UNE DYNASTIE, UN RÈGNE DH Bâtir Un Royaume
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DEPOT LEGAL: 100/1991 - DIRECTEUR DE PUBLICATION: ABDELMOUNAIM DILAMI 50 UNE DYNASTIE, UN RÈGNE DH Bâtir un Royaume Sponsors officiels Dossier de presse: 19/91 - L’ECONOMISTE 70, Bd Massira Khadra - Casablanca - Tél. : 05.22.95.36.00 (LG) - Fax: Rédaction 05.22.39.35.44 - 05.22.36.59.26 - Commercial 05.22.36.46.32 - www.leconomiste.com - [email protected] Editorial Y’a pas photo! a pas photo», comme disent les sportifs. Feu Hassan II a construit plus que toute la dynastie avant lui et, pour ses dix premières années de règne, SM Mohammed VI a construit plus «Y’que tous. Jusqu’à l’Indépendance du Maroc, les Rois bâtisseurs furent plutôt l’ex- ception que la règle, bien sûr chacun connaît les ouvrages monumentaux laissés par le terrible Moulay Ismaïl. Meknès existerait-elle sans lui? On connaît aussi l’intérêt porté aux ports, un intérêt pas forcément payé de retour. Par là, en effet, s’installèrent les représentants des puissances occidentales. D’abord, juste des comptoirs, puis des consuls, puis des traités exorbitants du droit, puis l’occupation pure et dure. Une occupation inégale du point de vue des infrastructures. L’Espagne, très af- faiblie, ne s’occupa guère d’investir dans sa colonie voisine. Et même, trente ans plus tard, quand le Sahara revint dans le giron national, il était pratiquement vide d’équipements. Les Français furent plus soigneux, au moins au début. Par la suite, les travaux publics cherchèrent une rentabilité plus immédiate, plus brutale aussi, car plus soumise aux intérêts privés lesquels, majoritairement, recherchaient l’apartheid. L’Indépendance ne trouve certes pas un territoire nu, mais elle doit repenser les infrastructures, les réorienter et à l’occasion les rendre symboliques, voire en faire un terrain d’affrontements symboliques, comme le fut la célèbre Route de l’Unité. Après tout, des assauts de malices politiques autour de ce chantier ont peut-être évité des brutalités autrement plus dévastatrices. Et ceci nous amène sous les deux grands bâtisseurs que sont Feu Hassan II et l’actuel Souverain, Mohammed VI. Bien naturellement, l’analyse cherche les différences entre les deux, entre leur façon d’agir, et de faire agir, pour construire une nation. Pourtant avant de marquer les différences, il faut s’occuper des constances. La première c’est peut-être l’effort de bâtir, sur une échelle aussi haute. Bien sûr sous Hassan II on comptait les infras- tructures en centaines de millions. Avec SM Mohammed VI, le compte se fait en milliards. Derrière cela un peu d’inflation, beaucoup d’ambitions; mais des deux côtés, un désir, un ordre constant en faveur de ce qui reste, de ce qui produit. Le père et le fils se ressemblent. Ce n’est pas ce que dit l’opinion publique? C’est vrai. Elle souligne plutôt les dif- férences. Du père, elle dit qu’il est un bâtisseur de barrages, de routes, de ports..., un constructeur d’institutions politiques aussi. Le fils, l’opinion le crédite du souci des démunis, de la modernisation religieuse, du nouveau statut des femmes et des enfants, de la culture aussi… Si bien que parfois l’opinion s’aveugle et ne voit plus que ce que le règne met en avant et pas l’intégralité de ce qui est fait. Peu savent qu’on n’a jamais construit autant de routes de toutes sortes, de tous gabarits que depuis dix ans? On l’avait oublié… Alors découvrez-le ici… avec tout le reste.o Nadia SALAH Novembre 2010 4 SOMMAIRE n Principautés ethniques et religieuses n Si tu veux la paix, prépare... tes n Moulay Slimane et Napoléon, un ra- n Dar Al Makina: plus que la «maison à l’avènement des Alaouites ................ 6 kasbahs! .............................................. 18 tage qui dure encore ............................ 26 de la machine» ................................... 32 n Ces captifs qui construisirent n Quand les silos à blé n Babour Bar, une naissance non n A la recherche des Klondike: Les Meknès .................................................8 débordaient! ................................. 22 désirée .................................................. 27 mythes et les réalités des mines ........ 34 n Derrière les mythes, où est la n Il s’en passait de belles dans les villes n Les zaouïas: Elles furent n L’OCP, l’empreinte d’un géant .... 39 réalité? ................................................ 12 impériales ........................................... 25 puissantes ............................................ 30 n Avec le XXIe siècle, comment chan- gent les mines .................................... 40 n Les ports, des redécouvertes épisodiques ........................................ 44 n Les vaisseaux du désert plutôt que ceux de l’eau ...................................... 45 n TangerMed révolutionne l’ouest méditerranéen .................................... 48 n Dar Niaba à Tanger: Quand la souve- raineté s’effrite ................................... 50 n Des «rois médecins» à la «colonisa- tion sanitaire» ..................................... 54 n Comment vivre quand il y a si peu d’eau? ................................................. 56 n 60 km du concentré d’histoire ...... 60 n Une décennie exceptionnelle pour les routes .................................................. 61 n Le Protectorat avait mis le Maroc sur la carte architecturale du monde ....... 64 n Le plus grand drame, le plus grand chantier ............................................... 66 n L’immense effort sur les villes ..... 68 n Enseignement? d’abord un champ de bataille politique ................................ 70 n Explosion artistique et culturelle tous azimuts ............................................... 72 n Religion: La grande reconstruction 74 n Presque cent ans de production philatélique ......................................... 76 n Nos Remerciements ...................... 81 n Le mariage de Rousseau et de Mondrian ............................................ 82 Novembre 2010 6 Principautés ethniques et religieuses à l’avènement des Alaouites La succession du sultan également sur d’autres régions du pays, cupée par le chef de la tribu des Chbanate, nationale. Prenant Taza, il mène une expé- notamment sur les villes de Fès, Meknès, d’origine saharienne, établie dans le Haouz dition dans le Rif contre le Cheikh Aârras saâdien Ahmed El-Mansour Tétouan, Ksar el-Kébir, sur l’embouchure de Marrakech au XVe siècle, en tant que (dont il épousa la fille), s’empare de Fès, Dahbi plonge le Maroc dans le du Bouregreg, ainsi que sur les plaines du Guich Ahl Souss. alors divisée en deux fractions rivales (les nord-ouest et le couloir de Taza jusqu’à Plus au sud, c’est la principauté d’Il- Lamtiyin et les Andalous) avant d’y être désordre; mais déjà les Alaouites la Moulouya, atteignant ainsi son apogée ligh qui domine grâce à la zaouïa du grand proclamé le 9 juin 1666 avant la Beiya du se lancent dans la réunifica- après s’être débarrassé de son rival et com- cheikh mystique du XVIe siècle, Sidi Ah- 18 septembre. Dans le Gharb, il chasse mandité la mort du Moujahid El-Ayyachi med Ou Moussa Zerouali Semlali. Elle Lakhdar Ghaylane de Qsar El-Kebir, où il tion, en combattant les tribus et en 1641. Ce dernier avait combattu les Por- s’étend vers Taroudant en 1613, puis Drâa bénéficiait du soutien des Anglais. zaouïas qui se partagent le terri- Moulay Rachid s’applique et s’implique dans la reconstruction nationale: prise en toire Avant l’unification alaouite: 1667 de Tétouan, alors indépendante sous Les pouvoirs locaux la direction de la famille Naqsis. EN 1603, lorsque le sultan saâdien En 1668, c’est le tour des chefs de la Ahmed El-Mansour Dahbi trouve la mort, concurrents (1660) zaouïa de Dila d’être mis en déroute dans terrassé par la peste, le Maroc voit ressur- une bataille qui se déroula au Moyen-Atlas gir les guerres de pouvoir. Les trois fils du (près de Batn Roummane), avant la prise sultan sont en campagne: l’aîné, Mohamed au mois de juin de la zaouïa qui fut détruite Cheikh, surnommé El-Mamoun, lieutenant et ses membres déportés. de son père à Fès et dans le Gharb; Abou Deux mois plus tard, c’est la chute des Faris Abd-Allah, dit El-Watiq, khalifat de Chbanate de Marrakech où siégeait depuis Marrakech et de ses provinces ; et Moulay exactement quarante jours, Abi Bakr ben Zidane, surnommé An-Nasir, désigné par Abd-el-Krim Chbani. son père à Tadla. Populaire, Moulay Zi- En 1670, la prise par Moulay Rachid de dane est aussi proclamé à Fès, à la colère la forteresse d’Illigh repousse les héritiers de Cheikh El-Mamoun. Ses troupes sont de Bou Hassoun vers le désert. Recons- vaincues près du Bouregreg. Il s’enfuit en truite en 1730, Illigh revient sur la scène Espagne où il est accueilli par Philippe III, politique avec Hachem ben Ali qui restaure roi d’Espagne, du Portugal et de l’Algarve. le pouvoir d’antan et règne, comme après Le fugitif cède Larache aux Espagnols en Nom de région Région dominée par: lui son fils, en totale indépendance vis-à-vis contrepartie de leur aide contre son frère HABT : RHAÏLAN du Makhzen, jusqu’aux expéditions du sul- Moulay Zidane. L’impopularité d’El-Ma- ER RIF : ARASS tan Moulay El-Hassan. Dans cette optique moun ayant atteint son paroxysme: il est RHARB: DILAITES de construction d’un Etat souverain, Mou- assassiné en 1613. MARRAKECH : KROUM EL HAJI - CHBANAT lay Rachid dirige la guerre sainte contre Le territoire est disloqué alors en plu- SOUS : BOUSHASSOUN SAMLALI les Anglais qui occupent Tanger, libère et TAFILALET : ALAOUITES sieurs principautés. Parmi celles-ci figure unifie le Nord et l’Est du pays menacé par la puissante zaouïa de Dila (voir en page les Turcs. On lui doit par ailleurs quelques 30). Venus des rives de la Moulouya, les tugais à Azemmour et dans l’actuelle El Ja- et Sijilmassa de 1631 à 1664. réalisations notamment à Fès, sa capitale, disciples sont installés dans le Tadla à la fin dida. Il combat aussi les Espagnols à Rabat, Moulay Cherif est proclamé chef po- comme la Medersa Cherratine ou le pont du XIVe siècle. Vouée d’abord à l’ensei- où il accuse les Morisques de trahison, les- litique par les Filaliens l’année 1041 de de Oued Sebou.