L’Algérie profonde / Actualités

STATIONNEMENT À AÏN DEFLA

Le diktat des gourdins

Cette nouvelle activité s’exerce au vu et au su des autorités et s’assimile beaucoup plus à une arnaque qui tend à se généraliser.

On les reconnaît à leurs bâtons appelés localement “kalbouza”, à leurs gourdins ou à des cartes façonnées bizarrement accolées à leurs poitrines. “Ils” sont ces dizaines de jeunes qui ont squatté les artères des principales villes de Aïn Defla, telles que Khemis , , Miliana, … Les abords des marchés et des administrations, lieux très prisés par ces jeunes, sont devenus des no man’s land, c’est-à-dire la propriété de ces jeunes autoproclamés en gardiens de trottoirs, ordonnant à tout automobiliste qui ose se garer dans leur espace de débourser entre 20 et 30 DA. Les autorités concernées se disent satisfaites de cette opération qui a généré des postes d’emploi. De nos jours, garer pour acheter un journal, prendre un café, acheter du pain ou des gâteaux chez le pâtissier du coin… est suivi d’une obligation de payer cette stupide “taxe” sous l’œil inquisiteur d’un jeune brandissant son “redoutable arme” en guise de dissuasion. Dans le cas où un usager refuse de payer, il est comme pris en défaut, insulté… Dans d’autres cas, la voiture est soumise à des rayures. Nous avons été témoins d’une situation où un automobiliste, qui a refusé de payer au motif qu’il avait laissé son fils âgé de 15 ans dans le véhicule et qu’il avait juste pris le temps d’acheter du pain, a reçu des crachats et des injures, d’où une bagarre qui a presque dégénéré. Le citoyen a juré que s’il était armé, il aurait fait usage de son arme. Un autre citoyen, ayant lui aussi refusé de payer après avoir garé son véhicule momentanément pour récupérer une facture de l’Actel de , a vu son véhicule, en revenant deux jours après sur les mêmes lieux, rayé sur le côté droit, de l’arrière jusqu’à l’avant. Cette arnaque, qui tend à se généraliser par manque de parkings de stationnement dans toutes les villes citées, occupe le devant de la scène des automobilistes et met également dans une situation désavantageuse les commerçants. Un propriétaire d’un cybercafé a exprimé sa désapprobation quant à cette façon d’agir qui a pénalisé sa clientèle qui ne veut plus payer une heure de connexion à 70 DA à laquelle il doit ajouter les 20 DA de stationnement. Le citoyen ne sait plus à quel saint se vouer.

Moha B.