DÉBATS De L'assemblée Nationale Du
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DÉBATS de l'Assemblée nationale du QUÉBEC Le lundi 19 mai 1969 Vol. 8 - No 40 TABLE DES MATIÈRES Commission de la présidence du Conseil 1765 Contrat avec la Churchill Falls 1765 Paiements en retard 1767 Conflits ouvriers 1768 Comité des subsides Crédits du ministère des Affaires culturelles 1772 Ajournement 1802 1765 (Seize heures quatre minutes) j'ai été surpris qu'on n'ait pas préparé en mê- me temps une copie française. Mais on a vu, M. LEBEL (président): Qu'on ouvre les por- depuis lors, à corriger cela. tes. A l'ordre, messieurs! Deuxièmement, ce n'est pas la première fois, dans les annales de l'Hydro-Québec, que Présentation de pétitions. les contrats sont rédigés en anglais. J'ai ici Lecture et réception de pétitions. une liste d'à peu près une quarantaine de con- Présentation de rapports de comités élus. trats signés en anglais, au cours des années Présentation de motions non annoncées. 1961 à 1966 inclusivement, entre l'Hydro-Qué- bec et les compagnies avec qui l'Hydro-Québec L'honorable Secrétaire de la province. faisait affaire. Il n'y a donc pas de scandale dans cette affaire. Commission de la présidence du Conseil M. LE PRESIDENT: L'honorable chef de M. PAUL: M. le Président, je voudrais fai- l'Opposition. A l'ordre! re motion pour que la commission permanente de la présidence du conseil soit autorisée à M. LESAGE: M. le Président, ce n'est peut- siéger aujourd'hui pendant que la Chambre sera être pas une question de scandale, mais une en séance. chose est certaine, c'est qu'il s'agit du plus important contrat qui ait été signé au Québec. Il M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t- s'agit d'un contrat entre l'Hydro-Québec et elle adoptée? la Churchill Falls (Labrador) Company qui a Adopté. son siège social à Montréal. Or, Montréal, aux dernières nouvelles, était encore dans la pro- M. PAUL: M. le Président, je voudrais fai- vince de Québec. re motion pour qu'à la commission permanente de la présidence du Conseil exécutif MM. Paul M. BERTRAND: Si le chef de l'Opposition Emile Sauvageau et Guy Gauthier remplacent veut me permettre juste un mot. Il vient de di- MM. Cardinal et Tremblay (Chicoutimi). re qu'il s'agit d'un contrat entre Churchill Falls... M. LAPORTE: M. le Président, à la même commission, je fais motion pour que le nom de M. LESAGE: (Labrador) Corporation. Pierre Laporte soit remplacé par celui de M. Victor Goldbloom. M. BERTRAND: ... Corporation et l'Hydro- Québec M. LE PRESIDENT: Ces motions sont-elles adoptées? M. LESAGE: Le siège social de la compa- Adopté. gnie Churchill Falls est à Montréal. Nous y avons vu à cela quand nous étions là, nous. Présentation de bills privés. Présentation de bills publics. M. BERTRAND: Par exemple, le 22 mars 1966, un arrêté ministériel a été adopté en L'honorable premier ministre. français concernant un contrat de vente d'éner- gie électrique, l'Hydro-Québec à Domtar News- Contrat avec la Churchill Falls print Limited, à son usine de Trois-Rivières, et le contrat entre l'Hydro-Québec et Domtar M. BERTRAND: M. le Président, je dépose Newsprint Limited était en anglais. deux copies du texte français du contrat interve- nu entre l'Hydro-Québec et Churchill Falls La- M. LESAGE: L'arrêté en conseil était en brador Corporation Ltd., en date du 12 mai. J'en français, c'est justement la responsabilité gou- ai déjà transmis cinq copies au chef de l'Oppo- vernementale. sition et des copies vont être distribuées immé- diatement à tous les députés, de même qu'aux M. BERTRAND: J'ai dit qu'il y en avait membres de la tribune de la presse. une quarantaine; si l'on veut que je produise la Je regrette infiniment ce qui s'est passé. liste, je suis prêt à le faire. L'autre jour, lorsqu'on m'a transmis une copie anglaise, j'ai eu à peu près la même réaction M. LESAGE: Non, je voulais tout simple- que certains autres ont eue en cette Chambre; ment signaler qu'il s'agit du contrat le plus 1766 important signé au Québec, avec la responsa- M. LAPORTE: Qu'est-ce qu'il y aurait de bilité du gouvernement du Québec, qui a été changé, quand même vous donneriez 50 exem- engagé dans la substance et les détails de l'en- ples? tente intervenue. Non seulement l'Hydro, mais le gouvernement a constamment été consulté à M. BERTRAND: Cela ne changerait rien. ce sujet. D'autant plus que la copie de lettre d'inten- M. LAPORTE: Bon! tion qui a été déposée par le premier ministre, la semaine dernière, en même temps que le M. BERTRAND: Et c'est tellement vrai que contrat, était en français. quand nous voulons faire des emprunts aux Etats- Unis, on exige même que les arrêtés ministé- M. BERTRAND: Oui, je l'ai dit tantôt, je riels soient en anglais. pensais que les autorités de l'Hydro-Québec avaient préparé la traduction française. C'est M. LESAGE: M. le Président, la différence la première question que j'ai posée quand j'ai dans le cas que vient de citer le premier mi- reçu la copie anglaise. Je dis au chef de l'Op- nistre, c'est que le gouvernement n'était pas position que si l'on veut en faire un casus belli, directement impliqué. j'ai une quarantaine d'exemples de contrats intervenus en anglais entre l'Hydro-Québec et d'autres compagnies. M. DOZOIS: Même chose. Cela ne guérit pas le mal, mais je dis que M. LESAGE: Pardon! Nous verrons demain ça s'est déjà fait, et dans tous les cas où il matin jusqu'à quel point le crédit du Québec est s'agit de contrats qui sont sujets, par la suite, engagé. Non seulement celui de l'Hydro-Québec, à un financement, sur le marché américain, on mais comment le crédit de la province de Qué- exige que le texte anglais soit le texte officiel, bec est engagé par ce contrat entre la Churchill parce que les avocats américains, qu'on le Falls et l'Hydro-Québec. Mais cela, c'est pour veuille ou non, n'acceptent pas la langue fran- demain matin. Il ne faut pas s'imaginer que l'on çaise comme telle, comme langue d'interpré- n'engage pas le crédit de la province de Québec tation du contrat, c'est la langue anglaise qui et que l'on ne l'engage pas sérieusement, et très prévaut. sérieusement. Alors, si on veut soulever des tempêtes, cela va devenir une tempête dans un verre d'eau M. BERTRAND: Le chef de l'Opposition veut- comme je l'ai dit l'autre jour. J'ai vu à faire il prétendre aujourd'hui pour prétendre le con- corriger au moins pour que nous ayons une tra- traire demain que le contrat de l'Hydro-Québec duction immédiatement. Dès que je l'ai reçue, avec la Churchill Falls n'est pas une bonne af- je l'ai transmise au chef de l'Opposition. faire pour le Québec? M. LAPORTE: M. le Président, quand on M. LESAGE: M. le Président, j'aurai cer- est chef d'un parti politique — dans son pro- tainement, avant de me prononcer d'une façon gramme de 1966, l'Union Nationale annonçait définitive sur l'excellence des conditions et des qu'elle verrait à donner au français le statut modalités du contrat, à obtenir des réponses d'une langue nationale — et que cette langue précises du président de l'Hydro-Québec. ne peut même pas être utilisée pour signer le plus important contrat jamais signé dans le Québec, on ne se défend pas sur le passé, on M. BERTRAND: Vous les aurez, il va être admet tout simplement que c'est une erreur. là. M. BERTRAND: M. le Président, on pour- M. LESAGE: Mais ce qui m'embête, M. le rait parler pendant des heures là-dessus, ça Président, et je ne voudrais pas que demain le n'avancerait à rien. Je pourrais donner un au- premier ministre fasse des gorges chaudes, non tre exemple, un contrat d'énergie électrique en- plus que ses collègues, c'est que j'ai dû me tre la compagnie d'électricité Shawinigan et la préparer pour demain en étudiant le contrat en General Motors of Canada Limited... langue anglaise. Je n'ai aucune envie de recom- mencer mon travail ce soir avec la version fran- M. LAPORTE: Qu'est-ce que ça change, çaise, je n'en aurai pas le temps. ça? M. BERTRAND: Allez-vous poser vos ques- M. BERTRAND: Cela ne change rien. tions en anglais demain? 1767 M. LESAGE: Bien, il est possible que je tion du premier ministre — sous forme de ques- sois obligé d'en poser en anglais, justement tion — sur une lettre qui lui a été adressée le parce que le contrat est en langue anglaise et 12 mai. Je comprends que cette lettre a dû être que je n'aurai pas le temps d'ici demain, et référée au ministère de l'Education, car il s'agit j'avise le premier ministre dès maintenant de encore une fois, de plaintes d'instituteurs qui ne ne pas se préparer à faire des gorfes chaudes... sont pas payés. Il s'agit de l'Association des enseignants du Nord-Ouest québécois. La lettre M. BERTRAND: Moi, j'ai plus confiance dans est de madame ou mademoiselle Alexandra Hu- le chef de l'Opposition qu'il a confiance en lui.