LDDLO Numero 10
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page 1 mensuel Revue culturelle à tendance musicale... Actualité non exhaustive, enthousiasmes et fulgurances. Quelques fondus polyvalents se répandent sur le Web et activent le bouche à oreille en vous mettant le doigt dans l’oeil. à emporter ou à consommer sur place edito chroniques cd/dvd «Bon anniversaire, Le Doigt Dans L’œil ! spectacles Alors, ça fait quoi d’avoir un an ? le chanteur oublié - Ben ça fait gazouiller dans les chaumières et sous les la porte ouverte projecteurs, ça fait rudement plaisir de voir qu’on est de interrogations écrites plus en plus nombreux à écrire et que vous êtes de plus sommaire en plus nombreux et de plus en plus loin (salut Mos- au doigt et à l’oeil cou, St-Pierre et Miquelon, Lausanne ou la Jordanie…!) dis-moi qui tu suis à nous lire, ça fait qu’à force de rester indépendants et rencontres désintéressés, on s’attire la sympathie de nos artistes interviews scriptées chéris et des professionnels qu’on soutient quand on a l’impression d’aller dans le même sens, ça fait qu’on decryptage s’améliore joyeusement, ça fait que l’improbable défi de reportages donner aussi la parole à des anonymes qui racontent les oreilles à l’est leur histoire et leur ressenti a été compris et apprécié, ça fait que l’objectivité est une notion subjective dont le doigt dessus on est fi ers ! » radios et médias Et encore une chanson pour cette nouvelle année fraî- chement démarrée : l’air du temps «Vivez heureux aujourd’hui…demain, il sera trop tard !» par ignatus (Jacques Higelin) les doigts de la main La fi lle de la chèvre la rédaction en vidéo sur le site DANS CE NUMERO : Hubert-Félix Thiéfaine, Clarika, Renan Luce, Franck Monnet, Sarclo, Bel Hubert, Simon Gerber, Bertrand Tavernier, Barbara Carlotti, Daguerre, Enzo Enzo, Romain Di- dier, Pascal Mathieu, Elise Caron, Tanger, Tranches de Scènes, Bertrand Betsch, CharlElie Couture, Jeanne Cherhal, Wins- ton Mac Anuff, Arman Meliès, Adrienne Pauly... page 2 chroniques cd / dvd je ne sens plus rien » (Romance). « t’aimer sans contrepartie, sans t’ demander ton avis » (Toute ma vie dans tes bras ) C’est ça aussi le Bertrand talent de Bertrand Betsch : savoir Charlélie BETSCH dire de belles choses avec des COUTURE «La chaleur mots simples. Savoir nous toucher «New Yor Cœur» humaine» avec des mots de tous les jours. Nous parler de ce qu’on connait : La fi lle de l’Est que je suis ne les amours, les ruptures. pouvait laisser passer l’album de Dans la vie il y a des gens à qui Visiblement Bertrand Betsch a été ce Nancéien d’origine mais on ne pense pas tous les jours. remercié par Labels (ce nouvel al- globe-trotter devant l’Eternel. Parfois on les croise et on est bum sort chez Pias) et c’est peut Parti de l’Est de la France en avi- heureux de les croiser. On par- être aussi de ça dont il nous parle on sans ailes, il aura toujours été le un peu avec eux et on se dit à travers ses chansons, la diffi cul- sur la route. Tous les continents «pourquoi je ne le vois pas plus té de continuer dans ce monde, auront abreuvé son inspiration. souvent, ce mec est génial, cha- d’avancer, les rapports friqués et Dès 1981, ses «Poèmes rock» que fois je passe un bon moment le manque de « chaleur humaine prennent leur source en Améri- en sa compagnie». Il y a aussi » « on ne leur en veut pas, on que, puis il voyage en Asie du- des artistes comme ça. Des artis- ne leur en veut plus mais quand rant l’hiver 1984 pour fi nir par tes dont tous les albums sont des même… » (La fi n des colonies). « l’Australie. Sa tournée en Afrique bijoux, des œuvres travaillées Ce qui nous fait mal, fait mal pour en 1998 le mènera au Gabon, avec soin, complètes, belles et rien ».(Les gens qui s’aiment) « et en Tchad ou au Cameroun. Ses réussies. Et là on réécoute les pourtant nous sommes toujours pérégrinations font de lui ce qu’il anciens albums en se rappelant debout et nous tenons le coup » est, le défi nissent profondément. du bonheur que ça a été chaque (Les vents contraires) Aujourd’hui donc, ce sera un car- fois de les écouter et on se jure L’album entier évoque les rap- net de voyage américain. de ne plus lâcher cet artiste. Chez ports humains, parfois si diffi ci- On le retrouve avec la boule à moi Bertrand Betsch fait partie de les, si compliqués et pourtant si zéro, petite barbichette grison- ceux là. nécessaires, si enrichissants. Les nante, un air de Sean Connery «Emmène moi n’importe où, je rencontres, les pertes de vues. dans «Le nom de la rose» avec la reste pas là, y’a bien une place Car même lorsqu’il fait une repri- robe de bure en moins. Charmant à côté de toi, y’a bien une place se, la chanson parle de rupture, quoi… Grosses lunettes d’avia- dans tes bras, y’a bien une place de séparation « Et quand il en vint teur, que caches-tu derrière ? pour moi (…) On parlera de rien une autre, on ne sait à qui la faute, Ahhh…revoir une fois encore ses du tout, on boira juste un coup». tu m’avais jamais menti mais avec yeux verts de «Double vue»… (Au cinéma) ainsi commence l’al- elle tu es parti » (Bang Bang). New York l’a pris aux tripes et au bum, alors on est déjà conquis A l’écoute de « Parce qu’il » on cœur, les photographies de la po- de retrouver cette voix qui nous pense forcément à « Déjeuner du chette l’attestent. Les gratte-ciel, est connue, d’entrer à nouveau matin » de Prévert. les rues pleines de yellow cabs, dans son univers. Et les chan- Là c’est sûr, après avoir écouté un la ville grouillante doit être bien sons passent, l’écoute de l’album tel joyau, Bertrand Betsch on ne le plus que ces clichés… On ima- nous enchante. Odes aux rap- laissera plus sortir de nos vies. gine que c’est ce qu’il voit de son ports humains, à l’amitié, l’amour. appartement de New York. Ce «j’oublierai tout ce qu’on s’est fait Gab quotidien qui peut toutefois sur- et pourquoi on se tait, je laisserai prendre à chaque détour de rues. fi ler la peine mais pas la chaleur www.bertrandbetsch.com Heureusement, les Américains humaine» (la chaleur humaine), www.myspace.com/bertrand ne lui ont pas enlevé son esprit «car quand tu tiens ma main, je betsch critique. page 3 chroniques cd / dvd Il reste lucide et aborde des thè- Ne pas être catalogué comme me au cœur. Sous ses airs de mes engagés comme dans «Je l’aime trop faire les Français, par- ritournelle positive, elle se veut suis miné», chanson contre les tir pour être vraiment soi dans tou- d’une sacrée ironie. En écoutant mines anti-personnelles. Je vous tes les disciplines car être peintre ce titre, il fait beau dans les têtes! rappelle que les Etats Unis n’ont n’est pas une lubie mais c’est de «Sous les avalanches», premier toujours pas signé le traité contre là qu’il vient, des beaux arts et du extrait de l’album à envahir les ces horreurs là ! voyage. Il n’a pas voulu être seu- ondes, est une drôle de chanson Avec «Tous les hommes», il lement Charlélie le chanteur. d’amour, tout en pudeur… comme me semble reconnaître l’un des Alors faites le saut et découvrez sait si bien le faire monsieur De- grands dirigeants de la planète cet album revendicatif d’un « Em- lerm. mais toute ressemblance avec merdeur »mais aussi ses tableaux «Sur ta peau les bleus et les brûlu- des personnes ou des faits réels car jusque dans sa peinture, il mé- res, sur ton menton les trois points est purement …etc vous connais- lange les cultures, comme avec « de suture, la cicatrice au bout de sez la tournure… Afro building », à voir sur son site ton bras je t’aimerais moins si tu «D’accord, d’accord avec toi, d’ac- internet qui traduit bien son uni- les avais pas, Sous les avalan- cord t’as raison, celui-là il est gra- vers. ches, t’es pas étanche, dans cet ve, qu’est-ce qu’il est con ! Mais Charlélie le « multiste » comme il igloo tu te cognes partout t’as pas tous les Américains ne sont pas se plait à se défi nir, un artiste tout la dégaine de miss aquitaine, t’as comme ça….» simplement comme on les aime pas le cerveau de la dame avec C’est avec «Juste un instant» par chez nous, dans le grand Est. un chapeau» (A voir aussi, le vi- qu’on a découvert son album sur Pour tous ceux qui sont sur la route déo clip, mettant en scène et en les ondes, ballade agréable à et ont trouvé leur autre chemin… chorégraphies Vincent Delerm et l’oreille, musique obsédante mais Jean Rochefort !). dans le bon sens du terme. C’est Myriam Tchanilé «Je t’ai même pas dit», est une dans les chansons les plus dou- déclaration d’amour délicatement ces qu’on retrouve sa voix bien www.charlelie.com brodée sur laquelle, on siffl ote, et connue et son accent qui n’est on peut esquisser quelques petits pas lorrain du tout ceci dit en pas- pas… sant… Ma Marseillaise à moi se- Certains titres touchent droit au rait celle de Charlélie, chant calme coeur, comme «Ambroise Paré», et reposant avec un harmonica Vincent bouleversant, ou «Marine», duo ensoleillé, bien loin des bières et DELERM avec son complice Peter Von Poe- des stades de foot.