Gil Jourdan 1 Gil Jourdan
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Gil Jourdan 1 Gil Jourdan Gil Jourdan Série Scénario Maurice Tillieux Dessin Maurice Tillieux Gos Couleurs Studio Léonardo Assistant Jean-Marie Brouyère Bob de Groot Genre(s) Policier Franco-belge Personnages principaux Gilbert Jourdan Libellule Crouton Époque de l’action Années 1950 en France Pays Belgique Langue originale Français Éditeur Dupuis Première publication Spirou no 962 du 20 septembre 1956 Nb. d’albums 16 Prépublication Spirou de 1956 à 1978 Super Tintin en 1978 Gil Jourdan est une série de bande dessinée franco-belge policière créée par Maurice Tillieux le 20 septembre 1956 dans le no 962 du journal Spirou. La série est une reprise de Félix, autre série que Tillieux a du abandonner en changeant d'éditeur ; ainsi, certaines histoires de Félix ont été adaptées ou redessinées pour en faire des histoires de Gil Jourdan. Pour les dessins, Tillieux est aidé par Jean-Marie Brouyère et Bob de Groot pour les albums no 11 et no 12. À partir de l'album no 13, le dessin est repris par Gos, Tillieux en assurant toujours le scénario. La série met en scène Gilbert Jourdan, jeune licencié en droit, qui dirige un cabinet de détective privé. Ses collaborateurs sont Libellule, ex-criminel dont Jourdan a organisé l'évasion, et une jeune assistante, Queue-de-Cerise. Il est aussi aidé par l'inspecteur Crouton, de la police judiciaire de Paris. Leurs enquêtes les emmènent aux quatre coins de France et du monde. Elles sont parfois teintées de fantastique ou de science-fiction. La série a marqué par la qualité de son scénario, sa mise en scène cinématographique et l'atmosphère qui s'en dégage, ainsi que par les très nombreux accidents de la route présents et montrés souvent de manière réaliste, contrairement aux bandes dessinées de l'époque. C'est aussi une des rares bandes dessinées pour la jeunesse où l'argent et la réussite sociale sont des moteurs de l'action. Gil Jourdan est publié dans le journal Spirou du no 962 du 20 septembre 1956 au no 2131 du 15 février 1979, puis dans le Super Tintin no 1 spécial policier en 1978. Elle est dans le même temps publiée en seize albums (brochés jusqu'en 1985) aux éditions Dupuis puis republiée, entre 1985 et 1987, en six albums « intégrale » appelés Tout Gil Gil Jourdan 2 Jourdan. À partir de 2009, une nouvelle intégrale de la série sort aux éditions Dupuis. Synopsis En France, dans les années d'après-guerre, Gil Jourdan, détective privé, élucide les disparitions, crimes et autres mystères en compagnie de son adjoint, Libellule, ancien cambrioleur, et de Queue-de-Cerise, son assistante. Dans ses enquêtes, Jourdan peut compter la plupart du temps sur l'appui de la police française, le plus souvent représentée par l'inspecteur Crouton[1] . Historique Contexte Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Maurice Tillieux essaie sans succès de se faire réembaucher[2] par Dupuis, et propose vainement ses services au Lombard. Il faut attendre 1955, et la publication de la série Marc Jaguar dans le journal Risque-Tout[3] , pour que Dupuis, peut-être à la suite du départ de Franquin pour les éditions Le Lombard, décide de faire confiance à ce spécialiste de la ligne claire, bien que peu en vogue alors chez l'éditeur de Marcinelle[4] . Création de la série La série est créée en 1956 lorsque son auteur Maurice Tillieux est engagé au journal Spirou. Obligé par l'éditeur, qui préfère du neuf, de laisser tomber sa série policière Félix (qui paraît dans l'hebdomadaire concurrent Héroïc-Albums), il trouve un subterfuge en la recyclant sous le nom de Gil Jourdan, tout en modifiant les noms et physiques des personnages[5] . Le héros Félix devient Gilbert Jourdan[6] , Allume-Gaz devient l'ancien cambrioleur, Libellule, Alonzo Cabarez devient le policier Crouton, et Linda, figure féminine des derniers épisodes de Félix, est remplacée par Queue-de-Cerise. Le nom de Gil Jourdan a été créé par la femme de Maurice Tillieux, qui avait tout d'abord trouvé un nom, ressemblant à « Texaco », qui fut refusé par l'éditeur. Si Maurice Tillieux transforme son héros en détective privé, c'est parce qu'il pense que le choix de ce métier, en le mettant donc au centre de l'intrigue, permet de raconter facilement des histoires et d'introduire toute sorte de personnages, de plus cela donne à Gilbert Jourdan la possibilité de gagner un peu d'argent[5] . Publication dans le journal Spirou La série est publiée pour la première fois dans le no 962 du journal Spirou[1] du 20 septembre 1956[7] avec l'histoire à suivre Libellule s'évade qui se termine dans le no 988[1] du 21 mars Titre de la série dans le journal Spirou. 1957[8] . Elle rencontre tout de suite du succès auprès des lecteurs, les référendums organisés par le journal Spirou montrent que 80 % des lecteurs lisent régulièrement la série[9] . En 1960, sort le deuxième album de la série Popaïne et vieux tableaux, qui traite d'un trafic de drogue. Maurice Tillieux invente un stupéfiant imaginaire pour éviter la censure[10] . Cela n'empêchera pas cet album, comme le fut l'album no 1, d'être censuré en France jusqu'en 1971 pour irrespect envers la police[11] . Plus tard, en 1966, l'album no 9 Le Gant à trois doigts est censuré pour racisme[12] . Gil Jourdan 3 Assistants Plusieurs albums de la série, comme Chaud et Froid, sont donc des reprises de la série Félix[13] , et ce spécialement lorsque Maurice Tillieux tombe malade au point de ne plus pouvoir véritablement travailler le scénario. Ce procédé est courant pour l'époque, car, pour deux séries différentes, les lecteurs étaient rarement les mêmes d'une série à l'autre[14] . Ainsi, Maurice Tillieux, avec l'aide de Jean-Marie Brouyère et Bob de Groot[15] passait les Héroïc-Albums sur la table lumineuse et redessinait certains albums de Félix, modifiant, par exemple, le personnage de Félix pour le faire ressembler à Gilbert Jourdan, sans que l'éditeur Dupuis ne soit au courant[16] . Tillieux et Gos De plus, durant cette période, Spirou n'a que trop peu de scénaristes ou autres assistants à disposition, mais les planches de Gil Jourdan, bien qu'avec des scénarii forcément « recyclés », sont tout de même indispensables au journal. Si bien qu'en 1968, Tillieux sollicité de toute part pour alimenter en scenarii les dessinateurs de Dupuis, de plus en plus nombreux, en arrive à un point tel qu'il n'a pas assez de temps pour pouvoir dessiner la série lui-même[15] . Et c'est donc au Noël 1968, organisé par le journal Spirou, que se rencontrent Gos et Maurice Tillieux. Par hasard, Gos apprend que Tillieux ne peut plus dessiner Gil Jourdan, il lui propose alors de reprendre le dessin. Après une semaine, les essais sont concluants[17] , et le premier Gil Jourdan dessiné par Gos, Carats en vrac, paraît dans le no 1677 du journal Spirou[1] . Fin de la série En 1972, lorsque Gos lance sa propre série, avec la parution du premier album de Khéna et le Scrameustache, intitulé : L'Héritier de l'Inca, Maurice Tillieux aurait dû reprendre le dessin de Gil Jourdan et le seizième album Entre deux eaux devait donc être le dernier dessiné par Gos. La mort de Maurice Tillieux le 2 février 1978 dans un accident de la route, met fin à ce projet et du même coup à la série[18] , dont le dernier album sera achevé autant graphiquement que scénaristiquement par Gos[19] . Après la mort de Tillieux, les éditions Dupuis souhaitent faire reprendre le personnage de Gil Jourdan par un dessinateur de renom. Les différentes propositions furent refusés par la femme et les filles de Tillieux, devenues propriétaires du personnage, les éditions Dupuis étant elles toujours propriétaires des droits d'exploitation[16] . Inspirations L'atmosphère créée par les personnages et les décors de Maurice Tillieux peut rapprocher la série des romans policiers de l'époque : Léo Malet (Les Nouveaux Mystères de Paris)[20] , Georges Simenon (Commissaire Maigret et autres)[21] ou encore Frédéric Dard et des autres romans de la Série Noire, comme le montrent les clins d'œil de l'auteur. Du coté du dessin, Tillieux était déjà chez Héroïc-Albums le spécialiste de la bande dessinée policière, s'inspirant notamment de Chester Gould (dont le Dick Tracy était paru peu avant dans Spirou)[4] . Tillieux, tout comme Morris pour Lucky Luke, va intégrer dans son dessin les techniques et procédés du cinéma réaliste : champ-contrechamp, fondu enchaîné, ligne de fuite chevillée sur l’horizon, accessoires et décors finement repérés, primauté du dialogue, etc[4] . En tant que représentant de la ligne claire chez Spirou, et grand admirateur d'Hergé, Tillieux fait parfois des allusions à Tintin, comme dans Surboum pour 4 roues, où une scène se rapproche beaucoup d'une de Coke en stock[22] . Dupuis lui demandera parfois de se rapprocher du maître-étalon maison, André Franquin, en élaborant des personnages au physique plus caractéristique, comme le maire et son adjoint des Moines rouges[22] , puis le duo de malfrats des 3 Taches. Le nom de Gil Jourdan peut-être rapproché d'une autre série des années 50 : Bill Jourdan. Celle-ci est toutefois du genre Western. Gil Jourdan 4 Personnages Principaux personnages Gilbert Jourdan Biographie Âgé de 20 ou 21 ans à peu près, il vient d'obtenir sa licence de droit et ouvre son propre cabinet de détective privé à Paris[5] . Il a utilisé toutes ses économies pour l'ouvrir, et se donne six mois pour réussir : pour cela, il veut démanteler un trafic de popaïne, une drogue dure.