septembre 2012 t r o p x E m l i n° F n a t i l o p o r t e M ©

C La lettre 223 F A e m m o h l e D t î o n e B r a p é i h p a r g o t o h p , t a o c l l i H n h o J e d i o l s n a s s e m m o h s e D s n a d f u o e B a L a i h S , y d r a H m o T , e k r a l C n o s a J

 LES ENTRETIENS DE L ’AFC : Didier Diaz, directeur des Studios de > p. 10 Jean-Marc Fabre AFC : Camille redouble de Noémie Lvovsky > p. 22 Benoît Delhomme AFC : Des hommes sans loi (Lawless) de John Hillcoat > p. 24 AFC : Vous n’avez encore rien vu d’ > p. 32

Association Française des directeurs de FILMS AFC SUR LES ÉCRANS > p. 2 ACTIVITÉS AFC > p. 3 la photographie Cinématographique IN MEMORIAM > p. 4 à 7 FESTIVALS > p. 8, 9, 15 IMAGO > p. 16,17 Membre fondateur ÇÀ ET LÀ > p. 18, 19, 20, 43 TECHNIQUE > p. 19 de la fédération européenne IMAGO NOS ASSOCIÉS > p. 35 à 38 LECTURE > p. 39 à 43 SUR LES ÉCRANS :

LES FILMS SORTIS EN AOÛT Cornouaille  Cornouaille Pellicule : Fujifilm 250 Daylight et de Anne Le Ny, photographié par Jean-Marc Fabre AFC 500 Tungstène Avec Vanessa Paradis, Samuel Le Bihan, Jonathan Zaccaï Matériel caméra : TSF Caméra En salles depuis le 15 août 2012 (caméras Arri Lite et Arricam Studio, zoom Angénieux Optimo  Superstar 17-80 mm et série Cooke S4) de Xavier Giannoli, photographié par Christophe Beaucarne AFC, SBC Matériel machinerie : TSF Grip Avec Kad Merad, Cécile de , Louis-Do de Lencquesaing Matériel électrique et énergie : En salles depuis le 29 août 2012 Transpalux [  p. 21 ] Laboratoire : Duboi Etalonnage numérique : SORTIES DE SEPTEMBRE Fabien Pascal  Cherchez Hortense de Pascal Bonitzer, photographié par AFC Avec Kristin Scott Thomas, Isabelle Carré, Claude Rich Sortie le 5 septembre 2012 [  p. 21 ]

 Camille redouble de Noémie Lvovsky, photographié par Jean-Marc Fabre AFC Avec Noémie Lvovsky, Samir Guesmi, Sortie le 12 septembre 2012 [  p. 22 ]

Ce que le jour doit à la nuit  Ce que le jour doit à la nuit Lumière, caméra, machinerie : d’Alexandre Arcady, photographié par Gilles Henry AFC Panalight Rome Avec Nora Arnezeder, Fu'ad Ait Aattou, Anne Parillaud Labo Rome Sortiele12septembre2012 Pas de prestataire français, sauf le tirage, les copies et le DCP chez  Des hommes sans loi (Lawless) Eclair Group de John Hillcoat, photographié par Benoît Delhomme AFC Chef électro : Pierre Michaud Avec Shia LaBeouf, Tom Hardy, Jason Clarke Chef machino : José Gomez Sortie le 12 septembre 2012 Pellicule : Fujifilm [ p. 24 ] Etalonnage : Bruno Patin, Eclair  Le Jour de la grenouille de Beatrice Pollet, photographié par Dominique Bouilleret AFC Avec Joséphine de Meaux, Patrick Catalifo, Fanny Cottençon Sortie le 12 septembre 2012 [ p. 27 ]

 Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé, photographié par Antoine Héberlé AFC Avec , Hélène Vincent, Sortie le 19 septembre 2012 [  p. 28 ]

 Les Saveurs du palais de Christian Vincent, photographié par Laurent Dailland AFC Avec Catherine Frot, Jean d'Ormesson, Hippolyte Girardot Sortie le 19 septembre 2012 [  p. 29 ]

 Les Seigneurs d’ , photographié par Alex Lamarque AFC Avec José Garcia, Jean-Pierre Marielle, Franck Dubosc Sortie le 26 septembre 2012 [  p. 30 ]

 Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais, photographié par Eric Gautier AFC Avec , , Sabine Azéma Sortie le 26 septembre 2012 [  p. 32 ]

AFC la lettre n°223 / 2 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ]

Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. Arthur C. Clarke Troisième Loi de Clarke, 1962-1973

activités AFC Retour sur l’" International Cinematography Summit "

En mai 2011, l'ASC (American Society of Cinematographers) réunissait dans sa maison à Los Angeles les représentants de pas moins de 24 associations de directeurs de la photographie venus du monde entier pour une rencontre et un débat supposé répondre à d'épineuses questions, à savoir, entre autres, comment trouver un savant équilibre entre la technique et l'artistique, guider les nouveaux cinéastes, préserver les éléments issus du cinéma numérique. Le site Internet d'Imago, la fédération européenne des directeurs de la photographie, signale qu' ASC , l'un des artisans de cette rencontre, a tenu un journal vidéo qui relate les propos tenus durant ces quatre jours d'aventure que fut l'" International Cinematography Summit ". Ce journal est visible sur le site Internet de l'ASC à l’adresse : http://www.theasc.com/ac_society/index_demo.php?pagename=IR_Committee_Projects

Pour mémoire, Richard Andry AFC , AFC (dont les propos ont les honneurs de ces vidéos – 4 e jour), Pascal Lebègue AFC , et Denis Lenoir AFC, ASC , furent les dignes représentants de notre association à Los Angeles. (Lire ou relire le compte rendu de l'ICS publié dans la Lettre n° 210 de juin 2011). Visitez le site Internet de l'ASC à l’adresse : http://www.theasc.com/

Des directeurs de la photographie parlent de cinéma, leur métier.

Dictionnaire de traductions de termes techniques du Commandez le n°4 de la revue cinéma et de l’audiovisuel Lumières, Les Cahiers de l’AFC http://www.lecinedico.com/

Les numéros 1, 2 et 3 restent disponibles ...

3 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] in memoriam - Chris Marker Réalisateur de La Jetée , du Fond de l'air est rouge , de Sans soleil, le réalisateur Chris Marker, l'une des figures les plus secrètes du cinéma mondial, est mort à 91 ans. Né le 29 juillet 1921, Christian François Bouche Villeneuve est devenu, sous le nom de Chris Marker, un cinéaste hors normes, se refusant au jeu des médias (il n'existe que très peu de photographies le représentant), égrenant une œuvre fascinante entamée au début des années 1950, au lendemain de la seconde guerre mondiale, pendant laquelle il a combattu dans la Résistance.

En1953,ilréaliseavecAlainResnais LesStatuesmeurentaussi ,do - tion individuelle. Il tire le bilan lucide des espoirs de ladécennie dans cumentaireesthétiqueetpolitique;en1962, LaJetée, courtmétrage LeFonddel'airestrouge (1977), fresque historiquesuivie,en 1982, du defiction,faitd'unesuitedephotographiesennoiretblancquiconsti - magnifique Sans soleil , errance poétique et politique qui mène le ci - tuentàlafoisunrécitdescience-fictionetunpoèmesurletempsqui néastedeGuinée-Bissau au Japon, d'Ile-de-France en Islande.Acette passe (Terry Gilliam s'en inspirera pour réaliser L'Arméedes12singes ). époque, Marker découvre les nouvelles technologies, qui lui per - Parallèlement, Chris Marker chronique les bouleversements du siè - mettrontd'acquérir encoreplusd'autonomie.Ila diffusésur la Toile cle,tournantàCubaaprèslarévolution( CubaSi! ,1961)avantdepren - ses derniers films, dont certains consacrés à sa passionpourles chats. dre se distances avec le régime castriste. Dans les rues de Paris, il Refusant de se laisser photographier ou interviewer, Chris Marker tourne Le Joli Mai (1963). En 1967, il participe, avec Jean-Luc Godard, n'était pas pour autant un misanthrope, comme en témoignent ses Agnès Varda et Joris Ivens, au film collectif Loin du Vietnam réalisé nombreux proches. « C'était un homme profondément honnête, po - contre l'intervention des Etats-Unis en Asie du Sud-Est. litiquementet cinématographiquement », adit auMonde l'unde ses I Dans la foulée de mai 1968, Chris Marker s'engage dans une aven - proches, le cinéaste Costa-Gavras. ture collective et militante, le groupeIskra, avantde reveniràla créa - Thomas Sotinel, Le Monde , 30 juillet 2012

Un homme exceptionnel vient de nous quitter, Chris Marker. Il est mort le jour de ses 91 ans à sa table de travail. Ma rencontre avec lui, en 1962, et notre collaboration depuis ont été déterminantes dans mon parcours d'homme et de cinéaste. Chacune de nos rencontres me confortait. Je l'estimais profondément. ()

Témoignage paru dans Positif, en 1997 Propos recueillis par Olivier Kohn et Hubert Niogret Pierre Lhomme Chef opérateur

Le Joli Mai La première fois d'autres, tout à fait imprévues, ont trêmement précises, mais il y arrivait tou - que j'ai rencontré trouvé leur place dans le film. L'obses - jours sur la pointe des pieds, par un dia - Chris. pour le film, nous avons surtout sion de Chris., c'était qu'on soit à la fois logue.Ilavait certainement desidéesdi - parlé technique. Notre problème était modestesetsouples,qu'on n'effraiesur - rectrices, mais il restait très discret. Ce d'aller vers les gens sans les contrarier. tout pas les gens avec nos " outils ". qui venait de moi, c'était le regard. Et le Mais le matériel de l'époque,quin'était Quand on les approchait, on laissait la dialogue avec lui m'aidait à avoir un bon pas comparable à celui du documentaire caméra dans un coin et on parlait avec regard. C'est sans doute pour ça que ou du reportage d'aujourd'hui, posait eux, simplement, jusqu'au moment où notre collaboration a été si complète. de ce point de vue des difficultés ma - on se rendait compte qu'on pouvait fil - D'oùmaprésence augénérique comme jeures. Par exemple, la caméra n'était mer tout en continuant à parler. Ça pa - coréalisateur. Ce n'était pas prévuaudé - pasblimpée,nousl'avons blimpéenous- raît facile et naturel aujourd'hui, mais à part, et quand j'ai vu le film, j'ai été très mêmes, tant bien que mal. Le synchro - l'époque, ça impliquait une vraie pré - touché. Sivous avezcetypedecollabo - nisme par quartz n'existait pas, la ca - paration. ration avec quelqu'un qui s'approprie méraétait reliée auNagraparunfildans Je me souviens de journées d'une den - toutce qu'il yasur l'écran, et celam'est lequelnous nous prenions lespieds sans sité extraordinaire. On était épuisés, et arrivé souvent par la suite, vous vous arrêt. J'ai très vite senti que je ne pour - pourtant on éprouvait le besoin de par - souvenezdeMarker, et vous vous dites rais pas travailler sans écouteur, ce qui ler des gens qu'on avait rencontrés. On quecetypedecollaboration, vous n'en ne s'était pratiquement jamais fait était étonnés par tout ce qu'on voyait, jusque-là. J'avais besoin d'être immergé par ce que les gens nous disaient. Cette voulez plus. Filmer à la main implique dans les paroles des gens pour que descente dans la rue, par rapport à trop l'hommeà la camérapour qu'onle l'image soit en harmonie avec elles. Le touteslesidées préconçues que je pou - considère comme un simple robot. son m'aidait à libérer la caméra. vais avoir, a été une formidable décou - Après ce film, j'aieu d'autres expériences verte. J'étais médusé par les gens que de " cinémadirect ",maisça n'a pasduré Dans la rue Une partie des nous filmions. longtemps, parce que j'avais ce senti - rencontres avaient Avec moi, Chris. travaillait par touches. ment de frustration par rapport au tra - été prévues à l'avance par Chris., et Les idées qu'il avait étaient souvent ex - vail avec Chris.

AFC la lettre n°223 / 4 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ]

Le montage Au cours du tour - pour LaSolitudeduchanteurdefondd'ail - sions là-dessus. J'allais le voir travailler, nage ons'était tel - leurs,qu'on a tourné sept ansplustard. ne serait-ce que pour me tenir au cou - lement libérés de la technique qu'on À ce moment-là, je n'avais pas tenu de rant decestechniques que je ne connais - avait engrangé une quantité incroyable caméra à la main depuis longtemps. saispasbien àce moment-là.Je croisque de documents.Il yavaitplusde 50 heures Nous avons tourné huitjourschezMon - la vidéo et l'ordinateur lui donnent des de rushes, au pointque la première ver - tand, et les deux premiers jours, j'aisouf - ailes, le libèrent d'une grande partie des sion finalisée durait 7 heures. Elle a été fert le martyre, j'avais des crampes par - contraintes matérielles et financières. projetée une ou deux fois mais, mal - tout. Et puis la machine est repartie, et Du coup son travail paraît plus solitaire, heureusement pour nous, c'était im - à la fin du film, j'étais en pleine forme ! mais ce n'est pas un homme solitaire, pensable de sortir le film sous cette contrairement àce qu'on pense.Ilestin - forme. Pour Chris., ça a été le moment Nouvelles Les films que j'ai croyablementaucourant de tout ce qui le plus difficile, parce qu'il avait l'im - techniques faits avec Chris. se passe, par curiosité, par besoin d'être pression de fausser le regard en le ré - sont vraiment enphaseavec lesgens. C'est un homme duisant. Un des principes du montage marqués parnotre manière de travailler qui vit intensément, mais qui seprotège. avait été de donner vraiment la parole aux gens. Chris. a toujours monté des momentsqui avaitune vraiedurée,pour ne pas lestrahir. C'étaitnotre obsession, de ne pas faire comme les actualités ou le cinémad'enquête,quine gardentque desbouts de phrasestirésdu contexte. C'est un point de vue moral. Mais c'est difficilederespecterunindividu,difficile de ne pas être submergé par le pittoresque et la caricature. Par exem - ple le jeune couple qui vit en dehors de la réalité : ils parlent de la vie qu'ils ima - ginent,ilsontdesrêvesd'adolescent.S'il n'yavaitpaslalongueur,çapourraitêtre terrifiant.Alorsquec'esttrèstouchant: ils sont magnifiques tous les deux, in - firmes mais magnifiques.

A bientôt Abientôtj’espère était j’espère constitué d'entretiens La Solitude avecdes ouvriers de la du chanteur Rhodiacetaetde plans de fond d'ambianceautourde l'usine (on n'avait pas Le Joli Mai : de dos, les architectes, de face de gauche à droite, Antoine Bonfanti, Etienne Becker, Pierre Lhomme et Pierre Grunstein, homme à tout faire eule droit derentrerà l'intérieur). Nous Photo Chris Marker habitionschez les animateursdu centre culturel. C'était formidable parce que pourla première fois onrencontraitdes ensemble. Par lasuite, petit à petit, ils'est Surbeaucoup depoints, nous étions très syndicalistes dont le souci principal passéd'opérateur (pour LeMystèreKou - proches, pas avec la même intelligence, n'était pas le salaire. C'est ce qui nous a miko par exemple). Mais la grande évo - la même culture, mais nous étions à le plus frappé : toutes les discussions lution, c'està partir du momentoù lema - l'unisson, surla façonde sentirl'Histoire tournaient autourdesconditions devie tériel lui permet l'autonomie, où il par exemple, et c'est encore vrai au - et d'argent, de la relation humaine, il s'emparedelavidéoetdel'informatique jourd'hui. J'aime les questions qu'il se était peu question de salaire. Ça préfi - pour cerner tout seul l'essentiel de son pose,etlafaçon dont ilse lespose. C'est gurait les grandes grèves de Nantes et propos. Quand il a eu son " laboratoire " untravail de réflexion,mais aussi deréac - Mai 68. Le travail avec Chris. était très à Argos, les choses ont beaucoup évo - tion, une réaction viscérale à l'Histoire, proche de l'esprit du Joli Mai et nous re - lué, à l'époque de Sanssoleil . qui ne passe pas seulement par l'intelli - I trouvions nosbonneshabitudes,comme Nous avions régulièrement des discus - gence. (21janvier1997)

... Dans le cadre des 60 ans de Positif , Pierre Lhomme présente Le Joli Mai au forum des images le 22 septembre à 17 heures (www.forumdesimages.fr) ...

Etienne Becker, Pierre Lhomme et la KMT © DR La table de travail de Chris Marker Photo Pierre Lhomme AFC 5 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] in memoriam - Chris Marker

Hommage à Chris Marker par Jimmy Glasberg AFC L'héritage de Chris, de la chouette et du chat Guillaume

Tel est très brièvement ce que je me re - chez LTC avec Claude Léon. Certains de mémore des tournages avec Chris. Plus ces plans sont dans son film Sanssoleil . tard,pour lesprisesdevuesen studio,à Ces dernières années, je l'appelais de Paris, nous avions préparé des déclinai - temps en temps, sa boîte vocale robot sons colorées d’une image de la filtrait lesappels,il nemerépondait pas chouette qu’il avait choisie et qu’il af - toujours. Parfoisilme donnaitquelques fectionnait tant. Cette image fixe inter - pistes pour allersurla Toilevisionner ses venait en"backprojection "derrièreles derniers travaux. personnagesfilmés.Elledevait seradier Chris était un très grand artiste, un su - chromatiquement et subtilement surles blime poète, un merveilleux photo - Photo de Wim Wenders extraite de son film Tokyo Ga visages des personnages. Nous nous graphe et filmeur, ungrandcinéaste, un sommes bien amusés. vidéastehors norme,un génialbricoleur,  Chris Marker a choisi le jour de son Chris avait des codes et il fallait les in - un inventeur d’images et de sons, un 91 e anniversaire pour nous quitter dis - terpréter, il fallait les connaître pour le homme de plume. crètement sans faire de bruit comme à rencontrer, pour lui parler au téléphone Il restera toujours présent dans ma mé - l'habitude. ou lui écrire. Toujours direct et précis, moire commeun maîtreà penser qui me J'ai eu la chance delecroiserdans ma vie il savait laisser vivre un certain aléatoire surprenait toujours dans ses intentions privée et professionnelle. J’ai ensuite comme pensée philosophique. et dans ses créations. voyagé avec lui au Japon et au Cap-Vert Dans les années 1980, notre relationétait Chris, pour filmer L’héritagedelachouette .Chris proche, il étaitdanssonlaboratoire, ate - Tu nous laisses ton chat Guillaume et adorait le Japon, les Japonais et les Ja - lier, salle de montage et d’archives si - plein desouvenirset surtout uneœuvre ponaises, les chats et les nouvelles tech - tuée au sous-sol des bureaux de pro - dense et si riche d’enseignements, une nologies. Ilnousfaisaitdes grandes théo - duction d’Anatole Dauman à Neuilly. Il grande leçon de travail et de modestie. I ries philosophiques sur les valeurs de avait installé une station électronique Merci à toi. cettecivilisation et biensûr le mythedes vidéo très bricolée pour expérimenter chats. et faire des détournements d’images. Lacamérasurl’épaule,jefilmaisdansune J’adorais ça et c’était très nouveau à sorte " d'improvisation contrôlée " : l’époque, je passais doncdes après-midi il fallait voir et entendre pour interpré - à ses côtés à le regarder trafiquer la co - ter avec la caméra la séquence dont on lorimétrie, le contraste et les textures avait parlé auparavant. Chris nous don - deses plans pourchercherunesortede nait une direction de départ, puis des décomposition photographique de ses points de rencontres, des croisements images.Nous filmionsensuitel’écran en d'idées etd'évènements. A toi,homme 35 mm avec un Caméflex, une sorte de à la caméra, de jouer avec ta sensibilité, kinescopageendirect. Puis nous allions ton œil et ton savoir faire. voir lesrésultats et étalonner les images Image extraite du "pum " Hommage à Chris et au chat Guillaume de Jimmy Glasberg AFC

Pour information : Sur le Net, on peut voir certains de ses films et expériences vidéo sur YouTube. Untrèsbontexte,avecdesextraits,notammentlefilmdeJeanVigo AproposdeNice ,magnifiquementcinémato - Dernière minute graphié par le grand Boris Kaufman à l'adresse suivante : ... Un événement aussi bien http://cinemadocumentaire.wordpress.com/2012/02/17/chris-marker-le-point-de-vue-documente-par-emilie- houssa/ involontaire qu'impromptu nous a En DVD, certains films sont édités en espérant en voir apparaître d'autres plus anciens bientôt. empêché de publier le témoignage Deux très beaux albums de photos récemment parus : de Gérard De Battista AFC . Staring Back (Editions Bill Horrigan, 2007) – Passengers (Editions Peter Blum, 2011). Nous ne manquerons pas de le Chris Marker par Agnès Varda faire paraître dans la prochaine http://youtu.be/3RFk46hhhT4 Lettre. En2011,lesRencontresdelaPhotographied'Arlesorganisentunerétrospectivedelalongueetprolifiquecarrière Que Gérard accepte, ici, nos de Chris Marker, son amie Agnès Varda s’est prêtée au jeu du commentaire. http://www.blended.fr/8320/chris-marker-par-agnes-varda/ excuses pour ce contretemps ...

AFC la lettre n°223 / 6 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] in memoriam - Benoît Rizzotti, premier assistant caméra

 Ceuxd'entrenousqui avaient eula chancederencontrer Benoît Rizzotti et de travailler avec lui savaient qu'il luttait depuis plusieurs années contre un cancer. Sa disparition ré - cente m'a pourtant surpris, il se battait avec un tel courage que j'avais fini par le croire invincible. J'ai connu Benoît sur le tournage d' Angel de François Ozon, François cadrait,commetoujours je crois, etm'imposait l'as - sistant avec lequel il aimait travailler, assistant qui devenait ainsi instantanément à mes yeux la créature d'Ozon, son hommelige,alors que, puisque jene cadrais pas etque de sur - croît c'était le réalisateur qui cadrait, j'avais doublement be - soin à côté de la caméra de la présence d'un homme de confiance. Pour Benoît lui-même la situation n'était pas sim - ple non plus, il devait suffisamment à Ozon pour lui rester d'une fidélité sans faille et en même temps sa culture lui de - mandait la même loyauté envers le directeur de la photo - Céline Bozon AFC et Benoît Rizzotti sur le tournage de Transylvania - Photo © DR graphie. Benoît se tira de cette délicate situation, d'autant plus délicate qu'entre Ozon et moi ce ne fut pas le grand  « Le sourire est la perfection du rire. Comme la défiance amour, avec un calme et une élégance que je découvris très éveille la défiance, le sourire appelle le sourire : il rassure vite et dont je lui fus extrêmement reconnaissant. Ces quali - l'autre sur soi et toutes choses autour. » tés de cœur s'ajoutaient à un métier irréprochable et une Alain bonne humeur constante, il devint pour moi une sorte de ré - Benoit Rizzotti nous a quittés. Il était assistant. J’ai fait avec férence dans le monde des assistants opérateurs français. lui Transylvania de Tony Gatlif. Dès la rencontre avec lui dans Nous nous sommes retrouvés sur Carlos , malade depuis déjà un café parisien, je me suis dit que c’était la bonne personne. quelque temps, Benoît avait déjà remporté des victoires Il était vif, joyeux, curieux de tout, énergique, plein d’envie. importantes, il préféra toutefois ne pas faire la totalité du Tout au long du film, cet état d’esprit s’est confirmé ; s’alliant tournage, se faisant remplacer pour la partie " Liban ". Il me d’une grande souplesse et d’une précision du point éton - manqua. nante. C’était un vrai plaisir, c’était un allié, un ami. Je pense I Benoît donnait l'impression de trouver, comme Antée, de à lui. nouvelles forces quand un nouveau coup le jetait à terre, ga - Céline Bozon AFC gnant chaque foisplusdesagesse,plusdegénérosité.La ma - ladie qui finalement l'emporta ne cessa jamais de le grandir, I c'est un être d'exception qui mourut, que nous perdons.  Benoît, Denis Lenoir AFC, ASC Nous avons travaillésur deux films ensemble. Et puis, maintes fois, je t’avais fait d’autres propositionsmaistuétais, soitdéjà  Un assistant opérateur passionné pour le cinéma et le en tournage, soit plus fréquemment, " trop fatigué ". voyage. Notre1 ère expérience a été avec lesCatalans,pour lefilm Jours Un homme exceptionnel nous a quittés. d’août , en plein été, dans le centre de la Catalogne, sous une Il apportait les plus belles des qualités humaines sur un pla - chaleur écrasante. Nous bossions comme des dingues, et teau : la générosité, le partage, la tolérance, l’adaptabilité et vous faisiez la fête tous les soirs. Tu avais une énergie in - l'ouverture d'esprit. croyable, malgré ton manque de sommeil. Nous étions les " I N'oublions pas ce grand professionnel et cet ami. deux seuls Français ". Un soir, si mes souvenirs sont bons, tu Stephen Mack (premier assistant caméra) m’as annoncé que tu allais être père pour la deuxième fois. Puis il y a eu plus tard le tournage de Doillon, LePremiervenu, en Normandie. J’étais déjà " très enceinte " au moment où nous avons commencé à tourner. Le fait que tu sois là était important pour moi car tu me rassurais, ta présence m’était " bénéfique ". C’était pour nous deux notre 1 er film en HD… Nous avions alors une attitude de " très bons élèves ", sur - tout pendant les essais caméra que nous avions fait ensem - ble à Bruxelles. Et puis, il faut le dire, tu étais un excellent pointeur, tu le fai - sais d’un naturel incroyable, je t’avais même dit un jour que « tu avais dû tomber un jour dedans quand tu étais petit »… Voilà Benoît, et la vie est tellement aléatoire que je ne sais quoi tediredeplus… JepenseégalementàMartineJordanoquiest I "partie"cetété,ainsique,plusrécemment,AntoineBeau… Hélène Louvart AFC

Benoît Rizzotti sur le tournage de Transylvania - Photo © DR 7 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] festivals Mostra de Venise 2012 Toronto Du 29 août au 8 septembre 2012 Du 6 au 16 septembre 2012

 La 37 e édition du Festival de Toronto (Toronto International Film Festival), se tiendra du 6 au 16 septembre 2012. De nombreux films photographiés par des membres de l’AFC sont annoncés dans le cadre des " Special Presentations ", des " Masters ", du " Contemporary World Cinema " ou encore dans le programme " Wavelengths " ou celui du " TIFF Cinematheque ".

 La 69 e édition du Festival de Venise se " Special Presentations " tient du 29aoûtau 8 septembre 2012.Deux  Dans la maison de François Ozon, photographié par Jérôme Alméras AFC films photographiés par des membres de ThérèseDesqueyroux deClaudeMiller, photographiéparGérardDeBattista AFC l'AFC font partie des dix-sept films qui se -  Hannah Arendt de Margarethe von Trotta, photographié par Caroline ront en lice pour l'attribution du Lion d’or Champetier AFC (auxquels viendra s’ajouter, comme c'est  De rouille et d’os de Jacques Audiard, photographié par Stéphane Fontaine AFC la coutume, un " film surprise ").  On the Road de , photographié par Eric Gautier AFC Le jury, présidé cette année par le réalisa -  Le Capital de Costa-Gavras, photographié par Eric Gautier AFC teuraméricain MichaelMann, est composé  Do Not Disturb d’, photographié par AFC notammentde l’actrice etmannequinfran -  Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé, photographié par Antoine çaise Laetitia Casta,du cinéasteitalienMat - Héberlé AFC teo Garrone etde l’actrice britannique Sa -  Foxfire : Confessions d'un gang de filles de Laurent Cantet, photographié par mantha Norton. Pierre Milon AFC

Les films photographiés par des DP de l'AFC " Masters " parmi les films sélectionnés  Amour de Michael Haneke, photographié par Darius Khondji AFC, ASC En compétition  Gebo e a Sombra (Gebo et l'ombre) de Manoel de Oliveira, photographié par AFC Aprèsmai d'OlivierAssayas,photographié . AFC par Eric Gautier AFC  Après mai d', photographié par Eric Gautier  Superstar de Xavier Giannoli, photogra - phié par Christophe Beaucarne AFC, SBC " Contemporary World Cinema " LammaShoftak(Quandjevousaivu) , d’AnnemarieJacir, photographiépar Hélène Venice Classics Louvart AFC  Campanadas a medianoche (Falstaff)  Syngué Sabour (Pierre de patience) de l’Afghan Atiq Rahimi, photographié par AFC d'Orson Welles, photographié par Edmond AFC, SBC Richard AFC Zabana! de l’Algérien Saïd Ould-Khelifa, photographié par Marc Koninckx .

Hors compétition " Wavelengths " CherchezHortense dePascalBonitzer,pho -  The Lebanese Rocket Society , de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, photo - AFC tographié par Romain Winding AFC graphié par Jeanne Lapoirie .  L'Homme qui rit de Jean-Pierre Améris, photographié par Gérard Simon AFC " TIFF Cinematheque " AFC  Lullaby to My Father d'Amos Gitaï, pho -  Loin du Vietnam , film collectif auquel ont participé Denys Clerval et Willy AFC, ASC tographié,entreautres,parRenatoBerta AFC Kurant , aux côtés deJean Boffety, ,Alain Levent, Kieu Tham, O Gebo e a Sombra (Gebo et l'ombre) de Pierre Villemin et Bernard Zitzermann. ManoeldeOliveira,photographiéparRenato Berta AFC . LireourelirelesentretiensaccordésparGérardDeBattista,StéphaneFontaine,Eric e Découvrirlasélectioncomplètesurlesitedu Gautier et Darius Khondji au moment de la sélection au 65 Festival de Cannes des Festival de Venise à l’adresse : films qu’ils ont photographiés sur le site de l’AFC : http://www.labiennale.org/en/cinema/ festival/lineup/film.html http://www.afcinema.com/Les-Entretiens-de-l-AFC-pour-la-65eme-edition-du- Deplusamplesinformationssurlefestivalà Festval-de-Cannes.html l’adresse : http://www.labiennale.org/en/cinema/ Consultez le site du festival de Toronto : I I festival/ http://tiff.net/thefestival

AFC la lettre n°223 / 8 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ]

e 11 Festival du film de Châtenay-Malabry  Le 11 e Festival du film " Paysages de Cinéastes ", qui se tient à Chatenay-Malabry Du 7 au 16 septembre 2012 du 7 au 16 septembre 2012, est dédié cette année à la Chine et présentera trois com - pétitions entre des films internationaux et inédits, des films courts et des films pour lejeunepublic.Egalementaumenu,uneprogrammationetdesanimationspourles enfants, des films en avant-première et une exposition de photographies. Signalons que quatre des films présentés ont été photographiés par des membres de l’AFC. Le Festival explorera cette année La Chine à travers son panorama « Pays Paysages » qui se déclinera sous plusieurs rendez-vous :  Lumières de paysages  Paysages de femmes  Pays Paysages jeune public  Paysages d’histoire  Carte blanche à Alain Mazars, réalisateur et sinologue. Films hors compétition  A perdre la raison de Joachim Lafosse, photographié par Jean-François Hensgens AFC, SBC  Camille redouble de Noémie Lvovsky, photographié par Jean-Marc Fabre, AFC  Cherchez Hortense de Pascal Bonitzer, photographié par Romain Winding AFC Carte blanche au président du jury, Alain Lavalle  De rouille et d’os de Jacques Audiard, photographié par Stéphane Fontaine AFC Renseignements : Cinéma le Rex au 01 40 83 19 81 ou www.cac-le-rex.fr I Entrée libre, réservation obligatoire.

Manaki Brothers  Cette année, le festival décernera le prix Caméra 300 d’or pour l’ensemble de son Du 15 au 21 septembre 2012 œuvre à Luciano Tovoli AIC, ASC A l’initiative de la fédération européenne des directeurs de la photographie, et grâce au soutien du festival et de Labina Mitevska, sa directrice, se tiendra le 20 septembre la 1 ère " Balkan Mini-Conférence " à laquelle participeront neuf associations qui sont membres d’Imago : l’AAC (Autriche), ASBiH (Bosnie- Hezégovine), BAC (Bulgarie), HFS (Croatie), GSC (Grèce), MSC (Macédoine), RSC (Roumanie), SAS (Serbie), ZFS (Slovénie). http://www.imago.org/index.php?new=628 I http://www.manaki.com.mk/

e 60 Festival de Donostia - San Sebastian  Le Festival international du film de San Sebastián, qui tiendra sa 60 e édition Du 21 au 29 septembre 2012 du 21 au 29 septembre 2012, dévoile peu à peu sa sélection. Sur quatre nouveaux filmsqui viennent d’être annoncés, deux filmsfrançaisontété sélectionnés pour la compétition, ce qui porte à trois le nombre des films photographiés par des membres de l’AFC. Sont en compétition officielle :  Le Capital de Costa-Gavras, photographié par Eric Gautier AFC  Dans la maison de François Ozon, photographié par Jérôme Alméras AFC Foxfire:Confessionsd'ungangdefillesde LaurentCantet, photographiéparPierre Milon AFC Signalonsparailleursqu’ Arbitrage ,lefilmdeNicholasJareckiquiseraprésentélors de la soirée d’ouverture de la compétition officielle, a été photographié par notre confrère Yorick Le Saux. A noter enfin que le Festival de San Sebastián décerne un Prix du jury pour la meil - leure photographie. De plus amples informations, en anglais, sur le site du Festival de San Sebastián : I http://www.sansebastianfestival.com/in/

9 / n°223 la lettre AFC LES ENTRETIENS DE L’AFC Entretien avec Didier Diaz, directeur des Studios de Paris par Eric Guichard AFC , Jean-Noël Ferragut AFC et Vincent Jeannot AFC

A la veille de l’inauguration des Studios de Paris, courant septembre, et compte tenu de l'importance que revêt, à nos yeux d'opérateurs, l'ouverture d'un nouveau lieu où se fait le cinéma, nous n’avons fait ni une ni deux et sommes allés à la rencontre de Didier Diaz, qui les dirige actuellement. Après une visite guidée de la Cité du Cinéma et des studios eux- mêmes, Didier s’est entretenu avec nous.

A gauche, la Cité du Cinéma et, de l'autre côté de la rue centrale, les Studios de Paris Ci-dessous, un plan masse de l'ensemble des bâtiments

 C'est la tête pleine de souvenirs et le cœur plein d'émotions que je me rends à cette visite des Studios de Paris. Il y a 30 ans presque jour pour jour, Luc Besson tournait, dans cette centrale EDF désaffectée, Le Dernier combat , son premier film, éclairé par Carlo Varini AFC . C'était également mon premier long comme pointeur. Une sacrée aventure, couronnée par deux prix à Avoriaz, ce qui lancera la carrière de Luc Besson. Souhaitons que la bonne fée électricité, présente sur les lieux, se penche sur le berceau de ces studios pour leur garantir le même I succès. Vincent Jeannot AFC

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Visite des Studios de Paris avec Didier Diaz , le 1 er août 2012

 Nous entrons dans la Cité du Cinéma construite dans une ancienne centrale EDF à Saint-Denis. Voici la nef qui fait 200 mètres de long sur 30 mètres de large : 6 000 m 2. Ce lieu sera loué pour des événements. Le bâtiment à gauche de la nef, c’est toute l’Ecole Louis- Lumière, ils seront opérationnels pour la rentrée de septem - bre avec leurs 3 plateaux et toutes leurs dépendances. Ensuite ce sont des bureaux pour les maisons de productions et les prestataires qui vont s’installer à l’année. À partir de là, c’est la salle de projection, une vraie belle salle de cinéma de 500 places destinée aux professionnels, pour des premières par exemple, uniquement réservée au métier, pas ouverte au public. Dans cette tour, c’est Europacorp qui s’y installe. De ce côté, c’est l’espace de restauration, avec 5 buffets différents, un plat livré à table et une capacité de 1 000 personnes dans l’heure, avec la possibilité de manger dehors sur une terrasse.

Nous voici maintenant dehors, entre le bâtiment principal et les plateaux. Ici, pour les plateaux, on est parti de rien, tout a été construit de A à Z. Les 9 plateaux, ce sont des blocs d’une surface de 2 000 m 2. Le 2 000, celui du centre, c'est un plateau avec un accès des deux côtés, les autres sont répartis entre un 1 400 et un 600, un 1 200 et un 800, et ainsi de suite. Un studio " fonds verts " est prévu mais pour l’instant, il n’est pas installé. Entrées des plateaux côté bâtiment principal de la Cité du Cinéma Généralementlesinstallations dechauffageetderefroidisse - ment sont placéessur lestoits;pour climatiserl’ensemble des studios, les architectes ont eu la bonne idée de placer toutes ces infrastructures entre les bâtiments, ce qui est beaucoup plusesthétique,plus"design ".Un point important à signaler, l’insonorisation des plateaux est bien sûr poussée au maxi - mum, au-delà des normes exigées.

6 sur les 9 plateaux possèdent une piscine, elles ont chacune une profondeur de 3 m et celle du grand plateau de 2 000 m 2 mesure 21 m sur 22 m. Les sols sont soit des sols bois, soit des sols béton. En face des plateaux, dans l’ancien bâtiment EDF, se trouve tout lestaff techniqueavec au rez-de-chaussée,c'est-à-direen sous-sol par rapport à la nef : la menuiserie avec l'arrivée du

Le système de climatisation installé entre deux bois, l’atelierpeinture, l’ateliermaquette, la serrurerie, le ma - blocs de plateaux gasin lumière, le magasin caméra, la machinerie, les bureaux des constructeurs, les bureaux de production (qui peuvent aussiêtre transformé en loge)etleslogescomédiens,lesloges VIP, plus spacieuses, seront à l’étage. En face des loges : l’habillage - maquillage - coiffure, les ate - liers de couture des costumes et, plus à l’intérieur du bâti - ment, des espaces de stockage ainsi que la postproduction I (Digital Factory).

11 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] les entretiens de l’AFC : visite des Studios de Paris avec Didier Diaz

Les Studios en quelques chiffres

9 500 m² de plateaux de tournage 9plateauxde600à2000m²équipésdegrils techniques, 5 piscines (de 150 à 420 m²) 12 000 m² de locaux d’activité et de services dédiés au cinéma

La Cité du Cinéma 6 hectares de terrain 2200m²desalledeprojectionetderéception 6 000 m² de rue couverte sous la grande nef 3 800 m² de services communs (restaurant, cafétéria, conciergerie…)

Services Le grill du plateau 5 Tous les plateaux sont équipés : d’un gril technique étendu sur la surface to -  Nous avons mis au point un système novateur pour la distribution de l’élec - tale du plateau tricité sur chacun des plateaux par rapport à l’implantation des décors. Nous  de chauffage et climatisation (2 centrales avons fabriqué des armoires électriques amoviblesetroulantes pouramener la d’eauxglacéesredistribuentl’airfroidouchaud puissanceexactement làoù on enabesoin. C’estlepremierstudio avecdetelles sur l’ensemble des plateaux) armoires amovibles ; donc fini les câbles partout ! Annexes plateaux Sur le site, nous disposons de 9 000 kW pour alimenter tous les plateaux. Pour Bureaux  nous, ce système de distribution va beaucoup alléger le câblage et les prises de Loges  tête. C'est une idée pour rationaliser et simplifier la distribution électrique. Parking Atelier de Pré-montage Atelier de Peinture La puissance est de 200kW pararmoire ; elles se branchentavec des prises Power Atelier de Menuiserie Lock sur les armoires de livraison qui sont situées à différents endroits des pla - Atelier de Serrurerie teaux, sur les murs au niveau du sol mais aussi dans les cintres. Atelier de Tapisserie C'estun avantage pourles découvertes,par exemple :quand on abesoin de puis - Espaces de Stockage sance, les armoires sont généralement situées à l'opposé de l'endroit où on ai - meraitles avoir,alorsqu’avecce système, onemmène les armoireslàoùl'onveut. Prestations de Services Évidemment nous allons faire un peu de formation avec les chefs électros et les Impression numérique électros, pour bien leur expliquer le principe de fonctionnement. Découpe numérique  C'est aussi beaucoup plus simple d'emmener en révision une armoire roulante Magasin plutôt qu'une armoire murale. Et sur un tournage, c'est un avantage énorme. Services - Cité du Cinéma Ces armoires, nous les avons conçues et on les fabrique nous-mêmes dans nos I Bureaux supplémentaires ateliers à Transpalux.  Loges VIP Restaurant Salle de projection

pUne armoire amovible roulante et, à droite, une ar - Détail des prises Power Lock moire murale de livraison ; à gauche, le responsable technique des studios

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Entretien avec Didier Diaz, directeur des Studios de Paris par Eric Guichard AFC , Jean-Noël Ferragut AFC et Vincent Jeannot AFC

 Jean-Noël Ferragut : Que représente fait des calculs complets, ils ont pris le aujusteladirectiondesStudiosdeParis? temps de bien analyser. Et quandils sont Didier Diaz : C’est beaucoup d’implica - allés voir les pouvoirs publics, évidem - tion et de temps passé ! ment, ils les ont convaincus. Je vais parler tout d’abord des plateaux Cela dit, il faudrait interrogerle monsieur des Studios de Paris. Il y a trois action - à l’origine des " Tax Shelters " en Alle - naires : Luc Besson, qui possède en gros magne. C’était un homme de cinéma, 50 % des parts, Euromedia, qui est venu proche des politiques. Il est allé voirle mi - lerejoindre etquien détient25 %,etTarak nistre en disant : - « Ecoute, il me faut 60 Ben Amar qui en a aussi 25 %. Là, il est millions d’euros ! » question de la propriété des murs. – « Mais tu es fou ou quoi ! » Ils ont eu la bonne idée de créer une so - – «Onabesoinde 60 millionsd’euros, on ciété d’exploitation avec les mêmes ac - va faire venir des films étrangers, et tu tionnaires et les mêmes pourcentages. vas voir… » Cette idée a fait son chemin et je me suis Et le ministre a été tellement interloqué retrouvé à la tête de cette société pour qu’il lui a répondu : la bonne raison que je connais bien les –«Ecoute,d’accordmaispourunan…». trois : je connais bien Luc, je suis dans le Il a donc dégagé de l’argent et un an groupe Euromedia et je connais bien après, c’est le ministre qui courrait après Tarakpuisquejel’ai vu arriver danslemé - notre homme en disant : tier. On verra ce que ça dira avec le – « He ! On recommence ? Hein ? » temps… Je sers plutôt de lien. Et c’est comme ça qu’ils ont développé Il y a aussi le côté passionnel, une chose leur crédit d’impôt ! Ce qui veut dire qu’il faut se vraiment re - Plateau avec au sol l'emplacement de la piscine quevousconnaissezbien.A l’époque de la reprise des Studios d’Arpajon, j’étais pencher sur le problème, c’est l’unique proche de Pascal Bécu et de Pierre-Luc chance pour faire vivre les studios, et Forveille pour trouver des solutions aux nouscompris.Pour moi, techniciens,ou - soucis qu’ils avaient. Précédemment, vriers, industries techniques, qu’on le j’étais proche de Julien Derode qui veuille ou non, nos destins sont liés. m’avait proposé la gestion des Studios JNF : A quand remonte le projet des Stu - de Boulogne. Lesstudios en tantque tels dios de Paris ? m’ont toujours intéressé, pas entant que DD : Le premier rendez-vous que j’ai eu financier, en tant qu’homme du métier avecLuc,c’était en2002. Je luiaitoujours et pour le côté magique des choses. posé la question de savoir pourquoi il Eric Guichard : Et pour quelles raisons de avaitcette idée en tête. Etj’aicherché ce nouveaux studios ? quipouvaitle motiver : samotivationdate DD : Nous sommes pris entre deux du jour où Le Cinquième élément est allé contradictions,d’unepartle faitquel’on se tourner à Londres. Luc est parti avec n’ait pas de structures capables d’ac - son opérateur,son chefdéco etpuisc’est cueillir les films étrangerset d’autre part tout.Il apassébeaucoupde tempslà-bas que l’on trouve notre projet surdimen - et il a toujours regretté de ne pas avoir sionné par rapport au marché français. putourner ce film-làen France.A lasuite Maintenant que la structure est là, les de ça, il nous a dit : « Un jour, il y aura des films étrangersneviendront qu’à condi - plateaux dignes de ce nom en France ». tion que lesincitations fiscalesleur soient Vincent Jeannot : Et le choix du lieu ? favorables. DD : Cette usine, Luc la connaissait, il y Nous avons vraiment besoin d’êtreaidés. avait tourné Le Dernier combat en 1982. Que nos responsables politiques com - J’y avais moi-même tourné en 1974. Ce prennent bien le problème français du lieu était préservé par l’EDF parce qu’il crédit d’impôt. Qu’on prenne le temps servait uniquement de centre de distri - dela concertation, avecdes chiffres à l’ap - bution.Auparavant,c’étaitune descen - pui,et jepense quenos responsablesne trales qui produisait du courant pour le pourront pas passer à côté, j’en suis inti - Nord parisien. Elle n’était plus en activité mement persuadé. mais conservéeparl’EDFenétat. Quand Parlons dela délocalisation, on sait com - Lucl’arevueàl’abandon, il s’estdit : «Ce bien elle nous coûte ! C’est une somme lieu est vraiment intéressant, il faut en d’argent considérable et je ne suis pas faire quelque chose ». sûrque l’onsoitencorecapable d’en éva - VJ : Comment avez-vous déterminé la luer toutes les conséquences écono - taille des plateaux ? miques. Par exemple, pour attirer les DD : C’est le résultat d’une réflexion de tournages américains, les Canadiensont septans,dixsil’on compte leur construc -

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les entretiens de l’AFC : Didier Diaz tion. Si je prends l’exemple du 4 000 m 2, VJ : Personnellement, je me suis toujours à la Ferté. Il y a eu des pubs, il y a eu Asté - posé la question par rapport à l’investis - rix , un tournage d’Hossein, mais quand sement des studios au niveau industriel, on fait le calcul de toute l’exploitation, c’est si énorme que ça ? c’est moins de 50 jours par an. Ça veut DD : Prenons un des plateaux comme le dire que ce n’est pas viable, ou alors, il 800 m 2, on fait appel à un industriel qui faut du mécénat. va le construire. Habituellement, on va On a calculé la taille des pla - lui dire : teauxlesplusutilisés,c’estce – « Moi je veux 16 mètres plus 2 mètres qu’on retrouve ici, mis à part de hauteur… » le 2 000 m 2. On a fait de nou - – « Pourquoi ? » veau le pari de la SFP à Bry, à On n’est pas dans des normes de l’époque de Jean-Charles construction normales. On lui répond : Edeline–c’étaitquand même – « Parce que nous, on a besoin que ce ungrand visionnaire. Comme soitcommeça…Au fait j’ai oubliédevous les temps ont changéet qu’il dire, sans pilier, hein ! » y a un retour vers les pla - – «Bon,on vase débrouiller pouren mas - teaux, on espère drainer des quer trois ou quatre ! » grosfilmsétrangers,ou éven - – « Non, vous n’allez rien masquer du tuellementdonner aux Fran - tout, c’est autoporteur ! » Construction d’un décor sur le plateau 5 (2 000 m 2) çais l’envie d’en faire autant. Onpartsurautre chose et onest très vite C’est toujours pareil, si des films se font en dehors de la construction normale, sur ce grand plateau, ça donnera des qui va vers le moins cher. Là, on est tout idées aux autres. C’est un peu le pari du de suite dans l’exceptionnel. Luc a sur - 2 000. veillé les choses deprès. On a fait untour EG:Idéalement,l’exploitation,c’estcom - du mondedes studios, il y a eu des études, bien de jours par an ? ce ne sont pas les premières. DD : Amortir des plateaux – louer du Ensuite, tout est unequestion devolonté. mètre carré, pas high-tech mais spécia - Une vraie volontépolitique.Etje leredis lisé uniquement pour le cinéma –, c’est une nouvelle fois parce que c’est impor - prévoir une période beaucoup plus tant :que lemétier soitavec nous, qu’on longue qu’un amortissement classique, soit réunis, pour une fois, sur un projet sinon c’est impossible. afin d’avoir desrésultats tousensemble. Pour parler de Bry-sur-Marne, quand on Un peu de solidarité, ça ne ferait pas de a commencé à y travailler avec Pascal mal ! Bécu, les studios étaient loués à 50, 55 % D’ailleurs en ce moment nous avons du temps ; aujourd’hui, on arrive à plus beaucoup de visites, surtout des étran - de 80 %, parce l’habitude est revenue, gers, des Chinois, des Américains, qui parce que les gens sont bien accueillis, sont curieux et intéressés par nos pla - parcequ’ontrouvetoutsurplace. Ici, on teauxetquinousencouragentvivement, va partir de beaucoup plus bas bien évi - et ils savent de quoi ils parlent. Tout der - demment mais on espère obtenir le nièrement, une productrice américaine même climat que celui de Bry. m’a fait cette remarque : « Vous avez un EG : Du coup, ça ne risque pas de phago - outil formidable, proche de Paris, et je cyterunpeuBry,tupensesqu’ilyaunmar - vous promets que si votrecréditd’impôt ché ? est attractif, d’ici unanvous allezafficher DD : Le calcul que Luc avait toujours fait complet ! » depuis le début, c’était: «Pasde plateaux Donc messieurs,voilà.Je vous donne ren - supplémentaires ! » Les plateaux d’Ar - dez-vouspour l’ouvertureofficielleet sur - pajon sont fermés – il y en avait neuf –, tout revoyons-nous quand les studiosse - avec les trois plateaux de Saint-Ouen, ront en pleineactivité, j’aimerais bien que I dont je vais me faire exproprier –, ça fait vous me donniez votre point de vue. douze en tout. C’est donc un remplace - ment, et non une surcapacité. JNF : Comment les studios vont-ils fonc - tionnerauniveaudesprestationscaméra, machinerie, lumière ? DD : Il y aura des prestataires qui vont prendre leurs responsabilités. On est en pleine discussion. Les studios par eux- mêmes ne peuvent pas prendre ces in - vestissements en charge. On va s’occu - Photos per de ladistribution électrique, çac’est Jean-Noël Ferragut, Eric Guichard, normal. On s’arrête au métier de loueur Vincent Jeannot de plateaux. Entrée des plateaux à l'arrière de la façade principale

AFC la lettre n°223 / 14 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] festivals

" Le cinéma redécouvert ", édition 2012 La 26 e édition du festival " Il Cinema Ritrovato " s'est tenue à Bologne (Italie) du 23 au 30 juin 2012 : huit jours de projections, débats, présentations et animations dans les quatre salles sans oublier l'écran du soir en plein air à la Piazza Maggiore.

 Comme tous les ans, la programma - tion très riche a permis de découvrir plu - sieurs rétrospectives avec des films res - taurés ou retrouvés. La section consacrée aux restaurations permet de voir des œuvres sous format numérique dans des versions parfois iné - dites, comme Il était une fois en Amérique (Sergio Leone, 1984), mais aussi de qua - lité exceptionnelle comme La Grande illu - sion (, 1937), Lola (Jacques Demy, 1961), LesMisérables (RaymondBer - nard, 1930) ou encore Le Voyage en Italie (Roberto Rossellini, 1951). Le festival poursuit sa recherche sur le cinéma en couleurs, avec no - tamment des œuvres delégende, très différentes, comme Samsonet Delilah (Cecil B.DeMille), Lawrenced'Arabie (David Lean), Bonjourtris - Festival de Locarno - Palmarès tesse (Otto Preminger),TheLifeandDeathofColonelBlimp(Michael Po - well). A cela se sont ajoutées les couleurs du cinéma muet, dans des versions restaurées remarquables, redonnant vie aux couleurs du Présidé par le réalisateur Apichatpong Weerasethakul, le jury du passé, tels les essais de William Friese-Greene, Norman Lascelles Da - Festival de Locarno, dont la 65 e édition s’est achevée le 11 août vidson et Benjamin Jumeaux ou encore ces films de l'année 1912 : La 2012, a décerné le Léopard d’or au film La Fille de nulle part , de Journée d'une musulmane, Les Floraisons, Recette pour faire éclore les Jean-ClaudeBrisseau,photographiéparDavidChambille. roses pour n'en citer que quelques-uns, extraits des collections des  Le prix spécial du jury a été attribué à So - Archives françaises du film du CNC. mebody Up There Likes Me , de Le cinéma français a été de nouveau à l'honneur avec une sélection Bob Byington, photographié de films de Jean Grémillon, metteur en scène, scénariste, mais aussi par Sean Price Williams, et le musicien, compositeur, auteur. Un artiste complet, singulier, qui reste Léopard du meilleur réalisa - l'un desréalisateursimportantsdel'histoire du cinéma françaisayant teur est revenu à Ying Liang exploré la place del'homme danslemonde.Maldone ,restaurépar les pour lefilmWohaiyouhuayao Archives françaises du film a été pour beaucoup une révélation, tout shuo (Quand tombe la nuit) . comme Gardiens de phare , mais également les films sonores des an - Le prix " Variety Piazza Grande " a été attribué nées trente : Gueuled'amour,Remorques,Lumièred'été,LeCielestàvous . à Camille redouble , de Noémie Lvovsky, En 2003, le festival a commencé une recherche globale des films dif - photographié par Jean-Marc Fabre AFC . fusés cent ans auparavant. Ce projet, quelque peu expérimental au Découvrez le palmarès complet sur le site du Festival de Locarno départ, donne une vision très dynamique à partir de films oubliés du http://www.pardolive.ch/fr/Pardo-Live/today- monde entier, et l'année 1912 n'y a pas dérogé. On a découvert ainsi at-thefestival/2012/ des œuvres de la Vitagraph, autour des thèmes du double et du mi - Palmares2012/Palmares.html roir, du cinéma colonial, et des premiers " home movies ". Lire un court entretien, en anglais, avec Jean- (SourceCNC–LesArchivesfrançaisesdufilm) Claude Brisseau http://www.pardolive.ch/fr/Pardo-Live/today- Deplusamplesinformationssurl'édition2012d'"IlCinemaRitrovato"à at-thefestival/2012/ l’adresse : I I Palmares2012/CI-Pardo-d-oro.html http://www.cinetecadibologna.it/cinemaritrovato2012

15 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | Imago | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] Imago Comité Technique Imago 2012 – Réunion de Bruxelles par Philippe Ros AFC

Samedi 10 mars 2012. pour leDCP (lacopie numériquefinale), un  Seconde étape : Faire un standard avec AFC PhilippeRos vouspriedel’excuserdevoustransmet - standard pour le DCDM (Digital Cinema des valeurs mesurées, le passer dans les treaussitardlecompterendumaisill’areçuavantl’été Distribution Master) que l’on peut consi - salles et leur donner un label Imago. et était en déplacement à l’étranger. dérer comme un interpositif, mais il Remarques : Le label pourrait avoir diffé - n’existe pas de standard pour le DSM (Di - rents niveaux : Parfait, Moyen et Bas. Ou  Le vendredi 9 mars, une visite était or - gital Source Master) que l’on peut consi - des étoiles, on pourrait retrouver ces ni - ganisée à Kuurne pour découvrir les nou - dérer comme la confo. veauxde qualité sur les invitationslors des veaux projecteurs numériques Barco. Je projections de presse. n’aimalheureusement paspuyparticiper. Voir schéma ci-dessous Suggestion afin de rester positif : Le comité technique s’est tenu au Studio l'Equipe Brussels de 10h30 à 19 heures.  1 étoile = projection cor - Etaient présents : recte,  Kommer Kleijn SBC (Président)  2 étoiles = bonne projec -  John Christian Rosenlund FNF tion,  Hakan Holmberg FSF 3 étoiles = excellente pro -  Rolf Coulanges BVK jection.  Philippe Ros AFC  Bastiaan Houtkooper NSC Pourlapremière étape, le CT JarekSzoda PSC (Bienvenu à cenouveau d’Imago va inviterquelques membre !) membres pour voir ces pro -  Marek Jicha ACK (Invité) jections. Ellavanden Hove SBC (Invitée représen - Pour laseconde,Kommer va tant le Comité Technique de la SBC). écrire un minimum de spéci - fications techniques pour 1. Kommerouvre la réunion en remerciant désigner les niveaux notre hôte, le " Studio l'Equipe " d’étoiles. 5. Label Imago pour la qualité des projec - Dans 4 mois nous pourrons rédiger les ré - 2. Approbation de l’ordre du jour avec en tions sultats et préparer les étapes suivantes. addition les problèmes rencontrés sur les Une initiative intéressante en Norvège : Une présentation est envisagée à IBC. niveaux de noir lors des projections nu - L’histoire : JohnChristiana fait en Norvège mériques lors du festival de Berlin. Sujet un DCP de démo pour comparer les pro - 6. Ecrans argentés, Silver Screen proposé par Rolf. jections. A savoir : Un des fabricants d’écrans ar - Durant une journée, une tournée des ci - gentés les plus importants pousse pour 3. Approbationdu compterendu de la der - némas sous la responsabilité de John An - qu’il y ait une différence de standardentre nière rencontre. dreas FNF , a eulieu, avec grandsuccès, avec les projections films et les projections nu - un groupe de directeurs photo, d’ingé - mériques. 4a. Nominationdumodérateur: Kommer nieurs du son et de propriétaires de salles Bien évidemment avec un standard quali - est choisi. Bastiaan prend les notes et de - pour comparer la qualité des projections. tativement plus bas pour les projections mande quelquesminutesà lafin dechaque Le début du " Theater Tour " a commencé numériques. sujet pour formuler ensemble les conclu - au laboratoire afin de donner une réfé - sions et les écrire. rence à tous les participants. Les écrans argentés à haut niveau de gain L’idée est que cette démo soit distribuée endessusde1.4sontinacceptablesdansla 4b. Discussion sur les niveaux de noir à tous les membres des comités tech - plupartdescinémas(àpartpeut-êtredans (ajouté à l’ordre du jour). Conclusion évi - niques d’Imago afin qu’ils étendent cette les salles extrêmement larges). Ce qui est dente : les DCP ont besoin d’être vérifiés méthodeà touslespays.John Andreasva moinsconnuc’estquelesécransargentés comme n’importe quelle copie. Marek a transmettre à Imago un rapport sur cette donnent moins de séparation stéréosco - rencontré des problèmes similaires et excellente initiative. piquequandl’angledevues’accroit.Enclair conduit actuellement des recherches. La moins on est au centre de la salle plus on vérification doit s’opérer en croisant les PourrevenirauLabel, il y ail aété suggéré souffrira d’une vision de la 3D médiocre. masters DPX et les DCP. Des différences d’utiliser une méthode en deux étapes (Que les membres autorisés de UP3D cor - sontnotées entrelaprojectionde mêmes pour obtenir une meilleure image et un rigent cette affirmation si nécessaire !) copies dans différentes salles en Europe, meilleur son dans les cinémas : La qualité des écrans va d’un facteur de rien de nouveau hélas compte tenu de la  Première étape : Rendre la démo gain de 1.0 (très bon) à 1.4 (bon, générale - prolifération des écrans " silver ". d’Oslo/Imagodisponible pourles cinémas. ment écran perlé). Rolf et Marek se proposent de faire un Commencerunediscussionavecl’ensem - Les écrans perlés avec des facteurs de 1.8 point sur ce problème de niveau de noir. ble des propriétaires de salles d’une façon à 2.2 sont promus par les fabricants Nous souffrons toujours d’un problème amicale pour les amener à accepter l’idée d’écrans mais ne peuvent donner l’uni - de standardisation, il existe un standard de ces projections de contrôle. formité requise.

AFC la lettre n°223 / 16 [ activités AFC | in memoriam | Imago | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ]

Les écrans argentés sont généralement à 8. L’autorisation d’archives numériques 11. Lesinformationssur le matériel caméra 2.3 ou2.4, ils donnent une perte de lumière par Marek Jicha (directeur photo et pro - et les accessoires. inacceptable selon la place du spectateur fesseur à la FAMU Academy, école de ci - Philippe Ros exprime sa préoccupation par rapport à l’axe médian. néma à Prague). quantaux informationsincomplètes et par - Suggestion deKommerd‘écrireunpapier Marek explique sonarticle àproposdes ar - fois fausses de certains fabricants de ca - pour expliquer d’une manière simple les chives numériques et la relation avec les méras et d’accessoires. problèmes, de l’apporter au bureau droits d’auteur. Lesstratégiespour faire faceàce problème d’Imago et de le délivrer à tous les fabri - La question concerne le respect de l’œu - sont discutées. Les membres vont sou - cants etassociations dedirecteurs photo. vre originelle dans le cas de restauration mettre des articles et des liens au comité En France, comme nous le savons ; le CNC numérique d’un filmtourné en 35 mm.Qui ets’ilyaun consensussurcesinformations a annoncé le 7 mars 2012 l’interdiction de doit êtreprésent lorsdu processus,qui doit nous les mettrons sur le site d’Imago afin tous les écransargentés dansles 5 années être en charge de cette lourde responsa - d’informer tous les membres. à partir de cette date. bilité ? Le comité prévoit demettre lapression sur Deux suggestions : Le CT est d’accord avecle nomde DRA(Di - les fabricants afin que leurs informations Couplerle label de projectionImagoàla gitally Restored Authorization) et avec la soient correctes. qualité des écrans ? définition de " original of film ". Nousprévoyons d’initier des dialogues di - Créerune basededonnéessur lessalles Le CT n’est pas d’accord avec la présence rectsavecles fabricants.Lapremière étape de cinémas sur le site d’Imago et ajouter de " restaurateurs " numériques de film devrait être de contacter Arri à Munich. un systèmede correction etde classement. lors du processus sans le directeur photo Rolf travaille sur ce point. Chaqueassociationétantenchargede réu - etsouhaitetransférerla questiondesroyal - 12. Sélection du nouveau responsable du nir les données dans son propre pays. tiesau comitédesdroitsd’auteur d’Imago. CT pour l’année prochaine Lire à ce sujet la restauration numérique Pas de volontaires.Ilestconvenu que nous 7. Vitesse de Projection de Au feu les pompiers (The Firemen’s Ball demanderonsde l‘aide pour l’organisation Kommer nous fait part des changements 1967) de Miloš Forman, directeur photo : des réunions auprès de l’association du et mises à jour depuis cette année. Miroslav Ondříček. pays qui accueille cette rencontre. SBC a Le standard AFR (Additional Frame Rate) www.nfa.cz/res/data/015/001953.pdf été en charge avec succès de l’organisa - qui ajoute les vitesses 25, 30, 50, 60 à la vi - tion de cette réunion à Bruxelles. tesse de 24 est maintenant un standard 9. SuperDPX, IIF et ACES – Les nouveaux Un grand merci à Ella. ISO (official international standard). Lire types de fichiers ou containers pour la Il serait aussiappréciéque l’associationlo - l’article de Kommer sur le site d’Imago : postproduction cale puisse prendre en charge la prise des www.imago.org/index.php?new=76 www.imago.org/index.php?new=575 notes durant la réunion. Grand merci à Franck Montagné qui rap - Kommer accepte de continuer à présider La vitesse de projection des archives (16, pelle quele termeformatesttropconfus. le comité technique. 18, 20, 22) est maintenant un standard Si l’on parle des DPX utilisés en postpro - SMPTE. duction, les DPX peuvent contenir du 2K, 13. Logiciel de traitement des données. New work a commencé à projeter récem - du 4K, être en 10 bits, 12 bits, RVB etc. John Christian Rosenlund parle de son lo - ment desfilmsenHFR (High FrameRates) Le CT reconnaît que le travail effectué sur gicieldetraitementdesdonnées(qu’ilavait standard(48, 50, 60 " parœil " pourla sté - le Super DPX n’a plus de raison d‘être de - présenté au Micro Salon cetteannée). Une réo, 96, 100, 120 i/s pour la 2D). puis qu’il a été intégré dans le travail sur rapide démonstration sur les différentes l’IFF (Image Interchange Framework). Le applications sur iPhone et iPad. Nous Suggestion demettrela possibilitédepro - CT reçoit avec plaisir lesremerciementsde sommes tous impressionnés et nous nous jeter à 25 i/s comme étant obligatoire si les David Stump, ASC qui nous signale que renseignons sur les détails. salles veulent obtenir une étoile dans le notre travail a été utilisé par l’AMPAS. système de classification des projections Bastiaan supprime le site Nom de la compagnie : Drylab R&D d’Imago. superdpx.com/org/info/eu Leproduit s’appelleKeyframequi contient le Dailies Creator et le Dailies Viewer Pour information :beaucoup d’européens 10. Gestion des données et Comité tech - Et le CamReport. se trouvent obligés, parfois, sur des pro - nique http://www.drylab.no/dailies/ jets de film à petit budget, de tourner à Ella présente les résultats de son ques - 25 i/s. Pour avoir un DCP à 24 il faut s’offrir tionnaire surlagestiondes données et par - 14 - 15. Rien une harmonisation à 24 i/s pour le son et tage son plaisir d’avoir un comitétechnique on est obligé de modifier (légèrement) la au sein de la SBC. 16. Le prochain meeting est prévu lors du vitesse de déplacement des acteurs. Sinon Cinec, le lundi 24 septembre on estobligédefaire un DCP à 25i/s.Ilfaut Suggestion de toujours inviter un repré - savoir qu’actuellement, en Europe, 80 % sentant du comité technique dans le pays Le comité remercie le Studio l'Equipe pour des projectionsnumériquessontcapables où a lieu la réunion du CT d’Imago. son hospitalité et le repas, la SBC pour son de reconnaître automatiquementlavitesse Je rappelleque l’AFC ne s’esttoujours pas aide et le dîner, Ella et Kommer pour l’or - I du DCP. Les autres… doté d’un comité technique. ganisation de cette rencontre.

17 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] çà et là Salon IBC, édition 2012

 L'édition 2012 de l'IBC se tiendra au RAI Complex à Amsterdam (Pays-Bas) du 6 au 11 septembre 2012. IBC, c'est quelque 1 300 exposants répartis dans quatorze halls et pas moins de 50 000 visiteurs attendus venant s'informer des dernières innovations technologiques. Parmi ces exposants, les représentants de treize sociétés membres associés de l’AFC seront présents sur un stand. Exposants dont les sociétés sont membres associés de l'AFC Notez que Philippe Ros AFC participera, le dimanche 9 septembre,  Arri : stands 11.F21, 11.G36 à une conférence sur l'Hyper Réalité, panel produit en participa -  Binocle : stand 11.F61c tion avec IGC (The International Cinematographers Guild).  Cartoni : stand 11.C30 Les nouvelles caméras numériques 4K et 5K avec des capteurs ultra  Dolby : stand 2.A31 sensibles créent unvéritable événement dansles films pourle grand  Fujifilm (Europe) : stand 11.C20 écran et pour la télévision ainsi que pour la production publicitaire.  K5600 Lighting : stand 11.C37 Elles transforment la façon de tourner, les styles d’éclairage et la  Kobold : stand 11.A41 prévisualisation des rushes sur le plateau et lors du contrôle des  Panasonic (Europe) : stands 9.C45, 9.D35, 9.D40, 9.D508 rushes.  Roscolab Ltd : stand 11.G21 Ellesmodifient les pratiqueshabituellesde gestion destechniciens,  Sony : stand 12.A10 de l’équipement des tournages, du planning de production, du  Thales Angenieux : stands 11.F31, G109 stockagedes données. Ces caméras mettent en compétition cequi  Transvideo : stand 11.F30 était habituellement fait avec succès sur le plateau contre ce qui  Vitec Videocom : stand 11.E55 peut être fait maintenant en postproduction. Organismes et presse professionnelle Un groupedecinéastespionniersen la matière, conduit par Steven  BKSTS (British Kinematograph Sound & Television Society) – Poster ASC , va braquer les projecteurs sur les dernières révolutions l'équivalent britannique de la CST : stand 6.B07 numériques, incluant les prises de vues et projections à grande vi -  SMPTE : stand 8.F51f tesse (HFR, high frame rate). I  Film and Digital Times : stand 11.F30 http://www.ibc.org/

Le 9e Cinec (" International Trade Fair for Cine Equipment and Technology ") se tiendra au M,O,C à Munich (Allemagne) du 22 au 24 septembre 2012

 Au nombre des exposants – caméra, Thales Angénieux : stand 3-E08 Horaires d’ouverture accessoires, lumière, machinerie, son, Transvideo : stand 3-A25  Samedi 22 septembre : de 10 heures à postproduction, 3D relief, archivage, Vantage : stand 3-A46 18 heures gestion des données –, on pourra Vitec Videocom : stand 3-C20  Dimanche 23 septembre : de 10 heures retrouver sur leur stand les membres ASC : stand 2-A52 et 3-A63 à 18 heures associés de l’AFC, associations de BVK : stand 2-A40  Lundi 24 septembre : de 10 heures à 17 directeurs de la photo, magazines et British Cinematographer : stand 3-C31 heures Festival d’image de film suivants : Film and Digital Times : stand 3-A16 Arri Camera – Lighting : stand 3-C1 Plus Camerimage M,O,C, Events Center Cartoni SpA : stand 3-E02 Hall 2 / 3 Fujifilm Europe : stand 2-E10 A noter que Philippe Ros AFC Lilienthalallee 40 K 5600 Lighting : stand 3-A23 participera à une conférence sur la 80939 Munich – Allemagne Key Lite : stand 3-A51 trilogie de films courts Botrilogy Maluna Lighting : stand 3-A08 tournées en F65 avec des objectifs De plus amples informations à l’adresse : I Roscolab LTD : stand 3-D22 Leica. http://www.cinec.de/en/index.php

... Patrick Duroux AFC nous recommande ce lien http://www.beautifullife.info/art-works/amazing-cinemagraphs-byjamie-beck-and-kevin-burg/

AFC la lettre n°223 / 18 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ]

Communiqué de la Ficam - Jeudi 19 juillet 2012

 La FICAM (Fédération des industries du cinéma, de nage à l’étranger est le plus élevé de ces cinq dernières années. l’audiovisuel et du multimédia) observe, concernant les longs er er Les montants investis pour les films mis en production au 1 se - métrages pour le 1 trimestre 2012, une activité croissante mestre2012 connaissent uneaugmentationde11 %entre2011 et mais fortement délocalisée – à 69 % pour les films à plus de 10 2012. Mais nous constatons une diminution de 26 % du nombre millions d’euros. de films situés entre 4 et 7 millions d’euros de budget. Dans le L’observatoire " Métiers et Marchés " de la Ficam recense au - même temps, les films inférieurs à 4 millions augmentent de 29 près des industries techniques les productions de films de long % entre2011 et 2012.Cetteévolution inquiète lesindustriestech - métrage (FIF) dont le premier jour de tournage est constaté et niques,d’autantplusque lesfilmsàgros budgetssont beaucoup déclaré par ses adhérents entre le 1 er janvier et le 30 juin de l’an - plus sujets à la délocalisation. née civile. Des différences peuvent apparaîtreavec les données officiellesdu CNC qui prennent encomptelesfilmsayant obtenu Le taux de délocalisation des FIF à 35 % au 1 er semestre 2012 leuragrément de productionoudes investissements danschaque 69 % pour les films à plus de 10 millions d’euros. année civile. Le taux de délocalisation est à 35 % au 1 er semestre 2012 contre 23 % au 1 er semestre 2011. Ce taux au 1 er semestre est le plus im - Hausse du nombre de films de fiction (+12 %) et du nombre de portant de ces cinq dernières années. semaines de tournage (+9 %), hors documentaire et animation En nombre de semaines, la délocalisation des films à plus de 10 Les investissements estimés augmentent de 11 % M€ s’élève à69%au1 er semestre 2012 contre 45 %au1 er semestre 101 films de long métrage d’initiative française ont été tournés 2011. Ellereprésenteun manque à gagner considérable pour les au 1er semestre 2012contre 81 au 1er semestre2011, dont 77 films industries techniques. de fiction, 20 documentaires et 4 films d’animation. Cette pro - Parmi les films délocalisés économiquementcesemestre(tour - duction en hausse est fortement liée au doublement de la pro - nage etpostproduction), notons Landes de François-Xavier Vives duction defilms documentaires, avec pour conséquencedesre - enBelgique, Uneplacesurlaterre de Fabienne Godet enBelgique, tombées moindres pour les industries techniques en termes EgypteetEspagne, Arrêtez-moi de Jean-PaulLilienfeld au Luxem - économiques. bourg, LaReligieusede Guillaume Niclouxen Allemagne, L’Ecume Les77longsmétragesdefictionontgénéré612semainesdetour - des jours de Michel Gondry en Belgique. nage au 1er semestre 2012 contre 560 au 1er semestre 2011, soit une hausse de 9 %. Le nombre de semaines de tournage à l’étran - Les caméras numériques utilisées sur 83 % des projets ger (+ 64 %) suit une évolution opposée à la localisation des tour - 83 % des films du 1 er semestre 2012 sont tournés avec des camé - I nagesenFrance(-7%).Notonsquelenombredesemainesdetour - ras numériques.

 Films français délocalisés, tournages internationaux en nombre à Paris intra-muros Après que Thierry de Segonzac, président de la Ficam, eut fait état, dans Le film français du 27 juillet 2012, des préoccupations des in - dustries techniques au regard du nombre croissant des tournages de films français délocalisés au-delà des frontières, Michel Gomez, délégué de la Mission cinéma à la ville de Paris, a fait le point, sur le site Internet de l’hebdomadaire le 3 août dernier, sur les tournages à Paris cet été. Vous pouvez lire les propos de Michel Gomez sur le site de l'AFC à l'adresse suivante : http://www.afcinema.com/Films-francais-delocalises-tournages-internationaux-en-nombre-a-Paris-intra-muros.html technique Tests de "workflow" en RAW avec l'Alexa Studio, l'Epic et la F65

 Geoff Boyle, le créateur du site CML (Cinematography Mailing List), propose sur son site Internetdesessaiscomparatifsde"workflow"enRAW,réalisésavecdesétudiants,enaoût 2012 à Hanovre, lors de l’atelier " Hands on HD Workshop & Netzwerk ". Ces tests comparatifs ont eu lieu entre les caméras Sony F65 en RAW sur enregistreur at - taché, Arri Alexa Studio avec enregistrement RAW sur Codex et Red Epic en mode d’en - registrement RAW 5:1 (HDR +2) sur SSD interne.  Découvrez les détails de ces essais directement sur la page ad hoc du site : http://www.cinematography.net/HAnn2012.html I  Sinon, consultez le site CML : http://www.cinematography.net

19 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ]

Guillaume Schiffman AFC prix BSC du meilleur directeur de la photo 2011

 A l’occasion de son " Summer Luncheon ", qui a eu lieu aux Studios de Pinewood dimanche 22 juillet 2012, la BSC (British Society of Cinematographers) a attribué le " BSC Award 2011 " du meilleur directeur de la photographie à Guillaume Schiffman AFC pour le film The Artist réalisé par Michel Hazanavicius.

Les autres directeurs de la photographie en lice étaient :  Darius Khondji AFC, ASC pour Midnight In Paris , de Woody Allen  AMC, ASC pour Tree of Life , de Terrence Malic  Robert Richardson ASC pour Hugo Cabret , de . Lorsdecetteréunionannuelle,laBSCarenduhonneuràChrisMenges BSC en luidécernant le " BSC Lifetime Achievement Award ". Ce fut également l’occasion pour Sue Gibson BSC , qui a précédé John de Borman à la présidence de laBSC, etBillyWilliams BSC ,de présenter le directeur de laphotographie Ben Seresin BSC , le tout dernier membre admis à la BSC. Trois jours auparavant, une soirée était organisée au BFI Southbank en l’honneur de Wolfgang Suschitzky BSC , et en sa présence, pour fêter son 100 e anniversaire. I http://www.afcinema.com/-BSC-Awards-.html De gauche à droite : , Chris Menges, George Spiro Dibie, Sue Gibson, Wolfgang Suschitzky, Ben Seresin et Billy Williams - Photo Richard Blanchard

Cinémathèque française

Présentation de la saison 2012-2013 Cycle : Les Conférences du conservatoire - Vendredi 5 octobre 2012 - 14h30 - Salle

 La saison 2012- Numérique : nouvelle ère pour la création cinématographique ? 2013 de La Cinémathèque Conférence de Philippe Ros AFC française s’annonce Présentation de caméras, projections de films et de riche d’événements. making-off. Cycles et hommages  Les réalisateurs, dans leur désir de création artistique, permettront de ont toujours poussé les directeurs de la photographie et redécouvrir les les fabricants de caméra à inventer de nouveaux outils, à œuvres de cinéastes imaginer des textures différentes. Aujourd'hui, le importants et numérique est une mythiques : nouvelle étape Jean-Louis Trintignant, Otto fondamentale dans Preminger, Manoel de Oliveira, cette quête. Au- Marcel Carné, Maurice Pialat, delà des Robert Guédiguian, Bernardo formidables Bertolucci, Ethan et Joel Coen, avancées qu'il … permet dans le Deux expositions phares vont traitement de ponctuer cette saison : Les Enfants l'image, comment du Paradis , chef d’œuvre de Marcel Tournage d’ Océans , Photo Pascal Kobeh les équipes se Carné, d’après un scénario de réapproprient- elles cette technologie dans un but Jacques Prévert et Jacques Demy, AFC l’auteur des Parapluies de artistique ? Philippe Ros fera partager, à travers la Cherbourg, des Demoiselles de présentation de caméras et d'outils modifiés et à l'aide de Rochefort et de Peau d’Âne . nombreux extraits de film, son expérience de directeur de Conférences, rencontres, ateliers la photographie notamment sur le tournage du film pour enfants, adolescents ou Océans (de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud). Les secrets adultes, en présence de cinéastes, de fabrication de certaines séquences particulièrement acteurs, historiens et complexes du film seront dévoilés, avec la participation SBC professionnels du cinéma venus des directeurs de la photographie Luc Drion et du monde entier, ponctueront Christophe Pottier. cette nouvelle saison . http://www.cinematheque.fr/fr/prese Philippe Ros est membre de l'AFC et du comité technique I I ntation-saison-2012.html d'Imago.

AFC la lettre n°223 / 20 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] Superstar de Xavier Giannoli , photographié par Christophe Beaucarne AFC, SBC Avec Kad Merad, Cécile de France, Louis-Do de Lencquesaing En salles depuis le 29 août 2012

 Première expérience complètement numérique pour moi, après avoir comparé film (Kodak 5219) et Arri Alexa, Xavier Giannoli et moi-même avons opté pour le numérique car Superstar comportait beaucoup de nuits urbaines, studios télé, etc. Et le rendu de l'Alexa, dans ces décors (essais à l'appui), corres - pondait à notre attente. De plus l'Alexa pouvait être filmée (dans le champ) lors des émissions TV. Par la suite, lors de l'étalonnage, j'ai été assez déçu du rendu des peaux, car, lorsque l'on n’est pas en RAW, les couleurs de peau ne sont pas très I naturelles. RappelonsqueSuperstarfaitpartiedelasélectionofficielle(encompétition)dela69 e Mostra de Venise.

Matériel caméra : TSF Caméra (Arri Alexa, série d’objectifs Zeiss Master Prime) 1er assistant caméra : Luc Pallet Chef électricien : Jean-Pierre Lacroix Xavier Giannoli et Kad Merad - Photo © Wild Bunch Distribution Chef machiniste : Stéphan Thiry

Cherchez Hortense de Pascal Bonitzer , photographié par Romain Winding AFC Avec Kristin Scott Thomas, Isabelle Carré, Claude Rich Sortie le 5 septembre 2012

 Parti pris de tourner avec des lampes déco. Ne pas pousser trop loin les partis pris. Trop de lampes dans le champ peut sembler bizarre ou exagéré. Le mélange du sodium et du mercure dans les séquences rue de nuit peut donner des images étonnantes particulièrement en plan large. Iva (Kristin Scott-Thomas) vit avec Damien (Jean-Pierre Bacri). Elle luidemande d’intervenirauprès de sonpère quitravaille auconseil d’état (Claude Rich), pour éviter l’expulsion d’une jeune femme serbe sans papier (IsabelleCarré).Cela n’arrange absolumentpas Bacri qui détestel’idéemême de communiquer avec son père. Tournage léger, petite équipe et peu de matériel, mais grande aisance de tra - vail grâce à la sensibilité de l’Alexa et la confiance dans les possibilités d’éta - lonnage. Un découpage classique, mais qui s’est révélé fluide et agréable à regarder, le film une fois assemblé. L’écriture de Bonitzer et le plaisir des comédiens à jouer son texte ont rendu I Jean-Pierre Bacri et Kristin Scott-Thomas - Photo © DR le travail de mise en image facile.

1er assistant caméra : Malik Brahimi Chef électro : Thierry Debove Chef machino : Léo Stritt Etalonneur : Charles Freville (Digimage) Chef décorateur : Manu de Chauvigny Montage : Elise Fiévet Caméra Alexa en format 2,35:1 Bande-annonce:http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19354326&cfilm=201454.html

21 / n°223 la lettre AFC LES ENTRETIENS DE L’AFC Camille redouble de Noémie Lvovsky , photographié par Jean-Marc Fabre AFC Avec Noémie Lvovsky, Samir Guesmi, Judith Chemla Sortie le 12 septembre 2012 Jean-Marc Fabre a signé l’image d’une trentaine de longs métrages et travaillé, entre autres, avec Jean-Pierre Denis ( Les Blessures assassines ), James Ivory ( A Soldier's Daughter never Cries ), Amos Kollek ( Fast Food, Fast Women ), Jacques Audiard ( Un héros très discret ), Danièle Thompson ( Fauteuils d’orchestre, Le Code a changé ), Anne Fontaine ( Comment j'ai tué mon père, Nathalie…, Mon pire cauchemar ), ( L'Adversaire, Un balcon sur la mer ). Avec Camille redouble , il collabore pour la quatrième fois avec Noémie Lvovsky qu’il a rencontrée à La fémis en 1989. (B.B)

Tournage de Camille redouble de Noémie Lvovsky - Plan en extérieur avec dolly, Jean-Marc Fabre AFC à la caméra - Photo © DR

Camille redouble

Synopsis Camille redouble est l’histoire d’une femme de 40 ans qui s’évanouit lors d’une soirée du jour de l’an. Elle se retrouve dans l’époque de son adolescence, 20 ans plus tôt. Elle re-rencontre son amoureux qui est celui qui vient de la plaquer dans le présent et elle retrouve ses parents qui sont morts. C’est Noémie Lvovsky qui interprète le rôle dans les deux époques. Dans ce bond dans le passé, elle apparaît comme elle est actuellement mais les gens la voient comme si elle avait 18 ans. C’est donc un film qui se passe en grande partie dans les années 1980.

1er assistant opérateur : Laurent Hincelin Chef électricien : Christian Weyers Chef machiniste : Guy Auguste Boléat Matériel caméra et la lumière : TSF Caméra - Lumière Arri Alexa, série Cooke et zoom Angénieux, 24-290 mm et 17-80 mm. Laboratoire Digimage Cinéma Etalonneur : Serge Antony.

AFC la lettre n°223 / 22 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ]

 Jean-Marc, as-tu traité différemment les deux C’est ton premier film en numérique ? époques ? JMF : Non, mais c’est le premier film pour le cinéma que Jean-Marc Fabre : Je suis encore en étalonnage alors je je fais en numérique. J’ai utilisé ma cellule pour faire le n’ai pas encore complètement arrêté les partis pris diaph. d’image. C’est unpeu compliqué carc’est unfilmtrès co - Tu n’as pas abandonné tes outils ! loré et ces couleursexistent dansles deux époques. Il n’y JMF : Non, déjà que je n’en ai pas beaucoup ! Je n’en ai a donc pas réellement de différence entre les deux à ce pas changé, c’est toujours la même cellule depuis des niveau-là.On a plus travaillé sur la transition, le moment années ainsi que mon vieux spotmètre Pentax.L’éta - où elle se réveille dans le passé, pour créer une sorte de lonneur pense que c’est une bonne chose de travailler choc. De toute façon, je pense que lorsqu’on donne une à la cellule car les écrans sont un piège.L’image en log particularitéàune image,lespectateur s’habitue àcette C est très plate, quand on la regarde, on ne peut rien en particularité et l’image n’est spéciale que pendant les penser, mais je l’utilise dans le viseur pour estimer une cinq premières minutes. pose à l’œil. C’est utile surtout pour des plans avec des Lespartis pris delumièresont appliqués plutôt sur les an - zones très sombres ou très claires, parfois je décale ma nées 1980 car tout ce qui se passe dans le présent, pen - pose pour enregistrer plus de latitude. Mais si on n’uti - dant cette fête du jour del’an, a déjà un côté coloré, fan - lise pas la cellule, on peut vite glisser. tasque que je n’ai pas voulu accentuer. Et puis on reste Je règle ma cellule à 800 ISO en lumière du jour et plu - toutle tempsavec ce personnage,on faitle voyage avec tôt 640 en lumière artificielle.Ce que j’aime avec l’Alexa, elle et il n’est pas vraiment utile de souligner les choses c’est que j’arrive à bien voir mon image dans la visée. par des effets.J’ai déjà expérimenté ces allers-retours Au début, ce qui me repoussait dans la HD, c’était cette dans différentes époques pour le film de Nicole Garcia, visée numérique.Ce n’est pas un film où l’argent devait Unbalconsurlamer . Pourcefilm, ça passebeaucoup par être dépensé pour la technique. Le temps était plus le montage et si celui-ci est subtil, on n’a pas besoin de précieux pour le tournage que le nombre de projec - forcer le trait à l’image. J’ai souvent remarqué qu’après teurs. Nous avons eu 11 semaines de tournage.Pour coup,on pouvaitregretter,trouver çatroplourd de pren - chaque prise, Noémie tournait la scène en entier, qu’on dre des partis pris trop marqués ou trop systématiques. soit en gros plan ou en plan large. Ça prenait beaucoup Comment s’est passée la préparation ? de temps, 15 prises de cinq minutes, c’est beaucoup de JMF : Noémie aime bien préparer assez en amont, sur - temps de tournage. toutpourles costumes,les décors. Nousavonsparlésur - Au point c’était vraiment dur aussi. Car elle est à fond tout de la façon de tourner car le gros changement par tout le temps. Parfois, elle montait trois étages avant rapport aux autres films, c’est qu’elle joue dans le film. de rentrer dans l’appartement pour être essoufflée, et Cette double casquette était dure pour elle ! Déjà c’est elle le faisait pour chaque prise. Ce qui fait beaucoup difficile de réaliser,quand en plusilfauttrouver l’énergie de temps d’attente. Et là, le numérique est nécessaire. de passer devant la caméra…Pour moi, ça ne changeait C’est aussi un choix par rapport à la saison. On a tourné pas grand-chose, sauf qu’elle était assez préoccupée et en automne, et le numérique permet de tourner plus trèsfatiguée. Pour lalumière, cen’étaitpastoujoursévi - longtemps en fin de journée. Je trouve que la HD lisse dent car elle pouvait avoir le visage assez marqué. Elle a un peu la peau et pour ce film, ça apportait quelque besoin d’une certaine liberté car elle tourne dès les pre - chose dans le sens du rajeunissement. C’est la diffé - mières prises et change des choses au fur et à mesure. rence la plus flagrante quand on compare la HD avec la Qu’as-tufaitpourgommersafatigueoumêmepourqu’elle pellicule. ait l’air plus jeune ? Le montage du film est assez particulier, il y a beaucoup JMF : Je me suis rendu compte que la jeunesse du per - de " jump cuts ". Noémie pioche dans toutes les prises, sonnage passe par des attitudes plus que par le maquil - sans se préoccuper vraiment des raccords ; ça donne un lage ou même la lumière.La lumière… C’est beaucoup côté trèsvivant au film, assez rythmé.Ily a même un côté I une questionde positionde visageet c’est trèsdurde di - haché que j’aime bien. C’est un film qui a la pêche ! riger Noémiecar elle ne va passpontanément se retour - ner, regarder vers la lumière. Je n’ai pas pu intervenir là- Propos recueillis par Brigitte Barbier pour l’AFC dessus mais je le savais plus ou moins avant de commencerà tourner. Detoute façon, le parti pris deCa - milleredouble est que c’est la même comédiennequifait les deux âges. Et on l’accepte ! Ce sont les autres aussi qui nous aident à la considérer dans son plus jeune âge, puisque eux la voient comme ça.Et le sujet est quand même l’adulte quiest danslapeaude l’ado.Parmoments, avec ses copines, ou quand elle se met à courir, elle est vraiment dans cette jeunesse-là.Et à d’autres moments, par exemple quand la mère fait des remarques, elle fait plus adulte, c’est assez troublant.Je voulais garder quelque chose d’un peu pêchu, avec une lumière peut- être moins diffuse que ce que je peux faire habituelle - ment.Il y a beaucoup de couleurs dans les décors, dans les costumes et il fallait aussi faire une lumière qui ac - compagne ces couleurs.

23 / n°223 la lettre AFC LES ENTRETIENS DE L’AFC Des hommes sans loi (Lawless) de John Hillcoat , photographié par Benoît Delhomme AFC Avec Shia LaBeouf, Tom Hardy, Jason Clarke Sortie le 12 septembre 2012 Continuant sa carrière aux USA, après le Wilde Salome réalisé par qui était projeté au dernier festival de Venise, Benoit Delhomme AFC , signe aujourd’hui l’image de Lawless . Avec The Proposition en 2005, c’est sa deuxième collaboration avec le réalisateur australien John Hillcoat et Nick Cave, son compatriote chanteur et écrivain au scénario. Ce film bénéficie d’un des castings des plus prestigieux du 65 e Festival de Cannes (Guy Pearce, Shia LaBeouf, Tom Hardy, Jessica Chastain, Mia Wasikowska et Gary Oldman). (F. R.)

Tom Hardy - Photo © The Weinstein Company

 Il y a pas mal de points communs dans l’histoire avec The Dès le début de la préparation, John Hillcoat est arrivé avec Proposition… Y a-t-il aussi des passerelles à l’image ? de magnifiques dossiers de références photo, notamment Benoit Delhomme : Les deux films sont écrits par Nick Cave, de Walker Evans et de Dorothea Lange, avec ces fermiers au et comme dans The Proposition , on retrouve une histoire de regard perdu sur leporche de leur maison...,cesstations-ser - famille, avectrois frères hors la loi aucentre de l’histoire. Mais vice de campagne avec une unique pompe à essence, ces fa - cette fois-ci, l’environnement est très différent : l’histoire se çades d’églises tout en à-plat..., et toute l’équipe artistique passe enVirginie(bienque le tournage se soitdéroulé enGéor - s’est engouffrée dans cette direction ! giepourdes raisonsfinancières). C’estunfilm" rural ", sur un Aussi John voulait trouver une manière de travailler la cou - gangde bootleggerspendantla Grande Dépression.Onn’est leur... Ily avait beaucoup dephotos deWilliam Eggleston dans pas à Chicago... mais enpleinecampagne! Biensûr la violence ses dossiers et quelques peintures d’Edward Hopper. Il vou - du pays est moins primitive qu’en Australie... et il n’y a pas lait à la fois que les couleurs soient comme " éteintes " mais cette violence de la lumière qui nous avait bien servie dans aussi que, partouches, certaines couleurs " ressortent " assez The Proposition ... Là il a fallu trouver autre chose. saturées...

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C’est votre premier film tourné en numérique. Parlez-moi de Mais avez-vous quand même utilisé des projecteurs ? cette décision. BD : En extérieur jour, quasiment pas... Presque une inter - BD : Quelques mois avant le tournage, je n’avais quasiment diction complète de John qui est très influencé par Terrence jamais tourné en numérique... Je refusais même des pubs si Malick... Et pour les nuits, je me suis vite rendu compte que l’onm’annonçait qu’il fallait tourner en numérique..., parpeur tous les projecteurs utilisés habituellement étaient franche - de l’inconnu ! Et puis il y a eu cette pub Calvin Klein tournée à menttropforts...C’estpourcetteraisonqu’ons’estmisàutili - San Diego où je me suis lancé à tourner avec l’Alexa, ma pre - ser une technique un peu tordue, surnommé " black bounce " mière grosse pub américaine... Il y avait notamment deux par mon " keygrip ", et le " black bounce " s’est rapidement plans tournés en " magic hour " où j’avais été bluffé des ca - imposé sur toutes les séquences en très basse lumière ! pacités de lacaméra.Etle rendudes peauxm’avait vraiment Qu’est-ce que c’est, le " black bounce " ? étonné..., mêmeenéclairant très peu. Mais surtout j’avais dé - BD: C’estlefaitd’utiliserdesréflecteurs...noirs.Commej’aime couvert une liberté technique, j’avais trouvé des matières beaucouputiliserdelalumièreréfléchie,j’aivitedécouvertque que je ne savais pas " faire " en film. lesréflecteursblancsrenvoyaienttropdelumièrepourl’Alexa... Bon,maintenantcelameparaîtunpeufoud’avoirconvaincu On sentait trop les sources.... Je me suis mis à remplacer les John de tourner en numérique sur cette seule expérience... toiles blanches par les textiles noirs qu’on utilise habituelle - L’univers Fashion sophistiqué de cette pub était tellement à mentcomme"negativefill".C’esttrèsdifférentdedirigerdes l’opposédecettehistoiredebootleggersaufinfonddelacam - grossessourcesenréflexionsurcematériaunoirplutôtqu’une pagne américaine ! Mais John s’était aussi déà intéressé de petite source sur un matériau blanc, même avec une quantité très près à l’Alexa. Il avait parlé avec et avec de lumière résultante équivalente... Ça donne un rendu très Harris Savides qui en étaient très enthousiastes... Roger lui modelé.Onnesentpluslessourcesdelumièrecommedespro - ayant même dit qu’il ne retournerait plus jamais en pellicule ! jecteurs.Làencore,c’estquelquechosequiestpossiblegrâce On a eu une longue discussion sur le sujet à Los Angeles ! J’ai à la réponse du capteur numérique, et je n’aurais jamais osé senti tout de suite que John était très intéressé par les possi - tentercelaenpellicule...Etjem’enveuxdenepasyavoirpensé bilités de tournage en basse lumière qu’offrait l’Alexa. La lu - avant ! Il y a par exemple cette scène en extérieur nuit où les mièreassezviolentedeTheProposition –quiavaitététourné bootleggers se réunissent clandestinement autours de bra - enSuper35–n’étaitplusdutoutcequ’ilrecherchaitcettefois- seros…Surcedécor,j’aiplacédes10kWtungstèneenréflexion ci : il souhaitait moins d’effets, une certaine monotonie, des sur des toiles noires de 4 x 4 m dans un arc de cercle d’environ ambiances feutrées presque étouffées... Il voulait aussi aller dix mètres de diamètre autour des acteurs. L’ambiance lumi - trèsloindanslapénombre.J’aieulesentimentquejemesen - neuse sur le plateau était assez spéciale ! tirais plus en sécurité avec l’Alexa pour ce genre de travail... Au début, il y a eu pas mal de réflexions plus ou moins humo - En définitive je pense qu’onavait aussi un peul’envietous les ristiquesdelapartdel’équipe...Lesacteurssemblaientunpeu deux de se renouveler et de partir à l’aventure... surpris que l’on puisse vraiment tourner dans une telle pé - Avez-vous quand même fait des essais ? nombre!Etpuisaufuretàmesure,lesgenssesontfaitsàcette BD : Oh oui, on a fait desessais !John m’aprévenu que s’ilsen - technique, si bien qu’à la fin on ne pouvait plus s’en passer. taitle moindre effetnumériquesur lesimages de l’Alexa,ilre - Et en intérieur ? viendrait ausupportfilm! Nous étionsquasiment les premiers BD : Outre les sources dans le champ (ampoules nues à vieux à tourner en " vrai " ArriRaw en enregistrant avec le Codex. filaments,lampesàpétrole,feuxdecheminée...),j’aisouvent Le premier jourd’essais a été une catastrophe,ons’est rendu utilisé des mandarines réfléchies sur des draps noirs au sol... compte en fin de journée seulement que nous n’avions rien J’utilisebeaucoupdemandarines!Pourlesvisages,jemesuis enregistré ! servi de quelques ombrelles comme celles utilisées par les Chez E-Film, à Los Angeles, on a comparé exactement les photographespourlesflashes,maisdontmon"gaffer"avait mêmesplanstournésen 35Kodak eten numérique ArriRaw. peint les réflecteurs intérieurs en noir mat, avec des petites En lumière solaire, j’ai été très surpris de ne pas trouver de lampes quartz installées en réflexion dedans. Comme dans différences fondamentales..., à partl’absence totale de grain cette séquencenocturne dansuncouloir oùJessicaChastain avec l’Alexa qui m’a tout de suite semblé être un vrai atout vientrejoindreTomHardydanssachambre.Là,ilyaquelques pour les plans larges et les paysages. plansoùjemesuisvraimentfaitpeur,parcequ’iln’yavaitqua - Par contre, en condition de nuit ou de très basse lumière, siment rien en lumière. John insistait pour que j’aille très loin l’Alexa montraitvraimentquelquechosede plus... Jeme suis dans l’obscurité, comme ce que l’on aurait dû voir à l’œil nu... rendu comptequejepouvais exposer à un diaph de2.5, voire Etàlafin,aprèsavoirremontél’imageàl’étalonnage,lerendu 2.8, ce que j’exposais à 1.4 en film ! estvraimentspécial.Untrucpastoujoursfacileàgérer...Mais Ça nousa toutd’un coup ouvert la voie pour tourner plussou - çacorrespondaitparfaitementàcequeJohnm’avaitdemandé, vent au coucherdu soleil etJohnétait très excité parces pos - etladirectionphotographiquequ’ilsouhaitaitdonneraufilm . sibilités. Mais la lourdeur du casting, et les implications en termes d’organisation et de plan de travail nous ont finale - AFC ment beaucoup limitésdansnos enviescrépusculaires...C’est Les entretiens avec Jean-Marc Fabre pour Camille redouble de Noémie un peu dommage parce que les essais qu’on avait faits entre Lvovsky, Benoît Delhomme AFC pour Des hommes sans loi (Lawless) de John " chien et loup " étaient vraiment incroyables... Là encore, Hillcoat et Eric Gautier AFC pour Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais l’absence de grain donnait une matière inédite en film. ont été réalisés à l’occasion de la 65 e édition du Festival de Cannes. Sur le plateau on ne voyait plus les acteurs à l’œil nu, il fallait regarder l’écran HD pour voir leur visage ! La sensibilité était L’AFC tient à remercier vivement le CNC et ses membres associés Aaton, telle que le moindreéclairage dans la cabine d’uncamionloin Arri, Fujifilm, Kodak, L’EST-ADN, Mikros image, Panavision Alga, Thales derrière nous projetait l’ombre de la caméra sur les acteurs ! Angénieux et Transvideo pour leur soutien sans lequel les entretiens Toujours est-il qu’à la vue de ces essais, John était de plus en effectués autour de films en sélection n’auraient pu être publiés. plus convaincu par la caméra et surtout la nécessité de l’uti - liser avec très très peu lumière...

25 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] les entretiens de l’AFC : Des hommes sans loi (Lawless)

Et le laboratoire ? BD : Pour des raisons de budget, le directeur de production m’apousséàsepasserdulaboratoirependantletournageet a confié le développement de l’ArriRaw et la fabrication des rushes à l’équipe de montage ! Avec le recul, je me demande encore comment j’ai pu accepter une telle situation : c’était vraiment prendre de très gros risques ! C’étaitledébutdel’enregistrementenArriRawsurCodex,et ondéfrichaitlittéralementlatechnique.L’équipedumontage Jessica Chastain - Photo © The Weinstein Company utilisait le premier software de Arri pour la débayerisation..., etleDITfournissaitlesLUTspourchaqueséquence...maistrès Vous êtes-vous sentis plus libre ? souventcesLUTsdevenaienttrèsapproximativessurl’image BD : C’est la première fois où je travaille sans cellule... Tout "développée". CommeJohnHillcoatadoreorganiserdespro - s’est fait à l’instinct, en essayant des choses sur le plateau. jections de rushes tous les week-ends pour les acteurs, je me J’ai éclairé depuis le moniteur HD ! C’était très nouveau pour suis vite retrouvé dans une situation tendue qu’on ne peut moi de pouvoir juger de l’image " définitive " sur le plateau souhaiteràaucunopérateur...Avecl’intégralitéducastingqui avec lemetteurenscène. Ala fois il y a une prise de risque que découvre les images projetées pendant des séances de trois l’on peut partager avec lui etenmêmetemps onest constam - ou quatre heures dans des conditions techniques très aléa - mentjugé partoutle monde endirect! J’aieffectué unchan - toires!...Avecdesimagestoujourstropclairesoutropdenses gement radical de mes méthodes de travail, moi qui privilé - ! Bizarrement, je n’ai jamais eu de remarques négatives des giais les longues préparations, les listes précises, les plans acteurs qui étaient toujours ravis de ces séances... alors que d’éclairage... Sur Lawless , j’ai franchement opté pour un tra - moijevivaiscelacommel’enfer!Auboutdequelquessemaines, vail de défrichage, de surprises..., d’exploration, en éteignant le même directeur de production m’a proposé de faire venir peu à peu des sources plutôt qu’en en rajoutant ! sa petite amie chinoise, et coloriste..., pour retravailler les Quelles optiques avez-vous utilisées ? rushes... et tout s’est arrangé miraculeusement. Pour le DI, BD : J’avais des Zeiss Master Prime... Maiscomme même dans j’ai eu la chance de pouvoir étalonner chez Technicolor à Los les séquences de nuit on était à un diaph très raisonnable de Angeles avec Michael Hatzer, qui a longtemps travaillé pour 2.5 ou 2.8, j’ai surtout utilisé les petits zooms Angénieux et, RogerDeakins.Onautiliséle"software"deColorFrontpour de temps en temps, le plus gros Optimo. On tournait tout le ladébayerisationdesimagesquis’estrévélébienmeilleurque temps à deux caméras, même en intérieur... celuifourniparArri.Onavraimenttravaillécommesionavait Il m’était beaucoup plus facile et rapide de gérer les deux tourné en film. John Hillcoat était perpétuellement " à l’affût valeurs simultanées en travaillant avec des zooms. Mainte - "detuertoutcequipouvaittrahirunrendunumérique.Quand nant je regrette un peu la rigueur du travail de cadrage avec j’ai quitté le DI pensant avoir fini mon travail..., le montage a des optiques fixes... Mais c’est un compromis qui m’a per - reprispourplusieursmois,commecelasepassesouventaux mis de donner plus de plans à John. Je regrette aussi que le Etats-Unis. A la fin du processus, John a souhaité rajouter du " software " permettant d’utiliser des optiques anamor - grain, et un peu d’effet " flicker ", sur les conseils, je crois, de phiques n’était pas disponible à l’époque. Depuis j’utilise David Fincher. Personnellement je n’ai pas encore pu voir la des optiques Scope constamment avec l’Alexa. Les Hawks copie numérique définitive avec ces rajouts, et je vais la dé - de 1,3x Squeeze sont formidables. Je m’en sers beaucoup couvrirenprojectionàCannes.Mêmesijem’étaisàlalongue en pub...Je trouve que l’image très " propre " de l’Alexa se attaché à cette image un peu " propre " que donne l’Alexa, je marie beaucoup plus facilement à des optiques de concep - dois reconnaître qu’un peu plus de texture dans l’image ira I tion ancienne, pour rajouter un peu « d’âme « au capteur probablement dans le sens du film. électronique. Par exemple, j’adore l’utiliser avec des op - tiques russes LOMO anamorphiques.. . Propos recueillis par François Reumont pour l’AFC

Photogrammes du film Des hommes sans loi

AFC la lettre n°223 / 26 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] Le Jour de la grenouille de Béatrice Pollet , photographié par Dominique Bouilleret AFC Avec Joséphine de Meaux, Patrick Catalifo, Fanny Cottençon Sortie le 12 septembre 2012

 Comme les têtards, Le Jour de la En ce qui concerne l’image, on frise le grenouille a dû subir une lente trans - minimalisme. Le compte est vite fait. formation pour arriver à sa forme fi - Un chefopérateur, une assistanteca - nale. méra, Pauline Moreau, etun"électro- Béatrice Pollet, avec qui j'avais sou - machino-à-tout-faire ",TomBouchet. vent travaillé depuis de nombreuses La postproduction chezWallpapersur années, ne parvenait pas à concréti - Scratch avec Aurélie Laumont. ser ce film. Un scénario élaboré pour Et voilà pour l’image. un sujet en marge. De version en ver - Un Canon 7D, une série Zeiss P2, un sion, finalement, le film a pris forme Ci neMonitor HD8 de Transvideo, un chez Bandonéon. Next to Di de chez Global Prestations L'opiniâtreté de Béatrice et la pugna - (glops), un peu de lumière, un peu de citéde Dominique Crèvecœur,ou l'in - machinerie de chez Transpa Lux et verse, sont finalement venues à bout Grip, un 18 m 3 et voilà. Je vous jure, ce du projet. n’est pas beaucoup, mais on a fait Mais évidement nous avons dû adap - avec, et surtout, Béatrice a fait avec. ter nos envies aux moyens disponibles. Etc'estcommecela que s’estconstruit La liste sur IMDB est incomplète mais le film de Béatrice. Les choix furent reflètebien l’équipe finale et vous per - drastiques. Pourêtre viable, le film de - mettra de mettre un nom sur les co - vait se tourner avec le minimum de médiens. moyensetdelogistique. Etla miseen On peut bien évidement critiquer, ou Men at work - Photo Balthazar Maisch scène se satisfaire des contraintes que non, le scénario, la méthode de pro - cela impliquait.Le temps detournage duction, lesconditions maismafoi,le fut réduit à quatresemaines. Deux pé - film existe, il n’est pas indigent, loinde riodes de deux semaines, une en là, construit, pensé, joué… entier. Et Champagne, à Langres, en juin, et l'au - c’est au final ce qui compte. Puisque, tre en Bourgogne, à Auxerre et envi - à la fin,on oublietoutlereste,etc’est rons, en septembre. tant mieux. Il n’en reste pas moins un Avec Béatrice, nous avons convenu film, à voir, à aimer ou non. que lepeu de moyens nous conduisait On peut même se poser beaucoup à mettre en place un système atypique d’autres questions. Je ne souscrispas, pour filmer.Beaucoup de"bonnesvo - et de loin, à la mise en place de ce lontés ", beaucoup d’abnégation. Tout genre de production mais voilà, mal - Le Jour de la grenouille le monde a joué le jeu. A tort ou à rai - gré cela, on se retrouve embarqué son, seul le film ou le spectateur peut dans ces aventures pour plein de Assistante caméra : le dire. Ce qui est sûr, c’est que Béa - bonnes et de mauvaises raisons. Pour Pauline Moreau trice a élaboré un film qui est le sien. moi,labonne était de permettre àBéa - Chef électricien et Je connais son travail antérieur et je trice defaire son film, coûtequecoûte. machiniste : reconnais, dans LaGrenouille , sa réali - De son coté, elle joue le jeu. Elle mini - Tom Bouchet sation, son empreinte. malise,elle aussi,sesprétentionssans L’implicationdes comédiens est com - rien lâcher en mise en scène et réali - Postproduction chez plète.Toussontentrésen phaseavec sation. On fait avec ... tous… Wallpaper sur Scratch le projet et donnent, ou mieux, re - avec Aurélie Laumont tiennent ce qu’il faut pour le film. C’est déjà l’objet d’undébat important Et puis les autres, tous ceux qui nous qu’il faut continuer à alimenter. Un Canon 7D, une série ontaidés,ceuxqui,en Champagne et Zeiss P2, un enBourgogne, ont collaboré àcet élan Maintenant, tout cela, c’est la partie CineMonitor HD8 de et sont venus aider les Parisiens dans visible de l’iceberg,vousvousdoutez Transvideo, un Next to cette drôle de folie. bien … mais comment regarderle film Di de chez glops, un Drôle, pas tous les jours, mais nous en oubliant ce que vous savez, com - peu de lumière, un peu avons poussé " la charrette " avecnos ment découvrir le travail de chacun de machinerie de chez maigres moyens. Car c’était maigre, sans" apriori " ? Pasfacile, finalement. I Transpa Lux et Grip vraiment maigre. A vous de juger.

27 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé , photographié par Antoine Héberlé AFC Avec Vincent Lindon, Hélène Vincent, Emmanuelle Seigner Sortie le 19 septembre 2012

 Quelquesheures deprintempsfaitsans Pour définir l'imagedu film,nous avons fait aucundoutepartiedecesfilmsquiravivent des essais en 35 mm, en Alexa, en 16 mm monamourducinéma,monplaisirà"faire aussi car Stéphane a toujours peur d'une des films ". image trop lisse et sans texture. Inimagi - Que ce soit la coopération avec Stéphane nable aussi pour lui de se limiter dans le Brizé (la deuxième après Mademoiselle nombre de prises... Sans aucune pression Chambon ), lacohérencedes moyensmisen de nos producteurs – qui serraient tout de œuvre parlaproduction(TS), oule bonheur même les dents carnotre budget était res - sur le plateau, tout a convergé pour tra - treint – nous avons choisi l'Alexa, pas mal Vincent Lindon et Emmanuelle Seigner vailler dans la sérénité et permettre à Sté - filtrée et avec une émulation de grain en Photo © Diaphana Distribution phane de faire un très beau film. Les diffé - postproduction chezDigimage. C'était mon rents départements de l'équipe se parlent, premier film avec cette caméra et depuis il mais surtout s'écoutent, pour définir en - y en a eu quatre autres. Nous avons créé Quelques heures de printemps semble la forme que prendra le tournage. deux LUT avecSergeAntony chez Digimage Ce devrait être la base sur laquelle et étalonné un BTLH 1700 qui a commencé A mes côtés, et toujours aussi construire tout projet de film. à me servir de référence et puis, très vite, généreux : Stéphane travaille depuis ses débuts avec je me suis habitué à la visée de l'Alexa et à Mathieu Bertholet au point TS Productions. Gilles Sacuto et Miléna l'image de l'Astro ; je ne me déplaçais pra - épaulé par Hélène Poylo connaissent parfaitement sa façon tiquement plus pour regarder mon image Degrandcourt et Ludovic de tourner et sont très attentifs à l'équipe HD sur le moniteur 17 pouces et je retrou - Bezault. et au temps de tournage. vais très vite ma façon detravaillercomme Stéphane Assié et Christophe C'estessentielpour qu'un metteur en scène en pellicule, c'est-à-dire au cadre et à l'œil, Bassoulet à la lumière qui ont puisse continuerà chercher,à travailler sur avec un petit coup de spotmètre pour vé - abattu un sacré boulot à deux ! le plateau, que ce soit avec les comédiens rifier mes extrêmes. Nico Eon et François Xavier ou ses collaborateurs techniques les plus Le grandplaisirsurce film a été le travail du Clery à la machinerie qui nous proches. cadre et du découpage avec Stéphane. Le ont permis de tourner la nuit le En ce qui concerne notre préparation, Sté - film était techniquement simple et nous jour, malgré les étages, et avec phane m'a demandé de pouvoir travailler avons eu le temps de chercher, de repren - une discrète découverte avec ses comédiens comme si l'on péné - dre, comme en musique, pour épurer au photo... Mathieu Jourdan et trait dans la maison des personnages, et maximum et garder la distance juste avec Jean Guy Cheny sont venus en qu'ils puissent au mieux oublier le plateau nospersonnages.Nousavons vraimentpu renfort pour installer tout ça. de tournage. Il fallait donc installer un mi - affiner ce travail et la mise en scène de Sté - La caméra venait de chez nimum de sources à l'intérieur. Nous phane est très rigoureuse, presque uni - Panavision, la lumière et la n'avions pas de groupe électrogène et il quement enplans séquences, et cela a per - machinerie de chez TSF. a fallu se débrouiller avec deux 6 kW à l'ex - mis aux comédiens de jouer le temps de la Un grand merci à Serge Antony térieur, tandis qu'à l'intérieur nous avions scène danschaque prise,pour yconstruire et Thomaso Vergalo chez suspendu quelques Kinos, des lucioles, et le rythme, les variations, les allitérations. Digimage-Cinéma qui m'ont une guirlande un peu accessoirisée et très J'étais ravi de retrouver Vincent Lindon, permis d'aborder ce premier mobile. Le choix des décors a été primor - et très heureux de rencontrer Hélène Vin - film en Alexa en toute sérénité. dial et particulièrement celui de la maison cent et Olivier Perrier qui ont été boule - Encore un grand merci à où nous sommes restés près de trois se - versants au point d'embuer parfois mon Stéphane Brizé pour sa I maines. œilleton... confiance.

... Antoine Héberlé AFC présentera Quelques heures de printemps de  A cœur ouvert, film de Marion Laine avec Juliette Binoche et de Stéphane Brizé lors d'une Edgar Ramirez et Hyppolite Girardot, sorti en août, a été tourné projection privée, courant dans la même configuration à part Marie Demaison qui a repris septembre 2012, à La fémis, salle sa place à la caméra aux côtés de Mathieu. Jean Renoir ... Transpacam a fourni la caméra, Transpalux le reste du matériel. Le film a été produit par Manchester Films et Thelma Films et étalonné avec bonheur par Natacha Louis chez Technicolor.

AFC la lettre n°223 / 28 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] Les Saveurs du palais de Christian Vincent , photographié par Laurent Dailland AFC Avec Catherine Frot, Jean d'Ormesson, Hippolyte Girardot Sortie le 19 septembre 2012

 Ce film scénarisé par Etienne Comar et Christian Vincent raconte deux épisodes de la vie d’une femme exceptionnelle:DanièleMazet-Delpuech,quifutlacui - sinière personnelle de François Mitterrand vers la fin de son deuxième septennat, mais aussi "cantinière " delabasescientifiqueAlfredFaure,surl’îleCrozetdans les mers australes… Chaque film estfait derencontreset decollaborations, entre autres avec le service mise en scène Tournage nord ouest de l’Islande 8h30 du matin même endroit 15mn plus tard… (Ohhh…Laure Prévost), avec la production (Ahhh…Jean-Jacques Albert), avec le service scripte (truculente Marianne Fricheau). Mais tourner un film quand vous êtes directeur de la photo, c’est une succession de petits malheurs et de petits bonheurs. Pourvouséviter de vous ennuyeren parlant technique, émulsion, labo, construction du style lumière et cadre avec Christian Vincent, le met - Des lumières qui vous donnent envie de laisser les projecteurs dans le camion… teur en scène, je préfère vous raconter quelques-uns de mes petits bonheurs… Le premier est sans doute le tournage en Islande. Il n’était pas envisageable d’emmener une équipe et des acteurs sur l’île Crozet (12 heures d’avion + 3 se - maines de bateau !). L’Islande a été comme une évi - dence, à 3 heures de Paris, durant les marées d’équi - noxe, c’était tout ce dont le film avait besoin.

Bon bien sûr, les acteurs même chaudement vêtus se gelaient…et les techniciens aussi… C F A d n a l l i a D t n a r

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P pas besoin de chef op ! Le premier matin vous voyez ça de la fenêtre de votre chambre : beau et inquiétant : Un autre de ces petits bonheurs fut sans nul doute la rencontre avec Catherine Frot. Elle s’est approprié l’histoire de Danièle, ses combats, ses doutes et peut- être même ses recettes…

Patrick Durand le chef décorateur a recréé une base scientifique au fin fond d’un fjord. Le pays et l’équipe locale (Jean-Michel Paoli Comrade Film) ont fait le reste : Nous avons fait là-bas de très belles rencontres avec des paysages lunaires, des météos surprenantes et La vraie Danièle, avec Christian en pleine discussion sur Et celle du film (Hortense dans le script) en pleine discus - pas seulement… (petit malheur: il y a eu une aurore le script ou sur la recette du Saint-Honoré à la crème sion avec Christian Vincent. Mais assurément il n’est pas boréale exceptionnelle, et je dormais à poings fer - " Mémé "… question de cuisine, c’est le premier jour de tournage ! més… fichue conscience professionnelle).

29 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] Les Saveurs du palais Les Seigneurs d’ Olivier Dahan , photographié par Alex Lamarque AFC Avec José Garcia, Jean-Pierre Marielle, Franck Dubosc Sortie le 26 septembre 2012

Catherine, dans une scène où, à l’Élysée, même la cuisine devient une politique…  Les Seigneurs est une comédie d’Olivier Dahan avec qui je colla - Il est question de changement de régime ! bore depuis nos débuts. C’est l’histoire d’un ex joueur de football alcoolique sur grillé à qui on propose d’entrainer un petite équipe de football a Molène (pe - tite île en Bretagne) en échange de la garde de sa fille qu’il est en train de perdre. Orbera (le héros) va donc piocher dans son carnet d’adressespour monterune équipe constituée d’anciennesgloires, et tenter de sauver ainsi l’usine de sardines de Molène qui est sur le Et cette image de Catherine nous mène à un autre point de fermer pour liquidation judiciaire. Voilà pour l’histoire. Les repérages de ce film ont tristement commencé car, le jour de plaisir : tourner au Palais de l’Elysée. Parce que fina - notre départ pour l’île de Molène nous avons appris le décès de lement c’est un petit bonheur. C’est sûr qu’il y a eu notre chef décorateur Olivier Raoux. Il devait nous accueillir et des contraintes pourtoutle monde, unvéritablema - nous présenter ses décors comme à son habitude, en nous jouant rathon pour réussir à boucler en trois jours. Une fois les scènes. Paix à son âme, un des plus brillants de sa génération de plus, je suis forcé de constater que notre métier à mon sens. Nous avons décidé de suivre son idée jusqu’au bout nousouvre bien desportesetj’aimetellementcela… et son équipe a pris la suite du tournage avec à leur tête Laure Ledernierpetitbonheur Lepelley, son assistante. que je voulais vous ra - conter, c’est celui d’avoir rencontré un jeunepremierde83ans, de lui avoir fait passer desessaisfilméspourle Vous l’aurez reconnu, c’est Jean d’Ormesson rôle du Président…

Le nom de Mitterrand n’est jamais prononcé dans le film, mais on sait bien que c’est lui ! Dès le premier jour il s’est montré d’une humilité exemplaireface à lacaméra.QuandChristian Vincent lui a dit : vous avez le rôle, il y avait une joie d’enfant

dansses yeux. Tropcontent de faireducinémaet en - Jean-Pierre Marielle et José Garcia - Photos © Alex Lamarque AFC core plus d’endosser le costume d’un homme qu’il admirait beaucoup. Et d’ailleurs toute l’équipe a ap - précié sa présence. Cela faisait bien longtemps que Jean-Pierre Marielle !!!!Quin’apasrêvé de tourner aveccemonstre je n’avais vu un " jeune " acteur monter dans les ca - dela réplique, ceprincedela tirade. J’ai eubeaucoup deplaisir à tra - mions pour dire au revoir et merci à chacun… vailleravec cegrand monsieurducinémaqui,malgrésonâgeavancé, J’oubliais un autre petit bonheur, celui d’avoir en - a su garder tout son humour et son esprit malicieux.Par moment, il semble éteint et puis, tout d’un coup, comme ça, il vous sort une core une fois travaillé avec mon équipe… perle digne des GalettesdePont-Aven , un délice. Court générique de remerciements Sinon imaginez, vous mettez José Garcia, , , Océane Lavergne, 1 ère assistante opérateur Ramzy, Joe Starr, Franck Dubosc, le Comte de Bouderbala dans une Gil Fontbone, chef machiniste boîteetvoussecouezbienfort…C’estexplosif,çan’arrêtejamais!!! Pascal Pajaud, chef électricien Un flot continu de vannes, ce qui n’est pas toujours évident sur un Matthieu Caudrois, au steadicam plateau où lesilence estdemise.Un plan detravail serréetquelques et tous les membres de l’équipe plannings d’acteurs compliqués et voilà, le tableau est posé. La caméra venait de chez Transpacam Quand on imagine les grandes lignes de l’image d’un film, on pose La lumière de chez Transpalux des ambiances diverses qui vont dans le sens du scenario. Sachant La machinerie de chez Transpagrip qu’on tournait en Bretagne etque j’avais desséquencesde footsur Notre pellicule Kodak a été développée chez Eclair plusieurs jours, je comptais sur la région et son célèbre climat. Le Les rushes ont été étalonnés par Miguel Béjo temps gris et nuageux va me rendre un fier service, me suis-je dit. Et Isabelle Julien a terminé le travail de tout le monde Bien mal m’en a pris,nousavonseu deuxjoursdenuagesen toutet sur un Colorus de chez Eclair. pour tout sur huit semaines de tournage, Paris compris !!! Cecim’aamenévers untoutautrepointde vue,beaucoupplusjoyeux Peut-être que ce film était mon dernier film en finalement. J’ai donc posé tous les extérieurs avec 1,5 diaph de su - I " film "… je n’y avais pas pensé en le tournant. rexposition pour ce qui est des matches de foot afin d’atteindre un

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look plus"polaroïd "au télécinéma.Nousavons tourné sur un terrain près de Pontoise, en région parisienne, pendant 15 jours et rebelote, du soleil tout le temps. Je crois que nous avons bénéficié de la meilleure météo de cesdixdernièresannées!Vousverrez, sansdoute, desfautesde raccords mais nous sommes les seuls à les voir. Nousavons tourné ce film en Super 35 mm 3perf,2:1,optiquesPanavision Primo, mais montés sur des Arricam St et Lt pour des raisons pratiques, bien que je sois un fan des optiques Pana, je trouve tout le système d’ac - cessoires unpeu dépassé. Je ne remercierais d’ailleurs jamais assez l’équipe Joe Starr de Panavision Alga pour son soutien, ses efforts et son écoute pour nous aider à vivre dans un monde meilleur. Pour ce qui est du choix delapellicule,nousavons tourné enFuji,un choix délibérémentéconomique car la période"open bar "denotre métier est malheureusementrésolue etil fautdire qu’avec un étalonnage numérique en fin de chaîne, la différence est minime avec Kodak qui serait mon pre - mier choix. Pourquoi le choix de format 2:1, me direz-vous ? (Je n’ai rien inventé, Vit - torio Storaro a développéceformat, il y a quelquesannéesdéjà). Pour des Gad el Maleh raisonstrès simples. Pourune comédie, toutle mondes’accorde surle fait que le 1:85 est le format maximal, voire le 1:66 pour la diffusion TV. Si on tient comptedes progrèstechnologiquesetqu’onprojettenotrefilm 1:85 sur un écran 16/9, leformatfait l’effetd’un 1:66 sur une télé4/3,un format entre deux. Les écrans ont évolué, les ordinateurs, les télévisons se sont " Scopisés ", si je peux me permettre l’expression. Si le 1:78 est mainte - nant la norme TV, je dirais que le 2:1 serait son descendant " plus cinéma - tographique " et plus facile à travailler en décors naturels que du 2:40. Coté technique,lesprojectionsensallenotamment, leformat estgénéré par le labo (ajout de bandes noires en haut et en bas sur une copie film Omar Sy célèbre son but 1:85),la perteestnégligeable etcela a l’avantage d’avoir desbordsd’image très nets et précis. Sinon,nous avonstournéen décorsnaturels les intérieursdu bar, de l’hô - tel, et, biensûr, tousles matches de foot. Nousavonsessayé de sortirdes codes de la comédie classique, à savoir une ambiance très lumineuse et étale. La difficulté était pour moi de fournir un espace assez libre aux co - médiens en maintenant un clair obscur si cher à Olivier, tout ça à 360 de - grés avec peu de réglages et deux caméras tournant tout le temps avec des axes différents, et vite bien sûr… du gâteau quoi. La deuxième et, souvent, première caméra était tenue par mon camarade Valentin Monge qui avait son Stead toujours prêt à bondir ; la machinerie tenue par Titoune et sa bonne humeur ; et la lumière par le fantastique Patrick Contesseavec qui jecollabore maintenant depuis trèslongtemps. Je ne tarirai jamais assez de louanges auprès de ce garçon qui s’investit autant dans son métier. Didier Diaz et, finalement, merci à " presque " (comprenne qui pourra) toute l’équipe caméra qui a fourni un excellent travail. L’étalonnage a été fait par Fabien Pascal chez Duboi, devenu Techni - Gad el Maleh, Omar Sy, Joe Starr et Ramzy Bedia mangent color, comme vous savez. Les évènements de cet hiver ayant décalé les des crêpes plannings de postproduction, je n’ai pas pu être présent aux séances ; nous avons donc travaillé par références que j’envoyais à Fabien d’après les photos que je prends systématiquement avant chaque plan avec un D3, et étalonnées avec Photoshop ou Lightroom. J’utilise cette tech - nique depuis de nombreuses années déjà et ça marche très bien, c’est beaucoup plus précis qu’un long discours et en cas de non disponibi - I lité tout est dit.

Clémentine Baert

Les Seigneurs Caméras Arricam Lite et Studios 2:1 3 perf, séries Primo standard, Primo zooms 24-275 mm et 17,5-75 mm, Panavision Alga Machinerie Panavision Grips Lumière Transpalux Pellicule : Fuji Eterna 500 et 250D

Ramzi Bedia et José Garcia

31 / n°223 la lettre AFC LES ENTRETIENS DE L’AFC Vous n’avez encore rien vu d’ Alain Resnais , photographié par Eric Gautier AFC Avec Mathieu Amalric, Pierre Arditi, Sabine Azéma Sortie le 26 septembre 2012 Eric Gautier a débuté sa carrière de directeur de la photographie en 1991 au côté d’, et a collaboré avec lui pour tous ses longs métrages. Il a signé l’image des films de Patrice Chéreau, d’Olivier Assayas, de et de Léos Carax. C’est pour son film Cœur qu’Alain Resnais fait appel à ses compétences pour la première fois. En sélection officielle, Vous n’avez encore rien vu est peut-être le film le plus inventif de ce grand metteur en scène français qui, à l’âge de 90 ans, risque de faire parler de lui sur la croisette. (B.B.)

Alain Resnais face à Eric Gautier ; de dos, Fabienne Octobre, première assistante caméra - Photo Arnaud Borrel

Ce film est un peu traité comme un conte, et en même temps, Apparaissent alors des images irréelles (incrustées derrière c’est un OVNI ! eux) qui sont des bribes des décors dans leurs souvenirs ou Eric Gautier : Jusqu’à lafin du montage,etmêmeencore pen - bien le fruit de leur imagination. Déjà sur Cœur et Les Herbes dant les trucages, on ne savait pas à quoi ce film ressemble - folles ,ilyavait une trèsgrande liberté de narration,maislà ça rait. Alain Resnais s’est appuyé sur plusieurs pièces de Jean va beaucoup plus loin. On ne sait plus si on est dans le temps Anouilh, auteurassezoublié aujourd’hui, eten particuliersur réel ou en pleine représentation. Resnais a imaginé un lieu Eurydice , pièce très sombre, violente dans les sentiments grandiose, théâtral (terme assumé), avec unegranderotonde qu’elle exprime de la vie, sur l’impossibilité de la pureté et la et sept portes qui débouchent toutes sur l’imaginaire et sur fascinationde la mort, liée à l’amour.Il a inventé undispositif des souvenirs, un peu comme les recoins de la mé - très original. Les comédiens réunis dans un lieu improbable moire…L’idée magnifique du film était d’offrir un immense regardent une captation vidéo de la pièce mise en scène par rôle à Sabine Azéma et à Pierre Arditi – des rôles qui ne sont une jeune compagnie. Ils l’ont tous joué eux aussi, ils se sou - plus du tout de leur âge, convention qui marcherait au théâ - viennent de leur rôle(plusieurs d’entre eux ont joué lemême tre maisquisejustifie icipar leretour dans lepassé,lequelse rôle),lerevivent,etfinalement deviennentleur personnage. transforme en présent.

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Comment as-tu travaillé avec Alain Resnais, pour trouver le ton du film ? EG: Resnais aime les sujetsgraves traités de manière légère et inversement, les déca - lages, les oppositions, c’est toute l’élégance de ses films. Il m’a toujours poussé à aller plus loin dans mon travail car il aime les choses ambiguës, contradictoires et affir - mées. Il m’a souvent encouragé à aller vers des ambiances très lumineuses, avec des contre-jours trèsforts allant dans le sens du Lambert Wilson et Anne Consigny - Photogramme glamour, etsurtout vers deslumièrestrèsà effet,trèsvisibles.On croitqu’Alain Resnais de lumière, et puis, à un moment donné, les est très cérébral, que tout est très préparé, ténèbresnesontplussipuissantesqueça.Car qu’il sait ce qu’il veut longtemps à l’avance, ilyauneprogressionduprésentverslepassé mais pas du tout ! Il imagine un dispositif, de manière très fluide. Le vrai décor est là et puis tâtonne, il invente au fur et à mesure, puislesbribesdesouvenirss’emboîtentdans de façon très pragmatique, et aime se lais - les lieux incrustés, avec ces acteurs qui ont ser surprendre. Il aime se mettre endanger, vraiment joué la pièce d’Anouilh. expérimenter, parier sur des idées autres Il t’a fallu gérer ces incrustations qui jalon - que celles sur lesquelles, a priori, on se se - nent une grande partie du film… rait attendu au départ. Il est toujours sur - EG : Nousavonstournéunebonnepartie du prenant. film sur fondvert poury incrustercesdécors JacquesSaulnier,ledécorateur,étaitpartisur imaginaires. Toutes les images qui sont en un très grand décor, très blanc et très neuf. dehors de la grande pièce et qu’on a tour - Alain disait à Jacques : « Mais tu vas patiner nées sur fond vert ont été fabriquées à par - un peu, là… », et Jacques lui répondait : tird’éléments réels photographiés (comme « Mais non,il fautque ça fassedécor, que ce des papiers peints, des sols, des fenêtres), soit du tout neuf. » Et moi je trouvais que puis recomposés parFrédéric Moreauet son Jacques avait raison, ce film était un hom - équipe chez Def2shoot. Les éléments sont mage au théâtre, et l’auteur de la pièce qui réels, mais le rendu final de ces décors a commandé ce petit palais démesuré l’a "sonnefaux" à l’arrivée. Resnais voulait que conçu comme un décor dethéâtre.Jesavais ce soit perçu comme des bribes de souve - qu’Alain aime beaucoup Guitry. Pourtant, il nirs qui reviennent, avec toute leur impréci - m’avaitsuggéréque,lorsquela"projection" sion. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle commence, la salle s’assombrisse, mais je les proportions de ces lieuximaginaires chan - pensaisque ce serait trèspeu.Parce que Res - gent tout le temps. J’ai été confronté à une nais n’aimait pas du tout une image dense difficulté par rapport aux éléments incrus - dans les films précédents . tés : comment faire pour que ces incrusta - Heureusement, grâce à la production, on a tions derrière les comédiens soient ressen - pu faire des essais, dans le décor, avec cer - ties comme telles, que les comédiens en tains comédiens. Et là, au moment du tour - avant-plan soient " plaqués " sur un décor nage de cesessais,Alainme ditque lesmurs qui ne raccorde pas, et que ce soit visuelle - sonttropclairs…J’aidonccoupélalumière ment riche et non pas maladroit. sur les murs, autant que possible. En éta - lonnage, j’ai encore un peu descendu les fonds en me disant que, de toute façon, il Vous n’avez encore rien vu trouverait cela trop excessif. Mais, en pro - 1ère assistante caméra : jection, il trouvait ça toujours trop clair ! Il Fabienne Octobre m’a dit : « Imaginez, on est dans Mabuse de Chef électricien : Fritz Lang, entourés d’esprits, chez les fan - François Berroir tômes. » Et là j’ai compris ce qu’était le film. Chef machiniste : Il a donc fallu faire repeindre le décor pour Gérard Buffard l’assombrir car il m’était impossible de Pellicule : Kodak 5219 contrôlerles fonds pourchaqueplan. Lefilm Caméra : Panavision ouvre sur une citation dans Nosferatu de (Panaflex Platinum) Murnau :« Quand ileut passé lepont,lesfan - Optiques : série E tômes vinrent à sa rencontre » ; on est bien anamorphique chez les esprits, les fantômes, on est dans Machinerie : Panavision, les tréfonds de l’imaginaire. Cinésyl Ce film n’a rien à voir avec les précédents, et Lumière : Transpalux çac’estResnais,ilesttoujoursdéroutant!J’ai Laboratoire : Digimage compris au dernier moment, juste avant de Etalonneuse : commencer le tournage, dans quel registre Isabelle Julien ilfallaitjouer,danslesténèbresmaisdefaçon Effets visuels : Def2shoot théâtrale.Doncjoueraussileschangements

33 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] les entretiens de l’AFC : Vous n’avez encore rien vu Il y a pas mal d’effets théâtraux, les change - ments de lumière pendant la prise ou des entrées et des sorties de comédiens comme sur une scène… EG : Oui, et c’est un vrai choix de mise en scène. Resnaisassume l’artifice, laformesty - lisée. Il donne la direction à suivre, et après il laisse une totale liberté d’interprétation à tout le monde. Les hautes lumières sont légèrement diffu - sées, as-tu utilisé des filtres ? EG : En règle générale, je préfère travailler avec des pellicules sensibles qui sont donc un peu moins définies naturellement. Je n’aimepasbeaucoup quand l’image esttrès piquée.Et parfois jerajouteunediffusion lé - gère pour les gros plans.Resnais aime les images très diffusées, car elles sont moins réalistes, elles font plus rêver. J’ai donc, comme surles films précédents d’Alain, com - biné plusieurs types de filtres de diffusion, Habituellement, quand on tourne sur fond mais beaucoup moins forts en gradation. vert, on connaît les éléments qui seront in - D’ailleurs, ce film est beaucoup plus crustés et on voit comment ça se mélange contrasté quelesprécédents,la lumièresur sur le plateau. Pour ce film, on ne savait pas les visages est plus dure, plus tragique. du tout ce qui serait incrusté, Alain restait TuasfaitlechoixduvraiScope,peux-tunous flou sur ses intentions finales, volontaire - expliquer pourquoi ? ment. Mais il fallait bien que pour moi, pour EG : Ce choix du vrai Scope m’a semblé évi - les acteurs, pour Alain lui-même, on ait une dent, et s’est imposé immédiatement à Alain idée, même vague, decequipourrait s’ima - et à la production. Il m’aurait été plus léger giner en arrière-plan.J’aiproposé àMatthieu de tournerenSuper35, 2,35:1, comme pour Beutter, l’assistant décorateur, d’être avec Les Herbes folles , pour lequel je trouvais in - nous sur le plateau tous les jours, et d’es - téressant d’avoir un peu un " aplat ", une quisser sur sa tablette reliée à son ordina - sorte d’écrasement des profondeurs, alors teurdesperspectives et des proportions de quelevrai Scope auraitapportéun côtétrop décors, éventuellement de proposerdes ac - esthétisant.Pour ce film-ci, j’ai eu l'intuition cessoiresoudesmeubles.Cesdessinsétaient qu’il fallait donner l’ampleur du décor, des mélangés sur l’écran du retour vidéo de ma comédiens, avec du vrai Scope et ses pro - caméra,enarrière-plan.Etlàoncommençait fondeurs particulières. às’amuser,onsedisait:«Tiens,là,sipource plan la toute petite chambre était devenue trop grande, disproportionnée ?… » Resnais avait envie aussi d’effets d’appari - tions et de disparitions d’éléments de décor ou de personnages, comme chez Méliès. C’était très ludique. Es-tu content finalement du résultat ? EG: Cequi est intéressant, c’est qu’avec cette méthode " spéciale " de travail, je ne pou - vais pas raccorderl’avant-plan avecl’arrière- plan, ce qui était le désird’Alain. Cela a créé desdissonances qui marchentbien, on sent Pierre Arditi et la profondeur de champ du Scope - Photogramme que ce sont deux plans différents, l’espace réel et l’imaginaire. On a travaillé aussi les Par exemple, quand la caméra filme Pierre profondeurs de champs. Parfois les fonds Arditi qui commence à dire le texte face à sont trop nets, cequi est impossible d’après l’écran, on senttrès bien laprésencede Ma - les lois de la profondeur de champ, et d’au - thieuAmalric derrièrelui dans la profondeur, tres fois ils sont très flous, alors qu’ils de - quisoulève satête très légèrementet quilui vraient être nets. jette un regard. Pourtant il est dans la pé - Laseule règle que je m’étais fixée pourla lu - nombre, flou, mais il a une présence in - I mière, c’était d’éclairer les comédiens sur croyable. fond vert avec les projecteurs placés à la même distance d’eux que ceux du grand décor, de façon à retrouver une continuité Propos recueillis par Brigitte Barbier pour indépendamment du fond incrusté. l’AFC

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associé AFC ble, utilisant le seul support d’archivage pérenne, le film. Kodak Spécifiquement conçu pour fonctionner dans un environnement numérique (utili - sation d’imageurs numériques de type  Le 20 août, Kodak a emménagé dans Aaton K, Arri Laser, Laser Graphics, etc.) ce ses nouveaux locaux film à pour vocation la préservation des 108-112 avenue de la Liberté 94700 Mai - contenus HD, comme les émissions de té - sons-Alfort lévisions, fiction TV,documentaires,et d’as - Téléphone : 01 53 99 33 33 surer leur accessibilité pour une exploita - Courriel:[email protected] tion dans le futur. Lestestsdansleslaboratoiresfrançaissont Kodak présentau Congrès des exploitants en cours, pour une disponibilité fin sep - de Deauville (1 er au 4 octobre 2012) tembre. Les3 et 4octobre, vous retrouvezGwénolé Pour toute question sur ce film, contactez Bruneau sur place +33 (0)6 07 17 16 69 Gwénolé Bruneau : [email protected] Kodak présent au 23 e Festival du court +33(0)1 53 99 32 77 et +33(0)6 07 17 16 69 métrage d’humour de Meudon du 2 au 7 octobre Retrouvezlestémoignagesdevoscollègues http://festivalmeudon.org qui tournent en pellicule partout dans le Nathalie Martellière +33 (0)1 53 99 33 14 et monde sur +33 (0)6 07 98 09 52 www.kodak.com/go/filmmatters Postez vous-mêmes ou envoyez-nous les IntroductionduFilmCouleurdeProtection photos de vos tournages ainsi que vos té - Kodak 2332 (Color Asset Protection Film) moignages, nous comptons sur les mem - Ce filmoffre aux ayants droitsd’un contenu bres de l’AFC pour représenter les pro - I audiovisuel une nouvelle option aborda - ductions françaises ! ACS France associé AFC

ACSFranceaeulachancedetravaillersur lenouveaufilmréaliséparOlivierMegaton et produit par Luc Besson, Taken 2 . Pour ce tournage, qui a eu lieu sur la côte sud de la Turquie, l'équipe d'ACS france avec Steeve Desbrow (Aerial DoP) et Luc Poullain (pilote hélicoptère), a pu réali - ser les prises de vues, à l'aide d’une tête gyrostabilisée Super G2, une caméra Arri 435, des magasins de 400 ft et un zoom 24-290 mm. Notre savoir-faire a permis d’effectuer des images de plusieurs dé - cors tout au long de la journée. Nous avons ensuite tourné au dessus de la ville d'Istanbul et filmé plusieurs séquences d'ambiance de la ville. Le film a été pho - tographié par Romain Lacourbas.

Nous avons également, en collaboration avec Next Shot, utilisé une autre tête gy - rostabilisé Mini-C, équipée d’une caméra Arri435 et d’unzoomAngénieux 28-70mm. Ce système a été fixé sur une voiture jeu. Ces plans d’actions ont été tournés en I pleine ville dans des rues pavées.

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associé AFC La rentrée 2012 avec Arri : CINEC IBC Notre 2 e rendez-vous de la rentrée se Arri Le 1 er rendez-vous avec Arri et ses nou - tiendra à Munich pour le Cinec du 22 au veautés à lieu ausalonIBCà Amsterdam 24 septembre auM,O,C, Events Center, du 7 au 11 septembre au RAI Exhibition Hall 2 / 3, Lilienthalallee 40 Center http://www.cinec.de/en/visiting/reg/re -  Nouveau Directeur Général pour le Stand n°F21 Hall 11 gistration.php groupe de location Arri Arri est heureux d'annoncer la nomina - http://www.ibc.org/page.cfm/link=478 Natasza Chroscicki : 06 87 68 10 05 tion de Martin Cayzer en tant que Di - [email protected] recteur Général de son réseau mondial N’hésitezpasànouscontacter pour des Natacha Vlatkovic : 06 33 00 26 08 I de location caméras et éclairage. entrées gratuites. [email protected] Next Shot associé AFC Alexa Studio Scorpio Arm Après les Canon 1D, 5D et 7D, Canon Mercedes ML55 équipé d’un bras Scor - C300, Nikon D4, Alexa et Alexa Plus, pio disponible à la location. Les nom -  Didier Grezes rejoint Next Shot l’Alexa Studio est aussi disponible de - breux tournages de l’été montrent que Depuis le 1 er août 2012, Didier Grezes a puis cet étéà la location chezNext Shot. l’outilestparfaitementadapté auxprises rejoint l’équipe Next Shot au poste de de vue de poursuites de 0 à 200 km/h, directeurtechnique. Next Shotmarque La Cité du Cinéma aussi bien sur circuit qu’enmilieu urbain. ainsi sa volonté de développer forte - Dans le courant du mois de septembre Une vidéo est disponible sur le site ment son service caméra et d’apporter 2012,NextShot regroupe sesactivitésà nextshot.com aux directeurs de la photo et à leurs LaCité du Cinéma,20 rueAmpère,93200 équipesuneassistancetechnique et lo - Saint Denis. Caméras, machinerie, régie, Coordonnées téléphoniques gistique parfaitement adaptée à leurs son, grues et têtes seront visibles sur inchangées : I besoins. place dès le 15 septembre 2012. ou 01 48 91 09 65 Panavision Alga associé AFC  Lesfilms sortant en septembretournésavecnotrematériel G Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé, photo - graphié par Antoine Héberlé AFC , caméra Alexa, optiques série G Alyah de Elie Wajeman, photographié par David Chizallet, Zeiss A Distagon PL T2.1, zoom Optimo Angénieux 28-76 mm caméra Alexa panavisée, optiques série Primo standard G Les Seigneurs d’Olivier Dahan, photographié par Alexan - G Vousn’avezencorerienvud’AlainResnais , photographié par dre Lamarque AFC , caméras Arricam Lite et Studios, séries Eric Gautier AFC ,caméras Panavision PlatinumetGolden II,op - primo standard, Primo zooms 24-275 mm et 17,5-75 mm, ma - I tiques série E anamorphiques, machinerie Panavision Grips chinerie Panavision Grips. Sublab associé AFC

 Sublab a le plaisir de vous annoncer système non filaire de longue portée. nous ouvrons le champ de la prise de sa première participation au Salon de Il intègre également des commandes vues grandevitesse enla rendantde plus l'IBC à Amsterdam du 6 au 11 septembre pour les paramètres optiques, colori - en plus abordable et d'utilisation plus prochain. mètriques et bien d'autres fonctionna - libre et mobile (caméra embarquée, lités. drone, ...) Nousprésenteronsalorsnotre1 ère inno - Intuitifetmodulable,SpectR permetune LesystèmeSpectR sera présentéà l'IBC vation, le système SpectR. prise en main très rapide des caméras sur le stand de Vision Research, le fabri - Ce système permet de manipuler à dis - Phantom,lesrendant accessiblesà tous. cant de caméras Phantoms, Hall Num - tance lescamérasPhantom (Flex,Miro, En combinant les fonctionnalités de ber 11, Stand Number 11.E74. I HDGoldet toutesles autres) grâceàun SpectR à la légèreté de la Miro M320S, N'hésitez pas à passer nous voir !

AFC la lettre n°223 / 36 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] Thales Angénieux associé AFC  Thales Angénieux à IBC et CINEC Seront égale - sements massifs, est à même de répon - Après Las Vegas, Cannes, Singapour, mentproposésà dre à la demande du marché et conti - Pékin, Thales Angénieuxprésentepour IBC et CINEC, nuera à l’être désormais. la première fois en Europe à IBC – Ams - pour l’ensemble Les livraisons de l’Optimo 45-120 mm se terdam puis à Cinec -Münich ses deux de lagamme des poursuivent à un rythme régulier et la nouveauxOptimo19,5-94 et 28-340mm. " petits " Optimo production des Optimo DP monte en Versions complémentaires des Optimos 15-40, 28-76, 45- puissance. 17-80 et 24-290 mm, ces deux nouvelles 120 mm et OptimoDP16-42 et 30-80 mm, optiquesdisposentdes mêmes qualités un grip de motorisation permettant la Informations pratiques optiques qui ont fait le succès de leurs commande de zoom et d’iris de l’objec - A IBC , comme d’habitude, vous trouve - ainées. Elles offrentdeplus une couver - tif (la commande de mise au point sera rez le stand Angénieux dans le Hall 11 – ture d’image allantjusqu’au31,4mmde disponible sur certaines versions) ainsi Stand F31. diagonale et sont ainsi parfaitement que le module ADS – Angénieux Data Pour faciliter votre accès à l’exposition, adaptéespour lesproductionsS35 et les System. LemoduleADSd’Angénieux in - vous pouvez utiliser le code d’accès de caméras numériques grand capteur. tègre le protocole/ i et permet l’enre - Thales Angénieux : 4420 et faire votre Angénieux propose donc maintenant gistrement instantané des données-clé inscription en ligne sur une palette complète de cinq objectifs: de réglages de l’optique : une technolo - https://registration.itnintl.com/IBC12/ Optimo 19,5-94 mm, Optimo 28-340mm gie extrêmement pratique qui, avec l’affi - RegOnline/Coupon.aspx avec les trois "petits "Optimo 15-40mm, chage de ces données, facilite la cali - A Cinec , Angénieux partage son espace Optimo 28-76 mm, Optimo 45-120 mm bration et la synchronisation des d’exposition avec la société Cartoni SpA parfaitement adaptés au film et aux der - objectifs. – Stand numéro 3 -E8 et participera cette nières générations de caméras numé - Bien qu’annoncés au NAB pour le mois année au Product Forum. Jean-Yves le riques. Optimo DP 16-42 mm et 30-80 de Septembre, les premiers Optimo Poulain présentera dans ce cadre les Op - mm conçus pour le cinéma numérique 19,5-94 mm ont été livrés dès le mois timo 19,5-94 mm et Optimo 28-340 mm seulement couvrent également le 31,4 d’août. La production de Thales Angé - le samedi 22 septembre de 14h à 15h – I mm de diagonale. nieux aujourd’hui, grâce à des investis - Salle de conférence K2A. Transpamedia  Les studios Transpasets Grand Ouest se dévoilent

A l’occasion de la 5 e édition du Film Fran - G 350 m² exploitables sous sa forme ini - cophone d’Angoulême, Transpamedia a tiale de friche industrielle inauguré, ce dimanche 26 août, les stu - G 1 000 m² réservés à la réalisation de dios Transpasets Grand Ouest. films d’animation. Installée depuis avril 2005 en région Poi - A ces 4 studios s’ajoute un grand nom - tou Charente, l’agence Transpamedia bre de services avec 900 m² de parking, qui loue déjà du matériel audiovisuel 340 m² de loges (qu’il reste à aménager), (lumière, énergie, caméra, machinerie, 3 lots de bureaux équipés d’internet et Gustave Kervern (GMT Productions) ont véhicules techniques) a signé, l’année du téléphone (de 100 à 150m²), mais aussi été tournés en 2011 dans ces studios cha - dernière, un bail avec le Pôle Magelis un très grand atelier de menuiserie, un rentais. Les trois premiers plateaux pour la location de 19 000 m² de terrain atelier de serrurerie, un stock d’acces - étaient d’ailleurs occupés jusqu’à cette (10 000 m² de bâtiment) pour une durée soires et de costumes géré par l’asso - semaine par Norimage Films/Moons - de 6 ans. Situés à Saint-Yrieix, cet en - ciation O2 costumes (également acces - coop pour le tournage du Manga Code semble de studio " d’Aredi " a été re - sibles au grand public). Enfin, Lyoko Evolution (5 e saison d’un dessin baptisé " Transpasets Grand Ouest ". ��En Transpamedia accueille à domicile di - animé qui cartonne à l’étranger). un an, Transpamedia a mené à bien un verses sociétés et associations en lien A un mois de l’ouverture officielle des important chantier de rénovation (déjà avec le cinéma (Nova Grip, Auteurs et Studios de Paris installés au cœur de la plus de 250 000 euros insufflés) pour en Associés, un chef électro, un chef ac - Cité du Cinéma à Saint Denis, Transpa - faire un outil performant. cessoiriste ou encore Déco Stock16). media continue de montrer sa capacité Le site est composé de 4 studios : De nombreux téléfilms comme La Nou - à se développer en région, en témoigne G 600 m² entièrement équipés et inso - velle Maud (Merlin Productions) et Vic - ses nombreuses agences (Lyon, Mar - norisés toire Bonnot (VAB Productions), mais seille, Nice, Angoulême, Corse, Suisse) G 700 m² avec un gril technique et un cy - aussi des longs métrages comme Le ou même l’ouverture prochaine d’une I clorama (17 m de long x 5 m de haut) Grand soir réalisé par Benoît Delépine, agence en Bretagne !

37 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] Transvideo associé AFC  Transvideo à IBC & Cinec Board " pour les utilisateurs les plus exi - d’une optique, apporte plus de précision Cette année lors des salons IBC à Ams - geants. et de fluidité. �� terdam et CINEC à Munich, Transvideo Les livraisons sont prévues après IBC. Celle-ci, couplée à l’intégration dans le dévoilera sa toute nouvelle gamme de CineMonitorHD évolution : Comme tous CineMonitorHD du CineTapeTM de Ci - moniteurs, RainbowHD. �� les produits Transvideo ce moniteur est nematography Electronics, facilite ainsi Ces nouveaux moniteurs de tournage, en constante évolution et les fonction - la mise au point pendant la prise de vues. plus légers et plus compacts, gardent la nalités sont améliorées. La nouvelle ver - Sans oublier les récentes évolutions ap - même qualité d’image et la même fiabi - sion du /iReader, protocole d’intégra - portées par les fonctionnalités Virtual - lité qui a fait des produits Transvideo la tion du système Cooke/i qui permet la Horizon2 et FuelReaderTM, Enhanced I référence en matière de moniteurs " On visualisation de la profondeur de champ SuperBright. TSF associé AFC

 Films TSF en tournage, photogra - GBird People de Pascale Ferran. Directeur phiés par des membres de l’AFC de la photographie : Julien Hirsch AFC G La Grande Boucle de Frédéric Forestier. TSF Caméra : Arri Alexa (ProRes), série Directeur de la photographie : Gilles Porte Zeiss GO, zooms Angénieux Optimo 28- AFC 76 et 24-290 mm TSF Caméra : Red Epic (jusqu'à 6 camé - Eclairage et machinerie : matériel TSF ras), série Cooke S4, 3 zooms Angénieux G Les Profs de PEF. Directeur de la photo - Optimo graphie : Régis Blondeau AFC Eclairage et machinerie : matériel TSF Caméra Vantage G Le Grand méchant loup de Bruno Lavaine Eclairage et machinerie : matériel TSF et Nicolas Charlet. Directeur de la pho - G Le Dernier des injustes de Claude tographie : Laurent Dailland AFC Lanzmann. Film documentaire TSF Caméra : 2 Red Epic, optiques ana - Directrice de la photographie : Caroline morphiques HAWK (V-Lite, V-Plus, V) Champetier AFC Eclairage et machinerie : matériel TSF TSF Caméra : Aaton X-Tera S16 et Aaton G 100% Cachemire de Valérie Lemercier. Penelope 3 perf Directeur de la photographie : Série Zeiss T2.1, zoom Zeiss 11-110 S16 et Denis Lenoir AFC, ASC zoom Angénieux Optimo 17-80 mm TSF Caméra : 1 Alexa Studio (ProRes) et 1 Alexa standard (ProRes), série Cooke S4, zoom Angénieux Optimo 24-290 mm Films TSF en salle au mois d'août et sep - Eclairage et machinerie par TSF Lumière tembre, photographiés par des mem - et TSF Grip bres de l’AFC G Möbius d'Eric Rochant. Directeur de la G Bowling de Marie-Castille Mention- photographie : Pierre Novion AFC Schaar. Directeur de la photographie : TSF Caméra : 2 Aaton Penelope en 2 perf, Myriam Vinocour AFC 1 Arricam Lite en 3 perf, Arri Alexa TSF Caméra : 2 Arri Alexa (ProRes), série (ProRes), Zeiss Masterprime + 3 zooms Cooke S4, zoom Angénieux Optimo 24- Angénieux Optimo 290 mm Eclairage et machinerie : matériel TSF G Cornouaille d'Anne Le Ny. G Les Salauds de . Directrice Directeur de la photographie : de la photographie : Agnès Godard AFC Jean-Marc Fabre AFC TSF Caméra : Red Epic, Zeiss Masterprime TSF Caméra : Arricam Lite 3 perfos, Arri - + Zeiss T2.1 zoom Angénieux Optimo 28- cam Studio 3 perfos, série Cooke S4, 76 mm zoom Angénieux Optimo 24-290 mm Eclairage et machinerie : matériel TSF Machinerie : matériel TSF G Il est parti dimanche de Nicole Garcia G Camille redouble de Noémie Lvovsky Directeur de la photographie : Pierre Directeur de la photographie : Jean-Marc Milon AFC Fabre AFC TSF Caméra : Arri Alexa (ProRes), série TSF Caméra : Arri Alexa Plus (ProRes), Zeiss Ultraprime, zoom Angénieux Op - série Cooke S4, zoom Angénieux Optimo timo 24-290 mm 17-80 mm I Eclairage et machinerie : matériel TSF Eclairage et machinerie : TSF.

AFC la lettre n°223 / 38 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ] côté lecture « Le corps voit autant que les yeux » Des propos de Caroline Champetier AFC

Dans son " Cahier été " central, le quotidien « La prise est un Libération a proposé, courant août, un moment où l’on " feuilleton " intitulé Imperceptibles . Ainsi, est dans une inti - on pouvait lire dans le numéro daté des 18 mité extrême avec et 19 août : « Le corps voit autant que les celle ou celui que yeux » [Imperceptibles 6/6] A l’heure de la l’on filme. En gloire éphémère, quelques créateurs pro - vingt-cinq ans, on téiformes revendiquent leur anonymat. Au - devient un animal jourd’hui, Caroline Champetier, chef opé - de plateau. Les rateur. Recueilli par Anne Diatkine. sens s’aiguisent jour après jour. On  « J’ai parfois l’impression de ne faire acteurs. Dernièrement, dans Holy Motors , perçoit beaucoup que ça : travailler l’imperceptible. Ce que les noirs étaient légèrement teintés à mon plus d’éléments le spectateur ne verra pas forcément, mais sens, cela faisait basculer le film, mais je ne qu’avant. On est ressentira. Chaque film a un paramètre crois pas qu’un spectateur même averti les aux aguets, photographique spécifique. Ce peut être eût discernés. L’étalonneur m’a dit qu’il ne comme l’Indien la matière de l’image – comment agir sur s’agissait que d’un demi-point de couleur : dans la forêt. C’est le support, le grain ou le bruit plus ou moins là, on peut parler d’imperceptible. D’au - une position très gros – ou son imperceptibilité. Le grain tant que les conditions de projection met - étrange d’être res - photochimique, la profondeur qu’il donne tent à mal notre perfectionnisme : il suffit ponsable de à l’image, la souplesse : j’ai du mal à imagi - d’une lampe trop neuve pour que tout bas - l’image de l’autre, ner qu’on n’y soit pas sensible. Aujourd’hui, cule dans le bleu ; ou trop âgée, et tout on sait tous l’effet avec le numérique, travailler sur la matière tombe dans le rouge. A Grenoble, récem - produit par une photo où l’on se reconnaît de l’image est de plus en plus artificiel, les ment, les diodes des marches d’escalier de et s’accepte. On n’est pas seul dans l’affaire : pixels sont fixes, il n’y a plus l’aléatoire du la Nef envoyaient un halo bleu sur l’image il y a le personnage, le costume, le décor, grain, l’air entre le regard et ce qui est vu. de Holy Motors . Et nous qui refusions une les directions de mise en scène, et la lu - Le numérique lisse et fige. Alors que le copie pour un demi-point ! La tendance mière doit produire cette alchimie, le tout grain est en mouvement, comme la vie. On chromatique qu’on donne au film l’im - doit être cohérent et l’émotion d’un geste, va vers une telle surdéfinition de l’image prègne. Même si personne ne la remarque, d’une posture, d’un regard doit être saisie qu’un jour ou l’autre, on ne pourra plus la elle est essentielle à cet objet qu’on fa - immédiatement. Cadres et lumière n’ont regarder. Elle sera exténuante pour le cer - brique, et il ne faut absolument pas lâcher pas le droit de défaillir. Il y a des ratages et veau, qui ne saura pas quoi faire avec au - prise. Car la notion d’imperceptibilité est des éblouissements. tant d’informations. relative. Elle dépend de l’expérience vi - « Mais le plus grand mystère, c’est la pho - « Est-ce qu’on s’y habituera ? Peut-être les suelle de chacun. Ce qui n’est pas analysé togénie. Je ne la devine pas si je ne suis pas générations dont le regard ne s’exerce que comme vu peut-être ressenti dans une derrière la caméra. Elle m’est imperceptible sur des écrans et des consoles numériques. image : sa froideur, sa chaleur, son et c’est avec cela que je fabrique le plus : C’est sans doute comme cela qu’on passe contraste. Peut-être que le corps voit au - l ’angle et la hauteur exacts pour magnifier d’un système de représentation à un autre. tant que les yeux. un visage. Chez une femme, j’y suis parti - Conduire le regard Une intimité extrême culièrement sensible. Sans doute parce « Lorsque j’ai regardé les masters vidéo de « Est-ce que la caméra permet de voir ce qu’il y a cette fragilité et cette inégalité Holy Motors (1) , je les ai trouvés trop nets qui est invisible à l’œil nu ? Sans doute. liées au temps : voir ce miracle qui résiste et j’ai préféré flouter légèrement l’image… D’abord, il y a un effet de rapprochement à l’âge chez ou Margue - Quand on filme un feuillage, par exemple : dû aux focales longues. Tous ceux dont rite Duras, . il y a les lignes des feuilles, celles des l’objectif est l’outil ont un entraînement à « J’ai souvent filmé , et je branches, les nervures des feuilles. Cela regarder ce que les autres ne voient pas et ne saurais pas dire pourquoi elle est invisi - fait beaucoup de lignes qui se mêlent, et qui ne se décrit pas avec des mots. ble dans la rue, et que dès que cela tourne, si le vent agite ces feuilles, cela démultiplie « Sur un tournage, nous sommes sans on ne voit qu’elle. ces lignes. L’image numérique égalise les doute les personnes dont la pulsion sco - « Récemment, j’ai réalisé un téléfilm avec informations et en fournit trop pour pique est la plus développée. Un change - Marine Delterme, où elle incarne la pein - qu’elles soient regardables. Or, je pense ment de carnation, l’œil qui s’humidifie, les tre Berthe Morisot. En tant que metteur que notre métier est de conduire le regard lèvres qui tremblent, l’accélération d’un en scène, je lui demandais toujours plus par le cadre, la lumière et la texture de pas ou d’un geste, comme un lapsus du et, passée derrière la caméra, la ligne de l’image. corps, une fausse teinte, le soleil qui frappe force se déplaçait. Sa photogénie active « L’autre grand paramètre est le chroma - un tapis ou un rideau dont la couleur en - me bouleversait, je pense avoir mieux tra - tisme. On se bat pour un point de couleur. vaillé avec ce dédoublement qui incluait vahit l’espace : on voit tout et plus que le I Ayant l’œil quadrichrome, je suis rapide - spectateur ne verra jamais. Si le mot di - l’imperceptible. » ment gênée par les distorsions chroma - recteur de la photographie a un sens, c’est tiques dans l’image ou par les écarts de dans cette idée de direction à donner au température de couleurs. Dans un bureau, regard. Tout ne doit pas être vu, mis en lu - (1). Holy Motors , de Leos Carax. Avec Denis deux néons, dont l’un diffuse une lumière mière. C’est pour cela que la peinture de Lavant, Edith Scob, Eva Mendes… un peu plus chaude que l’autre, me dé - Rembrandt ou d’un autre nous émeut en - Pour lire, entre autres, les différents arti - rangeront. Je déteste le magenta : ce petit core après des siècles : notre regard est cles du feuilleton, consultez le site de rose qui arrive trop souvent sur la peau des conduit, accompagné, par le peintre. Libération : http://www.liberation.fr

39 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | nos écoles | lecture ] côté lecture

Découverte d'un métier : directeur photo Colorimétrie appliquée à la vidéo enquête et entretiens, par Anne-Laure Bell 2e édition de Jacques Gaudin

 Le magazine Réponses  Cet ouvrage en couleur dresse Photo, dans son n° 245 (août un large panorama des principes de 2012), propose à ses lecteurs la colorimétrie et des techniques co - d'aller à la « découverte d'un lorimétriques employées dans le métier encore mal connu », di - domaine du signal vidéo : recteur de la photo, en pu - G théorie de la couleur et modèles de bliant un dossier, comprenant représentation ; enquête et entretiens, réalisé G chaîne de traitement du signal pour l'occasion par Anne- vidéo, des capteurs aux systèmes d’af - Laure Bell. fichage ; « Au moment où les barrières G méthodes de mesure et de réglage entre image fixe et image ani - des équipements numériques SD et mée s'estompent, à l'heure HD. où les appareils photo fil - Cette 2 e édition présente notamment les dernières technologies ment, il nous a semblé intéressant de découvrir un métier de capteurs et d’écrans, ainsi que les nouvelles normes définies mal connu~: celui de directeur de la photo. Personnage pour le traitement des images en télévision et cinéma numérique. pivot des tournages cinéma et télé, il est le maître de l'image A travers 23 expériences et des simulations 2D et 3D exécutées en d'un film~», souligne Anne-Laure Bell dans son introduc - temps réel et paramétrables, le CD-Rom interactif permet au lec - tion. teur de mettre en pratique les notions exposées dans le livre. Après avoir présenté les divers métiers liés à l'image, en Sommaire : Qu'est-ce qu'une couleur ? Etude physique de la lu - s'appuyant sur l'expérience de plusieurs d'entre nous, mière. Notions d'optique physiologique. Synthèse additive et syn - directeurs de la photographie, elle pose ensuite une série thèse soustractive. Représentations de l'espace colorimétrique. de questions à Francine Lévy, directrice de l'Ecole Louis- Les primaires d'analyse en vidéo. Le codage de l'information cou - Lumière, et aux directeurs de la photo Rémy Chevrin AFC leur en vidéo. Les systèmes d'affichage. Les correcteurs colorimé - et Marc Koninckx AFC, SBC . Elle clôt enfin son dossier par triques. Notions de gestion des couleurs. Annexes un résumé succinct des temps forts parmi les activités de l'AFC. A l’occasion de la parution de ce livre, l’AEVLL (Association des an - ciens élèves de Vaugirard – Louis-Lumière) s’est entretenue avec A découvrir également, entre autres rubriques de ce même Jacques Gaudin, actuellement responsable de la filière Image des numéro, dans " Le coin de l'argentique ", l'arrivée du nou - formations de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina). Dans cet en - veau film photo Bergger BRF 400 Plus. tretien, il retrace son parcours depuis sa sortie de l’Ecole avant d’en Cette pellicule noir et blanc, d'une sensibilité de 400 ISO, venir à l’image, aux caméras d’aujourd’hui, aux techniques nu - est un dérivé de l'OrWo Négative N 74 plus, conçue pour mériques et aux outils de demain. la prise de vues cinéma par la société allemande FilmoTec. Lire l’entretien à l’adresse : http://www.aevll.org/de-louis-lumiere-a-l-ina-de-l.html A titre d’information, renseignements techniques sur les pellicules négatives N&B OrWo UN 54 et N 74 plus à Collection : Audio-Photo-Vidéo, DUNOD / INA 2012 - 2ème édition - l’adresse : 320 pages http://www.dunod.com/loisirs-scientifiques-techniques/audio- I I http://www.filmotec.de/?cat=32&lang=fr&lang=fr photo-video/tv-video-cinema/colorimetrie-appliquee-la-video

 Les promotions 2012 de l’Ecole Louis- équipe, n’hésitez pas à prendre contact nos écoles Lumière et de La fémis avec l’un(e) ou l’autre d’entre eux : Comme tous les ans, l’été voit éclore les ENS Louis-Lumière, Ciné 2012 nouvelles promotions des deux écoles http://www.afcinema.com/Promos-  ENS Louis-Lumière nationales supérieures de cinéma que 2012.html Nouvelles coordonnées sont l’ENS Louis-Lumière et l’ENSMIS La Ecole nationale supérieure Louis-Lu - fémis. C’est habituellement pour les étu - ENSMIS La fémis, Image 2012 mière diants de nos deux écoles publiques la http://www.afcinema.com/Les-diplomes- La Cité du Cinéma période où ils viennent d’achever leurs en-Image-de-La-femis-cru-2012.html 20 rue Ampère - BP 12 études et entrent dans la vie active. 93 213 La Plaine Saint-Denis Cedex Au cas où vous souhaiteriez faire de nou - Leurs batteries étant chargées à bloc, à I I Téléphone : 01 84 67 00 01 velles connaissances et compléter votre bon entendeur...

AFC la lettre n°223 / 40 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ]

Darius Khondji AFC, ASC raconte sa lumière pour Woody Allen par Benjamin B. consultant AFC

Cet été, j’ai rendu visite à Darius Khondji pour parler des deux films qu’il a tournés récemment avec Woody Allen : Minuit à Paris (l’an - née dernière) et To Rome with Love . Ce fut aussi l’occasion de parler d’outils et techniques de lumière. Parmi les derniers films de Darius, il faut citer aussi Amour de Michael Haneke, qui a remporté la Palme d’Or au Festival de Cannes, et le prochain film de James Gray tourné à New York avec et Joaquin Phoenix. (B.B.)

Darius et Woody au milieu de l’équipe - DR

 Que ressens-tu en travaillant avec 1. Tourner avec des objectifs Cooke très Woody Allen ? anciens, en utilisant plutôt des longues Darius Khondji : J’adore Woody, et j’ai un focales – pas plus large qu’un 32 mm – immense respect pour lui. Comme il est pour obtenir un aspect plus diffus, et plus timide avec le mot génie, j’essaie de ne doux. pas l’utiliser à propos de lui... Disons sim - 2. Sous-développer la pellicule d’un demi- plement qu’il est très intelligent, très diaph, et parfois d’un diaph entier chez drôle et que c’est très amusant de tra - LTC, pour obtenir une image plus douce vailler avec lui. et moins contrastée. Minuit à Paris mélange trois époques : le 3. Déplacer la caméra moins, ne pas faire présent, et les années 1920 et 1900. de travellings. DK : J’ai cherché à trouver un traitement 4. Utiliser des couleurs plus chaudes – visuel différent pour chaque époque. Au mais je dois préciser que Woody veut des début quand j’ai parlé avec Woody, il se couleurs chaudes de toute façon, il demandait s’il fallait peut-être filmer le n’aime pas la lumière froide. passé en noir et blanc. Mais avec Tous ces choix ensembles ont créé une quelques exceptions notables, j’ai tou - ambiance, ont donné une certaine lui - jours trouvé que les films qui mélangent sance aux deux époques. Et pour créer la couleur et le noir et blanc créent une un contraste, nous avons tourné les diversion pour le public. C’est un effet de scènes du présent avec les nouveaux ob - style qui peut être perturbant. J’ai donc jectifs Cooke 5/i. proposé d’essayer plutôt de trouver des Comment as-tu distingué les années 1920 traitements différents de la couleur. des années 1900 ? J’ai fait des recherches et je suis revenu DK : Nous avons créé un rendu très chaud vers Woody avec quelques idées pour pour les années 1920, avec une couleur créer un look vintage qui distinguerait le dorée. Puis, quand on est passé aux an - passé du présent. J’ai proposé quatre nées 1900, à la Belle Epoque, nous avons principes : ajouté de la fumée et plus de contrejours, et nous avons rendu la couleur encore plus chaude, vers un vrai rouge, comme si c’était éclairé par le feu. A la fin, les an - nées 1900 étaient rouges et noir, avec des costumes noirs. Woody a adoré.

Minuit à Paris - les années 1920 Minuit à Paris - extérieur nuit

41 / n°223 la lettre AFC [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ]

La scène de la Belle Epoque, où Marion Co - Le décor le plus étonnant dans le film est Pour les intérieurs jour, la plupart du temps tillard et Owen Wilson vont chez Maxim est celui du musée de l’Orangerie, devant les je mets la lumière à l’extérieur des fenêtres. féérique. Comment l’as-tu éclairée ? Nymphéas de Monet. Je n’aime pas avoir de projos à l’intérieur. DK : Nous avons recouvert le plafond d’une DK : On a tourné cette scène entièrement Quel type de projecteurs as-tu placé en de - grille de petites ampoules sur variateur, ce en lumière naturelle. On avait un poly pour hors des fenêtres ? qui donne ce look doré, avec une couleur le travelling et l’on a ajouté un petit pan - DK : En général, je veux une lumière douce pêche, très douce, et j’ai ajouté un contre - neau blanc pour les yeux. Sur place on s’est venant de l’extérieur, elle peut être réflé - jour diffus, légèrement plus bleu, sur Ma - regardé avec Woody et il m’a dit : « 2001, chie ou diffuse, ou les deux. Je veux que la rion Cotillard. n’est-ce pas ? ». Et nous avons échangé un lumière soit belle et je veux aller vite, et je C’est comme s’ils étaient trempés dans une sourire. Pour une raison étrange, nous tiens à ce que ce soit pratique pour la pro - lumière chaude, et le contrejour évoque la avons tous deux pensé au film de Kubrick duction. Le moyen utilisé par les électri - photographie glamour classique. dans ce grand espace blanc. ciens pour obtenir cette lumière m’importe DK : Woody voulait que le personnage de Quelle a été ton approche pour To Rome peu. D’ailleurs je trouve que c’est mieux Marion ressemblât à une star de cinéma à with Love ? quand les électros travaillent avec des pro - l’ancienne. J’ai aussi ajouté de la fumée, et DK : C’est un film drôle, une comédie sim - jecteurs qu’ils leur sont familiers. j’ai mis des filtres de diffusion sur l’objec - ple avec quatre histoires différentes éta - En Italie, j’ai utilisé ce qu’ils appellent des tif : une combinaison de Schneider Black blies à Rome : deux sont en italien, avec ACL (Aircraft Landing Lights), que nous ap - Classic Soft et Black Pro Mist Tiffen. Dans sous-titres anglais, et deux sont en anglais. pelons Dino. Les ACL sont des groupes de d’autres scènes, j’ai aussi utilisé des diffu - J’ai traité les histoires italiennes avec des puissantes lumières d’atterrissage pour sions Mitchell. couleurs beaucoup plus chaudes, presque avion, assemblés dans des cadres en alu - Peux-tu en dire plus sur l’utilisation de ces à l’excès. Le temps ensoleillé était un défi, minium léger, en quantité de 32, 16, 12 ou grappes de petites ampoules ? parce que ni Woody, ni moi ne voulait de 9. Ils ont été initialement conçus pour Vit - DK : C’était, je pense, des ampoules de 30 lumière solaire directe. Parfois, nous avons torio Storaro, et sont loués par Iris, la so - Watts. J’ai conçu aussi des panneaux cou - tourné à l’ombre, en faisant des réflexions ciété de longue date de son chef électro, verts d’ampoules, sur variateur, on les ap - sur des belles maisons dorées ou des Filippo Cafolla. Mais les ACL ne sont pas pelait des Woody Lights. Certains pan - briques rouges, ou bien nous avons tourné utilisés à Paris. Donc, pour Minuit à Paris , neaux faisaient 1 mètre de large et 1 mètre en contrejour, comme la scène dans les jar - j’ai utilisé la plupart du temps des HMI pour 50 de long, mais j’en ai fait de trois tailles dins de Tivoli. rester simple. différentes. Les panneaux étaient en bois Quel type de projecteurs HMI ? ou en aluminium, les ampoules y étaient DK : J’utilise des HMI de chez Arri et K5600. très serrées. J’aime beaucoup l’Arrimax à travers un Il y avait des dizaines d’ampoules sur un pan - Grid Cloth. Quand j’utilise des projecteurs neau ? Fresnel, c’est à travers une diffusion DK : Des centaines. Les panneaux étaient épaisse, ensuite je vais les couper et les ré - sur pieds, placés dans une pièce à côté, ou duire pour les ramener à l’exposition vou - bien éclairant un visage avec une lumière lue. Ou bien, je pourrais utiliser une Book en 3/4. Ils ont créé un look ancien, une lueur Light (lumière bouquin), c’est-à-dire une vintage, qui nous a bien servi pour les source réfléchie qui traverse ensuite une époques du passé, et surtout les années diffusion épaisse. D’une certaine façon, je vingt. passe par tant de couches de diffusion qu’à Tu as réchauffé la couleur avec des varia - la fin, la source n’a pas vraiment d’impor - teurs, mais aussi avec des gélatines ? tance ! DK : J’ai utilisé des gélatines CTO et CTS sur Quel genre de matériaux de diffusion et de les keylights dans quelques scènes. J’aime réflexion aimes-tu utiliser ? aussi les gélatines Bastard Amber, ma - DK : J’aime la diffusion Frost et la Rollux, genta, rose et mauve. Je fais souvent des qui est agréable et épaisse. A Rome, j’ai ombres un peu plus froides, par exemple To Rome with Love - plafond de ballons aimé mettre soit une grande source, soit en ajoutant une réflexion bleue ou verte S’il fallait tourner pendant la journée, nous le soleil en réflexion sur un grande toile 6 d’en haut. Puis, quand je vais à l’étalon - avons créé un plafond de diffusion avec par 6 de Muslin non blanchie, parce que nage, je les descends, je les baisse en in - des ballons spéciaux de chez ALF Service les immeubles italiens ont le même genre tensité, et j’y mets de l’or. Dans le pied de à Milan ; nous avons attaché les ballons de texture. la courbe, là où les noirs attrapent un peu entre eux et les avons reliés aux toits et Ta lumière est surtout douce, mais avec un de couleur, je mets un peu de bleu. J’uti - balcons – nous avons couvert une petite faisceau occasionnel de lumière dure lise beaucoup le contraste des couleurs, piazza entière comme ça ! Nous avons pu DK : J’aime utiliser les Molebeam en inté - c’est ma façon de voir. faire un pano 360 degrés de la Piazza del rieur jour. J’ai souvent des 6 kW et 4kW Une grande partie du film se déroule la nuit, Popolo en fin de journée, quand le soleil dans le camion. Je mets un Molebeam de - comment as-tu éclairé la nuit ? était très bas. En extérieur, j’utilise beau - hors et je peux créer un faisceau de lumière DK : La plupart du temps, j’ai essayé d’éclai - coup le negative fill (occulter la lumière très forte, en parallèle avec la source rer l’extérieur avec des sources placées dans avec panneaux, cadres, etc.), pour sculp - douce. On a immédiatement le sentiment des intérieurs, par exemple dans un café. ter la lumière, ou pour se débarrasser de d’un vrai soleil. C’est très beau. Quand je regarde le film, je pense que j’au - réflexions indésirables. Est-ce que tu rajoutes des ambiances à l’in - rais du le faire encore plus. On a fini avec plus Comment as-tu éclairé les intérieurs jour ? térieur ? de réverbères que j’aurais voulu, mais je me DK : Les deux films ont été tournés entiè - DK : Je n’ajoute plus beaucoup de fill. Les suis rendu compte que le film devait rester rement en décor naturel, sans aucun tra - pellicules aujourd’hui ne semblent pas en léger, et ne pouvait pas être trop sombre. vail de studio, donc ça a beaucoup varié. avoir besoin. Parfois, je vais ajouter une

AFC la lettre n°223 / 42 [ activités AFC | in memoriam | festivals | çà et là | technique | entretiens AFC | projection privée | films AFC | associés | lecture ]

Je ne peux pas supporter d’avoir des ac - Comment décrirais-tu Woody Allen comme teurs avec des visages mal éclairés. C’est réalisateur ? très important pour moi. Pour les gros plans, DK : Woody fait des films comme un musi - je peux utiliser des China Balls, des lumières cien, comme un compositeur. C’est sou - Briese, des Kino Flo. Sur un petit film je peux vent une question de rythme. Bien sûr, je utiliser des Lekos Source Four en réflexion n’ai fait que des comédies avec lui, mais sur des panneaux ... tout doit avoir du rythme, que ce soit le jeu Sur les deux films de Woody j’ai beaucoup des acteurs ou les mouvements de caméra. To Rome with Love - intérieur jour utilisé l’Octoplus. C’est une lumière de pho - Si une scène devient pesante, si elle tombe tographe qui est très simple à mettre en à plat, il la retournera plus tard. Il sait vrai - place, avec une diffusion simple ou dou - ment ce qu’il veut. Et plus important en - ble, avec des puissances allant du 500 core : il sait ce qu’il ne veut pas. Avec watts au 2 kW. Pour la scène finale dans Mi - Woody, tout doit être clair. Il a une mer - nuit à Paris sur le pont Alexandre III, j’ai uti - veilleuse façon de traiter les problèmes sur lisé un China Ball sur Léa Seydoux, qui est le plateau. Il retombe toujours sur ses la muse moderne du film. pieds. Il est très souple, car il a l’habitude Comment Woody Allen fait-il son décou - To Rome with Love - Piazza Navona de faire des films sans un gros budget. page ? Donc, il trouve toujours des solutions in - petit panneau réflecteur ou autre chose DK : La plupart du temps, Woody aime tour - téressantes, parfois il change le scénario, dans le même style, mais certainement pas ner des plans séquence. Woody tourne et la nuit se transforme en jour. Woody m’a des sources. aussi des plans de coupe, mais il gardera la beaucoup appris. Peux-tu parler de l’extérieur nuit sur la plupart du plan séquence dans le film, il ne Un mot de la fin ? Piazza Navona ? va pas couper beaucoup. Si je sens que DK : Je tiens vraiment à remercier mes DK : C’est un long travelling. Nous avons c’est impératif de faire une autre prise, il équipes sur les deux films, y compris en placé des HMI bleus sous l’eau dans la fon - le fera, mais je sais qu’il ne va pas l’utiliser France mon chef électro Thierry taine. J’ai mis un latéral dur sur Jesse Ei - ! Il va utiliser la meilleure prise pour les ac - Beaucheron, mon chef-machino Cyril Kuhn - senberg et les deux filles, avec deux 10 kW teurs, bien sûr. Une fois nous avons eu un holtz, mes assistants caméra Fabienne tungstène, un pour chaque section du tra - plan un peu flou, il l’a gardé dans le film, di - Octobre et Julien Andreetti, et mon ca - velling ; j’en ai ressenti le besoin car, autre - sant en plaisantant que « ça ressemble à dreur Jan Rubens. En Italie, j’avais mon ment, la lumière me semblait un peu plate. un film européen ». chef électro Stefano Marino, chef machino J’ai mis quelques projecteurs sur la façade Je suis curieux de savoir comment c’était Paolo Frasson, mes assistants caméra en arrière-plan, et j’ai ajouté un peu de fill d’avoir et Woody Allen en - Alberto " Nino " Torrecilla et Simona di (ambiance) avec un Octoplus de Chimera. semble sur un plateau ? Lullo, et mon cadreur Daniele Massacesi. Quelle est ton approche pour les gros plans ? DK : Ils se sont beaucoup amusés. Woody Je tiens à remercier aussi le grand Joe DK : Comme je te disais, pour les grosses est généralement pince-sans-rire, c’est rare Gawler, mon étalonneur chez Deluxe à I sources, les unités pour les grandes sur - de le voir rigoler, mais avec Roberto, il a cra - New York, qui a étalonné les deux films. faces, je laisse les électriciens choisir leur lu - qué. Woody laissait Roberto improviser, mière, celle qui leur conviendra. Mais quand mais je me souviens que Woody lui disait : nous passons à l’intérieur pour les gros « Fais d’abord ta version, puis tu feras la Cet entretien est basé sur un article paru plans, que je sois à Rome, New York, Lon - mienne ». Et Roberto riait et disait : « D’ac - dans le numéro d’août 2012 de l ’American dres, Paris ou Los Angeles, ça devient ma cord ». Ils s’entendaient très bien Cinematographer que nous publions avec lumière. ensemble. leur aimable autorisation.

Cinémathèque française : Musée et collections - dons et acquisitions : Photo de plateau de Rosita d’Ernst Lubitsch (1923)

Des fonds importants entrent régulièrement dans les collections de la Cinémathèque française

 Dernièrement, le chef opérateur Denys Clerval AFC a offert une splen - dide photo de Rosita , qu’Ernst Lubitsch réalisa avec Raoul Walsh bien que celui-ci ne soit pas crédité au générique. Un ami du donateur lui avait offert cette photo en 1978, accompagnée d’une note : « Un document historique très rare. Elle montre le grand Ernst Lubitsch le premier jour de tournage aux Etats-Unis pour son premier film américain avec comme star Mary Pickford […] Cette photo m’a été donnée person - nellement par la fille de Lubitsch, Nicki. Elle faisait partie de la collection de son père (pendant des années, Langlois me suppliait de la donner à la Cinémathèque) ». Cela arrive quelques fois : les documents se transmettent de génération en génération, et finissent heureusement à la Cinémathèque comme l’es - I pérait Henri Langlois. http://www.cinematheque.fr/fr/musee-collections/actualite-collections/dons- Ernst Lubitsch à côté de son chef opérateur, Charles Rosher, lui-même acquisitions/photo-plateau-rosita-ern.html derrière la caméra. Au centre, Marie Pickford.

43 / n°223 la lettre AFC r e e e e n O i u

s Coprésidents François CATONNÉ Antoine HÉBERLÉ Pierre NOVION u d o i

h i G e q t a t s i p A r ç a a a h r

u Matthieu POIROT-DELPECH Laurent CHALET Gilles HENRY Luc PAGÈS r n d M p é I e a g n

a t r d r o o e c F é t f

g Michel ABRAMOWICZ Benoît CHAMAILLARD Jean-François HENSGENS Philippe PIFFETEAU f

n e

o r n o e n i a t h r o l e d i

a p b t é Rémy CHEVRIN Olivier CHAMBON Julien HIRSCH Gilles PORTE e s a a p m m d i e l é o e c d r n o Caroline CHAMPETIER Jean-Michel HUMEAU Pascal POUCET i u M s e C s •

A Président d’honneur Denys CLERVAL Thierry JAULT Edmond RICHARD •Pierre LHOMME Arthur CLOQUET Vincent JEANNOT Pascal RIDAO 2 m 5

o Laurent DAILLAND Darius KHONDJI Jean-François ROBIN

c 2 . 4 a Membres actifs Gérard de BATTISTA Marc KONINCKX Antoine ROCH 4 m 6 e

n 2 i Pierre AÏM Bernard DECHET Willy KURANT Philippe ROS 4 c

f 1

a • . 0 Robert ALAZRAKI Yves LAFAYE Denis ROUDEN

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a Jérôme ALMÉRAS Benoît DELHOMME Pascal LAGRIFFOUL

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e Michel AMATHIEU Jean-Marie DREUJOU Alex LAMARQUE Guillaume SCHIFFMAN 1 n 4 r

1 e Richard ANDRY Eric DUMAGE Jeanne LAPOIRIE Wilfrid SEMPÉ t 4

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e Thierry ARBOGAST Nathalie DURAND Jean-Claude LARRIEU Eduardo SERRA

t 2 i 4 S •

Ricardo ARONOVICH Patrick DUROUX François LARTIGUE Gérard SIMON - 1

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o Yorgos ARVANITIS Jean-Marc FABRE Dominique LE RIGOLEUR Andreas SINANOS . l c . é a T

Lubomir BAKCHEV Etienne FAUDUET Pascal LEBEGUE Marie SPENCER m -

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e • n i c Diane BARATIER Jean-Noël FERRAGUT Denis LENOIR Gérard STERIN c n f a

a • r Christophe BEAUCARNE Stéphane FONTAINE Pierre LHOMME Tom STERN F @

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a Renato BERTA Crystel FOURNIER Jacques LOISELEUX Manuel TERAN

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e 8 Régis BLONDEAU Claude GARNIER Hélène LOUVART David UNGARO i 1 r 0 r 5 u Patrick BLOSSIER Eric GAUTIER Laurent MACHUEL Charlie VAN DAMME 7 o

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r Jean-Jacques BOUHON Pascal GENNESSEAUX Armand MARCO Philippe VAN LEEUW u œ

c Dominique BOUILLERET Dominique GENTIL Pascal MARTI Carlo VARINI n a r

F Céline BOZON Jimmy GLASBERG Vincent MATHIAS Jean-Louis VIALARD

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r Dominique BRENGUIER Pierre-William GLENN Pierre MILON Myriam VINOCOUR

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