEUILLES MORTES

Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Des jours heureux où nous étions amis. Les souvenirs et les regrets aussi En ce temps-là la vie était plus belle, Mais mon amour silencieux et fidèle Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Sourit toujours et remercie la vie. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Je t'aimais tant, tu étais si jolie. Tu vois, je n'ai pas oublié... Comment veux-tu que je t'oublie ? Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, En ce temps-là, la vie était plus belle Les souvenirs et les regrets aussi Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Et le vent du nord les emporte Tu étais ma plus douce amie Dans la nuit froide de l'oubli. Mais je n'ai que faire des regrets Tu vois, je n'ai pas oublié Et la chanson que tu chantais, La chanson que tu me chantais. Toujours, toujours je l'entendrai !

C'est une chanson qui nous C'est une chanson qui nous ressemble. ressemble. Toi, tu m'aimais et je t'aimais Toi, tu m'aimais et je t'aimais Et nous vivions tous les deux ensemble, Et nous vivions tous les deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Et la mer efface sur le sable Les pas des amants désunis. Les pas des amants désunis.

LES MONTAGNARDS

Montagnes Pyrénées Vous êtes mes amours Mes chants joyeux, mes chants joyeux Cabanes fortunées Vous me plairez toujours Ma mie et mon chalet Rien n'est si beau que ma patrie Refrain Rien ne plaît tant à mon amie Sur la cime argentée De ces pics Ô montagnards, ô montagnards orageux Chantez en chœur, chantez en chœur La nature domptée Favorise nos jeux De mon pays, de mon pays Vers les glaciers d'un plomb rapide La paix et le bonheur Ah ! J'atteins souvent l'ours intrépide Refrain : Et sur les monts, et sur les monts Halte là ! Halte là ! Halte là ! Plus d'une fois, plus d'une fois Les montagnards, les J'ai devancé, j'ai devancé montagnards La course du chamois

Halte là ! Halte là ! Halte là ! Refrain Les montagnards, les montagnards Déjà dans la vallée Tout est silencieux Les montagnards sont là ! La montagne voilée Se dérobe à nos yeux. Laisse là tes montagnes Disait On n'entend plus dans la nuit sombre un étranger Que le torrent mugir dans l'ombre Suis-moi dans mes campagnes Ô montagnards, ô montagnards Viens, ne sois plus berger Chantez plus bas, chantez plus bas Jamais, jamais, quelle folie ! Thérèse dort, Thérèse dort Je suis heureux dans cette vie Ne la réveillons pas ! J'ai ma ceinture, j'ai ma ceinture Et mon béret, et mon béret Refrain

42

L'HOMME DE CRO-MAGNON

C'était au temps d'la préhistoire En serrant les fesses malgré tout. Il ya deux ou trois cent mille ans Devant l'diplodocus en rage, Vint au monde un être bizarre Il se f’sait tout d'même un peu p'tit Proche parent d'l'orang-outan En disant dans son langage : Debout sur ses pattes de derrière Vivement qu'on invente le fusil. Vêtu d'un slip en peau d'bison Refrain Il allait conquérir la terre, C'était l'homme de Cro- Il était poète à ses heures Magnon. Disant à sa femme en émoi, Tu es belle comme un dinosaure Refrain : Tu ressembles à lolo bridgida L'homme de Cro, Si tu veux voir mes cartes postales, L'homme de Ma, l'homme de Monte dans ma caverne tout là-haut, Gnon, J'te f'rai voir mes peintures murales L'homme ! On dirait du vrai Picasso. L'homme de Cro-Magnon pou ! Refrain l'homme de Cro, de Magnon 200.000 ans après sur terre Ce n'est pas du bidon Comme nos ancêtres nous admirons L'homme de Cro-Magnon Les bois, les champs et les rivières Pon-pon Mais s'ils r'venaient quelle déception ! l'homme de cro de magnon D'nous voir suer six jours sur sept ce n'est pas du bidon Ils diraient sans faire de détail L'homme de cro-magnon. Faut'y qu'nos héritiers soient bêtes

Armé de sa hache de pierre, Pour avoir inventé le travail. De son couteau de pierre itou, Il chassait l'ours et la panthère Refrain

L'HYMNE À L'AMOUR

Le ciel bleu sur nous J’irais voler la fortune peut s’effondrer Si tu me le demandais… Et la terre peut bien Je renierais ma patrie s’écrouler Je renierais mes amis Peu m’importe si tu Si tu me le demandais… m’aimes On peut bien rire de moi, Je me fous du monde Je ferais n’importe quoi entier Si tu me le demandais… Tant que l’amour Si un jour la vie t’arrache à moi inond’ra mes matins Si tu meurs, que tu sois loin de moi Tant que mon corps frémira sous tes mains Peu m’importe, si tu m’aimes Peu m’importent les problèmes Car moi je mourrai aussi… Mon amour, puisque tu m’aimes… Nous aurons pour nous l’éternité J’irais jusqu’au bout du monde Dans le bleu de toute l’immensité Je me ferais teindre en blonde Dans le ciel, plus de problèmes Si tu me le demandais… Mon amour, crois-tu qu’on s’aime ?... J’irais décrocher la lune … Dieu réunit ceux qui s’aiment !

43

LILY

On la trouvait plutôt Elle aima un beau blond frisé Lily jolie Lily Qui était tout prêt à l’épouser Lily Elle arrivait des Mais la belle-famille lui dit nous Somalies Lily N’ somm’s pas racistes pour deux sous Dans un bateau Mais on veut pas de ça chez nous plein d’émigrés Elle a essayé l’Amérique Lily Qui venaient tous Ce grand pays démocratique Lily de leur plein gré Elle aurait pas cru sans le voir Vider les poubelles à Que la couleur du désespoir Paris Là-bas aussi ce fût le noir Elle croyait qu’on était égaux Lily Mais dans un meeting à Memphis Lily Au pays d’ Voltaire et d’Hugo Lily Elle a vu Angela Davis Lily Mais pour Debussy en revanche Qui lui dit viens ma petite sœur Il faut deux noires pour une blanche En s’unissant on a moins peur Ça fait un sacré distinguo Des loups qui guettent le trappeur Elle aimait tant la liberté Lily Et c’est pour conjurer sa peur Lily Elle rêvait de fraternité Lily Qu’elle lève aussi un poing rageur Lily Un hôtelier rue Secrétan Au milieu de tous ces gugusses Lui a précisé en arrivant Qui foutent le feu aux autobus Qu’on ne recevait que des blancs Interdits aux gens de couleur Elle a déchargé des cageots Lily Mais dans ton combat quotidien Lily Elle s’est tapé des sales boulots Lily Tu connaîtras un type bien Lily Elle crie pour vendre des choux-fleurs Et l’enfant qui naîtra un jour Dans la rue ses frères de couleur Aura la couleur de l’amour L’accompagnent au marteau-piqueur Contre laquelle on ne peut rien Et quand on l’appelait Blanche-Neige Lily On la trouvait plutôt jolie Lily Elle se laissait plus prendre au piège Lily Elle arrivait des Somalies Lily Elle trouvait ça très amusant Dans un bateau plein d’émigrés Mêm’ s’il fallait serrer les dents Qui venaient tous de leur plein gré Ils auraient été trop contents Vider les poubelles à Paris

LOVE

Refrain : Dansait la liberté Refrain

Love, Love Refrain Il est parti un jour C'était son nom Nul ne sait où il est Love, Love Il écoutait le vent Au pays de Un vagabond qui vivait de Les fleurs et les l'amour soleil rivières Tu peux le D'espace et de chansons Jouait comme un rencontrer enfant Il est venu chez nous Mais dans notre Parlait à la lumière Guitare en bandoulière maison Il partageait ses rires Venait d'on ne sait où Il nous aura laissé Ses rêves et ses Il parcourait la terre Avec cette chanson projets Et dans ses longs cheveux Un peu de liberté Et dans chaque sourire Le vent semblait chanter Dansait la liberté Tout au fond de ses yeux Refrain

44

L'OISEAU ET L'ENFANT

Comme un enfant aux L'oiseau c'est toi, yeux de lumière l'enfant c'est moi Qui voit passer au loin Moi je ne suis qu'une les oiseaux fille de l'ombre Comme l'oiseau bleu Qui voit briller l'étoile survolant la Terre du soir Vois comme le monde, Toi mon étoile qui tisse le monde est beau ma ronde Beau le bateau, dansant sur les vagues Viens allumer mon soleil noir Ivre de vie, d'amour et de vent Noire la misère, les hommes et la guerre Belle la chanson naissante des vagues Qui croient tenir les rênes du temps Abandonnée au sable blanc Pays d'amour n'a pas de frontière Blanc l'innocent, le sang du poète Pour ceux qui ont un cœur d'enfant Qui en chantant, invente l'amour Comme un enfant aux yeux de lumière Pour que la vie s'habille de fête Qui voit passer au loin les oiseaux Et que la nuit se change en jour Comme l'oiseau bleu survolant la terre Jour d'une vie où l'aube se lève Nous trouverons ce monde d'amour

Pour réveiller la ville aux yeux lourds L'amour c'est toi, l'amour c'est moi Où les matins effeuillent les rêves L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi Pour nous donner un monde d'amour L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi L'amour c'est toi, l'amour c'est moi L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi

MA LIBERTÉ

Ma liberté, longtemps je t'ai gardée, comme une perle rare, Ma liberté, C’est toi qui m'as aidé à larguer les amarres. On allait n'importe où, on allait jusqu'au bout des chemins de fortune, On cueillait en rêvant une rose des vents sur un rayon de lune.

Ma liberté, devant tes volontés mon âme était soumise, Ma liberté, je t'avais tout donné ma dernière chemise. Et combien j'ai souffert pour pouvoir satisfaire toutes tes exigences, j'ai changé de pays, j’ai perdu mes amis pour gagner ta confiance.

Ma liberté, tu as su désarmer mes moindres habitudes, Ma liberté, toi qui m'as fait aimer même la solitude. Toi qui m'as fait sourire quand je voyais finir une belle aventure, Toi qui m'as protégé quand j'allais me cacher pour soigner mes blessures.

Ma liberté, pourtant je t'ai quittée une nuit de décembre, J'ai déserté les chemins écartés que nous suivions ensemble. Lorsque sans me méfier les pieds et poings liés je me suis laissé faire, Et je t'ai trahie pour une prison d'amour et sa belle geôlière. (bis)

45

MA SOLITUDE

Pour avoir si souvent Je ne sais vraiment pas jusqu'où dormi Ira cette complice Avec ma solitude Faudra-t-il que j'y prenne goût Je m'en suis fait Ou que je réagisse ? presqu'une amie Non, je ne suis jamais seul Une douce Avec ma solitude habitude Ell' ne me quitte Par elle, j'ai autant appris pas d'un pas Que j'ai versé de larmes Fidèle comme une Si parfois je la répudie ombre Jamais elle ne désarme Elle m'a suivi çà et là Et si je préfère l'amour Aux quatre coins du monde D'une autre courtisane Elle sera à mon dernier jour Non, je ne suis jamais seul Ma dernière compagne Avec ma solitude Non, je ne suis jamais seul Quand elle est au creux de mon lit Avec ma solitude Elle prend toute la place Non, je ne suis jamais seul Et nous passons de longues nuits Avec ma solitude Tous les deux face à face

MES JEUNES ANNÉES

Mes jeunes années Loin des cascades qui grondent Courent dans la montagne Je songe et c'est là ma chanson Courent dans les sentiers Au temps béni des premières saisons Pleins d'oiseaux et de fleurs Mes jeunes années Et les Pyrénées Courent dans la montagne Chantent au vent d'Espagne Courent dans les sentiers Chantent la mélodie Pleins d'oiseaux et de fleurs Qui berça mon cœur Et les Pyrénées Chantent les souvenirs Chantent au vent d'Espagne De ma tendre enfance Chantent la mélodie Chantent tous les beaux Qui berça mon cœur jours Chantent les souvenirs À jamais enfuis De ma tendre enfance Et comme les bergers Chantent tous les beaux jours Des montagnes de France À jamais enfuis Chantent la nostalgie Et comme les bergers De mon beau pays Des montagnes de France Loin d'elle loin des ruisseaux Chantent le ciel léger Loin des sources vagabondes De mon beau pays Loin des fraîches chansons des eaux

46

MOI, MES SOULIERS

Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé, Suis pas rendu plus loin qu’à mon lever, Ils m’ont porté de l’école à la guerre Mais devenu plus sage. J’ai traversé sur mes souliers ferrés, Tous les souliers qui bougent dans les cités Le monde et sa misère. Souliers de gueux et souliers de reine, Moi, mes souliers ont passé dans les Un jour cesseront d’user les prés, planchers, Moi, mes souliers ont piétiné la Peut-être cette semaine. lune, Moi, mes souliers n’ont pas foulé Puis mes souliers ont couché chez Athènes, les fées Moi, mes souliers ont préféré les Et fait danser plus d’une. plaines ; Sur mes souliers y a de l’eau des Quand mes souliers iront dans les rochers, musées, D’la boue des champs et des pleurs de Ce s’ra pour s’y,s’y accrocher. femmes, Au paradis, paraît-il, mes amis, J’peux dire qu’ils ont respecté le curé, C’est pas la place pour les souliers vernis, L’pays, l’bon Dieu et l’âme. Dépêchez-vous de salir vos souliers S’ils ont marché pour trouver l’débouché, Si vous voulez être pardonnés... (Bis) S’ils ont traîné de village en village,

MON AMANT DE SAINT JEAN

Je ne sais pourquoi j'allais danser Comment ne pas perdre la tête, À Saint Jean, au musette, Serrée par des bras audacieux Mais il m'a suffi d'un seul baiser Car l'on croit toujours aux doux mots Pour que mon cœur soit prisonnier. d'amour Comment ne pas Quand ils sont dits avec les yeux. perdre la tête, Moi, qui l'aimais tant, Serrée par des bras Je le trouvais le plus beau de Saint-Jean, audacieux Je restais grisée sans volonté sous ses Car l'on croit toujours baisers. aux doux mots Mais hélas, à Saint-Jean comme ailleurs, d'amour Un serment n'est qu'un leurre, Quand ils sont dits J'étais folle de croire au bonheur, avec les yeux. Et de vouloir garder son cœur. Moi, qui l'aimais tant, Je le trouvais le plus Comment ne pas perdre la tête, beau de Saint-Jean, Serrée par des bras audacieux, Je restais grisée sans volonté sous ses Car l'on croit toujours aux doux mots baisers. d'amour Quand ils ont dit avec les yeux. Sans plus réfléchir, je lui donnais Moi, qui l'aimais tant, Le meilleur de mon être, Mon bel amour, mon amant de Saint-Jean, Beau parleur, chaque fois qu'il mentait, Il ne m'aime plus, c'est du passé, n'en parlons Je le savais, mais, je l'aimais. plus.

47

MON MANÈGE À MOI

Tant que j'ai mon coeur près du tien J'entends les flon-flons d'la fête Et la terre n'y est pour rien

Oh oui parlons-en d'la terre Pour qui elle se prend la terre Ma parole y'a qu'elle sur terre Y'a qu'elle qui fait tant de mystère

Mais pour nous y'a pas d'problèmes Car c'est pour la vie qu'on s'aime Et si y'avait pas d'vie même Nous on s'aimerait quand même

Car...

Tu me fais tourner la tête Tu me fais tourner la tête Mon manège à moi c'est toi Mon manège à moi c'est toi Je suis toujours à la fête Quand tu me tiens dans tes bras Je suis toujours à la fête Quand tu me tiens dans tes bras Je ferais le tour du monde

Je ferais le tour du monde Ça ne tournerait pas plus qu'ça Ça ne tournerait pas plus qu'ça La terre n'est pas assez ronde Pour m'étourdir autant qu'toi La terre n'est pas assez ronde Pour m'étourdir autant qu'toi Lalalalala...

Ah c'qu'on est bien tous les deux Je ferais le tou-ou-r du monde Quand on est ensemble nous deux Ça netournerait pas plus qu'ça Quelle vie on a tous les deux La terre n'est pas assez ronde Quand on s'aime comme nous deux Mon manège À moi c'est TOI.

On pourrait changer d'planète

PRENDRE UN ENFANT PAR LA MAIN

Prendre un enfant par la main Prendre un enfant dans ses bras Pour l'emmener vers demain, Mais pour la première fois, Pour lui donner la confiance en son pas, Verser des larmes en étouffant sa joie, Prendre un enfant pour un roi. Prendre un enfant contre soi.

Prendre un enfant dans ses Prendre un enfant par la main bras Et lui chanter des refrains Et pour la première fois, Pour qu'il s'endorme à la tombée du jour, Sécher ses larmes en Prendre un enfant par l'amour. étouffant de joie, Prendre un enfant comme il vient Prendre un enfant dans ses Et consoler ses chagrins, bras. Vivre sa vie des années, puis soudain, Prendre un enfant par le cœur Prendre un enfant par la main Pour soulager ses malheurs, En regardant tout au bout du chemin, Tout doucement, sans parler, sans pudeur, Prendre un enfant pour le sien. Prendre un enfant sur son cœur.

48

PLAISIR D'AMOUR

Plaisir d'amour ne Chagrin d'amour dure toute la vie dure qu'un Tant que cette eau coulera doucement moment Vers ce ruisseau qui borde la prairie Chagrin d'amour Je t'aimerai, te répétait Sylvie dure toute la vie L'eau coule encore, elle a changé pourtant. Tu m'as quittée pour Plaisir d'amour ne dure qu'un moment la belle Sylvie Chagrin d'amour dure toute la vie. Elle te quitte pour un autre amant

Plaisir d'amour ne dure qu'un moment

PLUS BLEU QUE TES YEUX

Lorsque je lève les yeux, La terre en profondeur Je rencontre le ciel N'aurait pas sa noirceur. Et je me dis : "Mon Dieu, Plus vide que mes jours sans toi, Mais c'est sensationnel, Aucun gouffre sans fond Tant de bleu." Ne s'en approchera. Lorsque je lève les yeux, Plus long que mon chagrin d'amour, Je rencontre tes yeux Même l'éternité Et je me dis : "Mon Dieu, Près de lui serait court. C'est vraiment merveilleux, Plus gris que le gris de ma vie, Tant de bleu." Rien ne serait plus gris, Pas même un ciel de pluie. Plus bleu que le bleu de tes yeux, Je ne vois rien de mieux, On a tort de penser, je sais bien, Même le bleu des cieux. Aux lendemains. Plus blond que tes cheveux dorés À quoi bon se compliquer la vie Ne peut s'imaginer, Puisqu’aujourd’hui... Même le blond des blés. Plus bleu que le bleu de tes yeux, Plus pur que ton souffle si doux, Je ne vois rien de Le vent, même au mois d'août, mieux, Ne peut être plus doux. Même le bleu des Plus fort que mon amour pour toi, cieux. La mer, même en furie, Plus blond que tes Ne s'en approche pas. cheveux dorés Plus bleu que le bleu de tes yeux, Ne peut s'imaginer, Je ne vois rien de mieux, Même le blond des Même le bleu des cieux. blés. Plus pur que ton souffle si doux, Si un jour tu devais t'en aller Le vent, même au mois d'août, Et me quitter, Ne peut être plus doux. Mon destin changerait tout-à-coup Plus fort que mon amour pour toi Du tout au tout. La mer, même en furie, Plus gris que le gris de ma vie, Ne s'en approche pas. Rien ne serait plus gris, Plus bleu que le bleu de tes yeux, Pas même un ciel de pluie. Je ne vois que les rêves Plus noir que le noir de mon cœur, Que m'apportent tes yeux...

49

QUE SERAIS-JE SANS TOI

Refrain : Que le bonheur n'est Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre pas un quinquet de Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois taverne dormant Tu m'as pris par la Que cette heure arrêtée au cadran de la main dans cet montre enfer moderne Que serais-je sans toi que ce balbutiement ? Où l'homme ne sait plus ce que c'est J'ai tout appris de toi sur les choses humaines qu'être deux Et j'ai vu désormais le monde à ta façon Tu m'as pris par la main comme un amant J'ai tout appris de toi, comme on boit aux heureux fontaines Comme on lit dans le ciel les étoiles Refrain lointaines Qui parle de bonheur a souvent les yeux Comme, au passant qui chante, on reprend tristes sa chanson N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson Une corde brisée aux doigts du guitariste ? Refrain Et pourtant, je vous dis que le bonheur existe Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les J'ai tout appris de toi, pour ce qui me nues concerne Terre, terre, voici ses rades inconnues Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu Refrain

SACRÉE BOUTEILLE

Refrain : Refrain Jolie bouteille, sacrée bouteille Dans la nuit Veux-tu me laisser tranquille ? J'écoute la pluie Je veux te quitter, je veux m'en aller Un journal autour des oreilles Je veux recommencer ma vie Mon vieux complet J'ai traîné Est tout mouillé Dans tous les cafés Mais j'ai toujours ma bouteille J'ai fait la manche bien des soirs Refrain Les temps sont durs Et j'suis même pas sûr Chacun fait De me payer un coup à boire Ce qui lui plaît Tout l'monde veut sa place au soleil Refrain Mais moi j'm'en fous J'ai mal à la tête J'n'ai rien du tout Et les punaises me guettent Rien qu'une jolie bouteille Mais que faire dans un cas pareil Jolie bouteille, sacrée bouteille Je demande souvent Veux-tu me laisser tranquille ? Aux passants Je veux te quitter, je veux m'en aller De me payer une bouteille Je recommencer ma vie

50

SAN FRANCISCO

C'est une maison bleue D'un qui reviendra dans un an Adossée à la colline ou deux On y vient à pied, on ne Puisqu'il est heureux, on frappe pas s'endormira Ceux qui vivent là, ont San Francisco se lève San jeté la clé Francisco se lève On se retrouve ensemble San Francisco ! où êtes vous Après des années de route Lizzard et Luc, Psylvia, Et l'on vient s'asseoir autour attendez-moi du repas Tout le monde est là, à cinq heures du soir C'est une maison bleue San Francisco s'embrume Accrochée à ma mémoire San Francisco s'allume On y vient à pied, on ne frappe pas San Francisco, où êtes vous Ceux qui vivent là, ont jeté la clef Lizzard et Luc, Psylvia, attendez-moi Peuplée de cheveux longs De grands lits et de musique Nageant dans le brouillard Peuplée de lumière, et peuplée de fous Enlacés, roulant dans l'herbe Elle sera dernière à rester debout On écoutera Tom à la guitare Si San Francisco s'effondre Phil à la kena, jusqu'à la nuit noire Si San Francisco s'effondre Un autre arrivera San Francisco ! Où êtes vous Pour nous dire des nouvelles Lizzard et Luc, Psylvia, attendez-moi

SANTIANO

C´est un fameux trois-mâts fin comme un On prétend que là-bas l´argent coule à flots oiseau Hissez haut Santiano ! Hissez haut Santiano ! On trouve l´or au fond des ruisseaux Dix-huit nœuds, quatre cents tonneaux J´en ramènerai plusieurs lingots Je suis fier d´y être matelot Tiens bon la vague et tiens bon le vent Tiens bon la vague et tiens bon le vent Hissez haut Santiano ! Hissez haut Santiano ! Si Dieu veut toujours droit Si Dieu veut toujours droit devant, devant, Nous irons jusqu’à San Nous irons jusqu’à San Francisco Francisco Un jour, je reviendrai Je pars pour de longs mois chargé de cadeaux en laissant Margot Hissez haut Santiano ! Hissez haut Santiano ! Au pays, j´irai voir Margot D´y penser j´avais le cœur À son doigt, je passerai gros l´anneau En doublant les feux de Saint-Malo Tiens bon le cap et tiens bon le flot Tiens bon la vague et tiens bon le vent Hissez haut Santiano ! Hissez haut Santiano ! Sur la mer qui fait le gros dos, Si Dieu veut toujours droit devant, Nous irons jusqu’à San Francisco Nous irons jusqu’à San Francisco

51

SCANDALE DANS LA FAMILLE

À Trinidad, tout là-bas aux Antilles Quel grand malheur pour moi À Trinidad, vivait une famille Oh Papa, quel scandale Y avait la Mama et le Papa Si Maman savait ça Et le grand fils aîné Dix ans après, il revint tout ému Qui, à quarante ans Et dit à son père, N'était toujours pas marié " Devine ce que j'ai vu ! " Un jour il trouva, la fille qu'il voulait Dans la plantation, Et dit à son père : On vient d'embaucher " Je voudrais l'épouser. " Plus de cinquante filles Hélas mon garçon, hélas tu Du village d'à côté n'peux pas Hélas mon pauvre enfant Car cette fille est ta sœur Les Dieux sont contre toi Et ta mère ne l'sait pas Toutes ces filles sont tes sœurs Oh Papa, quel malheur Et ta mère ne l'sait pas

Quel grand malheur pour À bout de patience, moi Il s'en fut écœuré Oh Papa, quel scandale Raconter à sa mère toute la Si Maman savait ça les surfs vérité Deux ans passèrent et le garçon, un soir, Sa mère se mit à rire vint trouver son père et lui dit, plein d’espoir: Et lui dit : "Ne t'en fais pas " La maîtresse d'école veut bien m'épouser " Ton père n'est pas ton père Mais le pauvre père prit un air accablé : Et ton père ne le sait pas" Mon fils tu n'peux pas Oh Mama, quel bonheur tu n'peux pas faire ça Quel grand bonheur pour moi Car cette fille est ta sœur Oh Mama, quel scandale Et ta mère ne l'sait pas ! Si Papa savait ça Oh Papa, quel malheur

STEWBALL

Il s´appelait Stewball. Par un beau dimanche C´était un cheval blanc. Au grand prix de St-Paul. Il était mon idole "Je sais, dit mon père, Et moi, j´avais dix ans. Que Stewball va gagner." Notre pauvre père, Mais, après la rivière, Pour acheter ce pur-sang, Stewball est tombé. Avait mis dans l´affaire Quand le vétérinaire, Jusqu´à son dernier franc. D´un seul coup, l´acheva, Il avait dans la tête J´ai vu pleurer mon père D´en faire un grand champion Pour la première fois. Pour liquider nos dettes Il s´appelait Stewball. Et payer la maison C´était un cheval blanc. Et croyait à sa chance. Il était mon idole Il engagea Stewball Et moi, j´avais dix ans.

52

SING SING SONG

Quand le jour se lève sur Sing-Sing Quand le jour se lève sur Sing-Sing On ne s'inquiète pas pour le temps Et qu'c'est le dimanche qu'on attend Qu'il pleuve ou qu'il fasse beau à Sing-Sing On va voir l'orchestre de Sing-Sing On sortira pas pour autant Il faut dire qu'il swingue Vaut mieux laisser au clou la méchamment clé des champs L'dernier batteur avait le rythme Ou sinon ça crache des dans le sang pruneaux Sur la chaise il fit trois petits sauts Oh, Sing-Sing, oh, Sing-Sing Oh, Sing-Sing, oh, Sing-Sing Ta chanson, ta chanson colle à Ta chanson, ta chanson chauffe un la peau peu trop

Quand le jour se lève sur Sing- Et quand la nuit tombe sur Sing-Sing Sing On r'voit nos amours dans le temps Par contre on s'inquiète pour On s'dit qu'on sortira de Sing-Sing le temps Quand nos poules n'auront plus de Le temps qui reste à tirer à dents Sing-Sing Pensent-elles encore à nous en ce moment Y a de quoi se faire des cheveux blancs Ou font-elles brûler nos photos Il paraît que c'est chouette d'avoir vingt ans Oh, Sing-Sing, oh, Sing-Sing Oui mais pas derrière des barreaux Ta chanson, ta chanson a le cœur gros Oh, Sing-Sing, oh, Sing-Sing Ainsi meurt la chanson de Sing-Sing Ta chanson, ta chanson dure un peu trop Jusqu'à demain, évidemment...

VIVE LA ROSE ET LE LILAS

Mon amant me délaisse O gai vive la rose ! O gai ! vive la rose ! Je n'en disconviens pas... Je ne sais pas pourquoi On dit qu'elle est malade Vive la rose et le lilas ! o gai ! vive la rose ! Je ne sais pas pourquoi Peut-être elle en mourra ... Vive la rose et le lilas Mais si elle meurt dimanche Il va-t’en voir une autre, O gai ! vive la rose ! O gai ! vive la rose ! Lundi on l'enterrera... Qu'est plus riche que moi Mardi il r'viendra m'voir Vive la rose et le lilas ! O gai ! vive la rose ! Qu'est plus riche que moi Mais je n'en voudrai pas Vive la rose et le lilas Vive la rose et le lilas ! Mais je n'en voudrai pas On dit qu'elle est plus belle, Vive la rose et le lilas !

53

SIFFLER SUR LA COLLINE

Woho, Woho Woho, Woho

Je l'ai vue près d'un laurier, elle gardait ses blanches brebis Quand j'ai demandé d'où venait sa peau fraîche elle m'a dit C'est d'rouler dans la rosée qui rend les bergères jolies Mais quand j'ai dit qu'avec elle je voudrais y rouler aussi

Elle m'a dit ... Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines J'ai cueilli des fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue

Zaï zaï zaï zai / Zaï zaï zaï zai Zaï zaï zaï zai / Zaï zaï zaï zai

À la foire du village un jour je lui ai soupiré Que je voudrais être une pomme suspendue à un pommier Et qu'à chaque fois qu'elle passe elle vienne me mordre dedans Mais elle est passée et tout en me montrant ses jolies dents

Elle m'a dit ... Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines J'ai cueilli des fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue

Zaï zaï zaï zai /Zaï zaï zaï zai Zaï zaï zaï zai / Zaï zaï zaï zai Woho, Woho / Woho, Woho

Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines J'ai cueilli des fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue

Zaï zaï zaï zai / Zaï zaï zaï zai Zaï zaï zaï zai / Zaï zaï zaï zai Woho, Woho / Woho, Woho

54

TONTON CRISTOBAL

REFRAIN : REFRAIN Tonton Cristobal est Je vais maint’nant vous le décrire, il est petit, revenu mignon Des pesos, des lingots Il a le tuyau d’échapp’ment plutôt près du il en a l’cul cousu gazon La famille hypocrite Des pieds au blair il est plein d’ cicatrices crie vive le barbu Truffé d’ valdas dans l’ tiroir à saucisses Tonton Cristobal est Avec ses escalopes il sait toujours d’où vient revenu le vent À nous ses p’tits Il lui reste une dent en or juste sur le devant neveux on nous disait il s’est taillé Cristobal vous sentez un peu la chèvre En Amérique du Sud sans un pélot tout Disait ma mère en lui tendant ses lèvres débraillé REFRAIN Mes enfants que la vierge nous patafiole Plutôt que de revoir un jour sa fiole Tonton est mort un jour d’avoir oublié d’ À Buenos-Aires y f’sait la traite respirer D’on ne sait quel produit Sa distraction fatal’ nous ses copains nous fit Il est rev’nu fortune faite pleurer Plein de cadeaux jolis Honteux de voir nos parents qui plaisantent Une poupée qui fait pipi qui s’ mouche Autour de sa dépouille encor’ fumante Et qui a des seins qui s’ gonflent avec la Mais un fantôme depuis punit cette famille bouche ingrate Quand ces bourreaux nous ont meurtris les REFRAIN miches à coups d’ savate Depuis qu’ tonton est là on fume de la Il vient la nuit tirer les pieds d’ ma mère marijuana Qui aussitôt fout une baffe à mon père On fout des coups d’ pétard partout nos REFRAIN parents mouftent pas Le matin après l’ chocolat on chique Tonton Cristobal est revenu Et on crache à six pas comme au Mexique Des pesos, des lingots Il était chef guérillero et dur comme un silex Rien ne sera perdu Il a battu José Corral au poignard en solex Car le testament lègue aux Estafilé de l’oreille à la bouche neveux les écus L’autre avait un bel abreuvoir à mouches Tonton Cristobal est revenu

VENT FRAIS, VENT DU MATIN

Vent frais, vent du matin Vent qui souffle au sommet des grands pins Joie du vent qui passe, allons dans le grand [vent frais…]

55

Ô TOULOUSE Qu'il est loin mon pays, C'est peut-être pour ça qu'il est loin malgré ton rouge et noir Parfois au fond de moi se C'est peut-être pour ça raniment qu'on te dit ville rose L'eau verte du canal du Je revois ton pavé ô ma cité Midi gasconne Et la brique rouge des Ton trottoir éventré sur les Minimes tuyaux du gaz Ô mon païs, ô Toulouse... Est-ce l'Espagne en toi qui Je reprends l'avenue vers pousse un peu sa corne l'école Ou serait ce dans tes tripes une bulle de jazz? Mon cartable est bourré de coups de poing Voici le Capitole, j'y arrête mes pas Ici, si tu cognes tu gagnes Les ténors enrhumés tremblaient sous leurs Ici, même les mémés aiment la castagne ventouses Ô mon païs, ô Toulouse... J'entends encore l'écho de la voix de papa C'était en ce temps-là mon seul chanteur de Un torrent de cailloux roule dans ton accent blues Ta violence bouillonne jusque dans tes violettes Aujourd'hui tes buildings grimpent haut On se traite de con à peine qu'on se traite À Blagnac tes avions sont plus beaux Il y a de l'orage dans l'air et pourtant Si l'un me ramène sur cette ville L'église Saint Sernin illumine le soir Pourrai-je encore y revoir ma pincée de tuiles D'une fleur de corail que le soleil arrose Ô mon païs, ô Toulouse, ô Toulouse...

VIVE LE VENT Refrain : Refrain Vive le vent, vive le vent Et le vieux monsieur Vive le vent d'hiver Descend vers le village, Qui s'en va sifflant, C'est l'heure où tout est sage soufflant Et l’ombre danse au coin du Dans les grands sapins feu verts Et dans chaque maison OH ! Vive le temps, vive Il joue un air de fête le temps Partout la table est prête Vive le temps d'hiver Et on entend la même chanson Boule de neige et jour de l'an Refrain

Et bonne année grand-mère ... Joyeux, joyeux Noël

Sur le long chemin Aux mille bougies Tout blanc de neige blanche Quand chantent dans le ciel Un vieux monsieur s'avance Les cloches de la nuit, Avec sa canne dans la main OH ! Vive le vent, vive le vent Et tout là-haut le vent Vive le vent d'hiver Qui siffle dans les branches Qui s'en va sifflant soufflant Lui souffle la romance Dans les grands sapins verts

Qu'il chantait petit enfant : Refrain

56

VOUS PERMETTEZ MONSIEUR

Aujourd'hui, c'est le bal des gens bien. Refrain Demoiselles, que vous êtes jolies ! Que d'amour dans nos mains qui Pas question de penser aux folies : s’étreignent! les folies sont affaires de vauriens. Que d'élans vers ton cœur dans le mien ! On n'oublie pas les belles manières, Le regard des parents, s'il retient, on demande au papa s'il permet ; n'atteint pas la tendresse où l'on baigne. et comme il se méfie des gourmets, il vous passe la muselière. Vous permettez, Monsieur, que j'emprunte votre fille ? Refrain : Et, bien qu'il me sourie, Vous permettez, Monsieur, moi, je sens qu'il se méfie. que j'emprunte votre fille ? Vous permettez, Monsieur ? Et, bien qu'il me sourie, Nous promettons d'être sages moi, je sens qu'il se méfie. comme vous l'étiez à notre âge Vous permettez, Monsieur ? juste avant le mariage. Nous promettons d'être sages comme vous l'étiez à notre âge Nous promettons d'être sages juste avant le mariage. comme vous l'étiez à notre âge juste avant le mariage. Bien qu'un mètre environ nous sépare, nous voguons par-delà les violons. Nous promettons d'être sages On doit dire, entre nous, on se marre comme vous l'étiez à notre âge à les voir ajuster leurs lorgnons. juste avant le mariage.

ULTREÏA

Tous les matins nous prenons le chemin, Tous les matins nous allons plus loin, Jour après jour, la route nous appelle, C’est la voix de Compostelle.

Ultreïa ! Ultreïa ! Et sus eia Deus adjuva nos !

Chemin de terre et chemin de Foi, Voie millénaire de l’Europe, La voie lactée de Charlemagne, C’est le chemin de tous les jacquets.

Ultreïa ! Ultreïa ! Et sus eia Deus adjuva nos !

Et tout là-bas au bout du continent, Messire Jacques nous attend, Depuis toujours son sourire fixe, Le soleil qui meurt au Finistère.

Ultreïa ! Ultreïa ! Et sus eia Deus adjuva nos !

*****

57