- 2 - 90 ans de l’UDC en quelques mots... Mesdames et Messieurs les invités, une belle brochette de personnalités chers amis UDC, du pays profond, Jean Martin, Samuel Roulet, Henri Cottier, Albert Potterat, Cet anniversaire, c’est bien entendu Charles Grand, François Rey et Ben- l’occasion de revisiter le chemin par- jamin Schwaar ! couru, de rendre hommage à celles et ceux qui ont fait notre parti vaudois, et Cela nous amène vers 1935, la lutte d’en tirer forces et enseignements radicale en vue d’éradiquer les pour notre avenir. agrariens se poursuit, poussant nos prédécesseurs à pactiser avec la Alors, rappelez-vous ou sachez-le, ce gauche pour tenter d’accéder au Con- 13 janvier 1921, ici à Saint-Cierges, seil d’Etat, ce qui provoqua des re- une assemblée d’agriculteurs fonda le mous internes assez vifs. Mais en Parti paysan ou agrarien, qui devint 1936, 2000 agrariens se réunirent à plus tard PAI, puis PAI-UDC, et enfin Bercher pour inaugurer le nouveau UDC en mars 1985 à Bercher. drapeau du parti, préfigurant une avancée électorale significative avec C’est du reste un député de Bercher, les René Rouge, Elie Péclard, Albert Wulliamoz, qui fut le fondateur Constant Reymond, Alfred Agassis et du Parti paysan, emboitant ainsi le Samuel Henchoz. Suivent Daniel Car- pas, eh oui, aux Zurichois, qui avaient rard, Henri Dutoit. Quelques décès fondé le leur en 1917, suivis par les précoces nous privent de personna- Bernois en 1919! Il est important de lités de renom, parfois remplacées prendre conscience de la force de par des personnes que je ne citerai caractère d’Albert Wulliamoz, qui pas, vu leur infidélité à notre parti. quitta le parti radical pour fonder ce parti, subissant comme ses futurs col- A signaler l’arrivée de notre Colonel lègues députés des pressions in- Henri Bettens au début des années croyables de la part des très 1940. En 1949, de par la grâce d’un autoritaires Radicaux et même des changement de système électoral, Libéraux, pourtant anti-radicaux no- nos pertes sont difficilement compen- toires à cette époque. sées par l’arrivée de nouvelles per- sonnalités, tels Alois Grob, Alfred Quelle persévérance d’Albert Wul- Fattebert et Albert Chevalley. Suivent liamoz, député agrarien dès 1921 et Eugène Monachon, William Gudit, même Conseiller National dès 1922, puis en 1953, on note l’arrivée de suivi par les élus Albert Brochon, Vic- Marc-Henri Ravussin, Emile Jaton et tor Pidoux, Emile Buffat, puis toute Maurice Piot, qui remplace ou plutôt

- 3 - succède à Albert Wulliamoz, qui ainsi Radical croyant enfin pouvoir tenir sa aura servi la population vaudoise pen- revanche d’une scission qu’il n’avait dant 40 ans !! pas pu empêcher 80 ans auparavant. Puis le rythme des personnalités s’in- Mais la pugnacité et la persévérance tensifie proportionnellement à la crois- des désormais UDC étaient aussi sance du parti, Mme Hügli à fortes que celles des fondateurs du l’administration avec MM. Teuscher et parti, et en 1998, après la reconquête Cuénod. Le Parti devient PAI semble- d’un siège au Conseil d’Etat par votre t-il en 1957, avec les Teuscher, Stoud- serviteur, la croissance est au rendez- mann, Charrière, Zinder et Anex, vous, les succès se suivent sans que suivis par Margot, Pasche, Vautier et leurs causes soient toujours iden- Guignard. Enfin, en 1962, tiques; une part de Marc-Henri Ravussin de- belles brochettes de vient le premier Conseiller personnalités vau- d’Etat de notre parti, em- doises, une part d’in- menant une troupe de fluence du parti députés comprenant des Suisse et de l’un de nouveaux commeAgas- ses ténors Christoph sis, Christinet, Jaccoud, Blocher ainsi qu’une Sordet, Weber et Zulauf. part de modifications Puis leur succèdent pro- du paysage politique gressivement des person- vaudois avec l’affaib- nalités plus proches de lissement du Parti notre temps, Pichon, Bro- Radical et du Parti card,Luginbühl,Debon- Libéral qui ne font du neville, Oulevey et Ferrot. reste plus qu’un seul parti, du moins au Vous me permettrez de niveau national. ne plus citer l’ensemble des person- nalités qui depuis ont fait la renom- Voilà en quelques mots toute la vie mée de notre parti, exception faite des 90 ans de notre parti, de laquelle d’Agathe Salina, première députée, et je vous propose que nous tirions de Marcel Blanc, député en 1970 et forces et enseignements. Forces tout Jean-Pierre Berger en 1973. Et dé- d’abord, -il en faudra beaucoup-, pour sormais, la vie du parti est faite de affronter, le mot n’est pas trop dur, les soubresauts, succès et crises plus ou échéances électorales à venir. moins fortes, notamment en 1996 avec la démission de notre Conseiller Nous devrons lutter contre nos adver- d’Etat Pierre-François Veillon, qui saires de gauche, toujours prompts à avait succédé à Marcel Blanc dès chercher des recettes fiscales sup- 1992. La bataille fut rude, la plupart plémentaires en tondant des moutons d’entre vous s’en souviennent, le Parti contribuables de toutes les couleurs, sans forcément regarder du côté de la - 4 - maîtrise des dépenses, dont la crois- Ensuite, se rappeler que les solutions sance est malheureusement très aux défis politiques passent d’abord supérieure à celle du produit intérieur par la confrontation d’idées, puis par brut vaudois. la recherche de consensus et non l’in- verse. Nous devrons aussi lutter pour faire notre place au Centre-Droite, alors En plus, nous devons faire un effort que notre poids électoral ne se dis- sur nous-mêmes pour réapprendre à cute plus et que le maintien d’une ma- communiquer dans ce monde de sur- jorité de centre droite indispensable à communication, tout ceci pourtant la prospérité du Canton de en sans perdre le bon sens qui carac- dépend directement. térise le Vaudois du pays profond. Enfin, nous devons encore plus nous Nous devrons enfin lutter contre une ouvrir sur les villes qui sont beaucoup certaine presse, pour ne pas dire une plus réceptives que nous le croyons à majorité de notre presse, toujours notre programme et à nos idées, et plus prompte à dénoncer le populisme qui seront des appuis bienvenus pour de l’UDC que celui des partis de notre expansion future. gauche, alors que la dite presse est justement responsable de l’évolution Sans oublier de continuer d’affronter du comportement des lectrices et franchement les débats et même les lecteurs abreuvés de scoops sensa- sujets qui fâchent en faisant feu de tionnels pas toujours vérifiés, tout bois, bien entendu sur les idées précédés de titres encore plus réduc- et non sur les personnes qui les ont teurs que nos affiches les plus cri- émises. tiquées. Pour conclure, par respect pour Albert Pour terminer, les enseignements que Wulliamoz et tous ces valeureux fon- l’on peut tirer de ces 90 ans écoulés dateurs de notre parti, je vous invite à sont nombreux, je n’en citerai que persévérer dans la culture et la quelques-uns. défense de ces valeurs du Pays de Vaud et de la Suisse, notre Patrie, que D’abord, que faire de la politique et sont la responsabilité individuelle, défendre ses idées demandent un en- l’indépendance et la neutralité, en gagement hors du commun, plus en- continuant à ne faire confiance qu’à la core dans notre parti que chez démocratie directe sans céder à d’autres; qu’il ne faut pas en attendre quelque sirène que ce soit, eu- d’enrichissement personnel mais ropéenne ou d’autres continents. plutôt savoir en limiter au mieux les Bon anniversaire, cher Parti ! impacts négatifs sur la famille et sur la carrière professionnelle. Jean-Claude Mermoud, Conseiller d’Etat

- 5 - 90ème anniversaire UDC Vaud

Souvenez-vous été les victimes du système Peu après la fin de économique d’avant-guerre. Ils ap- la première guerre prouvèrent le besoin de prendre leur mondiale,des destinée en mains, de se grouper pour hommes commen- mieux se défendre. Cette prise de con- cent à militer pour la science collective balaya l’Europe de défense des la France aux Balkans. En Suisse le paysans. Alors que premier parti cantonal à voir le jour fut le parti radical le Parti paysan zurichois, en mars Dany Schaer règne en maître 1917 suivi en 1918 par la création du dans les cam- parti bernois. Le parti vaudois aurait vu pagnes, Albert Wulliamoz, de Bercher, le jour en 1919 déjà, date témoin figu- réveille ces hommes restés dans l’om- rant sur le drapeau, si l’arrivée inopi- bre de leur ferme. Des conférences née du conseiller fédéral Ernest sont organisées, mais se faire enten- Chuard, rentré de Berne en toute hâte, dre est difficile, leurs opposants n’hési- n’avait fait échouer cette tentative. tent pas à utiliser des mesures d’intimidation. Le politicien ne cède Extraite de la Feuille d’Avis de Lau- pas au découragement, l’esprit de jus- sanne du 3 février 1921, nous re- tice l’habite et, convaincu que ses cevons de la lettre frères paysans doivent retrouver la joie suivante : au travail et la possibilité de se perfec- “Lundi 31 janvier, une assemblée d’en- tionner, il persévère dans son idée. Sa viron 200 citoyens du cercle de St- foi chrétienne, son attachement à son Cierges venus, malgré l’affreux temps pays et un grand sens de la justice, en de neige, de tous les villages, s’est font non seulement un ardent prononcée en faveur de la création défenseur des paysans de la plaine et dans le cercle d’un parti agraire sur les de la montagne mais un homme de bases suivantes : les citoyens du cer- cœur qui voit dans la sécurité de l’ou- cle de St-Cierges, désireux de sauve- vrier un moyen d’atteindre la sécurité garder les intérêts de l’agriculture et économique. des branches de notre activité na- tionale qui collaborent avec elle à la Le 13 janvier 1921 fut officiellement prospérité du pays, s’unissent en vue créé le parti vaudois des Paysans, Ar- de former un parti agraire. Hostiles à tisans Indépendants (P.A.I.). Ce jour- la lutte des classes, ils apporteront là, à Saint-Cierges, une assemblée l’appui de leur force à toutes les œu- porta le nouveau parti sur les fonts vres qui concourent au développement baptismaux. Les paysans vaudois ont moral, social et au bien-être matériel créé le PAI lorsqu’ils s’aperçurent avoir de notre peuple. Animés d’un indé- - 6 - fectible amour envers la patrie, le colonel Samuel Roulet de Missy re- défenseurs de l’ordre social, ils s’op- joint Albert Wulliamoz dans la Berne poseront à toute tentative qui pourrait fédérale. Vinrent les élections nuire à nos libres institutions. Leur de- fédérales de l’automne 1935 et l’élec- vise sera Pro Campagna. Le Rédac- tion de Benjamin Schwaar. Un homme teur ajoute : “Nous avouons que la doué et énergique. Il fonde diverses nécessité de ce nouveau parti ne se organisations agricoles tout en faisant faisait pas sentir. Le parti radical vau- une utile propagande pour le parti dois a défendu avec constance paysan. jusqu’ici les intérêts de la campagne, en cherchant à ne pas les mettre en A l’époque, des alliances dites com- opposition avec ceux des villes. La plu- promettantes voient le jour! L’attitude part des campagnards vaudois lui ac- hostile des partis gouvernementaux corderont certainement leur confiance” amènent les dirigeants PAI à conclure (RED). des alliances occasionnelles avec la gauche. C’est ainsi que Samuel Roulet Sous la houlette d’Albert Wulliamoz, le fut candidat au Conseil d’Etat en 1934 jeune parti accapare rapidement l’at- et en 1938 sur une liste paysanne et tention du monde rural. Il envoie son ouvrière, aux côtés de Paul Golay et chef au Conseil national en 1922, par Ernest Gloor, conseillers nationaux so- le système proportionnel qui régit cette cialistes. Une autre alliance du genre élection et s’implante au Parlement en 1946, Albert Potterat fut candidat au cantonal dès 1925 comme parti avec Conseil d’Etat avec Arthur Maret et le quatre députés. docteur Jeanneret. Des alliances qui ne sont pas du goût de certains of- Dès sa fondation, le PAI fait l’objet d’at- ficiers dans l’armée qui se distancent taques violentes de la part du grand un peu du parti. parti gouvernemental radical, absolu et autoritaire. Ses dirigeants craignent de L’entente vaudoise et le nouveau sys- perdre la majorité absolue au Conseil tème électoral marquent un tournant d’Etat, au Grand Conseil et au sein de politique important. En 1958 une al- l’électorat. Cette époque voit de nom- liance surprise est conclue entre le breuses assemblées contradictoires parti radical et le PAI et Albert Brochon dans la campagne vaudoise. Le suc- est porté sur une liste commune. A la cesseur de Chuard au Conseil d’Etat, suite de cette nomination, un arrange- Ferdinand Porchet, se bat sur tous les ment est conclu entre les partis radi- fronts, prend son bâton de pélerin et cal, libéral, P.A.I. et chrétien-social. tente de contenir les progrès du parti Conformément aux engagements pris agraire. au sein de l’Entente vaudoise, Marc- Henri Ravussin, est élu premier con- Mais le parti résiste. Nouveau succès seiller d’Etat P.A.I. en 1962. aux élections fédérales de 1928, un deuxième conseiller national est élu et Naissance de l’UDC. Le P.A.I. fait peau

- 7 - neuve le 2 mars 1985, lors d’un con- grès à Bercher. Le parti modifie sa dénomination. Le sigle P.A.I disparaît au regret de certains. Désormais le parti s’appelle Union démocratique du centre (U.D.C.) Une modification qui signifie l’alignement sur le Parti suisse.

Dany Schaer Saint-Cierges : En 1154, l’évêque saint Amédée donna au Prieuré Saint-Maire l’église de Saint-Cierges qui était l’une des plus anciennes de la contrée. Elle était dédiée à saint Cyriaque qui a donné son nom au village. Les armoiries adoptées en 1910 rappellent cet ancien patron et sa lé- gende (l’animal fabuleux représente le démon dompté par le saint). District du Gros-de-Vaud, 770 m altitude, sobriquet des habitants : Ronge-Tertre.

Sources : Archives de la ville de Lau- sanne ; Archives cantonales vaudoises; Saint-Cierges, Histoire, Images et Sou- venirs par Jean-Louis Martin; Archives UDC Vaud. Olivier Meuwly : La politique vaudoise au 20e siècle.

Merci à Dany Schaer pour ses magnifiques photos

www.dany-schaer.ch

- 8 - La première assemblée populaire Procès-verbal du 13 janvier 1921 Procès-verbal de la première as- M. Wulliamoz déclare ensuite laisser à semblée populaire le 13 janvier l’initiative du mouvement le soin d’en- 1921, présidence de Monsieur Eu- trer dans le vif de la question. M. Eu- gène Crisinel. gène Crisinel dit d’abord qu’il ne doute pas que les citoyens ici présents soient Ensuite de l’initiative lancée dans le partisans de la création d’un parti cercle de St-Cierges par M. Eugène agraire. Il estime que nous n’avons Crisinel, laquelle a recueilli environ 300 jusqu’à maintenant pas travaillé d’une signatures, une assemblée composée façon clairvoyante pour sauvegarder d’environ 40 citoyens a été convoquée pour aujourd’hui à 2 heures au chef-lieu de cercle. Monsieur le député A. Wul- liamoz ouvre la séance en remerciant les citoyens qui nos intérêts. Il avait, raconte-t-il, il y a ont bien voulu répondre à la convoca- quelques temps pris la décision, vu les tion faite pour cette assemblée et ex- conditions défavorables dans pose les raisons pour lesquelles elle a lesquelles se débat l’agriculture, de lieu, c’est-à-dire pour procéder à un choisir une profession libérale ou échange de vues loyalement, sans autre, mais vu l’opposition de ses pa- parti-pris comme aussi sans animosité rents, il y a renoncé mais avec le ferme aucune mais uniquement pour discuter désir de travailler pour améliorer les de nos intérêts particuliers et poser les conditions d’existence du peuple cam- bases d’une meilleure organisation pagnard car dit-il, n’est-il pas ridicule pour la défense de l’agriculture. Il fait et contraire à la logique et à l’équité de part de ses craintes que l’agriculture livrer aux consommateurs pour 10 frs marche, à vues humaines, au-devant une denrée qui en coûte 20 au pro- d’une période critique; que nos gou- ducteur. Il donne lecture, à l’appui de vernements semblent ne pas tenir suf- l’état d’infériorité de l’agriculture et de fisamment compte de ses besoins et la situation précaire, d’un article de M. des moyens de lui venir en aide afin Rod-Rubattel qui montre le manque qu’elle conserve la situation à laquelle d’entente et de cohésion des campa- elle a droit et soit à même de résister gnards et les invite à agir pour aux éléments délétères, aux commu- remédier aux lacunes de cet état de nistes qui, non seulement ébranlent chose. Il passe ensuite en revue les l’édifice national mais aussi compro- différents articles de l’initiative qu’il a mettent le sort de la classe paysanne. lancée. Ces articles au nombre de cinq - 9 - ont la teneur suivante : les sous- nuelles, etc.) signés, citoyens actifs du cercle de St- Cierges, y domiciliés, demandent : 3) La vente des produits agricoles ; toutes conditions qui sont nécessaires 1) Que Messieurs les députés du cer- pour qu’un individu puisse travailler et cle renseignent les citoyens sur les progresser. questions ou objets les concernant di- rectement ou indirectement en don- Monsieur E. Crisinel après avoir mon- nant des conférences dans la ou les tré ce que signifierait pour la cam- localités du cercle, où nos mandataires pagne la réalisation de son pourront se rendre compte de l’origine programme de nouvelle organisation publique. et fait remarquer que nos mandataires doivent être plus étroitement en con- 2) Qu’un groupe de 30 citoyens actifs tact avec l’opinion populaire et leurs du cercle, aient droit de demander à électeurs, prie les citoyens ici présents nos représentants une conférence où d’émettre leurs opinions. le sujet en question sera traité par tous ceux qui s’y intéressent. Monsieur Wulliamoz demande une ex- plication franche et est heureux de voir 3) Que toutes les notions faisant l’objet que la question de la création d’un d’une discussion et approuvée par la parti agraire est posée par l’initiative majorité d’une ou des assemblées et, quoique ne pouvant pas souscrire soient fermement défendues par nos à tous les points de l’initiative, il dit que représentants. nous devons suivre le mouvement, 4) Que chaque année les prix des pro- que plusieurs cantons nous ont de- duits agricoles soient fixés par une as- vancé et qu’il ne faut pas attendre que semblée de cercle. l’averse arrive pour agir. Mais d’autre part, il fait part de ses craintes de voir 5) Que des statuts soient élaborés aboutir l’initiative telle que l’a conçue pour grouper les travailleurs des M. Crisinel. champs afin qu’ils puissent défendre leurs intérêts. Il dit que la question de la création d’un parti agraire dans le canton de Vaud a Tout cela pour que des améliorations déjà été posée et que M. le Conseiller soient apportées dans : d’Etat Porchet l’a résolue négative- ment dans un long rapport. 1) La vie des cultivateurs ayant et in- M. Crisinel explique à l’appui de nom- térêts à payer, cultivateurs qui aujour- breux arguments que l’agriculture n’est d’hui se trouvent souvent dans des la plupart du temps pas défendue par situations pénibles. des hommes ayant mis la main à la 2) La vie des ouvriers agricoles pour pâte, c’est-à-dire ayant participé aux leur accorder les privilèges de ceux labeurs et aux rigueurs aussi du culti- des villes et administrations fédérales vateur. Il estime que nous n’avons, à (Caisses de retraites, vacances an- son avis, qu’un seul journal : Le paysan suisse, organe que rédige le - 10 - Dr Laur, pour défendre énergiquement journée de 8h dans les entreprises de notre cause, que la mévente de nos transports. Il paraîssait ridicule de produits a pour cause le manque d’ini- craindre l’adoption de la journée de tiative et de clairvoyance, trop de 8 heure pour les travailleurs de soumission des campagnards et que champs et voici qu’il a suffi de l’espace les travailleurs des villes sont de trois mois pour la voir figurer à l’or- autrement mieux organisés et travail- dre du jour de la prochaine assemblée lent pour cela dans un esprit différent. du bureau international du travail. Monsieur le député C. Favre expose Monsieur E. Crisinel a d’autres argu- qu’il est favorable en principe à la créa- ments à faire valoir à l’appui de son ini- tion du parti agraire, mais qu’il voit tiative, entr’autre la question des dans son aboutissement une divaga- conditions peu équitables de vente du tion des partis bourgeois et se de- lait et la façon peu édifiante dont se mande s’il ne créerait pas des sont comportés, en produisant leurs embarras à nos représentants qui ne notes, certains représentants de l’aile sauraient sur quel terrain travailler au vétérinaire à l’égard d’agriculteurs Grand Conseil. ayant eu leur bétail atteint de fièvre aphteuse. Monsieur Henri Monachon envisage la question sous un jour tout différent. Il M. J. Besson député, explique que les déclare que, indépendamment de l’ap- producteurs de lait, dans les assem- partenance quant aux opinions à un blées de fédérations laitières, se sont parti ou à l’autre, nous pouvons, défendus de leur mieux. Il s’en est principes à part, lutter sur le terrain cependant trouvé dans le nombre pour professionnel pour la défense des s’opposer à une majoration des prix et revendications paysannes avec la ces derniers ont été définitivement dénomination d’agrarien et que les fixés par le Conseil fédéral d’une représentants d’associations d’ouvri- manière quelque peu arbitraire. ers et de fonctionnaires ne se sont M. E. Crisinel parle du prix de revient pas souciés du parti auquel ils se rat- de nos produits et s’arrête dans les dé- tachaient, mais qu’ils ont obtenu satis- tails pour prouver que nous ne les ven- faction en leur faisant droit à la dons pas à des prix rémunérateurs. Il majeure partie de leurs revendications, expose ses projets, la ligne à suivre en se plaçant pour les défendre sur le pour l’élaboration de son programme. terrain professionnel seul. M. le député Wulliamoz reconnaît Convocation d’une grande assemblée exact le point de vue ou plutôt la con- de citoyens avec l’ordre du jour sui- statation de M. H. Monachon et con- vant : fesse qu’il a été déçu de la votation 1) Discussion du manifeste populaire du 31 octobre dernier où les bourgeois ont tendu la main aux fonc- 2) Nomination d’une commission pour tionnaires en lâchant les agriculteurs, l’élaboration des statuts. rejetant le projet d’introduction de la - 11 - 3) Nomination d’une commission partie du comité puisque ce sont eux chargée de fonder un journal qui ont pris l’initiative de ce mouve- agricole. ment. 4) Proclamation au peuple de la M. Eugène Crisinel demande que campagne vaudoise. Messieurs les députés du cercle fassent partie du comité – adopté ! M. Wulliamoz désire que M. Crisinel Il est ensuite procédé à la présentation consulte l’assemblée sur les points et à la désignation des membres du fondamentaux de son initiative et con- comité choisis comme suit : centre la délibération sur ces points-là. Pour St-Cierges : M. H. Monachon estime que la ques- M. Freymond, syndic tion primordiale est celle de la création Pour : du parti agraire et que c’est sur celle-ci M. Paul Berzin et M.C. Favre, député que l’assemblée doit se prononcer en Pour Correvon : premier lieu. M. S. David, syndic On passe au vote qui donne une ma- Pour : jorité favorable à la constitution du M. Pahud parti agraire. Pour Bercher : M. Eugène Freymond, syndic de St- MM Coquerand, syndic et Wulliamoz, Cierges, est défavorable à la création député de ce parti mais demande que les Pour Boulens : représentants de la campagne travail- M. F. Guex, municipal lent en se groupant entre eux pour la Pour Chapelle: défense de leurs intérêts. M. J. Besson, député et M. Veyre syn- dic M. Eugène Crisinel fait remarquer que Pour Peyres-Possens : M. O. Pelet, de cette façon on maintiendrait l’état syndic de chose actuel, ou bien que l’on Pour Chardonney-Monhaubion: tomberait dans la création de syndi- M. A. Jaccoud, syndic cats peu désirables à bien des égard Pour Villars Mendraz: et que son manifeste ne peut avoir de M. H. Jaton, syndic suite dans ces conditions-là. Pour Sottens: M. Wulliamoz propose de nommer un M. Monachon comité de cercle composé d’un Pour Martherenges : délégué de chaque commune. M. L. Monachon et M. Eugène Crisinel M. Eugène Crisinel, qui en proposait Le Comité décide de tenir une courte deux ou trois, se rallie à la proposition séance à l’issue de l’assemblée, puis de M. Wulliamoz. Soumise au vote de le présent procès-verbal est lu par le l’assemblée, cette proposition est soussigné et adopté à l’unanimité. adoptée à une forte majorité. Au nom de l’assemblée M. le député Favre propose de choisir Le Président des jeunes comme délégués pour faire A.Wulliamoz - 12 - L’Union Démocratique du Centre et le Pays de Vaud

90 ans d’histoire... (Extrait de l’historique du 70ème anniversaire) En 1921 fut officiellement créé le parti un bouleversement total: commerce vaudois des Paysans, Artisans In- international fortement réduit, raréfac- dépendants. Nous allons évoquer les tion des denrées de première néces- circonstances qui ont précédé et en- sité, puis cartes de rationnement. Les touré cet événement. II y a environ paysans prenaient, comme on dit, le cent ans, la situation de l'agriculture couteau par le manche et s'en suisse était rela- rendirent compte; tivement bonne. ils s'aperçurent Le développement aussi qu'ils avaient des échanges in- été les victimes du ternationaux et l’é- système panouissement économique d'a- d'une industrie vant-guerre. Ils ap- d'exportation mod- prouvèrent le ifièrent peu à peu besoin de prendre cet état de fait fa- leur destinée en vorable. On expor- mains, de se re- tait des produits grouper pour manufacturés et mieux se défendre l'on importait en et éviter le retour échange des den- au marasme, à la rées agricoles à mévente des pro- bas prix. Ce sys- duits, à la misère. tème permettait aux ouvriers de se Cette prise de con- nourrir à bon science collective marché et de vivre conduisit à la créa- avec des salaires tion du Parti alors misérables. L'agriculture pâtit paysan, appelé aussi Parti agrarien. grandement, est-il besoin de le dire, de Cette «onde verte» balaya l'Europe de cette nouvelle situation, étant livrée la France aux Balkans. En Suisse, le sans protection à la concurrence premier parti cantonal à voir le jour fut étrangère. le Parti paysan zurichois, fondé en mars 1917, en pleine guerre, alors que Pourquoi des paysans vau- l'armée française lançait, au Chemin dois ont-ils créé un parti ? des Dames, une offensive qui finit d'ailleurs de façon désastreuse. En La première guerre mondiale amena 1918, création du Parti bernois. Peu après, les Vaudois se mirent en branle, - 13 - à témoin la date de 1919 figurant sur prochaient à nos prédécesseurs notre drapeau. Mais, officiellement, le d'avoir divisé encore plus l'opposition Parti vaudois date du 13 janvier 1921. anti-radicale. Cette époque vit un véri- Ce jour-là, à Saint-Cierges, une as- table bouillonnement des idées dans semblée porta le nouveau parti sur les la campagne vaudoise; de nom- fonts baptismaux. L'année précédente, breuses assemblées contradictoires au cours d'une assemblée des se déroulaient dans une ambiance sur- délégués de la Société vaudoise d'a- voltée. L'une d'elles, qui eut lieu dans griculture et de viticulture, on avait failli aboutir à un résultat positif. Mais l'ar- rivée inopinée du conseiller fédéral Ernest Chuard, rentré de Berne en toute hâte, fit échouer cette tentative.

Le fondateur et la grande lutte pour le droit à l'existence

Le fondateur du Parti paysan vaudois fut Albert Wulliamoz, député à Bercher. Elu sous l'étiquette radicale en 1913, il continua comme mandataire du nou- veau parti dès mars 1921, avec ses deux collègues de cercle Jules Besson et Constant Favre. Mais, les pressions exercées sur ces derniers furent telles qu'ils rentrèrent bien vite au grand l'église de Saint-Cierges, ressemblait bercail radical, laissant Albert Wul- à s'y méprendre aux fameuses dis- liamoz tout seul, comme un acteur sur putes qui, au XVIe siècle, opposèrent une scène face à un public hostile. les réformateurs aux papistes parti- sans du statu quo ante. C'est le moment de rappeler que, dès sa fondation, notre parti fut l'objet d'at- Les premiers succès taques violentes de la part du grand parti gouvernemental qui était alors Albert Wulliamoz, homme intègre et vraiment radical, c'est-à-dire absolu et droit, chrétien convaincu, se trouva autoritaire. Ses dirigeants avaient vu livré aux attaques violentes d'adver- les effectifs des partis frères bernois et saires à qui tous les coups bas étaient zurichois fondre comme neige au permis. Mais, dans ses tribulations, il soleil. Ils craignaient de subir le même eut aussi droit à des encouragements. sort et de perdre la majorité absolue C'est ainsi qu'il fut nommé conseiller qu'ils détenaient alors au Conseil national en automne 1922. Ce résultat d'Etat, au Grand Conseil et au sein de inespéré remplit de joie les tenants du l'électorat. Quant aux libéraux, ils re- nouveau parti qui se dépensèrent sans

- 14 - compter et abordèrent résolument les Lonay, vient renforcer le groupe élections cantonales de mars 1925. agrarien du Grand Conseil. Dans le Aux côtés d'Albert Wulliamoz réélu, on cercle de Lucens, François Rey, élu à vit apparaître le jeune Albert Brochon, l'âge de 25 ans, succède à Jean Mar- 26 ans; Victor Pidoux, élu dans le cer- tin. cle de Lucens et Emile Buffat, à Vuar- rens, complétaient ce quatuor à cordes Ces élections de 1933 voient la pre- vocales. En automne 1925, réélection mière grande victoire du Parti socia- d'Albert Wulliamoz au Conseil na- liste qui obtient la majorité absolue à tional. Dès 1926, Jean Martin succède Lausanne et dans plusieurs cercles à Victor Pidoux. Nouveau succès aux citadins. A Vevey, un parti bleu allié à la élections fédérales de1928. Notre parti gauche envoie trois députés au Grand arrive à faire élire un deuxième con- Conseil. Parmi eux, un certain Ben- seiller national et le colonel Samuel jamin Schwaar dont nous allons repar- Roulet, de Missy, rejoint Albert Wul- ler. liamoz à Berne. Aux élections can- tonales de 1929, perte du siège de Le grand affrontement Vuarrens, mais élection d'Henri Cottier dans le cercle de Romand et d'Albert Vinrent les élections fédérales de l'au- Potterat dans celui tomne 1935 ! C'est de Molondin. Le la reconquête du quatuor des siège perdu en députés devient 1931. Le nouvel élu quintette. n'est autre que Ben- En automne 1931, jamin Schwaar. lors des élections Homme énergique, fédérales, premier doué d'une vive in- échec sérieux : telligence et d'une perte du deuxième grande éloquence, siège au Conseil il se révéla un déba- national. Albert teur de première Wulliamoz quitte la force. Sa position scène politique de directeur de la fédérale après Fédération laitière neuf ans d'activité du Léman lui assu- et Samuel Roulet rait le contact avec demeure notre de nombreuses sociétés de laiterie. seul représentant à Berne. Echec Son activité débordante le conduisit à d'autant plus regrettable que la durée fonder diverses organisations agri- de législature du Conseil national coles tout en faisant une utile propa- passe de trois à quatre ans. Cela gande pour le parti paysan. n'empêche pas qu'en mars 1933, un sixième député, Charles Grand de En face de lui, le conseiller d'Etat Fer-

- 15 - dinand Porchet, le type même du ra- distancer un peu du parti. dical absolu et autoritaire. Pendant un quart de siècle, il a régné, c'est le mot De 1936 à 1944 qui convient, sur le Département can- tonal de l'A.I.C. et sur le Parti radical 1936 fut l'année d'une grande fête: le vaudois. On lui doit, certes, d'utiles 19 juillet, à Bercher, on inaugura notre réalisations en faveur de notre agricul- drapeau, celui qu'on peut voir encore ture, mais toujours, si l'on peut dire, aujourd'hui. Manifestation digne et sous étiquette radicale. Adversaire im- grandiose, en présence de 2000 per- placable de notre parti, il n'avait qu'un sonnes. Le nouvel emblème, porté par désir, qu'un rêve, l'extirper du canton David Blanc, de Romanel, entouré du Vaud. Reconnaissant la valeur de d'une vingtaine de Vaudoises en cos- Benjamin Schwaar, il s'y attaqua sans tume formant la plus gracieuse des merci, ce qui provoqua de vifs duels gardes d'honneur, fit le tour du village oratoires entre les deux politiciens. à la tête d'un grand cortège.

Des alliances compromet- Cette période d'activité féconde se tantes concrétisa par une nouvelle avancée lors des élections cantonales de 1937. A cette époque, l'attitude hostile des René Rouge dans le cercle de Ville- partis gou- neuve, Elie Péclard à Bex, Constant vernementaux Reymond à Bot- amena nos tens, Alfred Agas- dirigeants à sis à Champvent conclure des et Samuel Hen- alliances occa- choz à Château- sionnelles avec d'Oex vinrent la gauche. renforcer le C'est ainsi que groupe de nos Samuel Roulet députés au Grand fut candidat au Conseil qui com- Conseil d'Etat ptait onze mem- en 1934 et bres. 1938 sur une L’année 1939 mar- liste paysanne et ouvrière, aux côtés que le début de la de Paul Golay et Ernest Gloor, con- deuxième guerre mondiale, de la mo- seillers nationaux socialistes. La bilisation générale. Les élections dernière alliance de ce genre fut con- fédérales de l'automne se font pra- clue en 1946, où Albert Potterat fut tiquement de manière tacite. candidat au Conseil d'Etat avec Arthur Maret et le docteur Jeanneret. Ces al- Pendant cette période, le sentiment liances conduisirent certains de nos national, ravivé par les dangers de membres, officiers dans l'armée, à se l'extérieur, prend le pas sur les luttes

- 16 - partisanes. Cela n'empêche pas le On note heureusement le gain d'un Parti paysan de progresser encore. siège à Montreux par l'élection de Fer- Lors des élections cantonales de nand Cochard. De plus, quatre nou- 1941, notre députation au Grand Con- veaux députés indépendants sont seil atteint son apogée sous le sys- élus. Aux côtés de René Brocard, du tème majoritaire en comptant 12 cercle de Coppet, qui siège depuis membres. Daniel Carrard, d'Echallens, 1940, on voit apparaître Louis Anex de est le nouvel élu. Mais il y a aussi des Chesières, ainsi que les trois Charles, deuils à déplorer : en automne 1942, soit Charles Sollberger, qui se retrou- décès du député François Rey, vera en automne socialiste et syndic d'OuIens-sur-Lucens; il meurt à 34 de Bex, Charles Monneyron, de Gilly, ans, sans avoir pu donner sa pleine qui retournera bientôt gambader dans mesure. Henri Dutoit le remplace au la grande prairie radicale, et enfin Grand Conseil. Au printemps 1943, Charles Bettens, notre colonel, qui c'est le décès inopiné et tragique de prendra le titre envié et sans doute Benjamin Schwaar. Le vide qu'il laisse unique au monde d'agrarien-indépen- est immense et bien des membres du dant. La même année, il se signalera parti sont désemparés par ce départ par le dépôt d'une motion demandant subit. Albert Brochon lui succède au l'introduction du suffrage féminin. Henri Conseil national où il est réélu en au- Cottier, 70 ans, est le doyen du Grand tomne avec Samuel Roulet. En 1944, Conseil et préside la séance inaugu- encore un décès, celui de Constant rale. On note l'élection de 42 députés Reymond. Pour le remplacer, les popistes; ajoutés à leurs 39 collègues électeurs du cercle de Bottens élisent socialistes, ils représentent une force Edouard Pilet, mais ce dernier rejoin- réelle. dra bien vite les rangs du parti radical. Aux élections fédérales de 1947, les Dans l'immédiat après-guerre : popistes, sur leur lancée, enlèvent gros changements ! trois sièges vaudois au Conseil na- tional, tandis que notre parti perd à nouveau son second siège. Samuel Les élections cantonales de 1945 sont Roulet demeure notre seul représen- marquées par un raz-de-marée de l'U- tant à Berne. nion de la gauche. Les cercles de Lau- sanne, Nyon, Yverdon, d'autres encore Introduction du système pro- sont submergés par la montée des popistes et des socialistes. Cette crue portionnel dans les grands soudaine emporte nos sièges de Bex cercles et de Villeneuve, tandis que, dans l'ar- rière-pays, une offensive radicale fait 1948 voit la modification de la L.E.D.P. tomber nos sièges de Château-d'Oex par l'introduction du système propor- et d'Echallens. Bilan: perte de quatre tionnel pour l'élection des députés sièges. dans les cercles comptant trois députés et plus (17). - 17 - Dans les 41 cercles à deux sièges et fédérales, un apparentement est con- les 2 cercles à un député, le système clu avec le nouveau Parti chrétien-so- majoritaire subsiste. Résultat: lors de cial qui obtient un siège. Samuel l'élection au Grand Conseil de1949, Roulet, 74 ans, est le doyen du Con- nos sièges de Romanel, Ecublens et seil national et préside la séance inau- Montreux tombent et, par une offen- gurale. sive éclair, les radicaux nous enlèvent encore le deuxième siège de Saint- Lors de l'élection au Grand Conseil de Cierges. Heureusement, à côté de ces 1953, on note la perte du siège de quatre pertes, on note trois gains, et Champvent, mais le gain de deux nou- Aloïs Grob dans le cercle de Vil- veaux sièges, l'un à Baulmes (Marc- leneuve, Alfred Henri Ravussin), Fattebert dans l'autre à Bottens celui de Granges- (Emile Jaton). Le Marnand et Albert groupe compte Chevalley (Bel- donc neuf députés, mont) viennent plus un agrarien-in- combler les vides. dépendant et trois La députation indépendants. agrarienne ne Après 40 ans d'ac- compte plus que tivité parlementaire sept membres, l'- cantonale, notre effectif le plus bas vénéré Albert Wul- de l'après-guerre. liamoz quitte le Malgré ces circonstances défavor- Grand Conseil où Maurice Piot le rem- ables, Albert Potterat est élu président place. En se retirant, il cite la parole du Grand Conseil. Le 13 avril 1949, à biblique: «Et maintenant, Seigneur, tu la grande salle d'Yvonand, le Parti laisses ton serviteur aller en paix, car paysan vaudois et les électeurs du cer- mes yeux ont vu ta promesse..,». cle de Molondin fêtent dignement le Cette promesse c'est, pour le vieux lut- nouvel élu, premier agrarien à accéder teur, la loi sur l'agriculture, votée par le au perchoir. En 1950, notre parti peuple suisse le 30 mars 1952. reprend le deuxième siège de Saint- Cierges, laissé vacant à la suite d'une Après les décès d'Henri nomination à la préfecture de Moudon. Cottier et de Samuel Roulet: Eugène Monachon entre au Grand Conseil. renouvellement.

En février 1951, encore un deuil En mai 1955, décès subit de Samuel douloureux: le décès subit d'Albert Roulet, remplacé au Conseil national Potterat, fauché à 52 ans. William par Albert Brochon, lui-même réélu en Gudit lui succède au Grand Conseil. octobre. En 1953, à la mort d'Henri La même année, lors des élections Cottier, le secrétariat et l'administration du parti ont été repris par une équipe - 18 - jeune et dynamique: Lucette Hügli, alliance fut conclue entre le Parti radi- Pierre Teuscher et Georges Cuénoud. cal et le P.A.I. et notre candidat du pre- Ce rajeunissement porte ses fruits et, mier tour, Albert Brochon, fut porté sur lors de l'élection au Grand Conseil de une liste commune. Au second tour, 1957, le P.A.I., c'est ainsi qu'on l'ap- les six conseillers d'Etat sortants furent pelle alors, fait un bond en avant, ga- réélus, plus un nouveau socialiste. gnant trois sièges dans le seul district Quant aux trois agriculteurs présentés de Morges où sont élus Jean-Jacques par trois partis différents, ils mordirent Teuscher, Frédéric Stoudmann et Al- la poussière. fred Charrière. Edouard Zinder (Avenches), Louis Anex et Charles A la suite de cette élection mémorable, Bettens viennent renforcer le groupe un arrangement fut conclu entre les qui compte maintenant 15 membres. partis radical, libéral, P.A.I. et chrétien- Dans le cercle de Lucens, Henri social. Baptisée «Entente vaudoise», Badoux succède à Henri Dutoit. cette alliance a fonctionné jusqu'à au-

Et, pour couronner le tout, voici Alfred Fattebert élu président du Grand Con- seil. Cet homme modeste présidera cette assemblée souvent indisciplinée avec tact et fermeté. En cours de législa- ture, de nouveaux élus, Daniel Margot de Rolle (1959), Robert Pasche d'Oron (1960) et Edmond Vautier d'Aubonne (1961) font passer l'effectif du groupe à 18 membres, le maximum jamais at- teint. En 1961, on déplore le décès de Maurice Piot, président du groupe P.A.I. Charles Guignard lui succède au Grand Conseil.

Naissance de «l'Entente vau- jourd'hui. Régulièrement, on la donne doise» et nouveau système pour moribonde, ou même défunte. électoral Mais, semblable au Phénix, oiseau fabuleux de l'Antiquité, elle renaît tout aussi régulièrement de ses cendres. Nous nous devons d'évoquer main- tenant les élections au Conseil d'Etat de 1958, qui marquèrent un tournant On a dit du Grand Conseil élu en 1957 politique important, et qui furent mou- qu'il avait été le plus novateur que le vementées au possible. Aucun élu au canton ait connu depuis 1803. N'a-t-il premier tour. Avant le deuxième tour pas, successivement, autorisé les fu- se produisit un fait extraordinaire: une sions des communes de Montreux- - 19 - Planches et de Montreux-Châtelard, Samuel Pichon remplace Daniel Mar- ainsi que celles de Bussy et de got, démissionnaire. La même année, Chardonnay, ratifié aussi le transfert décès du député indépendant René de la commune de Bercher du district Brocard, dans l'arrondissement de de Moudon à celui d'Echallens, porté Nyon. Un de nos amis, Luc Luginbühl, à cinq années la durée de cette légis- lui succède, mais ne sera pas réélu en lature-là pour faire coïncider les élec- 1966. En 1965, on déplore le décès du tions au Grand Conseil et celles du député Edmond Vautier, 42 ans. Conseil d'Etat, donné un préavis fa- Claude Debonneville le remplace au vorable à l'introduction du suffrage Grand Conseil. En 1965 également, féminin sur les plans communal et démissions d'Alfred Fattebert et d'Al- cantonal, et, finalement, modifié la bert Chevalley, auxquels succèdent L.E.D.P. en instituant l'élection du Henri Oulevey et Roland Ferrot. Grand Conseil à la représentation pro- portionnelle, sur la base de 30 ar- Rajeunir sans cesse rondissements au lieu de 60 cercles ? En 1959, décès d'Albert Wulliamoz, Aux élections cantonales de 1966, fondateur de notre parti. Ses obsèques perte du siège de Begnins ; le groupe furent l'occasion d'un grand rassem- compte 14 députés. A Bex, on note blement de nos adhérents. l'élection d'un indépendant, Alfred Meili, qui rejoindra le groupe P.A.I. en Un premier conseiller d'Etat 1970. En 1967, Pierre Teuscher est élu P.A.I. ! conseiller national et succède à Albert Brochon. En1968, élection de Charles Le nouveau système électoral provo- Guignard à la préfecture de Moudon. qua de nombreux changements aux Il est remplacé au Grand Conseil par élections cantonales de 1962. Quinze la première et hélas seule députée députés formèrent le nouveau groupe PAI, Agathe Salina, qui ne restera que P.A.I., dont six nouveaux: René Agas- deux ans en fonction. En 1970, le sis, Paul Christinet, Paul Jaccoud, groupe PAI compte à nouveau quinze André Sordet, John-Henri Weber et députés, grâce à la reconquête du Edouard Zulauf. Mais surtout, confor- siège de Begnins. Aux côtés de Paul mément aux engagements pris au sein Christinet qui réapparaît après une de l'Entente vaudoise, nous avons pu éclipse de quatre ans, voici trois nou- faire élire notre premier conseiller veaux députés: Marcel Blanc, Etienne d'Etat, Marc-Henri Ravussin. Freymond et Charles Henchoz. Pour la troisième fois, les couleurs violettes Voilà un résultat magnifique; nos montent au mât et Jean-Jacques grands-pères n'auraient même pas Teuscher accède au perchoir prési- osé y rêver ! dentiel où, une année durant, il fera honneur à notre parti. Début 1973, En cours de législature, divers change- Jean-Pierre Berger succède à Henri ments interviennent. Ainsi, en 1964, Badoux, démissionnaire.

- 20 - Aux élections de 1974, le recensement seil où Georges Burdet le remplace. fédéral de la population de 1970 dé- ploie ses effets, et plusieurs ar- Olivier Rapaz à Bex et Michel Thévoz, rondissements ruraux perdent un dans l'arrondissement de Payerne, ac- siège. Pour le P.A.I., il en résulte la cèdent au Grand Conseil. Mais nous perte de quatre sièges, à Belmont, avons surtout la grande joie d'assurer Château-d'Oex, Ecublens et Rolle. la succession de Marc-Henri Ravussin en élisant Marcel Blanc au Conseil d'Etat, où il reprend le Département des travaux publics. Willy Freymond lui succède au Grand Conseil. Nous faisons notre possible pour appuyer notre nouveau conseiller d'Etat, ce qui ne veut pas dire que nous ap- prouvions de A à Z la poli- tique gouvernementale. Le fait d'appartenir à l'Entente vaudoise ne doit pas nous inciter à nous comporter comme un docile troupeau. Nous res-tons un parti de Heureusement, trois gains permettent femmes et d'hommes libres, dans un le maintien d'un groupe de quatorze pays libre. députés. Nouveaux élus à cette occa- sion : Arnold Bory et Jean-Paul Cué- Nouveaux changements lors des élec- noud à Oron, Paul Girardet et tions cantonales de 1978. Des pertes, Luc-Etienne Matile à Morges. Peu tout d'abord: le deuxième siège de l'ar- après, Paul Girardet prend les rênes rondissement de Morges et celui de du secrétariat du parti, remplaçant Begnins. Mais, des gains aussi: la re- Pierre Teuscher et son équipe. conquête du siège d'Ecublens, occupé dès lors par Gilbert Laydu, et surtout Depuis lors, les changements ont été un siège enlevé aux radicaux dans l'ar- nombreux au sein de notre députation. rondissement de Cossonay d'où nous En 1976, départ de Jean-Paul Cué- arrive un nouveau député de 33 ans, noud qui a émigré au Canada. Armand Jean-François Vullioud. En décembre Matthey le remplace au Grand Con- 1980, démission d' André Sordet, rem- seil. La même année, on note la placé par André Roy de Premier. A la démission de John-Henri Weber, de fin de l'été 1981, c'est au tour de Paul l'arrondissement de La Sarraz, auquel Jaccoud de quitter la présidence du Roland Liechti succède. En 1977, c'est Groupe agricole et le Grand Conseil, René Agassis qui quitte le Grand Con- après 19 ans de bons et loyaux ser-

- 21 - vices. Sa succession est assurée par plaçant Pierre Teuscher démission- Félix Dutoit, syndic de Villars-le- naire, Jean-Pierre Berger est élu Con- Terroir, tandis que Georges Burdet seiller national. Quelques mois plus reprend la présidence du groupe P.A.I. tard, il quitte le Grand Conseil où Mar- - U.D.C. Le 9 juillet, à Denges nous fê- cel Pelet, syndic de Peyres-Possens, tons, dans la joie et la reconnaissance, lui succède en février 1984. les 60 ans de notre parti. Une occasion propice d'évoquer le passé avec les En cette même année 1984, Charles luttes et les sacrifices consentis par Guignard, préfet de Moudon, fait valoir nos devanciers, mais aussi de re- ses droits à la retraite. Un radical le garder avec confiance vers l'avenir, à remplace, mais nous pouvons saluer sept mois des élections cantonales. peu après la nomination de notre core- Confiance justifiée, car le groupe P.A.I. ligionnaire politique Ami Desmeules au - U.D.C, augmente d'une unité et poste de préfet du district d'Oron. compte dès lors 15 députés, tandis que Marcel Blanc est brillamment réélu En décembre 1984, à Chavannes-le- au Conseil d'Etat, suivant même de Veyron, le drapeau violet s'incline sur près la locomotive Delamuraz. A la la tombe du colonel Bettens. suite des modifications résultant du re- censement fédéral de 1980, nous per- Député de 1945 à 1962, Charles Bet- dons notre siège d'Orbe. A Oron, les tens a ensuite assuré, avec fidélité et miracles de 1974 et 1978 ne se sont ponctualité, pendant plus de 22 ans, la pas renouvelés et le deuxième siège chronique du Grand Conseil dans les de cet arrondissement nous échappe colonnes du «Pays Vaudois». Le au profit des libéraux qui augmentent Colonel, comme on l'appelait, nous fortement leur représentation au par- quitte au bel âge de 92 ans. lement cantonal. Mais nous pouvons reconquérir les sièges perdus en 1974 Le 2 mars 1985, lors d'un congrès qui et 1978 à Rolle et Begnins et arrivons, a lieu à Bercher, le parti fait peau de justesse, à en enlever un dans l'ar- neuve en modifiant sa dénomination: rondissement de Romanel. Willy le sigle P.A.I. disparaît, au regret de Baumgartner dans l'arrondissement de certains. Désormais, notre parti s'ap- Begnins, Maurice Parmelin, et pellera l'Union démocratique du centre Georges Cottier dans ceux de Rolle et (U.D.C.). Cette modification d'appella- Romanel entrent au Grand Conseil, tion concrétise notre alignement sur le accompagnés de Georges Blum (Bex), Parti suisse tout en permettant une qui remplace Olivier Rapaz élu juge de meilleure ouverture vers un électorat Paix. citadin. Cette ouverture aura pour con- séquence l'entrée en lice de l’U.D.C. Ces succès sont un encouragement en ville de Lausanne, lors des élec- pour nos militants, et nous marchons tions communales de l'automne 1985, d'un bon pas vers les élections mais sans succès pour le moment. fédérales de l'automne 1983. Rem- Ebranlé dans sa santé, le député

- 22 - Arnold Bory quitte le Grand Conseil en le canton de Vaud, Jean-Pierre Berger septembre 1985. Il est remplacé par est réélu sans problème. A partir de Bernard Völlmy, syndic d'Oron-le- décembre, 28 parlementaires U.D.C. Châtel. En novembre 1985, nous (24 conseillers nationaux et 4 con- avons le chagrin de perdre Marc-Henri seillers aux Etats, dont un tiers de nou- Ravussin, député de 1953 à 1962, veaux élus) siègent sous la coupole puis conseiller d'Etat pendant 16 ans. fédérale. Pour couronner le tout, notre II nous quitte à l'âge de 73 ans ; les siège au Conseil fédéral, sérieuse- derniers honneurs lui sont rendus dans ment contesté par certains, est assuré son village de Baulmes. par l'élection du Bernois Adolf Ogi qui

Les ides de mars 1986 ne sont pas particulièrement favorables à notre parti, puisque nous perdons les sièges de La Sarraz et de Romanel sans obtenir de gain ailleurs. Un seul nou- vel élu, Pierre-François Veillon, de Bex, qui remplacera Georges Blum, démissionnaire. Un motif de satisfac- tion: la brillante réélection de Marcel Blanc qui est le conseiller d'Etat ayant obtenu le plus grand nombre de voix. Autre raison de se réjouir: dès le début de la session de mai, notre ami Georges Burdet occupe le perchoir présidentiel. C'est le quatrième prési- dent du Grand Conseil que notre parti donne au canton. A Ursins, sous la cantine, la fête est belle. Expéditif et énergique, Georges Burdet conduira avec autorité les débats du parlement vaudois jusqu'au printemps 1987.

Les élections fédérales d'octobre 1987 succède au Grison Léon Schlumpf. sont à marquer d'une pierre blanche Jeune et dynamique, le nouveau con- pour l'UDC Suisse, qui gagne deux seiller fédéral est soucieux de faire sièges au Conseil national, à Zurich et progresser notre parti en Suisse ro- en Argovie, alors que les pronostics mande. En janvier 1988, on note la étaient défavorables. La députation fondation d'une section U.D.C. à bernoise, que l'on croyait voir diminuer, Genève. demeure intacte. Le siège fribour- A signaler, sur le plan vaudois, un nou- geois, qui paraissait fortement me- veau changement au sein de la dépu- nacé, est également maintenu. Dans tation au Grand Conseil. A fin 1987, on

- 23 - enregistre la démission de Marcel Belmont-sur-Yverdon obtient un se- Pelet. Gilbert Fiaux, syndic d'Her- cond siège en la personne de Cathe- menches, lui succède comme rine Zeiter, d’Yvonand. Pour la représentant de l'arrondissement de première fois depuis 1922 nous avons Moudon, aux côtés de Willy Freymond une femme élue entrant au Grand qui préside le groupe U.D.C, depuis Conseil par la grande porte. En effet, 1985. Agathe Salina, élue députée en 1968 en cours de législature, succédait à Paul Girardet quitte le Grand Conseil Charles Guignard qui avait été nommé en septembre 1987. Il est remplacé préfet. Madame Salina ne s’était pas par André Bugnon de St-Prex qui de- représentée en 1970. viendra, l’année suivante, syndic de sa commune. L’arrondissement de La Sarraz retrouve son député, perdu 8 ans au- Claude Debon- paravant : c’est Pascal Buffet de Mon- neville et Michel tricher qui ira à Lausanne. Thévoz passent également la A Avenches, pour la première fois, main en mars nous décrochons un siège : c’est René 1989, et sont Stucki qui sera le député UDC le plus remplacés res- éloigné de la capitale. spectivement par Adrien Jean Fattebert Streit d’Aubonne et Jean Fattebert de Villars-Bramard. En mai 1989, Félix Dutoit cède son siège à Jean-Claude Mermoud, syndic d’Eclagnens. Ces quatre nouveaux députés seront réélus en fin de législature. Les élections cantonales de mars 1990 sont à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de notre groupe politique. Tout d’abord, notre Con- seiller d’Etat en fonction, Marcel Blanc est réélu brillamment en obtenant 10204 suffrages de plus qu’en 1986. Marcel Blanc Au Grand Conseil, victoire !

Deux députés de plus : nous passons Le président cantonal, Jean-François donc de 13 à 15. L’arrondissement de Vuilloud, après avoir magnifiquement

- 24 - dirigé les débats de notre parti pendant numérique. Sans perdre de vue Lau- 8 ans démissionne à l’occasion du sanne et le croissant lémanique, nous Conseil exécutif du 31 mai 1990. Jean devons assurer la défense des intérêts Fattebert, nouveau député de Villars- de l'arrière-pays qui est, grâce à notre Bramard est élu par de longs applau- conseiller d'Etat, valablement dissements. représenté à l'Exécutif cantonal. Notre participation à l'Entente vaudoise ne Conseil communal de Lau- doit pas jouer le rôle d'un oreiller de sanne paresse. Gardons notre indépendance de jugement, évitons l'ornière du con- Pour couronner le tout, quelques mois formisme. En restant actifs et attentifs, plus tard, nous obtenons notre premier nous pourrons envisager l'avenir avec Conseiller communal UDC à Lau- confiance et marcher résolument au- sanne, c’est Jean-Luc Chollet de devant de nouvelles échéances élec- Rovéréaz. torales.

Nous pouvons dès lors envisager Flash sur ces 20 dernières an- l’avenir avec confiance et marcher ré- nées solument au-devant de nouvelles échéances électorales. Beaucoup de hauts et un scandaleux coup bas provenant de radicaux et Avant de terminer, il nous reste à libéraux caractérisent les vingt souligner l'importance de notre journal dernières années de l’UDC vaudoise. tout au long de la vie du parti: tour à En 1992, c’est l’heure de la votation tour «Paysan vaudois», puis «Pays sur l’EEE le 6 décembre 1992. L’UDC vaudois», «Pays romand» et enfin à Vaud penchait plutôt en faveur de l’en- nouveau «Pays vaudois», il a servi de trée de la Suisse dans l’Espace trait d'union, en- core et toujours, entre les respon- sables, les militants et le public." Au cours de son existence, notre parti s'est solide- ment enraciné dans notre bonne terre vaudoise. Nous avons, dans ce canton, un rôle à jouer qui va au- delà de notre importance Rencontres nationales 2003

- 25 - Economique Européen et M. Christoph Grand Conseil qui passe de quatorze Blocher n’était pas encore le bienvenu députés à vingt et un députés. en terre vaudoise. L’année 1995 rime avec Mme Emmanuella Blaser qui de- En 2003, Jean Fattebert quitte la vice- vient la première femme UDC vau- présidence de l’UDC Suisse après doise élue au Conseil national.C’est avoir servi le parti suisse durant de aussi cette année que rentre au Grand longues années. La même année Conseil,un jeune député âgé de 28 notre parti organise avec succès à ans, M. Pierre-Yves Rapaz, notre Montreux, au mois de septembre, les actuel Président du groupe des premières Rencontres Nationales députés au Grand Conseil UDC avec comme invités d’honneur Messieurs Christoph Blocher et Franz Année noire pour l’UDC: c’est en 1996 Weber. Dans la foulée, on enregistre qu’est annoncée la démission forcée une nouvelle progression importante de notre conseiller d’Etat Pierre- lors des élections fédérales d’octobre François Veillon, suite à une cabale 2003, avec un juste retour de mani- des libéraux et radicaux et l’élection au velle puisque l’UDC Vaud devient le Conseil d’Etat de Joseph Zisyadis. premier parti de droite dans le canton C’est ce qu’on appelle un vrai « vrai et envoie quatre conseillers nationaux coup vache ! » et un drame humain qui à Berne. laisse des traces. Dix ans après Jean Fattebert, c’est en Avec l’année 1998, c’est le retour en 2004 que le député Bertrand Clot de fanfare de l’UDC avec l’élection de Bottens assume la présidence du Jean-Claude Mermoud au Conseil d’E- Grand Conseil vaudois. Après une tat et une belle période pour la majorité période de transition, magnifiquement de droite à ce même Exécutif. Lors de assurée par notre bien aimée, Gilberte cette même année, notre parti enre- Demont dite ‘’Doudou’’, notre Secré- gistre la nomination de deux dignes tariat se professionnalise véritable- représentantes du sexe dit « faible » ment en 2004 avec l’engagement de Jacqueline Borboën et Ursula Daep- Claude-Alain Voiblet, ancien député du pen au Grand Conseil vaudois. Jura bernois. Notre parti entre dès l’année 1999 dans un cycle de croissance qui se En fonction des résultats obtenus lors poursuit actuellement: lors des élec- des deux dernières élections fédérales tions fédérales d’octobre, l’UDC passe de 1999 et de 2003, l’UDC Vaud cons- pour la première fois la barre des 10 % tate une grande progression de son de l’électorat vaudois, avec à la clé électorat dans toutes les villes du can- l’élection d’André Bugnon et de Jean ton de Vaud. Fort de ce constat Fattebert au Conseil national. Cette réjouissant, notre parti se doit cepen- progression se poursuit en 2002 avec dant de proposer des candidats por- les votations cantonales et le ren- tant l’étiquette de notre parti dans les forcement de notre députation au villes vaudoises lors des élections

- 26 - communales de mars 2006. Cela n’est au rendez-vous des élections can- pas aisé si l’on sait que l’UDC compte tonales avec l’envoi de vingt-six uniquement 16 sections constituées, députés au Grand Conseil alors même mais suite à un engagement de la di- que le nombre des membres du Grand rection du parti, ce sont 21 sections ur- Conseil se réduit à cent-cinquante. baines qui sont constituées à travers C’est encore un immense succès aux le canton, portant ainsi à 37 le nombre élections fédérales d’octobre où notre de sections locales. Désormais notre parti devient la première force politique parti peut s’appuyer sur un réseau ur- du canton de Vaud en passant devant bain performant. le parti socialiste. Il envoie désormais cinq conseillers nationaux à Berne. Après le succès des élections commu- Cette croissance de l’UDC Vaud fait nales de 2006, qui voit notre parti au sein des différents législatifs des villes du canton, le parti vit une pre- mière historique la même année notre député Jean-Luc Chollet qui est porté à la présidence du Con- seil communal de la capitale vau- doise.

Engagée depuis 2004 au secré- tariat administratif, Mme Sandrine Junod fait place à Mme Danielle Cudré-Mauroux. André Bugnon, Président du Conseil national Après Guy Parmelin, c’est Pascal grincer des dents les autres acteurs Dessauges, puis Gérald Nicod qui politiques. En 2007, les troisièmes président le parti cantonal depuis la fin Rencontres nationales de Montreux des année nonante jusqu’au début de sont perturbées par des manifestants l’année 2010. de gauche, hostiles à la politique de notre parti. Quelques mois après ces Suite à la multiplication des sections événements, la section UDC Lau- locales aux quatre coins du canton, sanne doit être protégée par la police l’UDC Vaud doit s’adapter au nouveau pour tenir une assemblée à la salle découpage territorial du canton. Le des cantons de la Gare de Lausanne. nombre de districts passe de dix-neuf à dix districts et pour s’adapter à cette L’année politique 2007 – 2008 apporte situation notre section cantonale se honneur et joie aux Vaudois, à notre réorganise rapidement en fondant dix parti en particulier, de voir André sections de district. Bugnon élu premier citoyen de notre La croissance du parti ne se dément pays. pas en 2007. Rebelote, la réussite est En 2008, suite à l’éviction de Christoph - 27 - Blocher par Mme Evelyne Widmer- Schlumpf et de la section UDC Schlumpf du Conseil fédéral, sous une grisonne. Chaude ambiance mais pression médiatique très forte, la sec- l’UDC Vaud est restée en front uni ! Il appartient à notre député Laurent Chap- puis de présider avec compétence le Grand Conseil durant l’année 2009. A noter qu’entre 2008 et 2010 le réseau de sections locales s’élargi avec la création des sections locales de Bussigny, Chavornay, Les Ormonts, Payerne, Renens, Sainte-Croix, Vallorbe et Yvorne. Avec la croissance du Election de trois Juges, Mmes Mélanie Pache, parti, les exigences des Sandra Rouleau et Mihaela Amoos différents acteurs sont plus impor- tantes et l’UDC Vaud engage en 2010 tion cantonale vaudoise est dans l’em- un collaborateur scientifique, M. barras. C’est lors d’un Congrès Raphael Tanner. Il va soutenir nos élus extraordinaire de notre parti à Poliez- nationaux et cantonaux dans leur tra-

Landsgemeinde de Coinsins, le 4 décembre 2010 le-Grand que les membres divisés vail parlementaire. Durant cette même confirment toutefois l’exclusion de année, un nouveau signe de la crois- l’UDC Suisse d’Evelyne Widmer- sance de l’UDC est perceptible avec le

- 28 - renforcement de la présence de l’UDC de salles à notre parti. au sein du Tribunal cantonal vaudois qui se traduit avec l’élection de trois Le 13 janvier 2011 à Saint-Cierges et à personnes compétentes au dit tribunal. Thierrens, sous la Présidence de M. Fabrice Moscheni, Messieurs Ueli Aujourd’hui, en vue de poursuivre la Maurer, Conseiller fédéral, Toni Brun- croissance de l’UDC en terre vau- ner, Président de l’UDC Suisse, ac- doise, toutes les manches sont compagnent de nombreux invités lors retroussées et notre parti a peaufiné de la manifestation qui marque le son programme de la prochaine légis- 90ème anniversaire de notre parti. lature. Les initiatives fédérales dites des minarets, en 2009 et du renvoi des criminels étrangers, en 2010 ont été Un grand Merci au PAI, vive un succès total et l’année 2010 se ter- l’UDC, vive notre Canton et mine en décembre par une Assemblée générale des délégués de l’UDC Suis- vive la Suisse ! se, sous forme de Landsgemeinde mémorable, dans les vignobles de La Côte vaudoise suite au refus d’octroi

Liste des Présidents du Grand Conseil

1949 - POTTERAT Albert, à Niédens-sur-Yvonand

1957 - FATTEBERT Alfred, à Villars-Bramard

1970 - TEUSCHER Jean-Jacques, à Ecublens

1986 - BURDER Georges, à Ursins

1994 - FATTEBERT Jean, à Villars-Bramard

2004 - CLOT Bertrand à Bottens

2009 - CHAPPUIS Laurent à Cuarnens

- 29 - L’UDC VAUD aujourd’hui Le groupe des députés au Grand Conseil : M. RAPAZ Pierre-Yves, Président groupe UDC Vaud MM. les députés : ABBET Raphaël AEBI Jean-Robert BONJOUR Eric BORY Marc-André BRELAZ François BUFFAT Michael CHAPPUIS Laurent CHOLLET Jean-Luc CLOT Bertrand DESPOT Fabienne DUCOMMUN Philippe DUFOUR Claude-Eric DURUSSEL José FAVROD Pierre-Alain GLUTZ Félix GUIGNARD Pierre JOBIN Philippe MIEVILLE Michel MODOUX Philippe NICOLET Jacques PERNOUD Pierre-André PIDOUX Pierre André PONCET Gabriel RAPAZ Pierre-Yves REY-MARION Aliette SORDET Jean-Marc Les Conseillers nationaux: GLAUSER Alice; BUGNON André; GRIN Jean-Pierre; PARMELIN Guy; VEILLON Pierre-François Le Conseiller d’Etat : MERMOUD Jean-Claude

Direction exécutive: FALCONE Nathalie; GRIN Jean-Pierre; KARLEN Dylan; MERMOUD Jean- Claude; MOSCHENI Fabrice; RAPAZ Pierre-Yves; VOIBLET Claude-Alain Comité Central: BRÜLHART Micheline; BUGNON André; DAINA Nicolas; DEILLON Fabien; DESPOT Fabienne; ESTOPPEY Aurore; FELIX Martial; GLAUSER Alice; MERMOUD Jean-Claude; MEYSTRE Laurent; MOSCHENI Fabrice; PARMELIN Guy; PONCET Gabriel; REBEAUD Pascal; STAUBER Philipp; STETTLER Jacques; STOCCO Sandra; VEILLON Pierre-François.

- 30 - Nous remercions toutes les personnes qui ont participé à la rédaction de cette plaquette, notre Secrétaire général, M. Claude-Alain Voiblet, les députés, ainsi que MM Marcel Blanc, Jean-Claude Mermoud et Mme Dany Schaer.

Des remerciements particuliers à l’entreprise de Construction métallique Muller SA à Vuisternens-En-Ogoz grâce à qui cette plaquette a pu être réalisée financièrement.

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